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Chroniques d'Irydaë
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 Une rivière de fond et un océan de formes

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyMar 25 Sep - 18:09

Elle ne prête guère attention aux gens qui quittent à présent la place centrale de ce village dans lequel elle vient de pénétrer. Les rats peuvent s'en aller s'ils le désirent. Son intention n'était d'ailleurs pas de faire couler le sang des habitants de cette paisible bourgade. Mais certains d'entre eux semblent déterminer à la priver d'un quelconque choix. Son regard ambré se pose à nouveau sur l'homme qui s'est mis en tête de lui barrer le chemin. Une décision peu judicieuse. Mais qu'elle comprend, néanmoins.

Un soupir résigné franchit le seuil des lèvres de la rouquine tandis qu'elle met pied à terre et donne une tape sur la croupe du cheval subtilisé à sa précédente victime. Il l'a menée à bon port et est à présent libre d'aller brouter l'herbe qui lui semblera la plus verte. Zora se contente ensuite de rester immobile, bras croisés, en observant celui qui se pose en adversaire. Elle ne perçoit pas la moindre cicatrice visible et son corps ne porte pas non plus les stigmates d'une création ratée d'Orshin. En d'autres termes, elle ne lui témoigne pas la moindre animosité. Tout au plus une indifférence teintée d'une vague curiosité.
"Est-ce la vengeance ou la justice que tu recherches?" lui demande-t-elle d'une voix douce.
"Elle n'avait que six ans..."
"La vengeance, donc!"
Autrefois elle aurait tenté de raisonner cet inconnu. De lui expliquer que celle qui devait probablement être sa fille vit à présent une existence épargnée par l'impureté. Impossible d'en être sûre, bien sûr. Du moins se plait-elle à le croire. Mais l'expérience lui a prouvé à maintes reprises qu'il est inutile de raisonner avec les proches des victimes. Ils ne voient en elle qu'une sorcière guidée par de simples instincts sadiques. Une criminelle parmi tant d'autres... Ils ne pourraient avoir plus tort. Mais sont-ils seulement en mesure de le comprendre.
"Pourquoi?" reprend-t-il d'une voix tremblante. "Pourquoi l'avoir tuée?"
"Cela t'aiderait-il vraiment de le savoir?" répond-t-elle en haussant les épaules. "Ne serait-il pas plus simple de rentrer chez toi et de laisser l'Oubli emporter ton chagrin?"
"Khugatsaa m'a offert la chance de pouvoir chérir son souvenir et l'opportunité de te faire payer ton crime!"
"Une... chance?" relève la rouquine. "Bien des mots me viennent à l'esprit lorsque je songe à la malédiction qu'Il t'a infligée! Mais certainement pas celui-là..."
Un rire aussi cristallin que moqueur quitte les lèvres de la fanatique. Mais elle prend également conscience qu'il sera impossible de détourner cet homme de sa vengeance. Ho, elle ne lui en veut pas. C'est probablement naturel de répondre au sang par le sang. Elle préfère ceux qui suivent leurs pulsions que ceux qui cachent leur lâcheté derrière la sacro-sainte morale. En l'occurrence, il s'agit probablement d'une simple question de principe: elle a tué celle qui devait être sa vie et il entend la faire trépasser en retour. C'est parfaitement logique!

L'homme s'écroule au sol, le cercle formé par le bouclier doré toujours présent autours de sa nuque brisée. Zora le dissipe d'un vague revers de la main tandis qu'elle enjambe le cadavre pour rejoindre l'auberge qui lui fait face. Le vin de la région est excellent, paraît-il. Et elle a été trop longtemps forcée de boire les breuvages daënars pour cracher sur l'opportunité de goûter au fruit du travail local.

Lorsqu'elle pousse la porte de l'établissement, le même spectacle que tout à l'heure se reproduit. Les gens qui reconnaissent la chevelure de feu ne tardent pas à prendre leurs distance en ayant dans l'idée, sans doute, de quitter les lieux dès qu'elle en aura libéré l'accès. D'autres les imitent au fil du temps, probablement guidés par un esprit lent ou animés par un simple mimétisme. Là encore, elle n'y prête guère attention. Ce qui l'étonne, c'est plutôt la femme qui reste tranquillement assise au milieu de ces tables désormais abandonnées. Elle contraste pour le moins avec l'agitation ambiante...
"Un pichet de ton meilleur vin, l'aubergiste!" hèle-t-elle le tenancier avant de lui désigner un met abandonné sur la table d'a côté. "Et un morceau de cette tourte!"
Suite à quoi elle vient simplement prendre place face à cette femme qui aura réussi à capter son attention. Les gens qui font preuve d'une telle indifférence à son égard se divisent souvent en deux catégories distinctes: celles qui n'ont jamais entendu parler d'elle et celles qui ne la perçoivent pas comme un danger. Ces derniers sont souvent des guerriers et des mages confirmés. Et ils ne sont évidemment pas à négliger...

Zora ne lâche pas le moindre mot. Elle se contente simplement d'observer cette inconnue aux cheveux dorés et au regard évoquant les magnifiques lacs et rivières de Suhury. Elle n'a jamais été très douée pour engager les conversations, de toute façon. Et elle ne souhaite d'ailleurs pas particulièrement échanger avec cette femme.

Mais quitte à garder quelqu'un à l’œil, autant l'avoir en plein milieu de son champ de vision. Non?

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyMer 26 Sep - 23:05
Elle n'avait pas bougé d'un iota depuis l'arrivée de Zora Viz'Herei, qu'elle avait reconnu sans mal pour la sinistre réputation et l'effet saisissant qu'elle venait d'avoir sur le reste de l'auberge. Pas aussi spontanément que les locaux, mais elle avait vite saisi ce qui se passait.

Etrangement, et son esprit s'étonna de prendre le temps de se poser cette question, la zagashienne ne savait vraiment pas pourquoi elle n'avait pas bougé. La surprise, sûrement. Ca n'était pas tous les jours qu'un fléau reconnu venait se poser à votre table pendant que vous sirotiez tranquillement votre bouillon de légumes. Ni qu'il se plantait comme une fleur devant vous et commençait à vous fixer silencieusement, sans donner l'impression de vouloir faire avancer le tableau d'une quelconque manière que ce soit, rendant la scène aussi embarassante qu'elle était déjà dangereuse.

Mais ce qui l'énervait le plus, c'était surtout qu'elle-même, Arianna, n'avait encore rien fait pour le moment. Un danger de la pire espèce, une semeuse de mort bénie de Mochlog et henie des suhurs, lui faisait la faveur de s'exposer à elle sans qu'elle n'ait à se donner la peine de réduire la distance qui les séparait. Car de si près, Arianna se savait parfaitement capable de donner la mort à qui de droit - facilement.

Un simple coup de dague, du croc d'Orshin qu'elle gardait pendu à sa ceinture, peu importe qu'il lui soit porté au foie ou en travers de la gorge.

Un simple jet d'eau, ou de soupe, ou de vin qu'elle pouvait faire bouillir et lui projeter au visage, lui causant une brûlure bien assez lancinante pour la rendre incapable de se servir de sa magie - quelques gouttes suffiraient pour faire ça.

Plus simple encore, ses mains, qu'elle se voyait très bien utiliser pour empoigner l'autre à la gorge et lui fracasser le visage jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Mais elle n'avait rien fait. Et se demandait pourquoi.

La peur de mourir, qui la paralysait? Sans aucun doute, elle sentait la tension lui cadenasser les entrailles en les entortillant méthodiquement les unes avec les autres. Elle pouvait se lever, s'écarter doucement comme beaucoup d'autres venaient de le faire. Ce faisant, elle ne prendrait aucun risque. Jouer la sécurité. A ceci près qu'elle avait déjà prit ce risque face à bien pire que ça, et qu'elle vivait toujours. Qu'elle était zagashienne, du culte de Dalaï, et que tout dans son être rejetait l'hésitation comme la pire attitude à adopter dans n'importe quelle situation.

Vingt secondes s'étaient écoulées depuis Viz'Hirei s'était assise devant elle, et que leurs regards s'étaient croisés pour ne plus se séparer. Vingt secondes de trop. Arianna décida de ne pas attaquer. Pas maintenant. Elle attendrait son heure, en se fiant à son instinct, son impulsivité et sa résolution pour choisir quand agir. Car pour elle et ses frères, c'était dans la spontanéité que les actions trouvaient le plus de chances de réussir. Elle tenait à ce que ça soit le cas. Et même si elle s'exposait au risque de laisser l'initiative à la folle qui lui faisait face, agir sur un coup de tête la rendrait elle-même, Arianna, imprévisible. Aussi abandonna-t-elle l'idée d'attaquer maintenant.

