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 Épreuve 6 – Un soupçon de bonheur

Erika [SnKR]
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Épreuve 6 – Un soupçon de bonheur EmptyVen 17 Juil - 21:41
Erika

Avant de lire:



Ce soir, il travaillait autant pour lui que pour un autre. Ce soir, il serait espion à son compte : les soirées mondaines regorgeaient toujours d’informations et de ragots aussi insignifiants que potentiellement précieux. Ce soir, il serait voleur pour un commerçant du marché noir dont la notoriété n’était pas des moindres.

La réception qu’il devait infiltrer était organisée par un simple petit bourgeois, qui avait cependant de bonnes relations avec des hauts-gradés de l’armée. Mais le jeune homme avait lui aussi le bras long. Certes, avec une toute autre sorte d’individus, mais cela lui suffisait pour parvenir à se faire inviter. Il allait falloir jouer les faux-semblants et les hypocrites, quitte à en avoir la nausée.



Lorsqu’Axel se présenta à la demeure, la soirée était déjà bien avancée. Les gens auraient déjà bu quelques verres ; dans l’euphorie de la musique, des danses et des plats raffinés, il passerait davantage inaperçu. Il détestait les missions sous couverture. Il était bien plus à l’aise à se glisser entre les ombres et à jouer avec le silence, à parier sur le fait que son existence ne serait connue qu’à travers les conséquences de ses actions. À force de vivre dans les ténèbres, il avait appris à détester la lumière. Pourtant, régulièrement, il s’obligeait à se fondre dans la foule, à écouter les dires des clowns de la surface pour tenir son rôle d’informateur de la Cité Souterraine.

Costumé d’un ensemble sobre, le jeune homme justifia son retard à l’entrée par un incident de carrosse. Il tenait le rôle d’un commerçant ayant fait fortune récemment puis s’était installé à Sina dans le but de faire sa place au sein de la haute société. Ainsi, il pouvait échapper aux questions embarrassantes sur son manque de notoriété actuelle.

Pendant près d’une heure, il échangea salutations et sourires forcés. Il mangea peu ; la quantité de nourriture et la situation dans laquelle il se trouvait lui donnait mal au cœur. Un verre à la main, il papillonnait d’une conversation à une autre, n’existant que pour se faire oublier. La fête battait son plein ; le voleur sentait qu’il allait pouvoir s’éclipser sans se faire remarquer.


S’il n’avait pas croisé son regard, jamais il ne l’aurait remarqué. Son cœur rata un battement. Autour de lui, le monde s’arrêta de tourner, la musique se tût, toutes les couleurs devinrent fades comparées au gris de ses iris. Ses longs cheveux châtains, partiellement tressés, lui offraient une réminiscence de sa défunte mère. Elle portait une robe simple, bleue ciel, teinte qu’elle aimait tant. Si leur échange visuel ne dura qu’un instant, il sembla s’écouler des heures. Un homme l’interpella, elle détourna les yeux, adressa un sourire à son nouvel interlocuteur. Axel vacilla, puis quitta la pièce.


Sa sœur était en vie. Son cœur lui assurait ce que sa raison réfrénait. Son esprit lui criait que ce n’était qu’une coïncidence ; la fillette aurait pu ressembler à tant de femmes. Et pourtant, il en était sûr. Sa petite Eri, trop gentille, trop polie, trop pleureuse, trop naïve. Elle était là.

Le jeune homme traversa un couloir vide.

Elle s’en était sortie.

Il ouvrit une porte. La referma. Ce n’était pas ce qu’il cherchait.

Elle paraissait en bonne santé.

Il se glissa dans un petit salon. Il approchait.

Et avoir une bonne situation. Sans quoi elle ne se trouverait pas à cette soirée. Quoique, il était l’exemple parfait du contraire.

Un verrou lui opposa résistance. Peu importe. Malgré ses mains tremblantes, il réussit à crocheter la serrure sans mal. Il marqua une pause avant de faire pivoter le battant qui lui faisait face. Ça n’allait pas. Ses mains tremblaient. Pour la première fois depuis des années, il se sentait vulnérable. À la merci de ses émotions. Etait-il heureux, soulagé de savoir le seul être de son sang en vie ? Ou au contraire, était-il inquiet que des retrouvailles le pousse à décider s’il regrettait ou non la décision qu’il avait prise il y a quinze ans ?

Axel se crispa, sur le point de se gifler. Il n’était pas en position de se lancer dans une introspection. Il allait finir par se faire prendre comme un bleu. Il enclencha la poignée et passa la porte. Il s’agissait de la chambre du propriétaire et de son épouse, comme il l’avait espéré. Un coup d’œil circulaire lui suffit à repérer quelque chose qui pourrait l’intéresser : un coffret à bijoux, posé sur une commode. Le voleur se servit comme il put, fourrant les perles et parures dans ses bottes, de sorte qu’elles se fassent discrètes lorsqu’il se mouvrait.

