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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Au-delà du monde :: Lieux spéciaux
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 [Terminé] Correspondance intercontinentale

Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptySam 17 Mar - 14:51
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Il se faisait tard dans la nuit et pourtant Flavien n'était toujours pas endormi. Malgré les longues heures de routes qu'il avait accumulées ces derniers jours, il ne trouvait pas le sommeil cette nuit. Le vent qui hurlait à sa fenêtre n'était pas responsable de son incapacité à se reposer, son chant violent semblant presque apaisant par rapport aux tumultes de ses pensées qui s'entrechoquaient et se battaient dans son esprit. Assis devant une feuille vierge, il tapotait le bout de sa plume contre le bord de l'encrier, les petits clics qui en résultaient battant la mesure alors qu'il réfléchissait.

Tellement de choses s'étaient passées ces derniers jours et pourtant absolument rien ne lui était arrivé. Il avait cru mourir en naviguant sur le navire de construction Daënar qui l'avait conduit à bon port, passant une bonne partie de son voyage cramponné au rebord du navire, les yeux résolument tournés vers le large et refusant de fixer le sol de métal sous ses pieds. Hua sifflant à ses oreilles de ne pas se pencher autant en avant, il avait passé les pires jours de sa vie, nauséeux et irritable, incapable de savoir si son mal provenait entièrement du navire ou s'il ne faisait qu'exacerber un mal de mer tout ce qu'il y avait de plus naturel.

Rien d'important, rien de notable. Rien qui n'était pas tout à fait courant pour un mage qui avait la folle idée de partir explorer les terres Daënares.

Lorsqu'il était finalement arrivé à Wal, il avait été cueilli à la sortie du navire par les autorités locales, son nom soigneusement inscrit dans un registre avant d'être invité à disposer. Il avait par la suite entrepris de s'éloigner du petit village côtier où il avait fait chou-blanc dans sa quête, décidant de s'enfoncer un peu plus dans le continent.

Pour l'heure, il avait trouvé refuge en Vereist, dans un petit village dont il n'avait pas retenu le nom.

" Qu'est-ce qui te chiffonne ? " Susurra une voix tranquille à son oreille.
" Je ne sais pas quoi écrire. "
" Les lettres, c'est vraiment pas ton truc, hein ? "

La question, si elle n'était pas moqueuse, n'en était pas moins amusée.

" Absolument pas. " Concéda Flavien " Je ne sais même pas pourquoi j'ai pensé que ça pouvait être une bonne idée. "
" Ah ça, je ne peux pas te le dire. Par contre, je pense que tu réfléchis trop. Écris. C'est ça le principe d'une lettre. Tu n'as pas besoin de faire un rapport d'étonnement, ni même un exposé ordonné, on s'en fiche pas mal. Écris, tu verras après. "
" Tu as peut-être raison. "
" Évidemment, tu me connais ! " Roucoula Hua en sautant de son épaule pour atterrir sur le rebord de la fenêtre " Bon, je te laisse, je vais aller me dégourdir les pattes. Oui, je laisse les gens dormirent tranquilles. Oui je serais de retour avant l'aube. " Des précisions n'attendant même plus les interrogations de son maître. " Passe le bonjour à Aki ! Dit-lui que je la déteste pour avoir le droit de se dorer au soleil alors que moi j'ai les pattes gelées ici ! "

Après une dernière requête joyeuse, Hua se glissa par la fenêtre légèrement entrouverte. De son côté Flavien décida d'employer la méthode suggérée par son familier, trempant la pointe de la plume dans l'encrier. D'une traite, sans vraiment y penser, il se mit à écrire.



Citation :
Janvier 933


Léonie,



Je vous écris cette lettre depuis un petit village basé dans la région de Vereist. Il y fait très froid. Je me suis équipé de fourrures pour supporter la chute de températures, mais je me retrouve quand même les oreilles à l'air, Hua ayant fait de mon capuchon fourré son nouveau nid douillet. Les terres d'ici sont gelées, verglacées, et la neige recouvre une bonne partie du paysage. La région me rappelle un peu celle de Khurmag, mais la végétation y est beaucoup plus abondante.

Je n'ai croisé aucune créature gigantesque pour le moment, mais elles pourraient bien se terrer quelque part dans l'immensité du continent. La nature ici est sauvage; la terre est vaste et verdoyante sous les couches de neiges, pourtant elle m'a l'air désolée. Elle ne chante pas comme elle peut le faire en My'trä. Peut-être que le chant est simplement différent. Plus discret. Mes oreilles n'y sont pas encore habituées.

La forêt de Kyaz, qui se profile à l'horizon, ressemble vu d'ici à un océan d'arbres recouverts par la neige. J'y croiserai peut-être des créatures qui me sont encore inconnues en route. Pour le moment, je me dirige vers Cerka, espérant y trouver une piste comme le suggère vos informations. Il est plus difficile ici d'obtenir des réponses, tout le monde semble être sur la réserve. Certains m'ont demandé des pièces en échange d'information, comme si la connaissance et le savoir se transmettaient pour le gain personnel. L'idéologie est étrange.

Rassurez Aquila pour mon compte, nous nous portons tous très bien, même si Hua a mis quelque jours à me pardonner d'avoir embarqué sur un navire pour rejoindre Daënastre. M'étant moi-même rendu malade sur le trajet, elle a mis moins de temps que d'habitude à tourner la page.

Combien de méfaits Spook a-t-il commis depuis le temps ? Selmac est assez sage pour le moment, mais je ne crains que ce ne soit que par méconnaissance du terrain. D'ici quelques jours, j'ai bien peur qu'il ne faille me remettre à prévenir ses mauvaises idées. Savez-vous qu'ils vendent sur les marchés d'ici des harnais pour Aitahs, afin de les promener comme on le ferait pour un chien ? Autant ne pas en prendre comme compagnon, dans ce cas.



Je vous écrirais à nouveau si je tombe sur une autre curiosité du continent.

Flavien


Déposant la plume malmenée à côté du papier, il ne relu pas sa lettre avant de la sceller et de l'envoyer par Tagta le matin même.


Dernière édition par Flavien Teleri le Mar 1 Mai - 14:12, édité 1 fois

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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyDim 18 Mar - 12:11


~  Deuxième semaine de janvier 933 ~

- «  Léonie ! Tu as une lettre ! »

C’est la voix de la mère de la protection qui vient de retentir dans l’habitation. Elle ne reçoit comme unique réponse qu’une vague de silence, intense, prenante, presque terrifiante. Offrant une paire de graines au tagta pour le remercier du voyage. Elle avise Aquila, qui semblait tout aussi inquiète qu’elle. La porte de Léonie était fermée depuis une semaine maintenant, seuls les adeptes de Möchlog venant faire des soins quotidiens avaient le droit d’y rentrer. La mère aimante semblait un peu perdue, ne sachant pas réellement quoi faire pour aider sa fille, elle en ignorait même jusqu’à ce qui s’était passé dans sa tête et la raison pour laquelle elle s’était fermée ainsi. Madame Morret ne savait que les grandes lignes, comme tout le monde, une explosion, l’apparition des architectes et la multitude de morts qu’avait provoquées tout ça. Les blessures de sa progéniture ne pouvaient que le confirmer, quoi qu’il en soit, elle était en vie, par un miracle et c’était tout ce qui comptait pour elle. Ouvrant la lettre, elle fut surprise de la signature. Flavien. Un large sourire prit possession des traits de son visage, certaine que cela ne pouvait faire que du bien à la fois, à la créature, mais également à sa fille.

