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 Galeone le Maudit

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Galeone le Maudit EmptyMar 27 Mar - 0:03
-Ne bouge pas, Ari’.
-Ca chatouille. C’est… bizarre.
-Une guerrière prend sur elle et ne gigote pas comme une gamine quand on lui demande de se tenir immobile.
-Arrête de dire gamine, parce que…
-Pas de ma faute, Atlas est passé récemment.

-Ah ?
-Tu n’étais pas là… tu n’aurais pas pu le voir.
-Mmmh… pfrahaha. Tant pis. Ca aurait été marrant.

Une douce matinée. En ce beau jour d’automne, Arianna avait complètement abandonné armes et attirail pour se contenter d’une belle robe de cérémonie telle qu’on pouvait en voir à l’occasion des douze lunes du calendrier zagashien. En matière de couleurs, il y en avait pour tous les goûts : il s’agissait généralement de grandes tenues couvrant les femmes du col jusqu’aux mollets, sous lesquelles elles portaient de toute manière des pantalons de coton vu la fraîcheur des nuits en cette saison. Le tout rehaussé d’une haute ceinture qui épousait avantageusement sa silhouette, depuis les hanches jusqu’en dessous de sa poitrine. Un ensemble normalement accompagné d’une coiffe entièrement faîte de perles de bois teintes dont une poignée descendaient en belles tresses par devant les oreilles jusqu’à hauteur de nombril, généralement axées autour de trois couleurs vives qui épousaient celles de la robe. Torri’ était à dominante de rouge, mêlée de vert et d’un blanc éclatant.

Et bientôt de bleu, d’ailleurs. La zagashienne était actuellement assise en tailleur dans une hutte somme toute très spacieuse et aussi confortable, aux bons soins de son shaman attitré qui bariolait son visage et ses avant-bras dénudés de peinture rituelle. Tout en l’invitant à échanger ensemble quelques formules cérémoniales qui se prêtaient à ces circonstances et à discuter de tout et de rien comme les deux excellents amis qu’ils étaient depuis qu’ils étaient tous petits.

Ils avaient le même âge à peu de choses près, et avaient pratiquement appris à ramper ensemble quand ils ne faisaient qu'une cinquantaine de centimètres.

-Oups. Je crois que je me suis loupé.
-C’ETAIT MON ŒIL, OUI.
-Euh… pardon, hahaha.

Tandis qu'il s'éloigna pour diluer encore un peu sa peinture, la nomade se cala confortablement sur un tas de coussins en soie, essayant de cerner l'étendue du désastre qui bavait sur sa joue. L'autre reprit enfin :

-Sinon, on a aussi refait des stocks de cabosses de cacao sur un marchand de Suhury qui revenait du sud-est, la semaine dernière. Tu penses que tu pourrais…
-On aura jamais le temps de faire du chocolat d’ici ce soir, non.
-Et demain ?
-Je serai crevée. On sera tous crevés. On dormira jusqu’à pas d’heure et…
-Hahaha. Correct.

Et pour cause : ce soir, ils ne se contenteraient pas de festoyer sous la pleine lune mensuelle qui était à l’honneur lors des fêtes récurrentes des adeptes de Dalaï, pour l’influence qu’elle avait sur la marée et son amplitude maximale. Nos zagashiens s’étaient mêlés depuis une dizaine de jours à deux autres clans de nomades que les hasards de la route avaient mis sur leur chemin. Des clans itinérants qui ne se reconnaissaient d’aucune frontière, traditionnellement centrés autour du culte d’Amisgal même si leurs parcours les avaient naturellement ouverts à toutes les cultures. A ce titre, même si les deux clans ne représentaient qu’une quarantaine de personnes chacun, les festivités seraient légèrement modifiées pour leur faire la part belle. Une pincée par rapports à la foule de clans Nerassa qui s'étaient retrouvés pour l'occasion. Ça n’avait rien d’exceptionnel, toutes ces communautés étant en excellentes relations depuis aussi longtemps que leurs anciens pouvaient s’en souvenir, et les zagashiens ne trouvant que du plaisir à recevoir des amis à leurs fêtes.

