Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal




 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Hinaus
Page 2 sur 2
Aller à la page : Précédent  1, 2


 [mini-Event] - Préparer « l'après »

Invité
avatar
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyMar 18 Juin - 21:29
Le moins que l’on puisse dire c’est que notre hôtesse a du bagout, je pourrais même dire qu’il est inversement proportionnel à la qualité du champagne qui nous a été servis. Malgré sa rhétorique de nombreuses voix dissonantes se font entendre, dont la première d’un jeune homme situé en hauteur que je n’arrive pas à distinguer, la seconde beaucoup plus remarquable est celle de la Haute Général commandant des forces navales et je ne peux m’empêcher d’approuver.

Pour moi, la guerre doit être réservé au militaire et si elle veut tellement combattre, il existe de nombreux My’trans sur leur continent qui n’attendant que cela avec leurs rituels barbares. Mais cela ne semble pas la décourager car elle continu son discours parlant de l’attaque de l’hôpital de Cerka par des terroristes, dont j’avais vaguement entendu parler et du fais qu’elle risque sa vie pour avoir dit ces paroles. Je m’arrête un instant sur ce passage car je ne comprends pas de quoi elle veut parler, a-t-elle peur des mages ou du gouvernement ? Je suis un peu confus et cela ne s’arrange pas quand elle indique que le seul moyen de faire la paix est d’attaquer en force !

La situation part à ce moment complètement en vrille car une boule de feu jaillit sans que je sache exactement ce qui est à l’origine droit vers la conseillère, qui la repousse avec une facilité déconcertante avant de le griller sur place. J’ai vraiment l’impression de voir une de ces fameuses magiciennes du feu et j’ignorais même que c’était possible de faire ce dont je viens d’être témoin. Mais mon attention est attirée par un autre évènement, de nombreux hommes essayent d’attaquer les hauts généraux ! J’essaye d’attraper mon épée pour intervenir, mais je me souviens alors que j’ai laissé mon arme à l’entré ! Je me promets à moi-même de ne plus jamais faire la même erreur, et j’attrape dans les mains d’un serveur tétanisé une bouteille de champagne, que j’écrase sur un des mages avant qu’il ne puisse être à portée de sa cible.

La bouteille éclate en mille morceaux, preuve supplémentaire que ce n’est vraiment pas de la bonne marque de champagne, mais mon but a été atteint et le mécréant s’effondre au sol, le crâne ouvert en deux. Le reste des gardes s’occupent des autres assassins pendant qu'une bousculade générale se produit mais heureusement il ne semble pas y avoir de victime, d’ailleurs les lieux sont vite dégagés.

J’entends à nouveau la conseillère essayée de persuader l’assistance, elle a vraiment de la suite dans les idées ! Personnellement je suis sûr que si elle n’avait pas incité à la guerre, il n’y aurait pas eu d’attentat, c’est çà qui est dommage, ceux qui veulent la paix sont prêt à tuer tous les provocateurs, et les morts s’entassent les uns au-dessus des autres.

Elle a de toute évidence quelque chose à dire, car elle reste en place, toutefois, pour ne pas risquer une mauvaise surprise, je m’approche de mon supérieur hiérarchique Manfred de Richtofen, prêt à le protéger si un nouveau sorcier se révèle.

Elenor Kingston
Elenor Kingston
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyVen 28 Juin - 22:11
Irys : 276165
Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
Le déroulé exact des événements échappa à Elenor, ce qu’elle attribuait à son état lamentable. Elle avait à peine eu le temps de percevoir une menace que Butler la couvrait de sa silhouette imposante, la forçant à se baisser, et Nathaniel réagissait avec la vitesse et l’expertise du soldat surentraîné, identifiant tout de suite l’ennemi dont il était ‘responsable’, basé sur son placement et celui de l’escorte de Richtofen. La seule fausse note vint du ruban scellé autour de son holster. Il lui fallut tirer d’un coup sec pour dégager son arme et l’inertie lui demanda une seconde de plus pour ajuster son tir. Un temps qui avait été mis à profit par les gardes du lieu pour abattre les terroristes, tout à leur surprise de la démonstration de Laura.
Alors que l’agitation retombait, Butler s’écarta un peu pour laisser Elenor respirer et constater ce qui s’était passé. Elle avait encore la main fermement serrée sur la crosse de son revolver, qu’elle n’avait pas réussi à dégainer assez rapidement, le ruban à moitié déchiré. Elle le remit en place d’un geste rageur. Nathaniel interpréta mal la cause de son irritation et s’excusa en désignant le mage, abattu de trois balles dans le torse, étendu quelques mètres devant lui.

« Je suis désolé Madame, je voulais le neutraliser pour permettre un interrogatoire mais je n‘ai pas été assez rapide. Le cachet de cire m’a légèrement gêné. »

Il y avait un très léger haussement du coin de ses lèvres et Elenor se dit que peut-être il n’avait pas réellement mésinterprété. Elle décida de ne pas relever la possible insubordination, il lui offrait le prétexte parfait pour garder son entière dignité. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de répondre.

« C’est dommage, les cadavres ne parlent pas mais il vaut mieux eux que l’un d’entre nous. » Il hocha légèrement la tête et Elenor entendit à ce moment beaucoup de raffut venir de l’entrée de la salle, où se situait le cordon de garde. Il y avait des éclats de voix, certaines familières, mais pas de bruits de combats à proprement parler. Elle manqua se frapper le front devant la lenteur de sa réaction lorsqu’elle comprit ce qui devait se passer mais se tourna plutôt vers Butler : « Allez rassurer le reste de l’escorte sur mon état de santé. Dites-leur que leur présence n’est pas requise. » Elle hésita une seconde avant de reprendre : « Mais fouillez les environs du fort, et les véhicules. S’il y a des gens suspects, je veux des prisonniers, soyez sûr qu’ils ont bien compris ça. Nathaniel vous restez avec moi. Juste au cas où. »