Mais dans ce cas, il fallait trouver autre chose. Des mots qui lui vinrent par eux-mêmes :

-Je serais curieuse de savoir quelque chose. Il parait que vous avez une raison de... tuer les gens comme vous êtes connue pour le faire. Que ça n'est pas juste gratuit, mais parfaitement intégré aux formules de Mochlog. Vous pourriez m'expliquer?

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyJeu 4 Oct - 11:44

La curiosité est une puissante motivation. Un sentiment capable d'insuffler une forme de courage et d'abnégation étonnante. Zora n'est guère vexée par l'audace de la blonde car elle partage en partie son intérêt pour les choses qui lui échappent encore. Les dieux ont semble-t-il jugé adéquat que leurs créations soient dotées d'un certain attrait pour l'inconnu et l'inexplicable. Ce qui a permis aux daënars de commencer à ravager le monde mais également aux my'träns de faire évoluer leur culture et leur mode de vie. Est-ce bien? Un mal? Elle ne saurait réellement le dire...

Toujours est-il que la rouquine ne quitte pas du regard celle à l'accent étranger. Elle n'est pas de Suhury, cela semble évident. Peut-être une khurmis ou une zagashienne désireuse de découvrir le monde? La fanatique s'interroge un instant sur l'identité de cette inconnue avant de balayer d'un revers de main mental ses interrogations. Peu importe, dans le fond: elle se fiche bien de savoir à qui elle a affaire!

Néanmoins on lui a posé une question. Et la politesse veut qu'elle y réponde. Pourtant les lèvres de la disciple de Möchlog restent résolument close. Faut-il contenter cette curiosité ou continuer à observer le silence? Pourquoi veut-elle comprendre? Qu'est-ce que ça lui apporterait? Et, surtout, pourquoi cette inconnue lui fait face sans exprimer la moindre peur? Seules une personne ayant foi en ses capacités agirait ainsi. Ou une folle, c'est selon... Si elle peut lui expliquer, donc?
"Je pourrais, oui!" souffle-t-elle. "Tout comme je pourrais décider que votre curiosité est déplacée et réagir en conséquence..."
Elle s'écarte légèrement pour permettre au tenancier de lui amener sa commande. Elle la détaille ensuite brièvement avant de porter la coupe de vin à sa bouche. Zora s'assure ensuite rapidement qu'il n'est pas empoisonné avant de le repousser doucement sur la table, cachant son contentement. Il n'y a pas à dire: que ce soit pour le vin - ou le reste, d'ailleurs - les suhurs ont une longueur d'avance!
"Ou encore de vous rappeler qu'il convient de se présenter avant d'adresser la parole à une inconnue. Fusse-t-elle précédée par sa réputation..." ajoute-t-elle. "Cela dit je n'ai jamais été une grande admiratrice des exigences sociales. J'imagine que cela nous fait au moins un point commun!"
Elle lui décoche un vague sourire avant de prélever un morceau de sa tourte. Elle est délicieuse, comme elle l'espérait. Elle refuse à la tentation de fermer les yeux pour mieux apprécier les saveurs qui éclatent dans sa bouche mais s'y refuse. Pour ce qu'elle en sait, la moindre baisse d'attention pourrait lui coûter cher. Et une personne douée d'un minimum de bon sens ne baisse jamais sa garde face à une personne dont elle ne sait rien. La prudence est mère de sûreté, dit-on!
"Je n'arrive pas à me décider: quelle réponse convient-il de vous apporter?" lui demande-t-elle. "Dois-je contenter votre curiosité? Ou m'assurer que vous ne viendrez pas perturber durablement mon repas, peut-être? J'ai une préférence pour l'un de ces choix, pour être honnête. Mais peut-être que vous trouverez les arguments pour infléchir ma position?"
Un second sourire furtif vient assombrir le visage délicat de la fanatique. Puis elle retrouve son masque d'impassibilité habituel avant de reprendre une seconde part de tourte. Oui, elle est vraiment délicieuse...

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyJeu 11 Oct - 18:48
-Mmmh. Ha ha ha. Hahaha ha ha. Pétasse.

Elle se sentait horriblement déçue. Et contrariée. Et en colère, à sa manière toute zagashienne de l’être. Elle et ses frères cultivaient amoureusement – culturellement, religieusement et traditionnellement - cette émotion au point de la vivre de façon très agréable. Loin d’être dangereuse pour ceux qui savaient la diriger, elle les rendait plus forts, ils se sentaient vivants quand leurs entrailles gargouillaient de la sorte pour les exhorter à passer à l’action. Sentir son sang bouillonner dans sa gorge pour lui monter à la tête, c’était Dalaï, et c’était bon. C’était ça, qui venait de la faire rire agressivement. Mourir d’envie de crever la gueule de la rouquine parce qu’elle était une saloperie de tueuse en plus d’être une chierie plus arrogante que les stéréotypes de merde que l’on faisait des siens, c’était aussi Dalaï. Et c’était une mission dont elle allait volontiers s’acquitter.

Arianna faisait partie des zagashiens qui n’appréciaient pas Suns et se sentaient bien davantage attirés par Orshin, car elle favorisait l’instinct et l’intuition et le naturel à l’intellect et les subtilités de l’esprit. Et la suhur venait de réussir à éveiller toute son animosité en une poignée de répliques. Sous un certain sens, la Nerassa se sentit rassurée : elle ne ressentait plus aucune once de peur, et savait très bien comment elle allait réagir.

-Je pense que parler de politesse et d’exigences sociales quand on massacre gratuitement des dizaines de personnes qui n’ont pas les moyens de se défendre, c’est du foutage de gueule. On brûle.

Sans le moindre geste, elle avait déjà étendu son emprise sur la majorité des liquides qui se trouvaient à sa portée dans l’auberge. Des pichets d’eau, des choppes de bières abandonnées, des bouillons plus ou moins agrémentés de viandes et de topinambours et de légumes qui n’avaient pas été finis par les fuyards, et jusqu’au pichet de vin et au verre de Zora qui tous fumaient doucement et bouillonnaient à petites bulles en attendant leur heure. Il ne lui avait fallu qu’un mot pour que ses pouvoirs se manifestent. Il n’en faudrait qu’un de plus – au-delà d’un mot, une impulsion de volonté - pour qu’elles passent à l’attaque.

-Je pense aussi que vous venez de perturber le repas de beaucoup de monde ici, continua-t-elle en se levant, un bras en appui sur la table, l’autre balayant la salle pour désigner le vide. Et que vous avez fait pire. Et que vous faîtes régulièrement pire. Alors j’étais curieuse de savoir si vous étiez autre chose qu’une folle tordue qui tuait les gens pour le plaisir. Avant que vous arriviez, je me disais qu’il y avait beaucoup ici de suhurs très timides dans leur application des préceptes de Mochlog, qui se contentent de tout ce qui est « j’apporte la vie et je suis un gentil guérisseur » sans admettre ses contreparties beaucoup moins agréables mais pourtant nécessaires et naturelle qui tournent autour de la mort. Je me disais aussi que cette tendance est encore plus développée chez tous les non suhurs qui se tournent vers Mochlog, et que je trouve ça minable. Et triste. Et hypocrite. Comme si ces mages refusent d’assumer toute la culture de l’architecte qu’ils choisissent et ne reconnaissent que leurs bons côtés sans admettre les mauvais. C’est indigne d’un my’tran, parce que c’est à l’encontre de toute notion d’équilibre naturel – le monde se régule comme ça et ça marche parfaitement. C’est dangereux aussi parce que la vie, quand ça tourne à l’excès, ça peut faire beaucoup de mal. Et oui, j’étais toute seule devant mon repas, j’avais du temps à perdre dans mes pensées. Et au final, j’ai fini par me repencher sur le cas des daenars qui se multiplient et pondent des gosses sans se restreindre pour qu’ils travaillent dans leurs usines – ils ont trois fois notre population alors qu’ils étaient des milliers de fois moins nombreux que nous à leur exode, ça moindre le délire – et que c’est peut être ça qui les incite maintenant à raser le monde parce qu’ils ne sont pas capables de donner une vie décente à leur population avec ce qu’ils ont à leur disposition. Ils seraient trop nombreux. En plus d’être incapables de se modérer et de ne pas piller toutes les ressources qu’ils peuvent simplement parce qu’elles sont là et qu’ils en ont la possibilité. Alors que nous, nous ne sommes pas trop nombreux et que nous allons très bien comme ça. Ils n’ont pas d’équilibre. Alors… il faudrait les rééquilibrer en apportant leur part de mort d’une manière ou d’une autre, qu’ils réduisent leurs naissances pour faire ça doucement, ou autrement s’ils en sont incapables. On sait très bien qu’ils en sont incapables, ils n’ont pas cette sagesse. Et là… vous entrez dans la salle cinq minutes après que j’en sois arrivée là dans le raisonnement. Pouf. Enfin raisonnement… j’ai juste réinventé la roue, ce sont des idées qui circulent et se discutent régulièrement. Mais pas avec des gens comme vous. Et je n’ai jamais eu cette discussion avec des suhurs. Du coup, je me demandais si vous auriez un avis sur le sujet. Vous faîtes votre merde sur My’tra alors que ça serait bien mieux de la faire sur Daenastre. Peut-être que vous pourriez vous rendre utile ou juste suivre votre délire de tueuse psychotique chez eux plutôt qu’ici. Parce que dans certains cas, porter la mort douloureusement et activement est une bonne chose. Pas sur My’tra, mais eux en ont besoin et ne vont jamais le faire spontanément, ils ne veulent que grossir et croître sans limite. Sauf que comme je l’ai dit, tout le monde a ses défauts. Je peux très bien assumer les miens. Vous êtes une merde plus arrogante que le cliché du zagashien de base. Et moi, je n’ai aucune patience, comme un zagashien de base. Alors d’accord. Je suis Arianna, du clan Torricelli, de la tribu Nerassa. Et va te faire foutre. Attaque.

