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 Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé]

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 11:24
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Rechercher un criminel Daenastre qui vadrouillait dans la région... c'était une mission plutôt simple et en Daenastre je n'aurai eu aucun mal à l'accomplir, d'ailleurs n'importe quel idiot aurait pu le faire, mais voilà, je n'étais pas en Daenastre, et la moindre question que j'osais poser à la population locale se terminait avec un non froid, voir pas de réponse du tout.
Je portais mon armure pour l'occasion, j'avais eu des ordres pour cela, il fallait montrer au peuple Mytran que la république ne laissait pas des criminels vadrouiller en liberté sur leurs territoires. D'autant que quelques événements avaient supposément choqué les locaux. Après avoir fait un tour à la mine la plus proche, j'avais vu les regards nerveux que me lançaient les gardes. Bien sûr qu'un représentant de la loi les rendaient nerveux, mais de là à sursauter à chaque pièce que j'inspectais... Ils craignaient vraiment quelque chose.
Ce ne fut qu'après quelques jours que je réussis à soutirer des aveux au directeur.
Il y avait bien eu un problème, un des gardes avait abusé d'une Mytran, et s'était ensuite enfui dans la nature. Ce qui ne me laissait pas d'autre choix que d'aller le chercher.
Et voilà que je me retrouvais perdu au milieu de cette région, à la recherche d'un criminel... Et bordel, quelle saleté de temps !
La pluie s'était mise à tomber violemment, trempant littéralement les alentours sans la moindre retenue. À peine si le rideau laissait apercevoir quelque chose à plus de quelques mètres de distance. Les gouttes éclataient sur mon armure qui pour le moment me tenait au sec. Manque de chance les gouttes résonnaient horriblement dans mon casque, éclatant avec de petits coups sec contre le métal.
L'équipement que j'avais sur moi était heureusement à l'abri, mais je me voyais mal continuer comme ça. Encore un peu et le sol risquaient de se transformer en bourbier et avec les bottes que j'avais, je me voyais mal patauger dans la boue. Non très clairement, il me fallait un abri, et ce, en vitesse.
Mes pas se firent un peu plus rapides, piétinant sans vergogne les bords du chemin. Un peu plus tôt, j'avais aperçu une montagne et si ma chance ne m'avait pas abandonnée complètement, il devait bien y avoir une caverne ou quelque chose pour s’abriter.
Je parcourais donc le flanc de la montagne, le gantelet constamment collé à la pierre pour éviter de me perdre.
Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que ma main finis par s'enfoncer dans le vide. Enfin ! Un abri !
Sans perdre de temps, je sortis mon pistolet, rentrant dans la caverne l'arme levée, balayant l'espace sans y trouver quoi que ce soit de dangereux.

Enfin, si on oubliait la jeune femme au centre de celle-ci, jeune femme qui semblait bien plus mouillée que moi. Je baissais mon arme, si elle avait voulu me faire du mal, elle ne se serait pas contenter d'attendre au milieu de la caverne. Je fis glisser mon pouce sur le percuteur avant d'appuyer sur la détente, ramenant doucement le marteau à sa position initiale.
Le pistolet regagna son étui au niveau de ma hanche, et je levais un de mes gantelets en guise de salut.
J'avais encore mon casque en position fermée, mais je fis de mon mieux pour paraître amical.
Chose rendue difficile par l'épaisse cuirasse Daenastre qui me recouvrait.

-Hum... Salut ! Sale temps hein ?

Je ne connaissais rien au Mytran, enfin pas grand chose de positif, et pour dire vrai, je n'avais pas envie de ressortir sous l'averse, si bien que je m'assis au centre de la pièce, cette dernière devait souvent servir, car un petit cercle de pierre délimitait un emplacement de feu de camp. Les précédents occupants avaient même laissé du bois sec à cet emplacement. Drôle de pays décidément.
Je défis le fermoir de mon casque, retirant ce dernier avant de secouer la tête pour libérer mes cheveux dans un soupir soulagé. L'armure n'était pas si lourde, disons qu'elle était simplement étouffante par ce temps. Je laissais le casque tomber au sol, regardant la jeune femme qui occupait la grotte avec un sourire.

-Tu ne m'en voudras pas de ne pas changer d'abris, je sais qu'on est censé se détester et tout et tout, mais je pense qu'on peut faire une exception aujourd'hui non ?


Dernière édition par Hex Hekmatyar le Lun 11 Déc - 19:48, édité 1 fois

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 13:41
L’obscurité avait soudainement envahi le lieu, presque trop rapidement au goût de la jeune femme qui ne put retenir un sursaut au contact d’une première goutte de pluie sur sa peau. Les suivantes ne tardèrent pas à se faire ressentir. D’abord à un rythme lent, puis avec beaucoup plus d’intensité jusqu’à la faire frissonner. L’abri de fortune qu’elle c’était trouvé n’était visiblement pas suffisamment protecteur, puisque sans même qu’elle n’est le temps de s’en apercevoir, ses vêtements s’étaient déjà imbibés du précieux liquide transparent. Super, avait-elle du grogner tout en tentant naïvement d’essorer sa longue et indomptable chevelure rousse. Ce fut sans surprise un échec et comme pour se moquer de son insouciance, la pluie n’avait pas tardé à redoubler d’intensité. Aurore c’était maudite d’avoir eu cette envie de s’éloigner un peu de la capitale, de retrouver un petit moment de solitude, de chasser simplement afin de préserver le peu d’argent qui lui restait. La jeune femme n’était pas vraiment dépensière, elle avait cependant cette farouche détermination à ne pas perdre inutile le moindre sou. Aurait-elle dans ces circonstances préféré en perdre, plutôt que se retrouver inondé de tous les côtés par la légère tempête s’annonçant. Les coups de vent intenses qu’elle offrait à l’environnement pour éloigner l’eau tombant du ciel n’y avaient strictement rien changé. Trouver un abri devenait essentiel, pour ne pas dire primordial. Aure avait donc rassemblé ses affaires, toutes plus humides les unes que les autres et quitté le petit nid qu’elle avait pourtant eu tant de mal à trouver.

Le cuir imbibé d’eau collait à sa peau, tout comme sa chevelure qui semblait prendre plaisir à se prendre pour une seconde couche protectrice de son visage. Agacée, la rousse avait fini par la remonter en une grosse boule de cheveux indescriptible avant de poursuivre sa progression, le long de la paroi rocheuse qu’offrait la très célèbre chaîne de montagnes. Aurore ne pouvait visiblement pas compter sur les talents d’Asmigal ou encore de Khugatsaa pour améliorer les conditions climatiques aussi dramatiques. Du-t-elle se résoudre à agir avec intelligence –ou pas-, c’est-à-dire à avancer sans grande visibilité une main sur la paroi, l’autre devant elle à faire des mouvements circulaires de droite à gauche pour éviter tout accident maladroit. Difficile de savoir avec précision combien de temps elle a passé à progresser ainsi, toujours étant qu’à trop se focaliser sur sa vision, elle en avait oublier de vérifier le sol et avait donc fini tout naturellement le visage face contre terre. Un soupir s’était inévitablement échappé de ses lèvres, soupire qui devait plus ressembler à un grognement bestial et animal.

Aurore s’était relevée, sans trop tarder, essuyant d’un revers de main les traits boueux de son minois, poursuivant sa quête anti-pluie. Pour accentuer la difficulté, parce que visiblement celle-ci, n’était pas suffisamment puissante un éclair était venue séparer le ciel en deux, rapide, furtif, mais très impressionnant pour la jeune rouquine. Aure avait donc accéléré le pas, priant les architectes afin que la chance soit au moins une fois dans sa vie de son côté, et ce fut le cas. À peine avait-elle terminé sa demande intérieure, que sa main trouva un vide signe qu’elle venait enfin de découvrir une grotte. Naïvement, la jeune My’trä c’était mise à espérer trouver enfin un peu de tranquillité. Comme pour essayer de se sécher, Aure s’était placée au centre de l’abri désormais vide, afin qu’à l’aide de quelques gestes, permettre au vent de s’y engouffrer avec une force suffisante pour espérer retrouver un semblant de confort et de non-humidité. Sa performance fut néanmoins presque immédiatement interrompue par l’arrivée bruyante d’un individu, inconnu, dont l’arme ne permettait pas le moindre doute. Un Daénar.

C’est sans aucun mot que la rouquine l’avait laissé entrer. Les cheveux en vrac, le regard glacial, Aurore ne savait une nouvelle fois pas vraiment comment réagir. L’arme lui donnait cette irrésistible envie de vomir, chose qu’elle commençait à maîtriser en ne portant pas son attention sur l’élément lui posant problème. Elle avait eu l’espoir irréaliste qu’il rebrousse chemin, mais non, il était bien resté s’installant même non loin d’elle, la saluant d’une façon presque banale, comme deux amis pourraient le faire. Aurore soupira, encore, plus bruyamment cette fois, comme une bête qui essayait de signifier son mécontentement. Pourquoi fallait-il toujours que cela tombe sur elle ?


- « Hum... Salut ! Sale temps hein ? »

Il était là, calme, impertinent, faisant la conversation, l’air de rien, ne voulait-il pas qu’elle lui propose une infusion aussi ? Il s’adressait à elle, comme deux connaissances auraient pu le faire comme-ci c’était véritablement possible de s’entendre avec un Draënar. Aurore avait dû mal à réaliser l’instant et c’est deux émeraudes devaient largement trahir la pensé qui l’animait sur l’instant. Il serait si simple de l’expulser du lieu avec une violente bourrasque, ou de simplement l’obliger à reculer puis de l’observer sous le torrent de pluie qui s’abattait à quelque mètre de là. Mauvaise idée, lui chuchotait sa conscience, très mauvaise idée… Pas forcément. Il avait retiré son casque, prenant visiblement ses aises, ses cheveux étaient blonds, étrangement longs. Son comportement laissé à penser qu’il avait bien l’intention de rester et Aurore n’avait visiblement d’autre choix que de se résigner.

- « Tu ne m'en voudras pas de ne pas changer d'abris, je sais qu'on est censés se détester et tout et tout, mais je pense qu'on peut faire une exception aujourd'hui non ? »

Aurore avait haussé un sourcil, dépité par la proposition. En plus d’être tombée sur un Draënar, elle était tombée sur le seul qui pratiquait son sens de l’humour. Elle grogna simplement, ou ronchonna, difficile de déterminer avec exactitude le bruit qui s’échappa de ses lèvres. Ses prunelles s’étaient déposées sur sa silhouette, cherchant à définir ce qu’il pouvait bien être, militaire, voleur, bandit ? Bon, ils l’étaient tous plus ou moins, mais lui c’était quoi sa spécialité ?

Comme pour signifier son mécontentement, du moins accentuer le fait que l’idée ne l’enchantait pas, mais qu’elle était prête à le tolérer, Aurore, c’était installée plus loin, contre la paroi, sans jamais le perdre une seconde du regard. Si lui, semblait être tout ce qu’il y avait de plus avenant, Aure semblait être tout le contraire et dire qu’elle avait eu l’audace de croire qu’elle avait eu de la chance en trouvant la grotte. Naïveté quand tu nous tiens. Elle avait froid, terriblement froid, mais évita de provoquer une tension inutile en reprenant son activité de départ et pour ne pas paraître plus faible que ce qu’elle était usa naturellement de son don d’illusion pour se donner une apparence moins dégoulinante que ce qu’elle n’était et surtout, sans tremblement excessif et lèvre bleutée. L’apparence était le premier critère qui influençait l’adversaire pour une attaque ou non, mieux valait rester prudent. La jeune femme avait fini par rabattre ses jambes contre sa poitrine afin de pouvoir déposer son menton sur ses genoux, conservant toujours la totalité de son attention sur l’intrus. Comme pour anticiper un geste incontrôlé, elle finit par faire entendre la sonorité de sa voix

- « Pas d’outil étrange pour allumer le feu » ordonna-t-elle presque.

Ce n’était pas qu’elle n’aurait pas apprécié rapidement la chaleur et le crépitement d’un feu de bois, c’était simplement qu’elle souhaitait éviter de repeindre les murs et le sol de la grotte. Partager son petit lieu à l’abri de la pluie était déjà suffisamment usant, si en plus de cela elle se devait de se retrouver malade, ça n’arrangerait certainement pas les choses. Le ventre d’Aurore se mit à grogner bruyamment, alors qu’elle avisait visiblement peu rassurée le comportement et les gestes de son interlocuteur. Que cette tempête passe vite. Dehors, les éclairs commençaient déjà à se montrer, illuminant le lieu quelques fractions de seconde, l’orage ne faisait malheureusement que débuter.

- « Qu’est-ce que tu es, exactement ? »

Simple et difficile question à la fois, en réalité, la formulation exacte aurait dû être, qu’est-ce que tu fais là et quel grade occupes-tu pour porter une tenue si particulièrement. Mais, comme souvent, la mage avait préféré faire simple et efficace, ou pas.

Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 14:38
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Froide comme une tombe et encore même une tombe aurait pu être plus chaleureuse que ça. Bon j'avais fini par y être habitué, il semblait que les Daenastres n'étaient décidément pas très appréciés ici, c'était assez amusant de voir qu'à chaque fois qu'un Mytran posait les yeux sur mon arme, ils semblaient mal à l'aise. Pas mal à l'aise comme quelqu'un se sentant menacé, vraiment mal à l'aise, comme quelqu'un de malade. Difficile de croire que certains d'entre eux pouvaient maîtriser les éléments si un simple pistolet les rendait malades.
Mais il n'était pas vraiment temps de chercher quelles étaient les limites de l'estomac d'un Mytran, l'orage était déjà une assez mauvaise surprise comme ça.
Pendant un bref moment, j'eus l'hésitation de pointer mon arme vers elle et de lui tirer dessus, une balle et j'aurai eu l'abri pour moi, mais mes ordres stipulaient d'essayer de favoriser les relations diplomatiques pas de se mettre toute la population à dos.
Je m'installais près du feu, défaisant les fermetures de ma cuirasse pour l'enlever. La pièce d'armure cliqueta alors que les fermetures se détachaient une par une. C'est après une bonne minute que je posais la protection au sol avant d'enlever également toutes les plaques qui me recouvraient les bras.
Aussi protectrice soit-elle, cette chose tenait affreusement chaud, et l'humidité ambiante n'était pas là pour arranger la situation. Je rangeais donc les différentes parties de l'armure bien en ordre, fouillant dans mon sac pour en extirper mon paquet de cigarettes.

L'abri, même isolé de pluie restait froid, et même si je n'étais pas vraiment mouillé, je n'avais nulle envie de rester planter dans le noir à sentir les yeux de la jeune femme me transpercer. Les précédents occupants avaient eu la bonté de laisser de quoi faire un feu, je ne voyais donc aucune raison de ne pas en profiter un minimum. Et puis c'était toujours de jouer de la musique près d'un feu
Alors que je commençais à m'approcher de ce dernier, j'entendis une voix venir du fond de la grotte, me faisant presque sursauter.

-Pas d’outil étrange pour allumer le feu

Mon regard se porta sur elle, mes deux pupilles grises la fixant un long moment sans réellement comprendre à quoi elle faisait allusion. D'outil étrange ? Qu'appelait-elle un outil étrange ? C'était dingue de voir que le moindre petit objet technologique leur faisait perdre leurs moyens.
Un autre détail attira mon attention, la jeune femme semblait en bien meilleure forme que lorsque j'étais rentré. Elle arrivait à se réchauffer d'elle-même ? Décidément...
J'eus un haussement d'épaule avant de poursuivre ce que je faisais, sortant mon vieux briquet pour éviter de la brusquer.
Mes mains partirent chercher un petit tas d'herbes sèche dans le feu, les déposant doucement par terre en un petit tas compact. Puis en quelques mouvements, je vins frapper la plaque de métal, générant quelques petites étincelles qui vinrent doucement créer de petites flammes sur les herbes.
Je pris ces dernières dans mes mains, soufflant doucement dessus pour les alimenter avant de les déposer dans le foyer.
Là encore il fallut encore travailler le feu, soufflant légèrement sur ce dernier avant d'y ajouter doucement un peu de bois. Une technique du régiment consistait à ouvrir une cartouche et en répandre la poudre dans le feu pour le faire partir plus vite, mais au vu des réactions de la jeune femme mieux valait éviter de ce genre de spectacle pyrotechnique.
J'eus un soupir pour moi-même, pourquoi rendaient t-il les choses plus compliquées qu'elles ne l'étaient déjà. Je veux dire... Une véritable tempête se déchaînait dehors, c'était vraiment le moment de se compliquer la vie avec des impératifs religieux ?

