| | Ingrid & Sigurd
| Lun 12 Nov - 14:14 | | Irys : 754856
| Ils sont deux devant Phileas dans la salle libre qu’ils ont pu trouver à cette heure là. Le clerc a de la chance, des fois, faute de place, ils sont obligés d’aller côté cellule. Du moins, c’est ce qu’ils racontent aux suspects. Dans cette pièce dénudée et assez délabrée, le brouhaha du poste de quartier est amoindrie. On aurait presque l’impression que ces trois là sont seuls. La femme, après avoir confié leur collègue à l’infirmerie et envoyé quelqu’un à l’adresse de ce maître Geier, a rejoint Ilyas qui était resté avec le fauteur de trouble tout du long. Tous deux préféraient pêcher par excès de prudence et bien asticoter le sois-disant notaire avant de remettre leur rapport ou de laisser des inspecteurs s’en charger, au besoin. Ainsi, ils font d'une pierre deux coups : ils s'assurent qu'on leur reproche rien par la suite et en plus ils font potentiellement une arrestation intéressante.
Bien sûr, ils ont prévenu qui de droit qu’une mage dangereuse se déplace en ce moment dans les égouts, en fuite. L’altération des faits, assez insidieuse, a déjà pris place dans leur rapport. Étant donné l’emplacement du problème et le fait qu’on ne les ait qu’à moitié cru quant à la dangerosité de la personne, le mot a été passé aux patrouilles dans les alentours avec pour recommandation d’ouvrir l’œil, sans plus. Pas de chasse à l’homme ou quoi que ce soit. C’est aussi pour la même raison que personne n’est encore venu s’incruster dans leur interrogatoire. Ils ont la voix libre pour faire régner la loi.
« Et quand vous repérez une mage vous cherchez à l’arrêter à chaque fois ? Vous aimez jouer les héros ?!
-Vous nous avez pas dit comment vous aviez su que c’était une mage d’ailleurs, alors ? »
Quant aux propos sur la surbrillance de la mage, ils passent à la trappe. Eux ne l’ont pas vu. Et ils ne sont pas expert en trucs mystiques. Sûrement qu’une personne qui fait du feu brille, c’est normal. Peut-être qu’ils mettront une ligne dans leur compte rendu à la fin. Mais il y a d’autres points qu’il souhaitent éclaircir d’abord. Le visage toujours aussi fermé l'un comme l'autre, ils continuent sur un ton accusateur et pressant. Personne ne joue le milicien aimable ici.
« Ni pourquoi vous êtes allé à sa poursuite ! Vous vous ennuyez en tant que clerc ?
-Et avant de raconter des histoires, sachez que maître Geier sera ici dans peu de temps pour confirmer ou non vos dires. »
Les deux enchaînent et rebondissent sur les propos de l’autre. Ce n’est clairement pas la première fois qu’ils travaillent ensemble pour faire parler quelqu’un. L’un se tient debout à côté de la table et fait des allers et venus, c’est la femme, l’autre est assis un coude sur la table en face de Phileas. Tout deux ont un café en main, chose qu’ils n’ont pas proposé à leur invité, ça va sans dire. Il en sera autrement pour le patron du clerc quand il sera arrivé. Et ils n'ont pas fini d'utiliser sa venue...
«Il sera nous dire si vous fricoter avec les mages notamment ! »
Dernière édition par Ingrid & Sigurd le Ven 23 Nov - 8:56, édité 1 fois |
| | | Phileas Graf
| Mar 13 Nov - 19:18 | | Irys : 224957 Profession : Clerc de notaire
| Pas besoin d'être un grand connaisseur en matière d'interrogation (ce que Phileas n'était pas, outre mesure) pour comprendre que ces deux-là n'y allaient pas à l'aveuglette. Ils savaient exactement ce qu'ils faisaient et quand lequel d'entre eux devait parler. Enfin, même cette constatation n'inquiétait pas trop le clerc quand il comparait sa situation actuelle à une autre interrogation à laquelle il avait assisté il y a quelques temps. En tant que simple spectateur, heureusement, mais cela suffisait à lui faire remonter de la bile dans la gorge à chaque fois qu'il y pensait.
"Comme je viens de vous le dire, comme je n'ai ni les armes ni l'entraînement pour pouvoir m'opposer à un individu maîtrisant la magie, j'ai fait appel à votre collègue. Je n'ai pas tenté de l'arrêter moi-même, j'ai simplement signalé sa présence à quelqu'un plus à même que moi d'intervenir."