Une impulsion. C’était ça, sa magie. Elle frapperait pour tuer – à coups d’eau ou à coups de dague, peu importe ce qui passerait.

Spoiler:

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyMar 16 Oct - 19:29

Pétasse? L'insulte glisse sur la fanatique qui trouve toutefois une réelle raison de prêter un semblant de curiosité à son interlocutrice. Un sourire se dessine lentement sur les lèvres de la rouquine. Ho, elle sait très bien ce qui suivra inévitablement ce préambule malavisé: un jugement de valeur. Le fait qu'il provienne d'une zagashienne lui donne néanmoins une saveur toute particulière. Très bien! Si c'est sur ce terrain que l'étrangère souhaite s'aventurer, qu'il en soit ainsi!

Les mots s'enchaînent à une vitesse effarante. Et si de temps à autre ils sont teintées d'un semblant de bon sens, l'extrême majorité d'enter eux sont dénués du moindre sens. Mais Zora n'entend pas débattre avec cette femme. Elle a déjà tenté de le faire par le passé et s'est toujours heurtée à un mur. Après tout les débats ne sont-ils pas sensés permettre l'échange d'idées? Ils supposent donc une ouverture d'esprit dont la blonde ne semble guère capable.

Mais pour sa défense, la disciple de Möchlog n'est pas exactement encline à accepter une autre vision des choses que la sienne. Elle a d'ailleurs perdu trop de temps et gaspillé une trop grande quantité de salive pour trouver un quelconque intérêt à débattre. Elle détient la vérité! Que les autres acceptent ou non cette évidence, peu lui importe. Un jour viendra où ils ne pourront faire autrement qu'accepter l'évidence...
"Ho mais certains d'entres eux étaient tout à fait capables de se défendre..." nuance-t-elle malgré tout les propos de la jeune femme. "Et la plupart avaient de bien meilleures manières que toi!"
Ce bref interlude n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de paroles prononcées par la zagashienne. Cette dernière ne fait d'ailleurs pas preuve de calme, semblant se contenter de se laisser porter par un ressenti négatif à l'égard de la fanatique. Aurait-elle tué quelque de son entourage? Elle n'a pourtant pas réellement sévi dans la région de la blonde. Une erreur qu'elle semble à présent devoir corriger dans un futur proche. Ne serait-ce que pour rappeler aux zagashiens que leur fierté est, au mieux, déplacée. Qu'ont-ils fait pour My'trä? Seule, elle a accompli bien plus que ces arrogants semeurs de discorde.

Zora hoche donc la tête de gauche à droite comme pour souligner l'aspect parfaitement pathétique du discours tenu par cette disciple de Dalaï. En réalité elle perd rapidement le fil des reproches qui lui sont adressés. À quoi servent-ils? La rouquine a davantage l'impression que la blonde cherche à se convaincre elle-même avant toute chose. Peut-être puise-t-elle une forme de courage - certains diraient dans le témérité - dans ses paroles? Souhaite-t-elle se convaincre que la femme qui se tient devant elle n'est rien de plus qu'une tueuse qui s'en prend aux plus faibles? C'est probable...

Quoi qu'il en soit l'étrangère parvient à nouveau à capter l'attention de la disciple de Möchlog lorsque son verre en terre cuite commence à dégager une chaleur anormale. Le signe évident que de la magie est à l'oeuvre. Il n'y pas besoin d'être bien maline pour comprendre qui en sera la cible. Et pourtant le sourire de la rouquine réapparaît un bref instant avant de se noyer à nouveau dans l'indifférence. Toujours est-il que Zora est prête lorsque l'assaut survient. Le bouclier qu'elle dresse autours d'elle bloque les élans meurtriers de l'eau animée par celle qui s'est maintenant présentée comme Arianna du clan Torricelli.

Si la fanatique est bien évidemment outrée par l'arrogance crasse de son interlocutrice, il n'en demeure pas moins qu'elle est davantage encore amusée par son audace. Elle lâche un rire cristallin que le bouclier se charge pourtant d'étoffer. Suite à quoi, prenant son temps, elle daigne finalement accorder à nouveau un regard à celle qui entend mourir dans cette auberge. Ho, comme il lui serait loisible d'arrêter son coeur ou de briser ses os uns à uns. Mais quel serait l'intérêt de lui accorder une mort rapide? Mérite-t-elle seulement ce cadeau?
"Tu n'espères tout de même pas me vaincre avec une attaque aussi... lamentable?" s'enquit-elle. "Je connais une zagashienne capable d'écarter les eaux d'un lac pour s'y ménager un passage. Et tout ce que tu me proposes c'est une bête tentative pour m'ébouillanter? Pour un peu je me sentirais insultée..."
Son bouclier s'illumine tandis qu'elle le renforce sans grand effort. Zora prend même le temps d'observer le liquide bouillonnant qui entend perforer sa défense. Un énième sourire s'installe sur ses traits délicats. Le spectacle est plutôt joli. Il faut bien reconnaître que l'élément de Dalaï n'est pas dénué de charme ou d'élégance. Malheureusement cette mage-là, elle le pressent, est loin de pouvoir lui poser des problèmes. Et pourtant, d'une certaine manière, elle le regrette. Les choses n'ont pas un réel intérêt en l'état.
"La prochaine fois évite d'annoncer ton attaque!" lâche-t-elle d'une voix lasse. "Et ensuite... ne prête pas trop d'attentions aux rumeurs que tu as pu entendre à mon sujet! Si j'étais aussi faible, cela fait longtemps que je croupirais derrière des barreaux ou que je me balancerais au bout d'une corde! Mais peut-être que tu espérais réussir là ou des gens bien plus puissants que toi ont échoué? Tu es particulièrement stupide! Même pour une zagashienne..."
Ce qui ennuie véritablement Zora en cet instant? Être privée de la saveur du vin qui se tenait docilement dans sa coupe! Une coupe qui, à présent, est désespérément vide. La rouquine lâche un soupir de frustration avant d'écarter d'un revers de la main le contenant sur le côté. Il va lui falloir trouver une autre distraction. Et elle est plutôt vernie à ce niveau-là puisque Arianna s'est si gentiment proposée pour la détendre!
"Je te propose un petit jeu: si tu arrives à percer mes défenses, tu l'emportes! Dans le cas contraire, je gagne la mise!" propose-t-elle. "Quant à l'enjeu, il s'agit bien évidemment de nos vies respectives!"
Cela va de soi, non? Était-elle seulement obligée de le préciser? Si elle se fie à la bêtise de l'autre, il semblerait en effet que cela soit nécessaire. Quelle personne sensée s'en prendrait à elle aussi ouvertement? Au mieux, une imbécile! Au pire... Existe-t-il seulement un mot pour qualifier le comportement suicidaire de la blonde?
"Je ne te garantie pas que cela changera quelque chose, mais... si tu souhaites me supplier, c'est probablement le bon moment!" indique-t-elle. "À moins que tu préfères te focaliser sur ton attaque? Tu es tout de même capable de faire mieux que ça, non? Tente au moins de rendre ce petit jeu intéressant..."
C'est à se demander si la réputation des zagashiens n'est pas surfaite! Quand on songe que leurs principaux adversaires sont les apathiques mages de Delkhii, il y a réellement de quoi se questionner...


