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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Nislegiin
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Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyDim 17 Fév - 22:55
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Bon, ce n'est pas que ce continent soit inintéressant, bien au contraire, mais il est temps de penser à la prochaine étape de son périple. Gérer les derniers préparatifs pour My'Trä. Avec pour première règle, se débrouiller pour dénaturer au minimum sa matière première. Paraitrait que ces gens là sont sensibles à ce qu'ils considèrent comme de la "technologie". Eh ouais, ça sert d'héberger un mage ! On en apprend des choses. Indispensables. Parce que Swenn n'a pas l'intention de révéler sa véritable identité une fois sur ce territoire hostile. Histoire de pouvoir espérer rentrer vivant à Daenastre.

Direction donc le marché en cette fin d'après midi ! Non pas qu'il n'ait que de bons souvenirs sur ces quais, mais il faut reconnaitre que c'est encore le coin de Nislegiin que le dealer connait le mieux. Et quand on a une idée de son sens de l'orientation, rien d'exceptionnel donc à ce qu'il privilégie les quelques endroits où il arrive désormais à se repérer. C'est qu'il n'a pas de temps à perdre stupidement.

- "Qu'est-ce que vous pouvez me dire sur les particularités de cette plante ?"

Après avoir fait le tour des différents marchands présents, Swenn a décidé de s'arrêter à ce stand globalement peu garnit, mais comportant de nombreuses variétés de végétaux qu'il n'a encore jamais eu l'occasion de croiser. Exactement le genre de nouveauté qu'il recherche. Et coup de chance, le vieil homme derrière son étal parait faire partie de ces passionnés, qu'il n'est pas bien difficile de faire parler.

Le chimiste ayant tout un stock de questions à poser, il ne voit pas le temps s'écouler alors que de multiples renseignements particulièrement intéressants lui sont donnés concernant tous ces végétaux. Le soleil se couchant à mesure que ses poches se vident d'Irys et se remplissent de toute une collection de feuilles, racines ou baies. Jusqu'à ce que ce brave vieillard finisse par lui faire remarquer qu'il est pour lui plus que temps de remballer.

Prenant tout de même la peine de le remercier - ce n'est pas impossible qu'il se décide à revenir l'embêter dans un futur proche... - Swenn tourne donc les talons, et poursuit son chemin. Sans vraiment réussir à se décider sur la suite de son programme. Rentrer immédiatement à la chambre d'hotel qu'il occupe depuis son arrivée sur le continent - et qui commence à ressembler de plus en plus à un laboratoire de contrebandier - pour faire le point sur ses récents achats ? S'accorder un léger détour pour trouver de quoi manger ? Ou alors s'arrêter en chemin dans l'une de ces tavernes pour se désaltérer ? Sans compter qu'il faudrait aussi qu'il remette la main sur Din, le piaf qui passe ses journées à explorer son nouvel environnement.

Trop de possibilités qui lui tournent en tête et qui l'amènent une fois de plus à errer de façon parfaitement aléatoire le long de ces quais faiblement éclairés. Bon, il n'a pas de temps à perdre ok, mais ce n'est pas non plus comme s'il avait un emploi du temps hyper strict à respecter. Jusqu'à ce que... Oh bah ça alors, on dirait bien que c'est l'option taverne qui va croiser son chemin la première.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyLun 18 Fév - 2:06
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Long voyage ... très long voyage. Rempli de rencontres inattendues, oui, et de galères, plus encore, mais bon, tant que l'on respire on ne peut que se plaindre d'être toujours en vie. L'optique de mort certaine offrait cet avantage, on pouvait crever bouche-ouverte au sol d'un instant à l'autre et de la plus ironique manière, il n'y avait pas meilleur moyen pour attester de la beauté de l'existence sur le monde mortel. Car elle n'était plus humaine, oh que non, elle avait transcendé cet état de simple corps qui marche parmi la troupe. Elle venait des étoiles, ramenée sur Irydaë dans une coquille scintillant comme l'éclat nocturne des bougies qui brûlent là-haut. De l'au-delà elle était arrivée sur la terre, de Daenastre elle était venue à My'tra, de My'tra à Nislegiin, et du centre des terres elle s'en allait à la côte. Un pèlerinage pour les fervents, une marche forcée pour une abomination.

Mais comme tout n'est que question de point de vue, la vaironne s'était approprié un positivisme singulier, qu'aucune larme, qu'importe à quel point elles coulent, ne saurait lui faire rendre les armes, ne saurait lui faire dire "j'abandonne". Outre l'insulte continuelle qu'elle incarnait à l'oeuvre de la création, Ophélia demeurait persuadée de cette présence au-delà des pastelles étincelantes qui ornent le ciel. Il y avait quelqu'un, un gardien, loin, certes, mais vigilant et dont le plan différait des tyrans que tous vénèrent. Seul en incombait la proie aux mèches albâtres d'en comprendre l'objectif. 

Alors, elle marchait, envers et contre tous à quelques exceptions près, qui, d'ailleurs, semblaient de la plus ironique manière affluer en Nislegiin. Quoique, pour l'instant, elle n'avait vu qu'une seule vieille connaissance, cette bonne vieille Tête-aux-Cieux, qui, d'ailleurs, semblait encore avoir fait des siennes. Un théâtre en avait pris pour sa stature apparemment, ainsi que quelques dégâts collatéraux ... bien négligeables. La mort n'est jamais qu'une sensation. 

La petite ville portuaire baignait dans l'arôme d'un crépuscule qui levait à peine l'oeil, le début de soirée pointait à peine, mais le soleil rougeoyait aussi doucement que sûrement. Une vision enchanteresse que cet orbe de passion qui se cachait dans l'horizon, souligné par les vagues du vaste océan. Les pas feutrés s'arrêtèrent devant une bute, admirant une vision invisible par-delà l'eau, fixant les nuages qui décoraient un ciel bleu cyan. Une curieuse nostalgie la fit soupirer, alors que, levant le regard plus haut encore, elle se rappelait "Daenastre est là-bas". Elle n'y retournerait pas de sitôt, Nislegiin était bien assez tranquille. Sans doute resterait-elle jusqu'à ce que son Régisseur décide de lui forcer la main. 

Les rues, ou plutôt les chemins de gravier et de sable étaient déserts, néant seul troublé par la présence d'une singularité aux yeux dépareillés. Les maisons étaient de bois, renforcé par des bases en pierre derrière lesquelles on devinait du foin. Déjà deux jours qu'elle ne faisait rien à part observer les vagues et en noter les différences, en fait, elle n'avait même pas daigné toucher à ses pinceaux. Elle s'entraînait encore et toujours à maîtriser le vent sans qu'une ordure d'Architecte ne lui en fasse don. Amisgal ... c'était le nom de celle qui s'auto-proclamait maîtresse de l'air, heureusement, chaque roi doit un jour perdre la couronne, le temps des dieux sera un jour révolu. Ce jour-là le monde mourra, et seuls les défunts peuvent vivre dans un monde mort. 

En attendant, elle logeait dans une auberge aux frais de personne qui lui avaient gentiment légué leurs bourses après qu'elle les ait "convaincu" de faire preuve de bonté. La vaironne avait effectivement acquis un certain "tact" grâce à une diplomatie retrouvée. Cette diplomatie se nommait scopolamine et elle était devenue un impératif de confort de vie. Tous devenaient si dociles lorsqu'ils en buvaient la concoction, c'était absolument délicieux. Ainsi, l'anomalie portait deux bourses, l'une remplie d'or, l'autre, de poudre. Elle avait trouvé un moyen de concilier art de Daenastre et maîtrise de la magie, et ses méthodes lui seyaient à merveille. 

Rien qu'à y repenser elle arborait le plus beau des sourires, un masque de satisfaction cruelle et méprisable pour peu que l'on considère la source de son confort. Cette risette s'accentue d'ailleurs sur le coin gauche de ses lèvres lorsqu'elle aperçoit ce qu'elle imagine d'abord être une hallucination, le genre de vision que la nostalgie engrange. Alors, quelques secondes durant, elle suit de loin cette démarche suffisante qu'elle pensait reconnaître de son oeil physionomiste. Eh bien ... beaucoup de personnes sont loin de chez elles, il semblerait.

Gardant un sourire impérialement calme, Ophélia s'avance à un pas plus prompt que sa cible de pistage, pour finalement se retrouver à son côté et continuer à marcher comme si de rien n'était. Oh, l'intention première était de plaisanter, mais la vaironne se trouva bien surprise de ne pas savoir quels mots lui adresser. Bonjour ? Bonsoir, peut-être ? Bon voyage ? Bah, peu importait, au final. De toute manière, il ne la reconnaîtrait pas directement ... du brun au blanc, un visage change vite. Avec un soupir bruyant, elle entame finalement la conversation comme si elle s'introduisait à un parfait étranger. 

- Pardonnez-moi, auriez-vous un instant à accorder à notre maîtresse et gardienne Amisgal ?

Et elle souriait, mains jointes, attendant la réaction de l'autre, espérant qu'elle ne se fasse pas trop vite virer de là. A voir à quelle vitesse il la reconnaîtrait ...

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMer 20 Fév - 21:55
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Si la silhouette du bâtiment à l'écriteau caractéristique des lieux d'alcool se rapproche, il semblerait qu'elle ne soit pas la seule. A mesure que les pas du chimiste réduisent la distance du lieu de halte visé, la présence proche d'une autre personne se fait de plus en plus sentir. Et s'il n'y prête dans un premier temps pas la moindre attention, Swenn doit bien finir par tourner la tête lorsque cette ombre devenue réelle cale son allure sur la sienne.

En coup d’œil qu'il ne s'embête pas à faire discret vers la jeune femme qui se tient à ses côtés, sa mémoire se met immédiatement en marche forcée, à la recherche de l'origine de cette impression de déjà vu. Oh, il a eu l'occasion de comprendre que ce n'est pas parce qu'il est sur un continent à des jours de voyage de Rathram qu'il ne peut y rencontrer de vieilles connaissances. Alors, au moment où il croise ce regard si caractéristique, dès que la nouvelle arrivante se décide à lui adresser la parole, les souvenirs retrouvent facilement leur source. Et  ils ne remontent pas très loin. Il faut reconnaitre que cette étrange rencontre n'est pas de celle qui s'oublie facilement. Pas même avec un changement capillaire radical.

- "Amisgal, vraiment ? Ce n'est pas ce que j'avais en tête. Et pour être honnête, j'avais davantage l'intention de me mettre à l'abri de ses caprices."

Eh ouais ! Bien sûr qu'il a appris ses leçons avant de venir ici ! Ce n'est pas parce qu'il ne cautionne pas un seul mot de tout ce qu'il peut lire concernant les architectes et leurs dons qu'il n'est pas capable de retenir l'essentiel. Pendant que certains affutent leur lame pour se préparer à un long voyage, Swenn lui préfère graver des ouvrages entiers dans sa tête.

- "En revanche, j'ai bien quelques instants à accorder à une ancienne connaissance. D'autant plus lorsque celle-ci s'est avérée être une très bonne élève."

Oh non, il n'a pas l'intention de feindre l'ignorance. Même si cette approche est assez déconcertante. En comparaison de la façon dont elle s'est adressée à lui la première fois, ce n'est pas si étrange. D'ailleurs, avec cette couleur de cheveux, ce ne sont pas les seules choses qui ont changé. Difficile d'en déterminer la nature exacte, mais il y a ce quelque chose dans son attitude qui parait différent de ce qu'il a connu.

