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Chroniques d'Irydaë
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 Une fragrance d'éternité

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Une fragrance d'éternité EmptyDim 10 Fév - 7:52

Le cadavre s'anime. Ses paupières s'ouvrent lentement sous le regard émerveillé de la rouquine. Cette dernière se redresse et se rapproche du corps allongé comme pour s'assurer qu'elle ne perdra pas la moindre miette de ce fascinant spectacle. L'apprentie de Vithis frissonne d'excitation mais davantage encore d'espoir. L'éclat de ses iris semblent inciter l'Éveillé à se battre pour lui offrir la satisfaction de la réussite. La disciple de Möchlog lui adresse un signe de la tête. Un signe d'encouragement. La chair s'anime encore un peu plus et un souffle rauque vient finalement rythmer les hurlements du Khoral. Un hoquet de joie lui répond.

L'apprentie nécromancienne se redresse et vint se placer en face de celui qui pourrait devenir sa plus grande réussite. Elle lui tend la main. Il lui suffit de la saisir. L'impatience commence à se répandre dans les veines de la fanatique mais elle parvient à sauvegarder l'air encourageant qui s'est installé sur son visage. Elle trésaille lorsque la main à la vitalité retrouvée se glisse dans la sienne. Un sourire parfaitement sincère vient sublimer les traits de la rouquine.
"Oui, c'est ça!" souffle-t-elle. "Maintenant lève-toi! Jouis de la vie que je t'offre au nom de Möchlog!"
Mais peut-on réellement associer la vie à l'esquisse de vitalité qui se répand dans cette chair morte? Elle ne se préoccupe guère de l'aspect philosophique de la chose, seulement de sa réussite. Le cadavre finit par se redresser complètement grâce à l'aide de sa maîtresse. Quelques secondes seulement. La rouquine observe le corps retomber dans la neige et l'énergie le quitter. Elle détourne alors de regard, dents serrés, comme si cela pouvait l'aider à mieux accepter l'évidence: elle a encore échoué!
"Tu y étais presque..."
Une main se pose sur son épaule. Elle trésaille à cause de ce contact qu'elle ne désire pas. Elle sait bien que la création de Vithis souhaite simplement lui remonter le moral. L'encourager à poursuivre. Que cela découle d'une bonne intention. Et pourtant elle ne peut que se sentir offusquée par cette compassion. Elle s'écarte vivement de cette légère étreinte et se retourne pour contempler l'Éveillé qui lui fait face. Celui qui, entre autre, est chargé de la surveiller pour le compte de leur sombre Maîtresse.
"Qu'est-ce que tu veux?"
"Elle souhaite te voir!"
"Très bien! Dis-lui que je termine ici et..."
"Maintenant!"
Le ton est catégorique. Et si ce n'était pas assez clair, le cadavre lui tourne le dos pour rejoindre la maison qui se dessine difficilement à travers les nimbes du blizzard. Zora plisse les yeux: pourquoi tant d'empressement? Vithis souhaite-t-elle la punir une énième fois? Quel prétexte fallacieux évoquera-t-elle, cette fois, pour justifier un châtiment? La désobéissance? Zora a vite compris que la défiance ne la mènerait nulle part si ce n'est sur le chemin de la douleur. La vieille ne peut plus, décemment, évoquer cette raison pour la faire souffrir.

Un soupir quitte le seuil de ses lèvres tandis qu'elle contemple à nouveau le corps que la neige ne tardera pas à engloutir. Puis elle avance dans les marches de son guide jusqu'à rejoindre la chaleur bienvenue de la demeure de l'aînée. Lorsqu'elle entre, cette dernière lui décoche un regard qui n'a rien de bien encourageant. Mais elle ne prononce pas le moindre mot, se contentant de désigner à son apprentie un sceptre fait d'une matière que la rouquine associe à de l'obsidienne.