Il sortit, referma la porte. Autre chose attira son regard. Le salon possédait une petite bibliothèque. La littérature était peu accessible dans la Cité Souterraine, et peut-être qu’il en souffrait davantage encore que le manque de nourriture. Un ou deux romans ne seraient donc pas de trop dans sa maigre collection personnelle. Il parcourut rapidement les titres qui se proposaient à son regard mais, pressé par le temps, finit par en prendre un presque au hasard.


- Oh, non, pas celui-là. Le personnage principal n’est vraiment pas assez développé.

Erika se saisit d’un autre ouvrage et lui tendit, en souriant.

- Celui-ci, par contre, n’est pas mal.

Tout compte fait, Axel avait bien envie de faire un point sur son existence. Là, tout de suite. Après des années passées à survivre dans les bas-fonds à fouiner, voler, espionner, il pensait ne plus être capable d’être surpris. De toute sa vie, jamais il n’avait été autant décontenancé. À tel point qu’il s’entendit lui répondre « merci » s’emparant du livre. Elle sourit de nouveau.

- On ne devrait pas rester ici.

Elle lui attrapa le poignet ; le jeune homme sursauta à son contact. La réalité s’abattit sur lui telle une cascade, noyant tous ses doutes. Ne sachant que dire ou comment réagir, suffocant presque, il laissa sa sœur l’entrainer à sa suite.



Ils s’assirent sur les marches du perron. De l’autre côté du jardin, les festivités se poursuivaient. Là, pendant de longues minutes de silence, ils s’adonnèrent à la contemplation des étoiles, comme ils l’avaient fait tant de fois ensemble par le passé. Le parallèle finit par délier les langues et s’en suivit un long échange sur leurs souvenirs communs. Comme si rien n’était arrivé. Comme si, quinze ans plus tôt, il ne l’avait pas abandonné à son sort. Cela sonnait faux. Et en même temps, cela ressemblait tellement à la petite fille qu’elle avait été.
 

- Regarde. Moi aussi je suis une voleuse.

Elle lui présenta un sachet remplit de sucreries. Les mêmes qui étaient servies à table, ce soir.  Le jeune homme se saisit de l’une des douceurs, la fixa quelques instants, mais ne la mangea pas.

- Alors, tu ne m’en veux pas.

Elle ne répondit pas de suite, si bien qu’il finit par lever les yeux vers elle. Elle souriait toujours et prit finalement la parole, comme si elle avait attendu qu’il la regarde. Comme si elle avait attendu qu’il assume.

- Je n’en sais rien. Et qu’est-ce que ça peut faire ? Je me dis que si j’étais restée avec toi… Ou si tu étais resté avec moi… Je n’en serais pas là aujourd’hui. Je ne crois pas mener une vie de rêve, mais j’ai un toit, de quoi manger, des gens sur qui compter…

Il n’osa pas lui en demander plus sur sa vie actuelle. Il ne souhaitait pas, en retour, évoquer la sienne. Il y a quinze ans, en faisant son choix, le jeune adolescent qu’il était pensait avoir une chance. Il était persuadé qu’elle n’en aurait pas. Et pourtant, aujourd’hui, il arpentait toujours les rues sales de la Cité Souterraine pendant qu’elle pouvait se pavaner dans des soirées mondaines. Quelle amère ironie. Erika se leva soudain. Plus loin, la musique s’était tut.

- La réception se termine. Tu ferais mieux de filer tant qu’il y a un peu de monde. Elle lui saisit la main tandis qu’il se levait. Il y a une entrée secondaire, qui donne directement sur la forêt. Suis-moi.

A mesure qu’ils avançaient, sans croiser personne, Axel s’interrogeait. Pour la première depuis longtemps, il se questionnait sur l’avenir. Allaient-ils se dire adieu ou à bientôt ? Mais la dizaine de soldats de Brigades Spéciales qui les attendait à la sortie coupa net sa réflexion.


Ils étaient armés de fusils ; à dix contre un, le jeune savait qu’il n’aurait aucune chance. Pour l’instant. Son expérience lui soufflait qu’il saurait renverser la balance à un moment ou un autre. Il ignorait toujours s’il regrettait d’avoir abandonné Erika. Mais ce qu’il savait, c’est qu’il n’aurait pas à se poser cette question deux fois.


- C’est moi qui l’ai entrainée là-dedans. Elle est innocente. Les mains sur la tête, il accepta de s’agenouiller.
- C’est gentil de te préoccuper de moi. Mais je ne risque rien.

Il leva les yeux. Elle ne souriait plus. Mais à présent, elle le regardait de haut. L’un des soldats échangea quelques mots avec elle. Bien-sûr qu’elle ne risquait rien. Ces hommes étaient à ses ordres.

- C’est ta vengeance ?

Il était parvenu à parler calmement, malgré la rage montante dans sa poitrine. Ses muscles se tendaient sous sa peau tandis qu’il entendait sa propre respiration gagner en profondeur, réfrénant sa colère. Sa haine. Il se sentait humilié, pris dans le piège d’une gamine jadis trouillarde et pleurnicharde.