Butler hocha la tête avec sa neutralité habituelle, même s’il savait qu’il aurait préféré rester à ses côtés et que Nathaniel se charge des recherches. Sauf que si Nathaniel, comme le reste de son escorte, était un excellent soldat ses compétences se limitaient au cadre militaire là où Butler, depuis qu’il avait été débauché par le paternel d’Elenor, avait remplis une multitude de tâches qui lui donnait une vision moins étriquée que les militaires de carrière. Et puis il n’était plus si jeune que ça, c’était indéniable, malgré ses efforts pour conserver une forme optimale.
Tandis que l’homme à tout faire s’éloignait, iceberg visible parmi la foule, Elenor reporta son attention sur le reste de la salle et sur ce que Laura disait, elle qui n’avait pas perdu une seconde pour récupérer l’événement à son avantage. La Haute-Générale haussa un sourcil, la conseillère se baladait-elle avec ces deux bracelets en permanence ? De la part d’une personnalité exposée comme elle ça n’aurait pas été si étonnant mais rares étaient les politiques à ne pas déléguer leur sécurité à ceux qui étaient payés pour ça. Peut-être qu’elle les avait mis seulement pour cette occasion, craignant un attentat. C’était une supposition raisonnable, surtout vu tout ce qu’elle avait invité à cette soirée, il n’était nul besoin de se demander comment les terroristes avaient pu être au courant. Passer le cordon de sécurité n’était finalement pas un gros problème : pas d’invitation nommée et aucun moyen de détecter les pouvoirs magiques -il faudrait qu’elle réfléchisse à ce genre de chose il devait y avoir une solution pratique. Dans ces circonstances c’était presque certain qu’une telle attaque allait avoir lieu. Oui, presque certain en effet… une attaque bien pratique pour justifier son discours aux simples d’esprit, d’ailleurs.

« Il semblerait que les événements de la soirée s’assemblent parfaitement pour donner raison à notre idiote d’hôtesse. »

Non elle ne doutait pas que les terroristes étaient bien ce qu’ils semblaient être : personne n’aurait pu être suffisamment stupide pour être convaincu de jouer un rôle aussi… suicidaire, en revanche elle doutait que leur présence soit si accidentelle que ça.
Elle se massa les tempes en fermant les yeux, ses maux de tête ne cessaient pas et l’agitation ne les avait rendus que plus présents encore. Quand elle rouvrit ses paupières, elle eut la surprise de constater que Nathaniel se tenait face à elle et lui tendait un verre de cognac généreusement rempli. Un coup d’œil à l’assemblée lui permis de remarquer que nombre des invités se remettaient comme ils pouvaient de leur peur et elle saisit le verre avec un remerciement bref avant d’en boire d’une traite la moitié. Soulagée, elle put réfléchir un peu mieux. Elle faisait distraitement tournoyer le liquide dans son verre, son regard se perdant dans le liquide ambré. Finalement elle s’approcha de l’estrade sur laquelle était encore perchée Laura, Nathaniel sur ses talons. Arrivée juste à côté, elle commença à parler dans le vide, bien que son discours s’adressait à la conseillère. Elle n’éleva pas la voix, elle n’avait aucune intention d’être entendu de tous.

« Félicitations Laura, vous pourrez sans doute bientôt vous targuer d’avoir provoqué plus de morts que l’ensemble des terroristes. Car c’est ce qui va arriver quand, galvanisés par les rumeurs sur votre discours, des dizaines des nôtres iront se venger à My’trä, dépourvus de l’équipement, de l’organisation et de l’entraînement nécessaire. Sans compter les failles dans notre système de sécurité, les troubles civils renforcés et tout un tas d’autres facteurs qui vont aggraver l’ampleur des attentats. Vous avez excité les foules et vous voulez les lâcher sur un ennemi dont ils ne savent pour ainsi dire rien.
Je ne sais pas ce que vous espériez en organisant cette assemblée, mais si le moindre mal pour Daënastre était vraiment votre priorité, j’ai pitié de vous. Décollez vos yeux du sol et apprenez à voir le tableau d’ensemble.
Si, comme j’ai tendance à le penser, vos buts sont bien différents de vos intentions affichées, en revanche… Je suppose que nous verrons comment tourneront les événements pour vous au cours des prochains jours.
Je vous souhaite une bonne soirée en tout cas, pour ma part je pense en avoir assez vu et entendu. Surtout entendu. »


Elenor but une gorgée d’alcool pour ponctuer sa phrase et s’en retourna, sans un regard pour la conseillère. Elle venait peut-être de se faire une ennemie, mais il était probable que la carrière de Laura batte suffisamment de l’aile après tout ça pour qu’elle ne puisse l’importuner. Elle allait tout simplement retourner à la porte du fort et repartir comme elle était venue quand une idée lui traversa l’esprit. Elle dévia sa marche pour revenir vers son collègue de Richtofen et s’adressa à lui avec un de ses grands sourires, un brin charmeur, que ceux qui la connaissaient très bien savaient rarement honnête.

« Manfred, vous êtes venu en aréonef je suppose ? Si vous comptez rentrer à Alexandria, cela vous ennuierait-il de m’offrir une place à bord de votre appareil ? Vous n’imaginez pas à quel point le voyage en train est long, sans même parler du confort. »

Elle n’insista pas avec un ou deux battements de cils pour trois raisons : en premier lieu Manfred était marié et trop chevaleresque pour ne pas rester fidèle -en tout cas le supposait-elle-, deuxièmement ils étaient en public et il y avait toujours un risque que cela fasse naître de trop nombreuses rumeurs franchement dispensables. Mais surtout, elle se sentait trop épuisée pour réussir à être suffisamment jolie pour que ça en vaille la peine. Elle se contenta donc de compter sur la sympathie professionnelle et, puisqu’il s’agissait justement de Manfred, espérait que ça suffirait à lui évité un retour en train. Une stratégie qu’elle n’aurait jamais essayée avec Flemming par exemple.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyDim 30 Juin - 1:57
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Les évènements se déroulèrent avec une violence et une rapidité déconcertante. Pour tout dire, les cris, les échanges houleux et le combat qui s’était déroulé à l’instant, fut si rapide et impromptus que Norwin en avait encore le cigare à la bouche lorsque l’assaillant fut jeté au sol, baignant dans son jus. Il avait déjà vu de telles scènes, ne serait-ce que lorsqu’il était intervenu en urgence lors de l’attentat à l’exposition universelle. Aussi, point de panique dans son attitude ou son ressenti, mais plutôt une pointe de stress. Le stress de se dire que la sécurité, malgré la débauche de moyens et de consignes, n’était pas à la hauteur pour contrer un tel évènement. Ou l’était-elle ? Quelle étrange coïncidence qu’une scène d’une telle ampleur se déroule juste après un discours d’une ampleur tout aussi grande et sombre ? Un discours de politicien bien rodé, avec des verbes forts, une gestuelle aguicheuse, ralliée tantôt par un acte dénoncé précédemment ? Ou comment allier la parole aux gestes… Après tout cela, il serait fou de s’opposer à Laura, maintenant que tout semble prouver la véracité de ses dires et de son dévouement. Les imbéciles, les simples d’esprits, les esprits serviles, ceux qui manquent de critique ou de culture, doivent dorénavant se rallier à Laura, seule contre tous, parmi l’UNE et les concitoyens, à avoir prévenu de la menace tout en y faisant face, seule. Et ainsi s’égrena la paix.

