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Chroniques d'Irydaë
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 Un matin comme les autres (En cours)

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMar 14 Aoû - 19:17
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Il faut faire attention. Malgré les apparences, ils n’ont pas l’air sans défense. Le premier d’abord. Grand filiforme. Une sorte de gratte-papier ordinaire qui dénote plutôt bien dans le paysage sordide de ces bas fonds. Derrière ses lunettes, son regard et vigilant, alerte. La forme évolue aux grès du temps et des péripéties, mais l’instinct ne se tarie qu’avec le temps. Et ce type est encore loin du temps où il souillera son lit par incontinence. Plutôt distingué. Toujours se méfier des gens distingués. Les brutes en guenilles font toujours étalage d’une force physique importante ; soit, d’une menace assez nature. Pas de fantaisie. Pas de saloperies ; si ce n’est, quand même souvent, une lame qui te transperce les cotes au moment où tu t’attends le moins. Les mecs bien sapés, c’est ceux plus adeptes du pistolet dans la manche, de la fine lame comme une aiguille, voire d’une canne dissimulant une lame bien ouvragée. Comme j’aimerais bien m’en faire une. Parce que le truc drôle, c’est que moi aussi, je suis plus dans la catégorie des mecs distingués et sournois comme il faut.

Qui est-il ? Pas grand-chose d’important pour la société, mon avis. Chose intéressante, il protège l’autre. Une femme. Taille moyenne. Quelque chose se dégage d’elle. Une certaine assurance. Là où j’ai pu voir une note de surprise et d’inquiétude dans le regarde du scribouillard avant qu’il se reprenne, je n’ai rien perçu d’autre qu’une assurance même pas ébranler par ma sortie théâtrale. Soit. On ne peut pas tout réussir dans la vie. Par son maintien, son regard ; qui me parait étrange de là où je suis ; et sa tenue assez froide, ça ne fait aucun doute. Dans ce couple bien étrange, c’est elle qui mène la danse. Désolé scribouillard, mais tu fais un piètre garde du corps à t’interposer comme ça. J’aurais plus vue l’autre te protéger de la menace. Mais bon. Faut rester sur le qui-vive.

Maintenant qu’on a le visuel, les constatations. La question n’est pas de savoir ce qu’ils sont concrètement, mais de savoir pourquoi ils sont là. Il y a plusieurs camps dans cette affaire. Moi, déjà. Mais les services secrets sont assez stricts sur les tenues vestimentaires des agents. Et puis, trois agents sur la même affaire, ça commencerait à sentir très mauvais. Autre camp, celui de Catesby. Plausible. J’avais bien noté qu’il avait été libéré par un célèbre avocat. Des sous-fifres ? Une équipe d’enquêteur privé ? Des amis proches de Catesby ? Tout est envisageable. Il y a ensuite Hencker qui est, a priori, sur les dents. Il patauge dans du sale et cherche à nettoyer ces godasses au plus vite. Est-ce que sa seule ressource à disposition est un couple qui paraitrait beaucoup plus à l’aise dans la vie normale que dans une ruelle où un assassinat aurait été commis ? Ne pas s’attarder aux apparences, certes, mais je visualiserais plus des miliciens à sa botte ou des truands à sa solde pour faire son sale boulot. Peu envisageable. Des employés de ceux qui ont des intérêts au-dessus de Hencker ? Idée intéressante. Suffisamment propre sur eux pour ne pas attiser la méfiance, si ce n’est la curiosité, mais ayant ce petit quelque chose d’honnête pour dissimuler des compétences d’assassinats de ce premier plan. Alors, mon petit scribouillard, tu cacherais pas une corde à piano dans ta poche ? Dernière possibilité, le quidam lambda. Mais tout le monde sait qu’il n’y a personne de lambda au milieu d’une ruelle d’un lieu du crime. Rejeté.

Des amis à Catesby ou des employés de nos mystérieux responsables de tout ce merdier. La probabilité que ces derniers ne sachent pas qui je suis est faible. Voire inexistante. Je n’ai pas de souci à révéler mon identité. Légère révérence obséquieuse.

- Permettez-moi de me présenter. Agent Glorka. Services secrets.

Ce ne serait pas dans l’intérêt de Catesby, à moins que je me sois planté sur toute la ligne sur son sujet, mais ils n’ont pas d’intérêt de tuer un agent de l’ombre de l’Union ; je les pense en pleine capacité de leur capacité intellectuelle. Je m’approche lentement, ma main blessée bien en évidence en signe de paix, par petit pas soutenu par ma canne.

-Je constate que l’ex-inspecteur Catesby n’est pas parmi vous. J’en suis ravi. D’autres auraient été plus que ravis de le coincer ici. J’aime à l’imaginer à boire un verre, posé tranquillement dans son fauteuil, à penser à la beauté du monde et au bonheur d’avoir des proches chaleureux et fidèles.

Je parie sur les amis de Catesby. On ne peut se méprendre sur ma fonction et sur mon intérêt pour l’affaire. En faire des alliés peut être une chose intéressante, mais la confiance n’est pas si facile à accorder. Je ne l’accorde pas, je me méfie toujours des réactions brusques. J’ose espérer que Jorg n’est pas loin, restant invisible telle une ombre, attendant le bon moment pour venir protéger ma carcasse cabossée. Ou alors, il sera en retard, il aura la tache ingrate devoir ramener ce qu’il reste de mon cadavre à ma mère en larmes et à mon superviseur insensible qui cochera alors une case dans une formulaire, mettant fin à une vie de servitude bien relative. La vie tient parfois à quelques fils invisibles, puis on s’aperçoit que ce sont des cordes bien tressées. Fonction du point de vue. Fonction de la tournure des événements. Soit.

-C’est tout de même formidable cette ruelle, vous ne trouvez pas ? Pas de sang. Qui aurait-cru qu’un sordide individu se serait fait dévorer par ses chiens ici ? Hein ? Et même si ce n’était pas vrai, il y’aurait eu du sang, monsieur Catesby n’étant pas connu pour faire dans la dentelle, non ?

Instant de silence.

-Mais non… il a fallu qu’il se fasse étrangler en toute propreté. Le monde est tout de même bien étrange.

Ceci dit, je baisse la main en signe de dépit, haussant les épaules. Dans le mouvement, je glisse ma main contre mon flanc, cherchant mon arme à la ceinture. L’œil avisé, j’observe, prêt à réagir.

Lauren Hill
Lauren Hill
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMar 28 Aoû - 8:40
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2

Je ne m’étais certainement pas attendue à trouver un intrus en ces lieux. Peut-être avais-je eu tort de me montrer si confiante quant à notre solitude et cet homme était là pour me le rappeler. Autant dire qu’il avait le sens du spectacle l’inconnu. Il savait mettre en scène ses entrées de façon à alourdir l’atmosphère relativement pesante du coin. Néanmoins, ce genre de basse manœuvre ne fonctionnait pas sur moi et je me contentais donc de l’observer comme à mon habitude. Je passerais les détails sur son apparence physique, je me fichais bien de ses allures, même si je remarquais, bien évidemment, son infirmité. Mes yeux fonctionnaient après tout. Non, moi ce qui m'intéressait, tenait plus de son regard affirmé, perçant… Le genre que l’on voyait peu hormis chez certaines personnes. Il se sentait en position de force, alors qu’il était seul face à nous. Non pas que nous représentions une menace, mais tout de même.

Je restais donc silencieuse, me contentant d’observer la scène et la sorte de joute silencieuse que les deux hommes semblaient échanger. J’eu d’ailleurs quelques difficultés à retenir un sourire narquois en les écoutants “bavarder” au sujet de la pluie et du beau temps. Évidemment, je saisissais toute l’ironie, et une fois encore, celle-ci était toute aussi destinée à nous impressionner que son entrée… Encore raté.

Mais je n’étais pas la seule à observer. L’intrus semblait nous jauger, nous juger aussi. Il cherchait à comprendre les raisons de notre présence ici. A connaître nos identités ou tout du moins ce que nous représentions, amis ou ennemis ? Et à dire vrai, je me posais également les mêmes questions. Néanmoins, je n’eu pas à attendre longtemps pour le découvrir puisque l’homme se présenta lui-même.


Un agent des services secrets ? Voilà une information surprenante. Surprise qui devait bien évidemment se lire dans mon regard, avant que celui-ci ne se charge de méfiance et tout autant de curiosité. Qu’est-ce que venaient faire un agent organisation dans une “vulgaire” affaire de meurtre ? Qu’est-ce que cela pouvait bien cacher encore ? Il ne pouvait qu’y avoir anguille sous roche dans cette histoire, sans quoi, l’agent Glorka ne se trouverai certainement pas devant nous sur un lieu du crime vraiment trop étrange.

- Lauren Hill, journaliste pour La Tribune, me présentai-je brièvement, en évitant soigneusement d’évoquer un quelconque lien avec Catesby… On ne sait jamais.

Que pensait-il au juste ? Que se passait-il dans sa tête ? Pourquoi évoquait-il ainsi Garrett ? Je le laissais parler tout en visualisant la scène absurde que l’agent nous décrivait. Catesby assit tranquillement dans son fauteuil à attendre ? C’était bien mal le connaître, et même si je lui avais conseillé de se faire gentiment oublier, je doutais fortement que l’inspecteur m’eût écouté. Mais maintenant que je pensais à lui, je ne pus m’empêcher de me demander ce qu’il faisait. Avait-il vu mon père, la siffleuse ? Qu’avait-il appris de son côté ?

-À qui pensez-vous au juste ? À ceux qui cherchent à le faire tomber peut-être ? Soyons franc voulez-vous, je doute que vous soyez simplement là pour enquêter sur un banal inspecteur ayant outrepassé ses droits.

Je l’écouter décrire la scène du crime telle qu’elle était, relevant à son tour tous ces manquement que nous avions nous-même notés. Pas de sang, aucune trace de lutte, pas même un poil de chien. J’avais déjà eut l’occasion de voir Garrett à l’œuvre, lorsqu’il cédait à la colère et à ce sens de la justice qui n’appartenait qu’à lui… Non, Catesby ne faisait clairement pas dans la dentelle. Je ne cherchais pas à interrompre l’agent, me contentant de balayer une fois encore ces lieux vides de tout, paisible comme si rien ne s’était passé ici. Mais sa dernière affirmation attira brusquement mon regard vers lui.

-Étranglé, vous dites ? m’esclamai-je tout en contrôlant la tonalité de ma voix pour ne pas être entendue par les oreilles indiscrètes.Mais le rapport du légiste démontre un nombre conséquent de contusions. Sans parler des marques de crocs et chairs arrachées. Je ne comprends pas… Vous parlez de falsifications ?

Cela changerait énormément de choses, menant notamment à la preuve de l’innocence de l’inspecteur. Ce genre de méthode bien trop propre ne lui correspondait en aucune façon. Garrett agissait par coup de sang, s’il l’avait tué, ce ne serait que pour répondre à des provocations directes, il ne l’aurait clairement pas prémédité…

- Ce genre de méthode proprette, discrète appartiendrait aux assassins de l’ordre, pas à un milicien colérique... réfléchis-je à voix haute. A quoi joue Henker ? Non… Ce n’est pas lui, le commissaire n’est qu’un pion minuscule sur un échiquier bien plus grand....

Je repensais à Edwin, ses réflexions, ses hypothèses… Bon sang, il avait parlé de la mort de l’ancien commissaire, un homme bien, assassiné lorsque celui-ci avait débuté son enquête sur Henker et sur le marionnettiste bien placé qui tirait les ficelles… Cette fois, j’étais clairement inquiète, en proie à un très mauvais pressentiment. Notre enquête ne devait clairement pas passer inaperçue, d’autant plus si les services secrets étaient de la partie. Si moi, je me trouvais à présent bien entourée, ce n’était pas le cas de Catesby. S’il se trouvait chez lui, comme je lui avais conseillé, il ne pouvait être qu’isolé et si l’ordre était effectivement impliqué, cela signifiait aussi qu’il ne pouvait être en sécurité...

-Pas de temps à perdre ici, il faut se rendre chez Garrett, quelque chose ne va pas...

Je me fichais bien de cacher mon inquiétude ou non en cet instant. J’étais pressée et j’avais déjà tourner les talons sans me préoccuper d’être suivie ou non.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMer 19 Sep - 18:15
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Je la suivis du regard, cachant difficilement un sourire en coin. Je n’ai pas tiqué tout de suite quand elle s’est présentée. Une erreur qui aurait pu me couter cher, mais qui, heureusement, est plus intéressante qu’autre chose. Hill, hein ? Comme un certain avocat appartenant à une frange plutôt aisée de la population qui s’est mis en tête de défendre un inspecteur d’une bien moindre prestance dans une affaire qui paraissait conclu à peine entamer. Sacré coïncidence, n’est-il pas ? C’est cousu de fil blanc. Elle est le lien entre les deux hommes. Reste à savoir quel type de lien. Professionnel ? Familial ? Sentimental ? Ça ne va peut être pas aidé l’affaire en cours, mais il est bon de savoir ce genre de chose. Les vies sont longues et pour quelqu’un attirant autant les ennuis que l’inspecteur Catesby, connaitre ses relations proches n’est pas un détail. Voire très proches. Elle est futée. Elle semble en connaitre suffisamment sur l’affaire ; Bref, on sent bien une journaliste qui sait faire son boulot. Et puis, cette subite inquiétude pour l’inspecteur et ce volt-face qui nous plante là, moi et l’autre scribouillard. Il compte. Beaucoup. Et mon sourire s’étire davantage, parce que quand le cœur s’en mêle, ça donne toujours un petit je-ne-sais-quoi de grandiloquent à l’histoire. Comme ces vieux contes de mon enfance, mais en troquant l’amitié par l’amour et les monstres sous le lit par des brutes maniant le surin. Plus adulte.

