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 Magie blanche, froide magie (TERMINE)

Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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Magie blanche, froide magie (TERMINE) - Page 2 EmptyLun 15 Oct - 9:15
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
Petit à petit, morceau par morceau, Meylan parvenait à reconstruire grossièrement le passé de la jeune femme fortement imbibée assise face à elle. Un drame qui bouleverse une vie entière, une période indéfinie d'esclavage et la violence d'une telle vie, sans doute une évasion (elle voyait mal comment la prisonnière aurait pu retrouver sa liberté sinon), un retour au pays bien amer, trop tardif pour effacer le mal déjà fait, laissant une âme blessée dont les cicatrices ne s'effaceront jamais et un ardent désir de vengeance. Il y avait là tous les éléments d'une tragédie classique comme en contenait le répertoire de la ménestrelle, à ce détail prêt qu'il ne s'agissait pas de personnages fictifs. Celle à qui appartenait cette histoire était on ne peut plus réelle, une disciple de Süns et... une Zagashienne, apparemment? Étonnant, comme combinaison: les habitants du nord de My'trä étaient plutôt connus pour vénérer Dalaï. Mais en même temps, de telles origines collaient bien avec le caractère emporté que l'artiste avait pu observer et l'importance que son interlocutrice attachait à sa fierté. Les Zagashiens n'étaient pas connus pour leur humilité.

Restait la question à laquelle personne ne pouvait véritablement répondre: qu'est-ce que cela faisait de l'ancienne esclave? Une victime des circonstances, héroïne tragique au destin funeste qu'elle n'avait rien fait pour mériter? Une meurtrière, irrémédiablement maculée par la soif de sang qu'elle-même reconnaissait et avouait? Ou... ou tout simplement une humaine, ni chien ni loup, mais habitant la zone d'ombre entre les deux, une personne qui en avait vécu trop et tentait de reprendre une certaine prise sur sa vie. Un être imparfait, certes, mais si Süns avait fait l'être humain parfait, ça se saurait. Il n'y avait que les humains pour s'inventer de tels individus parfaitement imaginaires et... parfaitement ennuyeux, quand on y réfléchissait bien. Que penserait la Griffonne des décisions de sa disciple? Elle seule le savait, et seul le temps lui permettrait de le révéler.

Une question sans doute plus pertinente en ce moment que toutes ces autres réflexions philosophiques était: comment réagir quand une personne vient d'annoncer tout de go qu'elle compte commettre des meurtres? Certes, des meurtres sur un continent éloigné, et certes les cibles désignées étaient des ordures. Il était peu probable que beaucoup de monde les pleure et très probable que la face de la terre se retrouverait assainie par leur disparition. Mais cela n'enlevait rien au fait qu'elle avait face à elle une personne qui s'autoproclamait meurtrière avec des envies de récidive. Personne qui, en plus d'avoir un sale caractère, ne tenait pas l'alcool. Si Meylan avait eu pour habitude de blâmer les Architectes pour les inconvénients qu'elle rencontrait dans la vie, elle aurait sans doute demandé à Khugatsaa pourquoi il prenait un malin plaisir à lui faire croiser des ivrognes aujourd'hui. Mais ce n'était pas le cas, et elle se contenta d'accepter que le hasard ne faisait pas toujours bien les choses. Elle préférait de loin discuter avec des interlocuteurs sobres.

"Tant de questions... J'aimerais avoir des réponses à vous offrir, mais ce n'est pas le cas. Le seul sang que je connaisse ou presque n'est qu'illusion, et ceux qui en sont maculés se relèvent à la fin de la pièce."

