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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
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 N'ayez pas peur de l'aventure !

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyDim 27 Aoû - 21:49
« Oublier. Existe-t-il plus grand malheur que l'oubli ? Dire adieu au passé, aux êtres aimés, effacer nos jours heureux et nos jours moins heureux, nos moments de joies et nos moments de peine. Vivre amnésique et mourir inconnu, plus personne pour nous pleurer, plus personne à pleurer. Lorsque l'immatériel s'enfuit au loin, ne demeurent que les souvenirs dépourvus d'âme : une relique, un bibelot, un objet dont l'étendue sentimentale vous échappe. A qui ces boucles d'oreilles ont-elles appartenues ? Qui donc vous a offert cette chevalière d'argent ? Vous restez étourdi. Votre cœur vous supplie de réagir mais la raison vous en empêche ; il est si difficile de pleurer un étranger. Personne ne vous en tiendra rigueur, car nul ne saura jamais plus qu'il fut un enfant, un ami, un amant, un père, un grand-père... »

« ET MA MAIN DANS TA GUEULE. » hurla un individu, coupant le poète dans son lyrisme. « Celle la tu t'en souviendras j'te rassure ! »

Sa remarque provoqua l'hilarité générale dans la pièce et le garçon à l'origine du tumulte - un jouvenceau d'à peine la vingtaine - vira au blanc, incapable de réagir avec assurance à tant de violence verbale.

« Hey les bardes, ramenez vos culs et dégagez moi ce morveux qui s'prends pour un ménestrel ! » ordonna un seconde homme. Les musiciens ne se firent pas prier et vinrent se positionner sur la scène déjà abandonnée par le précédent artiste. Le public n'eut pas à attendre bien longtemps avant que ne se répande dans la taverne une musique rythmée et agréable, apparemment au goût de tous puisqu'elle ne provoqua aucune plainte. « Bon, on en était où ? » reprit l'homme après s'être réinstallé correctement sur sa chaise.

« Je sais de source sure que ce groupe est actuellement à la recherche d'un artefact à la gloire du grand Orshin. Etant moi même une chasseuse de trésors, je ne suis pas venue pour me plaindre d'un tel agissement. Il vous faut cependant  savoir qu'il s'agit là d'individus d'origine Daënar et qu'il est inacceptable que je laisse un objet de culte de notre peuple s'envoler vers un autre continent pour finir exposé derrière... Comment appellent-ils ca déjà ? Une vitrine ! »

« Olâ ma belle, deux minutes. » demanda une voix féminine. « Si j'ai bien tout compris, t'essaies de nous faire avaler que des Daënars ont traversés des milliers de lieues jusqu'ici , parfaitement conscients des risques qu'ils encourent, le tout sans se faire repérer et qu'ils sont actuellement en train de déterrer en toute impunité des anciennes babioles uniquement pour les exposer dans leurs musées ? ».

Le visage de la femme se crispa sous l'effet du rire qui suivit sa remarque. Elle se leva presque aussitôt et s'adressa aux compagnons à ses cotés, pointant irrespectueusement Faye du doigt.

« Ca pue le traquenard, si vous voulez mon avis. Ma main à couper qu'elle se fou de nous et n'attends qu'une chose : nous emmener dans un coin bien éloigné de la ville pour que, sous l'effet de la surprise, des amis à elle bondissent de nul part et nous détroussent de toutes nos possessions. J'y crois pas une seconde à ton histoire, petite, essaie de trouver plus naïfs à l'avenir. Venez les gars. »

Ses partenaires l'imitèrent sans broncher et aucun d'entre eux ne prit la peine de déposer sur la table la valeur de leurs consommations, laissant le soin de payer à la seule personne encore installée à la table... Voilà le comble de cette journée : elle venait d'être dépouillée de ses derniers revenus sans même avoir obtenu ce qu'elle était venue chercher !

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyMer 30 Aoû - 17:37
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Après ses aventures à Zochlom avec Billy, Lizzie avait été contactée par Jhosua, le chef d'une bande de malfrats, des petites frappes auxquelles elle avait déjà eu affaire sur les docks de Laurgal. Ces derniers s'étaient reconvertis depuis quelques temps en chasseurs de trésors, ou plutôt ils avaient apporté le chaos et le sang sur des lieux sacrés pour récupérer d'anciennes reliques qu'ils revendaient sur le marché noir à des collectionneurs sans scrupules. Dans l'idée, ce n'était pas forcément contre les principes de Lizzie, et quand ils y lui avait demandé de l'aide pour retrouver un vieil artefact à Kharaal Ghazar, elle avait accepté, à condition que ce soit fait à sa façon. La jeune femme n'aimait pas faire couler le sang à tors et à travers, contrairement à ces bandits, et avait demandé à ce qu'on la laisse mener seule l'enquête sur la localisation exacte de l'artefact.

Evidemment, ils avaient accepté, cela arrangeait bien Jhosua, qui pouvait se tourner les pouces et obtenir des informations gratuitement. Mais quand Lizzie revint à leur lieu de rencontre avec le carnet de notes d'un ancien chercheur qui avait su percer le secret de cet objet et de sa localisation, le chef de la bande lui avait tendu un piège. Une fois qu'il eut en sa possession le carnet, la jeune femme fut assommée, attachée et enfermée dans une caisse, jetée à l'eau en ayant pour seule issue la noyade. A son réveil, lorsque la caisse heurta l'eau et que celle-ci commença à s'infiltrer par les rainures des planches de bois, Lizzie dans un premier temps paniqua. Elle reprit rapidement ses esprits, ne pouvant se laisser mourir ici. D'un coup de pied, elle défonça la caisse. Ses mains étaient attachées mais heureusement pas ses pieds. La jeune Seavey prit une grande respiration se laissa couler pour sortir de la caisse qui, moins lourde, coulait plus lentement. Lizzie savait qu'ils l'avaient jeté au fond de la rivière près de laquelle se trouvait leur camp, et que celle-ci n'était pas très profonde. Elle toucha rapidement le fond, et s'en servit pour se donner un grand élan pour remonter. Battant des jambes, elle parvint à atteindre la surface. La jeune femme prit une énorme bouffée d'air, suffoqua quelque peu puis reprit progressivement sa respiration, se dirigeant vers la jetée. Elle s'assit sur l'herbe fraîche puis sortit une dague de son fourreau pour détacher ses liens. Après quelques minutes, elle finit par défaire ceux-ci et pouvoir enfin se mouvoir normalement.

