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Chroniques d'Irydaë
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 Vive le Vent d'Hier

Bolgokh
Bolgokh
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Vive le Vent d'Hier EmptyDim 8 Déc - 12:52
Irys : 929949
Profession : Créateur de monde à temps partiel
Administrateur
Vive le Vent d'Hier


            La fête du solstice d'hiver approchait à grands, la neige familière à beaucoup s'étendait à présent jusqu'aux contrées verdoyantes, et les enfants inaccoutumés se trouvaient subjugués par la beauté diaphane des flocons.

            Une année plus ordinaire que les autres, quelques rares bambins, dont votre personnage, peinaient pourtant à trouver du réconfort dans les festivités. Certains orphelins ou abandonnés s'attristaient de leur solitude, d'autres résignés n'avaient pas le goût aux réjouissances. Il manquait ce quelque chose d'indescriptible qui octroie aux fêtes la magie sans imperfections du bonheur.

            Mais la magie ne manquerait pas d'être au rendez-vous. Une paire d'Architectes sensibles aux afflictions humaines s'apprêtaient à offrir une trêve à votre chagrin. Des messagers animaux vous débusquèrent au détour d'un chemin, ou aux alentours d'un foyer ; contre toute attente, des renards, des tairakhs, des cerfs ou des rennes s'approchaient sans peur des enfants égarés, et pour une raison qui vous est propre, vous avez décidé de suivre l'un de ces émissaires divins.

            Vous avez couru à ses côtés à en perdre haleine, une envie irrépressible de rire coincée au creux de votre gorge. Et puis, progressivement, vous vous êtes rendus compte que vous gambadiez dans un endroit inconnu de tout homme, mais sans conteste frappé par la majesté.


Un lieu féerique

L'endroit en question était pour le moins insolite. Une ribambelle d'enfants jouaient à des variantes de cache-cache daënar et de jeux de carte my'träns, barbotaient dans l'eau des rivières, ou construisaient des igloos khashins. Ici, aucun adulte en vue, et cela semblait influencer positivement l'humeur des petits ! Si l'on avait pu décrire un havre de paix, ou du moins d'amusement, destiné à l'enfant, il aurait vraisemblablement pris cette forme-là.

Par un caprice de Dalai, ou de Süns, la neige abondante se révélait chaude au contact. Certains marmots s'y plongeaient entièrement pour se tenir au chaud, et çà et là un groupe d'enfants entreprenants enterraient un ami sous un monticule de neige pour le transformer en bonhomme de neige.

La forêt parsemée de clairières et de petites cavernes, entrecoupée par des ruisseaux et des cours d'eau, ne présentait aucun arbre connu. Les conifères présents illuminaient de leurs épines dorées la poudreuse qui s'étendait à perte de vue. Les couleurs blanches se distinguaient particulièrement parmi le spectre lumineux, comme si la lumière vermeille des arbres s'y attardait plus longtemps.

A votre arrivée, vous avez reçu un petit morceau de papier vous indiquant de trouver un présent à l'enfant indiqué. Il vous suffira d'y penser pour que le présent apparaisse dans vos mains ! Le procédé ne fonctionne qu'une fois, toutefois, il serait avisé d'en trouver un adéquat. Mais après tout, vous êtes un enfant, et vous n'en faites sans doute qu'à votre tête. Par ailleurs, si vous craignez de vous ennuyer ou de manquer de quoi que ce soit, n'ayez crainte, à peu près tout jouet qui plaît à un enfant se trouve forcément dans les environs, des animaux en tout genre se mêle à la foule d'humains miniatures, et des tables pliant sous le poids de victuailles se terrent dans les cavernes.


Consignes élémentaires pour enfants turbulents


  • Votre personnage a un âge inférieur ou égal à 10 ans, ainsi que le caractère qu'il possédait alors. Il n'est donc pas nécessaire d'être cohérent vis-à-vis des écarts d'âge !

  • Il ne se souviendra pas des péripéties vécues ici, puisque l'événement se résume en une sorte d'expérience onirique, hors du temps et hors de l'espace. Néanmoins, une joie sans origine l'accompagnera pour la journée une fois de retour dans l'instant présent.

  • N'hésitez pas à être créatif pour le cadeau à offrir ! Vous avez par ailleurs la possibilité de le donner en toute discrétion via le renard des présents. Vous le confiez aux bons soins d'un animal (i.e envoyez un mp à un staffeux), et un MJ se chargera de le remettre anonymement à la personne désignée !



Tous à vos rires, et à vos cadeaux !

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Vive le Vent d'Hier EmptyDim 8 Déc - 14:07
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Vive le Vent d'Hier Kysn
Ophélia, 10 ans

Il était tard, à Vereïst, bien trop tard pour qu'une enfant ne soit pas couchée. La boutique de jouets Narcisse avait ses portes encore ouvertes, selon la volonté de son propriétaire, Luër. Il pensait ... en fait, il savait que la plupart des meilleurs clients étaient souvent ceux désespérés de trouver un jouet de dernière minute. Dans un monde parfait, il rêvait également d'un jour voir entrer en ces murs, un bambin perdu et qui trouverait dans la chaleur de cette maisonnée, un abri confortable. Un refuge hors de la neige, du froid et de la faim. Pour cette raison uniquement, la porte d'entrée et les volets des deux fenêtres à son côté étaient complètement ouvertes, laissant la lumière de l'intérieur se refléter sur le drap blanc de l'extérieur.

Une enfant se tenait derrière la vitre de droite, mains jointes et regardant l'extérieur comme si elle en attendait quelque chose. Et pourtant, elle avait l'air blasée, fade. Rien ne venait, dehors, rien ne la faisait vraiment sourire et rien ne la surprenait. Collant presque sa joue contre la froide surface, son oeil bleu et son oeil vert cherchaient à sonder le fond de l'allée. Sa maison n'était pas vraiment grande, pas plus que son quartier, ils vivaient modestement mais ça leur suffisait. Quand bien même si son père ou elle furent malheureux, l'argent n'aurait pas été en cause. C'était autre chose qu'ils leur manquaient, mais la petite ne voyait rien à ajouter à leur vie, puisqu'elle n'avait jamais rien connu d'autre. Elle n'était pas l'enfant qui se baladait, l'air avivé par des montagnes de jouet et qui souriait bêtement devant quelconque rouage. Avec son père, elle les fabriquait, ces mécanismes, ils ne les impressionnaient plus.

- Ophélia ?

Après une seconde de trop pour détacher son regard de l'extérieur, la vaironne se retourna, répondant à l'appel de son père qui venait de débarquer dans le magasin. Il portait le nécessaire de nettoyage, un balai sous son épaule, un seau dans sa main et une serpillière dans l'autre. Ne bronchant pas devant l'air vide de son enfant, il demande simplement sur la plus calme et aimante des tonalités.

- Tu veux bien aller fermer les volets, dehors ? Prends le tabouret avec toi.

La fillette détourna, silencieuse, un regard vers le côté de l'entrée. Le tabouret en question y était toujours, les fenêtres étaient hautes, trop hautes pour qu'Ophélia, quand bien même était-elle loin d'être petite pour son âge, les atteigne. Tirant la porte, attrapant l'un des pieds de son promontoire.

- Merci, trésor.
- Hmhm.

Se retrouvant face au dehors, devant les flocons tombants et la couche immense de neige, la petite esquissa un lourd soupir. Sautant de la marche, elle atterrit sur son pied gauche, sautant de son pied gauche elle atterrit sur la dernière marche et sautant de cette dernière marche elle atterrit sur son pied droit, noyé dans de la neige jusqu'au talon. Traînant les pieds du tabouret en un sillon sombre dans le voile immaculé, la vaironne le posa sous la bordure de la fenêtre et monta dessus, fermant le premier volet, celui de droite. Elle se redirigea alors vers celui de gauche, monta à nouveau sur son support. Son équilibre la trahit lorsque, sans doute pressée de s'abriter du froid, elle posa le pas trop à gauche sur son promontoire. Un cri aigu et le son d'une grosse roche dans la neige résonna.

- Ophélia ?! Tout va bien ?
- Ca va ! ... ça va.

Il y avait quelque chose, dans la neige, sous sa main ... elle l'observa, sans savoir ce que c'était, mais en tout cas, c'était beau et ça brillait. Beaucoup de gens étaient passés aujourd'hui, une femme avec une canne, un homme avec des épaulettes, un étranger avec une harpe, ... beaucoup de personnes qu'elle n'aurait pas vues lors d'un jour ordinaire. Enfouissant son trésor dans sa poche, Ophélia se releva, essuyant la neige sur sa robe. Un couinement lui fit retourner le visage, à sa gauche, deux petites perles la fixaient, immobiles. Un contour canin lui apparut indistinctement, mais elle parvint à reconnaître les oreilles blanchâtres de ce qui semblait être un renard au pelage inhabituel.

Vive le Vent d'Hier Merv

La petite fit un pas ... puis un autre vers la bête, qui ne bougeait pas. Elle s'accroupit devant elle, tendit la paume et seulement alors, la minuscule créature se mit à courir. Le regard rond de la vaironne la suivit, hésitante, trop s'éloigner de la maison était mal, dangereux, mais jamais elle n'avait vu pareille bestiole. A part des chiens, il fallait dire qu'elle n'avait pas vu grand chose ... alors, un pas après l'autre, voyant que l'animal semblait l'attendre, elle le suivit. Lorsqu'elle l'atteint, il s'engouffra dans une ruelle, qu'Ophélia n'emprunta cette fois qu'avec très peu d'hésitation. Les petites perles dans le noir l'attiraient, et, comme munie d'un instinct, elle les suivait.

Alors, lorsque le renard se faufila devant les yeux de l'enfant dans une bouche d'égout, celle-ci se mit à ramper entre les pierres pour la suivre. Plus elle avançait et plus la neige semblait se réchauffer. Plus elle avançait, et mieux elle y voyait aussi ... une lumière aveuglante illumina alors le tunnel et avant qu'elle ne le sache, la gamine put se relever, entendant des rires, des chants, des niaiseries qu'elle connaissait bien. Si elle ne s'était fiée qu'au son, elle aurait parié que ce n'était qu'une autre journée à la maison.

Ses yeux s'accoutumèrent à la lumière, laissant apparaître un horizon d'arbres et un tapis immense d'or blanc. Une rainure bleutée dans le ciel illumina alors ses pupilles, la forçant à se les abriter d'une main sur le front. Lorsque la lueur s'effaça, une fumeuse traînée vint se décrire dans le ciel, laissant percevoir la chute d'un bout de papier. Un nom y était inscrit ... un nom qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Un nom et rien d'autre ... huh.

Au loin, elle distinguait quelques silhouettes qui, déjà, partaient dans tous les sens ... bon sang, Ophélia avait déjà passé une journée entière à surveiller des mômes, allait-elle vraiment devoir recommencer ? Elle n'aimait pas jouer, elle préférait rester à l'écart, regarder, superviser, ici, elle semblait être l'une des plus âgées, comme dans sa boutique. Elle s'approcha, n'attirant aucun regard. Silencieusement, elle se posa simplement sur un petit monticule de neige chaude et croisa ses jambes en tailleur, observant lequel de ces enfants correspondant au nom sur le papier ...

Leynar Gale
Leynar Gale
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Vive le Vent d'Hier EmptyDim 8 Déc - 23:05
Irys : 763678
Profession : Voyageur sympathique
My'trän +2 ~ Khurmag
Khurmag se paraît de nouveau de son manteau blanc, annonciateur à la fois de réjouissances et de restrictions pour les khumis, les khoral suivant inlassablement la saison de l’hiver. Les flocons de neige avaient entamés leur danse, descendant du ciel avant de se poser délicatement sur leur prédécesseurs déjà tombés à terre, les rejoignant pour former la magnifique couverture de neige qui recouvrait les alentours. Bien sûr pour que ce manteau tienne, les températures chutaient drastiquement, mais ce n’était rien d’inhabituel pour les khurmis.

Dans une joaillerie de Reoni, un Leynar haut de ses dix hivers regardait la neige tomber depuis la fenêtre donnant vers la ruelle. Ce spectacle n’avait rien d’inhabituel, de spectaculaire ou de nouveau, mais le jeune khurmi aimait regarder la neige tomber, même s’il savait que cela annonçait des temps difficiles. Il aimait bien la neige, même s’il ne pouvait pas en profitait autant qu’il l’aurait souhaité, il devait assister son père dans son travail, il préparait la relève comme le disait si bien le patriarche, aussi se retrouvait-il à assister son père aux différents procédés par lesquels il ornait les bijoux. Même s’il aurait préféré aller dehors, il adorait regarder les pierres précieuses être polis, embellis, il apprenait à peine à faire de même, et il ne pouvait qu’espérer rendre fier son paternel.

