Une incroyable partie de chasse (terminé)

Du bonheur, je dirais même plus de bonheur à l'état pur. Il y a peu de moment dans ma vie où je peux dire que j'ai été heureux, mais là, en ce moment précis, je suis sur un petit nuage. Le monstre c'est écrasé pile à l'endroit où je le désirais, évitant ainsi toutes les structures. Je me ferais donc pas vilipender par ma hiérarchie pour avoir abîmé des bâtiments dans cette partie de chasse.

Je me retourne tout sourire, et je vois alors mes hommes crier de joie en levant les bras au ciel et je suis fier d'eux. Pourtant ma fierté vole en éclat quand je vois mes hommes se déplacer pour observer un combat sur le pont principal entre deux hommes.

Je suis blasé, c'est un peu comme un ascenseur émotionnel, je suis descendu de très haut pour être maintenant très bas. Je suis même un peu blasé, mais je me reprends rapidement et je remarque que les deux combattants sont Ménélik et le jeune William Cuisin. J'ignore complètement la raison de leur bagarre et cela ne m’intéresse même pas, je ne prends même pas en compte les circonstances atténuantes du mousse, comme quoi il a intégré le navire depuis un mois, ou qu'il est d’ordinaire un vrais professionnel.

Je vois que les autres membres d'équipages s'apprêtent à les séparer mais je leur dit d'un ton sec :

Laissez-les, nous avons un membre de notre équipage à récupérer, mais avant il faut stabiliser le navire à deux mètres du sol, pour faire débarquer le commando d'abordage qui va sécuriser la dépouille du Tengeriin'avas, puis nous partirons sur la position de la première attaque.

Je jette un coup d’œil sur les deux adversaires toujours occupés à se battre comme des chiffonniers mais aucun n'arrive à dominer l'autre. Je ne m'inquiète pas outre mesure, de toute évidence, aucun n'est un maître dans le combat au corps à corps et risque de tuer l'autre, sinon le combat aurais été beaucoup plus rapide. Je les laisse donc continuer à régler leurs différents à coups de poings et je surveille le départ des soldats qui marchent péniblement dans la neige, les fusils dans le dos. Ils vont d'ailleurs avoir du travail car un cercle de curieux est déjà autour de la carcasse de la baleine volante que le chasseur et mon équipage avons abattus. Je suis sûr que cette dépouille va pouvoir intéresser nos scientifiques, il faut donc qu'elle reste le plus intact possible en évitant les habitants de ramener des souvenirs sur la bête.

Maintenant que je suis rassuré sur ce point, nous repartons afin de retrouver notre malheureux compagnon et son parachute. C'est d'ailleurs ce dernier que je remarque après seulement quelques minutes de trajet avec ma longue vue, et immédiatement à côté, j'aperçois Henri, qui bizarrement ne bouge pas. Il ne semble pourtant pas blessé, mais inexplicablement, alors que le vaisseau arrive droit vers lui, il reste assis. Pourtant vu l'épaisseur de neige qui recouvre le sol, il n'a pas pu se briser un membre. Je fais descendre le navire à seulement 3 mètres du sol et deux cent mètre de lui, mais sans obtenir plus de réaction.

C'est là un véritable mystère, et je regrette ma décision d'avoir laissé tous les hommes des escadrons de commandos au village, j'aurais du en garder deux ou trois. Mais je me reprends aussitôt, car il faut aller de l'avant et un de mes hommes attend que je le secoure. Heureusement, il me reste un atout sur le navire, et je m'approche des deux hommes dont l'altercation vient de se terminer. Je commence d'abord à parler au mousse d'un ton froid et impersonnel :

William Cuisin, vous aurez un mois de paye retenu sur votre salaire et un blâme sera marqué dans votre dossier.

Puis je tourne vers l'autre protagoniste :

Ménélik, je n'ai pas eu le temps de vous remerciez pour votre aide, sans vous je ne sais pas ce qu'il serait arriver à l'Entreprise et aux membres de son équipage, vous avez ma reconnaissance éternelle, et je rajouterai à votre salaire, une prime. Avant de vous amenez à Zuhause comme prévu, j'ai une dernière faveur à vous demandez ; Henri, l'homme qui est tombé au cours du premier choc avec cette fichu baleine, est assis à quelques centaines de mètres de nous, mais il ne bouge pas. Ne connaissant pas la faune de cette région, pouvez-vous m'accompagnez ? Nous devrons descendre à l'aide d'une échelle de corde jusqu'à la terre ferme, car l'article 64 impose de ne pas mettre en danger le bâtiment de guerre sans raison impérative et je ne peux donc pas me poser.