- «  C’est une lettre de Flavien, je vais te la lire à toi et Aquila. »

Toujours aucune réponse, alors la bonne femme s’était installée au pied de la porte fermée, laissant Aquila s’installer contre elle, non pas sans terminer d’engloutir au préalable les morceaux de viande biens frais qui se trouvaient dans sa gamelle. Elle était chouchoutée la carnivore, certainement trop même. Une fois que tout le monde semblait attentif, la mère avait commencé sa lecture, d’une voix forte et dynamique, tentant de faire passer l’intensité des mots à travers la vibration de sa voix. Quand enfin elle eut fini sa lecture, elle referma la lettre, la pliant soigneusement. Le silence une nouvelle fois s’empara de la demeure, sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit.

- «  Tu devrais lui répondre, il va s’inquiéter sinon. » Tenta-t-elle d’argumenter «  Cela te ferait du bien d’écrire non ? »
- «  Qu’est-ce que je vais dire ?! » répondit une voix pleine de colère un peu plus loin.
- « La vérité ? Aquila va bien, Spook aussi…. Et que toi tu te remets de l’incident du bal, tu n’es même pas obligé d’en parler si tu n’en as pas envie. »
- « Tu n’as cas le faire. »
- « Léonie… »

Plus aucune réponse ne s’échappa de la chambre, sous le regard triste d’une mère qui ne savait plus quoi faire pour venir en aide à sa progéniture. Jamais la my’tränne ne s’était comportée de la sorte, jamais elle ne s’était laissé abattre. Cette fois, tout semblait différent, c’était comme-ci qu’au-delà des blessures physiques, on l’avait aussi détruite moralement… Reprendre le dessus ne tenait qu’à elle… et l’interdiction de travailler le temps qu’elle reprenne du poil de la bête ne l’aidait certainement en pas grand-chose.

- «  Arti est passé tout à l’heure, tu sais… Il dit que tu pourras reprendre dès que tu te sentiras mieux. »

Cette fois, un mouvement fut entendu derrière la porte, sans pour autant que celle-ci s’ouvre. Madame Morret avait vu juste, c’était bien ça qu’il permettrait à Léonie de se remettre, se rendrait-elle dès que possible à la tour pour plaider sa cause. Le Gharyn ne pouvait de toute façon pas refuser ça à sa fille, d’autant plus après le bal.

- « Bien. Je vais répondre, mais la prochaine ça sera toi. Tu devrais sortir prendre l’air un peu, ça te ferait du bien. »

Se relevant, la femme mûre s’était installée à table, sortant la plume et l’encre. Elle ne savait pas vraiment quoi répondre à cet homme qui serait sans aucun doute surpris de ne pas avoir la réponse de la femme à qui sa missive était adressée.

                                                                                                             
Lettre a écrit:
Janvier 933
Flavien,

Je suis navrée, ce n’est malheureusement pas Léonie qui rédigera cette lettre, mais bien moi. Cependant, il ne faut pas douter une seule seconde qu’elle pense chacun des mots écrits ici.

Aquila se porte très bien, je crois qu’elle a pris un peu de poids… Saviez-vous que c’était une petite voleuse ? À peine un morceau de viande sur la table et un dos qui se tourne et hop tout disparaît. Oh, ne vous en faites pas, c’est un peu comme un enfant, quand on connaît ses envies, il est plus facile de réajuster. Elle chasse un peu moins je trouve, mais je suis fautive, entièrement, j’aime partager mes repas avec elle et sa présence à quelque chose de réconfortant, je crois qu’elle a dû le sentir, alors elle reste. Peut-être s’inquiète-t-elle aussi un peu Léonie… Enfin.

Spook reste avec sa maîtresse, je ne le vois plus trop, il est dans la chambre et ne sort qu’uniquement pour manger ou jouer un peu avec la petite carnivore. La dernière fois Aquila l’a obligé en le traînant par le cou à faire un tour en ville. Sous sa protection, je ne m’inquiète pas, elle semble avoir une bonne influence pour lui. Des enfants, de vrais enfants.

Pour votre problème de température, saviez-vous qu’il était possible avec de la vapeur de renforcer les tissus pour les obliger à conserver la chaleur ? Un feu, une bassine d’eau et il suffit de suspendre vos vêtements au-dessus. Les tissus vont se resserrer et ainsi être plus résistants et surtout un peu plus chauds. Astuce de maman, ça marche à tous les coups.

Je suppose que votre impression de réserve n’a d’autre origine que les événements du bal… Il y a beaucoup de morts, beaucoup trop… Ici, tout le monde semble être sur la défensive et l’ambiance s’est alourdie. Le Gharyn doit se reposer et nul ne sait ce qui s’est réellement passé là-bas. Léonie était… avec lui. C’est pour cette raison qu’elle n’est pas en mesure de vous écrire. C’est l’unique protectrice à être revenue vivante avec le Gharyn. Enfin, il n’y aucune raison de s’inquiéter, elle va devoir accepter les quelques changements physiques, elle est pressée de reprendre son rôle de protecteur … Enfin vous la connaissez. La prochaine lettre sera écrite de sa main, d’ici là, tout sera, j’en suis certaine revenue à la normale. Hormis la méfiance et cette ambiance si particulière que vous semblez aussi avoir de votre côté.

J’espère sincère que vous trouverez ce que vous êtes partis chercher là-bas. N’oubliez pas vos origines et en cas de doute, souvenez-vous pourquoi vous en êtes là. Vous êtes un homme bien. Aquila ne peut que le confirmer, d’ailleurs les petits taches que vous pouvez voir son des restants de sa salive, avec Spook, elle s’est mis en tête de laver la lettre avant qu’elle soit envoyé.

Bon courage

Madame Morret

La lettre fut ensuite lu oralement au travers de la porte, puis envoyé en début d'après midi par le petit Tagta dont le ventre était plein de graine.



Dernière édition par Léonie Morret le Lun 19 Mar - 13:37, édité 1 fois

Flavien Teleri
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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyLun 19 Mar - 0:02
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Troisième semaine de Janvier 933

C'est lors d'une halte dans un petit village peuplé essentiellement de bûcherons et d'artisans travaillant le noble matériel qu'était le bois, alors qu'il réchauffait ses doigts rougis par le froid auprès d'un feu réchauffant le cœur des voyageurs, qu'un petit Tagta vint se poser à ses pieds. Même Selmac, habituellement le premier à ouvrir le bal des présentations, ne daigna pas ouvrir les yeux pour saluer le nouvel arrivant. Ronronnant de contentement, il resta lové sur les cuisses de son maître, absorbant avec délice la chaleur des flammes.