Ou du moins, quelqu'un qu'il pensait plus à même que lui, mais qui avait fait chou blanc dans un combat bien trop inégal. Il se garda de formuler ces pensées à voix haute, histoire de ne pas froisser l'égo des deux miliciens. C'est qu'un faux pas verbal pouvait bien vite avoir de désagréables conséquences quand l'insulté était en position de force, une vérité que Phileas ne connaissait que trop bien.
"Elle est apparue de nulle part, j'en ai déduit qu'elle devait avoir utilisé de la magie d'une manière ou d'une autre."
À nouveau, il n'avait pas énoncé le moindre mensonge. Simplement omis de préciser qu'il parlait désormais de Caprica et non de la mage montée sur alkach dont il avait été question jusqu'à présent. Dire la vérité et rien que la vérité était la stratégie la plus sûre si jamais l'un de ses deux interrogateurs était particulièrement doué pour déceler un mensonge. Il devait garder sa conscience pour lui s'il voulait pouvoir continuer à les regarder dans les yeux et avoir une chance de les convaincre.
"Je ne suis pas parti à la poursuite de la mage moi-même, maître Geier pourra vous confirmer qu'il est mon employeur et qu'il n'emploierait pas quelqu'un qui fréquente des mages."
Cette dernière partie tenait plus de l'acte de foi que de la certitude. Phileas ne comptait pas sur une quelconque protection personnelle de la part de l'acariâtre notaire, mais il espérait que ce dernier tenait assez à sa réputation pour assurer que son employé n'avait pas de fréquentations douteuses. À vrai dire, l'implication de son employeur était sans doute la partie qui l'inquiétait le plus dans toute cette affaire, car il sentait que si cela se terminait bien pour lui (et ça devrait bien se terminer, pas vrai? On n'enfermait pas les innocents!), il y aurait des conséquences proportionnelles au temps qu'il aurait (involontairement) fait perdre à Geier. Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires: l'hiver était loin d'être fini, ce qui voulait dire qu'on était à la saison où sa famille avait le plus besoin du soutien qu'il leur envoyait. Enfin, on verrait bien. Pour le moment, rien de cette inquiétude ne perçait et le clerc gardait son attitude de personne qui est droit dans ses bottes et qui le sait. |
| | | Ingrid & Sigurd
| Ven 23 Nov - 10:15 | | Irys : 754856
| Pas de grosse attente entre les réponses et les questions. L’homme ne semble pas plus déstabilisé que ça, mais les deux miliciens ne lâchent pas l’affaire. C’est louche. Tout comme le fait que le suspect continue des les regarder dans les yeux. Signe qu’il a déjà fait un tour en salle d’interrogatoire ? Ou qu’il est trop confiant de lui ? Hors de question de relâcher la pression ou de lui donner plus de crédit qu’il n’en mérite. Toujours au diapason, sans avoir besoin de se consulter, les deux collègues décident qu’il est temps de le faire un peu mariner pour tenter un coup de bluff ensuite. Un peu seulement, ils ne voudraient pas se faire voler leur suspect.
« Et bien, nous allons de ce pas confirmer vos dires monsieur Graf.
-Ne bougez pas d’ici. »
Ils sortent tous les deux de là, laissant derrière eux dans la pièce délabrée le jeune clerc avec les deux tasses vides sur la table. Un petit clic se fait étendre peu après. Ce n’est clairement pas la confiance qui les étouffe et ils le font clairement sentir à leur homme. C’est à peu près tout ce qu’ils peuvent faire depuis le couloir. Et s’échanger un regard signifiant « et maintenant ? ». Rester planté là c’est le meilleur moyen de voir un collègue, ou un supérieur, venir leur poser des questions sur l’avancée de leur petite histoire de mage et de se voir renvoyer dans la rue. La salle de repos est également exclue pour les mêmes raisons. Quand ils se décident à faire route vers l’entrée pour essayer d’intercepter l’escorte de Monsieur Geier et l’homme lui-même, ce sont eux qui se font aborder.
« Lise, Ilyas, le chef de votre gars est là. Il a insisté pour venir en voiture. Bonne chance ! »
Sur ces mots, il s’éclipse rapidement. Leur collègue n’a visiblement pas envie d’être mêler à cette histoire ou de se retrouver sous les feux de ce maître. Le court trajet en sa présence lui a largement suffit. D’ailleurs, au lieu de faire demi-tour direct vers la rue, il se trouve une occupation dans la salle commune pour éviter de croiser à nouveau le chemin du notaire. Lui peut aller à la salle de repos sans rien craindre et même prendre des nouvelles de ce poste, lui, travaille à proximité de ce charmant monsieur.