Je me tourne une dernière fois vers l'homme que je viens de sanctionner, et qui garde la tête basse, mais que je sens toujours bouillir intérieurement :

William Cuisin puisqu'il vous reste assez d'énergie, vous allez nous accompagner, allez chercher un fusil et suivez-nous.

Un coup de poing par là, un coup de pied de l'autre coté, les attaques s’enchaînent sans que les deux hommes ne puissent aisément se départager, les marins qui ont pour seul et unique ordre de ne pas interférer dans ce combat, se contentaient d'ignorer les combattants pour se concentrer sur les taches qui incombaient à des membres de la marine.


Au milieu de cet affrontement, les insultes aussi étaient présentes, Ménélik, en plus de tenter de porter atteinte à l'intégrité physique du mousse, ne pouvait s’empêcher de lui faire part de ses réflexions qui respiraient le raffinement par tous les pores. Aux antipodes de la pruderie, Ménélik était la quintessence même de la vulgarité. Toute personne accordant de l'importance aux bonnes manières et aux bonnes mœurs, ne pouvait qu’être choquée par les élucubration du rustre. Pour trouver des insultes, Ménélik en avait de l'imagination à revendre.

Le temps passa, le combat commença à s’éterniser, à ne plus finir. William et le chasseur ne voulait pas que cette bagarre se termine sur un match nul, ils voulaient faire passer à l'autre, l'envie de continuer à  provoquer. Mais il fallait se rendre à l'évidence, les deux hommes ne pouvaient se départager. Exténués par cette activité physique plus qu'éreintante, ils se laissèrent tomber en même temps, sur le sol. Leurs masses faites de muscles rentrèrent en contact avec le bois du navire, pour produire un son grave.


T'es pas mauvais, connard.

Un compliment, mais un compliment sincère, certes, il détestait cordialement le mousse mais il reconnaissait ses qualités de combattant. Chose rare pour être soulignée.

Merci pour le compliment, monsieur le chasseur.

Bien sur, le ton utilisé par William pour produire cette réponse, était celui de l'ironie. Il aimait bien se foutre ouvertement de la gueule du chasseur. Meme si son futur au sein du vaisseau l'Entreprise semblait compromis par ses déboires plus que remarquées.

Les deux compères ne purent cependant pas se reposer longtemps, Fabius le capitaine du navire les sortit de leur torpeur par un longs monologue dans lequel, il expliquait les sanctions que le jeune homme allait prendre contre son subordonné plus qu'indiscipliné. Il remercia aussi Ménélik pour le travail accompli, en évitant soigneusement de parler de ses fautes à lui.  Qui étaient, même s'il ne l'avouera jamais, nombreuses.

Je peux faire ça, effectivement, en espérant que le reste de notre équipage ne m'insulte pas comme ce mousse.


Pendant que sa bouche produisit ces paroles, le chasseur releva sa carcasse. William fit de même mais contrairement à Ménélik, il semblait furieux, un horrible rictus déformait son visage. Mais malgré la rage qui l'animait, le marin se contentait de répondre à son capitaine :


Oui monsieur.

S'il avait pu, il se serait surement jetés sur le pauvre et malheureux daernar, mais la situation ne semblait guère convenir à des actions aussi osées.  Les sanctions en cas de deuxième bagarre pourraient être dramatiques pour le jeune garçon.

Je vous suis, monsieur Fabius.

Les remontrances que Fabius avait adressées à William  avaient un peu calmé Ménélik. Le mousse avait payé ses calomnies, ses offenses et ses propos déplacés. La vengeance que Ménélik avait tant convoité, avait été assouvie, grâce à l'intervention de son supérieur. Il était prêt à suivre  le capitaine.


Ses jambes se mirent donc en mouvement. Et la suite était prévisible, armé de son fusil, accompagné par Fabius et William, ils redescendirent sur la terre ferme pour sauver le pauvre marin, tombé dès les premiers combats avec le monstre de chairs.

Bêtes rencontrées sur le trajet.

Spoiler:

Le membre 'Ménélik' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

---

'Dé 6' : 2

Ménélik accepte de m'accompagner, je suis donc soulager, quand au mousse William, il n'a pas le choix, et malgré son évident ressentis, il va chercher un fusil à l'armurerie. J'en profite pour faire descendre l'échelle de corde, et je vois que la chasseur a également pris son fusil, je serais donc en mesure de faire face à toutes les situations, car si une bête arrive à s'approcher, malgré les deux tireurs, je la couperai en deux, grâce à mon épée.