Je m’approche d’un pas tranquille du compère délaissé, forçant un peu trop sur mon handicap pour éveiller un peu plus d’empathie à mon égard et je lui tends une ma main meurtri accompagné d’un sourire franc rehausser d’un regard chaleureux.

-Je ne crois pas que vous ayez eu l’opportunité de vous présenter. Monsieur … ?

Ai-je déjà dit que ne pas connaitre quelqu’un me déplait très fortement. L’ignorance est un mal. J’ai cette réflexion au moment ou j’aperçois une ombre par-dessus l’épaule de l’inconnu se dessinant dans un rai de lumière blafarde de l’autre côté de la rue. Tout était tranquille jusque là. Trop, peut être. J’ai l’instinct de bousculer l’autre contre le mur d’une pression soudaine contre son torse, m’écroulant à moitié contre lui, mais la détonation subite qui se fait entendre, le sifflement d’un projectile et la vision fugace d’un morceau de maçonnerie volant dans l’air m’incite à faire confiance à mon instinct pour la prochaine fois encore. Je m’écroule au sol, me protégeant contre le mur avant de roule sur l’autre côté dans un grognement de douleur. Foutu jambe. De ma main valide, je dégaine mon arme que je passe au coin de la rue avant de tirer à mon tour. Au jugé. Je ne le toucherais pas, mais je compte l’inciter à ne pas s’approcher.

-Je pense que quelqu’un ne nous apprécie pas beaucoup par ici, vous ne croyez pas ?

D’un mouvement de reptation, j’approche ma tête du coin de la rue et y jette un coup d’œil fugace, le temps d’apercevoir un homme visant dans notre direction et tirant un instant trop tard pour m’achever d’un tir précis. Je souffle un instant, louchant sur l’impact de balle creusé sur le sol par le projectile. Un mauvais rebond aurait fait du dégât. Je fais un mouvement en arrière pour réduire les risques et j’avise mon associé temporaire d’un regard indécis. Bon. A force de remuer la merde, on récolte les fruits de notre curiosité. Quand le projet secret commence à s’éventer, il est normal d’éliminer ceux qui savent. C’est le moment. Je prie pour que mon ange gardien ne soit pas trop loin d’ici. Mes excuses pour le scribouillard, mais il ne me parait pas être un foudre de guerre. Pas de bol. Parce que dans le cas présent, il y a un autre problème à gérer.

-Hé… ton amie, là, la fille de l’avocat… tu penses qu’elle sait se débrouiller toute seule ? Ca serait bizarre qu’il n’y ait pas un collègue à l’autre type qui ne l’ait pas déjà pris en charge. Tu te sentirais prêt de lui venir en aide ?

Oui, le vouvoiement et les formes sont peut être un peu de trop quand on est tout les deux la cible d’un individu qui ne cherche pas vraiment à nous maintenir en vie. Je fais un signe de tête en direction du coin de la rue et je lui désigne la direction vers laquelle la journaliste s’est dirigée.

-A trois, je canarde ce que j’ai dans ce flingue pour le forcer à se planquer. Et tu te barres lui prêter main-forte, d’accord ?

J’ai quelques chargeurs sur moi, de quoi tenir un petit moment, mais en ce qui concerne Hill, c’est une autre histoire. Si ma première impression n’était pas très glorieuse pour son collègue, il est toujours temps de s’être trompé. Pour de bon.

Phileas Graf
Phileas Graf
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 23 Sep - 16:49
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Entre deux personnes clairement plus au courant des détails de l’affaire, Phileas se sentait assez peu utile pour le moment. Quand Lauren s’avança vers le nouveau venu, il tenta de lui faire signe de rester en retrait (après tout, comment pouvaient-ils savoir que cet homme ne tenterait pas de les prendre par surprise?), mais elle l’ignora. Evidemment. Il réprima un soupir face à son inconscience et serra les dents quand elle commença à discuter avec l’agent. Oui, parce qu’il s’agissait en plus d’un agent des services spéciaux. Mais dans quelle sombre affaire l’inspecteur Catesby avait-il été entrainé pour que ces services s’en mêlent? Non, plus ça allait, moins le clerc la sentait, cette affaire.

Quand Lauren fit volte-face (et, très honnêtement, depuis qu’il la connaissait il aurait dû s’y attendre), son premier réflexe fut de la suivre pour éviter de la perdre. À force de foncer tête baissée dans les mauvais quartiers d’Alexandria, elle allait se faire tuer ou pire si elle n’y prenait garde. Malheureusement, il fut arrêté dans son élan par l’agent spécial. Même s’il n’avait qu’une envie et c’était de bousculer l’homme pour suivre la journaliste, Phileas n’en fit rien. S’ils avait affaire aux services spéciaux, il y avait probablement des renforts pas trop loin. Faire des vagues lui ferait perdre plus de temps que ça ne lui en ferait gagner.

« Graf. Phileas Graf. »

Il serra la main tendue, partant du principe que si l’agent la tendait, il n’y avait pas de risque de le blesser d’une poignée de main. Et ce n’est pas comme si Phileas était de ceux qui s’amusaient à broyer les phalanges en serrant la pince.

S’il avait espéré que la discussion s’arrêterait là, il en fut pour ses frais. Pas le temps de réagir, voilà qu’il était plaqué contre le mur. Un instant plus tard, un coup de feu retentissait. Bon sang, et Lauren qui était partie comme une flèche sans regarder où elle allait! À force de jouer avec le feu… Enfin, il avait d’autres soucis plus pressants. Sans perdre de temps, lui aussi se laissa tomber au sol pour réduire la cible qu’il représentait et gagna la sécurité d’un abri. Par contre, il n’avait pas d’arme sur lui: ce n’est pas comme s’il en gardait une à disposition dans son bureau, qui était l’endroit où Lauren était venue le chercher. Et voilà que Glorka ne trouvait rien de mieux à faire qu’un brin de conversation.

« Vous avez l’art d’énoncer l’évidence. »

Un brin caustique, mais il était de plus en plus exaspéré par le tour que prenait la situation et son flegme habituel en prenait un coup. Il avait été plongé tête la première dans quelque chose qui le dépassait complètement et se trouvait dans l’incapacité de veiller à la sécurité de Lauren, ce qui était pourtant la raison de son implication dans l’affaire.

Il n’avait pas trop envie de répondre à la question de l’agent (admettre que Lauren était vulnérable alors qu’il n’avait aucune idée si l’homme était fiable avait l’air d’une très mauvaise idée), mais au moins Glorka lui proposait un plan d’action.

« Ca marche. »

Il attendit le signal et, une fois celui-ci donné s’élança à toute vitesse à la suite de Lauren. Il ralentit à peine pour éjecter d’un coup de pied l’arme du tireur embusqué de sa main et poursuivit sans plus s’occuper de l’homme. Malheureusement, il arrivait trop tard: il eut à peine le temps de tourner dans une nouvelle rue et de voir la silhouette de la journaliste monter dans un fiacre. Un fiacre? Dans cette partie-ci de la ville qu’ils évitaient comme la peste?

Incapable de rivaliser avec la vitesse d’un véhicule tiré par des chevaux, il revint sur ses pas en triple vitesse. Maintenant, Glorka devrait montrer s’il était un allié ou un ennemi. Quelque chose disait à Phileas qu’il n’y aurait pas d’entre-deux dans cette affaire. Le tireur avait repris position pour tirer sur l’agent, mais le clerc le saisit par le col, lui arracha son arme sans ménagement et appliqua un bon coup de crosse sur le crâne de l’homme. Pas assez pour l’assommer entièrement, assez pour lui faire voir des chandelles et le mettre hors d’état de nuire. Désormais armé, il rejoint au pas de course l’agent.

« Elle a disparu dans un fiacre, impossible pour moi de la suivre à pied. Notre agresseur est groggy derrière le coin au cas où vous auriez des questions à lui poser. Je compte essayer de retrouver Lauren, soit nous avons le même objectif et je ne vois pas l’intérêt de partir chacun de notre côté, soit vous avez autre chose à faire et je ne vous mettrai pas de bâtons dans les roues. J’espère pouvoir compter sur la même chose de votre part. »

Maintenant qu’il se trouvait plongé au coeur de l’action, ses manières effacées avaient disparu. Il parlait sans hausser le ton, mais avec assurance. Sa prise sur le revolver récemment confisqué prouvait qu’il savait s’en servir et ses mains ne tremblaient pas, signe qu’il résistait bien à la pression.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 23 Sep - 19:21
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Debout, la gorge encore un peu douloureuse, la porte d’un petit meuble était toute branlante, sans doute avait-elle été endommagé durant la bagarre. Il était bien possible que l’un d’eux ait pu percuter un meuble un peu violemment sans vraiment sans rendre compte, la faute à l’adrénaline, les courbatures viendraient sans nul doute le lendemain. Garrett toucha tout juste la porte du bout des doigts que celle-ci se détacha et tomba avec fracas sur le sol. La bouteille de Scotch était quant à elle bien intacte, fort heureusement d’ailleurs. Attrapant un verre, l’ancien inspecteur sortie la bouteille de son réceptacle. De la pointe du pied, il amena une chaise à lui, avant de s’asseoir, retirer le bouchon et verser un peu de liquide dans le fond de son verre. L’alcool avait une forte odeur, capable de déboucher les sinus, comme de redonner un peu de vigueur après.

Le premier verre fut rapidement vidé, c’est lorsqu’il se servit le deuxième qu’il commença à entendre du bruit provenant de l'extérieur, plusieurs véhicules venaient de s’arrêter devant le bâtiment. L’on pouvait entendre des personnes courir dans l’escalier, grimpant les marches quatre à quatre comme pour arriver encore plus vite. La porte encore entreouverte, le premier milicien entra, arme en main, sur ses gardes. Son regard se posa dans un premier temps sur l’inspecteur, lorgnant le verre contenant un liquide ambré, puis sur le corps qui reposait un peu plus au centre de seconde pièce de l’appartement. Au vu de la flaque de sang dans laquelle celui-ci était, aucun doute pour l’homme de savoir que celui-ci était bel et mort depuis déjà plusieurs minutes. Un deuxième milicia pénétra à son tour dans l’appartement, puis un troisème, peut-être était-ce une chance pour l’ancien inspecteur, car il s’agissait des miliciens qu’ils avaient croisé le jour même, ceux lui ayant raconté que certains, au poste, étaient encore de son côté, sentant bien qu’il y avait quelque chose de louche dans cette histoire.

" Inspecteur… vous allez bien ? "

" Comme un charme, j’en mange deux comme ça tous les matins. "

Le gaillard au sol était un sacré morceaux, de carrure similaire à celle de l’ancien inspecteur, tout comme en matière de vêtement, le grand manteau, le gilet, le chapeau, il ne lui manquait qu’une canne de marche. De loin, un type comme ça aurait pu sans crainte se faire passer pour Garrett, ne serait-ce quand usant de la silhouette. L’un des miliciens s’approcha du corps pour le mettre sur le dos. Il ne s’agissait pas là d’un sosie, l’homme avait un peu de barbe, les yeux marron, de près il aurait impossible de le confondre avec l’ancien inspecteur.

" Qui est cet homme ? "

" Aucune idée. Il m’attendait, nous avons eut un petit différent, et maintenant il est raide. "

" Il a prit une balle, pourtant, votre arme de service à bien été confisqué non ? "

Garrett tira légèrement sur l’un des pans de sa veste pour en sortir l’arme en question, enfin, sa deuxième arme du moins, celle qu’il avait mis de côté justement pour s’en sortir dans ce genre de situation. Il déposa l’arme sur le plan de travail, l’un des rares meubles à tenir encore debout d’ailleurs.

" La voilà, votre arme. Identique à celle de service, sauf que celle-ci, je la possède hors travail. Sans elle, se serait moi qui serait étendu au sol sans vie. "

" Là n’est pas le problème, je veux bien vous croire concernant cette agression. Le cas de légitime défense est évident, il suffit de regarder votre coup pour comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un câlin fraternel. L’usage d’une arme cependant… Le commissaire en chef risque de ne pas aimer cela. "

" Quelqu’un cherche à m’éliminer, je conçois qu’il lui manque des neurones, mais il ne faut pas être un génie pour s’en rendre compte. Que croyait-il celui-là ? Que j’allais gentiment retourner chez moi, la bouche en coeur, et attendre qu’on m’abatte comme un chien ? "

Le milicien resta silencieux. Son arme à lui aussi était identique à celle utilisé par Garrett.

" S’il n’y avait pas de témoin, j’aurais volontiers échangé nos arme pour me désigner comme le tireur, malheureusement, les témoins ont bien entendu la détonation avant notre arrivé, ce mensonge ne servirait qu’à vous nuir plutôt qu’a vous aider. "

" Laissez-moi deviner : Veuillez-nous suivre au poste afin de procéder à une déposition. "

Lâcha finalement Garrett en terminant son verre. Il redéposa la bouteille t celui-ci dans le placard sans porte, puis suivit le premier milicien. D’autres se tenaient debout dans le couloir, d’autre un peu loin dans l’escalier, on avait l’impression que tout le poste s’était déplacé pour intervenir.

