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Chroniques d'Irydaë
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 Hello Nurse!

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Hello Nurse! EmptyDim 4 Fév - 19:13
-Deux semaines, lâcha Torricelli.
-Deux à trois semaines, corrigea l'un de ses partenaires.
-...

Ils étaient à Darga, capitale de Suhury, capitale de Mytra toute entière... aussi artificiel que cela puisse paraitre, pour cette nomade pure et dure. Il y avait beaucoup de choses qui la dérangeait dans les grandes zones urbaines. Elle ne comprenait pas que des gens fassent payer aussi cher pour une place dans une auberge qui n'avait rien de spécial, par exemple. Ça n'était pas hors de portée pour sa bourse, mais restait indécemment supérieur aux prix qu'elle rencontrait habituellement au hasard de ses pérégrinations - elle avait l'impression de gaspiller des ressources, ce qui était insupportable. Pourtant, les propriétaires de l'auberge n'avaient pas l'air d'être riches, loin de là.

De même, elle ne comprenait pas que des Mytrans puissent connaître la pauvreté et la mendicité dans les murs de cette ville. Précisément parce qu'ils étaient Mytrans. Ils ne pouvaient pas manquer d'eau, de nourriture, de quoi se chauffer, se vêtir et se loger quand tout ce qu'il leur fallait pour ça était à leur disposition dans la nature. S'ils ne savaient rien faire au point de ne pas pouvoir troquer des ressources ou se rendre utile dans un groupe, il y avait un problème.

Mais bon, sa vie de nomade et ses missions tombant à l'improviste ne constituaient plus le moindre défi à son quotidien. Le fait de se confronter à la vie urbaine pour un temps pourrait peut-être...

-Bon, eh bien... amusez-vous sans moi, s'était-elle résignée.
-Tu... vas faire quoi du coup?
-Aucune idée. Est-ce qu'on a des caches de provisions dans le coin qui auraient besoin d'être remplies?
-Le lac de Mergen ouest?
-Le groupe de Harleigh l'a fait récemment.
-La crique blanche?
-C'est loin. Cinq jours de marche aller?
-Euh...
-Je trouverai quoi faire. Quitte à voir s'ils n'ont pas des missions dans le coin. Vous partez quand?
-Demain? J'me prendrai bien des bières.
-Pareil, surenchérit un autre.
-Ça me convient très bien.

____________________________


-Alors, il va me falloir...

Des herbes médicinales. Des miels de fleurs Suhuriennes. Des sels et poudres calcaires de Zolios, d'autres racines de plantes qui ne poussaient que dans le Kharaal (les Zagashiens ne rechignaient pas à s'en servir, même s'ils étaient très rares à prendre sur eux d'aller les chercher sous le soleil de plomb et la poussière de leur pays favori), et d'autres denrées que les Nerassa ne rencontraient que rarement dans leurs voyages usuels. Même pour les nomades, le fait de commercer avait du bon. Quitte à se trouver dans le plus grand carrefour marchand du continent, autant en faire quelque chose d'utile.

-Nous n'avons plus de ces fleurs, lui objecta l'apothicaire. Beaucoup de fièvres ces derniers temps.
-Pareil pour nous, répondit la chasseuse. Vous auriez une idée d'où je pourrais en trouver?
-Si vous pouvez attendre cinq jours, on sera tous réapprovisionnés. Et sinon... vous trouverez des boutiques tous les trois cent mètres, à deux trois carrefours près. Essayez pour voir.

____________________________


-Euh... vous recrutez, ici?
-Heiiin?

Un dispensaire. Arianna avait fait le tour de beaucoup trop de pharmacies et d'herboristeries pour trouver son bonheur - en vain. On avait toutefois fini par la rediriger vers cet endroit, qui pouvait prodiguer des remèdes à qui en avait besoin. Mais plus pour en faire un usage immédiat que pour venir faire ses courses, avait-elle deviné. Elle ne se serait pas donnée la peine de s'y rendre si le lieu n'avait pas été aussi proche de son auberge ; en l'état, c'aurait été idiot de ne pas le faire. L'endroit avait d'ailleurs une excellente réputation, les soigneurs officiant en son sein étant tous compétents et humains.

Le problème, c'était que la personne qui l'avait accueillie relevait plus du mort-vivant que l'humain. Elle grossissait le trait, bien sûr. Mais ce n'était pas la première fois que la nomade constatait que les centres de soins installés dans de grandes villes étaient incroyablement sollicités, et son personnel complètement exténué. Alors, régulièrement, elle y proposait ses services, en partie pour garder la main sur toutes les pratiques de premiers soins qu'elle avait pu apprendre, en partie pour gagner assez d'argent pour pouvoir vivre en ville.

Restait à voir comment c'était, ici.

Benedict O'enhärt
Benedict O'enhärt
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Hello Nurse! EmptyLun 5 Fév - 17:13
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Profession : Historien - Homme de Science - Ecrivain
My'trän +2 ~ Suhury
Au fil du temps qui était passé depuis qu’il avait commencé à travailler au dispensaire de Darga, Benedict avait appris à connaître ceux qui y officiaient à ses côtés. Il y avait de bons médecins, comme de moins bons, mais dans la globalité le dispensaire avait une bonne réputation hérité de médecins et soigneurs compétentes en son sein. Il leur arrivait parfois de prendre des assistants, car dans les jours les plus malheureux il arrivait souvent que le nombre de soigneurs soient déjà insuffisant et dans ces cas là il fallait mieux faire son possible pour leur éviter des tâches pour celles d’aller chercher diverses plantes et remèdes à l’entrepôt derrière. Pour cette raison était présent les assistants, qu’on appelait ironiquement les “convoyeurs”. Certains étaient des “professionels” si l’on peut dire, il y avait par exemple plusieurs étudiants qui profitaient de leur temps libre pour aider. Au fil du temps ceux qui prennaient régulièrement un tel poste avaient appris à se faire rapide et agile pour ne jamais être dans le chemin d’un soigneur en remplissant leur tâche avec efficacité. Mais ces derniers jours avaient vu l’apparition d’un “convoyeur” volontaire qui n’avait clairement pas eu le temps de se faire à son travail, cette inexpérience était encore empiétée par une curiositée maladive double d’une maladresse exaspérante. Comme si ce ne fût pas suffisante, la période était dite “creuse” au niveau du personnel, ce qui signifiait qu’il y avait peu de soignants pour un nombre de patients qui lui restait le même. Et pire encore ! Tout le soigneurs du dispensaire avaient pour la plupart passés la nuit sur place à soigner une arrivée de patient durant la nuit suite à des bagarres de rues ayant éclatées un peu partout dans le quartier de Möchlög. Comme pour souligner cette nuit de violence, Benedict ne pu que remarquer l’absence du Protecteur habituellement à coté de l’entrée.