-Est-ce que ça pique?, demanda le shaman.
-Tu m’as juste défoncé l’œil, tout va bien.
-Non, je parle de ça, là.
-Ah ? C'est pratiquement guéri, je ne sens rien du tout, lui sourit la jeune femme. Tu peux y aller franco, pas de souci pour ça.
-Bon. Tu t'es fait ça comment ?

Maintenant qu’il commençait à peindre des motifs sur son avant-bras gauche, le jeune homme aborda le sujet de l’énorme entaille qui y siégeait fièrement – elle ne faisait plus du tout mal à Arianna vu ce qu’il pouvait en faire, et ne tarderait certainement pas à disparaître vu les soins qu’ils pouvaient lui apporter – de bonnes tartines de graisse d’éléphant zagashien pouvait faire des merveilles à ce sujet. Mais même comme ça…

-Jeeee… me suis retrouvée un tout petit peu trop proche d’un griffon énervé.
-En chasse ?
-Ouais. On lui avait déjà explosé une aile, il était donc cloué au sol… j’ai bien fait attention à ses serres et à son bec, mais…
-C’est toujours très flippant quand tu racontes ces trucs.
-Si tu ne poses pas de questions, tu n’auras pas de réponse que tu ne veux pas entendre.
-Pfeeh.
Et?
-J'ai glissé sur un tas de caillasses et me suis embrochée le bras sur un rocher qui ne pardonnait pas. Pile sur une arête effilée comme il faut. Voilà pour la guerrière mytranne.
-Bah ouais, t'es blonde.
-Crétin.
-Haha.
. Ouais ouais, c'est moins glorieux qu'en apparence, d'un coup. Et le griffon?
-On a abrégé ses souffrances trois minutes après ça. Quelques javelots de plus pour l'affaiblir encore, et il n'en pouvait plus.
-Mmmh. J'ai pas vu circuler quoi que ce soit qui indiquait que vous en aviez choppé. Est-ce que...?

Elle devina ce qu'il voulait dire. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, les nomades trouvaient beaucoup d'usages aux plumes de griffon pour des usages au quotidien. Dès qu'une équipe de chasse en ramenait des restes, ceux-ci disparaissaient à une vitesse affolante. Ça, et bien d'autres choses qu'on pouvait dégager de sa carcasse.

Et ce que Galeone lui demandait, c'était si lui pourrait avoir une part du butin, rien d'autre.

-On avait plus la place d'en transporter. On a dépiauté la bête et tout stocké dans une cache. Sud-est Zagash, au pied des tsagaan, pas loin du territoire des Touytouik.
-Erh. J'aurais pu m'en servir.
-Et si je te dis qu'une autre bande y a entreposé une pile haute comme ça d'écailles de dragon?
-Bah ça aussi, je pourrais m'en servir.

Ce qui était extrêmement pratique, c'était quand les clans d'une même tribu parvenaient à mutualiser certaines ressources - la cache en question en était d'ailleurs un excellent exemple. Elle disposait notamment d'une collection d'aqua-magilithes confectionnée au fil des siècles et toutes employées en vu de congeler ce qu'on stockait en son centre. Vraiment pratique pour conserver des denrées qui n'aimaient pas être enterrées sous une pile de sel, ni traitées autrement. Et ce n'était qu'un exemple. Le fait d'être un nomade signifiait qu'on ne pouvait pas conserver trop de richesses avec soi au quotidien, même si on serait étonné de connaître la capacité de transport de certaines tribus particulièrement portées sur l'ostentatoire. Ce qu'on soupçonnait moins, c'était l'aptitude de certains my'trans à s'inspirer des écureuils pour se confectionner de véritables cavernes d'Alybe Abha disséminées dans tout le continent. Chaque tribu avait les siennes, toujours dissimulées et parfois même piégées pour s'assurer que personne d'extérieur à la tribu ne pourrait les piller. En général, on trouvait tout de même une inscription avertissant les intrus accidentels de là où ils se trouvaient, et de l’identité des propriétaires de l'abri en question. L'étiquette mytranne voulait alors que le visiteur accidentel quitte aussitôt les lieux en essayant d'oublier l'emplacement de ce qu'il venait de découvrir - Arianna s'était déjà retrouvée plus d'une fois dans cette situation.