Concentré sur l'endolorissement de ses doigts, Flavien ne remarqua pas de suite la petite créature qui, un peu vexée d'être ignorée, se mis à picorer avec application son pantalon. Les pincements au niveau de son mollet attirèrent bien vite son attention. Même en ne sentant pratiquement plus ses jambes, les mordillements du Tagta firent leur effet. Le soigneur croisa enfin le regard du petit animal qui sembla bomber le poitrail et tendit fièrement sa patte, sur laquelle était attachée une lettre. Il reconnaissait vaguement la petite créature qu'il avait convaincu, il y a une petite semaine de cela, de faire le long voyage jusqu'à Busad pour porter sa lettre à la Protectrice qui lui avait demandé des nouvelles.

- Merci. Murmura Flavien en détachant la missive, flattant le cou du reptile au passage. D'une main, il attrapa quelques baies qu'il avait cueillies plus tôt, pour les offrir au Tagta. Réchauffe-toi un peu avant de repartir.

Dépliant soigneusement la lettre un peu froissée après un tel voyage, Flavien parcouru rapidement celle-ci avant de froncer les sourcils, un air interdit métamorphosant son visage un peu hagard sous le froid, en quelque-chose de plus distant et sévère. Pianotant pensivement sur la feuille, son regard se perdit sur l'immensité de la forêt qui s'étendait à perte de vue tout autour du village.

Le Tagta le tira de ses pensées en grignotant un morceau de sa manche. Il avait fini ses baies et avait l'air d'en redemander.

- Un dernier pour la route. Approuva Flavien en piochant une autre poignée de baies dans sa besace. Observant le Tagta manger, il sourit légèrement à son sifflement de contentement, Tu as fait bon voyage ? Questionna-t-il doucement, attendant la réponse du reptile pour poursuivre, Serais-tu d'accord pour m'aider à nouveau ?

Le petit volatile fit claquer ses dents, fouettant le sol de sa queue. Il avait l'air partant pour réitérer l'expérience et cela faisait plaisir à voir.

- Repose-toi un peu, le temps que je réponde.

Le Tagta aura largement le temps de faire une petite sieste. Flavien ne savait absolument pas par où commencer, et Hua n'était pas réveillée pour lui donner ses si bons conseils d'écriture.

Forçant ses doigts engourdis à répondre à sa demande, Flavien se mit à gratter le papier. Penché au-dessus de Selmac, utilisant le bout de ses genoux comme support de fortune, Flavien entreprit de faire suite à la lettre assez troublante qu'il venait de recevoir. Son écriture était un peu de travers de par l'absence de table, ses lettres malformées par endroit lorsque le corps de Selmac était parcouru d'un frisson, mais dans l'ensemble son écrit restait parfaitement lisible.


Citation :
Janvier 933

Léonie,

Votre mère m'a l'air d'être une personne charmante, mais j'ai bien peur qu'elle ne soit en train d'engraisser Aki. D'ici à ce que je sois de retour dans les Kharaal Gazars, elle aura pris une petite dizaine de kilos et de bien mauvaises habitudes. Ma partenaire de battue ne peut pas seulement attendre que sa proie lui tombe toute cuite dans la gueule, elle a besoin de chasser pour être en pleine santé encore longtemps. Pouvez-vous vous assurer de la faire courir un minimum ? Accompagnez-la dans les plaines au moins une fois par jour, cela lui permettra au moins de se dépenser et d'éviter de prendre la morphologie des Nokhois sédentaires choyés à excès. Elle vous le rendra bien, croyez-moi.

Je vous demande cela, mais je ne sais pas moi-même comment vous vous portez. Votre mère m'a informé de votre présence au bal de charité. Cet évènement semble avoir secoué Daënastre. Même ici, perdu au milieu de la Forêt de Kyaz, les gens se sentent concernés. C'est la même chose à Busad, selon les dires de votre mère. Je ne peux pas imaginer ce que vous traversez en ce moment. J'espère que les guérisseurs vous donnerons rapidement leur accord pour reprendre vos fonctions. Si l'ambiance à Busad est comparable à celle des terres de Vereist, votre Cité a plus que jamais besoin de sa Protectrice. Présentez mes salutations à Zaël lorsque vous le recroiserez.

Parfois, le meilleur remède n'était pas celui qu'on pensait. Sans combattre le mal par le mal, forcer quelqu'un d'aussi engagé dans son travail que Léonie à rester à l'écart de l'action alors que des enjeux importants se mettaient en place avait plus de mauvais que de bon.

Flavien soupira longuement. Sur ses genoux, Selmac ronronnait toujours aussi tranquillement. Que rajouter de plus, si ce n'est quelque-chose de totalement différent ?

Citation :
Oubliez ce que je vous ai raconté sur la faune de Daënastre dans ma précédente lettre. Vous aviez raison. Les créatures de ces terres sont gigantesques. Vous ne me croirez peut-être pas, mais j'ai croisé un élan de presque quatre mètres de haut. Sans compter ses bois ! Il lui en poussait sur le sommet du crâne, mais aussi de part et d'autre des mâchoires. Il aurait très bien pu être un peu plus grand ou un peu plus petit, je vous avoue que j'étais trop émerveillé pour prêter attention à ce genre de détail. J'ai déjà observé de loin de telles créatures en My'trä, à l'Ouest de Khurmag, mais les spécimens étaient bien plus petits. Je me serais bien approché de plus près pour vérifier que les deux créatures étaient bien de la même famille, mais l'élan s'est enfui à l'arrivée d'un loup qui, non content de faire deux mètres au garrot, possédait d'immenses ailes. Les gens du coin les appellent les Tsookhor. Des créatures discrètes et paresseuses (le seul représentant croisé avait effectivement l'air bien ennuyé de croiser ma route), mais tellement imposantes qu'elles tiennent en respect la majeure partie de la faune locale.

Je me dirige toujours vers Cerka. Les températures ont l'air de se radoucir ces derniers jours. Je devrais bientôt y arriver.

Souhaitez le bonjour de ma part à Aki. Je suis heureux d'entendre que Spook et elle s'entendent bien.

Puisse cette lettre vous trouver en meilleure santé,
Flavien

PS : Si vous lisez cette correspondance, Madame Morret, ne voyez rien d'accusateur à mes propos. Aquila est aussi maligne qu'elle est gourmande. Elle est extrêmement efficace lorsqu'il s'agit de faire les yeux doux.

Attrapant une autre feuille de papier qu'il plia en deux avant de la déchirer, Flavien trempa à nouveau sa plume dans l'encrier. Cette seconde lettre était adressée à la mère de Léonie. Des simples remerciements et les quelques conseils d'un soigneur soucieux, rien de plus.

Citation :
Madame Morret,

Merci pour vos précieux conseils. Pour tous vos conseils. Pas uniquement ceux concernant les fibres de vêtements.