Mais si ces quelques détails sont légèrement déconcertants, cela n'empêche pas le dealer de s'arrêter à hauteur de la taverne qu'il gardait en ligne de mire à mesure qu'il avançait. Puis de se tourner cette fois totalement vers celle qu'il connait encore sous le nom d'Aemy.

- "Alors... Est-ce que t'accepterais de rester enfermée là dedans le temps d'un verre ?"

Ouais Amisgal c'est bien beau, mais il a davantage envie de quelque chose d'un peu plus concret lui. Comme un verre de whisky par exemple. Ouais, c'est quand même vachement plus intéressant ! Et sûrement beaucoup plus facile pour passer au-delà de cette étrange atmosphère qu'il sent s'installer autour d'eux depuis qu'Aemy a pris parole.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyDim 24 Fév - 5:07
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Eh bien, il avait l'oeil, enfin, Ophélia devinait que l'expérience que le chimiste a dû partager avec elle ne se ferait pas oublier de sitôt. Ce n'était pas comme si elle avait déjà goûté son sang ... elle avait vraiment fait ça, hein ? L'Unique lui pardonne, quoique la honte était déjà bien assez accentuée pour lui faire regretter ses actes par l'intermédiaire de son propre jugement. Si ça devait compter pour un bon point, au moins, l'intérieur des veines de Swenn n'était pas aussi répugnant que celui ... d'autres. Fut une époque, la marchande de jouets qu'elle était avait eu l'occasion d'apposer un goût sur plusieurs cadavres de ses pairs à de nombreuses reprises.

Outre les montées de nausée qui lui venait avec ses souvenirs, la vaironne esquissa une moue extrêmement perturbée par ce genre de réminiscence. Elle se voyait léchant la dague, se faire calmer comme une bestiole sauvage, reprendre ses esprits et pleurer avec la plus pathétique des démarches. Incroyable que le brun ait réussi à garder un regard impassible à une vision si malencontreusement familière en plus de lui accorder un compliment. Arborait-il encore l'apposition de sa signature ? Elle en doutait, elle préférait ne pas savoir, en fait.

A la remarque subsidiaire, peut-être de maigre importance pour une autre mais essentielle pour Ophélia, cette dernière vit ses joues s'orner d'un doux rose fade. Amusant qu'il ne retienne de sa rencontre que sa capacité à lire des livres et les retenir, à l'asile, on la forçait bien souvent à ce genre d'exercice. Elle se souvenait que parfois, Yshkarès lui imposait un chiffre, lui dictant de compter de trois en trois, ou bien de neuf en neuf, pour ne pas perdre le fil, pour rester focalisée sur une idée précise, mais jamais sur le traitement. Mémoriser des procédés à côté, c'était une véritable fête.

Peu importait les songes, il en résultait tout de même un sourire posé, tranquille, qu'on ne suspecterait pas vraiment d'une ancienne internée. Elle se retenait de lui dire qu'elle commençait à maîtriser la magie, elle doutait que cela lui ferait plaisir. En revanche, le petit sachet de drogue qu'elle trimbalait à sa taille devrait certainement être un hommage assez puissant à la qualité didactique du chimiste. Prenant une inspiration, levant son buste au rythme de sa prise de souffle, elle songea un instant à sa résistance à l'alcool qui était extrêmement mauvaise. Pourquoi se méfier maintenant ? Eh bien, à chaque fois que le mot "verre" était impliqué, il y avait comme une odeur de traquenard. Mais Ophélia s'y laisserait prendre, simplement pour enfin parler à un point d'appuis qui n'avait pas d'animosité à lui vouloir.

- Êtes-vous donc si pressé que nous ne devions nous limiter qu'à un seul verre ?

Autant présenter les choses ainsi, même si elle doutait qu'elle ne veuille boire plus qu'un seul échantillon de ces breuvages ... repoussant. Mais l'on ne remplace une bonne compagnie par l'excuse de la solitude, aussi cette dernière avait été trop proche amie ces derniers temps, il valait mieux ne pas venir la solliciter. Quant à Swenn en lui-même, la vaironne semblait voir un enchaînement, comme discernant une rythmique dictée par un seul événement dont l'écho était parvenu à ses oreilles. Comme attendu de l'anomalie, elle fut directe.

- Que faîtes-vous donc à Nislegiin ? Vous aussi vous avez assisté à l'exposition de je ne sais quelle "atrocité daënare" qui a mal tourné ?

Son sourire ne s'évanouit qu'un instant laissant volontairement battre le bruit du silence, le temps d'un haussement de pupilles à l'idée que, exceptionnellement, c'était bien à l'un de ses "semblables" qu'elle parlait. Ophélia ne se voyait plus rien de daënar, à l'exception de toutes les connaissances théoriques qu'elle avait emmagasiné à force de lectures. Elle devait néanmoins adapter son discours, et plus beau encore, elle parvint à le faire sans mentir.

- Enfin, c'est ce que disent les gens par ici ...

Au pas de la porte du "pub" supposé, la vaironne en tira le battant, s'amusant d'un inversement de rôle qu'elle s'était toujours amusé d'imaginer faire, sans jamais trouver la bonne personne. Levant le bras droit devant son buste, désignant l'intérieur d'un geste leste, elle glissa simplement au chimiste sur un ton sarcastique.

- Après vous, très cher.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMer 27 Fév - 17:43
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Cette façon qu'a la jeune femme de s'adresser à lui n'a en revanche pas changé. Toujours ce même ton poli, parfaitement maîtrisé et ce vouvoiement. Que lui ne s'embête plus à utiliser. Les souvenirs de ces heures passées en compagnie de celle qui aborde désormais une impeccable chevelure blanche justifient largement de se passer de ces conventions bienséantes. Mais elle lui avait dit ne pas être familière avec cette façon de s'adresser à autrui. Swenn ne dit par conséquent pas un mot sur ce point.

Et puis, sa réponse est bien plus intéressante que de stupides histoires de formulation. Ne pas se contenter d'un unique verre ? Ah, ce n'est sûrement pas ce chimiste qui va s'en plaindre.

- "Je n'ai rien contre plusieurs verres..."

Réponse purement pragmatique. Et puis, il faut reconnaitre qu'il est bien curieux de savoir ce qu'elle est devenue ces derniers mois. Après tout, elle était recherchée lorsqu'ils se sont rencontrés. Et les connaissances qu'il lui a transmises ne sont pas de celles qui sont moralement acceptées. Pas très étonnant qu'elle ait quitté le continent de l'est donc.

- "Tu as le droit de penser ce que tu veux de la technologie Daenar. Ça ne me dérange pas." Autrement, il serait resté bien à l'abri chez lui. "Mais oui, en effet. J'y étais. Et, c'était même principalement pour ça que je me suis embêté à faire le déplacement. C'est dommage. Tout ce travail pour ça."

Ouais, tout ce voyage pour ça aussi... Mais il ne risque pas de s'en émouvoir outre mesure. Pas comme si ce garçon montrait si facilement quelque émotion que ce soit. Enfin, on dirait bien que ce continent lui réserve malgré tout d'autres surprises.

Parce que décidément, rien ne se passe normalement lorsque cette jeune femme est dans le coin. Puisque la voilà déjà qui ouvre la porte, l'invitant à entrer. Posant tout de même un regard intrigué sur celle qui tient la porte, il ne fait finalement pas plus d'histoires pour entrer dans cet endroit déjà bien rempli. Oh, il connait les codes sociaux. Seulement il les trouve affreusement chiants. Mais s'il ne s'emmerde pas lui-même à les respecter, il n'est que peu habitué à ce que d'autres en fassent autant. Du moins, pas dans ces conditions.

- "Je n'avais pas l'intention de partir en courant après que tu sois entrée..."

Eh, s'il se montre coopératif à ne pas insister sur le fait que les dames doivent absolument passer avant, bien sûr qu'il ne pouvait retenir un petit commentaire qui va avec. Mais il ne s'attarde pas davantage sur le pas de la porte, certains regards curieux s'étant déjà tournés dans leur direction pour voir qui sont ces nouveaux arrivants.

Et s'installe sans beaucoup plus attendre à l'une des tables de libres. Où une serveuse s'empresse de les rejoindre pour s'enquérir de leur consommation. Ils sont rapides ici. Du moins, lorsqu'il est question de boissons. Demandant un whisky qu'il a en tête depuis quelques temps maintenant, Swenn attend que son ancienne élève fasse également part de son choix. Et que la serveuse tourne les talons.

- "Et toi ? Qu'est-ce qui t'as amené jusqu'ici ? Aux dernières nouvelles il me semblait que tu devais repartir vers le Tyorum."

Évidemment qu'il se souvient. A vrai dire, il y a peu de choses que sa mémoire parvient à oublier. Ou il faut que ce soit particulièrement ennuyant. Et inutile. Alors, bien sûr que l'histoire qu'avait pu lui raconter Aemy ce jour là sur ses origines et les raisons qui l'avaient amenée à faire cette étrange demande, il les a en mémoire.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyJeu 28 Fév - 14:40
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Amusant, qu'importe la frontière ou le pays, Swenn ne prenait jamais de pause pour être grognon. C'était presque adorable, la vaironne se voyait déjà presque lui pincer la joue pour le faire sourire ... enfin, il n'était pas vraiment le genre de petit garçon à qui l'on remonte les bretelles, mais force d'habitude ... c'était ça d'avoir été une boutiquière au contact de la jeune humanité, à la fin, on adoptait souvent des habitudes inappropriées avec les adultes que l'on se forçait à taire. C'était souvent assez gênant de s'imaginer confisquer son arme à un garde parce qu'il était trop sec dans son ton.

La plaisanterie du dealer fut accueillie avec un impérial sourire empli d'une étrange bienveillance, Ophélia le rétracta bien assez vite, toutefois. Ce genre de risette, c'étaient celles que l'on adressait aux blagues enfantines ... serait-elle donc en train de recommencer avec ses manies ? La faute à Swenn, il apportait un air de Daenastre à Nislegiin et ça perturbait grandement les souvenirs de la vaironne. Bientôt elle lui tapoterait la tête en lui disant que ce n'est pas bien de parler ainsi aux grandes personnes ... elle reprit ses esprits bien avant ça. Une réponse plus mature serait bien plus aise.

- Mais serais-je prête à en prendre le risque ?

Et elle le suivit à l'intérieur, au moins, il ne fit pas de caprices au-delà de son ronchonnement habituel. Le trouble fut néanmoins de rigueur lorsque l'on vint lui demander ce qu'elle voulait boire. Inutile de dire que, si Swenn dorait de son assurance, elle, elle faisait pâle figure à bégayer. C'était inhabituel quand même ! Elle avait passé plusieurs mois à crever de faim et de soif, et maintenant on lui proposait carrément de ne pas bouger les pieds pour pouvoir combler sa gorge. Alors, yeux écarquillés, pupilles oscillant entre le chimiste et la serveuse, elle fit trébucher sa langue sur une maladroite réponse.

- L...l... la même chose ?

Et elle rétracta sa tête entre ses épaules, doutant du bon déroulement que pourrait avoir ce compromis. Elle ne fit pas part de son hésitation au professeur, pas plus qu'elle n'osa lui demander ce qu'était du whisky. La seule chose qu'elle se contenta de faire, c'était de suivre la serveuse du regard avec une expression oscillant entre l'incertitude et un mépris infondé. Qu'importait le temps, les tares sociales de l'anomalie demeuraient une constante inchangée.

La vaironne rétracta son visage vers Swenn lorsqu'il fut celui qui interrompit le bref silence instauré trop courtement pour qu'elle ne le remarque seulement. Aaah ... le Tyorum, belle époque, n'est-ce pas ? Elle était libre lorsqu'elle vivait chez Kelmina, plus libre que maintenant, puisqu'elle ne savait pas, à ce temps là, que le destin lui enchaînait les mains à une extermination qui lui était réservée. Pouf ! Un claquement de doigt et adieu, Ophélia ... mais d'un autre côté, elle savait qu'elle adorait décevoir.