Lizzie put enfin palper son corps, vérifier que tout allait bien. Ils ne l'avaient pas battue, heureusement. Son sabre, ses dagues, sa machette, sa boussole et son couteau multi-usages étaient toujours à leur place. Son revolver aussi, même s'il était trempé, qu'il faudrait le sécher délicatement et changer toutes les munitions. Heureusement elle en avait encore dans sa chambre d'auberge. Par contre, les bandits avaient pris la carabine de son père. Même si cela n'avait pas été le cas, Lizzie les aurait poursuivis pour assouvir sa vengeance, mais là elle avait une raison encore plus personnelle d'y aller. Elle possédait très peu de choses qui lui rappelle son père, à part sa carabine, son sabre et sa boussole. Et elle n'était pas prête à abandonner l'un de ces souvenirs.

C'est donc une Lizzie complètement trempée qui entra dans l'auberge ce soir-là. De l'eau dégoulinait encore de ses cheveux et ses vêtements, et elle ne prit même pas la peine de cacher son revolver pour ne pas se faire remarquer des My'träns, et l'ensemble lui valut de nombreux regards interloqués ou méfiants. Heureusement, le centre de l'attention était portée sur la scène, où un barde était en train de se faire huer, rapidement remplacé par une bande de musiciens. Lizzie allait se diriger sans détour vers sa chambre pour récupérer ses affaires et partir à la recherche des malfrats quand elle surprit une conversation plus qu'intéressante. La jeune femme se tourna immédiatement vers celle qui était en train de décrire le groupe de bandits qui étaient ses acolytes encore quelques heures plus tôt. Une magnifique rousse flamboyante, avec un charisme qui surprit même Lizzie. Pourtant, celui-ci ne fut pas suffisant pour garder des interlocuteurs intéressés, et ceux-ci quittèrent la table, abandonnant la pauvre jeune femme avec ses chopes vides. La pirate changea de direction et s'assit à la table de la chasseuse de trésors avec un gros "Schplok" lorsque ses habits trempés rentrèrent en contact avec le bois sec de la chaise.

- Je connais tes gars, je sais où ils sont partis. J'ai dans ma chambre quelques pages que j'ai recopié du carnet de notes dont ils se servent pour retrouver la trace de l'artefact. Je m'apprêtais à aller récupérer toutes mes affaires et partir à leur poursuite. Si tu veux venir avec moi, trouve deux chevaux et attends moi devant l'auberge d'ici quinze minutes. Sinon je pars sans toi.

Lizzie vida un fond de choppe que l'un des my'träns avait laissé à l'abandon, se releva et prit la direction de l'escalier qui menait aux chambres. Puis elle s'arrêta, revint sur ses pas et reprit la parole.

- Je m'appelle Lizzie Seavey et ce n'est pas un piège. Par contre je te préviens: tu peux garder ton artefact si tu veux, mais je vais tous les tuer. Ne viens pas si tu crois que ça va être une petite promenade champêtre.

Cette fois-ci, Lizzie fonça directement vers sa chambre pour y récupérer ses affaires. Evidemment, elle n'avait pas dit qu'elle avait travaillé avec la bande de Jhosua, mais la rousse n'avait pas besoin de le savoir. Lizzie ne savait pas pourquoi elle lui avait adressé la parole. Elle aurait très bien pu faire ça toute seule. Ce n'était pas de la compassion, elle aurait été prête à revendre l'artefact au plus offrant si l'occasion lui avait été donnée... Peut-être qu'après un certain temps passé à travailler et voyager avec Billy, la jeune femme commençait enfin à sortir de sa solitude et à ressentir le besoin d'avoir de la compagnie ? La chasseuse de primes écarta cette idée de sa tête. De toutes façons, elle n'avait pas de temps à perdre à réfléchir à ce genre de choses. Elle se changea, sécha quelque peu ses cheveux qu'elle attacha dans un semblant de chignon et sortit de sa chambre. Elle descendit au comptoir régler ce qu'elle devait, se demandant si la rousse allait avoir le courage de venir avec elle. En tout cas, en jetant un oeil dans la salle, elle ne la voyait plus...

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyMar 12 Sep - 14:36
A peine quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un bruit significatif de bois raclant le sol ne se fasse entendre autours de la tablée. Une jeune femme au profil atypique avait prit place sur l'une des chaises affiliées au guéridon, là ou jadis se tenaient les brigands que la Ju'äm avait en vain tenté d'embrigader... Sans doute s'agissait-il d'une très charmante demoiselle - à en juger par la teinte de sa peau et le faste de son visage - quand elle n'était pas trempée jusqu'au os pour une raison qui échappait à Faye et qu'elle décida d'ignorer pour le moment ; il y avait bien moins d'intérêt dans une telle explication que dans la proposition qui avait immédiatement suivit son intrusion, sans même que la mage de feu ne puisse protester : « Trouve deux chevaux et attends moi devant l'auberge. », avait-elle annoncé avant de prendre la poudre d'escampette à l'étage, sans attendre réponse. Elle laissa derrière elle une Faye hébétée, imbriquée entre surprise et satisfaction. Que venait-il de se passer, exactement ?