Enfin, après avoir essuyé plusieurs remarques amères de soignants épuisés par leur travail nocturne, le jeune convoyeur maladroit avait été relégué à l’accueil et bien sûr lui non plus n’avait pas dormi ce qui le rendait encore plus inssuportable qu’on ne pourraît l’imaginer. Benedict n’avait pas dormie depuis exactement 26 heures, et les effets du manque de sommeil se faisaient peu à peu ressentir dans ses muscles qui refusaient parfois de se décontractés. Lui qui était habitué à dormir un nombre d’heures trés raisonnable par nuit, c’était une sorte de coup dur, mais il ne s’arrêterait pas à si peu. Après avoir finit un bandage, il renvoya un patient de la main. Au fil du temps qui passe, les Soigneurs avaient finis par ne plus ouvrir la bouche, au risque de faire preuve d’impolitesse ils préféraient économiser leur force car la moindre once pourraît s’avérer importante.

Alors qu’il sortant de la petite chambre, il tomba nez à nez avec le “responsable” des lieux, un vieil homme à la mine indulgente dont les traits semblaient s’affaisser de jour en jour. Benedict ne pu s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour cet homme qui passait chaque jour au service des autres, et ce jusqu’à ce que son état l’en empêche. Il soupira longuement avant de lui adresser un salut du chef

- Depuis combien de temps n’as-tu pas dormi, Benedict ? Demanda le vieil homme en fronçant les sourcils.

- Mes cernes me trahissent. Quand arrive la relève.. ?

- Tu peux t’en aller dés maintenant, si tu le souhaites. Tu as fais du bon travail et tu es rester bien plus longtemps que tu ne le devrais. Merci à toi.

Benedict observa l’homme s’éloigner vers la partie destinée aux soins important, et poussa un soupire. Le vieil homme avait raison, il n’aurait pas du rester si longtemps. Déjà parce qu’il était déconseillé aux soignants de rester plus de douze heures consécutives sous peine de commettre des erreurs dû à la fatigue, mais également parce que Benedict n’était pas un soignant “confirmé” si l’on puit dire. Il officiait depuis des années et était accepté par ses paires mais restait un soignant à temps partiel et non un soignant de métier. Auparavant, le vieil homme l’aurait sans doute fait sortir du dispensaire et aurait prévenu le reste du personnel de ne pas le laisser entrer avant le lendemain, mais malheureusement le dispensaire manquait cruellement de main d’oeuvre. C’était uen chose assez rare il fallait le dire. Dans ces cas là cette disposition du réglement n’était pas réellement observée et le vieil homme prennait la responsabilité de toute faute.

Benedict prit une grande inspiration, avant de se diriger vers une autre chambre, de sorte à recommencer un énième soin. Il allait entrer dans la chambre lorsqu’une voix lui parvient depuis le comptoir.

-Euh... vous recrutez, ici ? demanda une voix inconnue

-Heiiin? lança la voix éteinte de Gil pleine de confusion, visiblement tiré hors de sa somnolence

Benedict ouvrit de grand yeux avant de repartir à grand pas vers le comptoir, à peine le convoyeur à l’air endormi en vu, il haussa la voix.

- Gil, va te reposer, tu as assez travailler tu tiens à peine debout mon garçon.

Sur ces paroles qui firent mouche, le jeune homme détala sans même demander son reste, allant même jusqu’à bondir par dessus le comptoir. Benedict vient lentement se glisser derrière le comptoir de façon plus traditionnelle, avant de lentement poser ses mains à plat sur le bois, plongeant alors son regard sur la personne qui venait à son encontre, il mima une grimace d’excuse avant de venir se masser les paupières brièvement. Sa mine fatiguée et ses cernes trahissait forcémment son état d’épuisement, mais il espérait que son air sûr de lui limiterait la casse de sorte à lui donner un semblant de crédibilité.

- Bonjour, vous pouvez m’appeler Benedict, que puis-je pour vous.. ?

Benedict poussa un léger soupire à la fin de sa phrase, comme si cette dernière lui avaient coûté bon nombre de force, il laissa son regard détailla la personne face à lui et son étrange démarche. Troublé par sa fatigue, il ne se sentit même pas capable d’en penser quelque chose, il se contenta d’apprécier se fait sans plus y réfléchir. L’air était saturé d’un mélange d’une herbe médicinale particulièrement forte et de sang, et pour accompagner ce fait, la tenue pourtant habillée de Benedict laissait apparaître des tâches sanglantes ça et là. Autant le dire, le dispensaire était bien un dispensaire, pas de doute.

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Hello Nurse! EmptyMer 14 Fév - 0:36
-Ah, bonjour. Désolée de débarquer sans crier gare, mais je n'ai pas vu d'indications concernant un bureau d'administration ou quoi que ce soit à l'accueil. Je voulais savoir si vous aviez besoin de bras, ici.

Une question qui ne demandait pas à ce qu'on lui apprenne quelque chose, comme toujours. Les yeux de la zagashienne virevoltèrent dans la salle, depuis les rangs d'attente des patients hétéroclites -encore que clairement pas des citadins les plus aisés- qui s'entassaient, aux soigneurs débordés qui s'affairaient en allers-retours impérieux, en passant par les traits fatigués de chacun d'eux... dont son interlocuteur qui présentait déjà des signes de faiblesse notable. Mais pas de problème, elle avait l'habitude. Elle connaissait l'enfer qu'elle s'apprêtait à rejoindre. Et parla très lentement en articulant bien.

-Jeeeeee... m'explique. Je suis plutôt du genre nomade, mais je vais devoir rester en ville pendant quelques semaines, dans le sens deux ou trois. Mes compagnons ont dû partir sans moi, ils repasseront me prendre avant qu'on ne rattrape notre tribu. Je cherche du travail pour gagner un peu d'argent en attendant, le temps de vivre ici sans trop ponctionner mes irys. Et comme j'ai l'habitude de travailler dans des infirmeries dans ce genre de cas -j'ai été formée aux premiers soins et à sensiblement plus que ça depuis le temps- je venais voir ici. On m'a redirigé chez vous, plutôt. Je loge à trois cent mètres, donc ça m'a l'air très bien. Et vous avez l'air d'avoir assez de charge pour pouvoir vous servir d'une personne de plus.

