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 Le discours d'un roi

Invité
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Le discours d'un roi EmptyMar 3 Oct - 7:24

Seule une imbécile aurait ignoré la poignée de Protecteurs qui sont employés à resserrer leur étreinte sur elle. Ils n'ont pas encore osé intervenir mais Zora sent que cela ne tardera pas. Et tandis qu'elle se faufile entre les gens qui quittent la place que le primo-Gharyn a choisie comme écrin pour son débat, elle imagine aisément l'étau se refermer sur elle. Ce qui l'ennui davantage que la perspective de devoir répondre de son arrogance, c'est surtout le fait qu'elle ne puisse s'en prendre à ces gardes.

Mais le peut-elle seulement? Seule contre ces hommes, elle s'imagine fort peu remporter un probable affrontement. Et même si elle parvenait à les terrasser... Que se passerait-il ensuite? Faire couler le sang de représentants de l'autorité du roi ne serait pas un gage de survie. Loin de là. Pourtant elle peine à accepter l'idée de se soumettre à la volonté du monarque. Ou de son acolyte. Elle n'est guère certaine de la personne à l'origine de cette filature.

Ce dont elle est pratiquement sûre, en revanche, c'est qu'elle ne souhaitait pas provoquer d'esclandre. Sans quoi elle ne serait déjà plus libre de ses mouvements à l'heure actuelle. Pour quelles raisons? La rouquine hésite. Peut-être que Zaël souhaite sauvegarder les apparences, faire croire à son peuple que ce dernier à le droit de s'exprimer même si sa le contrarie. Ou alors il souhaite lui réserver une mort discrète, loin des regards indiscrets. En réalité les options ne manquent pas. Et c'est cette multitude de nuances qui agace l'adepte de Möchlog: si au moins elle savait à quoi s'attendre...

Le flot du peuple se glisse dans les artères proches et Zora jette un vague un regard en arrière. On la suit, évidemment. Et il lui est plutôt difficile de se faufiler entre ses congénères au vue de sa maigre force. Comment jouer des coudes au milieu de gens aussi solides physiquement que ceux qui peuplent cette région? Pourtant elle a l'opportunité de tenter quelque chose quelques instants plus tard, lorsqu'elle croise un chariot et sa mule immobilisés au milieu des passants.

Son petit poignard à la main, la rouquine pique l'animal. Non pour le blesser mais simplement pour l'apeurer. Lorsqu'il se cabre et crée un vide autours de lui, chaque personne tentant d'échapper aux quelques ruades déchaînées dont il se fend, elle profite du mouvement de foule pour se faufiler dans une ruelle proche. Non pour fuir. Mais simplement pour retrouver une certaine liberté de mouvement. Elle n'a ensuite guère à attendre longtemps avant de voir surgir des Protecteurs de chaque côtés de la petite allée. Elle s'attendait à être suivie mais certainement pas à ce que ses actions soit anticipées. Ces soldats sont plutôt malins, il semblerait...

L'adepte de Möchlog lâche un soupire agacée et résiste à son instinct qui lui commande de trouver un échappatoire à tout prix. Pourtant elle ne bouge pas et se contente de garder les mains en évidence. Une manière de leur signaler qu'elle ne tentera rien de stupide. Ou qui puisse être considéré comme tel, en tout cas. Sereine en apparence, stressée en son fort intérieur, la jeune femme laisse quelques désagréables instants de silence s'éterniser avant de prendre la parole:
"Je croyais que l'on pouvait parler librement lors de ce débat..." ironise-t-elle. "Me serais-je trompée?"
La réponse, elle la connaît. Et elle sait également qu'elle est allée trop loin lorsqu'elle a pris la parole. Elle le regrette, maintenant. Mais sur le moment la fougue de sa jeunesse n'a guère été bridée par la quantité limitée de sagesse qu'elle possède. Et maintenant elle va devoir en payer le prix. Reste à le déterminer. Mais elle ne se fait guère de soucis de ce côté-là: elle devrait rapidement être fixée sur le sujet.
"Et maintenant?" s'enquit-elle. "Comment voyez-vous les choses?"
Autrement dit: quelle sera la suite des événements?

Zaël
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Le discours d'un roi EmptyMer 4 Oct - 9:57
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L’hérétique leur donne du fil à retordre mais sous la coupelle de Jess, une vétéran parmi les Protecteurs les opérations se déroulèrent bien. Et puis contrairement à la provocatrice, ils étaient dans leur ville, sur leur terrain. Jess à la tête d’un groupe et Otto, son partenaire, à la tête de l’autre encerclèrent la rousse qui ne semblait pas se démonter. La chef de groupe ne prit même pas la peine de répondre à sa basse provocation.

« C’est simple, tu vas nous suivre sans faire d’histoire. Pour le reste tu verras ! »

La brune n’eut qu’un signe de tête à faire pour que deux de ses acolytes aillent encadrer l’inconnue et lui agripper les bras d’une main ferme tandis que le reste du groupe, c’est à dire trois personnes sans compter la chef, firent cercles autour d’elle pour la guider sans ménagement vers la Tour, ou en tout cas c'était ce qui semblait. Pas un mot ne s’échappa de leurs lèvres. Les ordres étaient stricts : en dirent un minimum à porté de voix de cette provocatrice, lui donner le minimum d’information pour la tenir dans l’ignorance. Rien ne pouvait faire plus plaisir à la chef de cette escouade. Les traîtres méritait un sort bien pire ! Mais elle n’avait pas encore son mot à dire, elle n’était pas encore commandante. Et on ne contredisait pas le guide spirituel de son peuple !

Arrivée à destination, c’est à dire à côté des quelques geôles de la ville enterre dans un bâtiment au pied de la Tour de Busad, tous se dispersèrent sauf Jess et Otto qui se positionnèrent de part et d’autres de la porte de la salle d’interrogatoire. Inutile de dire que la salle était épurée : deux chaises , une table, pas de fenêtre ni de décoration. Une seule personne était présent à leur entrée : le Khorog. Évidemment. Debout les mains croisés derrière le dos, se tenant bien droit avec une présence écrasante malgré sa petit taille. Il laissa les Protecteurs installer la suspecte sur une chaise avant de s’exprimer de sa voix grave.