Le descente de l'échelle de corde est pour moi, toujours un plaisir et j'arrive très vite en bas bien avant le membre d'équipage, et je l'attend donc les pieds bien plantés dans dix centimètres de neige. Maintenant il nous faut avancer, j'indique l'ordre de marche, Ménélik grâce a ses compétences prends bien évidemment la tête de notre mini-expédition, je suis au milieu, l'épée dégainée, et prêt à frapper tout ce qui s’approcherait, à la fin de notre colonne, fermant la marche, le jeune homme, plutôt inquiet car il tient très fort son fusil, faisant même blanchir ses jointures.

Je tiens donc à le rassurer:

Monsieur Cuisin, un peu de calme, aucun architecte ne va venir, alors détendez-vous. Vous êtes avec un des plus grand chasseur du continent, et comme vous avez pu le constater, ce dernier jouis d'une constitution robuste.

L'homme que j'apostrophe, se tourne alors vers moi, un peu plus rassuré, et dessert un peu son arme, ce qui est une bonne chose, car crispé comme il l'était, il n'aurait jamais pu appuyer sur la détente. Nous avançons donc, tous nos sens aux aguets en direction de l'homme, toujours immobile dans la neige. Arrivé à seulement quelques mètres, je vois enfin pourquoi le parachutiste ne répondais à aucune de mes sollicitation, il est tout simplement gelé sur place.

Je me creuse la tête pour savoir comment c'est possible. Il semble n'avoir souffert d'aucune blessure d'après sa pose, mais sa bouche est grande ouverte comme s'il voulais crier. Je n'arrive pas à comprendre comment ce drame a pu arriver, mais l'article six du règlement de la flotte céleste, impose que tout membre des forces célestes mort au cours de son service doit être ramené à la base pour une cérémonie funèbre.

Je m'apprête donc à le toucher quand je vois une partie de la neige bouger, puis elle se soulève brutalement, découvrant un Möst Möch ! Je comprends pourquoi mon membre d'équipage a été gelé, et si nous ne faisons pas très attention, nous risquons de subir le même sort ! De plus, sa taille est impressionnante et je l'estime à près de huit mètre de long, mais ce ne sera pas une cible facile à atteindre car son corps de fais que soixante-dix centimètre de diamètre.

Je ne pense pas que nous parviendrons à le battre avec nos armes actuelles, c'est pourquoi je propose à Ménélik:

Je pense qu'un retraite stratégique s'impose.

Une fois ces sages paroles prononcé, je fais un pas en arrière, mais je me heurte alors à William, qui lui est complètement tétanisé par la peur et qui se contente de regarder le monstre, la bouche ouverte. J'hésite une seconde à laisser cet incapable se faire refroidir, de manière définitive, mais étant capitaine de l'Entreprise, j'ai la responsabilité des hommes sous mon commandement, je dois donc veiller à sa sécurité. Je lui met donc une claque retentissante pour le réveiller. De toute évidence, ma technique est efficace, car le regard du mousse reviens vers moi, je lui ordonne donc:

Direction le navire, et en courant, si vous tenez à la vie !

Dans le froid et la glace, les trois personnages marchaient, les profondes couches de neiges déposées par mère Nature entravaient leurs mouvements, ils ne pouvaient se déplacer avec aisance, cependant malgré la situation, Fabius, Ménélik et William continuaient à avancer, une mission de sauvetage devait être remplie, alors même si l'inimitié entre deux de ces explorateurs était notable, il fallait la mettre de coté, le temps de sauver un matelot qui n'avait pas fait grand-chose pour mériter son triste sort. Il avait juste eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment.


Finalement après un périple dans les steppes gelées, la petite expédition arriva à destination, ce qu'elle découvrit ? Un cadavre glacé sur place, Ménélik qui était à la tete du commando fut donc le premier à remarquer ce détail assez important pour la suite de la mission. La première chose qu'il pensa en voyant cette drôle de statue fut la suivante : « Bordel de merde, on est entré dans le territoire d'un Möst Möch ». Ces créatures sont connues sur tout le continent pour leur ténacité légendaire, même avec un commando de chasseurs expérimentés, cela serait bien compliqué d'en venir à bout. Sans aucune préparation, cela revenait à se suicider, et le Daenar n'avait pas, mais alors pas du tout envie de mourir jusqu'après avoir échappé de justesse aux crocs implacables d'un Tengeriin'ava . La solution qui s'imposait était donc la fuite.

L'alcoolique n'avait pas le temps de prononcer une phrase que Fabius lui ôta les mots de la bouche en lui proposant l'option la plus simple, la retraite tactique.

Ouais, ouais, cette connasse de créature est plus que coriace, faudrait mieux se casser.

