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Chroniques d'Irydaë
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 [Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyLun 12 Mar - 18:53
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Flavien n'avait pas particulièrement bien dormi la nuit dernière.

Il s'était reposé, certes, mais son sommeil avait été agité, entrecoupés de rêves qui n'avaient de positifs que leur fin, où il finissait indéniablement par se réveiller dans le confort de son lit. Jamais auparavant n'avait-il été aussi affecté par l'idée d'une journée d'exploration, ce qui ne faisait que nourrir son sentiment d'anxiété. Il avait fait face à de nombreuses créatures ces dix dernières années. Dompter un Zarimdaa effrayé ne lui avait pas posé de grandes difficultés, il pouvait tenir tête à une bande de braconniers sans trop de souci et avait croisé le regard de dragons sans ciller.

Autant de rencontres qui avaient forgées chez lui une certaine résistance au stress, et pourtant ce qu'il avait vu en début de semaine dernière l'avait bouleversé comme jamais il n'aurait cru capable de l'être.

Exposer ses trouvailles au Gharyn et ses Protecteurs tout en gardant une façade neutre avait été relativement facile, heureusement. Il avait serré les dents et exposé ses trouvailles le plus clairement possible, factuel sans s'attarder sur le subjectif. Et si sa voix avait tremblé par moment, il pouvait toujours s'agir d'une forme de trac pour cet homme tellement peu habitué à s'exprimer devant une assemblée. Ils ne pouvaient pas l'écarter de cette mission, plus maintenant. Flavien avait douloureusement conscience qu'il n'arriverait à rien par lui-même, mais il serait capable de suivre les Protecteurs pour s'assurer que la source du problème était enfin sous contrôle, s'ils venaient à objecter à sa présence sur le terrain.

Ce ne fut pas le cas, et une intervention fut planifiée pour le premier jour de la semaine. L'affaire avait assez duré.

Le soigneur soupira, s'extirpant de ses draps et s'affairant pour être prêt dans les temps. Finalement, choisir de dormir dans la chambre gracieusement mis à disposition avant le grand départ de la mission confiée par le Gharyn n'avait pas vraiment servi à calmer ses nerfs. Il lui faudrait bien plus qu'une bonne nuit de sommeil pour remettre ses idées en place.

Croisant les informations contenues dans les rapports des Protecteurs avec la topographie de la région, les espèces animales contaminées et ses propres observations du comportement de la faune, il avait drastiquement réduit la zone de recherche, mais pas suffisamment pour se présenter devant le Gharyn avec ces simples informations. Passer le désert au peigne fin sur plusieurs dizaines de kilomètres n'était pas une option viable et le soigneur en était bien conscient.

La découverte capitale qui avait conduit à animer une petite réunion de crise était arrivée peu de temps après qu'il se soit retrouvé au pied du mur, avec aucune piste concrète à suivre.

Se dirigeant vers l'Ouest dans l'optique de se rapprocher du territoire des Chuluuns à la recherche d'une zone récemment délaissée par ces imposantes créatures, il fit la découverte d'une anomalie ayant succombée à la douleur de la transformation. Sans être monnaie courante, à force de lire et de relire les rapports des Protecteurs, il avait pris conscience que la source qu'il cherchait désespérément avait affecté de nombreuses formes de vie animales : Nohkois, serpents, Chuluuns, il semblait même que des renards des sables, en compagnie de quelques-unes de leurs proies avaient été contaminées. Une véritable épidémie. C'est pourquoi, tomber sur une dépouille ne le choqua pas plus que cela. Il avait même éprouvé une dose d'espoir morbide en s'approchant du corps sans vie du Muursüld défiguré.

Une créature jusqu'à présent inconnue au bataillon, d'autant plus qu'elle ne quittait habituellement pas ses montagnes natales.

Elle avait dû quitter son territoire, rendue folle par la douleur. La pensée était terrible et pourtant porteuse de nouvelles. La source du problème n'était peut-être pas aussi proche qu'ils l'avaient imaginés, ce qui était à la fois aussi rassurant que terrifiant. Mais peut-être pas aussi terrifiant que la prochaine rencontre qu'il fit. Aux pieds des chaines de montagnes, il se retrouva confronté à une portée de trois jeunes Muursülds terriblement défigurés, dont Aquila s'était empressée de faire taire les souffrances en leur brisant la nuque, un à un.

La rencontre avait profondément marquée le nomade qui n'avait absolument rien pu faire pour leur venir en aide, simplement capable de prier Orshin d'offrir à leurs essences une vie plus clémente lorsqu'ils entameront un nouveau cycle.

Aussi terrible qu'avait été l'évènement, il avait permis de réduire encore un peu la zone de recherche. Des créatures si jeunes avaient dû être infectées non loin de là. Partant du principe que l'eau avait toujours eu son rôle à jouer dans les infections jusqu'à maintenant, Flavien s'était mis en quête d'une source d'eau assez proche pour qu'elle soit responsable de la transformation de ces trois jeunes créatures.

C'est à l'Ouest des Kharaal Gazars, dans un creux entre deux vallons, qu'il l'avait trouvé en empruntant l'enveloppe d'un rapace pour quadriller la zone. Une source d'eau, devenue le repère de nombreuses créatures infectées.

Loups et Muursülds s'entretuaient, les combats sanglant les meurtrissant alors que leurs corps appelaient à une mort libératrice. Flavien n'avait jamais rien vu de tel et l'idée même de mettre physiquement les pieds dans la zone le rendait nerveux. Il avait entendu que la Magilithe défigurait les corps de ceux qui y étaient exposés trop longtemps, mais les dires ne faisaient pas honneur à l'horreur de la réalité. Les créatures infectées par cette eau impure développaient d'affreuses excroissances et souffraient atrocement.

" Qu'est-ce qu'il y a ? "

La question timide le tira de ses pensées. Hua était sérieuse aujourd’hui, signe qu'elle-même comprenait combien le jour était important.

" Rien. "
" Ton bluff est plutôt bon, je dois l'admettre. "
Roucoula la Tairakh " Dommage que je puisse lire en toi comme dans un livre ouvert. Ou plutôt mieux que dans un livre ouvert ? Je sais pas lire. "

Flavien rit doucement. Il pouvait toujours compter sur la jeune carnivore pour faire d'une situation délicate une raison de sourire. Dommage qu'elle ne l'accompagnerait pas aujourd'hui. Selmac et elle resteraient sagement chez Léonie. Seule Aquila pouvait l'assister dans ce genre d'aventure, il ne voulait pas risquer la vie de ses deux amis.

La pensée lourde de sens le fit soupirer à nouveau.

" Je ne sais pas... Toute cette histoire ne me dit rien qui vaille. "
" Bah ! T'en sais rien, Flav ! Ils ont dit quoi les Protecteurs déjà ? Un bon drainage de la terre et hop, plus d'infection, c'est ça ? "

" A peu de chose près, oui. "
" Alors ! C'est pas si compliqué. Tu seras rentré avant le dîner. "


Flavien secoua la tête en souriant. Seulement Hua.

Vérifiant qu'il apportait seulement le nécessaire avec lui, il prit le chemin indiqué par Léonie pour rejoindre la Protectrice à son domicile en compagnie de sa petite ménagerie. Elle l'attendait à l'extérieur et il craignait un instant que son monologue intérieur matinal l'avait mis en retard.

Selmac ne se formalisa pas de si peu et s'élança vers la Protectrice pour la saluer, suivie de près par Aquila. Flavien et Hua arrivèrent quelques secondes après, le soigneur saluant doucement la jeune femme chargée de la mission. Il allait pouvoir conduire les Protecteurs à la source du problème. En espérant que rien ne les empêche d'atteindre leur destination.


Dernière édition par Flavien Teleri le Lun 13 Aoû - 23:04, édité 1 fois

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyLun 12 Mar - 23:29


C’était une nuit comme les autres qui venaient de se terminer, peu réparatrice. La protectrice avait travaillé jusque très tard dans la nuit, ou plutôt très tôt sur le matin, sous le regard réprobateur de Spook. La protectrice n’était pas anxieuse de nature, elle ne dramatisait jamais et n’avait pas peur de la mort, elle avait suffisamment flirté avec celle-ci pour la redouter. Cependant, c’était une des premières fois qu’elle acceptait de prendre un civil avec elle pour une mission, de plus elle craignait que le Gharyn se joigne à eux. Réellement. La présence des deux hommes compliquait plus que de raison la mission, déjà pas forcément évidente de base. Elle avait donc étudié les plans en long en large et en travers –plan qu’elle avait emprunté à un artisan de la ville qui représentait la totalité de la région-. Rien, elle n’avait absolument rien trouvé pour assurer la sécurité des deux hommes. Elle allait devoir, comme les autres composés avec leurs présences, à moins qu’elle ne parvienne à faire renoncer le Gharyn et Flavien, chose improbable en connaissant un peu les deux.

Un soupir avait fini par fuir ses lèvres alors qu’elle ouvrait les yeux et retirait le drap de son visage. Trois heures, c’était le temps qu’elle avait dormi, Spook avait dû en faire de même plus que l’animal refusait tout simplement de se réveiller. Léonie ne s’en offusqua pas et se contenta de le recouvrir en le laissant sur le lit. Sa mère était déjà levée, l’odeur de la préparation du petit-déjeuner ne trahissait pas. Enfilant sa tenue de protectrice, renforcée pour l’occasion, elle glissa ses armes à sa ceinture. Remontant sa chevelure qu’elle noua en une natte, elle avait fini par rejoindre la cuisine, avisant sa mère qui s’afférer comme souvent à rendre le tout parfait. Sa génitrice ne la connaissait que trop bien et la dévisagea un instant.


- « C’est la première fois que je te vois inquiète pour une mission, qu’est-ce qui te préoccupe. »
- « Rien.. » fit-elle en tirant la chaise pour se laisser tomber dessus et attraper sa tasse d’eau chaude.
- « Tu me prends pour Yaamany ? Léonie, je suis ta mère, je t’ai faite. C’est quoi, la présence d’un étranger ? Ou le fait d’avoir échoué lors de votre précédente mission ce qui entraîne le réajustement du Gharyn ? »
- « On n’a pas échoué, on ne pouvait pas deviner qu’y avait une deuxième source » aboya presque la protectrice, ce qui provoqua un sourire satisfait de sa mère
- « Les deux donc. »

Un soupir. Unique réponse qu’elle avait obtenue alors que la protectrice se concentrait sur sa tasse et le fait d’essayer de se détendre un minimum. N’avait-elle pas le choix après tout, devrait-elle faire avec les autres protecteurs et très certainement les deux indésirables –terme affectueux dans son esprit-. Avalant son thé, elle finit par réaliser qu’elle avait embarqué sa mère dans l’affaire sans forcément se soucier de ses occupations, culpabilisant, elle brisa le silence brusquement :

- « Tu es certaine que ça ne te dérange pas de garder tout le monde ? »
- « Aucunement, ça me fera un peu de compagnies. Qui sais deviendrais-je peut-être une novice d’Orshin suite à tout ça. »
- « Ne sois pas stupide… » répondit la jeune femme sans être certaine que sa mère plaisantait.

Un nouveau soupir encore, signe que la my’tränne n’était pas de très bonne humeur. Elle abandonna rapidement sa position pour sortir et attendre la petite troupe. Flavien et ses compagnons ne tardèrent pas à débarquer, ce qui lui tira un sourire. Selmac fut le premier à venir dire bonjour à la jeune qui l’attrapa rapidement pour lui octroyer un câlin accompagné quelque mot doux, une fois au sol ce fit Aquila la seconde, qui trouva dans la main de la jeune femme un morceau de viande bien frais qu’elle avait récupéré dans la cuisine juste avant de sortir. Le tout fut englouti très rapidement. Une fois, Flavien et la dernière à sa hauteur, elle se redressa pour saluer tout le monde.

- « Presque en retard » fit-elle d’une voix taquine « J’espère que vous allez bien et que vous bien dormis ? Venez, je vais vous présenter ma mère et votre nounou du jour du coup. »

Un nouveau sourire et la protectrice s’était engouffrée à l’intérieur. Madame Morret se tenait droite, le visage affichant une joie de vivre déconcertante.

- « Bonjour » fit-elle en regardant toute la troupe « Vous devez être Flavien, Léonie m’a beaucoup parlé de vous » c’était faux, une marque de politesse simplement « Enfin, presque, vous la connaissez. J’ai préparé un petit quelque chose pour chacun des p’tits ! Vous allez voir ils vont être très bien avec moi ! »
- « Parfait m’man, parce qu’on y va nous, à plus tard. Tu ne nous attends pas, je ne sais pas combien de temps ça va prendre ! Et tu évites de promener tout le monde hein ! Ou pas trop loin. On devrait se dépêcher, on est déjà en retard. Zaël et les protecteurs nous attendent en bas de la tour. »

La mère de Léonie avait déjà sortie différente petite gamelle bien remplie d’aliment différent, mais adopter à chacune des petites créatures, visiblement la dame âgée s’était renseignée. Léonie avait de toute façon entière confiance à sa mère pour s’occuper convenablement de la troupe. La jeune femme laissa Flavien donner ses recommandations, puis sortit en sa compagnie pour prendre la direction de la grande tour. Il n’était pas très loin, dix à quinze minutes de marche grand maximum. Sur la route, elle se permit une petite parole :

- « J’ai les informations que vous m’aviez demandé, j’ai tout noté sur une feuille, je vous donnerai ça en rentrant de la mission…. À ce sujet, promettez-moi de ne rien faire d’imprudent, vous restez en arrière en cas de danger… »

C’était des recommandations, simplement, signe que même si elle ne l’admettait pas clairement, elle s’inquiétait un peu de sa présence et surtout des risques que cela engendrait pour lui. Il avait après tout une mission à accomplir, il serait bête que tout s’arrête à cause d’une contamination à la magilithe. Quoi qu’il en soit, la route se fit après dans le calme, l’ambiance n’était en rien tendue, le duo avait visiblement appris à se supporter et presque s’apprécier. Il y avait-il encore une différence entre apprendre à se comprendre et travailler ensemble. Le duo et la petite dent tranchante arrivaient enfin en bas de la tour, ou la troupe de protecteurs ainsi que le Gharyn attendait visiblement les deux jeunes gens. À leur niveau, Léonie salua tout le monde, détailla un instant le Gharyn, le questionnant du regard. Venait-il ? Il ne restait plus qu’à attendre les directives.


Zaël
Zaël
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyVen 16 Mar - 10:03
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Profession : Gharyn de Busad
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Le commandant Éli se tenait à côté du primo-Gharyn ainsi que la petite troupe, un peu en retrait, rassemblée pour cette mission. Il y avait de nouveau Arti, Ina, Willie, Astel, Rupert, Lisa et Hélène. Seuls George et Johan manquaient à l’appel. Cela faisait peut-être quatre mois depuis leur dernière mission mais ce n’était pas énorme comme temps de repos lorsqu’on sait qu’ils étaient passé à un cheveux de mourir. Ils avaient été maintenus inconscients pendant plusieurs semaines pour permettre à leur corps de se rétablir après quoi il y avait eu des exercices pour se remettre en forme. On ne pouvait envoyer des hommes pas tout à fait remis sur une mission aussi périlleuse. Quant aux autres, tous n'avaient pas pris la nouvelle avec beaucoup d'entrain. Le combat avec les chuluuns avaient marqué les esprits. Ce que certains voyaient comme une chance de faire mieux, comme Hélène ou Arti, d'autres le voyaient comme un risque de se retrouver face à des monstruosités. Qu'ils se l'avouèrent ou non.

