Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Suhury
Page 1 sur 1


 Pari à enjeux élevés

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyMar 22 Jan - 19:01
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash

Le papillon voletait dans la légère brise marine de cet après-midi ensoleillé, passant de fleur en fleur par petits vols, se délectant du précieux nectar. En quête de son prochain festin, il se posa par hasard sur un amas spongieux qui ne ressemblait pas aux fleurs habituelles. Il tourna sur lui-même, palpant de ses pattes cette surface inconnue à la recherche d'une éventuelle source de nourriture. Ses antennes fouillaient l'air, guettant le moindre danger. Quand soudain un son terrible, violent, l'effraya et il s'envola à tire-d'aile sans demander son reste.
Varras ouvrit les yeux en sentant l'insecte s'envoler de son nez. Il soupira légèrement et se redressa pour tourner la tête en direction du trou d'eau non loin, d'où provenaient force jurons.

« Ça va ?
-Non ! Y en a encore un qui m'a échappé et j'ai faillis me faire piquer. Bordel de saletés plus visqueuses que l'entrejambe d'une putain d'Eoril la première nuit de l'été ! »

L'apothicaire ne put retenir un rire face à l'incongruité de cette insulte et il fut rapidement accompagné par un autre, plus sonore encore. Jusqu'à ce qu'un cri d'excitation mêlé de vengeance n'éclate suivi des éclaboussures d'une lutte aquatique. Finalement tout se calma très vite et une exclamation de triomphe retentit parmi les dunes.
Kali remonta la pente de calcaire qui entourait le trou d'eau, tenant fermement d'une main le filet où se débattait un khavcha visiblement furieux. Elle s'approcha de Varras tandis qu'il s'installait devant une grande vasque en terre cuite à demi-rempli d'eau de mer et enfilait ses épais gants de cuir. Précautionneusement, pour ne pas perdre la bestiole qui lui avait demandé tant d'efforts à capturer, elle fit glisser le khavcha dans la vasque. L'animal chercha instinctivement à se plaquer au fond de l'eau pour s'échapper mais n'avait aucune issue qui ne lui imposait pas de sortir de l'eau, ce qu'il ne ferait jamais. Elle alla se coucher dans l'herbe à côté en attendant la suite.
Varras plongea la main dans la vasque et se saisit d'un des tentacules doté d'un aiguillon venimeux, fermement mais en prenant garde à ne pas blesser l'animal. Laissant glisser le membre visqueux dans sa main avec précaution et expertise jusqu'à se saisir de la pince à son extrémité, il pressa légèrement celle-ci pour faire saillir l'aiguillon et approcha un petit flacon couvert d'une membrane de cuir. Il transperça celle-ci avec l'aiguillon et, par réflexe, le khavcha injecta son venin dans ce qu'il croyait être une proie. Varras pressa un peu plus la base du dard, pour être sûr de récupérer un maximum de venin. Une fois certain d'avoir extrait le maximum, il relâcha le tentacule qui se replia dans la vasque comme un serpent peureux. Il jaugea le contenu du flacon dans la lumière du soleil avant de hocher la tête, satisfait.

« C'est bon. Je pense que celui-ci sera le dernier, il a l'air gorgé de venin et la marée va de toutes façons bientôt remonter assez pour que les khavcha puissent s'enfuir lorsque tu retourneras pêcher.
-Ah excellent, je ne supportais plus cette tenue. » répondit Kali en se relevant d'un bond.

Elle se débarrassa des protections de cuir suffisamment épaisses pour ne pas craindre la piqûre d'un khavcha et éviter les accidents pendant la capture des créatures, mais pas pensée avec le confort de leur porteur en première priorité. En plus elle avait du les emprunter à un pêcheur nettement plus large qu'elle et elle flottait complètement dedans. Il fallait ajouter à cela les nombreuses fois où elle était tombée à l'eau en tentant de retenir l'une des créatures, trempant ses vêtements sous les protections et les rendant encore moins confortables avec le frottement du sel sur la peau.
Elle surprit Varras qui la reluquait en même temps qu'il prélevait le venin des trois autres tentacules, parcourant du regard la tunique trempée, collée à ses formes de façon suggestive, et qui manqua la laisser presque nue lorsqu'elle s'accrocha dans la veste de cuir dont elle se débarrassait.

« Concentre toi plutôt sur ce que tu fais, lui lança-t-elle avec un sourire.
-Ne t'inquiètes pas, je pourrais faire ça les yeux fermés. Mais ça serait dommage. Tu as prévu quelque chose de ta soirée ?
-Non, mais toi oui : je veux pouvoir partir demain matin avec mes flacons prêts.
-Ça ne va pas me prendre toute la nuit.
-Et bien on verra si tu finis ton travail pas trop tard. »

Elle enfilait son pantalon en sautillant sur place à cause de l'eau qui dégoulinait de ses cheveux tandis que Varras finissait de récupérer le venin du dernier tentacule. Quand il eut terminé, il ferma les flacons qu'il venait de remplir avec un bouchon de liège qu'il scella à la cire. Kali s'approcha de la vasque posée au sol et s'en saisit sans plier les genoux, ce qui laissa à Varras tout le loisir de se rincer l’œil sur sa poitrine, dont il ne se priva pas. Il faillit se verser de la cire brûlante sur les doigts dans ce moment de distraction et Kali gloussa en s'éloignant avec la vasque dans les mains.
Le khavcha, qui n'appréciait pas plus d'être transporté ainsi que dans le filet où elle l'avait pêché, essaya de l'attaquer mais les dards, dépourvus de venin, la piquait un peu sans plus de conséquences qu'une petite goutte de sang qui perlait et une légère contraction à peine désagréable.
Elle descendit prudemment la pente jusqu'au bord de l'eau où elle versa la vasque, permettant au khavcha de plonger et de s'enfuir si vite qu'elle le vit à peine se glisser sous une pierre plate. La rouquine fendit l'air d'un mouvement de main et une petite lame de fond apparu dans le bassin, le traversant pour venir frapper le khavcha et l’assommer à moitié. Satisfaite de sa petite vengeance  Kali eut un sourire mauvais tandis qu'elle rejoignait Varras qui rangeait son matériel. Elle prit une partie du paquetage qu'elle posa sur son épaule et ils tournèrent le dos à l'océan pour s'enfoncer entre les dunes de sables et les collines calcaires, regagnant le village non loin. Sur le chemin, Varras l'interrogea :