Et c'est à ce moment qu'un chiard en très bas âge décida de piquer une crise, s'attirant les reproches de sa mère et des regards et des soupirs complètement excédés en provenance de toute l'assemblée. Arianna vit une veine palpiter dangereusement sur la tempe d'un des soignants de passage, mais l'homme su rester maître de lui - et rester serein devant le couple qu'il allait prendre en charge incessamment sous peu. Il valait mieux, parce que la femme était en larmes malgré le soutien de son compagnon, et que son visage tuméfié ne suggérait rien de bon.

-D'une ou de deux trois quatre personnes de plus, selon. Maaaiiis une est toujours mieux que rien.

Un autre champ de bataille, tout le monde au charbon, pas un seul épargné, en d'autres termes : la même chose qu'à chaque fois. Il fallait au moins ça, pour qu'elle soit sûre qu'elle ne s'ennuierait pas.

Mochlog, très saint patron des guérisseurs, songea-t-elle. Bonjour, c'est encore moi. Oui, la dernière fois m'a pas suffit, je suis de retour pour soulager vos ouailles d'une partie de leur charge, j'ai toujours les épaules. Tout ce que je demande, c'est de ne plus avoir à aider des ado' à... c'était vraiment de trop, juste pas ça pour cette session, merci beaucoup d'avance. Le reste, je prends sans sourciller. Deux à trois semaines, c'est juste le temps de me rappeler que ma vie est excellente. Et comme toujours, ça ne me fera pas de mal de réviser mes bases.

-Du coup... je ne suis pas médecin, mais je peux vous aider. C'est par où pour voir ça?

Benedict O'enhärt
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Hello Nurse! EmptyVen 23 Fév - 19:42
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Spoiler:

Il y a parfois des jours, où Benedict se disait que Möchlög était bien plus qu’un Architecte bienveillant. C’était dans les jours comme celui-ci, où quelque chose tombait à point nommé, qu’il se disait que Möchlög de sa haute position ne cessait de les observer et de veiller sur eux à la manière d’un père. Bien qu’il fût fatigué et sincèrement éreinté, les mots de la jeune femme lui parvinrent en grande majorité, et Benedict fût forcé d’admettre que même si de prime abord elle ne semblait pas être un médecin, l’assurance qu’elle laissait apercevoir l’aurait bien convaincu sur l’instant, mais peut-être la fatigue et la perspective d’avoir un peu moins de travail faussait-elle son jugement ? Il espérait que non…

Une nomade, Benedict en avait beaucoup rencontré, mais il devait bien avoué que les nomades n’était pas la part de population de laquelle il recevait des demandes d’emploi en règle général. En temps normal, ils venaient pour recevoir des soins plus que pour en donner. Enfin, ce n’était pas tant un problème que celui de la confiance que l’on pouvait lui accorder, mais Benedict supposa avoir trouver quelque chose qui arrangerait tout le monde. Il allait garder un oeil sur la jeune femme en la laissant s’occuper de patients. Ainsi, elle soignerait, lui se reposerais sans pour autant être absent en cas de besoin, et il ne travaillerais pas davantage ce qui risquait fort de convaincre le gérant de l’endroit.

Benedict hocha lentement avant de détourner son regard vers l’enfant qui poussa un cri avant de se mettre à sangloter. En temps normal, Benedict faisait son possible pour essayer de réconforter les patients dans la file de sorte à ce que l’attente en soit pas trop pesante, mais après une nuit de travail, il ne pouvait plus se contenter que de se montrer indulgent. Pourtant les cris, les voix, le murmures, tout semblait virevolter autour de lui avant de tourbillonner dans sa tête dans un vacarme à réveiller un sourd. Il poussa un léger soupire, avant de secouer vivement la tête pour reprendre ses esprits. Il afficha une mine plus sérieuse qu’il arborait habituellement, avant de venir se glisser sur le coté du comptoir pour soulever le pan de bois et permettre à la jeune femme de passer.

- “Votre aide sera la bienvenue. Ne voyez pas ça comme une insulte mais je vais devoir rester avec vous pour m’assurer que vous êtes bien en capacité de soigner vos patients, de fait personne ici ne vous connais et il nous faut donc nous assurer de vos compétences. Je n’interviendrais pas ne vous en faites pas. Par ici je vous prie... “


Benedict indiqua une direction à la jeune femme, un couloir assez large où elle pu alors contempler de part et d’autre des cloisons de linge blanchâtre servant à séparer des pièces de soin modestes. Certains rideaux étaient tirés, d’autres ouverts, mais il était chose facile de remarquer que la majorité étaient occupée, et pire encore, qu’aucune circulation ne se faisait dans le couloir comme si chaque membre du personnel était déjà affairé dans l’une des pièces de soins. On remarquait cependant de temps à autre une personne pressée pour venir déposer des herbes et bandages dans les salles. Ici, une puissante odeur d’herbe se mélangeait à celle de sang, de pu et de sueur. Autant le dire, après plus d’une nuit de travail sans aération l’air était putride. Benedict grimaça légèrement avant de poser son regard sur la jeune femme en guise d’excuse.

Il la guida d’un pas rapide et habitué vers l’une des salles vides, avant d’en écarter le rideau pour lui permettre d’y entrer. Malgré un personnel surchargé, il semblait que les fournitures continuaient d’être lavés et changés, fort heureusement. La pièce laissait apparaître un fauteuil ainsi qu’un lit somme toute basique, sur le coté était présent un seau d’eau fraîche ainsi qu’un long rouleau de bandage. Sur le côté gauche du fauteuil apparaissait un espèce de stérilisateur avec pour fonction de permettre la stérilisation des outils en cas de nécessité. Enfin, Benedict utilisa une petite clef pour ouvrir une petite armoire murale de laquelle il sortit une trousse remplie d’instrument divers tel que des petites lames, des pinces, et autres outils nécessaire à une médecine traditionnelle légère.

- “Nous avons eu une bagarre de rue qui s’est étendu à de nombreuses zones du quartier dans la nuit, nous avons encore des blessés qui arrive… Attendez vous à des patients assez agités. Je vous laisse vous installer, je vais prévenir le gérant et je vous amène votre premier patient.”