« Léonie, Flavien, on attendait plus que vous. »

Nul reproche dans ses mots prononcés d’une voix neutre, une simple constatation de la part du commandant. L‘homme était de même taille que son chef mais avait une stature plus imposante et s'il n'était guère plus âgé que lui sa barbe imposante donnait l'impression inverse. Il n’était pas là pour la mission, pas vraiment. Il avait pour rôle, entre autre, la gestion des affectations des protecteurs, la supervision de leurs tâches lorsqu’elles sortaient du domaine habituelle, du quotidien. Et aussi de palier aux absences du Gharyn avec les autres commandants. Cela avait crée des remous lorsque Zaël avait dit vouloir les accompagner. Malgré les récriminations, il n’en avait pas démordu. C’était tout réfléchi -ou en tout cas ça l’était après sa rencontre avec Flavien- sa terre était malade depuis trop longtemps, il devait veiller à ce que cela ne dure pas. Et inutile de ralentir le processus en envoyant d’abord ce groupe en éclaireur pour ensuite revenir le chercher.

Zaël mésinterpréta le regard de la protectrice, forcément, et commença à présenter son voisin au reste du groupe puis inversement. C’était étrange de le voir sans sa petite troupe d’animal même si il était évident qu’il n’aurait pu les amener avec lui pour entreprendre leur mission.

« Voici Flavien, l’adepte d’Orshin qui a bien voulu nous aider à mettre un terme à la contamination sur nos terres. Comme vous le savez, il a trouvé une piste solide, c’est la raison de notre présence ici. Flavien je vous présente...»

Il nomma tour à tour les membres de l’équipe faisant fi des regards quelques peu étonnés de son annonce implicite de les accompagner. Il enchaîna tout naturellement sur la façon de s’y rendre. Hors de question de voler sur Raskhal, son ovchin, il voulait être à proximité du groupe en cas de besoin. À cheval pour tout le monde donc, sauf Hélène qui conservait son poste d’éclaireuse avec le griffon.

« Si vous voulez dire un mot Flavien sur l’endroit que vous avez trouvé avant que l’on parte, vous pouvez. »

C’était quand même plus aisé de le faite maintenant que lorsqu’ils seraient sur la route. À aucun moment il ne pensa mettre l’homme dans l’embarras en lui proposant de s’exprimer devant une dizaine de personne.

Une fois les derniers mots échangés, ils purent se mettre en route tout de suite, les montures attendaient non loin de là déjà apprêtées. Tout avait été préparé pour qu’ils puissent partir immédiatement. Inutile de faire traîner cette affaire plus longtemps encore que ça avait déjà été le cas.

Spoiler:

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptySam 17 Mar - 16:51
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Flavien hocha simplement la tête lorsque Léonie lui demanda s'il s'était suffisamment reposé. La Protectrice n'avait pas besoin de savoir qu'il n'avait absolument pas passé une bonne nuit, d'autant plus qu'elle avait l'air de bonne humeur ce matin. Mieux encore, elle ne pouvait pas le savoir, au risque de le laisser sur le banc de touche et de se présenter toute seule devant les protecteurs, laissant Flavien et toute sa bande aux bons soins de cette mère attentionnée qu'elle s'apprenait d'ailleurs à lui présenter. Il inclina donc simplement la tête, emboitant le pas de Léonie pour rejoindre celle qui garderait deux de ses familiers pendant une bonne partie de la journée.

La femme affichait un sourire chaleureux, saluant joyeusement le soigneur et ses compagnons quadrupèdes. Evidemment, Selmac ne perdit pas de temps à se lancer dans les bras accueillants de cette My'tränne qui semblait aussi douce que maternante. D'un pas plus résigné, fatiguée et boudeuse d'avoir été réveillée, Hua rejoignit la petite troupe d'un pas lent pour aller humer d'un air suspicieux le petit nid douillet qui semblait spécialement avoir été préparé pour elle. La Tairakh ne tarda pas à s'installer confortablement, satisfaite de l'arrangement, disparaissant dans la paille après une dernière lichette sur le nez du soigneur et un long regard vers la Protectrice qui avait plutôt intérêt à lui ramener son maître en vie.

- Merci d'avoir accepté de les garder. Dit-il sincèrement en jetant un coup d'œil au contenus des gamelles, hochant sans s'en rendre compte la tête, Hua devrait se réveiller au coucher du soleil. Elle ne vous dérangera pas. Selmac par contre va sans doute avoir besoin de se dépenser un peu.

Rapide comme l'éclair, Léonie battit en retraite avant que sa mère ne soit tentée d'en demander plus sur le régime alimentaire de ses charmants compagnons, entrainant Flavien et Aquila derrière elle. Elle disait que Zaël et les Protecteurs les attendaient au pied de la tour. Le Gharyn devait certainement avoir quelques recommandations à leur faire avant de retourner aux affaires pressantes des nobles qui exigeaient son attention.

Ils cheminèrent en silence un petit moment. Leur sortie aux sources chaudes les avaient rendus sensibles au rythme de marche l'un de l'autre, ce qui leur permettait aujourd'hui de couvrir efficacement la distance tout en restant presque côte à côte.

Léonie brisa le silence réparateur, glissant qu'elle avait obtenu les informations tant attendues, lui promettant de les lui remettre sur le chemin du retour. Elle l'intima de rester hors de portée du danger et il fronça légèrement les sourcils. Percevait-elle ses doutes ou avait-elle peur qu'il ne la gêne dans sa mission ? Craignait-elle qu'il ne tourne les talons si elle lui remettait ce précieux sésame avant ? Certainement que non, alors pourquoi ?

Flavien n'avait pas l'habitude que l'on s'inquiète pour lui, aussi ne comprenait-il pas vraiment l'avertissement de Léonie.

- Je vous promets d'être prudent.

C'était tout ce qu'il pouvait offrir à la My'tränne. S'il était en capacité de faire quelque-chose alors qu'un danger se présentait et qu'il pouvait intervenir, il était hors de question de rester en arrière à moins d'y être contraint et forcé. Il ne pouvait pas offrir plus à la Protectrice, se contentant de cette maigre vérité avant de retomber dans le silence.

Ils furent accueillis au pied de la tour par tout un groupe de Protecteurs chapoté par le Gharyn. La mine fermée de quelques-uns d'entre eux pouvait facilement rivaliser avec celle du soigneur qui avait réflexivement croisé les bras sur son torse en s'arrêtant devant le groupe. Saluant d'un geste de la tête discret les hommes et les femmes rassemblées autour du Gharyn, il écouta attentivement Zaël faire les présentations. Grimaçant intérieurement, il songea brièvement au fait qu'il n'allait pas retenir la moitié de ces noms et qu'il allait probablement passer les prochaines heures à se demander qui répondait au nom de qui.

Le nomade haussa les sourcils lorsque Zaël déclara qu'il les accompagnerait à cheval plutôt qu'à dos d'Ovchin. Le choix de la monture n'était absolument pas lié à l'étonnement de Flavien, le fait de savoir que le Gharyn allait les suivre dans cette mission en étant le seul coupable. Il n'aurait pas pensé que l'homme les accompagnerait et cette nouvelle le contentait plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. S'il n'était pas certain de saisir le caractère de cet étrange personnage qui semblait régner sur une capitale comme s'il s'agissait d'un hameau paisible, il ne pouvait qu'apprécier de le voir mettre le pied à l'étrier -littéralement- pour le bien de ses terres.

Une fois les présentations terminées, Zaël invita Flavien à dire un petit mot sur l'endroit vers lequel ils se dirigeaient. Pris de court, le soigneur leva le menton à défaut de se décomposer. S'il voulait avoir son mot à dire dans ce groupe, déjà fallait-il qu'il sache en place une lorsqu'on lui demandait de parler. C'est donc en s'exprimant le plus calmement possible qu'il entreprit de faire le point sur la zone qu'ils allaient devoir passer au peigne fin.

- La source au coeur des anomalies se situe très probablement dans un vallon des Tsagaan Oi. En le survolant, j'ai vu à travers les yeux d'un rapace un point d'eau autour de laquelle nombre de créatures se livraient bataille. Leurs corps étaient recouverts de Magilithe, ce qui me fait croire que la source est contaminée. Ceci expliquerait l'infection des Chuluuns, vu qu'ils nichent en majeure partie dans ces montagnes.

Réussissant à ranger ses mains nerveuses à ses côtés en occupant l'une d'elle à caresser le crâne de sa Nokhoi, il baladait son regard d'un Protecteur à l'autre, sans trop savoir qui regarder ni pour combien de temps.

- Je ne me suis pas rendu physiquement sur place. Des loups et des Muursülds enragés en ont fait leur terrain de chasse. Pour déterminer la source, il faudra d'abord s'occuper d'éloigner les créatures qui s'y abreuvent.

Les éloigner ou les abattre. Flavien ne doutait pas qu'il ne réussirait jamais à apaiser toutes les créatures prises par la folie. Cette vie sans aucune pensée cohérente valait-elle seulement la peine d'être vécue ?

Un jeune homme dont il avait oublié le nom prit la parole à ce moment. Son air sérieux lui donnait facilement quelques années de plus qu'il n'avait réellement.

- De combien de créatures parlons-nous ?
- Je ne sais pas. Répondit sincèrement Flavien sans once de gêne mais avec un léger malaise, Elles combattaient à mort. Qui sait combien d'entre elles restent debout aujourd'hui. Quel que soit le nombre, elles sont certainement les plus dangereuses d'entre elles.

Sa déclaration était lourde de sens mais il ne pouvait pas minimiser la situation non plus. Le seul point positif au règne de Muursülds enragés autour du point d'eau étant sans doute qu'aucun autre animal d'avait dû oser s'approcher de la source d'eau, limitant la propagation de l'infection.

Après que l'ordre du convoi fut décidé, Flavien se trouvant à l'arrière du groupe de tête pour sonder la nature environnante tout en évitant de se laisser surprendre par l'embuscade surprise d'un prédateur, ils montèrent en selle et cheminèrent en direction du vallon qu'il avait repéré sur une carte pour l'éclaireuse qui ouvrait la voie. Aquila trottinait au pied du cheval qui lui avait été confié pour l'occasion, nullement gênée par la présence des sabots qui claquaient tout autour d'elle.

Personne ne parlait vraiment sur le trajet, chacun étant plus ou moins concentré sur sa tâche ou sur les informations qui arrivaient au compte-goutte de la part de la Protectrice montée sur un Griffon. Seul le trot bruyant des chevaux indiquait que la compagnie était nombreuse. Flavien ne saurait dire si le silence était apaisant ou de mauvaise augure. Il n'avait de toute façon pas le loisir de se questionner longtemps sur ce point. A dos de cheval, ils progressaient rapidement. Bientôt, ils aperçurent le pied des Tsagaan Oi se profiler à l'horizon.

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyDim 18 Mar - 10:55


- «  Pardon pour le retard, maman Morret peut-être un peu trop bavarde »

Un sourire à s’en décrocher la mâchoire Léonie semblait être de nouveau dans son élément et surtout contente de retrouver Arti et les autres. L’équipe avait bien fonctionné la première fois, malgré les pertes, elle ne pouvait pas s’imaginer que cela pourrait en être autrement cette fois-ci. Rejoignant la troupe, son regard s’arrêta quelque peu sur la présence du Gharyn, ses sourcils se froncèrent un long moment. Pas satisfaite de sa présence, le mot était encore trop faible, beaucoup trop. Avec une nouvelle insistance elle dévisagea Arti, celui qui était à la tête des opérations, n’allait-il pas demander à Zaël de rester ici ? Impossible. La protectrice s’était pincé les lèvres, mordu l’intérieur de la joue pour s’empêcher de parler alors que ses doigts se resserraient autour de son haut. La my’tränne n’était vraiment pas ravie de la situation et si normalement, elle parvenait à ne rien laisser transparaître, cela semblait plus complexe à présent. Coulant un nouveau regard au dirigeant, plus sombre, plus froid, Léonie avait fini par rentrer dans les rangs, attendant sagement que Flavien explique ses découvertes.

À nouveau ce fut les sourcils de la my’tränne qui s’animèrent avant le reste des traits de son visage, elle haussa un sourcil. Une source encore, cela devenait presque banal, après ça, serait-il certainement plus prudent de vérifier toutes les étendus d’eau de la région, aussi petites soient-elles. Elle opina simplement, avisant tour à tour ses compagnons. Personne n’avait changé, les traits de caractère semblaient encore identiques que lors de la dernière mission. Les rôles allaient évidemment de pair, chacun récupérait sa place, Arti prenait le commandement, Hélène redevenait l’éclaireuse sur griffon… Les autres non plus n’avaient pas changé. Flavien avait donné des informations logiques importantes, manquait tout simplement les aspects plus techniques, les aspects qu’un protecteur donnerait en premier. Impossible de lui en tenir rigueur cependant, il n’était pas un homme de la ville, il ne luttait pas pour le bien-être de celle-ci.  La question du nombre fut posée, ce qui ne manqua pas de faire sourire la jeune femme, qui comprit que malgré les apparences, les plus jeunes semblaient inquiets. Elle s’autorisa donc un sourire suivit d’une parole réconfortante, elle restait comme toujours, certainement la plus positive du groupe.


- « Peu importe le nombre, on y parviendra. Exactement comme la dernière fois. Sans perte cette fois-ci, je commence un peu trop à m’habituer à votre présence. » Un trait d’humour un peu forcé facilement repérable pour ceux-là connaissant, passant complètement inaperçu pour ses collègues « Si tout le monde est d’accord, je propose qu’on ne perde pas de temps ? » elle avisa Arti puis Zaël «  Gharyn auriez-vous une minute à m’accorder avant le départ ? »

En réalité, tout le monde savait déjà ce que la protectrice allait dire au dirigeant, sauf lui peut-être. L’action fit rouler des yeux à Ina et Willie qui jugeaient comme souvent que la my’tränne était beaucoup trop maternante ou inquiète vis-à-vis du dirigeant. Si personne n’osait lui tenir tête, Léonie elle n’en avait que faire et ne pouvait pas imaginer conserver le silence face à une présence qui n’avait aucun sens à ses yeux. Chacun commençait déjà à monter sur sa monture, terminer de préparer, échanger sur les dernières recommandations alors que la jeune femme s’était très légèrement éloignée avec le Gharyn.

- «  Je ne peux pas accepter votre présence, sous votre respect. C’est complètement inconscient » fit-elle le plus honnêtement du monde «  Vous êtes Gharyn pas protecteur. Comprenez que votre présence va déstabiliser le groupe, au-delà de ça, imaginez que vous soyez blessé ? Un protecteur est plus facilement remplaçable qu’un dirigeant. »  

Léonie avait changé depuis la dernière mission, elle avait pris en assurance et savait parfaitement ce qu’elle tolérait ou non. Le règlement était une chose qu’elle connaissait sur le bout des doigts, tout comme la manière de se comporter en présence d’une personne importante. À ses yeux, Zaël faisait un caprice, ou se sentait coupable de crime qu’il n’avait aucunement commis. Elle savait d’avance qu’elle ne pourrait lui faire changer d’avis et ses réponses le lui prouvèrent, elle lâcha simplement un soupir avant de rouler des yeux. Ne pas s’avouer vaincu, mais céder.

- « Soit… Mais s’il vous plaît, restez au centre de la formation… » elle réfléchit rapidement puis rajouta très intelligent « Vous n’avez cas rester avec Flavien, le protéger lui, il serait dommage de perdre notre civile. »

En réalité c’était pour la première fois pas très honnête, plutôt très stratégique. Elle savait que Zaël ne pourrait refuser de s’occuper essentiellement d’un homme qu’il avait lui-même emmené dans tout ça. De ce fait, elle partait du principe que laisser les deux hommes ensemble n’était pas une si mauvaise idée. Au contraire. C’était peut-être un peu égoïste, Léonie n’avait jamais vraiment réussi à s’ouvrir à qui que ce soit. Elle l’avait fait un peu avec Flavien, un peu avec Zaël, n’était-elle simplement pas certaine de supporter de ne pas parvenir à les protéger. Prenant une légère inspiration, la jeune femme avait fini par regagner le reste du groupe, montant doucement sur sa monture. Elle était fermée, n’offrait que très rarement un regard à qui que ce soit, ce qui ne manqua pas d’échapper à Willie. Il était toujours l’homme de la situation, il l’avait rapidement rejoint alors que le groupe avançait.