« Au fait, pourquoi tu repars aussi vite ? Y a du travail à faire auprès des pêcheurs, ils auront besoin d'aide contre les pirates. La saison s'annonce riche, alors y a de l'argent à se faire.
-C'est tentant, mais j'ai promis à ma mère que j'aiderais le clan contre les zoliens cette année. La rencontre est prévue dans même pas trois semaines à Suhury.
-T'es large.
-Je veux passer par Ariun pour déposer une offrande à Dalaï avant.
-Ah ouais, dans ce cas c'est sûr que c'est plus long. Tu vas fatiguer Ablette.
-Elle est solide. Et puis je vais rester un moment avec le clan, elle aura le temps de se reposer.
-Le venin, tu comptes l'utiliser pendant les affrontements ? » Il avait baissé la voix, comme pour partager une conspiration. Kali secoua légèrement la tête, incertaine :
« Je pense pas. Je serais première championne, les coups fourrés de ce genre risquent de me retomber sur la gueule. Mais je veux en avoir, au cas où.
-Ça ne peut pas faire de mal. »

Ils continuèrent de discuter le long du chemin avant d'arriver au rassemblement de petites maisons typiques de la côté de Zagash groupés autour d'une longue plage où étaient amarrés des embarcations de pêcheurs. Kali accompagna Varras jusqu'à sa maison qui lui servait également de lieu de travail pour l'aider à ranger son matériel puis elle rejoignit la maison commune du village qui offrait à tous les voyageurs l'hospitalité si chère à la région. Au petit matin elle reprenait la route, les fioles de venin soigneusement chargées dans le paquetage de selle d'Ablette.

Seize jours plus tard

« Allez ma grande, on y est presque. Écoute ! on les entends de l'autre côté de la colline. »

Kali flatta l’encolure de sa jument qu'elle menait par la bride. Elle était descendu de selle depuis la fin de mâtinée pour moins fatiguer l'animal, comme elle le faisait régulièrement depuis quelques jours. Le voyage depuis Ariun avait été long et la jument commençait sérieusement à fatiguer. Heureusement il s'agissait de leur dernière journée de voyage d'après les instructions qu'avait reçu Kali. Elle arriva au sommet de la colline qu'elles escaladaient, révélant à ses yeux une petite plaine formée par le bras d'une rivière sur laquelle était installé un sacré campement, puisqu'il rassemblait les tentes de deux tribus venues se défier : le clan Saphery de Zagash et le clan Galyn Döl de Zolios.
Personne ne savait avec certitude quand leur rivalité avait commencé ni pourquoi exactement, bien qu'il était probable que le sang chaud des uns et des autres et le simple fait de passer régulièrement par les même territoires en étaient les principales causes. Ce conflit était soigneusement entretenu d'une génération à l'autre par les gharyn et khorog de chaque clan car il était impensable que l'un des deux se reconnaisse inférieur à l'autre. Au fil du temps les conflits avaient pris de nombreuses formes, en fonction des circonstances et de la politique, du simple duel occasionnel à de véritables escarmouches, parfois particulièrement meurtrières. Mais ces dernières années les tensions étaient plutôt basse et c'était instauré une sorte de rendez-vous annuel des clans qui se confrontaient au travers de toutes sortes d'épreuves, non loin d'un village suhury qui était un carrefour commercial de la région.
Rapidement, l'événement était devenu prétexte à une véritable foire où l'on croisait des marchands et des voyageurs venant de tous les coins My'trä et où les épreuves devenaient un divertissement pour tous en plus d'un enjeu politique. L'agitation qui régnait dans ce bras de rivière était donc conséquente et fit naître un grand sourire sur les lèvres de Kali. Elle flatta le col de sa jument tout en entamant la descente :

« C'est sympa de revenir à la maison un peu. »

Ablette hennit comme pour approuver tandis qu'elle la guidait en direction des grandes tentes, certaines suffisamment pour abriter plusieurs familles, qu'elle reconnaissait comme celles de sa tribu. En se rapprochant les silhouettes indistinctes devinrent des connaissances et des amis qui pour certains, la voyant approcher, lui firent des signes de la main et vinrent l'accueillir. Les enfants, notamment, furent parmi les premiers et les plus enthousiastes, interrompant leur jeu pour venir voir la nouvelle arrivante. C'est donc accompagnée d'une demi-douzaine d'enfants braillards et de quelques vieux amis qu'elle traversa le campement jusqu'à atteindre la tente centrale. Elle confia la garde de Ablette au plus âgé des gamins, qui se calma aussitôt pour regarder la jument avec des yeux partagés entre frayeur et admiration. Ablette, elle, se contenta de le fixer d'un œil torve et souffla un grand coup, ce qui le fait sursauter.

L'intérieur de la tente était nettement plus chaud que l'extérieur et Kali en soupira d'aise. S'y trouvaient, assis en cercle au milieu, les principales figures de la tribu et derrière eux l'essentiel des guerriers qui, elle le devinait, avaient été choisis pour participer aux épreuves à venir. Naturellement le gharyn présidait la petite assemblée : c'était un homme d'une petite quarantaine, aux cheveux ébène et frisés, la peau hâlée par le soleil et une musculature puissante parsemée de cicatrices. Quand elle entra il posa sur elle son regard émeraude et lui fit signe d'approcher d'un grand geste de la main. On s'écarta un peu pour la laisser passer et à part quelques hochements de tête amicaux, ils attendaient que le gharyn l'ait accueillie pour la saluer. Celui-ci se leva de son siège en tissu et lui tendit l'avant-bras, qu'elle empoigna fermement en lui adressant un grand sourire.

« Ravi de te revoir Kali, je commençais à me demander si tu allais arriver à temps. » le ton de sa voix trahissait l'amusement plus que l'inquiétude : « Tu es en forme j'espère ?
-Plus que jamais. Je vais le bouffer !
-Ah ah ! Ravi de l'entendre ! »

Il lui lâcha l'avant-bras et s'écarta très légèrement pour laisser un peu de place à une femme un peu plus petite que Kali, aux cheveux roux semblable mais plus terne et dont les nombreux colifichets symbolisant la grâce de Dalaï ne pouvaient tromper sur son rang de khorog. Celle-ci s'avança et les deux femmes s'enlacèrent chaleureusement.

« Ma chérie, ça me fait plaisir de te revoir.
-Moi aussi maman, ça faisait longtemps. »

Une fois leur étreinte finie, la grande majorité des gens présents la saluèrent à leur tour et elle se retrouva à échanger d'innombrables poignées de main, quand ça n'était pas des étreintes amicales. A un moment un guerrier à l'aspect juvénile qui ne devait pas avoir plus de seize ans mais la dépassait déjà de presque une tête se présenta et elle sourit de toutes ses dents :

« Tiens, tu as été choisi cette année ?
-Et oui, je participe à la mêlée !
-Ça veut dire que tu sais enfin tenir ta garde ? »

Et elle lui envoya un petit coup de poing dans le flanc, qu'il bloqua d'une main en riant. Son regard pétillait de fierté et Kali ne put s'empêcher de rire également.

