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Chroniques d'Irydaë
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 Une danse machiavélique

Invité
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Une danse machiavélique EmptyDim 12 Nov - 0:54
« L'araignée mue. »

« Et nous l'aiderons à renaître de sa dépouille. »

Chaque nouvelle fois que Valduis prononçait ces mots à l'entrée des égoûts de Skingrad, cela lui procurait un plaisir immense semblable à des retrouvailles familières. Et il en aurait bien besoin pour cette fois-ci : sa bonne humeur, ou ce qui s'apparentait chez lui à un semblant de bonne humeur, avait été rongée par plusieurs journées de marche à ruminer sur les intérêts et objectifs de sa nouvelle mission.

Valduis représentait une élite incontestée de l'Ordre de la Pénitence, et il fallait parfois bien le reconnaître, sa fine analyse avait permis plus d'une fois d'anticiper les dangers ou de les mater avant qu'il ne soit trop tard. C'est ce qui était après tout attendu de la part d'un Shudarga afin de maintenir la notoriété et l'efficacité de l'Ordre. Parfois, Valduis voyait apparaître les menaces alors qu'elles étaient tout juste naissantes, mais il s'y attardait tout de même car il voyait en elles un futur danger grandissant qu'il ne fallait pas laisser croître.

Les Danseurs du Crépuscule occupaient une place importante à l'intérieur des égouts de Skingrad, et ce de manière tout à fait légitime, puisqu'ils avaient grandement contribué à sa construction et à son développement. C'est tout naturellement qu'à l'intérieur d'un repère de voleurs naisse une guilde de voleurs aux multiples branches et profils qui s'étendent ça et là dans les confins d'Irydaë. La guilde des Danseurs du Crépuscule était une version moins stricte que l'Ordre de la Pénitence... et avec un peu plus de liberté pour chacun de leurs membres, ce qui n'aurait pas déplu à Valduis.

Mais à ses yeux, être un voleur, au sein de la Guilde des Danseurs ou non, n'était que des prémices; une introduction à un avenir de véritable maître des ombres et illusions qui devrait tôt ou tard se terminer dans les rangs de l'Ordre de la Pénitence : car eux seuls détenaient le savoir et l'enseignement capables d'exploiter le potentiel de chacun et d'en faire une arme mortellement efficace. Et pour exploiter ce potentiel, il fallait au préalable le découvrir, l'analyser et l'observer. Et telle était la raison pour laquelle Valduis se rendait une fois de plus dans les quartiers des égouts.

La huitième patte de l'araignée, aussi connue pour animer jour et nuit les arènes des égouts, avait misé beaucoup d'argent pour l'exécution d'une mission particulière dont ses conditions et son contenu ne pouvaient être expliquées qu'en face à face. En temps normal, l'Ordre de la Pénitence refusait strictement ce genre de conditions. Mais pour ce cas précis, il s'avérait que lui et la huitième patte étaient des connaissances de longue date et qu'il craignait plus Valduis que lui ne le craignait. Mais surtout, il était précisé sur le contrat que les Danseurs du Crépuscule avaient aussi été conviés pour participer à cette mission.

Valduis saisit cette chance de pouvoir se rapprocher de la guilde avec subtilité. Non pas qu'il ne pouvait pas se rendre à Skingrad lorsqu'il le voulait et converser librement avec chaque Danseur du Crépuscule, mais ils n'en restaient pas moins des voleurs méfiants - et certains déjà expérimentés - et Valduis ne souhaitait pas que l'on pense qu'un ordre d'envergure comme celui de la Pénitence s'intéresse d'un peu trop près à la guilde des voleurs. Car si les Danseurs du Crépuscule n'étaient pas les premiers concurrents sur le marché noir des contrats, il n'aurait trouvé aucun intérêt à accepter de rencontrer la huitième patte. Cette mission servait de camouflage à ses véritables intentions, à savoir garder le contrôle sur l'évolution de la guilde des voleurs et déceler le potentiel de leurs membres.

Les relations entre assassins et voleurs étaient presque toujours neutres - parfois hostiles, parfois amicales selon les époques et les contrats -. Il arrivait tantôt qu'ils s’entraident ou tantôt qu'ils s'entretuent, selon les situations et les concurrences entre les deux parties. Mais il était diplomatiquement essentiel de conserver cette neutralité, autant du côté de la guilde que de l'ordre, et encore plus dans cette période de guerre ouverte et de chasse à l'homme qui étaient tout particulièrement profitable pour voleurs comme assassins. D'un côté comme de l'autre, on payait des rançons pour les erreurs commises, on camouflait les dérapages et on favorisait la discussion et l'accord commun avant toute chose.

L'Ordre de la Pénitence et les Danseurs du Crépuscule étaient les deux principaux acteurs du marché noir sur les deux continents, et si une guerre explosait entre eux, cela pourrait conduire à une perte de contrôle générale d'Irydaë dont les ficelles étaient principalement tissées dans l'ombre, et avoir de lourdes répercussions financières et politiques sur les cités.