Benedict sortie d’un pas lent de la petite salle afin de se diriger vers les salles les plus éloignées à la recherche du gérant de l’endroit. Enfin, après une dizaine de minute il pénétra de nouveau dans la petite salle, avec à sa suite une jeune femme d’une vingtaine d’année qu’il guidait à bout de bras, cette dernière semblait profondément meurtrie et laissait entendre une respiration par accoups et tremblante. Son visage était maculé de sang et son oeil droit laissait apercevoir des éclats cristallins enfoncés dans sa paupière fermée, sans aucun doute du verre. De plus, la jeune femme semblait arborer plusieurs hématomes au niveau du bas de la mâchoire et des pommettes. Tremblante et semblant retenir ses larmes, cette dernière s’avança dans la pièce avant de poser son regard sur la soigneuse volontaire.

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Hello Nurse! EmptyDim 25 Fév - 0:00
T'inquiètes, contrairement à ce que ce message peut laisser croire, je suis eeeeeeextrêment lent et peu fiable et ne te tiendrai jamais rigueur d'un quelconque retard pour répondre, ça serait vraiment infect de ma part xD



-Ouuh. Ça n'est pas habituel, ça. Qu'est ce qui vous est arrivé?

Faire parler les gens encore en état d’être distraits de leur malheur était généralement une bonne idée pour les maintenir dans un état positif, mais c'était uniquement la curiosité de Torricelli qui avait donné cette question. Elle ne s'attendait pas à ce genre de situation dans Darga. Pour sa part, la patiente eu du mal à expliquer clairement sa situation, visiblement toujours en état de choc. C'était assez confus, en fait. On pouvait juste en tirer qu'elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment et que quelqu’un s’en était gratuitement prit à elle. Une bagarre de rue qui aurait dégénéré au point de... quoi, il y avait des guerres de tribus même parmi les sédentaires, et elles pouvaient s'étendre sur plusieurs quartiers? Ou bien c'était des groupes de brigands qui sévissaient dans la capitale au nez et à la barbe de toutes les institutions qui y avaient été condensées. Ou autre chose. Elle poserait la question plus tard, si elle avait encore la tête à ça.

Arianna avait assis le steak haché qui ferait office de test sur le lit, et rapproché une bougie de son visage pour l'observer attentivement. Après un rapide examen histoire de confirmer qu'elle n'avait rien d'autre que ce qui était apparent, elle s'était emparée d'une loupe pour regarder ses plaies plus en détail, à la recherche de...

-Bon. C'est visuellement impressionnant mais vous vous en tirerez très bien, pas d'inquiétudes là-dessus. La seule chose délicate sera votre oeil, je...

Arianna lança un regard en direction de Benedict, en hésitant à recourir à l'expertise qu'elle lui devinait. C'était plus un travail bénin de chirurgien que de soignante, et elle ne se sentait pas de procéder à ce genre d'expériences manuelle. Ce qu'elle n'avait aucun mal à reconnaître, situation de test ou pas. D'un autre côté, elle n'avait pas l'impression que le médecin était lui-même en état d'accomplir des tours d'adresse de ce genre. Probablement que si, mais...

- Je vais m'occuper de vos plaies pour commencer. Pour votre oeil, j'ai l'impression qu'il n'est pas atteint, mais ce serait dangereux de vérifier. Comment est-ce que vous le sentez?

Pas grand-chose. Elle était incapable de dire si les éclats avaient traversé la mince épaisseur de sa paupière, même si elle l'aurait probablement senti – et pas qu’un peu. Plus embêtant, elle n'était pas très claire sur la façon dont elle s'était fait ça. Les coups, elle s'était faite passer à tabac. Le verre, on l'avait fracassée contre une vitre abîmée. Ça aurait pu être pire. Aurait-ce dû être pire ?

Lorsqu'elle demanda à Benedict ce qu'il en pensait, le médecin confirma partager son avis. À priori, les cristaux réduits à l'état de poudre n'avaient pas percé la peau, ce qui se vérifiait assez bien sûr son arcade sourcilière. Elle n’avait pas demandé autre chose, ça ne le concernait pas.

-J'aimerais essayer de faire sortir le verre en y touchant le moins possible. Ca me semble un peu hasardeux d’essayer d’y aller directement à la pince, je vais d’abord essayer autre chose.
J'aurais besoin de sel d'Epsom pour ça... ou des calcaires de Losos... ou de l'huile de noix, de la gelée d’algues ou juste des sels marins. Est-ce que vous pouvez m'en procurer?
-Du sel d'Epsom, ça ne posera pas de souci. Un produit ordinaire.
-Très bien, ça. Oh, et… de la crème d’arnica ?
-Pas de problème non plus.

Surchargés, mais très bien approvisionnés, apprécia la nomade. L’adepte de Mocholg ne s’éloigna qu’une vingtaine de secondes, juste le temps de trouver un convoyeur pour lui passer commande. Arianna attendit son retour pour préparer de quoi nettoyer ses plaies, en attendant le reste. Tout sauf l’œil, s’entendait. Elle prépara un linge imbibé de désinfectant, un mélange d’essences qui sentait pire que tout ce qu’elle avait rencontré en la matière. Rien de difficile là-dedans, il s’agissait juste de bien caler sa patiente au fond de son fauteuil et de lui faire mordre dans un linge pour qu’elle ne hurle pas à la mort tandis que la purge faisait son effet.

Petite nature. Il n’y avait pas de quoi l’anesthésier pour si peu. En même pas une minute, elle ne sentait plus rien. Et Arianna finissait de s’affairer auprès de deux récipients chacun de la taille d’un petit verre dans lesquels elle avait simplement versé un peu d’eau claire. A l’arrivée du convoyeur, particulièrement rapide compte tenu de sa charge de travail, elle versa les cristaux de poudre blanche dans un des deux verres qu’elle tapota deux fois de son index avant de se tourner vers la jeune femme, crème en main pour en badigeonner légèrement ses bleus.

-Ca va vite aller mieux, normalement. Pour les résorber et calmer la brûlure. La suite maintenant.

Elle revint avec le verre qu’elle avait rempli de sel trente secondes plus tôt… sel maintenant entièrement dissous dans le mélange fumant et bouillonnant qu’elle venait tout juste de ramener à une température humaine.

- Je vais essayer de faire en sorte que votre peau dégage les cristaux d'elle-même en la faisant gonfler un peu. Les sels apaiseront tout ça... ça ne piquera pas, cette fois. En temps normal, je vous aurais demandé de plonger la tête dedans pendant quelques minutes en pensant à respirer de temps en temps, mais…

A nouveau, elle leva le doigt vers le haut, mouvement qui fut suivi par le contenu de son petit récipient maintenant suspendu dans les airs.