« C’est vous les miliciens responsables de l’arrestation de mon employé ?!
-Monsieur Geier, enchanté. »
Ou pas, au ton de la voix. Mais des fois un sourire forcé tout comme une politesse superficielle aide à rappeler l’ordre ce type de personne. Du moins, Lise le pense. Même si ce type a une meilleure position que la leur, il n’est pas censé être au contrôle de cette situation.
« Souhaitez-vous un café le temps qu’on clarifie la situation ?
-Et puis quoi encore ? Je ne suis pas venu ici pour une collation ! Maintenant j’aimerais savoir pourquoi on me fait perdre mon temps. Quel danger pensez-vous que mon employé, un gratte papier, représente ? »
Le ton déjà peu aimable ne se fait guère plus calme, bien au contraire. Il n’est pas au pouvoir, mais éviter une scène dans l’entrée du poste pourrait être pas mal. Ils lui font signent de le suivre jusque devant la salle d’interrogatoire. Là, dans le couloir, ce sera déjà mieux. Sans que ce soit vraiment l’idéal. Ils n’ont pas le grade pour monopoliser un bureau ou la seule salle de réception du bâtiment. Quant aux salles d’interrogatoire c’est exclu. Le type est déjà bien assez énervé. Et ce n’est pas un suspect….
« Avant de vous répondre, avez-vous le moindre soupçon quant aux origines de votre employé ou ses fréquentations ? Peut-il avoir des liens avec les my’trans ? »
Cette fois, pas de réponse immédiate. Pas verbalement. Son teint vire au blanc puis à l’écarlate, ses joues se gonflent avant de laisser sortir sa diatribe.
« C’est une plaisanterie ?! »
Quelques têtes se tournent vers l’entrée du couloir, sa voix a réussi à s’imposer au-dessus du brouhaha ambiant. Elle a bien sûr également traversé la porte pas si épaisse de la pièce où se trouve Phileas. La suite sans être moins véhémente est moins forte. Il n’y a plus que le son de sa voix qui perce dans la salle close. Les choses ne se passent pas comme prévu pour les deux miliciens. L’introduction du notaire avait bien donné la couleur de la suite. Mais ils ne s’attendaient quand même pas à ça. Un problème de plus vers la résolution de cette enquête. Ils n’ont pas d’autre choix que se séparer. Dans pas longtemps, ils vont être obligé de libérer leur suspect, sans rien avoir récolté.
« Alors, tu as entendu la douce voix de ton patron, il n’est clairement pas heureux que tu nous racontes des balivernes. Ni d’être ici par ta faute. Il est temps de te mettre à table. Comment as-tu su que c’était une mage ? Et avant de me redire la même chose que tout à l’heure pense que si elle sait apparaître où bon lui semblait, elle aurait aussi bien pu disparaître avant notre arrivée ! »
Le temps manque, il ne peut s’empêcher de glisser un regard vers la porte encore close. La promotion qu’il imaginait déjà avoir grâce à ce coup d’éclat lui glissait entre les mains. La journée risquait de n’être qu’une sale journée. Par sa faute. |
| | | Phileas Graf
| Dim 9 Déc - 12:59 | | Irys : 224957 Profession : Clerc de notaire
| "Ne bougez pas d'ici", vraiment? Elle n'avait rien trouvé d'encore plus absurde comme ordre, étant donné qu'il voyait mal comment il pourrait quitter la pièce sans se faire remarquer et ramener à l'intérieur illico presto? Ah, correction: il voyait mal comment il pourrait quitter la pièce tout court, à en juger par le claquement qu'il venait d'entendre. Même s'il avait la conscience tranquille, Phileas n'aimait vraiment pas la tournure que prenaient les événements. Pourquoi diable se retrouvait-il enfermé comme un criminel alors celle qui avait causé le véritable mal avait disparu dans la nature (ou, plutôt, dans la ville)? En l'absence de quiconque pour l'observer, il se pencha en arrière sur sa chaise, massant sa nuque pour tenter de déloger la tension qui s'y était accumulée. Il n'aimait pas la tournure que prenait cette affaire, mais était bien incapable d'y changer quoi que ce soit.