« Ah ! Valduis, euh... Retrouve moi dans mes quartiers privés. Je dois finir de nettoyer l'arène, de récompenser le vainqueur et de jeter la carcasse du perdant dans les ordures avant de te rejoindre. L'une des émissaires de la guilde des voleurs s'y trouve déjà, mais je ne pense pas qu'elle s'attende à ta venue aussi tôt. Tâche de ne pas la contrarier ! »

Silencieux et très peu expressif, comme à son habitude, Valduis ne répondit qu'un plissement de sourcil qui en disait suffisamment long sur ce qu'il pensait des recommandations de la huitième patte. Il s'était arrangé avant son départ pour que sa venue ne soit pas attendue. Le fait que la guilde des voleurs apprenne qu'ils allaient œuvrer aux côtés de l'Ordre de la Pénitence était déjà une trop grosse information que Valduis avait laissé s'échapper... il ne fallait pas en plus qu'ils sachent quand et comment il comptait se rendre à Skingrad. Valduis n'aimait laisser l'initiative à personne afin de toujours surprendre à chaque instant. Car telle était sa personnalité à la fois prévoyante et prétentieuse, poussée à l'extrême par son titre d'élite qui ne cessait de lui rappeler ses exigences.

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une danse machiavélique EmptyMar 14 Nov - 9:59
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Je ne suis guère ravie de me retrouver à poireauter là pour je ne sais combien de temps. Étonnant, hein ? Encore une fois les informations avaient été réduites au strict minimum. Logique je suppose puisque cette mission devait marquer la fin de cette série d’épreuves. Et de toute façon, trop en dire à un Khulgaich pouvait s’avérer dangereux. Mais pourquoi je me retrouve encore à travailler avec un étranger même pas membre de l’Association en plus ! Je souffle et je tourne une fois de plus dans cette pièce étonnamment grande étant donnée son emplacement, les égouts. Elle n’est pas spacieuse, juste assez grande pour mes aller-retour. Ça ne me ressemble pas de m’impatienter. Mais je n’ai rien à faire ici : le temps n’est pas mis à profit pour guetter une proie ou apprendre ses mouvements, ses habitudes.

Le maître de ses arènes m’a menée ici dès mon arrivée. Il faut dire que j’ai fait mon entrée alors que les combats étaient toujours en cours. Pas le temps de s’occuper d’une petite voleuse de mon acabit, et je suppose, pas assez confiant pour me laisser dans les rangs de ses spectateurs de ses spectacles grotesques. Il a bien raison. Même si je ne m’y serais pas risquée cette fois, ce n’est pas le moment de faire un faux pas… C’est pour la même raison que je ne pars pas explorer les autres pièces ou que je ne me suis pas faufilée derrière lui pour le suivre et retourner à l’arène.

Rien à faire, je décide de faire comme chez moi et je m’allonge sur le canapé présent, je garde mes chaussures. Et si mes yeux sont fermés, je ne dors pas. Je réfléchis, encore. Cette histoire m’intrigue au fond, même si je sens que j’ai été choisie pour cette mission justement parce que je suis nouvelle et remplaçable. Peut-être aussi parce que je n’ai jamais travaillé avec l’Ordre de la Pénitence. Ou que je ne risque de rien leur révéler ne sachant rien moi-même ou si peu. Je spécule, je n’ai pas grand-chose sur quoi fonder mes suppositions. Bien sûr, je connais de réputation cette Ordre séculaire mais j’ignore tout des subtilités des relations entre nos deux groupes. Bien trop de zone d'ombre à mon goût. Le pire c'est que ma mère à raison : je ne sais pas dans quoi je me suis embarquée. Pour l'instant.

À quoi peut bien ressembler un assassin ? Je n’en connais ni de leur Guilde ni d’ailleurs. Je suppose que c’est différent d’un meurtrier. Plus froid, plus calculateur. Je ne sais ce qui peut pousser quelqu’un à choisir cette voie. Pourtant, je ne suis pas quelqu’un spécialement de non violent… Enfin, je suppose que je vais bientôt le découvrir : j’entends la porte s’ouvrir. Le patron des lieux va peut-être me dire quand la rencontre aura lieux ! Ou m’offrir plus qu’une collation et une salle où attendre.

Par jeu, par défis ou esprit de revanche, je décide de rester comme je suis : allongée, les yeux fermés, les bras croisés, selon toute apparence endormie. Qu’il se dépatouille comme il le souhaite.

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Une danse machiavélique EmptyVen 24 Nov - 21:15
Les quartiers privés des sept araignées étaient des maisons ou parfois immeubles aménagés en surface et qui donnaient un accès direct aux égouts. Tout avait été à la base pensé pour que le marché noir circule dans l'ombre de marchés honnêtes, le tout orchestré par les huit pattes de l'araignée qui s'occupaient jour et nuit de faire croître ce sombre commerce sans que personne ne se doute de rien.

Puis, le marché noir ayant finalement corrompu les dirigeants de Skingrad, celui-ci beaucoup trop florissant et ayant grandement participé à l'épanouissement de la cité, il n'était plus nécessaire de se cacher face aux hommes politiques désormais devenus de nouveaux alliés pour les huit pattes. Par conséquent, chaque patte mis fin à son marché honnête situé à la surface puis se concentra intégralement à développer leur commerce sous terre.

