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Chroniques d'Irydaë
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 Le Guerrier et le Dragonnier

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Le Guerrier et le Dragonnier EmptyMar 3 Juil - 4:19
La place marchande de la basse ville de Dyen était bondée en cette fraîche matinée d'avril. Le soleil venait à peine de commencer son cycle que les vendeurs à la crié et autres échanges assourdissaient l'ambiance générale de la place. Comme chaque matin, Arslan commençait sa patrouille par la zone marchande. Il ne saurait dire pourquoi, mais c'était devenu sa routine depuis quelques années. La saison estivale s'approchant à grands pas, les rues même ici-bas se voyaient remplies de plus en plus chaque jour.

Comme à son habitude il parcourait les échoppes, Arslan allait bon train. Les gens le saluaient et il leur rendait, souriant. Le milicien patrouillait toujours à son aise, les sens en alerte. En alerte, jusqu'à ce que Bertram, le boulanger, l'attire avec les senteurs du bon pain du matin.

- Sieur Arslan ! Vous laisseriez vous tenter par quelque chose ce matin. Tonna chaleureusement le grand boulanger derrière son étale. C'était un homme grand et très large d'épaules, très propre sur lui. L'homme était accompagné de son fils, un jeune homme plein d'entrain qui s'affairait à sa tâche derrière son paternel.

- Bertram ! Bien le bonjour! Salua Arslan préparant déjà ses irys. Une brioche seulement pour aujourd'... Le milicien entendit son nom à plusieurs reprises. Il avait la main tendue vers Bertram, prêt à le payer lorsqu'un citoyen accourut vers lui le visage essoufflé et déformé par la crainte. Lâchant ses irys dans la main du boulanger, Arslan s'éloigna de l'étale lui demandant de garder sa commande pour plus tard avant de s'approcher vers le citoyen apeuré.

- Que se passe-t-il ? Demanda le dragonnier, inquiet. Trainant l'individu sur le côté de façon à ce que la foule ne s'alarme pas inutilement.

- Sir Arkhiralt ! Je l'ai vu. Là-bas ! dit-il en pointant du doigt un léger rassemblement. Dans la foule, un peu plus loin... Chui sûr que c'est lui.

- Moins fort, supplia le milicien, regardant autour de lui. Qui avez-vous vu? Arslan posa ses mains sur les épaules du témoin pour le calmer. Ce dernier reprit une respiration moins saccadée.

- Adra... Adramus God... Adramus Godquelquechose... Il essayait de se souvenir du reste. Celui qui...

- Godmerek ? Adramus Godmerek... souffla Arslan. Vous ! Vous gardez votre calme. Je m'en occupe, inutile d'alarmer les gens pour rien, c'est d'accord ! Le regard d'Arslan balayait la foule, à son tour il était devenu craintif.

Le brouhaha de la foule n'arrivait pas à le perturber. Il cherchait assidûment dans la foule la présence de Godmerek. Bien que ce soit inutile. Il était là, marchant calmement dans la foule, comme si de rien n'était. Le dragonnier aurait pu le reconnaître à des kilomètres, car il était présent le jour de sa fuite spectaculaire, même si cela remontait à loin.

Il ne tenta même pas de s'approcher discrètement. La main sur la poignée de son arme, le milicien souhaitait être vu et cela semblait avoir fonctionné. S'approchant à portée de voix sans avoir à être entendu par la foule autour. Le dragonnier fit signe à Adramus de le suivre.

- Godmerek ! Venez avec moi. Ne faîte pas d'esclandre, je vous prie. Il le savait dangereux, même très dangereux. Aussi, il ne risquerait pas la vie des gens autour de lui. Son intention pour le moment, était de l'emmener plus loin, de discuter. Sa routine était brisée en ce jour, mais pas pour le mieux.