« Ok, c'est mieux qu'avant, mais fais gaffe, ils ne seront pas aussi gentils que moi.
-Parce que t'es gentille toi ? »

La remarque fut ponctuée d'un certain nombre d'éclats de rire tandis qu'ils reprenaient leur place et que Kali se mêlait à la petite troupe de combattants. Le reste de l'après-midi fut occupé à discuter des épreuves à venir et se conclut par une prière commune à Dalaï.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyJeu 31 Jan - 21:54
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)

    « On peut s'arrêter ? Je sens plus mes cuisses... »

Les éclats de rire qui accompagnèrent cet aveu firent comprendre à Lizzie qu’elle aurait mieux fait de se taire. Les Nara’än, en bons adeptes d’Amisgal, étaient moqueurs, et ils n’avaient pas besoin de ça pour la taquiner à la première occasion. En temps normal, la jeune femme leur rendait bien, mais là elle était vraiment épuisée.

    « Plus facile de rester assise sur ta machine à moteur toute la journée que sur un cheval bien vivant, hein ! »
    « Ça s’appelle une moto. Mais c’est vrai que c’est plus facile de dire "machine à moteur". »
    « Ouais enfin pour moi, c’est surtout "le monstre qui fait gerber". »
    « Ça c’est parce que t’es trop refermé sur ton monde, Miklhaus. »
    « Pas assez, visiblement, sinon j’aurais pas recueillie la paria que tu es il y a trois ans. »

Nouveaux éclats de rire. Lizzie dut s’avouer vaincue – c’était de bonne guerre, et elle était de toutes façons trop fatiguée pour trouver une réplique sanglante à rétorquer, comme elle l’aurait fait habituellement. Voilà plusieurs semaines qu’elle s’était recueillie chez les Nara’än. Les jumeaux lui avaient demandé à emprunter l’Ecumeur de Nuages pour régler une affaire personnelle, et elle leur avait accordé cette faveur sans même y réfléchir. Elle leur devait bien ça, après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble depuis un an et demi qu’ils formaient le petit équipage de la frégate. Ils avaient tout de même pris la peine de déposer leur capitaine près du campement des nomades avec sa moto, et la jeune femme avait fini le trajet sur son bolide, provoquant des nausées chez tous les curieux qui étaient venus l’accueillir. Lizzie avait été obligée de cacher sa moto sous une toile, à l’écart des tentes de la tribu, et quand il lui prenait envie de s’offrir une petite promenade dans le désert, elle partait seule et jamais longtemps, en évitant toute trace de vie humaine pour ne pas se faire remarquer en plein Zolios.

Lizzie profitait de ses vacances improvisées pour se reposer et en apprendre toujours plus sur la culture de sa tribu d’adoption. Ses entraînements journaliers ne donnaient toujours rien, et elle était toujours incapable de créer la moindre petite brise, mais elle sentait que quelque chose était en train de se réveiller en elle et que cela finirait par venir. Elle séjournait, comme de coutume, avec Miklaus, Youna et leur fils Tinaï, qui avait bien grandi depuis qu’Althéa l’ait soigné. S’il était toujours aussi attaché à Lizzie, il commençait à mieux comprendre le monde qui l’entourait, et participait aux tâches de la tribu, à son niveau. La pirate, qui avait la même connaissance que l’enfant de dix ans sur ce monde dans lequel elle commençait à s’intégrer, le suivait à ses cours avec le khorog et apprenait avec lui à devenir une Nara’än en bonne et due forme. En échange de leur bienveillance et leur accueil, Lizzie mettait ses talents à leur disposition, participant à la chasse -toujours en retrait du groupe, qui ne supportait pas la présence de ses armes daënares, mais beaucoup plus efficace qu’eux – et leur apprenant ce qu’elle savait et qui pourrait leur être utile, des nœuds de corde à l’entraînement à l’épée. Aussi quand Khudan, le khorog de la tribu, lui demanda de faire partie de l’expédition qui irait à la foire pour marchander avec les autres tribus, elle accepta avec grand plaisir. Laissant au campement tout équipement technologique ou de facture daënare, elle ne prit avec elle que son épée Kyai, son armure de cuir ornée de symboles représentant Amisgal et d’amples vêtements my’träns.

Prenant au sérieux sa mission, elle avait tenu les premiers jours de trajet à voyager armée et aux aguets, comme elle l’aurait fait pour n’importe quelle escorte. Mais elle avait vite compris qu’elle gaspillait son énergie, tant le trajet était calme et sans encombre. Ils ne transportaient rien de vraiment précieux, les Nara’än ne partaient qu’avec de quoi faire un peu de troc pour passer le printemps, leur cargaison solidement installée sur deux melkis à l’air aussi doux que possible. La jeune femme avait donc pu laisser son épée accrochée à la selle de sa jument et essayer de trouver une position plus confortable pour les journées entières à chevaucher, mais elle commençait à fatiguer. Les Nara’än avaient bien raison de se moquer, elle était loin d’avoir leur endurance, et mener un cheval pendant plusieurs jours de suite était effectivement plus compliqué que les trajets à moto dont elle avait l’habitude.

On lui passa une cruche d’eau et un morceau de viande séchée vint voleter jusqu’à sa bouche, qu’elle goba avec envie, sous les rires renouvelés de ses amis et de Miklaus qui était à l’origine de la bourrasque qui avait ramené l’aliment jusqu’à elle.

    « Je dirais à ton fils en rentrant que toi aussi tu t’amuses avec la nourriture et que ça sert à rien de t’écouter quand tu lui dis d’arrêter. »
    « Je suis un père ignoble, tu sais. »
    « C’est le moins qu’on puisse dire ! »
    « D’autant plus maintenant que je dois aussi éduquer une fille aussi paresseuse que toi. T’es prête à remonter ou tu veux qu’on s’arrête faire une sieste ? Quand je pense que Khudan t’a demandé de nous escorter au cas où on se ferait attaquer par des brigands ! »
    « Il avait surtout peur que je les pille eux si jamais je restais au campement je pense. »

C’est sous une nouvelle salve de piques et de rires taquins que Lizzie reprit pied à l’étrier pour reprendre la route. Qu’il était agréable de voyager avec ces gens décomplexés, se dit-elle.