Ne resta donc que les bâtisses, anciennes boutiques ou magasins, désormais réaménagés en habitats de luxes grassement financés et décorés grâce aux richesses du marché noir. C'est sans stupéfaction que Valduis se retrouva au milieu de chandelles, miroirs et objets dorés qui attaquèrent sa rétine alors qu'il posa tout juste le pied dans la pièce. Difficile ici de se faire discret quand vous vous trouvez sous tous les reflets d'une pièce sur-décorée. Mais visiblement, quelqu'un avant lui c'était déjà mis à l'aise au milieu de toutes ces richesses... et ce n'était rien d'étonnant lorsqu'il s'agissait d'un voleur, bandit, malfrat ou encore assassin : les objets brillants les captivaient comme le fromage attirait la souris.


« Installez-vous... enfin je dis ça pour ceux qui l'ont pas encore fait , souleva la huitième patte qui observait Gwen par-dessus le canapé. »

Visiblement assez pressée, la huitième patte referma la porte et la verrouilla pour que personne ne puisse rentrer. Elle resta quelques secondes, l'oreille collée contre le le mur à vérifier que personne n'écoute la conversation, puis se lança.

« Ecoutez, on a... On a eu vent d'une mutinerie qui a planté sa graine dans nos égouts. On en sait pas plus pour le moment, mais les huit pattes sont menacées à tel point qu'elles évitent de trop en discuter au risque de se faire prendre. On a tout juste réussi à se réunir pour se mettre d'accord pour vous appeler, comme vos deux ordres sont très présents dans les égouts... On pense à un genre de trahison qui risquerait la pérennité du marché noir et qui pourrait retourner les hommes d'état contre nous. Mais on sait pas encore qui est à l'origine de tout ça. »

« Et qu'est-ce qui a fait que vous êtes parvenus à cette hâtive conclusion? Questionna Valduis. »

« Au début, on pensait à quelques erreurs de vigilance sur la sécurité lors de nos trafics marchands. On a renforcé l’étau et on a retravaillé notre fonctionnement pour que nos marchandises ne se fassent plus avoir par les autorités. Mais après plusieurs tentatives, on s'est rendu compte que quelqu'un déjouait systématiquement nos plans et que les marchandises tombaient dans les mailles du filet. On a toujours réussi à contourner les autorités, Valduis, et c'est pas aujourd'hui que ça aurait pu changer. »

« Et qu'en est-il de vos "amis" politiques au sein de Skingrad? »

« Déjà vérifié. On en a fait parler quelques uns sous la pression, mais rien, ils sont toujours aussi dociles et prêts à aider. Et vous, votre avis? Les Danseurs occupent la majeure partie des égouts. Vous avez pas une idée? »

La huitième patte se tourna en direction de Gwen. Leur guilde avait de nombreux contacts ici, peut-être même plus que l'Ordre de la Pénitence n'en avait dans ces égouts. S'il fallait déterminer la source de tous ces problèmes, les Danseurs du Crépuscule étaient de loin les mieux placés pour le savoir. Mais si jamais ils ne s'étaient rendus compte de rien - ce que n'espérait pas la huitième patte -, c'est que la situation était plus grave que prévue et qu'ils avaient affaire à un dangereux expert.

Gwen Feien
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Une danse machiavélique EmptySam 2 Déc - 19:51
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Pff, je suis quelque peu déçue par ce manque de réaction, à peine une pique lancée à mon égard. Enfin, je suppose qu’à son comportement autant qu’à son discours, ça se comprend : notre hôte a d’autres préoccupations. Pour ma part, je ne manque pas d’observer le nouveau venu : rien de bien extraordinaire. Ou rien qui le désignerait particulièrement comme un assassin. Bref, je me redresse tout de même sur le canapé pour leur faire face et suivre d’un bon point de vue la conversation. Et ça commence mal, tout cela me dépasse. Je n’aime vraiment pas être impliquée la-dedans, ça sent vraiment pas bon, autant pour moi que pour les diverses organisations impliquées !

« Non. »

Ma réponse est plus sèche que voulue. C’est sûrement dut à l’amertume qui m’étreint : eux ont sûrement une idée, mais ils ont dû « oublier » de m’en faire part. Soupçonnent-ils la huitième patte de l’araignée d’être corrompue ? Ou trop atteinte ? Enfin, pas besoin d’être un génie pour savoir où trouver des informations : la cible que l’on m’a donnée. La même sûrement que l’assassin. Ou est-ce juste un piège pour l’une ou l’autre des organisations ? Pas vraiment le choix, maintenant que je suis dans le pétrin jusqu’au cou autant leur parler : après tout je vais devoir travailler avec l’un d’eux sur le terrain. Cette fois, je ne laisse pas mes émotions sortir. Un seul faux pas suffit dans ce contexte.

« Je suppose qu’on en apprendra plus chez Miss Edith Ziquabie, une notable du coin à ce qu’on m’en a dit. »

Pour ma part, je compte aller chercher des infos ailleurs que dans ce sac de nœud. Monsieur Strauss sera sûrement intéressé à m’aider, son organisation sera sans nul doute dans la ligne de mire une fois qu’ils seront parvenus à leur fin. Si j’en ai la possibilité bien sûr…

« Vous devez donc la connaître. »

Je regarde notre hôte qui règne sur le monde souterrain mais qui ne peut ignorer la société qui vit sur sa tête. Ainsi que ce Valduis ; je ne sais rien de lui et, s’il ne semble pas originaire d’ici, cela ne veut pas dire qu’il ne connaît pas le coin comme sa poche.