Une grande bouffée tirée sur son cigare lui remet les idées en place. Impossible. Impossible de laisser de telles choses perdurer sans s’y opposer le plus virulemment possible. De tous les défenseurs de la paix, Norwin était sans doute le plus connu, ou du moins le plus reconnu. Son statut de chef des Cercles de l’Aube lui conférait dors et déjà une certaine aura, ses paroles servant parfois de consignes, de loi. S’il restait stoïque, la dernière défense de la paix s’effondrerait, et il aurait alors manqué à toutes ses prérogatives. Cela n’était pas permis.

Alors, il prit une énième bouffée sur son cigare aux senteurs chocolatées. Coupant le bout consumé, il s’employa à l’enfouir dans une de ses poches. Puis, prenant d’un geste vif un verre de cognac qui trônait non loin, il le vida d’une traite. Il fallait bien se donner du courage, lorsque l’on s’apprêtait à prendre la parole devant une femme qui, à n’en point douter, s’était préparée aux pires exactions pour pouvoir devenir l’icône d’une guerre bénie sous couvert de résistance et de sacrifice pour le commun des mortels.

Mais voilà qu’une autre femme se trouve aux côtés de Laura, Elenor. Une belle femme, au caractère aussi changeant que la mer et au regard aussi irisé qu’un sabre. Norwin n’entendait rien à ce qui se tramait là-haut, mais il attendit tout de même de voir l’évolution de la petite scène qui se déroulait devant lui. Et lorsque la Haute-Générale prit enfin congé de Laura, Norwin entra en scène. Oh, cette entrée en scène était tout aussi calculée que pouvait l’être l’action suicidaire de ce « terroriste » bien tombé. Il savait que Manfred De Richtofen était présent, et il se souvenait alors des capacités de réflexion et d’analyse de cet homme, ainsi que de son dégoût prononcé pour la guerre, surtout lorsque celle-ci est demandée par un politicien protégé derrière son bureau doré. Quelque part, il espérait rallier cet homme à sa cause, espérant raviver en lui le souvenir des négociations et des prises de positions il y a plusieurs mois, lorsque le gouvernement de l’UNE avait mandé Norwin pour la future prise en charge des blessés de guerre.
- Que voilà une façon bien étrange et ô combien arrivée à point nommé, afin que les paroles soient mêlées aux actes, et que le geste accompagne le verbe. Commença-t-il, les yeux rivés sur Laura alors qu’il s’adonnait à une petite marche de concentration, faisant un pas en avant et aussitôt un pas en arrière. Les ténors des barreaux, les pontes des médias, les penseurs de la propagande eux-mêmes doivent être émerveillés devant cette démonstration rondement menée. Vous parlez de guerre, fondée sur des attaques malheureuses dans des occasions pourtant fédératrices. Vous pensez à l’attaque de ce théâtre en Nislegiin, où des ressortissants Daënars furent malheureusement tués. Vous pensez surtout à l’attentat de l’exposition universelle. Mais dans ces moments-là, où étiez-vous ?

Une question rhétorique, qui n’appelait aucune réponse. Elle n’était pas là. Elle était dans son bureau en haut de sa tour d’ivoire, et elle avait suivi ces évènements tragiques depuis ces endroits intouchables, en lisant, comme tous les politiciens, ces mémos rédigés par des attachés parlementaires. Ces pauvres bougres devaient lire les rapports les plus complets pour écrire des mémos d’une dizaine de ligne, lequel devait servir aux cadres dirigeants à comprendre une situation pour prendre les décisions nécessaires. 10 lignes, pour comprendre les centaines de morts, et les circonstances attenantes à ces pertes.
- J’étais là, moi. J’étais là lorsque la tragédie eut lieu. J’ai vu les morts et les blessés. J’ai vu le monde sombrer dans la folie et la violence. J’ai vu les corps boursoufflés, les visages émaciés, les yeux exorbités, les langues pendantes. J’ai vu les cadavres des mères qui tenaient leurs enfants aux creux de leurs bras. Et vous savez ce que j’ai vu ? J’ai vu les Daënars pleurer leurs morts, et j’ai vu les Myträns veiller les leurs. Ces attaques que vous condamnez, ne sont pas le fait d’une nation ou d’une autre : elles sont le fait de tueurs avides de guerre et de massacres. Elles sont le fait d’anarchiste qui veulent voir le monde bruler. Elles sont le fait d’industriels cupides, de marchands d’armes avides, de trafiquants peu scrupuleux, pour lesquels guerre rime avec richesse. Pour lesquels mort rime avec irys. Et vous, Laura, depuis votre tour d’ivoire, vous jouez le jeu de ces opportunistes, en prêchant leurs paroles et en envoyant à la mort fils et filles de votre nation, dont le sacrifice ne servira nulle autre cause que celle de ceux qui feront tourner les usines d’armement à plein régime. Et après cette guerre, que se passera-t-il ? Le monde sera dirigé par les richissimes, ou nous sombreront face à la colère des Architectes. Vous ne savez rien de la guerre. Et lorsque les morts souilleront nos terres, et lorsque les blessés hurleront les noms de leurs mères, vous ne serez pas là. Vous n’aurez pas les mains dans les tripes. Vous n’aurez pas le sang sur votre visage ! Vous n’aurez pas les charniers devant vos yeux. Vous n’aurez que votre carte, et les pions qui se baladeront dessus. La guerre n’est rien d’autre qu’un massacre décidé par ceux qui n’y mettront jamais un seul pied. Cessez cette folie ! Il envois au sol le verre qui contenait tout à l’heure le cognac qu’il avait bu d’une traite. Le récipient en cristal se brise alors en un millier de morceaux, dans un bruit tout aussi cristallin. Allier le geste à la parole n’était pas que le domaine de Laura Godolphin.