***

Le marché était déjà bien installé quand Lizzie et les Nara’än pénétrèrent dans le village suhur qui abritait la foire et la rencontre entre les deux clans réunis pour s’affronter. La brune avait hâte d’assister à ces compétitions, ayant rarement eu l’occasion d’en profiter. Les combats entre my’träns étaient bien différents de ceux que l’on pouvait voir à Zochlom ou Aildor, et encore plus à Daënastre, et souvent plus spectaculaires et captivants. Lizzie et ses cinq compagnons prirent le temps d’installer leur tente, qui leur servirait autant de logement pour les quelques jours à venir, que d’étalage pour leur stand, auquel ils proposeraient divers objets récupérés au cours de leurs pérégrinations, et obtenus au troc lors d’autres foires de ce genre. En adeptes d’Amisgal, les Nara’än n’avaient pas véritablement d’ennemis, faisant toujours passer la diplomatie en priorité, et s’échangeaient souvent des cadeaux avec d’autres tribus. Ce genre d’événement était aussi l’occasion de trouver ces objets qui intéresserait leurs amis, aussi tandis que les trois autres restaient au stand, Miklaus et Vaïna, une artisane de la tribu, étaient chargés de faire le tour de la foire pour. Lizzie fut invitée à les accompagner, et ses deux compagnons prirent le temps de lui expliquer tout ce qu’ils pouvaient sur les choses qu’ils voyaient. Comme une enfant, la jeune Seavey avait de grands yeux ébahis et prenait le temps de goûter à tout ce qu’on lui proposait, de toucher tous les tissus, d’humer toutes les épices, d’écouter toutes les chansons des bardes et d’observer tous les bijoux qu’on lui présentait.

Quand ils revinrent le soir venu à la tente, elle crut qu’elle allait exploser tellement elle avait mangé et exploité ses sens toute la journée, mais ses camarades réussirent à la convaincre de ne pas aller se coucher tout de suite mais plutôt d’aller boire un verre avec eux à la taverne du village. Vaïna et son compagnon Yanza déclinèrent l’offre, préférant rester seuls dans la tente, aussi Lizzie partit bras dessus bras dessous avec Miklaus, Anchin et Dil, qui étaient respectivement chasseuse et guerrier au sein de la tribu. Lizzie accepta avec joie le premier verre qu’on lui servit, et se dit aussitôt qu’il fallait qu’elle contrôle sa consommation si elle ne voulait pas finir malade et à se battre avec la moitié de la taverne. Aussi ses camarades buvaient beaucoup plus rapidement qu’elle, et elle n’arrivait pas à suivre leurs conversations alcoolisées, essayant de rester maître d’elle-même. C’est alors qu’une chevelure rousse attira son attention. Il y avait peu de chances qu’il s’agisse de l’une des Toen, même si elle aurait grandement apprécié la compagnie de la douce Luka dans son lit en cette soirée d’hiver, ni même d’Aurore, dont elle ne savait pas si elle était revenue sur son continent d’origine ou non, mais ces cheveux flamboyants qui étaient toujours la caractéristique d’une rencontre intéressante la décidèrent à se lever de table pour retrouver la belle à qui elle appartenait, quelques tables plus loin…

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptySam 2 Fév - 13:45
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
« Je suis sûr qu'il a triché !
-Il a pas triché, t'es mauvais : c'est pas pareil. »


Kali soupira en regardant les deux jeunes gens qui se prenaient le bec à ses côtés. Le plus petit et trapu des deux accusait depuis un moment déjà son rival à l'épreuve de lutte d'avoir triché, malgré que personne n'accordait de crédit à ses récriminations, aussi bien parmi les zoliens que parmi les zagashiens. Les zoliens s'étaient contentés de l'ignorer et, puisque les membres des deux tribus ne partageaient pas beaucoup de temps ensemble en dehors des épreuves, pouvaient le faire avec facilité mais pour Kali et les siens, cela devenait difficile de supporter l'humeur exécrable de leur camarade.

« T'as perdu ta prise et t'as finis au sol, c'est tout ! Alors arrête de nous casser les pieds.
-J'ai pas lâché ma prise, il a utilisé la magie je te dis. Je l'ai senti : d'un coup, il est devenu plus fort.
-N'importe quoi, les autres l'auraient remarqué s'il avait utilisé la magie. Surtout que la magie de Süns, c'est plutôt explosif et pas franchement discret. Hein Kali ? »


L'interpellée battit des paupières en entendant son nom être prononcé et elle mit quelques secondes à faire la mise au point sur ce qui venait d'être dis et ce qu'on lui demandait. Puis elle acquiesça d'un ample mouvement de tête en souriant :

« Le truc de Süns c'est un peu comme un déchaînement soudain de puissance. Un instant y a rien et l'instant d'après, Bam ! Ton bras part comme une flèche dans la tronche de l'autre. C'est pas discret du tout. » Le mauvais perdant la regarda en haussant un sourcil, dubitatif :
« Et comment tu sais tout ça au fait ? »

Le sourire sympathique se mua en un petit rictus moqueur tandis que d'un geste elle tendait une main en direction d'une lanterne non loin d'eux, refermant les doigts dans le vide comme pour y capturer quelque chose. Elle ramena sa main entre leurs deux visages, l'autre la fixant en se demandant ce qui allait se passer et, lorsqu'elle ouvrit les doigts, paumes vers le haut, une petite flamme y dansait. Le lutteur écarquilla les yeux et Kali, poussant sa plaisanterie un peu trop loin, souffla sur la flamme qui bondit au visage de l'incrédule. Elle s'évanouit toutefois dans les airs avant de faire plus que roussir un peu les sourcils de sa victime tandis que la rouquine éclatait de rire, tout comme une bonne partie des zagashiens autour de la table. Jusqu'à ce que la voix puissante du tenancier ne couvre le brouhaha :

« Pas de manipulation des flammes à l'intérieur de la taverne j'ai dis ! Sinon je vous fous dehors avec mon pied au cul, champion ou pas ! »

Kali prit une mine exagérément fautive et se tassa un peu sur elle-même, rentrant la tête dans les épaules comme une enfant prise en faute tandis que les autres riaient encore plus. Finalement elle pouffa aussi, incapable de jouer la comédie plus longtemps. Il y eut quelques vannes échangées, quelques réflexions sur la journée et sur les commerçants venus pour la foire de faites, jusqu'à ce que le lutteur revienne avec son idée fixe.

« Ok c'est pas de la magie de Süns, mais peut-être qu'il a aussi reçu les faveurs de Möchlog. C'est un truc qu'il peut te permettre de faire non, devenir plus fort ?
-Mais les Architectes ont mis un caillou à la place de ton cerveau ou quoi ? C'est des suhurs qui arbitrent les épreuves, tu penses pas qu'il l'aurait vu s'il avait utilisé les dons de la Chouette ?