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Une danse machiavélique EmptyJeu 21 Déc - 21:49
Au fil de la conversation, Valduis observait avec un léger soupçon la huitième. Remettre en cause sa parole était un risque qui pourrait coûter très cher à l'organisation, et pourtant, les années d'expérience dans l'art de l'assassinat et de la manipulation laissaient transparaître un discours mensonger. Oh, Valduis ne doutait aucunement que la huitième voyait ses activités économiques dérangées par cette problématique apparue si soudainement. Mais il n'était pas dupe au point de ne pas mettre à l'écart la huitième comme cause première de cette menace apparente.

C'est ainsi qu'ils se rendirent en direction d'Edith Ziquabie, déambulant dans les corridors étroits et puants des égouts qui rendaient le trajet bien désagréable.


« Je reste tout de même surpris, en vue de vos alliances avec l'Ordre et les Danseurs, que vous vous soyez fait piéger de la même façon et à plusieurs reprises. Je suis surtout surpris que vous n'ayez pas fait appel à nous pour "prévoir" les dégâts plutôt que pour les guérir en nous faisant venir tardivement. Notre économie est liée à la vôtre, et vous savez mieux que quiconque quel impact cela pourrait avoir sur le marché noir. »

Un regard en direction de Valduis, puis la tête de la huitième se tourna sur la droite. Puis les yeux fixèrent les pieds. Enfin, ils se levèrent pour observer le coin droit du mur. Une démarche légèrement titubante mais très vite rééquilibrée. Et pour couronner le tout, la huitième sortit son mouchoir pour essuyer une petite goutte de sueur qui perlait sur son front.

Trop nombre d'informations évidentes pour un très mauvais menteur. Il n'y avait même pas besoin d'être un assassin pour s'en apercevoir. Valduis jeta un coup d'oeil rapide et discret en direction de Gwen, qu'elle lui rendit aussitôt pour lui faire comprendre qu'elle aussi avait remarqué.


« Eh bien, mon cher Valduis, sachez que mes activités m'occupent toute la journée et que je laisse mes conseillers s'occuper de gérer ce genre de tâches. Mais peut-être avez-vous raison et peut-être aurais-je moi-même dû me pencher un peu plus tôt sur la question. »

Valduis attendrait le bon moment pour avoir les véritables réponses à ses questions. A ce stade, mentir à deux alliés était un crime grave, mais il ne fallait surtout pas s'emballer : la huitième était un homme riche et donc facilement corruptible par un moyen de pression puissant. Il fallait savoir pourquoi, comment et dans quelles conditions il ne dévoilait pas toute la vérité. Mais pour le moment, il attendait de voir ce qu'Edith avait à témoigner.

Il passa en troisième le seuil de la porte après avoir laissé la huitième s'occuper de convaincre tant bien que mal son hôte d'accueillir un voleur et un assassin chez lui.

Gwen Feien
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Une danse machiavélique EmptyLun 1 Jan - 12:04
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Le fait que l’assassin soit aussi suspicieux de notre hôte n’apaise en rien mes soupçons. S’en sortir sans anicroche pour moi risque d’être compliqué. Mais, comme pour mon vol au Palais des Sciences, cela peut me rapporter gros. Pas financièrement hein, il n’y a pas que ça qui importe aux voleurs !

Bref, je suis toujours le type de la huitième patte, bien moins reluisant après notre petite discussion, jusqu’à la demeure de ma cible. Seule, je n’aurais jamais fait une approche aussi directe. Je n’aime pas montrer mon visage et je ne le fais que très rarement. Encore plus quand c’est dans une histoire où je ne semble rien maîtriser ! Évidemment nous sommes dans les quartiers Est de la ville. La richesse transpire de partout : des maisons aux calèches et aux passants. Nos habits sobres, pour moi et Valduis, nous classent dans la catégorie invisible des serviteurs, les regards glissent sur nous. Pas que nous soyons restés très longtemps dans les rues toutes proprettes.

Bien sûr nous, Valduis et moi, n’allons pas plus loin que le hall. Le maître des égouts est reconnu tout de suite par le vieux serviteur qui nous a fait entrer et l’emmène auprès de sa maîtresse. Du moins, les voix énervées qui nous parviennent par la suite, le laisse supposer. La pièce où nous poireautons n’a rien de personnel et ne nous apprend rien de plus sur la propriétaire des lieux. J’en ai vu je ne sais combien de ce type, pas aussi éclairé mais la lumière n’arrange pas vraiment les lieux.

« Vous le connaissez depuis longtemps ? »

Si ma question a l’apparence du badinage, ce n’est nullement mon intention de taper la causette. Ce n’est ni dans mes habitudes, ni le type de personne avec qui le faire. En tout cas, je n’arrive pas à m’imaginer en train de le faire.

« Vous pouvez me suivre. Madame va vous recevoir. »

Une moue de dédain accompagne son ton hautain mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Soupçonne-t-il seulement qui nous sommes ? Il ressemble à la Miss Parfaite du Vereist en homme et en plus vieux. Pas la peine de se fatiguer avec ce genre de personne, je le suis en silence dans ce qui ressemble à un petit boudoir. Et oui, même les voleurs connaissent ces termes !