Et pourtant... Pourtant elle avait été témoin d'une scène de destruction phénoménale il n'y a pas si longtemps. La traîtrise daënare avait coupé court aux réjouissances de l'Exposition de Gustave Wilson avec tant de fracas qu'un Architecte avait même été blessé. Et qui était apparu, image même de la fureur vengeresse? Qui avait mis le feu à l'endroit du crime dans le but d'étouffer les coupables? Süns elle-même, dont la disciple envisageait maintenant des actes semblables.  Meylan hésitait à partager ce qu'elle avait vu, d'une part parce qu'elle n'était pas sûre de vouloir encourager le meurtre (elle gardait d'assez mauvais souvenirs d'une rencontre avec la fameuse Zora Viz'Herei qui avait tourné au vinaigre), d'autre part parce que... elle n'avait jamais parlé à quiconque de ce qu'elle avait vécu et vu cette nuit-là. Si elle aimait insinuer avoir été le témoin de mille-et-une merveilles, la vérité était bien souvent trop personnelle, et cette rencontre-là en particulier. Et pourtant, elle prit une inspiration et se lança, mue peut-être par une inspiration divine ou par une certaine empathie pour les incertitudes de la jeune femme face à elle.

"Cependant, je n'ai que peu de doutes que Süns comprendra - ou comprend - votre besoin de vengeance, car elle-même a déjà par le passé connu ce même besoin."

Venait maintenant la partie difficile. Comment explique-t-on à quelqu'un d'autre comment on connaît les états d'âme d'une créature qui, généralement, ne se manifeste pas directement?

"Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'Exposition Universelle? C'était un événement à Zochlom il y a quelques mois. Un Daënar idéaliste avait pour idée de rapprocher nos peuples en permettant à chacun de démontrer ses talents. Les détails ne sont pas importants pour le moment."

Wilson s'imaginait-il réellement qu'il allait mettre fin à des siècles de rancœur aussi facilement? Même Meylan, dont la fiction était la profession, n'avait pas une imagination aussi vive...

"Cette exposition devait se clôturer par un bal qui devait marquer le début d'une ère nouvelle. Mais quelqu'un du côté daënar en avait décidé autrement: un de leurs engins avait été dissimulé de manière à exploser à ce qui devait être l'apogée de la soirée. Je serais incapable de dire combien ont été blessés ou tués par cet attentat, mais la nuit s'est terminée dans un chaos innommable."

Jusque là, rien qui explique où elle voulait en venir. Consciemment ou inconsciemment, elle évitait d'arriver au point véritablement personnel de son discours. Mais elle ne pouvait plus esquiver maintenant.

"Parmi les victimes, il n'y avait pas que des humains. Khugatsaa était présent sous forme humaine. J'ignore comment c'est possible, mais lui aussi a été blessé par la machine daënare. C'est là que Süns est apparue. La salle était chaotique au possible, mais ce n'était rien à côté de sa colère. Elle a embrasé la salle entière pour venger son frère."

Elle avait instinctivement baissé la voix pour cette tirade, comme pour s'assurer que seule la personne à qui elle était destinée entende cette histoire. Elle prit une nouvelle inspiration pour conclure son récit.

"Sans doute croyez-vous qu'il s'agit là d'une nouvelle légende inventée par des confrères que je me contente de partager, mais ce n'est pas le cas. J'étais présente au bal, et j'étais présente lors de l'explosion. Si je suis en vie, c'est uniquement grâce à la protection de Khugatsaa. Je l'ai vu aussi surement que je vous vois, je l'ai vu s'effondrer peu après, et j'ai vu Süns. Sur le moment j'étais trop hébétée pour comprendre ce qu'elle disait, mais il n'y en avait pas besoin pour comprendre sa fureur: elle irradiait. Je n'ai que de vagues souvenirs de comment j'ai réussi à quitter la salle, mais je n'oublierai jamais ce qui l'a précédé. Je ne sais pas si Süns approuve ou approuvera votre désir de vengeance, mais je sais qu'elle le comprendra, j'en mettrais ma main au feu."

L'autre la croyait-elle? Elle avait pris un risque en dévoilant ce qu'elle avait gardé un secret depuis plus d'un moins. Plus encore en choisissant comme première personne avec qui partager ce secret une illustre inconnue. Comprendrait-elle que cette information lui était destinée à elle et à elle seule, que la ménestrelle ne souhaitait pas que l'histoire circule? Respecterait-elle ce souhait? Rien n'était sûr...