Assis sur un tabouret, Leynar prenait une pierre précieuse brute dans une main tout en se grattant pensivement le crâne. Retirant ses doigts de ses cheveux de jais, il posa un regard peiné à la pierre. Ce n’était pas suffisant, il pouvait faire mieux, tout ce qu’il avait à faire c’était de réessayer et de réussir, après tout son père lui avait montré comment faire, ça ne devait pas être si difficile que ça. Après quelques essais infructueux il dût se rendre à l’évidence, il n’y arrivait pas. Il s’ennuyait, et étrangement la perspective des réjouissances futures ne l’enjouait même pas. Les fêtes n’avaient pas de place dans son esprit, seule l’idée d’un khoral froid et impitoyable et des privations qui l’accompagnait flottait dans l’esprit du khurmi.

Un bruit sourd qui vint cogner contre la porte de la boutique tira Leynar de ses pensées. Il lança un regard interrogateur dans la direction de son père pour savoir s’il devait y aller, avant de s’exécuter en voyant qu’il était absorbé par son travail. Se levant du tabouret sur lequel il était assis, la mine curieuse et les yeux grands ouverts, il fût surprit de sa découverte. C’était un petit renard blanc qui avait essayé d’enfoncer la porte, l’animal n’était pas très grand et Leynar s’accroupit pour vérifier qu’il n’était pas blessé. L’animal n’avait rien à priori, il releva vite son museau vers la frimousse de l’enfant avant de repartir d’où il venait, lançant un regard vers le khurmi, comme s’il semblait l’attendre.

Le petit khurmi lança un regard vers son père complètement absorbé par son travail, s’absenter quelques instants ne ferait de mal à personne. Sans plus de réflexion il ferma la porte de la boutique, commençant déjà à suivre le renard dans les ruelles de la ville. Bientôt il ne reconnut même plus les allées de la cité, s’aventurant dans un territoire complètement inconnu qui semblait changer drastiquement du paysage de Khurmag, et surtout de son climat. Une douce chaleur agréable régnait, même la neige semblait chaude c’était bizarre, mais c’était agréable.

Leynar s’aperçut alors qu’il était dans une forêt, des rires et des éclats de voix semblaient de plus en plus proche alors qu’il suivait le renard. Il resta bouche bée devant le spectacle qui s’offrit à lui, tant d’activités, de choses à faire et d’amusement. Il se serait déjà précipité pour rejoindre les autres enfants si une lueur ne l’avait pas arrêté avant. La couleur bleutée jailli du ciel, et le khurmi se cacha les yeux. C’était joli, mais il dût cligner plusieurs fois des yeux pour faire sortir cette lueur de son esprit. Il lança un regard vers ce qui avait accompagné cette lueur, un morceau de papier tombait déjà devant lui. Il prit le papier dans ses mains, regardant ce qui y était inscrit. Un nom, juste un nom, il avait le sentiment qu’il devait trouver cette personne.

Et quel meilleur moyen de trouver quelqu’un que de se joindre aux festivités ? Leynar rejoignait déjà un groupe d’enfants qui faisait des bonhommes de neige, tout en regardant autours de lui. Il trouverai cette fameuse personne, il ne savait pas encore trop pourquoi, mais il la trouverait quand même.

Allys Terasu
Allys Terasu
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Vive le Vent d'Hier EmptyLun 9 Déc - 15:35
Irys : 1596854
Profession : Ingénieur mécanique
Daënar +1
Vive le Vent d'Hier Allys_jeune
Allys, 10 ans.


Quelque part dans le désert de Zochlom vivait une fillette bien trop mûre pour son âge. Du haut de ses dix ans, la petite s’était trouvé une passion dans la mécanique et l’invention. Ce n’était pas une enfant particulièrement enjouée et sociable du fait de la faible densité de population dans ces contrées arides et cet isolement l’avait poussée à se trouver des loisirs aussi atypiques. Ce soir-là, l’enfant était pourtant surexcitée. Elle faisait des allers-retours entre la porte et la cuisine où se trouvait sa mère, Mélëna. Celle-ci fini par gonfler les joues, soufflant d’irritation tout en agitant sa spatule vers la tornade qui lui tournait autour.

« Mais enfin Lys, veux-tu bien tenir en place ? »
« Quand est-ce qu’il arrive ? » Bougonna l’enfant, s’arrêtant devant la femme à la chevelure ébène, mimant la même expression. « Tu m’avais dis que papa viendrait pour les fêtes… »
« Et il viendra. Il t’as promis non ? »
« Oui... »
« Et s’est-il déjà dérobé à ses promesses ? »
« Non... »
« Alors sois patiente. »

La petite Allys la gratifia d’un soupire mais lâcha l’affaire et traîna les pieds jusqu’à la porte d’entrée. Au passage elle se vêtit d’un manteau et s’équipa de ses bottes fourrées avant de pousser le battant et se hisser sur le banc qui se trouvait devant la maisonnée. De là elle rabattit ses jambes contre son corps, les recouvrit de ses bras et posa la tête par dessus. Elle fixait le sentier sans ciller d’un air revêche et ne bougea pas d’ici jusqu’à ce que ses pas se fassent entendre. La jeune cendrée se redressa alors de toute sa hauteur afin d’apercevoir la silhouette fatiguée de son père qui arrivait chargé comme une mule. 

« Papa ! » S’écria l’enfant.

Elle sauta à pieds joints sur le sol sablonneux et s’élança à toute allure jusqu’à son géniteur afin de lui bondir dans les bras. Anar lâcha ses paquetages pour attraper au vol sa petite furie et la faire tournoyer autour de lui en riant de bonheur. Il la reposa ensuite au sol avant de poser son point sur la taille et de la sermonner.


« Mais dit donc jeune fille, que fais-tu dehors à cette heure ? » Son visage s’adoucit. « Au moins tu as mit un manteau. »
« Je voulais pas te rater p’pa. Tu restes longtemps cette fois dis ? »
« Toute une semaine rien que pour ma fille chérie ! »
« Une semaine, c’est tout ? » Lys baissa le regard, reprenant une moue contrariée. « C’est pas juste. »
« Je sais. Mais j’ai quelque chose pour toi. Viens, rentrons. »

L’enfant releva la tête, curieuse. Anar s’accroupit alors afin de ramasser ses bagages. Allys attrapa un sac afin de l’aider et trottina derrière lui, ne déviant pas son regard de l’homme qui l’avait trop manqué. Son père ne venait que rarement à la maison, son travail était sur daënastre et il n’avait que peu de congés. L’homme avait alors prit l’habitude de rapporter des souvenirs, une manière pour lui de se rattraper.

Une fois débarrassés des affaires chaudes, car la nuit à Zochlom était aussi glaciale que sa journée était brûlante, ils se rendirent à la cuisine. Anar enlaça amoureusement sa femme puis il sortit de ses poches des parchemins ainsi qu’une petite boite. Lys l’ouvrit sans attendre et poussa une exclamation en voyant ce dont il s’agissait : Une boite à musique avec une danseuse tournant au rythme de la musique.


« Elle est trop jolie !! Merci p’pa ! » Se hissant sur une chaise, elle entoura ses bras autour du cou de celui-ci et lui déposa un baiser sur la joue. « J’peux prendre un parchemin et aller la dessiner ? »
« Bien sûr, sers-toi. »

Anar la gratifia d’un clin d’œil et suivit du regard la petite qui se mit à trotter hors de la pièce sitôt le parchemin calé sous le bras et la boite à musique dans les mains. Allys se mit alors à table dans la pièce à côté et commença à griffonner jusqu’à ce qu’elle aperçoive une forme par la fenêtre. Un Yhal à la peau étrangement pâle se tenait dans l’allée. Lys capta son regard et sentit une force impérieuse la pousser à stopper son dessin. Elle se laissa tomber hors de la chaise et remit à la hâte ses vêtements chauds avant de pousser la porte. Un sourire apparu sur son visage alors qu’elle s’avançait vers l’animal mais celui-ci lui rendit un regard malicieux avant de s’enfuir. Vexée, Lys se mit à lui courir après.

Malgré sa course folle, elle s’arrêta net lorsqu’elle sentit sur elle des flocons de neige. Levant la tête, elle eut un hoquet de surprise de voir le ciel parsemé de blanc. Secouant la tête, elle reprit sa course folle, ses pas se faisant de plus en plus légers à mesure que le sol de sable ne se transforme en tapis de neige soyeuse. Autour d’elle s’offrait un monde inconnu à ses yeux Zochs. C’était un oasis incroyable… Des sources chaudes, des cabanes en glace, des bonhommes faits d’immenses boules de neige. Lys entrouvrit la bouche de stupeur. Les lieux n’étaient pas vides, loin de là car une ribambelle d’enfants étaient présents et jouaient.

Lys, elle s’amusait à marcher dans la neige, faisant craquer celle-ci avec amusement. Elle s’accroupit, attrapant ce drôle de sable blanc. Elle fut surprise de constater d’un morceau de papier chuta à cet instant entre ses mains. Se défaisant de la neige elle le saisit et le déplia avec soin. Il y avait un nom inscrit ainsi que l’instruction de lui donner un cadeau. Tient, curieux. Lys releva la tête, scrutant les bambins autour d’elle. Elle n’allait tout de même pas devoir deviner de qui il s’agissait ? Pas question d’aller leur parler d’ailleurs, elle ne les connaissaient pas et n’avait pas l’intention de leur demander s’ils savaient à qui appartenait ce nom. Au lieu de cela elle se mit à fabriquer un bonhomme de neige. Elle était certaine de pouvoir en faire un meilleur que ces gamins indisciplinés.

Invité
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Vive le Vent d'Hier EmptyMar 10 Déc - 16:10
Un, deux, trois et un, deux, trois, très concentré, je suis les pas de ma mère, essayant de faire au mieux pour suivre le rythme, malgré la fatigue. Cela fait deux heures que je participe aux cours de danse, mais ce n’est pas suffisant, car je dois encore m’améliorer, et surtout ne pas me plaindre car comme elle dit très souvent : à ton âge je travaillais dix fois plus.

C’est dans ses moments là que je me demande combien d’heure il y a avait dans une journée, est-ce que le soleil se déplaçait moins vite ? C’est bien possible car sinon, c’est impossible, et ma mère n’est pas une menteuse. Finalement, le cours s’arrête enfin et j’ai le droit de prendre mon goûter, je l’engloutis le plus rapidement possible car mon père m’attend.

Aujourd’hui, je démonte et remonte son pistolet d’ordonnance, encore et encore, jusqu’à réussir à le faire les yeux fermés, car comme il dit : si en pleine nuit, ton arme s’enraye, tu devras le faire en pleine obscurité. Je mets plus d’une heure avant de réussir cet exercice, mais je ne dois pas me plaindre, car une des phrases préférés de mon père c’est : à ton âge, j’avais déjà réaliser dépassé les soldats adultes.

Est-ce que les militaires dont ils parlent avaient des retards de croissance ? C’est bien possible, mon père ne disant jamais de mensonge. Enfin, vient la nuit, où je peux enfin me reposer, avant le lever habituel à six heures du matin, car comme dit mon père : l’aube est le meilleur moment pour attaquer. Mais alors que je venais à peine de fermer les yeux, on frappe à la fenêtre de ma chambre. Pensant immédiatement à un exercice nocturne fais par mon père, je me lève et ouvre la fenêtre, mais il ne s’agit que d’une chouette, d’une taille peu commune et entièrement blanche.

Cet animal est très impressionnant et j’aimerais beaucoup la caresser car ses plumes doivent être toute douce, pourtant dès que je l’approche, elle s’envole avant de se poser une dizaine de mètres plus loin. Je prends donc mes chaussures, mon manteau et je m’élance à sa poursuite, mais elle ne fais que se dérober et je suis très vite complètement perdu avant de tomber sur un endroit qui semble sortir directement d’un livre d’enfant.

Beaucoup sont d’ailleurs présent et jouent dans la neige sans avoir froid. J’ai bientôt l’explication, en constatant qu’il s’agit de neige chaude. Je fronce les sourcils, devant cette bizarrerie de la nature, mon père m’ayant de nombreuse fois mis en garde contre la magie, qui est très dangereuse. Pourtant, ici, tout semble inoffensif, et je reçois alors, comme tombé du ciel un petit mot. J’y lis un prénom, un nom et les instructions pour lui offrir un cadeau.