Interprétant ce qu'elle considère être une invitation, la fanatique s'approche de l'objet en question et effleure du bout des doigts la complexité de ses formes torsadées. La facture est bonne, cela semble évident. Néanmoins le bâton semble incomplet, son extrémité se terminant par quatre creux d'une taille similaire à des oranges. Que contenaient ces emplacements désormais vides? Et pourquoi Vithis lui présente-t-elle cette chose?
"Puis-je savoir ce que je contemple?" demande-t-elle avant de se rappeler que certaines règles ne peuvent être transgressées. "Puis-je savoir ce que je contemple, Maîtresse?"
Ce mot est toujours aussi dur à prononcer. Il fait toujours autant souffrir l'ego de la rouquine. Si, dans les faits, elle a accepté la dominance de la vieille, l'exprimer reste un exercice particulièrement éprouvant pour la fierté de la fanatique. Mais elle se plie aux impératifs dictés par la loi du plus fort, consciente que l'alternative à cette marque de respect n'a rien de bien attrayant...

Orshin
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Une fragrance d'éternité EmptyLun 18 Fév - 18:12
Irys : 120177
Profession : Passeur de balai
Vithis attendait dans la pièce vide qui avait autrefois accueilli les pas de son apprentie avec autant d'amabilité qu'il y a de bonnes âmes à Zagash. Assise, elle contemplait le sceptre apposé avec une délicatesse insoupçonnée sur la table devant son flanc. La simple incarnation de cet objet lui rappelait l'époque où elle-même était venue chercher conseil sur le secret de la mort, sur comment les faire se relever à sa bonne guise, comment les faire obéir ... elle était bien jeune, fougueuse, insolente, imbuvable, hautaine, sûre de soi. Sa pupille lui rappelait ses meilleurs âges, mais enseigner avec bonté ce n'est pas instruire, c'est donner. 

Or, la nécromancie n'est pas un art qui se donne, c'est un art qui se mérite, si le premier imbécile venu pouvait déranger l'équilibre imposé par la grande Chouette, alors le monde serait un chaos sans nom. C'est pourquoi Vithis voyait quelques travers à faire corriger à Zora. Une part d'elle appelait à l'urgence de cette remédiation, une autre se disait que finalement, elle aurait le temps avant de devoir devenir aigrie. Mieux valait ne rien altérer pour le moment, elle ne voulait pas que s'ablate l'envie d'apprendre.

Mais, ce n'était pas pour autant qu'elle se mettrait soudainement à devenir aimable, bien au contraire. Elle se sentait d'humeur geignarde ce matin et elle allait mettre ce travers à profit pour instaurer une ambiance adéquate entre elle et son apprentie. Alors, ce fut l'éternel regard méprisant qui accueillit la rouquine, accentué dans son infectiosité par un haussement de cil relatif à l'oubli grammatical de cette dernière. Les règles ne changent pas, qu'importe le temps, qu'importe la situation. Bref.

- Tu contemples ... un sceptre. 

Parfois il arrivait à Vithis de faire des touches d'humour, mais il était hors de question que Zora esquisse le moindre sourire, c'est pourquoi elle lui décocha de manière préventive un regard empli d'avertissements, avant de continuer.

- Ce sceptre, toutefois, et tu l'auras remarqué si tu es moins ahurie que je ne le pense, n'est pas complet. Il manque à son embout quatre pierres, des pierres de magilithe que je n'ai pas en ma possession. 

La tradition veut que les gemmes ne soient pas délivrées avec l'ornement, elles sont une récompense pour qui les mérite, dans la lignée des nécromanciens, l'échec de cette épreuve est considérée comme un échec global. Si Zora n'était pas capable d'en récupérer l'intégralité, alors c'est qu'elle n'avait pas de quoi devenir celle qu'elle aspirait à être. Malgré sa rigueur et ses traits capricieux, la vieille avait toute confiance en les capacités de la jeune femme. Si elle devait courir à sa perte, ce serait par la faute de son caractère, pas de sa maîtrise.