- « Détends-toi, avec le Gharyn on risque rien. En plus on a également un homme qui peut voir à travers les yeux d’un piaf t’imagine. »
- « Mh »

Uniquement réponse qu’elle avait accepté d’offrir, unique réponse qu’il aurait. Willie le savait et ne préféra pas surenchérir. Elle était bien trop têtue à son goût et bien trop fermé aussi. Les montures avaient fini par accélérer le rythme pour arriver plus rapidement. Aucune alerte venant du ciel, pas d’agression, pas de forme animale contaminée, tout semblait trop calme, trop doux, trop trop… Le calme avant la tempête certainement. Quoi qu’il en soit, c’est plutôt naturellement que le groupe avait ralenti en arrivant aux pieds de la chaîne montagneuse, jusqu’à se stopper carrément. L’air de rien pas mal de temps venait de s’écouler et il y a fort à parier que traverser la roche par ses sentiers étroits pour rejoindre la petite étendue d’eau n’allait pas être simple loin de là. Une pause ainsi que la mise en place de la stratégie à aborder semblait plus qu’important. Arti était descendu en premier, l’éclaireuse était restée dans le ciel pour surveiller les environs. Le reste du groupe n’avait pas tardé à faire de même, chacun attendait à présent que le dirigeant des opérations prenne la parole. Sans pour autant perdre du coin de l’œil le Gharyn. Léonie s’était approchée de Flavien afin de s’assurer qu’aucun doute ne c’était immiscé dans son esprit, pas besoin de prendre la parole pour ça, les quelques temps passaient ensemble lui avait permis de cibler un minimum l’individu. Ceci étant fait elle avisa la petite carnivore qui semblait ravie d’avoir été embarqué dans cette histoire, là aussi, Léonie avait un avis plus nuancé. Devrait-elle gérer ses pulsions et ne pas se mettre en difficulté. Ce fut étonnant sa voix qui se fit entendre la première. L’habitude de l’ancienne mission où on l’avait laissé s’exprimer revenant naturellement :

- «  Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais l’idée de faire deux groupes ne me semble pas stupide. Sans s’éloigner évidemment. On risque de devoir gérer plusieurs créatures contaminées. On a vu que rien qu’un serpent pouvait être complexe, donc imaginez des carnivores, des bêtes plus sanguinaires plus agressives naturellement. À mon sens on devrait se séparer entre attaquant et défenseur. Tout en conservant à l’esprit que malheureusement, les animaux contaminés doivent être éliminés, pour moi, il ne faut pas prendre le risque de propager la contamination ou d’avoir d’autres accidents…»

Elle laissa son regard planer sur le groupe, cherchant à obtenir un accord ou un avis. Celui qui lui importait le plus était évidemment celui d’Arti, de Zaël et Flavien. Quoi qu’il en soit, elle imaginait parfaitement les deux derniers êtres dans le groupe des défenseurs, ce qui laissait trois places dans celui-ci et cinq encore dans l’autre. Elle ? Elle irait où on lui dirait d’aller, cela ne lui importait pas.


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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyMer 21 Mar - 14:48
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Tout se passait au mieux, si tant était qu’on puisse dire ça avec le rapport que fit Flavien. Le groupe réagissait bien en tout cas, posait des questions pertinentes et Léonie avait même des mots d’encouragements. Un bon début qui conforta Zaël dans son choix des membres de l’expédition. Quand la protectrice lui demanda à lui parler, il la suivit intrigué, laissant son commandant et les autres à l’écart l’espace de quelques instants.

«  Je ne peux pas accepter votre présence, sous votre respect. C’est complètement inconscient.  Vous êtes Gharyn pas protecteur. Comprenez que votre présence va déstabiliser le groupe, au-delà de ça, imaginez que vous soyez blessé ? Un protecteur est plus facilement remplaçable qu’un dirigeant. »

Son sourire disparu l’espace d’un instant, il ne s’attendait pas à ça. Même s’il ignorait absolument ce qu’avait la jeune femme quand elle lui avait demandé son attention, ça le surpris. Ça ne l’empêcha nullement de répondre sérieusement ou calmement. Cette discussion il l’avait déjà eu, plus ou moins, avec Darim et les autres. Il n’abandonnerait pas au pied du départ.

« N’ayez crainte je ne compte pas vous empêcher de faire votre travail. Et je sais prendre soin de moi, être maître confère quelques avantages en ce domaine. »

Mais pas que, l’événement à la colonie de Butsakh était encore assez présent dans son esprit. Trop même. Ce n’était pas totalement étranger à sa fatigue lors de sa première rencontre avec l’adepte d’Orshin. Enfin, aujourd’hui était un bon jour ! L’exposition avançait à grand pas et ils pourraient mettre un terme à la contamination de la terre. Il s’en assurerait.

« Si un protecteur est remplaçable comme vous dites, sa vie n’en est pas moins inestimable. 

- Soit… Mais s’il vous plaît, restez au centre de la formation… Vous n’avez qu’à rester avec Flavien, le protéger lui, il serait dommage de perdre notre civile. »

Il hocha la tête, c’était plus ou moins prévu. Qu’il ait voulu aller devant ne changeait rien à la donne, on lui avait fait promettre de ne pas le faire sans raison. Un coup du Khorog encore. Au moins pourrait-il parler un peu avec Flavien, c’était une personne très intéressante qui leur rendait en plus un énorme service. N’ayant rien à ajouter, ça ne lui vint même pas à l’esprit de réprimander sa subalterne pour son comportement que d’autre aurait pu qualifier d’insubordonné, il rejoignit le groupe. Pas d’adieu ou d’en-revoir chargé d’émotion, ils partirent tranquillement laissant Éli à ses occupations.

Les sept protecteurs au sol formèrent une gangue autour des deux hommes, Hélène survolant le tout sur son griffon. Finalement le trajet se fit plus silencieux qu’il ne l’aurait cru. Ils ne partaient pas en promenade, il le savait, cependant il s’était attendu à autre chose. Finalement lui non plus ne brisa pas le calme ambiant.

« Éliminé et rassemblé. Je pense que vous êtes d’accord avec nous ? Vous ne pouvez pas maîtriser plusieurs bêtes contaminées ? »

Arti s’était tourné vers Flavien, il prendrait en compte sa réponse. Pour le reste Léonie avait raison. Faire deux groupes étaient la meilleure chose à faire avec l’éclaireuse faisant la liaison entre les deux. En montagne pas besoin d’être éloignés pour perdre le visu après tout. Assigner les mêmes rôles que lors de la première mission serait plus aisée. Dans son esprit, Flavien et le primo-Gharyn étaient des jokers. Leur pouvoir était un plus mais il faudrait mettre des gens réactifs avec eux, hors de question de leur faire courir un risque. Évidemment, il s’incluait dans le groupe avec eux.

« Léonie et Lisa vous serez avec moi, le primo-Gharyn et Flavien. Astel tu t’occupes de l’autre groupe. Si cela vous convient primo-Gharyn ? »

Il en était pas au point de donner des ordres au chef. Bien qu’impatient de pouvoir régler une bonne fois pour toute cette histoire, il n’était pour l’instant pas dans une situation sous pression. Plus tard, ce n’était pas dit qu’il demanda son avis. Il n’y aurait pas le temps.

« Bien sûr. »

Tout était logique, il n’y avait rien à redire. Ils pouvaient se mettre en route, l’une des formations partant sur la gauche l’autre sur la droite. Bien sûr Hélène avait reçu les ordres également. Elle les avait rejoint quand ils s’étaient arrêtés.

« Flavien, on vous laisse nous diriger vers l’endroit que vous avez repéré. Hélène s’assurera qu’Astel et son groupe reste à proximité. »

Leur avancée se fit plus lente à cause du terrain autant que la prudence de mise. Nul nuage cette fois et une terre bien sèche. Les chevaux provoquaient inévitablement beaucoup de poussière. Pour l'instant ils étaient bien trop bas pour avoir de la neige.

HRP:

Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyLun 26 Mar - 23:27
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Chevauchant en gardant le silence, Flavien laissait ses pensées vagabonder. Il ne faisait aucun réel effort pour échanger avec la petite dizaine de personnes qui l'entourait, autant par désir de rester concentré sur son objectif que par réserve naturelle. Malgré les derniers conseils de Léonie qui semblait déterminée à le voir camper au plus loin du danger et à assurer la réussite de leur entreprise, il réfléchissait à la manière la plus sûre pour lui mais aussi pour tant d'autres, de permettre à la faune infectée de trouver le repos.

En temps normal, il n'avait que ses actions et celles de ses familiers à prendre en compte. Réfléchissant d'une même voix par temps de crise, ils ne se gênaient jamais les uns les autres. En compagnie de tant de monde, en revanche, Flavien n'était pas sûr de ce que tout cela pourrait bien donner. Lui qui avait déjà bien du mal à accorder ses violons avec quelques coéquipiers, que pouvait-il espérer de tant de monde ?

Le Protecteur qui les avait accueilli, Léonie et lui, s'installa à sa hauteur après avoir pressé son cheval. Sans préambule, il revenait vers lui pour des faits très concrets. Que pensait-il qu'il était nécessaire de faire par rapport aux créatures infectées ? La réponse était déjà toute trouvée pour le Protecteur qui parlait de les rassembler au même endroit et de les éliminer.

Flavien serra les poings sur les rênes de sa monture. Il savait aussi bien que tout le monde ici présent que la folie gouvernait ces êtres empoisonnés. Si certaines d'entre elles pouvaient encore émettre des pensées de fond cohérentes, leurs discours tenaient plus de l'expression d'une profonde douleur et d'une faim sans nom, plutôt que d'une réflexion quelconque. Aveuglées par le mal qui les rongeait, ces créatures ne pouvaient être sauvées. Du moins pas celles qui avaient croisé sa route jusqu'à présent. Leur permettre de mourir était un acte charitable.

- Nous sommes d'accord. Dit-il d'une voix tranquille, Si vous pensez que les attirer dans un piège est la meilleure option...

Flavien s'en remettrait à la décision des Protecteurs. Il n'interviendrait pas directement dans la mise à mort des créatures contaminées, en revanche il pourrait assister les Protecteurs pour regrouper ces dernières ou, au contraire, les disperser.

- Je peux au maximum prendre le contrôle d'une de ces créatures. Pour ce qui s'agit de les maîtriser ou de les tenir en respect, tout dépendra de leur mental. Si je suis incapable d'établir une connexion, que la douleur les empêche de me comprendre, alors je ne pourrais pas faire grand-chose pour les maîtriser de manière passive.

Il restait bien évidemment l'option plus active et autrement plus dangereuse qu'était l'invocation. Flavien était tout à fait en mesure d'appeler à lui une créature de la région pour qu'elle l'épaule au combat, tant qu'il était sûr d'avoir le temps de réaliser son invocation. Il restait particulièrement vulnérable durant ce processus.

L'homme hocha la tête comme pour prendre note de son commentaire, formant dans la foulée les équipes. Le soigneur se retrouvait dans celle de l'homme en question, de Zaël, d'une dénommée Lisa et, à son grand soulagement, de Léonie. Elle n'était peut-être pas à la tête du commandement aujourd'hui, mais il était au moins à moitié convaincu qu'elle lui faisait désormais légèrement confiance. Oh, il ne désirait la confiance de personne ici en particulier. Il savait bien que la Protectrice avait été plus que réticente à le voir intégrer la mission en début de parcours, il était logique de penser que les autres Protecteurs avaient les mêmes doutes à compter un étranger dans leurs rangs. S'ils devaient travailler ensemble il fallait qu'il soit sûr de pouvoir compter sur l'un d'entre eux.

Arti invita le nomade à ouvrir la marche. Couvert par la vigilante Hélène qui scrutait les environs à la recherche d'éventuelles créatures s'aventurant hors de la zone repérée plus tôt, Flavien retraçait la route qu'il avait revisité hier soir en rêve. Le trot des chevaux se fit plus prudent et bien vite leurs montures passèrent au pas sans qu'ils n’aient à leur en donner l'ordre. Le sentier, pourtant loin d'être impraticable, se faisait pentu et tous avançaient précautionneusement.

- Nous arriverons bientôt.

Bientôt le sentier escarpé s'ouvrit sur un terrain plat qui ne tarda pas à les mener sur territoire boisé, plus difficile à naviguer pour les chevaux. Ceux-ci ne montrèrent pourtant aucun signe de détresse : il s'agissait de bêtes aussi dociles qu'entrainées.

Flavien en tête, le groupe parcouru les bois en silence. Un frisson lui parcouru l'échine lorsqu'il avisa un trou béant qui éventrait la terre. Il reconnut dans l'instant l'endroit et ce qu'il y découvrait aujourd'hui ne promettait rien de bon. La fosse où il avait enterré les trois jeunes créatures qui les avait attaqué, ses familiers et lui, était totalement vide, ce qui ne pouvait dire qu'une chose. La faim avait poussé une créature du coin à déterrer les dépouilles des trois petits Muursülds. La créature devait certainement être contaminée elle aussi. Aucune bête un tant soit peu saine ne se serait approché des dépouilles de ces jeunes félins.

- Quelque-chose les a déterrés. Indiqua Flavien, complétant sa pensée en croisant le regard interrogateur de l'un des Protecteurs, Les Muursülds dont je vous avais parlé. J'aurais dû prendre plus de temps.

En temps normal, il n'en aurait rien fait du tout. Permettre aux charognards de se nourrir faisait partie d'un cycle naturel qu'il admirait et respectait. Pas cette fois. Pas avec un tel poison dans la chaire. Il secoua la tête. Il était trop tard maintenant, le mal était fait.

Ils reprirent la route. Flavien savait qu'ils s'approchaient à grands pas du plan d'eau qui fut le théâtre d'affrontements sanglants il y a quelques jours. Les Protecteurs ne tardèrent pas non plus à le savoir et ce ne fut pas le nomade qui leur mit la puce à l'oreille. Leurs chevaux si dociles étaient plus nerveux en ces lieux. Alternant entre des pas prudents et quelques frappes nerveuses du sabot sur le sol, ils indiquaient clairement à leurs cavaliers qu'ils les suivraient s'ils le leur demandaient, mais qu'ils n'étaient pas sûrs que cette route soit la plus sûre pour eux.

- Le plan d'eau se trouve en amont. Indiqua Flavien en désignant de la main la direction à suivre. A pieds, je compterais entre dix minutes et un quart d'heure pour y parvenir en s'y rendant de front.

Et s'ils avaient la chance de ne pas tomber sur une créature infectée. Cela allait sans dire.

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyDim 1 Avr - 22:24


Léonie écoutait attentivement les directives de chacun, difficile pour elle de réfléchir convenablement. D’un côté elle avait cette envie de réussite, de l’autre cette inquiétude un peu trop présente, due à la présence du Primo-Gharyn et de Flavien. S’il était évident qu’avoir le dirigeant et sa force ne pouvait être qu’un atout, pour la my’tränne il s’agissait aussi d’un risque important. Peu importe la façon de le voir, elle ne parviendrait pas à accepter le fait de le voir blesser ni lui ni Flavien d’ailleurs. Prenant une légère inspiration, la protectrice avait finalement opiné quand l’organisateur du groupe avait annoncé les différents rôles. Ainsi, se retrouvait-elle en compagnie de l’adepte d’orshin et du maître du même architecte qu’elle. Doucement, Léonie semblait enfin parvenir à faire redescendre la pression, s’autorisant une concentration nouvelle, teintée d’un stress moindre comparé au début du voyage. Flavien avait poursuivi dans l’évocation de la stratégie à mettre en place. Le voyageur expliquait avec simplicité ce qu’il était en mesure de faire, mais aussi ses limites. La protectrice s’appliquait à retenir la moindre information donnée, il ne fallait rien oublier.

