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Chroniques d'Irydaë
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 A song of rock and fire

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A song of rock and fire EmptyVen 1 Sep - 3:23

Kharaal Gazar est une région particulière dans la mesure où pour la parcourir il faut savoir observer certaines règles élémentaires de survie. Ne pas s'éloigner des oasis, par exemple. Une erreur pouvant se révéler trop aisément fatale à tout myt'rän ne vénérant par Dalai. Et puisque Zora réserve sa foi au seul Architecte digne de ce nom, elle est bien obligée de se soumettre à la prudence.

C'est ainsi qu'elle arpente une route où ses congénères ne sont pas rares, sous le regard imperturbable des montagnes qui déchirent l'horizon. Elle espérait retrouver un semblant de solitude bienvenue en quittant Busad mais pour cela il lui faudra sans doute attendre d'avoir franchi l'écrin de roche qui ceinture la région. En attendant elle se contente d'avancer dans les étendues désertiques, tentant de faire abstraction de la chaleur éprouvante qui règne sans pitié sur les lieux.

Capuche rabattue sur le visage, gourde encore à moitié pleine, elle se hâte de rejoindre l'oasis marquant l'étape suivante de son voyage. Comment des tribus peuvent vivre dans ces étendues? Il n'y a rien sinon de l'herbe jaunie par le soleil. Même les arbres semblent refuser d'honorer la terre de leur présence. Ce n'est pas la première fois que la rousse met les pieds dans cette région mais à chaque fois elle s'étonne de ces conditions bien trop particulières à son goût.

Mais aussi vrai que la mort succède à la vie, la nuit remplace le jour. Et c'est lorsque le soleil se fait avaler par les étendues de Myt'rä qu'elle parvient finalement à la dernière étape de son voyage sur ces terres. L'oasis se dessine dans l'obscurité naissante et, avec elle, les lumières du campement formé par les voyageurs présents. Elle marque une pause et observe cette scène tout en buvant quelques gorgées d'eau, rassurée et fatiguée à la fois. Puis elle s'approche de l'attroupement sans toutefois daigner saluer les personnes réunies autours d'un feu naissant. Elle se contente simplement de les observer d'un regard indifférent, tentant de repérer un éventuel corps souillé.

Toutefois c'est une forge vraisemblablement dressée à la hâte qui finit par attirer son attention. Celui qui semble être son propriétaire, un géant à la musculature dense, s'affaire à donner une apparence pure à ce qui devait être un bête bout de métal quelques heures plus tôt. Zora ne s'y connait absolument pas dans cet art, c'est un fait. Mais elle reste malgré tout impressionnée par ceux qui le maîtrisent. D'une certaine façon, ils honorent Möchlog en insufflant une forme de vie à des matériaux brutes, inertes.

Elle hésite de longues minutes, continuant son observation attentive de l'homme et de l'oeuvre qui prend forme grâce à son talent. Ce faisant, elle joue machinalement avec la petite boîte dorée qui pend autours de son cou. Les années ne l'ont guère épargnée. Et la jeune femme sait depuis longtemps qu'elle devra la faire réparer sous peine qu'elle se disloque. Pourtant elle n'a jamais pu se résoudre à prendre cette décision. Peut-être est-ce le moment...

Elle s'approche donc du forgeron tout en tentant de faire abstraction de la chaleur désagréable qui se dégage de son lieu de travail. Puis elle lui présente son porte-bonheur, bien en évidence dans sa paume tendue. Certains disent que les salutations sont gages d'une conversation réussie. Mais ce que Zora souhaite, maintenant, ce n'est pas engager un dialogue. Simplement mander un travailleur pour qu'il mette en oeuvre son talent. Pourquoi s'embarrasser de mots superflus?
"Combien de temps vous faudrait-il pour restaurer cette boussole?" le questionne-t-elle donc en mettant davantage l'objet en valeur. "Et, surtout, combien d'Irys?"
Elle attend son expertise tout en parcourant du regard son corps à la recherche d'une excuse pour ne pas lui verser son éventuel dû...

