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 :: Les terres d'Irydaë :: Nislegiin
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 Des petits trous toujours des petits trous [Luciole]

Invité
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Des petits trous toujours des petits trous [Luciole] EmptyJeu 18 Juil - 16:10
C'est cette fois ci en terre de Nislegiin, berceau des fils d'Amisgal et sanctuaire des dragons  que Douglas allait planter de nouveau son drapeau pour une période indéterminée. Ce n'est pas dans le coeur rocailleux du continent qu'il se rend pour admirer les plus haute tourelles de Dyen et jouir du racisme et chauvinisme de sa Basse-Ville, mais bien loin de l'influence de la cité, à l'Isthme d'Aidas. C'est un bout de Terre escarpé à la frontière entre My'tra et Nislegiin qui sépare deux monstres de la nature, l'Océan et le Grand Vide.

Jadis des affrontements sanglants bouleversèrent la tranquillité de ce lieu unique en son genre, teignant ses berges étroites du sang des fuyards du col, les ancêtres martyrs de la nation Daenar. En effet, les Elus animé par un fanatisme ésotérique sans limite chassèrent "les peuples libres" lors de la terriblement célèbre Bataille d'Aidas autrement dit Bataille de la Peur qui n'avait d'une bataille que le nom.

L'on peut entendre qu'un mal profond habite encore cette triste région qui garde encore aujourd'hui les stigmates des combats ayant privé cet écosystème fragile du peu de vie qui s'y était développé. En réalité il ne pousse ni ne vit plus rien si ce n'est quelques evax nains que l'on confond avec la rare population de makhadée qui s’accommode parfaitement de l'absence de toute activité humaine. Il est probable que les bords de l'Isthme furent un point de passage fréquent d'un ou deux Chogors qui terrorisaient alors les population nomades d'antan, il est en revanche peu probable d'en croiser en ces temps là même si une recrudescence d'activité pourrait titiller leur curiosité.

Hélas ce n'est ni pour les makhadées ni pour étudier la migration des chogors que Douglas fut sollicité mais pour superviser des fouilles archéologiques d'une certaine ampleur. Bien que son orientation professionnelle suggère le contraire c'est pour exhumer des vestiges humains qu'il doit se présenter aujourd'hui au corps expéditionnaire qui avait déjà établi un bivouac à quelques centaines de mètres de la plage lui a-t-on dit. Il n'avait pas encore rencontré son commanditaire, cette expédition était l'une des rares occasions où Douglas exerçait pour un autre autorité que l'U.N.E. Cette dernière ne s'est jamais vraiment attardée sur l'importance de fouilles sur un lopin de terre diamétralement opposé aux sphères d'influence et au rayonnement politique Daenar.

Un jeune homme dont il n'a encore jamais vu le visage lui communiqua contre toute attente son intérêt pour les secrets anciens que renferment le sable et la tourbe d'Aidas par le biais d'une lettre que l'explorateur reçut il y a quelques semaines maintenant. Douglas ne s'était rendu qu'une seule fois à l’Isthme, il y fit escale lorsqu'il était dans sa "période bleue" et qu'il traquait le chogor au large d'Aseoru.

Il avait conscience qu'y retourner sans l'aide de l'U.N.E pourrait relever d'un micmac diplomatique étant donné que le gouvernement de Dyen n'a pas été informé de la venue d'une quelconque escouade. Un groupe Daenar à la frontière entre My'tra et Nislegiin extirpant de terre de vieilles querelles, une situation inhabituelle qui pourrait être sujette à méprises.


C'est non sans fatigue que Douglas arrive à bon port après avoir subit un voyage en bateau éreintant il posa enfin à nouveau son pied sur la terre d'Aidas. Il fut accueilli formellement par le corps expéditionnaire à majorité Daenar et après avoir serré rapidement quelques mains moites il suivit le guide du groupe jusqu'au campement.

Le camp était composé d'une demi-douzaine de tentes pouvant abriter jusqu'à deux personnes chacune, disposées en cercle autour d'une sorte de chapiteau principal faisant office de quartier général. On y installa des tables, des tabourets, des cartes de la région ainsi que des fournitures sanitaires et un essentiel de cuisine, on trouvait en dehors deux grandes malles en bois vernis où étaient entreposés les outils, les cordes et les toiles.