Par la suite, chacun était remonté sur sa monture, empruntant en sentier qui se voulait de plus en plus étroit. L’avancé se faisait dans un silence plein de concentration, les protecteurs cherchant à se préparer mentalement à l’affrontement, avec en tête, très certainement l’affrontement contre les oiseaux de pierre, mais aussi contre les serpents. Intérieurement, la my’tränne avait cet espoir de rencontrer le moins d’animaux possible. Si affronter un être humain était une chose pleinement acquise dans la formation, affronter une bête d’autant plus contaminée était bien différent. Flavien était en tête de la troupe, derrière lui Arti, le Primo-Gharyn, Léonie, puis les autres. Il semblait se souvenir de la route à emprunter sans la moindre hésitation, ce qui dans le fond ne surprit guère la jeune femme.

Après une vingtaine voir trentaine de minutes d’avance, dont la fin était beaucoup plus complexe à cause du sentier qui se rétrécissait, la troupe arriva naturellement à destination, du moins la première. Là, deux trous étaient présents. Glissant le long de sa monture pour mettre pied à terre, la protectrice s’avança, une main sur les hanches, l’autre avec les doigts flirtant sur son arme. Avisant l’environnement et ne remarquant rien de particulier ou d’hostile, son regard se releva vers celle qui surveillait le ciel. À sa hauteur, elle devait sans aucun doute avoir une vision beaucoup plus lointaine que celle du groupe. Aucun signal d’alarme ne fit cependant son apparition, signe qu’elle ne voyait certainement rien de dangereux en approche, du moins pas encore.

- «  Vous ne pouvez pas tout anticiper, Flavien » fit Léonie d’une voix rassurante «  Au moins, on sait qu’un carnivore affecté est encore dans le coin. Il ne serait d’ailleurs guère surprenant qu’il soit plus infecté que les autres. »

C’était la supposition principale et justifiée. La jeune femme prit une légère inspiration, attendit que les discussions se terminent avant de reprendre sa route, avec les autres. Les chevaux ici étaient beaucoup plus soucieux, plus nerveux, des hennissements se faisaient entendre plusieurs froids, la respiration était forte, intense. Un animal qui panique n’est jamais une bonne chose, pas besoin d’être un adepte d’Orshin pour le savoir. Inévitablement les protecteurs furent plus tendus à leur tour, sur leurs gardes, quelque chose clochait, sans que personne ne puisse mettre le doigt sur la véritable raison.  

- «  Allons-y à pied, conservons les animaux derrière nous, cela évitera une chute à cause de la panique. »

Léonie attendit la confirmation des autres, avant de passer devant. Suivant le chemin que Flavien venait d’indiquer. Il avait raison, la route était beaucoup plus étroite et les traces de pas sur le sol plus inquiétant, plus flou. Des griffes, des pattes impressionnantes, non, rien ne semblait inspirer la confiance. Prudemment, le groupe progressait, néanmoins toujours avec une attention particulièrement avec leur environnement. Cela faisait dix minutes à présent que la troupe progressait dans un silence presque pesant, tout était calme, beaucoup trop calme et les montures continuaient à s’agiter avec toujours plus d’intensité. Après cinq bonnes minutes de marche supplémentaire, un grognement se fit entendre, devant et derrière le groupe. Tout le monde se stoppa naturellement, sans que jamais aucune créature ne fit visible, dans le ciel, la chevaucheuse de griffon n’émit aucun signal d’alarme, pourtant tout le groupe semblait avoir perçu les grognements.

- «  On avance doucement… » murmura Léonie, vérifiant par la même occasion que le Gharyn et Flavien se portaient bien «  Gharyn vous pensez pouvoir immobiliser un animal en cas d’attaque, rapidement ? Si c’est possible, on aura plus cas l’abattre, si il y en a deux, on se divise… »

Il fallait plusieurs protecteurs pour entraver un animal en mouvement, contrairement au Gharyn qui avec une puissance plus importante était en mesure de le faire seul. Aucune attaque n’arriva cependant et c’est naturellement que la troupe de protecteurs arriva à destination. À peine arrivée, ce fut non pas un, mais trois Aimshgiin qui encercla le groupe, dont un déjà particulièrement blessé. Immédiatement la troupe se place en position défensive, s’arrangeant pour placer le gharyn et Flavien à son centre…. Le combat n’allait pas tarder à débuter. Fallait-il encore savoir s’il concernait les créatures entre elle ou les protecteurs. Celui qui était déjà blessé fonça droit sur le groupe, Léonie eut une action purement de réflexe et fit sortir un mur important de terre, assommant l’animal qui se le prit de plein fouet. Cela offrait un petit temps pour que le groupe parvienne à gérer les deux autres bêtes infectés et visiblement en pleine forme.

Spoiler:



Dernière édition par Léonie Morret le Mar 10 Avr - 15:23, édité 1 fois

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyMar 10 Avr - 14:58
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Le jeune homme semblait avoir la tête sur les épaules. Ce n’était pas pour déplaire à Arti. Quelqu’un qui a conscience de ses limites est moins dangereux. Il ne voulait pas que Flavien se mit inutilement en danger, et par la même, tous ceux qui devraient le protéger. Une bonne chose, il espérait que le primo-Gharyn se montrerait aussi raisonnable.

« Nous arriverons bientôt. »

Les derniers mots avant ceux-là avaient été ceux d’Arti. Ils avaient parcouru le chemin à dos de leur monture avançant doucement autant à cause du terrain autant que par prudence. Peu de temps après ils trouvèrent la tombe éventrée des animaux ensevelis par Flavien. Une preuve s’il en était que des animaux affectés étaient encore là, ou au moins un. Arti ne répondit pas à l’auto reproche de l’adepte d’orshin, il n’y avait rien à redire. Il aurait dû, il ne l’avait pas fait. Quant aux autres, s’ils avaient pensé dire une parole réconfortante, Léonie les devança. Une bonne chose qu’il fut ensemble. Zaël ne pouvait qu’approuver le choix du confirmé.

- « Allons-y à pied, conservant les animaux derrière nous, cela évitera une chute à cause de la panique. »

Nulle discussion devant ses propos plein de bon sens. Ne l’aurait-elle pas dit qu’Arti s’en serait chargé. Inutile de prendre des risques inconsidérés. Il hésita même à les laisser derrière mais il y avait le risque qu’elles se fassent attaquer si jamais ils les laisseaient seules. Avancer de la sorte n’était pas spécialement rapide avec des montures qui piaffaient mais il fallait le faire. Dix longues minutes de marche avant qu’une autre parole ne soit de nouveau échangée, tout doucement.

« S’il n’est pas trop vif, oui. »

Et qu’il ne le voyait pas trop tard etc. En théorie c’était facile, en pratique tout dépendrait des circonstances. Il restait néanmoins confiant. Ce n’était clairement pas ça qui l’inquiétait dans cette histoire. L’un des problèmes était le nombre, comme la protectrice en parla brièvement. Lisa et Arti hochèrent la tête, il n’y avait rien de plus à dire. Si chacun s’attendait à se faire attaquer juste après, il n’en fut rien. Ils purent même aller jusqu’au plan d’eau. Les choses ne se gâtèrent qu’une fois sur place. Ils étaient à cinq contre trois. Les protecteurs formèrent rapidement un triangle pour protéger le chef et le civil, les laissant contre le bord de l’eau. De façon efficace puisque Léonie assomma le plus fougueux, et celui qui était blessé, d’entre eux. Les deux autres bêtes passèrent simultanément à l’action : l’un sur le flanc droit là où il y avait Arti, et l’autre à l’opposé, là où il y avait Lisa. Pas besoin de reconnaître la bestiole pour la savoir dangereuse, il n’y avait qu’à voir leur gueule.

Zaël s’occupa de celui attaquant la jeune femme enfermant l’agresseur dans une gangue de pierre, les rebords claquèrent lorsqu’ils se refermèrent à à peine un mètre de la Lisa. Il n’aurait pas fallu plus tarder où la bête aurait attrapé sa proie et ce n’était pas le bébé mur qui aurait aidé la protectrice. Arti, comme Léonie, avait monté une paroi solide, mais la bête plus vivace parvint à l’éviter pour pouvoir revenir à la charge. Abandonner son territoire ne semblait pas dans ses plans. De même que son confrère enfermé ne semblait pas vouloir le rester. Pourtant seul, il ne ferait rien. Il avait beau bondir prestement ce n’était qu’une question de temps qu’il se retrouva enfermé lui aussi ou assommé. Ou mieux encore dompté ? La voix pressante à cause de la situation, et sans détourner les yeux l’Aimshgiin, Arti questionna l’adepte d’Orshin.

« Vous arrivez à quelque chose Flavien ?! »

S’ils pouvaient en apprendre plus, savoir si d’autres risquaient de les attaquer en même temps que le neutraliser, ce ne serait pas un mal. Sinon, ils feraient autrement et il n’y aurait pas la question de que faire d’eux par la suite, en tout cas pas de dilemme morale …

Hélène avait disparu des airs, difficile de savoir à ce moment là si c’était que l’autre groupe avait besoin de soutien ou qu’elle était allée les chercher. Ils ne devaient pas être bien loin, ils avaient pris une route différent mais devait plus ou moins arriver au même endroit après tout.

Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyDim 22 Avr - 21:21
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Le chemin qui les mènerait jusqu'au lieu du massacre, à savoir le plan d'eau repéré plus tôt dans la semaine, était escarpé. Le sol était tout sauf nivelé sous leurs pieds, obligeant les membres du petit groupe engagé dans la région boisée à baisser régulièrement les yeux pour surveiller l'état de la route. La tension était suffisante pour ne pas risquer d'y ajouter en trébuchant malencontreusement sur une pierre un peu trop pointue. La sensation d'être observée était naturelle dans un endroit aussi sauvage que celui-ci. Un craquement de branche ou un bruissement de la flore n'effrayait ni un voyageur aguerri, ni des natifs de la région. En revanche, le piaffement des chevaux qui fermaient la marche était un parfait indicateur de l'état d'alerte dans lequel le groupe était réellement plongé.

Malgré tout, les Hommes avançaient en silence, calmement. Les protecteurs et leur Gharyn en avaient vu de belles, tout comme le nomade les accompagnants. Les bêtes à leurs côtés étaient entrainées à la bataille : de tels destriers n'iraient jamais à l'encontre d'un ordre de leur cavalier attitré, se forçant à suivre le mouvement des Hommes malgré la panique bien réelle qui les affolaient.

Après la découverte de la sépulture de fortune saccagée, ils reprirent la route. La gravité de la situation ne faisait plus aucun doute à présent et tout espoir que le terrain avait été abandonné depuis lors était définitivement écrasé par la réalité qui les attendait au bout du chemin. Flavien jeta un coup d'œil aux montures les accompagnants avant de reporter son attention sur la route devant eux. Le piaffement inquiet des chevaux, bien que tout à fait justifiés, ne leur rendaient pas service. Tout au plus, ils attiraient davantage l'attention des résidents de ces bois sur le petit groupe d'explorateur qui naviguait le secteur avec prudence.

Le soigneur souffla longuement, fermant les yeux tout en posant sa main sur le crâne d'Aquila. En imprimant son pas sur celui de la Nokhoi, il devrait normalement éviter de trébucher le temps de converser rapidement avec les bêtes. Entrainées comme elles l'étaient, la perspective d'un affrontement ne leur faisait pas exactement peur. En réalité, les chevaux étaient plutôt anxieux d'informer leurs compagnons bipèdes du danger qu'ils ressentent. Difficile parfois d'être certain que le message soit saisi par ces personnes entièrement focalisées sur leur mission, aussi les chevaux redoublaient d'effort pour faire passer leur message, que Flavien s'appliqua à réceptionner, une monture après l'autre.

Intelligents et disciplinés, les destriers se calmèrent peu à peu une fois leur message transmis par l'intermédiaire du nomade. Ils devaient se méfier des bruissements provenant des branches maîtresses des arbres alentours. Quelque-chose rôdait dans les hauteurs, sous le couvert du feuillage, et le danger n'allait pas tarder à se révéler une fois le plan d'eau en vue. Le voyage avait été bien paisible jusqu'à présent.

Les chevaux piaffèrent de plus belle lorsque le petit groupe se rapprocha naturellement du plan d'eau et ils se cabrèrent, prêts à se défendre. Leurs avertissements sonnèrent l'alerte et instantanément Flavien se retrouva dos à la source, coincé en compagnie de Zaël derrière un mur de Protecteurs bien décidés à rendre honneur à leur profession. Trois créatures avaient bondit près d'eux et avançaient à présent dans leur direction à une vitesse alarmante. Les carnivores passèrent devant les chevaux sans leur prêter attention, conscients que leur petite stature ne leur assurerait pas une victoire aisée sur ces montures qui fendaient l'air de leurs sabots.

Flavien s'écarta légèrement de Zaël pour observer plus facilement les créatures qui les encerclaient. Penché sur l'épaule de Lisa, il ne mit pas bien longtemps à reconnaitre les créatures qui les attaquaient. La plus agile et la plus jeune d'entre elles était blessée. Cela ne l'empêcha pas d'essayer de se jeter sur Léonie qui l'envoya valser sans le moindre avertissement. La Protectrice avait eu raison de réagir au quart de tour : peu de créatures étaient plus dangereuses qu'un jeune Aimshgiin guidé par la douleur et le désir d'impressionner ses parents.

Les trois créatures sanguinaires formaient une famille, aussi affreuse qu'elle puisse paraitre. De tout le règne animal, les Aimshgiins étaient certainement les êtres les plus sadiques qui soient. Ce traits de caractère qu'on aurait pu croire exclusivement humain se retrouvait pourtant immanquablement chez ces carnivores qui chassaient pour le plaisir et le sport avant de songer à répondre à leur faim. Il n'était pas rare pour ces quadrupèdes de s'attaquer à de petites proies bien trop menues pour les sustenter, simplement pour le plaisir de les voir mourir à petit feu. Aussi violents que tenaces, ils s'amusaient grandement de la souffrance des créatures qui tombaient entre leurs griffes. Tomber sur des voyageurs de chair et d'os, pour certains ne revêtant pas la moindre armure, était une véritable aubaine après les coups que leur petit avait encaissés. Le craquement des vertèbres de ces humains ne manqueraient pas de donner du baume au cœur à cette famille de prédateurs.

L'un des Aimshgiins, un mâle trapu et nerveux, se lança corps et âme à l'attaque de Lisa. Aquila gronda sourdement aux pieds de Flavien, mais le soigneur ne donna pas suite aux jappements de la Nokhoi, concentré sur une toute autre tâche que celle de se tenir éloigné des crocs et des griffes de la créature qui fondait sur la Protectrice la plus fluette de leur petit groupe. S'il y a avait bien une chose qu'il avait appris sur les Aimshgiins après son court séjour en Nislegiin, c'était qu'ils ne s'en sortiraient qu'une fois le dominant du couple soumis à leur volonté, ou abattu. Il lui fallait déterminer qui du mâle ou de la femme, qui tournait autour d'Arti, était l'Alpha de cette paire.

