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Chroniques d'Irydaë
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 Fee Fi Foe Fum ! ♫

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ - Page 2 EmptyVen 2 Nov - 22:05
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Oh Architectes. Avaient-vous conçus les humains pour qu’ils tuent leurs frères et leurs sœurs ? Vous qui êtes sensés représenter les parents de ces fragiles créatures, vous fermez indifféremment les yeux tandis qu’ils s’armaient les uns contre les autres, se trahissaient, se battaient, se faisaient du mal pour des raisons obscurs, futiles, stupides et sans aucun sens pour vos yeux suprêmes. Voyez tous ces orphelins abandonnés, ces veuves délaissées, ces vétérans mutilés, ces mendiants souffrant en silence et ces malades cloués à jamais sur leurs lits miteux, attendant une mort libératrice. Quel genre de créateurs laissait leurs enfants souffrir de la sorte si ce n’est des tyrans monstrueux, mesquins et cruels ?

C’est ce que penserait n’importe qui à attrait philosophique s’il avait survécu au carnage qui avait lieu en ce moment même. Les enfants des Architectes exerçaient une véritable boucherie entre les murs  du club privé du Balafré. Les bagarres de rues à Aildor ont toujours été caractérisées par cette aptitude à monter les échelons de la violence de façon spontanée et rapide, passant d’une fusillade mouvementée à un véritable combat d’arène où chacun se battait séparément pour sa propre vie. On poignardait encore et encore les blessés à terre, s’étranglait dans des flaques de sang pour avoir le dessus, tiraient à bout portant dans l’espoir de vider une chambre de ses occupants embusqués. Les hommes se battaient pour chaque pièce, chaque mètre, chaque pas. Un véritable champ de bataille apocalyptique où les cris de haine et de rage se mêlaient au hurlement des agonisants en une symphonie grotesque et tragique.

Deux miliciens se saisirent d’un gangster après l’avoir désarmé à grand renfort de coups de matraque, tabassant le défenseur malgré ses supplications, puis ils le soulevèrent à l’unisson et le jetèrent par-dessus le garde-fou du second-étage du grand hall théâtrale, l’envoyant s’écraser sur les marches de l’entrée dans un craquement sonore. Plus loin, la résistance était rude et l’élan des attaquants s’en trouvait rudement ralentit. Des professionnels du meurtre organisé, aux yeux froids et aux réflexes de militaires endurcis défendaient les derniers retranchements du repaire. Ces mercenaires étaient la garde rapprochée du Balafré, des tueurs à gage entraînés dans les bas-fonds de Marnaka, sélectionnés dés leur jeune âge et privés d’une enfance ordinaire. Dans les cages des combats clandestins sous terre, ils apprirent à tuer les leurs bien avant d’apprendre à parler correctement. Pantins du meurtre, on disait même qu’ils pouvaient rivaliser avec les sombres assassins de l’Ordre de la Pénitence. Si cela sonnait particulièrement présomptueux, il fallait avouer que ces individus étaient de terrifiants opposants, à en juger par les nombreux miliciens fauchés et terrassés en un temps record par ces monstrueux individus.

Dans une fureur meurtrière, les attaquants portèrent leur colère vers le reste des hommes du bar coincés dans les derniers couloirs non nettoyés par les cohortes de la mort. On assista à une boucherie gratuite où les crapules engagées par Ludwig se déchaînaient impitoyablement, s’attaquant même aux malheureux servants, cuisiniers et autres innocents coincés entre les deux feux. Aucune supplication, aucune prière ne pouvait convaincre ces monstres d’arrêter tant qu’ils n’avaient pas vengé la mort de leurs camarades et c’est ainsi qu’ils perdaient du temps à tourmenter leurs prisonniers sous prétexte qu’ils purgeaient les miettes de menace de leur avant-garde. Une nouvelle preuve de la cruauté humaine exercée quotidiennement dans le continent où tout était permis.