Lauren Hill
Lauren Hill
Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 Empty
Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 23 Sep - 22:10
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
J’étais pressée, disais-je, peut-être même trop. À la manière d’un automate, j’avançais rapidement, marchant droit devant moi sans réellement regarder où j’allais. Je pensais, bêtement, que Philéas se trouvait derrière moi, car jamais il n’aurait pris le risque de laisser partir seule une furie telle que moi. Il me connaissait bien trop pour cela… Mais ce n’est qu’une fois arrivée à un carrefour étrangement large pour ce quartier que je réalisais mon erreur. Je m’arrêtais, observant les alentours à la recherche de mon ami. À cet endroit, les fiacres allaient et venaient comme dans n’importe quel autre quartier de la ville si bien que j’aurai pu oublier le lieu dans lequel je me trouvais…

Grave erreur… Mais j’étais bien trop obnubilée par le besoin de retrouver Garrett afin de m’assurer de sa sécurité que je ne m’en rendais pas compte. J’attendais simplement le jeune clerc, tournant le dos à la rue passante pour observer l’endroit d’où je venais, avec une certaine impatience qui devait aisément se lire dans mon regard. Je ne vis donc pas le fiacre s’arrêter juste derrière moi. Je n’entendis pas la portière s’ouvrir sans se refermer. Je ne m’aperçus du problème qu’une fois le chiffon sale placé habilement sur ma bouche et mon nez, à la fois pour m’empêcher de hurler, mais surtout pour me forcer à respirer l’odeur entêtante qui s’en échappait. Je ne me débattis que très peu, malgré la peur et la colère qui m’assaillaient mettant tous mes sens en alerte. Ma vue se troubla rapidement m’empêchant de distinguer ce qui se passait tout autour. Puis plus rien. Mon corps entier se ramollit au point que mes muscles semblaient se changer en une matière cotonneuse… Tout comme mon cerveau inutile… Le trou noir.

Je m’éveillais au bout d’un temps indéterminable. J’étais allongée, à même le sol gelé et rocailleux… Mais je n’étais pas en extérieur. L’odeur de la moisissure, la morsure de l’humidité ambiante m’évoquaient plutôt un sous-sol… une cave, peut-être. Néanmoins, il faisait bien trop noir pour que je ne puisse en être parfaitement certaine.

-En voilà une jolie prise, on se décide enfin à se réveiller ?

Un timbre grave, masculin… Mais inconnu. La voix résonnait partout autour, indiquant que la personne se trouvait avec moi dans cette pièce… à moins que celle-ci ne soit dotée de barreaux. Toutefois, plus rien ne m’étonnait à présent.

-Qui êtes-vous ? grondais-je.

-C’est ce qui est intéressant avec vous, miss Hill. Votre curiosité qui ne va jamais vers quatre chemins. Vous allez tout droit vers votre objectif sans tourner autour du pot. La plupart des gens, votre place, auraient voulu, avant tout, en connaître la raison… Mais pas vous.

Pas besoin de l’interroger sur ce sujet justement, je n’ai jamais cru aux coïncidences et je ne comptais pas changer mes habitudes. La relation était plus que facile à comprendre, si je me trouvais là ce ne pouvait être qu’en rapport avec cette enquête et Catesby.

-Cela ne répond aucunement à ma question. Qui. Êtes. Vous ?

Je séparais volontairement les syllabes, comme si je parlais à un enfant …  Non plutôt à un attardé. La patience ne faisait clairement pas partie de mes qualités, l’on me le reprochait assez souvent pour que je puisse l’oublier.

-Quelle importance ?

-Vous savez qui je suis, disons que cela pourrait au moins nous mettre sur un point d’égalité. D’autant que je ne vous vois pas… Mais tant pis, essayons de deviner.

-Vous tenez à jouer aux devinettes dans pareille situation ? s’exclama-t-il avant d’éclater de rire.-Cela me paraît amusant, allez-y, je vous en prie. On vous dit intelligente, montrez-moi votre raisonnement.

À l’évidence, l’inconnu me provoquait tout en cherchant à me tester. Soit, s’il tenait à jouer, autant lui donner satisfaction.


-Si je trouve, vous me libérerez ?

Ça, j’en doutais. Aucune personne intelligente ne laisserait partir quelqu’un l’ayant démasqué… En particulier lors d’une affaire aussi épineuse. Aussi, je ne me faisais guère d’illusion, j’étais finie… Mais je pouvais essayer de gagner du temps, d’une manière ou d’une autre.

-Navré, ma belle, mais nous ne jouerons que pour le plaisir. Voyez-vous, vous avez votre rôle à jouer dans cette histoire… Et une fois celui-ci dûment rempli, vous ne nous serez plus d’aucune utilité ?

Qu’est-ce que je disais ? Je notais toutefois le “nous" qui énoncé ainsi, signifiait que l’homme n’était probablement pas celui qui tenait les ficelles… Malgré tout, il ne se montrait pas, veillant à nous maintenir tous deux dans l’obscurité… Un personnage connu peut-être ou du moins que j’aurai pu croiser à un moment ou à un autre… Le bruit provoqué par ses mouvements indiquait qu’il se tenait assis sur une chaise. J’entendais le bruit grinçant du bois et le froissement du tissu… Impatient, l’homme croisait et décroisait les jambes… Son siège devait être sacrément inconfortable.

-Le contraire m’aurait étonné, raillai-je.Mais tant pis, j’ai du temps à tuer avant de mourir, alors autant le mettre à profit.

-J’aime votre façon de voir les choses, nul doute que vous manquerez à votre entourage.

Je t’en ficherai…

-Soit… Commençons par les lieux. Nous nous trouvons dans une cave, donc je peux exclure le plan des astraux. On sait tous que les grands dans leurs nuages ne possèdent pas ce genre de pièce. Vous êtes venu me cueillir en fiacre, mais vous n’avez pas pu franchir les barrages de contrôle de la milice avec une femme inconsciente dans l’habitacle… Donc soit, nous nous trouvons toujours sur le plan des versos soit vous êtes assez influant pour passer sans que l’on vous pose de question… et vu votre manière de parler et de vous tenir, je pencherais plus pour la deuxième solution.

-Mais vous ne me voyez pas...

-Non, mais je vous entends. Vous n’avez pas l’habitude de vous asseoir sur une chaise aussi peu confortable. Vous adaptez souvent votre posture. On a mal aux fesses?

Il éclata de rire.

-Intéressant et fortement amusant, poursuivez.

- Vous n’êtes clairement pas de la milice, j’aurais pu croire que vous étiez Henker, mais ce n’est pas le cas...

-Et pourquoi ne serais-je pas ce cher commissaire?

-Toujours en rapport avec le bruit. Henker est un homme imposant, de ceux qui aiment la nourriture… La chaise grincerait bien plus souvent… Mais vous êtes liés… Je dirais que vous vous trouvez au-dessus de lui… Hiérarchiquement parlant, cela va de soi. Une personne se trouvant dans les petits papiers du gouverneur… Mais sans réel pouvoir politique… Ce n’est pas vous qui tirez les ficelles, vous n’êtes pas le marionnettiste… Juste un autre pantin un peu mieux élevé. Les gens vous connaissent, mais plus pour votre poste que pour votre nom. N’est-ce pas?

-Pourquoi pensez-vous que le gouverneur est lié à cela?

-Le témoignage d’un mort, cela vous dit quelque chose ?

Nouvelle esclaffade, mais celle-ci me parut bien moins assurée… je touchais au but, et cela ne lui plaisait pas du tout.

-Cela suffit pour le moment. Nous veillerons à transmettre vos salutations à ce cher Catesby… Une petite signature ne serait pas de trop.

-Aïe!

Bon sang… je n’avais pas senti ce mouvement. Mon interlocuteur n’avait pas bougé, je pouvais mettre ma main à couper. Pourtant, quelqu’un venait bien de m’agripper les cheveux pour en couper une mèche… Le lien avec l’ordre me parut alors bien plus réaliste. Je l’entendis ensuite se lever… Comme je pouvais percevoir le son du frottement de l’acier… Des barreaux. En un rien de temps, je me retrouvais donc seule dans cette cellule sombre…

Et merde...

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyJeu 27 Sep - 15:41
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Je le regarde, les sourcils froncés. Ce n’est pas lui, hein ? C’est quelqu’un d’autre. Où est passé le gratte-papier de tout à l’heure qui était à deux doigts de se faire dessus ? Celui dont je ne me méfiais pas. Voilà qu’il suffit d’un moment de tension et de quelques menaces de types meurtriers pour me changer mon gars. Il a… assommé le type ? Comment ça ? Sans aide. J’en reste coi un instant alors qu’il me cause comme si de rien n’était. Comme s’il s’en mangeait des comme ça tout les matins. C’est possible, c’est vrai. Même au sein de la milice, j’avais connaissance de ce genre de comportement. Ces gens capable de se transcender dans les situations les plus périlleuses. Quand on est un bleu, on pense souvent que ça sera comme ça, notre baptême du feu. Quelque chose  qui a un peu de panache, même si dans la réalité, on se fait le plus souvent dessus et on obtient l’assurance du boulot petit à petit, au fil des mois et des années. Pour d’autres, c’est de temps en temps, comme une rage qui ne dure qu’un temps, mais qui te transforme du tout au tout. Bref. Intrigant. On ne va pas chercher à le contrarier, il est armé. Même s’il me fait rire. Le même objectif ? Il en a des bonnes. J’ai dit « Services Secrets ». Ça me désole que les gens ne se méfient pas assez de nous. Parce qu’on s’est serré la pince et qu’on a échappé à une mort atroce il y a deux minutes, on est déjà potes. Faut toujours se méfier dans ce milieu. Il fera pas long feu. Revenant de mes pensées, je pouffe un instant, malgré moi.

-Le même objectif, hein ? Et quel est cet objectif ?

Je souris. Sauver la peau de Garrett ? Briller dans une affaire ? Rouler des mécaniques ? Abattre un gradé corrompu ? Traquer des pourris au sein du gouvernement ? Tant d’objectif pour un même chemin. L’objectif, c’est ce qu’on obtiendra à la fin. Pas de déception. La vie sauve est en soi un objectif plutôt satisfaisant. Je lui fais un signe de la main pour ne pas répondre à la question avant de lui tendre.

-Peu importe. Merci du coup de main. Pour l’heure, j’ai envie de connaitre des choses. Et on a quelqu’un qui en connait puisqu’il voulait nous tuer.

D’un pas le plus rapide possible malgré les élancements de mon côté à m’être effondrer au sol pour me mettre à couvert, je me dirige vers notre assassin ratée. En m’approchant, une ombre se dessine dans l’obscurité. Un homme. Je me plaque subitement contre le mur le plus proche, l’arme prête. Un sifflement très caractéristique se fait entendre et je me calme aussitôt. Je sais à qui m’attendre. Je m’approche, rassuré juste ce qu’il faut ; toujours sur ses gardes j’ai dit ; et je découvre ce bon vieux Jorg, adossé contre le mur, notre tireur embusqué à ses pieds, les mains liées. Il affiche son éternel petit sourire en coin, comme si tout l’amusait.

-Vous vous en êtes bien tirés, chef.

Ça ne m’amuse que moyennement. Comprendre pas du tout.

-Quand je te demande de veiller sur moi, c’est pour me protéger.
-J’étais occupé. J’ai fait aussi vite que j’ai pu.
-C’est ça. J’espère que ça en valait le coup.
-J’sais pas. Vous aviez à faire avec la fille qui a pris le fiacre.
-Un peu, pourquoi ?
- Elle n’y est pas monté dedans de son plein grès. Plutôt façon comme vous me le demandez de le faire. Si vous voyez ce que je veux dire.
-Je crois que je saisis. Un signe distinctif ?
-Pas vu. Deux hommes. Dans le genre que celui sous ma chaussure. Pas l’air d’être des petites frappes. Plutôt des mercenaires du genre compétent. Ou du même acabit.
-Bien. C’est exactement ce que je voulais entendre.

La fille Hill capturée ? La légalité, c’est dépassée. Place aux actions sales et répréhensibles. C’était un peu le but. Les pousser à se dévoiler. Là, ils peuvent faire des erreurs. Comme me donner un joli cadeau sous la forme d’un homme de main assommé. Je m’en frotte les mains d’avance. Le vrai boulot commence. J’avise Philéas et je lui en donne du sourire carnassier.

-Votre amie a été enlevée. Vous parliez d’objectif. Vous voulez la retrouver, non ? J’ai une solution pour vous. Notre nouvelle ami, gisant là, il sait des choses. Forcément. Mais il ne voudra pas les dires. C’est un dur. Et comme les gens pour qu’il travaille n’ont pas l’air d’être des traine-savates, il ne voudra rien dire par peur d’eux. Du coup, il suffit d’être plus terrifiant qu’eux. Et il y a un endroit parfait pour cela.

Je m’approche un peu plus et je glisse dans un chuchotement.

-Vous êtes déjà allé dans les sous-sols des services secrets ?

Je laisse l’imagination faire son travail un instant et je me recule.

-Je comprendrais si vous ne voulez pas assister à ça. C’est juste que c’est vous qui avez parlé de… comment avez-vous dit ? Que si nous avons le même objectif, je ne vois pas l’intérêt de partir chacun de notre côté, non ? Sinon, vous pouvez aller voir Catesby, mais je pense qu’il va bien. Il y a un bien un type qui le surveille, Jorg.
-Oui chef.
-Voilà. Il est en sécurité. Par contre, il le sera moins si on vient lui dire ce qu’il s’est passé avec mademoiselle Hill. Je pense. Alors ?