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A song of rock and fire EmptyVen 1 Sep - 15:11
*Akirss, mon ami, je voudrais que tu me forges une lame courbe...* suivi d'une looooooongue liste d'instruction sur la longueur de la lame, la forme de la garde, le manche, etc... Ainsi qu'une heure et un lieu de rendez-vous. J'avais une bonne partie de la journée devant moi mais il la voulait le lendemain. J'allais devoir travailler de nuit si je voulais être à l'heure. Équipé de tout mon barda, je fit route en direction du lieu de rendez-vous. Autant l'attendre directement sur place, j'étais sur de ne pas le rater.

J'arrivais donc près d'une oasis. L'endroit était calme et relaxant. Je sais qu'il le serait moins, une fois la nuit tombé, des que la majorité des voyageurs si seront arrêtés pour se reposer. Mais cela ne me dérangerait guère. Une fois lancé, je pouvais oublier le monde autour de moi. Il fallait que je commence par ''construire'' ma forge. Après avoir posé mon lourd équipement, je chercha le lieu idéal pour la monter. Pas trop loin de l'oasis, mais pas trop proche non plus. Je finis par trouvé un terrain assez dure pour supporter le foyer et mes coups de marteau. Je le surélevais donc, faisant jaillir la terre et le modela comme je le souhaitais. Puis il fallut que je cherche de quoi allumer un feu. Quelques branches mortes, des feuilles et se fut régler. Puis je sortis mes deux pierres à feu et généra des étincelles sur le petit tas. Une fois lancé, je l'augmenta artificiellement avec ma Magie.

Le temps que cela prenne considérablement suffisance, je ferma les yeux, écarta les bras et pria Delkhii. Mes murmures psalmodiant générèrent mes gantelets de roche, par habitude. Des que je fus sur que mes bras étaient correctement protégé, je sortis un morceau de fer grossier de mon sac et le mesura. Il m'en fallu un, un peu plus long. Heureusement que j'en possédais quelques un différent pour ce genre de travail. Puis je me mis à l'ouvrage. Chauffé la lame ne me pris pas de temps, c'était la suite qui allait être long.

Je voyais à peu près la forme finale de ma commande. Une espèce de cimeterre avec une garde un peu plus spécifique, capable de protéger entièrement le haut de la main. J'avais du travail. Il fallait d'abord que je donne forme aux pièces qui allait composer l'arme. Quand la lame fut rougeoyante à souhait, je pris mon marteau et tapa dessus une première fois, avec une grande violence, pour imposer une forme globale au fer. Puis ce fut de plus petit coup qui partir, me procurant des frissons à chaque son produit par le choc entre les deux. Il n'en fallu que peu pour me faire oublier le temps.

Celui-ci défila pour laisser place à la nuit. Et à ses occupants. Et ses voyageurs. Le feu de la forge attirait les deux. Même si la plupart des deux catégories n'étaient juste intéressé que par l'eau qui se trouvait à proximité de moi. Certains voyageurs essayaient de m'aborder pour me passer commande. J'avais par principe de ne jamais en prendre deux en même temps et celle que j'avais en court me prendrais encore la nuit. La lame était terminé et je m'accordais une légère pause. Une jeune femme m'aborda et me tendis une boussole qu'elle voulait remettre en état. J'essayais mon front luisant de sueur avant d'émettre un léger rire à son encontre.


- Je suis forgeron jeune fille, pas horloger. Ce que je pourrais faire, c'est tenté de remettre en état l'extérieur. Mais l'intérieur risque d'être plus endommagé par ma manière de faire. Il faudrait que vous passiez réellement chez un horloger. Mais si l'extérieur vous tient tant que cela à cœur, je peux m'en occuper dans l'heure. Et pour pas grand chose.

Je continua ma commande en attendant sa réponse. J'avais bien avancé et je pouvais me permettre de perdre un peu de temps à faire cela. Je pourrais toujours attendre que refroidisse la lame et le manche avant de les assembler. Il fallait juste que je fasse la garde. Vu la forme un peu spécifique, j'aurais besoin d'une certaine concentration si je ne voulais pas la rater.