Invité
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Magie blanche, froide magie (TERMINE) - Page 2 EmptyJeu 18 Oct - 14:49
La première écoute suffit à Jaheera pour ne pas croire à l'histoire de la ménestrel. Elle l'avait dt elle-même, son fantasque récit ressemblait bien plus à un stupide conte qu'un témoignage d'histoire. Que faisait donc un dieu dans une si grande assemblée ? Sûrement Khugatsaa avait autre chose à faire que d'essayer de s'approprier le coeur d'une mortelle qui, vraisemblablement, lui était déjà dévoué. L'Architecte de la mémoire avait de drôles d'occupations, pour un être si auguste. De plus, se faire blesser par une arme sans pouvoir aucun, une simple détonation, quelle genre de honte était-ce là ? L'homme qui, dehors, avait accompli cet acte avait intérêt à avoir été purifié sur le champ pour cette offense. Sinon, quelle signification à cela ? Pouvait-on librement nuire à un dieu et s'en tirer indemne ? 

Toutefois, la fin du récit acheva de faire s'effacer ses doutes à Jaheera. Ses yeux baissés, elle songeait au réconfort de la réaction de sa déesse. Süns cautionnait la vengeance ... évidemment. Quelle émotion pouvait changer l'âme d'un être autant que l'ardent désir de redonner justice à ceux qui nous semblent la mériter ? Rien, pas l'amour, pas l'amitié, juste la rancune et la rancune seule. Plus encore lorsque cette rancune est la seule chose qui donne un sens à une existence dénuée de couleurs, autant que de but. En bref, si sa déesse approuvait son désir de vengeance, elle approuvait son existence et ça, c'était tout ce dont la férale avait besoin pour se motiver à déchirer la chair des Marnakiens.

- Vous savez que ça a l'air complètement ridicule, annoncé comme ça, vous savez. Mais ... d'une certaine manière j'ai bien envie d'y croire à cette histoire.

Les yeux de Jaheera se serrèrent, rappelée à des souvenirs d'un devoir, et au devoir d'une vie. Son regard s'arpentait d'une lueur perdue, empruntée d'un doute fatal, alimentant la haine qu'elle se vouait à elle-même. La clameur des passants, leurs mots emprunts d'hypocrisie, les bonnes paroles et les actions louables. Tout ça, c'était de la pâture pour racontars, de la viande pour les bêtes, du pain pour le peuple. Le commun du bourg n'aimait que les histoires qui se terminaient bien, où le personnage était un brave soldat, se battant pour la gloire des Architectes, luttant jusqu'au bout au nom de sa foi. 

Mais la férale, elle, n'avait que faire de sa foi dans l'accomplissement de son serment. Elle n'avait que faire de la gloire que lui apporterait le dévolu de sa finition. Elle n'avait que faire de maculer ses actes de sang et d'horreur pourvu que vienne sa liberté. Dans le sillage de son avenir, elle voyait cendres, corps, charognes, larmes, souffrance. Personne ne louerait son nom, personne ne l'aimerait pour l'égoïsme de ses actions, personne ne l'applaudirait lorsqu'elle ferait sa sortie de l'arène de la vie. Jaheera demeurera haïe, car c'est dans sa nature récemment acquise. Un objectif seul dans une existence implique que celle-ci s'arrête lorsque le but se voit accompli. La férale était alors on ne peut plus prête à partir sous les injures, les clameurs et les plaintes. 

- Mais qu'est-ce que je fais ici ... Meylan, ce fut un plaisir, mais je crois que je perds plus mon temps qu'autre chose à boire en votre compagnie. Bien que je sois apparemment la seule à vider des choppes. 

Arrachant sa lance du sol, l'ancienne esclave la porta à son flanc, comme elle avait l'habitude de le faire avant de prendre sa pause dans cette ville. Le soleil, bien caché cependant, était derrière elle, le Nord était à sa droite, le Sud, à sa gauche. Il lui fallait retourner à Zolios, retrouver les faveurs de Süns, apprendre mieux encore, plus encore à maîtriser la furie des flammes. La barde lui avait éclairci la voie, seul restait le cheminement.