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyLun 8 Juil - 12:04
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Ça aurait été un miracle que ce genre de "réunion" se passe bien, avec seulement quelques mots plus hauts que les autres. Des désaccords et tout le monde qui rentre sagement chez soit. Peut-être était-ce en partie en raison de cet a priori que Swenn avait préféré sortir de cette pièce surpeuplée. En plus de ses difficultés à supporter le brouhaha ambiant.  Cela dit, il ne s'attendait pas pour autant à ce qu'un dérapage se produise aussi rapidement. Il a tout juste le temps d'échanger quelques banalités avec Ophélia, qu'il vient de croiser, que des bruits plus que suspects raisonnent. Ils ne sont pas similaires à des coups de feus ou même des explosifs classiques. Mais ils laissent deviner un certain niveau de violence à l'intérieur. Suivis de cris. Et d'échos beaucoup plus classiques en cas d'affrontements.

Le dealer prend tout de même le temps de lever les yeux au ciel, en signe de dépit face à cet aboutissement qui était un peu trop prévisible, avant de faire demi tour. Jetant son mégot de clope sur le bas côté, Swenn repasse la porte sans grande difficulté. Tous les gardes étant très occupés par ce qui se passe du côté de la scène. La réception n'a plus grand chose à voir avec celle qu'il a quitté il y a quelques minutes. Les gardes qui évacuent des corps sans vie, un banquet bousculé, du verre partout, mais surtout, des joutes verbales de plus en plus haineuses.

- "Bien sûr que ça allait arriver, tout le monde le savait. Bande d'abrutis."

Marmonnant ces paroles bien plus pour évacuer tout cet agacement qui s'accumule dans sa poitrine que pour trouver une oreille réceptive, le dealer s'avance vers un groupe d'invités encore sous le choc. Au moins, il semblerait qu'aucune perte importante ne soit à déplorer. L'incident a été rapidement maîtrisé. S'il s'agissait vraiment de mage, les conséquences auraient pu être bien plus dramatiques. S'ils avaient été suffisamment nombreux. Cette façon d'agir est certes étrange, comme tout un tas de personne s'évertuent à le faire remarquer. Ce dont Swenn n'a que faire. La politique lui file toujours des hauts le cœur.

- "Vous devriez partir. Je doute que les débats à suivre ne soient particulièrement stimulants."

En temps normal, il n'aime pas ces gens qui s'affichent dans robes et costumes hors de prix. Qui se croient supérieurs grâce à leur statut social. Avec pour unique objectif que de parader. De s'afficher. D'afficher leur fortune. Mais là, recroquevillés dans leur coin à ne pas savoir quoi faire, ils lui font presque pitié. Presque, faudrait pas abuser. Plusieurs regards vides se lèvent alors sur le chimiste et son visage toujours parfaitement impassible, quelques uns finissent par acquiescer avant de se diriger effectivement vers la sortie, le pas hésitant, mais rapidement rejoints par d'autres invités.

Bien, maintenant il devrait probablement en faire de même. Mais cette même curiosité qui lui vaut bien des ennuis le pousse à écouter encore un peu tous ces hauts dignitaires exposer leurs points de vu et pour la plupart, descendre cette femme et ses projets. Oh, il n'est pas fondamentalement en désaccord avec ces voix qui s'élèvent. Au contraire, éviter la guerre lui semble l'option la plus censée qui existe. Mais qu'il y ai des personnes appartenant au corps de l'armée qui prennent cette position l'intrigue en revanche.

Quoi qu'il en soit, quitte à s'attarder encore un peu dans les parages, autant ne pas le faire les mains vides. Repérant l'une des rares bouteilles ayant échappé à l'agitation précédente, Swenn ne s'embête pas à trouver un verre qui ait survécu. De toute façon tout le monde est soit trop choqué, soit trop accaparé par ce que Laura aura bien à répondre à toutes ces accusations pour faire attention à sa propre présence, qui part déjà se poster près de la porte de sortie avec cette bouteille (bien entamée cela dit) en main.

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyMar 16 Juil - 0:30
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Les événements s’enchaînèrent avec une rapidité effarante. L’attaque fût aussi brève que surprenante. Manfred s’attendait à ce que lui ou l’un de ses gardes du corps reçoive un projectile magique, ou qu’il y ait au moins quelques morts parmi leurs rangs. Mais il n’en fût rien, les magiciens furent rapidement maîtrisés, et leurs cadavres anonymes retiré de la vue des convives. Chacun essayait de se remettre de ses émotions, une coupe de cognac, du champagne, des cigarettes, tout était bon pour réduire la peur qui leur étreignait le ventre. Mais ce n’était pas la peur qui étreignait Manfred à cet instant, alors que ses hommes vérifiaient que tout était de nouveau sous contrôle, et que les Hauts-Généraux ne risquaient plus rien. Non, c’était une colère froide, dirigé vers celle qui s’était empressé de prendre le rôle de grande héroïne. Celle qui les avait prévenu qu’une telle chose arrivait, et arriverait encore dans le futur.

Il restait pour le moment silencieux, écoutant avec intérêt les réactions cinglantes que provoquaient Laura Godolphin. Elle subissait non seulement l’ire d’Elenor, mais aussi celle de Norwin Mererson. C’était peu étonnant de la part du chef des Cercles de l’Aube, après tout il avait largement prouvé sa réputation en essayant de contribuer à maintenir une paix aussi fragile que précaire. Peu avoir finit sa diatribe, Elenor revint vers Manfred avec un grand sourire accueilli par un regard glacial et impassible aussi rare que terrible.

-J’accepte, le voyage sera moins long qu’en train. Nous aviserons pour les commodités une fois sur place. Si vous voulez bien m’excuser pour le moment. Finit-il en braquant son regard vers leur hôtesse.

C’est d’un pas calme et lent qu’il se dirigea vers Laura Godolphin, son escorte faisant attention de rester à portée de lui et d’Elenor plus par précaution que par réelle nécessité. Leur hôtesse était toujours sous le coup de ses émotions, c’était probablement la première fois qu’elle tuait quelqu’un de ses propres mains. Et encore, le contraire n’aurait même pas surpris Manfred, ce n’était pas en faisant appelle à sa bienveillance ou en aillant agit en suivant les règles qu’elle devait avoir gagné sa place.

Si Elenor et Norwin prenaient la peine de soigner leur entrée, Manfred ne partageait pas leur amour de la mise en scène. Un verre brisé, des gestes dramatiques, tout ça n’avait que peu d’importance devant ce qui se jouait devant eux. Le Haut Général se contentait de fixer la conseillère du regard en restant planté à quelques pas d’elle et de la sécurité de l’événement. Malgré lui il continuait la valse de ceux faisaient savoir leur mécontentement à la politique.