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A song of rock and fire EmptySam 2 Sep - 4:33

Le rire qui répond tout d'abord à sa question n'a rien de bien encourageant. Zora exprime son scepticisme d'un haussement de sourcil, tentant de deviner s'il se moque d'elle ou en quoi sa demande est amusante. L'explication qui ne tarde pas à suivre n'a rien de bien encourageant non plus: à l'entendre, le forgeron n'a pas les capacités requises pour un tel travail de précision. Chose dont elle se doutait quelque peu mais qui lui arrache malgré tout un petit soupire résigné.
"Je vois..."
Elle trouvera tôt ou tard le moyen de palier à ce problème. Pour l'heure elle ne peut que se contenter de l'offre qu'on lui fait. À savoir restaurer l'écrin du précieux objet. C'est toujours mieux que rien. Et puis la boussole pourra ainsi bénéficier d'une meilleure protection. Que ce soit contre les intempéries ou les affres quotidiens de l'existence. C'est donc sans grande hésitation qu'elle retire l'objet de sa boîte avant de tendre cette dernière au mastodonte.
"Faites ce que vous pouvez..." lâche-t-elle avec une pointe d'inquiétude. "J'espère simplement que votre main est aussi assurée que vos propos!"
Et qu'il ne se laissera pas distraire par la lame courbe sur laquelle il était en train de travailler. Cette boussole étant le seul lien qu'elle possède encore avec son passé, une simple épée ne pourrait lui faire concurrence. Peu importe la complexité ou la qualité de cette dernière. Mais elle ne s'attend pas à ce que ce forgeron comprenne cette évidence. D'autant plus qu'elle s'est bien gardée de la partager avec lui. Et si elle l'avait fait, ses propres propos auraient sans doute ressemblés davantage à des menaces qu'à une simple explication. Ce qui ne l'aurait guère encouragé à se montrer conciliant en retour...

Elle préfère détourner le regard de l'écrin comme pour mieux s'en détacher et commence à arpenter la forge dressée sur différents supports de roche. Ce qui semble confirmer ce qu'elle soupçonnait déjà: l'homme n'est pas un simple croyant. C'est un véritable mage qui sait user de sa foi en Delkhii. Et les gantelets de pierre qui ornent ses mains ne font que confirmer ce qui était, somme tout, déjà évident au premier regard. C'est un problème. Purifier cet homme ne sera sans doute pas aussi aisé qu'elle l'aurait souhaité.

Car les cicatrices qui ornent son dos sont maintenant visibles dans la lumière vacillante. Un point commun qu'elle partage avec lui mais qui ne le disculpe néanmoins pas de ses fautes. Car si Möchlog la pardonne d'avoir un corps souillé, il est inconcevable qu'il en fasse de même avec cet homme à la stature imposante. D'autant plus qu'il s'est visiblement trompé de route en accordant sa foi au mauvais Architecte.

Le regard de la rousse se promène un instant sur ces vestiges de blessures puis elle touche du bout des doigts la lame courbée qu'il était en train de forger. Elle peut sentir la chaleur sur sa peau et si elle n'avait pas dressé un bouclier enveloppant ses phalanges, elle aurait sûrement été gratifiée d'une brûlure pour son audace. Mais, ne souhaitant pas provoquer l'ire de l'homme, elle ne s'attarde pas longtemps sur cet objet insignifiant bien que prometteur.