Douglas malgré ses mecha-rumastimes à cause de l'air fortement iodé semblait heureux d'être sur le plancher des erchs et après quelques minutes de marche depuis la plage il s'engouffra dans le chapiteau. A sa demande on lui fit bouillir de l'eau dans laquelle on jeta quelques lamelles de galanga, une sorte de racine rougeâtre qui pousse ici, les superstitieux disent que sa couleur provient du sang de la bataille. Mais les amateurs de thé vous diront que c'est une infusion remarquable de par sa délicatesse, son piquant léger et étonnement sa capacité à vous rafraîchir. Il s’assit dans un grand soupir de satisfaction à la table principale du "quartier général" profitant d'une douce brise maritime qui passait sous la toile de la grande tente, il trempa ses lèvres dans la tasse en fer blanc qu'on lui servit avec deux bâtonnets de viande séchée pour casser la croûte. Penché sur des cartes sa tasse à la main, il attend la venue de son mystérieux commanditaire.

Luciole Aldebarra
Luciole Aldebarra
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Des petits trous toujours des petits trous [Luciole] EmptyJeu 18 Juil - 17:35
Irys : 132957
Profession : Flibustier - Croc-Mort - Aventurier
Pérégrins -2
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C'était le jour, le fameux jour. Un jour qui pouvait être celui de la gloire, ou bien celui de la désillusion. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais plus faire marche arrière, nous étions fin prêts. Cela faisait près de trois semaines que nous étions sur ce projet, soutenu par mon conseiller Maxwell Terence, ainsi que de sa secrétaire et chargée de communication, Rosita McGood. A nous trois, nous avions pour objectif de mettre à jour des trésors tout droit sortis des marches mortuaires qui jonchaient ce sol tourbeux, il y a de cela des dizaines et des dizaines d'année. Malgré notre organisation et des recrutements aisés, il nous manquait un élément indispensable à notre équation, un élément que Ms.Good était en charge de nous dégoter. Un professionnel de l'excavation, de l'histoire, quelqu'un de suffisamment compétent pour conseiller et diriger les fouilles durant ces quatre jours d'expédition. Il ne fallu que deux semaines à Ms.Good pour enfin trouver un archéologue acceptant notre proposition, un certain Mr.McGoofield.

Malgré mes ambitions démesurées, j'avais bien compris qu'il serait risqué de rester plus longtemps en ces terres, du moins, en restant sédentaire. L'histoire jouait contre nous, et avec elle, les esprits amers de deux populations anciennement persécutées par notre société moderne. Nous avions pris soin de ne pas nous approcher trop près des deux frontières séparant Nislegiin et My'Tra, bien que nous étions forcés, de part la qualité des sols, de nous pencher vers des terres se rapprochant de ce premier. Une terre tourbeuse mais largement exploitable, nous étions bien loin de la bouillasse qui compose le haut de l'Isthme, un endroit où les glissements de terrain sont récurrents.

Cela faisait déjà quelques jours que nous étions sur place et son arrivée était plus qu'attendue. J'avais moi-même troqué mes velours et autres joyeusetés contre de beaux gros sacs à patate réinvestis en pantalon de toile et chemisette légère. Avec ceci, un chapeau rondouillard en vieux roseau vint compléter ma panoplie.

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Alors que je vaguais à mes calculs mathématiques et à la répartition des convois -qui devaient partir le lendemain pour le premier site-, un bruit de trompette retenti dans tout le camps, signe qu'un navire était en approche. A la fois excité et impatient, je me dépêchais de refermer les cartes et les bouquins d'histoire, fuyant tel un spectre peureux ma tente qui se situait bien à vingt mètres de la grande tente principale, le centre des opérations.

"Mr.McGoofield... Mr.McGoofielf !? Il vient d'arriver et je suis dans un état lamentable ! Que quelqu'un me prépare mon costard, il va me prendre pour un pouilleux, vite !", criais-je alors à travers le campement tout en me dirigeant vers la fameuse tente aux tons crèmes.

La sueur montante, mes yeux fuyants les regards des ouvriers interloqués, j'arrivais à portée de l'entrée de la tente principale, poussant le rideau, puis...