Il s’agit bien de magie ! Mais de magie bénéfique, même si d’après mon père, c’est impossible. Je vais donc rejoindre les enfants et comme on me l’a demandé, j’avise une petite fille pour lui demander :

Comment tu t’appelles ?

Je compte accomplir ma mission, trouver cette personne, et lui offrir son cadeau, après ça, je pourrais enfin jouer et manger plein de sucrerie, car comme dit mon père : le travail passe avant le plaisir.

Chafouin
Chafouin
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Vive le Vent d'Hier EmptyMar 10 Déc - 18:24
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Adossé contre un mur dans une rue faiblement éclairé, n'ayant pour seul réconfort qu'un plaid mal lavé, une pomme qu'il avait chapardée ainsi qu'un livre lui-même obtenue par des moyens pas très légaux. Le jeune Chafouin se tâchait de se couvrir du froid de canard des rues de Skingrad. Son seul réconfort cette nuit consistait en ce livre, bien évidemment, il n'arrivait à comprendre qu'un mot sur deux. Mais le bouquin était rempli de photos ainsi que de portraits dépeignant des environnements neigeux, ainsi que la faune qui l'habitait, ours, renards et tairakhs des neiges alimentaient l'imagination du jeune garçon qui en avait bien besoin pour passer la nuit.

Son regard s’arrêta sur la description de la neige, il n'analysait pas tous les mots mais crut comprendre que la neige était aussi froide qu'elle était agréable au toucher, pour lui c'était inconcevable, comment un truc froid pouvait-il être agréable ? Le froid avait toujours été son ennemi quand l'hiver approchait. Et pourtant, il aurait aimé voir ces paysages neigeux pour de vrai. S'il pouvait neiger ne serait-ce qu'une seule fois à Skingrad...

Il leva doucement la tête en entendant le léger couinement ainsi que la bestiole que le regardait.

Tairakh de noël:

C'était quoi ça ? On aurait dit un chat, mais en plus mignon, le petit animal le fixait avec des yeux brillants et se mit à faire des petits bonds, il voulait de la nourriture ? Chafouin n'avait plus grand chose à lui offrir avec son trognon de pomme croquée jusqu'aux pépins. Cependant, la petite bête ne semblait pas intéressée par la nourriture, seulement par le fait de capter son attention. Reniflant quelque chose dans l'air, la bestiole bondit au détour d'une ruelle, poussant un petit cri pour motiver le jeune Chafouin à la rejoindre. Il passa à travers ce qui semblait être une bouche d'égout, bizarre, elle n'était pas dans cette rue avant.

Avant qu'il ne puisse réaliser ce qu'il se passait, le sol sembla se dérober sous ses pieds et il tomba en criant, sa vision se brouilla et quand il rouvrit les yeux il se trouvait dans un endroit d'une douce blancheur nacrée, et surtout, il avait chaud et c'était agréable, très agréable.

Il sentit la petite langue du tairakh lui lécher le bout du nez et il rigola en faisant des grands mouvements de bras dans la neige, tous ses soucis semblaient s'être envolés d'un coup. C'était agréable, mais chaud, c'était ça la neige ? Comme quoi fallait pas croire tout ce qui était écrit dans les bouquins, ils racontaient que des bêtises les adultes qui les écrivaient. Il se releva pour explorer et se rendit compte que le lieu était déjà rempli d'enfants qui jouaient, il avait envie de les rejoindre et de s'amuser avec eux, mais la petite bestiole avait une mission pour lui. Elle dessina quelque chose dans la neige et le désigna à Chafouin, un nom. Il lui sembla qu'il lui disait quelque chose, comme s'il le connaissait déjà. Pas de doute, il devait retrouver cette personne.  

Mais pour l'instant, l'amusement ! Il n'avait pas poursuivi cette bestiole juste pour des prunes, il fit voler la neige devant le tairakh et lui sauta dessus pour lui faire des grattouilles. La fourrure était super soyeuse, et les couinements de joie de la petite bête apaisants, c'était agréable. Le jeune garçon leva néanmoins la tête, attiré par une jeune fille qui construisait un bonhomme de neige. Elle devait avoir le même âge que lui à peu près, la même couleur de cheveux aussi et elle avait un air d'ange tombée du ciel.

Instantanément, Chafouin voulut devenir son ami et surtout, il voulut attirer son attention vue qu'elle était en train de construire son bonhomme de neige. Alors, pour se faire remarquer, il lui lança une balle de neige en plus face ! En rigolant il lui fit un grand sourire et un signe en lui demandant quel était son nom, avec un peu de chance, c'était l'enfant qu'il cherchait. Sinon, il aurait au moins la chance d'avoir rencontré une jolie fille aux cheveux cendrés.

Svenya Nahir
Svenya Nahir
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Vive le Vent d'Hier EmptyMar 10 Déc - 21:44
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Profession : Mercenaire - assassine de l'Ordre
Guilde +2 (femme)

Svenya, 9 ans

Même les clans nomades de Nislegiin avaient des périodes de sédentarité forcée quand les éléments se déchainaient au coeur de l’hiver, et le clan de Svenya ne faisait pas exception. Voilà trois semaines que leur hivernage avait commencé et qu’ils avaient monté un véritable village temporaire plus solide que leurs habituelles tentes. Bien à l’abri derrière de véritables murs à mi-hauteur des arbres vénérables de la forêt, cela faisait trois jours que la Negiin et son clan attendait que la tempête de neige se calme. Un quotidien morne et ennuyeux ? Bien au contraire ! Car ces longues journées et veillées d’hiver étaient les moments par excellence où les anciens du clan contaient monts et merveilles aux jeunes générations.

Cependant, même si la fillette avait passé les derniers jours suspendue aux lèvres de ses aînés, elle avait tout de même été ravie d’entendre que le vent se calmait et qu’elle allait peut-être pouvoir tenter une sortie sur les plate-formes qui entouraient leur village suspendu. D’accord, les enfants n’avaient pas le droit de sortir tous seuls… mais elle était grande pour son âge ! Et puis, elle emportait son épée, qu’elle venait de recevoir de sa grand-mère ! Comme ça, elle pourrait se défendre si un animal essayait de l’attaquer ! Et puis ses parents avaient dit qu’elle devait veiller sur les plus jeunes donc c’était logique qu’elle aille voir dehors s’il y avait pas de problème. Convaincue du bien-fondé de ses actions, mais néanmoins consciente que les adultes auraient probablement une autre vision des choses (ils étaient parfois assez peu réceptifs à des arguments parfaitement valables), elle profita d’un moment d’inattention de leur part pour s’éclipser en douce.

Comme elle s’y attendait, la tempête était partie, laissant comme seule trace de son passage une épaisse couche de neige fraîche. La première neige de l’année. Svenya en avait déjà vu (l’année passée, et celle d’avant, et celles d’avant même si elle ne parvenait pas à remonter plus loin que cinq ans plus tôt dans sa mémoire), mais elle était toujours aussi fascinée par cette couche blanche à l’apparence si douce et au contact pourtant si froid. Elle s’accroupit et commença à dessiner du bout du doigt sur cette page blanche.

Elle était tellement absorbée par son oeuvre qu’elle en oublia son environnement. Dans les contrées hostiles de son continent natal, une telle distraction pouvait bien vite s’avérer fatale, mais heureusement pour elle, elle devait avoir une bonne étoile quelque part. Le bruit sourd sur sa droite ne signalait en effet pas l’arrivée d’un prédateur, mais bien l’atterrissage sacrément pataud d’un jeune dalavoï. Son corps était encore recouvert du duvet des nouveaux-nés et ses grands yeux brillaient de la même curiosité que ceux de la fillette qui l’observait.

« Tu es perdu ? »

S’attendait-elle à obtenir une réponse ? Elle n’en savait trop rien, à vrai dire: c’était la première fois qu’elle voyait un tel animal. Une chose était sûre: c’était à peine plus qu’un bébé, donc ça devait vouloir dire qu’il avait besoin d’adultes pour s’occuper de lui. Adultes qui brillaient par leur absence.

« Tu veux retrouver ta famille ? »

L’alternative était de l’héberger pour l’hiver, mais le clan de Svenya ne serait probablement pas d’accord. Comme pour lui répondre, l’animal se retourna et commença à s’éloigner en serpentant.

« Attends ! »

Elle se reprit presque immédiatement: pas question d’alerter les adultes de sa présence à l’extérieur, où elle n’était pas censée se trouver. Le dalavoï ne prêta aucune attention à son cri et continua à s’éloigner. L’hésitation de la Negiin fut de courte durée: elle se mit à trottiner pour ne pas se faire distancer. Arrivé au bout de la plateforme, le volatile se propulsa en l’air et se mit à voler. Zut ! Voilà bien quelque chose que Svenya ne savait pas faire ! Par contre… Les arbres étaient touffus et proches dans cette partie de la forêt, et elle était par contre une excellente grimpeuse.

Au prix d’une course-poursuite mémorable ponctuée de nombreuses glissades et presque-chutes, l’enfant et son guide finirent par déboucher sur une zone où les arbres se faisaient plus clairsemés. Prudente, la fillette jeta un coup d’oeil dans la clairière pour identifier d’éventuelles menaces. Rien à signaler, si ce n’était quelques petits animaux et… d’autres enfants ? Mais pas d’adultes ? Curieux. Intriguée, elle se laissa glisser au bas de son arbre. À côté d’une racine, elle trouva son fidèle guide avec… un bout de papier dans la gueule ? Un bout de papier avec un nom qui lui était inconnu ? De plus en plus curieux. Elle regarda le bout de papier, puis la clairière, puis le bout de papier… Et le déclic se fit ! C’était comme les veillées de son clan au coeur de l’hiver, quand ils tiraient au sort une personne à qui donner un cadeau ! Elle avait résolu la moitié de l’énigme, plus qu’à trouver l’heureux destinataire. Et pour cela, elle devait commencer à faire connaissance avec les autres enfants qui peuplaient la clairière. Beaucoup avaient l’air d’avoir à peu-près son âge. Avec un peu de chance ils seraient plus dégourdis que son frère et sa soeur, encore trop petits à son goût ? Elle s’approcha d’une fille dont les yeux dépareillés lui disaient étrangement quelque chose, même si elle ne l’avait jamais vue de sa vie.

« Salut ! Toi aussi tu as suivi un dalavoï ? »

Ben oui: les animaux et les enfants étaient les seuls êtres présents dans la clairière, donc ils devaient être liés, non ?

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Vive le Vent d'Hier EmptyMar 10 Déc - 22:26
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Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
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Ruby, 7 ans.



« Non Ruby ! Un vase. Je t’ai demandé de matérialiser un vase. »
« Aaarrr ... » Maugré la tête rousse.

Un vase ? Pourquoi un vase ? Ce n’était pas drôle du tout. Ruby voulait un renard bleuté qui bondit dans l’air, comme celui qu’elle avait vu dans l’un des livres interdit de mère Magën. Ses fesses avaient gardé de leur superbe coloration rosée mais l’enfant ne regrettait pas son escapade. Etudier était d’un ennui et les dames étaient trop strictes et méchantes. Gonflant les joues, la jeune enfant, du haut de ses sept ans, se mit à faire bondir sur la tête son animal illusoire, provoquant ainsi un véritable désastre en classe. Dame Loisette s’insurgeait et rougissait à vu d’œil tandis que les camarades de la fillette se mirent à rire.


« Ça suffit ces sottises ! Tu vas me faire disparaître ton illusion et ton sourire insolent immédiatement ! »

Dame Loisette retroussa ses manches, se saisit de son bâton des sévices et attrapa impérieusement la main droite de Ruby avant de lui asséner un coup dont le bruit retentit à l’autre bout de la pièce. Aussitôt les rires cessèrent et les enfants retournèrent à leur travail. Ruby couina, deux larmes jaillissant instantanément au coin de ses yeux. Elle fixa son instructrice comme un animal apeuré mais sur la défensive.

« Tu as intérêt de faire profil bas le reste de la journée sinon j’en référerai à Mère Magën. »
« Oh ! Pas Magën… Ruby sage, ferai pas bétises ! Je promet. »

La satisfaction se lisait dans le regard de la femme. Elle savait que l’indisciplinée enfant sauvage commençait à apprendre ce qu’était l’autorité et que pour tout manquement il y avait des conséquences. Cela faisait déjà quatre ans que les préceptrices du pensionnat s’échinaient à éduquer Ruby et refréner ses pulsions sauvages. Aussi innocentes soient-elles…

Le reste de la journée Ruby suivit les cours sans poser de problème, bien trop effrayée à l’idée de revoir Mère Magën. C’était la gérante de la pension et une femme d’une cruauté sans limite. Pour Ruby, elle était bien plus dangereuse qu’un aimshgiin. C’est dire à quel point l’enfant la redoutait.