-Je vous propose de vous allonger… ou vous pouvez rester assise, ce qui vous semblera le plus confortable. Je me charge du reste, ça prendra une dizaine de minutes ou un petit quart d’heure.

Un petit tour de passe-passe qui amusait toujours les non-habitués. Comparée à un mage même novice en matière d'eau, Torricelli  était incapable d'animer des volumes de liquide conséquents. Alors, elle avait dû apprendre à faire dans le travail de précision, ce qui lui réussissait tout aussi bien. L’œil de sa patiente était maintenant recouvert d’une couche d’eau chaude qui y restait accrochée comme une grosse goutte le long d’une vitre.

- Je peux mettre plus chaud? Ça détendra votre peau plus vite.
-Oui.
-Encore?
-Oui.
-Là. Encore ?
-Oui.
-Bien. Encore?
-Euh...
-Encore un petit peu, donc.
-Pas plus, s’il vous plait.
-J’avais compris, oui, mentit-elle en la réchauffant encore un peu sans que l’autre ne s’en rende compte. Et maintenant… je vais mettre un peu d’eau froide sur vos bleus pour ça passe un peu plus vite. Même chose que pour l’eau chaude. Comment vous vous sentez ?
-Ca… va.
-Merveilleux.

Sans qu’elle ne bouge d’un pouce, le contenu de l’autre verre s’éleva d’un jet jusqu’à elle, avant de se poser le plus délicatement du monde sur son visage.

Travail de précision, sans aucun doute. Il n’y avait plus qu’à patienter. La zagashienne prit maintenant ses aises sur le fauteuil, maintenant que sa patiente avait fait le choix de s'étendre pour se reposer. Une nouvelle fois, elle consulta Benedict du regard. A priori, elle n'avait pas commit d'impair mais pouvait tout à fait être reprise, restait à voir ce que le soigneur en pensait.

Benedict O'enhärt
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Hello Nurse! EmptyVen 2 Mar - 19:38
Irys : 182876
Profession : Historien - Homme de Science - Ecrivain
My'trän +2 ~ Suhury
L’une des premières choses qu’avait apprise Benedict, était le fait de détourner l’attention d’un patient de ses blessures. Un patient qui souffrait pouvait parfois crier voire hurler et dans ces cas là détourner son attention passait en second plan puisque la douleur était de toute façon trop importante pour que l’opération réussisse. Il lui était également arrivé de tomber sur un cas de figure tout à fait inverse, un homme qui malgré qu’il soit blessé était étrangement calme, son air pâle avait mis la puce à l’oreille de Benedict qui avait décidé de le faire parler pour tout de suite remarquer s’il était sujet à une faiblesse spontanée ou même à une perte de conscience. Mais dans les cas moins extrêmes comme le cas actuel, le fait de faire parler le patient lui permettait de penser à autre chose, et la douleur bien que restant présente se faisait alors moins vivace. De fait, un patient qui souffre moins et qui est concentré sur autre chose se laisse plus facilement manipuler et soigner, il se montre plus passif aux gestes qui peuvent parfois intensifier légèrement la douleur.

Aussi, le réflexe d’Arianna de faire parler la patiente s’accompagna d’un hochement de tête de la part de Benedict. C’était tout à fait bien pensé et semblait bien marché. Ce fût encore mieux pensé que la question posée permettrait en plus de détourner l’attention de la jeune femme d’en savoir plus sur les circonstances de la blessure. Pour les blessures mineures, c’était plutôt anecdotique mais pour la blessure à l’œil, les circonstances pouvaient beaucoup jouer sur la position du verre les points d’entrées.

Il resta silencieux aux explications de la jeune femme, sa réponse allait dans le sens des autres témoignages qu’il avait pu entendre dans sa longue nuit. C’était l’un des rares cas où il arrivait à Benedict d’être exaspéré de son lieu de vie. En l’occurrence, des guerres de bandes avaient éclatées en début de soirées entre bandes rivales, devant l’ampleur de la bataille les partisans et amis de chaque bande s’était joints au combat à tel point que chaque passant avait été considéré comme un partisan de l’un ou de l’autre des camps et passer à tabac. Depuis le milieu de la nuit plusieurs quartiers s’étaient retrouvés empêtrés dans ces violences et les bandes avaient prise la fuite pour se retrancher dans des bastions formés de ruelles et de cul-de-sac. Benedict avait déjà eu l’occasion de soigner et d’aider certains jeunes pris entre le feu de ces bandes, et la proximité du dispensaire avec l’un des territoires de malfrat avait justifié la présence d’un protecteur en toute circonstance à l’entrée. Protecteur qui comme tout les autres dans le secteur avait été rappelé pour faire cesser les violences et interpellé les coupables.

Benedict observa la jeune femme faire son œuvre avec un œil approbateur, elle semblait effectivement savoir quoi faire, et comment le faire. Benedict reconnaissait bien là le talent des nomades pour la débrouillardise. Certains de ses gestes étaient légèrement maladroits, mais ils ne manquaient jamais leur objectif. Il se contenta de l’observer analyser sa patiente donc, et nota que cette dernière avait en effet bien vérifier qu’aucune autre blessure n’était cachée de part et d’autre de son corps, ce qui était l’un des premiers réflexes à avoir. Il nota qu’elle ne s’inquiéta pas immédiatement de son œil pour s’intéresser d’abord aux bleus, blessures les moins graves et plus rapides à soigner. Lui aurait sans doute fait l’inverse mais aucune des deux blessures n’était à proprement parler gravissime, ce qui ne dans le cas actuel, ne favorisait pas spécialement l’une des démarches.

Elle se tourna pour obtenir son avis, et Benedict alla dans son sens. Même si cette manière de faire n’était pas forcément la sienne, il lui semblait tout à fait effective et ne s’inquiéta en rien de sortir un peu de ses sentiers battus pour apprendre à voir les choses différemment. Sur sa demande il sortir de la petite pièce d’un pas rapide à la rencontre d’un convoyeur, auquel il intima d’aller chercher le nécessaire avant de regagner la pièce où Arianna commençait à nettoyer les plaies les moins grave en l’attente du matériel pour faire le reste, une preuve d’esprit puisqu’il s’agissait là d’optimiser son temps pour être rapide sans perdre en efficacité.