Phileas Graf
Phileas Graf
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMar 2 Oct - 22:06
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Qu'il n'y ait aucun doute à ce sujet: Phileas n'appréciait pas l'agent. Il n'appréciait pas son sarcasme alors que des vies étaient (probablement) en jeu, pas plus qu'il n'appréciait la manière qu'il avait de rappeler par son comportement et ses paroles à quelle partie de la société il appartenait. Pas de condescendance ouverte, ou peut-être pas encore, mais on n'en était pas loin. Et non, contrairement aux apparences, le clerc n'appréciait pas d'être pris de haut. L'habitude n'engendrait pas forcément l'acceptation. Etait-ce une surprise que Glorka raille l'hypothèse de Phileas qu'ils puissent avoir un même objectif (obtenir des réponses à un sacré paquet de questions) pour le moment? Non. Il laissa passer le commentaire sans y réagir, attendant un ajout constructif à la discussion.

L'ajout constructif ne tarda pas, et l'ex-trappeur emboita la pas à l'agent. Sans doute ce dernier voudrait-il mener la danse, et ça ne servirait à rien de le contrarier. Entre quelqu'un qui voulait bien faire mais ne s'y connaissait qu'assez peu en travail d'investigation et un professionnel, la personne la mieux indiquée pour le travail à faire était toute trouvée. Tant que Phileas pouvait en profiter pour glaner des informations qui pouvaient lui être utiles, se tenir en retrait ne le dérangeait pas.

Toujours sur ses gardes, le clerc aurait rapidement pu neutraliser la menace si le nouveau-venu avait été hostile. Rectification: tenter de neutraliser la menace, vu la carrure du nouveau-venu en question. Le clerc avait beau être plus coriace qu'il n'en avait l'air, l'homme qui venait d'arriver n'était pas un poids plume et savait très probablement y faire aussi.

Durant l'échange qui suivit, Phileas resta simple spectateur muet. On en apprenait souvent plus en se taisant qu'en parlant, en particulier quand on était le témoin d'un échange entre deux agents des services secrets. Ainsi Lauren avait été enlevée... Evidemment. Une nouvelle inquiétante mais pas inattendue. Elle posait trop de questions, et, pire, elle obtenait trop de réponses. Et les journalistes qui trouvent des réponses à leurs questions sont une des pires menaces pour ceux qui préfèrent le silence...

Par contre, le clerc ne s'attendait pas à être de nouveau pris à parti par l'agent aussi rapidement. Et le sourire (plutôt rictus que sourire, en fait) sur le visage de ce dernier ne lui disait rien qui vaille. Il comprenait parfaitement le raisonnement de Glorka, bien sûr. Les rapports de pouvoir et l'intimidation étaient aussi valables pour ceux qui vivaient dans les rues d'Alexandria que pour la main invisible de ses dirigeants. Et il se trouve que Phileas avait vécu un temps dans les premières, faute d'avoir jamais fait partie de la seconde. Et là où il s'attendait à être congédié sans autre commentaire que "Nos services vont s'occuper de l'affaire" ou variation sur le même thème, voilà que l'agent lui proposait de l'accompagner. Et pas n'importe où: dans les sous-sols des services secrets. Déjà rien que le nom évoquait un endroit où aucune personne saine d'esprit ne voudrait mettre les pieds. Le Vereistien pouvait penser ce qu'il voulait de son interlocuteur, il était bien forcé d'admettre qu'il savait y faire: un frisson lui parcourut brièvement l'échine, même si a priori lui ne risquait pas de goûter aux...méthodes des services secrets.

Et voilà qu'on attendait une réponse de lui. Et une réponse en particulier, pas vrai? Entre Lauren qui avait besoin d'aide et Glorka qui utilisait ses propres mots contre lui, Phileas savait qu'il ne pouvait décemment pas faire autre chose qu'accompagner l'agent. Quelle valeur ajoutée aurait-il? Il connaissait Lauren et savait se défendre, mais là s'arrêtaient ses véritables avantages dans cette affaire dans laquelle il avait été entrainé assez récemment. Il savait aussi qu'il regretterait très probablement la décision qu'il avait prise, plus par élimination que parce qu'il était convaincu de faire le bon choix. Advienne que pourra, au moins il ne pourrait jamais se reprocher d'avoir abandonné celle qui avait sollicité son aide.

"Non, je ne suis jamais allé dans les sous-sols des services secrets, mais j'imagine que c'était une question rhétorique. Et je ne savais pas que les services secrets avaient pour habitude d'impliquer des civils dans leurs affaires, mais vous avez raison: je veux retrouver Lauren. Je viens avec vous."

Il regretterait cette décision, ô comme il la regretterait, et probablement plutôt tôt que tard. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Une chance qu'il soit d'un naturel assez peu expressif: il était peu probable que ses ruminements mentaux soient visibles sur son visage.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 7 Oct - 19:04
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
-Vous avez dit quelque chose d’amusant, tout à l’heure. Vous savez, c’est très courant d’impliquer des civils dans nos affaires. Sauf que, généralement, ils se retrouvent du mauvais côté de la table.

Sourire, puis plus bas.

-J’espère que ça ne vous arrivera jamais, hein.

Une tape amicale sur l’épaule plus tard, comme si nous étions subitement devenu des camarades se partageant quelques anecdotes rigolotes, j’avise Jorg amenant notre fiacre, se tenant confortablement installé sur le banc, à côté du cocher, qui n’en mène pas large, son regard faisant de rapides aller retour entre ces rênes et l’arme négligemment posé aux creux des jambes de mon homme de main, faussement occupé à vérifier l’état de propreté de ses ongles. Et même si c’était vrai, ça ne me choquerait pas. Jorg n’est pas non plus du genre à se laisser couvrir de bouses sans rien dire. Pour ce que ça à voir ensemble, hein. Il finit par sauter du haut de son banc, arrivant à notre côté et part chercher notre joyeux drill qui a failli se réveiller il y cinq minutes, mais un coup de crosses bien ajusté à suffit à lui faire retourner dans les vapes. J’ai dû m’y reprendre à deux fois, c’est que la journée tire vers sa fin à ce rythme. Les émotions, ça fatigue. Le cocher darde un regard plein d’espoir sur l’horizon et la possibilité d’échapper à une situation qu’il ne contrôle pas et qui ne respire pas vraiment la bonté humaine. Je fais non de la tête et je fais oui du canon de mon arme. Il ne dit rien et se contente de baisser la tête. De toute façon, Jorg arrive. Sans grand ménagement, il embarque le beau aux bois dormant dans la cabine et me tient la portière avec une gentillesse feinte. J’entre et m’installe dans l’habitacle dont les standards de propreté sont légèrement inférieurs à la moyenne parmi le réseau de fiacre de la ville, tandis que Phileas s’installe à son tour avec la tête de celui qui embarque pour un voyage vers les tréfonds de la joie minière. Le cocher tire les rênes et on démarre. Fronçant les narines constatant l’odeur nauséabonde imprégnant les tissus de la banquette, je passe la tête par la fenêtre et alpague ce bon vieux Jorg.

-Dis moi, Jorg, où as-tu dénicher cette immondice ?
-Par hasard, en allant en chercher un convenable. Il y avait un type qui avait suriné un autre dedans. J’ai négocié l’emploi du fiacre ; il ne semblait plus en avoir l’utilité.
-Ah.
-En plus, il était bien parti pour ce faire le cocher.
-Triste pour lui. Par contre, il va devoir nous parler un peu plus de sa précédente course, Jorg. Je pense qu’il y a des choses intéressantes à nous dire.
-Triste pour lui.

Un sanglot se fait entendre et le fiacre dérive un instant sur le côté avant de retourner droit. Quoi que soit l’état du cocher, Jorg mènera le véhicule à destination. Essayant de faire abstraction de l’odeur morbide et évitant de m’asseoir là où le sang à couler, j’avis mon vis-à-vis avec un sourire bienveillant qui dénote furieusement avec ce qui a pu se passer encore récemment dans l’habitacle. J’essaie d’engager la conversation, d’en apprendre un peu plus tout en lâchant des banalités affligeantes, mais qui ont toujours leur place dans une conversation ou personne n’a envie de lâcher d’informations intéressantes. Quoi que soit nos intérêts du moment, ça ne sera jamais la grande amitié entre nous. Triste. Je me débrouillais mieux quand j’étais jeune, voire même milicien. Il faut vraiment croire que le métier ne prête pas à tailler la bavette facilement avec les inconnus, surtout quand on les trouve sur des scènes prétendus de crimes, intervenant sans peur contre des assassins et marchant sans trembler vers une interrogatoire rapide et efficace.

Parce qu’on est pas là non plus pour prendre notre temps, sinon, il y’aura plus rien à la cantine.

On finit par arriver chez moi. Les services secrets. Grand. Austère. Jorg nous arrête devant l’entrée où il y a toujours du monde et des gros bras prêt à servir. Mon acolyte fait signes à des collègues pour qu’il prenne en charge le cochet tandis qu’il monte à bord dans l’habitacle après qu’on en soit descendu pour récupérer le colis. Qui s’est pris un autre coup de crosse sur la route. Comme ça. Pour pas prendre de risque. Je l’ai pas loupé cette fois. L’assassin sur l’épaule, il nous suit passant devant Rebut et Anatole, les deux frères surveillant l’entrée du bâtiment depuis un bon paquet d’année. Rebut est le grand frère et quand on dit grand, c’est grand. Fort. Mais à force de protéger son petit frère, il y a perdu un peu de jugeotte dans la tête. A l’inverse d’Anatole qui bénéficie du talent rare de ne jamais oublier un visage, même s’il n’a même pas le physique pour protester que la vendeuse lui ai pas donné le juste compte dans la monnaie. Anatole nous avise, détaille Phileas et l’assassin du regard pour qu’il ne puisse oublier aucun des deux et fait un geste à Rebut de les laisser passer qui s’exécute dans un grognement, se reposant négligemment sur un gourdin solide.

Entrant dans le hall, je passe rapidement dans les petits couloirs, suivi par Phileas et Jorg. Une porte plus tard et l’on s’engouffre dans les tréfonds des services secrets. Un agencement de couloir et de portes lugubres qui perdraient n’importe qui n’y étant pas habitué. Je connais, évidemment. Jorg aussi, bien sûr. Je jette quelques coups d’oeils à notre invité pour analyser ses réactions. On finit par arriver du côté des salles d’interrogatoires. Derrière un bureau où s’accumule une quantité impressionnante de papier dépasse la petite tête de cette chère Clayborn qui lance un regard d’une innocence rare à mon égard dès que j’arrive devant elle.

-Ah ! Mademoiselle Clayborn !
-Bonjour Monsieur Glorka ! Vous venez pour un interrogatoire ?
-Bien sûr. Mais… Clayborn, vous avez fait quelque chose à vos cheveux ?
-Toujours observateur, hi hi. J’ai changé de coiffure, oui, et j’ai essayé une autre coloration. Ça me va ?
-Oh, bien sûr. Vous êtes ravissante, Clayborn. Un rayon de soleil dans ses sous-sols.
-Ah, toujours gentil, monsieur Glorka. Et monsieur Jorg, vous allez bien ?
-Très bien, m’dâme.
-Et quelqu’un que je ne connais pas, monsieur … ?
-Philéas.Graf.
-C’est un joli non, ça, Phileas J’ai mon neveu qui s’appelle comme ça. Il … vous accompagne ?
-Oui Clayborn. Je sais qu’il faudra remplir un formulaire E37, mais j’aimerais ne pas perdre de temps. Il est possible de … ?
-Oui, bien sûr, monsieur Glorka. Je vous le préparerais pour quand vous en aurez fini.
-Vous êtes un amour. Est-ce que la cellule douze est disponible ?
-Hélas non, monsieur Lecter n’en a pas fini avec son interrogatoire.
-Encore ? Mais c’était déjà le cas hier.
-Et avant-hier ! Mais bon, monsieur Lecter est toujours passionné par son travail. Et il aime bien le bruit de l’eau goûtant qu’il y a dedans. Ça l’aide à se concentrer.
-On ne va pas lui enlever ça, hein. Bon, n’importe laquelle suffira alors.
-La sept ? Elle a été nettoyée récemment.
-Oh ? Bien. Et vous pourrez m’apporter un kit d’interrogatoire S15 ?
-Mmmmh… S15 ? Oui, j’ai ça en stock. Pas comme le S16. Ils sont tous cassés. Je n’arrête pas de dire à monsieur José que les marteaux ne sont pas faits pour frapper les murs. Il n’écoute rien.
-J’essaierais de lui en parler. Je n’aime pas vous voir peiner comme ça, mademoiselle Clayborn.
-Oh, merci, vous êtes gentil, monsieur Glorka. Bon courage pour votre interrogatoire.
-Merci. Et merci encore pour l’E37 !

