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Chroniques d'Irydaë
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 Illusion psychédélique [terminé]

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 28 Fév - 22:30
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Drôle d'endroit que cette boutique.

Ruby, couverte d'un épais manteau de fourrure, capuche vissée sur la tête bien que si grande qu'elle lui masquait à moitié la vue, grelottant comme jamais n'avait pourtant pas pu s'empêcher d'y pénétrer. Après tout elle était de nature curieuse. L'endroit était sombre mais son écriteau promettait des jouets automatisés. Ruby voulait à tout prit voir de quoi il s'agissait.

Pourtant... Pourtant l'état de la bâtisse aurait dû la faire frissonner d'effroi en guise d'avertissement. Mais voilà, la jeune femme se voulait farouche et indomptable. Elle avait survécu à la vie sauvage, cet endroit n'était rien à côté. Elle poussa alors le battant de la porte, entrant accompagnée du vent polaire qui rugit au passage. Malgré la période estivale, le froid restait absolument mordant dans cette région désolée. Bien éduquée cependant, la rousse, dont la chevelure avait retrouvé de la longueur et son éclat d'origine, s'essuya les pieds sur la paillasson. Elle balaya ensuite le magasin du regard. Sur la gauche se trouvait des objets mécaniques simples mais étonnants pour son esprit de nouveau-né en la matière. A droite, de très jolies poupées trônaient fièrement. Enfin, au centre se trouvaient des poupées mécanisées.

Ruby était seule dans le magasin. Après avoir jeté des regards un peu partout, elle en était certaine. C'est pourquoi elle se mit à trépigner sur place, sautillant comme une gamine, des étoiles pleins les yeux. N'y tenant plus, elle se précipita sur sa gauche, commençant à tester une drôle de chose qui montait et descendait avec une rapidité amusante lorsqu'elle la remuait. Elle laissa une exclamation ravie s'échapper de ses lèvres puis passa au suivant. Une boite contenant des billes à l'intérieurs qu'il fallait visiblement faire descendre. Elle passa bien de longues minutes à essayer ce casse-tête et sauta au plafond une fois son objectif atteint.

Sautillant dans les allées, elle visita les lieux, ses mains parcourant ces milles merveilles mais toujours en prenant soin de les remettre à leur place. Son estomac se serrait parfois légèrement mais elle avait autant foi en son architecte qu'elle n'avait de fascination pour ces objets créés de la main de l'homme. Et puis après tout, si elle résistait bien à son allergie c'était parce qu'il avait confiance en elle pour l'esprit être le garant du savoir Irydien. Elle n'était pas qu'une simple mage mais bien un puits de sagesse en devenir. Elle devait s'ouvrir aux autres, à tous, quels qu'ils soient et apprendre un maximum sur ce monde, ses particularités, ses croyances, modes de vie et plus encore. Ainsi elle pourrait répandre la bonne parole et préserver les peuples de l'ignorance qui mène inévitablement à la guerre. Etre un pilier de la paix en étant un modèle de sage serait... Serait... L’apothéose d'une vie parfaite. Mais elle avait encore tant à apprendre !

Elle termina sa ballade au niveau des poupées mécaniques, tournant un mécanisme avec un peu trop d'enthousiasme. L'objet se met alors à rire avec force, faisant sursauter la jeune femme qui recula soudain d'effroi. Dans sa panique, elle marcha sur le bas de son manteau et tomba lourdement sur les fesses.

Cette... Cette poupée venait de parler ?! Depuis quand... C'était possible ça ?


Dernière édition par Ruby Nyë le Ven 11 Mai - 21:16, édité 2 fois

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 28 Fév - 23:43
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Il était tard, l'heure où les enfants se couchent en sécurité entre les bras de leurs parents bien aimés, l'heure où il n'y a plus de place pour la lecture, l'heure où les jouets sont mis hors de portée de leurs petites mitaines curieuses. Mais il y avait un endroit où les rêves se vivaient, un endroit où il ne faut pas dormir pour pouvoir accéder à l'onirisme. La boutique était toujours allumée, car l'heure où les chenapans se couchent, n'est pas celle où les rêves s'effacent. L'horloge du mur du fond indiquait les six passées, bientôt les sept du soir, et elle claquait, claquait, claquait, résonnait dans l'enceinte de l'antiquaire à merveilles, rendait le tout vivant et marquait un rythme certain. Un battement, une seconde, tel était le rythme des valses qui se gravaient dans les boîtes à musiques exposées dans l'allée gauche, et sur le comptoir. Alignées, elles n'attendaient que les doigts qui viendraient effleurer leur surface, tourner leur manivelle et les laisser parler, les faire psalmodier. Et l'aiguille tournait, tournait, tournait ...

Car à toute horloge fut-elle reliée, de métronome elle servait, car il y avait bien quelqu'un qui hantait cette bâtisse, pourtant si délabrée de l'extérieur. Cachée par les planches de l'étage, subsiste une cachette où les rêves prennent leur source, où la plume de la fantaisie venait toucher du doigt les créations pourtant si banales. Des mains lestes, des mouvements souples, des poignets relâchés. Un oeil vert, un oeil bleu. Des lèvres rouges et un regard concentré. Des cheveux sombres et un bandeau enroulé. Des gestes précis, des pièces étalées sur un bureau ordonné, quelques outils laissés au repos et un tournevis à l'office. Un pied battant la mesure, un index la transmettant et une boîte qui prenait vie. Un sourire satisfait et une expression ravie. Une manivelle se tourna, et la musique en sortit. La mère de l'ouvrage ferma ses paupières, et à son oreille elle le mit. 

Prenant une longue inspiration, elle écoutait avec attention les notes qui en sortaient. Tantôt hautes, mais restant dans une tonalité grave, la mélodie ferait une parfaite berceuse. Les premiers temps étaient des montées lentes, ne dépassant pas la note par seconde imposée par le tempo. Mais les dernières parties reviraient en de délicats enchaînements qui revêtaient leur teneur d'un crescendo qui savait pourtant rester si calme, si apaisé. Tout ce qu'il manquait à cette pièce était un couvercle, et elle serait apposée sur le comptoir dès que les lumières seraient éteintes. Ophélia appréciait son oeuvre à sa juste mesure, assise sur sa chaise fixe. Chaque note se révélait être une réussite, et le sentiment était toujours aussi merveilleux. Tout ce qu'elle espérait désormais, c'est que l'un de ses jeunes clients y trouve repos et harmonie, juste en écoutant sa berceuse qu'elle avait confectionné pour lui. Plus qu'une vendeuse, elle se sentait mère. 

La dernière note résonna dans l'atelier, et en bas la porte se ferma. Un visiteur ? Pourtant la fermeture allait bientôt arriver. Mais il n'y avait pas de question à avoir, cette personne était bel et bien là, et la gérante avait désormais un travail de toute autre envergure à effectuer. Elle se posta contre le sol, déposant son oeil entre les planches âgées. Ce n'était pas une enfant en bas, non, cela aurait été étonnant. C'était bel et bien une jeune femme, qui connaissait les bonnes manières et cela plaisait grandement à celle qui épiait depuis l'étage. Elle observait chaque pas, chaque mouvement, chaque toucher du doigt et chaque émotion. Deux détails l'amusèrent, d'abord les habits, et ensuite, l'inéquation entre l'âge qu'elle donnait à sa cliente, et l'attitude qu'elle adoptait. Elle touchait à tout, regardait tout, s'amusait avec tout. En temps normal, Ophélia abhorrait que ses visiteurs adultes ne touchent à ses propres créations, ils ne sauraient jamais apprécier son art comme le faisait cette intrigante étrangère. 