Une fois la prière aux architectes énoncée, non sans locution difficile pour Ruby, les enfants furent mis au lit. Cependant l’enfant ne parvenait pas à s’endormir. Comme toujours elle s’échappa de ses couvertures une fois tout le monde endormi et à pas de loups se rendit jusqu’à l’entrée de la bâtisse. Elle chaussa ses pieds nus de bottes et son pyjama d’un long manteau, trop grand pour elle d’ailleurs puisqu’il lui arrivait jusqu’aux mollets. La petite rebelle alla dégoter la clé de la porte, gardée par Dame Suzanne, endormie comme toujours sur son siège à bascule, puis sorti sans un bruit dans la nuit.

Ruby leva le nez vers le ciel, contemplant les flocon dont elle avait eut l’interdiction formelle d’observer même sur le temps du repas. C’était une distraction inutile et sans importance… Gnagnagna oui ! C’était la plus belle chose au monde ! Enfin… excepté ce flocon qui lui chatouilla les narines en s’y déposant car elle éternua aussitôt. Secouant la tête, elle se mit en marche vers son lieu de prédiction : La forêt des khulgana. Elle se mit à sautiller dans la neige, faisant des bonds dans les traces de pas des adultes du village, riant de bonheur lorsqu’elle y parvenait avec ses toutes petites jambes. Ce petit jeu dura un temps, juste assez pour se stopper lorsqu’elle trébucha, s’étalant de tout son long dans la neige.


« Aaaah froid !! » Geigna-t-elle en se relevant.

La petite était trempée et elle se mit à pleurer, les joues gonflées et rouges, vexée au plus haut point d’être tombée. Pourtant quelque chose de bien plus intéressant que la neige fit grincer la poudreuse à quelques mètres de l’enfant : Un loup. Un loup immense et tout blanc. Il se pencha au dessus d’elle et se mit à la reniffler. La rouquine sursauta mais sécha vite ses larmes pour glisser ses doigts dans le doux pelage de l’animal. Un petit sourire s’invita alors que le loup s’allongea devant la petite, l’observant comme s’il attendait quelque chose de sa part.


« Zentil toi, tout doux tout chaud. »

Le loup lui donna un coup de museau, l’enjoignant à se relever. Ruby remonta sur ses jambes et se colla au pelage pour se réchauffer avant qu’elle ne lui demande d’une toute petite voix si elle pouvait monter sur lui. Étrangement, il la laissa grimper mais il se redressa aussitôt pour se mettre à courir. S’agrippant à son cou, Ruby ouvrit de grands yeux surpris sur le paysage qui se mit à défiler à toute allure jusqu’à la mener vers un petit oasis de joie, ce qui stoppa la course effrénée du canidé, qui la fit redescendre en plaquant son ventre contre la neige.

Vive le Vent d'Hier Ruby_loup

Ruby descendit, remerciant le loup pour la balade avant de constater qu’il tenait entre ses dents un papier. Elle l’attrapa et le déplia. Il y avait quelque chose d’écrit mais elle n’arrivait pas à comprendre de quoi il s’agissait. La petite ne savait pas lire, c’est déjà à peine si elle arrivait à parler… Elle décida de le ranger dans sa poche et de s’en occuper plus tard. Il y avait plus important : Cet endroit était rempli d’enfants et des enfants qui s’amusaient ! Pas comme à la pension… Ici aucun adulte ne lui taperait sur les doigts ni ne l’isolerai dans la cave sombre et humide ou encore moins ne la priverait de nourriture. Ruby pouvait faire ce qui lui plaisait pour une fois et elle s’en donna à cœur joie en se joignant à un groupe qui s’allongeaient dans la poudreuse pour battre des jambes et des bras. Ruby n’hésita pas une minute pour se jeter au sol et faire de même avant de se lever en bondissant pour observer sa création artistique.

« Comment tu t’appelles ? » L’interpela un enfant.

La petite rouquine leva les yeux vers le garçon qui s’était approché d’elle. Il avait un ton autoritaire comme Dame Loisette et l’écart de grandeur entre cet enfant plus âgé qu’elle et la taille minuscule de la petite Ruby l’impressionnait. Elle entrouvrit la bouche, agrandissant ses yeux surdimensionnés pour un si petit visage rond.

« M’appelle Ruby. Toi ? »

Elenor Kingston
Elenor Kingston
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Vive le Vent d'Hier EmptyMer 11 Déc - 20:07
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Profession : Haute Générale commandant des forces navales de Daënastre
Daënar +3 ~ Tyorum (femme)
Elenor a 6 ans


Elenor comptait les secondes en fixant la grande pendule dans le salon. Elle avait finis ses devoirs de la semaine depuis un quart d’heure et elle attendait, comme tous les mercredis soirs, que Mabel et Rose rentrent de leurs cours de danse. Mabel n’aurait probablement qu’une envie : passer ses nerfs et oublier ses pieds douloureux en martyrisant la petite bâtarde. Pressée, comme à chaque fois, elle jetterait son manteau sans remarquer que le vase précieux, hérité de sa grand-mère, qu’elle se contentait de frôler d’habitude serait cette fois précisément sur la trajectoire du vêtement.
Plus que quelques secondes…
Elenor se leva, se laissa glisser du fauteuil et enfila son propre manteau. Elle venait d’ouvrir la porte vitrée qui donnait sur la cour du bâtiment lorsqu’un grand bruit de faïence brisée résonna à travers les couloirs, en provenance directe de l’entrée du bâtiment. Suivirent rapidement les cris de colères et les pleurs d’enfants, tandis qu’Elenor refermait la porte derrière elle en arborant un sourire diabolique qui s’évanouit rapidement. Se venger de Mabel était presque trop facile. Oh elle allait lui faire payer dès qu’elle lui mettrait la main dessus, mais elle l’aurait fait même si ça n’avait pas été de sa faute -elle l’avait déjà fait- et de toutes façons elle manquait d’imagination. Probablement qu’elle brûlerait ses devoirs devant elle, qu’elle déchirerait l’une de ses robes ou, si elle était vraiment de mauvaise humeur, qu’elle lui verserait de la peinture orange dans les cheveux.

Pour l’instant la gamine profitait de l’air de la soirée et du répit que le froid lui offrait. Entre deux buissons taillés, son regard fut attiré par un petit oiseau au plumage tellement blanc qu’il semblait presque lumineux. Mais ce qui retint vraiment son attention c’était le mouvement de l’animal : un coup de bec rapide à droite, un plus prudent à gauche, relever la tête, un regard à gauche, en bas, à gauche de nouveau et à droite, un petit saut qui se décale légèrement vers la droite, puis un envol, cinq battements d’ailes, atterrissage deux bonds en avant, et recommencez.
Il répéta son manège quatre, puis cinq fois, réglé comme du papier à musique. Elle se demandait même s’il était bien fait de chair et si ça n’était pas le dernier automate d’un génie un peu fou. Sans qu’elle ne s’en soit rendu compte un sourire s’était mis à éclairer son visage, vrai et chaleureux, et elle suivait l’oiseau à travers les rues des beaux quartiers de Skingrad. Elle ne fit pas vraiment attention au chemin qu’elle empruntait jusqu’à ce qu’elle passe dans une ruelle entre deux hôtels particuliers singulièrement haut.
Cela faisait plusieurs minutes qu’elle s’enfonçait entre les deux murs dont les ombres la plongeaient dans l’obscurité. Seul son guide lui apparaissait clairement, comme un feu-follet. Elle était surprise qu’il existe des boyaux aussi longs dans son quartier et commençait à se demander où elle avait atterris quand un crissement sous son pied l’arrêta net. Elle baissa les yeux pour découvrir que le sol était recouvert de neige. Elle était pourtant certaine qu’il n’en était pas encore tombé cette année, puisqu’Olrik ne s’était pas encore amusé à lui en glisser tout un seau dans le col !
Et plus étrange encore, elle entendit du bruit devant elle. Des sons de clochettes, de musiques et de rires. Il y avait aussi comme une lumière, semblable à celle d’un feu de cheminée. L’oiseau continuait son manège et elle allait bientôt le perdre de vue. Quand elle s’en rendit compte elle lui courut après et elle loupa l’instant où elle passa de la ruelle à la forêt. Soudain, elle se retrouvait au milieu des arbres, baignée dans une douce lumière dorée, entourée d’enfants qui jouaient. Elle tournait la tête en tous sens, écarquillant de grands yeux qui cherchaient la ruelle, les bâtiments, n’importe quel point de repère auquel la petite pouvait se raccrocher.
Il y eut l’éclair et elle tomba à la renverse dans la neige. Elle regarda le bout de papier descendre lentement pour venir se poser délicatement sur ses jambes, précisément dans le bon sens pour qu’elle puisse lire ce qu’il y avait dessus : un nom, unique, qu’elle ne connaissait absolument pas. Et c’était tout.
Alors les larmes qui menaçaient déjà inondèrent ses yeux et elle se mit à pleurer.

Jaeven Narcisse
Jaeven Narcisse
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Vive le Vent d'Hier EmptyMer 11 Déc - 21:16
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Profession : Prophète
My'trän +2 ~ Khurmag
Jaeven s’approcha discrètement des enfants qui jouaient sur la place. D’ordinaire, sa mère ne le laissait jamais sortir et il devait se contenter de jouer avec le chat ou d’écouter sa mère et sa tante se disputer sans cesse à propos de choses qu’il ne comprenait pas vraiment. Parfois, il avait le droit de l’accompagner au marché ou d’aller voir les feux d’artifices avec elle. Mais elle lui avait formellement interdit de sortir seul.  Ce jour-là cependant, elle s’était endormie en rentrant du travail, et il en avait profité pour se faufiler à l’extérieur de la petite maison dans laquelle ils vivaient avec sa tante. Timide, il n’osa pas faire de bruit et s’installa simplement sur les marches de pierre du vieux temple pour les regarder de loin. Il s’extasiait sans un bruit devant les billes resplendissantes de couleur de ces garçons. Sa mère ne voulait pas lui acheter de jouets, elle disait en avoir assez vu dans sa vie. Cela le rendait triste mais il ne voulait pas l’embêter, sinon elle s’énervait très fort et le frappait parfois.

Il neigeait encore, mais la grande place avait été déblayée par les magiciens du village et des petits feus brûlaient ça et là dans des renfoncements prévus à cette effet, fournissant un peu de chaleur aux passants. Soudain, le plus grand des garçons l’interpella. Surpris, Jaeven releva la tête vers lui et ouvrit la bouche, sans oser parler. Agacé, le garçon s’approcha et le releva sur ses pieds. Enfin c’était sans doute ce qu’il voulait faire, mais Jaeven était plus léger que prévu et il s’écroula sur la place, faisant rouler plusieurs billes hors de leur pochette en tombant dessus. Il n’en fallait pas plus pour exciter la colère des quatre autres joueurs qui demandèrent des excuses, renchérissant chacun après l’autre alors qu’il se relevait rapidement. Terrifié, Jaeven ne répondit pas. Il restait sur place, tripotant le bas de sa chemise en baissant les yeux. Puis, comme l’un d’entre eux se rappelait avoir entendu son père le traiter de monstre, ils reprirent à l’unisson en le bousculant. Il finit par chuter de nouveau mais resta à terre cette fois-ci, s’abritant derrière ses petites mains tout en priant Süns comme sa maman lui avait appris à le faire.

Un adulte traversa la place, Jaeven croisa son regard alors qu’il recevait une pluie de coups. C’était le responsable du temple. Il ignora la querelle et poursuivit sa route en hâtant le pas. Les garçons finirent par se lasser de l’absence de réaction du « monstre » et ramassèrent leurs billes pour aller jouer autre part. Jaeven resta de longues minutes par terre, sanglotant. Son coude et son visage étaient éraflés, et son corps endolori par les coups qu’il avait reçu. Il essuya ses larmes avec la manche de sa chemise, trop grande pour lui et désormais déchirée, puis se releva lentement.

Comme si cela ne suffisait pas, le chat de la maison venait d’apparaître au coin de la rue. Lui non plus n’avait pas le droit de sortir. Jaeven pensa qu’il avait dû laisser la porte ouverte en partant et que l’animal en avait profité. Il serait sévèrement grondé s’il ne parvenait pas à le ramener avant que sa mère ne se réveille. D’un pas lent, tout en reniflant, toujours les larmes aux yeux, il suivit la bête. Celle-ci le mena peu à peu hors du village et le petit garçon perdit patience : il se mit à courir dans la neige pour essayer de le rattraper. Effrayé, le chat s’échappa à grands bonds. Jaeven le perdit de vue, il progressait à l’aveuglette en criant son nom, exténué. Soudain, il entendit au loin des éclats de rire. Curieux mais prudent après sa mésaventure, il s’aventura un peu plus loin, jusqu’à ce que la neige devienne chaude.