La secrétaire me donne la clé de la cellule sept et j’entre dans le couloir de gauche parmi les trois à ma disposition. Une quinzaine de mètres plus loin, dans une ambiance sombre et malaisante, j’arrive devant une porte pas bien différente de celle que l’on a croisé et insère la clé dans la serrure qui s’ouvre dans un grincement. On entre. Quatre mètres sur quatre mètres. Une chaise avec des menottes. Deux autres chaises. Une table. Une faible lumière au plafond. Sympathique. L’endroit est propre. Ils ont même réussis à récurer les taches de sang sur les murs. Jorg vient installer l’interrogé sur sa cellule, puis lui envoie deux bonnes claques afin de le réveiller quand celui-ci est bien attaché. Assis sur ma chaise, je masse mon genou endolori, puis tend une main en direction de l’homme à Phileas

-Bien. Peut-être voulez vous interroger le prisonnier ? Chacun a sa méthode, je n’aurais aucun a priori vis-à-vis de la votre, hein. J’ai personnellement juste besoin de mon kit d’interrogatoire S15, mademoiselle Clayborn ne devrait pas tarder à nous l’apporter.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 28 Oct - 23:34
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Sortir de cellule le matin, pour y retourner en début de soirée. Au moins, cette histoire aurait de quoi plaire au père Hill qui avait bien sûr signalé à l’inspecteur de ne pas faire de vague. « Ne pas faire de vague », chose bien évidemment en total accord avec le fait d’abattre à bout touchant un illustre inconnu sous son propre-toit. Garrett fut donc conduit au poste, une fois encore le trajet s’effectua dans un silence quasi-religieux. En vérité, il n’était déjà pas d’un naturel très causant, mais là, autant dire qu’il était muet comme une tombe. D’abord, l’on essayait de le faire accuser du meurtre d’un crevard oubliable, et voilà que maintenant l’on tentait de rayer de la liste des inspecteurs en service pour de bons. Il fallait donc reconnaître que quelqu’un avec des moyens, et suffisamment de relations, semblait avoir prit Catesby pour cible, même le dernier des abrutis l’aurait compris, et pourtant…

Et pourtant c’était bel et bien lui qui se retrouvait dans un véhicule de la milice. Il fallait aussi noter une chose, pour le moment, une partie de la milice se trouvait être du côté de l’inspecteur, et une autre contre. Vraisemblablement, la milice semblait alors se scinder en deux groupes bien distincts, ne laissant alors aucun doute possible sur l’animosité présente entre ceux-ci. Le véhicule s'immobilisa enfin, et on le fit descendre par l’arrière de celui-ci, autant dire qu’il était sous bonne garde, même si personne ne semblait avoir pris la peine de le menotter, au moins, il était en bonne compagnie.

Dans le hall du poste, tout le monde semblait le dévisager comme une bête curieuse, l’histoire des coups de feu à son domicile avait d’ores et déjà fait le tour de l’endroit, si bien que chacun avait sa petite idée des faits, pensant sans doute être le plus intelligent de toute la bande. Sauf que les choses n’étaient pas si simples, bien loin de là. Catesby fut conduit dans une première salle d’interrogatoire, là, il dut attendre, et attendre longtemps. Au bout d’un certain temps, assez notable d’ailleurs, quelqu’un entra dans la salle, venant s’asseoir face à l’inspecteur. Un petit binoclard moustachu, tout droit venu du cliché de la bureaucratie moderne.

" Je vous écoute "

" Vous écoutez quoi ? "

" Votre rapport. "

" Et bien, je viens de passer trois quarts d’heure, assis sur mon cul, à attendre que vous veniez vous décider. "

" L’heure est bien plus grave que vous pouvez le penser inspecteur. La situation s’aggrave de minute en minute, et il devient impératif de régler les problèmes. Tout ne se passe pas comme prévu, loin de là même. Pour vous résumer la situation, cette petite « arrestation » vient de mettre le feu au poudre. Les affaires internes s’en mêlent, et tout semble laisser croire qu’un important réseau de corruption gangrène la milice, et volontairement ou non, vous avez mis un coup de pied dans la fourmilière. D’un côté, nous avons les « pro-Catesby », qui voient en vous un homme droit et juste qui fait ce qui doit être fait, de l’autre, des personnes pour qui vous n’êtes qu’un fou dangereux, violent, avec une arme à la ceinture. Rajouter à cela une petite goutte d’anarchie, et nous voilà dans la situation présente. La moitié de ce poste veut vous voir mort, pensant que cela réglera bon nombre de problèmes, vous êtes un mort en sursis, l’homme à abattre. "

Garrett manqua de s’étouffer, un réseau de corruption, la milice lentement en train de former des groupes… tout cela ne laissait présager rien de bon, ce n’était clairement pas le moment de lancer une guerre interne, encore plus lorsque chacun possédait sa propre arme de service.

" Pour ne rien arranger, nous avons reçu ceci il y a tout juste quelques minutes, pour vous. Bien entendu nous avons examiné son contenu, cela n’a rien de très… encourageant pour vos affaires personnelles. "

Catesby ne comprit d’abord pas l’allusion, mais il se saisit tout de même de l’enveloppe, il en sortit un papier, ce qui fit tomber une mèche brune. Il ne fallut que quelques secondes pour comprendre à qui appartinssent ladite mèche, durant un court instant, son cœur se serra, si bien qu’il crut manquer d’air. Il déplia énergiquement le papier, il n’y avait qu’une seule ligne, une adresse. Toutes ses pensées semblaient s’emmêler, Lauren, la corruption, la milice, l’adresse. En cet instant seul Lauren avait de l’importance, la milice et la justice pouvaient aller se faire.

Le moustachu à lunette sortit alors un revolver, dans un premier temps, il le garda en main, comme s’il s’apprêtait à en faire usage, puis, il le posa sur la table, le faisant lentement glisser vers l’inspecteur.

" Je crains de ne pas pouvoir vous offrir d’autre chance de tirer cette affaire au clair. Nul ne sait ce qu’il se déroulera ce soir, ni qui sortira vainqueur de cet affrontement interne, cependant inspecteur, faites ce qui doit être fait. "

Garrett se saisit alors de l’arme, se ruant vers la porte de la salle. Le moustachu quant à lui resta sagement assis, retirant ses lunettes avant de les poser bien en évidence sur la table. Le poste était plongé dans l’anarchie, les hommes en factions s’insultant et se menaçant à chaque nouvelle envolée lyrique. Puis, deux hommes commencèrent à se frapper, jusqu’à ce que l’un deux passe par-dessus une table, puis tout s’accéléra. Une bagarre générale éclata, Garrett ne savait plus où donner de la tête, si bien que lorsque qu’un homme tenta de le saisir à la ceinture pour le mettre au sol, il lui envoya son poing directement dans la face. Les miliciens allaient devoir se débrouiller tout seul, car lui, était attendu ailleurs.

Lauren Hill
Lauren Hill
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyLun 29 Oct - 16:54
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Ploc...Ploc...Ploc...

Mon monde se résume à ça… Un bruit, constant, régulier. Celui d’une goutte d’eau tombant de je ne sais où pour rejoindre ses sœurs agglutinés au sol dans une flaque. Je ne vois rien, rien d’autre que les ténèbres restreignant encore un peu plus ce monde trop étroit, trop étouffant. On pourrait pourtant croire le contraire, croire que le noir élargit l’univers… Mais c’est faux. Le noir nous isole, nous enferme avec nous-même jusqu’à en oublier tout sauf ce fichu Ploc, ploc qui me rend folle.

Ploc...Ploc...Ploc…

J’ai entendu une souris couiner tout à l’heure. Je lui ai même parlé après lui avoir offert le morceau de pain rassis qu’ils ont déposé dans ma cellule, un peu plus tôt. Ce n'est pas que je n’avais pas faim, mais la chaîne à ma jambe est bien trop courte pour me permettre de ramper jusqu’au croûton. Au moins, j’ai fait une heureuse. Maintenant, je n’ai plus vraiment faim de toutes façons, juste soif et froid… Bon sang ce qu’il fait froid. Ils ont prit mes chaussures. Allez savoir pourquoi… Comme si je pouvais m’enfuir. Mon jupon est détrempé, à force d’être restée trop longtemps assise sur ces dalles humides. Humide insidieuse qui n’a pas tarder à venir me chatouiller les os pour mieux les geler de l'intérieur.

Ploc...Ploc...Ploc…

Personne n’est revenu me voir… Mais pourquoi l’auraient-il fait ? Je ne suis qu’un stupide appât, un trompe couillon, rien de plus. Tant pis, moustache me tient compagnie.. J’espère seulement que c’est une souris et pas un rat, sans quoi un régime à base de pain ne lui conviendra pas… Il ne vaut mieux pas que je dorme dans ce cas. D’ailleurs… quand sommes-nous ? Quel jour ? Quelle heure ? Est-ce que le soleil brille dehors ? Est-ce qu’il fait nuit ? Est-ce qu’il pleut ? Est-ce qu’on me cherche ?

Ploc...Ploc...Ploc…

Mais est-ce que c’est important finalement ? Probablement pas… Puisque je ne crie même pas, je ne me débats pas… Je reste juste là, assise les jambes repliées vers mon visage. Je les enserre, parce que c’est agréable de sentir quelque chose de presque chaud entre mes bras, même si tous mes muscles tremblent. Je ferme les yeux aussi… Au moins, ça me donne l’impression de choisir l’obscurité plutôt que de la subir.

Ploc...Ploc...Ploc…

J’essaie de passer le temps, en repensant à cette histoire… parce que c’est ce que je fais habituellement, je réfléchis. Mais le Ploc, Ploc ne me laisse pas faire. Il entre dans ma tête pour couper court à mes réflexions. Ça me frustre, ça m’énerve. Je veux qu’il arrête ce foutu Ploc, Ploc, qu’il me laisse en paix. Alors je les compte les Ploc, un, deux, trois… un Ploc par seconde. Pas mal… Régulier, mais pas du tout apaisant. Il me tape sur le système ce foutu Ploc par seconde.

Ploc...Ploc...Ploc…

Trois secondes...Je grogne un “assez" fort peu convaincant, puisque ce salaud continue. Alors je crie, en me couvrant les oreilles puis je serre les dents. J’ai besoin de réfléchir, de penser, de trouver une solution pour sortir de là. Moustache couine. Ma chaîne grince… à moins que ce ne soient mes dents. Je sais que je ne suis pas là depuis longtemps, ne me demandez pas comment, mais je le sais. Sauf que j’en ai déjà marre… Je ne suis pas aussi résistante qu’on le croit… Que je ne le croyais, moi…

Ploc...Ploc...Ploc…

J’essaie de penser à autre chose… À Phil, bon sang… Pourquoi suis-je partie toute seule ? Est-ce qu’il va bien au moins ? Je l’entraîne toujours dans des galères… Et il me suit, toujours. Parce que je suis une foutue tête brûlée, souvent irréfléchie, mais c’est bien la première fois que je me retrouve dans pareille merde. Je devrais peut-être réfléchir un peu plus… Je comprends mieux pourquoi mon père a autant de cheveux blancs. Pourquoi Gale est sa préférée, elle est plus calme, plus posée. L’épouse parfaite. Moi, je suis juste moi…

Ploc...Ploc...Ploc…

Foutu Ploc de merde… C’est probablement ce que Garrett dirait. Je me demande s’il aurait déjà craqué lui… Sûrement. Il gueulerait comme un putois en tirant sur la chaîne. J’ai froid… J’ai besoin de chaleur, de la sienne… celle d’un whisky aussi et d’un bon bain. Je rêve de retirer ces vêtements crasseux. Je donnerai tout pour porter de nouveau sa chemise bien trop grande pour moi.

Ploc...Ploc...Ploc…

J’en ai assez ! Ça suffit ! Cesse donc, espèce de saloperie de Ploc. J’enfouis mon visage dans le creux laissé par mes jambes. Je me couvre les oreilles, serrant à m’en faire éclater le crâne. J’en peux plus bordel. J’aimerais que toute l’eau de Daënastre disparaisse assez longtemps pour me laisser respirer. Juste souffler…

-Alors, on craque miss Hill ?

Quand est-il arrivé celui-là ? Je ne l’ai pas entendu…

-C’est un spectacle des plus plaisant que vous nous offrez, jeune demoiselle.

Je t’emmerde… Et puis… Comment peut-il me voir au juste ? Je repense à Gwen et à ses étranges lunettes… Oui, ce doit être ça, ce pourrit doit être sacrément bien équipé. Il ne manque pas de moyen après tout.

-N’ayez crainte, notre ami commun a bien reçu notre invitation, il ne devrait plus tarder à présent.

Un ami ? Qui ? Putain…

-Pourquoi ?

Ma gorge sèche ne renvoie qu’un son étouffé. Ça aussi, ça m’énerve.

-Qu’est ce que vous lui voulez à la fin ?

Il rit…

-Il ne m’appartient pas de vous répondre. Vous m’en voyez navré.

Bah voyons… Comme si j’allais croire à ses sornettes. Dire que je suis inquiète serait un euphémisme et d’ici, je suis probablement plus qu’inutile.

-Je vais devoir vous laisser, miss Hill. Prenez donc soin de vous...

Cette fois, je l’entends se lever, puisqu’il laisse volontairement sa chaise traîner sur le sol. Je sais qu’il le fait exprès. Il ouvre une porte qui laisse un fait rayon de lumière pénétrer… Minuscule, mais sacrément aveuglant pourtant. La porte se ferme et puis…


Ploc...Ploc...Ploc…

Phileas Graf
Phileas Graf
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 4 Nov - 20:58
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Quand une journée va de mal en pis, il y a un moment où on atteint un point de saturation. Tout sentiment est alors comme assourdi, effacé. C'était plus ou moins l'état de Phileas en ce moment. Il était embourbé jusqu'au cou dans une situation grotesque et dangereuse, forcé de coopérer avec une personne qu'il aurait évité de fréquenter en temps normal. Et Lauren, qu'il était venu avec le temps à voir comme une amie, était très probablement en danger pour s'être mêlée une fois de trop d'affaires louches.

Alors oui, le fiacre qui les amena à leur destination était déjà une scène de crime à lui seul et il avait une certaine compassion pour le cocher, qui n'était clairement pas au bout de ses peines. Et oui, depuis les vigiles à l'entrée jusqu'au cachot sinistre qui faisait office de salle d'interrogation en passant par les longs couloirs, l'humour plutôt noir de l'agent et sa discussion à faire froid dans le dos avec la réceptionniste, tout dans ces sombres services était fait pour effrayer le malheureux qui devait se frotter à eux de trop près. Et pourtant, c'était comme si le clerc était devenu imperméable à tout cela. L'adrénaline de sa récente contribution plus active aux événements s'était évaporée, son flegme habituel était de retour. Flegme ou mécanisme de défense instinctif? Vu sa situation, on pouvait se poser la question...