« Quinze minutes ! » se rappela-t-elle alors après quelques instants d'égarement.

Elle attrapa quelques piécettes parmi ses maigres réserves et les abandonna sur la table avant de sortir de l'établissement au trot, à la recherche de deux montures. Nom d'un griffon d'ébène, il fallait être fou pour donner une pareille tâche avec si peu de temps pour l'accomplir ! L'auberge elle même se tenant à pas moins de dix minutes à pied de la première écurie de la ville, Faye du s'obliger à courir afin d'espérer respecter l'horaire fixée par l'inconnue. Elle arriva bientôt sur les lieux, pénétra dans le bâtiment et interrogea le propriétaire sur le prix de location de ses bêtes.

« Je vois... Est-ce que ce genre de paiement vous conviendrait ? » demanda-t-elle avec une moue contrariée, ne possédant plus d'autre solutions financières...

Ainsi abandonna-t-elle d'élégantes boucles d'oreilles trouvées lors d'une fouille illégale de ruines My'tran quelques jours auparavant. C'est avec le cœur serré qu'elle grimpa sur le dos de sa monture, saisissant les rênes de la seconde destinée à sa future partenaire. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il ne s'agissait pas d'une farce malvenue ; Faye chassa cette idée de son esprit et se mit au galop sur le chemin inverse de celui précédemment emprunté...

Elle fut surprise de revoir l'auberge aussi rapidement. Le trajet de retour avait bien évidemment été plus succinct - qui pourrait prétendre courir plus vite qu'un cheval ne galope ? Pourtant, malgré ses efforts pour respecter le temps imparti, Faye concéda un retard d'au moins cinq minutes... Avaient-elles suffit à faire croire à la jeune femme que la Ju'äm n'était pas intéressée ?

« Shi teneg yünm ! » jura-t-elle à qui voulait l'entendre, constatant l'absence de Lizzie. « Pourquoi a-t-il fallu que je m'intéresse à cette chasse précisément ? »

Elle soupira et s'allongea sur la selle, observant le ciel sans réel intérêt. Une fois le soleil caché par la main, on pouvait y observer un faucon décrire des cercles dans le périmètre. Bien qu'elle fut maigrement consolée par cette vision, elle resta dans cette position quelques minutes, ne relevant la tête que lorsqu'elle entendit la porte de la taverne s'ouvrir, puis se refermer.

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyMar 19 Sep - 14:12
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Les rayons de soleil aveuglèrent Lizzie dès qu'elle eut poussé la porte et mit un pas à l'extérieur de l'auberge. Elle se cacha le visage de son bras gauche tout en refermant la porte. N'y voyant rien, elle entendait pourtant le cliquetis d'un harnais et les trépignements de deux chevaux à l'arrêt. La belle rousse était donc visiblement toujours partante. Sans doute l'avait-elle même attendu quelque peu, Lizzie avait perdu un peu de temps à relire les notes du carnet, au moins de quoi avoir une idée de la direction à prendre. Le bruissement de plumes caractéristique de l'arrivée de Delkhar poussa la pirate à relever son bras pour le réceptionner. Elle put ainsi voir qu'effectivement, la jeune femme l'attendait, couchée sur un cheval, en tenant un autre par la bride. La chasseuse de primes lui sourit.

- Contente de te voir.

D'un petit coup de poignet, Lizzie poussa Delkhar à monter sur son épaule pour récupérer la mobilité de son bras et pouvoir grimper sur sa selle. Une fois en hauteur, elle sortit les pages du carnet et les donna à sa compagne d'aventures. La laissant examiner ces informations, la jeune femme à la chevelure d'ébène en profita pour caler son sac à dos sur la monture et s'installer le plus confortablement possible. Une chevauchée de quelques heures les attendait si elles voulaient rattraper les bandits à temps. Elle sortit sa boussole du sac et l'examina quelques secondes.

- Excuse-moi, je n'ai pas retenu ton nom.

Il était aussi bien probable qu'elle n'ait jamais laissé à sa compagne le temps de le lui donner. Lizzie était quelque peu pressée quand elles s'étaient rencontrées... La jeune femme releva la tête pour lui répondre.

- Faye, Faye Toen.
- Enchantée Faye. Bien, à priori, il faut partir par là.

"Là" indiquait le nord-est, qu'elle pointait de son doigt. Les deux femmes passeraient devant la rivière où Lizzie avait failli être noyée, puis continueraient le chemin un moment avant de pouvoir trouver les traces des bandits.

- Si on va assez vite, d'ici deux ou trois heures on devrait retrouver leurs traces, et les traquer ne sera pas très difficile. Ils n'ont pas beaucoup d'avance. Prête à galoper ?

La rousse acquiesça, ce à quoi Lizzie répondit par un magnifique sourire, avant qu'une pensée ne vienne troubler son expression. Elle jeta un coup d'oeil sur les deux montures. De bons chevaux, Faye avait bien fait son travail, elles pourraient tirer parti de leur endurance.

- Tu me diras combien je te dois pour les canassons. Et je te paye le prochain repas ! De toutes façons je me rembourserai dans la bourse de ces...

Poussant quelques jurons à mi-voix pour exulter sa colère, la pirate se reprit avant de lancer son cheval au trot, Faye sur ses talons. Peut-être la rouquine allait-elle poser des questions à Lizzie quant à son implication dans cette histoire, aussi fallait-elle qu'elle commence à réfléchir à l'histoire qu'elle allait lui raconter. C'est pourquoi la pirate décida de se taire pendant un moment, le temps de réfléchir. De toutes façons, dès que les chevaux seraient au galop, à la sortie de la ville, elles ne pourraient certainement plus parler jusqu'au prochain arrêt, cela laisserait à Lizzie le temps de trouver une bonne excuse...