"Monsieur... Mr.McGoofield ? Que... Quel bonheur de vous avoir enfin à nos côtés !", disais-je d'un ton foncièrement gêné.

J'avançais en sa direction, la main tremblotante et le teint pâle, comme à mon habitude. Il était comme je l'avais imaginé, un vieux croulant qui ne paye pas de mine, mais qui sur le papier, est un redoutable allié dans la course aux antiquités.

"Je me présente, Luciole Aldebarra. Mais vous pouvez m'appeller Luciole. C'est un honneur pour moi de vous accueillir en ces lieux, avez-vous fait bon voyage ? La mer était plutôt agitée avant votre arrivée. Mais qu'importe ! Je vois que vous avez déjà commencé à prendre connaissance des plans. Alors, qu'en pensez-vous ?", rétorquais-je de nouveau tout en déroulant avec énergie les plans de notre première zone de recherche, un fossé argileux non loin des marais tourbeux.

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Des petits trous toujours des petits trous [Luciole] EmptySam 20 Juil - 16:52
Un courant d'air s’engouffra dans la tente chatouillant l'échine de Douglas qui tournait le dos à l'entrée. Il se releva prestement droit comme un piquet manquant de renverser un peu de son infusion et effectua une révérence respectueuse empoignant la main qui se tendait à lui. Légèrement courbé, il esquissa un  sourire dissimulé sous sa moustache grisonnante et scruta son interlocuteur de ses grandes billes bleues qui roulèrent de haut en bas.

Amusé par la hâte de ce "Luciole" il lui fit comprendre par sa mine sereine qu'il n'exigerait rien si ce n'est un travail bien fait et sûr. Il rangea son tabouret et roula les cartes qu'il coinça entre son aisselle gauche comme un paysans avec une baguette bien cuite, puis il invita son collaborateur à le joindre dehors.

-La mer comme à son habitude n'en fait qu'à sa tête,je suis arrivé à bon port mais retenez vos inquiétudes, vous en aurez besoin ! Vos plans sont bons et je ne doute pas que les hommes et femmes dont nous disposons ont la posture fière et toute la pugnacité du monde avec eux, je me soucis plus de la qualité du terrain où nous allons poser nos bermes.-

Il se positionna dos au soleil afin de mieux voir les indications sur l'une des cartes qu'il tenait fermement avec ses doigts métalliques, de l'autre il pointa la zone quadrillée et le doute s'empara de lui. Les marais peuvent regorger de trésors mais il y est très fastidieux d'y effectuer des recherches si on ne s'y est pas préparé en amont, la vase et la tourbe sont de véritables sables mouvants lorsque la basse-mer de l'Isthme est submergée et imbibent le sol d'eau.

Douglas a déjà été confronté à des mangroves et des tourbières et sait parfaitement ce qu'on peut y trouver. Lors de fouilles non loin du port de Lurcir il tomba sur le visage et la main droite d'un homme, tannés comme du cuir et conservé à la perfection.

Ce processus de momification naturelle est très spécifique à un type de région comme l'Aidas, une région boueuse, froide et bordée d'eau salée. L'acidité de l'eau et les propriétés hermétiques de la boue sèchent les cadavres emprisonnés du sol et les pétrifient, laissant ainsi une sorte de mue morbide. Mais contrairement aux alentours de Lurcir les terres de l’Isthme sont bien plus humides et saturées de sel et bien moins urbanisées, les chances d'y trouver trésors sont peut-être accrues.

-Voyez-vous le terrain est problématique, enfin, j'entend qu'il ne sera pas facile de s'y repérer et d'avancer clairement. Mais ce n'est pas impossible, si j'en crois vos recherches et vos documentations historiques quant à La bataille nous pourrons mener à bien des fouilles intéressantes dans ce coin là. Soyons prudent, si l'U.N.E l'apprend ce n'est qu'une question de jours avant qu'ils envoient une troupe pour cesser nos activités, nous opérons en terrain glissant dans tous les sens du terme !-

Il se tut, malgré son discours inquiet il n'était pas venu se débiner, les défis à relever font une part du frisson de son métier après tout. Il se courba une énième fois, bien qu'il était l'expert de la clique il n'en avait pas les plein pouvoir et laissa décider Luciole, qui semblait se calmer, du moment propice pour lever le camp.