« Du nerfs, bande de chacals ! Nous avons encore d’autres rats à écraser ! Allez, tas de vermines, ils tiennent encore la moitié du bâtiment ! Rappelez-vous, celui qui aura la tête du Balafré aura sept-mille irys sonnants et trébuchants de la part du boss ! » S’écriait l’un des meneurs des miliciens, un ancien contremaître mal rasé et avec un bandeau de cuir cachant son œil blanc.

Stimulés par la promesse du butin, les malfrats se rassemblaient sous la bannière de leur chef, prêts à porter un assaut fatal au cœur du club privé. Là, au-delà de ce couloir jonché de morts, se cachait le parrain du gang du quartier, ce puissant gangster désormais acculé comme un renard dans son terrier. Et les chiens aboyaient férocement en prévision du point culminant de la chasse !

Mais le Balafré lui-même n’allait pas se rendre sans combattre, bien au contraire. Cet homme avait eut un passif des plus violents dans le milieu du crime. Ancien lutteur, il avait gagné la sordide réputation de collecter les dents de ses opposants en martelant incessamment leurs mâchoires à l’aide de bracelets métalliques, ces mêmes bracelets légendaires qu’il portait en ce moment, rembourrés de cuir et terminés par des pointes de fer. Débarrassé de son manteau précieux, il portait sur sa chemise blanche un lourd gilet de cuir et de métal le protégeant efficacement contre les projectiles qui fusaient derrière les barricades de fortune dressées par ses mercenaires qui défendaient chaque pouce de terrain et tenaient en respect les larbins du Baron. Le Balafré était impressionnant de part sa stature et sa carrure digne d’un champion pugiliste et malgré l’âge il n’avait pas perdu de sa menaçante musculature. À sa ceinture reposait son revolver, un lourd magnum  dont les lourdes munitions étaient aptes à percer un homme en armure daënare !

Armé jusqu’aux dents et prêt à en découdre, le loup défendait son territoire avec férocité, prêt à vendre chèrement sa peau. Les chiens de Ludwig réussiraient-ils à capturer le Balafré ? À moins qu’ils aient besoin de leur nouvelle arme secrète, ce monstre qui se déplaçait lourdement parmi les vaincus tel un avatar de la mort et de la destruction, un cavalier de l’apocalypse au regard brillant de haine et de promesses de douleur et d’horreur. Un démon approchait à pas lourds !

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ - Page 2 EmptyMar 6 Nov - 18:43
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Eylohr arborait un visage bien étrange. D’aucun penserait que le sang sec caillé, qui maculait son visage depuis plusieurs heures déjà, faisait de lui un personnage sanguinaire plus intéressé par la mort qu’il sème du bout de son fusil que par un retrait des évènements. Et pourtant, il était bel et bien en retrait. Il avait son fusil à double canons sciés dans son fourreau de cuir, et portait dans sa main directrice son fameux revolver au calibre impressionnant. Oh, il avait bien achevé la vie de criminels agonisants, sans distinction de camp ni sans faire attention aux supplications. Avait-il exécuté un mercenaire aux services de Ludwig, le Baron ? Probablement. Il n’en avait rien à faire, à vrai dire. Il avançait derrière les hordes des loups de Strauss qui causaient un véritable raffut mortel et macabre. Sa démarche lancinante, presque calme, transcendait avec l’ambiance du moment. Tandis qu’on s’afférait à semer la mort, qu’on luttait au corps à corps, qu’on faisait des pieds et des mains pour prendre l’ascendant sur l’adversaire, Eylohr semblait tranquille, presque exclu de tout ce massacre. Était-il fatigué ? Était-il en pleine réflexion quant au pourquoi du comment de sa présence ici ? Tentait-il de prendre le dessus sur ce criminel qui comptait le manipuler ? Où était-il juste lassé de tout cela ?

    Eylohr était, en fait, en pleine réflexion. Il pensait à ce qui s’était passé pour qu’il en arrive là. Il se rappelait les tenants et les aboutissants des précédents évènements, les discussions avec le gros bras, le pauvre assassin en herbe qu’il avait torturé, l’homme qu’il avait massacré en combat singulier… Bref, tout, absolument tout. Il n’aimait pas être manipulé, et, même si le stratagème avait été rondement mené et mit en place, il était devenu évident, même pour lui, qu’il était la marionnette de cet homme qu’il n’avait jamais vu.