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyDim 1 Oct - 17:50
Dans les hauteurs, le faucon continuait à décrire des cercles sous le regard inquisiteur de Faye jusqu'à ce que la belle Lizzie fasse irruption à l'extérieur de l'auberge. A ce moment précis, l'animal effectua un piqué dans sa direction et la Ju'äm observa avec une once d'admiration sa nouvelle partenaire cueillir ce compagnon plumé, l'incitant à peine plus tard à escalader son épaule pour s'offrir quelques libertés de mouvement. Sa mobilité retrouvée, elle sortit des notes conservées sur papier qu'elle tendit à la rouquine afin qu'elle puisse prendre connaissance des informations collectées par ses soins. Faye effaça le sourire que lui avait arraché le rapace avant de saisir les documents et d'en examiner le contenu...

« Faye, Faye Toen. » répondit-elle lorsqu'on lui demanda son nom - sans réellement interrompre sa lecture. Captivée par ce qu'elle y apprenait, la rousse ne s'intéressa à sa camarade qu'au moment ou celle-ci lui indiqua la direction à suivre pour rejoindre le site où ses anciens alliés l'avaient trahi. Elle estima à environ deux ou trois heures la durée de voyage jusqu'aux premières traces de leur fuite, et si la pirate semblait confiante en leur capacité à rattraper le convoi de pilleurs d'artefacts, Faye quant-à elle doutait des chances de pouvoir sortir vainqueur d'une rixe contre de nombreux Daënars risquant leur vie à chaque instant, sur le qui vive et sans doute entrainés à combattre...

En vérité, la belle ne remettait pas en question ses propres compétences. Elle avait, au combat, plus de valeur que bien des guerriers My'trans et l'on ne pouvait l'accuser de faire preuve de trop de confiance lorsqu'elle prétendait pouvoir tenir tête à un groupe d'individus sans jamais fléchir. L'adepte de Süns s'était démarquée plus d'une fois dans l'action et si son nom n'était pas encore connu de tous malgré ses "faits d'armes", la raison s'expliquait par son manque d'attachement à la gloire et au prestige qui en auraient découlé... En revanche, malgré les cicatrices et l'équipement qui trahissaient une certaine expérience au combat chez son acolyte, il n'y avait aucune certitude qu'elle soit une alliée efficace sur qui l'on pourrait compter !

Les cavalières s'élancèrent bientôt au galop passées les frontières de la ville, et Faye décida de reporter les nombreuses questions qui lui trottaient dans la tête à plus tard...


►◄


« Tout doucement, tout doux... » adressa-t-elle à sa monture, accompagnant ses paroles par des caresses sur la crinière de l'animal.

Le cheval se mit progressivement à ralentir avant de s'arrêter, permettant à Faye de mettre pied à terre pour la première fois depuis deux longues heures. La cavalière s'étira rapidement et examina le destrier à ses cotés, distinguant la présence d'une blessure sur la patte qui expliquait le ralentissement qu'elle avait remarqué quelques minutes auparavant.

« Pardonne moi, je n'ai pas fait assez attention. » s'excusa-t-elle auprès de la bête, la dédommageant par une nouvelle caresse sur la tête avant de se tourner vers Lizzie. « Si je le force au même rythme une heure de plus, je ne suis pas sure qu'il tienne le coup... »

Elle soupira et, sans en demander l'avis à sa partenaire, ôta les mors retenant prisonnier l'animal avant de le convier à s'enfuir par une tape sur l'arrière-train. L'animal ne se fit pas prier et chemina dans la direction opposée ; sa fidélité le conduirait sans nul doute de nouveau à son propriétaire...

« Je crois que ton cheval va devoir accueillir une passagère supplémentaire. »

Lizzie Seavey
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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyDim 15 Oct - 12:02
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Les deux femmes galopaient depuis deux bonnes heures quand Lizzie sentit Faye ralentir à côté d'elle. Etait-elle déjà fatiguée ? Intérieurement, la pirate se maudit de ne pas avoir pu s'assurer que sa compagne était assez résistante pour cette mission. Si elle ne faisait que la ralentir, Lizzie devrait peut-être bien l'abandonner. Pourquoi l'avoir amené avec elle, de toutes façons... La jeune femme arrêta son cheval à son tour, afin de voir ce qu'il se passait. Faye avait posé un pied à terre et était en train d'examiner la patte de sa monture. La surprise, exprimée par son corps à travers un petit geste de recul, fit taire les pensées négatives de Lizzie. Faye était déjà en train de défaire le mords de la bête, avec douceur et détermination. La jeune Seavey se sentit coupable d'avoir douté d'elle quelques secondes plus tôt. La rousse savait parfaitement ce qu'elle faisait, et avait visiblement beaucoup plus d'empathie et de considération pour le cheval que Lizzie n'en était capable. En pensant cela, son regard se porta sur Delkhar, qui volait au-dessus d'elles. C'était le seul animal auquel elle s'était jamais attaché, et pourtant même avec lui la jeune femme était parfois sans considération. Une certaine admiration naquit au fond d'elle pour la rousse flamboyante, qui devait être en tout opposée à elle, mais dégageait une force incroyable. En l'espace d'un instant, la pirate se sentit attirée par Faye, souhaitant en savoir plus sur elle.