Le spectacle qui s’offrait alors à lui paraissait surnaturel. Des tas d’enfants s’amusaient dans la neige, construisant des igloos ou des bonhommes, le tout en riant aux éclats. Une douce chaleur l’envahit et il s’approcha, oubliant le chat égaré. Un papier voleta devant ses yeux et il l’attrapa avant de lire le nom qui y était inscrit. Il savait déjà ce qu’il devait en faire, sans savoir exactement comment. Prudent, il ne se joignit pas aux autres même s’il en mourrait d’envie. Sa récente confrontation à d’autres enfants l’avait rendu encore plus réservé qu’il ne l’était déjà. Il s’approcha d’une fille aux cheveux aussi noirs que les siens et s’assis à côté d’elle sans un mot. Elle lui inspirait confiance, sans qu’il sache trop pourquoi. Puis, petit à petit, il entreprit de recouvrir ses pieds de neige chaude pour s’occuper.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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Vive le Vent d'Hier EmptyMer 11 Déc - 22:40
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Profession : scientifique fou
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Raziel contemplait la neige qui tombait lentement par la fenêtre. Il avait tiré un tabouret pour se hisser à cette hauteur. Il avait terminé toutes ses leçons et Swain n’était pas là pour lui tenir compagnie. Aussi le jeune garçon s’ennuyait profondément. D’une petite voix, il demanda à sa mère qui se tenait quelques pas derrière lui :

-Serait-il possible que je vois Père ?  Il m’a promis que nous irions chasser ensemble.

Elle se pencha vers lui et caressa sa joue d’une main :

-Je ne sais pas ce que t’as dit ton Père mais la chasse ce n’est pas pour les petits garçons. Il est trop occupé avec son travail pour l’instant de toute façon.

Puis elle arrangea ses cheveux et redressa sa veste :

-Regarde-toi. Qu’est-ce que tu as fait encore petit chenapan, tu es tout débraillé.

Il se détourna d’elle pour observer la nature blanche. Il n’aimait pas que sa mère fasse preuve d’une attention excessive et il aurait aimé que son père soit plus présent, lui. Il promettait monts et merveilles dès qu’ils se voyaient mais ne tenait jamais parole. Il n’avait pas bien compris ce que son papa faisait comme travail, mais il était en tout cas très occupé. Raziel espérait au moins que c’était un travail de héros, pour punir les méchants et tout ceux qui voulaient du mal à sa famille : il y en avait beaucoup selon sa maman. Soudain, le jeune garçon vit passer un renard blanc au bas du palais. Il se tourna vers sa mère et lui demanda, tout excité :

-Mère, il y a un renard dehors ! Je peux aller le voir ?

Elle hésita quelques instants avant de répondre d’une voix douce :

-Vas-y, mais fais attention à ne pas te salir. Et reste loin de cette vilaine bête.

Raziel hocha la tête avant de quitter prudemment son promontoire puis il descendit le grand escalier du hall d’entrée. Avec beaucoup d’efforts, il parvint enfin à faire basculer la lourde porte qui le séparait de l’animal puis il se précipita dehors pour le chercher des yeux. Il s’éloignait déjà. Sans hésiter, le petit garçon le poursuivit dans la forêt. Il voulait l’observer de plus près. Alors qu’il progressait de plus en plus lentement, il pénétra dans une clairière fascinante. Des tas d’enfants jouaient entre eux, dans une ambiance de camaraderie joyeuse. La neige paraissait soudainement douce et chaude. Raziel n’hésita pas une seule seconde : il ignorait d’où venaient tous ces autres enfants, mais cela lui faisait enfin des gens avec qui jouer ! Un papier flotta quelques instants devant ses yeux et il tendit sa main pour l’attraper. Un nom était écrit dessus et Raziel comprit aussitôt à quoi il devait servir, sans savoir trop comment.

Des sanglots attirèrent l’attention du petit garçon alors qu’il sautillait vers le bonhomme de neige le plus proche. Il se retourna pour apercevoir une fille affalée dans la neige. Il hésita quelques instants, son regard faisant des allers-retours entre la pleureuse et les enfants qui jouaient. Puis, comme sa maman lui avait toujours dit d’être gentil avec les autres, il s’approcha d’elle et repoussa maladroitement la neige qui était retombée sur la tête de la petite fille.

-Il faut pas pleurer. C’est pas grave de tomber dans la neige.


Et pour lui redonner le sourire, il chuta lui-même la tête la première de façon théâtrale. Puis il se releva vivement en rigolant et lui tendit la main :

-Tu viens ? on va faire un bonhomme !

Spoiler:

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Vive le Vent d'Hier EmptyMer 11 Déc - 23:12
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Les morceaux de bois se contraient et s’entrechoquaient dans l’une des nombreuses salle du château des De Richtofen. Le benjamin de la fratrie, haut de neuf ans, s’entraînait à l’épée contre son père, essayant tant bien que mal de satisfaire les exigences du patriarche. Il échouait toujours pour le moment, et dès qu’il réussissait l’un des exercices il s’en voyait attribué un encore plus difficile, et son père ne faisait pas que se défendre, il assénait de temps à autre un coup bien placé, selon lui pour lui enseigner la prudence. C’était fatiguant, serrant sa main gauche sur le poignée de l’épée d’entraînement il se lança à l’assaut, tentant vainement d’obtenir une victoire. Tout ce qu’il récolta fût une chute lourde sur son postérieur, heurtant le sol de la salle dans un bruit sourd. Son père rangea son épée d’entraînement avant d’aider Manfred à se relever, une mine sévère toujours imprimé sur son visage vieillissant.

-C’est bien, mais ce n’est pas suffisant, tu dois faire mieux, bien mieux. Range l’épée, ensuite va te changer et rejoins moi dans la bibliothèque.
-Est-ce qu’on pourra voir les aéronefs après ?
-Non, tu as encore beaucoup à faire, peut-être la semaine prochaine.

Son père quitta la salle, laissant Manfred avec une mine déconfite, lâchant un simple « mais j’aime bien les aéronefs » lorsqu’il fût sûr que son père ne pût l’entendre. Il rangea son arme d’entraînement, sachant déjà ce qui l’attendait, des heures à apprendre, à réciter, à écrire. Ce n’était pas passionnant, et il ne mettait pas vraiment du cœur à la tâche, mais son père tenait à lui apprendre les bienfaits du travail acharné. Ça n’avait pas nécessairement à être agréable, seulement à inculquer une leçon a Manfred. Le peu de temps libre qui lui était laissé était seulement pour le repos, les divertissements étaient bien rares. Il lança un regard rapide vers l’une des vraies épées sur un râtelier, il aimait bien les épées, se battre serait plus amusant si ce n’était pas aussi douloureux.

Sortant de la salle, il traversa le couloir de la demeure avant de passer devant la grande porte donnant vers la sortie. La porte était ouverte, c’était bizarre, normalement quelqu’un l’aurait déjà refermé, ou quelqu’un était déjà sorti ? Il ne savait pas trop, mais il était curieux. Manfred risqua un regard vers l’extérieur, regardant une ruelle enneigé de Zuhause. Il faisait froid, mais quelque chose capta son regard, un minuscule tairakh qui dardait ses pupilles vers lui. Le tairakh tourna la tête avant de partir, et le zuhur avait l’envie irrépressible de le suivre. Aucune crainte ne lui traversa l’esprit, même pas celle de ce que son père pourrait lui infliger comme punition en découvrant sa petite fugue.

Il suivait le tairakh dans les ruelles enneigés, pour une rare fois il faisait ce que bon lui semblait sans que quelqu’un ne vienne le disputer. Il n’avait pas à suivre une leçon barbante pendant des heures, pas besoin de se préparer pour recevoir des gens, il était complètement libre. C’était agréable, il espérait que ça durerait longtemps, il n’avait vraiment pas envie de retourner apprendre pour l’instant.

Les environs changèrent sans même qu’il s’en rende compte, trop occupé à profiter de sa liberté temporaire. Les grands bâtiments de Zuhause laissèrent place à des arbres, mais la neige était toujours là. C’était bizarre, elle était plus chaude qu’avant, normalement quand il sortait dehors elle était très froide, et là elle était chaude. Au moins c’était amusant, et nettement moins douloureux. Il leva les yeux ou une lumière avait attirée son attention, un morceau de papier descendit doucement du ciel pour venir se loger dans sa main. Il y avait un nom dessus, il avait la sensation de devoir offrir quelque chose à cette personne, mais il fallait encore la trouver.

Il déambula un peu, il était libre de faire ce qu’il voulait mais ressentait toujours une certaine appréhension, il n’avait pas vraiment l’habitude, plus ces temps-ci en tout cas. Il commença à amasser un peu de neige, incertain de ce qu’il pouvait bien faire à part chercher la personne qu’il devait trouver.

Althéa Ley Ka'Ori
Althéa Ley Ka'Ori
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Vive le Vent d'Hier EmptyJeu 12 Déc - 0:24
Irys : 507592
Profession : Guérisseuse du Troisième Cercle
My'trän +3 ~ Suhury (femme)

Althéa Ley Ka'Ori, 7 ans et 1/4

Althéa frissonnait d’effroi, empêtrée sous ses couvertures au creux d'un pli de la tente, les yeux embués de larmes. Le Khoral sifflait de mille vents mais c’étaient les voix de ses frères qui assourdissaient ses oreilles. L’hiver glaçait les Khurmis les plus avertis, mais c’était sa peine qui secouait son corps menu de tremblements incontrôlables. Ses parents n’avaient pas daigné leur rendre visite pour les fêtes à venir, mais c’étaient les trois hommes morts aujourd’hui qui lui manquaient le plus. Sa tribu arpentait vaillamment les chemins enneigés de Khurmag, indifférents au climat impitoyable qui régnait en ces terres, mais ce jour-ci ils en avaient fait les frais lorsque la glace s’était dérobée sous un traîneau. De l’autre côté de leur refuge, ses deux frères aînés échangeaient de vive voix, persuadés qu’elle dormait à poings fermés. Son plus jeune frère, Leryan, soupirant dans son sommeil, avait la chance d'échapper à cette conversation.

    « C’est une Khurmi, elle est vouée à se rappeler les défunts. Il faut qu’elle apprenne à mieux gérer la perte des siens.
    - Quevven, laisse-le respirer. Elle a sept ans.
    - Et à son âge, j’acceptais déjà la mort pour ce qu'elle était, alors qu'Alt' a pleuré toute la sainte journée.
    - Peut-être que c’est toi qui avais un problème. »


Quevven soupira, comme si l’argument était trop personnel pour trouver quelque once de validité dans son esprit. La petite fille avait séché ses larmes, blessée par la déception que ressentait son frère à son sujet. La considérait-il esclave de ses émotions ? Saurait-elle jamais lui prouver sa valeur ? Et ce pensant, elle sentait son cœur se déchirer à l’idée de ne pas pleurer les trois membres de son clan ayant dépéri dans l’éboulement. Les larmes inexorables se mêlèrent à l’amertume de lui avoir déplu.

    « Tu penses ce que tu veux de moi, Yecht, mais je m’inquiète simplement pour elle. Si elle est trop émotive, elle pourrait très vite perdre le contrôle. Et de la folie à l'anomalie, il n'y a qu'un pas.
    - Maman était émotive aussi, ça ne l’empêchait pas d’être parfaitement saine. Tu te souviens quand sa sœur est morte ? Elle a pleuré des jours durant sans devenir anomalie. Les Khurmis forment un peuple relativement sensible, et on a pourtant peu d’anomalies.
    - Il n’empêche qu’il serait plus aisé qu’elle ne se rappelle de rien.
    - On ne peut pas la forcer à oublier sa tristesse.
    - Mais on peut la faire changer d’Architecte pour qu'elle ne l'affecte plus. »


Althéa cessa d’écouter les mots qui blessaient son âme. Ses couvertures de fourrures s’étalèrent sur le sol en un tas informe alors qu’elle se glissait silencieusement hors de la tente. Elle adulait Khugatsaa et se plaisait dans le monde des illusions, une part fiévreuse de son cœur s’attristait que Quevven n’accepte guère cet aspect de son essence. Elle voulut s’asseoir dehors, mais la bise fouettait la moindre parcelle de peau à découvert. Pour combattre sa congélation déjà entamée, elle se mit à errer sans but.