Enfin, toujours était-il que le feu avait pris et il se mettait doucement à crépiter, répandant un peu de chaleur aux alentours. Bien évidemment, ce n'était pas à cette distance que la jeune femme risquait d'en profiter, mais bon elle semblait si bien installée au fond de la grotte, je n'allais tout de même pas la déranger.
Je mis mes mains près du feu, en profitant pour approcher mon armure près de lui pour en chasser l'humidité, le vêtement avait été prévu pour, mais ça ne pouvait pas faire de mal.
Je pris une petite gourde dans mon sac, l'ouvrant en deux parties avant de la sortir de la grotte pour récupérer un peu d'eau. Il fallut quelques minutes pour remplir le récipient avant que je me décide à le fermer pour enfoncer ma lame dans un des support, la dirigeant au-dessus du feu.
C'était peut-être le moment de boire quelque chose de chaud. Je m’apprêtais déjà à sortir un des récipients que je transportais lorsque encore une fois la voix de la jeune femme se fit entendre.

-Qu’est-ce que tu es, exactement ?

"Je suis Araghast, pillard d'un millier de villages, fléau de Mytra et bla bla bla " ça sonnait pas trop mal, mais ce n'était peut-être pas le moment de jouer à ça après tout, elle m’adressait la parole. N'étant plus en Daenastre, je ne pouvais pas vraiment agir comme d'habitude, si bien que je laissais un petit moment de silence, ouvrant mon récipient pour faire tomber quelques feuilles dans la gourde avant de dire.

-Daenastre comme tu as pu le voir.

Je laissais un long silence planer, peu désireux de rajouter quoi que ce soit pour le moment.
Saisissant le manche de mon couteau, je ramenais la gourde à moi, ouvrant le bouchant pour respirer l'odeur des herbes aromatisées. L'odeur était douce, et envahissait doucement la pièce, déclenchant un petit frisson de ma part.

-Et quant à ce que je fais là...

Je lui montrais la gravure sur mon armure, représentant l'insigne de mon unité.
Bon, ce n'était pas comme si elle devait lui dire grand chose, nous agissions surtout dans le sud du pays, mais comme j'étais le premier à poser le pied ici mieux valait lui montrer.

-Je suis là pour exécuter un criminel qui s'est amusé à se croire chez lui. Viol ? Meurtre ? Je ne sais pas trop mais je dois juste m'assurer de rendre la justice

Je pris ma cigarette, l'allumant dans le feu avant de tirer doucement dessus, laissant un petit nuage de fumée s’échapper de mes lèvres. L'infusion était encore bien trop chaude pour pouvoir la boire, je la posais donc sur le sol, pour la faire refroidir.
Dehors, l'orage grondait toujours, et la foudre éclairait parfois brièvement la grotte, me laissant un petit aperçu tronqué de la jeune femme.

-Et toi, tu es quoi ? Enfin qui ? Je me doute bien que tu es mage, mais pour le reste....

Visiblement la magie ne l'aidait pas plus que ça à se protéger du mauvais temps, chose que la technologie ne faisait pas forcément mieux. Au moins nos deux civilisations étaient à égalité sur ce point.
Laissant à la jeune femme le temps de répondre, je sortis une brosse de mon sac, brossant mes cheveux pour leur redonner forme, le casque ayant la fâcheuse manie de les écraser complètement.
Je finis par les rattacher en queue-de-cheval marmonnant avec la cigarette entre les dents

-Tu dois être d'une région plus au nord non ? Vu ce que tu as sur le dos, ça doit être dur de résister au froid surtout avec des vêtements mouillés, à croire que vous ne tombez jamais malade

Je haussais les épaules reportant mon attention sur la boisson qui refroidissait lentement dans le récipient métallique. Elle était presque prête !
Le feu quant à lui crépitait joyeusement, mon armure était déjà presque sèche et mes vêtements étaient débarrassés du peu d’humidité qu'ils avaient emmagasinés.
J'aurais voulu en profiter pour examiner mon pistolet, mais j'avais comme un mauvais pressentiment sur le fait de sortir quelque chose de technologique devant la jeune femme

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 15:23
Même si Aure n’avait rien dit, la jeune femme lui était reconnaissante de ne pas avoir sorti quoi que ce soit de plus récent pour allumer le feu. Cela lui évitait d’être malade, évitait de ressentir ce profond malaise, ce frisson et ce spasme désagréable qui profitait généralement et inévitablement une nausée. La rousse l’avait regardé faire, sans pour autant formuler le moindre mot, la moindre phrase. Perdue dans ses pensées Aurore ne parvenait toujours pas à déterminer avec certitude le comportement à adopter vis-à-vis de cette population, vis-à-vis de ces envahisseurs, ces profiteurs, ces saccageurs d’environnement. Elle s’était recroquevillée davantage, rabantant au maximum ses jambes contre son sa poitrine, soufflant doucement pour maintenir le plus haut possible la température de son corps. Elle était gelée, mais bien trop fière pour se rapprocher du feu qui prenait doucement vie sous les gestes du squatteur. La mage maintenait son illusion avec perfection, s’appliquant à paraître moins pâle, moins humide, plus fier que ce qu’elle n’était réellement. Tout était dans l’apparence, tout était forcément toujours dans l’apparence. Le crépitement prenait doucement la forme de petite flamme, jusqu’à former des flammes, diffusant sans aucun doute une chaleur agréable, chaleur qui ne parvenait pas jusqu’à elle. Elle se surprise à tendre son avant-bras, sa main vers cette source incontestable qui pouvait lui permettre de stopper ses frissons, mais elle s’était ravisée, bien trop vite pour que son geste prenne réellement un sens.

- « Daenastre comme tu as pu le voir. »

Immédiatement son attention avait délaissé les flammes pour se reporter sur la silhouette de cet inconnu, pour écouter la suite qui n’arrivait pas. Paraissait-elle à ce point stupide pour ne pas reconnaître un Daenastre quand elle en voyait un ? Aure avait haussé un sourcil, suivi d’un petit ronchonnement presque inaudible. Elle regrettait déjà de ne pas avoir suffisamment joué avec ses nerfs en éteignant le feu avec des courants d’air. Heureusement pour lui qu’elle avait froid et que rien que le fait d’observer les flammes dansantes lui faisait du bien, intérieurement. Il avait récupéré sa gourde qu’il avait précédemment fait chauffer, avait ouvert le bouchon pour en respirer l’odeur. Curieuse, mais non désireuse de bouger, la rousse avait simplement levé une main, effectuant un simple mouvement, le même qu’elle aurait fait pour soulager un poignet douloureux. Une légère brise refroidie par la pluie s’était engouffrée dans la grotte, amenant jusqu’à elle l’odeur de la gourde. Douce, un peu piquante, pas de quoi provoquer une ébullition pour les papilles, du moins à ses yeux et ceux de façon complètement objective, évidemment.

- « Je suis là pour exécuter un criminel qui s'est amusé à se croire chez lui. Viol ? Meurtre ? Je ne sais pas trop, mais je dois juste m'assurer de rendre la justice »

Elle hoqueta un petit bruit de surprise, un petit « mh » signe que sa curiosité venait d’être piquée à vif. Il venait de lui faire une drôle de révélation, lui le Daenastre, chassait un autre Daenastre, parce qu’il avait commis un crime sur les terres des mages. Enfouissant un peu plus profondément son visage entre ses genoux, Aure, prit le temps de réfléchir. Ne pas commettre de délicatesse était quelque chose de complexe, pour elle, si bien, que quand elle formula aussi surprenant que celui puisse paraître, celle-ci ne se voulait pas aussi agréable que ce qu’elle aurait voulu.

- « Parce que vous n’êtes pas tous des criminels ? N’abusez-vous pas de nos terres pour extraire des pierres que vous ne maîtrisez qu’à peine ? »

Évidemment, il aurait pu tout à fait lui retourner le compliment concernant les criminels, elle ne doutait peut-être même pas du fait qu’il le ferait par la suite. Aurore s’était finalement relevée, au même moment qu’il l’interrogeait sur son identité, elle fit quelques pas jusqu’au feu, jusqu’à s’y installer, face à lui, conservant le feu comme moyen de protection, de distance. Assise en tailleur, la jeune femme avait placé ses mains non loin des flammes pour profiter, enfin, de la chaleur. L’odeur désagréable de la cigarette était venue lui piquer les narines, si bien qu’elle n’était pas parvenue à retenir un, puis deux éternuements. Son regard c’était déposé sur la source de sa gêne, un léger sourire était venu s’installer sur le coin de ses lèvres. Sourire qui provenait de son futur agissement, ni agressif, ni forcément annonciateur de joyeuseté. Aure tourna légèrement ses poignets, faisant mine d’éprouver une quelconque gêne ou douleur, un nouveau courant d’air s’engouffra dans l’abri, plus fort que les précédemment, amenant dans son sillage, une certaine sensation de fraîcheur. Puis au même moment que son regard se détachait de la cigarette, celle-ci fut poussée par la brise dans le sens du feu, si le jeune homme ne la maintenait pas suffisamment entre ses lèvres, nul doute qu’elle viendrait l’alimenter.

- « Je ne suis personne d’intéressant » murmura Aure « Je ne viens d’aucun endroit en particulier, je suis simplement de passage. » un haussement d’épaule lasse accompagnait sa phrase, avant qu’elle ne reprenne « Je tombe malade, parfois, souvent… Nous ne sommes pas immunisés pour la maladie. Tout fait partie du cycle. »

Je suis une humaine, c’est sans aucun doute ce qu’elle avait voulu signifier par sa phrase. N’allait-elle cependant pas se dévêtir devant un parfait inconnu. En revanche, elle tira jusqu’à elle son sac et son arc qui se trouvait un peu plus loin. Sortie un petit carnet, ancien, abîmé par les années, qu’elle déposa à proximité du feu, pour, semble-t-il retirer l’humidité, elle ne l’ouvrit pas, le conservant tout proche de ses mains, signe qu’il devait lui être précieux. Elle retira ensuite d’autres vêtements qui se trouvaient dans son sac, qui inévitablement avec la tempête était tout aussi dégoulinant que sa tenue actuelle. Un nouveau soupir s’était échappée de ses lèvres, alors qu’elle étendait sur le sol, à proximité toujours du feu les vêtements. Son regard avait ensuite abandonné ses vêtements du regard pour reporter son entière attention sur son interlocuteur. Elle extirpa sa gourde encore pleine d’une poche de son sac et porta, retira le bouchon et la porte à ses lèvres, buvant plusieurs gorgées. Refermant le tout, elle le redéposa non loin d’elle, avant de se pencher pour aviser la pluie battante s’abattant jusqu’au début de l’entrée de la grotte.

- « Il ressemble à quoi votre criminel ? »

Bien qu’Aurore ne devenait nullement paraître forcément plus agréable, surtout avec cette illusion d’elle-même qu’elle avait presque oubliée. Son expression n’avait pas dû beaucoup évoluer depuis le début de la rencontre, cependant, il fallait au moins lui laisser le fait qu’elle répondait plus ou moins aux questions et tentait de participer à la conversation.

- « Ça » dit-elle en désignant l’insigne figurant sur son armure « Ça signifie que vous êtes nombreux n’est-ce pas ? »

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 15:27
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Elle attendait quoi au juste ? Une excuse ? Ou une sorte d’apitoiement sur les agissements de ma nation ? Ah ! Elle était loin de me connaître, car d'une part, je ne m'excuserai jamais pour ce genre de futilité et d'autre part, c'étaient les Mytran qui nous laissaient faire tout ça. On m'avait dit un jour que les faibles n'avaient d'autre choix que de laisser faire les puissants et pour ce que ça valait ce petit dicton, c'était toujours avéré vrai.
En guise de réponse, je me contentais de répondre tout aussi froidement.

-C'est amusant ça... Rappelle-moi quel peuple à massacrer les Daenastre et les à forcé à utiliser de la maghilite ?

C'était inévitable d'en arriver là je suppose...À croire qu'on n'arriverait jamais à s'entendre. Surtout, que je doutais que l'un de nous deux en avait quelque chose à faire de tout ça. Bien sûr, j'avais massacré suffisamment de mage dans le sud pour en faire une liste d'une certaine longueur, mais je n'avais rien contre eux, c'étaient les ordres. Et aujourd'hui, les ordres étaient d'être courtois et de les considérer comme des êtres humains.
C'était d'ailleurs quelque peu ironique que le commandement considère certains Mytran comme viable et certains autres comme perdus.
Je haussais les épaules pour moi en même en ayant un petit rire, ce n'étaient pas mes affaires de toute façon. Si on voulait que je tue je tuerai, si je devais forger des épées pour eux, je le ferais, c'était aussi simple que ça. Et le hasard avait voulu qu'aujourd'hui je chasse les irréguliers
Je levais les yeux vers la jeune femme alors qu'elle s'approchait du feu, ne pouvant empêcher ma main de porter à l'étui de mon arme comme une sorte de réflexe face à un prédateur. Ce n'était pas de la peur, juste l'instinct, et cet instinct m'avait maintenu en vie jusque-là.
Finalement elle s'assit face au feu, et je pus lâcher la poignée de l'arme. Le vent se mit à souffler un peu plus fort manquant presque de me faire échapper ma cigarette.
S'en suivis alors une petite suite de juron colorée, alors que je tachai de faire de mon mieux pour la maintenir allumée, mais sans succès et il me fallut la replonger dans le feu pour pouvoir la fumer tranquillement. Je jetais un regard interloqué à la jeune femme me rappelant que les mages pouvaient aussi contrôler les éléments. Elle finit néanmoins par en dire un peu plus sur elle, enfin plus...

-Personne d'intéressant ? J'ai rencontré beaucoup de gens inintéressant en Daenastre mais personne encore en Mytra c'est une première pour moi ! Mais tout le monde est de passage, on naît on vit et on meurt, on laisse juste des traces, c'est une façon de voir ton cycle non ?

Je n'étais pas philosophe et je ne comprenais pas vraiment leurs histoires de cycles, on m'avait brièvement expliqué leurs croyances, mais je ne m'y était pas intéressé plus que ça. Comment deviner que j'allais partager un abri avec un Mytran ? Je me contentais donc de chercher dans ma mémoire à la recherche d'un petit souvenir, mais rien ne vint
J'eus alors un long soupir pour moi-même, renonçant à essayer de débattre sur le sujet, préférant reporter mon attention sur ce que faisait la jeune femme remarquant à la fois son armement mais surtout son carnet qu'elle déposa précieusement près du feu. Je ne pus alors m'empêcher de lui poser la question.

-C'est une sorte de journal ? Ou tu étudies les animaux ou les plantes ?


Alises avait le même genre de carnet dans lequel elle notait toutes ses observations, ça avait toujours été amusant de la voir si concentrée sur son carnet, ne relevant la tête que pour observer un animal. Ce petit souvenir me fit avoir un bref sourire.
Je pris ma gourde désormais à la bonne température, avalant une gorgée de thé chaud avant de la reposer doucement devant moi. En entendant sa question. Voilà qu'elle s’intéressait à ma proie, c'était amusant.
Je sortis une petite affiche descriptive que je gardais dans une de mes poches, lui la montrant en disant

-Grand, les cheveux roux, solidement bâti c'est un ancien marin à ce que j'en sais, il a une ancre tatouée sur la joue. C'est à peu près tout ce que je sais. Mais j'ai déjà fait avec beaucoup moins. Pourquoi tu tiens à me voler ma proie ?