« Vous savez pourquoi vous êtes ici. »

Ses propos n’attendaient pas de réponse pas plus que son regard l’y invitait même s’il marqua une pause avant de poursuivre.

« Vous vous êtes faite remarquer d’une façon fort regrettable jeune femme ! Il va falloir nous fournir des réponses convaincantes sur vos motivations. Mais commencez par nous dire votre nom et l’Architecte que vous suivez. »

Toujours debout, il toisait la rousse du regard. Malgré les propos modérés, il n’y avait pas de doute que c’était un interrogatoire. Et qu’elle ne s’en sortirait pas aussi facilement qu’avec le primo-Gharyn, ignorant pour l’instant de l’existence même de ce dernier.  Darim savait ce qu’il devait découvrir et il ne partirait pas sans.


Dernière édition par Zaël le Lun 9 Oct - 8:36, édité 1 fois

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Le discours d'un roi EmptyJeu 5 Oct - 4:35

La rouquine jette un regard aux menottes de pierre qui ceinturent à présent ses poignets. Son regard trahit avant tout de la curiosité. De l'inquiétude, beaucoup moins. Elle voit mal ce qu'on peut lui reprocher si ce n'est son impertinence. Et elle doute qu'un souverain tel que Zaël soit enclin à distiller les peines capitales pour si peu. Elle en est certaine depuis l'instant où on a pris le soin de l'emmener jusqu'au ici au lieu de tenter de la faire disparaître dans un endroit discret. Elle a des raisons d'être sereine. Mais cette constatation serait sûrement plus tangible si seulement c'était l'homme aux tatouages qui se trouvait dans cette pièce avec elle...

Zora ne s'attendait guère à rencontrer le Khorog. À quoi doit-elle s'attendre? L'impression qu'elle a de cet homme n'encourage guère à la sérénité. Et si elle ne doute pas une seule seconde que Möchlog veille sur elle et ne la laissera pas succomber dans cette tour, elle sait que les choses seront sûrement moins aisées qu'elle l'espérait. Un défi, donc. Reste à en mesurer l'ampleur. La disciple de la Chouette se contente donc de garder le silence pendant que l'homme s'exprime, le regard résolument dardé sur lui. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne tourne pas autours du pot.

Curieusement, elle a de la peine à imaginer une bonne entente entre un homme si direct et le doux pacifiste qui s'exprimait face à cette foule quelques minutes plus tôt. Y a-t-il des tensions entre eux? Partage-t-il l'avis de Zaël au sujet d'un conflit avec Daënastre? Difficile à dire... Mais la question primordiale, celle qui ne tarde pas à lui occuper une nouvelle fois l'esprit, se résume bien autrement: la tatoué sait-il qu'elle est ici? Ou est-ce l'oeuvre exclusive du Khorog?
"J'ai une vague idée des raisons qui vous poussent à m'offrir votre... comment dire... votre hospitalité, oui!"
Elle réprime un sourire insolent qui lui causerait probablement du tort et se demande véritablement ce qui l'attend: un simple interrogatoire? Une discussion de courtoisie avant une mise à mort sommaire dans l'intimité de cette pièce? Le mystère qui entoure l'issue de cette rencontre rend, étrangement, ces instants palpitants.
"Pourtant je n'ai fait qu'exprimer mon avis au sujet du problème que le Primo-Gharyn a exposé à son peuple. Même s'il est vrai que je l'ai teinté d'une fougue à laquelle les vôtres ne sont guère habitués, je le reconnais..." poursuit-elle. "Que voulez-vous... La jeunesse et la sagesse ne sont pas vouées à se côtoyer."
Du moins si l'on se fie aux discours des anciens qui adorent mettre en avant leur grande expérience de la vie. Oubliant, au passage, que trop de réflexions conduisent à un immobilisme dommageable. Mais vu les circonstances, Zora n'estime guère avisé de partager cette observation avec son aîné. Ces gens-là sont d'un susceptible...
"Je m'appelle Zora Viz'herei, de Suhury. Et je réserve ma foi absolue à la noble Chouette!" affirme-t-elle avec fierté. "Et tout comme Möchlog n'est pas en conflit avec Delkhii, je n'ai pas le moindre grief à l'égard des vôtres. Juste un avis tranché sur certains sujets et un profond attachement à ce continent béni des Architectes..."
La jeune femme hausse les épaules comme pour témoigner de son innocence. Une innocence à laquelle elle croit. Mais il faut à présent convaincre le Khorog...

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Le discours d'un roi EmptyLun 9 Oct - 9:10
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D’autres auraient été plus impressionnés en la présence de ce haut représentant du clergé. Mais il est vrai que ceux-ci ne se seraient pas retrouvés assis sur cette chaise menotté après une intervention osée pour dire le moins. Elle se permettait même de philosopher sur son âge après avoir répondu effrontément à une question rhétorique ! Ça donnait la mesure de son courage ou de sa folie. Dans un cas comme dans l’autre, la « discussion » risquait d’être longue pour lui tirer les vers du nez.

« Un individu peut entrer en conflit avec un autre sans que leurs croyances envers les Architectes soient directement en cause. Vous êtes peut-être jeune mais je doute que vous soyez passé à côté. »

Pas avec une langue aussi bien pendue et l’esprit retord qui se dissimulait certainement derrière ses mots. Mais comme on dit : on n’apprend pas à faire la grimace à un vieux singe. Darim ne se laisserait pas désarçonné pour si peu.