A quelques pas de sa tente, tapi dans l’ombre, se dressait une silhouette imprécise. Le corps massif se découpait sur la forêt de conifères. Maladivement curieuse, la petite eut tôt fait de s’approcher, poussant un glapissement de stupeur à la vue du Tsookhor. Sa blancheur s’effaçait dans celle de la neige, et ses crocs d’ivoire formaient une mimique accueillante plus que menaçante. En mal d’affection, elle porta une main timide vers son encolure et se surprit à retirer son gant épais pour plonger dans sa fourrure gelée par des milliers de flocons malvenus. Elle qui d’ordinaire détestait les animaux se prenait à vouloir un peu de chaleur, quelle qu’en fût la provenance. Les pattes de l’animal se dérobèrent sous son contact tendre, et il la faucha de ses appuis. Étalée de travers sur son dos solide, elle empoigna des touffes entières de poils pour se maintenir en position alors qu’il prenait son envol.

Un sourire niais lui étira les lèvres, et une joie simple s’empara de son esprit, presque incompréhensible tant elle manquait d’ancrage. Elle dut s’endormir car le voyage ne dura pas plus de quelques secondes dans sa mémoire. L’atterrissage la prit de cours, elle bascula tête en avant, et se redressa en grimaçant dans un océan de poudreuse. Par réflexe, elle sortit sa main dénudée de la neige. Quevven l’avait avisée des dangers des engelures, mais contre toute attente, ses doigts étaient tièdes et maniables. D’un œil apeuré, elle observa la scène irréelle qui prenait place en contrebas. Des enfants de tout âge gambadaient parmi les arbres, et elle se sentit soudain de trop. Elle ne connaissait que ses frères et son clan, ne s’adonnait qu’aux marches longues et au commerce. Elle ne connaissait rien des enfants de son âge, et des aires de jeux de ce genre.

Le Tsookhor ne lui laissa pas le choix de rebrousser chemin toutefois. D’un coup de museau plus violent qu’escompté, il la poussa en avant. La gamine tituba dans la pente, avant de s’écrouler à mi-chemin tête la première et enchaîner sur un roulé-boulé peu gracieux mais qui ne manquait certes pas d’originalité. Son dos percuta quelque chose de solide, et elle finit en position assise sur un côté de l’obstacle. Elle ne sut plus où se mettre lorsqu’elle réalisa qu’il s’agissait d’une jeune fille aux cheveux aussi clairs que la neige, et qu’elle pleurait à chaudes larmes.

    « PARDON, c’est lui il m’a poussée ! »


D’un geste accusateur, elle désigna le sommet de la bute, mais le Tsookhor avait de tout évidence filé ! Les joues rougies par la honte, et incroyablement mal à l’aise face aux deux autres enfants qui la regardaient, elle chercha du regard Raziel en quête d’une aide inespérée. Soudain, il lui prit l’envie de n’avoir jamais suivi l’animal jusqu’en ces lieux, et de s’être contentée d’écouter ses frères discuter de son avenir. D’un geste maladroit, mais empreint de bonne volonté, elle tapota la tête de sa voisine que Raziel venait de déblayer. Il semblait qu'elle reproduisait un geste dont elle avait été témoin, mais avec l'assurance du novice. Il lui aurait suffi d'échanger un regard avec la petite fille pour y lire une peine similaire à la sienne, plus interne que physique, mais ses yeux fuyants et rougis n'osaient plus quitter ses pieds.

    « J’voulais pas te faire pleurer, hein. »

Laurelin
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Vive le Vent d'Hier EmptyVen 13 Déc - 19:32
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Laurelin, 9 ans et demi



Une journée ordinaire se profilait à nouveau à l’horizon enneigé. Une journée supplémentaire sur cette terre de la région de Khurmag, où je devais construire un panier en osier pour mon papa afin qu’il puisse ramener plus aisément ses prises lors de la prochaine séance de pêche. Mes sœurs étaient également très affairées à vider les poissons ainsi qu’un jeune chevreuil afin que nous puissions manger les prochains jours. Ma maman la peau d’un de ces grands animaux… Un Ours, afin que l’une d’entre nous ait une nouvelle couverture pour la nuit. C’est que les nuits sont froides ici, lorsqu’on vit à la pointe Sud de notre continent. Une fourrure est toujours bien venue.

L’ennuie, c’est que je n’aime pas cet exercice. Je préfère courir la campagne, me balader seule et rejoindre en douce mon papa et mes frères afin de les regarder chasser ou pêcher. J’aime également ces petits moments où, perdue dans la neige, j’en viens à voir et vivre des choses extraordinaires et magnifiques ! J’en parles souvent à ma maman, dont je suis très proche, mais elle me dit que ces choses n’existent pas réellement. Je ne comprends pas comment de telles couleurs, de telles éclats, de telles formes et une telle vie, ne peut pas réellement exister. Elles existent, même quand je suis entourée de ma famille et de mes amis. Pourtant, eux ne les voient pas, ce qui me peine grandement. Ma maman me dit que c’est parce que Khugatsaa, loué soit le grand Griffon, m’avait bénie de ses dons et qu’ils s’exprimaient en moi sans que je ne puisse les contrôler réellement, et qu’ils étaient là sans arrêt. Elle me dit que j’apprendrais à les contrôler plus tard, lorsque je serais plus grande, mais qu’en attendant, je devais faire des efforts afin de rester ancrée dans la réalité des choses. Moi, je ne comprends pas vraiment ce qu’elle essaie de dire, et j’ai l’impression d’être… Différente. Quelque peu. Ce qui n’est pas vraiment agréable, je dois bien l’avouer. L’autre jour, j’ai entendu ma grande sœur demander à ma mère si j’étais folle. Je ne sais même pas ce que ça veut dire. Et ensuite, ma maman a répondu que je bénéficiais de la grâce de Khugatsaa, comme tout le monde dans la famille, mais que cette grâce s’exprimait différemment chez moi et qu’il fallait me laisser le temps d’apprendre à contrôler tout ça. Et d’ajouter que j’étais aussi un peu différente, et qu’il fallait l’accepter.

Enfin, toujours est-il que j’en ai marre avec ce panier en osier, alors je décide de sortir un petit peu. Dehors, il fait si froids. Je m’emmitoufle alors dans ce manteau un peu trop fin à mon goût, mais grâce à maman, je peux aussi mettre un gilet de fourrure en-dessous de tout ça, et ça me tient au chaud. J’espère que maman m’apprendra à coudre. Je me débrouille, mais j’aimerais apprendre à coudre des vêtements, et me faire un manteau dans la fourrure d’un ours blanc. Que ça doit être beau. Et chaud.

J’avance alors un petit peu, jetant de temps à autre des regards furtifs à droite et à gauche. J’espère que maman, ou que mes sœurs ne me reconnaîtront pas, ou qu’une femme du village ne voudra pas me demander ce que je fais et où je vais. Sinon, je serais renvoyée à la maison pour terminer ce panier, et je n’en ai pas envie. Je préfère rêvasser un petit peu.

Je sors finalement du village et m’avance en direction du Sud et des plages qui sont à quelques heures de marche. Au détour d’une bute enneigée, bien plus que je m’y attendais d’ailleurs car je m’enfonce soudainement dans une quarantaine de centimètres de neige, ce qui refroidit immédiatement mon pantalon et gèle les os. Oh ! Que le paysage est beau ! Mais qu’il est froid.

J’arrive à me sortir de ce pétrin immaculé, pour enfin descendre ce petit relief et me retrouver dans une sorte de prairie légèrement boisée. Là, je vois des reliefs et des couleurs sublimes. Véritablement sublimes. Du vert, du bleu… Beaucoup de bleu, d’une profondeur insoupçonnée et d’autres, d’une clarté resplendissante. Et un animal… Majestueux. Un sublime Cerf, énorme, plus grand que les autres, se trouve là, devant moi, à quelques mètres. De trois quarts, il tourne son museau vers moi et me regarde avec une rare intensité. Son ramage, d’un blanc éclatant, et ses bois, recouverts d’un velours tout aussi blanc, semblaient extraordinairement doux. Il était tout simplement magnifique. Et le voilà qui s’approche de moi avec l’aisance d’un animal domestique. Il s’approche. Il s’approche encore, et le voilà maintenant à quelques centimètres de moi. Je sens son souffle chaud sur moi alors qu’une incroyable douceur émane de son regard d’un bleu azuré. Doucement, il passe son museau légèrement humecté sur ma main toujours tendue, expirant fortement comme pour mieux me caresser. Il se porte alors de profil et s’abaisse doucement, m’invitant à monter sur son dos. J’accepte alors l’invitation, et dés lors que je suis hissée, il se relève, et reprend sa route de son pas lent et agréable. Une véritable ballade, une berceuse, commence alors.

Soudainement, j’entends des éclats de rire. Il ne fait plus froids, au contraire, il fait de plus en plus chaud pour un hiver. La forêt devient un peu plus dense, et les éclats de rires se font de plus en plus forts et de plus en plus présents. J’entends même des pas dans la neige, différents de ceux du cerf qui m’emmène. Il se stop soudainement, et je me fais toute petite derrière son cou, m’aplatissant comme une crêpe, ce qui est ridicule. L’animal s’abaisse à nouveau, et je sens le bout de mon pied toucher la neige. Il semble vouloir me déposer là. J’hésite quelques secondes, et je m’exécute. La neige est si chaude ! Qu’est-ce donc que cet endroit ?!

Je veux faire un pas, mais j’entends le bruit de froissement d’un papier. Il y a une lettre, devant mon pied, que j’ai failli écraser. Le contenu de cette lettre est fort troublant. Je dois trouver un cadeau à un enfant dont le nom est inscrit. Qui… Qui est cette personne ? Comment saurais-je la reconnaître ? Je ne comprends pas trop ce qui se passe, mais les éclats de rire semblent très proches. Un peu trop. J’ai un petit peu peur des gens, bien que… Ce ne soient que des enfants. Je m’empare du papier, et je continu à avancer. Et c’est la que je les vois. Tous ces enfants, qui jouent, qui courent, qui construisent des châteaux de neige, des igloos, qui dessinent des formes dans la neige chaude… Ils sont si nombreux. Et avec eux, il y a tout ces animaux, et cette forêt, et ce paysage… C’est magnifique ! Je ne sais pas si c’est dans ma tête, mais j’espère que tout ceci est réel. Toutefois… Je dois trouver cet enfant et lui offrir un cadeau que je n’ai qu’à penser. Et je n’ose pas m’aventurer ici… Pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur ?

Je monte alors dans un arbre tout proche, bondissant, m’accrochant à une branche avant de grimper avec une certaine aisance. J’arrive suffisamment haut pour observer une grande partie de la scène, et je me sens suffisamment loin pour être… En sécurité. En quelque sorte. Je profite alors de l’épaisseur de cette branche sur laquelle je suis assise, pour m’installer confortablement, le dos appuyé contre le tronc de cet arbre. Et je regarde la scène. Un écureuil, tout roux, tout doux, s’accroche alors subitement sur mon épaule avant de descendre au creux de mes bras. Je sens alors son cœur battre à la vitesse de l’éclair, et sa respiration en fait autant. Quel petit animal génial. Une compagnie vraiment agréable, en attendant de découvrir qui est cet enfant que je cherche.


Kali Tal'göss
Kali Tal'göss
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Vive le Vent d'Hier EmptySam 14 Déc - 13:44
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Kali a 10 ans



« Plus haut ta garde, c’est un bouclier, pas un plat à tarte ! »

Kali souleva péniblement le bouclier devant elle. Elle avait l’impression que l’entraînement durait depuis des heures et son bras commençait à être tout engourdi. Le maître d’arme en face d’elle corrigea un peu sa posture puis demanda : « Prête ? » Elle hocha la tête en réponse et se tendit, prête à parer le coup de bâton… qui lui faucha les jambes sans qu’elle ne s’y attende le moins du monde. Elle s’écroula au sol de tout son long en jurant. Elle se releva furieuse, déséquilibrée par le bouclier qui l’encombrait et darda un regard ardent sur le maître d’arme qui semblait n’en avoir cure :

« Hey, comment tu voulais que je pare ça ?
-Parce que tu crois que ton adversaire aura la gentillesse de te dire où il va attaquer ? » Elle ouvrit la bouche et la ferma sans dire un mot, ce à quoi il opina du chef avant de faire signe à un autre élève : « Varen, prends ma place. » Le dénommé viens se placer devant Kali, brandissant son épée en bois. « Bien, Kali, ton objectif est de ne pas te faire toucher. Varen,  l’inverse. Allez-y ! »

Kali passa l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et essuya grossièrement la poussière blanche qui était collé à son visage par la sueur. Au moment où Varen leva son arme pour attaquer, elle lui jeta son bouclier, dont elle avait détaché les lanières, au visage. L’attaque soudaine et imprévisible fonctionna et le jeune garçon recula sous le choc, perdant toute sa posture. Elle lui rentra dedans épaule en avant, l’envoyant au sol, et atterrit à califourchon sur lui, écrasant sa main armé sous sa botte pour l’empêcher de l’attaquer. D’un geste elle rattrapa son bouclier et vint le presser sur la gorge de Varen : dans un vrai combat, elle n’aurait eu qu’à donner un coup sec pour lui écraser la trachée.
Elle n’en fit évidemment rien et se releva souplement, sans chercher un instant à cacher la fierté qu’on lisait dans son regard moqueur. Le maître d’arme eut un soupir exaspéré :

« Kali, tu es supposée travailler ta défense !
-Il m’a touché ? Je l’ai pas senti moi. » Répliqua-t-elle avec un sourire narquois. Il se pinça l’arrête du nez : « Bon l’entraînement est finit pour toi aujourd’hui, tu en as assez fait. » Il lui signifia de partir d’un geste de la main et elle s’éloigna en jetant le bouclier au sol, vexée d’être virée de la sorte.