Enfin, Vithis comptait abréger. Elle n'avait pas toute la journée à accorder à cette impudente et cette dernière n'avait pas toute la journée à devoir écouter les ragots d'une vieille bique. Alors, elle continua.

- Tu vas t'enfoncer à l'Ouest, vers le creux des montagnes. Tu cherches les plus hautes de toutes et tu trouves le vallon à leur pied. Là-bas, tu verras une entrée souterraine, je te laisse le loisir de découvrir de quoi il en retourne et de trouver ce qui complétera cet artefact. 

Elle tendit le sceptre à sa disciple, tenant fermement la poignée, se refusant à le donner avant quelques dernières formalités.

- Si tu n'as pas de questions, ou si tu n'as aucune interrogation pertinente, tu peux t'en aller, et vite.

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Une fragrance d'éternité EmptyLun 18 Fév - 21:07

Oui, elle voit bien que c'est un sceptre. Mais qu'a-t'il de spécial? Zora réprime un soupir agacé. Un effort devenu routine depuis de longues semaines maintenant. Peut-être plus? La rouquine a perdu le fil du temps malgré ses retours réguliers à la civilisation. Ou du moins ce qui tient lieu de civilisation à Khurmag. Le fait est qu'elle fréquente Vithis depuis suffisamment longtemps maintenant pour savoir qu'il vaut mieux ne pas lui exposer ses émotions. Le moindre battement de cil superflu, la plus infime des grimaces ou le scepticisme d'un regard peut mener à des châtiments révélateurs de l'esprit malsain qui anime la vieille nécromancienne.

Zora, donc, juge plus prudent de garder le silence. Elle nimbe son visage d'un voile d'indifférence et lui refuse ainsi le droit d'afficher une grimace de lassitude. La fanatique sait que les réponses aux interrogations bien légitimes qu'elle se pose ne tarderont pas à suivre. Après tout l'aînée ne fait jamais rien par hasard. Comme si elle cherchait à rentabiliser le moindre des gestes ou des souffles que Möchlog lui octroie encore. La rouquine se rend alors compte qu'elle n'a pas la moindre idée de l'âge réelle de sa maîtresse...

Elle pose à nouveau le regard sur le sceptre lorsque l'intéressée lui indique que des magilithes y étaient autrefois incrusté. Son intérêt s'éveille en même temps que son regard. Un éclat de curiosité resplendit dans le regard ambré de l'apprentie. Mais elle répond uniquement par un hochement de tête à la vieille afin de lui confirmer qu'elle a bien pris acte des informations. Elle redoute déjà l'ordre qui suivra inévitablement cette drôle de mise en situation.

Et il ne faut que quelques instants de plus pour qu'elle comprenne la nature de la mission qu'entend lui confier Vithis. Retrouver ces pierres? L'énoncé de ce qui semble être une épreuve est plutôt complet même si le but qui se cache derrière cette dernière reste bien sombre. Compléter ce bâton? Et après? L'offrir à une vieille qui n'aura même pas fait l'effort de se déplacer pour retrouver son dû? Cette idée est parfaitement irritante. Et la fierté de Zora la pousse à refuser de remplir le devoir d'une autre, fusse-t-elle sa maîtresse.
"Crapahuter dans les montagnes à la recherche de pierres sacrées et d'un souterrain dont l'entrée est probablement recouverte de neige en cette saison de l'année..." résume-t-elle avec une insolence contenue. "Quelle merveilleuse idée, Maîtresse!"
Le regard sans concessions qui se pose sur elle la dissuade néanmoins de poursuivre ce qui ressemble fort à un petit jeu dangereux. La rouquine s'incline alors respectueusement pour lui confirmer qu'elle accédera bien à cette requête. Ou plutôt, cet ordre. Quel choix a-t'elle? Zora hésite un instant à demander si Althéa l'accompagnera ou la nature exacte de ces magilithes mais finit par s'abstenir.