Elle revint donc se placer face à lui et s'installe aussi confortablement que possible sur le sol, bras en appui derrière son dos et jambes croisées devant elle. La jeune femme prend ainsi conscience de sa fatigue. Ayant marché toute la journée, le simple fait d'être assise lui procure un sentiment de bien-être des plus agréables. Pourtant elle ne se laisse pas guider sur le chemin du sommeil et se focalise sur le travail de l'artisan. Une manière de s'assurer qu'il ne dénature pas la petite boîte dorée. Le simple fait de la voir entre les mains d'un autre est déjà une épreuve en soi...
"D'où viennent ces cicatrices qui ornent votre dos?" lui demande-t-elle au bout d'un certain temps, guidée par la curiosité. "Un client mécontent de vos services?"
Elle regrette presque immédiatement d'avoir posé cette question. Elle ne se préoccupe pas de l'éventuelle gêne qu'elle pourrait faire naître en lui mais plutôt du résultat catastrophique auquel elle pourrait mener. S'il perd sa concentration, il risque de faire une erreur. Il vaut mieux le laisser se focaliser entièrement sur son travail...

D'autant plus qu'elle se fiche pas mal, dans le fond, de savoir comment il a hérité de ses cicatrices. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il ne mérite pas de vivre sous cette forme. Et puisque il lui rend service - certes, contre rémunération - elle ne peut que lui rendre la pareille en le délivrant de ses souillures. Gratuitement.

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A song of rock and fire EmptyMer 6 Sep - 23:22
Je pris l'objet entre mes mains, histoire de voir la commande d'un peu plus prêt. Pour le métal, je pouvais faire qu'il aille mieux, lui redonner une allure plus agréable et acceptable on va dire. Je sentis une pointe d’inquiétude dans sa voix quand elle me lança une brimade. Sa boussole devait vraiment lui tenir à cœur pour qu'elle ne veuille pas s'en séparer aussi facilement. Lui, tournant le dos pour me mettre à l’œuvre, je lança un bref :

- Je fais toujours attention aux sentiments des autres...

Je regarde donc cet objet de tant d'attention de la part de sa détentrice. Pour moi, il ne s'agit que d'une boussole, toute simple, sans réel intérêt. Pour elle, il doit s'agir d'un pan entier de sa vie. Il me fallait donc faire preuve de douceur avec cet objet. Mon marteau se désagrégea, laissant place à une version plus... Petite du premier. Chauffant rapidement l'objet, je me mis à taper doucement pour lui donner une forme plus propre. C'est dans ces moments que je ressens tous les liens qui peuvent émerger entre propriétaire et objets. Les regards, les réflexes pour le récupérer... La peur de la casse. Je ne connais cela que trop bien.

Je la sens aussi observer mon travail, mais aussi mon corps. Au moins, il attire toujours autant le regard. Venant d'une demoiselle comme elle, cela en est flatteur. J'émets juste un léger grognement quand elle touche à la lame que je fabrique. Faudrai que je vérifie qu'elle est pas ruiné mon travail. Je risquais de mal le prendre. Puis vient finalement LA question, celle qui brûle les lèvres de beaucoup d'admirants ou de commanditaires. Les cicatrices. Au début cela me mettait mal à l'aise d'y répondre. Aujourd'hui, je m'amuse des réactions des gens. Continuant de doucement faire retrouver la forme à la boussole, je lui répondis d'un ton léger :


- Ce sont les résidus de coup de fouet, très chère. Souvenir d'une année de ce que je pourrais appeler l'esclavage.

Trop concentré sur la boussole, je ne fis pas attention à sa réaction. Je m'évertuais juste à, millimètres par millimètres, lisser sa boussole. Et je finis par y arriver ! Après si elle marchait encore, ça, je ne pouvais pas le savoir... Je me tournais donc vers elle, posant l'objet, encore fumant, devant elle, sur mon établi.

- Et voilà ! Après, c'est vraiment tout ce que je peux faire... Juste lui rendre une belle forme.

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A song of rock and fire EmptyVen 8 Sep - 13:48

Une année passée à subir des coups de fouet? Zora ne peut qu'imaginer ce que peut être la vie dans de telles conditions. Le bien le plus précieux des Hommes est sans doute la liberté octroyée par les Architectes. Celle de choisir, de pouvoir prendre les bonnes comme les mauvaises décisions. D'être, tout simplement. Retirer ce précieux cadeau de l'équation est sûrement l'un des pires châtiments que l'on puisse infliger à autrui. La mort est parfois préférable à bien des choses...