Elle quitta le petite terrain d’entraînement en direction du petit village qu’avait monté la tribu : en hiver ils bougeaient moins et construisaient des cabanes plus durables que les tentes habituelles. Elle n’avait pas vraiment hâte d’expliquer à sa mère pourquoi elle était libérée de l‘entraînement avant tous les autres -encore- aussi elle dévia vers l’un des bassins naturels. S’il venait passer l’hiver dans la région de la baie d’Ariun c’était parce qu’il y était particulièrement doux , ce qui permettait entre autre de profiter des rivières pour s’y baigner en toute saison. Même s’il fallait admettre qu’en hiver, un peu plus de courage était nécessaire.
Mais la jeune guerrière n’en manquait pas. Ou plus exactement elle trouvait la morsure de l’eau fraîche nettement plus facile à affronter que sa mère. Elle entrepris donc de se laver, en particulier ses cheveux qui avaient pris une teinte blanchâtre après une après-midi à être baladée au sol à cause de son inexpérience au bouclier. Elle râla encore de longues minutes tout en démêlant ses longs cheveux contre l’inutilité de ce qu’on essayait de lui apprendre, elle qui ne jurait que par l’attaque.

Elle s’apprêtait à sortir quand elle sentit quelque chose lui frôler la jambe. Elle baissa le regard pour contempler l’un des plus beaux poissons qu’elle avait jamais pu voir : ses écailles nacrées renvoyaient de petits arc-en-ciel dès qu’un rayon de lumière venait rebondir dessus et d’incroyables nageoires, aussi légères que des voiles de soie, flottaient autour de son corps, donnant moins l’impression qu’il nageait plutôt qu’il ne volait. Elle eut l’envie de le pêcher pour le montrer à son clan et elle se tendit, prête à l’attraper, mais il y eut comme une vibration qui parcourut le bassin et l’eau se figea, menaçante. Kali suspendit aussitôt son geste et blêmit un peu, puis l’eau redevint parfaitement normale, coulant paresseusement en direction de la mer. La zagashienne se détendit et se permit un soupir. Pendant ce temps le poisson continuait de tourner tranquillement autour de ses jambes.
Elle voulut rejoindre la rive mais il bondit devant elle et sous la surprise elle tomba en arrière. Quand elle écarta ses cheveux de son visage elle vit qu’il sautait désormais au-dessus de l’eau, là où la rivière se déversait dans le bassin, et les mouvements gracieux de ses nageoires lui semblaient comme une invitation à le suivre. Elle hésita puis  se releva et se dirigea à nouveau vers la rive. Vif comme l’éclair, il jaillit de nouveau devant son visage et elle faillit retomber. Elle se retourna et lui lança, énervée :

« Ça va j’ai compris, je viens, laisse-moi juste m’habiller bordel ! »

Elle continua de grommeler tandis qu’elle enfilait ses vêtements, après s’être rapidement séchée. Elle se contenta d’attraper ses chaussures à la main et remonta le bas de son pantalon, car suivre le poisson l’obligerait sans doute à marcher dans le lit de la rivière de nombreuse fois, puisqu’elle traçait parfois son chemin directement à travers une colline.
Suivre le poisson ne fut pas une mince affaire mais il était heureusement patient, l’attendant en tournant en rond dès qu’elle éprouvait des difficultés. Elle se demandait bien où tout cela allait l’emmener mais sa mère lui avait toujours appris à écouter les signes et si ça n’en était pas un elle ne savait pas ce que c’était. Elle s’éloignait donc du village l’esprit tranquille, certaine d’agir comme on le lui aurait demandé. Au bout d’un certain temps, ils se trouvèrent au pied d’une cascade de quelques mètres.

« Ah ! Et tu vas faire comment maintenant ? »

A ces mots, le poisson sauta avec une force et une grâce prodigieuse et s’envola par-dessus la cascade, disparaissant du champ de vision de la zagashienne et seul le bruit lui permit de savoir qu’il avait bien atterrit dans l’eau. Elle resta bouche-bée quelques secondes puis pesta avant d’entreprendre d’escalader. Il lui fallut de longues minutes pour réussir à atteindre le haut et quand elle hissa sa tête au-dessus du dernier rocher elle vit le poisson qui faisait de petits cercles en l’attendant.

« Un jour je saurais faire pareil. »

Puis elle se tut soudainement en remarquant que la rivière disparaissait à l’intérieur d’une paroi rocheuse, avec une ouverture à peine assez grande pour qu’elle puisse y passer.

« On va là-dedans, t’es sûr ? » Et comme son guide s’y engouffrait, elle haussa les épaules en finissant de se hisser sur le promontoire : « Bon bah apparemment oui. »

Progresser à travers le boyau ne fut pas aisé, elle n’y voyait quasiment rien, seuls les reflets sur l’eau lui permettait de distinguer vaguement la forme du tunnel. Alors qu’elle commençait à hésiter à faire demi-tour, elle vit devant elle une douce lumière et décida d’aller jusque là. Quand elle émergea ce fut pour se trouver dans une forêt de sapin aux aiguilles dorées, couverte de neige. Pour autant l’eau n’était pas froide, au contraire même, et la neige, déjà amusante à la base, semblait encore plus accueillante que d’habitude. Quand elle en prit une poignée, elle constata qu’elle émanait une légère chaleur. Elle se laissa tomber dedans en rigolant. Alors qu’elle était allongée elle entendit le craquement et vit l’éclair bleu, puis une feuille de papier tomba doucement sur son visage. L’odeur lui rappelait celles qu’elle avait aidé à fabriquer à l’automne, quand ils s’étaient arrêtés près d’un moulin. Il y avait un nom dessus et la consigne de trouver un cadeau à cet enfant. C’est à ce moment uniquement qu’elle remarqua les cris de joie qui émanaient de plus loin et elle aperçut, en se relevant, des tas d’autres enfants occupés à jouer entre eux ou avec des animaux. Celui à qui elle devait offrir un cadeau devait se trouver là-bas, et puis elle aussi voulait jouer, alors elle se mit à courir, oubliant ses chaussures sur la berge, et tandis qu’elle déboulait au milieu du cercle elle cria :

« C’est qui Razieeeeeeeeeeeeeeeeel ? »

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Vive le Vent d'Hier EmptySam 14 Déc - 15:38
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-Parfait, on est trois ! Venez, on va faire un bonhomme de neige plus gros que les autres.

Et il s’élança, entraînant avec lui les deux petites filles. Débordant d’enthousiasme, il s’agenouilla dans la neige et commença à en faire un grand tas derrière lequel il disparaissait presque. Tout en œuvrant, il jetait des coups d’œil vers ses deux compagnons.

-On va lui faire des cornes, comme un dragon ! Je sais, on va faire un dragon de neige ! Comme ça on pourra monter dessus et s’envoler avec !

Et il commença ainsi à façonner la tête de la bête, taillant des yeux grossiers sur une boule de neige chaude. Une fois satisfait de sa tâche, il la déposa sur le haut du monticule puis se tourna vers la petite fille aux cheveux noirs :

-Tu peux lui faire des pattes avec des grosses griffes ? Avec ça il pourra nous défendre des méchants !

Toujours aussi énergique, il reprit aussitôt en s’adressant à Elenor :

-Et il nous faut aussi des cornes pour sa tête, comme ça on peut s’y accrocher quand il vole. Tu peux faire ça ?

Elle n’eut pas le temps de lui répondre qu’une autre petite fille débarquait dans la clairière en criant le nom de Raziel. Ce dernier se retourna, inquiet, croyant d’abord que sa mère avait peut-être envoyé quelqu’un le chercher, coupant court à son jeu. Alors que le dragon était encore loin d’être terminé, il grimpa sur son dos, une boule de neige à la main, et envoya le projectile directement dans le visage de l’inconnue :

-A l’attaque confrérie du dragon ! Elle veut capturer votre prince !


Puis, comme les deux autres petites filles restaient pétrifiées, Raziel leva le poing en une gestuelle héroïque :

-Qu’est-ce que vous attendez fières guerrières ? Montez derrière moi avec des munitions ! Tant pis pour les ailes, on a qu’à dire qu’il les a perdus dans un combwarf !

Il n’avait pas eut le temps de terminer sa phrase car quelqu’un avait décidé de répondre à son offensive à l’aide d’une boule de neige bien placée. Le petit garçon glissa à bas de sa monture en mimant une douleur exagérée :

-Aaaargh, c’est la fin… Nous nous sommes battus jusqu’au bout mais les méchants sont plus nombreux… A moins que ? Qu’est-ce que tu dis ? demanda-t-il à Elenor. Tu as emmené des potions magiques avec toi ?

Nul doute que l’imagination de Raziel forçait le respect.

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Vive le Vent d'Hier EmptyDim 15 Déc - 17:07
Fabius a 10 ans
Portrait de Fabius:




Ruby ? Ce n’est pas le nom que j’espérais, en plus, c’est un nom de My’tran, et comme me l’as répété cent fois mon père, les My’trans sont nos ennemis. Le problème c’est qu’il n’a rien dit sur les enfants qui semble souffrir de malnutrition. C’est là un gros problème, d’habitude, mon père a toujours des indications sur ce que je dois faire et ne pas faire, et je n’ai qu’à les respecter à la lettre pour bien agir.

C’est sans doute la première fois que je vais devoir improviser, et je ne sais pas quoi faire. J’hésite un moment à laisser l’enfant sur place, mais les paroles de ma mère me reviennent en mémoire, si je ne protège pas les gens plus faibles que moi, elle viendra et me mettra une grande claque sur la joue droite, et en plus, je serais privé de dessert au chocolat pendant un mois. J’hésite quelques secondes, puis je prends la main de Ruby et lui dit d’une voix douce :

Je suis Fabius, on va commencer par manger, si tu veux bien me suivre, je vais t’amener là où il y a des tables remplies de bonbons.

J’accompagne donc l’enfant jusqu’aux victuailles afin de lui donner quelques sucreries et comme je suis déjà à côté, j’en profite pour prendre quelques parts de gâteaux au chocolat que je partage également avec l’enfant.

Le problème c’est que tout ceci ne m’aide guère à accomplir m mission et trouver cette fameuse Elenor. Il y a une solution toute simple, qu’essaye une fillette de mon âge en arrivant sur la place et criant qu’elle cherche un certain Raziééééél, ce qui est un curieux prénom, surement un my’tran lui aussi. Je regarde attentivement si son idée fonctionne, mais personne ne lui répond, à part à l’aide d’une boule de neige qu’elle se prend en pleine tête.

De toute évidence, sa manœuvre est dangereuse et la mienne semble plus sécurisante, quoique plus longue, je dis donc à la petite rousse qui m’accompagne :

Je dois continuer à chercher une certaine personne, tu peux m’attendre ici, en continuant à manger et je viendrai te chercher une fois que j’aurais accomplis ce que j’ai à faire ou bien m’accompagner.

Une fois que j’ai entendu la réponse, je pars en direction d’une autre fille et je lui demande :

Comment tu t’appelles ?