-Bon vous me fatiguez, je vais vous chercher un pichet de bière, ça m'évitera d'avoir à le supporter pendant quelques minutes.
-Tu bois toujours rien ?
-Surtout pas ce soir, je veux être en plein forme pour après-demain ! »

Elle se leva en attrapant le pichet de terre cuite qu'ils avaient déjà vidé et traversa la salle en direction du comptoir sous l’œil un peu méfiant du patron. Elle leva légèrement les mains, montrant ses paumes ouvertes en geste d'apaisement. Elle posa le pichet sur le comptoir et fit signe à un serveur de le remplir, mais vu le monde qui s'attroupait autour des fûts de bière, elle allait devoir attendre. Pour elle-même, elle réclama un verre de lait en tapotant l'épaule d'une serveuse qui passait devant elle.
Elle attendait, les coudes appuyés sur le bois du comptoir et le regard dans le vague, perdu au-delà des réserves de boissons et du mur de la taverne. Seul son pied droit, qui battait une mesure qui ne correspondait pas à celle de la musique du barde de la soirée accompagné parfois d'une légère tape de son index, trahissait qu'elle ne s'était pas endormie. Elle perçut un mouvement à la limite de son champ de vision qui la fit sortir de sa torpeur : elle tourna vivement la tête dans sa direction, posant ses yeux sur une jeune femme à la chevelure ébène qui semblait sur le point de l'aborder. Un grand sourire fendit le visage de la rouquine :

« Salut. » Elle pivota vers son interlocutrice et décroisa les bras, le coude gauche servant d'appui sur le comptoir et sa main droite appuyée sur sa hanche. Elle pencha légèrement la tête de côté, ses cheveux venant effleurer la surface de bois, tout en détaillant un peu plus la beauté face à elle : « On ne s'est jamais rencontré je crois ? » Elle lui tendit la main avec un sourire avenant : « Kali, du clan Saphery. Tu n'es pas du clan Galyn Döl, je me trompe ? Venue pour la foire peut-être ? »

C'est à ce moment là que la serveuse apporta son verre de lait à Kali qui fouilla sa bourse à la recherche de quelques pièces, se taisant assez longtemps pour permettre à son interlocutrice de placer autre chose qu'une réponse très rapide.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyVen 15 Mar - 15:22
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Se frayant un chemin parmi la foule, Lizzie avait perdu de vue la chevelure rousse qui avait attiré son attention, et faillit rebrousser chemin quand une lueur inhabituelle capta son regard. Elle retrouva la rousse, jouant avec une flammèche. Une adepte de Süns ? Elle semblait bien amuser ses compagnons en tout cas. Si la ressemblance avec Luka s’intensifiait – c’était le fait que son amante avait réussi à produire des flammes tout comme sa sœur qui avait motivé Lizzie à redoubler de concentration dans ses entraînements avec les Nara’än, cherchant elle aussi à débloquer cette puissance cachée en chaque personne – maintenant qu’elle la voyait de plus près, elle ne pouvait pas la trouver plus différente. Elle était néanmoins captivante, et l’énergie qu’elle dégageait attisait la curiosité de Lizzie. La colère du tavernier à l’égard de l’objet de son attention déconcentra la jeune pirate, alors que plusieurs badauds se retournaient pour voir ce qu’il se passait. Le temps que Lizzie repose ses yeux sur la rousse, un sourire aux lèvres face à cette future rencontre qui la réjouissait d’avance, l’autre s’était levée en direction du comptoir.

La suivant du regard cette fois-ci pour ne pas se perdre dans la foule, Lizzie détailla la jeune femme. Peu sensuelle au premier abord, on voyait rapidement qu’il s’agissait d’une guerrière. Peut-être était-elle là pour les fameux combats que la pirate attendait avec impatience. Elle avait une assurance certaine, et semblait très à l’aise dans cet environnement. Evidemment, Lizzie se doutait qu’elle ne trouverait pas beaucoup de néophytes comme elle dans une foire my’tränne, mais il était fascinant de voir le comportement de ces individus qu’elle ne fréquentait que depuis quelques années, et à quel point il pouvait s’avérer différent de tout ce qu’elle connaissait. La communauté des pirates dans laquelle elle avait évolué pendant si longtemps était tout aussi décomplexée, voire plus, mais il y avait un côté fascinant à voir ces gens qui étaient tous susceptibles de pouvoir invoquer une magie dévastatrice discuter et boire comme si de rien n’était. C’était pour eux naturel, mais ce naturel fascinait la jeune femme, peu habituée à être entourée d’autant de personnages remarquables dans une même pièce, même s’ils pouvaient sembler communs pour un my’trän.

La jeune femme vers qui s’avançait Lizzie la remarqua alors qu’elle allait l’aborder et lui adressa tout de suite la parole d’un ton décontracté, penchant sa tête sur le côté, la rendant encore plus attirante. Lizzie se gifla mentalement, se disant que l’alcool était déjà en train de la dévergonder alors qu’elle n’avait bu qu’une seule bière. Elle saisit la main qu’on lui tendait dans un grand sourire, et prenant son meilleur accent my’trän – souvent jugé un peu trop forcé par ses camarades – elle prit la parole à son tour.

    « Lizzie, du clan Nara’än, répondit-elle à la façon de son interlocutrice, dont elle lâcha la main pour qu’elle puisse saisir le verre qu’on lui tendait. Je suis là pour la foire, oui. J’accompagne les artisans de mon clan. »

Comme Kali détournait son attention pour chercher de quoi payer dans sa bourse, Lizzie en profita pour détailler les courbes de la rousse, d’une façon certainement très visible. Après une deuxième gifle mentale tout à fait méritée, elle plongea sa main dans sa poche, saisit quelques pièces teintantes et les posa dans la main de la serveuse, avant d’offrir un deuxième sourire à la guerrière, tentant presque de faire pardonner ses œillades indiscrètes.

    « Permets-moi de te payer ce verre… de lait ? … chère Kali. Du clan Saphery, dis-tu ? Je croyais t’avoir vu jouer avec des flammes, je t’aurais pensé représentante pour les Galyn Döl… Es-tu là pour te battre ? »

Un verre de lait ? Si l’idée était surprenante, elle n’était pas mauvaise. Lizzie se dit qu’elle devrait se mettre au lait aussi, cela l’empêcherait de perdre tous ses moyens avant longtemps. Althéa aussi buvait du lait quand elle l’avait rencontré, mais elle avait pris ça pour une excentricité de la guérisseuse. Il fallait dire que les Nara’än avaient la boisson facile, le lait étant réservé aux enfants, et chez les pirates, on s’abreuvait du matin jusqu’au soir de rhum, donc Lizzie avait pris le pli, même si son organisme ne semblait guère l’apprécier. Quand la serveuse repassa devant elle, la brune lui fit signe en mimant de lui servir la même chose, tout en écoutant la réponse de son interlocutrice.