-Je suis désolé pour votre fils. Commença t-il avec froideur presque dérangeante, mais n’étant pas moins honnête. Il ne savait pas lui-même comment il pourrait réagir si l’un de ses propres enfants mourait.  Il reprit la parole alors que d’autres convives lui lançaient déjà un regard surpris. Et je serais désolé pour ceux qui verront leur fils mourir d’héroïsme dans la guerre que vous encouragez. Leurs familles seront ravies de le savoir j’en suis certain. Ça leur apportera du réconfort quand ils se recueilleront sur leur tombe dans l’un des cimetière militaire fraîchement construit. Au moins les tailleurs de pierre ne tomberont pas à court de travail. Continua t-il avec un sourire amer, faisant de son mieux pour contrôler sa colère. Nous ne sommes pas aveugles des menaces qui pèsent sur Daënastre si c’est ce que vous pensez conseillère, ni Elenor ni moi ne le sommes. Et nous ferons notre devoir. Vous avez parlé et je vous ai écouté. Si vous n’avez rien d’autre à ajouter, je vais partir.

Le Haut Général attendait ce que Laura comptait répondre, ce n'était pas la fin de la soirée, pas encore en tout cas.

Diane Stëelk
Diane Stëelk
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyMer 17 Juil - 19:16
Irys : 189965
Profession : Journaliste
Daënar +1
On racontait que tout le beau monde avait des vues sur l’événement. De hautes personnalités politiques étaient attendues, ainsi que des gens de tous bords, de toutes régions, de tous rangs. Un coup d’éclat était en préparation à Hinaus, et Diane ne le manquerait pour rien au monde. Outre son métier qui nécessitait qu’elle soit au courant des moindres remous géopolitiques, elle était une personne curieuse et soucieuse de l’avenir de son pays. Elle avait pris avec le rédacteur politique du Pointilleux le train qui lui ferait traverser Hinaus, jusqu’au lieu de rendez-vous. Avec étonnement, elle avait reconnu sur le quai d’arrivée la Haute-Générale Kingston et son escorte. Cette femme était remarquable, et bien qu’elle ne l’ait vue qu’une fois, elle en gardait un souvenir marquant. Mélange de prestance et d’inaltérable autorité. Ce jour-là pourtant, elle semblait ternie, et malgré l’escorte qui lui donnait un air intouchable, on pouvait lire sur son visage beaucoup de fatigue. L’inconfort du voyage ? Quoi qu’il en soit, ils sortaient tous du même train, et semblaient se diriger vers le même endroit : le mystérieux lieu de rendez-vous.

La règle numéro une d’un bon journaliste d’actualité était de se tenir au plus proche des zones chaudes, des épicentres d’activité. Et un haut-général était un de ceux-là, un des meilleurs même. Il n’était pas question d’épier les faits et gestes de la femme, mais seulement de rester à une distance lui permettant d’assister au moindre événement marquant de sa procession. Ils allaient au même endroit quoi qu’il en soit, autant profiter de l’aura et de l’escorte dont elle ne saurait se passer.

C’est ainsi que Diane assista à l’incident qui l’opposa aux membres de la sécurité. Et qu’elle apprit par la même occasion l’identité de leur hôte de la soirée. Voilà qui promettait de rentabiliser leur voyage. Son collègue, Anton Miraï, journaliste politique de son état, n’en pouvait plus. Il n’arrêtait pas d’arrêter des gens au hasard pour leur demander d’où ils venaient, ce qu’ils faisaient dans la vie, pourquoi avaient-ils fait le déplacement. Il tomba sur des officiers, des artistes, d’autres journalistes, ou des gens refusant tout simplement de répondre. Quand vint le moment de rentrer, Diane laissa sa dague et se garda bien de préciser que sa prothèse était convertible. Elle portait des gants et on ne lui avait pas demandé de les enlever. Et puis, ils avaient rapidement dégainé leur carte presse, ce qui avait étrangement débloqué les moindres réticences de l’organisation. Comme si l’événement était organisé uniquement pour faire un coup d’éclat, et que toute aide des médias était plus que bienvenue – elle était recherchée. Diane n’aimait pas trop cette manière de faire. Elle le souligna en passant les hautes portes du bâtiment, et Anton rétorqua très justement que tout cela n’était que de la politique. Médias et politique étaient profondément entremêlés et interdépendants. Ils se confondaient souvent en une seule entité puissamment bruyante, avançant en rythme pour le meilleur et surtout pour le pire. Il fallait aimer être au cœur des choses comme lui. D’ailleurs, il n’aurait voulu être nulle part ailleurs en cet instant que dans ce hall, au milieu des anonymes et des grands noms.

S’installant dans un coin de la salle, refusant une coupe de champagne pour garder les mains et les idées claires, Diane salua quelques connaissances, et observa les interactions autour de l’hôte de la soirée. Laura Godolphin, membre du conseil. Important visage de sa région, mais relativement invisible de la vie publique dernièrement. Anton avait déjà fait appel à son incroyable mémoire pour rassembler des éléments de sa vie, les importantes réformes dont elle était la supportrice, et surtout l’orientation de ses opinions. Et le regard concentré qu’il portait sur elle et sur la scène n’annonçait rien de bien joyeux. Elle écourtait les salutations avec tout le monde, prétendant être débordée, ce qui n’était pas difficile à imaginer.

Au bout d’un long moment, alors que la salle était désormais bondée et bruyante, la femme politique demanda le silence et s’éleva sur son estrade. Elle entama son discours, et offrit des réponses à tous les intrigués. Ils avaient vu juste : le rendez-vous était bien un coup d’éclat politique. Une exhorte à la guerre. Diane grimaça, mais ne s’arrêta pas de prendre des notes. Alors qu’Anton se hâtait de gribouiller les grands enjeux du bouleversement qui se profilait déjà, elle guettait la foule. Sa main écrivait presque automatiquement maintenant, et quand Laura eut terminé son exorde, elle put voir tous les journalistes de la salle avoir un imperceptible frisson, esquisser un pas en avant. Puis les réactions commencèrent à fuser. L’ambiance devenait de plus en plus lourde, les esprits s’échauffaient.