« Mais cessons les lieux communs. Vos actes reflètent-ils la violence de vos propos ? Vous octroyez-vous le privilège de votre Architecte : le droit de vie et de mort sur vos semblables ? »

Son visage ne laissait pas transparaître ses émotions ou ses pensées. Neutre et sévère comme à l’accoutumé. Il aurait pu jouer la carte de la bienveillance mais au vu de l’accueil du discours du primo-Gharyn, ce n’était pas forcément la carte la plus intéressante à jouer. Il était resté immobile, maître de ses mouvements, agrémentant ses propos de quelques signes de main seulement. Les deux derrières lui étaient comme des statues imperturbables et muettes faisant oublier leur présence jusqu’à ce que leur aide soit requise.

La jeune rouquine n’échapperait pas au regard scrutateur du Khorog. Attentif au moindre de ses réactions et de ses non-dits, aussi importants que le discours tenu. Les mains croisées devant lui, les pieds bien ancrés sur le sol, il attendait comme s’il n’avait rien d’autre à faire, qu’il n’avait pas une des positions les plus importante du Kharaal Gazar. Une mesure de l’importance qu’il accordait à cet interrogatoire ou simple signe du perfectionnisme avec lequel il œuvrait.

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Le discours d'un roi EmptyLun 9 Oct - 13:10

Elle ne le trompera pas aisément. C'est maintenant une certitude. Cet homme n'est pas né de la dernière pluie. Sa manière de contourner les pièges de la discussion pour se focaliser uniquement sur l'essentiel est une preuve en soi. Et l'assurance et le calme qu'il affiche tandis qu'il la domine de tout le poids de sa silhouette ne fait que confirmer cette évidence. Entre Zaël et lui, elle a incontestablement perdu au change... Et finalement elle se dit que le plaisir qu'elle a ressenti en inondant le primo-gharyn de son insolence est bien dérisoire à côté des conséquences auxquelles elle doit faire face.

Pourtant elle se force au calme, estimant que l'on ne peut rien lui reprocher d'autre que son impertinence. Pourtant la question que cet homme lui a posé est des plus délicates. Elle est forcée d'y répondre, elle le sait. Mais la manière dont elle présentera les choses pourrait bien déterminer l'issue de cette journée. Voir, peut-être même, de son existence. La prudence est de mise. Maintenant peut-être plus que jamais auparavant...
"Les seuls droits que je m'octroie sont ceux qui m'ont auparavant été accordés par Möchlog ou la magie qu'il m'a confiée." répond-t-elle après quelques instants. "Ni plus, ni moins!"
Elle se complaît dans le rôle de l'humble servante - ce qu'elle est, par ailleurs! - de la Chouette. Pourtant elle est convaincue que les libertés qu'elle a prise vis-à-vis du sort de ses semblables n'est rien de plus que l'expression de la volonté de son dieu. Dans le fond, elle n'est qu'un instrument entre ses mains. Et comme tout outil, elle se contente de remplir le rôle qui lui est dévolu sans s'embarrasser d'états d'âmes et autres dilemme moraux.
"Vous voulez savoir si mes actes s'accordent avec mes opinions? Si j'ai déjà tué? Bien sûr que c'est le cas!" répond-t-elle sur le ton de l'évidence. "Mais uniquement lorsque c'était nécessaire. Les mauvaises rencontres ne sont malheureusement pas rares lorsque l'on est une jeune femme qui voyage seule... Et je suppose que vous n'allez pas oser nier mon droit à la légitime défense?"
Ce n'est pas tout à fait exact, bien sûr. Mais ce n'est pas totalement faux non plus. Purger les hérétiques est une nécessité absolue, pas un quelconque loisir. D'une certaine façon les vies qu'elle a ôtées résultaient d'une obligation envers Möchlog. N'est-ce pas la mission qu'il lui a confiée? Comment, dans ce cas, pourrait-il s'agir d'un meurtre au sens premier du terme? La rouquine compte d'ailleurs sur cette subtile nuance...
"Vous soulignez la violence de mes propos, soit! Mais pourtant je ne souhaiterais pas la guerre si je jugeais qu'elle était évitable. C'est avant tout le désir de protéger My'trä des daënars qui me guide. Nous n'avons pas le luxe de nous montrer pacifiste avec ces hérétiques qui menacent nos terres." ajoute-t-elle. "Et à défaut d'avoir été subtile lors de mon intervention, j'ai au moins tenté d'être pragmatique. C'est ce que j'ai essayé de faire..."
Elle hausse les épaules pour souligner la simplicité de son intervention. Elle espère qu'elle aura ainsi pu convaincre cet homme qui pourrait bien décider de sa mise à mort. Zora l'observe avec un semblant d'innocence avant de lâcher un vague soupire. Qu'attend-t-il réellement d'elle?

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Le discours d'un roi EmptyJeu 12 Oct - 9:05
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Sa réponse était beaucoup trop froide pour ne pas être calculée. Déceler le vrai du faux dans ses propos ne sera pas chose aisée. Mais rien de nouveau de ce côté. Darim aurait pu être choqué à l’aveu des meurtres perpétrés mais même dans leur région pacifique les conflits existaient tout comme les bandits. Et il fallait dire qu’il s’y attendait malgré l’apparence inoffensive de la rousse.

« Tout dépend ce que vous appelez légitime défense et dans quel cas vous l’appliquez. Cela s’étend-il aux gens qui ne partagent pas vos opinions ? Serait-ce votre façon d’être « pragmatique » ? »

Son ton se faisait plus incisif. Plus elle parlait, plus il avait des points d’appuis pour la pousser à continuer. Il cherchait la faille qui lui permettrait de voir sous le masque. Certains détails étaient remisés de côté pour l’instant mais bien inscrit dans sa mémoire pour servir plus tard. Il ne voulait pas se laisser détourner de son devoir pour discuter de la Guerre avec une ignare fanatique. Ses mots étaient tout autant réfléchis que ceux de sa vis-à-vis.