Pour avoir fait une place à Aquila dans votre foyer, vous avez toute ma gratitude. Je suis enchanté de voir que vous appréciez sa compagnie. Puis-je me permettre de vous conseiller de la nourrir uniquement à l'extérieur de vos repas ? Elle est gourmande, comme vous le dites, mais elle appréciera tout autant votre compagnie sans qu'aucun morceau de viande ne la fasse rester près de vous.

Puisse Delkhii continuer longtemps à veiller sur vous,
Flavien

Une fois le petit Tagta endormi à ses côtés doucement réveillé, Flavien attacha ses courriers à la patte tendue de l'animal. Silencieusement, il regarda le reptile s'envoler et disparaitre dans le ciel clair de Vereist.

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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyLun 19 Mar - 13:37


~ Quatrième semaine de janvier 933 ~

Léonie est partie depuis une petite heure maintenant, accompagnée d’Aquila et Spook. La jeune femme semblait avoir dans l’idée de promener le groupe et d’inciter un peu la petite carnivore à chasser. Si elle ne pouvait communiquer d’une manière aussi directe que Flavien avec elle, la protectrice n’en restait pas moins attentive aux besoins de la dent tranchante et lui parlait comme elle parlerait à un humain. Spook, lui, vadrouillait dans l’étendue désertique, essayant tant bien que mal d’attraper une petite sauterelle. Léonie le regardait avec cette pointe de tendresse dans le regard, tout ça lui avait manqué finalement, beaucoup trop. Aquila avait fini par revenir, particulière fière d’elle, cela n’avait rien de surprenant, elle avait visiblement réussi à trouver de quoi se remplir le ventre. Laissant la gourmande faire son affaire – à comprendre déguster la viande bien tendre-, la my’tränne elle s’était installée sur le sol chaud. Observant sagement le décor, savourant le fait d’être en vie certainement.

- «  Nous allons bientôt rentrer, Spook tu resteras à la maison. Aquila viendra avec moi pour la ronde. »

Léonie avait repris depuis une petite semaine son emploi, au fond, elle n’avait laissé le choix à personne. La jeune femme en avait besoin pour oublier, mais aussi pour se donner l’impression d’avoir encore une raison d’être là. Si elle était parvenue à sauver Zaël, du moins, c’est le vague souvenir qu’elle en avait. Même si elle avait complètement oublié les autres protecteurs, elle savait, au plus profond d’elle-même qu’elle n’avait pas fait suffisamment, que trop de personnes étaient mortes et dans le fond, peut-être aurait-elle dû l’être aussi. Les paroles prononcées par le Gharyn lors de l’illusion l’avaient profondément marqué, trop, n’avait-elle-même jamais songé un seul instant que cela n’avait pas pu être la réalité. Spook avait senti sa maîtresse se perdre dans ses pensées, chose plutôt rare et avait du coup abandonné sa sauterelle pour venir s’installer contre elle et ronronner aussi fort qu’il le pouvait.

- «  Mh… Allez on y va. »

Après plusieurs papouilles à Aquila et Spook, la my’tränne s’était relevé pour prendre le chemin de la demeure de sa mère. Depuis qu’elle s’occupait de la carnivore –le temps que Flavien revienne-, la jeune femme avait pris pour habitude de ne faire que les rondes, qu’avec Aquila. Sa vie avait changé, depuis qu’elle avait repris, elle n’était plus simple protectrice, mais protectrice confirmée. Ainsi, ses actions avec les anomalies, puis son acte insensé pour sauver le Gharyn au bal lui avaient valu une distinction supérieure. Elle n’était plus donc celle qui faisait des rondes, mais se devait d’entraîner les plus jeunes, d’accompagner au besoin. Le groupe était rapidement parvenu à la maison de la famille Morret. Passant le seuil de la porte, la my’tränne ne put qu’être surprise par le comportement de sa mère, qui venait de terminer d’alourdir le pauvre Tagta.

- « Tu as reçu une lettre ! Ça doit être Flavien, il n’y a que lui qui t’écrit de toute façon. »

Ou comment vouloir être agréable, mais ne pas l’être forcément. La protectrice se contenta de rouler des yeux en récupérant le papier, elle s’installa à table, récupéra une plume et de l’encre et ouvrit. Aquila et Spook se battaient en duel pour obtenir la place sur la chaise juste à côté d’elle et finalement ce fut sans grande surprise que la carnivore remporta la bataille. Spook n’avait eu qu’une autre idée en tête pour compenser, s’installer de tout son long sur la table. Léonie effectua une première lecture mentale, affichant un sourire amusé, avant de relire le tout oralement pour tout le monde.

- «  Tu vois, j’étais certaine qu’il s’inquiéterait pour le poids d’Aquila. » Elle avisa l’animal «  Mais non, tu n’es pas grosse, ne t’inquiète pas. »

Attrapant par la suite la plume, une légère satisfaction dans le regard :
                                                                                                                                                         
Lettre a écrit:
Janvier 933

   Bonjour Flavien,

Je suis heureuse de pouvoir vous écrire moi-même. Rassurez-vous, Aquila à reprit un rythme de vie bien plus adaptée à son mode de vie, partie de chasse est longue promenade sont au rendez-vous. De plus, pour son plus grand déplaisir, elle doit escalader plusieurs fois par jour les marches de la tour. Je suis depuis quelques jours passés protectrice confirmée, de ce fait, elle et moi nous occupons de la formation des plus jeunes. Je ne suis pas certaine qu’elle voit cela d’un très bon œil. Parfois, elle a l’air dépitée du comportement de certains, moi aussi, je dois bien l’admettre. Quoi qu’il en soit, il y a plus à s’inquiéter pour elle.

Je ne préfère pas aborder dans cette missive l’événement du bal, je n’ai de toute façon que très peu de souvenirs de tout ça. Le plus important à mes yeux est que le Gharyn se porte ‘bien’. Pour être honnête, je m’inquiète plus pour lui, que pour moi. Même s’il n’en parle pas, cela dut être un choc d’être confronté à l’opposé de ce qu’il attendait lors de cette soirée. J’ai peur qu’il finisse par perdre l’unique flamme d’espoir qu’il était encore l’un des rares à avoir…

Enfin peu importe. Ne vous inquiétez pas, je suis convaincue que tout va finir par s’arranger. Faites attention à vous, je n’ai aucun doute que ceux dont vous parcourrez les terres peuvent être hostiles. Pas tous, évidemment, heureusement. Soyez prudent et faites des papouilles pour moi à Hua et Selmac.
Ah, je ne suis pas surprise de cette découverte, j’étais certaine que les rumeurs ne pouvaient pas être toutes purement inventées ! Alors, tout est grand, plus grand que chez nous en tout cas ? C’est étrange. Faites doublement attention en cas, je me souviens que votre instinct de survie était autant développé que celui de Selmac ou Spook. Il faut rester prudent, même avec votre don offert par Orshin, j’ai quelque doute quant à la sympathie de bête gigantesque. Est-ce que la nourriture ressemble au dos de la fourchette là-bas ? Je dois bien avouer que je ne pense pas y remettre les pieds tout de suite…

Mère est terriblement confuse de vous avoir inquiété sur le poids d’Aki, elle fait la promesse de ne plus rien lui donner en plus. –ne l’avouera-t-elle pas, mais je la soupçonne de cacher de la viande fraîche chaque matin pour obliger Aki à pister, un jeu entre les deux-

je dois malheureusement vous abandonner, je dois réaliser une formation. Oh, vous ne me parlez pas de la population, comment sont les daënars , avez-vous été malade ? J’espère que vous progressez dans votre quête.