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyMer 10 Avr - 21:04
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
Le nom du clan n'évoquait pas de souvenirs particuliers à Kali, mais ça n'avait rien de si étonnant la petite foire attirait plus de monde qu'elle ne pouvait en connaître. La façon de parler de la jeune femme fit naître un sourire énigmatique tant elle était presque trop my'träne. Elle lui rappelait un peu les marchands venu de loin dans les rues de Shüren qui essayaient de passer pour des gens du cru. Peut-être les Nara'än n'étaient-ils pas du continent même ?
Tandis qu'elle fouillait dans ses affaires pour trouver de quoi payer sa boisson, Kali nota du coin de l’œil que Lizzie semblait se rincer le sien. Loin de la gêner, elle s'en amusa plutôt, son sourire s'élargit un peu et elle ajusta légèrement sa posture, se cambrant un chouïa pour mettre en valeur ses formes. Pour le peu qu'elle en possédait, c'était plus de l'auto-dérision que de la séduction et ça la faisait toujours rire.

« Merci, j'apprécie ton attention. » répondit-elle avec un petite sourire : « Oh, tu as remarqué mon petit tour ? Hum, je suppose que le beuglement du patron a attiré beaucoup de regards. »

Elle ne croyait pas un mot de ce qu'elle disait elle-même bien sûr et se sentit flattée. Une autre aurait pu se sentir vaguement inquiète d'être ainsi observée, ou tout simplement gênée, mais l'inquiétude ne faisait pas partie des sentiments qui avaient droit de résidence dans la tête de Kali. Parfois elle apercevait la gêne au loin et ne manquait pas de la saluer de la main en la regardant passer.

« Mais non, je suis bien originaire de Zagash et c'est à Dalaï, la mère des océans, que j'ai dédié ma vie. Mais ce n'est pas parce que je la vénère particulièrement que je suis indifférente aux autres architectes et, depuis que j'ai passé quelques années dans une tribu de Zolios -enfin en partie, c'est compliqué-, j'ai trouvé chez Süns quelque chose qui résonne en moi. Le brasier des sentiments, la passion débridée... tu vois ce que je veux dire ? »

En finissant sa phrase elle planta ses yeux dans ceux de cette, pour l'heure, presque-inconnue, une mèche de cheveux avait glissé devant ses yeux et elle la glissa derrière son oreille d'un geste lent de la main. Puis elle rompit le contact avec un sourire malicieux et une discrète œillade tentatrice avant de boire une gorgée de son verre.

« Tu as vu juste d'ailleurs. Je suis la première championne de mon clan, ce qui veut dire que j'affronterai le premier champion des Galyn Döl dans deux jours. Et je dois dire : j'en crève d'impatience !
Mais je parle trop de moi là, non ? Faut surtout pas hésiter à me le dire. Parlons de toi du coup : je ne connais pas ton clan, vous êtes venus de loin ? Excuse moi de le dire comme ça mais ta façon de parler me fais un peu penser aux clans nomades hors du continent et je me disais que ça devait faire une sacrée trotte pour venir depuis les côtes, d'expérience. Peut-être que vous ne faites qu'une étape sur un voyage plus important ? »


Elle était aussi envahissante avec ses questions qu'avec ses réponses et si Lizzie ne se décidait pas à l'interrompre un peu, elle risquait de devoir supporter un long monologue de questions et de théories pour y répondre.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyJeu 30 Mai - 21:14
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
A la mention du patron de l'établissement, les yeux de Lizzie se détournèrent enfin de la silhouette de la rousse pour le chercher, qui beuglait un peu plus loin. Aurait-elle été timide, la pirate aurait certainement rougi de l'aveu qu'elle était sur le point de faire, mais Lizzie était tout sauf timide, et l'alcool avait cet effet extrêmement rapide sur son organisme de la dévergonder plus vite qu'il ne le faudrait.

    « C'est vrai qu'il a une voix puissante... Mais non, je t'avais déjà remarquée avant, et parce que tu me faisais penser à une amie, je t'ai cherchée dans la salle, c'est là que je t'ai vu faire ton petit tour. »

Le regard et le sourire de la brune revinrent dans la direction de Kali, qui jouait, presque dans une moquerie, avec l'attention que Lizzie lui portait, ce qui ne pouvait l'empêcher de s'amuser encore plus de la situation. La jeune femme se nourrissait de ces rencontres fortuites depuis qu'elle était sortie de sa coquille quelques années auparavant, et les personnages aussi intéressants et hauts en couleur que l'était Kali étaient un véritable festin pour elle. Alors que celle-ci expliquait ses origines zagashiennes, tout en faisant l'apologie de la philosophie passionnée de Süns, Lizzie s'humecta les lèvres lentement, toujours avec son sourire en coin, en hochant la tête en approbation. Si la jeune femme essayait de jouer avec elle, elle était véritablement bien tombée.

On servit alors à Lizzie son verre de lait, qui s'empressa d'en prendre une petite gorgée, sans quitter du regard l'objet de son attention, qui venait de lui expliquait qu'elle était la première championne de son clan. Si la pirate ne comprenait pas très bien ce que cela voulait dire, elle saisissait par contre qu'elle n'avait pas affaire à n'importe qui, que Kali était sûrement une grande combattante et une personne importante pour son clan. Cela expliquait sûrement l'assurance qui lui avait tapé dans l'oeil. La rousse enchaîna alors sur une tonne de questions personnelles, et Lizzie dut prendre le temps de réfléchir à ce qu'elle allait répondre, ce qui entraîna l'arrivée d'encore plus de questions. Elle avait déjà oublié la première, et se décida à arrêter son interlocutrice en posant son index sur les lèvres de la rousse.

    « Laisse-moi le temps de répondre, championne, sinon je vais avoir du mal à me souvenir de tes questions.»