Sa folie meurtrière s'était évanouie par ce seul geste d'empathie dont elle avait été témoin, et Lizzie mourrait à la fois de jalousie de ne pas pouvoir être comme Faye, et de curiosité envers cette femme qui tout à coup, la fascinait. Sans un mot, elle lui tendit la main pour la faire monter sur sa propre monture, dont elle caressa la croupe pour la première fois depuis le début du trajet, se rendant compte qu'elle était sur un être vivant et non pas sur une machine. La fauconnière fit de la place à sa camarade, s'assurant qu'elle avait tout le confort possible, puis la laissa s'accrocher à elle qu'alors qu'elle lançait de nouveau le cheval au galop, essayant de se concentrer de nouveau sur sa mission et son désir de vengeance.

Heureusement, elles purent s'arrêter moins d'une demie-heure plus tard, car Lizzie aperçut les traces des bandits dans la terre meuble. Elle fit descendre Faye délicatement, puis attacha le cheval à un arbre non loin, lui laissant assez de longueur pour qu'il puisse brouter. La jeune Seavey jeta un regard à sa camarade, qui était déjà en train d'examiner les traces, puis détourna le regard timidement quand elle se tourna vers elle. L'admiration qui était née au sein de Lizzie avait ressorti des tréfonds de la jeune femme une timidité qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Où était passée sa confiance en soi, sa fierté ? Une certaine humilité avait pris place. Elle retrouva pourtant une certaine froideur calculatrice quand ses sens de traqueuse prirent le dessus en examinant les foulées des brigands. Ils étaient lents, ralentis par un chariot, et malgré la présence de quelques chevaux, avançaient au pas.

- Si nous continuons à galoper, nous devrions rapidement les rattraper, exprima Lizzie en se tournant vers Faye. Prenons quelques minutes pour laisser le temps à notre monture de reprendre son souffle et se reposer, mais je pense que nous devrions les retrouver avant que le soleil ne commence à faiblir. La nuit sera notre alliée pour les surprendre et nous occuper d'eux.

Le regard de Lizzie resta fixé sur les yeux émeraude de Faye, mais plus rien se sortit de sa bouche. Elle ne savait plus comment on faisait pour tisser des liens amicaux sincères, sans aucun calcul derrière ses actions, et pourtant en avait très envie. La brune préféra se taire que de dire quelque chose de malvenu et maladroit comme cela allait certainement être le cas. Et puis elle se dit, en soupirant presque imperceptiblement, que la douce Faye n'accepterait certainement pas de devenir amie avec une pirate sanguinaire à la moralité tout à fait douteuse...

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyJeu 30 Nov - 17:08
Elle empoigna la main que la pirate lui tendait afin d'escalader l'animal, gratifiant au passage sa monture d'une caresse comme pour la remercier des futurs efforts qu'elle aurait à déployer sous le poids des deux cavalières. Ses bras vinrent naturellement se positionner sur les hanches de sa camarade, et lorsqu'elle fut assurée que sa position soit stable, le cheval s'élança à nouveau au galop.

Plusieurs dizaines de minutes s'écoulèrent avant que de premières traces fraiches fassent leur apparition ; les deux femmes mirent alors pied à terre afin de pouvoir en examiner la correspondance et Lizzie sembla démontrer d'habiles compétences de traqueuse lorsqu'elle détermina la distance qui les séparait du groupe, la taille de leur caravane et le rythme de leur cavale...


« Impressionnant. » complimenta Faye, incapable de faire preuve d'autant de déduction avec de simples empreintes. « Il serait sans doute préférable d'utiliser le temps à notre disposition pour déterminer un plan d'approche. Il nous sera toujours possible de le modifier selon la situation sur place, mais la nuit et l'absence de bruit rendra notre communication plus difficile...  Je préconise une approche discrète, et pas de morts... » rajouta-t-elle après avoir dévisagé l'armement de sa coéquipière. « S'il y a justice à rendre, elle le sera par les individus prédisposés à cette tâche et non par nous. C'est mon credo. »


Jusqu'alors accroupie prêt des traces laissées par leurs cibles, la Ju'äm se releva et se permit quelques étirements. Le voyage à dos de cheval n'était plus pour elle une habitude depuis longtemps et lorsque son quotidien incluait sa présence, ce dernier n'était que rarement utilisé comme monture mais plutôt comme animal de trait. Une fois satisfaite, Faye se permit une observation du paysage qui l'entourait et un soupire lui échappa, ennuyée par l'attente pourtant indispensable au bien être du mammifère. Elle laissa ses bras retomber le long de son corps et, sans aucune quiétude, s'amusa à faire apparaître et disparaître une flammèche au bout de l'une de ses mains comme s'il ne s'agissait que d'un simple passe-temps...


« Je pense quitter ces terres pour un bon moment après cette aventure. Ce paysage m'ennuie, j'y suis pourtant née - je crois. D'où viens-tu, toi ? » demanda-t-elle à Lizzie sans détourner le regard.


Dernière édition par Faye Toen le Jeu 25 Jan - 22:38, édité 2 fois

Lizzie Seavey
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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyLun 8 Jan - 16:24
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
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Les mots de Faye tirèrent une grimace à Lizzie. Elle n'avait pas forcément compté sur le fait de laisser la vie sauve à la bande de Jhosua, et encore moins les traduire devant une quelconque justice my'tränne, à laquelle elle risquait de devoir rendre des comptes aussi. Néanmoins la belle rousse était déjà passée à autre chose et la pirate préféra ne pas expliquer immédiatement comment elle voyait les choses. Elle ne voulait surtout pas paraître brusque ou trop violente. Sa nouvelle compagne se mit alors à jouer avec une flamme entre ses doigts, ce qui devait être un acte tout à fait banal pour elle, mais qui provoqua l'écarquillement des yeux de la brune, stupéfaite par ce spectacle. Elle avait beaucoup voyagé, mais avait parfois tendance à oublier que les habitants de ce continent étaient capable de tels prodiges. Faye regardait l'horizon, pensant à quelque chose de visiblement beaucoup plus lointain que leur petite chasse aux brigands.