Dernière édition par Zora Viz'Herei le Ven 19 Oct - 15:52, édité 1 fois

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyVen 19 Oct - 1:19
Le dilemme de l’épée et du bouclier. La suhur pouvait ériger ses défenses aussi vite qu’elle-même ne pouvait animer de l’eau pour attaquer. Plus vite encore en fait, car Arianna prenait souvent la peine d’étendre son emprise sur un liquide avant de lui faire faire quoi que ce soit. C’était du gâchis d’énergie pour des usages restreints, mais sa magie n’en devenait que bien plus réactive à ses impulsions une fois que c’était fait. Et en l’occurrence, elle ne se dirigeait pas vraiment vers un usage restreint de sa magie.

Elle ne passerait pas les défenses de l’autre, ça elle n’en doutait pas. Même le vin du verre qu’elle tenait auprès d’elle n’avait pas bondit assez vite avant de se heurter à la barrière. A moins que Viz’herei commette une maladresse, mais ce n’était pas le genre de coup de chance sur lequel Arianna se reposait. A l’inverse, elle ne pensait pas que Zora puisse tenter quoi que ce soit contre elle sans compromettre ses défenses. Ou peut-être que si… mais c’était un pari qu’elle se permettait de prendre contre une adepte de la plume.

Parce que pour tout ce qu’elle fanfaronnait, l’autre ne pouvait rien faire d’autre que se cacher derrière son bouclier. La fatiguer, l’affaiblir ? Ca ne changerait rien. Elle était juste coincée.

Et c’est pour ça qu’Arianna n’insista pas. Pas besoin d’agiter son poignard et encore moins de se fatiguer. Déjà debout, elle contourna tranquillement Viz’herei et son bouclier, animant tous les liquides qu’elle put sentir à sa portée pour qu’ils rejoignent la protection en se déversant à ses pieds. L’eau ne bouillait plus, tous les liquides avaient cessé de flotter en l’air. Mais ils étaient toujours sous son emprise – il suffisait d’un simple élan de volonté d’Arianna pour qu’ils frappent et mordent à nouveau.

Elle n’avait pas la moindre intention de répondre aux conneries qui lui avaient été servies – elle allait la tuer, pas jouer, et encore moins à ça. Sa colère la protégeait du doute, sa fierté des insultes.

Une fois son tour complet, la Nerassa regagna son point de départ. D’un geste de la main, elle anima un filet d’eau qui s’érigea sous la forme d’un mince tentacule – juste assez vigoureux pour attraper l’assiette de tourte et les couverts donnés avec ainsi que le verre et les ramener à elle.

Elle s’adressa alors à l’aubergiste, d’une voix calme, forte, ferme et assurée,  – ce qui était autant d’états qu’elle voulait lui transmettre, et elle avait précisément été formée pour diriger dans ces situations.

-Je vais avoir besoin de votre aide. Allez chercher des gens. Peu importe qui et combien. Tous ceux qui pourront se rendre utiles avec des armes ou de la magie ou des outils ou rien que leurs poings ou leur présence pourront servir. Si quelqu’un dans le village maîtrise les boucliers, on pourra peut-être ouvrir ou affaiblir sa barrière. Sinon… ça se jouera à démolir son bouclier ou attendre qu’elle n’ait plus de magie. Si vous avez des guérisseurs, et je suis convaincue que vous en avez, ils m’aideront à tenir aussi longtemps qu’il faut avant qu’elle ne s’épuise. Tout le monde peut servir, que personne n’hésite à le faire. Je reste ici en attendant. Vous comprenez ?

C’était aussi pour ça que la zagashienne n’avait aucun problème avec les moqueries de l’autre. Elle n’avait aucun doute qu’il existait des dizaines de milliers de my’trans plus doués qu’elle pour manier le don de Dalaï. Elle avait côtoyé une adolescente de quatorze ans capable de congeler toute cette auberge en un instant s’il le fallait, et n’avait jamais nourri la moindre once de jalousie à son égard, seulement de la fierté et de la bienveillance. Ce que disait Viz’herei n’avait rien à voir avec quoi que ce soit qui se passait ici. Elle était seule, ils étaient nombreux. C’était comme ça qu’une meute de chiens pouvait abattre un cerf ou un sanglier. Ils n’avaient rien de différent. Sagesse my'tranne conventionnelle.

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyVen 19 Oct - 15:52

Ce que Zora a peut-être tendance à oublier, c'est que le petit jeu auquel elle entendait s'adonner ne peut se contenter d'une seule participante. Or il semble bien vite évident qu'Arianna n'a guère envie de se plier aux règles qu'elle a édictées. Par fierté? Ou tout simplement par bon sens? Il semblerait que la zagashienne ne soit pas la tête brûlée dont elle donnait l'image quelques instants plus tôt. Elle est également douée d'une certaine sagesse. Une sagesse dangereuse, à n'en pas douter. Mais qui contraste pour le moins avec le tempérament tempétueux que l'on prête aux siens. Où est passée la guerrière arrogante?

Un sourire se dessine sur les lèvres de la fanatique, éclairant son visage d'une lueur malsaine. Elle ne prête qu'une vague attention au manège de la blonde qui se met à présent à tourner autours d'elle. Une souris qui endosse le rôle d'une proie rôdant autours de sa cible. L'ironie n'échappe pas à la rouquine tout comme il ne saurait échapper à l'étrangère. Qui cherche-t-elle à duper? Elle-même? Zora se contente ainsi de la suivre du regard lorsqu'elle se trouve dans son champ de vision tout en comptait sur la solidité de sa barrière arcanique pour la prévenir d'un éventuel autre assaut de l'effrontée.

Et pourtant la Torricelli parvient néanmoins à la surprendre. À la surprendre vraiment, cette fois! Elle ne peut ignorer les propos que la femme tient à l'aubergiste. Tout comme elle ne peut ignorer la menace qu'ils pourraient représenter. C'est... bien joué! Affreusement lâche, bien sûr. Dalaï doit probablement rougir du comportement de cette disciple qui préfère désormais croire au nombre tout en délaissant la fierté ou le courage. Ha, ces zagashiens... Ils aboient mais ils ne mordent pas vraiment, dans le fond.

L'aubergiste hésite un instant. La fanatique devine le regard qu'il pose sur elle. Il se doute bien qu'elle ne le laissera pas partir. Il n'a pas tout à fait tort. Et pourtant la rouquine n'entend pas briser les règles du jeu qu'elle a elle-même instaurée. Tout en maintenant toujours sa protection autours d'elle, elle n'esquisse ainsi par le moindre geste ou ébauche de phrase jusqu'à ce que le tenancier commence à s'éloigner du comptoir pour rejoindre la sortie. Ce n'est qu'à cet instant que la voix douce de la disciple de Möchlog emplit à nouveau l'espace:
"Tu laisses une zagashienne te donner des ordres? Pire encore: tu entends lui servir de messager et faire le sale boulot à sa place?" demande-t-elle. "À défaut de t'obliger à faire quoi que ce soit je vais plutôt te soumettre une proposition: si tu quittes les lieux, je te tuerai! Peut-être pas aujourd'hui ni même demain! Mais je te tuerai, sois en sûr! Toi ainsi que tous ceux qui ont une quelconque importance à tes yeux! Et je ne parle même pas du sort que je réserve à ton village..."
Oui car ce qu'Arianna semble avoir oublié, c'est que son nom n'inspire rien d'autre que de l'indifférence en terre suhur. Celui de la fanatique, en revanche, symbolise nombre de choses malsaines. Finalement le coeur du problème peut se résumer en une seule question: que désire vraiment cet homme? Se poser en ennemi ou préserver son existence? Son sourire s'accentue.
"Allons Arianna... Nous savons déjà que personne dans ce village ne peut se mesurer à moi! Si ça avait été le cas, je n'aurais pas pu y pénétrer et m'installer à cette table! C'est pourtant évident, non? Et toi, la prétendue guerrière, tu comptes maintenant sur le courage de ces paysans? N'est-ce pas un brin pathétique?" s'amuse-t-elle. "Ce qui me fait penser... Penses-tu vraiment que tu arriveras à maintenir ton emprise sur cette eau avant que l'aubergiste rameute des renforts? Et le cas échéant, penses-tu que je suis assez stupide pour les attendre bien sagement ici?"
L'aubergiste, d'ailleurs, s'est arrêté. Il considère évidemment les avantages et les inconvénients des deux options qui s'offrent maintenant à lui. Il a toutes les cartes en main. Et l'issue de cette désagréable rencontre pourrait bien dépendre de son courage. Ou, plutôt, de son instinct de survie...
S'poileur:

Bolgokh
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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyVen 19 Oct - 18:27
Cette fois, un rictus malveillant apparu sur le coin des lèvres de la zagashienne. Comme un requin empli de satisfaction qui venait de flairer de l’inquiétude dans le sang de sa victime. Parce que ce qu’elle lut dans l’attitude de l’aubergiste la rendit fière de lui. Elle n’était pas la seule, à avoir du courage. Mais surtout…

-Elle a peur, signala Arianna au suhur dans un élan de satisfaction, sans toutefois cesser de surveiller Viz’herei. Elle vous menace. Elle me menace. Parce qu’elle a peur.