- Et c'est chose faite. J'en suis repartie aussi vite que j'y suis retournée. C'est le problème avec ma condition, je n'ai pas d'autre choix que de bouger.

Oui ... dès qu'elle l'avait quitté et s'en était retournée chez sa "mère", la vaironne s'était vue contrainte de partir à cause d'un milicien en particulier qui s'était avéré singulièrement imbuvable. Ce dernier avait d'ailleurs fini six pieds sous terre, gorge tranchée et pleurant entre les dalles ... doux souvenir, très doux souvenir. Tout était bien plus facile à l'époque, pourquoi ne pas recommencer ? Un carreau bien placé et adieu, âme sans intérêt. Quoique maintenant, elle disposait d'armes bien plus puissantes et d'outils tellement plus polyvalents. Elle devait encore essayer la scopolamine, ce serait si amusant.

D'ailleurs, Swenné était-il au goût du jour ? Bien des choses avaient changé depuis sa formation. D'abord, et tout à l'avantage du noiraud, elle n'avait plus de couteau sous la main ... quoique. Elle passa une main de rappel sous ses fourrures et sentit le manche de la lame que Zora lui avait léguée à Khurmag. Une bonne résolution de brisée, à la suivante.

- D'ailleurs, ce nom ... enfin, celui que vous connaissez et que moi j'ai oublié, vous savez bien que ce n'était pas mon vrai nom ? Je vous avais dit que j'étais amnésique ? Plus maintenant.

Et ses lèvres arboraient un sourire des plus satisfaits. Ce n'était pas une mince victoire que de surmonter l'épreuve que l'Unique lui avait soumis en lui soutirant sa mémoire. Secouant doucement, la tête, rétractant une large risette, l'anomalie annonça son fait comme l'on annonce un mariage.

- En bref, vous pouvez m'appeler Ophé. elle marqua une pause. Accessoirement, j'ai appris que j'étais morte, vous voulez voir la cicatrice ?

Oh elle n'attendit pas son avis, bien sûr, sans plus d'explication, elle rétracta le pli du col de son vêtement pour laisser passer l'éclat de sa peau translucide. Ce n'était qu'un fragment de son buste, elle laissait le reste à l'imagination et cacha d'ailleurs bien vite la blancheur de sa peau lorsqu'elle vit deux solides gaillards, qui d'ailleurs, n'avaient pas des gueules d'ange, faire rentrer une immense figure recouverte d'un drap. L'immaculée poussa un soupire.

- Votre bras va mieux, sinon ?


Le ton de la plaisanterie ne masquait pas la gêne relative à son coup de sang de la dernière fois, y repenser était toujours aussi douloureux ... en espérant que le chimiste puisse y apporter une réponse empathique.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyVen 8 Mar - 12:05
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Comment ça si elle serait prête à prendre le risque ? C'est bien elle qui a fait comprendre ne pas vouloir se satisfaire d'un unique verre ! Parce que si certaines subtilités de langage échappent à Swenn, lorsqu'il s'agit d'alcool, généralement, il n'y a pas de problème !

Légèrement étonné par le choix de sa comparse à partir elle aussi sur du whisky, il n'en fait pour autant pas de remarques. Des femmes qui boivent autant que les plus endurants des hommes, il sait d'expérience que ce n'est pas si rare. Et puis, elle lui a bien dit avoir bossé dans un bar. Du moins, du temps où elle était au Tyorum. Rien d'anormal donc. Difficile de comprendre d'où vient cette attitude presque gênée qu'elle prend désormais. Mais Swenn et la communication, c'est toujours aussi délicat. Mieux vaut ne pas trop faire état de cet étrange comportement.

Il y a de toute façon bien plus intéressant que sort désormais de la bouche d'Ophé. Puisque c'est ainsi qu'elle se présente pour ce soir. Oh, ça ne surprend pas particulièrement le chimiste. Évidemment qu'il se doutait qu'il ne s'agissait que d'un nom d'emprunt. Ce qui ne le dérangeait pas outre mesure. En revanche, apprendre qu'elle était... Morte... ça c'est autrement plus saisissant.

- "Ravi d'apprendre que tu as retrouvé la mémoire, Ophé."

Ce qui doit probablement expliquer cette étrange sensation, d'avoir une personne qu'il connait à ses côtés, mais avec un comportement loin de ce à quoi il s'attendait. Cela dit, en une soirée elle a réussi à se présenter comme une négociatrice aguerrie, avant de se transformer en femme dérangée fascinée par le sang, pour finalement se comporter comme une enfant prise en flagrant délit. Alors après ça, il peut bien s'adapter à cette nouvelle facette de la personnalité de la jeune femme.

- "Tu as dit que tu étais... Morte ? Va falloir que tu m'en dises plus. J'ai un du mal à concevoir une telle... Expérience."

Nan mais elle ne peut pas dire ce genre de truc comme ça ! Comme si c'était quelque chose de normal ! Parce que la résurrection ok c'est quelque chose d'idéalisé hein, mais concrètement... C'est quoi ces conneries encore ?! Depuis quand les scientifiques ont réussi à surpasser la mort ?! Des états seconds proches du non retour, il en a déjà entendu parler, mais une mort réelle...

- "J'avoue être plutôt intrigué par cette histoire. Et.... Par le genre de cicatrices qu'une telle épreuve peut laisser."

Bah oui, bien sûr qu'il veut voir !! Même si le ton employé pourrait laisser quelques doutes. Et qu'il garde toujours la même attitude parfaitement neutre. Là à l'intérieur, sa curiosité a un peu trop été piquée à vif pour qu'il se foute de ce qui est dit.

Mais heureusement, la jeune femme accepte bien vite de lui révéler l'endroit de sa peau qui porte la marque de cette expérience peu banale. Un peu trop rapidement à son goût, n'ayant pas eu le temps de bien voir en quoi ce stigmate se différencierait d'une cicatrice plus classique. Enfin, il ne peut lui en vouloir. Ils se trouvent actuellement dans un lieu public, et tout le monde n'inspire pas particulièrement confiance.

Et alors qu'Ophé enchaine sur l'état actuel de son bras qui avait fait la rencontre de la lame alors maniée par la jeune femme, acte qu'il n'arrive toujours pas à s'expliquer, leurs deux verres arrivent finalement. Laissant au moins le temps au chimiste d'évaluer quelle réponse y apporter. Ce n'est probablement pas le meilleur souvenir qu'il garde de cette rencontre. Pour autant, un tel geste aurait pu avoir des conséquences bien plus dramatiques. Alors il se contente d'un haussement d'épaules désinvolte pour entamer une réponse qu'il essaie de rendre légère.

- "Ce n'était qu'une légère entaille. Ne t'inquiète pas pour ça, bientôt il n'y en aura même plus aucune trace. Enfin, ce n'est pas une invitation à recommencer. J'apprécie aussi les soirées où je n'ai aucune effusion de sang à gérer."

Hum, on ne peut pas dire que Swenn ait fait beaucoup de progrès en matière de communication. Son discours toujours un peu bancal, il s'en rien bien compte, et profite donc d'avoir un verre face à lui pour s'en emparer et le lever pour trinquer avec Ophé.

- "Alors, à cette étrange retrouvaille ?"

Ouais, ça c'est beaucoup plus facile. Même si parler de retrouvaille dans ces conditions n'est pas forcément le thème le plus adéquat, ça se tente.

- "C'est donc pour échapper à cette chose, que tu es venue aussi loin ? Et, que tu as changé de couleur de cheveux ?"

Bien sûr qu'il connait certaines conséquences liées aux statut d'anomalies. Mais il n'en oublie pas l'endroit où il se trouve. Et s'il y a bien une chose qui est vraie, c'est que les oreilles ne sont jamais aussi nombreuses que dans ces lieux de beuveries. Si Nislgeiin est connue pour accueillir tous les peuples sans hostilité affichée envers les my'trans ou daenars, il n'est pas pour autant certain que cette neutralité soit également affichée envers les anomalies. Mieux vaut ne pas faire état de cette particularité de façon trop évidente.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMar 12 Mar - 0:30
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Pérégrins -2
Ophélia trouva un doux sourire satisfait au contentement exprimé du chimiste, oui, elle aussi était heureuse d'avoir retrouvé sa mémoire, étonnant, pas vrai ? Le sublime contraste de la damnation de son être avec la radiance de sa risette, par ailleurs, donnait une étrange singularité à une gestuelle pourtant si ordinaire. C'était ça, les anomalies, des contradictions à n'en plus respirer, de l'illogisme concentré et un peu d'hérésie pour couronner le tout. Que du bonheur, en somme ...

Et son soulagement se poursuivit lorsque le bon professeur eut la présence d'esprit de ne pas lui reprocher ses torts ... ou plutôt, ceux de Nima. Ce n'était pas de sa faute, vraiment ! Elle avait presque oublié l'existence de sa drôle de pathologie, d'ailleurs. Yshkarès, son docteur à l'asile, mentionnait souvent les troubles de la personnalité, lorsqu'il l'évoquait, elle. A quoi d'autre pouvaient-ils s'attendre ? A l'époque, Ophélia n'avait pas de nom, pas d'identité et du jour au lendemain, on l'avait affublée de deux patronymes différents. Maintenant, elle avait un passé auquel s'accrocher et un nom de famille qu'elle reconnaissait, pourtant, elle ne pouvait aucunement assurer avec certitude que Nima ne referait jamais surface. Peut-être dormait-elle simplement ?

Quoi qu'il en soit, les yeux vairons assistent à un spectacle qui les laisse plutôt pantois. Swenn avait prononcé une phrase qui n'avait pas vraiment de sens aux oreilles de l'anomalie, et, désormais, il levait son verre en face d'elle comme s'il lui ... tendait ? Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire exactement ? Inclinant la tête, plissant les paupières, les pupilles désassorties cherchaient une réponse dans le regard du daënar. Finalement, les doigts fins de l'immaculée vinrent prendre le verre hors de la main du jeune homme, avant de lui donner le sien avec un sourire entre la fierté et l'incertitude. Hochant légèrement la tête, elle répondit simplement avant de siroter dans son verre.

- Oui ...

Toujours aussi étourdie que d'ordinaire, lorsqu'elle était au calme, néanmoins, Ophélia arborait son air inconscient, celui qui lui donnait des airs d'endormie qui rêvait en pleine lumière. A ces instants-ci, le noir de ses yeux s'élargissait toujours outre-mesure, comme fixant la facette cachée d'un monde qu'elle était la seule à pouvoir déceler. Cela ne signifiait pas qu'elle était complètement absente, non, son oreille était toujours tendue, par contre, c'était bien le signe infaillible qu'elle se sentait assez à l'aise pour se permettre de baisser sa garde. Il fallait profiter de ces instants où son visage était aussi serein qu'un ciel plein de printemps.

- Je crois, malheureusement, qu'une couleur différente de cheveux ne sera pas assez pour l'empêcher de me trouver. Et puis, c'est ça, ma vraie couleur, le brun était une teinture. J'étais brune avant de mourir, par contre. Apparemment, la magilithe affecte parfois les mèches.