Il suivit donc, se faisant au passage la réflexion qu'il passait décidément son temps à suivre du monde aujourd'hui. S'il avait été capable de prendre un rôle plus actif, de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière et de régler cette affaire, il l'aurait fait. Seulement il n'en avait pas le pouvoir et il ne connaissait pas les tenants et aboutissants de l'affaire. Il ne parvenait même pas à vraiment en vouloir à Catesby d'avoir apparemment été le catalyseur de cette affaire. La journaliste était parfaitement capable de s'attirer des ennuis toute seule.

Quand la porte du cachot (car c'est toujours ainsi qu'il qualifierait intérieurement la cellule d'interrogation, peu importe son nom officiel) se referma derrière l'étrange groupe dont il faisait partie, Phileas était préparé (ou du moins aussi préparé qu'il pouvait l'être) à assister à un spectacle assez peu agréable. Il n'était pas préparé à ce que Glorka lui offre d'ouvrir le bal. Le regard qu'il jeta à l'agent était celui, suspecieux, de celui qui se demande si on se fiche de lui et où est le hic. Pourquoi diable est-ce que lui se chargerait d'une chose pareille? S'il avait été seul, face à face avec le malfrat, encore dans la ruelle où il l'avait assommé, sans doute aurait-il pris les choses en main et peut-être même obtenu des réponses. Mais, s'il avait été seul, déjà il n'aurait pas perdu la trace de Lauren assez longtemps pour qu'elle se fasse enlever.

"Ma 'méthode'? L'effet de surprise. Un peu tard, vous ne croyez pas? Vous avez voulu déplacer cette confrontation sur votre territoire, à vous l'honneur."

Ou, plus proche des pensées du clerc: "Débrouillez-vous." Il n'avait pas prévu de se donner en spectacle ou de jouer les gros bras pour l'agent. Sans compter qu'il était autant hors de son élément que le futur interrogé, ce qui voulait dire qu'il perdrait du temps plus qu'autre chose. Et perdre du temps était une très mauvaise idée.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyJeu 8 Nov - 23:24
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
-L’effet de surprise ? Mmmh. Je crois savoir où vous voulez en venir, mais ça ne marche pas à tous les coups, monsieur Graf. N’oubliez pas que la vie de votre jeune ami est entre les mains de personnes qui ne s’embarrassent pas d’éliminer des gens un peu trop honnêtes pour eux. Ce qu’il nous faut, c’est une méthode efficace, qui a mainte fois ces preuves, le tout dans un minimum de temps.

Avec difficulté, j’enlève mon manteau pour me mettre à l’aise et Jorg ; qui vient de finir d’accrocher le prisonnier à la chaise, vient m’y aider. Serviable. Ledit prisonnier s’éveille petit à petit, ses yeux s’agitant derrières ses paupières closes. Il sait où il est. Et il veut collecter le maximum d’informations avant de se confronter à nous. Je m’apprête à lui adresser la parole quand on frappe à la porte et Jorg se permet d’aller ouvrir après avoir obtenu mon accord d’un échange de regard bref. La porte s’ouvre sur mademoiselle Clayborn portant une lourde mallette, suivi par une jeune fille de seize ans tout au plus, cachant difficilement son trac et sa peur derrières ses lunettes rondes et ses boucles blondes. La secrétaire apporte la mallette qu’elle dépose sur l’unique table, sans l’aide de personne. Le mobilier craque sous ce poids soudain. Puis, mademoiselle Clayborn se retourne vers moi, me tendant un formulaire tandis que la jeune demoiselle entre timidement, posant une chaise pliable contre le mur.

-Votre formulaire E37, monsieur Glorka.
-Ah, merci. Vous êtes un ange.
-Et j’ai pensé qu’une chaise de plus ne sera pas de trop pour votre invité.
-Quelle délicate attention. Et qui est cette jeune demoiselle ?

Une lueur de fierté se met à briller dans son regard et elle se redresse imperceptiblement, comme pour renforcer sa posture. Elle pose une main maternelle sur la jeune fille qui baisse les yeux, le rouge lui montant aux joues.

-C’est ma petite cousine, Elsa. Elle fait un petit stage de découvert parmi nous.
-Eh bien, Elsa, bienvenue parmi nous. J’espère que tu apprendras des choses intéressantes chez nous.

Dans mon dos, Jorg vient de s’apercevoir que le prisonnier, profitant de notre distraction, commençait à couper ses liens. En pur perte, certes, mais l’espoir permet tout. Il lui claque un revers de la main sur la joue qu’il encaisse d’un grognement rageur. Mon regard passe rapidement du prisonnier à la timide Elsa, lui donnant ce que je fais de mieux en matière de sourire.

-Il faut parfois être un peu sévère.
-Je crois que nous allons vous laisser, monsieur Glorka.
-Oui ! Nous avons à faire, mademoiselle Clayborn.
-Si vous en avez besoin, je vais faire un peu de café. N’hésitez pas à passer entre deux questions.
-Nous n’y manquerons pas.

Je raccompagne de la main le duo féminin qui sorte sans un mot, la jeune Elsa n’osant même plus lever les yeux, et je ferme derrière eux, m’appuyant lourdement sur la porte et prenant une grande inspiration. Je lance un regard désapprobateur à Jorg qui hausse les épaules, penaud. Puis je prends le temps de déplier la chaise et de la désignant à Phileas pour qu’il s’installe avant de m’approcher du kit S15 et de l’ouvrir en débloquant les charnières. Un étalage d’instruments divers et variés qui n’ont pas grand-chose à envier à la boucherie chevaline ou à la maçonnerie s’expose alors aux yeux de tous. Je fais glisser mes doigts sur les instruments, cherchant l’objet de mon désir. Je finis par mettre les doigts dessus, agrippant un long ciseau effilé, puis je le montre haut à notre prisonnier.

-Savez vous ce que je compte faire avec ceci ?

Silence glacé. Le prisonnier me fixe, haineux. Je souris, exposant mes dents. C’est un peu du théâtre, mais ça fait partie du métier. La mise en scène est toujours importante, ça montre que l’on est des professionnels qui savent parfaitement ce qu’ils font. Je donne les ciseaux à Jorg qui s’approche du prisonnier. Celui-ci se tend subitement, serrant les dents. Le grand gaillard glisse une lame sous ses vêtements et commence à les découper en quelques gestes précis de celui qui a été habitué à faire ce travail. Le détenu se détend un peu tandis que son torse est mis à nu, révélant une stature athlétique et des plusieurs tatouages sur les bras et son torse. Je l’examine un instant avant de me retourner vers Phileas, les mains jointes devant moi, la tête légèrement penché.

-Voyez vous, monsieur Graf, le corps d’un homme peut nous en dire beaucoup sur lui. A qui avons-nous affaire ? Musclé : un combattant. Regard dur, tatouages d’appartenance sur le cœur à forte valeur symbolique : il fait partie d’un gang, d’une bande ou d’un groupe. Motifs simples qui se répètent sur l’avant-bras : c’est un tueur qui compte ses victimes. Peu de motifs : relativement récent dans le milieu. Garde le silence et ne nous hurle pas dans les oreilles depuis qu’il est éveillé : un certain sens du professionnalisme. Une bande de professionnel, c’est donc qu’il appartient à une bande d’hommes de mains. Il n’est pas surpris des lieux. Il sait que je faisais partie des services secrets. Il est donc aux services d’individus puissants qui n’ont pas peur de s’attaquer à des instances gouvernementales. Ai-je tort ?

J’ai posé la question directement au prisonnier après m’être rapprocher petit à petit jusqu’à poser mes paumes de mains sur chaque accoudoir, plongeant mon regard dans le sien. Je vois du défi. Une froide résignation. Je n’en attendais pas moins. Je fais la grimace en me retournant vers Phileas, une main levée comme pour invoquer un destin capricieux.

-Il ne nous dira rien. Ou plutôt, il ne veut rien nous dire. C’est un mercenaire. Et ils restent fidèles à leur groupe et leur chef. On ne trahit pas les copains. Sauf qu’assis sur ce genre de chaise, rares sont ceux à garder la bouche fermée après qu’on se soit occupé d’eux.

Menace à peine voilée. J’en sais pour quelque chose. Au cours de ma formation, des collègues m’ont enlevé et mon attacher sur le même genre de chaise avec une petite mise en scène pour me faire croire qu’ils allaient me torturer jusqu’à ce que je révèle une chose que je ne savais pas. Ce n’est pas agréable. Ça n’a pas duré très longtemps, mais ce fut très enrichissant. Pour bien faire cette partie de boulot, il faut comprendre ce que l’on ressent assis sur cette chaise, pieds et poings liés, incapable de faire autre chose que de surveiller la lente approche de chaque instrument porteur d’une souffrance indescriptible. Je me retourne à nouveau vers le prisonnier et je le fixe un instant, sans sourire. Le plus sérieux du monde.

-Je vais vous briser. Et nous pourrons alors parler.

Je fais un signe vers Jorg qui commence à sortir des instruments de la malle. Il connaît mes préférences.

-Rares sont ceux à parler. Les pires, ce sont qui vivent pour des causes immatérielles. La liberté. La justice. La foi. Convaincus que d’être un grain de poussière dans les rouages d’une destinée qui nous dépasse tous. Les humbles sont des coffres-forts. C’est une horreur. Moi-même, je ne suis pas client de me mettre à table. Rien ne me retient et j’ai dédié ma vie à servir l’Union. Je connais l’Union. Son pouvoir. Son influence. Pour y travailler, je sais qu’on n’échappe jamais longtemps à l’Union. Alors, trahir l’Union, je suis intiment convaincu que c’est impossible sans en payer le prix ultime. Hélas…

Geste de la main comme pour présenter notre client du jour.

-… il est certainement le genre d’homme à vivre pour cette cause immatérielle qui pourrit beaucoup de choses. L’argent. Et c’est bien le genre de choses qui vous rend très égoïste un moment.

Je m’approche à nouveau, face à face, nos nez se touchant presque.

-Hein ? Jusqu’à quel point es-tu capable d’endurer pour ne recevoir absolument rien en retour ?
-Va mourir.

Il me crache à la figure. Je me redresse lentement tandis que Jorg tire un mouchoir d’un rangement du Kit d’interrogatoire ; tout est prévu. Il me le tend et je m’essuie en prenant mon temps.

-Ah… Une des méthodes les plus efficaces, c’est l’isolement avec la fuite d’eau. Vous voyez ? Enchaîné dans une salle, dans l’obscurité totale, incapable de bouger, ronger par le froid, la faim et la soif et juste…. Une petite fuite d’eau. Une goutte. De temps en temps. Qui tombe au sol. C’est fascinant comment une telle situation vous brise le plus solide des gaillards. C’est dans ces moments là qu’on comprend que notre plus grand ennemi, c’est nous même. Hélas, trois fois hélas, c’est une méthode lente et nous n’avons pas beaucoup de temps. Il va falloir se salir les mains. Ça ne m’enchante pas beaucoup, je vous avoue.

Je prends une des chaises inoccupées que je place face au prisonnier, à une longueur suffisante pour esquiver le prochain crachat. Et je m’y installe dans un craquement de bois.

-Bien, voilà ce qui va se passer. Je ne vais pas vous poser de questions, car vous savez exactement ce que je veux. Tout. Vous allez dire non. Nous allons vous faire mal. Pas de coup. C’est trop futile. On va couper dans la chair. Vous vous dites peut-être que vous finirez par mourir, mais je vous promets ceci. Vous ne mourrez pas ici. Vous ressortirez d’ici vivant. La question est de savoir dans quel état. Il est agréable de vivre une vie du labeur de ses deux mains. Mais qu’en est-il quand il vous manque… un ? Deux ? Trois doigts ? Une main ? Un pied ? La bénédiction de la vie devient un calvaire. Je hurle ma rage d’avoir cette jambe et cette main handicapée, je n’ose imaginer l’horreur d'un handicap beaucoup plus terrible. Prisonnier de son corps. Les prothèses existent, certes. Ça coûte cher. Compliqué pour un homme sans le sou. Incapable de gagner sa croûte parce qu’il est … infirme. Un traître qui plus est. Hé oui. Tout le monde pense que si l’on survit à un interrogatoire, c’est qu’on a balancé. C’est ce qui est ironique dans tout ça. Même si vous restez fidèle à vos amis, ils penseront que vous les avez trahis et vous éliminerons. Faites le malin, et vous n’en ressortirez pas.

Petit à petit, je vois mes mots poignardés la conscience du prisonnier. Il avale de travers, mais tient bon. Il a bien été conditionné à passer outre ces menaces. Je ne fais qu’établir le plan de ce qui peut se passer et de ce qui peut le sauver qu’il repassera dans sa tête. La douleur et la peur d’une vie pire que la mort finiront par le conduire à la seule alternative possible.