Je dis ça en rigolant doucement, pas que je doutais de sa volonté, juste de son intérêt à faire ça. Je devais le ramener au roi de Busad pour qu'il le juge selon les traditions Mytrane. Une balle dans la tête aurait été bien plus simple mais que voulez vous.... la tradition.
C'était dommage, j'aurai aussi pu le livrer à la foule. Notez que même s'il était également Daenastre, il était un criminel notoire ce qui le plaçait assez bas dans mon échelle de référence, échelle qui ne montait déjà pas bien haut.
Mais encore une fois la jeune femme m’interrogea, cette fois c'était sur l'insigne délicatement gravé sur la cuirasse.
Je la pris affectueusement, caressant du bout du doigt le crâne démoniaque stylisé avec un petit sourire.

-Nombreux ? Pas dans cette région. Tu peux considérer que je suis le premier de ce régiment à poser le pied ici, sinon oui, nous sommes nombreux en Daenastre

À poser le pied ici officiellement en tout cas et sûrement le premier à ne pas avoir une mission de destruction ou d’assassinat. Non j'étais simplement là en gage de bonne volonté. Il valait cependant mieux éviter de donner le surnom du régiment.
Et de toute façon je ne pouvais pas me risquer à lui donner notre effectif, nombreux devrait faire l'affaire.
Pour essayer de réchauffer l’atmosphère je lui tendis ma gourde encore pleine de thé.

-Un peu de thé ?



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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 15:34
Les prunelles de la jeune femme s’étaient mises à s’animer, unique perception du vent de colère qui naissait en son for intérieur. Imperceptible pour celui qui n’avait que pour unique interlocuteur, une simple illusion, une façade d’elle-même digne des plus réalistes, des plus lasses et presque sans aucune expression. Aurore s’était contentée de jouer des doigts sur ses mollets, un peu nerveusement, un peu étrangement aussi. Avait-elle réellement envie de rentrer sur ce terrain-là et lui ? Pris au piège dans une grotte, était-il certain de faire le poids devant une My’trän dont il ignorait encore l’étendue de la maîtrise, ni même vers qui sa puissance se tournait. Inconscient. Un petit couinement nerveux s’était échappé de ses lèvres, furtif instant de non-contrôle, de non-maîtrise. Était-elle en train de rire, ou simplement en train de réaliser que c’était toujours ceux ayant le comportement le plus mauvais qui pensait avoir la force, ou avoir inévitablement raison. Aurore ne comptait pas les points, n’en avait nullement l’envie, cependant elle était certaine que l’égalité était parfaite et qu’un simple petit rien pourrait faire sombrer cette rencontre en quelque chose de plus macabre.

Un haussement d’épaules, c’était l’unique réponse qu’il avait eu, provocation ou réel désintérêt pour la question, difficile à dire. Aurore n’avait simplement pas eu l’envie de se salir les mains, ou peut-être estimait-elle que quoi qu’elle pourrait dire, quoi qu’il pourrait dire, les deux peuples étaient en tort dans une égalité un peu trop parfaite à son goût. Toujours est-il qu’on ne lui retirerait pas de l’esprit, la sensation que les My’trä étaient désavantagés actuellement que ce n’était pas eux le peuple abusant de l’autre, mais bien sa race à lui. Aure, avait ensuite délaissé son coin froid, qui la faisait frissonner pour céder à l’appel de la chaleur et du feu, sans jamais pour autant quitter du regard celui qui s’était incrusté dans son abri. Un petit jeu silencieux avait vu le jour, entre courant d’air et volonté du Daénastre de maintenir sa future maladie en tube allumée. Aure avait fini par sortir victorieuse de cette bataille non consentie, l’obligeant à venir la rallumer dans un sourire un point satisfait de la My’trä.


- « Peut-être parce qu’il n’y a pas grand-chose d’intéressant en Daenastre » piqua instinctivement la jeune femme « A mes yeux, à partir du moment où une personne se pense intéressante, elle perd soudainement tout intérêt. »

Et très peu de personnes étaient en mesure de se vanter d’avoir su conserver l’attention de la jeune femme. Aurore était régulièrement sujette à la lassitude, aussi ne luttait elle-même plus pour paraître intéressé par quelqu’un, quelque chose ou par une simple conversation. Cependant pour l’heure, ce n’était pas le cas, l’ennui n’avait pas encore montré le bout de son nez. La mage était toujours dans cette analyse, dans l’interprétation des paroles et des actes de son interlocuteur, parce qu’il ne fallait jamais sous-estimer un adversaire, jamais. Il était visiblement méconnaissait de la culture qui régnait ici et sa méconnaissance pourrait lui causer bien des tords. Ce n’était en aucun cas Aurore qui viendrait lui donner des cours, chacun sa merde après tout.

- « À deux trois choses près, c’est ça. Pour être entièrement juste, il faudrait que tu retires les traces. À notre mort, il n’y a plus rien de nous, un peu, comme-ci on n’avait jamais existé. »

Parce que eux il respectait l’environnement, les architectes et le reste ? Pas vraiment, simplement parce qu’il n’avait pas le choix, parce que le cycle était ainsi fait. Aurore avait l’espoir que sa nouvelle orientation, que sa croyance et admiration grandissante pour Khugastaa lui permettrait de retrouver des souvenirs, du moins, de ne plus en perdre, plus jamais. Avant d’en arriver là, elle avait encore pas mal de travail, pas mal d’élément et de découverte à accomplir. La conversation avait dérivé vers son journal, instinctivement, comme pour le projet d’un danger, Aure l’avait prise entre ses mains l’éloignant de ce lui qui risquait de le détruire, de le parcourir, ce n’était qu’à elle, pour elle. Personne n’avait le droit d’y jeter même pas l’ombre d’un regard. La mage avait secoué doucement la tête, de droite à gauche, pris un air un peu plus menaçant, si bien qu’elle rompit l’illusion pour être certaine qu’il comprenne que l’idée même de s’en approcher risquait de lui être fatale.

- « Ce sont mes souvenirs. » Répondit-elle néanmoins, certaine qu’il ne saisirait pas toute la réalité de ses paroles.

Réalité qui n’était pas tout à fait exacte, ce n’était pas ses souvenirs à elle, mais ceux de son père adoptif, père dont elle n’avait plus le moindre souvenir. L’idée même de ne pas savoir, de ne pas parvenir à idéaliser devrait l’attrister, mais une nouvelle fois, les My’träns étant ce qu’ils étaient pas la moindre tristesse n’était parvenue jusqu’à son cœur ou son esprit.

- « Vous ne pouvez pas comprendre de toute manière » souffla la mage, un peu dépitée par sa propre conclusion.

Comment le pourrait-il de toute manière ? Un soupir s’était échappé de ses lèvres, un brin de déception sans aucun doute, avec cette éternelle impression que rien n’était réellement équitable, ou du moins pas grand-chose. La rouquine avait finalement abandonné sa déception psychologique pour se concentrer sur la nouvelle discussion qu’elle avait provoquée en posant une simple question. Difficile d’identifier une personne avec aussi peu d’élément, hormis peut-être l’encre, pour le reste cela pouvait être un peu monsieur tout le monde. L’homme s’était mis à rire, frustrant la jeune femme sans forcément le savoir. Qu’est-ce qu’il venait de sous-entendre qu’elle n’était pas en mesure de l’attraper sa proie, qu’elle n’était pas capable de le faire, qu’elle était trop faible pour ça ?

- « Non, mais j’ai bien l’intention de vous empêcher de retourner toute notre région pour trouver un seul individu. » ce n’était pas vraiment une menace, plutôt une proposition « Vous la connaissez un peu au moins la région, ou vous avez l’intention de compter sur le facteur chance ? »

Le regard d’Aure l’avait ensuite délaissé pour se concentrer davantage sur l’insigne et sur ce qu’elle pouvait potentiellement représenter. Un risque. Rester dans le flou concernant un nombre d’individu n’était pas quelque chose qui emballait la jeune femme, cependant et malgré cette envie de poser davantage de questions, plus précises elle n’en fit rien. Inutile de montrer excessivement sa méfiance, elle était certaine qu’il l’avait déjà suffisamment compris.

- « Non merci » répondit-elle tout en réceptionnant la gourde.

Elle l’avait porté jusqu’à son nez, juste le temps de respirer un peu l’odeur, peut être identifier les plantes utiliser –même si elle n’était pas une experte dans le domaine- elle se sentit du coup obliger de demander :

- « Qu’est-ce que c’est exactement ? » La méfiance était sa plus grande arme.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 15:36
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La jeune femme semblait fermement décidée à lancer des piques. C'était amusant de voir ces mages se débattre persuadés de leurs supériorités, ils avaient certes leurs pouvoirs, mais par expérience, je pouvais clairement dire qu'une balle égalisait les chances. Une arme à feu était comme un pouvoir magique, en plus instantané. Et vu le peu de protection qu'elle portait le moindre impact aurait pu être... Sale.
Mais contrairement à elle, mon arme était rangée, je ne cherchais pas vraiment le conflit aujourd'hui. C'est donc avec un ton volontairement railleur que je lui répondis.

-Peut-être pour vous, enfin, vous ratez toute notre charmante faune locale, les Matars par exemple, je suis sûr que vous adoreriez ce genre de bestiole à croire qu'un architecte à décidé de mettre les pires saloperies en Daenastre, enfin ça, ce sont nos amis les moins chaleureux.

Citer toutes les créatures géantes et mortelles de Daenastre aurait été une tache longue et fastidieuse, qui aurait plutôt convenu à Alises qu'à moi. Et puis si un jour elle finissait là-bas mieux valait lui laisser quelques surprises. Inutile de gâcher le petit plaisir de voir des colosses à leur état naturel.
Sa réflexion sur les gens manqua presque de me faire sourire, les asociaux étaient les mêmes peut importe les régions du monde à ce qu'il semblait.

-Ouep c'est pas forcément faux, à croire que les gens qui ont le moins de chose à dire aiment énormément parler.

S'en suivit alors un petit moment de silence pendant lequel je me contentais de sortir un chargeur et une boite de munition, remplissant ce dernier avec minutie sans plus prêter attention aux alentours. En fait, c'étaient plus les prédateurs naturels de la région qui m'inquiétaient plutôt que la jeune femme. Les mages que j'avais rencontrés étaient souvent arrogants comme des paons, et surestimaient leurs magies, mais ils étaient très rarement stupides et la jeune femme devait avoir compris qu'une altercation dans un endroit aussi clos serait juste un joyeux bordel.
Les mages que j'avais rencontrés étaient souvent arrogants comme des paons, et surestimaient leurs magies, mais ils étaient très rarement stupides et la jeune femme devait avoir compris qu'une altercation dans un endroit aussi clos serait juste un joyeux bordel. Ils oubliaient les gens à leurs morts. C'était assez triste.
En fait ça les rendaient un peu moins humains et sûrement beaucoup plus instable que nous, car comment se dire humain si toute la tristesse d'un décès vous étais épargnée, tout comme les souvenirs de vos proches ? C'était comme vivre censuré en un sens, j'en étais presque désolé pour eux.
Le chargeur remplis de balle, je le mis devant moi, regardant que l'indicateur de charge était bien au maximum avant de le ranger pour en sortir un nouveau avec lequel je jouais un petit moment avec le ressort avant de le remplir à son tour.

-C'est tout de même cruel de vouloir effacer la moindre trace de ses créations, cependant la haine que vous avez pour nous semble être la seule chose que vous tenez à conserver...

Oh, ils pouvaient bien nous haïr, nous détester, et même vouloir notre mort, ça ne changerait pas ma vie plus que ça. Ils pouvaient bien haïr Daenastre sans même y avoir mis les pieds, le résultat était toujours une totale indifférence de ma part.
Sa réaction avec le carnet fut plus prompte que ce à quoi je m'attendais. Des souvenirs ? Voilà qui était plutôt étonnant. N'était-ce pas le volonté de leurs dieux qu'ils n'en aient pas ? Cela faisait-elle d'elle une hérétique en quelque sorte ?
C'était la première de la sorte que je rencontrais, peut être que finalement les humains s'accrochaient encore à leurs souvenirs sans vraiment prêter attention à ce qu'avaient décidé leurs dieux. Cela m'arracha presque un sourire. Finalement certains Mytran se révélait plus humains que je ne l'aurai pensé.

-Je vois, des souvenirs...


Comprendre ça aurait été difficile, je fis néanmoins mine de chercher pour avoir un point de comparaison, et aussi bizarre que cela puisse paraître, c'était la même chose. Mes parents biologiques... Après tout je ne les avais jamais connus et je n'avais aucuns souvenirs d'eux et comme j'avais été formaté pour le combat, cela ne procurait aucuns sentiments négatifs. Et tout comme elle, je m'accrochais pourtant à un objet qui me les rappelait
Je sortis mon harmonica, examinant les gravures Mytrane que je n'avais jamais déchiffré avec un air dubitatif avant de dire.

-Non-peut-être que non...

Je fis tourner l'instrument dans ma main, le feu accrochant les gravures, faisant ressortir ces dernières avant de finir par le remettre dans ma poche pour passer à autre chose, j'aurai tout le temps d'en jouer plus tard. L'illusion qui recouvrait la jeune femme se dissipa alors qu'elle sembla adopter un air menaçant. Je sursautais en le découvrant, mon C96 se retrouvant instantanément dans ma main, j'eus cependant la bonne idée de ne pas le pointer sur la jeune femme. En fait, elle n'était pas vraiment menaçante, frigorifiée et mal en point oui, menaçante certainement pas.
Je me levais en replaçant mon arme dans son étui fouillant dans mon sac pour en tirer une serviette sèche que je lui lançais par-dessus le feu.
J'eu un petit tic réprobateur.

-C'est bien gentil de jouer la fierté, mais si tu comptes mourir de froid ça serait sympa que tu ne m'attires pas d'ennuis. Bordel... Je sais que vous avez votre fierté, mais de là à se laisser tomber malade...

J'avais un air exaspéré, je comprenais certes l'inimité, la colère, la haine, mais si elle voulait ma mort elle avait eu son occasion comme j'avais eu la mienne. La magie était certes une chose mais au moins la technologie permettait un petit plus de confort...
Je repris ensuite, répondant en quelque sorte à sa question.

-Non je ne compte pas brûler chaque village que je croiserais, je comptais simplement demander aux gens du coin comme je l'ai fait jusqu'à présent, et ce jusqu'à ce que l'un d'eux daigne comprendre que je n'avais pas fait le voyage depuis Busad juste pour les emmerder. Mais bon... Pour l'instant ça ne donne rien.
Et si tu tiens tellement à savoir, oui je compte uniquement sur la chance et sur la bonne volonté des gens, je ne suis pas magicien et je n'ai pas d'appareil me permettant de chercher la personne que je veux. J'avais bien quelques pièges, mais ici, ils sont inutiles, va trouver une taverne....


Malgré le refus, elle renifla le contenu du récipient me demandant ce que c'était.
Je lui répondis en souriant

-Ce sont des plantes aromatiques de ma région natal.... Ah non pas de ma région natale en fait, ce sont des plantes de là ou j'ai grandi, d'habitude on les utilise pour donner un peu plus de saveurs à des plats ou encore pour parfumer certaines pièces, mais en infusion c'est pas mal aussi.

À Veresit, on en consommait de sacré quantité, surtout lors des longs hivers, cette boisson réchauffait particulièrement les voyageurs.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 18:37
Aure avait de nouveau haussé les épaules, comme pour signifier que l’autre continent ne l’intéressait définitivement pas. Il n’avait pas grand-chose d’intéressant à ses yeux, ni même de gratifiant. Les animaux étaient faits pour perdurer, pour rester, que ce soit là-bas ou ici, il y en aurait toujours des gros et des moins gros. Pensait-il avoir le monopole de l’énorme bestiole ? Quoi qu’il en soit Aurore n’avait nullement l’attention de jouer à celle qui avait la plus grosse et comme unique réponse à ses questions intérieure elle haussa pour la seconde fois ses épaules. Un frisson avait fini par parcourir son corps signe que malgré la chaleur provenant du brasier, elle avait du mal à se réchauffer. Ce qui n’était pas vraiment étonnant étant donné l’averse qu’elle s’était prise de plein fouet. L’orage à l’extérieur ne semblait pas se calmer, bien au contraire, son intensité redoublait, cela devait être si rare ici, que chaque fois qu’une tempête voyait le jour, elle se rattrapait sur les mois perdus. Elle n’avait pas opiné vis-à-vis de la suite de la conversation ni même semblait réellement vouloir rajouter quoi que ce soit. Aure n’était pas une grande bavarde, que ce soit avec ceux de sa région ou les autres. Le don de la parole était plus une plaie, un calvaire à supporter qu’un réel avantage, ou outil de communication.