Enlevant son index dans une caresse, elle sourit de plus belle, se disant que Kali ne méritait pas qu'on lui mente. Elle détourna son regard quelques instants, ne voulait pas paraître trop insistante

    « Les Nara'än sont bien un peuple nomade, adeptes d'Amisgal pour la plupart, mais ils circulent plus du côté de Kharaal Gazar. Quant à moi, j'ai beaucoup voyagé dans ma vie, ce qui explique mon accent un peu faux, je te prie de m'en excuser. Ils me considèrent presque comme l'une des leurs, mais cela fait peu de temps que je suis avec les Nara'än. Ils sont venus pour commercer sur la foire, et je leur sers de garde pour le voyage. Autant dire que j'ai tout le temps de la foire pour profiter et m'amuser. »

Lizzie appuya ce dernier mot d'un petit rire illuminant son visage, tout en prenant une nouvelle gorgée de lait. Elle décida de reprendre la parole avant que Kali ne le fasse, de peur ne plus pouvoir en placer une.

    « J'ai hâte de te voir combattre, en tout cas ! Je n'ai eu que peu d'occasions de voir ce genre de combats, je suis curieuse de comprendre comment ça se passe, surtout que nous sommes arrivés trop tard aujourd'hui pour voir les premiers. Que vas-tu faire d'ici là ? Si jamais tu t'ennuies, je cherche un guide qui aimerait suffisamment parler pour m'expliquer le déroulement des épreuves... »

Si le rentre-dedans pratiqué par Lizzie n'était pas spécialement discret, elle espérait au moins tirer de cette soirée une nouvelle amie et de nouvelles connaissances, et pour cela, se tourner en dérision pouvait être une bonne technique. Kali n'hésiterait certainement pas à l'arrêter si elle trouvait qu'elle en faisait trop, mais pour l'instant ce petit jeu amusait au plus haut point la pirate, qui n'avait pas souvent eu l'occasion de flirter ces derniers temps et qui comptait bien en profiter autant que possible.

Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés EmptyJeu 6 Juin - 16:12
Irys : 740382
Profession : Mercenaire/Maître d'arme
My'trän +2 ~ Zagash
La surprise causée par cet index appuyé délicatement contre ses lèvres fit taire instantanément Kali, qui loucha dessus comme un chat curieux. Ce contact impromptu qui rompait la -faible- distance entre elles électrisa la zagashienne qui sentit le rythme de son cœur s'accélérer légèrement tandis que l'air de la taverne lui semblait soudain plus chaud. Son regard glissa sur les lèvres charnues de son interlocutrice et elle faillit l'embrasser fougueusement sans lui laisser le temps de répondre. Elle se retint toutefois et au lieu de ça un petit sourire énigmatique s'épanouit sur son visage. Légèrement distraite par les errements de son esprit, elle écouta toutefois ce que lui racontait Lizzie.
Donc elle n'était pas à proprement parler membre de ce clan qui venait du Kharaal. Une petite part de son esprit remarqua qu’elle n'avait pas dit d'où elle venait, elle, mais Kali ne lui accorda aucune attention présentement. L'origine de l'aventurière ne pesait pas bien lourd dans son jugement à côté de la beauté de son visage, de ses yeux verts comme des pierres précieuses, de ses cheveux noirs, des formes qu'elle devinait sous les vêtements et surtout de cette façon qu'elle avait de répondre aux sourires aguicheurs et aux regards enflammés, une façon qui échauffait le sang de la rouquine qui sentait une douce chaleur se répandre dans son corps à chaque fois. Elle refréna toutefois ses ardeurs pour lui répondre :

« Oh, y a rien de bien compliqué : on a chacun une arme, pas d'armure, on se met dans un grand cercle et le premier qui en sort, qui abandonne ou qui meurt a perdu. A part ça, à peu près tous les coups sont permis, surtout la magie. C'est simple, c'est violent, ça dure jamais longtemps mais y a toujours du spectacle ! Et le combat entre les premiers champions c'est celui sur lequel repose vraiment les enjeux. Gagner le reste c'est bien mais c'est ce combat qui compte vraiment.
Cela dit, je n'ai effectivement rien de prévu pour la journée de demain, à part peut-être quelques passes d'entraînements. Je serais ravie de te servir de guide et de t'expliquer nos coutumes, je suis sûre qu'on s'amusera comme des folles. Et si jamais tu ne sais pas où dormir, je peux aussi te trouver ça si tu veux. »


Son sourire et le regard incendiaire que Kali lui lança ne laissaient guère de doutes à l'aventurière sur ses intentions en proposant cela. Après tout, Lizzie avait l'air d'une grand fille parfaitement à l'aise et elle ne pensait pas l'effrayer avec une proposition si directe.
L'échange fut toutefois interrompu avant que la brune ne puisse répondre par le bruit d'un pichet posé sèchement sur le comptoir. Une serveuse, que Kali n'avait pas du tout remarqué, occupée qu'elle était à ses jeux, en avait eu assez d'attendre. La rouquine s'excusa d'un sourire pas vraiment sincère et récupéra le pichet de bière. Elle se pencha vers Lizzie pour lui glisser à l'oreille un « Je reviens. » plein de promesses non-dites avant de s'éloigner en direction de la table où se trouvaient ses précédents compagnons. Elle déposa le pichet dessus alors qu'elle remarquait qu'ils avaient décidé de se lancer dans une partie de dé :

« Vous jouez sans moi ? Dit-elle avec un faux air vexé.
-Tu aurais vraiment apprécié qu'on vienne vous interrompre ? Répondit l'un de ses confrères avec un petit air narquois.
-Très juste. J'y retourne du coup, évitez de tous vous faire plumer par Zeke.
-T'inquiètes j'ai vérifié ses dés cette fois.
-Je proteste contre ces honteuses insinuations.
-C'est ça, ta gueule... quoi, encore un full !
-Les Architectes te punissent pour tes accusations sans fondement, je crois. »


Elle allait retourner auprès de Lizzie quand on l'interpella d'une voix forte. Elle se retourna pour voir arriver vers elle, depuis l'entrée de la taverne, deux hommes et une femme qu'elle supposa être des Galyn Döl au vu de leurs tenues. Ses confrères zagashiens s'étaient arrêté dans leur partie et ils n'étaient pas les seuls puisqu'une bonne partie de la foule sous la tente avait désormais son attention braquée sur le plus jeune des deux zoliens, celui-là même qui avait hélé la rouquine.
Il n'était pas très grand, à peine plus qu'elle, il avait la peau bronzé typique de sa région, des cheveux noirs épais qui lui retombaient en épaisses tresses à l'arrière de son crâne et une barbe en collier. Il avait la stature et les déplacements d'un combattant, ce que Kali remarqua tout de suite. Mais ce n'est qu'en détaillant un peu plus ses yeux marron avec une pointe de vert et la forme générale de son visage, assez carré, qu'elle finit par le reconnaître. Elle s'exclama donc en retour :

« Fenahel ! Quel plaisir de te voir. »