Zaël réagit au quart de tour, emprisonnant la créature furieuse dans un cercueil de pierre que l'Aimshgiin se hâta de gratter furieusement. Le raclement frénétique de ses griffes contre le mur de pierre qui le maintenait prisonnier était un triste exemple de l'entêtement et de la ténacité de cette bête. Le seul membre de la famille encore en état de se battre était la femelle du groupe (à en juger par sa tête plus petite que celle de ses comparses) qui, après avoir lancé un regard à son petit étendu au sol, blessé, feula de rage et posa un regard haineux sur Arti et Léonie. Elle ne savait pas exactement lequel des deux avait assommé son petit, mais elle allait faire regretter cette action à ces mages. Nullement effrayée par la paroi de pierre qui se dressa devant elle, elle la chargea de toute sa puissance, ne cherchant pas tant à passer par-dessus la barrière qu'à la faire s'écrouler.

" Incapable ! Une honte ! Mon enfant. Blessé. "

Les pensées de l'Aimshgiin fusaient dans l'esprit de Flavien qui essayait de cerner la créature. Difficiles à saisir comme toujours en début de connexion, ses paroles étaient pourtant cohérentes. Elles n'avaient rien à voir avec l'horreur qu'avait été les pensées du Chuluun infecté. L'Aimshgiin n'avait pas été rendue folle par l'influence de la magilith, elle était simplement d'une nature sanguine tout à fait normale pour son espèce. D'ailleurs, la créature n'arrêta son assaut qu'un court instant, juste le temps de gronder sourdement en direction du cercueil de pierre d'où provenaient des cris plaintifs. Le mâle réalisait avec effroi qu'il ne parviendrait pas à se tirer de cette situation précaire malgré ses griffes acérées.

" Partenaire inutile. Qu'il meurt ! Je devrais lui tordre le cou moi-même. D'abord, les proies. "

L'Aimshgiin grogna derechef, toute son attention fixée sur les deux Protecteurs qui l'empêchait de passer.

Malgré le chaos environnant, l'interrogation pressante d'Arti quant à la marche à suivre ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Furieuse comme elle l'était, l'Aimshgiin allait réussir à passer et finirait soit par être blessée, soit par blesser quelqu'un. Aucune de ces options n’était particulièrement attractive et Flavien se doutait bien que les Protecteurs n'attendraient pas d'être au pied du mur pour abattre la seule créature encore en course.

- Elle n'est pas infectée, ses pensées sont trop claires. Gardez-la à distance quelques minutes, je vais lui parler.
 
Il leur en demandait beaucoup pour une situation où chaque seconde comptait, mais il ne pouvait pas être le seul à réaliser que dompter la créature plutôt que de s'en débarrasser était à leur avantage. Tant que son compagnon était emprisonné et que son rejeton était hors combat, il devrait réussir à gérer la dominante. Sans transition, le soigneur ferma les yeux pour éviter d'être distrait par la possibilité bien réelle que le jeune Aimshgiin se remette du coup encaissé et décide de s'en prendre aux Protecteurs. En prévision d'une quelconque attaque, Aquila se positionna près de Lisa, la plus proche du jeune Aimshgiin à cet instant.

Flavien parlait rarement à voix haute en même temps qu'il communiquait avec la faune et aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Fermé au monde qui l'entourait, la seule indication qu'il n'avait pas simplement décidé d'ignorer ses compagnons et d'accepter de se laisser dévorer par cette créature résidait dans le changement brutal de comportement de l'Aimshgiin. La prédatrice sursauta violement lorsque les pensées du soigneur se mêlèrent aux siennes et elle tourna sur elle-même, intimant à l'intrus de se montrer. La créature montrait les crocs, feulant avec rage tout en cherchant l'être à l'origine des intimidations qui résonnaient dans son esprit. Elle se figea finalement en croisant le regard du soigneur qui venait d'ouvrir les yeux pour soutenir autant que faire se peut le regard noir de la carnivore. L'animal s'immobilisa, les oreilles couchées en arrière et la queue battant furieusement l'air. Elle n'était clairement pas calmée, mais elle avait l'air moins pressée de détruire le mur de pierre qui la tenait à distance d'Arti et de Léonie.

Maintenant que l'Aimshgiin savait qui lui parlait, elle ne quittait plus le soigneur des yeux. Flavien ne baissa pas le regard, sachant pertinemment que ces créatures comprenaient la force de caractère au-delà du respect. S'il détournait le regard maintenant, il prouverait sa faiblesse à la prédatrice, ce qui ne lui apporterait rien de bon. Ainsi, il soutenait le regard de la dominante, engagé dans une conversation que lui seul pouvait entendre. Il allait devoir la convaincre d'arrêter l'assaut, avant même d'espérer qu'elle leur prête sa force. Malgré leur penchant pour les bains de sang, ces carnivores étaient loin d'être stupides.

L'Aimshgiin, qui se nommait Tananga, s'était assise en face du groupe d'humains, suffisamment proche pour rester un danger, mais assez loin pour montrer qu'elle n'avait pas dans l'idée de les déchiqueter dans la minute. Elle avait éclairé la lanterne du soigneur sur la situation de son petit, blessé et dévoré par la douleur. Les deux parents avaient échoués à protéger leur rejeton de l'attaque d'un prédateur pourtant plus petit et moins fougueux qu'eux. Un simple Muursüld s'était jeté sur leur petit sans crier garde et l'avait blessé jusqu'au sang avant de s'enfuir à toute vitesse avant que Tananga ait pu lui faire payer cet affront. L'animal était possédé par une rage qui avait fait frémir le cœur de l'Aimshgiin d'anticipation, et tout trois s'étaient lancés à la poursuite de cet agresseur avant de rencontrer leur petit groupe d'Humains en chemin. Surement qu'écraser une ou deux de leurs boîtes crânienne redonnerait un peu d'entrain à leur petit qui se vidait de son sang. Ils devaient s'attaquer à quelque-chose, et les mages s'étaient retrouvés en travers de leur chemin alors qu'ils pistaient le Muursüld enragé. Le reste était de l'histoire ancienne.

Bien que perfides de nature, les Aimshgiins tenaient à leurs petits. Cette dominante ne faisait pas exception à la règle. Les blessures du jeune Aimshgiin jouaient en leur faveur et il ne tenait qu'au soigneur d'exploiter cette faiblesse. Le soin de son petit contre leur tranquillité. Un marché remarquablement équitable toutes choses considérées.

- Je dois passer, Informa-t-il Artie et Léonie qui bloquaient l'accès, Son petit est blessé. C'est ce qui l'a motivé à nous prendre en chasse. Elle ne m'attaquera pas. La vue du sang la rend nerveuse, je dois arrêter le saignement.

Personne n'avait l'air convaincu par son discours.

- Je sais ce que je fais ! Appuya-t-il, prêt à passer de force.

Il serait plus rapide d'emprisonner cette créature tout comme son compagnon, et de passer leur route en laissant derrière eux deux Aimshgiins suffoquant et un jeune blessé, mais si Flavien pouvait éviter la mort de ces créatures, aussi terrifiantes qu'elles soient, il ferait en sorte qu'elles soient épargnées. Après une courte discussion au sein du groupe, on finit par le laisser passer. Sans encombre, il rejoignit le corps étendu du jeune Aimshgiin assommé. Ses blessures n'étaient pas si terribles, vues de près. Le jeune carnivore les avait aggravées en forçant dessus, entrainant un écoulement de sang plus intense que nécessaire. Bien que ses blessures soient superficielles, elles étaient impressionnantes à voir. Pour que la peau d'un Aimshgiin soit ainsi déchirée, le coup devait être puissant, bien plus puissant qu'une attaque classique.

Tananga s'assit à côté de lui pour inspecter son travail. Flavien lutta pour ne pas croiser le regard de l'animal qui le surveillait. S'il se détournait de sa tâche, il montrerait à l'Aimshgiin qu'il n'avait pas confiance en elle, et c'était bien la dernière des choses qu'il souhaitait. S'il voulait lui prouver sa force d'esprit, il avait tout intérêt à rester le plus impassible possible. Soufflant longuement, il se focalisa sur sa tâche et soigna les blessures du jeune prédateur qui se remettait peu à peu de ses émotions à mesure que ses plaies se refermaient. Clignant péniblement des yeux, le rejeton se redressa, tituba légèrement, puis frappa sa tête contre celle de sa mère. Le tableau aurait pu être attendrissant si les sujets de la scène n'étaient pas tous deux couverts de sang.

" Tout va bien. Il va s'en remettre. "
" Il est faible ", Contra Tananga en retroussant les babines, " Il doit manger. "

Flavien serra la mâchoire. Avec toute autre créature, il aurait pu s'attendre à de la gratitude. Les Aimshgiins, eux, ne connaissaient pas ce mot. Aussi féroces que les Dragons, les Aimshgiins ne connaissaient pourtant rien de la loyauté, les rendant bien plus terribles que les merveilleux reptiles ailés qui dansaient dans le ciel de Nislegiin. Malsains, seule la force comptait pour eux. La gentillesse n'avait pas de place dans leur monde. Flavien le savait, mais il s'était bien gardé de le dire aux Protecteurs. Ils ne l’auraient jamais laissé approcher s'il leur avait glissé à quel point ces créatures étaient dangereuses.

" Il pourrait te manger toi ", Gloussa Tananga, " Tu finirais de le guérir. "

Perdue dans son jeu pervers, l'Aimshgiin ne se souciait plus des autres mages présents, et encore moins de son compagnon toujours emprisonné. Son petit était sur pieds et pour la première fois une proie avait du répondant. Il était clair qu'à toujours sectionner les cordes vocales de ses victimes, elle avait rarement l'occasion de les entendre la supplier. C'était distrayant, d'autant qu'elle ignorait si le tremblement qui secouait les épaules du soigneur était un indicateur de la peur qu'il éprouve, ou toute autre chose.

Tananga se tapis sur le sol, prête à bondir. Elle n'en eut pas l'occasion. Aquila, appelée en renfort par Flavien, se détacha du groupe pour bondir sur le dos de l'Aimshgiin, attrapant la nuque de cette dernière dans sa mâchoire. La Nokhoi était plus légère que Tananga, mais l'effet de surprise fut suffisant pour soumettre la créature qui ne disposait pas d'assez de force pour se redresser. Elle feula de rage et Aquila raffermi sa prise sur le cou du félin, un avertissement de ne pas bouger. Sans hésiter, Flavien attrapa Tananga par la peau du cou et croisa son regard alors qu'il serrait la fourrure de la prédatrice entre ses doigts. Ne jurant que par la hiérarchie et répondant exclusivement à la dynamique dominant, dominé, l'admirateur d'Orshin n'avait d'autre choix que de montrer à Tananga qu'il avait le contrôle sur la situation.

Il ne relâcha sa prise que lorsque la prédatrice courba l'échine, acceptant sa défaite lorsque la morsure d'Aquila perça légèrement sa peau. Son petit figé à côté d'elle ne fit même pas mine de s'en prendre au soigneur ou à la Nokhoi. La notion de hiérarchie était bien trop importante aux yeux de ces créatures. S'ébrouant et jetant un regard noir à Aquila qui sauta aux côtés de son maître, elle frappa le sol de sa patte et courba l'échine, s'avouant finalement vaincue.

" Que veux-tu ? " Cracha l'animal
" Laisse-nous passer. Nous avons une chasse à mener. "
" Celui qui a blessé mon petit. Tu le cherches. "
" Nous devons l'arrêter. " Confirma Flavien. Inutile de se mentir, ils ne pourraient pas sauver un infecté enragé.
" Vraiment ? " Gronda l'Aimshgiin " Laisse-moi venir avec toi. Je le tuerais moi-même. "

Tananga ne se retournerait pas contre eux, de ça Flavien en était convaincu. Il se redressa lentement, l'Aimshgiin s'asseyant près de lui, son petit collé à elle.

- Elle ne s'en prendra plus à nous. Assura le soigneur après un flottement. Il avait presque oublié la présence des Protecteurs et du Gharyn. Les Aimshgiins respectent la hiérarchie par-dessus tout.

La prédatrice avait accepté sa place aux pieds du soigneur et tant qu'il lui laissait prendre sa revanche sur la créature qui avait mis en danger son petit, elle ne présenterait aucun danger pour eux. L'essentiel à ses yeux était de pouvoir prendre part à une chasse intrigante, ce que ces humains comptaient visiblement faire. Flavien passa une main sur son visage, avisant le cercueil de pierre.

- Zaël ?, Questionna-t-il, Vous pouvez relâcher son compagnon ? Il lui obéira.

Effectivement, à peine libéré de sa prison, l'Aimshgiin s'approcha de sa dominante la mine basse. Tananga fit claquer ses dents. Elle était furieuse qu'il ne réussisse pas à protéger son petit et lui ordonna de retourner dans leur nid en compagnie de leur rejeton. Elle ne s'embarrasserait pas d'un incompétent pendant une telle chasse. Il allait devoir trouver de quoi manger à leur petit et s'assurer qu'il soit en pleine forme à son retour. Dans le cas contraire, elle s'occuperait elle-même de lui trouver de quoi se nourrir, à savoir son propre compagnon s'il venait à la décevoir une fois encore. Flavien grimaça devant l'échange et observa les deux mâles s'enfoncer dans les bois.

Enfin seuls en compagnie de l'imposante prédatrice qui faisait de l'ombre à Aquila, le nomade fit un rapide topo à ceux qui n'avaient pas eu l'occasion de suivre sa conversation avec Tananga. En gage de conclusion, il finit par une simple affirmation.

- Un Muursüld enragé s'en est pris à sa famille. Elle peut nous conduire à lui.

Le sang qui tachait les babines de la prédatrice était celui de l'animal infecté, le retrouver serait un jeu d'enfant pour la carnivore qui était sur ses traces avant d'être dévié de son objectif par cet étrange groupe d'humains. Qui sait, l'animal infecté avait peut-être lui aussi une petite famille en sa compagnie.

HRP:

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyMar 1 Mai - 14:35


Deux points pour les protecteurs, zéro pour les carnivores inconnus qui semblaient bien déterminés à manger de l’humain frais pour le repas. Bien que concentrée, Léonie tentait de se détendre mentalement, jouant un peu d’humour en comptant les points. Il fallait bien l’admettre, le groupe actuel fonctionnait plutôt bien en mission, les uns connaissant les forces et les travers des autres. Pour autant et malgré cette petite prise de confiance légère vis-à-vis des compétences de l’ensemble des individus réunis, la protectrice n’en restait pas moins particulièrement vigilante vis-à-vis des autres créatures. Zaël avait dû sauver Lisa de justesse, lui évitant une morsure en enfermant l’animal dans une cage de Pierre. Satisfaite, Léonie ne put s’empêcher de couler un regard vers le responsable de cette action, avoir un Gharyn à ses côtés n’était peut-être pas une si mauvaise chose. L’affaire n’était cependant pas terminée, restait-il encore une jolie dent tranchante, particulièrement agacée ou redoutablement déterminée à réduire en petit morceau de chair le groupe de bipède qui était sur son territoire.

Ce fut Flavien qui décida de s’occuper de la dernière adversaire, non pas sans demander aux protecteurs de conserver l’anima à distance. Plus facile à dire qu’à faire, grommela intérieurement la jeune femme. Chaque personne semblait essoufflée, peut-être un peu stressée aussi. Difficile de lutter contre un adversaire qu’on ne connaît pas complètement, même pas du tout. Un carnivore reste un carnivore avait soufflé la conscience de la my’tränne, sans pour autant souligner les différences visibles des autres bestioles de ce type qu’elle connaissait. Plus rapide, plus agile, à première vue plus agressive aussi, celle-ci était loin, très loin d’être un animal tuant uniquement pour manger. Quoi qu’il en soit après un soupir et un regard faisant office d’un commun accord avec ceux qui formaient la troupe, chacun c’était mis à tenter de ralentir la bête. Des murs s’élevaient du sol, l’obligeant à slalomer –sans trop de difficulté cependant-, des projectiles de pierres s’abattaient à sa proximité, sans pour autant la toucher –n’était-ce d’ailleurs, aucunement l’objectif-.