Elle menaçait… et elle le faisait très mal. Sans se laisser démonter, sans aucun doute. Sans flancher. Sans montrer quoi que ce soit du problème qu’elle avait envisagé en son for intérieur. L’habitude. Mais elle venait de réagir à ce qui se passait devant elle, et essayé de l’en empêcher. Maladroitement. Elle avait tenté de jouer sur un registre – le mépris des zagashiens que les hypocrites bien-pensants de Kharaal et Zolios diffusaient amoureusement – à quelqu’un qui n’avait pas la moindre raison d’y prêter attention. Zagash et Suhury étaient en excellent termes, et ne pouvaient pas en dire autant vis-à-vis du bloc est de My’tra qui faisait de son mieux pour les dévaloriser. C’était stupide.

-Je ne sais pas si vous avez entendu. Cette misérable petite fiente va maintenant jusqu’à m’appeler par mon prénom, à me tutoyer, à tenter de nous raisonner. Elle nous donne des conseils. Elle nous parle d’honneur et de courage pour nous faire réagir. Ca vient de la part de quelqu’un qui profite et écrase les plus faibles qu’elle, et qui nous tuera dès qu’on aura le dos tourné. Vous voudriez lui faire confiance ?

Forcément. Intimider était un excellent moyen d’avoir ce qu’on voulait sans prendre de risque ni fournir le moindre effort – les animaux s’en servaient bien pour s’épargner des combats, des blessures, des dépenses d’énergies qu’ils ne pouvaient pas toujours se permettre. Les humains fonctionnaient exactement de la même manière, surtout quand ils n’avaient rien d’autre qu’eux-mêmes sur qui compter. Mais la guerrière les connaissait, ces solitaires qui prenaient ce qu’ils pouvaient au fil de leurs itinérances. La tueuse se répandait en menaces avec autant de facilité qu’elle fanfaronnait. La zagashienne ne se donnait pas cette peine, parce qu’elle avait fait le choix d’agir, pas de tergiverser. C’était ça, Dalaï, et elle en était fière.

-Elle a peur parce qu’elle se sent menacée. Peut-être que personne ne peut se mesurer à elle. Peut-être qu’elle est plus dangereuse que moi. Encore que j’ai bien envie de voir ce qui va se passer si sa protection tombe, mais elle n’a pas l’air de vouloir essayer. Tant pis. Elle ne pourra rien contre nous tous. Elle joue à être forte parce que c’est le seul moyen qu’elle a de survivre. Elle doit être forte parce qu’elle est seule, avec le style de vie qu’elle a choisi. Elle parasite les autres. Elle prend ce qu’elle peut et ne donne rien. Elle ne vit pas dans le même monde que nous. Nous sommes des my’trans. Nous vivons en tribus, en clans, en villages, en communautés. Chacun s’inscrit dans un ensemble, chaque membre trouve une place dans son groupe, chaque groupe trouve une place à ses membres. Nomades et sédentaires, ça n’a pas d’importance. Même des nomades solitaires peuvent s’inscrire dans une société. Pas elle. C’est une paria doublée d’un sacré déchet que tout le monde voudrait voir morte. Il faut que quelqu’un s’en charge. Je peux le faire. Je vais avoir besoin de votre aide, à vous et à vos frères. Je vous demande votre aide. Merci.

L’aubergiste acquiesça en gagnant la sortie, au pas de course. Elle avait prononcé ce dernier mot parce que le suhur s’était complètement ressaisi depuis l’arrivée de Zora, et qu’il était clairement visible sur ses traits que son tempérament était beaucoup plus ferme que ce qu’on lui suspectait. Bien sûr, qu’ils avaient du courage. Ils s’opposaient à plus fort qu’eux malgré la peur qu’ils pouvaient ressentir. Viz’herei ne faisait rien d’autre que de s’attaquer à plus faible qu’elle pour ne prendre aucun risque et se réjouissait de pouvoir marcher sur des insectes. Mais heureusement, le monde était un petit peu plus nuancé que ça, et les stratégies plus diverses. Arianna prenait la peine de ne pas marcher sur des insectes quand l'occasion se présentait à elle.

-Je peux tenir des heures comme ça, ça ne me posera aucun problème. Ca va juste être long. Mais heureusement, ça ne sera pas long.

Et ce disant, elle anima tous les liquides présents en longs rets serpentins qui s’élevèrent dans la salle pour se rassembler autour de la barrière – une dizaine en tout. Tous prêts à mordre et à fouetter Viz’herei si l’occasion s’en présentait. Qu’elle essaie donc de fuir, Arianna était prête.

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyVen 19 Oct - 21:54

La situation lui échappe, c'est un fait. Et pourtant elle est loin de ressentir la peur que la zagashienne tend à lui prêter avec un acharnement qui frôle le ridicule. Allons bon... Elle ne lâche pas le moindre mot supplémentaire à l'aubergiste. Elle se contente d'écouter Arianna débiter son poison. Ou, du moins, ce qu'elle considère comme tel. Il est vrai que l'étrangère était digne d'une certaine curiosité quelques minutes plus tôt. Aujourd'hui elle est aussi insignifiante que les autres. Et plus aussi distrayante qu'elle l'espérait. Dommage. Mais probablement prévisible, non?
"Peur?" relève-t-elle d'une voix absente tout en baladant distraitement ses doigts sur la table. "On m'a accusée de beaucoup de choses mais... ça, c'est inédit! Et bien évidemment l'idée que je puisse vous menacer simplement parce que j'en ai les moyens ne vous effleure même pas l'esprit, mmh?"
Son sourire s'accentue. Elle ne s'est pas réellement adressée à l'étrangère ou même à l'aubergiste. Cette phrase, prononcé en aparté, témoigne simplement du ridicule de la situation. Mais... elle comprend! Il faut bien qu'Arianna se rassure. Et comme dit précédemment, les rats ont la faculté de gagner en courage lorsqu'ils se regroupent. La nature est bien faite. Les prédateurs sont seuls et les proies se regroupent pour survivre. Quoi de plus logique? Que de plus humain?
"Je suis terrorisée, oui! J'ai toujours craint le jour où je serais amenée à rencontrer la terrible Arianna Torricelli!" s'amuse-t-elle. "Comment puis-je m'en sortir? Est-ce la fin? Que Möchlog me vienne en aide, par pitié!"
Le ton est évidemment ironique à souhait. Le regard ambré de la fanatique s'attarde un bref instant sur l'homme qui quitte les lieux et qui suit à présent un espoir qu'elle juge, au mieux, stupide. Soit, il a fait son choix en connaissance de cause. Un honneur que n'ont pas eu la majorité de ses victimes. La rouquine finit par découvrir une saleté sous l'un de ses ongles et s'emploie donc consciencieusement à s'en délester. Après quoi elle lâche un vague baîllement puis s'étire. Le bouclier adopte la forme de son corps avec une certaine grâce avant de reformer une sphère parfaite. L'occasion de remarquer alors la présence des serpents aqueux qui se baladent désormais à sa surface. Plutôt réussi!
"Bon! J'imagine qu'il faudra bien une heure à ce mort en puissance pour rejoindre le village le plus proche et en revenir! En espérant qu'il ait une monture, bien sûr! Ce serait quand même terrible qu'il doive faire le chemin à pied..." lâche-t-elle sur un ton léger. "Alors du coup j'aimerais profiter de ce laps de temps pour éclaircir un point: suis-je sensée avoir peur parce que je suis menacée ou vous menacer parce que j'ai peur? Les deux à la fois, peut-être? Un parfait exemple de cercle vicieux s'il en est, non?"
Bon! La réponse ne l'intéressant que modérément, elle ne tarde pas à se lever. Dalaï est trop présente sous ce toit. Et à défaut d'avoir dans l'idée de purifier l'aubergiste, elle commencera par son auberge. Les lampes à huile, quelle merveilleuses inventions. la rouquine se plonge un instant dans ses souvenirs. Cette soirée avec Mary était mémorable! Et puis cela fait longtemps qu'elle n'a pas brûlé quelque chose, en plus! Les traditions sont faites pour être respectées après tout...