Adramus
Adramus
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Le Guerrier et le Dragonnier EmptyJeu 5 Juil - 15:26
Irys : 304179
Profession : Aventurier, maître d'armes
My'trän +2 ~ Mistral
Les mois étaient passés trop vite. Adramus songeait à cela en avançant dans les rues de Dyen. De tout temps, il ne lui était jamais paru que le temps était spécialement long, ou court. Il voyait le temps comme un fleuve, une rivière, ou n’importe quel bras d’eau. Ce dernier s’écoule à la vitesse qu’il veut, et un être humain seul ne saurait vraiment changer cela éternellement. Mais ces derniers temps, et il l’admettait égoïstement, il aurait aimé retarder ce jour. Retarder son retour dans cette cité qui voulait sa mort autant que lui voulait la sienne. Ce n’était pas de la peur qui lui serrait le ventre depuis qu’il avait eu l’aval du Conseil de la Convergence pour cette mission, simplement un goût étrange dans la bouche. Cette amertume de l’enfant à qui on réclame de serrer la main à son ennemi. Cette amertume du stratège qui, même s’il sait qu’il n’a rien à se reprocher, voit quand même son clan perdre la bataille. L’amertume du criminel capturé par la justice parce qu’il n’a pas été assez malin. Adramus, aujourd’hui, était peut-être un peu de tout ça à la fois. Un criminel qui doit reconnaître ses fautes, un stratège qui doit accepter les velléités du destin, et un enfant qui doit admettre que le conflit qu’il a engagé est voué à ne mener nulle part.

Et on peut dire que se convaincre de tout ceci n’avait pas le mérite de mettre le guerrier de bonne humeur. Pourtant c’était nécessaire. Il fallait l’appui de Dyen dans cette probable guerre, autant parce que leur aide pourrait sauver My’trä que parce que cette cité serait perdue à elle seule contre les forces de Daënastre. L’union était la seule porte de sortie pour ces deux nations. Lui devait l’accepter, ils devraient l’accepter. Chacun devrait ravaler son honneur mal placé et faire preuve de bon sens. L’ironie de la chose était telle que c’était sûrement le plus immature des deux partis qui faisait le premier pas dans cette rocambolesque histoire. Où que Möchlog se trouve, il avait décidément une triste conception de l’humour…

Un peu de contextualisation peut-être. Adramus était arrivé quelques heures plus tôt à Dyen avec son épouse, Mary, enceinte de plusieurs mois déjà, et les deux protecteurs assignés par le Conseil afin de les escorter jusqu’à Dyen. Ces derniers avaient rempli leur mission lorsque les portes de cette dernière se dessinèrent au loin et la petite famille se retrouva bientôt seule, les deux hommes s’en retournant auprès de leurs maîtres. A l’entrée de la ville, Adramus et Mary se séparèrent ensuite, non sans appréhension. Adramus, quand bien même il avait accepté et subi sa sentence quelques années plus tôt, restait un paria entre ces murs, un ennemi. Qu’il se prenne un mauvais coup de pilum par « accident » ne l’étonnerait pas, venant de ce peuple de couards. Car oui, enterrer la hache de guerre ne veut pas dire qu’on en a oublié la couleur. Même si cela lui coûtait, l’adepte d’Amisgal devait faire profil bas ces prochains jours. Mais cela ne signifiait pas qu’il avait oublié la promesse qu’il avait fait à sa déesse. La haine continuait de brûler, tapie dans l’ombre de son cœur enhardi. Un jour, il devra la libérer.

Mais pour l’instant, il demeurait un être calme, avançant simplement parmi les habitants de cette ville, les marchands avides de bonnes affaires et les quelques voyageurs comme lui, curieux de visiter cette cité ancestrale. Le guerrier était étonné que, jusqu’ici, personne ne l’ait reconnu. Certes, six ans séparaient ce jour de sa dernière venue, mais c’était une durée relativement courte. Mais il fallait admettre qu’avec sa tunique et sa cape de voyage les signes les plus ostentatoires qui le démarquaient du reste de la foule, à savoir ses tatouages, s’en trouvaient cachés. C’était peut-être la raison de sa tranquille progression. Les plus paranoïaques rétorqueraient qu’une embuscade se préparait quelques rues plus loin. Cela concorderait avec l’image qu’Adramus avait des habitants de Dyen, et plus particulièrement de leurs guerriers, mais il ne se sentait pas en danger. Une sensation étrange, comme si sa « pénitence » dans les montagnes, prononcée par les hautes instances du gouvernement, avait lavé un peu de l’animosité naturelle qui était apparue entre ce peuple et lui. Peut-être que, dans cette foule, des gens le reconnaissaient, mais ne le considéraient pas comme une menace. Une belle idée, mais qui fut totalement éclipsée lorsqu’un garde, la main sur le pommeau de son arme, s’approcha du maître d’armes.