- « Flavien » souffla Léonie avec une perle de sueur dévalant de son front

Si en soit, ce n’était pas complexe d’utiliser la magie, cela l’était un peu plus pour la my’tränne de la maîtriser à ce rythme et dans cette condition. La dent tranchante ne semblait pas s’épuiser, semblait au contraire redoubler d’intensité à chaque fois qu’un nouvel obstacle s’érigeait pour lui bloquer le passage. Les protecteurs alternaient dans une homogénéité impressionnante, prenant le relais en fonction des capacités de chacun. Léonie n’était pas en reste, progressant rapidement dans sa maîtrise de la terre, certainement trop vite à son goût, ce qui ne lui permettait pas de gérer de façon optimale ses pouvoirs. Devrait-elle prendre le temps de demander à Zaël de lui enseigner quelques compétences ou astuces, était-il à ses yeux, celui qui avait le niveau le plus important de Busad. –N’était-ce cependant peut-être pas la vérité absolue-. Alors que chacun faisait de son mieux pour conserver la cadence, sans perdre de vue le plus petit blessé et l’autre adulte enfermé entre les griffes de pierre crée pour l’occasion par le Gharyn, Flavien fit une demande déroutante, ou plutôt imposa une façon de faire déstabilisante.

- « C’est une plaisanterie ? » s’offusqua presque la jeune femme en écarquillant les yeux
- « Laisse le faire » tenta de formuler Arti de manière rassurante

C’est avec plus ou moins de difficulté que la protectrice avait fini par se décaler tout en libérant l’accès de ses créations de pierre. Elle était inquiète et le léger pétillement à l’intérieur de ses yeux le démontrait parfaitement. S’il était simple de protéger un individu se trouvant au centre d’un cercle de protecteur, il était beaucoup plus complexe de le faire lorsqu’un mouton s’éloignait du troupeau pour aller tout droit dans le domaine des loups. Si Léonie avait levé une main, prête à faire monter tout autour de Flavien et de l’animal blessé un mur de pierre protecteur, Arti l’en avait empêché, déposant une main sur l’épaule de la protectrice.

- « Fais-lui confiance, il ne doit pas être suicidaire. »
- « Tu as déjà vu un adepte de Möchlog craindre la mort, toi ? » ronchonna presque aussitôt Léonie.

Arti n’avait pas répondu, trouvant certainement cette scène amusante. N’était-elle pas un peu trop mère poule vis-à-vis de certains ? Coulant un regard vers la Gharyn, dont la présence recommença à l’inquiéter presque aussitôt, la jeune femme ne put s’empêcher de gonfler les joues, se renfermant dans cette espèce de bougonnerie de contrariété passagère. Difficile d’accepter de mettre sciemment en danger deux personnes qui semblaient avoir un peu de valeur dans l’esprit de la my’tränne. Laissant un soupir fuir ses lèvres, elle avisait d’une manière un peu désabusée, la scène qui se jouait à quelques pas d’elle et du reste du groupe. Flavien semblait avoir soigné celui qui était assommé –ce qui ne manqua pas d’augmenter l’inquiétude de Léonie-.

Les choses ne se passèrent cependant pas de manière si dramatique, du moins pas dans la seconde ou la mère –le supposait-elle, n’en avait-elle pas la certitude- s’approcha de son petit qui venait de se relever pour déposer sa tête sur la sienne… La suite fut plus dérangeante –encore-, puisque la prédatrice démontra son envie d’attaquer celui qui lui avait pourtant permis de sauver la vie de son petit. Aquila n’avait guère perdu de temps en contemplation, puisqu’elle avait déjà sauté tout croc dehors sur la carnivore, canine bien accrochée dans la nuque de la dominante. Un hoquet de surprise avait trahi la découverte et l’envie de réagir de la protectrice qui fut une nouvelle fois stoppée par l’un des protecteurs. La confiance commençait être un mot douloureux à ses oreilles. La confiance ne justifiait pas de laisser un humain se faire potentiellement bouffer les fesses, pestait-elle mentalement, mâchoire contractée.

Ni Flavien ni Aquila ni les dents tranchants ne semblaient prendre en considération la présence des protecteurs de la ville, ou de son dirigeant, rendant d’autant plus l’ambiance déroutante et dérangeante, c’est finalement après un jeu malsain de dominant/dominé dont tous les tenants et aboutissements n’étaient pas perçus par la troupe, que l’animal s’installa à côté du croyant en deux architectes.


- « Vous voulez faire confiance à une bête qui a voulu vous dévorer ? » c’était la voix de Lisa qui venait de se faire entendre au loin, une main sur la hanche « Si vous êtes suffisamment inconscient pour risquer de goûter à la mort dans vos agissements, ce n’est pas forcement notre cas. »
- « N’avons-nous pas une relation déjà particulièrement avec celle-ci ? » questionna Arti sous le regard incrédule de la blonde
- « Je ne peux pas agir convenablement s’il y a le moindre risque qu’on se fasse attaquer par une créature qui est censée être de notre côté, censée seulement, personne ne peut savoir à l’avance le comportement d’un animal. Sans vous offusquer, Flavien. » Termina-t-elle d’argumenter en lançant des regards à Arti, cherchant son approbation.

Les uns et les autres continuèrent à débattre ainsi plusieurs minutes, sous le regard de Léonie qui était plutôt perplexe, Arti qui semblait déjà peser le pour et le contre avisant le Gharyn pour avoir son avis sur la question. La troupe finit par dévisager ceux qui ne s’étaient pas encore exprimé sur la question, les uns cherchant à obtenir gain de cause, les autres à éviter ce qui leur semblait être la pire idée de l’année. Comme pour se dédouaner de cette situation, la protectrice ne sembla guère décider à prendre position, les arguments de Lisa tenaient parfaitement la route, pour autant, elle ressentait ce mot qu’on n’avait eu de cesse de lui cracher au visage vis-à-vis de Flavien, la confiance.

- « Vous n’avez eu de cesse de me dire de ne pas réagir, de lui faire confiance » fit-elle en avisant la troupe « Vous étiez prêt à le sacrifier pour qu’il prouve qu’il était utile en vous camouflant sagement derrière ce pseudo sentiment de travail d’équipe… Et maintenant qu’il pourrait réellement apporter un avantage au groupe, vous crachez sur l’idée sans même essayer ? »

Ses deux yeux clairs se perdirent un instant sur la silhouette de Flavien, cherchant à trouver des réponses à des questions qu’elle ne formulait pas oralement. Même si son avis s’était voulu de base neutre, il tirait plutôt vers l’envie d’essayer. Estimait-elle qu’au vu du nombre, dans le pire des cas il suffirait de l’éliminer définitivement, dans le meilleur, elle serait une diversion très efficace pour les oiseaux de pierre. Elle réajusta néanmoins :

- « Notre objectif n’est cependant pas celui de trouver et d’éliminer toute trace d’animaux contaminés, mais bien d’éliminer ce qui provoque cette contamination… De plus, si, elle s’est déjà battue avec un animal infecté, qu’est-ce qui nous dit qu’elle ne va pas elle-même devenir anomalie ? »

La question était sincère, honnête, Flavien prétendait qu’elle n’était pas infectée pour l’instant, que ses pensées étaient cohérentes pour l’instant, mais après. Nul ne pouvait savoir combien de temps l’état d’anomalie mettait à se déclarer, ni même comment elle se déclarait. C’était une possibilité qui ne fallait pas oublier, pas négliger non plus, pour le reste Léonie préférait largement laisser décider le meneur et le Gharyn. Ce n’était pas son rôle et même si parfois, elle flirtait avec celui-ci vis-à-vis de son comportement, elle tentait tout de même de rester à sa place. Laissant donc Zaël et Arti décider des événements, elle s’éloigna sagement, avisant le chemin montant. Si l’animal contaminé était blessé, il devait forcément avoir des traces. De même, il fallait absolument trouver une méthode de progression rapide et efficace, sans mettre qui que ce soit en danger. Une bête infectée ce n’était pas du tout la même histoire qu’un animal parfaitement sain.


Zaël
Zaël
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptySam 5 Mai - 14:24
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Les choses se déroulaient de façon… inattendue. Zaël eut l’impression de voir une scène dont il n’avait pas les paroles jouée devant lui. C’était dur de laisser faire Flavien sans bouger, sans réagir, mais comme l’avait dit si justement Arti, il devait savoir ce qu’il faisait. Ça paraissait insensé et dangereux parce qu’il ne voyait pas la moitié de ce qui se passait. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter ou encore de ressentir de la curiosité vis-à-vis de l’échange. Mais en aucun cas il ne voulait briser la concentration de l’adepte. Comme tous les autres témoins, il se tendit lorsque la prédatrice eut un comportement agressif, tout s’enchaîna très vite et sûrement pour le mieux puisque le spécialiste déclara qu’il pouvait libérer le mâle. Ce devait être fini ? C’était étrange, sans rien pour le marquer si ce n’est l’apaisement du félin et ses mots comme provenant de nul part. Le fait de sortir de l’inaction ainsi, d’en sortir tout court, était aussi non naturel.

« Bien sûr, je vous fais confiance. »

Avec douceur il défit son œuvre, rendant la roche au sol. Nul besoin de précipitation ou de geste brusque. La cage semblait se délier naturellement pour laisser l’aimshgiin  libre de ses mouvements. Sous surveillance des protecteurs évidemment jusqu'à ce que deux des trois les quittèrent. Lisa qui avait vu l’animal de bien trop près et qui était toujours a proximité à ce moment là observa attentivement ses mouvements. Elle ne se priva pas ensuite de faire part de ses doutes quant au fait de se faire accompagner par un de leur semblable ou d’étendre le débat aux nouveaux arrivants. Eux étaient peut-être plus impartiales n’ayant pas assisté à l’attaque et n’ayant d’ailleurs rencontré que des cailloux sur leur chemin. Comme tout débat qui se respecte, il arriva à un point où il tournait en rond. La seule intervention de Zaël avait été non astreignante, il préférait que chacun exprime ses doutes maintenant plutôt qu’il y ait des émotions renfermées qui se retourneraient contre le groupe. Ainsi lorsqu’Arti s’était tourné vers lui, il avait simplement dit :

« Je fais confiance en votre jugement Arti tout comme en celui de Flavien. »

Surprenamment, ou pas tant que ça, Léonie sut trouver les mots juste avant le chef de l’expédition. N’allons pas jusqu’à dire que ça supprima le scepticisme chez tout le monde, mais ça instilla un petit sentiment de honte quant à leur comportement. Notamment l’instigatrice du débat, d’habitude en retrait, avait le rouge aux joues. Comme la question n’appelait pas de réponse et que la plupart éviter le regard de son voisin, il y eut un moment de blanc. Seul Zaël souriait, et peut-être Astel. Arti était légèrement honteux de n’avoir lui-même résolue l’histoire tout en étant pas mécontent de l’initiative de sa cadette.

« Je vous laisserais répondre à cette question. Mais je ne pense pas que ça change le fait qu’elle nous serve de guide, ou alors ça renforce le fait qu’on la garde avec nous. »

Il se tourna et regarda chacun des présents. C’était bien à tout le monde qu’il s’adressait, Flavien y compris. C’était un membre du groupe au même titre que les autres, il s’attarda même sur Aquila. Il n’avait pas pour volonté d’être solennelle ou d’empiéter sur les prérogatives d’Arti, pourtant il faisait bien les deux sans s’en rendre compte. Il voulait simplement leur redonner de l’énergie, et du mouvement. L’immobilité n’était pas bonne à tout instant.

« Je pense que chacun ici est assez compétent pour que ça ne pose pas de problème de garder cette aimshgiin devant nous. Et maintenant, je pense que nous devrions nous remettre en route. Hélène si vous voulez bien reprendre la reconnaissance. »

Ils n’avaient toujours pas atteint leur but comme l’avait si bien rappelé Léonie plus tôt. Certes le soleil était loin d’avoir entamé sa course inverse mais ils étaient aussi assez loin d’avoir accompli quoi que ce soit de concluant. Rien de bien étonnant puisqu’ils venaient « juste » d’arriver. Bon, ils avaient quand même trouvé un bon moyen de trouver la source ou au moins, d’aller jusqu’à une créature contaminée par cette source. Ce n’était pas si mal. Le silence relatif de la troupe n’était pas causé par ça. Chacun faisait attention à l’environnement : où ils mettaient les pieds aussi bien que les potentiels dangers. Dont le numéro un visible pour l’instant : leur guide.

« Lourds, encombrants, bruyants. Nous irions plus vite tous les deux. »

Personne d’autre n’entendait les « mots » au ton sarcastique, si on pouvait dire ça d’une pensée échangée, adressé à Flavien. Clairement, elle se moquait du groupe en son ensemble qui se traînait des montures et ralentissait le trajet. Elle les trouvait fort vulnérable ainsi aussi. Pensée assez forte pour ne pas échapper au seul adepte d’Orshin.  Non pas qu’elle se souciait de leur sécurité, ou qu’ils vivent. Seul lui importait la mort de se muursüld et la revanche à venir.

« Et maintenant ? »

Un humain aurait sûrement ricané pour se moquer. Elle pouvait sauter aisément, et passer par le chemin escarper qui se profilait devant eux. Un homme, ou une femme, aussi mais pas avec ces montures. Ils allaient devoir faire un choix : essayer de trouver un autre chemin ou abandonner derrière une partie du groupe. Ou faire un chemin, mais la discrétion ne serait alors plus qu'un souvenir. Hors de question de juste laisser les chevaux sans défense. L’impatience filtrer par tous ses pores. Clairement, la bête n’appréciait pas leur conciliabule. À ses yeux le groupe était faible, il manquait d’un leader. Et c’était encore une autre occasion de se moquer, de tester celui qui lui parlait, de l’accaparer hors du groupe d’incapables.

« Il y a un soucis Flavien ? »

Zaël, comme les autres, était dans l’ignorance. Bien sûr, il pouvait voir la créature les surplomber sur la pente escarpée qui ne menait selon toute apparence nul part mais de là à savoir pourquoi sans tirer des conclusions hâtives. Ça piétinait derrière lui, tous n’avaient pas sa bienveillance ou n’étaient pas aussi favorable à cette situation.

Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyMar 8 Mai - 16:54
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La voix de Lisa, la jeune Protectrice sauvée de justesse par l'intervention de Zaël, fusa avant même que le Gharyn ne puisse répondre à sa question. La jeune femme serrait les poings, les sourcils froncés et l'air grave. D'une voix sèche, elle rappela à son commandant que même si l'animal assis aux pieds du nomade adoptait la posture d'un obéissant chien de garde pour le moment, rien ne lui garantissait qu'elle garde cette attitude une fois lancée dans le combat.

Lisa avait raison de se questionner sur la dangerosité de la situation, bien que ses doutes résident plus dans la méfiance envers l'instinct de prédateur de l'Aimshgiin qu'envers le contrôle de Flavien sur la créature sauvage. Tout admirateur d'Orshin expérimenté qu'il était, soumettre un Aimshgiin n'était pas exactement la même chose que de convaincre un oiseau de proie de vous prêter main forte. Les Aimshgiins étaient des créatures de peu de morale, fougueuses et prônes aux excès de violences : le fait qu'elle se tienne tranquille à présent ne l'empêcherait pas de tester le contrôle de son dompteur au moindre signe de faiblesse.

Pourtant à l'heure actuelle il ne semblait pas à Flavien qu'il y ait un choix à faire, d'autant plus s'ils craignaient l'infection de l'Aimshgiin. S'ils la pensaient vraiment porteuse de la maladie, l'envoyer au loin était une promesse de nombreuses victimes innocentes supplémentaires. Si la créature infectée n'avait pas touché Tananga, elle était un atout indéniable malgré sa dangerosité.