Luciole Aldebarra
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Des petits trous toujours des petits trous [Luciole] EmptyJeu 1 Aoû - 21:29
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Tout marchait comme prévu et ce n'était pas pour me déplaire. L'homme que nous avions recruté savait ce qu'il faisait et son expertise était à elle seule, un trésor... Un trésor inestimable où les détails, aussi petites soient-ils, n'étaient jamais laissés de côté. La connaissance, plus qu'un antagoniste de notre matérialisme grandissant, une source infinie de récompense. Une fois mes songes les plus profonds expulsés de ma petite boîte crânienne, je pris réellement conscience que l'homme précurseur de notre gloire tant espérée, était face à moi, traficotant cartes et manuscrits historiques retraçant les péripéties d'une communauté éteinte. Je repris donc le cours de la discussion, nous n'avions que très peu de temps devant nous.

"Je vois que vous ne perdez pas de temps et ce n'est pas pour me déplaire, Mr.McGoofield ! Vos craintes concernant la réaction de l'U.N.E sont fondées et compréhensibles, il est clair que nous ne passerons pas les frontières en possession de quelques reliques que ce soit, mais ne vous méprenez pas, la solution est déjà toute trouvée... Pour commencer, les bateaux que nous avons utilisés ne sont pas de noble apparence, un My'Tran de passage aura beaucoup de mal à deviner l'origine des gens qui s'y trouvent, d'autant plus qu'aucune technologie de pointe n'a été inclue dans notre matériel, on fera ça à l'ancienne. Aussi, nous comptons beaucoup sur cette ambiguïté si notre arrivée sur les terres de Nislegiin ne s'est pas faite aussi discrète que nous l'espérions, le temps jouera forcément contre nous.Plus notre campement restera longtemps en ces lieux, plus les regards indiscrets se feront sentir. De plus, il est clair que nous n'avons aucune idée de ce qui peut encore se trouver sous ces tourbes noirâtres et ces mangroves centenaires, aussi, nous avons prit les devants bien avant la création de l'équipe de recherche en contactant de potentiels acheteurs du côté de Yeronkhii, en Zochlom... Acheteurs qui, pour les plus fortunés, ce sont transformés en véritables vaches à lait au nom de notre cause !", disais-je tout en contemplant l'une des nombreuses cartes étalées sur la table centrale inclue dans la tente.

Une mouche à fumier brisa le silence naissant, entre deux gorgées de cognac, Luciole reprit la main.

"Ces même vaches à lait qui, sous l’attraction de l’excavation d'un trésor inestimable, n'ont pas hésité à financer la presque totalité de ce projet. L'U.N.E n'a donc aucun soucis à se faire, puisqu'elle n'aura nullement conscience qu'un trésor national vient de resurgir des entrailles de l'Isthme... Trésor qui, si révélé au grand jour, ne partira pas en direction du beau musée d'Alexandria... Non, non... Vous connaissez certainement les affaires Mr.Goodfield, le marchandage d'antiquité est un véritable fléau de notre temps. Si trésor il y a, je compte bien jouer sur plusieurs tableaux ! Ils devront briser toutes leurs économies afin de ramener ces trouvailles sur le territoire, sans quoi... Elles se perdront dans le marché noir, à Yeronkhii ! Ou pire encore, peut-être finiront-elles leur course chez nos amis les Mages ?", ricanais-je alors, tout en apercevant Terence qui arrivait dans mon dos.

Maxwell s'approcha alors d'un pas certain en direction de Luciole.

"Monsieur, le premier convoi est prêt à partir. Dois-je vous inclure dans ce dernier ? Que fait Mr.Goodfield ?", disait-il d'un ton calme et posé.
Luciole resta pensif durant quelques secondes, puis, confortablement accommodé contre une chaise de vieux bois, dicta ces derniers mots.

"Cela ne me dérange pas. Comme je l'ai dit à Mr.Goodfield, plus vite nous partirons, moindre seront les dangers... Tout est une question de temps. Le premier site se situe à seulement quatre heures de charrette si le sol n'a pas trop été inondé entre temps, cela nous laisserait largement le temps de discuter plus en profondeur des lieux à privilégier ? Qu'en pensez-vous ?", disait Luciole tout en dirigeant son regard en direction de l'Archéologue.

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