Et là, la question qui fâche. Celle que Lizzie voulait absolument éviter depuis le début. Parler de ses origines. De la raison pour laquelle elle se trouvait là, à poursuivre Jhosua et ses compagnons en compagnie d'une my'tränne. La jeune femme se gratta l'épaule nerveusement pendant deux secondes avant de se rendre compte qu'elle n'était plus une adolescente timide et qu'elle pouvait prendre ses responsabilités. Après tout, si sa réponse ne satisfaisait pas Faye, elle n'aurait qu'à rentrer chez elle. Alors que le coeur de Lizzie se durcissait à nouveau, sa force d'esprit revenait petit à petit et ses doutes se dissipaient. Elle entreprit alors de répondre, le plus honnêtement possible, sans animosité, mais sans chercher non plus à épargner la rousse.

- Il n'est pas très difficile de deviner que je suis née et que j'ai vécu pendant longtemps à Daënastre, même si je ne considère pas ce continent comme ma patrie. J'ai beaucoup voyagé, et vécu une vie de pirate pendant longtemps. C'est comme ça que j'ai connu les bandits que nous recherchons, et pour te dire, il y a quelques jours j'étais encore en train de les aider. Si je les poursuis aujourd'hui, ce n'est certainement pas pour t'aider mais pour me venger de leur tentative d'assassinat. Alors je ne suis pas une meurtrière assoiffée de sang, mais je peux quand même te dire que je ne laisserai pas passer cet affront par une petite traduction en justice, surtout que je n'ai pas envie de me faire enfermer derrière des barreaux moi-même. Leur chef, Jhosua, mourra de ma main cette nuit, que tu le veuilles ou non. Si ça ne te convient pas, tu peux prendre le cheval et faire demi-tour, je te ferai parvenir ton artefact par d'autres moyens.

Posant son regard sur le ciel orangé, Lizzie rouvrit les poings qu'elle avait fermé, et tout son corps se détendit alors que sa voix se radoucit.

- J'essaye de sortir de cette voie qui a été tracée pour moi, mais je fais ce que je sais faire. Ta présence m'aidera certainement à me contrôler, et ce serait une bonne chose, car je ne veux pas être celle que mon père et d'autres ont façonné. Je veux sortir de ce cercle vicieux, et t'aider à retrouver cet objet qui t'est cher est une façon pour moi de m'amender, si c'est encore possible. Tous les Daënars ne sont pas des monstres, mais ceux que nous allons affronter ce ne sont pas des anges non plus. Les empêcher d'agir me permettra de me remettre sur un chemin plus honorable.

Lizzie tendit alors la main vers Faye, alors que le soleil continuait à décliner dans le ciel, les nuages prenant une teinte rosée et le ciel s'embrasant de milles couleurs. Les cheveux de la rousse semblaient être une flamme dans ce brasier, alors que la noirceur de Lizzie faisait tâche dans le décor.

- Veux-tu m'accompagner dans ma vengeance et ma quête de rédemption, Faye ?

Au milieu du visage de la pirate, deux yeux d'émeraude scrutaient la réponse de sa compagne, lueur d'espoir dans ce tableau tragique.

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyJeu 25 Jan - 22:38
Sa nouvelle connaissance se présenta comme une ancienne pirate. Et pour ajouter à l'impact de cette soudaine et pour le moins inattendue révélation, elle avoua également avoir apporté aux bandits son aide avant que ces derniers ne décident de se débarrasser de la jeune femme en guise de remerciement. La flamme au creux de sa main s'interrompit brusquement tandis que le visage de la Ju'äm s'assombrissait ; ainsi donc Lizzie dévoilait elle un passé et une personnalité qui rendaient le duo immiscible, Faye ne pouvant tolérer une vengeance sanglante à l'opposé de ses idéaux de justice. Elle voulut interrompre sa non-alliée pour la persuader de l'idiotie de ses propos mais se ravisa aussitôt en constatant que celle-ci tendait déjà une poignée de main dans sa direction, nécessiteuse d'un soutien que la mage de feu lui apporterait très probablement.

Mais Faye ne fit que plonger son regard dans le sien. Transcendée par le tempérament de Süns, elle prit la voix la plus calme qu'il lui fut possible d'endosser et s'obligea à adopter une expression parfaitement neutre - quoiqu'inquiétante tant cela contrastait avec son humeur habituelle.


« Il faut pardonner, quand soi-même on a besoin de pardon. Que t'apporteras donc la mort de ces hommes si ce n'est un moment de plaisir qui s'estompera l'instant d'après ? Dois-je me placer entre ces individus et toi puisque tu m'avoues en toute impunité être également coupable du crime pour lequel je les poursuis à l'heure actuelle ? S'il y a une quête dont l'accomplissement promet la rédemption, n'écoute pas celle qui t'en éloignera. Entends raison.»


Après quelques intenses secondes passées à contempler les iris émeraudes de son éphémère partenaire, Faye laissa échapper un soupire de mécontentement et brisa le lien du regard. Ce n'était point d'impatience qu'elle souffrait, simplement d'une incapacité à comprendre le fonctionnement de certaines personnes. Visiblement, la vengeance était on ne peut plus clairement le seul moteur qui animait cette pirate, et la flamme ne pouvait compter sur les maigres instants passés en sa présence pour tenter de la ramener à la raison. Elle se dirigea vers la monture dont elles avaient partagées l'assise et sortit des rangements les quelques vivres rationnées, emballant le tout dans un sac à dos fin qui lui éviterait l'encombrement de ses mains.