L'opposition de Lise déclencha un véritable débat auquel Flavien assista de loin, sans un mot. Silencieux, il regardait les Protecteurs débattre les uns et les autres sur le fait d'accepter ou non qu'un tel animal les accompagnent dans leur mission. Tananga, elle, retroussa les babines en les observa murmurer et s'agiter devant elle. Ils perdaient un temps précieux à débattre sur des questions bien inutiles : elle irait dans la même direction qu'eux, après tout... Voulaient-ils l'accompagner, ou la rattraper bien plus tard ?

Un ricanement mauvais mais amusé résonna dans l'esprit de Flavien alors que chacun avait son mot à dire sur la créature, mais personne ne souhaitait exprimer clairement son avis.

" A ton avis, ils parlent de moi ? Ou de toi ? "
" De nous deux. "

Inutile de se bercer d'illusions. Les méthodes d'un dompteur nomade n'étaient pas celles de Protecteurs entrainés.

" Elle ne m'a pas touchée tu sais. Cette bête. Celle qui a attaqué mon petit. Elle n'a touché que lui. " Gronda l'Aimshgiin " Je veux voir la vie quitter ses yeux. Son sang réchauffer mes coussinets gelés. "

Un frisson remonta le long de la colonne vertébrale du soigneur. La sauvagerie et le plaisir malin qui coloraient les paroles de Tananga étaient beaucoup réelles pour n'être d'une façade. Elle réduirait en charpie le coupable de la souffrance de son petit. A sa droite, Aquila s'appuya contre sa jambe. Elle n'appréciait pas du tout cette nouvelle adhésion à leur groupe de chasse, mais elle restait étroitement à l'écoute de son maître. La malice de Tananga ne lui disait rien qui vaille.

La voix de Léonie s'éleva enfin au-dessus du murmure général, détournant Flavien des pensées morbides de la prédatrice. La jeune femme coupa court aux discussions vides de sens, pour remettre les choses en perspective. Elle ne fit pas pencher la balance de son côté, soulevant elle aussi les risques d'être accompagnés par une créature potentiellement infectée, mais son intervention eut le mérite de remettre les choses à plat. Il n'était pas question de savoir si oui ou non Flavien avait sa place dans cette expédition, mais bien s'il était fallait libérer l'Aimshgiin emprisonné et suivre aveuglément la compagne de ce dernier.

Etonnamment, ce fut Zaël qui lui donna raison... A sa manière. Le souverain prenait les évènements comme ils se présentaient, faisant confiance à ses Protecteurs et au nomade pour tomber d'accord sans forcément imposer sa décision. Il n'était pas venu ici pour commander la mission, et bien que son statut lui permette essentiellement d'imposer ses décisions malgré ce petit détail, il ne s'y autorisait pas. Flavien ne savait toujours pas si cette attitude faisait de lui un excellent guide pour son peuple, ou un fort mauvais roi.

Libérant le père du petit Aimshgiin blessé, le Gharyn laissa les deux créatures filler sans demander leur reste. Ne restait plus que Tananga, qui fut acceptée dans le groupe avec plus de crainte que d'enthousiasme. L'Aimshgiin prit donc la tête du groupe, se déplaçant avec aise, guidée uniquement par l'odeur du sang frai de sa proie. Elle se déplaçait sans aucune crainte, sans le esoin primaire de se mettre à l’abri. Ici, elle était au sommet de la chaine alimentaire et elle ne se privait pas de le faire savoir au nomade qui lui avait emboité le pas sans chercher à la défendre davantage.

La mauvaise humeur de Tananga était palpable à travers leur lien. L'Aimshgiin n'en avait que faire des chevaux qui ralentissaient leur progression, et elle avait encore moins de patience pour ces Hommes qu'elle sentait hésitant à la suivre. S'ils ne voulaient pas de son aide, qu'ils prennent une autre route, elle ne les retenait pas ici avec elle.

La chance sourit alors à la prédatrice qui arrêta sa course après avoir remonté un sentier étroit. La vue qu'elle avait de cet endroit était parfaite, mais seule Tananga et Flavien voyaient actuellement ce qui s'étendait au-delà de ce monticule de terre particulièrement pentu. L'Aimshgiin était sortie des sentiers battus pour se poster au sommet d'une sorte de bute d'où elle pouvait apercevoir le terrain en contrebas. Un saut contrôlé lui permettrait sans problème de rejoindre le territoire du Muursüld, quelques mètres en contrebas. Son compagnon de chasse et le corniaud qui lui collait aux talons pourraient facilement la suivre, mais il allait sans dire que les chevaux se briseraient les pattes en sautant de cette hauteur.

Evidemment, ils pouvaient toujours créer un pont à partir des minéraux présents dans le sol, mais cela risquait fort d'alerter le Muursüld enragé qui étanchait sa soif à une dizaine de mètres de là.

L'animal blessé s'abreuvait à un petit cours d'eau, avalant d'importantes gorgées d'eau avec l'avidité d'un assoiffé n'ayant pas bu une goutte depuis plus d'une semaine. Il ne se préoccupait pas de ses blessures qui saignaient abondamment, simplement de boire, encore et toujours, comme s'il comptait remplir son estomac entièrement d'eau. Derrière lui, un autre Muursüld s'approchait. La créature avait elle aussi l'air malade. Etrangement, elle ne chercha pas à s'attaquer à cette autre créature qui ne l'avait pourtant pas vue. Elle s'élança vers le cours d'eau et, à la manière de son homologue, se mit à boire comme si sa vie en dépendait.

" Qu'est-ce qu'on attends ? C'est l'occasion. Ils ne nous verront pas venir. Pas nous deux. "
" On ne peut pas simplement leur sauter dessus... "
" Tu ne le peux pas. Moi, si. Je serais avec toi. "
" On ne va pas se séparer du groupe. "
" Ah non ? Qui le dit ? "

Flavien resta silencieux. L'esprit d'équipe le disait. Cette notion si précieuse qu'il n'avait absolument pas intégré de son côté. Tananga le savait.

" Qu'est-ce que tu risques, tant que tu es avec moi ? Moins qu'avec eux. Allons-y. " Résonna l'Aimshgiin. " Réglons cette histoire une fois pour toutes. "

Une chose était sûre, Tananga savait ce qu'elle voulait. Flavien passa une main dans ses cheveux, indécis. Tananga était prête à y aller, à venger son enfant et à mettre un terme aux agissements de ces créatures prisonnières de leurs pulsions meurtrières. En quelques minutes, tout au plus, l'affaire serait réglée, et ils pourraient partir en quête de la source de tous ces maux sans risquer d'être attaqués par une créature difforme et violente. Il lui suffirait de quelques minutes.

La voix calme et posée de Zaël filtra quelque-part dans ses fabulations. Le Gharyn s'inquiétait de l'absence du nomade. Flavien, lui, s'inquiétait plutôt des chevaux encombrants, des humains méprisants et du Muursüld qui buvait tranquillement, vivant malgré son affront.

Lancé de dé:

Lorsqu'une telle pensée lui traversa l'esprit, Flavien sursauta. Il se retourna dans un même mouvement vers le souverain, chassant le discours tentateur de la prédatrice. Tananga grogna à ses pieds et Flavien réalisa combien l'Aimshgiin avait été proche de le convaincre de laisser derrière lui le groupe de Protecteurs. Bruyants, méfiants, moqueurs... ses pensées qu'il croyait être les siennes provenaient de Tananga. La carnivore luttait encore pour prendre la main et cela avait manqué d'échapper à Flavien qui n'avait pas l'habitude de dompter une créature aussi tenace sur la durée.

La rancœur, la rage, le désir de vengeance de Tananga... Toutes ces émotions négatives filtraient à travers le lien fragile qu'il avait initié. Il la contrôlait, la gardait à distance pour le moment, mais aux yeux de la prédatrice tout était question de dominance. Le moindre signe de faiblesse sera exploité, le fauve cherchant à diviser le groupe pour parvenir le plus rapidement possible à ses fins. Si, dans le même mouvement, elle pouvait consumer celui qui s'était montré assez idiot pour la dompter, ce n'était qu'un plaisir de plus.

Il avait besoin d'un point d'ancrage dans ce type de situation, s'appuyant sur le lien qu'il entretenait avec ses familiers pour tenir à distance les pensées intrusives des créatures domptées. Souvent, c'était Selmac qui menait le bal. Aussi faible qu'il était au combat, l'esprit du félin renfermait une telle pureté qu'il était de loin le plus difficile à corrompre. Selmac n'était pas avec lui pour le moment, malheureusement. Quant à Aquila, elle était bien trop alerte pour réussir à calmer l'esprit de son maître. Il allait devoir de débrouiller sans point d'encrage, voire en trouver un autre assez rapidement s'il comptait tenir Tananga en respect.

Ignorant ses tourments intérieurs, il expliqua la situation au groupe. Les deux Muursülds qui buvaient sans se soucier de ce qui se trouvait autours d'eux, la possibilité de les contourner en retournant sur leurs pas et en faisant une boucle, tout en risquant de les rencontrer plus tard s'ils se désintéressaient de l'eau. Plus risqué encore, envoyer deux ou trois personnes à l'attaque, leur offrant la possibilité de prendre les créatures infectées par surprise.

- Ils sont infectés, ça ne fait aucun doute. La Magilithe cristallise sur leur fourrure. Quelque-chose les attire vers ce cours d'eau, mais je ne sais pas combien de temps cela va durer. Termina le soigneur, En passant par ici, nous aurons plus de chance de nous en approcher sans être repérés, mais les chevaux ne passeront pas.

Tananga n'en avait que faire de leurs discours. Plutôt que d'écouter ce que les mages se disaient, elle limait ses griffes sur un tronc d'arbre voisin, impatiente de les plonger dans la chaire de sa victime.

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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyMar 8 Mai - 20:52


Le groupe avait finalement adopté la proposition d’être guidé par l’animal, non pas sans laisser transparaître un petit malaise pour certain. Tout le monde n’était pas entièrement en accord avec cette prise de position, mais l’esprit de groupe prenait le dessus. L’éclaireuse avait regagné le ciel, le reste des protecteurs avait avancé dans une forme particulière tachant une nouvelle de se positionner autour du Gharyn. Léonie s’était positionnée instinctivement sur le devant, gardant un œil sur la dent tranchante, ainsi que sur Flavien, non pas sans essayer de conserver une oreille attentive sur le Gharyn. C’était complexe pour elle de gérer cette situation, d’avoir des yeux partout. Flavien et la créature encore ennemie il y a peu, étaient beaucoup plus en avant du groupe, ensuite il y avait le plus grand nombre, puis dernière les montures avec quelques protecteurs. Intérieurement, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de ronchonner, n’aimait-elle pas la tournure que prenait petit à petit l’ensemble du groupe.

La jeune femme fut surprise par la voix du Primo-Gharyn interpellant Flavien, lui demandant si tout allait bien. Penchant la tête, Léonie eut l’impression que l’homme qu’elle avait côtoyé un peu plus que ses collègues était pensif, que quelque chose le tracassait. Était-ce le fait de partager ses pensées avant la carnivore, ou toute autre chose qui le perturbait, elle ne saurait le dire, mais la protectrice restait convaincue que quelque chose clochait. Le silence du croyant en Orshin et Möchlog, n’était pas très bon signe et c’est tout naturellement que Léonie s’était détachée des autres pour le rattraper plus rapidement. Comme pour l’aider, comme pour lui tendre une main qu’il ne verrait certainement pas.

Zaël, Arti, puis les autres ne tardèrent pas retrouver le duo et les deux carnivores. C’est à ce moment que Flavien prit le parti d’expliquer un peu la situation. Léonie resta, encore une fois dubitative, si il lui semblait nécessaire d’éliminer les infectés, cela ne lui semblait pas être une priorité absolue, à ses yeux, il fallait trouver la source de gêne qui était visiblement potentiellement la source. Les deux bêtes s’abreuvant plus bas, ne lui paraissait pas aussi agressive que celle qui servait actuellement de guide. La protectrice était loin, très loin d’entendre les pensées de l’animal pourtant, elle avait pris le réflexe d’analyser Flavien et là, tout son être lui soufflait que quelque chose clocher.


- «  Si vous êtes d’accord Gharyn, je propose qu’on intervienne en deux, ou trois groupes. Un qui reste ici avec les montures, l’autre qui fait diversion et un troisième qui contourne »

Léonie s’éloigna discrètement du débat, ou tout du moins de la prise de position de chacun de la répartition des tâches pour rejoindre définitivement Flavien afin de se placer à sa hauteur. D’une voix plutôt basse, qui se voulait discrète, elle murmura simplement :

- «  Vous me le diriez à moi, si quelque chose n’allait pas Flavien ? Je suis là, je vous fais confiance. »

Alors on y va ?

- «  Léonie, Gharyn, Flavien, vous descendrez en premier, je n’ai aucun doute quant à votre capacité d’éliminer les deux créatures. Je vais contourner les bêtes avec Lisa et Rupert. Astel, Willie, Ina, vous restez ici avec les chevaux et vous surveillez la zone. »

La jeune femme abandonna Flavien du regard, visiblement moins soucieuse en prenant conscience qu’elle allait rester avec le non-protecteur et le Gharyn. Pourrait-elle ainsi maintenir parfaitement à l’œil les deux jeunes hommes, ainsi que les créatures. Aquila semblait avoir compris, tout comme l’autre carnivore qui commençait déjà à dévaler le sentier. Arti n’eut pas le temps de donner l’ordre de se mettre en place, que déjà le petit groupe descendait, afin de réaliser l’ordre donné.

- « Gharyn vous pouvez en emprisonner un ? De façon à le laisser accessible par le haut, pour que les carnivores s’en chargent ? Je m’occupe d’immobiliser l’autre, si ça vous convient ? Flavien, faites comprendre à vos compagnons à écailles qu’il faut rester prudent. »

Léonie n’avait pas réellement dans l’idée de dicter le comportement à employer, à mettre en place. C’était fait plutôt de manière naturelle, sans avoir l’intention de froisser ou de déranger qui que ce soit. Les dents tranchantes elles, étaient déjà prêtes à bondir sur les deux chats s’abreuvant. Léonie avait qu’à peine eu le temps de retomber sur le sol pour faire sortir deux entraves de la terre afin d’immobiliser l’un d’eux, l’autre restait à la charge de Zaël. Flavien, lui, devait se charger du maintien de ses animaux.

L’autre groupe était en route lui, prêt à contourner sagement les Muursülds si ceux-ci tentaient de s’échapper, ou parvenait par un miracle à passer entre les mailles du filet. Hélène était encore dans les airs, avisant la situation et s’assurant que tout se passait convenablement et le dernier groupe lui, surveillait les montures ainsi que le reste de l’environnement.


Zaël
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyDim 27 Mai - 18:41
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Seul le silence répondit à sa question. Pourtant, il n’en fut pas inquiet pas ou s’efforça de ne pas l’être. Il supposa qu’il y avait une bonne raison qui se cachait derrière cette falaise. Ainsi peu après que Léonie eut grimpé, il fit de même suivi de près par Arti et les autres membres. Les montures laissées seules quelques mètres plus bas ne bronchèrent pas ni ne tentèrent de partir. En temps normal l’aimshgiins se serait peut-être « amusée » avec eux mais son intérêt était ailleurs aujourd’hui. Un coup d’œil en contrebas suffit à apporter un élément de réponse que Flavien finit par compléter. C’était une bonne chose, ils touchaient au but. Pourtant Zaël ne pouvait s’empêcher de regretter la présence de deux plutôt qu’une créature. Encore des victimes de ce désastre qu’il n’avait su endiguer correctement. Encore une fois, même si ce n’était pas le lieu approprié, ses pensées commencèrent à dériver, laissant Arti seul maître de la distribution des ordres et des groupes. Sans un mot, il suivit les deux carnivores qui les accompagnait et partait en chasse. Il ne parla que lorsque Léonie lui adressa directement la parole.