Tout son petit manège arrachait un sourire à la propriétaire, c'était si bon enfant, c'était ... rafraîchissant. La jeune dame rousse semblait découvrir chaque objet avec un éclat si magnifique. Ce genre d'attentions touchait profondément la déesse de ce monde de fantaisies, cela lui rappelait à quel point elle adorait les sourires sur les visages qu'elle illuminait. La pauvre visiteuse fut même étonnée par l'un de ses enfants de bois taillé. Il y avait tant de rouages dans cet ouvrage, le rire n'était que factice, mais même leur mère croyait parfois en leur réalité. Et, celle-ci, voyant tant d'entrain au jeu de la petite maline dans son magasin ... elle ne put résister à l'envie de jouer avec elle.

 La tenancière tendit le bras et attrapa une ficelle qui traînait contre la façade principale, enroulée autour d'un large clou. Doucement, elle défit le noeud et laissa couler le fil contre son doigt. En bas, la porte se retrouva coincée par une planche, tombée dans une encolure en métal qui se referma, verrouillée. Les lampes sur les murs se mirent à s'éteindre, une par une, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les ténèbres complets. Il ne restait qu'une bougie allumée sur le comptoir, destinée à sa visiteuse. 
Après le rire mécanique, il y eut un silence, un mutisme lourd qui pesait sur la pièce. Des rires s'élevaient depuis les fonds de la salle, une voix douce, si douce. Elle parlait, susurrait, murmurait.

Trouve-moi. Trouve-moiiiii.

Et les chuchotis continuaient, encore et encore, et encore, et encore. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le silence, et la petite flamme sur le comptoir. Elle brillait, mais n'éclairait que si peu, cela se comptait en centimètres. Mais le jeu n'était pas un simple cache-cache, il y avait quelque chose qui bougeait dans les couloirs, des pas qui glissaient sur le parquet et des yeux qui depuis les ombres, observaient la flamme. 

Spoiler:

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 1 Mar - 14:42
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Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Un bruit sourd se fit entendre derrière la jeune femme. Ruby tourna la tête aussitôt et ses yeux ne tardèrent pas à s'écarquiller à la vue du responsable. Un loquet venait de se déclencher, condamnant la porte d'entrée. La jeune femme ouvrit la bouche dans une exclamation de stupeur avant que son visage ne pâlisse à vue d'oeil. Elle venait de se retrouver bloquée. Enfermée dans le magasin. Mais ce n'était rien comparé à la suite... Les lampes s'éteignir une à une jusqu'à ce que seule une bougie ne soit la seule détentrice de l'éclairage. Ruby se mit à crier, soudain angoissée à l'idée de se retrouver une nuit entière seule dans le noir entourée de toute cette technologie. Le coeur battant elle se précipita vers la flamme, seul repère dans ce lieu devenu si sombre.

Soudain une voix se fit entendre. Elle était très mélodieuse et presque envoutante. C'était une femme à n'en pas douter et elle s'adressait à Ruby, lui demandant de la trouver. Des bruits de pas, le froissement de vêtements dans un couloir non loin semblait donner le top départ de cette drôle de chasse. La jeune femme s'emparra de la bougie et se mit à chercher l'inconnue. Elle commença par les rayons de poupées de chiffons, suivant le son. Elle ferma les yeux un moment afin de se laisser ennivrée par ses sens. Elle se fia à son oreille mais aussi à son odorat. La gérante dégageait une odeur florale très légère. Un sourire carnassier étira les lèvres de la mage. Cela lui rappelait les chasses en forêt. A ceci près qu'il s'agissait de se nourrire pour survivre, là c'était pour jouer. Et Ruby était de nature extrêmement joueuse.

Elle suivit l'inconnue le long des allées, se mouvant tel un prédateur, à pied de velours. Faire le moins de bruits pour ne pas attirer trop l'attention. Mais il restait quelque chose en sa défaveur. La lumière. Les yeux toujours fermés, elle sentait ses poils se hérissaient comme si le regard de la propriétaire de la boutique pesait sur elle. De plus, elle avait un avantage de plus sur Ruby puisqu'elle connaissait sa boutique par coeur. Cependant, la rouquine avait quelques as dans ses manches.

C'est donc d'un pas tout aussi feutré qu'elle avança vers l'étage, repassant au passage vers le comptoir. Ne restait plus qu'à savoir où se placerait la tenancière. Ruby avait quelques tours à lui jouer elle aussi, gardés mystérieux pour l'heure. En combien de coups réussirait-elle à coincer son adorable hôtesse ?

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 1 Mar - 16:41
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Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Cachée derrière ses étagères, la gérante observait la petite flammèche qui doucement vacillait, qui gambadait, soulevée par la mitaine de la curieuse étrangère qui osait poser ses pas dans les ténèbres. L'allée droite s'illuminait, très peu éclairée par la petite bougie, qui indiquait comme un phare la position de la jeune femme. Oui, Ophélia avait bel et bien la main mise sur le jeu, mais elle n'était pas du genre à rechercher la victoire. Elle espérait simplement que sa cliente s'amusait autant qu'elle. Elle s'était d'abord glissée devant ses poupées, contournant la chercheuse par le flanc droit du magasin, accroupie au sol, avant de glisser dans le deuxième passage. Cependant, elle fut quelque peu déconcertée lorsque la lueur poussa la porte derrière son comptoir, pénétrant dans l'arrière-salle et se dirigeant vers l'étage. Ce n'était pas gênant, ses invités étaient bien cachés et les effigies étaient propres. Alors, elle suivit sa petite invitée en haut, curieuse de ce qu'elle allait bien pouvoir mijoter.

Le premier était une simple salle, aux mêmes proportions que la boutique en bas, mais en lieu et places de meubles, il y avait bel et bien des dizaines et des dizaines de mannequins qui semblaient former une étrange festivité, comme un bal dansant. Les doigts articulés étaient bloqués entre eux, maintenant un équilibre douteux sur les effigies, et pourtant, elles tenaient. Au fond de la pièce, il y avait un simple bureau, éclairé à la lumière d'une seconde chandelle, sur laquelle était posée la boîte à musique qui était encore incomplète. Les planches grinçaient, peu importait où l'on posait le pieux, tout cela était de la vieille menuiserie, et quelques bouts laissaient même entrevoir le magasin, pour peu que la lumière ne soit allumée. Car, ici aussi, c'était le noir complet, exception faite de la seconde lueur. 

Exception faite de ces détails qui sautaient à l'oeil, il y avait des câbles absolument partout. Certains accrochés aux mannequins pour soulever une partie du corps dont le poids serait trop déséquilibré, ou bien pour donner une impression de lévitation. Dans cette obscurité ambiante, c'était comme si elles volaient, pendues au plafond. Il y avait d'autres fils de fer qui étaient tendus au sol, traversant la pièce de tout leur long. Il s'en énumérait quatre au total de ce genre. L'un partait de la façade principale pour plonger dans la salle en bas, le second partait de la chaise à la table et formait une ligne droite qui faisait presque la longueur de la salle, le bout, lui, était relié à quelque chose dans le magasin. La troisième, elle rampait entre les jambes de deux paires de mannequins, les faisant se pencher l'une vers l'autre. Et la dernière se situait à mi-hauteur, à environ un mètre du sol. Elle semblait reliée à deux choses accrochées sur le mur que les ténèbres refusaient de laisser transparaître. 

Toujours accroupie, la gérante arriva à l'étage et cherchait la lueur des yeux. C'est qu'elle savait qu'elle devrait être prudente dans cette pièce, elle était dégagée par endroits, mais les mannequins servaient de bon couvert. Pour l'heure, tout ce qu'elle fit fut de se poster juste devant la cage qui séparait la salle de l'escalier, avant d'à nouveau bouger pendant que sa cliente explorerait les lieux.

Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptySam 3 Mar - 16:38
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Bingo ! La tenancière était tombée dans le piège grossier de cette roublarde de Ruby.

Alors que la rouquine semblait explorer l'étage à la lueur de cette bougie brillant dans la pénombre tel un phare, une ombre discrète s'était placée dans le dos de Ophélia. Si le sol sous les pas de la jeune fille grinçaient, cela n'était pas le cas de cage d'escalier sous les pas feutrés de cette ombre dangereuse qui, elle, suivait la propriétaire de la boutique en attendant le moment parfait pour lui bondir dessus. Ce fut chose faite lorsque la femme se remit à bouger, le regard focalisé sur la bougie. Alors soudain, l'ombre surgit de nulle part, attrapant la gérante dans ses bras frêles tout en clamant d'un air enjoué et victorieux.