Ménélik imitant Fabius recula doucement et calmement, s'il aurait écouté ses instincts les plus primaires, cela aurait fait depuis belle lurette que le jeune homme aurait prit ses jambes à son cou , mais il ne pouvait pas se permettre d'abandonner le petit groupe à son sort, c'était quand même le chef de cette mission de sauvetage, du moins selon le commandant de l'Entreprise Fabius Solar.


C'est à ce moment qu'il aperçut la terreur dans laquelle le monstre avait plongée William, ce dernier était littéralement paralysé, ne pouvant même pas bouger le petit doigt. Décidément, le mousse n'avait vraiment rien d'un homme, c'est une femmelette, incapable de faire autre chose, que produire des gémissements plaintifs et des insultes puériles. Il ne pouvait que parler, pas agir.


Lui, par contre, se devait d'adopter le comportement qui seyait à la situation actuelle. Que faire ? La créature n'était qu'à environ 30 mètres du petit groupe, et eux, à une quarantaine  de mètres du vaisseau. Contrairement aux grosses baleines des airs. Cet animal était dans son champs de compétence, Le jeune chasseur possédait donc des informations pouvant se montrer potentiellement  utiles pour la suite de la mission.


Le plus important de ces renseignements  était surement qu'il fallait courir le plus rapidement possible au vaisseau car rien ne pourrait faire partir cette créature, à moins qu'un bunnalix pointe le bout de son nez, ici, ce qui était plus qu'improbable.


William, Fabius, pas le temps de niaiser, courez pour votre vie.


Et sans un mot de plus, il s'empressa de faire ce qu'il avait ordonné de faire, William qui semblait avoir reprit ses esprits fit de même. La baffe de son commandant avait eu les effets escompté.


Mais déjà, la créature agressive commença à en vouloir s'attaquer aux trois hommes, ses longues foulées comblaient petit à petit les espaces entres elle et ses proies et ses pas résonnèrent au loin, ils pouvaient bien sur  être entendus par les trois hommes.

Pour gagner de la vitesse, et donc possiblement échapper à la bête, le chasseur se défit de son sac en pleine course. L’adrénaline provoquée par cette fuite effrénée lui permit de courir bien plus vite qu'à l'accoutumée, même si bien sur, il n'égalait pas la vitesse de ce monstre de chair. Pour cela, il aurait fallu qu'il soit plus qu'un surhomme.

Le jeune chasseur semble partager la même analyse de la situation que moi et se met également à s'enfuir, il lâche même son sac pour augmenter sa vitesse, et je vois que vu sa condition physique, c'est volontairement, qu'il reste à nos côté, car s'il se donnais à fond, il serais déjà au navire en sécurité.

En parlant du brick, celui-ci c'est déplacer légèrement en notre direction, et il est maintenant à dix mètres du sol, le filet a été remonté, sans doute pour ne pas que la créature qui nous poursuit puisse s'y accrocher. A la place plusieurs cordes descendent jusqu'à terre, et j'essaye d'en prendre une au vol, mais je loupe la première a cause de mes doigts gelés.

Je regrette que nous n'ayons plus de traits pour les balistes, nous aurions pu facilement venir à bout de la bête grâce à quelques tirs enflammés bien placés. Il va falloir trouvé une autre méthode, car je tiens vraiment à récupéré le corps de mon membre d'équipage, mais avant cela in faut que j'attrape cette maudite corde ! Enfin, je la serre dans mes mains, et aussitôt je sens que des bras vigoureux tire la corde pour la faire remonter le plus vite possible, et je vois alors William, au lieu de suivre mon exemple tombe la tête dans la neige, sans que j'en sache la raison exacte. Il devrait pourtant être acclimaté au froid et connaître sa région !

Je n'ai que quelques secondes pour me décider, et tout en maugréant contre le destin qui semble s'acharner sur ma personne, je saute pour rejoindre le marin, espérant que je ne viens pas de me condamner à mort par la même occasion. Grâce à l'épaisse couche de neige qui s'est accumulé, je me reçois sans me faire mal et je dégaine aussitôt mon épée car la créature m'attaque dès que j'ai atterris. Je réussis avec mon arme à détourner sa grande gueule, mais l'effort me fais mal au bras.

Heureusement pour moi, elle ne semble pas pouvoir activer son souffle glacé en permanence, sinon je ne serais plus qu'une statue de glace, je n'ai pas le temps de m'en réjouir car surveillé l'immense corps de mon adversaire, me demande toute mon attention. Petit à petit je m'approche du mousse et je l'aide à se relever, pourtant notre situation demeure critique, car je commence à être épuisé,autant par notre course que par le combat dans ce froid glacial et je sens mes mouvements ralentir.