Il n’était pas menaçant, mais semblait vouloir installer un équilibre du danger. Vu la distance qu’il mettait entre lui et Adramus, il avait probablement connaissance des actes de ce dernier, mais il n’hésitait pas à intimer à celui-ci de le suivre. Un ordre donné à un être qui fut, pendant un temps, l’ennemi numéro un de la cité qu’il protégeait. Le guerrier aurait pu se préparer à voir bien des choses, mais pas ça. Pourtant, rien sur son visage ne trahissait sa surprise, simplement une froideur toute naturelle chez quelqu’un qui, quand bien même il venait pour tisser une paix entre son peuple et celui de se garde, demeurait leur plus impitoyable détracteur. Mais il hésitait. Fallait-il obtempérer ? Suivre cet homme et se soumettre à une autorité qu’il combattait quelques années plus tôt ? La raison le commandait, sans aucun doute. Et ce qui lui avait nui, une demi-décennie plus tôt, c’était justement ce manque de raison. C’est donc en soupirant qu’Adramus dévisagea l’homme en armes avant de s’approcher de lui, à pas lents, les mains l’une sur l’autre devant lui pour montrer qu’il n’avait aucune intention hostile. Mais la tentative du dragonnier de se montrer discret semblait réduite à néant. Un garde en mission en pleine ville ne passe jamais inaperçu, et quelques regards interloqués se tournèrent vers les deux hommes.

- Je suis derrière-vous.
Répondit-il d’une voix grondante de celui qui n’a pas prononcé un mot depuis longtemps.

Qui des deux se sentait le plus en danger ? Aucune certitude n’était prononçable, mais ce dont Adramus était certain, c’est que lui se savait dans son droit. Il avait obéi à la décision de ce roi bien caché là-haut, avait survécu seul, au milieu des dragons sauvages, de longs mois durant, et ils l’avaient épargné. Amisgal l’avait épargné. Que ce garde le considère comme une menace ou non n’y changeait rien.


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Le Guerrier et le Dragonnier EmptyJeu 5 Juil - 23:19
Il y a des jours où l'on aimerait qu'un changement majeur perturbe le quotidien, que tout soit différent. Cependant, lorsque ledit jour arrive, on finit toujours par regretter que ce jour soit arrivé. Arslan se trouvait présentement dans cette situation. Ce n'était pas la première fois qu'il se trouve dans ce genre de situation, mais la dernière fois remontait pourtant à loin, très loin.

Il avait échappé il y a plus de six ans à toute cette histoire qui concernait cette Adramus Godmerek, il n'en était que spectateur, pour son plus grand bien. À présent, il faisait partie du premier plan, rôle principal ou secondaire, il avait peur de faire partie de ces comédies dramatiques car au fond, il le savait... il n'aurait aucune chance contre un individu de cette trempe. À plusieurs reprises, le milicien jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, inquiet, vérifiant que l'individu le suive toujours ou s'il faisait un mouvement "dangereux".

Marchant à travers la foule, sortant de la place marchande, il paniquait à l'idée que quelqu'un d'autre ne le reconnaisse avant d'être loin des regards indiscrets. Les gens de Dyen sont à l'image des dragons, ils n'oublient ni ne pardonnent pas facilement, mais ils acceptaient le jugement divin. Si Adramus était ici après de si longue année c'est qu'il avait survécu à son jugement, c'était rare sans être exceptionnel non plus. L'exception vient plus du fait que les personnes qui s'en sortent ne reviennent quasiment jamais dans l'Antre. S'ils le reconnaissaient, il se pourrait qu'une vague de panique monte parmi la populace, ce qui serait beaucoup plus dur à gérer, c'est pourquoi il fallait l'éloigner et vite.