Si la nécromancienne souhaitait que son amie l'accompagne, elle ne serait pas seule devant elle en cet instant. La fanatique ne peut que regretter l'absence de la noiraude. Les prochains jours auraient été une occasion parfaite pour réellement se retrouver. Vithis semble s'être fait un devoir de les séparer constamment, s'acharnant à leur donner des activités qui ne nécessitent par la présence de l'autre. Et le soir elles tombent de sommeil et manquent d'énergie arcanique pour palier à ce défaut. Depuis quand n'ont-elles pas eu une vraie discussion?
"J'ai beaucoup d'interrogations, oui! Mais Möchlog me fournira les réponses dont j'ai besoin!" glisse-t-elle, sous-entendant qu'elle n'a pas besoin de la vieille. "Je partirai dans l'heure!"
Le temps de préparer le matériel nécessaire et de laisser un petit mot à Althéa. Elle s'emploie donc à préparer un sac et les vêtements nécessaires pour affronter le froid glacial. Elle s'approprie également l'une des cartes de Vithis répertoriant les sommets de la région et les provisions nécessaires. Puis elle grimace en passant la lanière autours de son épaule. Quelque chose lui dit qu'elle va en baver...
Une fragrance d'éternité Separa10
Elle s'affaisse dans la neige et laisse sa tête choir en arrière. Un sourire marqué par la fatigue s'installe difficilement sur son visage figé par le froid. Au final c'est un rire charriant le soulagement qui vient subtilement se mêler aux rugissement du vent. Zora baisse à nouveau le regard et contemple le vallon qui s'étale à ses pieds. Ce ne peut être que celui-ci! Elle s'en assure une dernière fois en observant les sommets qui la dominent et y juxtaposant le dessin griffonné sur sa carte. Oui, ils concordent parfaitement!

Là où certains ne verraient que la manifestation d'une chance insolente, elle ne perçoit que l'étreinte de son dieu protecteur. La divine Chouette la gratifie de cette récompense après des jours et des jours de marche. Et pourtant la rouquine est consciente que le plus dur reste peut-être à venir: trouver l'entrée de ce fameux souterrain et affronter les profondeurs de la chair de Delkhii.
"Merci Maître..."
Elle lève difficilement les bras en direction des cieux tout en psalmodiant des versets à la gloire de l'Architecte. Sa réussite, c'est avant tout la sienne... De longues minutes s'écoulent avant qu'elle se force à se relever. Consciente de sa fatigue, elle décide alors de camper à l'abris de ces quelques rochers qui offrent un abri naturel contre le vent. Encore une longue nuit en perspective...
Une fragrance d'éternité Separa10
La fanatique devrait probablement se réjouir d'avoir trouvé avec une telle aisance le fameux souterrain évoqué par Vithis. Mais la méfiance prédomine les pensées de la disciple de Möchlog. Quand les choses semblent trop belles pour être vraies, c'est souvent qu'elles le sont.... Et les signes inquiétants ne manquent pas: pourquoi la neige refuse-t-elle de s'incruster sur la surface noire de l'entrée? Tous les flancs du vallons sont pourtant engloutis sous les larmes glacées de Dalaï. Et que dire du sifflement lugubre produit par le vent qui s'engouffre à travers les gueules béantes de ces créatures taillées dans l'obsidienne?
"Que s'est-il passé ici?"
Le souffle d'Amisgal emporte sa question sans toutefois daigner y accorder une réponse. L'instinct de la rouquine lui commande de se détourner de ces lieux et de fuir aussi vite qu'elle le peut. Mais son pragmatisme la pousse à faire un pas de plus avec une prudence exacerbée pour ses ressentis. Revenir auprès de Vithis pour lui avouer qu'elle n'a... pas pu? C'est tout simplement hors de question!

Elle heurte quelque chose du bout du pied tandis qu'elle franchit les derniers mètres de neige. Ses mains s'enfoncent dans la neige et dégagent difficilement la neige qui recouvre... un corps? Elle observe un instant la chair rongée et les signes qui lui confirment qu'il s'agissait d'un Éveillé. Un cadavre envoyé ici par Vithis? Ou alors... quelqu'un d'autre?