Après tout si le Khorog n’était pas aussi pacifique que son primo-Gharyn, il n’était certainement pas tête brûlé. Et personne ne l’aurait forcé à participer à quelque chose qu’il n’approuvait pas au moins en parti. Sa présence au rassemblement de plus tôt n’était donc pas totalement anodine. Il était un soutien tout autant qu’un garde-fou. Là pour gérer les choses en cas de dérapage. Inutile de dire qu’il avait bien fait au vu de ce qu’il avait péché. Zaël, trop bienveillant n’aurait pas pensé, imaginé, que l’intervenante puisse aller plus loin que ces mots même dans ce contexte tendu.

« Si c’est le cas, c’est vous qui devenez agresseur et vous vous arrogez les prérogatives de votre primo-Gharyn en plus de vous détourner de la voie de  Möchlog. »

Même sans jamais l’avoir rencontré, ça collait guère à la réputation de ce dernier de pousser ses disciples à se comporter ainsi. Cette Zora devait être une brebis égarée, restait à déterminer à quel point et si elle était seule sur cette voie. Le visage fermé et sévère, Darim attendait de voir la réaction de la dissidente.

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Le discours d'un roi EmptyDim 15 Oct - 20:28

Les questions se font plus précises, plus menaçantes. Tout comme les sous-entendus qu'elles contiennent. On ne l'accuse pas. Pas encore du moins. Mais le Khorog semble espérer qu'elle tendra elle-même le bâton pour être battue. Une grossière erreur. Mais Zora a tout de même des raisons de se réjouir à présent: cet homme ne peut rien lui reprocher. Il a sûrement des soupçons, certes. Mais fort heureusement cela ne suffit pas à sceller le destin de quelqu'un. Les doutes ne sauraient constituer des preuves. Et en partant de ce constat elle a des raisons d'envisager l'avenir plus sereinement qu'il y a quelques instants à peine.

Elle se redresse quelque peu sur sa chaise et remue ses poignets dont la mobilité est douloureusement contenue par les entraves rocheuses. Elle s'autorise également un vague soupire qui trahit à merveille la lassitude qui l'habite. Tout ceci est une perte de temps. Et tandis que l'impureté continue de ronger la cité au pied de cette tour, elle est ici à répondre à la curiosité d'un homme qui lui prête des intentions qui sont certes justes mais qu'il n'est pas en mesure de prouver. Du moins, pas à sa connaissance.
"La légitime défense que j'invoque n'est en rien une excuse pour quoi que ce soit. Elle sous-entend exactement ce que ce terme indique." réplique-t-elle. "Et si je reconnais volontiers que je suis pragmatique, cela ne signifie pas pour autant que je m'applique à tuer tous ceux qui ne partagent pas la même opinion que moi. Pour qui me prenez-vous? En tant que disciple de la Chouette, j'honore la vie. Et je la respecte. Vos propos sont pour le moins... insultants, Khorog!"
L'irritation qui l'habite n'a rien de feinte. Et même si la façon qu'a la rouquine d'honorer la vie est sûrement bien éloignée de l'idée que la plupart des gens peuvent s'en faire, il n'en reste pas moins qu'elle croit parfaitement en ce qu'elle dit. Zora jette un vague regard en direction des deux sentinelles avant de reporter son attention sur l'interrogateur. Il est temps d'entrer dans le vif du sujet et de laisser tomber les faux-semblants et cette désagréable façon qu'il a de tourner autours du pot. Autant se parler franchement. N'est-ce pas ce qu'il attend d'elle après son intervention lors du discours du Primo-Gharyn. Peut-être que la meilleure façon de le convaincre d'une innocence qui ne lui sied guère, c'est encore d'agir exactement comme il s'attend à ce qu'elle le fasse.
"Je ne comprends pas vraiment ce que vous me reprochez, Khorog!" avoue-t-elle. "Je suppose que je mérite une punition ou tout du moins une remontrance pour ma maladresse de tout à l'heure vis-à-vis du souverain de ces terres. J'ai commis une erreur, je le reconnais. Mais je n'avouerai pas des crimes que je n'ai pas commis. Qu'attendez-vous de moi exactement?"
Souhaite-t-il la tuer? Trouver un semblant de justification pour l'exécuter? Plus les secondes passent et plus cette hypothèse lui semble probable. Après tout il lui serait aisé de la faire disparaître. Qui remarquerait son absence? Et elle doute que les deux gardes présents iraient répéter la nouvelle à quiconque. Ils se satisferaient peut-être même de la disparition de celle qui a osé critiquer ouvertement leur Primo-Gharyn. Inutile de chercher un quelconque soutien dans cette pièce oppressante...
"Cessons de tourner autours du pot, voulez-vous?" demande-t-elle. "Si vous souhaitez m'accuser de quelque chose, faites-le. Si vous souhaitez m'infliger une punition pour mon audace, qu'il en soit ainsi. Mais si ce n'est pas le cas alors relâchez-moi! Je ne suis pas une criminelle. Et je n'ai donc pas à être traitée ainsi!"
Un jour, il lui baisera les pieds pour s'excuser de cet affront, tout Khorog qu'il soit. Mais pour l'heure elle va devoir prendre son mal en patience. Et elle espère qu'il en fera de même...

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Le discours d'un roi EmptyMer 18 Oct - 10:24
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Les propos de cette Zora étaient cohérents et revêtaient un aspect de vérité. Pourtant Darim n’avait pas abandonné l’idée d’y trouver une faille.Il ne croyait ni au hasard ni au coïncidence et encore moins au changement de personnalité. La jeune femme avait laissé voir sa colère et sa véhémence plus tôt, elle ne pouvait l’effacer juste avec des belles paroles ou un air outré. Mais et maintenant ?

« Vous pouvez sortir. »

Si la prisonnière pensait qu’il s’adressait à elle, elle déchanterait vite en voyant les gardes s’exécuter. Plus aucun témoin ne pourrait interférer avec ce qui se passerait dans cette pièce, non pas que les Protecteurs s’y seraient essayés ! Le fait était simplement encore plus limpide qu’avant. Aucune personne ne pourrait rapporter ce qui se passerait ici ou être perturbé par le comportement du Khorog..