Peut-être avait-elle omise de préciser qu'elle était décédée dans une cuve de magilithe liquide, elle le laisserait imaginer des trucs, pour l'instant. Enfin, autant Ophélia appréciait l'ambiance qui trônait autour de la table, autant ses regards sévères sur le reste de l'établissement semblait indiquer qu'elle n'appréciait pas exactement tout le grabuge qui s'y tramait. Entre les abrutis à picole, les autres farfelus qui bougeaient leur mobilier et les rires du fond, la vaironne ne s'y retrouvait pas. Ses pupilles se posèrent néanmoins sur le verre devant elle, le lorgnant avec une certaine hésitation.

Subitement, elle le prit entre l'index et le pouce, et, sans même prendre le temps de se rendre compte que ce qu'il y avait là-dedans était alcoolisé, l'anomalie s'enfila l'intégralité de la lampée en une seule traite. Posant le verre sur la table aussi vite qu'il s'en était enfui, la vaironne porta une main à sa bouche avant de tousser à répétition, se retenant de vomir aussi bien qu'elle le pouvait. Déjà, le liquide faisait effet sur elle ... aucune habitude, aucune résistance. Respirant un grand coup, calmant la crise, elle redirigea ses yeux luisants sur Swenn, avant de reprendre avec une gorge à moitié enrouée.

- Ne voudriez-vous pas trouver plus silencieux comme ... elle marqua une pause, regagnant son souffle coupé par l'alcool.... endroit. Au moins, nous pourrions parler sans complexe et vous pourriez voir la cicatrice de plus près.

Elle se doutait bien qu'un pan de chemise, c'était à peine de quoi voir la différence. Sa peau pâle était à blâmer pour l'amalgame, mais bon, elle voulait aussi montrer à ce cher professeur la poudre de scopolamine qu'elle avait fait elle-même, ainsi que son nouveau don. Enfin, c'était tout à la discrétion de Swenn.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyLun 18 Mar - 0:00
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Daënar +1
Hum, elle a vraiment retrouvé la mémoire ? Non, mais parce qu'on dirait bien que pour ce qui est des habitudes liées à ces lieux d'alcool, il lui en manque une partie. D'abord à commander la même chose que lui et maintenant cette hésitation flagrante avant de finalement s'emparer de son verre, doutant visiblement de la marche à suivre. Voilà une étrangeté de plus à ajouter à la liste déjà bien longues liée à l'anomalie. Rien qui ne dérange particulièrement Swenn, puisque après ces quelques secondes d’acclimatation, il peut porter ce verre à ses lèvres.

Sans faire le moindre commentaire. Il faut reconnaitre que la demoiselle face à lui reste une véritable énigme. Non pas que le dealer soit particulièrement doué pour comprendre ses semblables, mais celle-ci parait suivre des lois qu'elle est la seule à connaître. Mais une fois ces étrangetés passées, elle n'est pas de mauvaise compagnie. Tant qu'elle n'a pas de couteau à la main...

- "La magilithe... La même qui est à l'origine de l'état de ton dos j'imagine."

Tous ces éléments s'imbriquent plus ou moins dans son esprit, malgré ses difficultés à accepter l'idée qu'Ophélia ait pu passer par la case "mort" et en revenir. Les cheveux blancs... Et ce n'est pas cet unique verre qui risque de l'aider à valider cette possibilité. Mais il semblerait qu'il lui faudra pourtant s'en satisfaire. Pas difficile de comprendre que l'anomalie ne se sent pas dans son élément. Avant de s'enfiler son verre cul sec... On a dit qu'on ne compte pas les étrangetés...

- "Si c'est ce que tu préfères, ça me va."

Terminant son verre à la suite (oui bah il a quand même une certaine fierté qui passe notamment par le refus de laisser une femme avoir une meilleure descente !), et se lève déjà. Puis part régler les consommations avant de prendre la direction de la sortie.

- "En revanche j'ai l'impression que les lieux silencieux ne sont pas courants par ici..."

Il faut reconnaitre que depuis qu'il est arrivé sur ce territoire, le dealer n'a pas effectivement pas eut l'impression que l'activité cessait ne serait-ce qu'une heure. Rien qui ne l'embête, bien au contraire. Après tout, s'il avait seulement voulu de la tranquillité, il serait resté bien sagement chez lui à Cerka. Et puis, qui dit activité dit rentabilité. Enfin, là n'est pas la question pour le moment.

- "T'as une idée en tête ? Sinon, j'ai bien une heu.. Chambre, dans le coin. Enfin, c'est que j'ai récupéré quelques ingrédients pour certains tests tout à l'heure. Et comme j'ai un peu de matos là, si ça t'intéresse de revoir quelques bases au passage, on peut se poser là bas. C'est à peu près calme."

Oui, l'hésitation sur le terme vient davantage de l'état actuel qui ne lui vaut plus que difficile le nom de chambre, que d'un possible malaise à faire ce genre de proposition. Labo de passage serait sûrement bien plus adéquat. Bon, la dernière fois qu'il a hebergé la demoiselle, quelques éclats de sang se sont invités au passage. Mais... Elle parait un peu plus stable. Et il n'a de toute façon pas l'intention de la laisser sans surveillance cette fois-ci !

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyJeu 28 Mar - 17:02
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Pérégrins -2
Revoir les bases ... huh. Ophélia sourit. Elle connaissait très bien les bases, cher docteur, très très bien même. Peut-être qu'un témoignage de son assiduité serait nécessaire, il serait certainement mieux de ne pas le faire douter. Elle ferait en sorte de bien lui montrer à quel point elle a été une bonne élève plus tard, le facteur d'estime était un besoin important chez cette vaironne. On envie toujours ce que l'on a pas, dans cette même mesure, la jeune dame Narcisse était en quête continuelle de l'affection et approbation de ses proches, qu'importe la manière de les soutirer. Enfin, elle s'exagérait ses propres besoins, toute anomalie qu'elle était, encore fallait-il qu'elle puisse considérer qui était ses amis et qui elle devait garder loin d'elle. Tous les pirates, pour ce deuxième critère, semblait être un bon début de segmentation.

Elle se leva la première, laissant quelques pièces sur la table. C'était le paiement complet, à force de voler, on obtient de quoi se réchauffer les intestins. Aussi, on lui avait donné une petite compensation pour avoir aidé à identifier un certain suspect dans la région de Nislegiin, le chef de la garde avait dit que c'était pour "passer le choc". Qu'est-ce qu'elle avait rit, alors, une fois seule. Le choc psychologique ... mais quelle belle blague, des gens elle en avait tués plus qu'elle en avait aimés. Alors, pauvre petit bout de femme qu'elle était, elle avait accepté les irys pour sa future thérapie, voir cet affreux double-meurtre ... ça prendra du temps pour récupérer.

S'appuyant sur le dossier de sa chaise, elle attendit que le daënar ne la suive. Oscillant un instant, elle glissa finalement un regard malicieux entre ses paupières, ainsi qu'une risette furtive qui cachait des intentions ... obscures. Lorsqu'il fut à portée, elle approcha son visage de son oreille et murmura quelques paroles d'un ton anticipant.

- J'ai tant de choses à vous montrer, allez ! My'tra n'est pas un continent radin de reliques.

Elle espérait avoir captivé la curiosité du dealer avec cette phrase, une hâte nouvelle s'était immiscée dans les veines de la vaironne. Cette même précipitation courait dans son sang et avait une odeur d'alcool. Oui, elle n'était pas du genre à tenir ce genre de boissons, elle était plus endurante lorsqu'il s'agissait de jus d'orange, pas exemple. Une fois au dehors, l'anomalie se mit à avançer vite, très vite, laissant volontairement Swenn à la traîne alors qu'elle commençait plusieurs pas devant lui, se retournant occasionnellement pour le regarder sans lui laisser le temps d'en placer une.

- J'étais en Khurmag pendant un p'tit bout de temps, en pleine tempête de neige. J'ai beaucoup marché ! Tellement marché que j'ai failli en perdre les pieds. Elle se retourna vers la route. Dans une taverne, un compèèèèère daënar a voulu nous cribler de balles, il s'est retrouvé avec un couteau dans le torse, et cet abruti, il se trimbalait avec quelque chose de précieux, très précieux et ... HEY !

Son interjection se ponctua d'un écho venteux qui donna à sa voix des aspects éthérés. Elle projeta à la vitesse d'un mot, une onde aérienne qui fit se relever le menton du dealer, peu importe s'il était bien assez redressé ou nom, il ne l'était pas assez au goût de la vaironne. L'espace d'un instant, son regard se fit très contrarié, mirant Swenn d'une oeillade sévère qui, soyons francs, n'était vraiment motivée que par le caprice pur qu'engendre l'alcool. Lorsqu'elle fut assurée qu'il soit attentif, elle reprit lentement.

- Tu m'écoutes ou quoi ? Quoi qu'il en soit, en plus de m'avoir laissé une cicatrice, il m'a laissé ça.

Elle tendit hors de sa ceinture une bourse qu'elle ouvrit, dévoilant une pierre qui ressemblait à ses propres cristaux dorsaux. La beauté de celle qui ne lui était pas rattachée était pourtant bien plus notable. Des reflets changeants en ornait le centre, comme une rivière passant sous une vitre minuscule. Amusant, pourquoi s'égayait-elle tellement de l'éventuelle impression qu'elle pourrait faire vibrer chez Swenn ? C'était pourtant bien vain, mais tellement agréable, sur l'instant. Son regard dépareillé monta dans les yeux de celui qu'elle considérait comme un ami. Un sourire énigmatique souleva son coin de lèvre, alors que murmurant, elle inclina le visage en avant.

Sa main prit alors l'aspect de la pierre, faisant écho à la capacité de camouflage dont ce bon Milazzo avait déjà pu être témoin.

- Tu te souviens de ça ? Eh bien, regarde.

Elle désigna ses yeux avec ses doigts, qui, là-haut, lui jetaient un regard ardent comme la braise. Rien ne changeait, seul l'écarquillement qu'elle faisait avec ses paupières variait. Jusqu'à ce que d'un coup ! Comme deux torches ignifugées, ses pupilles virèrent au rouge sang et ses cheveux revinrent au brun. Son sourire s'illumina plus encore.

- Bouh ! Alors, n'est-ce pas génial ? Avec ça, je peux enfin me balader dos à l'air sans me soucier de cacher mes pierres, et parfois, ça fait du bien. Aussi, j'ai fait bon usage de tes leçons, mais j'attendrai ta chambre pour te le montrer de près. Où est-ce d'ailleurs ?

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyVen 5 Avr - 17:56
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Daënar +1
Eh bien, heureusement que Swenn a pour habitude de se montrer impassible en toutes circonstances. Parce qu'il ne s'attendait clairement pas à ce que la jeune femme impose une si grande proximité physique pour lui murmurer ces quelques mots. Mais si sa poitrine se resserre une fraction de seconde, son visage lui, n'en montre rien. De toute façon, ses paroles ont largement de quoi lui occuper très rapidement l'esprit. Sans compter qu'elle repart tout aussi vite qu'elle s'est approchée.

Dans ces conditions, bien entendu qu'il n'a pas l'intention de la laisser partir. Pourtant, il va falloir davantage que cette phrase, certes intrigante, pour voir le chimiste se presser. Et puis Ophé est de toute façon bien lancée dans ses grands discours. Autant la laisser faire. Moins il a à parler, mieux il se porte. Cerise sur le gâteau, il n'a même pas besoin de poser la moindre question que l'anomalie se lance déjà dans une explication plus que satisfaisante sur un périple dont elle est fraichement sortie. Bien sûr que ça l'intéresse !!

- "Ça va ça va, j't'écoute."