Une prolongation de son bouclier suffit à déstabiliser une première prison de Süns qui tombe au sol et déverse immédiatement son contenu sur le plancher. Une invitation à la ripaille que les langues de feu ne se privent pas d'exploiter. Avec détachement, implacablement, la fanatique s'emploie à renverser toutes les sources lumineuses des lieux. Ho bien sûr l'endroit contient nombre de tonneau de vins. Mais Zora doute qu'une quantité pareille puisse suffire à éteindre les flammes qui se répandent un peu partout autours d'elles. Mais c'est l'opportunité d'en avoir le coeur net, non?
"Chaque journée apporte son lot d'expériences!" souffle-t-elle. "Loués soient les dieux!"
La rouquine ne pense pas une seule seconde qu'Arianna soit capable de gérer l'incendie et de maintenir la pression sur sa protection dorée. Car si elle doit influencer l'eau, les flammes se suffisent à elle-mêmes...

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptySam 20 Oct - 0:08
-Loués soient les architectes, oh oui.

De sa main droite, Arianna venait de raffermir sa poigne sur la dague taillée dans un croc de mogoï – qu’elle rêvait maintenant de planter dans la gorge de la folle furieuse afin de lui arracher la trachée, lui découper la langue, lui exploser les yeux et glisser le tout dans son gosier pour l’enfoncer aussi profond que possible dans un mouvement rageur.

De sa main gauche, elle caressa l’amulette allongée qu’elle gardait précieusement accrochée à hauteur de ceinture depuis que le shaman de son clan lui en avait fait cadeau. Son sang bouillonnait de gratitude tandis qu’elle se focalisait sur ce trésor, conçu pour elle à la demande de la matriarche des Torricelli, par deux de ses amis chers. Son sang bouillonnait, sa magie également, sa ferveur tout autant.

-Vraiment, continua-t-elle en s’adressant davantage au ciel et à elle-même qu’à Viz’herei. Merci pour ce que vous faîtes pour nous au quotidien. Pour le travail que vous avez accompli pour façonner le monde et nous donner la vie. Et vraiment, merci pour les dons que vous nous offrez simplement parce que nous prenons la peine de respecter votre travail et de vous exprimer notre gratitude. Je suis VRAIMENT contente de pouvoir m’en servir quand nous en avons besoin.

C’était une amulette, une petite tablette de la taille d’un carnet, qui consistait en un écrin allongé fait de bois sur lequel étaient sculptés un dragon et une raie lovés l’un contre l’autre. Ca et là, des fragments d’ivoire, de coquillages et de perles agrémentaient l’ouvrage au même titre qu’une poignée d’emblèmes tout zagashiens. A l’intérieur de cet écrin, une magilithe soigneusement protégée des chocs par plusieurs couches de mousses et de panse de kavchta caoutchouteuse. Une magilithe d’air, qui lui avait été offerte tout spécialement pour que jamais elle et les siens ne viennent à manquer d’eau en cas de besoin.

L’atmosphère s’alourdit sur le champ, se gorgeant d’une humidité qui vira rapidement au-delà de la normale. De manière à peine perceptible dans la taverne, puis bien plus nette avec les bouffées d’air qui s’engouffrèrent par l’entrée et les fenêtres. Et de façon bien plus significative au dehors ; d’ici une trentaine de secondes, les nuages présents dans le ciel allaient progressivement se gorger d’eau et ne tarderaient pas à abreuver tout le village d’une pluie soutenue. Si elle ne s’en chargeait pas parce qu’elle ne pouvait pas se détourner de celle qui lui faisait face, les villageois auraient largement de quoi éteindre le feu naissant.

Et pour ceci, Arianna adressa toute sa reconnaissance à Dalaï et Amisgal pour ce qu’elles lui permettaient de faire. Ce n’était pas son pouvoir, mais elle était ravie de pouvoir s’en servir à bon escient.

-Par contre. Ce qui serait bien, maintenant. Et je commence vraiment à me répéter trop souvent à ce sujet.

A chaque fois qu’elle avait à faire à un danger public dans le genre de celui qui lui faisait face, il y avait toujours une chose qui lui faisait de la peine. Qui l’indignait, qu’elle ne comprenait pas. Qu’elle voulait refuser. Mais qui était réel et qui la dérangeait.

-PUTAIN, CA SERAIT BIEN QUE VOUS ARRETIEZ DE DONNER DES POUVOIRS A DES PETITES PUTES DE CE GENRE. MOCHLOG, CETTE CHAROGNARDE A DEJA TUE DES DIZAINES DE MY’TRANS JUSTE POUR SE FAIRE PLAISIR DE MANIERE COMPLETEMENT GRATUITE, ET ELLE A CONCENTRE LA PLUPART DE SES CARTONS DANS TON SANCTUAIRE DE SUHURY. C’est normal ? Elle se sert de tes pouvoirs pour faire le mal, pas pour répandre normalement la mort là ou il y en aurait besoin. D’où est-ce que tu cautionnes ça ? Pourquoi cette merde a encore ses pouvoirs ? Dalai et Amisgal sont en train de protéger TES fidèles contre une folle qui emploie TES pouvoirs et tu trouves ça normal ? Parce que bon. Vraiment. Je veux bien croire qu’elle est toute faible et juste chiante par rapport à l’autre malade de Khugatsaa qui lui était vraiment infâme tellement il l’avait rendu fort, MAIS C’EST INSUPPORTABLE !

Oui. On pouvait être my’tran jusqu’au bout des ongles et remettre en question certains choix hautement discutables faits par les architectes lorsqu’ils accordaient leurs bénédictions à des personnes qui ne le méritaient pas. C’était peut-être un trait que ceux de sa tribu ne partageaient pas avec grand monde, mais c’était là encore un attribut qui trouvait sa racine dans le culte de Dalaï et des qualités qu’elle enseignait aux zagashiens.

-AU FEU ! ELLE ESSAIE DE FAIRE UN INCENDIE, J’AI FAIT TOMBER LA PLUIE. DALAI ET AMISGAL NOUS VIENNENT EN AIDE. JE RETIENS L’AUTRE FOLLE, VENEZ M’AIDER MAINTENANT !

Ca ne prendrait sûrement pas une heure, pour que l’aubergiste ramène des renforts. Ils se trouvaient dans un village, pas dans un hameau isolé de tout. Pour peu que le villageois soit convaincant, ils pourraient débarquer d’une minute à l’autre.

Et indépendamment de tout ça, Viz’herei venait précisément de faire ce que la Nerassa attendait pour agir. Son bouclier était maintenant mobile, centré sur elle. Plus statique. Même si elle ne parvenait pas à le traverser pour pouvoir atteindre Zora, elle pouvait toujours la pousser, la renverser, la foutre à terre et peut être lui tordre les bras ou quoi que ce soit qui dépasserait si l’occasion se présentait. Et si elle durcissait sa carapace pour se protéger de ça… eh bien elle ne pourrait pas bouger, et elles en reviendraient à la situation d’avant.


Spoiler:

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyLun 22 Oct - 11:07

Les insultes que les gens s'acharnent à lui adresser depuis maintenant de longues années ne la dérangent plus. Adolescente, elle ne pouvait faire autrement que se révolter contre les blessures que les mots pouvaient parfois lui infliger. Et souffrir des remarques qui heurtaient alors directement une âme encore ouverte à l'opinion d'autrui. Mais les épreuves, fussent-elles anodines, permettent d'évoluer. Ce qui ne tue pas rend plus fort, paraît-il. Aujourd'hui Zora s'est forgée une armure que la zagashienne, malgré ses efforts et ses pitreries, ne peut guère mettre en péril.