La rouquine s'imagine un instant ce que serait son existence si cette dernière était placée sous le joug d'autrui. Que ferait-elle? Serrerait-elle les dents à chaque coup de fouet? Préférerait-elle vivre à genoux ou mourir debout? Les deux possibilités ne sont guère enviables. Pourtant la première lui semble bien pire que la seconde. Oui, sans doute qu'elle mettrait fin à son propre cycle. Le tout avec l'absolue conviction que Möchlog prendrait soin d'elle dans le suivant. Mais la question, dans le fond, ne se pose pas: la Chouette ne laisserait pas une telle chose arriver à sa favorite. S'il l'a choisie, ce n'est pas pour qu'elle plie l'échine devant quelqu'un - quelque chose? - d'autre que Lui.
"Je vois..." répond-t-elle finalement en réprimant une pointe de condescendance. "La volonté des Architectes s'exprime parfois de façon... étrange. Mais s'ils vous ont redonné votre liberté, c'est sûrement que vous n'étiez pas destiné à une vie placée sous le sceau de la servitude."
Elle ne précise pas davantage sa pensée. Mais pour elle, c'est évident: Möchlog souhaite sa mort. Sans quoi il ne l'aurait pas placé sur sa route. La Chouette l'a marqué pour qu'elle puisse le purifier. C'est un signe on ne peut plus clair. Et un ordre que la rouquine se fera donc un devoir d'exécuter. Mais pour l'heure cet ancien esclave a encore son utilité. L'écrin doré auquel il insuffle une nouvelle vie en est la preuve. Il s'agit juste d'être patiente. Une qualité que la jeune femme possède néanmoins en quantité limitée.

Fort heureusement elle n'a pas à attendre longtemps. Les coups habiles du forgeron ne tardent pas à s'arrêter et ce dernier dépose devant elle la petite boîte qu'elle lui a difficilement confiée. L'adepte se relève et jette un regard à l'homme avant de tendre la main vers l'objet en question. Il est encore chaud, fumant. Mais le bouclier qu'elle dresse entre sa peau et lui la protège de la morsure de la chaleur.

Zora promène ainsi son regard sur les détails de la boîte qu'elle connait par cœur. Elle l'a observée tant de fois à la recherche de réponses sur son passé qu'elle en a mémorisé le moins détail. Et finalement elle arrive à une conclusion qui la rassure au moins autant qu'elle l'étonne: le résultat est à la hauteur de ses espérances.
"Je suppose que je devrai m'en contenter..." lâche-t-elle, peu encline à accorder un compliment qui serait pourtant mérité. "Et puis vous avez eu le bon goût de ne pas la briser, c'est déjà ça! Vous n'êtes pas aussi pataud que votre apparence le suggère!"
Ce qui n'est pas forcément une bonne chose. Si elle pensait opposer sa souplesse et la surprise à la force et à la carrure de cet homme, la rouquine se rend maintenant compte que ce ne sera vraisemblablement pas aussi aisé qu'elle l'avait tout d'abord estimé. Mais quelle gloire y a-t-il à vaincre sans péril? Et puis Möchlog veille sur elle. Rien ne peut lui arriver.

Ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle doit en oublier la prudence. Sauter sur ce forgeron en espérant pouvoir lui ôter la vie est une option peut-être trop optimiste. Son dieu récompense le courage, non la témérité. Mais fort heureusement l'attaque frontale n'est pas la seule solution dont elle dispose. Il est donc temps de faire preuve d'un peu de finesse.
"Puisque vous m'avez rendu service je suppose qu'il est tout à fait naturel que j'en fasse de même." reprend-t-elle d'une voix douce. "Laissez-moi donc vous libérer de votre existence souillée par l'impureté. Voyez cela comme... un échange de bons procédés!"
Elle saisit rapidement la lame que l'homme forgeait puis laisse son regard vagabonder sur les personnes autours du feu, un peu plus loin. Ces derniers se désintéressent de la scène qui se joue actuellement à portée de leurs regards. Un sourire mauvais assombrit alors le visage de la rousse.
"Comme je le concédais tout à l'heure, les apparences sont trompeuses!" s'amuse-t-elle. "Mais lorsque l'on a conscience de cette évidence, les utiliser pour son propre intérêt devient un jeu d'enfant. Voyez plutôt!"
La rouquine retourne alors la pointe de la lame contre son abdomen et l'enfonce d'un coup sec dans ce dernier. En écho à ce geste, un cri de douleur qu'elle n'a guère besoin de simuler quitte ses lèvres. Un cri qui, bien évidemment, ne manque pas d'attirer l'attention des personnes présentes. Zora, quant à elle, ne tarde pas tomber sur ses genoux tandis que son fluide vitale assombrit les vêtements autours de sa blessure puis la roche à ses pieds.