- « Ne comptez pas sur moi pour faire une quelconque compétition de taille » souffla la mage « Niveau taille, je ne fais rarement le poids de toute façon. »

Venait-elle de faire un brin d’humour ? Visiblement. En tout cas sa phrase pouvait être prise au premier degré, la jeune femme était petite, pour ne pas dire très petite et atteignait difficilement –sur la pointe des pieds à ne point en douter- le mètre soixante tout au plus. Malgré l’absence de mur et après avoir mis en sécurité son carnet désormais sec, elle avait repris sa position initiale à savoir, les genoux rabattus contre sa poitrine et le menton posé sur ses genoux, ses bras maintenant habillement le tout. Un silence s’était finalement installé, sans pour autant qui lui paraisse désagréable et pour éviter toute nouvelle nausée qui commençait à de nouveau pointer le bout de son nez au vu des agissements du non-mage, elle s’était finalement concentrée sur la pluie s’abattant à l’entrée de la grotte. Aurore n’avait nullement l’envie de tomber plus bas que ce qu’elle semblait être sur l’instant et ne partit pas sur le chemin bien maladroit de la conversation sur la météo. Elle s’autorisait même une légère absence, une pensée furtive vers sa mère adoptive qui parvenait à dompter le temps et arroser des parcelles entières de champs. Qu’est-ce qu’elle aurait apprécié pouvoir en faire autant à l’instant présent.

- « Pas aussi cruel que de vivre indéfiniment une souffrance sans parvenir à passer à autre chose. » le pensait-elle vraiment ? « N’est-ce pas plutôt terriblement égoïste d’espérer que l’on se souvienne de nous ? N’est-on pas après tout qu’une infime particule dans ce vaste monde, qu’un instant de passage? »

Concernant la possible haine qu’elle conservait vis-à-vis de la race des non-mages, elle ne releva pas. Simplement parce qu’elle ne voyait nullement l’intérêt de s’éterniser sur ce débat sans fin, à savoir, qui est le plus cruel et sans pitié des deux camps ? Eux évidemment. Si Aurore tenait absolument à se souvenir, ce n’était nullement pour éprouver quoi que ce soit s’apprêtant à la haine, l’esprit de vengeance, ou l’amour éternel qu’elle éprouverait peut-être un jour. Non, c’était simplement pour ne plus avoir le sentiment d’avoir passé une enfance seule contre tous. Pour pouvoir se dire que tous les souvenirs qu’elle avait de sa découverte de Khugatsaa n’avaient pas été faits dans le dos de sa famille, mais bien avec l’aide de son père, comme il le racontait dans son journal. C’était peut-être pour donner une cohérence à tout ça, pour ne plus culpabiliser de l’avoir oublié, lui, cet homme qui avait sans nul doute offert la forme d’amour la plus sincère qui soit. L’attention d’Aure c’était de nouveau reporté sur l’inconnu, toujours sans identité. Ses deux émeraudes appuyant plus que de raison sur ce qu’il tenait entre ses mains, l’instrument qu’il rangea trop tôt pour qu’elle détermine avec exactitude son origine. Son illusion plus en place, elle ne s’attendait nullement à des reproches ou bien encore à une quelconque aide de sa la part de l’individu… Ne venait-elle pas de faire un premier pas vers le calme ? Aure n’avait cependant pas relevé, s’emmitouflant dans la couverture, à trop vouloir faire des économies, elle en arrivait à oublier d’acheter l’indispensable, surtout pour certaines villes.

- « Je ne pensais pas rester ici aussi longtemps… Ni prendre un orage sur la tête… » surtout ici. « Je ne suis pas encore malade. » tenue-t-elle néanmoins à réajuster

Un sourire en coin était finalement apparu sur ses lèvres, signe qu’une nouvelle idée lumineuse venait de faire son apparition dans son esprit. Toujours au chaud dans la serviette, qu’elle avait d’ailleurs, finalement remontée légèrement pour venir essorer sa chevelure rousse, dans des mouvements un peu aléatoires, offrant un merveilleux méli-mélo de n’importe quoi dans sa tignasse.

- « C’est d’accord, j’accepte votre proposition et plus que c’est si gentiment demandé, je vais vous accompagner. » Laisser un criminel vagabonder hors de questions, mais laisser un non-mage obtenir tout le mérite de la capture, encore moins. « En plus, je devrais pouvoir changer un peu votre apparence pour paraître moins… étranger et puis… Bon, par contre, pas d’objet incompréhensible, on le fait à la manière My’trä. Naturellement. »

Évidemment, Aurore n’était pas devenue soudainement hystérique ou pleine d’entrain. La jeune femme souhaitait simplement garder l’individu qu’elle jugeait toujours suspect à l’œil et si en plus au passage elle pouvait faire une bonne action, elle n’allait pas se priver. Elle avait de nouveau regardé le liquide, un peu perplexe, cédant finalement à sa curiosité pour en boire une minuscule gorgée. C’était chaud, pas mauvais au goût… Plutôt pas mal comme réalisation pour quelqu’un comme lui. Ne souhaitant pas montrer, ou faire de compliment à son interlocuteur, elle referma la gourde encore chaude pour lui lancer au-dessus des flammes, dehors, l’orage battait encore son plein. Le grognement des intempéries venant animer les silences qui s’imposaient parfois entre elle et l’inconnu.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 18:39
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C'était de l'humour ? Avais-je bien entendu ? Comme seule réponse je restais un moment interdit ne sachant s'il aurait été de bon ton de rire ou pas. Finalement je réussis à me décider lui lançant un mince sourire avant de passer à autre. De tout ce qu'elle dit par le suite je dois avouer que je ne trouvais pas grand chose à redire, essayer de débattre la dessus aurait été stérile et aurait pu très mal tourner. Et puis de toute façon à quoi bon ? Elle considérait les Daenastres comme des monstres, et je considérais les Mytran comme des brebis ayant peur de sortir de leurs enclôt et au vu de nos deux caractères les choses seraient restés au même point que nous soyons ici une heure ou un an.
Je finis donc par hausser les épaules montrant mon désintérêt pour le sujet. Le continuer aurait tenu à me faire abandonner mes armes à feu: ça aurait provoqué des éclats de voix beaucoup de violence pour n'aboutir que sur un résultat au mieux identique à la situation de départ.
Je levais une main en signe de compréhension, parlant peut être pour la première fois sans méfiance, et sympathie.

-Ah ça ! C'est toujours comme ça au début, on se retrouve toujours avec des situations imprévues pour lesquelles on n'est pas équipé, mais ne t'en fait pas avec le temps, on finit par savoir quoi prendre et quoi laisser de côté. Mais bon je suppose que tu apprendras avec le temps.

Ce n'était pas vraiment une critique ni même un reproche. Tous ceux qui partaient dans les terres sauvages faisaient la même expérience et souvent la survie de ces derniers tenaient soit à la chance soit à un autre aventurier un peu plus expérimenté qui les tiraient d'affaire. Dans mon cas ça avait été un vieil homme qui m'avait évité de mourir de froid dans les montagnes d'Hinaus
Je vis avec une certaines satisfaction la jeune femme surmonter sa répugnance naturelle pour les Daenastre et avait commencé à se sécher avec un petit sourire.
Elle se mit donc à parler proposant quelques choses sur laquelle je n'avais pas compté au début
Certes c'était plutôt bien qu'elle décide de m'aider même si je soupçonnais qu'il n'y avait pas que de la pure bonté d’âme derrière. Un seul point me fit légèrement tiquer
D'objets incompréhensibles ? Comme ? Tout ce que j'avais était parfaitement simple autant à l'utilisation qu'à l'explication.
Je sortis mon pistolet, l'exhibant comme s'il avait été un jouet.

-Alors va pour beaucoup de choses, mais si tu penses vraiment que je vais mettre mon arme de côté désolé de te dire que l'on part sur une très mauvaise collaboration, tu as peut-être ta magie et un joli petit arc, mais dans mon cas je n'ai que ça et ma lame, ce sera donc avec ça qu'il faudra compter.

Me laisser déposséder de mon arme ? Elle osait demander ça à un soldat ? Est ce que je lui demandais de ne plus utiliser sa magie moi ?
Dans un geste protecteur je mis l'arme contre la fixant comme si elle venait de m'insulter.

-Hors de question qu'elle soit ailleurs que sur moi, c'est ma traque et donc mes méthodes, vous êtes peut être chez vous mais je ne chasse pas un Mytran. C'est à prendre ou à laisser.

Je ne comptais certainement pas me faire dicter mes termes par quelqu'un d'autre ça n'arrivait déjà pas avec les membres de mon unité alors une étrangère ? Surement pas !
Ça pouvait certes être utile de passer pour un local mais me demander de laisser pistolet aurait revenus à lui demander de me laisser son carnet. Pour moi cet argument n'allait sûrement pas être négociable
Je laissais donc la situation comme elle était. J'aurais préféré chercher cet homme à l'aveugle plutôt que de me plier aux méthodes de ces mages.
Pour eux c'était un simple assemblage de métal, en même temps quand on était né avec le pouvoir de réduire un homme en pulpe d'un battement de cils, on pouvait difficilement imaginer ce qu'étais d'être vraiment désarmé.

-Et pourquoi tu tiens tant à m'aider au juste ? Jusque-là tu n'as pas vraiment fait preuve de beaucoup de bonne volonté.

Et comme toutes les choses ici, c'était suspect. Aussi différent qu'étaient les mytrans, ils restaient des être humains avec leurs bassesses et leurs parts d'ombres et cette jeune femme ne faisait pas abstraction à cette règle
Je fis une petite moue avant de croiser les bras, mes pupilles grises la fixant sans ciller malgré le feu.

-Soit un minimum convaincante

Tout aurait pu très bien se passer si elle n'avait pas induit l'idée de ne pas me servir de mes armes. Après tout j'étais en territoire ennemi malgré ce qu'on pouvait en dire, et cette allusion m'avait fait revenir ce fait en plein dans le visage, me faisant passé d'une détente avéré à un état de vigilance.
Qui d'autre sinon quelqu'un qui voudrait me tuer me demanderait de lâcher mon arme ?

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 18:41
Une nouvelle fois, Aurore avait haussé les épaules, elle n’était pas en mesure de tout prévoir à l’avance. De plus, au fond, la jeune femme ne savait même pas elle sa destination de demain, Aurore suivait un peu son instinct, ne réfléchissait pas vraiment à son futur, n’avait pas de destination précise. Est-ce qu’il avait raison sur le fait qu’elle prendrait de l’expérience en faisant des erreurs ? Certainement, à ne pas en douter même, cependant, il était difficile pour Aurore d’admettre qu’un homme comme lui, de ses origines pouvaient dire autre chose que des bêtises. La rousse conserva néanmoins ses pensées pour elle, opinant très brièvement la tête afin de confirmer ses dires, ou plutôt de signifier qu’elle avait bien compris, entendu. Côté objet à emporter, il n’y avait que très peu de choses à dire, ou à contempler dans ses affaires, elles étaient toute là, dans son petit sac, quelques peaux, quelques fourrures, une gourde, une carte de la région réalisée par ses soins, quelques portraits ou paysages, son grimoire et le tour est déjà fait. Le menton toujours en appuis sur ses genoux, la mage commençait à tolérer la présence de l’inconnue, il n’était pas désagréable, du moins pour l’instant, même si elle conservait inévitablement sa méfiance. D’autant plus quand celui s’offusqua en prenant en main son arme feu. Immédiatement, la rousse se recula légèrement prête à déclarer une véritable tempête de courant d’air dans la grotte pour l’éjecter à l’extérieur et ainsi éviter toute blessure.

En plus de l’inévitable coup de chaud qu’il avait provoqué chez Aure, il avait aussi, inévitablement provoqué cette nausée, ce petit méli-mélo de l’estomac, ce liquide étrange qui remonte de son arrière-gorge jusqu’à menacer de s’échapper par ses lèvres. Connerie de technologie. Aurore avait pris une longue respiration, avait déglutis bruyamment, presque un peu trop, un frisson désagréable avait parcouru l’arrière de sa nuque. Le sentiment de mal être avait fini par s’estomper, sans qu’elle ne puisse en identifier la cause. Peut-être était-ce elle finalement la responsable du mal qui la rongé à chaque fois qu’elle entrevoyait une arme, un objet inconnu et un peu trop moderne ? Ou bien était-ce le fait qu’à chaque progression de sa magie, l’allergie était encore plus violente ? Elle resta cependant silencieuse, l’écoutant plus ou moins s’offusquer de cette demande, s’emportant comme un bambin à qui on aurait retiré son doudou. Alors c’était ça, la milice de Daënar, les hommes de main des non-mages ?


- « On se calme mon minou » répondit-elle taquine avec un soupçon de provocation « Je n’ai jamais dit que tu devais te débarrasser de ton jouet. Je t’ai simplement dit que ce n’était pas une bonne idée d’abattre tout ce qui venait t’effleurer. » elle avait lâché un soupir « C’est surtout aussi pour éviter de te recouvrir de vomis. Je suis allergique à ton truc là, sans rire, une lame c’est quand même beaucoup plus pratique que ton truc… Franchement. »

Aure avait laissé le temps au non My’trän d’encaisser un peu ses paroles, mais surtout de comprendre, d’y réfléchir. L’homme s’était – à ses yeux en tout cas- emballer trop vite et surtout pour rien. Ne pas utiliser d’arme ou d’objet trop moderne ne signifiait nullement s’en débarrasser. Évidemment, Aurore n’avait d’ailleurs absolument pas dans l’idée de se dire qu’elle avait pu mal formuler ses phrases, non, c’était forcément lui, qui avait mal compris. Quoi qu’il en soit, la rousse l’avait longuement avisé, pour ne pas dire surveiller. Le temps pour elle de prendre un peu la température de son caractère de façon à pouvoir anticiper certaine de ses réactions. Chipez-lui ses armes et il se met à pleurer. Aurore avait affiché un petit sourire, alors qu’elle abandonnait sa posture pour en prendre une autre, plus convenable, assise correctement le dos droit, elle avait eu envie de rire à sa question. Pourquoi elle tenait à l’aider ? Elle n’avait aucune envie de l’aider, il était simplement inimaginable pour elle de laisser un Daënar remporter une quelconque reconnaissance. Cependant, il était encore envisageable de laisser un fou furieux se promener dans la nature.

- « Je n’ai nullement envie de t’aider, mais j’ai encore moins envie qu’un homme dangereux rôde dans les parages. » Elle fait une petite pause, puis reprend « Donc, j’en suis arrivée à la conclusion qu’il était plus raisonnable de te garder sous les yeux, d’attraper l’homme que tu recherches, pour que tu puisses ensuite repartir chez toi, vu que tu aurais fait ici que tu devais faire. »

Soit la meilleure façon de se débarrasser de deux Daënar en pas longtemps. Simple et efficace, sans recouvrir l’environnement de sang et en paraissant sympathique et agréable en prime. Aurore avait de nouveau laissé un petit temps de silence, se redressant lentement pour prendre la direction de la sortie de la grotte, sortant un bras, paume vers le ciel pour vérifier l’intensité de la pluie. À première vue, ils allaient encore devoir rester là quelque temps. Un bref soupir avait fini par se faire attendre alors qu’elle rejoignait le confort du feu, s’y réinstallant, un leva un doigt, puis commença son argumentation :

- « Premièrement, autant l’admettre, sans aide, tu vas mettre un temps fou à retrouver ton gars-là » elle n’avait pas tort, il devait bien en avoir conscience « Deuxièmement » elle lève un deuxième doigt « Comme tu l’as si justement fait remarqué, vous êtes mal vu ici, les personnes comme toi, niveau accueil et aide je doute que la chance soit de ton côté. » un petit sourire en coin « Troisièmement » troisième doigt qui se redresse « Avoir quelqu’un qui peut modifier un peu ton apparence sans que tu aies besoin d’abandonner quoi que ce soit, si ce n'est pas un superbe coup de main, franchement ?! »

Bon là, elle s’avançait peut-être un peu, changer son apparence à elle, sans aucun problème pour une durée plus ou moins longue même. Celle de quelqu’un d’autre vis-à-vis d’un interlocuteur, un temps court peut-être, mais très long, c’est différent. Quoi qu’elle pouvait toujours essayer, cela ne coûtait finalement pas grand-chose.

Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMar 12 Sep - 18:47
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-Oh ça te rend malade ? Je te dirais quand détourner les yeux quand je ferais fonctionner le reste alors, pas que nettoyer une armure prend du temps mais tu n'a vraiment pas envie de la toucher je pense, elle n'est pas très conseillés aux gens de votre espèce.

Je me mis à rire en entendant son affirmation, les mages étaient donc si simple que ça ? Ils pensaient que j'avais fait le voyage pour un simple petit pirate ? J'aurai aimé, mais non beaucoup de chose me faisaient demeurer ici, les relations diplomatiques, Allys, Alises, beaucoup plus de choses qu'une simple petit pirate

-Parce que tu pense que je suis là juste pour lui ? Non je suis là pendant encore quelques temps ma chérie, donc si tu compte me coller pendant tout mon "séjour" ici, et bien bon courage ! Pas que je ne t'aime pas, mais... tu risquerais de rencontrer des gens qui te feraient vomir rien qu'à les voir. Ou alors tu compte m'aider longtemps pour que je puisse repartir d'autant plus vite ce qui m'arrangerait aussi, pas que vous n'avez pas un beau pays, mais j'ai des affaires à régler chez

Comme par exemple avoir un chez moi fixe, mais ça encore c'était une toute autre histoire.
Des gens qui la ferait vomir ? Allys bien sur, car vu comment elle devenait malade pour un fusil, je la voyais mal regarder les prothèses de la jeune femme sans repeindre la pièce. Même si en général les gens ne regardaient pas les prothèses de mon amante en premier. Je pris le temps de prendre la photo d'elle que je gardais
La jeune femme présentait quelques arguments en sa faveur je devais le reconnaître, ma patience envers les mages commençait à tomber, et je sentais que le prochain qui allait me regarder de travers allait recevoir quelques balles dans la tête. Je soupirais bruyamment pour signifier mon assentiment, saisissant un bâton pour attiser le feu distraitement.

-C'est vrai... tu ne me retirera pas de la tête qu'il y à quelque chose d'autre, une sorte de fierté peut être ? Je me mit à rire doucement Peut être le fait que ce soit un Daenastre qui soit envoyé faire le ménage chez vous, ça vous ressemblerait tellement. Mais bon un peu d'aide ne sera pas de refus...

Je saisi une petite braise, fixant les flammèches qui s'en échappaient avant de continuer ma réflexion, ce serait sans doute long et je n'avais pas vraiment prévu de passer plusieurs jours avec une Mytran, encore moins de devoir partager mon quotidiens avec elle. Autant être sur qu'elle savait dans quoi elle se lançait.

-Autant te prévenir, ça sera très long, il se peut même que tu sois obligée de rester plusieurs jours avec moi si tu te lance la dedans... Je n'ai pas de date limite pour le retrouver. Autant te prévenir d'une chose également, c'est un Daenastre pas un Mytran ce qui veux dire que je le livrerai au roi, si tu reste jusque là tu sera là aussi mais je devrais me charger de le livrer.

J'anticipais déjà la moindre contre argumentation en levant le bâton dont le boue était déjà rougeoyant

-Si tu livres un Daenastre au roi Zael, les émissaires du palais considérerons ça comme une capture arbitraire, et autant te dire que les relations diplomatiques en souffriraient, déjà qu'elles ne sont pas au beau fixe. Oh bien sur c'est le roi qui le jugera car il faut le ramener vivant. Il y à de bonne chance qu'il résiste surtout quand il me verra. J'espère que tu sais esquiver les balles.

Capturé par un Daenastre jugé par un Mytran, c'était le principe même. Mais ayant l'insigne de la 666 gravé sur le torse je pense que le pirate en question ferait tout pour ne pas se laisser attraper. Car à vrai dire il n'était pas qu'un pirate qui avait contrarié les Mytrans, non ça aurait été du gâchis que de m'envoyer le tuer. En plus de ça, cet homme était déjà venu à la base et avait vu les raffinement que l'on accordait à nos prisonniers Mytran et traître. S'il parlait trop j'avais le droit de faire une petite entorse au traité en l'esquintant un peu, notamment en lui coupant la langue.

-Alors si tu es prête à parcourir la région avec un parfait inconnus, qui plus est qui est l'ennemis héréditaire d'après ton peuple et qui appartiens à l'armée... et bien tu es particulièrement bizarre mais ça sera avec plaisir

J'allais éviter lui préciser le responsable partiel de la disparition de certains clans, juste au cas où. Mais si on arrivait à trouver un terrain d'entente d'ici là, ce serait plutôt avantageux, car jouer au jeu du méchant Daenastre devenait très vite fatiguant, surtout que malgré la méfiance que nous avions tout les deux nous étions bloqués ici, magie ou technologie n'aidait pas vraiment face à une tempête

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMer 13 Sep - 20:43
Aurore était malade, et lui, ça le faisait rire ? La jeune femme avait simplement roulé des yeux en guise de réponses, évitant de soupirer une nouvelle fois. Vraiment difficile à cerner cette race-là, très difficile à cerner même. Au fond, ce n’était pas vraiment qu’elle était horriblement malade, c’était simplement le fait qu’elle ne supportait pas psychologiquement de voir une autre forme de force autre que la magie, ça, ça la rendait folle, ça lui remettait le passé –qu’elle n’avait même pas vécu- en plein visage et ça avait le don de l’agacer. Évidemment à cette sensation s’ajoutait également l’aspect physique, les frissons, le ventre qui se tortille, mais ce n’était pas dû à l’allergie, pas seulement, puisqu’elle n’avait pas encore la force nécessaire à cette réaction extrême qui n’irait à ne pas en douter en s’empirant. Quoi qu’il en soit, elle était là, avait pour une raison encore bien sombre dans l’idée de garder à l’œil cet inconnu et surtout de recueillir des informations sur la façon d’agir des Daënars. Inutile de le formuler à voix haute, elle n’était elle-même pas ravie de sa décision, mais venait de promettre intérieurement de ne pas faillir à cette soudaine mission qu’elle venait de s’imposer.

- « Si je risque de vomir à de nombreuses reprises, tu vas devoir t’y faire, parce que je viens avec toi. Plus vite tu pars, plus vite je retourne à mon quotidien et plus vite j’oublie notre rencontre. On est gagnant tous les deux, toi tu retrouves ta modernité et moi ma tranquillité. »

Aurore l’avait laissé à ses pensées, contemplant une photographie qui n’eut même pas l’audace de titiller sa curiosité pourtant bien présente. Elle c’était relevé, jetant un bref coup d’œil vers l’individu qui s’amusait finalement avec les braises, se dirigeant vers la sortie, discrètement elle essayait tant bien que mal à faire disparaître les nuages, sans succès. Novice un jour, novice presque toujours, fallait s’entraîner, ça allait bien finir par fonctionner. Une main recueillant l’eau de pluie, l’autre frottant doucement son épaule dans le but de retrouver un peu de chaleur. La rousse réfléchissait également à la façon la plus méthodique d’agir, tout en conservant l’idée que si elle pouvait faire disparaître son ‘partenaire’ d’aventure, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose. Du moins s’il faisait quelque chose allant dans cette direction.

- « On n'a jamais eu besoin de Daënastre pour faire notre ménage, tu ne me feras donc pas croire que tu viens uniquement pour ça, ou bien alors ce Daënastre que tu cherches, il a une valeur particulière. Du coup, tu fuis quelqu'un ou tu as d'autres contrats ou d'autres ordres moins acceptables à réaliser ici ? »

Parce qu’elle n’était pas stupide Aure et qu’au fur à mesure que ses doigts se refermaient vers le centre de sa main ou l’eau s’accumulait avant de dégringoler à nouveau, elle réfléchissait à ce pourquoi un homme de l’armée viendrait ici, pour tuer ou offrir un des siens au peuple de la jeune femme ? Ses lèvres s’étaient légèrement pincées alors qu’elle éludait petit à petit la montagne de supposition qui s’immisçait dans son esprit jusqu’à ce qu’il ne reste plus que cette évidence. L’homme en question ne devait pas être n’importe qui. La rousse avait froncé les sourcils en écoutant la façon de procéder, il était hors de questions qu’il soit le seul à obtenir les mérites de la capture, ainsi, allait-elle retourner ses arguments contre lui avec une certaine habilité. Elle abandonna sa contemplation de la pluie, et du plaisir olfactif que l’odeur lui procurait pour se tourner de nouveau vers l’homme :

- « Si c’est réellement le point de vue diplomatique qui t’intéresse, je ne vois pas de message plus fort qu’un Mytran et un Daënar travaillant ensemble et apportant ensemble une cible ? C’est le travail d’équipe que tu dois mettre en avant, simplement. »

Elle affiche un demi-sourire satisfait, allait-il devoir trouver autre chose qui justifierait le fait qu’il livre seul l’individu. Un élément vint cependant gâcher le plaisir de l’instant dans l’esprit de la voyageuse, le fait qu’elle n’était pas certaine d’être en bon terme avec le Gharyn, elle résolut le problème rapidement, se promettant de changer d’apparence lorsque le moment serait venu. Aurore avait haussé les épaules en direction de son interlocuteur, perplexes, elle répondit avec tout le sérieux du monde.

- « Je ne sais pas esquiver les balles, en revanche je peux les arrêter et certainement les renvoyer vers le responsable de celle-ci »

Si Aurore ignorait pas mal de chose vis-à-vis de la technologie et des armes, elle était cependant certaine, suite à une conversation qu’elle avait eue il y a quelque mois avec Wendy, qu’elle pouvait gérer le combat à distance. D’autant plus s’il s’agissait d’une arme à feu. La force du vent étant d’après Wendy toujours, particulièrement efficace pour contrer ce qu’elle avait appelé un « tireur ». Ainsi, étant une novice d’Asmigal, approchant dangereusement du niveau d’adepte –restait encore quelque gros détail à peaufiner quoi- Aurore était en mesure d’éviter –du moins, elle en était convaincue- toute blessure mortelle. Elle était venue se réinstaller proche du feu, proche de cet inconnu avec l’envie d’en savoir plus sur sa manière de vivre, mais surtout sur ses compétences, sans pour autant dévoiler les siennes. Aussi, Aurore n’avait-elle nullement l’intention de lui dévoiler sa maîtrise du vent, sauf si elle se retrouvait en situation délicate, autant le laisser croire qu’elle n’était qu’une novice de Khugatsaa maîtrisant qu’à peine quelque petit tour de passe-passe. Même si elle l’avait sous-entendu, il y avait bon nombre de moyens de détourner des balles, a lui de faire la bonne déduction.

- « Cela devrait être suffisant, je suppose, non ? » dit-elle dans un sourire « Au fait, je me nomme… » elle hésita, mima une quinte de toux comme si elle venait d’être foudroyé par un acquis de conscience « Constance, nomade de la région, chasseuse, traqueuse. Autant faire les présentations si nous allons devoir nous supporter pour attraper ta souris. Y a d’autres choses que je dois savoir sur ta future victime ? »

Évidemment, Aurore n’avait pas parlé de son métier d’agricultrice, parce que tout de suite, c’était moins impressionnant.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMer 13 Sep - 20:45
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Les théories de la jeune femme auraient presque pu être vraies, entrer ici sous couverture pour assassiner quelqu'un, c'était quelque chose de courant à une époque mais ces derniers temps l'UNE semblait vraiment décidé à éviter ce genre de maladresse je repris donc en éludant les possibilités qu'elle avait envisagée d'un geste de la main.

-D'autres ordres moins acceptables ? Car tu penses que je peux annihiler des clans entiers à moi tout seul ? Non non soyons réalistes il me faudrait bien plus qu'un simple pistolet pour ça, nous ne sommes pas des surhommes. Comme je te l'ai dit je suis là sur ordre de l'UNE et tout mes ordres ne sont édictés que pour apaiser les relations diplomatiques.


Elle réfléchissait beaucoup voir même un peu trop selon ma propre échelle de référence, et ça risquais de devenir problématique si elle continuait. Enfin, je n'étais pas du genre à me projeter aussi loin, il faudrait simplement voir comment les choses évolueraient. Mais d'un autre côté elle avait tort, car je lui avais dit la stricte vérité, j'étais là pour favoriser les relations diplomatiques entre nos deux peuples, d'une manière ou d'une autre. Mais son idée de s'associer n'était pas si mauvaise que ça, et puis voir qu'un local aidait les Daenastres aurait peut-être contribué à changer l'image que nous avions.

-Un bon point pour toi, ça ne fera que meilleure image auprès du roi, et un petit plus n'est pas de refus

Ça pourrait notamment éviter cette vague de rejet que les gens avaient quand ils voyaient un Daenastre.
Se présenter... oui ça pouvait être une bonne idée ne serait ce que si elle avait à m'appeler, je consentis donc à lâcher une information ne serait-ce que pour gagner un peu de confiance.

-Je vois, je suis Hiks, soldat...

Je n'avais pour le moment pas de raison de lui faire plus confiance qu'à n'importe quel Mytran, après tout j'avais toujours la sensation qu'il y avait quelque chose de louche la dessous. Enfin... Je verrai plus tard pour le moment il fallait simplement retrouver ce gêneur et mettre fin à sa cavalcade.
Je réfléchis un petit moment cherchant la moindre information utile.

-Hum... Il bégaye pas mal de ce qu'on m'a dit. Ah et il serait prêt à raconter n'importe quoi pour avoir la vie sauve... Enfin un pirate quoi vous en avez aussi après tout.

Je finis par hausser les épaules, au final il n'y avait pas grand chose sur lui c'était un soiffard de la pire espèce, le genre de personne que l'on trouve de chaque côté du monde, peut importe sa culture. Mais pire que ça c'était un pirate qui en savait un peu trop pour son propre bien.

-Pas besoin de vous faire un dessin, mensonge, pillage viol, meurtre, tout ce petit chapelet de chose joyeuses que font les humains. Ah oui il est affreusement laid aussi !

Inutile de trop s'attarder sur le fait qu'on m'avait envoyé ici. Par force d'habitude on aurait laissé les Mytran faire leurs ménages, envoyer un seul soldat était bien trop inhabituel mais sous couvert d'améliorer les relations diplomatiques, on pouvait faire passer beaucoup de chose.
Je mis le nez dehors, constatant que le temps ne s'améliorait pas je pris sur moi de me rasseoir tachant de garder mon impatience pour moi.

-Et donc... Constance, vous traquez quoi au juste ? Quel genre de bestiole nécessite de se déplacer dans le coin ?

Autant tenter de faire un semblant de conversation, car la nuit commençait à tomber et la tempête elle continuait bon train. Avoir des informations de la part des locaux était un excellent moyen de connaître le terrain et les créatures de la région Et puis je ne comptais pas la regarder dans le blanc des yeux toute la soirée...
Je posais la cuirasse contre une des parois sortant une nouvelle cigarette avant de demander.

-Et quelle magie pratique tu au juste ? SI tu voulait bien m'en parler un peu, pas que je cherche le moindre avantage militaire, mais quitte à être là, autant, ne pas se montrer rustre et essayer de découvrir quelque peu vos us et coutumes

Pour une fois, j'étais sérieux, à quoi bon parcourir un pays si l'on ne cherchait même pas à en savoir un peu plus sur sa culture, Mytra était bien le berceau de notre civilisation, là ou les premiers Daenastres avaient commencés leur exode. Et surtout là ou l'on trouvait le plus de maghilite.
Étais-je en train de discuter avec l'ennemi ? On m'avait souvent déconseillé de le faire mais dans le cas présent j'avais du mal à la considérer comme telle.