« Maintenant que nous sommes tous les deux, vous pouvez cesser vos simagrées ! En tant que Khorog d’une ville comme Busad je côtoies de nombreux croyants et j’ai conscience que tous ne suivent pas la voix de notre Architecte exactement de la même façon. Ce sont des entités complexes et un seul chemin ne mènent pas sur leurs pas. »

Toujours debout, toujours intransigeant, il s’était rapproché de sa prisonnière la forçant presque à lever la tête pour le regarder. C’était lui qui menait l’interrogatoire et non elle. Ainsi il ne répondait pas vraiment à ses questions, pas à toutes et pas directement. Il suivait son chemin comme il en avait l’habitude.

« Je sais que mentir et renier le chemin que l’on a emprunté n’est pas une façon d’y parvenir. La mort fait partie de la vie, mais je n’apprendrai pas ça à une disciple de Mochlog n’est ce pas ?! »

Le plus insultant des deux dans leur petit joute verbale n’était certainement pas lui. Même si l’être pour parvenir à ses fins pour le bien être de ses disciples étaient acceptables, comme beaucoup d’autres choses. La disciple de Mochlog risquait de l’apprendre à ses dépends. Quand au comportement insultant de la jeune femme, il ne l’atteignait pas. Qu’attendre de mieux de la part d’une fanatique ?! Parce que quoiqu’elle dise, il était convaincu d’avoir affaire à ça. Bien sûr le vérifier auprès de Suhury serait facile. Cela lui permettrait même d’avoir des informations, des points d’appuis pour interroger de façon plus efficace. Mais ça prendrait du temps, un temps précieux si elle appartenait au groupuscule qu’il craignait.

« Agresser verbalement une personne sur ces croyances jusqu’à ce qu’elle vous attaque n’est pas de la légitime défense mais bien un acte criminel ! Cela vous rappelle-t-il quelques événements de votre passé ? »

Au vu de leurs échanges précédents, il s’attendait encore à une réponse semi-offusquée. Briser sa façade ne se ferait sûrement pas qu’avec des mots malheureusement. Même si sa patience ne semblait guère infinie.

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Le discours d'un roi EmptyMer 18 Oct - 16:14

Et il revient à la charge. Encore et toujours. Sauf que cette fois-ci, il a décidé que l'échange se ferait à huit-clos. Comme si le départ des deux gardes changeait quoi que ce soit à la situation... Zora se demande un bref instant si le Khorog espère que cette nouvelle forme d'intimité entre lui et elle la poussera à changer la teneur de son discours. Ou, plutôt, de sa ligne de défense. À moins qu'il souhaite simplement être seul avec elle pour lui infliger des douleurs que même ses deux sbires auraient eu du mal à tolérer? Cette hypothèse, bien que dérangeante, n'est malheureusement pas à exclure.

C'est donc avec une nouvelle prudence qu'elle écoute les propos que le pendant religieux de Zaël lui adresse. Il est aussi têtu qu'elle. Reste à savoir s'il l'est davantage. Beaucoup de choses dépendent de la réponse à cette simple question. Mais elle est pratiquement certaine d'une chose à présent: elle ne quittera pas cette pièce tant qu'elle ne lui aura pas offert un quelconque os sur lequel se focaliser. Un os qui le détournera des squelettes qui abondent dans le placard de la jeune rouquine. Mais que peut-elle lui donner? Tout, ou presque, lui portera préjudice. Si elle lui donne l'opportunité de creuser, qui sait où le Khorog s'arrêtera? Et ce qu'il trouvera?
"Vais-je devoir inventer un quelconque crime pour que votre avidité à trouver quelque chose à me reprocher soit assouvie?" souffle-t-elle, aussi agacée que résignée. "Souhaitez-vous que je creuse moi-même la tombe dans laquelle vous semblez décidé à me plonger?"
Elle lève les yeux pour croiser du regard qui la domine tant par sa position que par son pouvoir. Une vérité qui la répugne. Et qui ne respecte guère le destin que Möchlog lui réserve. L'idée de cracher au visage de cet homme lui effleure un instant l'esprit. Elle y prendrait du plaisir, c'est certain. Mais un bref instant. Et ensuite elle aurait tout le loisir de payer cette fougue infantile. Ne tolérant pas plus longtemps d'être ainsi réduite au rang d'une simple prisonnière, elle détourne le regard pour ne plus avoir à affronter cette vision des plus vexante. C'est lui qui devrait être à ses pieds. Et un jour, pour peu qu'il ait la chance de vivre jusque-là, il le sera. Cette pensée réjouissante l'aide à ravaler sa fierté qui ne demande qu'à s'exprimer avec sauvagerie.
"Je ne vous suis pas lorsque vous comparez une agression verbale à un acte criminel..." ose-t-elle préciser. "Les mots peuvent blesser, j'en suis consciente. Mais ils ne tuent pas. Et ne causent du tort qu'à ceux qui sont assez faibles pour leur donner l'emprise dont ils ont besoin pour devenir des armes..."
Mais ils peuvent devenir poison lorsqu'ils sont judicieusement distillés. Un poison qui contamine les âmes lorsqu'il s'y insinue. Elle en est consciente. Et les propos qu'elle a adressés à Zaël n'étaient pas destinés à le blesser. En réalité, ils lui étaient moins destinés à lui qu'à son peuple. Les choses doivent changer. Et si ce changement ne vient pas du sommet, il doit venir de la base. Du socle qui soutient cette apathie dans laquelle My'trä se complaît depuis trop longtemps maintenant.
"Mais je suis d'accord avec vous lorsque vous arguez qu'il existe bien des façons d'honorer les Architectes et que plusieurs voies s'offrent à ceux qui souhaitent les honorer." approuve-t-elle. "Pourtant vous semblez considérer que certaines d'entres elles ne sont pas tolérables... Et au lieu de voir en moi une simple facette de la volonté des Architectes, vous vous acharnez à me considérer comme une criminelle de la pire espèce. N'est-ce pas un peu... contradictoire?"
Peut-être qu'il verra les choses sous un angle différent. Elle l'espère. Mais elle en doute. Il est bien plus âgé qu'elle. Et il n'a pas atteint la position qui est sienne aujourd'hui par hasard, ça semble évident. Il a eu des années pour réfléchir à ces choses-là. Et son avis est sûrement tranché sur le sujet. Pour ce qu'elle en sait cet homme n'est pas du genre à être habité par le doute. Du moins ce n'est pas l'impression qu'il lui donne.
"Le fait est que vos insinuations ne nous avanceront pas. Je vous ai déjà dit que je n'étais pas celle que vous imaginez. Comment puis-je vous le prouver? Ma parole ne vous suffit pas, c'est évident." soupire-t-elle. "Alors que puis-je faire pour vous convaincre de ma bonne foi?"
Elle imagine que présenter des excuses n'est pas à l'ordre du jour. Mais elle espère entrevoir la solution à cette situation dans les exigences qu'il pourrait lui soumettre. Elle lui tend la main, espérant qu'il saura la saisir. Car plus elle reste ici et plus sa patience est mise à l'épreuve. Plus elle parle et plus elle risque de se trahir. Il convient de mettre un terme à cette mascarade avant que l'issue devienne défavorable à la rouquine. Malheureusement les cartes sont dans les mains du Khorog...