Léonie

La lettre fut envoyée le lendemain matin, pour permettre au Tagta de se reposer et digérer la multitude de graines offertes par madame Morret.


Flavien Teleri
Flavien Teleri
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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyMer 21 Mar - 23:36
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Première semaine de Février 933

Assis à la terrasse d'un petite restaurant, Flavien était bien le seul à être assez brave (inconscient, diraient d'autres) pour décider de boire une infusion hors des murs protecteurs de l'établissement. Par cette fraiche matinée de Février, le soigneur savourait le calme du quartier paisible qu'il commençait à bien connaitre. Ce petit établissement discret, il passait devant tous les jours sur le chemin du travail. Depuis quelques jours, il avait pris pour habitude de prendre une infusion à la terrasse avant de rejoindre son poste. Après avoir passé un certain temps à Vereist, le climat ici à Rathram lui semblait doux, presque printanier.

Flavien avait assez vite compris que rester assis simplement à réfléchir et à regarder d'un œil critique le ciel ou les bâtiments qui étaient juste assez grands, juste assez décolorés pour lui sembler complètement étranges, était souvent le ticket gagnant pour se faire contrôler inutilement. Qu'à cela ne tienne, s'installer en terrasse et rêvasser devant une boisson chaude faisait apparemment l'affaire. Lui qui s'était toujours senti chez lui où qu'il aille, Daënastre était le premier lieu réussissant à le dépayser véritablement.

On tira ses cheveux. La légère douleur mis fin à son introspection et Flavien sourit en coin en croisant le regard du Tagta qui devait en avoir assez d'attendre. Il était déjà en retard sur son programme, alors le soigneur avait tout intérêt à ne pas ignorer sa tâche plus longtemps. Décidément, plus les semaines passaient et plus l'oiseau prenait ses aises avec lui.

Flavien avait reçu la lettre de Léonie hier dans la matinée et avait promis au Tagta de répondre le lendemain, lui offrant un petit nid douillet pour la nuit et quelques victuailles pour le remercier d'un service rendu. Aujourd'hui, il était l'heure pour le reptile ailé de se remettre en route, mais pour cela son protecteur du jour devrait d'abord écrire sa lettre.

Reposant sa tasse encore fumante, Flavien attrapa la plume qui avait posée devant lui et tapa un petit moment le papier d'un air songeur. Enfin, ses idées remises en place, il se mit à écrire pour le plus grand soulagement du tempétueux Tagta.

Citation :
Léonie,

Quel soulagement d'apprendre qu'Aquila a repris un mode de vie correct pour une Nokhoi de son âge. Chasse et balades lui font certainement le plus grand bien, tout comme le petit jeu que votre mère lui propose. Ça ne l'aidera pas à maintenir sa ligne, mais au moins ça aiguisera son esprit de chasseresse. Ne dites pas à votre mère que j'ai écrit cela, je ne cherche pas à la faire culpabiliser, loin de moi cette idée. Aquila vous accompagne donc au travail ? Je suis certain qu'elle saura apprécier les bienfaits de ses petites séances d'escalade en temps et en heure.

Je suppose que des félicitations sont de mise. Je suis incapable de m'imaginer m'occuper d'un seul apprenti, alors de tout un groupe... Pour vous avoir vu à l'œuvre sur le terrain, même l'espace d'un jour, je suis certain que vous ferez une excellente formatrice. Je ne donne pas de conseil que je ne suivrais pas moi-même, mais vous avez bien plus de patience dans ce domaine que moi. Laissez-vous un peu de temps et à vos recrues aussi.

Ici "l'incident" est sur les lèvres de bon nombre de personnes. Il est source de pas mal de conflits entre les voyageurs et les gens de la ville. Surtout ceux qui ont un avis sur tout et aucun pied au centre de cet évènement.

Votre lettre serait-elle arrivée plus tôt dans la semaine, je vous aurais certainement écrit que le comportement des Daënars est bien différent de celui des natifs de votre patrie. On est rarement un exemple d'hospitalité et d'intelligence lorsqu'on l'ignore simplement pour ses origines. A la manière d'enfants, peut-être certains croient-ils être en mesure de chasser une présence indésirable du paysage en fermant les yeux sur sa présence près d'eux. Seulement, au courant de la semaine, je suis arrivé à Cerka. Ma vision des Daënars a quelque peu évoluée depuis. En mal comme en bien, la plupart ne se comportent pas bien différemment que bien des ressortissants My'träns. Ils ne correspondent pas tous au portrait des monstres sans cœur qui ont décidé de renier leurs origines et les Arts.

Ils ne sont pas tous bienveillants non plus, vous vous en doutez. Je suis désolé de constater que la rumeur a du vrai. La semaine dernière un jeune homme a tenté d'étrangler une demoiselle simplement pour parce qu'elle avait osé s'interposer entre son groupe de voyous et moi. Ne vous inquiétez pas, elle va très bien. C'est elle qui m'a guidé pour mieux saisir les Daënars. Elle m'a aussi aidé à trouver un travail le temps de mon séjour à Cerka.

Oui, je travaille désormais (quelques temps, juste suffisamment pour me remettre en route lorsque j'aurais une meilleure piste) dans un refuge animalier, créé par un groupe de Daënars qui accepte la candidature de n'importe quel postulant, tant qu'il se présente dans le but de venir en aide aux bêtes. Ce n'est que pour un temps, mais je m'y sens utile. Tout comme eux, petit à petit, j'arrive à entrevoir la différence entre hostilité et méfiance. Les deux se confondent facilement, pourtant la différence n'est pas des moindres.

Les spécialités locales sont plaisantes, même si je ne saurais pas les nommer. Je me tiens éloigné des prix trop élevés, ce qui doit me tenir à l'écart des fautes de goût prononcées. Je suis certain que dans le domaine, Daënastre a aussi son Dos de la Fourchette. Le continent est... étrange, vous verriez leurs villes. Tant de personnes s'y bousculent et pourtant, elles semblent si petites. Les bâtiments, pareils à votre Tour, flirtent avec le ciel.

Mes recherches avancent doucement, mais elles avancent. Les procédures pour retrouver un membre de la famille sont incroyablement contraignantes, plus encore pour un My'trän. Avez-vous idée du nombre de questions qui nous sont posées avant de pouvoir accéder aux bureaux ? Tout ceci est parfaitement risible. Enfin, cela me laisse un peu de temps pour découvrir la ville. Les alentours de la ville. Je vais assez bien depuis que j'ai quitté la proximité du navire, mais rester trop longtemps dans un centre-ville me met mal à l'aise. J'ai entendu parler d'une foire consacrée à la faune qui s'est monté dans un village voisin. J'y passerai très certainement y faire un tour. Peut-être serait-ce l'occasion de faire des découvertes sur le bestiaire de Daënastre ?