De nombreuses personnes, à commencer par les compagnons de Kali, s'apaisèrent en comprenant que les deux semblaient se connaître et ne pas avoir de rancunes au vu du ton léger qu'ils employaient. L'attention dont ils étaient le centre toutefois ne faiblissaient pas et Fenahel en était presque à se pavaner. Quand il lui tendit la main, elle la serra sans hésitation. Ce fut elle qui engagea la conversation :

« Je ne savais pas que tu étais retourné dans ta tribu.
-Depuis un peu moins de deux ans maintenant. Je ne t'ai pas vu l'année dernière, j'en déduis que tu es de retour chez les tiens depuis moins longtemps ?
-Je ne suis pas vraiment de retour en fait. C'est juste une occasion spéciale.
-En tout cas ça fait plaisir de pouvoir te recroiser.
-Ça on le saura ! »


La dernière réflexion, à voix basse, venait de la zolienne qui s'était installée à une table non loin en compagnie du dernier membre du trio, lequel camoufla mal un rire. Kali leur lança un regard interrogatif mais n'eut pour seule réponse qu'un clin d’œil et un sourire un peu moqueur de la part de la femme. Elle reporta son attention sur Fenahel qui semblait légèrement gêné. Il se reprit bien vite et enchaîna naturellement :

« J'ai cru comprendre que tu étais la première championne Saphery ?
-En effet. Pourquoi cette question ? Elle haussa un sourcil, un peu perdue par le tour que prenait la conversation.
-Parce qu'il se trouve que j'ai été désigné pour être notre premier champion cette année. Ironique non ?
-Oh... Ça va être intéressant, c'est sûr ! »

Fenahel était la première personne qu'elle avait affronté dans un vrai duel, alors qu'ils n'étaient que des enfants ayant à peine plus d'une dizaine d'années. Il s'étaient recroisés parfois au hasard des rencontres armées, ayant tous les deux touché au mercenariat durant les dernières années, tantôt en tant qu'allié tantôt en tant qu'adversaires. Elle avait un franc respect pour les compétences martiales du zolien, qui égalaient les siennes, et malgré la rivalité de leurs tribus ils s'entendaient bien et elle appréciait sa compagnie. De plus, en une ou deux occasions, ils avaient pu apprendre à se connaître plus intimement.
Elle était donc contente de recroiser sa route et la perspective de devoir jouer le titre de champion contre lui était aussi excitante qu'elle était incertaine du résultat.

« Et pour rendre ça encore plus intéressant, que dirais-tu d'un petit pari en plus, juste entre nous deux ?
-Tu sais très bien que j'adore ça. Tu as déjà quelque chose en tête à mettre en jeu ? »

En réponse, Fenahel se défit d'un épais bracelet de cuir au niveau de son bras gauche, sur lequel était accroché une pierre ovale à la chaude couleur rouge, comme si l'on avait cristallisé une flamme : à n'en pas douter une pyro-magilithe. Plusieurs paires d'yeux s'écarquillèrent en le voyant tendre l'ornement devant lui en direction de Kali, qui elle-même avait un peu de mal à y croire.

« C'est une magilithe très pratique pour les novices dans les arts de Süns, je me suis dis que tu trouverais ça intéressant.
-Oui mais... je n'ai rien à miser qui ait la même valeur.
-Et bien, j'ai peut-être une proposition à te faire dans ce cas. Elle plissa les yeux, l'air un peu méfiante mais lui fit signe de continuer néanmoins. Si tu gagnes, je te donne ma magilithe. Si tu perds, tu acceptes de m'épouser. »

Il y eut un bref silence tandis que les paroles faisaient le tour de la taverne, qui était pratiquement toute entière à l'écoute depuis qu'il avait été mentionné un pari. Puis ce fut un concert de rires, de sifflements, de blagues et d'encouragements. Kali, elle, resta un instant figée : se marier ? Elle n'avait pas un seul instant envisagé ça ! Elle détailla l'expression de Fenahel, y cherchant la trace d'une plaisanterie, mais il semblait s'efforcer de garder l'air neutre. Dans son regard, toutefois, elle pouvait discerner ses espoirs. Mais depuis combien de temps espérait-il pouvoir lui faire cette proposition?D'accord, ils avaient couché ensemble quelque fois... à la réflexion il avait passé pratiquement un mois ensemble lors d'une escorte de caravane dans l'est de Suhury il n'y avait pas si longtemps... mais elle n'avait jamais eu en tête que ça n'aille plus loin.
Elle pouvait bien sûr refuser le pari. Elle devrait le faire, évidemment, il était stupide de jouer son futur dans un combat aussi risqué. Mais les gens qui l’encourageaient et la pression de la foule qui adorait ce genre de spectacle la poussait à jouer le jeu, à faire l'idiote pour leurs beaux yeux. Et chaque seconde qu'elle passait sans réponse rendait le retrait plus difficile. Finalement elle soupira un grand coup, le fixa dans les yeux avec un air de défi et répondit d'un ton moqueur :

« J'espère que tu sais toujours aussi bien te servir de ta lance, sinon je vais être déçue. »

Elle lui tendit sa main qu'il serra, scellant ainsi leur pari. S'ensuivit plusieurs minutes de brouhaha, d'acclamations, de toasts portés aux champions qui se séparèrent après un dernier échange de regard de défi, une façade bien pratique pour camoufler leur gêne respective. Les compagnons zagashiens de Kali ne manquèrent pas de faire de nombreuses blagues, pas franchement subtiles, avant que la rouquine ne parvienne à leur échapper et à se faufiler vers la sortie sans attirer trop d'attention tandis que Fenahel, lui, assurait le spectacle à sa place.
Kali chercha du regard Lizzie, du côté où elle l'avait abandonné, trop longtemps à son goût, et quand elle l'eut trouvé lui fit signe de la rejoindre à l'extérieur de la grande tente. L'air de la nuit était frais mais elle n'en avait cure à ce moment, elle avait au contraire grandement besoin de se rafraîchir les idées. Elle hésita même un instant à s'enfuir entre les tentes avant que l'aventurière ne l'ait rejointe mais repoussa l'idée, ça n'aurait pas été très charitable. Quand la brune la rejoignit, elle se fendit d'un sourire contrit :

« Désolé de t'avoir fait patienter autant, je ne m'attendais pas à... ça. »

Elle eut un geste de la main en direction de la taverne, englobant le tout.

« Je préférerais prendre l'air, si ça ne te dérange pas. »

Contenu sponsorisé
Pari à enjeux élevés Empty
Pari à enjeux élevés Empty

Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Suhury
 Sujets similaires
-
» Pari à enjeux élevés : le combat