Les doigts gantés de Zora glissent lentement sur la magilithe incrustée dans le torse du servant. Elle pousse un cri lorsque des doigts décharnés se referment sur son poignet et tombe en arrière, surprise. Elle écrase alors son talon dans la tête du mort et gagne le droit de retrouver sa liberté. La fanatique recule, brandissant son bâton pour parer un éventuel coup de son assaillant. Ou, plutôt, de ses assaillants. Elle lâche un juron en constatant que son opposant n'est pas le seul à se relever.

Les Éveillés forment bien vite un demi-cercle autours de l'apprentie de Vithis. Mais contrairement à ce qu'elle redoutait, ils ne semblent pas vouloir lui faire du mal. Elle laisse son regard vagabonder sur les pierres qui brillent dans leur chair tandis qu'elle tourne sur elle-même, sceptre tendu en signe de défi pour le premier insolent qui entendrait la priver de son existence. Il lui faut de longues secondes pour se rendre compte qu'ils se contentent de lui barrer la route, la privant de toute retraite.
"Je vous ordonne de me laisser passer!"
Une tentative futile, dictée par un espoir insensé. Elle n'est pas leur maîtresse et ne répondent évidemment pas à ses ordres. Mais qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas? Zora est néanmoins gratifiée d'une réponse lorsque les bras s'élèvent à l'unisson pour lui désigner le mécanisme qui trône aux centres des deux lourdes portes de pierre marquant l'entrée du souterrain. Un indice on ne peut plus évident mais qui achève de la convaincre sur les intentions des cadavres. Ils ne sont pas ses ennemis pour l'instant. Elle ne peut cependant s'empêcher de s'imaginer ce qu'il adviendrait d'elle si jamais elle tentait de s'extirper de cette barrière de chair pour rebrousser chemin...
"Ha ça il n'y a pas à dire: vous avez le sens de l'accueil!"
La disciple de Möchlog se risque finalement à leur tourner le dos. Tout d'abord un vague instant. Puis avec plus de sérénité lorsqu'elle constate qu'aucun des morts n'a profité de cet instant de faiblesse. Elle s'approche alors de la porte et observe un instant cet étrange serrure. Puis elle hésite un bref instant avant d'y enfoncer l'extrémité de sceptre d'obsidienne.

Un cliquetis retentit...

Orshin
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Une fragrance d'éternité EmptyMer 27 Fév - 16:16
Irys : 120177
Profession : Passeur de balai
La levée de morts suivait de la tête le mouvement de la rouquine, laissant un sillage de regards blêmes à la suite d'un pas qui résonnait dans les larges halls du souterrain. Le seul silence qui subsistait, était celui que brisait le bruit des os désarticulés qui se déliaient des liens de la mort. Un sceau dans le creux de la porte séparait les battants d'un arrondi vide, destiné à ce que l'on y cale une forme bien singulière, celles d'un sceptres aux extrémités décorées comme celui de la rouquine. Ce n'était qu'une formalité, il ne fallait pas que les mauvaises mains se baladent sur cet endroit, non pas que l'architecte de ces caveaux ait seulement osé prétendre que quiconque y survivrait ... excepté ceux qui y étaient destinés.

La porte s'ouvrit à la requête de la serrure, incarnée en un cliquetis qui résonna le long de toute la hauteur de l'ouverture. Une traînée de poussière s'échappa de la jointure des deux battants, s'écroulant au sol en tapissant les vieilles dalles d'une couverture de particules grisonnantes. Les gonds étaient vieux et larges, cela s'entendait au bruit, comme le grondement d'un dragon mis à l'éveil, résonnant contre les hautes façades de la chapelle enterrée.