C'est pas parce que son visage ne reflète pas la passion qu'il n'est pas attentif. Mais la demoiselle n'en parait pas particulièrement satisfaite. Ou pas. Puisque la voilà qui change telle la girouette qu'elle est actuellement devenue, pour lui révéler une pierre. Manifestement de la magilithe. Dont une partie du corps de l'anomalie prend soudain l'aspect. Oui, cette fois Swenn est bien incapable de cacher l'intérêt pour toutes ces nouveautés apportées. Cette jeune femme est décidément pleine de surprises !

- "Intéressant. Tu dois être la seule personne que je connaisse qui utilise ce genre de pierre de cette manière."

Encore plus intéressant, c'est bien la première fois qu'elle utilise le tutoiement aussi naturellement. Mais le chimiste est bien incapable de mettre ce changement de comportement sur le compte de l'alcool. Non, ils n'ont pris qu'un unique verre. Les mains dans les poches il continue donc sa route, commençant à se repérer plus ou moins dans cet endroit.

- "Ce n'est plus très loin."

Ce ne sont sûrement pas les quartiers les plus chics du continent (et encore qu'il se demande bien à quoi ressemblent les lieux les mieux fréquentés de Nislegiin) mais c'est qu'il n'a pas l'intention de dépenser tout ce qu'il peut gagner en logement. Enfin, il n'envisage pas non plus de régler la totalité de ce qu'il devra au jour de son départ (toujours indéterminé), mais c'est encore une autre question. Et il a bien plus captivant à portée.

- "A Khurmag donc. Il y avait une raison pour que tu ailles précisément là bas ? Ou bien, c'était juste un besoin de voyager ?"

Eh, c'est aussi sa prochaine destination, bien sûr qu'il en a des questions en tête. D'autant plus si les Daenars qu'on y croise mitraillent à vue. Quoi que... Non, il ne demandera pas pour quelle raison elle et ce ou ces autres "nous" se sont retrouvés à se faire tirer dessus.

Alors qu'il tourne à un nouvel angle de rue, toujours accompagné de la demoiselle qui parait avoir bien trop d'énergie, s'éloignant quelque peu des quais pour se rapprocher de la destination visée, un son un peu trop familier vient lui vriller les tympans. Ah, Din était donc resté dans le coin. Aussi peureux qu'idiot (ce qui donne parfois des résultats étranges) le Novsch ne semble toujours pas prêt à partir trop explorer ce nouveau territoire. Mais cette fois il ne parait pas particulièrement content. Bah oui, depuis le temps qu'il se trimballe avec ce piaf et ses gazouillements dissonants, Swenn n'a aucune difficulté à faire la différence entre toutes ces fausses notes. Et là, il est manifestement contrarié.

- "Hum, on va faire un léger détour. J'ai un truc à récupérer."

Il n'est clairement pas le type le plus affectueux qui existe. Et la bestiole pas la plus attachante qui soit non plus. Pas très étonnant qu'il en parle avec ce détachement manifeste. Mais il ne peut pas pour autant l'ignorer. Ne serait-ce qu'en raison du boucan qu'il est capable d'émettre.

Et effectivement, arrivant sur le lieu d'origine du vacarme il ne peut que voir avec dépit la scène. Une femme, bloquée entre un mur et le volatile mécontent, un sac entre les mains qu'elle tente visiblement de protéger. Un soupire, le dealer n'ose même pas lancer un regard en direction d'Ophé. Ni même tenter de rappeler le Novsch. Qui n'écoute de toute façon personne. La seule solution étant d'aller récupérer cette cervelle de moineau en direct. Mais cela signifie aussi s'approcher de la malheureuse victime (ou pas allez savoir) et par conséquent, devoir s'essayer au laborieux exercice de présentation d'excuses. Bon allez, il ne peut de toute façon pas faire demi tour maintenant. Et c'est donc avec un manque d'enthousiasme certain que Swenn se plie à son devoir de propriétaire de sale bête.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyJeu 25 Avr - 20:08
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Pérégrins -2
Une raison ? Incroyable, il la pensait vraiment capable de faire preuve de raisonnement logique ... bon, d'un côté il n'avait pas tort, car c'était bien le cas, mais en même temps, ce n'était pas son choix que ce voyage. Sinon, oui, elle n'aurait eu aucune raison de venir en Nislegiin et n'aurait certainement jamais croisé ce bon vieux chimiste. Avec son air absent, la vaironne adopta ses traits usuels, en mèches blanches et yeux dépareillés. Elle fit mine de réfléchir un instant avant d'hausser les épaules, puis de pencher la tête sur le côté.

- J'ai dû y passer pour venir ici. Je crois que j'ai marché de Zagash jusque là, c'était long et épuisant, mais je crois ne jamais avoir eu des cuisses aussi solides.

Elle frappa de ses phalanges sur sa jambe gauche, comme pour illustrer son propos, elle gardait également sous silence le détail de ses orteils meurtris par le froid. Ils redeviendraient plus ou moins normaux, un jour, ça avait déjà commencé ! Les cloques étaient parties, la chair redevenait colorée et, encore mieux, ils lui faisaient bien moins mal. En revanche, elle fit mine de prendre offense sur un point bien particulier. Enfonçant sa tête entre ses épaules, Ophélia aplatit ses lèvres l'une sur l'autre, jetant un regard plein de reproches à Swenn.

- Et tu sais bien que je DOIS voyager. J'en ai besoin pour survivre.

C'était le prix de la fidélité à l'Unique, mais l'anomalie sentait que cet impératif féral la rendait plus forte, jour après jour, à chaque seconde où elle était encore en droit de respirer. Dans un futur proche, elle se sentirait capable d'affronter la mort, et peut-être, si l'espoir choisit d'ainsi faire les choses, lui sourire. Pour l'instant, elle se sentait toujours accrochée au sol, pas muée par la peur, mais nourrie d'espérances. Son avenir promettait le néant en fin de parcours, mais cela ne voulait pas dire qu'elle était destinée à disparaître. Elle voulait qu'on se souvienne d'elle, pas en bien, pas en mal, mais pour ce qu'elle était. Peu importait la manière, elle devait devenir immortelle.

Immortelle ... elle soupira avec un sourire. Mais bien vite, son échine se dressa, rigide comme une pique, sa nuque droite, cherchant les hauteurs des cieux. Ses yeux tournoyaient tout autour, cherchant la provenance d'un écho affreux en se couvrant les oreilles. C'était comme si quelqu'un frottait une dague entre deux cailloux et s'amusait à griffer un tableau avec. Ses paumes étaient si appuyées sur ses oreilles qu'elle eut du mal à distinguer la remarque de Swenn. Elle le fit d'ailleurs savoir.

- De quoi ?!

Mais ! Pourquoi il s'en allait déjà, cet imbécile ?! Et pourquoi il allait vers les cris, c'était insupportable bon sang ! Il fallait dégager avant d'y laisser les tympans. A la place, lui, il s'approchait, encore et encore. Que pouvait faire Ophélia ? Elle le suivit, bien sûr ! Comme si elle allait le laisser la foutre en plan, c'était elle, qui était censée être la paria de l'humanité, pour rappel, pas l'inverse ! La vaironne, avant de s'élancer, eut néanmoins un large soupir.

- Ah, les purs ...

Le chimiste s'arrêta net devant un ...

...

Ophélia n'esquissa plus un seul mouvement. Car, en face d'elle, il y avait un animal, et cette anomalie-ci éprouvait une peur manifeste en présence de bêtes trop proches à son goût. Les oiseaux, elle les détestait, les considérait comme des parasites qui n'avaient pour chic que de festoyer sur les déchets des passants et de leur rendre leurs rejets de la plus abjecte manière qui soit. La bestiole avait beau ne pas les avoir remarqués, la jeune femme se profilait tout de même déjà derrière son compère daënar. Oui, il était possible de faire plus blanc que blanc, le teint blême cadavérique de la cristallisée en faisait foi. Chaque battement d'aile donnait une pulsation de plus à son coeur qui s'emballait de trop.

Et puis, alors, la femme commença à courir vers eux, les ayant aperçu comme la porte de sortie à sa détresse. Sauf qu'avec elle, ce fut les ailes prédatrices qui se mirent à avancer, toujours plus proches, toujours plus agressives, et ce cri ! La gorge d'Ophélia était devenue une voie d'air traversée par des courants ascendants comme descendants. A quelques mètres près, elle aurait été au bord des larmes, mais elle n'avait aucune intention de laisser l'oiseau arriver jusque là, peu importe ce qu'il était.

La vaironne transposa l'un des battements de son coeur en une onde redirigée vers l'allée. L'air se déforma en une violente impulsion concentrée vers l'horizon. Toujours campée derrière Swenn, l'anomalie esquissa un regard paniqué à l'idée que le volatile ne veuille se venger de son réflexe de défense. Alors, elle récidiva, encore, et encore, et encore, renvoyant l'oiseau toujours plus loin d'elle et ce, avec toujours plus de hargne, si bien qu'à la fin, elle avait même l'air de grogner. Une goutte écarlate commençait à couler de son nez, pourtant, elle n'avait aucune intention d'arrêter, pas jusqu'à ce que l'oiseau n'abandonne complètement ou qu'elle n'en puisse plus de le repousser. Elle continuerait jusqu'à l'évanouissement s'il le fallait, mais hors de question qu'elle ne cesse !

Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMar 30 Avr - 23:38
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Daënar +1
Ce comportement que lui montre Ophélia depuis quelques minutes est une fois de plus complètement différent de ce qu'il a pu voir jusqu'à présent. Ce relâchement. Ces paroles beaucoup plus... Franches ? Des émotions qui ont l'air de passer plus facilement. Et, est-ce qu'elle est vraiment en train de l'utiliser comme bouclier là ? Eh, ça reste un piaf ! Bon, ce n'est pas pour autant le moment de faire de remarque à ce sujet, puisque le volatile en question parait actuellement bien énervé. Et sa cible aussi paniquée que l'anomalie derrière le chimiste.

Alors au moment où l'étrangère se précipite dans leur direction comme si elle avait la pire des créatures du continent à ses trousses, Swenn reste dubitatif. Oui sa bestiole fait un boucan d'enfer, et a un caractère à peu près aussi supportable que le sien, n'empêche.... Esquissant un premier pas en direction du Novsch pour le calmer de la manière la plus efficace qui soit (comprendre par là en lui secouant les plumes) Ophélia parait vouloir tester une autre méthode...

Se retournant en direction de la jeune femme pas si tétanisée que ça, le dealer ne peut que regarder la scène improbable, incapable de contrôler quoi que ce soit. Bon, il a bien capté qu'elle contrôle l'air. Enfin, qu'il y avait un truc du genre, sa compréhension de la magie reste très sommaire, mais là... Des bourrasques capables de repousser de la sorte la créature pourtant sur les nerfs.

- "Ophé, calme toi, tout va bien."

Se retournant pour faire face à la demoiselle, Swenn vient poser ses mains sur les deux épaules féminines, essayant de détourner son attention du volatile pour la ramener sur lui. Volatile qui a dû être bien épuisé par ces attaques répétées, puisque le voilà qui a l'air d'avoir fait demi-tour, probablement au moins autant vexé que fatigué.

- "Je... Ne savais pas que t'avais peur de ces bestioles. Excuse moi."

Oui, bah il ne se sent pas hyper bien de la voir dans cet état là ! Parce qu'il a décidé au dernier moment de changer du trajet initial, pour vérifier dans quel genre d'emmerde cet idiot pouvait bien s'être fourré. Non mais jamais il n'aurait imaginé qu'elle puisse en avoir peur à ce point. Ni qu'elle était capable de produire de telles bourrasques !

- "Me.. Merci, merci d'être venus. Je, je ne sais pas ce que..."