« Touchée c'est toi le chat ! »

Aussitôt la jeune fille s'écarta de la femme probablement surprise. L'image de la rouquine furetant dans la pièce s'effaça alors. Il s'agissait d'un petit tour de passe-passe de la mage. Bien au courant d'avoir été une cible mouvante, elle avait eu la bonne idée de s'en servir à l'aide d'une illusion de son propre corps. Une fois la supercherie révélée, son double illusoire ne put que disparaître. La malicieuse eu un rire cristallin qui résonna dans la pièce avant de prendre ses jambes à son cou.

« A toi de m'attraper ! »

Lança-t-elle en disparaissant dans les ténèbres du rez-de-chaussé et de la vue aiguisée de la tenancière. Elle avait abandonné la bougie depuis un moment, se fiant uniquement à ses sens de chat sauvage. Et l'idée de jouer au chat et à la souris redonnait vie à son âme d'enfant. L'excitation de la chasse était autant enivrante que l'adrénaline de se faire poursuivre. C'est donc avec un sourire heureux, qu'elle continuait ce petit manège qu'avait instauré son hôtesse.

Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyDim 4 Mar - 23:20
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Pérégrins -2
Alors que la tenancière pensait bel et bien suivre la flamme que portait la jeune fille, elle fut bien surprise de devoir attester du contraire. Ophélia sentit les deux mains qui vinrent serrer ses épaules et délivrèrent par la même un sursaut le long de son échine. Consternée, elle se retourna vers les marches, ne pouvant apercevoir que de brèves secondes durant le visage de son invité qui immédiatement s'en était retournée dans les ténèbres du rez-de-chaussée. Alors, la boutiquière leva la tête vers la noirceur de l'étage, plus de bougie, plus rien. Elle eut une fraction d'hésitation, restant quelques instants mâchoire relâchée, avant d'accepter le simple fait qu'elle était désormais la traqueuse. Ce n'était pas pour lui déplaire, elle préférait d'ailleurs ce rôle à l'autre. Mais la petite visiteuse semblait bien maline, mais tant qu'elle était aussi joueuse que son hôte, cette dernière n'avait aucune complainte à émettre. 
 
Debout, mais sans chandelle devant le comptoir, elle écoutait, yeux fermés et ouïes focalisées sur le  moindre petit frottement. Mais il n'y avait rien. Pas de pas, pas de respiration, cache-cache semblait être une chose familière pour cette petite diablesse qui hantait sa boutique. Mais quoi qu'il en était, il lui fallait d'abord un moyen de cacher sa présence, et en un second temps, un moyen de trouver la jeune fille. La première difficulté fut facilement franchie, il y avait cette immense boîte à musique posée sur le comptoir, dont le rouleau était si grand, si imposant, et le manche était d'or. Ophélia s'en approcha, guidée par le toucher du meuble, elle baladait ses doigts sur le bois, puis sur le métal, et lorsqu'enfin elle trouva le manche, elle le fit tourner et en découla une mélodie enchanteresse. Elle était le chef d'oeuvre de la fille de village, autrefois, c'était son père qui travaillait sur l'ouvrage, mais sa mort ne lui laissa pas le loisir de l'achever. Son héritage fut simplement repris par son enfant qui tenta au possible de suivre les brouillons de partitions que le paternel avait dessiné.




Dans le couvercle, les rouages tournaient, alors que la manchette descendait de par-elle même. Les deux cylindres laissaient tourner entre eux le rouleau percé qui laissait sortir les notes au contact des fines lamelles qui décrivaient une mélodie si longue, si complexe. La fiche à l'intérieur était si longue, si travaillée, c'était une question d'années pour trouver les sonorités parfaites, les tons qui envouterait toute âme et bercerait chaque enfant. Le rythme était ce qui avait pris le plus de temps, chaque millimètre entraînait une erreur qui devait mener à la réécriture complète du scripte. Mais Ophélia y avait mis le peu de coeur qu'elle avait gardé au départ de son père, et elle l'avait posté dans cette enveloppe de ferraille et de rouages. Un instant rêveuse, elle laissa sortit un soupçon d'air de ses poumons, comme un simple soupir, mais qui était si lourd. Mais l'heure n'était pas à de telles pensées, il y avait une petite qui attendait sa louve entre les comptoirs, et la tenancière n'aimait pas voir des visages déçus. 

De son tiroir, elle prit quelque chose et ses pas indiquaient qu'elle avait mijoté un petit arrangement au niveau du comptoir. La musique couvrait la majeure partie des bruits que laissait s'échapper la gérante, aussi, il était bien compliqué pour la jeune invité de pouvoir déterminer avec précision ce que signifiaient toutes ces agitations dans le fond du magasin. Et, celle dont le tour était à la traque se remit simplement à la recherche de sa convive, la maigre femme ne cherchait même pas à être discrète, elle se tenait simplement de sa manière coutumière, mains liées devant son ventre, dos droit et tête légèrement inclinée vers l'avant. Même avec les musiques, ses pas se faisaient entendre, aussi, elle emprunta l'allée de droite, en fit le tour avant de faire une brève halte devant le drap de l'entrée, qu'elle inspecta, faussement, d'un oeil avisé. Elle ne voyait rien bien évidemment, ou alors, le peu qu'elle pouvait distinguer devait ses remerciements à ses accommodations aux ténèbres de sa boutique. 

Elle souleva finement le drap pour vérifier s'il n'y avait pas une petite maline cachée là-dessous, faisant ensuite passer sa main autour de l'effigie dissimulée pour vérifier la véracité de cette dernière hypothèse.

Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 7 Mar - 20:34
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Ruby s'enfuit rapidement, se glissant dans l'obscurité comme on se réfugie auprès d'une vieille amie. Elle avait tant connu celle-ci mais à l'époque elle était accompagnée de bruits effrayants et de créatures hostiles qu'il fallait fuir pour survivre. Ici dans ce lieu, l'ombre n'était qu'une compagne dans un jeu amusant. C'était plaisant, agréable voir même réconfortant de pouvoir se glisser à nouveau dans la peau de cette fillette sauvage dont on l'avait privée bien trop d'années. Elle redevenait elle-même.

Rapidement, Ruby se cacha derrière une étagère, scrutant la tenancière qui descendait à son tour. Elle resta immobile, parfaitement cachée aux yeux de sa poursuivante. Seuls ses prunelles bougeaient pour l'instant. Cependant, l'attention de la femme se porta au comptoir, laissant la jeune fille le loisir de trouver une meilleure cachette. Le plus discrètement possible, la jeune fille s'éloigna mais soudain un son s'échappa du côté de la pièce qu'elle venait de quitter. Une mélodie magnifique qui eut le don de figer sur place la jeune adulte. C'était si beau... Cela remuait quelque chose en elle, dans son âme d'enfant. Un son si apaisant comme devait l'être la voix d'une maman chantant une berceuse à son bébé. Mais d'où cela pouvait-il provenir ? Elle n'avait pas vu d'instruments dans le magasin. A moins que ce ne soit ces boites ? Était-ce une forme de magie qu'elle ne connaissait pas ? L'esprit perturbé par ce mystère, elle dût malgré tout retrouver sa concentration.

Par manque de temps dû à son inattention, la jeune fille se cacha à la hâte derrière un grand drap. Elle se recroquevilla et tenta de se faire invisible aux yeux de la tenancière alors qu'elle entendit des pas se rapprocher. Le drap se souleva et des mains apparurent rapidement. Ruby eut alors une idée de dernier recourt, projetant un son illusoire vers la rangée à leur gauche, celle où se trouvait milles trésors de babioles. Ophélia entendit alors le même rire cristallin que celui perçu à l'étage alors qu'elle s'était fait avoir par la jeune fille. La petite mage vit alors les mains s'immobiliser puis finalement se retirer à son grand soulagement. Elle tendit l'oreille afin d'en être certaine mais la voie était libre finalement.