Comment se porte Spook ? A-t-il bien pris le fait qu’Aquila vous accompagne maintenant au travail ?
Passez le bonjour à tout le monde de ma part.

Flavien

A peine a-t-il signé son nom que la patte griffue du Tagta fut secouée devant son champ de vision.

Chargé de son précieux paquet, le reptile prit son envol.

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[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyDim 25 Mar - 12:16


~ 2ème semaine de février 933~
“L’habitude nous fait comme une seconde nature.”
De Cicéron

On définit une habitude comme une action qui se répète, qui devient régulière, presque obligatoire, qui peut aller jusqu’à créer un sentiment de manque lorsque l’habitude n’est pas réalisée. Une dépendance. Difficile de savoir si ça avait fini par devenir le cas pour Léonie, toujours est-il que depuis quelques jours elle guettait avec attention le ciel, attendant patiemment des nouvelles de celui qui lui avait confié Aquila. Aurait-elle été déçue de ne rien savoir ? Difficile à dire. Cependant, ce jour était différent des autres, la protectrice désormais confirmée n’avait que très peu de temps à accorder à ses passes temps, les bonnes vieilles habitudes avaient fini par reprendre avec intensité. La my’tränne avait rendez-vous pour la première formation de la journée, des nouvelles recrues qu’il fallait tester. Spook et Aquila étaient évidemment de la partie, c’était là aussi, devenue une habitude, hormis les missions à risque où la jeune femme ne prenait que la petite dent tranchante, pour le reste, le désormais duo à poil et écaille étaient toujours avec elle. Léonie était arrivée en avance, accompagnée d’Aquila qui s’amusait à faire son plus beau sourire à chaque petit nouveau qui passait l’entrée de la cour d’entraînement. Chacun des protecteurs en formation détaillait l’animal d’un air pas très rassuré, ne comprenant pas forcément la raison de la présence de la bête. Même s’il fallait bien admettre que Léonie prenait Aquila et Spook par plaisir, elle appréciait aussi observer avec un brin d’amusement la manière dont la dent tranchante testait les humains.

- «  Mademoiselle Morret, votre mère vient de rapporter une lettre pour vous. »

La voix vient de derrière elle, un protecteur assigné à la sécurité du bas de la tour lui tend le tout. Elle décroche un sourire, satisfait. Flavien lui avait finalement répondu tout aussi rapidement que ce qu’elle avait pu faire. En était-elle heureuse ? Difficile à dire plutôt rassurée de savoir qu’il allait bien, sans en avoir pleinement conscience tant que la lecture ne serait pas faite. Récupérant le document, elle remercia son interlocuteur qui était presque immédiatement reparti reprendre son rôle. Presque immédiatement, la formatrice avait tapé dans ses mains, afin de faire cesser l’entraînement. Spook et Aquila l’avaient rejoint, tout aussi empressé l’un que l’autre :

- «  Bien, ça sera tout pour aujourd’hui, vous pouvez faire des rondes dans la ville. Tâchez de vous trouver un protecteur confirmé qui acceptera de vous former. Ne faites rien sans réfléchir et par tous les architectes, ne commencez pas déjà vous tirer dans les pieds. Croyez-moi, vous aurez bien le temps de le faire plus tard. »

Le groupe avait hoché de la tête avant de disparaître, chacun avait une tâche affectée, chacun savait donc ce qu’il devait faire. Léonie n’était pas une formatrice très exigeante, du moins l’était-elle suffisamment pour que les jeunes soient bien formés, cependant, elle n’allait pas pousser le vice en tendant des pièges ou encore en surveillant les faits et gestes des nouveaux venus. Une fois le dernier disparu de son champ de vision, elle rentra à la tour, suivi par les deux quatre pattes, la montée des marches fut faite rapidement et c’est la langue pendante qu’Aquila et Spook arrivèrent à l’appartement de Léonie. La protectrice avait de nouveau investi cet appartement de fonction, qu’elle n’avait agrémenté d’aucune touche personnelle, c’était froid, banal. Un bureau, un lit, deux paniers et quatre gamelles -deux pour l’eau, deux pour les aliments-. Spook s’était installé au soleil, là où le sol était bien chaud, Aquila en avait fait de même. A la fenêtre se trouvait le petit tagta au ventre bien tendu.

- «  Tu as le temps de dormir un peu…. » dit-elle en direction de l’oiseau « Je ne sais pas vraiment quoi lui écrire… »

Tirant la chaise, la my’tränne s’était installée au bureau, avisant l’encre, la plume et sa feuille vierge. Elle n’était pas encore à l’étape de la rédaction, puisqu’elle n’avait toujours pas lu la lettre, mais réfléchissait déjà ce qu’elle pouvait raconter, elle. Reposant la plume dans l’encre, elle avait fini par agir logiquement en ouvrant la lettre et débutant la lecture. Reposant la lettre, elle avisa Aquila, puis Spook, un très long moment.

- «  Alors, qu’est-ce qu’on lui raconte ? » fit-elle un demi-sourire sur les lèvres

Évidemment, aucune réponse n’arriva jusqu’aux oreilles de la my’tränne, hormis un regard un peu intrigué des deux compagnons.

Lettre a écrit:
Flavien,

Promis, mère ne sera au courant de rien. Cela sera un secret entre nous –Aquila et Spook sont au courant aussi, malheureusement j’ai bien peur que contre quelques friandises, ils décident de nous vendre à maman Morret-. Rassurez-vous en tout cas, bien qu’il est vrai que la silhouette d’Aquila s’est très légèrement élargie, elle reste largement dans la norme de la petite dent tranchante pleine de formes.

Aucune félicitation n’est de mise, je ne suis pas une très grande fan de ce genre de choses. D’autant plus, que je reste convaincue que cette ‘promotion’ n’est de ma réaction du bal. Doit-on réellement être félicité pour avoir fait uniquement son travail ? J’ai beaucoup réfléchir dernièrement, au bal justement. Je pense que la personne ou les personnes qui ont réalisé cette stratégie sont très intelligentes. Instaurer un climat de crainte, ruiner officiellement tout un espoir vers le chemin de la paix. Saviez-vous que Khugatsaa lui-même était présent ce jour-là ? Je m’égare… Pardon. Oubliez, tout ceci n’est que le fruit d’une réflexion absurde, un besoin de réponse à un « pourquoi » qui n’en a pas forcement.

J’ignore si la faute dont vous me parlez est réellement imputable à ce peuple, ici aussi…C’est différent. Tout est différent, la crainte de l’autre, de l’inconnu, fait faire à l’esprit bien des choses peu acceptables. Faites attention cependant, le mal se cache parfois derrière le plus beau des sourires. Je suis en revanche, heureuse de savoir que vous avez trouvé des individus avec lesquels vous ressourcer. Même si je ne dois l’admettre, je ne peux que vous conseiller de ne jamais retirer de vos yeux le voile de méfiance.