« Puisque vous êtes là asseyez-vous. »

Elle non plus n’a pas l’air ravie de nous voir, sa mine pincer et ces regards noirs lancés à notre guide ne sont quelques signes parmi d’autres. Quant à ce dernier il semble vouloir disparaître dans le canapé. Notre hôte nous toise avec son verre debout sur des chaussures qui pourraient aussi bien être des échasses. Une façade impeccable, ou mise en beauté comme dirait certain, dommage que des grimaces viennent la gâcher.

« Je n’ai pas l’habitude de recevoir votre engeance. Mais comme M. Aranea m’a forcé la main... »

Est-ce juste une attitude pour masquer la tension ? Je n’arrive pas du tout à voir au-delà des apparences avec cette femme. Elle doit en avoir de l’audace pour traiter avec la huitième patte tout en étant haut placée dans la politique !

« Il paraîtrait que je fomente pour vous mener à votre perte. Mais c’est ridicule, je n’ai rien à tirer d’agir de la sorte. »

Son ton a vraiment l’air indigné. Cependant, je me méfie avec ce type de personne. Ce sont des fieffés menteurs qui n’hésitent pas à poignarder leur collègues dans le dos. Il n’y qu’à lire les journaux pour s’en rendre compte : si rien que la moitié de ce qu’ils racontent est vrai, les politiques n’ont certainement pas besoin de leçon de comédien !

« J’use de mon poste au Service de l’Hygiène de la ville pour vous aider ! »

Oui oui, c’est bon on a compris, pas la peine de nous vriller les oreilles. Dommage pour toi que l’autre ne semble pas si convaincu. Mon agacement apparaît très clairement quand je prends la parole et je ne fais rien pour le cacher :

« Plus vite vous nous direz ce que l’on veut savoir, plus vite on pourra vous laisser seule : cette razzia est-elle l’œuvre du Gouverneur ou seulement d’inspecteurs trop zélés que vous auriez informés ? Ou alors une de vos machinations à vous ? »

Je ne donne pas cher de sa peau si c’est le cas. En fait, dans tous les cas : sa situation est bien plus précaire que la notre. À moins qu’elle ait de sacré joker dans sa manche pour survivre à son double-jeu.

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Une danse machiavélique EmptySam 6 Jan - 12:26
« Les huit pattes et l'Ordre sont en relation depuis la création des égouts et entretiennent des liens plus que professionnels puisque l'Ordre a contribué à la construction de ce marché souterrain. En revanche, nous trahir serait bien trop dangereux pour lui. Je pense qu'il doit se trouver dans une situation inconfortable et sous pression. »

Quoiqu'il en soit, Valduis voyait une énorme perte de temps à se trouver ici. Cette femme, aussi importante soit-elle, n'avait rien de particulier à nous apporter et il avait l'impression d'échapper à une opportunité plus importante. Son intention ne lâchait jamais la huitième; il restait concentré sur la moindre réaction qui pouvait avoir lieu. Et tout ce qu'il avait remarqué jusqu'ici, c'est que la huitième semblait plus à l'aise, comme si le poids de sa culpabilité avait changé d'épaule.

Alors il observa leur hôte, tentant de déjouer ce jeu de scène pathétique qui était le propre de l'éducation noble : une posture droite, un ton hautain et des manières toujours plus surjouées. Bien vite, il s'intéressa à quelques détails plus croustillants : un bras droit qui ne savait pas où se poser et qui gigotait sans cesse, une main gauche qui n'arrêtait pas de jouer avec ses doigts crispés comme pour essayer d'écraser quelque chose d'invisible, mais surtout, un verre de vin fini bien trop rapidement au goût de Valduis car la bouche de leur hôte semblait être souvent sèche.

C'en était trop. Il en avait assez vu. Il se leva soudainement, attrapa la huitième par le col et la plaqua contre le mur au-dessus d'une table basse, faisant renverser toute l'argenterie qui se trouvait dessus. Alors qu'il la bloquait avec une main, il l'intimida de son autre main armée d'une dague qu'il pointait juste en-dessous du menton, prête à l'enfoncer au moindre doute. Bien entendu, il avait fait signe à Gwen d'attraper l'autre suspecte aux talons hauts afin qu'elle ne s'échappe pas.


« Vous allez vous dépêcher de répondre à sa question, dit-il en évoquant Gwen qui était aussi peu patiente que lui. Mais surtout, vous allez arrêter de vous jouer de nous ou je vous transperce la gorge à tous les deux. Vous êtes tous les deux de mèche et êtes trop imbéciles pour penser nous tromper avec une stratégie aussi lamentable. Que se passe-t-il VRAIMENT ?! »

La huitième, paralysée par la peur, tenta malgré elle de pousser le bras qui coupait sa respiration. Elle fit comprendre à Valduis qu'elle ne cherchait pas à s'échapper mais simplement à répondre. Alors ce dernier s'exécuta : il relâcha la pression de sa poigne mais rapprocha le coupant de sa dague de la jugulaire.

« Elle-... Elle a juré de nous tuer si nous parlons, Valduis... Elle détient ma mère et... elle nous a demandé de faire tout ça... »

« Imbécile ! Ne dis rien ! Elle détient mon fils, et il risque de mourir car tu ne sais pas garder ton silence ! »

Valduis plaqua à nouveau sa victime sur le mur, plus fort cette fois-ci, pour que le bruit résonnant fasse taire tout le monde. Il insista sur l'identité de la personne qui était à l'origine de tout ceci, et n'aimait pas se faire répéter. La huitième, contre le gré de son alliée que Gwen détenait, s'exécuta sans n'opposer plus de résistance.


