La Chasseresse, la Voleuse et le Truand [Nät, Gwen, Saka]

« Ça marche, pense à leur demander s'ils ont à manger. »
Bien que cela parut sans doute être une marque de souci envers sa personne pour Gwen, il s'avérait plus prosaïquement que Sakari aussi commençait à avoir la dalle. Et qu'elle l'aurait encore plus après avoir poussé de lourdes caisses d'armes. En parlant d'armes, Sakari regarda le ceste de son ancienne adversaire, qui était resté au sol. Une arme bien pratique, en vérité. Plus discrète qu'un couteau, lui permettant toujours d'utiliser ses mains et étant terriblement efficace malgré tout. Elle le prit donc et l'enfila.

Des câbles tombèrent du dirigeable. En le regardant avec une plus grande attention, une pensée furtive traversa l'esprit de Sakari. « Et ça vole ce truc ? » Elle attrapa les cordes qu'on lui tendait. Tira. Elles ne tombèrent pas en emportant avec elles un morceau de  carlingue. En un haussement d'épaule, Sakari jugea que c'était suffisant et commença à attacher les caisses.

Cela lui prit une bonne demi-heure pour que toutes les caisses soient fixées, fermées et leurs arrimages vérifiés. Elle fit signe à la frégate que c'était bon et sauta sur une caisse pour être emportée avec. Bien évidemment, ses pièges et les armes des bandits avaient été récupérés, ce qui pourrait toujours être utile.

Le dirigeable peina d'abord à faire trembler les caisses, mais lâcha vite du lest. Ces grands appareils se doivent d'être aussi légers que l'air, ils embarquent donc autant de sacs de sable qu'ils peuvent transporter de charge utile. Les caisses bougèrent lentement, glissèrent vers la sortie. Quand elles quittèrent le wagon, elles se balancèrent vers l'avant, ce qui effraya quelque peu Sakari qui s'aggripa du mieux qu'elle put aux cordes, mais entraîna surtout la frégate avec elles en un mouvement sec sur le côté.
« Hé ben pourvu que personne là-haut de vienne d'ouvrir un bon vin. »

Très vite, les caisses furent hissées à bord.