Zaël
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Le discours d'un roi EmptyDim 22 Oct - 11:06
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Son attitude restait provocante, ses questions acides. Il ne comptait pas y répondre, il refusait de plonger dans son manège. La fixant simplement alors qu’elle débitait ses boniments. Même si elle avait fini par détourné les yeux, elle n’avait pas vraiment abandonné la partie, l’affrontement. Le Khorog voyait clair dans sa façon de faire, elle essayait de récupérer le contrôle en dictant le pas, lui disant quoi faire. Mais il n’était pas plus déstabilisé par ses faibles pics que par son manque de coopération.

L’Homme était fait de contradiction et d’exception. Même si dans ce cas s’en était pas une. Dire qu’il existait plusieurs voies ne voulait pas dire qu’elles étaient toutes équivalentes ou acceptables pour leur société. Un sujet intéressant à débattre dans d’autre circonstance, il l’avait fait avec Zaël et bien d’autres adeptes de Delkhii. Cela avait été au centre de certaines de ses méditations. Mais à cet instant il se contenta d’être laconique.

« Je ne crois pas non. Et vous non plus. »

Il faudrait que la demoiselle s’en contenta. Peut-être cela la motiverait-elle à arrêter de détourner la conversation juste pour placer toujours plus de mensonge. Parce que, s’en étaient, il le savait. Cependant, elle avait raison et elle ne l’ignorait pas : il n’avait pas de preuve autre que son comportement aberrant lors de la réunion et sa dernière question était plutôt pertinente au contraire du reste.

« De bien des façons, en commençant par simplement dire la vérité. Et pas celle que vous façonnait pour éviter l’opprobre. »

Aucune chance qu’elle le fit volontairement, pas après moins d’une heure d’interrogatoire « gentil ». Il fallait la mettre dans une position moins agréable, une dans laquelle il pourrait de nouveau voir son vrai visage.

« Mais puisque vous ne souhaitez pas coopérer. Vous allez me suivre. »

Sans en dire plus, il l’entraîna à a suite. Les deux protecteurs leur emboîtant le pas à la sortie de la cellule, ils étaient aussi ignorants que la prisonnière de la destination choisie par leur Khorog. Et s’ils étaient surpris du fait qu’ils sortaient du sous-sol, aucun commentaire ne vint les trahir. Darim les conduisit ainsi jusqu’à l’infirmerie de la caserne, là où ils avaient été obligé de laisser les daënars braconniers pour qu’ils puissent être en sécurité. Ils étaient trois en très mauvais états. Plus à cause des nomades qui les avaient pris sur le fait qu’à cause des bêtes qu’ils chassaient. Leurs doigts de la main dominante avaient des angles peu naturel et c’était là le moins grave de leurs problèmes essentiellement dû à des écrasements. Inconscient pour le moment, on avait fait en sorte qu’ils le furent, ils avaient été ramenés plus tôt dans la journée et n’avaient pas encore vu de médecin.

« Prouvez que vous êtes capables d’honorer la vie quelle que soit son origine et soignez ces trois hommes. »

Le Khorog observait l’adepte de Möchlog en attente du faux pas.

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Le discours d'un roi EmptyLun 23 Oct - 16:42

Son regard se pose sur le trio pendant de longues secondes. Elle évalue la gravité de leur blessure tandis qu'elle prend conscience de leur origine. Des daënars? Que font-ils ici? Elle s'interroge un bref instant sur les raisons de leur présence et parvient bien vite à la conclusion la plus évidente: ils sont venus faire ce que tant des leurs font: piller les ressources de My'trä. Peu importe la nature exacte de leurs exactions. Ils sont coupable du simple fait d'avoir mis les pieds sur un continent qui ne leur appartient pas. Et qui, surtout, ne les désire pas. Et à en juger par leur état ils ont déjà reçu la punition qu'il convenait de leur offrir.

Zora les observe encore un instant avant de tourner le regard vers le Khorog et les deux gardes qui l'ont à nouveau rejoint. S'agit-il d'une plaisanterie? Souhaite-t-il réellement qu'elle vienne en aide à ces hérétiques? L'idée lui semble si incongrue qu'elle ne parvient pas à trouver une autre explication. Mais elle ne peut réfléchir comme d'habitude. Pas lorsqu'elle interprète un rôle tel que celui dont elle se drape à l'heure actuelle. Alors elle tente de mettre son dégoût de côté tandis qu'elle s'agenouille à côté du premier hérétique, pose sa main sur son torse et le sonde grâce à sa magie pour se faire une idée plus précise des maux qui le rongent. Mais l'aversion se montre rapidement la plus forte.