« La Duchesse Höffengrad ! Elle veut mettre un terme au marché noir et est prête à tout pour ça. »

Valduis relâcha son emprise sur la huitième et la laissa retomber lamentablement sur le sol. Elle reprit difficilement sa respiration après avoir toussé et craché tout en convulsant pour récupérer de cet étranglement. Son dernier regard laissait transparaître du désespoir et de la reconnaissance; toute trace de fourberie s'était échappée à cet instant précis.


« Allons-y, termina-t-il en s'adressant à Gwen. »

Elle était la seule alliée assez compétente qui pouvait l'aider jusqu'ici, et il ne voulait pas perdre plus de temps à aller chercher un membre de l'Ordre dans les fin fonds des égouts maintenant qu'ils se trouvaient dans une maison reliée directement aux rues de la cité.

Et heureusement pour eux, la nuit commençait tout juste à tomber - cette histoire leur avait fait perdre une bonne partie de l'après-midi -, ce qui était favorable à leur mission improvisée. Inutile d'avoir affaire à des gardes ou à se déguiser pour se cacher : ils trouveraient un chemin rapide pour arriver jusqu'au château Höffengrad, ancienne famille royale qui appartenait à sa sœur de l'Ordre, Catherina. Ce petit détail était en réalité un obstacle pour Valduis qui ne pouvait pas se résoudre à tuer ce qui restait de la famille de Catherina. Il devrait faire d'une toute autre façon, et cela tombait d'ailleurs très bien puisque les Danseurs n'étaient pas vraiment favorables à l'assassinat.

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une danse machiavélique EmptyJeu 11 Jan - 22:34
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Si ma patience n’est pas bien épaisse face à ce simulacre, celle de l’assassin ne dépasse pas celle d’un cheveu ! Ce n’est vraiment pas dans mon style de secouer les gens ainsi. Question de stature peut-être. Enfin, pas le choix, je sors aisément un couteaux que je viens mettre sous gorge après l’avoir fait tomber. Dommage pour sa moquette. Le serviteur en sera sûrement scandalisé. Mais soyons réaliste, je n’aurais pu la tenir à la gorge efficacement autrement. Même parterre la notable à plus de prestance que la huitième patte. Ils se trouvent pourtant dans des situations similaires.

« La Duchesse Höffengrad ! Elle veut mettre un terme au marché noir et est prête à tout pour ça. »

Un membre de la noblesse, ça ne peut être bon. Rien n’apparaît sur le visage de Valduis mais ça ne veut rien dire. Ses actes sont bien plus parlant : laisser tomber l’autre comme une loque et s’en détourner sans le tuer. Ni notre hôte. Ils ne sont pas notre priorités et auront probablement plus intérêt à nous laisser agir maintenant que nous sommes au courant par leur faute. Ils sont bloqués et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. En sortant nous rencontrons le regard ulcéré du vieux serviteur qui ne s’aventure pas pour autant à l’ouvrir.

« Vous avez une idée où on peut la trouver je suppose ? »

Pourquoi autrement sortir de la maison sans les presser plus ? Ma question n’en ai pas vraiment une, l’intonation le fait bien sentir. Je réfléchis en même temps : je sais trop peu et s’il veut agir cette nuit, il faut que ça change ! Hors de question de me lancer dans une entreprise aussi périlleuse pour ses beaux yeux ou pour le bon plaisir des Danseurs. Si je suis une recrue interchangeable pour eux, j’aimerais me conserver en un seul morceau pour ma part. Dans le cas où ses réponse ne me conviendraient pas, je pourrais m’évanouir dans la nuit aussi facilement que lui.

« Des informations sur cette personne qu’on pourrait utiliser ? Ou faut-il aller se renseigner ? »

Certes, il fallait agir vite après notre petite scène. Mais j’estimais qu’il fallait prendre le temps de planifier un minimum. Ou éclaircire la situation, ne pas se jeter dans la gueule du loup ! Parce que là,  ce n’est pas contre un adversaire insouciant contre lequel on se lance. Quand on s’attaque à plusieurs Guildes en même temps, on doit forcément s’attendre à un retour de bâton et se prémunir contre eux. Je suis tellement dans le floue que j’ignore par où commencer. Je haie cette situation !

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Une danse machiavélique EmptyJeu 18 Jan - 21:50
Le doute s'installa dans l'esprit bien avisé de la jeune voleuse, et c'était légitime, car Valduis était en train de la conduire dans une péripétie qui était hors de son contrôle : pas de véritable préparation au préalable, un terrain certainement peu ou pas analysé, et aucune information sur les potentiels adversaires qui pouvaient leur faire face.

Pourtant, et c'était là un avantage considérable qui réussissait très clairement à Valduis, Skingrad n'avait plus aucun secret pour lui à un stade où il avait effectué de nombreuses missions dans ses moindres recoins. Il connaissait tous les contacts qui étaient des alliés plus ou moins proches des huits; les quartiers où les gardes étaient plus facilement corruptibles; les endroits qu'il fallait éviter et à des heures bien précises de tour de gardes moins efficaces. Seulement, il agissait seul, et expliquer à Gwen qu'il connaissait Skingrad comme sa propre poche ne l'aiderait pas à avoir confiance en lui.