    Mais voilà. Un des meneurs des loups du Baron venait d’apporter une indication très particulière et tout à fait intéressante. Une offre pécuniaire pour la tête du Balafré ? Cela voulait dire entrevoir la possibilité de rencontrer, plus ou moins directement, ledit Baron. Très bien. Eylohr saisirait l’opportunité de montrer à cet homme que, bien qu’il soit entouré d’une armée permanente et éphémère, et bien qu’il soit aussi bien protégé que les Hauts-Généraux Daënars, rien ne saurait se mettre en travers du colosse du Nord, surtout si l’envie d’en découdre venait à germer dans son esprit. Et, envies belliqueuses mises à part, peut-être que compter cet homme dans ses « connaissances » pourrait être un avantage indéniable. Qui sait ?

    Alors, Eylohr s’arrêta net dans une salle à peine nettoyée de la présence des rats du Balafré. Il chercha tout autour de lui ce qui pourrait lui donner l’avantage dans cette bataille ô combien horrible. Un véritable carnage. La salle ne lui offrait rien, alors il passa dans une autre. Puis une autre. Décidément, rien ne pouvait lui plaire. Jusqu’à-ce qu’il vit enfin sur un cadavre la présence d’un bâton de dynamite. De la dynamite ? Ici ? Le Balafré était-il si fou que cela ? Un bâton, puis un autre, puis encore un autre. Le colosse s’empara alors des trois bâtons, et vit du coin de l’œil l’encolure d’une porte qui ouvrait sur une pièce pleine de munitions et d’explosifs. Elle se situait pile poile dans les derniers retranchements du Balafré, à quelques mètres de la salle où se trouvait ledit criminel bien connu. Il y avait de quoi faire sauter une bonne partie du bâtiment, mais le stock se trouvait un peu loin du Balafré, du moins, du goût d’Eylohr. Alors il traversa la salle dans laquelle il se trouvait, le couloir où se déroulait la fusillade et rejoignit la salle de stockage. A vrai dire, il s’agissait plutôt d’un amas disparate de munitions et d’explosifs, plus que d’un véritable stock de munition. Les bureaux alentours trahissaient là l’utilité de cette salle. Une salle décisionnelle. Peut-être le bureau du bras droit du Balafré ?

    Eylohr était passé au milieu des tirs avec une aisance déconcertante. Des deux côtés du couloir, on cherchait à s’entretuer, et lui, du haut de ses deux mètres vingt, ou peu s’en faut, il venait de traverser sans aucune peur ni sans aucun tracas. Est-ce une tentative de suicide ? Ou simplement l’inconscience volontaire d’un danger qu’il sous-estime ? Il n’est pas du genre suicidaire, alors… Va pour la folie meurtrière.

    D’un geste rapide et précis, il prépara un gros amas de bâtons de dynamites. Si l’ensemble était plutôt réussi, la mèche était décidément bien trop courte pour permettre de s’éloigner rapidement. Il y aura des morts et beaucoup de dégâts. Dans son fort intérieur, le molosse espérait que le Baron Strauss se trouvait non loin de là, et qu’il verrait le spectacle. Pour sûr qu’il en aurait pour son argent.

    Afin de calmer les esprits, Eylohr alluma la mèche d’un seul bâton de dynamite qu’il envoya jusqu’au bout du couloir encore défendu par les hommes du Balafré. Il ne pensa pas un seul instant à prévenir les hommes de son « camp », qui seraient sans aucun doute surpris par cette explosion. Cette dernière, d’ailleurs, fut tout à fait intéressante. Plusieurs défenseurs furent tués sur le coup, les plus proches de l’explosif étant carrément déchiquetés. Il y eut un silence de mort, perturbé seulement par les débris qui tombaient partout autour du point d’impact. Des bruits de verres et de bois, et les douilles qui tombaient au sol alors que les dernières détonations avaient eu lieu durant l’explosion. Un beau mélange de sonorités murmurant aux oreilles du géant comme une douce musique. C’est à ce moment là qu’Eylohr décida de jeter le gros paquet, entre guillemet. Les yeux du meneur des loups du Baron s’écarquillèrent à la vue du ballot de dynamite dans les mains du colosse. Il comprit soudainement que les lieux allaient devenir un véritable enfer, pour les deux camps.