Son attention toute entière est focalisée sur la plaie qu'elle s'est infligée. Et sa connaissance du corps humain lui permet d'en contenir les effets les plus néfastes grâce à sa magie.  La jeune femme ne tente néanmoins pas de contenir la douleur qui lui dévore les entrailles. Cette dernière est méritée. Même si c'est pour accomplir la volonté de la Chouette et qu'elle sait que cette dernière lui pardonnera cet outrage, elle a tout de même souillé son propre corps. Cette souffrance est méritée.

Elle crache un filet de sang tandis que des bruits de pas annoncent l'arrivée des autres personnes présentes dans l'oasis. Peut-être qu'elles connaissent ce forgeron. Peut-être même qu'il jouit de leur confiance ou de leur respect. Mais... qui pourrait décemment penser qu'elle s'est elle-même infligé la plaie qui macule son ventre de sang? Seule une folle ferait une chose pareille, n'est-ce pas?
"Il... Il..." bredouille-t-elle en relevant vers le petit groupe un visage marqué par une peur feinte et une douleur réelle. "Il ne veut... pas me rendre... mes irys!"
Elle n'estime pas nécessaire de préciser davantage ce qui aurait pu pousser son "agresseur" à agir de cette manière. Il est tellement plus simple de laisser l'imagination de ses "sauveurs" faire le reste. Et de l'imagination, ces derniers semblent en avoir. Certains tirent leurs épées et se tournent vers la victime de la rouquine. D'autres s'approchent d'elle avec un mélange d'inquiétude et de surprise.

Une femme soutient sa nuque et porte à ses lèvres ce qui doit être de l'eau tandis qu'une nouvelle douleur parcourt chaque fibre de son corps: un homme vient de retirer d'un coup sec la lame qui souillait son corps. Un nouveau cri de douleur lui répond. Mais le pire semble à présent passé: il ne reste plus qu'à profiter du spectacle sanglant qui ne devrait pas tarder à suivre...

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A song of rock and fire EmptyLun 11 Sep - 14:21
Sa réflexion ne me fit pas titlt. Elle me passa même largement au-dessus. C'était une époque révolu que j'avais décidé d'effacer de ma mémoire pour mieux vivre. Ce genre de discours, je l'ai entendu des centaines de fois à travers mes déplacements. Le nombre de clients, voyageurs pensant que cela me toucherais ou m'aiderais... Si j'avais éclaté la gueule de chacun d'eux pour leur apprendre à se mêler de leurs affaires, j'aurais plus été reconnu comme l'un des plus grand criminel de la région. Mais ce n'était pas le cas. Il faut juste continuer d'ignorer ce genre de réflexion. Et tout va mieux.

Une nouvelle pique de sa part. Je laisse couler, comme à mon habitude. J'ai rencontré suffisamment de gens différent pour savoir faire la part des choses entre la provocation et des compliments, même si ses paroles sont la limite des deux. Pataud ? Je suis un forgeron! Un créateur de beauté et de mort ! Mes lames sont là pour attirer l’œil et pour enlever la vie aussi. Il faut que je les rende le plus magnifique possible. Tout comme la jeune femme au final. Une lame magnifique, dont le métier est apparemment de retirer la vie...