Ah, oui, c'est vrai qu'elle est toujours là celle-là... Non mais sérieusement, c'est une sale bête au cri capable de vous filer mal au crane pour vingt quatre heures, mais Din n'est quand même pas si effrayant !! Peut-être que le chimiste a un peu trop l'habitude de le supporter lui et ses vocalises, pour voir le danger que sa tête de piaf peut inspirer à d'autres.

- "Ah, oui, c'est rien. Vous pouvez rentrer chez vous. Et nous aussi."

Toujours aussi à l'aise lorsqu'il faut socialiser oui... D'autant que là, il est préoccupé, alors ce n'est pas le moment d'attendre le moindre effort de sa part. Se retournant de nouveau vers Ophélia, Swenn prend quelques secondes pour observer la jeune femme. Merde. Ouais, elle n'a vraiment pas l'air d'avoir bien vécu cette rencontre... Et là, il s'en veut un peu trop.

- "Tu peux marcher ?"

C'est qu'il n'a pas la moindre idée de la quantité d'énergie que ça demande ce genre de pratique. Mais visiblement, l'anomalie n'a pas fait semblant...

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyJeu 2 Mai - 20:09
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Pérégrins -2
Encore, et encore, et encore, et encore, et enc..! Ses épaules bloquées l'arrêtèrent net, forçant ainsi son visage à faire face à Swenn, mais, sans cesse elle voulait tourner la tête pour vérifier où en était le volatile dans sa progression. Elle écoutait à peine ce que disait le daënar tant la bestiole hantait ses pensées, hors de question qu'elle s'approche ! Pas plus dans cette vie que dans une autre, jamais ! Il faisait enfin demi-tour, se lassant certainement de voler contre le vent. La peau d'Ophélia commençait à devenir presque translucide à mesure que le temps passait. C'était comme courir un sprint, ce n'est qu'après que l'on souffre des abus.

Son visage était cependant loin d'être le plus admirable, sur l'instant. Avec l'usage de sa magie, ses pupilles s'étaient effacées, virant au blanc grisonnant, s'encerclant de lanières sanguines qui rampaient jusqu'à ses irys dépareillés. Ses veines de la gorge étaient visibles comme au travers d'une vitre, infectées d'une nuance violâtre trop empreinte, comme si elles étaient tuméfiées. Cet aspect cadavérique s'effaçait à chaque seconde où l'anomalie pouvait respirer normalement, sans utiliser la magie. A la fin, seul le teint albâtre demeurait.

Toujours mue de peur, elle fit en sorte de positionner le chimiste entre elle et l'animal ... qu'est-ce que c'était que ce truc, putain ?! Et ce cri ... c'était insupportable ! Maintenant, il s'était tut, mais le bourdonnement dans son crâne demeurait, cognant contre les parois de son front et lui serrant les tempes comme prise dans un étau. Elle continuait de fixer l'oiseau par-dessus l'épaule du pauvre professeur qui ne devait rien comprendre à ce drame qu'elle lui faisait. Amusant que ce traumatisme soit majoritairement dû à Flavien, pourtant, elle ne lui en voulait pas le moins du monde ... n'importe qui d'autre aurait pris le blâme sans plus de justice.

La dame dont Ophélia ne s'était aucunement souciée, et pour de simples raisons, c'était une pure parmi tant d'autres et elle avait un peu autre chose à foutre que se préoccuper de la détresse d'une personne qui mourrait sans aucune histoire à raconter. Qu'elle aille se faire étriper ailleurs, cette chienne, pour le peu dont la vaironne se souciait. Dire que Swenn était le plus amical des deux ... lui, au moins, il faisait la conversation. Même si c'était de la plus simple des manières, c'était toujours mieux que le regard assassin que lui avait balancé la cristallisée. Mais déjà, elle avait commencé à incliner la tête, alors, son oeillade, elle ne la fit que de biais.

Se tenant à l'épaule du scientifique, les jambes de l'anomalie commençaient à la trahir, mais elle résistait à la chute ... le daënar s'en inquiéta d'ailleurs, mais il était hors de question qu'elle admette une seule vulnérabilité, pas devant un pur, même s'il s'agissait d'une connaissance proche. Alors, tentant de se redresser, titubante, elle mit un pied devant l'autre, articulant difficilement des paroles censées être empreintes d'assurance. Elle ne pouvait cependant pas cacher le filet de sang qui coulait abondamment de ses narines.

- Bien ... sûr que je peux mar ... marcher !

Non, elle ne pouvait pas. Ses pieds la lâchèrent finalement, ses genoux cédèrent sous son poids pourtant plume et elle étala sur le sol, seulement maintenue par l'une de ses paumes tandis que le flanc de sa cuisse gauche raclait les pavés. La main qui ne la tenait pas sondait son visage, se baladant sur son oeil droit en essayant de regagner la maîtrise complète de ses sens. Tout, autour d'elle, semblait disparaître dans un flou complet, un tournis violent la désorientait complètement au point où elle ne savait même plus où était Swenn. Perdue, elle se remit sur ses genoux et tendit faiblement les doigts elle ne savait où, espérant que le daënar ne vienne la saisir, peu importe où il était.

- Tu peux ... m'aider, me ramener ... n'importe où ?

Elle se fichait pas mal d'où elle allait tant qu'elle pouvait y respirer sans exposer son museau peint d'écarlate. Son expiration lourde faisait se marteler l'air devant son visage, sa gorge rauque laissait filtrer de faibles sorties d'air. La vaironne était extrêmement proche de la suffocation tant elle était se sentait faible et à bout de souffle.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMar 21 Mai - 17:38
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Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Bah bravo. Ils auraient mieux fait de rester picoler dans ce bar ! Ça aurait été beaucoup moins dangereux. Parce que la réaction d'Ophélia à cette utilisation intense de sa magie ne la laisse pas indemne. Or, s'il y a bien un domaine auquel Swenn n'y connait rien, c'est la magie. Comment il est censé s'occuper de quelqu'un affecté par une trop grande dépense énergétique de ce type ? Il n'en a pas la moindre idée, alors si la jeune femme pouvait éviter de perdre connaissance, ça l'arrangerait bien !

Mais finalement, le désastre semble s'apaiser. Din lâche l'affaire, mécontent de cette attaque subie et l'anomalie se calme, retrouvant petit à petit la couleur pâle qui la caractérise habituellement. C'est bien la première fois qu'il voit une telle réaction chez une personne face au piaf. Mais il ne risque pas de l'oublier !

Cela dit, si la situation s'apaise, l'étrangère faisant bien sagement demi-tour, profitant que le chemin soit désormais libre, les problèmes ne paraissent pas vouloir disparaitre pour autant, Ophélia s'étalant sur le sol après un essai pour lui assurer que tout allait bien. Un soupire las et un léger balancier de la tête, évidemment que Swenn s'approche de l'anomalie épuisée. Il ne va pas la laisser ainsi sur les pavés ! Quoi qu'il puisse laisser penser, il n'est sûrement pas le genre de personne à abandonner quelqu'un dans le besoin. Encore moins quelqu'un qu'il connait et qu'il pourrait apprécier.

- "Tu n'as même pas à demander."

Pour le ton compatissant en revanche, ce n'est pas encore ça. Pourtant, le chimiste s'agenouille face à la frêle silhouette clouée au sol et commence par effacer à l'aide de se propre manche les traces de sang qui sillonnent déjà la visage de la demoiselle. Ce n'est pas suffisant à lui donner un air présentable, mais c'est déjà un peu plus discret. S'ils peuvent éviter de voir tous les visages se retourner sur leur passage, ce ne serait pas de refus.

Après ce léger nettoyage, Swenn passe un bras autour de la taille de l'anomalie, le second sous l'articulation des genoux pour assurer un maintien optimal, et se redresse donc avec Ophélia dans les bras. Pourquoi est-ce qu'il se retrouve aussi souvent dans le rôle de porteur ? Vraiment, ça ne l'enchante pas des masses. Il préfèrerait largement laisser ce rôle aux autres hommes qui aiment montrer leur force. Mais dans l'immédiat, il n'y a personne d'autre à qui confier la demoiselle, et vu son état, il ne va pas se risquer à la faire utiliser ses jambes.

Bon, il n'est franchement pas dans le genre de situation qu'il apprécie. Alors comme à chaque fois dans ces cas là, le dealer se contente de faire ce qu'il a à faire dans le silence le plus total. Faire la conversation n'est clairement pas dans son champ de compétence. Encore moins quand il se sent en partie responsable de la sorte. Enfin, ça il ne risque pas de l'avouer pour autant ! Swenn effectue donc les quelques dizaines de mètres qui les séparent de l'endroit dans lequel il a élu domicile pour les quelques nuits qu'il a à passer sur ce continent, sans le moindre mot. Heureusement que le trajet restant n'était plus bien long.

Une fois arrivé à destination, il installe Ophélia sur le lit, de sorte à ce qu'elle soit légèrement redressée. Et peut enfin se permettre un nouveau soupire. Eh, c'est que ce n'est pas de tout repos non plus !! Bon, heureusement qu'elle n'est pas bien lourde, ok. Maintenant qu'ils sont de nouveau dans une situation qu'il arrive à peu près à gérer, il peut tenter de réfléchir correctement.

- "De quoi t'as besoin ?"

Une question assez banale, mais il est actuellement bien loin de Cerka et de toutes les avancées techniques auxquelles il est habitué à avoir recours. Ce qui ne l'empêche pas d'aller chercher de l'eau dans une bassine à disposition, y plongeant un torchon qu'il essor en suivant, avant de revenir aux côtés d'Ophélia, lui essuyant le visage un peu mieux cette fois. Puis d'aller lui chercher un verre d'eau avant de s'assoir à ses côtés.

- "C'est vraiment cette... Magie, qui a fait ça ?"

Il ne voit aucun autre facteur déclencheur, mais il ne s'attendait pas non plus à ce qu'un abus de ces pouvoirs puissent avoir un tel résultat. Ce qui n'est pas si étrange quand on y réfléchit, mais ce n'est pas non plus comme si ce garçon était habitué à fréquenter des mages. Pourtant, il va bien falloir qu'il s'y fasse !

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyLun 3 Juin - 23:15
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Pérégrins -2
Un soupir de soulagement vint prendre la gorge d'Ophélia qui laissa son crâne se relâcher de concert et ses yeux se fermer. Swenn avait même eu la bonne grâce de lui passer une manche sous le nez histoire de ... d'atténuer la traînée écarlate qui y restait. Ces fuites nasales étaient vraiment une plaie, surtout lorsqu'elle était seule à les gérer. Surtout, ça faisait un mal de chien, comme un millier d'aiguilles qui se remuaient dans une coque vide et craquelaient contre les bordures. Pourquoi est-ce qu'elle devait être aussi effrayée des animaux, c'était vraiment pas pratique avec Flavien, déjà, alors si en plus il fallait se méfier de ceux qui ne vénéraient pas Orshin. De tous ses amis très peu nombreux, quelle malédiction a fait que chacun d'entre eux soit accompagné d'une bestiole ?

Enfin, il allait l'aider à se redresser et elle allait pouvoir emprunter son épaule pour tranquillement marcher jusqu- WAH ! Mais qu'est-ce qu'il faisait ?! Ophélia n'avait fermé les yeux que quelques secondes à peine, et d'un moment à l'autre, elle s'était retrouvée ... dans ce qui pourrait être la position la plus humiliante qui soit ? Sérieusement, Luër la portait comme ça quand elle avait ... quatre ans, et là, à quoi ... vingt ans et quelques (ou du moins, elle le croyait) elle se faisait porter ainsi devant ... quelques inconnus.