    - Que tout le monde se barre ! Vite ! Dit-il en hurlant, comprenant qu’aucun de ses ordres ou de ses injonctions n’auraient d’impact sur les désirs grégaires d’Eylohr.


    Eylohr s’avança de quelques pas, alluma la mèche décidément trop courte pour quiconque aurait un brin de cervelle, et jeta de toutes ses forces ce cadeau empoisonné. Ledit cadeau fut projeté loin devant le lanceur en colère, rebondissant sur le sol comme le ferait un ballon dégonflé et alla se figer au beau milieu de la salle, alors que le misérable bout de ficelle utilisé par Eylohr pour le paquet s’était détaché, libérant quelques bâtons qui n’exploseraient pas en même temps que les autres, ou qui n’exploseraient pas du tout. Eylohr fit rapidement demi-tour sans prendre la peine de regarder son lancer et retourna dans la salle où il avait confectionné sa bombe plus ou moins artisanale. L’explosion fut assourdissante et impressionnante. Si les bâtons explosèrent simultanément, dans la quasi-totalité, quelques-uns n’explosèrent pas du tout, et d’autres explosèrent plusieurs secondes après. La détonation principale fut si forte, l’onde de choc si dévastatrice, le son si assourdissant, que les quelques explosions retardataires passèrent pratiquement inaperçue. La plupart des hommes du Balafré furent tués sur le coup. S’ils n’étaient pas réduits en charpie par l’explosion, ils furent tués par l’onde de choc qui fit éclater les gros organes comme l’estomac, le cœur, le cerveau ou le foie. La salle toute entière fut repeinte de sang, de chaire et de cervelle, des sols au plafond, enfin, là où il restait un plafond, un sol et des murs. Le Balafré, qui avait été plus rapide que les autres et qui s’était caché derrière l’immense table de bureau, fut simplement projeté dans les airs, passa à travers le mur éboulé, et se retrouva dans la rue. Il était courbaturé, contusionné. Ses oreilles sifflaient tellement qu’il en était devenu presque sourd. Le flash lumineux de l’explosion avait voilé ses yeux, le rendant temporairement mal voyant. L’onde de choc avait perturbé son sens de l’équilibre, son audition, son rythme cardiaque, sa respiration, le laissant au sol, au beau milieu de la rue. Ses alvéoles pulmonaires avaient implosé, diminuant ses facultés respiratoires, se remplissant lentement de sang. Son cerveau, projeté ça et là dans sa boite crânienne, avait vu certains de ses vaisseaux se rompre, provoquant une légère hémorragie qui se traduisait par un mince filet de sang depuis ses narines. Un médecin, même peu expérimenté, décèlerait là d’importants traumatismes, et une personne impossible à sauver sans une prise en charge rapide. Or, personne ne voulait faire appelle à un médecin, et, de toute façon, il n’y en avait pas un aux alentours.


