Texte libre sur l'épreuve 6 : Un soupçon de bonheur

Des bruits de fers résonnaient à travers une terre morte où rien ne pousser, joncher d’innombrables bâtisses en ruine vestige sinistre de ce qu’était l’humanité d’antan. Des tonalités rappelant les grondements d’un orage, s’élevant jusqu’au ciel artificiel sombre, faux ciel n’offrons jamais de larmes pour noyer la désolation au sein de Pandémonium où toute vie peine à survivre. Au milieu de ce paysage désolé, un combat titanesque se dérouler. Un affrontement confrontant un archange et un démon majeur à pleine puissance, n’ayant plus croisé le fer depuis plus de deux mille ans. Chiffre insignifiant pour eux, puisque le temps n’existait pas pour les immortels, toutefois l’ange avait chiffré le temps écoulé depuis leur dernier affrontement. Aucun n’avait l’avantage, devinant aisément le prochain mouvement de l’autre par son style de combat et sa façon d’être pour avoir croisé un nombre incalculable de fois le fer lors des guerres saintes et chaque fois qu’ils se rencontraient en dehors. Chacun guettait une ouverture, une faille, une erreur pour prendre l’avantage.

Ils représentent les deux extrêmes d'un tous, ange et démon, tous les éloignent et les opposent de leur nature même à leur physique. L’un ténèbres, l’autre lumière. L’un mauvais, l’autre vertueux. L’un possédant une chevelure rappelant l’astre solaire et ses rayons chatoyants, l’autre l’obscurité avec toute sa profondeur.

Si différents, mais si complémentaires à la fois, à l’image du Ying et du Yang.

Au cœur de ce combat surnaturel, une harmonie était palpable dans leurs déplacements, ils réagissaient au même moment tel un reflet que renvoie un miroir. Une concordance s’apparentant presque à une danse entre deux partenaires de longue date ayant valsé ensemble depuis des temps immémoriaux. Ils échangeaient rarement des mots à l'inverse des coups et pourtant ils se comprenaient si bien l’un l’autre, juste d’un regard. Rien n’était exprimé oralement entre eux, mais physiquement et souvent par des regards que seuls deux moitiés pouvaient décoder.

C’était cela, ils étaient en quelque sorte des moitiés, deux opposés-complémentaires, à l’image de la terre et du ciel. Un ange et un démon ayant trouvé leur moitié à travers l’autre d’une certaine façon puisque les démons n’ont pas d’âme, deux êtres cherchant à s’unir pour se compléter sans trahir leurs principes et leurs convictions respectives. Tout avait commencé entre eux par une rencontre hasardeuse qui les a depuis liés à tout jamais dans des combats répétés, batailles d’où avait fini par naître ce sentiment connu que d’eux seuls et de Dieu. Un sentiment qui avait survécu aux affres du temps, à leur évolution personnelle. Sentiment qui avait également était étouffé de toutes les façons possibles pour être asphyxié, mais en vain, continuant de prendre de l’ampleur tel un incendie, encore et encore. Leur apprenant à vivre à travers l’autre, mais également loin de l’autre.

Un sentiment à l'image de cette fleur rayonnante qu’affectionne énormément Uriel et qui adoucit certains moments de son existence ainsi que de l’apaiser. Cette fleur mimant l’astre solaire, le reflétant comme un miroir et se referme dès que le soleil disparaît.

Leur échange s’intensifie devenant plus déchaîné, les attaques plus brutales et meurtrières, rendant leur rencontre plus mémorable une fois qu’elle touchera à sa fin. Lorsqu’Uriel combattait ce démon, il se sentait entier comme jamais. Cependant, cet échange violent était un bonheur fragile, caché aux yeux du monde pour le préserver et le faire durer au maximum. Avant que cet instant fragile se brise, n’éclate telle une bulle, ramenant ce grand vide en l’ange comme si on l’avait amputé d’une partie de lui. Uriel voulait encore échanger avec ce démon qui mettait du bonheur dans son immortalité et l’illuminé tel le soleil par moments.

L’archange du Châtiment se sentait intégral et en paix au prêt du démon, malgré tout ce qui le différencie et l’oppose à ce dernier. Tel le tournesol suivant le soleil, ils se suivent, se cherchent pour n'être qu'un. L'image de ce démon à l’apparence angélique ne le quitter jamais, le collant à l’âme.