Elle peut tricher avec son geôlier et prétendre être ce qu'elle n'est pas. Mais elle ne peut pas tromper Möchlog. Et c'est d'ailleurs la dernière chose qu'elle souhaite. La rouquine ne va certainement pas se renier pour faire plaisir à ce Khorog. Sa colère est peut-être à craindre. Mais celle de la Chouette l'est davantage encore. Une décision est aisée à prendre dans ces conditions...
"Je refuse!"
La résolution qui teinte ses mots est sans appel. Elle se relève et revient prendre place auprès de ses chaperons, consciente qu'elle risque fort de payer le prix de son refus. Mais que peut-elle faire d'autre? Ces étrangers sont souillés par le pêché. Leurs corps comme leurs esprits sont voués à la damnation. Pourquoi leur viendrait-elle en aide alors que la mort est la seule récompense qui soit légitime de leur accorder?
"Ils sont indignes de la vie qui les anime!" affirme-t-elle. "N'ont-ils pas sciemment choisi de se détourner de nos dieux? Pourquoi bénéficieraient-ils aujourd'hui de la magie née de la foi qu'ils ont reniée?
S'ils étaient chez eux alors ils pourraient sûrement compter sur l'art impie pratiqué par leurs médecins. Bien qu'elle doute que ces derniers auraient pu faire quelque chose pour les sauver... Le fait que ce trio était voué à la mort dès le moment où ils ont accepté de renier les Architectes. Et ils peuvent déjà se montrer reconnaissant d'avoir pu jouir d'une existence qui les aura menés jusqu'à l'âge adulte. C'est plus qu'il ne méritait...
"Ces gens ne sont que des animaux! Ils ont envahi notre continent, apporté la mort à notre peuple et l'Oubli à nombre de familles. Aujourd'hui encore ils se permettent de piller la magilithe que les dieux nous ont offerte. Et vous, vous espérez que je vais les aider?" s'irrite-t-elle. "Si c'est une plaisanterie, elle est de mauvais goût..."
Elle le juge par ses mots mais également par le regard qu'elle lui décoche et qu'elle garde résolument rivé sur lui. Est-il en train de la tester? Vraisemblablement. Mais elle ne doute pas une seule seconde d'un fait: elle a opté pour la bonne option en refuser de venir en aide à ces hérétiques. Déjà parce que c'est une décision en adéquation avec les propos adressés à Zaël quelques minutes - heures? - plus tôt.

Mais aussi parce qu'elle ne peut décemment pas croire que ce Khorog désire réellement que ce trio d'étrangers survive...

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Le discours d'un roi EmptyMar 24 Oct - 16:40
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Son idée avait été la bonne : ça avait fait mouche. Cette Zora reconnaissait enfin que ses mots n’étaient pas de simples idées prononcées en l’air. Donnée l’occasion elle agissait, elle l’avait sûrement déjà fait. Ça, il n’en avait pas encore la preuve. Mais il savait que c’était une fanatique dangereuse pour leur équilibre déjà bien précaire.

« Vous reconnaissez donc que vous tuez les gens ne partageant pas vos opinions, comme ces daënars ? »

Son visage toujours strictement neutre, ne laissant pas filtrer ce qu’il en pensait, mais le ton était néanmoins insistant, le regard direct. Les faux-fuyants ne seraient que lamentables utilisés dans ce contexte et encore moins crédible. Même si aux yeux du Khorog, ils ne l’avaient jamais été. C’était un soulagement de sortir de cette boucle de réponses fuyantes.

« Que vous les privez de la vie que Möchlog a offert à toutes les créatures vivantes et ce de votre propre initiative ?! »

Volant hostilement les prérogatives d’un Architecte. Il était étrange d’avoir le culot d’en faire autant tout en mentant en étant mis devant le fait accompli ! Cependant, elle n’échapperait pas à la sentence que ce soit des êtres supérieurs ou la sienne. Il attendit sa réponse avant de se prononcer, il savait qu’il n’obtiendrait probablement plus rien d’elle après. L’idée n’allait vraiment pas lui plaire. Bien que ce ne soit pas pour ça qu’il l’avait choisie.

« Je ne peux vous laissez partir ainsi. Pas après les paroles que vous avez proféré. Je pense que vous êtes à même de le comprendre. »

Ce n’était pas une excuse loin de là, juste un préambule pour s’assurer que la punition serait donnée dans un but de rédemption. Même si dans son cas il avait des doutes sur la faisabilité…

« Vous serez libre de partir quand ses hommes seront soignés correctement. Je vous conseille de ne pas les laisser mourir !»

Sur ce, le Khorog allait quitter la pièce, il ne pouvait attendre que sa prisonnière craqua. Il avait bien d’autres obligations à tenir envers son peuple et il fallait dire qu’entre la réunion et cet interrogatoire, la méditation n’avait pas eu sa place habituelle dans sa journée. Bien sûr les deux Protecteurs resteraient là pour s’assurer qu’elle ne tua pas les braconniers si tôt qu’il eut quitté la pièce. Même si c’était une perte acceptable pour coffrer une telle fanatique...

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Le discours d'un roi EmptyMar 24 Oct - 18:47

Elle recule d'un pas sans vraiment s'en rendre compte, étonnée par la conclusion hâtive que le Khorog tire de cette situation. Son argumentation est bancale aux yeux de la rouquine. Elle comprend alors que l'homme ne cherchait qu'une seule occasion pour l'incriminer, une seule opportunité de l'éloigner d'une population qu'il semble déterminé à protéger De l'abus de pouvoir? Elle est encline à le penser. Mais le fait est qu'elle ne peut pas changer les règles d'un jeu dont elle n'est pas maîtresse. Elle doit jouer avec les cartes que ses geôliers ont mises à sa disposition. Le choix qui s'offre à elle est relatif.