Derrière le passage se dressait un haut pilier, centré sur la salle, il dominait l'intégralité de la chambre qui avait des allures de sanctuaire. Des tapisseries suspendues haut sur les murs décrivaient des portraits de la grande Chouette, tantôt sous son pennage éclatant, tantôt sous les traits humains d'une sage incarnation. Peut-être Zora le reconnaîtrait-elle. Les tableaux présentaient également tous un oeil simplement esquissé, sans relief, comme un symbole.

Il y avait trois portes, l'une allant au Nord, l'autre allant à l'Ouest, et la dernière à l'Est. Chacune des entrées étaient précédées de silhouettes, des corps suspendus, des corps humains. Des crochets perçaient leurs épaules, les maintenant en place, donnant l'aspect premier qu'ils ne bougeaient pas. Sur la colonne au centre, une stèle dressée inscrivait un texte gravé dans le marbre.

"L'humain est dualiste, l'humain se concentre sur deux principes, l'humain aime la vie, l'humain a peur de la mort. L'humain a le droit de vivre comme un autre humain a le droit de mourir, aucun des deux n'est digne de trouver le savoir. L'humain n'a que le droit de vivre et le droit mourir, seul l'esprit peut connaître la vérité en déchiffrant les lambeaux de la chair. Alors, seul l'esprit aura droit de passage.

D'un coup d'oeil plus perspicace, les corps suspendus différaient de l'attitude l'un comme de l'autre. Celui de la porte Nord ne bougeait pas d'un cil, pas un seul mouvement, pas une seule manifestation de vie. Celui de la porte Ouest demeurait tranquille, bougeant sobrement la tête d'une manière quasi-indicible, tandis que celui de la porte Est remuait parfois les épaules. Mais tous avaient la tête baissée et tous portaient le même habit. Un examen minutieux serait sans doute plus à même de révéler les secrets que cachaient ces réceptacles, l'initiative était tout à Zora.

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Une fragrance d'éternité EmptyDim 3 Mar - 22:58

Elle sent les regards mortifères peser sur elle. Il en va de même pour la fatigue largement accumulée au cours des derniers jours de marche. L'atmosphère des lieux, elle, n'évoque rien d'autre que la mort. Elle écrase de sa puanteur le sens olfactif de la rouquine qui plaque une main sur sa bouche. Ses pensées s'envolent un instant en direction d'Althéa: que penserait-elle d'un tel endroit? Elle imagine sans peine le dégoût de son amie et se fend d'un vague sourire dont elle n'a même pas conscience. Elle donnerait beaucoup pour que la noiraude soit à ses côtés en cet instant...

Le regard ambré de la nécromancienne en devenir se pose assidûment sur le large pilier qui supporte la voûte de roche. Elle marque un temps d'arrêt pour récupérer une vieille torche et y bouter le feu grâce à ses deux silex. Puis elle lève cette source de lumière bienvenue devant elle pour percer les ténèbres des lieux. Ses yeux finissent par s'habituer à l'obscurité. Et au-delà des hurlements du vent qui résonnent dans le couloir qu'elle vient d'emprunter, elle parvient à percevoir les cliquetis de ce qui semble être des chaînes.

Il lui faut davantage de temps pour discerner les trois cadavres qui sont attachés à ces liens de fer. Ou, plutôt, suspendus. La fanatique plisse les yeux tandis qu'elle se demande s'il s'agit d'un piège ou d'un avertissement. Mais les corps semblent solidement maintenus en place et si deux d'entres eux semblent encore animés, il lui semble peu à peu évident qu'ils ne représentent pas une réelle menace. Puis elle découvre enfin l'énigme gravée sur la stèle du pilier.
"Allons bon!"
Un soupir s'extirpe de ses lèvres gercées: elle imaginait bien que des épreuves l'attendaient. Mais elle espérait secrètement qu'elles allaient se baser sur la maîtrise de la magie et non sur les capacités de déduction. Trois chemins, donc. Et un seul qui mène aux pierres que Vithis convoite. Elle imagine trop bien ce qui risque de lui arriver si elle se trompe en résolvant l'énigme...