-Que choisir ? Il n’y a pas de choix dans tout ce que j’ai dit. Le choix, je vous l’expose maintenant. Vous me dites ce que je veux savoir. J’en suis satisfait. On vous détache. Je vous donne aux bons  soins de notre service des relations prisonniers pour vous sortir de là. Vous ferez un petit tour en fiacre de sorte que tous les yeux d’Alexandria sachent que vous aviez parlé et que vous soyez grillé dans toute la région. Vous ne reviendrez plus jamais. Vous prendrez un train pour je ne sais quelle destination et vous referez votre vie. Ailleurs. Sain et entier. Vous nous hairez, mais la vie mérite t-elle d’être jeté aux ordures quand on a réussi à échapper à la mort ? Vous oublierez. Et ça sera la fin. Vous êtes un citoyen de l’union après tout. Il est important de faire marcher l’économie du pays, non ?
-Vous pensez vraiment que je vais vous croire ? Que vous allez me laisser en vie ?
-C’est plus commode que les gens sachent qu’on respecte notre parole. Ça permet aux gens de parler beaucoup plus rapidement et avec moult détails. C’est les services secrets ici. A la fin, ce que l’on cherche, c’est des informations. La vie d’un type ou un autre, ce n’est que poussière au vent. Des comme vous, il y’en aura encore des centaines après vous. Au pire, vous êtes fâchés, vous essayez de nous le faire payer. Vous échouez, c’est con. Vous réussissez, c’est une goutte d’eau dans l’océan qu’est l’Union. Vous me surinez au détour d’une ruelle, un autre agent prendra ma place. On est tous à durée limitée.

Bref silence seulement brisé par la respiration sifflotante du prisonnier.

-Alors ?
-Allez vous faire foutre.

Je n’en attendais pas moins. C’est triste à dire, mais les mots ont beaucoup plus de valeurs quand on ne sent plus l’un de ces doigts. Jorg attrape un couteau très bien aiguisé et me regarde sans sourciller. J’hausse les épaules.

-Commençons.

Une heure plus tard, le prisonnier finit par nous donner le lieu où Lauren Hill est emprisonné. Chose surprenante, ce n’est pas très loin des services secrets. Je quitte la pièce avec Phileas, laissant à Jorg le soin de jeter les quelques doigts mutilés.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 18 Nov - 15:25
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Tout semblait lui filer entre les doigts, en particulier le temps, le temps qui ne cessait jamais de s’écouler. Il manquait cruellement de temps, de réflexion, et de tout ce qui aurait pu lui permettre de prendre les bonnes décisions. Cette fois, il ne pourrait compter sur personne, aucune aide, seulement son instinct. Henker n’était qu’un foutu pion, tout comme lui d’ailleurs, une putain de carte à utiliser à la moindre occasion. Il suffisait de brandir Henker pour ralentir Garrett, quand bien même ne s’agissait-il que d’un lourdo moustachu.

Mais cette fois rien, pas l’ombre d’un commissaire, pas l’ombre d’un milicien, rien ne semblait vouloir s’interposer entre lui et une possible résolution toute aussi rapide qu’une détonation. Le temps lui manquait toujours, si bien qu’il ne pouvait pas se permettre d’emprunter un fiacre pour se rendre à sa destination, il fallait… plus pratique et surtout, se déplaçant à la vitesse souhaitée du principal intéressé. Garrett se précipita vers le premier fiacre qu’il trouva, grimper sur l’une des montures avant de retirer le crochet de l’attelage pour la libérer. Le cocher l’insulta copieusement, tentant de le saisir, se demandant bien qui était ce type à la trogne patibulaire tentant de lui voler un cheval aussi près du poste de la milice. L’ancien inspecteur fut plus rapide, retirant la dernière attache d’un coup de pied avant de faire partir au galop sa monture après une bonne talonnade.

Garrett n’avait jamais été un excellent cavalier, même si tenir sur une selle n’avait rien de fantastique, il fallait bien reconnaître que diriger un cheval n’était pas forcément si simple qu’on pourrait le croire. Pour rien arranger, le canasson devait être tout aussi têtue que son cavalier. Peu habitué à être monté ainsi, il fallait presque décrocher la mâchoire de l’équidé en tirant sur les rennes pour le faire changer de cap. Une pluie fine fit alors son apparition, suivie de légère bourrasque de vent frais venant fouetter le visage de Garrett.

Le point de rendez-vous n’était pas loin, enfin, moi loin lorsque l’on faisait cavalier seul, il fallait bien l’avouer. Un vieux bâtiment abandonné, le genre d’endroit plutôt fréquenté par la Siffleuse que par d’éventuelles grosses têtes responsables de la corruption d’une partie de la milice. Pour Garrett, l’individu ou les individus derrière tout ce merdier ne finirait pas la journée vivant, il comptait bien finir cette journée comme elle avait commencée, en priant qu’il ne soit rien arrivé à la belle journaliste…

Il préférait ne pas y penser, par peur de flancher, pas peur d’être fragilisé. Arrivé à l’angle d’une rue, il donne une nouvelle talonnade à son cheval pour qu’il ne perde pas le rythme, et même si celui-ci ne semble pas très coopératif, une deuxième plus forte le fait accélérer, si bien que ses sabots manquèrent de déraper sur la route pavée et humide. Puis il arrive enfin devant le bâtiment, faisant ralentir la monture sans pour autant attendre qu’elle s’arrête pour sauter de selle. Le sol est légèrement glissant, avec la vitesse, l’ancien inspecteur manqua de chuter, se rattrapant de justesse. Pour le moment personne dans les environs, si ce ne sont quelques citoyens lambdas passant par là. Il se demande combien de temps ce calme va durer, serait-il possible qu’il dure toute la nuit ?

La première porte n’est même pas verrouillée, un simple coup d’épaule suffit pour l’enfoncer et pénétrer au rez-de-chaussée. Il y faisait sombre, trop pour y distinguer clairement d’éventuelle silhouette, mais qu’importe, il continue d’avancer, marchant dans les débris qui produisirent inévitablement un bruit significatif. Plus il avance, plus il sent l’adrénaline prendre le pas sur son organisme. Puis au loin, au fond d’un grand couloir semblant presque interminable, une faible lumière fait son apparition, ou peut-être est-elle là depuis le début… qu’importe l’origine de cette source lumineuse, il tire en arrière le chien de son revolver, prêt à devoir en faire usage. L’endroit est aussi silencieux qu’un cimetière, chose étrange d’ailleurs, car il sait très bien qu’il est attendu, ou peut-être que quelqu’un s’amuse à le faire tourner en rond, encore une fois ce foutu rôle de pion, peut-être qu’il y est tout autant un pion que Henker. Lorsqu’il arrive assez près de la lumière laissé bien en évidence sur une vieille table, il aperçoit des traces de pas laissées dans la poussière, des traces récentes, car elles n’ont pas était recouverte par des débris.

Soudain une porte sembla claquer, non loin de là où il se tient, son coeur palpitant à en sauter hors de son corps.

" Lauren !? "

Elle est bien la dernière chose qu’il lui reste, la dernière chose qu’il ne veut pas perdre. Le couloir éclairé est rempli de porte, certaine entre-ouverte, d’autre fermés ou encore condamnées par les débris. Il en défonce une première, puis une deuxième, une troisième… La quatrième semble résister, une balle dans la serrure et un nouveau coup d’épaule suffise pour la faire céder. Lauren est là, recroquevillée sur elle-même dans l’obscurité. Garrett descend quatre à quatre les quelques marches qui les séparent. La lumière emplit doucement la pièce alors qu’il se laisse tomber près d’elle pour la prendre dans ses bras.

" Lauren… je suis là… je suis avec toi… "

Puis un bruit le faire relever la tête, quelqu’un est là, et le salaud applaudi, de manière assez ironique fut la lenteur de chaque applaudissement.

" Et voilà, l’acteur principal de la pièce fait son entrée, le tout semble enfin devenir intéressant, ravis de faire votre connaissance inspecteur Catesby, enfin, ex-inspecteur, même si je dois vous avouer que j’aurais préféré faire cela dans un lieu plus… civilisé. "

Le son de la voix se propage dans la pièce puis se réverbe sur les murs, créant une sorte d’écho, avec la pénombre à demi présente, difficile d’évaluer la distance et la position du mystérieux interlocuteur.

" Ce n’est pas des plus malins de venir seul ici. "

Lauren Hill
Lauren Hill
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMar 27 Nov - 16:06
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2

Ploc...Ploc...Ploc…

À force, on s'y fait… En théorie du moins, c'est ce dont on nous bassine depuis l'enfance. L'idée est bien belle, presque idyllique, mais totalement fausse puisque que la réalité est tout autre. Je ne vois rien, mais j'imagine. Je visualise cette fichue goutte et plus ça va, plus le sol disparaît au profit de mon crâne si bien que j’ai même l'impression de la sentir couler sur ma tête. Sauf que moi, je ne veux pas être mouillée, je ne veux pas entendre ce foutu ploc… Alors je me couvre le haut du crâne avec mes mains si froides. Avec de la lumière, cet état de psychose aurait mis plus de temps à se manifester… Je sais bien que tout cela est dans ma tête, que cette goutte d’eau ne coule pas sur moi, mais quelque part ailleurs dans cette pièce. Je sais que toute cette mise en scène, puisque s'en est une, est faite pour me rendre folle, m'amoindrir pour mieux me briser. J'ai parfaitement conscience de tout cela, mais pourtant, je m'abandonne totalement.

Je me maudis intérieurement pour être aussi faible et misérable… Moi… Je peux avoir honte de mon comportement… J'ai honte. De moi, de ma bêtise, de mon empressement et de mes fichues faiblesses. Pourquoi je suis ici déjà ? Ah oui… Je me souviens… Garrett… J'espère qu'il va bien. Oh oui, par pitié, faites qu’il aille bien. Je suis inquiète… Je sais que l'autre abruti lui veut du mal, même si je ne comprends pas pourquoi exactement.

Ploc...Ploc...Ploc…

Mais ça suffit ! Laisse-moi tranquille fichue goutte, va tomber ailleurs… Vise moustache, elle s'ennuie, j’en suis certaine. Je l'entends couiner quelque part, à moins que ce soit mon imagination… Non, ce n'est pas un confinement… C'est le son d'un plancher qui grince… Il grince fort ce parquet d'ailleurs, un peu trop pour les pas d’une seule personne. Ça bouge là-haut… D'autant plus que je n'avais rien entendu jusque-là et je sais que je ne suis pas seule dans ce mouroir... Puis plus rien. Ce silence est frustrant d'autant qu'il permet au Ploc de revenir. J'essaie de faire abstraction pour me concentrer sur les sons de l’étage… Mais bon sang, plus rien ne me parvient. Je serre les dents… Elles grincent dans ma bouche alors que j'enserre mon crâne entre mes avant-bras. J'en ai assez ! ÇA SUFFIT !
Puis ça reprends… A gros fracas. Le plafond tremble, de la poussière me tombe dessus… Je tousse pour évacuer les miasmes que j'ai respirés bien involontairement. Qu'est-ce que c'est ? D'où ça vient ? Mes pensées vont à Garrett et j'espère me tromper… Il ne faut pas qu’il vienne… Pourquoi le ferait-il ? Il ne peut pas être aussi stupide tout de même ?

J'entends mon prénom, celui-ci prononcé par une voix qui ne m'est pas inconnu… Non...Non… Non… Va t’en idiot…

Puis soudain un coup de feu, la porte menant à ma prison s'ouvre brusquement. Quelques raies de lumières pénètrent dans la pièce, je les vois entre mes bras… Mais ils me brûlent violemment les rétines, alors j'aime mieux fermer les yeux. J'entends les escaliers craquer… Je devrais être rassurée, néanmoins, c'est tout le contraire. Je sens sa chaleur contre moi, je ne peux que la reconnaître. Il est là, il essaie de me rassurer… Mais en vain, parce que je sais qu’il vient de commettre une terrible erreur. Je m'agrippe à lui, à sa veste au tissu familier sous mes doigts.

-Pourquoi ?je murmure pour ne pas attirer l'attention de l'autre, même si je sais que Garrett et ses gros sabots n’ont pas pu passer inaperçus. Va t'en… Vite...

Trop tard… Les applaudissements résonnent, sinistres… Il est là, l'autre crétin en costume, le pantin de je-ne-sais-qui. Mais ce n'est pas lui qui m'inquiète. L'homme en costume n'est qu'un grand bavard, il parle toujours trop contrairement au silencieux qui n'est jamais bien loin. Je raffermis ma prise sur l’avant-bras de Garrett pour attirer son attention puis je chuchote.

-Attention, assassin… Il n’est pas seul.

-Quelle mauvaise langue, miss Hill. Nous devrions vous la couper, tout comme vos doigts, cela soulagerait beaucoup de monde, lance le pion avant d’éclater en un rire faux, bien trop mondain pour être supportable.

Je grogne, en me relevant. Cet homme m'insupporte et je ne veux pas qu'il s'approche de Garrett. Il ne me fait pas peur, pas lui. Mes yeux sont toujours fermés, j'essaie de les ouvrir, en vain. Je guette les mouvements du silencieux tout en sachant qu'il sait bien trop ce qu'il fait pour qu'une non-initiée, comme moi, ne puisse le localiser.

-Comme c'est touchant. Vous pourrez mourir tous les deux… Mais l’un après l'autre… Alors, qui sera le premier. Qu'en dites-vous ex-inspecteur ? Cette demoiselle ferait un bien joli cadavre, vous ne trouvez pas ?

Même sans le voir, je peux deviner son sourire, narquois, méprisable. Par instinct, je me place devant Garrett. Autant qu'ils prennent ma vie, si cela lui permet de fuir, je n'en ai strictement rien à faire. Mais la question ne se pose pas, pas vraiment. Des bruits résonnent à l'étage et je sens que cela, l'homme en costard ne s'y attendait certainement pas.


Phileas Graf
Phileas Graf
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyDim 9 Déc - 13:40
Irys : 224957
Profession : Clerc de notaire
Daënar 0
Evidemment que la "technique" de Phileas (pour peu qu'elle en mérite le nom) était rudimentaire: il était trappeur, clerc à la limite. Pas vraiment un métier où il se retrouvait souvent à devoir mener un interrogatoire. Du temps où il vivait à la rue, quelques coups bien placés lui avaient permis de s'assurer qu'on réfléchirait à deux fois avant de l'embêter, et lui-même s'arrangeait en retour pour n'embêter personne.