« Bien sûr, oui. »

Pas le temps de réfléchir à ce qu’impliquait la protectrice par « que les carnivores s’en chargent ». Ni de le remettre en cause. Sur cette expédition, ce n’était pas lui le meneur. En aucun cas il n’avait envisagé sa présence comme une façon d’en prendre le contrôle. Même si quelque part, au fond de lui, l’espoir de pouvoir sauver ses bêtes infectées persistaient. Là n’était pas la question. Il devait se concentrer sur ce pauvre être blessé, ses mouvements pour pouvoir l’emprisonner sans lui faire mal. Même si étrangement, les deux bêtes n’avaient pas relevé la tête lors de leur descente, trop absorbées à étancher leur soif. En fait, c’était bien plus facile que pour le trio d’aimshgiins plus tôt. D’abord il enferma le blessé dans une boite de pierre fermée, puis l’ouvrit à deux mètres du sol. Impossible de voir à l’intérieur mais il était aussi impossible au muursüld d’en sortir. Tananga ne se fit pas prier et n’attendit personne pour sauter en haut du mur ainsi façonné. Elle en fit le tour regardant la bête à sa merci et qui pourtant ne montrait aucun signe de crainte. Ce n’était pas un problème, pas pour elle. C’était une vengeance, pas juste le jeu habituel. Certes, elle aurait même dû la faire souffrir plus, imposer plus sa présence mais…

« Alors humain, peux-tu le tuer maintenant ? »

Sur ces mots recevables uniquement par l’adepte d’Orshin, la carnivore disparu du mur. Encore une fois, Zaël comme Léonie étaient laissés exclus de ce qui se passait. Seul Flavien en avait connaissance. Le primo-Gharyn lui faisait confiance, vraiment, pourtant comme avant l’inquiétude s’imissait. Et l’autre créature entravée par la protectrice semblait étrangement calme. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait chez eux, outre l’évidente présence de la magilithe sur leur corps.

« Vous pouvez les atteindre ? »

Il avait parlé doucement ne voulant pas le gêner mais en ayant tout en même temps envie de savoir. Le fait qu’ils n’étaient peut-être qu’une petite étape pour trouver la source, cette étendue d’eau, n’enlevait pas sa volonté de les aider du mieux possible. Il regardait le soigneur avec plein d’espoirs. Tout dépendait de sa réponse. Zaël ne maîtrisait vraiment rien dans ces événements. Être primo-Gharyn n’offrait pas l’omnipotence.

À l’opposé, l’autre trio campait sur ses positions au cas où les choses évolueraient mal ou que d’autres muursülds se décideraient à se joindre à la fête.

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyDim 29 Juil - 18:25
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La voix de Léonie semblait lointaine malgré la proximité de la Protectrice. Doucement, elle l'invitait à se confier à elle, à lui dire tout ce qui n'allait pas... Mais tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, pas vrai ? Les créatures qui s'en étaient pris à sa nouvelle protégée ne se trouvaient plus qu'à quelques mètres d'eux. Plus que quelque instants, et il pourrait abattre la lame de son coutelas dans la nuque de ces impudents et se délecter de la vision qu'offrirait leur sang poisseux maculant l'herbe fraiche.

Lancé #1:

Flavien frissonna alors que son esprit lui offrit en parfaits détails la vision d'un carnage à venir. Il lança un regard troublé à la carnivore sanguinaire avant de reporter son attention sur Léonie. Il souffla longuement en hochant la tête. Il était temps qu'ils en finissent, mais certainement pas à la manière de Tananga. Du moins pas s'il avait encore quelque-chose à en dire.

Il se concentra sur les paroles des Protecteurs qui mettaient en œuvre un plan d'approche. Il allait prendre les créatures d'assaut en compagnie de Léonie et de Zaël, chose qui le rassurait un peu. Non pas qu'il souhaitait avoir l'appui de la Protectrice ou du Gharyn pour approcher ce couple de bêtes infectées, mais simplement car il n'ignorait plus les capacités de ces deux mages. Si les choses tournaient au vinaigre et si Tananga venait à n'en faire qu'à sa tête, ils sauraient réagir rapidement.

Le plan fut très vite mis en œuvre. Léonie s'occupa d'immobiliser l'une des deux créatures avec aise, très vite épaulée par Zaël qui emprisonna le second félin dans une prison de roche. Tananga sauta par-dessus la barrière de pierre avec une aise déconcertante, tournant autour de sa proie en humant l'air d'un air satisfait. Le pelage du félin dissimulait de petites plaies qui excitaient ses sens. Elle n'avait plus qu'une envie : sauter à la gorge de cette vermine qui s'en était pris à son petit.

L'envie de mettre fin aux misérables jours de la bête assoiffée était forte, mais pas aussi forte que celle de mettre à l'épreuve le mage effronté qui s'était mis en tête de la dompter. Tananga fit claquer ses mâchoires et adressa un message acerbe à son compagnon malgré elle. Il devait lui aussi éprouver cette montée d'adrénaline, ce besoin pressant de voir le sang couler. Elle en était persuadée. Quelle belle vision que celle de voir cet humain insolant dévoré par une bête qu'il serait bien incapable de tuer de ses mains, avant d'achever cette dernière une fois son méfait accomplit.

Perfide, elle glissa cette dangereuse idée au soigneur qui tressaillit, considérant la question un moment. Comment pourrait-il atteindre le Muursüld ainsi perché ? Vaguement, il lui semblait entendre la voix de Zaël qui lui rappelait sa mission première. Apaiser ces créatures en souffrance. Les apaiser, elles qui causaient tant de mal. Le méritaient-elles réellement ?

"Alors, humain ? Que feras-tu ?"

Lancé #2:

" On doit leur venir en aide. "
" Leur venir en aide ? " Ricana Tananga " On ne leur doit rien. Je ne leur doit rien ! Rien ! "

Flavien grimaça devant la rage à peine contenue dans les propos de Tananga. La carnivore en avait assez de ce petit jeu et s'ébroua, se défaisant légèrement de l'emprise du dompteur. Elle attrapa le Muursüld emprisonné à la nuque et serra aussi fort qu'elle put, ravie de sentir les muscles la créature apathique se contracter violement. Aucun son ne s'échappa de la gueule du félin pour qui il était déjà trop tard, mais sentir la vie quitter le corps de cet importun était tout aussi doux. Tananga serra sa proie à la gorge aussi fort qu'elle put, mettant tout en œuvre pour transmettre à l'adorateur d'Orshin toute la joie qu'elle éprouvait à ce moment. Flavien aurait presque sourit de la savoir si heureuse, stoppé uniquement par sa conscience qui lui hurlait de se ressaisir.

Il était dans la nature de Tananga de se délecter de la souffrance de ses victimes, mais certainement pas dans la sienne.

Se ressaisissant, Flavien se concentra sur le Muursüld entravé par Léonie. Il essaya en vain de communiquer avec l'animal, grimaçant devant l'absence d'un quelconque signe de vie dans ses pupilles dilatées. Essayer d'entrer en communication avec ce dernier était incroyablement terrifiant. Intoxiqué, il avait perdu pied avec la réalité. Tant qu'il s'abreuvait, il ne semblait aucunement intéressé par ce qui pouvait lui arriver. Flavien aurait très certainement pu s'asseoir à côté de lui qu'il n'aurait pas daigné lever les yeux sur lui.

Que se passait-il donc ici ?

- Je ne sens rien. Dit-il, déconcerté, C'est comme s'il s'agissait d'une coquille vide, cherchant uniquement à assouvir ses besoins primaires et rien de plus. Je n'ai jamais... Jamais ressenti ça.

Tananga qui avait commis son forfait sauta le rejoindre. Sa fourrure était maculée de sang, tant et si bien que Zaël n'avait pas besoin de Flavien pour savoir ce qu'il était advenu du félin emprisonné. La carnivore se lécha les babines et jeta un coup d'œil à Aquila qui la regardait mépris. La jeune carnivore était une chasseresse dans l'âme elle aussi. Une chasseresse, mais pas une tortionnaire.

" Qu'attends-tu pour le tuer ? Tu l'as dit toi-même. Il n'y a rien à en tirer. "
" Je sais... J'aimerais juste... "
" Pah ! Pourquoi faire tant de manières ? Plante donc une lame dans sa gorge. Observe combien de temps il mettra à se vider de son sang. L'eau qu'il aime tant se colorera de rouge. Nous pourrions nous y baigner après. Qu'en penses-tu ? "

Lancé #3:

La voix de Tananga était douce, cachant une pointe de mépris pour sa personne et tout ce qu'il représentait. Mielleuse, la carnivore cherchait à lui faire commettre le plus atroce des crimes quand bien même elle savait que les mages seraient obligés de mettre fin aux jours du Muursüld survivant. A nouveau, Flavien tressailli. Cette fois, en revanche, ce ne fut pas un frisson d'appréhension qui le parcouru, mais bien une décharge d'horreur. Comme si, enfin, son esprit reprenait le dessus sur la situation qui semblait lui glisser peu à peu entre les doigts.

Faisant face à Tananga, il jaugea la créature de toute sa grandeur. Tout être méritait respect, dans la vie comme dans la mort. Et toute créature à ses ordres faisait bien de s'en rappeler. Quelque-chose passa dans son regard, dans son attitude grandit et plus sûre. Instinctivement, Tananga courba l'échine devant le soigneur qui la toisait. Elle n'eut même pas à cœur de grogner sur la Nokhoi impudente qui gronda doucement, comme narquoise de la voir se soumettre à la volonté d'un humain insignifiant parmi tant d'autres.

" Maintenant ça suffit. Ici, tu es membre de la meute. Tu ne la contrôle pas. Et tu me contrôle encore moins. " Siffla Flavien tandis que seul un grognement s'échappait de ses lèvres. " Tant que tu es avec moi, nous faisons les choses à ma manière. "

Tananga couchée à ses pieds, le soigneur souffla longuement et se tourna vers Léonie et Zaël aux prises avec le deuxième félin apathique. Il secoua la tête d'un air désolé et murmura à voix basse qu'il s'occuperait de renvoyer la créature auprès d'Orshin. Sa main reposait sur le dos du félin s'abreuvant. Il ne trembla pas en tirant de sa besace son précieux coutelas. Il mettrait fin à ses jours efficacement et dignement, tout le contraire de ce que Tananga prévoyant de faire, malgré un résultat tristement identique au final.

- Trouvez la source de leur mal. Je vous en prie.

Plongeant sa lame dans le corps du Muursüld avec une précision chirurgicale, il accompagna le corps de la créature au sol en la soutenant avant qu'elle ne s'effondre, laissant Zaël et les Protecteurs s'affairer à la recherche de la source de la contamination. Tananga couchée à ses pieds et Aquila assise près de lui, il veillait sur les derniers instants d'un être pour qui la mort était préférable à la vie.

HRP:

Zaël
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[Terminé] Trébucher deux fois sur la même pierre EmptyLun 13 Aoû - 22:45
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Le savoir et le « voir » étaient deux choses différentes. Il savait que théoriquement, ses bêtes infectés devraient être tué, que la bête sauvage qui les accompagnait entrerait en action. Mais il avait gardé espoir que Flavien puisse faire quelque chose, arriva à raisonner ses animaux, à faire quelque chose pour les atteindre, n’importe quoi. Regarder l’adepte d’orshin mettre à mort le félin emprisonné et étrangement vide était désolant, poignant, attristant, et la liste pouvait continuer longtemps. Zaël était surtout retranché en lui-même, silencieux. Incapable de détourner le regard du mort. Il ne fut tirer de sa torpeur que par la supplique de Flavien.

« Bien sûr... »

Un simple murmure qui signifiait la remise en marche de leur groupe. Il aurait voulu en dire plus à son interlocuteur pour qui la peine devait être bien plus grande mais les mots lui manquait. À la place de concert avec l’autre petit groupe attendant non loin, ils s’évertuèrent à sonder la zone pour mettre un terme à cette ignominie. Hors de question que cette situation se répéta encore une fois. C’était bien la seule chose dont il pouvait s’assurer et il le ferait.

Pour lui, il n’y eut pas de réel difficulté à repérer les zones « blanches » là où la magilithe absorbée sa magie. Mais même les autres purent remarquer facilement la large zone contaminée au fond de l’eau. La difficulté recelait plutôt à remonter sa piste, trouver de quel court d’eau elle venait. Mais même ça, pour Zaël, ce n’était pas difficile. Il sentait aisément les endroits où sa magie s’éteignait, où la terre ne répondait pas à sa requête. Il fallait contourner l’eau et grimper encore. La source devait se trouver au bout du chemin. Il le fallait.

Hors de questions d’y aller avec les montures ou de laisser ses dernières seules. Le groupe restant pourrait aussi vérifier qu’aucun autre animal contaminait traîné dans le coin. Cette fois, Léonie resta avec le groupe derrière. Seuls Flavien Arti, Lisa et Rupert suivirent le mouvement. La protectrice avait été envoyée rejoindre les autres et les informer des instructions pour la suite : protéger la zone et attendre le retour de l’équipé. Normalement, il devait être revenu pour la nuit. Héléne en tant qu’éclaireuse s’assurait de la liaison entre les deux groupes.

L’ascension fut longue tout comme la marche qui suivit après mais ils en eurent pour leur peine : arrivés au bout, ils trouvèrent indéniablement la source du mal-être de la faune. Rien de moins qu’une usine des daënars dissimulées dans le creux des montagnes sûrement non loin d’une exploitation minière. Difficile de dire ce que chacun ressenti à ce moment là en découvrant que la cause de tous ces maux étaient dû aux sacrilèges perpétrés envers les Architectes. L’exploitation bien malheureuse de la matière divine qui les dépassait. Une découverte qui mettrait encore une fois les relations inter-continentale dans une situation délicate et qui réveillerait les tensions, si l’histoire s’ébruitait. Dans l’immédiat, ses préoccupations n’entrèrent pas dans l’esprit de Zaël ou de ses protecteurs. La priorité du primo-Gharyn s’était que ça cesse, immédiatement. Cette fois, ayant appris de ses déboires dans une autre colonie, il ne tenta pas de pénétrer dans les lieux pas plus qu’il n’exigea qu’Arti le fit. Ils envoyèrent Lisa et Rupert, les deux les moins susceptibles de souffrir gravement du contact de la technologie, en émissaire. Leur mission était simple : ramener le responsable à Zaël qui attendrait à un kilomètre du lieu sur un sol bien dégarni. Même la végétation avait l’air de souffrir. Ils n’étaient pas encore assez haut dans les montagnes pour justifier l’absence de plante.

Une fois n’est pas coutume, Zaël s’imposa. Sans violence aucune. Mais sans se départir de ses termes : l’usine devait fermer tout de suite. Les ouvriers devraient aider à la désintoxication des lieux sous la supervision directe de Busad. Une inspection de la mine par des Kharaaliens seraient effectués, le lendemain. La colère n’avait pas sa place dans ses gestes de réparation, seulement la tristesse. Tout comme il était désolé que son vis-à-vis ne compris à aucun moment la grande douleur qu’il avait infligé à l’environnement. Vivre ainsi déconnecté de la terre qui le faisait vivre était impensable pour le primo-Gharyn. Le daenar était victime d’une grande perte dont il n’avait même pas conscience. Était-ce possible d’ouvrir les yeux à une telle personne ? Zaël voulait y croire. Il avait eu sa dose de chamboulement, il était humain.

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