Alors que la bête, sentant ma fatigue, se rue à nouveau sur moi, je suis sauvé par un objet que je ne m'attendais pas à voir ici, il s'agit d'un des boulets standard des forces célestes que nous utilisons pour percer les ballons adverses sans les faire exploser et qui tombe du ciel pour finir juste devant la créature. Et ce n'est pas le seul boulet que mes hommes faisant surement la chaine, projette vers le sol car j'en vois d'autre, dont certains touchent la créature de plein fouet. La méthode manque d'élégance, voir de précision, mais elle est efficace et me permet, ainsi qu'a William de prendre une corde et de se faire hisser vers le haut.

Je n'arrive pas à savoir où est Ménélik, mais je ne me fais guère se soucis à son sujet, le jeune homme nous attend probablement sain et sauf sur le navire. Pendant que je me fais hisser, je réfléchis à comment tirer le corps de mon homme d'équipage de là, et je pense à un espèce de lasso qui pourrais en toute sécurité le prendre et à la force des bras, il serait ramener à bord. Je me demande de ce que va penser le chasseur de mon idée.

Mon intuition étais la bonne et je croise Ménélik qui m'attend tranquillement sur le pont de l'Entreprise, juste un peu essoufflé. Il se permet un trait d'humour en parlant de sa prime et m'annonce que la mission de sauvetage n'a pas marché, et il a raison sur ce point, toutefois, je me dois de lui faire remarquer:

Vous avez raison, je n'ai malheureusement pas pu le sauver, mais je me dois de rendre son corps à sa famille, nous allons donc lancer une mission de récupération, et puisque vous êtes notre expert en chasse, vous devez savoir utiliser un lasso. Est-ce que cela vous semble possible de lancer ce genre d'objet pour récupérer ce pauvre malheureux ? Vous aurez toute la longueur de corde que vous désirez. Concernant la prime, vous l'avez amplement mérité.

Je jette un coup d'oeil par dessus le bastingage, espérant que le Möst Möch soit partis, mais mon espoir part vite en fumée car le monstre est toujours présent, il doit sans doute se demander où ses proies sont passées, et n'ayant pas besoin de manger, il peux rester des jours ici, la seule solution pour récupérer le corps semble être celle qu'il a présenté au jeune homme. Ce dernier qui ne manque pas de repartie me demande si je compte une nouvelle fois le mettre en danger, et je lui réponds en souriant:

Ce sera la dernière chose que je te demanderai au cours de cette mission, je n'ai plus de boulet et de harpon, je pense donc qu'il est temps pour moi de rentrer à la base. J'ai  également perdu un homme et je dois rendre les derniers honneurs à ce soldat courageux qui est tombé pour protéger les autres habitants de ce continent.

En disant cette dernière phrase, je ne souris plus. Ce n'est pas la première fois que je perds un homme depuis que je suis commandant de ce navire de guerre, mais c'est à chaque fois un terrible sentiment de perte qui m'accable. C'est dans ces moments là que j'essaye de trouver ce qui aurais pu mal tourner pour en arriver à ce macabre résultat, pourtant je ne trouve pas ce que j'aurais pu faire d'autre, l'homme qui est tombé suite au choc avec la baleine volante avait son parachute, sa dague et il est suffisamment bien formé car il est arrivé au sol sans encombre malgré sa chute dans le vide en pleine obscurité, c'est vraiment pas de chance d'être tombé littéralement sur une créature aussi agressive.

De toute façon, je ferai un rapport sur ce triste incident, puis sera la cérémonie funèbre à la base militaire et enfin, j'irai dans un bar avec mon équipage et nous rendrons hommage comme il se doit à notre défunt camarade.

Je dois pour le moment me consacrer au présent et faire ce qui doit être fais, je demande donc à mon second Michael Lars, de positionner le bric à la verticale de notre cible, mais à seulement cinquante mètres de hauteur, ce qui me permettra d'être à l’abri de la créature assoiffé de destruction qui se trouve plus bas.

Une fois ceci fais, je regarde Ménélik et je lui demande:

Est-ce que tu es prêt ? Une fois ceci fais, nous filons en direction de Zuhause, où vous toucherez votre prime. Je te remercie encore pour ton aide.

Je suis sincère dans mes paroles, car malgré la perte de ce membre d'équipage, notre mission est un succès complet et c'est en grande partie grâce à l'homme qui est en face de moi.

L'opération se passe très bien et une fois le corps remonté, je dit adieu au chasseur.