"Pose-moi, imbécile ! Je peux marcher laisse-moi juste m'appuyer sur toi et ça va aller, c'est pas la peine de me prendre pour une gamine, je peux marcher ! Je suis la revenante, j'ai transcendé la mort, j'ai survécu à une balle dans le torse, pose-moi !". Oh ... elle avait vraiment envie de dire tout ça, vraiment. Mais elle appréciait Swenn et il était l'un des rares purs qu'elle n'avait pas envie de blesser, qu'importe la manière. Une fois avec un couteau ... ça avait largement suffit. Par l'Unique ... quelle honte. Est-ce qu'elle avait le choix ? Enfin, oui, elle l'avait mais elle ne pouvait pas vraiment marcher ... de toute manière.

Et pour ne rien arranger, il l'avait même alitée. Elle, elle avait gardée la même expression vide durant l'intégralité du trajet jusqu'à cet instant même. C'est à dire un visage baissé, une tonalité neutre au possible, juste pour cacher à quel point elle avait honte d'en être arrivée là. Ophélia était presque certaine d'avoir même vu un salopard lâcher un de ces ... rires ! Le genre de risette attendrie qui témoigne d'un coeur fondant ... elle l'aurait égorgé si elle l'avait pu ! Oui, elle était énervée ! Et oui, c'était absolument justifié ! Se faire aider par un pur et en plus devoir endurer la considération qui venait avec. Elle ne s'embêterait pas avec un merci !

- Rien. De rien.

Et elle retourna le visage avec un peu d'amertume dans les yeux. Et voilà que Swenn revenait avec une bassine remplie d'eau ... "mais je t'avais dit rien !". Encore une fois, elle ne put pas vraiment lutter devant la bienveillance. Ophélia était toujours si faible quand il en venait au cercle privé, elle n'arrivait jamais à se résoudre à être elle-même avec ses proches. C'était insupportable, mais elle n'y pouvait rien. C'était juste ... comme ça. C'est pour cette raison que son regard vexé ne dura pas assez longtemps pour qu'il soit encore fixé à son visage quand le chiffon enduit d'eau vint nettoyer son museau. Encore une fois, elle n'eut pas le courage d'arrêter le daënar et de se rincer elle-même. Elle se contenta simplement de répondre d'un ton bas.

- Oui, je ne sais pas pourquoi tout le monde arrive à tenir plus longtemps que moi ... après quelques secondes à peine je m'évanouis toujours. Enfin ...

Elle remonta du bout de son doigt de sa lèvre supérieure à sa narine droite, dessinant à l'imagination le schéma de la traînée sanguine presque lavée sur sa peau.

- D'habitude, je n'ai pas grand monde pour m'aider. Merci.

Et merde, elle l'avait finalement lâché son merci. Ophélia se maudit elle-même d'avoir trop facilement cédé à la courtoisie. Oui, elle lui était redevable, mais il ne fallait pas que ce soit une évidence, parce que la honte couvrait un peu le tout. Pourquoi fallait-il qu'elle soit à ce point accrochée à la moindre petite parcelle d'affection qu'on lui voue ... ça n'avait rien de sain, c'était pire qu'une drogue.

- Tu as dit que tu avais des ... "produits" ?

Elle aussi avait ses propres drogues, mais mieux ne valait pas les avaler, celles-là. Sauf la scopolamine, peut-être, mais même à petites doses c'était incertain. Mieux valait laisser faire le professionnel en la matière. Mains jointes sur le creux de ses cuisses, elle se mit patiemment à attendre que le daënar ne lui déballe ces fameux stocks.

Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyVen 14 Juin - 13:07
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Daënar +1
On ne peut pas dire que Swenn en ait quoi que ce soit à faire de ce que peut bien penser Ophélia de sa façon de faire. Non, elle a visiblement dépensé beaucoup trop d'énergie et a besoin a minima de repos, il n'est pas question qu'elle continue à s'épuiser inutilement. Malgré tout, ses gestes qui témoignent d'une attention certaine envers la demoiselle contrastent toujours autant avec le peu d'amabilité qu'il dégage. Un visage toujours aussi fermé, comme s'il pouvait être exaspéré par la situation, pas un seul mot de compassion, il se contente seulement d'agir comme son instinct le lui ordonne. Au moins, l'anomalie n'est pas beaucoup plus expressive durant le trajet, ce qui l'arrange bien.

Elle accepte même de répondre à ses questions une fois arrivés à destination. Ou plutôt, réussit, puisque le but premier restait de s'assurer de son état actuel. Bien, au moins est-elle encore parfaitement capable de tenir une conversation, il n'y a plus qu'à espérer que cette magie n'ait pas d'autres effets vicieux. Non, le chimiste n'y connait toujours rien à ces dons des "Dieux", ce qui n'est évidemment pas pour lui plaire. Une anomalie qui accorde suffisamment d'intérêt à ces Architectes pour être capable d'en utiliser leurs pouvoirs, ce n'est pas vraiment le genre de statut qui passe bien auprès des Daenars. Malgré cela, Swenn ignore largement la première réponse pour se concentrer davantage sur la seconde.

- "Si t'as conscience de ces limites, tu devrais éviter de les dépasser. Surtout en étant seule."

Logique. Bah c'est qu'il ne sait pas bien quoi répondre à ce genre de déclaration. Les belles paroles d'encouragement, ce n'est pas pour lui. C'est beaucoup plus simple de seulement s'occuper sommairement de la jeune femme comme il le fait. Elle ne veut quand même pas se lancer dans les "merci" "y a pas d'quoi" "sisi" "nan mais c'est normal" ... Parce que ça va vite devenir gênant à ce rythme. Heureusement, Ophélia ne parait pas non plus être une adepte des grandes effusions de sentimentalisme et enchaine bien vite sur un tout autre sujet. Sur lequel le chimiste est naturellement beaucoup plus à l'aise. Lui permettant de se contenter d'un simple regard entendu face à ce "merci". Il en prend évidemment la mesure mais préfère ne pas s'y attarder davantage.

- "Hum, ouais, j'ai acheté quelques ingrédients avant qu'on ne se croise. Typiques de la région. Ou, que je n'ai jamais vu en Daenastre en tout cas. Je voulais faire quelques essais. J'ai aussi certains produits à tester qui sont déjà au point."

C'est qu'il ne s'est pas soit privé d'apporter certains "outils de travail" dans cette chambre qu'il occupe depuis quelques jours. Des objets récupérés et "bidouillés" pour la plupart, qui donnent l'impression d'un vieux laboratoire de contre-bande de taille réduite, établit dans le seul coin disponible de la pièce. Malgré un équipement bien plus sommaire que ce à quoi il est habitué, c'est largement suffisant pour réaliser la majorité des opérations qu'il envisage.

- "T'as l'habitude de prendre certains trucs ?"

Si ce genre de question pourrait paraitre délicate quand on ne connait que peu les habitudes de la personne à qui elle est adressée, Swenn n'en ressent pas le moindre embarra. C'est à dire qu'il y a quelques mois de ça, Ophélia, qui était à l'époque une parfaite inconnue, a débarqué pour lui demander de lui apprendre à mettre au point certains poisons mortels. Forcément que pour être à l'aise sur des sujets habituellement sensibles par la suite, c'est pas mal.

En plus de ça, le dealer a pu se rendre compte que la jeune femme se débrouille bien en ce qui concerne certaines manipulations classiques, ce qui pourrait être intéressant. Mais pour le moment, il n'a pas l'intention de lui faire faire quoi que ce soit dans cet état. En revanche des cachets qui permettent d'accélérer la récupération physique, ça il a. Le problème, c'est qu'il n'est pas vraiment sûr de la façon dont Ophélia pourrait y réagir. Il a bien vu que chez les My'trans, ces réactions peuvent être différentes de celles auxquelles il s'attendait. Mais l'anomalie n'est pas allergique à la technologie, alors, ça devrait bien passer...

- "Prend déjà ça. Tu devrais te sentir un peu mieux."

Tout en parlant, Swenn dépose deux petits comprimés à côté du verre d'eau ramené précédemment. Même si ce n'est pas particulièrement visible, il se sent un peu responsable de l'état de la demoiselle (juste un peu oui, quelle idée de s'épuiser à ce point pour un stupide volatile) il peut bien lui filer ces cachets.

Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMer 19 Juin - 2:17
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Pérégrins -2
"Des vies" ? Enfin, c'était ce qu'elle avait l'habitude de prendre, avant ... hors sujet, sans doute. Mieux valait ne pas répondre ça, non, elle ignorait à quel point Swenn en savait long sur elle. D'un certain point de vue, ça n'aurait pas été plus mal, c'était malsain oui, mais elle avait un peu envie que quelqu'un voit son vrai visage. Pas le bon, cependant, pas celui de l'anomalie réprouvée par les dieux et par la vie, mais celui du monstre qui tue par vengeance, qui a besoin de sang pour se persuader d'avoir une fin. Est-ce que le daënar était vraiment la personne pour ça ? Ophélia aviserait.

- A part la morphine ... contre mon gré.

L'asile avait eu la bonne idée de concocter ses tisanes de soir à la base de ce même produit. En lieu et place de tasse, c'était cependant une seringue et des liens de cuir qui lui étaient servis. Qui encore avait l'audace de s'interroger sur les raisons de la folie de cette fille sans sentir l'absurde évidence ; on l'y a plongée. En somme, ce n'était jamais que le résultat d'une expérimentation ratée. Des drogues, on lui en avaient données, à des doses extrêmes, et pourtant, son corps ne s'était jamais habitué à elles. Même en tant qu'anomalie, elle savait que son esprit était extrêmement réceptif à ce genre de substance ... ça promettait un spectacle haut en couleurs.

Alors, quelques cachets, qu'est-ce donc par rapport à tout un récipient ? Rien. Elle les avale d'une traite, se fiant sans aucune méfiance au dealer. Il était la seconde personne, après Flavien, qui avait eu le plus d'occasions de la tuer, à partir de là, la vaironne s'était convaincue qu'il n'en ferait probablement rien. Pendant qu'elle levait le verre d'eau sur son museau, Ophélia dévia un regard analytique sur le daënar. Une menace, lui ? S'il ne la tuerait pas, est-ce que ça signifiait qu'il lui serait forcément bénéfique ? ... évidemment que oui, il était la chose la plus proche qu'elle avait d'un ami ... avec Zora. Est-ce vraiment ainsi que ce genre de relations doit exister ?

Sa gorge bat un instant, attestant de la descente des comprimés. Presque instantanément, sa peau reprend des couleurs, ses yeux s'éveillent et un long frisson coule dans son dos. Avec un sourire effacé dans des tons surpris, la jeune femme relève ses pupilles dans celles de Swenn avec une petite nuance admirative au coin des lèvres. Si elle avait ses pilules sur elle tout le temps, elle pourrait devenir tellement plus puissante, durer tellement plus longtemps avec une utilisation soutenue de la magie ... ce serait intéressant d'essayer.

- Impressionnant ...

Le regard qu'elle lançait alors au daënar était bien vaste en matière d'interprétation. Ces yeux pouvaient se montrer flatteurs comme opportunistes, en tout cas, ils étaient satisfaits. Elle se perdit un instant dans le blanc des yeux du jeune homme, songeuse ... maintenant, elle était d'humeur à s'amuser, mais elle ne savait pas exactement comment procéder sans "partenaire". Bien sûr qu'elle avait Swenn, mais ce n'était pas la cible adéquate pour en faire un partenaire. Un "partenaire", comme Floria autrefois avec Zora, c'était celle qui était cible de toutes les épreuves ... Floria devait avoir à peine sa majorité, et maintenant, elle n'avait plus de mains.