Doucement, en essayant de ne pas trop tirer sur le drap, la jeune fille s’extirpa alors de sa cachette. Elle jeta un regard autour d'elle, réalisant que la tenancière se trouvait dos à elle. C'était moins une ! A pas de loup, la jeune fille repassa du côté du comptoir, jetant au passage un regard curieux et admiratif de la jolie boite à musique. Elle eut la méprise de se perdre dans la contemplation de cet objet qu'elle ne vit pas le piège se refermer sur elle...

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 8 Mar - 1:11
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Pérégrins -2
Alors qu'Ophélia s'apprêtait à vérifier sous le drap qui cachait Lamelle, il y eut un petit ricanement qui retint son attention. C'était tout proche, quelques mètres à peine, elle ne perdit pas plus de temps à fouiller au côté de sa petite beauté et s'en retourna vers la rangée de gauche. Mais il n'y avait bien que ses propres créations à elle, de simples rouages et pas la moindre trace de la petite diablesse. Elle s'apprêtait donc à retourner fouiller la seconde rangée, lorsqu'elle sentit la poulie qu'elle tenait se tendre, accompagnée  d'un bruit sourd. Le bruit d'une chute. A la droite du comptoir, accroché à un hameçon au mur, un fin fil de fer se déroulait, suivant les pas de la tenancière. Celle-ci se félicita d'ailleurs d'avoir fourni sa petite demeure de tant de pièges, qu'ils soient létales, ou bien simplement dissuasifs. Même si ce dernier avait été complètement improvisé à partir d'une bobine de câble et d'une accroche décorative. 

La boutiquière s'approchait de la jeune femme qui s'était retrouvée paumes au sol. Il faisait noir, mais, ses yeux commençaient à s'habituer. Elle ne voyait que sa fine silhouette sur le plancher. S'inclinant vers elle, elle la dévisageait dans l'obscurité, essayant de voir ce visage que l'angle lui dissimulait depuis l'étage. N'était-ce pas adorable, un faciès si juvénile et une attitude toute aussi légère. Peu importait l'âge qu'avait Ophélia, et peu importait celui de ses clients. L'innocence était toujours dotée d'une jouvence éternelle qui ne faisait que s'harmoniser avec sa beauté séculaire. C'était une bonne chose qu'une telle fille soit venue, elle avait grandement amusé la gérante ... mais maintenant ... le jeu était terminé. 

Analysant chaque trait de la cliente, la dame aux cheveux de jais s'accroupit devant elle, regard vide au visage, inexpressif. S'inclinant plus encore vers les yeux de la petite diablesse, elle mirait au travers de ses iris. Levant la main, l'approchant de son visage d'un ton menaçant, la gérante ne mit qu'une seconde à accomplir son méfait. Elle infligea donc à la jeune fille une pichenette sur le front.

Trouvée, petite diablesse.


La prenant par les épaules, elle la remit sur pieds avant de s'en retirer derrière le comptoir. Se guidant sur le bois du meuble, la mère des poupées trouva une petite ficelle accrochée au mur de gauche, dissimulée par une tuyauterie. Tirant sur le mécanisme, toutes les lampes s'allumèrent à nouveau, dévoilant une nouvelle fois la boutique dans son intégrité lumineuse. Donnant un coup sec sur sa poulie, faisant arquer la ficelle en une vague qui atteignit le mur, elle ôta de son attache le fil de fer pour le ranger dans son tiroir respectif, celui de gauche par rapport aux deux autres. Elle ne prit cependant pas la peine d'arrêter sa boite à musique, elle en adorait la mélodie et ne s'en lassait pas une seule seconde de sa vie durant. Bandeau sur l'oeil droit, elle sortit un bout de tissu et un modèle de cire du compartiment central du comptoir. Elle saisit ensuite une aiguille qui traînait à côté de la boite à musique.

Comment dois-je appeler la petite diablesse ?


Elle releva son regard unique sur la jeune fille, dirigeant sa pupille verte au coin de son oeil, au sommet de la cornée. Ophélia arborait un petit ton malicieux, taquin et tout aussi jovial, du moins, aussi jovial que sa froideur habituelle ne lui permettait. Cela résultait en un petit rictus non médisant, mais avec un sourire en coin et les paupières mi-closes sur leurs iris. Même à ce moment-ci, alors qu'elle allait donner naissance à une nouvelle effigie, elle analysait encore la petite diablesse, qui lui avait apporté une bonne dose d'amusement ce soir-ci.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 8 Mar - 17:31
Irys : 722529
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Avez-vous déjà vu une mage battre des ailes ? Avec Ruby ici présente, maintenant oui. La pauvre petite venait de se prendre un fil et eut le réflexe de remuer des bras, tentant en vain de rétablir son équilibre. Trop tard, elle s'écroula au sol, embrassant de son corps le parquet froid de la boutique. Et flûte pour la discrétion ! Quelle idée elle avait eut de regarder cette boite magique au lieu d'observer les environs. Elle l'aurait vu ce fil sinon... Non ?

En tout cas la tenancière était déjà sur les lieux, observant la poupée de chiffon qu'était devenue la friponne en quelques secondes à peines. Elle put donc enfin détailler son étrange visiteuse. Vêtue d'un long manteau rouge, des bottes à lacets noués jusqu'à mi cuisse, un collant de laine recouvrant le reste de ses longues jambes fines et d'une robe ajustée dont le tissus devait être plus épais qu'il n'y paraissait à vu d’œil, la jeune fille avait un style vestimentaire bien à elle. Mais ce que la femme aux longs cheveux noirs pouvait apercevoir le mieux était son visage poupon aux immenses yeux gris entourés d'une tignasse rebelle brune aux pointes pourtant d'un roux rougeoyant. Et cette bouille était d'autant plus adorable avec l'expression boudeuse qui était apparue en constatant sa défaite.

Ruby observait elle aussi la femme qui s'était accroupie devant elle. Une longue chevelure d'un noir de jais, des vêtements à lui faire pâlir d'envie tant elle les trouvaient élégants mais surtout ce bandeau qui cachait l'un de ses yeux. Pourquoi le masquer ? Elle n'eut cependant pas le temps d'élargir la question qu'elle reçut une pichenette sur le front.


« Aieuuuh ! »

Grommela-t-elle en gonflant les joues d'un air bougon. Cependant, la tenancière n'avait effectué ce geste que par taquinerie. L'instant suivant elle aidait la jeune fille à se remettre debout. La femme se déplaça ensuite derrière le comptoir afin d'enlever le mécanisme qui avait piégé la jeune fille puis allumé les lumières. Et puis, elle attrapa du tissu et de la cire. Ruby s'approcha alors elle aussi du comptoir, curieuse, se penchant sur celui-ci afin d'observer les geste de la femme.

« Comment dois-je appeler la petite diablesse ? »
« Je m'appelle Ruby. »

Elle avait brièvement levé les yeux et accordé un sourire rayonnant à la femme avant de reporter son attention sur les mains de son interlocutrice. Les yeux légèrement arrondis, elle ne put s'empêcher de la questionner à son tour.

« Je peux savoir ce que vous faites ? »

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 8 Mar - 23:10
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Pérégrins -2
La tenancière arqua un sourcil. Elle avait beaucoup de clients, d'innombrables enfants et parfois même des adultes qui les accompagnaient. Ils s'appelaient Oskar, ou bien Julia, ou bien Klaüs. La sonorité du nom ne correspondait pas du tout à la culture nordique qu'Ophélia connaissait et surtout, ce mot était déjà pris. Dubitative, elle fixa la petite diablesse dans les yeux avec son unique oeil vert, l'interrogeant sur ce nom qui était bien peu commun.


Ruby ... comme la pierre ? Curieux ... mais pas moins original.