La guerre. La guerre. La guerre.
Mot-dit entre tous, catastrophe humaine et florilège économique. Chaos idéologique, ramdam médiatique, fléau de la modération et de l’intellect. Avant toute chose, la mort. Voilà ce que proposait la conseillère du haut de son estrade, à étaler le pathétique souvenir de son fils perdu pour s’attirer la sympathie d’une assemblée à convaincre. Elle n’était pas la seule à souhaiter que les combats commencent. Diane y voyait surtout pour l’Etat un moyen de tester à nouveau l’artillerie nationale et d’en établir des études statistiques pour la prochaine. Un grand nombre d’invités semblaient partager son opinion, et élevaient la voix pour incendier Godolphin. Diane ne fit pas un geste, laissant Anton s’engouffrer dans l’agitation pour y recueillir des témoignages sur le vif. Elle songeait qu’ils auraient dû mobiliser un autre journaliste en fonction. Ils n’étaient pas suffisamment de quatre yeux et deux mains pour retranscrire correctement ce qui…

Un fracas d’une violence inouïe secoua la salle, provoquant les hurlements des convives et la panique générale. Plusieurs magiciens venaient d’attenter à la vie des principaux politiciens de la salle, les deux Hauts-Généraux et Godolphin. Par réflexe, Diane se plaqua au sol, et ne put qu’entendre les éclats du combat. Celui-ci se termina bien vite. Protégés par des artefacts et leur escorte, personne n’avait été mortellement blessé parmi les cibles. Les terroristes furent abattus aussi rapidement qu’ils étaient apparus. Et Laura de se relever aussitôt, bien moins secouée qu’elle aurait dû l’être, pour reprendre ses cris de rage. Diane reprit ses esprits immédiatement, et profita de l’agitation pour se frayer un chemin vers l’estrade, d’où elle prit plusieurs clichés rapprochés de la conseillère en nage. Sa démarche n’aurait pas été très éthique si quelqu’un avait été blessé, mais ce n’était pas le cas. L’attentat était un échec – ou une mise en scène. Bien pratique, ces bracelets Mÿ’trans. Anton était déjà à ses côtés, prêt à interroger quiconque présentait un intérêt informatif.

Et il fut servi. Plusieurs personnes importantes prirent la parole. En les observant, Diane remarqua que Manfred de Richtofen était entouré de plusieurs soldats, dont le capitaine Solar qu’on ne lui présentait plus. La première à hausser la voix fut la Haute-Générale Kingston. Avec une éloquence qui tranchait avec son évidente fatigue, elle fit part de sa vision des choses. Malgré son rang, elle lui fit savoir qu’elle n’approuvait rien de cette mascarade. Elle railla la conseillère, souleva l’évidente absurdité de son acte dans le processus de règlement de problèmes globaux. Godolphin accusa le coup sans broncher, et ce fut au tour de Norwin Mererson. Il tremblait de colère, et Diane, qui l’avait déjà rencontré et interrogé, fut à nouveau très marquée par le charisme froid et intellectuel du médecin. Ses mots étaient tranchants comme des lames de fond, et balayèrent sans effort l’éloquence de la politicienne. Devant l’honnêteté brute et indignée de cet homme du réel, chaque phrase qu’elle avait prononcée semblait maintenant pathétiquement abstraite. Enfin, de Richtofen s’avança, piétinant les éclats de verre brisés laissés par Mererson. Il finit d’enfoncer jusqu’à la garde les paroles de ses collègues, parlant en homme de guerre lui-même, s’enfonçant avec aisance dans les failles du discours de Laura. La fin de sa phrase restait en suspens dans l’air. Godolphin avait l’air sonné.

Diane profita de ce court instant de latence pour noter des citations exactes de chacun des hauts personnages venant de s’exprimer, et pour jeter un œil circulaire aux convives. Les plus proches écoutaient attentivement ce qui se passait devant l’estrade, mais au fond tout le monde y allait de son commentaire. Beaucoup de journalistes piétinaient sur place, impatients de poser leurs questions, et Diane craignit qu’ils se montrassent déplacés en agissant trop tôt. Ils se comportèrent heureusement en patients gentlepeople. Les journalistes peuvent parfois paraître profondément grossiers par excès de zèle. Mais ils se devaient parfois de pousser les politiques à leurs limites pour en éclairer les dangereuses faiblesses. Quant à elle, des questions, elle en avait des milliers. Elle tentait d’en faire mentalement la synthèse pour n’en extraire qu’une qui mettrait réellement en difficulté la conseillère. En attendant, si celle-ci devait répondre à De Richtofen, qu’elle le fasse, qu’elle ose. Puisqu’elle n’attendait que ça, on la lui apporterait, la lumière des médias. Mais qu’elle s’attende à être éblouie, parce que ni Diane, ni aucun autre journaliste digne de ce titre n’aurait pas de pitié pour cette femme prônant le chaos et la violence comme on exhortait des croyants à la prière.

Bolgokh
Bolgokh
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyVen 26 Juil - 3:30
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Laura écouta, submergée par l’émotion, nombre de ses invités critiquer ses positions et notamment les deux hauts-généraux qui manifestèrent leur désaccord avec clarté et vigueur parfois. Monsieur Mererson, le grand maître des Cercles de l’Aube, montrait aussi énergiquement toute son animosité face au plan de la conseillère. C’était une situation plutôt dure à vivre pour elle, car s’il y avait bien une chose qu’elle n’avait pas prévu, c’était qu’autant de voix se lèvent contre ses idées. Des idées que partageait pourtant une grande partie du peuple de Daënastre, un peuple dont les plus fiers représentants hurlaient leur désaccord face aux idées d’Elenor et de Manfred. Un homme en particulier se fit d’abord entendre de la masse avec une voix puissante et grave.

- Vous là, oui vous, les généraux !

Puis il sortit d’un petit groupe de cinq ou six personnes qui l’invitaient pourtant à ne pas se faire trop remarquer en face de si puissants personnages. Mais rien n’y fit, il avait le teint rougeâtre, presque violacé par ce qu’on pouvait décrire comme une rage palpable. Une rage qu’il tournait visiblement vers les grands représentants de l’armée. Laura ne s’interposa pas le moins du monde, si l’on pouvait s’en prendre à ses détracteurs cela faisait bien son affaire. Les hommes d’armes des différentes personnalités se mirent en alerte afin de se prémunir d’un quelconque assaut, quoique peu probable, de l’importun. Ce dernier ne semblait pas faire partie de la couche aisée de la population, on pouvait d’ailleurs légitimement se demander ce qu’il faisait là, mais pas vraiment besoin de le demander puisqu’il se présenta brièvement au début de sa tirade.