Au retour du matériel, elle s’attela à la tâche principale et commença une nouvelle fois par les bleus, chose à laquelle Benedict ne fit aucune remarque. Arianna, décida-t-il, savait pertinemment ce qu’elle faisait. Elle faisait preuve de cette même confiance en soi que durant sa présentation, ce qui conforta Benedict dans l’idée que son jugement n’avait pas été faussé.

Faire gonfler la peau pour laisser le corps étranger se retirer de lui-même, l’idée n’était pas stupide même si Benedict jugea que la perte de quinze à vingt minutes était trop conséquente alors que des vérifications plus poussées auraient pu être faites bien qu’elles auraient risquées de causer quelque douleur à la jeune femme. Dans ce genre de cas, Benedict avait pris l’habitude de toujours chercher à aller au plus rapide, sans pour autant perdre en efficacité, mais à parfois adopter des méthodes plus brutes pour avoir l’occasion de soigner plus de personnes. Alors qu’elle prenait ses aises dans le fauteuil, elle lui rejeta un bref regard qu’il accueillit d’un bref hochement de tête accompagné d’un sourire.

- « Je n’ai rien à ajouter, pour être honnête je pensais que vous auriez plus de difficultés. J’aurais privilégié une démarche plus optimisée pour m’assurer de ne pas perdre de temps sur un patient alors que d’autres attendes encore, mais je n’ai personnellement rien à reprocher à vos méthodes. »

Benedict se fendit d’un nouveau sourire en observant l’effet se faire sur la peau de la jeune femme. Alors se fit entendre une voix grave de l’autre coté du rideau, celle témoignant d’un âge avancé et pourtant empreinte d’une certaine douceur.

- « Tout se passe bien, Benedict ? »
- « Oui, ne vous en faites pas. »
- « La relève arrivera d’ici peu, le fils d’Avnor est venu me prévenir que son père arrivait »
- « C’est entendu. Je pense que je m’occuperais d’encore un patient avant de laisser notre jeune soigneuse seule. »

Benedict reposa son regard sur Arianna, avant de se fendre d’un nouveau sourire.

- « Vous m’excuserez de ne pas m’attarder avec vous toute la journée. J’admets que votre compagnie est plaisante mais ma fatigue elle ignore ces faits. Je vous laisse aller choisir un autre patient dès que vous en aurez finis avec madame. J’assisterais au prochain puis je vous quitterais. »

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Hello Nurse! EmptyMar 6 Mar - 23:55
-Euhm... juste pour que les choses soient claires, tenait à préciser Arianna. Ce n'est pas que j'ai choisi une méthode lente par rapport à une méthode rapide qui aurait été un peu moins confortable pour le patient et pour moi. J'ai fait la seule chose que je me voyais faire, simplement. Les éclats se sont complètement dégagés d'eux mêmes. S'ils s'étaient juste légèrement sortis, j'aurais peut être essayé de les sortir à la pince si ça m'avait semblé faisable. Sinon, j'aurais passé mon tour. Je ne suis ni médecin, ni chirurgien.

Ils progressaient rapidement dans le couloir menant au hall d'attente, pour recueillir un autre patient en attente de soin. Sans cesser de croiser des convoyeurs pressés et quelques personnes -patients ou soignants- qui allaient dans un sens comme dans l'autre. Pas tous en bon état, peu importe leur statut.

Contrairement à tout ce qu'on aurait pu penser, Arianna s'était promis de retourner voir sa première patiente du jour pour la soumette à un interrogatoire plus conséquent sur l'origine de ses blessures. Pas en tant qu'infirmière cette fois, mais sous sa casquette de chien de garde de l'ordre mytran. Peu importe le spectacle attendrissant et le regard de biche malmené qu'on lui avait servi, l'autre femme pouvait tout aussi bien être la membre d'une bande qui avait participé à l'echauffourrée et peut plus de coups que prévu. Une victime aurait probablement mis moins de temps pour se manifester, compte tenu de ses blessures. Les vendettas avaient eu lieu en pleine nuit, et eux étaient à une heure avancée de la journée. Ça ne correspondait pas.

Ça, à condition que cette biche soit toujours présente quand elle pourrait se libérer. Ce qui n'avait rien de sûr. Et dans ce cas... bah. Tant pis.

-Ne vous en faîtes pas, je comprends parfaitement ce que vous voulez dire, répondit Benedict d'un ton aussi bienveillant que possible compte tenu de son état de fatigue. Ça ne posera pas de problème. Votre aide reste la bienvenue, et je vous fait toute confiance pour pouvoir nous aider.
-Hum. Merci, lui sourit la zagashienne tandis qu'ils arrivaient dans le hall d'attente. Alors, nous avons...

Beaucoup de choix, constata-t-elle devant la trentaine de personnes empilées dans l'espace dédié. Et elle n'avait pas envie de tourner bien longtemps à la recherche de quelqu'un dont le traitement serait dans ses cordes sans être bénin. Aussi laissa-t-elle un membre du personnel d'accueil orienter un patient jusqu'à eux - les trieurs faisaient bien leur office d'équilibre entre la gestion des urgences et celle des premiers arrivants, et les deux mytrans se virent presque aussitôt attribuer un autre patient à traiter. Une femme, à nouveau. Enrobée d'un épais manteau de voyage en fourrure de Muursuld, dans le genre de ceux portés par les voyageurs de l'ouest. Elle avait pourtant quelque chose de... différent. Quelque chose dans son port, sur ses traits...

- Bonjour. J'espère que vous allez bien.

... dans son intonation, dans sa façon de parler.

Mais elle était tout à fait agréable pour quelqu'un qui avait dû attendre pendant au moins deux heures dans une salle aussi bondée que bruyante, ce que les deux my'trans apprécièrent à sa juste valeur. Son sourire véhiculait une chaleur telle que même Benedict s'en sentit légèrement revigoré, ne serait-ce qu'un instant.

-Bonjour, lui sourit Arianna en retour. Je vous présente nos excuses pour l'attente, je sais que ça a été difficile.
-Pas du tout. Enfin, si, sourit-elle en riant de bonne humeur, mais Je comprends bien que vous faîtes de votre mieux. Pas de problème, merci pour ce que vous faîtes.
-Mmmh. Nous allons vous libérer au plus vite. Piqûres de blastrophons, j'imagine?
-Hahaha. Comment vous avez deviné?