-Tu viens d'une région particulière d'ailleurs ? Et tant que j'y suis, je suis plutôt content que tu décides de venir avec moi, mais cela ne risque t-il pas de t’occasionner quelques problèmes avec les gens de ton peuple ? Peut-être voient-ils mal ce genre de coopération ?

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMer 13 Sep - 21:21
Aurore était et resterait sans aucun doute une personne méfiante, à la fois une force et une faiblesse. Une force parce que cela lui évitait de tomber dans des pièges parfois particulièrement tendus et une faiblesse parce qu’en agissant ainsi elle fermait la porte de la confiance à quiconque essayait de s’approcher un peu trop prêt de sa petite personne. La rouquine avait néanmoins écouté attentivement la contre argumentation de son interlocuteur lourdement armée. Elle avait levé légèrement ses épaules pour les faire retomber un peu mollement, lui donnant certainement un air un peu je m’en foutisme. Il n’avait pas tort, mais pas complètement raison non plus et un petit murmure n’avait de cesse de hanter la conscience de la jeune femme « Et si ». Soucieuse de rester fidèle à elle-même et ne lui offrir qu’un minuscule bénéfice du doute, elle avait opiné, simplement pour lui offrir l’illusion de croire qu’elle le croyait sur parole, évitant toute re-contre argumentation qui ne mènerait certainement à pas grand-chose. Cependant, toujours piqué par la curiosité, Aure profita de l’occasion pour en apprendre un peu plus sur son interlocuteur :

- « Si je te suis, tu ne fais rien qui va à l’encontre des ordres et tu obéis toujours bêtement à ceux qu’on te donne, sans prendre le temps d’y réfléchir et de te positionner toi-même vis-à-vis de ceux-ci ? »

C’était une question un peu bête, un peu naïf aussi sans aucun doute. Mais dans son discourt l’inconnu, toujours inconnu lui donnait cette impression un peu malsaine de ne plus avoir son libre arbitre, de n’être que le bras armé d’une pensée qui ne lui appartenait de toute façon plus. D’être un pantin qu’on manipule à sa guise, qu’on peut envoyer n’importe où avec un ordre de mission et que celui-ci l’effectuera sans se poser la moindre question. Comme-ci il n’était pas libre de s’opposer, de s’indigner d’un comportement, peu importe d’où il provient, encore plus quand il provient des hautes sphères de son peuple. Aurore ne savait guère ce qu’était l’UNE, aussi pensait-elle un peu stupidement que c’était ainsi qu’on nommait les dirigeants là-bas, comme on nomme les Gharyn ici. Un léger sourire avait fini par voir le jour sur ses lèvres, sourire qui venait simplement du fait que le Daënar lui donne raison. Non pas qu’avoir raison était quelque chose de surprenant, non, simplement que le Daënar s’autorise à lui laisser une chance –de peut-être mieux le piéger- était une très bonne chose.

- « Enchantée Hiks, tu vois, je ne dis pas que des mauvaises choses. Je sais aussi faire d’une faiblesse une force. »

La suite reprenait un peu de sérieux, Hiks offrant des indications à la rousse qui pourrait lui permettre d’identifier avec plus de rapidité et de précision sa future victime. S’il était sujet au bégaiement, il suffisait simplement de le mettre un peu sous pression pour le faire déclencher son handicap. Généralement, les formes généreuses d’une femme, ou les formes agréables à l’œil d’un homme pouvaient aussi être responsable provoqué par le trouble qu’un corps autre que le sien peut provoquer. Une approche pacifiste et plutôt adroite pouvait donc être mené, mieux valait-il certainement jouer la carte de la stratégie plutôt que de foncer tête la première sans réfléchir. Quoi que. Restait encore à identifier un potentiel lieu, si le bonhomme était pirate, il y avait de fortes chances qu’il cherche à reprendre la mer pour fuir, ou alors cherchait-il à se terrer dans une bonne taverne en compagnie de charmant minois… Plusieurs possibilités, toutes plus convenables les unes que les autres, il ne restait plus qu’au petit matin à se mettre d’accord sur le premier lieu de recherche. L’homme avait ensuite pris le risque de mettre le nez dehors, histoire de se faire rafraîchir par la météo avant de rentrer se réinstallant non loin de la rouquine.

- « La pluie est rare ici, l’orage d’autant plus, autant dire que quand cela arrive, cela dure un petit temps… Inutile d’avoir l’espoir de le voir s’estomper dans les minutes à venir. Il va très certainement falloir dormir ici » première information qui ne répondait nullement à sa question « Je suppose que nous avons les mêmes créatures, herbivores, carnivores de toute taille. Je ne suis pas là pour la chasse cependant, j’avais eu envie de revoir un ami. Je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de l’idée. »

Répondre sans répondre, donner une information pour attirer l’attention sur une autre qui n’était pas tout à fait exacte. En réalité, Aurore ne savait pas vraiment elle-même pourquoi elle était là, elle avait eu envie de revoir la première grande ville qu’elle avait visité après sa prise de décision de partir à l’aventure, puis l’idée de retrouver Dorian avait fait son chemin, mais une fois proche du domicile elle avait abandonné, certaine qu’il ne se souviendrait certainement pas de celle qui était partie du jour au lendemain, laissant une coquette somme d’argent en guise de remerciement sans mot ni indication de retour. Cruelle façon de regretter un comportement un peu insociable, un peu fuyant. Concernant l’idée de parler de sa magie, là, c’était autre chose que de dévoiler un moment insignifiant de son passé.

- « Pour comprendre notre magie, il faut déjà comprendre nos architectes, qu’est-ce que tu sais de nos architectes, enfin est-ce que tu sais quelque chose à leurs sujets surtout déjà ? »

C’était surtout ça déjà, sans connaître nos croyances, il ne pouvait pas espérer comprendre notre magie. Cependant, Aurore n’était pas certaine de vouloir qu’il la comprenne entièrement, comme elle n’était pas certaine d’avoir envie de lui dévoiler les magies qu’elle utilisait régulièrement. Cependant, la rousse savait pertinemment qu’il ne se contenterait pas d’une élude de questions, ainsi s’autorisa-t-elle à donner une réponse, sans révéler son niveau. Certain qu’il trouvera de toute façon la magie de l’illusion bien inutile en combat.

- « Comme tu as pu le voir, je suis plutôt accès vers l’illusion, l’apparence, la discussion psychique, la manipulation de l’esprit, des rêves… C’est l’aspect psychique qui m’attire plus que tout autre chose. » Elle laissa un petit silence s’installer « Je suis une nomade, je n’ai pas de ville spécifique, je viens d’un peu partout » un demi-mensonge « Je ne pense pas que ce soit aussi critique que ça de t’aider, bien au contraire, et puis nous sommes un peu dans la région la plus pacifique de My’trä… » quelques réponses brèves peu détailler « Et toi alors tu viens d’où ? Vous ne pratiquez pas la magie, alors c’est quoi votre force, vous survivez vraiment avec toutes vos armes à vomir ? »

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyMer 13 Sep - 22:13
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-C'est exactement ça... Je sais que ça doit te paraître stupide mais je n'ai tout simplement pas le loisir de réfléchir à ce qu'on me demande de faire. Vois-tu j'ai été élevé pour ça, beaucoup de Daenastre peuvent rentrer dans l'armée par choix et repartir par choix, dans mon cas je suis né dedans et la liberté de telles actions n'est pas permise. Et aussi ridicule que ça puisse paraître, je me sens plutôt libre, car tant que les ordres sont accomplis, je peux faire ce que je veux. Ça peut te paraître bizarre mais... c'est comme ça.

L'UNE avait investi pour que j'obéisse, personne ne nous le cachait, les sections spéciales de la 666 étaient toutes ainsi, certaines armes étaient faite de ressort, de poudre et de rouage, d'autres avaient un cœur et pensaient. Un jour un écrivain avait dit que certains objets étaient inanimés, et d'autres conscients, mais qu'ils n'en restaient pas moins des objets.
J'avais conscience que pour quelqu'un d’extérieur, tout cela paraîtrait absurde, mais n'ayant jamais connu autre chose , je me contentais de cela. Ce n'était pas comme si je risquais de servir à autre chose, et malgré cette petite explication je ne savais pas vraiment si la jeune femme allait comprendre. C'était une situation de presque esclavage, mais que j’acceptais tout de même, car au moins elle me permettait de vivre sans trop réfléchir à ce que je pouvais devenir ou ne pas devenir. La vie était bien plus belle sans ces questions parasites
je lui souris avant de lui répondre.

-Je n'en doute pas ne t'en fait pas...

Il allait falloir dormir ici ? Sérieusement ? Je n'étais pas trop préoccupé, j'avais ce qu'il fallait, une grande couverture pliable bien tassée dans mon sac m'attendait, mais pour ce qui était de la jeune femme je la voyais mal continuer comme ça, même avec le feu qui crépitait, elle n'irait pas loin avec des vêtements trempés et dans son état. Je commençais à peine à retirer ma tenue, la posant sur un morceau de bois près du feu.
Elle sécherait plus vite près du feu, il fallut ensuite trouver un endroit pour étendre ma couverture et je du chercher un morceau de sol épargné par la pluie et la poussière, je finis par me décider sur une petite plate forme rocheuse sur laquelle je mis la grande couverture, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus confortable. Je défis même les angles qui retenaient mon holster pour placer l'arme dans mon sac pour ne pas incommoder la jeune femme
Je l'écoutais attentivement avant d'entendre la partie sur son ami.

-Le mauvais temps ou... une mauvaise nouvelle ?

Ce n'étaient pas mes affaires, mais nous étions tout les deux coincés ici, y avait t-il le moindre mal à raconter une partie de sa vie à un étranger ? Certains se faisaient même payer pour ça. Et je me voyais mal passer la nuit avec quelqu'un qui restait trop fermé sur lui-même.
Elle revint ensuite sur la magie, chose que je ne comprenais décidément pas, on m'avait rapidement parlé des architectes et de leurs spécificités, mais c'était un souvenir plutôt obscur qui me venait d'une toute autre époque, ainsi je dus me contenter de secouer la tête.

-Non je connais rien à tout ça, je crois savoir qu'il y a plusieurs architectes et que chacun d'entre eux maîtrise un type de capacité propre, au-delà de ça... Pas grand chose je le crains. Je ne dis pas que ce genre de chose nous rend malade mais on ne nous apprend pas grand chose sur vous sinon l'exode.

Ainsi son domaine à elle était l'illusion, c'était peut-être moins brutal que le feu, mais j'y voyais déjà bien des applications efficaces, le camouflage, l’assassinat et bien des choses trop surréalistes pour être dites. Mais le fait qu'elle soit nomade m'étonnais, je ne pensais pas que les terres de Mytra étaient aussi pauvrement dotées en ville. Je voyais mal les habitants de Daenastre quitter leurs villes, notamment à cause de la taille de la faune.
Mais j'avais à mon tour dû attirer son attention, je me mis donc aussi à parler un peu de moi.

-Je viens de Vereist, enfin je n'y suis pas né mais c'est là ou j'ai grandit la région est majoritairement composée de grandes plaines de neiges, il y a aussi deux immenses lacs qu'on appelle les jumeaux, ils sont constamment recouvert par de la glace et il y a un espèce de folklore sur eux et...

Je m’interrompis en repensant à ce que j'avais vu dedans. Mais mieux ne valait pas trop s’appesantir la dessus

-Et quelques petites forêts, ce n'est pas vraiment la plus accueillante, mais j'aime le paysage et le silence des ces plaines blanches.

Je repartis ensuite sur son autre question, elle ne semblait décidément pas réussir à considérer un humain sans magie, mais je ne lui fis pas l'affront de ressortir mon arme pour lui montrer en détails, me contentant de hausser les épaules

-Nos armes oui, c'est ce qui fait notre survie en partie, vois tu comme aucun d'entre nous n'a de don divin, nous devons faire travailler notre ingéniosité pour survivre, aussi bien du climat que de la faune titanesque de la région. Ce que j'ai par exemple est un petit modèle, mais certains régiments possèdent des canons bien plus gros et plus dévastateurs, et ils se déclinent dans toute une gamme variée. Mais nous vivons également dans de grandes villes, bien plus grandes que la capitale de Mytra, car il est bien plus facile de se protéger ainsi.

Je la regardais attentivement mon regard passant de ma couverture à la jeune femme avec un regard gêné.

-Tu sais... Pour ce soir, je veux bien partager ma couverture... Trempée comme tu es... Ce n'est pas une proposition tordue hein ! Mais bon je ne compte pas te laisser crever de froid...

J'étais assez gêné de proposer ça, mais il semblait que la jeune femme avait quand même réussis à capter un peu de ma sympathie oh combien rare.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptySam 16 Sep - 20:58
- « Et si tes sentiments vont à l’encontre de ton ordre ? »

La question était sortie spontanément presque trop. Tuer pour tuer était quelque chose qu’Aurore pouvait entendre, pouvait presque concevoir à la condition de ne rien ressentir. D’être incapable d’aimer, incapable d’avoir une relation, incapable d’être triste, incapable de ressentir quoi que ce soit simplement. Ni joie, ni peine, ni colère, ni tristesse, ça, c’était un point qui lui semblait encore non atteint chez son nouvel interlocuteur. Aussi lui semblait-il important de souligner ce fait, de lui démontrer qu’il n’allait pas pouvoir agir ainsi, de façon aussi irréfléchie que ce qu’il pensait. Aurore, amena lentement ses jambes contre sa poitrine, frissonna malgré le fait que ses vêtements avaient séché. Sa question la ramené dans sa propre réalité, dans son propre besoin, ou non-besoin justement. Était-elle capable d’aimer, de s’attacher vraiment ? De ressentir ? Un bref soupir froissa le léger silence que sa question avait instauré, furtif, mais efficace, du moins pour évacuer le stress intérieur que sa remise en question venait de faire naître en elle.

- « Alors tu n’aimes pas, personne ? Tu ne t’attaches pas ? Et si ça t’arrive, imagine qu’on t’ordonne de tuer celle ou celui que tu aimes, ou un ami, alors que ferais-tu, toi qui refuses de penser par toi-même ? Obéirais-tu ou écouterais-tu ce cœur qui hurle dans ta poitrine, qui dégueule toute la souffrance qu’un acte aussi important provoquerait ? »

Un instant, son regard émeraude s’était perdu sur sa silhouette, un instant seulement elle avait dû paraître sincère et peut-être un peu fragile devant une interrogation aussi simple mais tellement complexe. Aussi étrange que cela puisse paraître, Aure ne le jugeait pas, trouvait même plus admirable d’être aussi ancré dans ses convictions, dans ses obligations mêmes, de ne pas s’en détourner. Du moins sur le principe, la théorie lui semblait réellement plus complexe à mettre en place, sauf si les ordres ne vont pas en contradiction avec son ressenti. Rabattant davantage ses jambes contre sa poitrine, entrelaçant ses doigts entre eux pour se maintenir dans cette position, la rousse frissonna de nouveau, un peu perdue dans ses pensées, dans ses propres contradictions et la question que Hiks relança n’arrangea absolument pas la situation. Encore une fois, elle haussa doucement les épaules, sans avoir véritablement de réponses. Dorian n’était rien à ses yeux, un gamin perdu dans un océan qui le dépasse et de loin, un boulet qu’on traîne à qui on s’enchaîne si on prend le risque de n’envisager rien qu’un soupçon d’amitié… Pourtant, il avait eu ce petit quelque chose, cette timidité, cette naïveté, cette méconnaissance du monde que ce soit le leur ou celui des autres qui amenait forcément ce besoin de le protéger du danger. C’est pour ça qu’elle avait fui à l’époque, qu’elle avait refusé de s’enfermer dans ce cercle vicieux de la surprotection et c’est ainsi qu’elle était parti, sans rien dire, sans merci en laissant juste quelques sous, de quoi lui permettre de bien vivre, de mieux vivre.