Il n'y avait pas de cynisme dans sa voix, de sarcasme moins encore. C'était simplement intriguant qu'une telle petite créature s'aventure seule à Zuhause avec un nom qui lui attribuait d'emblée le statut d'étrangère. La dame aux poupées ne parlait jamais à qui que ce soit, mais elle écoutait toujours. Le mépris de l'inconnu, la peur de l'étranger, ses clients en étaient remplis. Mais après tout, que savait-elle ? La jeune fille était peut-être simplement la fille d'itinérants qui s'étaient installés à Vereist il y a désormais des décennies. Elle n'avait pas du tout fait le lien entre ses brèves hallucinations et les pouvoirs de sa petite visiteuse. 


Le visage d'Ophélia s'illumina presque lorsque la diablesse avait évoqué l'enfant qu'elle avait presque terminé. Elle avait tout incrusté, la clé de remonte, les rouages, la boite à musique, il ne manquait plus qu'à coudre le tissu autour de l'exosquelette de cire. Avec son aiguille, elle s'appliquait à encercler les membres factices, les recouvrant d'une seconde peau, donnant un aspect vivant à son tout nouveau-né. 

Je donne vie à l'une de mes enfants. Une fois terminée, elle pourra "chanter" simplement en tournant cette chose-là.


Montrant brièvement la clé, elle se remit vite au travail. Elle était absorbée par son ouvrage, si attirée par son oeuvre qu'elle en oubliait qu'elle ne supportait pas de parler avec quelqu'un d'autre. Mais ce n'était pas si mal, tant qu'elle ne le remarquait pas, et puis, Ophélia savait parfaitement qu'elle n'était pas seule. Cas contraire, elle aurait depuis longtemps enlevé son bandeau. Mais il hantait encore l'oeil qu'elle se refusait de dévoiler. Un autre soucis lui trottait en tête depuis qu'elle avait commencé à créer sa petite poupée.


... je n'arrive toujours pas à lui donner un nom ... tous mes autres enfants en ont.


Dirigeant son visage vers sa plus récente oeuvre, elle secoua la tête de gauche à droite, récitant les noms des poupées qu'elle avait déjà créé. 


Il y a Neifhir,  Jurda, Livia, Lowé, Nomé, Heirsk, Faer, Vira, Miliaski, Dorask, Nidhog ...


Et la liste s'éternisait à mesure qu'elle récitait tous les petits patronymes de ses enfants, comme si ce n'était qu'une simple formalité, il n'y avait pas une seule hésitation, pas un seul battement entre ses mots. Après une trentaine d'autres appellations, elle soupira avec un haussement d'épaules qui faisait l'emphase sur son sourire radieux.


Je crois que j'ai épuisé mon stock de noms, héhé.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyVen 9 Mar - 22:14
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« Ruby ... comme la pierre ? Curieux ... mais pas moins original. »
« Oui, c'est ça. On ne le voit plus mais normalement j'ai les cheveux aussi rouge que cette pierre. »

La jeune fille haussa les épaules. Elle avait été trouvé dans la forêt alors qu'elle n'était encore qu'une gamine, et sauvage qui plus est. Ceux qui l'avaient sortie de son univers chaotique avaient eu suffisamment pitié de sa personne pour se creuser plus la tête à la recherche d'un joli prénom. Il n'était pas le fruit d'un amour parental après tout.

Quant à savoir si cela lui donnait l'air d'être une étrangère ou non, elle s'en moquait à vrai dire. Ses dons magiques avaient ce quelque chose qui lui évitent souvent bien des ennuis. Elle en usait souvent mais d'une manière qui ne la remettait pas en cause. Après tout, l'esprit humain joue souvent des tours à son propriétaire, c'était un fait suffisamment plausible pour qu'on la laisse tranquille. Sa manière de s'habiller reflétait en revanche uniquement sa personnalité car elle avait la jugeote de l'adapter où qu'elle se trouve pour se fondre dans la masse. Mais est-ce que cette gentille tenancière lui tiendrait rigueurs d'être une mage si elle le découvrait ? Ruby n'en était pas certaine.

L'attention revenue sur l'étrange fabrication, le visage de la femme sembla s'illuminer. La jeune fille, elle, suivait les étapes du façonnage avec une fascination et une concentration exemplaire. Cela lui rappelait ses cours avec les préceptrices. Il fallait être attentif aux moindres détails pour comprendre l'ampleur d'une telle dextérité.

La tenancière lui expliqua alors avec une touche d'émotion qu'elle considérait ses créations comme ses enfants. Elle leur permettait d'être jolies et de pouvoir chanter. Ruby aussi avec un enfant, bien caché dans son sac à dos. Sa petite Lamya dormait à point fermés malgré l'agitation précédente. Seul la peur de sa mère adoptive ou sa colère l'aurait éveillée.


« ... je n'arrive toujours pas à lui donner un nom ... tous mes autres enfants en ont. »

L'interlocutrice de la jeune fille énuméra la longue liste des noms de ses enfants, ses belles poupées chantantes. Avec un tel panel de noms utilisés, elle en arrivait inévitablement au bout. Ruby posa alors un doigt sur sa lèvre inférieur, les yeux levés, se plongeant dans une réflexion intense.

« Pourquoi pas Shaëny ? Ça veut dire adorable dans la langue de mon clan. Et comme elle est toute mignonne, je trouve que cela lui irait bien. Qu'est-ce que vous en pensez ? »

Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyDim 11 Mar - 14:51
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Pérégrins -2
Shaëni ? 


Ophélia regarda longuement dans les yeux creusés et colorés de sa petite création. Elle la fixa pendant une longue minute, indécise. Ce n'était pas tant un problème de nom, elle l'aimait bien, mais cela faisait bizarre de donner un nom qu'elle n'avait pas choisi. C'était tout comme partager la responsabilité d'un même enfant, et elle n'avait jamais vraiment partagé quoi que ce soit toute sa vie durant, ou du moins, pas depuis un point de vu personnel. Après tout, vendre des jouets consiste à partager des rêves, pauvre boutiquière ferait-elle si elle ne savait pas au moins faire ça. Mais le problème était tout autre, ce n'était pas de la mauvaise foi, ni de l'égoïsme ou bien simplement du snobisme. Elle était sa mère, elle aurait voulu lui trouver un nom elle-même. La dame aux cheveux noirs écrasa donc sa main gauche sur son seul oeil visible. 

Shaëni donc. Approche, Ruby.


Elle fit glisser l'assemblage à son côté, invitant la jeune cliente à y prendre place. L'aiguille et le fil suivirent, en bref, tout le nécessaire pour coudre les vêtements de la petite Shaëni. La petite diablesse l'avait nommé, il était désormais de son devoir de lui insuffler un peu de vie en plus de son nom. Ophélia commença donc à expliquer ce que sa jeune invité se devait de faire, étape par étape, et l'explication s'avérait être longue.

J'ai déjà taillé les manches de sa robe, tout ce que tu as à faire c'est encercler son corps du tissu. Ensuite, tu devras lui coudre au-dessus des bras, mais elle n'est pas censée avoir de vêtement sur les épaules. Donc tu vas devoir faire passer sa robe en arc de cercle juste sous son cou. Ne tire pas trop fort, tu risquerais de la déchirer, mais tu peux le faire juste un peu, pour rentrer les épaules. Après, tu prends ces deux trucs elle désigna l'aiguille et la bobine et tu accroches ce qui te semble lâche.


Elle avait posé son manteau sur sa paume gauche, et son index droit se baladait sur la poupée, accompagnant ses mots et son regard unique. Son petit air passif ajoutait un aspect maternel à son visage grandi de femme. L'insistance grandit lorsqu'en petit sourire, elle ajouta en regardant sa petite invitée.

Simple, non ?

Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyLun 12 Mar - 18:11
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Si la tenancière acceptait ce nom proposé, elle ne semblait pas ravie pour autant, ce qui fit arquer un sourcil interrogateur à la la jeune fille. Elle obtempéra cependant lorsque la femme lui intima d'approcher. Les yeux ronds, elle vit la future poupée se faire déplacer devant son minois étonné. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Ruby avait-elle gagné le droit de toucher à sa création ? La jeune mage avait bien observé, elle était à présent certaine de réussir ce que la femme lui demanderait de produire si elle lui donnait de simples instructions.

Il s'avéra que c'était exactement l'intention de la belle femme à la chevelure sombre. Ruby hocha donc la tête, la moue devenue sérieuse. Elle écoute et observa avec la plus grande des attention, attendant patiemment le top départ. Elle était enthousiaste à l'idée de faire ses preuves, cela témoignait de la confiance que la gérante lui accordait et la jeune fille en était très fière.


« Simple, non ? »
« Je crois. Je vais faire tout mon possible pour la rendre jolie. »

Le regard de la mage était déjà focalisé sur la tâche à effectué et ce n'était pas peu dire qu'elle était transcendée par la concentration. Elle suivit les instructions dans l'ordre, allant pas à pas. Les bras, le cou... Ruby se montrait aussi minutieuse que possible et lorsqu'elle du l'ajuster à la poupée, elle se montra délicate, tirant tout doucement, reprisant ce qui avait besoin. Elle resserra un côté, ajusta un autre, repassa là où elle avait pu faire un oubli. Finalement, elle reposa l'aiguille et la bobine pour attraper la poupée ainsi vêtue et la tourner dans ses mains. Elle scrutait les détails, constatant qu'elle était toujours aussi bonne élève. Elle reposa alors la poupée avec douceur.

« Merci beaucoup de m'avoir permis de lui faire la robe. Merci pour tout à vrai dire... Vous êtes gentille. »

Ruby lui offrit un grand sourire. Celui qui avait le don d'être aussi innocent que chaleureux. Si elle était venue sur ce drôle de continent ce n'était pas que pour faire des découvertes mais aussi afin de rencontrer des gens, partager avec eux des expériences aussi simples mais personnelles que ce moment particulier. Cette jolie femme à l'unique prunelle était la première personne avec qui elle avait eu un réel échange jusqu'ici. En plus, elle dégageait quelque chose de maternel et réconfortant. Quelque chose dont Ruby avait manqué cruellement toute son enfance. Cette pensée eut pour effet de voiler légèrement son regard de tristesse. Quelques secondes seulement, mais possiblement assez longtemps pour que la tenancière le remarque.

Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMar 13 Mar - 16:43
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La dame aux poupées s'était vue très amusée par l'air on ne peut plus sérieux qu'abordait la petite diablesse lorsqu'elle l'écoutait lui expliquer toutes les petites instructions qu'elle se devait de suivre. Et, car un simple visage ne suffit pas, Ruby avait sut faire ses preuves, non pas que la gérante ne s'attende à une brillante réussite, elle pensait même repasser par-dessus les travaux effectués par la jeune fille. Mais elle avait l'aiguille habile, il aurait semblé, et la petite Shaëni ne s'était pas longtemps retrouvée sans habit. Non, elle avait trouvé une superbe petite robe, taillée finement et avec grande attention, si bien qu'Ophélia ne trouva pas fil à remettre, ni trou à combler. Les malformations de la cire de l'exosquelette étaient désormais dissimulés par le petit vêtement et la poupée était désormais terminée. Tout ce que fit la boutiquière, c'est agrafer les côtés de la robe sur la peau. 

Lorsque l'on vit seule, il n'y a pas souvent de personnes à qui parler, des proches avec lesquels intéragir. Lorsque l'on est marchande de poupées, on est souvent confrontés à des caprices, des clients qui sont hystériques, d'autres enthousiastes ... et d'autres tristes. Il n'y eut donc pas d'hésitation quant à la mine qu'arborait la petite Ruby. Elle lui rappelait ces gamins à qui leurs parents leur disait de les attendre dans la boutique, et qui, après deux heures ne revenaient toujours pas. C'étaient les rares fois où la tenancière se forçait à descendre dans les allées pour s'occuper d'eux. Et la petite diablesse, l'espace d'un instant, avait porté ce même petit voile de deuil dont seul le visage sait se munir. 

Baissant un instant les paupières, Ophélia reprit doucement la poupée entre ses doigts. De sous le comptoir, elle sortit un bac de cartons avec plein de nuances de couleurs qui trempaient dedans, toutes étaient des taches qui s'étaient depuis longtemps asséchées. D'un énième tiroir, elle sortit une bombe de peinture, et un ciseau. Se faisant, elle murmurait doucement à son invité.

... j'ai pour habitude de voir mes clients accompagnés d'adultes ...


La poupée avait des cheveux orangées sombres qui lui descendaient jusqu'aux hanches. Serrant les mèches entre ses lames, elle raccourcit de moitié sa chevelure, jusqu'à ce qu'ils ne dépassent pas les épaules. Prenant ensuite la bombe, elle déposa l'effigie dans le bac et poussait doucement la pommette d'air qui servait à la sortie d'air, saupoudrant le dessus du crâne de la poupée d'une teinture noire. La portant alors à ses yeux, la comparant avec la petite diablesse, elle vit que pour un boulot improvisé, la ressemblance était plutôt belle. Elle glissa doucement la cire entre les doigts de Ruby, s'inclinant devant elle avec des yeux doux et un sourire compatissant.

... je ne te demanderai pas de la payer. 


Et elle se tenait à hauteur de la jeune fille, dos courbé et paupières closes. Son sens de l'empathie n'était mauvais qu'avec ceux qui n'avaient pas un esprit d'enfant. Ces derniers, elle pouvait les comprendre et elle pouvait ressentir ce dont ils avaient besoin. Et cette jeune fille, devant elle, n'avait pas autant besoin d'une poupée qu'elle avait besoin d'une mère. Si elle pouvait ... elle lui léguerait les deux avec joie.

Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMar 13 Mar - 18:36
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Fière comme un paon, la jeune fille regardait la dame finaliser la robe avec des agrafes. Désormais, elle ferait partie intégrante de la jolie Shaëni. Et puis, la tenancière sorti un carton contenant une palette de couleurs diverses qu'elle utilisa pour insuffler de la vie à la petite poupée. Ruby avait retrouvé son air attentif, les yeux ronds brillants, imaginant déjà le résultat d'une telle prouesse. C'est alors que la voix de la femme la tira de sa contemplation. Ce n'était pourtant qu'un murmure, probablement pour elle-même, mais elle eut le don de faire tiquer la jeune mage.

Avait-elle vu à travers le regard voilé de la jeune fille ? Il est vrai qu'elle avait tout juste atteint la maturité, et donc considérée comme une nouvelle adulte, mais elle restait encore une adolescente au visage poupon. Quoi qu'il en soit une jeune fille de son âge n'avait rien à faire seule aussi loin de chez elle. Ruby ne répondit rien mais elle baissa le regard, gênée de s'être fait percée à jour.

Cependant, elle releva les yeux et les écarquilla aussitôt à la vue du résultat final. La poupée lui ressemblait. Cheveux noirs aux pointes colorées, la robe rouge et l'expression pouponne. Mais ce qui lui causait un tel choc était plutôt le fait que la tenancière la lui avait fourrée entre les mains et se tenait inclinée devant elle.


« ... je ne te demanderai pas de la payer.  »
« C'est... C'est pour moi ?... »

Souffla-t-elle alors tandis qu'un flot d'émotion traversait le visage de la jeune mage. Elle réalisait qu'il s'agissait d'un cadeau. Comment ne pas rester insensible face à cela ? Une telle bonté émanait de la tenancière et jamais au cours de se vie la jeune Ruby n'avait reçu pareille offrande. Surtout totalement désintéressée. Ruby serra doucement la poupée entre ses doigts alors que son expression passait de la surprise à une sorte de joie contenue de larmes perlant aux coins des yeux, se mordillant la lèvre comme pour se retenir... De quoi ? De pleurer ? Crier ? Sauter ?