Le fait que leur patiente ait la moitié du visage enflé de plusieurs centimètres sur tout son coté gauche, certainement. Le blastrophon était une catégorie d'insecte volant qui vivait en essaims organisé autour de petites colonies souterraines, et dont la piqûre, un cocktail détonnant de venins et d'acides en tout genres, avait la particularité d'être particulièrement désagréable compte tenu de son caractère absolument inoffensif. Ces abeilles terreuses étaient monnaie courante dans les régions boisées de Suhury et du sud de Zagash, de sorte que quasiment tous les nomades savaient reconnaître les arbres dont l'écorce, une fois pillée pour en libérer les essences, permettait de calmer les démangeaisons liées à la sensation de brûlure. Et quand on tardait trop à s'administrer ce remède, eh bien... la douleur s'estompait, au prix d'un gonflement significatif de la zone attaquée. Arianna avait déjà connu ça, plus d'une fois. Le remède était le même, et facile à administrer.

-Mon petit doigt qui me l'a dit. Arianna, enchantée.
-Franziska. Eeet...?
-Benedict, se présenta l'adepte de Mochlog. Je supervise Arianna... le temps de quelques patients.
-Oooh. Ravie d'être un cobaye.
-Mmmh... non, ce n'est pas ce que je...
-Je plaisante, hahaha.

Le temps d'arriver dans une petite salle où faire allonger la patiente pour s'occuper d'elle, Torricelli avait déjà pu demander à un convoyeur de lui apporter les écorces nécessaires - ça ne poserait pas de problème. À ceci près qu'à mieux y regarder, leur patiente était gonflée sur bien davantage que le visage. La nuque, et...

L'épaule, le bras, sous l'aisselle, une partie de son flanc...

-Vous vous êtes allongée sur une blastrophière?
-C'est un peu ça, oui... hahaha... j'en ai chié très très fort, c'était vraiment horrible...
-Ah bah ça j'imagine, oui.
Mais j'ai déjà connu.

Encore que... ça faisait très longtemps. Elle devait avoir quinze ans, avant qu'on ne lui ai appris à reconnaître les arbres à poncer pour se prémunir de ces douleurs. Et encore, c'était parce qu'elle avait longtemps été peu réceptive à ces choses, de la même manière qu'un adolescent pouvait attendre longtemps avant d'apprendre à cuisiner, tant qu'on le nourrissait. Ces écorces, des enfants de huit ans pouvaient les préparer, pour oeu qu'ils soient debrouillards. C'était assez... inhabituel, pour un adulte, de ne pas savoir ça.

Mais comme dit plus tôt, elle avait quelque chose de différent. Franziska. Et rien que son nom trahissait...

-Oooh?

Des piqûres sur les flancs. Et même un peu plus bas. Au bassin, également. Mais pas plus bas que ça. Parce qu'en dessous de son bassin, au delà d'une poignée de centimètres de jambe, il y avait du métal.

Une prothèse mécanique en ersatz de jambe gauche.

Une daenar.

Et sa jambe, une abomination.

La zagashienne se mordit la lèvre en reculant face à ça. Un mouvement de dégoût, mais pas que. Elle ne ressentait pas de faiblesse quelconque en présence de technologie, ça n'avait rien à voir. Mais cette jambe...

C'était contre-nature.


Doooooonc... sujet libre pour la suite, haha. Arianna pourrait finalement quand même soigner la daenar, mais de manière vachement plus froide d'un coup. Ce que l'autre sentirait, j'te laisse la faire réagir complètement comme tu veux.

Hésite pas à me mp si besoin ^^

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Hello Nurse! EmptyDim 15 Juil - 14:13
-Un problème ?, demanda Franziska.
-Pas du tout, répondit Benedict, qui n’avait rien remarqué. Arianna ?
-Mmmnnnghffffffllllb…

La my’tranne grimaça en regardant sa patiente comme si l’autre puait autant que la carcasse pourrissante d’une vielle tortue de mer laissée au soleil qu’on aurait copieusement imbibée d’urine fraîche de furet et de vomi de vautour. Jambe mécanique. La prothèse, la machine lui faisait le même effet qu’un tas de chair grouillant et tentaculaire à la Chtulu aurait eu sur n’importe qui. Hors de question qu’elle s’approche de ça. Hors de quest…

L’infirmière de fortune serra laborieusement les poings, déjà parcourus de fourmis qui crépitaient sans même qu’elle n’ait besoin de faire un geste. Ses orteils vivaient encore plus mal la chose, tellement affaiblis qu’elle les sentait protester à chacun de ses mouvements. Elle était maintenant raide comme un portemanteau, mais parvint néanmoins à faire un premier pas, puis un second, et à se retenir de mettre un grand coup de pied dans le matelas surélevé où se tenait la daenar.

Puis recula aussi vite qu’elle était arrivée, prétextant la première chose qui lui passa par la tête pour couvrir un repli tactique judicieux compte tenu du contexte :

-Je vais chercher les écorces.
-Vous avez déjà demandé à ce qu’on…
-Je vais chercher les écorces, répéta-t-elle en marchant à reculons – pour finalement s’écraser dos au mur contre le coin de la porte, bifurquer à son contact et disparaître dans le couloir pour reprendre ses esprits.

Les quelques convoyeurs et médecins qu’elle croisa la regardèrent d’un air curieux tout en s’écartant prudemment de son chemin - c’est qu’elle avançait à grands pas, faisait fi de tout ce qui se trouvait devant elle et se cognait régulièrement contre des éléments de mobiliers disposés de travers. Mais plus que tout, c’était la mine horrible, un mélange de révulsion, d’épouvante et de hargne qui leur avait fait peur.

Une minute plus tard et elle finit dans un placard, à se retrouver en tête à tête avec un tas de vieilles caisses et un balai sans comprendre comment elle avait atterri là.

Alors seulement elle compta lentement jusqu’à vingt, arrêta prématurément pour se dire qu’elle était bien idiote, adressa quelques pensées assassines à Mochlog pour lui reprocher ce coup du sort et cracha brièvement sur la daenar, Benedict et le grand ordre mondial pour que des choses possibles puissent être tolérées – que les daenars fassent ça, qu’on les laisse faire ça, qu’ils puissent venir ici et…

Urgh, conclut-elle en sortant du placard – sous le regard distrait d’un vieillard hébété qu’on avait fraîchement gavé d’herbes euphorisantes pour le soulager de ses maux en attendant qu’un guérisseur ne se repenche sur son sort.

-Bon !, fit-elle en revenant dans la salle. Où sont les racines ?