- Bien, vous m'excuserez, mais avant que je ne meurs, je dois avoir ma vengeance. Profitez bien de votre propre vie, Meylan. Certains vous l'envie.

Et avec ce qui ressemblait de loin à un sourire, la férale fit quelques pas en arrière avant de définitivement se retourner. Elle détestait prendre congé comme cela, mais plusieurs mois d'inertie s'étaient déjà écoulés et la pratique commençait à manquer. Il était temps de retrouver ce mouvement du poignet qui lui avait assuré la survie dans les fosses.

Meylan Lyrétoile
Meylan Lyrétoile
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Magie blanche, froide magie (TERMINE) - Page 2 EmptySam 20 Oct - 12:30
Irys : 960453
Profession : Ménestrelle
My'trän +2 ~ Khurmag
L'autre la croyait. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose? Déjà Meylan avait la désagréable impression que partager ce récit avait été une terrible erreur. Mais pourquoi, au juste? Était-ce sa propre tendance à garder sa propre vie plongée dans l'ombre qui se rebellait, ou la conscience instinctive que ce qu'elle avait dit ne pouvait apporter rien de bon de la part de l'autre jeune femme? Car faire l'apologie de la violence pour satisfaire la soif de vengeance était une entreprise dangereuse, au mieux...

Bonne ou mauvaise, il était indéniable que le témoignage de Meylan avait eu une influence sur son interlocutrice. Elle paraissait animée d'une énergie nouvelle et mit fin à l'inertie dans laquelle l'alcool l'avait temporairement plongée. Un peu prise de court, la musicienne la regarda prendre congé et s'éloigner avec le sentiment que quelque chose s'était mis en place dans la tête de l'autre, et que ce quelque chose n'était pas forcément idéal. Sans compter que, même si elle ne titubait pas, la guerrière était encore sans aucun doute sous l'influence de l'alcool. Une âme blessée enivrée, ça pouvait causer pas mal de dégâts. Elle adressa une rapide prières aux jumeaux Griffons pour leur demander de veiller au grain.

Un soupir passa les lèvres de l'artiste, et elle se leva à son tour. Maintenant que les flammes de la disciple de Süns avaient disparu, le froid avait repris ses droits sur le corps de la Darguienne et elle commençait à s'engourdir. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle trouve une nouvelle source de chaleur si elle voulait retrouver un semblant de confort. Et, plus que tout, elle voulait un peu de calme. Entre l'accident malheureux qui avait abîmé sa lyre, l'exaspération que lui avait causée Arafin et les étranges personnages qu'elle avait rencontrés ensuite, Meylan avait eu assez d'émotions fortes pour la journée. Elle aspirait à un peu de calme, tout simplement.

En route vers la tente où Roneï devait avoir réparé sa lyre entre-temps, la ménestrelle laissa les notes qui émanaient de l'estrade la submerger, emplir son esprit et en chasser ses troubles. C'était une fuite, et quelque part elle le savait. Elle n'était pas khurmie, et pourtant elle aussi cherchait le doux refuge des illusions pour dissimuler la réalité. C'était quelque chose dont elle n'avait pas été consciente jusqu'il y a peu, et même maintenant elle "oubliait" ce fait quand ça l'arrangeait. Et, pour le moment, l'oubli l'arrangeait bien.

Peut-être qu'un jour, elle se débarrasserait du voile d'illusion qu'elle jetait sur ceux qui l'entouraient et plus encore sur elle-même. Peut-être qu'un jour elle regarderait la réalité en face plutôt que de lui préférer la légende. Peut-être qu'un jour, elle étendrait le pragmatisme avec lequel elle approchait sa vie de tous les jours au monde en général. Un jour peut-être, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle se contenterait de récupérer son instrument et de se serrer avec ses amis autour du brasero pour récupérer un peu de chaleur. Une vie enviable, sans aucun doute, et une vie à laquelle elle tenait trop pour la troquer contre celle de quiconque.

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