« Nous allons bifurquer vers l’Édredon de Cisailles, un repère connu des malfrats dans lequel il nous est possible d'acheter des informations. »

En vérité, « acheter » était un sacrifice que Valduis était bien le seul à ne pas devoir faire. Il avait grandement contribué à faire de l’Édredon de Cisailles ce qu'il était aujourd'hui en travaillant pour leur responsable, Ludwig. La gratuité était une moindre offre qui lui était accordée pour le remercier de toute l'aide apportée. C'est ainsi qu'ils déambulèrent dans les grandes rues éclairées pour venir se glisser dans les petites ruelles sombres et éloignées, là où la pègre et les criminels attendaient qu'une proie à dépouiller se présente.

Mais au passage de Valduis et de Gwen, il était inutile d'avoir à en dire plus pour que ceux qui se trouvent sur leur chemin comprennent qu'il s'agissait de voleurs en mission. Et jamais la racaille ne s'attaquait aux Ordres caché dans l'ombre de Skingrad, car ils savaient que leur vie serait ôtée dans l'heure qui suivrait. Après plusieurs minutes à s'enfoncer dans les rues sombres, ils débouchèrent finalement sur une petite trappe qui donnait sur une allée souterraine, taillée de manière grotesque et éclairée par quelques torches. En continuant l'allée, Valduis s'arrêta finalement au seuil d'une porte en bois miteuse et frapper à plusieurs reprises.


« Entre, répondit Ludwig qui venait d'observer Valduis par le petit loquet. »[/i]


La pièce était grande mais peu éclairée. On pouvait y distinguer des amoncèlements d'armures, matériels et armes diverses qui s'y trouvaient, ainsi que des bibliothèques de livres et de papiers qui devaient détenir une multitude d'informations au sujet de la cité. Un genre de bibliothèque du marché noir qui avait grimpé de manière prodigieuse.

Ludwig était un bon vivant, nourri par sa richesse qu'il aimait exhiber par des bijoux ou de riches vêtements. Il était borgne après s'être fait arraché l'un de ses yeux en guise de punition par la milice Skingrad, après s'être fait attrapé dans sa jeunesse de criminel. C'est depuis cette tragique expérience que Ludwig gagna en perspicacité, ce qui lui permit de se hisser dans les échelons de la criminalité et de gagner en notoriété. Aujourd'hui, servant d'intermédiaire entre les égoûts et la ville, Ludwig jouissait d'une vie qui ne cessait de remplir son ventre bien gras.

Il ne fallait jamais se fier à sa joie de vivre qui rendait ce personnage loufoque : c'était un individu mentalement déséquilibré qui ne basait son jugement que sur la fidélité. Et si on osait le trahir ou si on tentait de s'opposer à ses volontés, il était capable de commettre les pires atrocités simplement pour rassasier sa soif de meurtre. Et comme Valduis était un perfectionniste qui ne décevait jamais, Ludwig avait toujours trouvé sa satisfaction à travers l'efficacité de son assassin prodige.


« Je sais déjà pourquoi tu es venu, nous étions au courant de cette histoire, mais je voulais m'assurer que tu ne me décevrais pas, comme à ton habitude, entama Ludwig qui laissait échapper une certaine fierté dans sa phrase. La duchesse est assez bien protégée mais les derniers étages sont peu surveillés. Il vous suffira d'y pénétrer et de vous débarrasser des gardes tout en descendant... vous devriez la trouver entre le deuxième et le troisième étage, il vous suffira de chercher un peu. »

Ainsi donc, Ludwig en savait autant que Valduis et depuis plus longtemps. Cette nouvelle le froissait légèrement en vue du temps qu'ils avaient perdu à découvrir la vérité sur ce qui se tramait. Mais il ne fallait pas oublier que Ludwig était avant tout un informateur et qu'il vivait de ce métier : qu'on lui offre une information était déjà un privilège à ne pas négliger, mais Valduis ne devait pas non plus s'attendre à ce que Ludwig vienne la lui apporter en mains propres.

Aussitôt, il se servit dans le matériel disposé à l'arrière de la pièce, au milieu d'un tas de cordes et d'outils tout aussi utiles que les autres. Il y récupéra deux grappins dont un qu'il enroula autour de son épaule pour finalement se rediriger vers la sortie arrière. La discussion fut brève, et l'aurevoir presque inaudible, mais Valduis et Ludwig semblaient se connaître suffisamment pour ne pas avoir à perdre de temps sur de telles subtilités : aller droit au but était un gain de temps qui se traduisait par un gain d'argent.

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une danse machiavélique EmptyDim 28 Jan - 19:19
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
On rejoint le dit lieu et un bonhomme prudent, comme il se doit quand on est informateur, nous accueille. Enfin, surtout Valduis. Moi, il m’ignore totalement, après un coup d’œil glissant sur moi il échange avec l’assassin. Soit, passer l’étape des fausses présentations ne me gêne pas et ils ne se mettent pas à papoter de la pluie et du beau temps. Ses propos me semblent bien nonchalant à croire que cette histoire de traque des guildes ne le concerne pas. Ou alors il est ultra confiant sur le dénouement ? Encore une fois, qu’importe du moment que ses informations sont fiables. Je vois mon compagnon aller se servir sans un mot et revenir avec deux grappins. J’aurais bien dit que c’est pas la peine pour moi mais je n’ai pas emporter le mien, je n’ai que mes dagues et mes outils de crochetage sur moi.