- Non. Je me suis longtemps demandé ce qu’il se passerait, si on se revoyait. J’y ai pensé, à la vengeance. Mais au final, quand je t’ai vu tout à l’heure, et bien je n’ai rien ressenti. Comme quand on croise le regard d’un inconnu. Alors, j’ai juste fait mon travail. Elle posa un genou au sol, devant lui, pour se mettre à sa hauteur, et plongea ses yeux dans les siens. Tu sais, je ne te déteste pas. Mais je ne t’aime pas non plus. Tu n’es rien.

Sans attendre une quelconque réaction de sa part, Erika se releva et se détourna de lui. Elle ignora royalement l’insulte outrageuse qu’il lui hurla et ordonna à ses hommes de l’emmener. Le vent avait tourné. Elle avait décidé de ne pas se perdre à rechercher vainement son amour. Elle refusait tout autant l’orgueilleuse frustration que provoquerait son désintérêt. Il aurait son indifférence, elle aurait sa haine.  

Erika [SnKR]
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Épreuve 6 – Un soupçon de bonheur EmptyJeu 20 Aoû - 14:57
Erika


Blblblblbl:


Les rayons du soleil qui caressaient la joue d’Erika ne l’incitait pas à se tirer de sa somnolence. Sa respiration profonde s’était calée sur la douce mélodie de la brise qui agitait les fins rideaux devant la fenêtre entrouverte. La jeune femme fut pourtant forcée d’ouvrir les yeux lorsqu’on frappa à sa porte. Elle se redressa plus brusquement qu’elle l’aurait souhaité et fit un effort pour faire mine de se replonger dans les papiers éparpillés sur son bureau, avant d’inviter le gêneur à entrer.

On lui apportait encore de la paperasse. La soldate avait passé une partie de la nuit à trier des documents au sujet du Bataillon d’Exploration. Cela avait commencé la veille, en fin d’après-midi, avec les pièces d’identité des membres encore en vie. S’en occuper avait été relativement rapide, comparé aux registres de décès qui avaient suivis. On lui avait ensuite confié les différents rapports de leurs expéditions. À présent, c’était les rapports sur toutes les interrogations effectuées depuis l’inculpation pour meurtre de leur commandant. Et vu la taille du paquet, elle en aurait pour des heures. Si bien que, trois cafés et un nombre incommensurable de soupirs plus tard, Erika salua l’heure du déjeuner avec bonheur.

Sa joie fut néanmoins de courte durée. Le plat du jour puait autant qu’un membre de la Garnison. À table avec des camarades, la soldate déplora un peu trop dramatiquement que la carafe d’eau était vide ; le jeune homme face à elle entreprit alors d’aller la remplir en roulant des yeux. Eri en profita pour lui refiler discrètement ses légumes. Il ne pourrait rien dire, elle était hiérarchiquement plus élevée que lui.

L’après-midi, elle ne put – ô malheur ! – reprendre sa tâche administrative. Une réunion avec d’autres gradés l’attendait. Et comme toutes les précédentes depuis des semaines, elle traitait d’« oh là là les rebelles », « et le Bataillon d’Exploration dans tout ça », « franchement ça craint ses derniers temps », tout ça pendant des heures et puis son voisin abusait de pas vouloir faire au moins un morpion avec elle. Au passage, conseil d’ami : ne pas se lever en premier à la fin de ce genre de table-ronde, on risquerait de vous envoyer à la patrouille du soir pour vous remercier de votre enthousiasme. Et parce que par les temps qui couraient, il valait mieux un soldat expérimenté dans le groupe. Erika répondit d’un ton ironique qu’en effet, en ce qui concernait le tri de documents dans l’ordre chronologique, elle était très expérimentée.  

Il ne se passa rien d’intéressant durant cette patrouille. Une fois la ronde achevée, quelqu’un proposa d’aller boire un coup. La jeune femme n’avait aucune envie, mais accepta tout de même pour se la jouer cool. Comme prévu, elle regretta amèrement et s’éclipsa de la taverne après la troisième blague salace et une demi-bière. Enfin, elle put rentrer chez elle.

Passée la porte, le calme enveloppa la soldate de son manteau apaisant. Sa journée l’avait épuisé. Elle avait pourtant été semblable aux précédentes, et les suivantes le seraient probablement tout autant. En choisissant de vivre à l’abri dans le centre, elle acceptait ce quotidien fatiguant. Dans tous les sens du terme. La jeune femme fit quelques pas pour alors contempler celui dont elle avait rêvé toute la journée. Lui, qui l’avait attendu patiemment et qui se tenait toujours prêt à l’accueillir dès son retour. Elle songea à ses douces caresses contre sa peau. À son parfum de lessive. Ce qu’elle supportait chaque jour en valait peut-être bien la peine, finalement, si c’était pour le retrouver chaque soir.

Alors, avec un sourire béat, Erika se laissa tomber sur son lit.

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