Zora entame une longue inspection des cadavres en commençant par le plus placide. Et pour cause: il est mort! Il lui faut quelques instants avant de se risquer à déposer l'extrémité de ses doigts sur le cou de cet indice de chair. Elle sonde le cadavre à l'aide de sa magie pour avoir la confirmation de ce qu'elle pensait déjà: il a trépassé. Il symbolise donc vraisemblablement la mort décrite par le texte. La rouquine ne tarde pas à exclure la porte qui se trouve derrière le corps de ses choix potentiels. Un bon début...

Mais le duo de cadavres restant est plus complexe. Ils sont tous les deux dotés d'une certaine forme de vie puisqu'ils continuent de bouger. L'un dodeline faiblement de la tête tandis que l'autre fait preuve de plus d'ardeur. Comme s'il cherchait à se dégager de la morsure de l'acier qui le retient captif. Elle s'approche de celui qui semble donc le plus faible et commence une attentive observation. Ses yeux ont été scellés par des ficelles. Tout comme sa bouche, d'ailleurs. Il possède un pouls presque imperceptible mais... Se pourrait-il qu'il soit en vie?
"Tu m'entends?"
On ne dirait pas! Elle le sonde avec sa magie et parvient à déceler la trace d'une faible énergie vitale. Son sang continue de circuler et ses poumons continuent de lutter pour s'emplir d'air. Son état évoque un profond coma. Mais il continue de bouger. S'agit-il de magie? Car elle est certaine que cet homme n'est pas un éveillé. Et pourtant il ne mérite pas réellement d'être qualifiant de vivant. Quelle forme de magie peut ainsi circoncire la vie?

Elle se découvre une forme d'empathie pour cet être condamné à subsister sous cet forme, loin des ravages du temps. Ressent-il la douleur? Est-il encore animé par des pensées? Qu'est-il, dans le fond? La rouquine a de la peine à détacher son regard de cet âme en peine. Il lui faut d'ailleurs de longues secondes pour s'en détourner et rejoindre le troisième corps. La vigueur dont il fait encore preuve est un bon indicateur mais par désir de s'en assurer, Zora le sonde à son tour. Pour finir sa lame vient entailler les vêtements qu'il porte, dévoilant à son regard une plaie profonde. Le genre de blessure qui vous condamne immédiatement à la mort. Ou qui devrait vous condamner à la mort.
"La vie et la mort..." souffle-t-elle.
Zora se retourne lorsque un écho minéral retentit dans son dos. Les lieux ne semblent plus très stables. Depuis combien de temps cet édifice creusé dans la roche perdure-t-il? Et où se trouve le nécromancien ayant animé ce cadavre? L'observe-t-il, quelque part dans l'ombre? Si son créateur avait succombé au temps à la violence, l'Éveillé l'aurait rejoint dans le néant. La fanatique en vient bien vite à une conclusion: Vithis est venue ici! Et peut-être a-t-elle elle-même préparé les épreuves qu'elle lui impose en cet instant. Avait-elle prévu tout ceci des années à l'avance? Mais comment cet Éveillé a pu résister ainsi au passage du temps? Est-il également soumis à un sortilège semblable à celui qui maudit le seul autre être vivant des lieux à part elle?
"Ta tâche est accomplie!"
Les flammes entrent en contact avec la chair morte. Il n'y a pas de cri. Pas la moindre manifestation de douleur. Il se désagrège à une vitesse impressionnante. Mais il aura réussi à lui montrer la voie à emprunter. Pourtant Zora ne s'approche pas encore de la porte qu'elle a choisit d'emprunter. Son regard ambré se tourne à présent vers l'autre humain. Ce n'est pas la pitié qui la pousse à lui bouter le feu puisque elle enflamme le troisième cadavre peu après. Zora souhaite simplement éviter que d'autres puissent marcher sur ses pas. Elle sera la dernière à réussir ces épreuves!

La fanatique s'avance maintenant d'un pas résolu en direction de la porte ouest. Elle appose ses mains sur les battants de roche puis marque un temps d'arrêt pour observer les grandes tapisseries représentant Möchlog et sur l'oeil étrange qui l'accompagne. Puisse-t-Il veiller sur elle!