Une autre idée lui vint plutôt. De son sac, l'anomalie sortit une bouteille d'un spiritueux bien macéré à l'aspect transparent. Vu la réaction qu'elle avait eu face au verre d'alcool, plus tôt, la vaironne anticipait déjà la remarque du brun.

- Oui, je sais ce qu'est de l'alcool, j'ai juste été ... surprise, tout à l'heure. Et ça, je l'ai piquée, alors je ne sais pas ce que c'est.

Mais, elle avait une idée de jeu. Moins amusant à priori, mais elle sentait que la soirée allait se pimenter, de toute manière. Elle prit une première gorgée à la bouteille ... drogues et alcools, elle était littéralement condamnée à mourir, qu'est-ce qu'elle en avait à foutre de mourir d'overdose ?!

- Je bois, je raconte quelque chose sur moi, je te pose une question, tu réponds et à toi. Pas de fuite !

Elle reprit plusieurs gorgées, d'ailleurs, histoire d'oublier un peu qu'elle était pourchassée par un envoyé divin. Ophélia n'avait pas oublié qu'elle devait mentionner les raisons de sa mort. Ce n'était pas un traumatisme ... enfin, pas quelque chose qu'elle devait raconter larmes à l'oeil, ça faisait longtemps qu'elle avait accepté ces faits comme une vérité. Alors, avec un sourire joueur, elle reprit, baissant son col dévoilant sa cicatrice blanchâtre.

- Avant de mourir, j'habitais à Zuhause. Là-bas, on m'a emmenée à un complexe militaire et j'ai tué deux personnes qui voulaient m'exécuter. On m'a tirée une balle dans le buste et c'est comme ça que je suis morte.

Certains mots lui avaient échappés, à tel point qu'elle ne s'en était pas rendue compte. L'anomalie continua même.

- Toi, maintenant ... pourquoi est-ce que tu vends des drogues alors que tu as un métier à côté ?

Swenn Milazzo
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyDim 30 Juin - 12:42
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Daënar +1
De la morphine. Pas très étonnant en effet. Son corps doit être habitué à endurer toutes ces molécules extérieures qui viennent modifier les perceptions. Le ressentit. Il ne devrait pas y avoir de risque à lui donner quoi que ce soit. Ou s'il y en a, ce n'est visiblement pas Ophélia qui s'en soucie compte tenu de cette façon qu'elle a d'avaler ces comprimés sans poser la moindre question. Auxquels elle réagit bien. Le risque zero avec ces méthodes n'existe pas. Alors un léger soulagement s'empare du chimiste lorsque l'anomalie fait preuve d'une meilleure condition physique.

Swenn se contente d'observer la jeune femme, pour s'assurer qu'aucun effet secondaire néfaste ne fasse son apparition. Mais au lieu de ça, celle-ci se contente de sortir une bouteille... Ce qui dessine un air légèrement surpris sur le visage du dealer. Ah, bah ça il ne s'y attendait pas ! Encore moins aux paroles qui suivent. Oui, il savait déjà que la demoiselle n'est pas de celles qui respectent chaque règle établie (et c'est sûrement une des raisons qui fait qu'il l'apprécie) mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit en possession de ce genre d'alcool. D'autant plus après cette réaction face à un unique verre précédemment. Mais, il ne va pas s'en plaindre ! Évidemment que ça l'arrange bien. Swenn n'est décidément pas de ces gens qui savent refuser ce liquide par simple politesse ou par besoin de paraitre clean.

- "Pour savoir, le meilleur moyen est toujours de tester."

L'esprit scientifique dans toute sa splendeur. Ses sourcils surélevés par la surprise troqués pour un air beaucoup plus satisfait, il écoute la proposition d'Ophélia avec un léger sourire. Presque amusé. Hum, il n'en a pas vu beaucoup, mais bien assez pour lui laisser penser qu'il doit avoir une résistance à l'alcool bien supérieure à celle de la demoiselle. Mais il y a déjà un lit où elle puisse s'écrouler si elle finit vraiment mal et surtout, sa curiosité est bien trop piquée pour qu'il puisse refuser une telle proposition !

Il acquiesce donc en entendant les règles du jeu. Puis écoute la première explication liée à la condition d'anomalie de la jeune femme. Ou plutôt à sa mort. Impassible, on ne peut pas dire qu'il soit particulièrement étonné d'apprendre qu'elle est à l'origine de la mort de plusieurs personnes. Mais il faut reconnaitre que cette obligation de répondre à une question avant de pouvoir en poser une est frustrante ! Bien sûr qu'il voudrait en savoir plus, enchainer directement sur ce même sujet ! Mais le chimiste se plie à ces exigences, commençant par attraper cette bouteille d'où il prend une longue gorgée. C'est fort. Mais son œsophage en a vu passer d'autres.

- "J'ai besoin de bien plus d'Irys que ce que me rapporte ce job officiel."

Swenn repose la bouteille avant de se diriger vers le tas de de bazar qui trône dans l'un des coins de la pièce. Évidemment que ce n'est pas l'unique raison qui le pousse à vendre ces substances rejetées par la morale et pourtant si demandées. Il n'a pas non plus l'intention de tricher en ne dévoilant qu'une partie de la vérité. Mais avant ça, il revient se poser aux côtés d'Ophé avec de quoi rouler. Parce que c'est bien plus agréable pour ce genre de jeu.

- "Je sais mettre au point ces substances, alors je le fais. Une demande existe, qui trouvera toujours à se fournir quelque part. Et certains produits qui se trouvent dans les rues sont bien pires que ce que je peux vendre. Ces drogues peuvent aussi apporter une aide à certaines personnes. En fait, il y a beaucoup de justifications, plus ou moins acceptables à cette activité que j'exerce en parallèle. Mais la principale, c'est que depuis quelques temps, je consomme aussi. Trop. Alors, autant produire en grandes quantités."

Comme pour prouver ses dires, Swenn met au point un joint bien chargé qu'il allume en suivant. Il y a bien longtemps qu'il a accepté être accro à tous ces à côté. Qui l'aident à avancer. Oublier le passé. Alors, pourquoi s'en priver ? Une première bouffée inspirée, il tend le cône à Ophélia tout en formulant sa question.

- "Tous ces gens que tu as tué. C'était par nécessité ? Parce que ta condition implique un besoin de défense plus important ? Ou c'était déjà une habitude que tu avais avant de... Mourir ?"

Pourquoi commencer en douceur ? Il avait déjà comprit dès leur première rencontre que la demoiselle était du genre à régler ses problèmes de manière définitive. Bien que cette façon de faire ne corresponde pas aux habitudes du dealer, il n'est pas de ceux qui jugent une personne par ce type d'agissements. Oh, il sait bien qu'il ne faut pas se fier aux apparences, mais il aimerait comprendre pour quelle raison une jeune femme à l'aspect si inoffensif en vient à avoir recours à ces méthodes radicales. A manier ces armes létales. Bien sûr qu'il se souvient de ce regard qu'elle avait il y a plusieurs mois de cela, face à la lame rougie de sang.

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Retour aux sources [Phé :3] EmptyMer 25 Sep - 9:16
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Pérégrins -2
L'argent. Evidemment. Dans une grande majorité des cas, l'anomalie avait l'impression que c'était la raison la plus invoquée qui soit ... enfin, si sa mémoire était toujours aussi fraîche. Elle n'en était plus vraiment sûre, en fait, les derniers mois avaient passé comme seringue dans le bras d'un aliéné, promptement, douloureusement et avec des effets secondaires. Des cloques sur les pieds, une balle dans l'épaule et aussi une baffe un peu trop forte à son goût. A y repenser, Ophélia était contente de pouvoir partager un moment de paix avec quelqu'un qui ressemblait le plus à une notion "d'ami". Elle préférait qu'on lui tende une bouteille, plutôt qu'on lui pointe un canon sur le front. A Nislegiin, elle avait trouvé un semblant de paix.

Le pragmatisme du daënar était indéniable. L'existence de la demande justifiait donc-t-elle l'apparition de l'offre ? Si, comme il le prétendait, Swenn incluait dans ses raisons la satisfaction du besoin de certains de ses clients, cela signifiait-il qu'on pouvait le considérer comme un humaniste ? Le plus ironique, c'était certainement qu'il avait l'air de ne penser qu'à sa gueule mais il refourguerait en fait ses produits par charité ? La notion d'altruisme était une notion abstraite pour l'immaculée, alors de l'altruisme qui blesse et fait s'y accrocher, autant dire qu'elle était larguée.

Elle le fit d'ailleurs savoir ; progressivement, à chaque mot du docteur, elle penchait de plus en plus la tête, souriant curieusement, comme pour dire "Mais de quoi tu parles ?". Sauf erreur, les seules drogues qu'on lui avait administrées l'avaient rendues impotentes, dépendante et complètement sans défense. Les médecins sont tous des bâtards tordus, de toute manière, des enfoirés qui se foutent de leurs patients tant qu'ils arrivent à des résultats, qu'importent les pertes. Swenn n'était que l'exception qui confirme la règle.

- L'argent peut tout justifier. conclut l'anomalie. Après tout, c'était ce que la vie lui avait apprise.

Le jeu se poursuivit à l'interrogation du daënar ... à laquelle Ophélia ne réagit qu'en se raidissant. Inspirant du nez, elle fixait le mur en face d'elle, avant de rabaisser un regard plus sec sur la bouteille entre les doigts de son compagnon. La piquant, elle la porta à ses lèvres sans aucune précaution ou délicatesse, prenant des gorgées longues à s'en noyer le palais. Lorsque, enfin, elle s'arrêta de la drainer, elle expira sans même cacher toute la pénibilité de l'acte. Il fallait l'admettre, ça brûlait, mais elle en avait vraiment besoin pour répondre à cette question. Swenn la lui avait posée naturellement, alors autant répondre comme tel.

- C'est marrant, je suis presque sûre que ce serait la première question qu'on me poserait si je passais en procès. Je devrais répondre que ce n'était qu'après pour pouvoir accuser efficacement mon asile, c'est ça ?

Oh, ça l'amusait d'y penser avec dérision. La vie n'était qu'un jeu de fous de toute manière.

- La vérité c'est que je tuais déjà avant. Beaucoup, et pour rien. J'étais orpheline, je ne comprenais pas la portée véritable de la mort, personne ne me l'avait expliqué. Lorsque j'ai commencé à comprendre, en grandissant, je me suis arrêtée. Puis, il y a eu ce ... bal. elle fronça des yeux, se remémorant les souvenirs de Zochlom. Et j'ai à nouveau recommencé.

Elle avait fini, mais son souffle resta coupé, comme encore sur le ton de la parole. Si le chimiste avait bon oeil, il aurait vu la main trembler sous sa couette. Plus que des tremblements, l'anomalie se griffait sa propre paume. Qu'elle l'avoue ou non, elle regrettait ce qu'elle était à cette époque, autant qu'après sa sortie de l'asile. Mais quelle honte ... ses dents grinçaient derrière ses joues. Doucement, elle posa la bouteille sur la table de nuit à sa gauche et expira lentement.

Le récipient en verre, à peine vidé, fut alors propulsé hors de la veilleuse, s'écrasant en mille morceaux contre le mur qui faisait face à la vaironne en un bruit tonitruant qui résonna contre les murs. Tremblant des pupilles, Ophélia rejeta un regard méprisable sur Swenn, un qui valait un avertissement autant qu'un conseil amical.

- Je n'ai plus envie de jouer.

Elle jeta un coup d'oeil sur les éclats de verre.

- La magie t'effraie, Swenn ?

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