- « C’était un gamin, enfin un jeune adulte »commença-t-elle avec simplicité « Il était perdu était intervenu dans une réunion avec le Gharyn sans même en comprendre les motifs de celle-ci… je l’ai revu, il m’a hébergé un mois, le temps que je puisse me refaire un peu financièrement en travaillant à droite à gauche… Je suis partie du jour au lendemain sans rien dire, juste en laissant de l’argent sur la table. »

C’était quelque chose de prononcer à voix haute ses pensées, quelques choses de plus complexe que ce qu’elle n’aurait cru. Elle fit une légèrement grimace un peu confuse, elle n’avait énoncé que des faits, concis et précis sans rentrer dans les détails, sans rentrer dans d’autre considération plus subjective. Difficile pour elle de voir là-dedans autre chose que la normalité, même si cette petite voix de raison n’avait eu de cesse depuis de lui murmurer qu’elle avait mal agit, oui, mais à quel niveau ? L’attachement était une faiblesse, douloureuse et inutile. Un faible sourire avait finalement pris naissance sur ses lèvres, l’idée d’expliquer un peu les coutumes et sa culture était quelque chose qui l’emballait davantage, peut-être était-ce surtout son envie de sujet qui dominait sur l’instant plus qu’autre chose.

- « Nous avons sept architectes. » Elle fit une légère pause « Chacun ayant une spécialité, c’est vrai, mais au-delà de tout ça, le commencement veut que ce soit ensemble qu’ils aient créé tout ce que nous connaissons, même nous. Sans eux, toi comme moi ne serions pas là. Jamais.» c’était peut-être ça au fond le plus important « Nos architectes nous prouvent bien qu’ensemble tout est réalisable, à la condition qu’on ne se fasse pas inutilement la guerre. » un demi-sourire. « Delkhii représente la maîtrise de la terre, Dalaï de l’eau, Amisgal de l’air, Orshin pour l’invocation, les animaux. Il y a aussi évidemment, Suns pour le feu, Möchlog pour le soin, le corps et puis Khugatsaa pour l’illusion. » Elle fit une légère pause, refermant les doigts qu’elle avait relevés au fur à mesure qu’elle citait les architectes « Ils représentent nos croyances, nos espoirs, c’est un lien très particulier qui nous unis à nos architectes. Dès la naissance un enfant va montrer une affiliation vers un don particulier, puis celui-ci va se confirmer ou non en fonction de sa croyance. »

L’histoire de cette méfiance réciproque n’était autre que le fruit de la méconnaissance, autant d’un côté que de l’autre et peut-être aussi quelques mauvais comportements passés. Aurore avait cessé d’expliquer, préférant le laisser dans une certaine ignorance, ou ne répondant uniquement qu’aux questions qu’il pourrait émettre. Elle avait fermé les yeux afin d’écouter son discours, afin d’essayer de visualiser mentalement le reste, l’environnement, la vie là-bas, dans un continent qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’a même jamais vu, ou osé imaginer. Imaginer une plaine enneiger un peu comme du côté de Khurmag quelques forêts aussi, puis des villes avec des technologies tout aussi horribles qu’intéressantes à ne pas en douter. Le tout lui provoquant inévitablement des frissons désagréables de dégoûts.

- « Je vois, vos villes doivent être agréables aussi, je suppose, » s’autorisa-t-elle à complimenter sans forcément le penser réellement.

Ses yeux s’écarquillèrent par la suite, un peu surprise par la proposition, sans pour autant la rejeter brutalement. Il n’avait pas forcément tort, ce n’était pas quelque chose de stupide, elle avait froid et même si le feu lui permettait d’éviter de ne trop le montrer, Aure parvenait difficilement à se réchauffer. La rouquine avait d’abord fait quelques mouvements négatifs de la tête, comme pour se mettre en garde elle-même contre cette mauvaise idée. Puis avait finalement repris la parole, doucement, sa voix étant presque couvert par le bruit des éclairs et de l’orage redoublant d’intensité.

- « Si tu tentes quoi ce soit, je tourmenterai ton esprit jusqu’à que tu en meurs, d’accord ? »

Elle était incapable de faire ça, même si elle en rêvait dans ses songes les plus fous, mais pour l’heure, elle était à peine capable de maîtriser son apparence ou de modifier l’apparence d’objet. La communication par télépathie était également dans ses cordes, mais cela s’arrêtait là, pour l’instant du moins.

- « Merci de proposer en tout cas… » conclut-elle sans être certaine de vouloir réellement accepter. « Tes proches ne te manquent pas quand tu es ici, toi qui as la capacité de te souvenir même des morts. »

Lentement elle avait abandonné ses jambes pour laisser ses doigts effleurer ses bras, cherchant à retrouver une certaine sensation de chaleur. Son regard restant fixé sur son interlocuteur, cherchant pour une fois le plus honnêtement du monde à le comprendre. La nuit avançait doucement, aussi avait-elle conscience qu’ils allaient devoir dormir ensemble et donc se faire confiance pour réussir la mission désormais commune qu’ils entretenaient.

Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyVen 22 Sep - 22:42
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-Mes sentiments ? Allons un objet ne dois pas en avoir, une bonne arme ne pose pas de question et se moque pas mal dans quoi elle plonge, à peine si le sang qui la recouvre l'incommode.

C'était un cliché répandu, mais que nous devions adopter, car de notre travail découlait un bon nombre d’atrocité que le commun des mortels n'aurait pas pu supporter. Alors en quoi étions nous différent ? Simplement que nous oubliions l'humanité le temps de travailler, nous transformant en machine tueuse. Rien de plus rien de moins, des automates tranchant et tirant dans de la matière humaine sans plus de passion. Mais je ne tenais pas à lui mentir, ainsi alors que je poussais une brindille dans le feu je lâchai un grand soupir

-Aimer ? Ne me fait pas rire, l'amour ne sauve pas les gens à part dans les comptes de fées. Mais oui il m'arrive de ressentir ce sentiment. Mais prenons la chose à l'inverse comment réagirais-tu si ton architecte te demandait de tuer l'amour de ta vie ? Mes avis que tu va répondre à l'identique de moi: tu n'en sais foutrement rien et tu n'as pas envie de l'imaginer.
Crois moi ou non mais c'est justement pour éviter ce genre de raisonnement que je préfère obéir sans poser de question, l'ignorance est parfois une vraie bénédiction. Vous oubliez vos mort, moi j'oublie de ressentir quoi que ce soit de douloureux, c'est une méthode que tu dois comprendre je pense.


Evidemment je n'étais pas aussi confiant que je voulais bien le penser, tuer Allys ou Alises ? Surement pas et cette simple pensée ne manqua pas de créer un léger frisson dans ma colonne vertébrale. Non je n'arrivais décidément pas à l'imaginer. Ça aurait été comme assassiner ma part d'humanité. Chose qui aurait surement été comme détruire un pont reliant une ville affamée. Certains anciens avaient déjà fait une telle chose, et ils avaient du être enfermés, après s'être transformés en créature réclamant leurs lot de violence, quand ils ne se transformaient pas simplement en anomalie. Leurs noms était resté gravé dans le hall du souvenir mais cela n'allait pas plus loin, mieux valait laisser ce genre de souvenir dans le hall sans plus y toucher.
J'écoutais la jeune femme parler de sa propre expérience, faisant bien attention à ne pas l’interrompre. C'était le genre chose qui étaient assez dures à sortir de soit. Et je ne doutais pas que ça devais lui faire du bien d'en parler même si c'était à moi.
Je me contentais de hocher la tête, ajoutant doucement

-Je vois... Tu sais pour le peu que vaux ma parole et la compréhension limité que j'ai de ton histoire... parfois mieux vaut laisser les gens d'un coup. Je ne sais pas quelles étaient tes raisons, mais... enfin j'arrive à comprendre ce que tu as fait.

Je l'écoutais ensuite parler des architectes, écoutant avec d'autant plus d'attention que ces informations pourraient m'être utile par la suite. Ainsi chaque architecte avait sa magie spécialisée... Intéressant, cela voulait dire que chaque adepte d'un dieu avait les mêmes faiblesses qu'un homologue à l'autre bout du monde. Ainsi il était possible de les catégoriser pour exploiter des points faibles propres à chacun d'entre eux. Je hochai doucement la tête laissant la jeune femme continuer, ne pouvant m'empêcher de sourire en entendant le "sans eux nous ne serions pas là". Ça aurait vraiment été une mauvaise chose ? J'avais l'impression que les hommes étaient venus pourrir une création non finie, un peu comme si on avait taché un linge en train d'être cousu, ou une tache de rouille sur une épée pas encore forgée.
Enfin c'était sa façon de voir les choses. Et je ne savais trop quoi en penser, pour moi la magie était une force bien inconnue, et je ne résonnais que par l'application brutale de la logique, logique qui n’acceptais que peu la magie. Mais d'un autre côté je les enviais presque d'avoir cette sorte de prédestination à la naissance, car même si nous étions libres, nous avions plus que le loisir de se perdre sur les voies L'alcoolisme, la violence et je ne savais quoi d'autre. D'un certains côté ils étaient peu être moins enclins que nous à ce genre de bassesses, enfin allez savoir.
Mais sa remarque sur les villes Daenastres me fit sourire. Agréable ? Je suppose qu'on pouvait les dire comme cela, elles étaient comme des bastions contre les monstres géant du dehors même si on en trouvait des bien plus terrifiant dans les bas fond. Elle constituaient presque des petits écosystèmes à elles seules mais à Vereist elles étaient chaude et accueillante malgré tout

-Elles ont leurs charmes mais comme tout ici, elles ont aussi leurs parts de vice, mais rien de trop méchant je pense. Des villes comme des autres en somme.

Je la vis me regarder étrangement avant de me menacer. Au moins elle n’essayait pas de me tuer à cause de cette simple proposition. Elle avait du se rendre compte que passer la nuit dehors par ce froid serait assez complexe. Mais je ne comptais absolument pas lui faire quoi que ce soit. J'étais plutôt du genre à vouloir dormir en paix. Enfin j'espérais juste qu'elle ne bouge pas trop pendant la nuit, je me voyais mal la retrouver allonger sur moi à cause d'un mouvement involontaire.
Et l'idée de me faire tourmenter pour le restant de mes jours était... pas très plaisante.

-Ne t'en fait pas, je suis bien trop fatigué pour faire quoi que ce soit d'autre que dormir, tu n'as rencontré que des gens tordu jusqu'ici ou quoi ?

Je retirais mon haut, partant me laver un peu à l'écart avant de revenir m'allonger sous les couvertures avec un sourire de contentement.
Sa question me fit perdre mon sourire, alors que je levais la couette jusqu'à mon nez.

-Il faut s'entraider non ? Mais quand à mes proches... disons que je n'en ai pas beaucoup, on se souvient de nos mort en général mais dans mon cas je n'ai jamais connu mes parents, la seule chose que j'ai d'eux se révèle être ce petit harmonica. Quant aux autres... disons qu'on m'a enseigné que les perdre serait inévitables.

Je soupirais en repensant aux autres de l'unité, les révérai-je un jour ? Peut être, ou peut être pas, j'avais du mal à m'imaginer les choses pour le moment. J’essayais juste de vivre l'instant présent: une couverture chaude et un feu crépitant.

-Je crois qu'en fait on nous à appris à nous contenter du moment présent, se réjouir des petites choses que l'on à, pas à ressasser le passé. Nous avons des périodes pour ça, dans l'unité on appelle ça le temps du deuil, c'est une période de l'année ou nous nous réunissons dans le hall de la mémoire et ou nous pouvons pleurer nos morts. C'est un peu inhabituel pour des Daenars mais c'est comme ça que nous arrivons à passer ces morts

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptySam 23 Sep - 1:05
- « C’est impossible. »

Unique souffle offert en guise de réponse, que ce soit à la première réplique ou à la seconde. Idéalisme ou non, difficile de savoir, Aurore était certaine qu’un architecte ne demanderait jamais une telle chose, tout comme le fait de ne rien ressentir était tout bonnement improbable à ses yeux. Il était uniquement possible de se mentir à soi-même, c’était peut-être d’ailleurs la plus triste des réalités. La rousse n’en dit rien, resserrant simplement son emprise contre ses genoux, haussant les épaules. À quoi bon débattre d’un sujet qui ne mérite pas d’être débattu. Aure avait fini par se relever, s’autorisant quelques confidences sans importances. Dorian était un souvenir, l’illusion d’un soupçon de regret, de remords. Aurait-elle dû agir différemment ? La jeune femme l’ignorait, il n’était rien, juste un souvenir amener à être oublié, anéantis par des choses beaucoup plus importantes. Peu importe que cet inconnu comprenne ou non, cela ne lui enlèverait nullement ce petit sentiment d’amertume qui venait sans délicatesse tourmenter son esprit.

- « C’était lâche. » Avait-elle admis finalement, comme en conclusion d’une conversation intérieure « Aussi lâche que de croire pouvoir s’isoler de la moindre forme d’attachement. »

La rousse était debout, proche de l’entrée de cette grotte dont elle avait l’impression d’être prisonnière. La pluie avait redoublé d’intensité, venant éclabousser le bas de ses jambes, la faisant une nouvelle fois frissonner. Les mains sur ses avant-bras, les serrant légèrement comme pour se rassurer, son regard avait fini par se perdre sur l’immensité de l’obscurité. Cette rencontre était-elle une volonté d’Amisgal, ou encore de Khugastaa ? Elle ne pouvait réellement le croire, tout comme elle pouvait se résoudre à conserver cette hostilité permanente à son égard. Elle lui avait proposé de collaborer, pour des raisons plus obscures que ce qu’elle avait bien voulu révéler. Depuis quand était-elle devenue une justicière, un défenseur de la veuve et de l’orphelin, un juge d’état de conduite ? Qui était-elle pour prétendre capable de pouvoir faire cela ? Personne. C’était peut-être ça, finalement, le plus complexe à entendre, n’être personne. Ne pas avoir de point d’attache, ne pas avoir d’élément fiable qui revient, comme une mélodie rassurante, une berceuse d’un enfant. Un nouveau soupir avait franchi la barrière de ses lèvres, alors qu’un éclair avait foudroyé le ciel, divisant une fraction de seconde cette noirceur en deux. Le grondement du tonnerre était rapidement venu se faire entendre, signe que cet orage n’était finalement vraiment pas bien loin. La conversation s’était essoufflée, terminant dans une discussion s’approchant de la pluie et du beau temps. Les villes, les vices… Aure avait simplement de nouveau haussé les épaules, elle n’en avait pas grand-chose à faire, elle était certaine d’une chose, chaque chose était belle, à sa façon. Puis, il y avait cette proposition et cette réponse tout aussi surprenantes. Dos à l’entrée de la grotte, Aurore l’avisait de ses deux grandes prunelles émeraude, sans savoir si il était sincère ou non.

S
pontanément, elle avait secoué la tête de droite à gauche en guise de réponse à sa question. Elle n’avait pas rencontré énormément de gens tordus, ce qui n’avait en rien retiré cet état de permanence méfiance. Peu pouvait se vanter d’avoir partagé un moment de sa vie très longtemps, hormis pour la réalisation de quelques contrats, les gens autour d’elle ne restaient pas. N’était-elle que l’unique responsable de cet état de fait, elle et ce besoin de fuir constamment dès qu’un soupçon d’attachement menace de se révéler. Il avait fini par s’éloigner, retirant son haut pour se débarbouiller ; Aure l’avait suivi du regard, sans paraître désagréable, ou particulièrement troublée par la silhouette qu’elle avait sous les yeux. Nul désir ou pulsion étrange ne s’était relevé, hormis cette méfiance toujours. L’homme avait fini par se glisser sous la couverture, offrant à la scène cette tendance un peu étrange, un peu malsaine même. Aure resta encore un instant debout, réfléchissant sans vraiment le faire à l’intérêt réel de la chose. En soit, ce n’était rien, partagé une couverture, éviter d’avoir froid, sauf qu’à ses yeux, s’était accepter que quelqu’un rentre dans son cercle intime, dans le minimum qui lui faut autour d’elle pour ne pas avoir l’impression de devoir partager son air.