Aux insultes proférées sous couvert d'un semblant de prière aux dieux, la rouquine se contente donc d'un regard de pitié envers celle qui espère pouvoir se poser en réelle adversaire. Vu ses origines, il est difficile de lui reprocher son manque d'éducation. À Zagash a valeur d'une personne est-elle proportionnelle à sa capacité à proférer des insultes? Est-ce à qui parlera le plus fort? Doit-on se montrer pour exister? La puissance d'une voix éclipse-t-elle la valeur des mots?

Toujours est-il que la blonde déchaîne son immaturité. Et, dans la foulée, la teneur même de son discours prouve sa méconnaissance de la spiritualité. Incapable de considérer les deux facettes d'une pièce, de percevoir ce qui est pourtant évident, elle ne fait que souligner sa bêtise et sa vision étriquée du monde. Pourtant le fait même que la fanatique ait été gratifiée d'une magie surpassant la sienne tend à prouver que les dieux considèrent la suhur avec davantage d'affection que la gamine issue du clan Torricelli. Les siens approuveraient-ils seulement cette façon qu'elle a de s'adresser aux divinités?

Oui, Zora est déstabilisée. Pas par les stratagème. Pas par la menace du nombre qui se rapproche. Mais bien par l'audace de cette simplette qui cumule naïveté et défiance. Les dieux, bien sûr, ne lui répondent pas. Ils se sont probablement détournés de ce triste spectacle. La disciple de Möchlog a encore une fois de plus la preuve que la plupart de ses compatriotes ne mesurent pas les réels enjeux de ce monde, qu'ils se limitent à des considérations toutes personnelles tout en évoquant le bien commun. Ont-ils seulement saisi que cette notion implique des sacrifices? Que la morale est l'ennemi du nécessaire?

La réponse, elle l'a sous les yeux. Car cette jeune zagashienne personnifie la défaite concédée face aux daënars. Elle incarne la honte d'un peuple qui a oublié la signification du mot fierté mais qui s'obstine à se penser digne de la bonté des Architectes. Peut-être l'est-il encore, dans le fond. Contrairement à la blonde, Zora ne s'autorise pas à juger les choix des dieux. Elle s'y soumet. Elle a passé l'âge des crises d'adolescence spirituelles. Et pourtant, la question demeure:
"Dois-je protéger My'trä des daënars ou... d'elle-même?"
Un vague murmure qui se noie dans la déchaînement verbal de celle qui ne mérite même plus d'être qualifiée d'interlocutrice à présent. À quoi bon débattre avec les fous? La rouquine penche la tête d'un coté puis de l'autre. Ses doigts s'entremêlent avant qu'elle les fasses craquer. Elle devine maintenant la présence de plusieurs habitants qui se rejoignent à l'entrée de l'auberge, probablement enhardis par la manifestation des magies conjointes d'Amisgal et Dalaï. Comment leur en vouloir? Elle-même est plutôt impressionnée par les ressources que la zagashienne dépense pour exister un bref instant aux yeux de ces inconnus...
"Tu sais... Je ne connais pas vraiment les zagashiens. Je n'en ai côtoyé que deux avant toi! L'une d'elle, une amie d'enfance, m'a rappelée que la volonté peut soulever des montagnes. Le second, une anomalie, m'a marquée par son courage et sa foi inébranlable en Dalaï malgré la malédiction dont elle l'a gratifiée. Deux personnes fort différentes et pourtant unies par un point commun: une fierté justifiée!" souffle-t-elle. "Toi, tu leur ferais probablement honte s'ils te voyaient aujourd'hui implorer l'aide des suhurs et des dieux pour t'extirper des griffes de celle que tu as été bien trop prompte à attaquer! Les beaux discours sur l'unité ne valent pas grand chose lorsqu'ils dissimulent la lâcheté, tu ne crois pas?"
Ho, elle sait déjà que l'autre voudra obtenir le dernier mot! C'est le propre des enfants, après tout! Peut-être même que la fanatique sera également traitée de lâche. Car oui, elle entend bien s'en aller. Il lui reste trop de choses à accomplir pour permettre à cette égarée de se mettre plus longtemps en travers de son chemin. Sa destinée l'attend! Et la route pour rejoindre Vithis est encore longue...
"Suis-je une... pute? La merde que tu prétends que je suis? Peut-être, oui! Et ça m'est complètement égal!" ajoute-t-elle, haussant les épaules. "Mais vois-tu, moi, je ne compte pas sur les autres pour mener mes combats à ma place!"
Mais ses combats, elle les choisit! Et celui-ci ne mérite guère qu'on s'y attarde. Aussi écarte-t-elle les bras. La sphère dorée qui l'entoure gagne en volume, repoussant l'eau qui entend la perforer. Puis... disparaît! Les serpentins aqueux peuvent alors se déchaîner librement. Des sillons sanglants apparaissent dans la chair mise à nue de la suhur. Elle grimace peut-être autant qu'elle souffre. Mais elle retient obstinément les cris qui s'agglutinent dans sa gorge. Elle tient! Et si son corps tremble, ses pensées sont apaisées. Car l'image du vieillard qu'elle a rencontré quelques jours plus tôt est plus apaisante que la souffrance qui l'étreint.

Et finalement elle lance le sort pour lequel elle a accumulé de l'énergie. Ses muscles malmenés protestent mais tiennent bon tandis qu'une force peu commune s'y répand. La magie lui permet de bondir à travers le toit de chaume affaibli par les flammes désormais éteintes. La réception sur le sol, derrière l'établissement, n'est pas aussi bonne qu'elle l'espérait. Plus violente, aussi. Ses blessures protestent vigoureusement et forcent la rouquine à lâcher le cri qu'elle espérait tant retenir. Mais seul le vent l'a entendu. Cette complainte-là, elle l'a ainsi réservée à Amisgal...

Elle reviendra, c'est une évidence. Quand? C'est une autre question! Mais elle a une promesse à honorer. Ce court chapitre de son existence est maintenant clos. Il convient de tourner la page, de poursuivre la mission confiée par Möchlog. Et, avant tout, de panser ses plaies. Mais pour cela il faudra semer les éventuels rats qui auraient dans l'idée de la poursuivre. Ce qu'elle s'emploie à faire, alliant sa connaissance de la région aux facultés magiques qui lui permettent à présent de courir à une vitesse étonnante.

Une fuite? Une manche perdue dans une guerre sans intérêt? Non... Tout au plus l'expression du bon sens le plus élémentaire. Les rats peuvent bien attendre...

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptySam 27 Oct - 21:54
-ELLE EST DEHORS!, beugla la zagashienne.
-J'AI VU!

De la réactivité. Enfin. Arianna s'était précipitée au travers de la porte de l'établissement afin de pourchasser la suhur. Plusieurs my'trans se trouvaient rassemblés devant l'auberge et s'affairaient déjà avec seaux tirés du puit, toiles tendues et bassines pleines d'eau de pluie pour éteindre les flammes. Tous s'écartèrent pour lui faire de la place, quelques uns lui pointant du doigt vers quelle direction les autres s'étaient déjà lancés. Car oui ; déjà cinq autres villageois avaient commencé à poursuivre Viz'herei, qui tentait pour l'instant de fuir par les sentiers plutôt que la végétation.

Presque instantanément, Arianna sentit une énergie familière animer tout son corps, depuis ses membres tendus jusqu'à ses deux poumons. Une magie qui n'était pas la sienne, mais dont elle avait bénéficié bien assez souvent pour pouvoir la reconnaître.

-Merci!

Quelqu'un, peu importe qui, venait de l'aider de la meilleure manière qu'il pouvait. Et c'était davantage que ce qu'elle leur avait demandé, d'où l'élan de gratitude qu'elle avait exclamé sans détourner le regard de son but. La suhur se trouvait à une centaine de pas d'elle, déjà en dehors de l'enceinte du petit village, les autres la talonnant de moitié. À l'exception d'une figure féminine qui allait sensiblement plus vite que ses frères, et pour cause : elle glissait sur le sol à la manière si caractéristique de ceux qui préféraient les préceptes d'Amisgal. Peut être vingt secondes au plus et celle-là rattraperait Viz'herei.

La Nerassa força de toutes ses forces sur ses jambes, ne sentait même pas la fatigue peser dessus. Tout ce qui lui importait, c'était d'être au plus près de la tueuse quand les autres parviendraient à lui faire...