Il ne savait pas combien de temps les deux miliciens avaient prévu de le laisser ni exactement quelles vérifications ils allaient faire. Peut-être aucunes et c'était un simple prétexte pour le laisser seul dans l'espoir de l'inquiéter. Et ça marchait...un peu. Phileas avait vécu côté verso assez longtemps pour savoir qu'une erreur judiciaire était vite arrivée. Parfois, faute de coupable clair, on coffrait le suspect le moins net. Ou le seul, dans ce cas-ci.
"C'est une plaisanterie?!"
Même à travers la porte en bois, aucun doute au sujet de l'identité de celui qui venait de pousser cette exclamation. Toujours soustrait au moindre regard, le clerc laissa s'échapper un soupir résigné. Comme si sa situation n'était pas assez délicate comme ça, il fallait qu'ils y mèlent Geier, pire: qu'ils le forcent à se déplacer en personne.
"Alors, tu as entendu la douce voix de ton patron, il n’est clairement pas heureux que tu nous racontes des balivernes. Ni d’être ici par ta faute. Il est temps de te mettre à table. Comment as-tu su que c’était une mage? Et avant de me redire la même chose que tout à l’heure pense que si elle sait apparaître où bon lui semblait, elle aurait aussi bien pu disparaître avant notre arrivée!"
Bluff ou non? Qu'avaient-ils été raconter au notaire? Risquait-il de perdre son emploi même si cette affaire se finissait bien? Non, son patron avait beau n'avoir qu'un profond mépris pour lui, il le savait honnête, n'est-ce pas? Il n'était pas stupide, il saurait faire la part des choses entre faits et affabulations... Etait-ce bien sûr? Enfin, chaque chose en son temps. Se pinçant l'arrête du nez entre l'index et le pouce droits, Phileas répondit pour ce qui lui semblait être la dixième fois à une variation de la même question.
"J'ai su que c'était une mage parce qu'a priori seule la magie permet d'apparaître de nulle part. Oui, elle aurait pu disparaître avant que je puisse prévenir quiconque, mais appeler des renforts est la seule chose qui me soit venue à l'esprit. Je n'ai jamais eu affaire à des mages, je ne sais pas de quoi ils sont capables et je ne me considère pas qualifié pour faire face à l'un deux. Entre ne pas agir et risquer de ne pas prévenir quelqu'un à temps, j'ai choisi la deuxième option."
Sa voix était toujours calme, mais c'était maintenant le calme d'une patience forcée, de quelqu'un qui a dû donner la même explication trop de fois d'affilée et commence à saturer. Il le cachait du mieux qu'il pouvait, mais il en avait assez de la méfiance mal dirigée des miliciens, assez de ce sac de noeuds dans lequel il se retrouvait empêtré pour avoir tenté d'aider une gamine. |
| | | Ingrid & Sigurd
| Ven 18 Jan - 22:10 | | Irys : 754856
| Le type est au bout de sa patiente, il peut le sentir. Il y est presque, il est sur le point de trouver le point faible à son mensonge. Parce qu’il y en a un, il doit y en avoir. Les gens si propre sur soit, ça n’existe pas ! Pas plus que les altruistes qui vous fourrent dans un guet-apens ! Non, ce n’est pas possible. Il va le faire craquer ! Rien qu’un petit…
Bam
La porte claque dans son dos. Sa collègue la mine déconfite suit le notaire. Ses lèvres forment silencieusement le mot désolé. Elle n’a pas réussit à le retenir, n’a pas voulu se mettre cet odieux personnage à dos. Surtout pas après ses insinuations quant à ses relations avec ses supérieurs. Simple question de bon sens. Après tout, ils n’ont rien trouvé. C’est pas comme si elle étouffait une affaire. Sa conscience comme sa carrière s’en sortent pas trop mal ainsi. Juste un petit froissement à l’égo.
« Tu n’as rien pu trouver de mieux que de te faire arrêter et me faire subir l’humiliation d’être traîné ici comme un malpropre ! On en reparlera. »
Le ton reflète très bien l’état d’esprit du patron de Phileas. Cette histoire ne deviendra pas une de celle dont on rigole. Loin de là. Pour aucun des présents.
« Tu viens avec moi, tu as du travail à rendre pour rembourser cette perte de temps ! »
À grande enjambée, il sort de la pièce avec la certitude que son employé allait le suivre. C’est la moindre des choses après un tel embarras. Aucun regard, pour ces incapables non plus. Quelle idée d’arrêter son scribouillard ! Comme si cet empoté pouvait faire mal à une mouche ou même s'associer à ces dangereux criminels ! Non mais vraiment, ils ne savent plus quoi inventer dans cette milice.
C’est ça, les quartiers pauvres. |
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