« Je ne peux pas tolérer ta vision des choses. Pardonne moi de t'abandonner ainsi, je ne peux aller à l'encontre des mes convictions. Je te laisse notre monture. Aucune chance de les rattraper sans elle et j'imagine que tu ne tiendras pas indéfiniment en t'essayant au galop. Je prends les vivres de mon coté, à moins que tu ne souhaites avoir également ma mort sur la conscience. » rajouta-t-elle avec un soupçon d'ironie. « Au revoir Lizzie. »


Ces maigres adieux prononcés, Faye tourna dos à la jeune femme et entama sa marche en sens opposé.


« Puisse Süns la protéger, où n'importe qui d'autre... » murmura-t-elle simplement lorsqu'elle fut hors de portée.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyLun 26 Mar - 12:35
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
La main ignorée de Lizzie redescendit le long de son corps alors que son poing se fermait à nouveau. Tout le corps et l'esprit de la pérégrine subissait cette fermeture. Elle avait offert toute l'honnêteté et l'amitié dont elle était capable à Faye, et se faisait rejeter. Sa personne ne méritait pas l'attention d'une femme comme la rousse, alors pourquoi faire des efforts. Si elle était limitée à sa vie et ses capacités de pirate, cela ne servait à rien de penser qu'elle pourrait un jour sortir de là. La brune cessa de regarder la Ju'äm. L'admiration qu'elle avait ressenti pour elle un peu plus tôt se muait en dédain alors qu'elle se cachait de nouveau derrière le personnage qu'elle avait créé pour ne pas se détester. Sans regarder l'adoratrice de Süns, elle prit néanmoins la parole, d'un ton de voix si bas qu'il était difficile de savoir si elle avait été entendue.

- Merci de m'avoir remis à ma place... Je retourne vivre ma vie de bandit sans foi ni loi, sans possibilité de rédemption.

La pirate laissa à Faye le temps de prendre ses affaires sur le cheval, puis monta dessus sans un mot supplémentaire et partit. Elle ne posait même plus de questions. Ces hommes mourraient pour assouvir sa colère, puisque de toutes façons elle n'était pas capable de faire autrement. Le cheval galopait et s'éloignait de Faye, et à la façon des My'träns, l'esprit de Lizzie faisait en sorte d'oublier la jeune femme comme si elle était morte. Si cette rencontre ne pouvait rien lui apporter, autant l'effacer.

Aux premiers signes de fumée, la belle ralentit l'allure puis arrêta sa monture. Avisant deux palmiers qui se dressaient non loin, elle mit pied à terre puis y guida la jument, qu'elle attacha d'un noeud coulant à l'un des arbres. En cas de soucis, elle pourrait toujours tirer sur les rennes pour s'échapper. De toutes façons, Lizzie commençait à s'habituer à la solitude.

La jeune femme s'approcha ensuite discrètement du camp, restant à bonne distance pour ne pas se faire repérer. Les bandits n'avaient visiblement pas peur d'être découverts. Leur nombre et leurs armes les rassuraient face à n'importe quel assaut. Plusieurs tentes de tailles diverses étaient disposées autour de plusieurs feux, et un peu plus loin, la terre sèche avait été labourée et des trous de différentes profondeurs avaient été creusés, certains se rejoignant parfois pour n'en former plus qu'un. Les pelles avaient été abandonnées à même la terre et tous les bandits étaient regroupés autour du feu. Jhosua se tenait devant eux, un objet non identifiable entre les mains, et tous semblaient se féliciter. Ils avaient trouvé l'artefact de Faye. Ils allaient donc faire la fête ce soir.

Lizzie revint vers son cheval et décida d'attendre. Elle ne pouvait décemment pas s'en prendre seule à un groupe d'une quinzaine de bandits armés, mais l'alcool et la fatigue aidant, elle les prendrait au coeur de la nuit lorsqu'ils seraient incapables de se défendre. Recueillant un peu d'eau sur une feuille de palmier, la jeune femme s'en servit pour se désaltérer et se maintenir lucide. Elle non plus n'avait pas dormi depuis longtemps, et il ne fallait pas qu'elle s'assoupisse.

La lune était haute maintenant dans le ciel, et le tumulte du camp commençait à se calmer. Comment Jhosua allait-il faire pour payer tous ces gars, se demandait-elle en jouant avec un caillou. Il ne s'agissait que d'un petit artefact, une babiole, cela ne rapporterait pas gros... Avait-il l'intention de les trahir eux aussi ? Avec un peu de temps de préparation, elle aurait très bien pu les retourner contre lui. Mais c'était trop tard. Un bruit attira l'attention de la pérégrine. La jument réagit aussi, tapant du sabot au sol. Lizzie vit qu'un des hommes était sorti du camp. Y avait-il encore un gars assez sobre pour faire une ronde de nuit ? Jhosua avait-il finalement peur d'être découvert ici ? Mais bien vite les doutes de la brune furent dissipés alors que l'homme criait à ses compagnons qu'il n'allait pas loin, il cherchait juste un endroit où vider sa vessie. Malheureusement, il semblait avoir repéré les deux palmiers auxquels Lizzie était adossée et se dirigeait d'un pas chancelant vers elle.

Il fallait agir vite. Lizzie avait l'avantage de la sobriété et de l'obscurité à laquelle elle s'était accoutumée alors que le bandit avançait à tâtons, lui qui revenait du camp fortement illuminé par les feux. Elle s'éloigna de la jument, qu'il allait repérer d'ici peu, essayant de faire le moins de bruit possible. Aux aguets, elle attendit qu'il s'étonne de la présence du cheval attaché aux palmiers pour passer à l'attaque. La brune chargea l'alcoolisé, qui chancela et tomba sous son poids. Il se débattit mais elle lui asséna un puissant coup de poing à la mâchoire, le sonnant à moitié. Alors qu'elle tirait un poignard de son étui pour l'achever avant qu'il ait le temps de crier, elle revit l'image de Faye, celle qu'elle avait si bien réussi à oublier jusque là.