    Quelque peu secoué lui aussi par cette explosion, Eylohr décida de satisfaire son orgueil, et de ne pas montrer une seule seconde qu’il ressentait lui aussi les affres de cette destruction. Il s’avança dans le couloir désormais désert sans jeter un seul regard en arrière alors que certains des hommes du Baron, qui n’avaient pas eu le temps de s’enfuir assez loin, émergeaient eux aussi, tout poussiéreux qu’ils étaient. Abasourdis, ils erraient ça et là comme des spectres entachés de sang, de poussières et de cendres. Eylohr, lui, s’en sortait plutôt bien. Il avançait dans ce qui fut le dernier retranchement du Balafré. Dorénavant, tout n’était plus que ruines, dont les poussières étaient déjà chassées par les vents de la ville, dévoilant rapidement aux yeux des badauds le spectacle terrible d’une guerre impitoyable. Avançant au milieu des décombres, des cadavres et des blessés agonisants, le colosse déchargea à plusieurs reprises son arme afin d’achever les quelques blessés qui gisaient à ses pieds. Les détonations résonnèrent comme autant de coups de glas. En partie assourdis par ce qui restait de l’infrastructure, les coups de feu ressemblaient à des tambours sourds ô combien macabres, comme les coups qui débutent une pièce de théâtre. Et voilà que le rideau de poussière se leva sur la scène qui se déroulait, cette fois, en plein milieu de la rue. Eylohr s’avança à travers ce champ de ruine, et se porte à hauteur du Balafré qui ne pouvait plus bouger d’un pouce. Son impressionnante stature et son équipement avaient permis de le protéger, certes, mais, à défaut d’être tué sur le coup, il fut gravement blessé et presque paralysé par de multiples fractures. Alors, lorsqu’il vit le géant arriver à sa hauteur, et après qu’il prit le temps de reconnaître le colosse, son visage marqua une expression de stupeur et de colère mêlé de douleur. Sa hargne le pourra à tenter quelques mots, mais tout ce qui pu sortir de sa bouche fut un gargouillement inepte provoqué par le sang dans sa bouche. Eylohr, lui, ne dit pas un seul mot. Doucement, méthodiquement, avec toute l’application d’un tueur implacable, il rengaina son arme et s’empara de sa gigantesque hache d’arme, qui glissa dans son fourreau, dans un crissement métallique à faire grincer les dents.

    Il irradia du regard ce parrain qui lui en avait fait baver plus d’une fois. Il esquissa un léger sourire à la vue de la balafre du bandit, celle qu’Eylohr avait lui-même gravé dans la peau du salopard. Finalement, tout se terminait ici, et, quelque part, c’était un soulagement. Le Balafré tentait depuis plusieurs années d’assujettir ou d’exterminer le colosse qui refusait toute alliance avec lui. Au moins, tout serait bientôt terminé. De ses deux mains, il agrippa sa hache qu’il chérissait plus que n’importe laquelle de ses armes. Les bras gonflés sous la contraction de ses muscles, il plaça doucement la lame contre la gorge du Balafré, prit une grande inspiration, leva la hache jusqu’au-dessus de sa tête, décrivit un dernier sourire en coin alors que le condamné tentait de se mouvoir désespérément, et appliqua la sentence. Fendant les airs dans un sifflement aigu et court, la lame trancha dans la chaire aussi nettement qu’un couteau dans du beurre. Le sang se mit immédiatement à couler, les derniers battements du cœur propulsant le flux vital hors des artères dans d’impressionnantes giclées, tandis que les veines, elles, laissaient déverser le reste du sang que contenait le corps encore chaud du Balafré. La scène était apocalyptique. L’horreur était à son paroxysme. Mais, non content de l’effet qu’il venait de produire, et du fait qu’il avait quelque peu reprit le dessus sur la situation, il décida de tenter le tout pour le tout, et de forcer la main au destin. D’un geste sûr, il empoigna la tête fraichement coupée du Balafré, et, tout en se relevant, s’avança un peu dans la rue, bien à la vue de tous. Il espérait intérieurement que le Baron, Ludwig Strauss, le grand mafieux, était présent non loin de là, et qu’il assistait à la scène. Il voulait forcer une entrevue avec le parrain de la pègre. Alors, tandis qu’il tenait sa hache d’une main, la lame posée sur le sol, il leva l’autre main portant la tête bien au-dessus de lui. Elle culminait à une hauteur qu’elle n’avait probablement jamais atteinte du vivant de son propriétaire. Le sang gouttant encore depuis les vaisseaux coupés, la tête de feu le Balafré trônait là, dans les airs, maintenue par celui qui fut son bourreau. Eylohr exposait le trophée à la vue de tous. Il y avait une prime pour la tête du mafieux, non ? Et avec une telle prise, le Baron ne pouvait que se montrer… Intéressé ?

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