Je n'ai pas tout compris ce qu'elle prononça par la suite. Libérer mon existence de l'impureté ? Je... Ne vois pas trop ce qu'elle a voulu dire par là. Mais au moment où elle attrape la lame que j'étais en train de forger, j'esquisse un mouvement pour essayer de l'attraper mais elle est bien trop rapide.


- Tu devrais lâcher cela, tu ne sembles pas posséder la dextérité pour la manier... Tu vas te blesser...

Et je ne fus pas loin de l'idée. Elle retourna la lame vers elle et l'enfonça dans son abdomen. Je ne sus pas comment réagir. Je n'ai pas bougé vers elle pour l'aider, je suis juste resté là, les bras ballants, les yeux hagards... Le cri qu'elle lança fit jaillir des souvenirs de ma mémoire. Des mes parents... De ma vie d'avant... Pourquoi avait-elle fait cela... ?

Quand j'émergeais de la brume, plusieurs personnes étaient déjà là. Une femme soutenait la tête de la rouquine. Un homme avait retiré la lame du corps de la demoiselle. Et pas mal d'autre étaient tournées vers moi, épée au clair. Pourtant, je pouvais lire de la surprise dans leur regard, comme s'il ne m'imaginait pas faire cela. Et c'était le cas... Allais-je tenté de défendre ma personne ? Ou simplement m'écraser, comme toujours ? En soit, ma vie m'importe peu... Mais mon honneur... Mon regard se fit plus sombre quand je le levais vers elle.


- Je ne connais pas cette femme. Elle a essayé de m'extorquer des services avant de se planter une lame dans le corps. C'est une malade, au propos délirant. Si ce n'est qu'une question d'argent je peux en donner. Et je peux même aider à ce qu'elle aille mieux.

Je pris une petite lame non loin de moi et la fit chauffer à blanc, avant de la lancer vers un homme, ainsi qu'un tissu.


- Applique la lame, sur la plaie, cela la cautérisera directement. Mon sabre était pur, elle ne risque pas de maladie. Ha et elle m'a aussi subtilisé une boussole, héritage de mes souvenirs, est-ce que je pourrais la récupérer ?

Les gens semblent indécis. Qui croire ? Aucun ne savait. Mais une chose était sur, il devait aider la jeune femme. L'un des hommes pris la lame et alla l'appliquer sur la plaie. Un cri de douleur plus imposant que les précédents vint sonner à mes oreilles. Cela m'en fit presque frissonner de plaisir. Tu veux jouer à cela avec moi ? Ma colère est une forge qu'il n'est pas bon de rallumer. Je pourrais t'écraser par un simple claquement de doigt si je le voulais. Mais je ne suis pas un meurtrier, contrairement à toi.

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A song of rock and fire EmptyMer 13 Sep - 4:24

Dans certaines région de My'trä, on aurait sans doute dépecé cet arrogant dans les premières secondes ayant suivi son attaque traîtresse et injustifiée. Mais ici, il faut croire que les gens ont l'esprit lent. Ou qu'ils n'ont pas le courage nécessaire pour s'en prendre à ce colosse malgré l'avantage du nombre dont ils disposent. Cette constatation irrite au plus au point la rouquine allongée sur le sol. Qu'est-ce qu'ils attendent? Pourquoi laissent-ils cet homme exposer des arguments qui ne tiennent guère la route?

Mais lorsque le forgeron a les yeux plus gros que le ventre et tente au passage de s'accaparer sa boussole, elle est partagée entre l'envie de rire et la crainte que lui inspire la lame chauffée à blanc qui se rapproche de son abdomen. La jeune femme tente bien de les arrêter en se débattant avec les forces dont elle dispose. Mais la morsure de l'acier contre sa chair ne tarde guère. Tout comme le cri consécutif à ce geste salvateur mais ô combien douloureux.