Avez-vous pu goûter « la barbe à papa » ? Durant l’événement de la paix, ceux ayant abandonné les architectes en offraient. Il ne s’agit pas réellement de barbe, rassurez-vous… Cela ressemble à un petit nuage rose –si les plus mauvaises langues vont diront que ce n’est pas bon, personnellement, j’ai apprécié-. Il y a aussi la « pomme d’amour », mais ma connaissance m’a poussé à la méfiance, n’aurais-je certainement pas voulu en goûter pour être envoûté par une personne que je ne connais pas.  N’avez-vous donc réellement pas trouvé d’aliment étrange ? Je serais curieuse de connaître d’autres drôles de noms. L’imagination des non-mages ne semble avoir aucune limite.

À dire vrai, j’aurai aimé parler avec vous d’élément plus dramatique… Un regard extérieur aurait pu m’aider à y voir plus clair, du moins, j’en avais l’espoir. Ne puis-je cependant pas laisser de trace physique de certaines informations… Aussi… Prévenez-moi si dans les mois à venir, vous avez l’intention de venir vérifier que notre carnivore commune n’est pas devenue une boule bien ronde.

Aurais-je aimé que vous sachiez jouer suffisamment bien de la plume pour illustrer vos propos. Bien, que j’admets m’imaginer toute une plantation de tour comme celle de Busad. Est-ce agréable, ou dérangeant ? Est-ce que cette technologie est très présente ? Il y a-t-il autant de différences entre leur mode de vie et le nôtre ?  
Votre idée de visiter une foire ne me semble pas particulièrement…judicieuse. N’est-ce pas l’endroit même où les animaux ne sont plus « libre » mais en appartenance à un individu unique ? Ici, je n’aime guère ce genre de pratique, j’ignore à quoi elle ressemble là-bas.

Spook… Pour être honnêtes, les débuts se sont avérés un peu complexes. Aquila ne trouvait pas forcément sa place et n’avait pas encore le réflexe de rentrer à la maison… Je crois que Spook était également un peu jaloux de mon soudain intérêt pour un petit être que lui… C’est un fait plutôt drôle qui a permis à Spook d’accepter Aquila. Un groupe d’enfant le malmenait un peu, ou tout du moins s’amuser à lui faire peur –ce n’était pas méchant, j’avais un œil sur la situation-. Je crois que Aki à finalement eut de la peine pour le pauvre petit, elle a été faire peur à la troupe de marmots en dévoilant une rangé de dent bien aiguisée… Ce fut, je crois, à ce moment que Spook a commencé à la tolérer avec nous. Mon accident a dû par la suite, ne faire que renforcer tout ça…

Malheureusement, les guérisseurs n’ont pas pu soigner entièrement mes blessures… Et je garde sur ma peau, des souvenirs du bal. N’ai-je cependant aucun regret, notre primo-Gharyn a survécu à tout ça… C’était, à mes yeux, le plus important.

Vous ne me parlez pas de vos deux compagnons ? Comment vivent-ils le voyage, la découverte et le fait que du coup vous vous occupiez d’autres animaux ?

J’attends de vos nouvelles
Léonie
Peu de temps après, le Tagta reprit rapidement son envol, prenait-il certainement un plaisir à effectuer inlassablement le trajet, qu’il devait connaître à présent sur le bout des plumes.


Flavien Teleri
Flavien Teleri
[Terminé] Correspondance intercontinentale Empty
[Terminé] Correspondance intercontinentale EmptyMar 3 Avr - 0:11
Irys : 887826
Profession : Soigneur itinérant - Guérisseur
My'trän +2 ~ Chimères
Deuxième semaine de Février 933



Appuyé contre un tronc centenaire, à moitié plié en deux et frissonnant par moments à cause de la brise fraiche qui s'engouffrait dans ses cheveux, il lui semblait n'avoir pas aussi bien dormi depuis longtemps. La chaleur du corps de Khi'del, enroulé autour du sien, et la magie qui courait librement dans chaque parcelle de terre sous ses pieds reléguait à un plan second la fraicheur de cette nuit My'tränne, lui assurant un sommeil paisible depuis qu'il avait quitté en trombe le continent Daënare.

Rien n'aurait dû venir interrompre son sommeil réparateur, et pourtant voici qu'il se retrouvait à cliquer bêtement des yeux au beau milieu de la nuit. Quelque-chose l'avait tiré des bras de Morphée mais impossible de savoir quoi. Il avait survolé la jungle Kharaal Gazienne la nuit dernière et s'était enfin posé sur les terres désertiques en matinée, pour enfin discuter au calme avec Khi'del. Le Dalavoï et lui n'avaient pas eu beaucoup de temps pour échanger sur leur présente situation : les premiers jours de leur association avaient consistés pour Flavien à tenter de rassurer la bête. Ses tortionnaires n'étaient pas à ses trousses, ils étaient en sécurité.

Flavien avait espéré qu'en revoyant sa My'trä natale, Khi'del se détache de lui pour retrouver les siens. Le Dalavoï n'était pas de cet avis : il était décidé à tenir compagnie au soigneur qui l'avait sauvé. Malheureusement, le soigneur en question n'avait pas forcément prévu cela, surtout qu'il était décidé à retourner à Daënastre pour y terminer son affaire... Ce qu'il ne pouvait pas bien faire en présence d'un Dalavoï qui refusait aussi bien de s'éloigner de lui que de survoler une ville. Enfin, ceci n'expliquait pas pourquoi il était réveillé aux aurores.

" Par terre, Flav. "

Toujours présente lorsqu'on avait besoin d'elle, Hua venait à sa rescousse. Il suivit donc les instructions de la Tairakh et baissa la tête. Son regard croisa celui d'un Tagta impatient, qu'il connaissait bien. L'oiseau croassa une nouvelle fois et Flavien reconnu le crissement désagréable qui l'avait tiré de ses songes de si bonne heure. Il s'étira longuement avant d'attraper la lettre que lui tendait le messager et la déposa à côté de lui tout en étouffant un bâillement.

" Tesla. " Salua-t-il d'un air fatigué " Tu arrives tôt cette fois. "
" Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es de retour ? " Comme à son habitude, le Tagta partait dans tous les sens. Passer autant de temps à faire la navette et à servir de messager aux Hommes l'avait rendu aussi curieux qu'incapable de tenir une conversation normalement " C'est qui lui ? Tu vas répondre à Léonie ? "
" Et si tu te reposais d'abord un peu ? " Soupira Flavien en indiquant l'arbre sous lequel il dormait. " Tu dois être fatigué. "
" Pas vraiment, je suis parti il y a deux jours. Je t'ai loupé tu sais. J'étais au-dessus de l'océan. J'ai fait demi-tour. "
" Tu me raconteras tout ça demain, d'accord ? "

Effectivement, une fois la petite troupe reposée et le soleil bel et bien levé, le Tagta ne se priva pas pour raconter de sa petite voix son voyage des plus brefs. Ils avaient pris l'habitude de parler de tout et de rien, mais surtout des douceurs que Tesla était invité à goûter en livrant ses courriers à la famille Morret. Le Tagta était habitué à la gentillesse, presqu'autant qu'au désintérêt de ceux qui sollicitaient son aide, mais c'était bien la première fois qu'on lui assurait un festin de roi à chaque livraison. Les friandises de confection artisanales que lui proposaient madame Morret l'avait conquis et le reptile volant ne perdait jamais une seconde pour raconter à Flavien combien le voyage valait la peine, rien que pour ces petites attentions.