Finalement, ce fut son corps qui réagit. Elle ouvrit spontanément les bras pour serrer cette femme dont elle ne connaissait pourtant toujours pas le nom. Qui qu'elle soit, elle était devenue précieuse au regard de l'adolescente.


« J'en prendrai grand soin je vous le promet. Et puis... Si je me sens seule je n'aurai qu'à la regarder et je penserais à vous. »

Comme une maman qu'elle n'avait pas. Mais qu'importe ? Ruby n'était qu'une orpheline, pourquoi penser à une personne aussi douce, aimante et chaleureuse que cette femme serait un problème ? Ruby n'avait pas honte de montrer aussi clairement qui elle était. Ce n'était pas parce qu'elle n'aimait pas paraître triste qu'elle reniait le fait de n'avoir personne dans son cœur. Enfin, elle avait Lamya, sa petite Khulganna adorée, mais elle n'avait pas la moindre famille. Alors si cela lui donnait du baume au cœur de penser à la jolie brune qui s'était montrée gentille avec elle, personne n'avait le droit d'y trouver à redire.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 14 Mar - 10:26
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Ophélia s'était inclinée pour mieux lui remettre la poupée, mais au final, elle se retrouva encore plus attirée vers le bas, surprise par une étreinte qu'elle ne pensait pas recevoir si tôt. Mais la réalité était bien là, la petite diablesse l'avait serré dans ses bras, presque les larmes aux yeux. Elle était touchante, un peu similaire à la tenancière aussi, dans un sens bien particulier que seule elle pouvait comprendre. Ruby était sans doute la plus vieille de ses clientes, mais elle n'en était pas moins la plus adorable et aussi, elle, elle n'avait personne pour lui payer les jouets qu'elle offrait. Enfin, jusqu'à ce que la gérante n'en décide autrement, l'espace d'un instant, elle s'était élevée au-delà du rang de simple marchande, elle s'était sentie mère pour ce petit agneau perdu. Alors, elle se laissa entraîner dans sa tendre étreinte et lui caressa la tête en réconfort. 


J'en prendrai grand soin je vous le promet. Et puis... si je me sens seule je n'aurai qu'à la regarder et je penserais à vous.


C'est la seule contrepartie qu'il me faut.


Elle écarta doucement la jeune fille d'elle, la regardant un court instant avant de baisser le regard. La petite diablesse était vraiment adorable, elle en faisant fondre le coeur de glace de la tenancière, elle lui avait même dit qu'elle était gentille, un peu plus et elle y aurait cru. Ophélia ne fit que se gratter la nuque, un peu embarrassée de ne pas savoir quoi dire, alors tout ce qu'elle fit fut reprendre une boite à musique qui traînait dans un coin et commencer à en garnir la partition. Elle jouait la mélodie avec le fond de sa gorge et ajustait les trous dans la ferraille en conséquence. Entre deux notes, elle se tourna à nouveau vers la jeune fille.

Tu peux m'appeler Ophélia, d'ailleurs. 


Aussi piètre hôte était-elle, la gérante pensa à un détail singulier. La petite ne venait pas d'ici et la question des parents avait été élucidé par la dame aux cheveux de jais par sa réaction à sa remarque de tout à l'heure. Dans un élan supplémentaire de bonté, dissimulée par une forte envie de voir la jeune fille rester plus longtemps dans la boutique, elle lui jeta un nouveau regard de côté.

Tu as un endroit où rester, petite Ruby ?


Cette question était risquée, mais après tout, Ophélia avait nettoyé sa boutique il y a plus d'un mois et aucun "regrettable incident" ne s'était produit depuis, le danger était donc, ou presque, inexistant. C'est qu'il y avait bien une poupée qui n'était jamais vide chez elle, et elle ne le serait jamais. Quoi qu'il en fut, et boule à la gorge, elle attendait que la petite ne lui réponde.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 14 Mar - 19:10
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Loin de s'en offusquer, la femme serra elle aussi la petite Ruby dans ses bras, allant même jusqu'à lui caresser la tête. La jeune fille ferma les yeux quelques instants, un sourire heureux se dessinant sur ses lèvres fines. Ce n'était pas grand chose, certes, mais bien plus que ce qu'elle avait put recevoir jusqu'à présent. Ses anciennes tutrices avaient parfois des gestes tendres envers les enfants de la pension mais ils étaient presque mécaniques et peu démonstratifs. Elles étaient là pour donner une éducation exemplaire aux enfants non pour les cajoler. Cette femme-là ne demandait rien en contrepartie si ce n'était qu'elle ne prenne soin de la poupée. C'est tout.

Le contact fini par se rompre mais avec autant de douceur qu'il avait commencé et nul jugement sévère n'avait suivit. Au contraire, la belle brune baissa légèrement le regard, comme semblant touchée ou embarrassée. Très vite cependant, la tenancière trouva une autre occupation, à savoir la confection d'une boite à musique. Il semblait qu'elle ne s'arrête jamais, à moins que ce ne soit sa manière de communiquer avec les autres. Ce ne serait pas Ruby qui lui en tiendrait rigueur, bien au contraire.


« Tu peux m'appeler Ophélia, d'ailleurs.  »
« C'est un très beau nom. » Se contenta-t-elle de répondre avec un doux sourire.
« Tu as un endroit où rester, petite Ruby ? »

Le sourire de la jeune fille s'effaça aussitôt. Elle avait erré dans les rues à cette heure tardive car n'avait alors rien d'autre à faire ni abri où se mettre au chaud. Elle avait l'habitude d'être à la dure, dormir n'importe où sans que cela ne lui pose le moindre problème, mais il faisait si froid et la couche de neige était à s'en glacer le sang que même la fille sauvage trouvait l'idée de s'endormir dans la rue fortement dangereuse. Oui, elle était allée bien loin dans les terres daënares mais elle avait fait ce qu'elle savait faire de mieux. Voyager, apprendre, travailler. Mais elle n'avait alors plus eu un rond en arrivant ici. A son tour, elle baissa le regard.

« Non, pas vraiment. Mais je me débrouillerais, j'ai l'habitude. »

Il ne s'agissait pas vraiment d'une quelconque fierté mais tout simplement qu'elle ne pensait pas que la gérante avait une idée en tête. Sa gentillesse et son inquiétude lui faisait déjà chaud au cœur. C'était déjà sans doute beaucoup lui demander.

Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyMer 14 Mar - 19:57
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"Je me débrouillerai". Beh voyons, et les gars du soir qui s'amusaient à hurler aux habitants de rester cachés pendant qu'ils vérifiaient chaque fenêtre allaient sans doute lui laisser le loisir de s'échapper. Ophélia avait l'habitude de voir le monde extérieur s'animer lorsqu'elle fabriquait ses objets, elle savait à quel point les rues étaient bondées d'ordures qui ne méritaient que la lame d'un poignard dans la gorge. Et la petite diablesse, elle, elle l'était presque plus inoffensive que la gérante et elle espérait passer une nuit douce, là-dehors ? Avec le froid ? Sûrement pas, non. Et puis par rapport à l'habitude ...

Ce n'est pas une chose dont une jeune femme doit avoir l'habitude. Et même si je te croyais je me refuserai de t'envoyer dans le blizzard pour mourir de froid. J'ai un lit, là-derrière. Tu peux t'y installer, je n'y dors jamais de toute manière. 


Ce n'était pas un choix qu'elle offrait à Ruby, c'était un ordre intimé, pour son propre bien, il commençait à se faire tard de toute manière et il n'y aurait pas un seul des moucherons de cette ville qui accepteraient une étrangère, si adorable fut-elle dans leur foyer. Et s'ils le faisaient, c'est qu'ils avaient des vices derrière la tête. Ophélia n'avait rien d'une paranoïaque, elle était simplement réaliste et raisonnée lorsque les choses l'incombaient. Elle s'enfuit donc dans l'arrière-salle qui se trouvait juste derrière le mur qui précédait le comptoir, allumant une lampe à huile, elle éclaira le lit qui était bien entretenu, pas de poussière, ni de tâches. Il était grand aussi, en longueur du moins, la largeur était celle d'un lit seul standard. Les draperies étaient bordeaux et les draps en dessous étaient tout blancs. 