Plusieurs ombres passaient au-dessus de leurs têtes, Arslan avait le secret espoir d'y apercevoir les écailles azur d'Emeria, sa dragonne. Trainant le guerrier plusieurs rues plus loin, loin des regards. Le milicien avait choisi l'une des rues les plus larges, bien qu'elles le soit presque toutes, il voulût que sa dragonne puisse se poser sans souci, elle était sa seule porte de sortie si les choses dérapaient. Après avoir vu les derniers passants sortir de la longue rue, le dragonnier marqua un arrêt. Le soleil s'étant levé rapidement, il commença à avoir chaud sous son armure, il sortit un bout de tissu propre de sa poche avant de l'appliquer sur son front pour se débarrasser des gouttes de sueur. La chaleur n'était pas l'unique raison de cette transpiration alarmante, non, il paniquait intérieurement. Les individus qu'il avait interpellés jusqu'ici n'étaient que des petites frappes, des brigands, mais rarement de puissant combattant, ceux-là c'était Emeria qui s'en occupait.

Prenant une longue aspiration, le milicien se retourna enfin, posant ses yeux dans ceux du guerrier qui n'avait pas semblé rouspéter de cette petite balade comme il se l'était imaginé. Soufflant l'oxygène qu'il venait de prendre, il prononça un rapide - Mais qu'est-ce que vous fichez ici ?! C'était dit sans animosité aucune, un peu comme un reproche mais sans l'être. Après tout, il ne savait pas réagir face à un exilé revenu d'un exil. Et c'est tout ce qu'il avait trouvé à dire après toute cette panique.

Il n'attendait pas de réelle réponse à cette question, du moins par tout de suite. Il n'avait pas remarqué qu'il n'avait pas ôté sa main de son épée, alors d'un geste lent, il le fit. Comme pour montrer qu'il n'était pas hostile à sa présence, mais il ne voulait pas se montrer trop clément non plus, après tout même ressorti vivant de son jugement, il ignorait si les intentions du guerrier étaient aussi pacifiques que les siennes.

- Que cherchez-vous à prouver ? Que vous êtes le plus fort ? Vous cherchez à nous provoquer ? Montrer que vous n'avez pas peur ? Toutes ces questions sortirent à un débit rapide. Alors voilà, c'est fait ! Et maintenant, j'aimerais savoir pourquoi cela ? Le dragonnier faisait aller ses méninges à toute allure de façon à ne pas brusquer son interlocuteur et mais aussi démêler la logique de ses actions. Agir de la sorte, semblait être une marque de provocation, cependant, il avait aussi remarqué qu'il n'avait pas réagi depuis tout à l'heure. Du peu qu'il en savait, l'homme en face de lui n'était pas du genre à provoquer inutilement, qu'il vouait une haine plutôt farouche à l'égare de Dyen et ses habitants. Il le voyait mal revenir assouvir une sorte de vengeance pour autant, même à l'époque son attitude était noble. Alors, le milicien tenta une autre question, celle qui lui paraissait la plus logique après toutes ces réflexions.

- Êtes-vous là en ennemi de Dyen ? Souffla-t-il. Au même moment, de puissant battement d'ailes s'approcha, orientant son regard vers la source, le corps du milicien se décrispa fortement en voyant approcher une forme bleue. Elle manoeuvra au-dessus des deux hommes avant de se poser une dizaine de mètres d'eux. Craignant la réaction du guerrier, il fit barrière de ses mains entre la dragonne et le guerrier. Ne faites pas attention, c'est mon amie... répondez maintenant, je vous prie ! Êtes-vous là en ennemi ou non ?

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Le Guerrier et le Dragonnier EmptySam 7 Juil - 18:15
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Peut-être que plus tôt on aurait pu se poser la question duquel, d’entre ces deux hommes, était le plus anxieux, mais très vite l’écart se creusait drastiquement. Adramus suivait calmement le garde à travers la foule, ne se contentant que de jeter de brefs regards aux passants alentours pour se rassurer, tandis que son interlocuteur gardait en permanence la main sur son épée de fonction, comme s’il redoutait que le guerrier lui poignarde le dos d’un instant à l’autre. S’il se doutait d’avoir laissé une mauvaise impression chez les habitants, Adramus n’estimait pas avoir fait preuve d’une quelconque fourberie lors de son rapide passage dans la ville. Enfin, cela importait peu, au final. Il savait ce qu’il venait faire ici, il connaissait les risques, mais aussi ce qui le protégeait des autorités de Dyen. Il venait en mission, et un missionnaire ne pouvait pas être considéré en criminel.