Un cri rappela son attention au devant. La première du groupe s'effondra sur le champ en se tordant de douleur, une épaule dans la boue, les deux mains enveloppant une de ses jambes. Il pleuvait toujours abondamment, mais ce n'était pas ça qui l'avait faite chuter. Sentant le risque, Zora avait sensiblement ralenti à son approche pour lui infliger un instant de faiblesse, une crampe, quelque chose de ce goût là. Une douleur lancinante qui disparut cinq secondes plus tard, à l'initiative d'un mage de Mochlog qui faisait partie du groupe des poursuivants - un personnage quelque peu enveloppé qui ne semblait pourtant pas peiner dans la course qui se tenait. Il prit la peine de s'arrêter un instant pour requinquer sa soeur avant de reprendre. Ça ne prit que cinq secondes. Trois de plus et la blessée s'élança à son tour, complètement requinquée. Malheureusement, ce bref incident fut largement suffisant pour que la fuyarde creuse une distance confortable vis à vis d'eux deux. En si peu de temps d'arrêt, même Arianna les avait complètement dépassés. Dans cette situation, tout se jouerait à un cheveu, chacun en avait parfaitement conscience. Zora était de Mochlog, et ne fatiguerait certainement pas avant eux.

Sachant cela, les deux my'trannes envoyèrent tout ce qu'elles pouvaient pour rattraper les autres, catapultées par l'énorme afflux de magie que leur prodigua le suhur - lui aussi venait de donner tout ce qu'il avait, cessant complètement de courir pour user au maximum de sa magie, décuplant leur vigueur au delà de leur limites.

Devant elles, les trois autres poursuivants avaient manqué de peu de s'écraser contre un autre champ de force - ils avaient été forcés de ralentir, mais pas beaucoup plus que la fuyarde lorsqu'elle avait érigé sa barrière. Tout restait encore faisable.

Et Arianna, qui se sentait pousser des ailes tant ses jambes la portaient mieux qu'elles ne l'avaient jamais fait de toute sa vie, se répéta une chose simple pour affûter son moral : avec toute cette pluie, les barrières de Viz'herei ne pourraient rien pour elle tant elle était trempée. Elle n'avait besoin que de s'approcher pour pouvoir en finir. Cinq mètres, cinq pas de distance, c'était tout ce qu'elle voulait.

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Une rivière de fond et un océan de formes EmptyVen 2 Nov - 17:58

Cette fuite à quelque chose d'excitant! Elle devrait probablement ressentir de la honte, elle le sait! Et pourtant elle se surprend à s'amuser de la situation. Les enjeux sont de taille et rendent le jeu encore plus passionnant encore: la victoire lui permettra de préserver sa liberté et la défaite lui apportera la mort. Tout va se jouer à l'endurance! Et à ce petit jeu une disciple de Möchlog a toutes les chances de l'emporter! C'est probablement pour cette raison que la fanatique reste confiante malgré la meute lâchée à ses trousses. Ces moments rendent la vie plus intense comme en témoignent les battements soutenus de son coeur ou les protestations de sa chair malmenée.

Elle observe avec satisfaction l'un de ses poursuivants s'écraser contre le bouclier dressé à la hâte. Une astuce simple mais efficace! Enhardie par ce relatif succès, elle hésite à s'arrêter pour faire face à ces imbéciles prétentieux. Mais ne serait-elle pas à son tour prétentieuse? La fierté est une bien mauvaise conseillère, elle le sait. Et pourtant quelque chose en elle ne demande qu'à satisfaire son ego éprouvé par les dernières minutes. Mais la raison finit à nouveau par l'emporter: morte, elle ne pourra plus sauver My'trä des nombreux dangers qui la menacent!

Elle se raccroche donc à une idée des plus plaisantes: tôt ou tard, elle se vengera de ces villageois enhardis par la force du nombre. Mais pour l'heure il convient de se préserver de leur fureur absurde! Elle puise donc davantage dans sa magie pour soutenir son avancée et gagner en vitesse. Et pourtant elle ne parvient pas à distancer les deux personnes lancées à sa poursuite. Une magie similaire à la sienne est à l'oeuvre, c'est évident. Pourquoi Möchlog leur insuffle-t-Il l'espoir de pouvoir la vaincre? Les teste-t-Il? La teste-t-Il, elle? Ou respecte-t-Il simplement une forme de neutralité? Après tout Il représente aussi bien la mort que la vie. N'est-ce pas logique qu'Il oeuvre dans l'intérêt de l'une et de l'autre?
"Vous vous éloignez du reste du troupeau!" hurle-t-elle au téméraire duo. "Et les brebis égarées ont toutes les chances de finir entre les griffes du loup!"
Ou de la louve! Zora ne compte pourtant pas leur faire face pour le moment! Elle préfère largement consacrer sa magie aux besoins de son organisme malmené par de multiples plaies et les efforts consentis pour fuir ses poursuivants. Les deux fous tiennent la distance mais si leur berger est bel et bien celui qui s'est arrêté au moment où ils ont gagné en vitesse, elle sait qu'ils ne pourront bénéficier longtemps des effets positifs des arcanes de Möchlog. Ce n'est qu'une question de temps avant que son influence s'estompe. La distance qui les sépare peu à peu du lanceur de sort hérétique joue en faveur de la rouquine. Et elle le sait!

Elle bondit pour franchir un ridicule cours d'eau ayant des allures de piège et se réceptionne maladroitement de l'autre côté. Elle chute dans l'herbe et lâche un cri de douleur lorsque ses blessures frottent contre la terre asséchée par la chaleur estivale. Son contrôle sur sa magie s'estompe presque immédiatement et permet au duo de la rattraper. Zora peste et se relève tant bien que mal à l'instant où le premier villageois bondit à son tour pour franchir l'obstacle. L'instinct lui souffle de dresser un autre bouclier. Ce qu'elle fait sans réellement s'en rendre compte...

La protection adopte une forme quelque peu inédite, à savoir celle d'un cône contre lequel l'homme s'embroche, emporté par son élan. Le choc vrille le bras de la fanatique qui est alors projetée en arrière dans la foulée. C'est un nouveau réflexe qui vient lui sauver la vie lorsque le survivant tente de l'embrocher avec sa fourche: elle roule sur le côté et se redresse avec un peu trop d'empressement pour paraître aussi sereine qu'elle le souhaiterait.
"Je n'ai pas le temps de m'amuser avec toi!" le prévient-elle tout en jetant un regard par dessus son épaule en direction du reste du groupe. "Et crois-moi: je le regrette!"
Elle tourne une nouvelle fois les talons, peu désireuse de se laisser entraîner dans un combat qui donnerait le temps à ses alliés de les rejoindre. Elle a perdu une bonne partie de son avance et elle doit à présent la regagner. Pourtant l'autre ne compte visiblement pas lui faciliter la tâche et se rue une nouvelle fois à sa poursuite, toujours animé par une magie dont il n'est pas digne.

Elle change donc de technique et à défaut d'amplifier sa propre force, tente d'affaiblir celle de son poursuivant direct. Sa magie se heurte à celle de l'hérétique tandis que sa propre avancée est à nouveau retardée par les limites de son propre corps. L'homme gagne à nouveau du terrain, talonné par la zagashienne et les gens qu'elle aura réussi à rallier. Une méthode peu orthodoxe mais qui, malheureusement, semble porter ses fruits. Par Möchlog! Qu'ils sont tenaces...
"Bon! Ça suffit!"
Cette remarque en guise de préambule, elle se retourne et se concentre autant que sa situation le lui permet. Elle amplifie alors son emprise sur le corps du téméraire villageois. Elle perçoit avec plus de clarté son organisme. Plus proche de lui que ne l'est l'hérétique, Zora parvient à prendre l'ascendant au prix d'un coûteux effort sur les arcanes de celui qui entend transformer cet homme en arme. N'ayant guère le loisir de lui infliger les tourments qu'elle mériterait, elle se contente de provoquer une violente crampe dans l'une de ses jambes. Il pose son genoux à terre et joint ses mains autours de la zone ciblée comme si cela pouvait lui permettre de mieux appréhender la douleur. Un réflexe bien naturel mais malgré tout dérisoire.

La partie semble enfin gagnée. Du moins, celle qui consiste à fuir une foule en colère... Cela n'a rien de très glorieux mais ce qui compte, c'est qu'elle vive. Et cette mission est presque accomplie. Elle oblique sa trajectoire de manière à foncer vers une forêt proche. Le couvert des arbres lui permettra peut-être de concrétiser sa fuite. Mais elle est confiante. À tel point que, parvenue à la lisière du tapis d'arbres, elle s'arrête un bref instant pour jeter un regard à Arianna. Elle joint alors deux doigts sur sa tempe avant de les en écarter en guise de salutations.

Un au-revoir, pas un adieu...

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