Ophélia Narcisse
Ophélia Narcisse
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Vive le Vent d'Hier EmptyLun 16 Déc - 21:47
Irys : 1609400
Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Pérégrins -2
Ophélia ... observait. C'était ce qu'elle faisait de mieux. Jambes croisées, cerclées par ses bras, la petite vaironne avait enfoui sa bouche dans le creux entre ses deux genoux, ne laissant dépasser que ses yeux dépareillés qui regardaient les autres enfants jouer. En fin de compte, c'était comme être à la maison avec un stock de jouets bien plus fourni que celui des placards de son père. L'enfant lâcha un soupir, toute cette mise en scène lui rappelait son rôle dans cette histoire, enfin ... dans sa vie. C'était comme le répétait son père, "une Narcisse ne sourit pas, elle fait sourire". Elle ne comprenait pas exactement d'où venait cette règle, mais elle s'y conformait. Sa famille était la fleur que l'on ramasse et qui fait s'exposer les dents de mines enjouées, mais leur rôle s'arrêtait là. C'était un acquis pour la jeune fille, alors, elle continuait à observer et rien d'autre.

C'était étrange ... pas inquiétant, mais particulier. La vaironne n'aurait pas pu dire si ça lui faisait plaisir d'être plongée dans un tel environnement, en fait, elle était presque persuadée que non. Ses yeux étaient fatigués, si fatigués qu'ils s'en soulignaient de noir. Tout le monde autour d'elle semblait content ... à l'exception de quelques pleurnichards, ou gamins trop sérieux. Les gosses ... quelle plaie. Sa maison manquait à Ophélia, la neige d'ici n'était pas la même qu'en Vereïst, c'était perturbant. Elle qui n'avait presque jamais quitté la boutique, voilà qu'elle se retrouvait elle ne savait où. Si elle n'était pas la grande fille qu'elle se voulait être, peut-être qu'elle aurait déjà commencé à pleurer. Mais afficher de la faiblesse, ce n'était pas son genre, ici, c'était elle qui supervisait, hors de question de rejoindre les rangs de ces ... mioches.

Une voix la fit presque sursauter, à sa droite, une petite, plus jeune qu'elle de visu (mais vu l'allure de la vaironne, tout semblait paraître enfantin à côté). Lorsque les grands yeux qu'avait arrondi la fille aux cheveux noir de jais se calmèrent, elle se concentra sur la question posée sans en connaître le sens. Elle cligna deux fois des yeux et répondit tout simplement.

- Juste un renard ...

Le regard qu'elle balançait à la curieuse était rempli d'un jugement extrêmement méfiant, si froid qu'il en faisait se reculer le visage d'Ophélia. Une ombre par-dessus son épaule gauche lui fit tourner la tête, observant les traits d'un enfant qui ... qui lui ... qu'est-ce que ? Les mêmes mèches, les mêmes yeux ... et en train de retourner la neige comme un débile. Ils étaient tous arrivés d'un coup, tous. Quand elle était entrée, la daënare était presque seule à l'exception de quelques gosses déjà présents, mais là ... le nombre avait drastiquement augmenté. Une dizaine de gosses, à vue d'oeil ? Confuse au possible, elle balança son regard entre le garçon derrière elle et l'interrogatrice de plus tôt, cherchant quelque chose, n'importe quoi qui aurait pu lier les deux. Qu'est-ce qu'ils fichaient là, tous ...? Et qu'est-ce qu'elle était censée faire dans tout ce bazar ?

Elle avait bien ce nom, mais ça pouvait dire tout comme n'importe quoi.

- C'est qui Razieeeeeeeeeeeeeeeel ?

Ugh. Une criarde, le pire genre. Ces enfants-là, on les mettait d'ordinaire à côté du comptoir, là où il y avait les boîtes à musique. Le père d'Ophélia disait que c'était pour les réconforter, sa fille préférait penser que c'était pour couvrir leurs beuglements. Cette gamine-là semblait chercher quelqu'un, avec un nom pour seul appât. Personne ne se manifesta apparemment. La seconde qui suivit, un autre garçon se mit à hurler des choses incompréhensibles, agissant comme s'il était possédé ... le visage qu'arborait alors la vaironne était extrêmement proche de celui qu'arbore un seigneur envers son serf ; rempli d'un mépris condescendant. Elle haussa finalement les sourcils et en détourna les yeux.

En tout cas, elle n'était apparemment pas la seule à fouiller pour un nom. Peut-être que si elle trouvait cette personne elle pourrait rentrer ? Hors de question de rester indéfiniment dans cette prison, ce terrain avait beau ne pas en avoir trop l'air, la petite était tout de même extrêmement inquiète. Tous ces enfants devaient être coincés, comme elle. Personne ne voulait-il donc sortir ? Ils devaient tous être inconscients ... enfin, comme la plupart des gosses. Ophélia secoua la tête, sautant de son perchoir pour rejoindre le bas-sol. Se baissant sur une caisse ouverte, elle en fouilla le contenu, trouvant des feuilles, des ciseaux et une boîte de crayon.

Lorsqu'elle revint sur son tas de neige, elle griffonna son prénom sur la feuille et la plia pour qu'elle tienne dans la poche abdominale de sa robe. Une fois chose faite, elle tendit un bout de papier et un crayon au garçon étrange et à la curieuse qui étaient assis à côté d'elle.

- On va jouer à un jeu, écrivez vos prénoms et portez-les, je reviens.

Et elle retourna sur terrain plat, distribuant à tous ceux qu'elle voyait un bout de papier et un crayon, expliquant à chacun que c'était pour faire un jeu. Elle espérait simplement en vérité reconnaître le nom gribouillé comme étant celui qu'elle devait chercher. Pourvu qu'ils sachent tous écrire ...

Allys Terasu
Allys Terasu
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Vive le Vent d'Hier EmptyLun 16 Déc - 21:59
Irys : 1596854
Profession : Ingénieur mécanique
Daënar +1
Faire un bonhomme de neige n’a rien de difficile, après tout elle arrivait bien à façonner le sable et celui-ci tenait bien moins que cette chaude et malléable texture blanche. Pourtant les autres enfants n’arrivaient pas à le rendre harmonieux. Ce qui était impossible pour les autres, Lys s’en chargeait ! Ni une ni deux elle roulait une immense boule bien ronde pour le corps et une un peu plus petite qu’elle ajouta par dessus. Elle attrapa des branches pour lui donner deux bras, une carotte fine mais longue pour le nez. Fouillant dans ses poches elle attrapa des écrous pour lui faire deux yeux et des engrenages en guise de boutons. Il était presque parfait ne manquait plus que…

Paf ! La mini Lys se reçut une boule de neige en pleine figure. Elle secoua sa tête en protestant, s’essuyant son visage devenu tout blanc avant de laisser son regard inquisiteur chercher la source de cette agression sauvage. Ce ne fut pas chose difficile puisque le responsable, se trouvant à quelques pas, un sourire immense collé sur le visage lui demanda son nom en lui faisant un signe de la main. La zoch plissa les lèvres dans une mimique renfrognée tout en scrutant l’importun. Il s’agissait d’un garçon d’à peu près son âge et aux cheveux aussi cendrés que les siens. Malgré sa bouille adorable, cela ne prit pas sur Lys, qui n’escomptait pas se laisser faire par un parfait inconnu.


« T’as qu’à me battre si tu veux le savoir ! » Lança-t-elle avec défi.

Ni une ni deux, elle s’accroupit afin de former une boule à son tour et la lança sur l’enfant. Bam ! En pleins dans l’épaule. Suite à cette victoire, elle leva triomphalement le menton mais reprit bien vite une mimique joueuse en se cachant derrière un igloo. Elle avait bien fait car un autre missile avait été lancé à sa suite, passant à quelques centimètres. Profitant de son abri de fortune, la petite se fabriqua des munitions avant de les disposer dans ses poches. Elle surgit ensuite de l’igloo d’un bond, mitraillant tout sur son passage dans une pluie de neige dévastatrice.

Certaines balles firent mouches mais ce ne fut pas s’en se prendre une contre offensive sévère qui s’écrasa contre son ventre. Ouch, le combat était rude ! Qu’à cela ne tienne, la petite plongea sur sa cible la faisant chuter dans la neige. Les mains agrippées aux poignets de son adversaire, le corps tendu, elle eut un sourire carnassier.


« C’est moi qui t’ai eu ! »

De près, il était vraiment mignon. Ses cheveux cendrés en bataille et le regard revêche qu’il lui rendait le rendaient attrayant d’autant plus qu’il avait l’air d’avoir quelque chose en plus en comparaison des autres enfants… Elle n’eut pas l’occasion de creuser la réflexion qu’il se mouva sous elle, parvenant à lui faire lâcher prise sur sa main droite. Il en profita largement pour faire basculer les choses mais les deux enfants se trouvaient sur un sol en pente. Ce qui devait arriver arriva : Ils dégringolèrent jusqu’en bas de la pente, entraînant au passage un pauvre garçon à l’air perdu qui tâtonnait la neige. Tout trois se retrouvèrent sans dessus-dessous, la tête qui tourne.

Spoiler:

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Vive le Vent d'Hier EmptyVen 20 Déc - 21:19
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
L’enfant ne lui répondit pas. Avait-il eut du mal à la comprendre ? Manquait-il d’éducation ? Dame Suzy était limpide à ce sujet : Il faut se présenter quand on le demande, c’est important et surtout c’est extrêmement grossier de ne pas le faire. Et on se faisait punir quand on était pas bien élevé. Heureusement pour ce grand garçon il n’y avait pas d’adulte pour le remettre dans le droit chemin…

Ruby commençait déjà gonfler les joues, prête à lui dire qu’elle n’était pas invisible, mais il lui prit la main. Bêtement, elle suivit le geste des yeux, surprise sur l’instant. Un mal-être la saisit aussitôt, hérissant les poils sur ses bras en même temps qu’un long frisson. On n’avait pas le droit au contact. Les filles d’un côté, les garçons de l’autre. D’ailleurs elle ne faisait que les croiser en général car ils logeaient dans une autre aile du pensionnat et avaient leur propres instructeurs, qui étaient des hommes. Ce garçon avait-il des droits particuliers pour faire cela ? Avait-il le droit de la saisir ainsi et l’emmener à sa suite ?

N’ayant pas d’autre choix que de le suivre au vu de son ton sans appel elle s’exécuta mais elle était intérieurement mortifiée. Les sanctions allaient être salées si les adultes apprenaient cela ! Qu’allait-on lui réserver ? Des coups de martinet ? Des corvées journalières supplémentaires ? L’exclure des classes ? Pire ? Dans tout les cas ce ne serait pas ce garçon qui subirait la punition, c’était toujours Ruby. Si ça se savait elle ne devrait pas nier sinon ce serait pire. Et ça se saura de toute façon.

C’est avec fatalité que la fillette finit par se dire que quitte à être sanctionnée autant en profiter un maximum maintenant. La rouquine posa alors son immense regard gris sur les victuailles que proposait le garçon Fabius. Il lui fourra entre les mains des choses auxquelles la petite ignorait tout. C’était coloré, moelleux et cela sentait bon… Cela ne devait pas être un danger sinon le garçon joufflu ne les auraient pas englouti mais il faut toujours se méfier de ce qu’on ne connaît pas, c’est la grande Mère Supérieur qui le dit ! Ruby posa alors sa canine sur un met tout rond comme une bille et resta quelques secondes ainsi, indécise, avant de finir par refermer doucement la mâchoire. En appuyant, les saveurs se libérèrent dans la bouche de la My’träne. C’était une explosion, littéralement. Un goût inconnu, inédit, trop… Hypnotique. Vite, elle devait en reprendre un ! Ni une ni deux Ruby engloutit un second puis bien vite tout ce qui se posait à sa portée.

Le garçon avait bien vu qu’elle mangeait avec voracité car il se mit alors à lui indiquer qu’elle pouvait rester manger ou l’accompagner à la recherche de quelqu’un. Elle ne lui répondit pas, les yeux ronds et les joues gonflées par le gros morceau de gâteau au chocolat qui s’y trouvait. En revanche cela eut le mérite de lui faire lever la tête. C’est alors qu’elle se rendit compte que des enfants jouaient plus loin. Il y avait une histoire de dragon et de prince… Comme dans les livres interdits ! Voilà donc de quoi capter l’attention de l’enfant qui aimait tant les histoires d’aventure.

Attrapant dans ses bras toute la nourriture qu’elle pouvait, Ruby se mit à trottiner vers le groupe d’enfants. Elle déposa alors son chargement vers le garçon qui semblait être leur prince et se tint droite et fière, se donnant toute la prestance dont elle était capable.


« En ai ! » Affirma-t-elle en tendant le bras pour faire apparaître une potion violette au dessus du prince. « Potion ! »

Soudain une fille aux cheveux sombres et l’air blasé surgit devant le groupe en leur donnant un papier et un crayon, avec pour consigne d’écrire leur nom. Ruby hocha la tête sur le côté et se mit à griffonner dessus:

Prénom de Ruby... Si vous arrivez à comprendre:

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