Lorsque le milicien arriva enfin là où il voulait emmener l’adepte d’Amisgal, il se retourna finalement et laissa parler son incompréhension. Ou était-ce même de la panique ? Dans tous les cas, son vis-à-vis ne cilla pas face à ce comportement. Une part de lui-même trouvait presque déplorable qu’un garde se laisse aller à un tel manque de sang-froid, et d’autre part c’était ce qu’il avait cherché à provoquer, quelques années plus tôt. Il avait provoqué cette peur et s’en serait sûrement émerveillé dans sa jeunesse, mais pas maintenant. Cet homme, à cause de sa peur, lui faisait perdre du temps. Adramus suivit un instant son regard, en direction du ciel, et soupira. S’attendait-il à l’aide de son esclave draconnique ? Si tel était le cas, il pourrait être déçu. L’ancien exilé avait survécu à de nombreux dragons. Aucun n’avait réussi à lui faire du mal, et de toute façon bien peu avaient essayé. Il était le fils d’Amisgal. Aucune de ces créatures ne l’atteindrait jamais. C’était comme une sorte de solidarité fraternelle, pensa-t-il.

Les questions fusèrent ensuite de la bouche de l’homme en armes. Il stressait de plus en plus sans aucune raison, car Adramus, en face, ne faisait pas le moindre mouvement qui pouvait être interprété comme de l’hostilité. Quand bien même il voudrait en faire, il s’était juré de se contrôler. Pourtant, même le plus pacifique des ermites finirait par trouver ce comportement au mieux ennuyeux, au pire agaçant. Le guerrier ne comptait pas être violent avec la première personne qui lui parlait entre ces hautes murailles, mais il fallait avouer que son interlocuteur ne rendait pas la tâche facile. Il semblait vouloir deviner les intentions d’Adramus, mais même lui n’aurait pas pu prévoir qu’il viendrait pour une telle raison six ans plus tôt, alors comment un simple milicien pourrait le faire ?

Finalement, le voyageur n’y tint plus, et s’apprêtait à répondre à toutes ces accusations, mais c’est alors que le fameux dragon de l’homme descendit en cercle au-dessus d’eux et se posa avec toute la légèreté que son poids lui octroyait dans la large rue. Il était tout bonnement magnifique. Ses écailles reluisaient d’un bleu étincelant, non pas semblables au ciel, royaume d’Amisgal, mais plutôt à l’azur de l’océan, royaume de Dalai. C’était peut-être la raison de son comportement ouvertement agressif à l’égard d’Adramus. Mais il ne lui en tint pas rigueur. Il faisait ce que son esprit formaté depuis l’éclosion jugeait le plus juste. C’était à la fois ce qui rendait ces créatures belles et tristes tout à la fois. Surprenamment, le dragonnier semblait s’interposer entre la créature et le mage, tout en continuant de faire son travail, à savoir poser des questions par dizaines. Mais cette fois-ci, il prit le temps d’attendre la réponse.

- Calmez-vous, dragonnier. Ceux qui m’envoient ne sont pas vos ennemis. Je ne le suis pas non plus, alors. Affirma-t-il sèchement.

Il soupira. Ce travail de diplomatie commençait peut-être un peu mal, mais il était encore temps de rattraper le coup.

- Je ne suis pas votre ennemi. Je dois voir votre Roi-Père, Aedrar Nathea. C’est le Conseil de la Convergence qui m’envoie lui parler, mais à ma demande. C’est moi qui ai insisté pour être ambassadeur auprès de votre roi, alors calmez-vous et conduisez-moi à lui.


Sa voix était ferme, mais pas le moins du monde chaleureuse. On pouvait demander reconnaître beaucoup de qualités et de défauts à Adramus, mais le fait est que mentir ne faisait partie ni de l’une, ni de l’autre catégorie. S’il ne mentait jamais pour abuser de son entourage, il n’arrivait pas non plus à simuler des émotions qui n’étaient pas les siennes, ce qui pouvait s’avérer handicapant. Et, dans ce cas précis, peut-être aurait-il mieux fallut quelqu’un capable de faire semblant d’être chaleureux, ou peut-être pas… Le garde pourrait aussi saluer son honnêteté, ou continuer de se sentir menacer…

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