Mais malgré ça, on ne comptait plus les guerres de tribus qui s'étaient déclenchées suite au pillage d'une cache particulièrement bien fournie. Il s’agissait d’incidents qui étaient monnaie courante entre les zagashiens et leurs voisins zolios et kharaaliens, mais exceptionnels en interne ou avec d’autres tribus de My’tra. C'était aussi pour ça qu'on essayait souvent d'avoir un ou deux clans en rotation aux alentours, avec des observateurs qui se relayaient en parallèle de leurs cueillettes. Et de ce fait, on prenait soin de ne jamais en partager l'emplacement avec des membres de tribus amies dans la majorité des cas. Chez les Nerassa, c'était juste interdit : ils étaient trop nombreux, et l'envergure de leurs richesses trop importantes pour qu'on tolère ce risque.

-Le stock était marqué au nom des Lucciola. Tu sais à qui demander.
-On leur a pas refilé des plumes de chuluuns récemment?
-Mmmmh. Possible. Ca sera pas mal pour négocier.

Le Nerassa s’autorisa un petit rire enfantin en se relevant, abandonnant sa tâche et son assistante pour aller se réfugier un peu plus loin dans sa hutte. Au fond, un petit atelier, sur lequel traînaient en vrac de nombreux outils - de menuiserie, d’ébénisterie, d’autres liés au travail de la glaise et de la pierre, et beaucoup plus encore qu’Arianna n’identifiait même pas. C’était là, que le nomade donnait vie aux créations qui étaient devenues sa spécialité au fil des années : une multitude de babioles à vocation rituelles ou culturelles qui correspondaient de plus en plus à de petites œuvres d’arts au fil du temps. Il devenait excellent, se répéta la jeune femme en le voyant repousser des monticules d'amulettes inachevées. Au point qu'à son tour, elle se leva pour le rejoindre, en profitant au passage pour observer les dernières créations du zagashien. Pour un représentant spirituel, il était extrêmement productif. Un brin brouillon et connu pour ne finir que la moitié de ce qu'il commençait, mais elle attribuait ça à son enthousiasme débordant. Tout ce qu'il créait, depuis les pièces de cérémonie en grande pompe jusqu'aux pecadilles pour enfants, se vendait comme des petits pains lorsqu'ils s'y essayaient en pleine ville - même les cercles monastiques de Shuren et Kereeh les achetaient volontiers. Et pour le troc, elles fonctionnaient toujours. Il était excellent, tant dans l'usage des matériaux que le rendu de l'oeuvre. Et chaque pièce était susceptible de raconter une histoire à elle seule, pour peu qu'on soit versé dans la mythologie my'tranne.

Malgré ça, pour un certain nombre de raisons, Galeone n’était pas vraiment un khorog. Déjà parce que ce titre n'était tenu que par le chaman du clan dominant de la tribu des Nerassa - celle du gharyn. Leur communauté dépassait les milliers d’individus, mais restait bien assez unie pour pouvoir se permettre un éclatement en plusieurs clans évoluant en maillons libres sans que le pouvoir du gharyn dominant ne soit remis en cause... pas plus que dans une tribu moindre, en tout cas. Chaque clan avait son propre chef de famille et son propre chaman, qui auraient tout aussi bien pu être des gharyn et khorog à part entière s'ils avaient été indépendants - ce qu'ils avaient sûrement été à une époque extrêmement distante. On ne s’en souciait pas le moins du monde.

-Très jolie, celle-là, commenta-t-elle en observant une statue de bois à l’effigie d’une roussette –avatar de Dalaï- volume grandeur nature, et criante de réalisme.
-Haha ! Merci beaucoup. Ca faisait des mois que je mourrais d’envie de la faire, celle-là.
-J’aime beaucoup ce collier, aussi. Attends non, c’est une ceinture, pardon.
-Euh, celle-là c’est pas de moi. Je l’ai troquér à un voyageur de Khurmag parce qu’il m’intéressait. Je ne sais pas si tu as vu, mais ces inscriptions sur l’arête, c’est un ensemble de formules liés à des rituels mêlés de Khugastaa et Suns qui… bref, c’est pour inspiration.
-Je... vois le genre. Et ça là, qu’est-ce que c’est ?
-Ahaaah ! Ca, c’est mon dernier joujou ! Tiens, regarde.