- Moi je m’appelle Joe, Joe  Ramons, j’habite dans le village en bas de ce château. Vous vous en souvenez de son nom ? Nan, évidemment, vous vous en foutez. Ce village, c’est Vilgefort ! Et y’a 30 ans maintenant, la moitié gosses de Vilgefort ont crevé en allant se faire cramer à My’trä ! Qu’est-ce qu’ils avaient contre les mages ? Rien. C’était juste ce qu’on leur avait demandé de faire. Ce que des gens comme VOUS leur avait demandé de faire. Vous étiez pas là à l’époque, mais moi je l’étais. Monsieur des Cercles de l’Aube, vous dites que la dame là elle sait pas ce que c’est la guerre ? Vous savez pas non plus ! Vous savez pas ce que c’est que d’être envoyé se battre contre on sait pas qui parce que ceux qui sont à la place de Richtofen et Kingston vous le demandent !

Visiblement, les amis du quinquagénaire perdirent patience et essayèrent de le ramener un peu plus au fond de la salle. Mais Laura perçut les réactions discrètes d’une partie de la foule et demanda, d’un geste de la main, à ce groupe de laisser parler le vétéran, qui répondit d’un acquiescement de gratitude avant de reprendre ses réclamations.

- Vous gueulez parce que cette dame veut nous envoyer à la mort ? C’est vous qui nous envoyez à la mort en vous posant comme des amis de la paix ! Moi j’en ai marre que des caviars viennent me dire qu’ils savent mieux que moi ce qu’on doit faire alors qu’ils sont pas morts aux côtés de mes frères là-bas ! Moi je sais ce que j’y ai vu, je sais de quoi ils sont capables et je serais ravi d’y retourner pour me battre, parce que maintenant je sais pourquoi je me bats grâce à des gens comme cette femme ! Mais nan, faut que vous v’niez nous prendre de haut et nous dire qu’on est que des culs terreux qui savent pas c’est quoi la guerre. J’avais déjà perdu toute ma famille que vous étiez en train de téter le sein de votre nourrice, mademoiselle Kingston ! Vous savez pas c’est quoi la guerre et vous le saurez jamais, parce que vous, Richtofen, et tous les autres, vous êtes des lâches ! Vous dites que la dame sait pas ce qu’elle dit parce que des gens vont mourir ? Tss… C’est pas vous qui allez mourir, dans vos belles baraques, donc fermez-là.

Et il se retourna vers la majorité de l’assistance, qui hésitait encore entre quel camp choisir. Celui de Laura ou celui des plus modérés qui avaient de très bons arguments dans leur balance ? Eh bien Joe, le vétéran de My’trä, leur proposa de dire merde aux deux camps, tout simplement.

- Et je veux être très clair, je m’en fous aussi éperdument de ce que la dame peut dire. Elle non plus elle a pas bouffé la boue des champs de bataille à Zolios. Elle non plus elle ne sait pas c’est quoi la guerre ni ce que c’est que de se prendre une boule de feu dans le ventre. Mais y’a une chose que je sais, c’est qu’elle au moins elle propose ce qu’il y a de plus logique ! Frapper d’abord ! On a tout ce qu’il faut pour arroser ces foutus sorciers avec des milliers d’obus, de tout raser sans même poser un seul pied par terre ! Pourquoi on le fait pas, hein ? Parce que c’est ce mec-là qui dirige ces aéronefs, il pointa Manfred du doigt, et que lui il est comme Kingston ! Ils s’en branlent de nous ! Ils s’en branlent des attentats ! Eux ce qu’ils veulent c’est garder leurs petites miches bien au chaud et pas faire leur boulot ! Alors moi je dis, on va le faire à leur place !

Et contre toute attente, malgré un long discours réfléchi et travaillé pendant des heures de la Conseillère, c’est un pauvre vétéran de la guerre qui a réussi à motiver un grand nombre d’indécis dans la salle que l’heure était venue d’agir. Parce qu’à Daënastre, tout est jeu de pouvoirs entre des castes qui sont souvent issues de la même tranche de la société, le haut, le sommet, les plus aisés. Et cette confrontation entre les Hauts Généraux et Laura Godolphin représentait très bien cet aspect. Mais justement, et si les grands gagnants de cette soirée n’allaient pas être le peuple ? Celui qu’on n’écoute pas, celui qu’on materne, celui qu’on prend de haut ? Joe n’avait en aucun cas prévu ce qui allait suivre, mais une grande colère commença à s’emparer de la majorité des invités qui faisaient partie de cette tranche malcontente de la société.

La situation devint rapidement tendue. Les mécontents se mirent rapidement à s’énerver contre les gardes présents, peu importe qui ils protégeaient, mais aussi contre Laura, les hauts généraux, Norwin, tous ceux qui ne se rangeaient pas derrière eux se voyaient insultés, provoqués, quand bien même ils faisaient face à des gens armés. Et pour cause, Joe était là derrière pour menacer quiconque lèverait la main sur eux que cela aurait des conséquences, que le peuple se lèverait contre cette tyrannie des bourgeois et qu’ils demandaient simplement à être écoutés. Il montait ses partisans contre l’armée, les gouverneurs, le conseil, les My’träns, contre tout le monde, lâchant tout ce qu’il avait sur le cœur devant une foule qui entendait son message raisonner en eux, faisant écho à leur propre colère. Différents objets commencèrent à voler contre ceux qui n’avaient pas rejoint le camp de cette troupe grossissante de mécontents. Nourriture, vers, parfois même du mobilier et certains gardes impulsifs répondirent avec des coups de crosse de fusil, des petites estocs à l’épée, bref, ils essayaient tant bien que mal de se protéger et de protéger leurs supérieurs sans pour autant commencer à faire couler le sang

Il fallait agir très vite pour la maîtresse des lieux et, pour ne pas risquer une émeute totalement imprévue dans son plan, Laura demanda à tous les gardes présents de faire sortir cette foule qui ne résista pas plus que cela car, menés par Joe, ils estimaient avoir plus important à faire. La plupart des personnes présentes partirent en le suivant avec force insultes et exclamations à l’encontre des grands de ce monde qui se trouvaient à l’intérieur du château. Qui sait ce que cela allait donner dans le futur ? Cela pouvait tout aussi bien être une colère populaire passagère, ou se transformer en quelque chose de bien plus grand. Seul l’avenir nous le dira.  