Pourquoi le tuer ? Ne valait-elle pas mieux que ces lâches ? Sa vengeance ne serait-elle pas accomplie s'ils croupissaient au fond d'une geôle plutôt que de leur donner la délivrance de la mort ? Jurant contre elle-même et contre ses doutes, elle frappa l'homme à l'aide du manche de son arme, finissant de l'assommer. Ne prenant plus trop de temps pour réfléchir à cet élan de bonté qui lui avait traversé l'esprit, elle le tira jusqu'aux palmiers, et se servit des vêtements du bandit, lui arrachant des pans de tissus jusqu'à ce qu'il soit presque nu, pour le bâillonner et le saucissonner au deuxième palmier. La jument renâclait, mais Lizzie prit le temps de la calmer et lui montrer que tout allait bien. La pirate aurait besoin d'elle pour revenir, et il serait fâcheux qu'elle se perde dans la nature.

Se tournant à nouveau vers le camp, elle vit que l'euphorie était retombée, et il ne restait plus que quelques hommes debout. Ils ne semblaient pas avoir remarqué l'absence de leur camarade, heureusement. Il allait bientôt être l'heure de passer à l'attaque...

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N'ayez pas peur de l'aventure ! EmptyJeu 19 Juil - 19:46
L'adepte de Süns fut prise de l'envie soudaine de retenir Lizzie après avoir entendu sa monture lancée au galop. « Trop tard. » constata Faye impuissante, n'apercevant plus derrière elle qu'un léger nuage de poussière à l'ancien emplacement de son éphémère alliée. Sa tentative de persuasion ratée lui restait en travers de la gorge et il lui semblait déjà entendre les hurlements et supplications d'une dizaine de malheureux individus, assassinés par la brunette. Dans le meilleur des cas, la pirate ne serait peut-être pas à la hauteur de la tâche et cette histoire ne s'achèverait que par la mort d'une seule personne... La Ju'äm secoua la tête pour chasser cette pensée sordide hors de son esprit et tenta - brièvement - d'oublier l'existence de cette femme et de l'artefact qu'elles étaient toutes deux venues récupérer. Elle décida de se concentrer sur la longue route qui l'attendait et sur le peu de ressources à sa disposition : quelques rations de nourriture et de l'eau en faible quantité... Rien de bien inquiétant pour la rouquine, habituée à parcourir les territoires les plus hostiles d'Irydaë en solitaire ; pour autant, elle s'avoua d'ores et déjà exaspérée par les heures de marche à venir et regretta d'avoir prit la décision de quitter son lit le matin même. Parfois, il serait bon de résister à l'appel de l'aventure au profit d'une bonne journée de sommeil...


« Quelle histoire... » marmonna la jeune femme en pleine marche, regrettant l'argent dépensé plus tôt dans la journée. « On a jamais finit d'apprendre, même à mon âge. »


Elle soupira et leva les yeux vers l'horizon. Elle espérait capter, grâce à l'obscurité, la lueur d'un feu de camp proche ou quelques signaux trahissant la présence d'une caravane. Comme seul résultat, la My'trän aperçut la silhouette vague d'un animal se rapprochant d'elle, encore trop éloignée pour qu'elle puisse en distinguer le type. Au fil des secondes, ce qui n'était qu'une ombre dans le lointain lui apparut clairement être un cheval et, quelques instants plus tard, elle comprit qu'il s'agissait de sa monture abandonnée plus tôt dans la journée. Un large sourire se dressa sur son visage tandis que son partenaire de voyage s'arrêtait à ses cotés, prêt à supporter à nouveau sa cavalière.


« Idiot... Pourquoi être revenu ? Tu es encore blessé, je ne vais certainement pas te faire souffrir davantage... »


A ces mots, son ami frôla le visage de l'humaine à l'aide de son museau et expira l'air de ses naseaux, faisant virevolter les cheveux de sa maîtresse un court moment. Surprise, celle-ci eu un très léger mouvement de recul avant d'être prise d'un petit fou rire. Remise de ses émotions, elle fixa l'œil de la créature et posa une main sur son poitrail. Ses propres yeux se fermèrent soudain et le silence environnant ne fut brisé que par le son de grandes respirations. La flamboyante se concentrait...


« Ta situation n'était pas bien différente de celle que je connais à l'heure actuelle... Tu as choisis de revenir pour moi, et ce alors que tu ne me connais même pas. Nous avons décidément beaucoup de choses à apprendre de vous, en temps qu'humains. » fit-elle remarquer à sa monture, espérant se faire comprendre d'elle. « Ou ne serait-ce là qu'un tour que me joue Orshin pour revenir sur mes décisions précédentes ? Lizzie est assoiffée de vengeance, elle désire la mort plus que tout. Ça se lit dans son regard, ça s'entend dans ses paroles. Pourquoi devrai-je lui venir en aide ? »


Faye soupira. Au final, n'était-elle pas elle-même coupable de laisser la pirate agir selon son bon vouloir ? Si un carnage devait avoir lieu cette nuit, la Toen aurait sa part de culpabilité du fait de n'avoir rien tenté pour l'éviter... Aux cotés de la brune, elle aurait au moins eu la capacité de sauver la vie de quelques individus. Et il était probablement encore temps de faire marche arrière !

Elle rouvrit les yeux et caressa la crinière de son ami.


« Merci d'être revenu, et désolé de devoir te demander encore un effort pour moi. Allons-y ! »


La Ju'äm s'installa sur son dos et, saisissant les rênes, intima à son compagnon de se lancer au galop. Elle pouvait encore arriver avant que les choses ne dégénèrent...

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