Une amulette d’un genre qu’elle n’avait jamais vu. D’un genre que pas grand monde ne se serait hasardé à concevoir, en vérité. C’était une épaisse plaquette de bois, pas plus grande qu'un livre, à moitié ouvragée dans laquelle on pouvait déjà contempler la partie qui avait tant inspirée son créateur. Une figure humaine, mais beaucoup trop épaisse pour correspondre à ça – on voyait au détail de ses finitions qu’il s’agissait d’un être fait de briques ou… plutôt de pierres, comme une grande statue. Et pourtant, la figure avait quelque chose dans son regard, dans les détails portés à son visage, qui trahissait quelque chose de… vivant. Conscient. Et réfléchi. Très posé, d'ailleurs. A défaut d'un meilleur terme qu'Arianna ne parvint pas à retrouver : la même impression que pouvait renvoyer un vieillard de peu de mots, empli de sagesse, mais qu'il gardait secrète par simple réserve.

Un genre de golem, en quelque sorte. Et à côté de lui, une figure aisément reconnaissable dans la symbolique des my’trans. Une raie tachetée, aussi grande que l’humanoïde, qui occupait autant de place sur la plaque.

En d’autres termes…

-Dalaï et Delkhii. Ouh...
-Yup. Comme quoi je gère pas mal si c’est aussi rapide à distinguer, rayonna fièrement Gal’.
-Meh…

D’un seul coup, l’enthousiasme de la jeune femme s’affaissa brutalement. Arianna. Pour la énième fois depuis ces dernières années, comme à chaque fois qu’il faisait mention de ce détail qui aurait semblé insignifiant aux yeux de n’importe quel étranger de la culture my’tranne. Galeone faisait partie des rares shamans parmi ses contemporains à s’être penché sur ce qui lui paraissait être l’une des plus grandes invraisemblances de tout leur panthéon : le fait que les architectes de la terre et de l’eau soient en conflit permanent depuis l’aube des temps, même après qu’ils en soient arrivés à un équilibre efficace, quand bien même c’était à eux deux que se résumaient la conception d’Irydae toute entière. En son sens, Amisgal ne tenait qu’un rôle de médiatrice, et sans aucun doute de paysagiste qui assistait les deux autres créateurs en disposant de leurs éléments qu’elle équilibrait en veillant à ne léser personne, mais aurait globalement pu être facultative dans la création du monde qu’elle complétait plus qu’elle ne façonnait. Elle le complétait très avantageusement, cela dit, et avait seule la conception du ciel qui leur servait à respirer – l’objet de sa réflexion était davantage de se préoccuper des deux précédents que de la minimiser.

Alors, il s’était plongé dans les enseignements du culte de Delkhii, en complément de ceux de Dalaï qu’il affectionnait déjà. Pas en surface, comme tous les my’trans devaient le faire sous la conduite de précepteurs pas trop trop orientés – même les zagashiens reconnaissaient le besoin de disposer d’une terre ferme, bien que leur conception du golem la résumait à une étendue poussiéreuse et stérile en l’absence d’eau. Lui s’était rapproché de shamans versés dans ces préceptes, de passage sur les routes ou dans la cosmopolie de Darga, pour creuser bien au-delà – et ce sans s’en cacher. Sans le hurler sur les toits, cela dit. A part dans les tribus les plus obtues, qui n’étaient pas le moins du monde en minorité, le fait qu’un my’tran se consacre à plusieurs, voire l’intégralité des architectes n’avait rien d’anormal. Encore moins lorsqu’il s’agissait d’un khorog, voué à dédier tout son temps au panthéon my’tran pour lui demander d'octroyer des faveurs à sa tribu.

Et pourtant… on touchait là à ce qui était la seule incompatibilité de la cosmologie d’Irydae. Qui n’était pas sans conséquence tant pour sa réputation que pour bien davantage. Galeone était maudit.

-Tu devrais vraiment arrêter ça, Gal'. Ça va beaucoup trop loin.
-Beeeuuuh. Je ne fais rien de mal à personne, à ma connaissance.
-Il va finir par t'arrive quelque chose, si tu joues la provoc' à ce point.
-Tu crois?, gloussa-t-il d'un ton presque fier.
- Je ne touche même pas à ça. Repose-le, s'il te plait.
-Rhooo, allez quoi. Y'a trente secondes tu voulais voir ce que c'était. Elle est pas géniale, ma raie? T'as vu les rémoras?
-GAL, PUTAIN DÉPOSE CE TRUC JE DÉCONNE PAS.