Quand les deux nouvelles arrivantes arrivèrent dans la salle, Phileas ne put s'empêcher de constater avec une pointe d'amertume que, parmi toutes ces personnes présentes, c'était avec la jeune Elsa qu'il avait le plus de points communs. Tous les deux perdus au milieu d'un monde à l'humour macabre qui n'était pas le leur. "Fuis tant que ton âme est intacte!", avait-il envie de lui crier. Mais il se tut, observant à la place le badinage complètement surréaliste entre l'agent et la secrétaire. Quand les deux femmes eurent quitté la pièce, il s'assit, résigné, sur la chaise que l'agent lui désigna. Même le prisonnier avait l'air moins mal à l'aise que lui, ce qui était un comble.

* * *

Juste pour clarifier une chose: Phileas n'était a priori pas une petite nature. Il avait grandi en vivant la rude vie des trappeurs vereistiens, il avait vécu la pénible vie des versos entre son arrivée à Alexandria et son embauche par Geier de longs mois plus tard, il vivait maintenant avec le minimum vital et voyait régulièrement dans son entourage proche ou lointain des facettes peu reluisantes de l'être humain. Mais rien dans ce qu'il avait vécu n'aurait pu le préparer à l'heure qui vint.

Il avait beau serrer les dents de toutes ses forces, serrer ses poings au point d'en faire blanchir les articulations et d'attraper des crampes, impossible de contrer la nausée que lui causait la scène. Difficile à dire ce qu'il trouvait le plus insupportable: la vue, le bruit, ou la froide méthode de l'agent qui avait l'air à peu près aussi affecté par le tout que s'il récitait le bottin téléphonique. Le type qui souffrait à quelques pas de lui était certes une ordure, mais cela n'apportait aucun réconfort au spectateur silencieux des événements. Ainsi, la légende urbaine n'en était pas une: l'Union utilisait bien des techniques dignes des barons du crime. Combattre le mal par le mal. Il supposait qu'il y avait une certaine logique, mais ça n'enlevait rien au dégoût que lui inspirait cette révélation.

Quand ils purent enfin quitter la pièce après ce qui lui sembla une éternité, Phileas avait la tête qui tournait, le souffle rapide, et le sang qui battait ses tempes sans merci. Son visage avait pris une teinte crayeuse pas franchement engageante. Le sarcasme que son état lui attirerait probablement était bien bas sur la liste de ses préoccupations. Sans doute ne le remarquerait-il même pas.

"C'est un homme mort, j'imagine que vous le savez aussi bien que moi?"

Comme l'agent l'avait remarqué au début de cette boucherie qui devait passer pour un interrogatoire, le prisonnier faisait partie d'une bande, et probablement pas une bande de second rang, d'ailleurs. Ce genre d'organisation ne tolérait pas la trahison. Dès qu'il serait relâché, l'homme se ferait mettre la main dessus par ceux qui avaient été les siens, il se ferait passer à tabac puis liquider, probablement pas de la plus plaisante des manières. D'ici quelques jours, son cadavre nourrirait les chiens dans une ruelle quelconque et servirait d'avertissement au prochain qui envisagerait d'avoir la langue trop bien pendue.

"Peut-être qu'il aurait été plus charitable de le tuer tout de suite."

Une mort rapide pour mettre fin à ses souffrances, plutôt que de les prolonger inutilement jusqu'à une fin imminente et inévitable. C'était un raisonnement qu'on appliquait plus souvent aux animaux qu'aux êtres humains et pas vraiment dans les habitudes du clerc. Mais depuis que Lauren avait débarqué dans son bureau plus tôt dans la journée, rien n'avait vraiment été habituel.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Un matin comme les autres (En cours) - Page 4 EmptyMer 19 Déc - 18:07
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Je cligne des yeux un instant, tiquant sur ce qu’il dit. Je me tourne d’abord vers Jorg pour lui donner quelques instructions sommaires, même si mon fidèle acolyte a bien deviné la suite des opérations. Je ne lui apprends rien, ou presque. Un sourire de mort se dessine sur son visage. Interroger des gens n’a rien de plaisant, mais côtoyer le danger, frôler la mort et castagner, ça procure des sensations, telles une drogue ; malgré le bon esprit de Jorg, celui-ci ne dit pas non à une bonne confrontation. C’est se sentir vivant. Quand on y a gouté et apprécié, difficile de s’en défaire. Le grand gaillard s’éloigne prestement et je lui emboite le pas avec Phileas, bien plus lentement et l’ambiance bien plus froide qu’auparavant.

Il m’horripile. J’ai été courtois. J’ai essayé d’expliquer les choses. Montrer le réel. Exposer ce qui doit être fait. Et pourtant, il continue à sa cacher de la réalité. On peut être lâche de corps, mais la lâcheté de l’esprit est difficilement pardonnable. Croire le faux pour se dissimuler du vrai, celui qui est face de nos yeux. Celui qui est dans nos tripes. Oui, je le regarde froidement du coin de l’œil, sans me dissimuler, pendant qu’on avance dans le couloir et puis plus loin la surface. Puis je me lance.

-De quel droit vous vous arrogez le droit de décider de la mort d’autrui ?

Oui, je sais, je suis mal placé pour en parler, mais c’est tout de même difficile à entendre de ceux qui passent le temps à juger sans jamais rien faire. Qui pensent vivre selon leur principe. Moraux. Bien pensant. Mais quand leurs jolis principes butent contre la sale réalité et les sentiments qui tempêtent furieusement en eux, tout vole en éclat.

-Vous ne savez rien de lui, de sa famille, de son histoire, rien. Et vous le condamnez. Il y a perdu, certes, mais personne n’est égal en ce monde. Chacun à des défauts. Visibles ou invisibles. Dans son esprit ou dans son corps. Tous ne pensent pas qu’à la mort. Ils se battent et ils survivent. Et vivent. Laissez-lui le droit de décider de son droit à vivre ou à mourir, ou vous ne vaudrez pas mieux que ceux qui pourraient chercher à se venger de lui.

-Je soupire ; qu’il est épuisant de devoir se répéter sans cesse.

J’en ai parlé, mais vous n’avez pas écouté. Laisser vivre vous parait si étrange pour nous ? L’information EST la clé de tout. Si les gens se savent condamner à mourir, certains ne diront rien, d’autres fausseront les informations. On se fout totalement de leur petite vie et de savoir s’ils sont vivants ou morts à la sortie de nos locaux. On veut des informations. Ils veulent la vie sauve. C’est une négociation, sauf que c’est nous qui les menons. Ce type, il vivra. Il vivra loin, il aura tout loisir de revenir tenter sa chance, mais cette chance, on lui offre. Les gens sauront. Ils sauront sa trahison. Mais ils sauront qu’il est en vie. Ils sauront que l’on peut se débarrasser de nous en nous donnant ce que l’on veut. Et on aura nos informations.

Je garde le silence un instant, gardant ma salive pour grimper l’escalier menant à l’étage supérieur et l’air libre. A mi-chemin de la sortie, je m’approche brusquement de Philéas, pour que notre conversation ne reste qu’entre nous, alors que les agents et civils passent autour de nous, entrant et sortant.

-Vous vous revêtez de vos beaux vêtements qui sont votre moral et vos principes. Vous êtes écœurés par ce qui s’est passé. Mais moi, j’ai eu mes informations. Je connais leur planque. Et à coup sûr, c’est là que nous trouverons mademoiselle Hill. Avec vos principes et votre moral, vous seriez encore à vous gratter la tête sur votre chaise sans savoir quoi faire de vos dix doigts. On va aller là-bas et mettre un terme à ça. Et je vous mets au défi, Philéas. Je vous mets au défi de porter ces putains de principes jusqu’au bout et d’aller voir mademoiselle Hill quand cela sera fini ; bien fini en tout cas ; et de le lui avouer. D’avouer que si vous aviez respecté vos valeurs, elle serait surement morte. Que vous auriez été prêt à la laisser crever dans son trou à rat, de la pire des façons qui soit, plutôt que devoir ne serait-ce mettre un soupçon de saleté et d’horreurs sur votre joli costume de petit intellectuel vertueux. Faites-le. Faites le et je me serais trompé sur votre compte et vous aurez mon respect. Si vous ne le faites pas, c’est que vous n’avez aucun droit de juger ou de critiquer.

Je mets un terme à cela sans lui laisser l’occasion de répondre. Je n’ai pas envie d’en parler, j’ai tout dit. On est déjà dehors et le fiacre nous attend. Fiacre double. Bon attelage. Jorg arrive avec trois autres gros bras dont l’identité m’importe peu. Je suis un peu énervé. C’est mauvais, mais je passe outre. Je fais embarquer tout le monde et le fiacre part à peine la porte fermée. Jorg me donne une mallette ainsi que d’autres aux gabarits plus imposants aux autres gros bras et me jette un regard concernant Philéas. J’hoche de la tête, me détachant peu à peu de mes émotions pour revenir dans une zone de confort : le boulot. On a une mission. J’ouvre ma mallette, dévoilant un arsenal miniature d’arme à feu et de couteau. Je lève les yeux vers mes hommes par-dessus le couvercle de la mallette.

-Vous resterez à l’extérieur et bouclerez les entrées. Eliminez tous ceux qui sortent sans répondre à la première sommation. J’interviendrai avec Jorg et monsieur Graf à l’intérieur.
-Bien compris.

Deux des gros bras privilégie des carabines à la portée et à la précision satisfaisante ainsi qu’à des pistolets à barillet maniables permettant une rapidité d’exécution utile pour la mission que je leur ai confié. De son côté, Jorg fait un choix qui ne me surprend guère. Un fusil à canon scié. Arme destructrice qu’il peut manier d’une main et capable d’arrêter net un cheval en pleine charge. Il passe la cartouchière associée dans son dos. J’ai déjà pu constater son efficacité à recharger rapidement, donnant à son arme un pouvoir destructeur accrue. Il planque ensuite un gros couteau qui n’a rien à envier à ceux des bouchers qu’il place dans un holster à l’intérieur de sa veste. D’autres couteaux plus petits rejoignent différents endroits dans sa tenue : bottes, manches et ceintures. Comme il dit souvent : « on a jamais assez de couteaux ». Un pistolet aussi lourd que puissant vient compléter son arsenal. Jorg est ma principale arme dans ce genre de situation.

De ma propre mallette ; à mon nom, je sors un pistolet équilibré que je place dans mon holster à la ceinture et une seringue. Je serre les dents tandis que je m’injecte le produit directement dans le bras. Pas besoin de personne. Je commence à connaitre. Ramper à moitié toute la journée avec ma sale jambe est une chose, mais quand vient le moment de courir et de tuer, le handicap devient trop important. On peut remercier un petit mélange de nos amis scientifiques qui fait évidemment plus de mal que de bien, sur le long terme. Mais la perspective de ne pas sentir la douleur durant prochaine demi-heure est bienvenue malgré la souffrance que je vais devoir côtoyer pour les prochains jours. Il n’est jamais bon de bâillonner la douleur qui sont, c’est bien connu, des cris d’alarme de notre corps. Mais merde. Ah. Ça fait du bien. Le vide. Comme avant.

Je reste un peu groggy quelques minutes, appréciant ce calme tout relatif avant une tempête de conséquences et de complication. Juste le temps d’arriver à destination, qui se présente sous l’aspect d’une petite usine désaffectée, promise à la destruction comme l’annonce l’affiche à moitié arraché coller sur l’un des mur. Etonnant que rien n’ait été fait, mais la cachette est sympathique. Bien situé, pas très touristique et qui irait s’amuser en ces lieux et le crier dans les rues. Quelqu’un a dû avoir la bonne connexion pour faire sortir le bâtiment du cycle immuable de l’urbanisme. Les gros bras descendent en premier et s’éparpillent, recherchant l’ombre qui cache et l’ombre qui se cache, les mains sur leurs armes. Jorg, Philéas et moi, on descend à la suite, tout droit vers la porte la plus proche qui s’ouvre rapidement après un coup d’épaule bien placé de Jorg.

A l’intérieur, c’est sombre, humide, sale et plutôt silencieux. On s’avance en groupe, discrètement, esquivant les détritus et les rebus jonchant le sol d’un lieu qui a connu une vie autrefois et l’ivresse de l’activité. Mon esprit est parfaitement clair, ça fait plaisir. Je sursaute à peine quand le bruit d’un coup de feu se fait entendre. Etouffé, mais une arme à feu. On ne tire pas sur eux, mais quelqu’un tire, et c’est souvent sur quelqu’un d’autre. Pas tout seul ? Règlement de compte ? D’un commun accord, on s’avance. Au détour d’un pilier, j’aperçois un type, sur notre flan, aux aguets. Il m’a aperçu. J’en suis certain. Coller contre le pilier suivant, je fais un signe caractéristique à Jorg qui se dissimule dans l’ombre tandis que j’avance. L’histoire ne dira pas comment Jorg s’est occupé de ce type, mais il a une méthode qui a fait ses épreuves. Couteau. Un coup dans la gorge pour l’empêcher de parler, deux coups dans le cœur pour l’achever en le maintenant immobile à l’aide de son autre bras. Efficace. L’histoire ne le dira pas, car l’histoire s’écrit avec une balle qui me siffle au dessus de la tête. Je me précipite avant, répliquant de deux tirs dans la direction de mon adversaire. Ça se précipite. Ça court. Ça s’interpelle. Les lieux commencent à prendre vie alors que les premières viennent de se taire à jamais.

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