Benedict la regarda un instant, prit d’un énorme doute. Le my’tran, qui manquait terriblement de sommeil, n’était plus vraiment sûr de pourquoi sa nouvelle infirmière venait de s’absenter. Il était presque sûr qu’elle était partie chercher de quoi calmer des piqûres de… quoi s’agissait-il, déjà ? De poisson-cornu ? Non, de blastraphon, se souvint-il en jetant un coup d’œil à Franziska.

-Le commis vient de les apporter, répondit-il en désignant le tas de fine poudre râpeuse disposé sur la table.
-Je m’en charge, s’étrangla Arianna en fixant le remède avec une détermination flamboyante de courage.

Le contact de l’écorce sur ses doigts l’aida à se sentir mieux, l’élément naturel lui évoquant immédiatement l’image d’un arbre qu’elle multiplia à l’infini avec quelques rivières, collines et étangs pour composer un tableau digne des plus beaux paysages zagashiens.

Ca et des plages, qu’elle rattachait volontiers aux grandes fêtes mémorables de sa tribu qui pouvaient parfaitement durer plusieurs jours pour peu que l’occasion s’y prête.

Des plages et l’océan, avec lequel elle avait, même en l’absence de pied marin, tissé une relation toute particulière en l’approchant avec des siens depuis sa naissance.

L’océan et ses fonds, qu’elle aimait particulièrement visiter en prenant toutes ses aises grâce au don de respiration aquatique attribué sans compter par Dalaï à tous ses protégés.

Dalaï et ses principes, qui aurait probablement été ravie qu’Arianna arrête tout et se contente d’aller prendre un bon petit scalpel pour revenir et l’enfoncer rageusement dans la gorge de cette infamie de daenar qui n’aurait jamais dû…

Urgh.

Mais elle avait fini, au moins.

Et en était bien satisfaite.

La my’tranne reposa l’assiette contenant de la poudre d’écorce avec un peu plus de force que ce qu’elle aurait voulu – ou plutôt, beaucoup moins brutalement que ce qu’elle aurait vraiment voulu – et quitta la salle sans demander son reste, laissant à Benedict le soin de… faire ce qui lui chantait avec Franziska.

Une pensée que arracha un élan de mépris d’Arianna envers tout ce petit monde. Ca ne devrait même pas être acceptable, ça. Et pourtant, les gens qui laissaient faire… comme si c’était normal… c’était n’importe quoi.

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Hello Nurse! EmptyDim 15 Juil - 20:02
Elle avait passé le test, en tout cas. En bonne petite my'tranne des tribus qui s'était donné la peine de se pencher sur le sujet, il était difficile de ne pas l'accepter : tout ce qui relevait de la bobologie de base et des accidents un peu moins habituels de la vie quotidienne était susceptible de figurer dans l'historique de son tableau de chasse, et il arrivait bien souvent qu'un guérisseur n'ait qu'à définir le problème pour qu'elle puisse le traiter. Les nomades trouvaient tout ce dont ils pouvaient avoir besoin dans la nature, au même titre qu'ils étaient susceptibles d'avoir besoin de n'importe quoi à n'importe quel moment. À partir de là, c'était tout naturel que, depuis la nuit des temps, ils aient appris à faire.

Contrairement aux citadins, un nomade n'avait pas la possibilité de se traîner jusqu'à un dispensaire quand quelque chose n'allait pas. Ils n'en avaient pas besoin. Ni envie. Ils étaient fiers de leur indépendance et de leur place, leur rôle dans la société my'tranne. Les citadins, les sédentaires étaient nécessaires, ça ne faisait aucun doute. Depuis les cultures jusqu'à l'artisanat, sans compter l'entretien des lieux de culte les plus imposants, des ports, des commerces, des garnisons et bien d'autres. Mais même ainsi, même en s'efforçant de ne pas les toiser, Arianna n'aurait pour rien au monde voulu échanger sa place avec eux.

Trois semaines dans Darga. Ça ne représentait pratiquement rien, et elle savait qu'elle le vivrait sans mal. Enfin, pas plus de mal qu'elle n'était disposée à subir, de par son statut de volontaire ponctuelle. En vérité, son séjour dans le dispensaire s'avéra agréable à bien des égards. La nomade s'était rapidement liée avec plusieurs membres de son quart qui se serraient religieusement les coudes dans un maximum de bonne humeur compte tenu de leur tâche - de sorte qu'au deuxième jour, ils lui avaient fait suffisamment bonne impression pour qu'elle décide de venir avec tout un assortiment de tartes et sucreries qu'elle avait enfourné le matin même. Ce qui avait achevé de les conquérir, ses étonnants talents en la matière n'étant plus à démontrer depuis des années.

Trois jours plus tard, au retour de son jour de repos, elle recommença avec cette fois de quoi servir et resservir tout le monde ainsi que trois bons quarts des patients du jour. Se trouver dans la capitale offrait de nombreux avantages que même une nomade indéboulonnable reconnaissait volontiers, et avoir un accès presque illimité à autant de fruits de tous horizons l'avait démangée et inspirée à ce point. La veille, elle avait retrouvé un de ses oncles, un artisan itinérant qui s'était presque laissé convertir à la sédentarité après avoir trouvé l'âme soeur en Suhury. Au final, lui et son épouse avaient conservé leur habitation dans les quartiers zagashiens de la capitale, et y partageaient leur temps avec leurs pérégrinations au sein des clans nomades de leurs familles respectives, toujours les bienvenues lors de leurs escales à Darga.

Au final, Arianna avait été ravie de les retrouver, et pas seulement pour abuser de leur four. Même si oui, elle avait utilisé l'aide de sa belle-tante et de ses enfants pour installer sa tarterie d'un jour - l'occasion pour les plus petits de s'amuser en se régalant, et pour les plus âgés d'apprendre comment briller en société auprès de leurs amis. Son passage avait également été l'occasion de redécouvrir les temples de Dalaï du quartier nord de la capitale et les lieux de vie que ses frères avaient pu ériger dans leur fief. Ce qui était toujours un plaisir, car si ceux-ci ne se livraient pas à la démesure comme leurs équivalents de zagash, ils résonnaient parfaitement avec les habitudes de la Nerassa.

Un répit de courte durée, qu'elle renouvela autant que possible en partageant ces visites avec quelques autres rendues à d'autres clans de da tribu, en escales ponctuelles dans Darga. Au final, les jours lui donnèrent l'impression de passer à toute vitesse, sans qu'elle n'ait vraiment le temps de visiter la ville. Encore qu'à l'exception des quartiers centraux de la ville, elle n'en avait pas spécialement envie.

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