Poliment, le soigneur écouta Tesla lui raconter son histoire. Lorsque le Tagta eu fait le tour des nouvelles, il accepta avec joie l'eau fraiche offerte par le soigneur et picora sans grande conviction les graines qu'il lui posa. Il avait tellement bien mangé ces derniers jours qu'il n'avait pas vraiment envie de grignoter. D'autant que, vu où il se trouvait, il ne mettrait qu'un ou deux jours pour livrer la réponse du soigneur.

Flavien, le dos appuyé contre Khi'del qui regardait curieusement Selmac essayer d'attraper l'ombre des feuilles, venait de terminer sa lecture. L'air interdit, il tapotait le haut de sa plume contre son genou. La dernière lettre de Léonie était différente. Toujours aussi curieuse des bizarreries Daënares, la jeune femme semblait évoquer quelque-chose de bien plus grave entre les lignes. Il soupira et trempa finalement sa plume dans l'encrier. Cela faisait bien longtemps que l'inquiétude s'était glissée aux côtés de la curiosité et il n'aimait pas vraiment ça.

Citation :
Léonie,

Ne vous excusez pas d'évoquer les évènements du bal. J'y suis moi-même revenu dans ma lettre. Peu importe où je me rends, on parle des évènements du bal comme s'il s'était produit la veille. Plutôt que de s'éteindre, le murmure et les rumeurs grandissent. J'ai entendu parler de la présence de Khugatsaa, mais je n'étais sûr de rien. J'ai pu entendre qu'un Architecte furieux de voir ses marionnettes pactiser avec des technologistes serait intervenu pour punir ceux qui soutiennent la paix. Je refuse néanmoins de croire Khugatsaa capable d'une telle atrocité.

Je crains de ne pas pouvoir répondre à toutes vos questions concernant Daënastre dans cette lettre, où le parchemin risque de venir à manquer sans que vous n'ayez davantage de réponse. J'ai bien du mal à décrire les créations Daënares seul de mon côté. Un échange de vive voix sera peut-être plus productif. Sachez simplement que vous avez entièrement raison concernant l'imagination des Daënars.

J'ai eu l'occasion de déguster quelques pâtisseries apportées par les bénévoles du refuge pour nous donner du cœur à l'ouvrage, et certains des noms qu'ils ont choisi pour désigner les douceurs dont ils raffolent sont tout bonnement étranges. Imaginez mon incompréhension à l'offre d'une jeune bénévole de goûter à sa dernière fournée de langues d'Aitah ! Il s'agit en réalité d'un gâteau sec, plat et de forme allongé. Ils ont aussi des biscuits recouverts de sucre qu'ils appellent des boudoirs. Pourquoi un gâteau partagerait-il le même nom qu'une pièce d'une résidence Daënare typique ? Peut-être que les bénévoles se sont passés le mot et se sont gentiment moqué de moi en inventant des noms farfelus à des pâtisseries pourtant simples. Certainement. Je refuse de croire qu'ils dégustent réellement des pets de Khorog ! Il s'agit d'un petit beignet rond et sucré.

Mon temps passé dans le refuge était enrichissant à bien des égards. J'y ai découvert une facette de Daënastre qui n'est jamais conté. Des personnes sans histoire, qui travaillent pour gagner leur vie en toute simplicité, sans avoir en tête l'idée de conquérir un autre continent, ni même de forcer leurs croyances dans le gosier du premier voyageur venu. Des hommes et des femmes sans histoires, que les récits de ces derniers mois choquent plus qu'ils n'enragent et qui condamnent les agissements de ceux qui se croient tout permis.

Rassurez-vous, Selmac et Hua ont très bien vécu mon service au refuge. Hua passe la majorité de la journée à dormir, elle ne s'inquiète donc pas de me voir prendre soin d'autres créatures. De plus, j'étais déjà soigneur avant d'intégrer le refuge. Ou du moins, c'est le métier sous lequel je choisi de me présenter en général. Elle y est habituée. Selmac, de son côté, était absolument ravi de ce nouvel environnement. Il adore se faire de nouveaux camarades de jeu.

Cela me fait penser que je suis rassuré de lire que Spook et Aquila s'entendent bien. Aquila peut être un peu bornée parfois et la liberté l'appellera toujours, mais c'est une bonne chose qu'elle est trouvé un confident en Spook, ainsi qu'en vous. Elle doit d'ailleurs réellement vous apprécier pour vous suivre sans rechigner à vos cours. Je ne doute pas qu'elle apprécie l'effet qu'elle doit avoir sur vos recrues les plus impressionnables, mais ce sentiment de supériorité n'est pas ce qui garantit sa présence à vos côtés.

Votre mère avait brièvement évoqué vos blessures et leurs séquelles. Vous parlez de l'état du Gharyn comme si ce dernier était tout ce qui importait à vos yeux. Que Zaël se porte bien est une chose, mais j'espère qu'il en va de même pour vous.

Vous aviez raison concernant la foire. Je ne regrette pas d'y avoir été, mais l'expérience était absolument détestable. Je vous la conterai plus en détail lorsque nous nous reverrons, mais pour le moment disons simplement que j'ai hérité d'un troisième compagnon de route et que je ne sais honnêtement pas s'il est prudent que je remette les pieds en Rathram avant un certain temps. Il va sans dire que je vous invite à me faire part de vos propres interrogations en retour, bien que j'ignore si je pourrais vous être d'une grande utilité.

Je suppose que vous découvrirez cela assez rapidement, étant donné que je suis actuellement dans les Kharaal Gazar. Je vous aurais bien écrit que je me dirige vers Busad, mais cela risque d'être un peu compliqué pour le moment. Vous pouvez me rejoindre en plaine dans les prochains jours si vous le pouvez. Aquila vous conduira à moi, il vous suffit de le lui demander. La connaissant, elle a déjà dû sentir ma présence sur vos terres. Excusez-là si elle s'est montrée un peu plus sauvage qu'à son habitude, elle doit être tiraillée entre l'envie de nous rejoindre et les ordres que je lui ai donnés. Sinon, indiquez à Tesla où je peux vous rejoindre hors de la ville.

Flavien

PS: Tesla est le nom de notre petit camarade Tagta. Si vous saviez combien il me vante les mérites des repas qu'il reçoit chez vous. Il est à chaque fois impatient de repartir vous trouver.

Une relecture sommaire plus tard, Flavien attacha son courrier sur la patte du reptile qui s'élança dans le ciel dégagé. Léonie allait certainement être surprise de le revoir de ci-tôt.

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