« Au plaisir de vous revoir »

Un petit sourire sardonique aux lèvres, je prends congé. J’aurais pu partir sans rien dire mais je voulais voir s’il se passait quelque chose quand j’ouvrais la bouche. Mais l’autre est déjà retourné à ses affaires quelque elles soient dans ce fouillis.

« Bon on sait où la trouver et à quoi s’attendre sommairement. Mais y aller sans savoir ce qu’on compte y faire est au mieux irréfléchi, au pire, suicidaire. Cette baronne a déjà une longueur d’avance. »

Je ne suis pas résignée loin de là. Sinon je serais partie. J’ai confiance en ma capacité à m’infiltrer à de nombreux endroits mais ça ne fait pas tout. Si on la rencontre maintenant au temps y aller à poil : on a aucun moyen de pression. À moins que mon partenaire comme tout le monde dans cette affaire me cache des choses.

« À moins que vous ne connaissiez une de ses faiblesses ? Je pense que tuer une personne à l’origine d’une telle traque ne risque que de redoubler cette dernière. »

Après je peux me tromper. Disons que j’ai de forts doutes. Il y a d’autres manières d’agir qui sont plus sûres et plus efficaces. Bien que je suppose qu’une membre de l’Ordre de la Pénitence voit ça tout autrement. Il serait bon qu’on se mit au point avant d’être au pied du mur littéralement.

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Une danse machiavélique EmptySam 17 Fév - 2:01
« Vous avez totalement raison. C'est pourquoi je vais vous proposer le plan auquel j'ai songé afin de pouvoir faire de cette mission un succès. »

La récupération du matériel était chose faite; tous les moyens étaient réunis pour leur permettre le bon fonctionnement de la mission. Seulement, et c'était tout à fait légitime, Gwen avait besoin de pouvoir poser une stratégie fiable et logique, ce qui était le béaba de l'infiltration.


« Je pense qu'il n'est pas nécessaire de l'assassiner. Ce que je vous propose est d'agir dans l'ombre pour, par la suite, laisser exploser un coup médiatique qui soit assez dramatique pour la faire arrêter. »

La baronne manipulait la patte de l'araignée en utilisant sa relation évidente avec le marché noir. Ce dernier plaçait des contrats avec beaucoup de riches habitants de Skingrad : transfert de marchandises, de produits illicites ou de produits trop cher dans les marchés extérieurs pour qu'ils en achètent. C'était d'ailleurs tous ces contrats qui permettaient au marché noir de survivre sans que personne ne s'y attarde plus que ça. Chacun y gagnait sa part car chacun profitait de cet échange, et chercher à dénoncer un marché si rentable ne ferait que briser l'économie bien installée de la cité.

Qui plus est, les huit pattes s'assuraient toujours de faire signer les contrats sans que leurs clients n'aient la moindre information sur les égouts : il s'agissait simplement d'effectuer l'échange dans un anonymat très protégé. Seule leur notoriété permettait un tel avantage diplomatique. Ainsi donc, la baronne cachait évidemment des marchandises illégales ou des papiers justifiant de l'acquisition de ces marchandises. Gwen le savait pertinemment car elle connaissait tout comme Valduis le fonctionnement économique du marché noir.


« Nous nous infiltrerions à l'intérieur du bâtiment en nous glissant dans la peau de ses gardes : il nous suffira de nous emparer de l'uniforme de ceux qui guettent à l'extérieur. Puis, nous descendrons les étages jusqu'à arriver dans les souterrains - c'est ici que la plupart des nobles de Skingrad stockent leurs marchandises - afin de pouvoir y trouver une preuve de son implication dans le marché illicite. Il nous suffira ensuite de ramener cette preuve au sein des égouts et de laisser les huit pattes s'occuper de diffuser l'information afin que les médias fassent parler de cette affaire. Nous en profiterons également pour repérer où sont gardés les détenus. La suite sera logique : la milice fouillera le château et découvrira elle-même ce qui se cache dans les sous-sols. »

Il avait cependant un dernier détail à régler.

« Évidemment, il ne faudra pas que la milice relie ces indices avec le marché noir de quelque façon que ce soit. Les huit pattes sont très douées pour effacer les preuves, mais nous nous assurerons tout de même une fois sur place qu'il n'y ait aucun indice qui trahisse l'existence de ce marché sous Skingrad. Une fois arrêtée, la duchesse n'aura plus aucun pouvoir sur nous et quelqu'un d'autre prendra sa place - une nouvelle cible qui sera certainement plus simple à apprivoiser. »

N'étant pas prête à recevoir une visite de la milice, il lui sera alors impossible d'anticiper cette attaque surprise et de faire pression en utilisant les captifs détenus. Si tout se passait convenablement, la fouille inattendue l'obligera à concentrer toute son attention sur la dissimulation de ses marchandises - bien que vaine -, ce qui l'obligera à laisser sans surveillance les détenus gardés en captivité.

« Lorsqu'au lendemain la milice fouillera les lieux, nous nous infiltrerons à nouveau depuis les étages supérieurs pour venir libérer les captifs alors que la duchesse et ses hommes se trouveront dans les sous-sols du château. Qu'en dites vous? »

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