Je ne prendrai pas "non" pour une réponse jeune demoiselle. 


Si de la mère elle avait les airs, les actions s'y accordaient désormais, et bien qu'elle n'en dise rien, cela lui faisait un bien fou de se considérer, même l'espace d'un court instant, responsable légitime de son adorable petite étrangère. Et puis, tout était mieux que de dormir dans la rue. Ici, elle serait en sécurité, la porte se verrouille et les volets se ferment. D'ailleurs, Ophélia n'attendit pas que Ruby soit couchée pour tourner la clé dans la serrure de la porte qui était déjà fermée par la planche. Elle abaissa ensuite deux murailles de métal devant les fenêtres, avant de refermer les façades de bois, enfermant la lumière de la boutique dans son intérieur seulement. 

Et aussi simplement qu'elle s'était levée, elle retourna à son ouvrage, soulevant presque son bandeau,  mais se rétractant lorsqu'elle se souvint qu'elle avait une invité.  La tenancière pensa également à un autre détail qui lui traversa l'esprit lorsque son propre ventre se mit à gargouiller. D'un tiroir derrière elle, elle prit une boîte, immense et assez lourde. La déposant sur son comptoir, à gauche, elle en ouvrit le contenu pour dévoiler une quantité astronomique de biscuits et de gâteaux. Même à son âge, la tenancière restait avant tout une grande enfant. Elle coinça d'ailleurs un cookie entre ses dents, et nota à Ruby.


Héjite pas à te chervir chi tu as faim.


Et les miettes lui tombaient hors des lèvres sur son corset, alors qu'elle mangeait sans élégance aucune.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 15 Mar - 22:13
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La réponse fut sans appel. D'un ton autoritaire, Ophélia lui refusa tout échappatoire. Ruby se vit refuser un quelconque choix, elle resterait ici, point. Il est vrai que la perspective de dormir dans un lit, au chaud dans la boutique de cette si gentille femme était une perspective bien meilleure que de retourner dans ce blizzard glaçant. Ruby avait seulement cette attitude d'enfant des rues, dont la débrouille était le maître mot.

La jeune fille n'eut d'autre choix que de capituler. Ophélia était une femme probablement bien plus têtue que la petite teigne. Ni une ni deux, elle s'affairait déjà  à illuminer l'arrière salle afin de montrer le lit douillet qui n'attendait que la petite mage.


« Bien madame. »

Répondit la jeune fille d'un air de fausse capitulation. A vrai dire, elle appréciait cet attitude très maternelle et son corps ne rêvait que de douceur. Alors que la tenancière verrouillait la porte et cloîtrait la maisonnée, la petite s'était mise à fureter dans cette nouvelle pièce. Elle s'assit sur le grand lit simple et déposa la sacoche à côté d'elle. Elle y contenait peut de choses. Un instrument de musique, quelques vêtements et surtout sa petite Lamya, toujours paisiblement endormie. Elle tant qu'on ne l'embêtait pas... Rien ne la perturbait.

La seule chose qui interloqua subitement Ruby fut le bruit du grand pot se posant lourdement sur le comptoir. Les yeux ronds, la jeune fille comprit de quoi il s'agissait lorsque la tenancière grignota un cookie, lui donnant même l'autorisation d'y goûter. Il ne fallait clairement pas lui en dire plus ! Un sourire gigantesque aux lèvres, Ruby sauta sur ses pieds et vint chercher à son tour quelques biscuits, surtout des cookies soyons honnête.


« Merchi ! »

Lança-t-elle, un cookie déjà entre les dents tandis qu'elle revenait à son lit. Elle déposa son trésors sur son manteau qu'elle avait déposé également sur les draps lorsqu'elle s'était assise précédemment, puis elle se déchaussa et se mit en tailleur sur cet immense coussin douillet. C'est alors qu'elle ouvrit la sacoche et y fourra sa main afin de grattouiller le duvet de la petite coquine qui s'y cachait. Elle s'étira d'ailleurs, ouvrant les yeux lorsqu'elle sentit l'odeur des biscuits sur les doigts de la jeune fille. Satisfaite, Ruby attrapa une friandise qu'elle plongea dans le sac. Le biscuit disparut aussitôt dans le ventre de son amie à poils. Elle continua ainsi son petit manège nourrissant tout à tour son estomac et celui de sa chère Lamya jusqu'à ce qu'il n'en reste plus. Alors, tout doucement, elle revint vers Ophélia, cherchant quelques autres gâteaux.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Illusion psychédélique [terminé] EmptyJeu 15 Mar - 22:45
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Eh bien la persuasion n'avait pas été difficile, un lit douillet et une boîte de biscuits, que demander d'autre de toute manière ? La boutique de jouets Narcisse est un petit bout de paradis ... pour ceux qui y sont la bienvenue. Pour les autres, elle n'est qu'un moyen d'y accéder. Il y autant de fantaisies que de cauchemars dans ce bâtiment, mais ils sont bien cachés, dissimulés. Ils sont ce que les épines apportent à la rose, ils sont ce que le chocolat a d'amer, ils sont ce que les muffins ont de gras et ce que l'innocence a de malsaine. Ils sont simplement la petite dose d'horreur que le monde enfantin d'Ophélia a engendré. On ne se protège pas par la pitié, ni par la séduction, mais par le sang, les lames et la violence. La région, l'étranger, l'inconnu. Tout cela avait guidé la petite fille innocente qu'était la gérante, à suivre le chemin de l'interdit et à faire couler autant de sang qu'elle n'a vendu de rêves.

Elle se remit à son travail, bidouillant avec son prototype, laissant la petite faire à ses aises et n'entendant rien de la petite bestiole qu'elle dissimulait dans sa besace. Son regard était terne et focalisé sur l'ouvrage, ses mains se guidaient seules sur les mécanismes et les partitions de fer, alternant les outils à la manière d'une machine dont le seul dessein était de façonner. Avec célérité, ses doigts esquissaient des mouvements précis qui semblaient si rapides, si bâclés, pourtant, il n'y avait bien aucune erreur de faite. Si Ophélia avait une chose dont elle pouvait se vanter, c'était sa précision. 

Mais, si concentrée paraissait-elle, ses pensées étaient bien autre part que la mélodie de la boîte. Elle réfléchissait, de fait. Elle était certaine d'avoir vu cette flamme tout à l'heure, à l'étage, elle n'est pas stupide, encore moins folle au point de s'imaginer des choses, ni même de les halluciner. La petite diablesse avait-elle réellement eu le temps de poser la bougie sur le sol et de se glisser derrière elle ? Même si c'était vrai, pourquoi se serait-elle éteinte ? Pareil dans l'allée ... quelque chose n'allait pas. La tenancière ne se connaissait pas mauvaise joueuse, lorsqu'elle jouait toute seule aux échecs contre elle-même, elle acceptait facilement la défaite. C'était curieux tout de même, une telle petite avait gagné à cache-cache dans son propre magasin. Ce n'était pas une question de fierté, mais de simple interrogation, après tout, c'était SON magasin, justement. 

Et elle réfléchissait, réfléchissait et réfléchissait tant qu'elle en oublia complètement que la petite diablesse tant mentionnée se trouvait dans la même boutique, à quelques mètres seulement. Et elle, étourdie qu'elle était, avait relevé son bandeau. dévoilant son oeil saphir. Lorsqu'elle le réalisa, elle eut un sursaut et le cacha de ses deux mains avant de réaliser que sa petite invité était revenue pour des biscuits. Ses joues se couvrirent d'un rouge si profond que sa teinture pâle toute entière s'en retrouva affectée. Se retournant sur le comptoir, baissant la tête, elle remit doucement son bandeau sur son oeil, essayant d'ignorer la diablesse et retournant à l'ouvrage. 

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