Ça avait jeté un froid. Il ne rigolait plus, pas plus qu'elle ne s'amusait de ses excentricités. Elle avait juste hurlé, et...

Il ne rigolait plus.


Dernière édition par Arianna Torricelli le Dim 15 Juil - 16:13, édité 1 fois

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Galeone le Maudit EmptyMar 27 Mar - 22:18
-Bon. Nous aurons à peu près cinq cent personnes à nourrir. Nous sommes une quarantaine. Les festivités dureront du coucher du soleil jusqu’à tard dans la nuit, nos frères et sœurs figurent parmi les pires goinfres de My’tra, ce sera un festin pour lequel ils n’auront pas le moindre effort à fournir, et vous pouvez être certains que leur appétit se renouvellera sur la seconde moitié de la nuit – ils ne se priveront pas. Ceci sans compter nos invités de la tribu des Askluun, qu’il serait dommage de décevoir, même si je pense qu’ils savent déjà sur quoi ils vont tomber. Parce qu’il n’y a pas le moindre risque de ce point de vue-là. Nous sommes tous excellents, nous avons l’habitude : vous savez faire ce qu’il y a de meilleur dans la cuisine zagashienne. Nous disposons en masse de superbes ingrédients, et nous en remercions tous les jours les grandes cornes d’abondance de Dalaï. Bref, ça va peut-être être dur, mais nous en sommes parfaitement capables. Il va juste falloir faire preuve d’un petit peu de discipline.

Les marquages que Galeone lui avait prodigué… ce n’était pas pour rien. Dans les clans Nerassa, Arianna occupait une fonction importante depuis bien des années ; celle d’Hanyoq, une Grande Nourricière. Ses talents à la chasse, en récolte, à la pêche et même dans les champs n’étaient plus à prouver. Et au-delà de tout ça, ses talents en cuisine ne souffraient pas de concurrence. Tant pour préparer seule que pour diriger toute une équipe de marmitons qui devrait abattre un travail d’architecte. Ce qui était précisément ce que notre bande de my’trans (essentiellement composée de my’trannes, sans surprise) se préparait à faire, sous son commandement, son organisation et sa responsabilité. Cela faisait maintenant depuis trois printemps que les chefs Nerassa se reposaient officiellement sur elle pour accomplir cette tâche, ce qu’elle faisait dans l’ombre depuis plus longtemps que ça.

Et au fil des années, sa technique s’était complètement affutée : aujourd’hui, elle n’hésitait pas à faire usage de grands diagrammes et de schémas d’ensemble, se servant d’une grande toile de papier et d’un stylet de charbon pour partager ses plans. Un observateur extérieur aurait cru qu’elle préparait une équipe de sportifs à s’organiser sur le terrain pour remporter une organisation de haut vol. Rien que ça.

-Nous nous répartirons en quatre points de cuisines principales qui seront chargés d’alimenter en permanence les différents buffets de victuailles de la septième lune de Dalaï – ils seront au nombre de neuf. Une attention toute particulière sera portée sur le fait que chaque point devra être abondamment fourni en riz et ce en permanence – nous sommes des zagashiens, on ne mange pas zagashien si on n’a pas de riz. En conséquence, l’atelier « sauces » devra lui aussi être à la hauteur – Delia, Fanone, Zina, vous assurerez tout ça.
-On fait comme d’hab, quoi.
-Oooon… fait comme d’hab, tout à fait
-Je prends la rôtisserie avec Aion ?, renchérit un autre.
-C’est ça.
-Je solote tout ce qui est vapeur ?
-A moins que quelqu’un d’autre soit devenu adepte entretemps…
-Moi !
-Ah ? Ca pourrait, dans ce cas.
-Et moi j’aimerais beaucoup…
-‘Ttendez, non, moi je peux…

Ils étaient motivés, étrangement. A croire qu’ils aimaient ça. Indépendamment du champ de bataille constant que devenait leurs camps de cuisines à l’approche de ces fêtes.

Dans moins de trois heures, ils sueront à grosses gouttes.

Et dans six heures, ils se hurleront dessus.

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