Elle pousse alors la porte et s'engage dans le couloir qui se révèle sous l'impulsion de l'éclat de sa torche...

Orshin
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Une fragrance d'éternité EmptyVen 8 Mar - 11:25
Irys : 120177
Profession : Passeur de balai
L’énigme n’était que préambule, introduction, néanmoins passée avec succès par Zora. La cicatrice apposée par la lame d’un des éveillés de Vithis avait effectivement converti ce jeune homme à la non-mort. Il était simple fermier autrefois, désormais, il n’était que composante d’un plan plus grand que lui. L’au-delà honorerait sa mort et sa partie dans son plan, alors qu’il resterait pourrir dans ce caveau jusqu’à ce que la Grande Chouette ne rappelle son âme dans les méandres des royaumes inconnus. Quant à celui qui respirait encore, il était trop drogué pour se rendre même compte que le crochet perçait son thorax. Il mourrait dans les jours à venir, de famine, si l’hémorragie ou l’infection ne le prenaient pas avant. La rouquine, elle, avait néanmoins décidé d'une autre destinée pour eux. Ce fut le feu qui scella leurs âmes, et enfin un hurlement vint percer le silence, alors que le seul à crier était celui qui respirait encore. Seules des cendres demeuraient.

Au-delà de la porte, qui était effectivement celle à prendre, Zora ne découvrit d’abord qu’un couloir, une simple pente qui descendait plus profondément encore. Des gravas laissaient comprendre à quel point l’endroit était vétuste, des pans de mur effondrés dévoilait l’abime des murs. Des gravures dans les murs, effacées par les pierres émoussées, décrivaient les figures des Architectes, imaginés à la manière des mortels. Au fond du couloir, une simple porte couronnée d’un dessin de poing fermé, tendu vers les cieux.

Derrière le battant s’esquissait la structure d’une pièce plongée dans les ténèbres. Il n’y avait rien dans cette salle, seul du sable fouissant sous les pieds laissait deviner sa présence. Il n’y avait rien … sauf deux lueurs, deux luminescences dans l’obscurité ambiante qui rougeoyaient de leur éclat. Une voix féminine, résonnant comme dans le cœur d’un temple, se porta jusqu’aux oreilles de la visiteuse.

- Bienvenue à vous, Zora. Mes félicitations pour votre discernement. Je suis Nihila, votre guide et « superviseuse » dans ces tunnels.


Les deux yeux dans le noir s’effacèrent un instant, et quelques secondes après, une lumière nouvelle vint illuminer la salle. Une à une, des torches s’embrasaient, révélant progressivement un pan circulaire de mur qui entourait la pièce. Le tout ressemblait à une gigantesque arène, et derrière la vision révélée de l’oratrice, une jeune femme brune qui paraissait être l’instigatrice des flammes, une rangée de quatre éveillés se tenait droitement. Ils n’étaient pas armés, aucun d’entre eux, mais ils paraissaient bien dociles. L’ancienne fidèle de Süns reprit la parole.

- La maîtresse Vithis vous adresse ses salutations, ainsi que ses subtils encouragements et son désarroi le plus profond si vous veniez à échouer cette épreuve. Vous aurez compris qu’il n’y a pas d’échec sans mort.

La jeune femme fit un pas en arrière, se postant docilement contre la porte en joignant ses mains derrière son dos. A l’inverse, la rangée d’éveillée s’avança d’un pas, de parfaites marionnettes bien droitement installées l’une au côté de l’autre. Depuis le fond de la salle, la voix féminine revint résonner.

- Ceci est une épreuve de force. Lorsque vous le leur signalerez, ces quatre pantins vous attaqueront et votre objectif sera, bien évidemment, de survivre. Seulement après, vous passerez cette porte.

Et elle se tut. L’initiative était une nouvelle fois celle de Zora.

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