La rouquine flirt un bref instant avec l'inconscience tandis que les propos réconfortants que la femme à ses côtés tient semblent se perdre en un vague écho. L'adepte de Möchlog doit puiser dans toutes les ressources dont elle dispose pour rester ancrée à la réalité. Finalement, sa vision s'affine tandis que ses sens s'accordent à nouveau avec son environnement. Son premier réflexe est de poser l'une de ses mains sur la plaie fumante. Une lumière dorée ne tarde pas à l'auréoler tandis qu'elle se redresse avec peine, la respiration haletante.
"Une di... Une disciple de Möchlog, se blesser elle-même?" finit-elle par rétorquer d'une voix faible. "Nous préservons... la vie. C'est... C'est notre devoir le plus sacré! Pourquoi me serais-je infligé une telle blessure? Pour vous... extorquer des irys?"
Elle lâche un léger rire sarcastique sensé souligner le non-sens des propos tenus par son adversaire. Ce n'est évidemment pas un hasard si elle a décidé de dévoiler cette carte maîtresse de son argumentaire. Les adeptes de la Chouette sont sûrement les plus respectés des mages de My'trä. La rouquine ne fait que compter sur cette réalité pour apporter plus de crédits à ses propres dires.

Pourtant elle aurait fort bien pu se passer de ce détail. Car à trop vouloir, on risque de tout perdre. Et ce forgeron s'est montré bien trop gourmand en espérant pouvoir récupérer la boussole en dédommagement. Ou pour ce qu'il semble considérer comme tel, en tout cas. Car l'objet partage la vie de l'adepte de la Chouette depuis presque vingt ans maintenant. Elle en connaît chaque facettes, chaque détails. Et si l'homme qui lui fait face à bien pu l'observer, les quelques secondes qu'il a eu à profit pour le faire ne sauraient rivaliser avec la connaissance qu'elle en a.
"Je vais vous le prou..." reprend-t-elle avant d'être interrompue par une nouvelle vague de douleur. "Vous le prouver! Cette boussole qu'il... prétend posséder est mienne! Depuis tellement longtemps que je connais chacun de des détails qui la caractérisent!"
Elle ne peut réprimer un sourire mauvais à l'intention de cet arrogant. Il vient de tisser la toile dans laquelle il vient lui-même de se précipiter. S'il avoue mentir, il ne fera que confirmer les lourds soupçons qui pèsent sur lui. Et s'il n'est pas capable de répondre à la question qu'elle s'apprête à lui poser, son sort sera moins enviable encore. D'une manière ou d'une autre, il a perdu.

Zora se remet péniblement à genoux et marque une pause, le temps de calmer la douleur qui menace toujours de l'étreindre. Mais les soins qu'elle se prodigue sont efficaces. Suffisamment, en tout cas, pour lui permettre de se redresser si elle le souhaitait. Mais souligner sa faiblesse face à ce colosse est un avantage dont elle aurait tort de se priver.
"Tu espères vraiment duper... ces braves gens... avec le semblant de tranquillité dont tu t'affubles?" s'étonne-t-elle. "Cette boussole... Ma boussole... porte les traces du temps! L'un des indicateurs des degrés n'est pas fixé correctement. Et si l'on insiste un peu, il se détache. Même si en apparence il a l'air tout à fait semblable aux autres."
Avec une peine feinte, elle prend la boussole en question et montre la solution à la femme à ses côtés. Le tout, évidemment, en prenant grand soin de ne pas donner le moindre indice au forgeron. Les regards se tournent alors vers le colosse dans l'attente d'une réponse. Zora, de son côté, est maintenant certaine de l'emporter: car - et elle en est certaine! - l'homme n'a pas noté ce détail. Et à moins qu'il ait une chance insolente, il n'y a que très peu de chance qu'il puisse tomber au hasard sur la bonne solution.
"Alors forgeron?" le presse-t-elle. "Prouve à ces gens ce que je sais déjà: tu n'es qu'un perfide menteur! Doublé d'un criminel qui a tenté de tuer la simple servante de Möchlog que je suis!"
Finalement la souffrance consentie pour parvenir à ce résultat en valait peut-être la peine. Car maintenant, dans le fond, il ne reste plus qu'à profiter d'un spectacle que la rouquine espère des plus sanglants.

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