Dans tous les cas, à l’intérieur de la grande salle désormais un peu vide, Laura soupirait de fatigue. La soirée avait été bien plus éprouvante qu’elle ne l’avait imaginé. Et pourtant, quelque part, elle songeait ne pas s’en être sortie trop mal. Elle avait résisté à une attaque, très prévisible, de quelques terroristes mages, elle avait réussi à contenir un soulèvement populaire dans son propre domaine, mais en même temps ce dernier avait le potentiel de lui faire gagner du temps. Mais du temps pour quoi ? Du temps pour ce dont elle s’apprêtait à parler avant que tout cet incident ne se produise. En fait, allait-elle vraiment le dire ? Probablement pas. Son plan n’avait pas fonctionné et elle n’avait aucune raison de sortir sa carte maîtresse avec d’aussi puissants détracteurs dans la salle. Il fallait la jouer plus fine. Elle devait disparaître, pour le moment, et trouver des soutiens plus… controversés. Si, à l’issu de ce rassemblement, certains pouvaient trouver Laura folle, ils étaient loin d’imaginer jusqu’où elle était prête à aller pour accomplir son vœu de vengeance. Elle inspira profondément et lança un long regard à tous ceux qui demeuraient présents dans sa « demeure » avant d’inspirer profondément pour enfin conclure cette soirée.

« … Bien, je pense que tout a été dit. Je suis navré que vous n’entendiez pas raison, Hauts-Généraux. Vous, Monsieur Mererson, cela ne m’étonne pas. Vous êtes un homme de paix par essence, mais réfléchissez tous quand même aux mots que ce dénommé Joe a prononcé. Moi aussi, j’ai une part de responsabilité dans ce grand mouvement de foule, mais ne négligez pas non plus la vôtre. Que vous vouliez ou non la guerre, au final, c’est le peuple qui décidera. Et moi je lui apporterai mon aide, j’ai d’autres tours dans mon sac. Sur ce, rentrez bien tout le monde. Je vous remercie de votre attention et… faites le bon choix. Si je veux la guerre, ce n’est pas contre mes compatriotes, mais contre notre véritable ennemi. »

Sur ces mots, elle les salua en s’inclinant et disparut dans la pièce voisine du balcon sur lequel elle se trouvait depuis le début du discours et les différentes portes permettant d’accéder à cette aile du bâtiment furent fermées à clés. De toute manière, Laura ne serait bientôt plus dans ce château non plus, sachant très bien que son intérêt était de disparaître au plus vite de la circulation.

Spoiler:

Invité
avatar
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 EmptyVen 26 Juil - 16:56
Mais c’est qui ce gars ? Il vient, il insulte tout le monde, y compris les deux hauts amiraux et Laura le laisse parler. Il dit des bêtises astronomiques comme utiliser nos navires volants sans coordination avec les troupes au sol, ce qui les exposera aux attaques magiques. Bref, c’est un idiot, mais un idiot convainquant car les personnes du peuple l’écoutent et bientôt c’est une véritable révolte qui commence à pointer le bout de son nez.

Notre hôtesse a ouvert la boîte de pandore, et je vois un groupe de trois personnes, habillés comme des paysans qui avancent d’un air menaçant vers le groupe de Manfred de Richtofen. Bien sûr je m’interpose, une bouteille à la main, prêt à l’écraser contre quiconque oserai faire un pas de plus. C’est alors qu’un des hommes qui me fais face, me lance un plateau remplis de petit four, j’esquive mais le projectile j’en reçois un deuxième dans la foulée et mon uniforme est impitoyablement taché, il n’y a plus aucun espoir pour lui, il est condamné à finir à la poubelle.

Je reste cependant stoïque, alors qu’autour de moi, un garde repousse un jeune garçon, avec la crosse de son fusil, essayant au maximum de ne pas lui faire trop mal, mais ce dernier revient vite à la charge, esayant de lui prendre son arme, bref, ça commence à sentir mauvais. La gouverneur prend alors la bonne décision et chasse les importuns, qui s’en vont tout en continuant à insulter tous ceux qui ne partagent pas leur avis, cela me rappelle d’ailleurs une pièce de théâtre que j’avais beaucoup aimé étant petit, qui se déroule pendant l’insurrection de nos ancêtres contre les personnes qui les opprimais, on voyais deux dirigeants qui discutaient, le premier demandais à propos des agissement des peuples, si c’était une révolte, et son interlocuteur répondais, que c’était une révolution.

Ce souvenir revient à la surface de mon esprit car ce que j’ai vu à l’époque ressemble beaucoup à la scène jouée aujourd’hui, un décalage entre les élites et la base. D’après les livres d’histoires, il y a deux possibilités, soit accompagné le changement et accorder au peuple ce qu’il veut, ici, un bouc émissaire à leur problème ou bien rester sur place et combattre ce mouvement.

C’est là un choix difficile, mais personnellement, s’il faut choisir entre notre civilisation et les vies des My’trans, je choisis la première option, j’ai trop travaillé pour tout perdre, mais pour le moment, le choix ne m’appartient pas. En effet, les chefs de l’UNE vont devoir prendre une décision, et vite, sinon le chaos risque de s’installer et dans nos villes surpeuplées, cela va faire de très nombreuses victimes.

Je suis sorti de mes pensées par Laura qui reprends la parole et qui nous souhaite un bon retour ! Je suis tellement sidéré par ses mots, que je reste un moment bloqué, puis après quelques secondes, je me dirige vers le Haut Général, faisant un signe de tête au passage à toutes les personnes que j'ai croisé dans le passé et qui sont encore présentes.

Une fois à proximité celui que l’on surnomme « Le Grand Griffon », j’attends les éventuels ordres qu’il aura à me donner, confiant dans les capacités de mon chef à prendre la bonne décision.

Contenu sponsorisé
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty
[mini-Event] - Préparer « l'après » - Page 2 Empty

Aller à la page : Précédent  1, 2
Page 2 sur 2
Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Hinaus
 Sujets similaires
-
» [suite mini-event] Préparer l'après, après.
» [mini-Event] - Agir avant qu'il ne soit trop tard
» Connaitre le danger pour mieux s'en préparer
» [Mini-jeu] La Saint-Bolgathin [Terminé]
» [Event] Le bal de la confusion