- « Je connais un musicien, il parcourt les différentes terres pour raconter des histoires. Il pourrait certainement te renseigner sur ton instrument. Pour le peu que j’ai vu, il ressemble beaucoup au nôtre. Enfin, cela ne me regarde pas, mais… peu importe.» Murmura-t-elle tout en se rapprochant.

L’avantage de son don, c’est qu’elle pouvait manipuler son apparence à sa guise, du moins, presque à sa guise. Aure n’avait pas énormément progressé, même si elle semblait beaucoup plus à l’aise que par le passé, beaucoup plus en adéquation entre son esprit et ses croyances. La rousse avait retiré son haut ainsi que son pantalon afin de faire sécher convenablement l’ensemble, elle avait placé le tout proche du feu, légèrement surélevé sur des pierres. S’il était fort probable que l’espace de quelques secondes, son interlocuteur eut l’occasion de contempler un corps féminin et presque dénudé cela n’avait pas duré, loin de là. Rapidement, un voile d’illusion avait recouvert son corps, donnant la presque certitude qu’elle portait ses vêtements. L’explication vis-à-vis du deuil, des morts, de la journée pour se remémorer ne la toucha pas particulièrement, peut-être avait-elle du mal à imaginer l’impact qu’un décès pouvait réellement avoir.

- « Je vois » chuchota-t-elle sans vraiment comprendre « c’est un peu trop abstrait pour moi, je suppose »

Elle était debout, juste devant cette couverture et cet inconnu, celui qui souhaitait partager la couverture. Hésitante. Encore. Sa chevelure rousse était particulièrement emmêlée, formant un énorme méli-mélo de n’importe quoi sur sa tête. Elle avait eu envie de reformuler sa menace, avant de se raviser, inutile de se répéter, Aure était certaine qu’il ne tenterait rien, dans le pire des cas, il apprendrait très rapidement qu’il n’était jamais bon de se mettre une mage à dos. Aurore avait finalement cédé à la voix de la raison, se glissant toujours à une certaine distance de lui, sous la couverture, lui tournant le dos évidemment.

- « Dormons. Nous allons avoir beaucoup de choses à faire demain. »

C’était aussi simple à dire, que complexe à faire. Sentir une odeur différente, ressentir les mouvements de l’autre, percevoir sa respiration, voilà autant d’éléments dont Aure n’était absolument pas habituée. D’autant plus quand celui qui dormait à ses côtés pouvait soudainement décider de l’attaquer. Après plusieurs secondes immobiles, l’idée avait fini par profondément la perturber, et si, de premier abord elle avait jugé plus prudent de lui tourner le dos, elle s’était finalement ravisée, se tournant sur le côté, face à lui, histoire de pouvoir le garder à l’œil. Le sol n’était pas particulièrement confortable, pour ne pas dire terriblement dur, mais ce n’était pas ce qui la dérangeait plus, c’était toujours et encore sa présence à lui. Les yeux fermés, la rouquine tentait tant bien que mal de faire abstraction de la situation. Encore une fois, une chose beaucoup plus simple à dire qu’à faire. Si elle essayait de ne faire aucun mouvement, son esprit lui n’avait de cesse que d’imaginer le pire. Difficile de dire que la nuit qui s’annonçait aller être bonne, bien au contraire. Le rythme et la sonorité de la pluie avaient fini par lui offrir quelque chose de rassurant. Une mélodie agréable, douce, qui avait fini par lui permettre de se détendre et de trouver le sommeil, quelques minutes à peine. Quand son oreille avait fini par ne plus rien percevoir, Aure avait ouvert les yeux, simplement, le jour n’allait certainement pas tarder à se lever.

Aurore avait attendu les premiers rayons lumineux pour s’extirper tout en délicatesse de la couverture. Abandonnant son voile d’illusion pour se revêtir, certaine que l’homme devait encore dormir. Elle ne lui avait pas accordé un seul regard, par gêne, par crainte de le voir soudainement s’éveiller en sursaut. Calmement, la rouquine était venue réalimenter le feu qui menaçait de s’éteindre définitivement, avant de rassembler ses affaires de remettre le tout dans son sac et de réajuster son arc contre elle. Debout, Aure avait attendu sagement un mouvement, un signe de vie et quand il lui avait semblé percevoir ce petit signe elle avait repris la parole, doucement, pour ne pas trop le brusquer.


- « Debout… Nous avons beaucoup de choses à faire. La pluie a fini par s’arrêter. »

Comme pour confirmer ses paroles, elle était sortie de la grotte, respirant à plein poumon cette odeur d’humidité qu’elle avait toujours trouvée particulièrement agréable.

- « Tu ronfles. Tu le savais ? »

Ou alors était-ce simplement une respiration trop forte, ou le fruit de son imagination, qui sait. Dans sa tête, la jeune femme essayait déjà de rassembler ses idées et la meilleure façon de procéder, elle voulait retrouver vite l’individu, pour vite raccompagner cet étranger vers la sortie.

Hex Hekmatyar
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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyLun 25 Sep - 12:19
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Je secouais la tête commençant à lui mettre une main sur l'épaule avant de me raviser, c'était peut être trop spontané. Ma main se figea à mi distance avant de revenir vers moi. Je me mis à me frotter les cheveux avec une expression ennuyée. pas ennuyée par la discussion mais pour la jeune femme. J'avais été comme elle, à vouloir me couper de chaque contacts sociaux et très honnêtement, j'y pensais encore énormément. Ne plus souffrir... voilà qui sonnait comme une merveilleuse promesse...

-Lâche ? Non c'est un réflexe humain de vouloir se couper de tout quand on souffre ! Qui n'a pas été dans la même situation, crois moi sur un point si les gens ne te comprennent pas maintenant, il te comprendrons plus tard...


Mon visage s'illumina quand elle se mit à me parler de l'instrument, c'était un mystère insolvable pour moi et je tenais vraiment à le résoudre
Si elle pouvait me donner le moindre indice sur cet instrument, cela m'arrangerait beaucoup, je l'avais toujours eu avec moi sans pour autant en savoir quoique ce soit, et les inscriptions dessus étaient illisible pour moi. Je le sortis de ma poche lui tendant en penchant la tête. D'habitude personne n'était autorisé à le toucher mais je ferais une exception ici, après tout ce n'était pas tout les jours qu'un Mytran me parlait de cet instrument.

-Tu reconnais ce genre d'instrument ? Ils sont plutôt rare en Daenastre. Mais si tu connais quelqu'un qui peux me renseigner, ou qui pourrait lire ce qu'il y a dessus. C'est assez personnel tu sais...

Je me tournais vers elle, fixant son dos avec un peu de curiosité. J'avais peut être été un peu nébuleux sur la fin. Mais j'étais un trop fatigué pour développer. Je me contentais donc de hocher la tête quand elle proposa de dormir. Les séances de discussion nocturnes étaient certes amusantes, et l'on apprenait beaucoup de chose sur les gens, mais pour le moment le sommeil primais.

-Oui tu as raison, chercher un pirate n'est pas chose facile.


Je me retournais pour faire face au plafond. Mes yeux se perdirent dans la voute noire, peu conscient de la jeune femme, si elle avait voulu me faire du mal elle aurait surement déjà eu le temps. Je baillais doucement avant de remonter la couverture à moi avant de fermer doucement les yeux, mes pensées se perdant lentement dans le sommeil.
Quelque chose me réveilla, c'était la voix de la jeune femme qui me tira du sommeil. Elle était déjà debout alors que je commençait à peine à me reveiller.

-Mmmmh ?

J'arrivais à peine à ouvrir un œil, la tête encore à moitié endormie, il était rudement tôt et je n'avais pas vraiment tout mes esprits. Au contraire je me sentais à me recoucher, relevant la couverture jusqu'à mon nez pour me rendormir. J'aurai tellement aimé, en ce moment les bonne nuit de sommeil se faisaient horriblement rare. Pour faire simple mes seules nuit tranquilles étaient quand je pouvais dormir avec Allys, sa simple présence semblait chasser les cauchemars. C'était l'une des raisons qui faisait de nos séparations un véritable cauchemars.
Mais la jeune femme m'avait aussi permis de dormir tranquillement cette nuit, si bien que j'avais l'impression d'être encore plus fatigué que la veille.

-Tu ne veux pas rester dormir encore un peu ? S'il te plait....

Quelques heures ne seraient pas de refus, mais la jeune femme était déjà dehors, respirant l'air pur du dehors avant de m'annoncer comme si c'était normal qu'elle pensait que je ronflais. Impossible, personne ne me l'avait jamais dit, elle avait probablement entendu des voix.

-Mmmmh... je ne pense pas, personne ne me l'à jamais dit, tu es sur qu'il n'y avait pas trop de courant d'air ?

C'était presque blessant d'entendre ça, car je tenais énormément à la réputation que j'avais d'être la personne avec qui il fallait dormir pour être tranquille. J'espérais vraiment qu'elle avait dit ça juste pour m'embêter. Quoi qu'il en soit je remis la couverture sous ma tête, marmonnant qu'il était encore très tôt.
Comme elle j'avais très envie de retrouver le pirate au plus vite, mais je tenais quand même à prendre le temps de faire les choses. Et le repos était quelque chose que je considérais comme très important, d'autant que le sommeil était une denrée rare pour un soldat.
Je m'imaginais déjà chez moi, dans un grand lit douillet avec Allys... Raaah si seulement... je devais juste me contenter de ces couverture sur un sol dur.

-Si on ne le retrouve pas ce soir on prend une chambre à l'auberge même si je dois la payer...

Je ne comptais pas lui dire mais j'avais été content de dormir avec elle, sentir un peu de chaleur dans ce pays, même si cela provenait d'une personne assez froide était une bénédiction.
Je voulais pour le moment fermer les yeux encore un moment, profiter de l'air frai qui remplissait la grotte.

-Tu es vraiment pressée hein ? Tu ne compte pas profiter un peu avant de partir pour la traque ?


La vie était trop courte pour ne pas profiter de ces petits instants fugace de joie, et même si j'étais dévoué à mon travail je ne tenais pas à me séparer de ces petits instant de profit.
Je remis mon sac en place pour qu'il me fasse un meilleur oreiller, m'étirant lentement sous les draps.

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Better run through the jungle [Aurore Seraphon][Terminé] EmptyLun 25 Sep - 19:14

Immobile, Aurore regardait l’homme qui se comportait comme un enfant refusant de se lever. Elle avait du mal à dissimuler sa surprise tant elle était importante. Ses doigts s’étaient resserrés sur le bois de son arc, qu’elle tenait toujours. Elle laissa glisser son sac de son épaule pour le déposer sur le sol, comprenant qu’ils n’étaient pas prêts de se mettre en route. Un sourcil haussé, la rouquine commençait à douter du métier qu’il lui avait pourtant dit exercer. Quelle force armée pouvait avoir un tel caractère. Là où il était persuadé d’être un homme froid, dur, sans sentiment, elle ne voyait qu’un enfant qui ne parvenait pas encore à s’affirmer dans ses choix, presque fragile, boudeur, prêt à faire une colère à la moindre contrariété. Ses lèvres s’étaient entrouvertes pour laisser s’échapper un filet d’air ressemblant à un soupir étouffé. Aucune parole ne fut prononcée, que pouvait-elle dire de toute manière, Aure comprenait que peu importe les arguments mit en avant, il ne changeait pas d’avis. Calmement, Aurore s’était déplacée pour venir de la pointe d’un morceau de bois, remuer le feu et y rajouter les dernières bûches sèches qui restaient sur le côté. Elle ignorait hier, qu’elle avait passé un accord avec un homme dormeur, plus dormeur qu’homme d’ailleurs. Elle se racla la gorge, trépignant d’impatience, tentant de s’occuper l’esprit en feuilletant le journal de son père adoptif. Rien n’y faisait, les secondes semblaient s’écouler aussi lentement que des heures. Relevant les yeux vers celui qui venait de se recouvrir le visage de la couverture, ronchonnant. La suite de la conversation avait eu de quoi approfondir la surprise de la jeune femme. S’il avait commencé par lui proposer de partager une chambre et donc un lit dans un établissement, il avait ensuite poursuivi sa proposition indécente en poussant plus loin.

- «  J’ignorai avoir affaire à un maître dans le domaine du sommeil. » Grommela la rouquine qui manqua de s’étouffer en entendant la fin de sa dernière phrase « De quoi est-ce que tu veux profiter à deux dans une grotte ? Je suis navrée si je t’ai laissé penser que… même je ne suis pas une mage facile. »

Aurore ne s’était pas braquée pour autant, n’avait pas dû paraître agressive ni même outrée plus que ça. Elle avait juste souligné qu’elle n’était pas du genre à écarter les cuisses facilement, ni même à écarter les cuisses tout simplement. Elle s’était redressée, avait rangé les feuilles reliées entre elles formant l’ouvrage de son père adoptif, afin de le ranger. S’approchant doucement du non-mage elle tira sur la couverture d’un geste vif pour le découvrir, avant de lui jeter de nouveau dessus :

- « Je vais nous chercher de quoi prendre un repas avant de nous mettre en route, cela te permettra sans aucun doute de faire redescendre tes envies un peu particulières. » Elle pinça ses lèvres, changea de sujet « À propos de ton instrument, si tu veux vraiment retrouver sa provenance, il faut que tu échanges avec Odard Coursang. C’est un barde. Il devait appartenir à une femme, l’écriture, c’est un prénom. »

Si la rousse n’avait pas donné le prénom, c’était simplement par stratégie pour être certaine qu’il serait encore là à son retour. Elle récupéra son arc et son carquois, qu’elle réajusta sur son dos. Lui jeta un dernier petit regard avant de s’engouffrer dans la sortie de la grotte avec la promesse d’un retour avec de quoi se remplir le ventre. Aure n’avait pas besoin d’aller bien loin, à l’extérieur une petite troupe de volatile semblait profiter des flaques d’eau pour se baigner un peu. La mage n’avait pas tardé à encocher une flèche. Restant à une distance raisonnable, Aure s’était un peu aidée du souffle d’Amisgal pour donner plus d’intensité à sa flèche, qui avait transpercé l’oiseau dans un petit cri et plusieurs battements d’ailes. En effet, la troupe autour de la victime s’était envolée laissant, le corps inerte derrière eux. La mage avait rapidement récupéré sa proie encore chaude, la petite tête pendant sur le côté de ses doigts. Au moins, ils allaient avoir de quoi se restaurer. Retournant à l’intérieur de la grotte, ou elle retrouva le non mage à la position identique qu’à son départ. Elle cligna des yeux, sans soupirer cette fois.

- «  J’ai trouvé le repas. » Annonça-t-elle plus ou moins joyeusement ayant visiblement fait table rase de la proposition passée « Tu as faim j’espère ? »

La jeune femme s’était installée proche du feu, s’appliquant à déplumer la bête et jeter les plumes dans le feu. Retirant sa petite dague de sa botte, elle avait découpé des morceaux, retiré la tête, les pattes –qu’elle jeta avec précision sur son interlocuteur-. Peut-être avec l’espoir de le voir enfin se lever. Piquant les morceaux sur un bout de bois, elle tenta par la suite de faire chauffer le tout, sans le faire tomber dans le feu, sans que le bois prenne feu forcement, chose complexe. Aurore avait par la suite coulé un regard vers Hex, semblant enfin tilter vis-à-vis de son physique un peu indéterminé, elle était toujours partie du principe que c’était un homme, mais à bien y regarder il pourrait tout autant être une femme. Mh. Son regard se perdit sur sa silhouette, qu’elle ne voyait plus vraiment, mais plus celle de Odard, le barde qu’elle avait évoqué plus tôt. Aurore avait hoqueté de surprise avant de revenir dans le moment présent. Secouant doucement sa crinière rousse, elle tâcha de faire la conversation pour se changer les idées, mais surtout cesser de remuer le passé.

- « Tu as bien dormi, j’suppose ? » un regard encore «  Par où tu veux commencer aujourd’hui, après avoir mangé j’entends, des idées ? »


Dernière édition par Aurore Seraphon le Mer 25 Oct - 19:54, édité 2 fois

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