L'idée de soigner ces daënar est tout simplement insupportable. Möchlog ne lui pardonnerait pas un tel écart de conduite vis à vis du dogme qui guide ses pas comme ses actions. Mais l'autre option n'est pas plus réjouissante. Combien de temps le Khorog la garderait-il enfermée ici si d'aventure elle décidait de se murer dans son refus? Et si les trois blessés meurent, qu'adviendra-t-il d'elle? Ces hérétiques sont la clef de sa liberté. Mais le prix qu'elle pourrait alors payer pour l'obtenir risque d'être bien trop élevé.

Partagée entre le doute et la colère, la rouquine ne sait pas vraiment ce qu'il convient de faire. Tenter d'attaquer les gardes pour s'en débarrasser au plus vite avant de punir cet homme qui entend lui dicter les règles qu'elle doit suivre? L'idée est tentante. Mais également suicidaire, elle en est consciente. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'elle ne laissera pas cet homme quitter la pièce sans partager avec lui le désarroi qui l'habite.
"Je ne choisis rien du tout!" corrige-t-elle. "Ce n'est pas moi qui ai attaqué ces étrangers. Ce n'est pas non plus moi qui les ai menés aux portes de la mort."
Elle fait preuve de passivité, certes. Mais ce n'est que la manifestation de ses convictions. Peut-on lui reprocher de refuser de soigner des hommes qui ont provoqué une guerre trois décennies plus tôt? On dirait que le Khorog a oublié le passé ou qu'il considère pour le moins que ce conflit entre My'trä et Daënastre est de l'histoire ancienne. Et pourtant son ombre est encore bien présente. En témoigne la réunion à laquelle ils ont tout deux assistée un peu plus tôt dans la journée.
"Ils se sont privés eux-même du droit de vivre lorsqu'ils ont décidé de poser le pied sur notre continent. Möchlog leur a insufflés la vie, certes. Et voyez ce qu'ils en ont fait! Je ne sauverai pas des gens qui risquent de causer du tort aux nôtres! Et si vous voyez en moi une criminelle parce que je me soucie davantage des miens que de ceux qui ont trahi nos Architectes, alors j'en suis fière!"
Elle lui décoche un regard de défi qui se perd quelque peu dans l'obscurité des lieux. Cet homme n'a décidément aucun respect pour ceux à qui il est censé montrer la voie de la foi. Il ne mérite pas davantage de respect que Zaël. Ces deux-là se sont bien trouvés. Et Zora a à présent l'intime conviction qu'une région dirigée par ces deux traîtres ne sera jamais rien d'autre qu'une épine dans le pied de My'trä.
"Je me demande ce que penserait ceux qui, parmi votre peuple, ont gardé en mémoire les atrocités perpétrées par les daënars..." souffle-t-elle "Je doute qu'ils apprécieraient cette décision!"
La rouquine n'était pas née lors du conflit qui a déchiré leur continent. Mais elle a entendu suffisamment de récits et lu suffisamment de livres pour s'en faire une idée précise. Pourtant elle ne peut qu'imaginer ce que leurs parents ont vécu. Et elle se dit qu'ils seraient peut-être plus véhéments qu'elle si seulement ils avaient connaissance de ce qu'il se passe en ce moment dans cette pièce.

Toujours est-il que le Khorog n'est déjà plus là. Mais l'ombre de sa présence s'exprime à travers les deux gardes qu'il a jugé bon de laisser en compagnie des daënars et de la rouquine. Les poings serrés, cette dernière lâche un râle d'irritation et de résignation avant d'aller s'adosser au mur. Puis elle croise les bras et se mure dans le mutisme, jetant de temps à autre des regards noirs aux gardes qui la maintiennent dans cette désagréable situation.

~~~~~~~~~~

Combien de temps s'est-il écoulé depuis qu'elle a opté pour la seule solution qui lui semblait réellement viable? À défaut d'avoir choisi l'un ou l'autre des options, elle a concilié les deux. Et alors que les daënars sont maintenant conscients et que le seul soin dont ils ont encore besoin est le repos, Zora savoure un résultat qu'elle aurait préféré plus expéditif. Pourtant ces hommes mourront. Pas tout de suite. Pas demain ni la semaine prochaine. Mais elle ne leur donne pas plus d'un mois pour que les altérations qu'elle a propagé dans leurs organismes s'expriment.

Le premier ressentira vraisemblablement de lourdes douleurs au niveau du coeur lorsque les effets néfastes des veines qu'elle a en partie obstruées se feront ressentir. Il en est de même pour le second. Quelques jours après cette désagréable découverte, ils seront morts. Le troisième hérétique, quant à lui, trépassera lorsque ses reins cesseront de fonctionner. Ils ne peuvent guère échapper à leur destin. Zora ne les a pas sauvés. Elle leur a accordé un sursis qui devrait aisément tromper la vigilance du Khorog. Et si cette victoire a un goût amer, elle reste malgré tout acceptable.
"C'est fait! Ces hommes vivront!" indique-t-elle aux gardes, ne leur mentant qu'à moitié. "Informez-en votre Khorog, je vous prie. Je ne me suis que trop attardée ici!"
Il faut dire qu'elle n'avait guère le choix de toute façon. Mais maintenant qu'elle a fait ce qu'on attendait d'elle, elle peut raisonnablement espérer retrouver une liberté qui lui manque cruellement. En attendant que le décideur daigne faire son apparition et tenir sa parole, Zora s'agenouille sur le sol et ferme les yeux. Elle ne tarde alors pas à adresser des prières à Möchlog.

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Le discours d'un roi EmptyVen 27 Oct - 9:18
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Et les récriminations avaient fusé comme prévu. Sur des questions ultra-individualistes d’abord : pourquoi ferais-je quelque chose de bien alors que mon voisin non ? Les concepts d’entraide, d’indulgence ou de seconde chance lui semblaient totalement étrangers. Heureusement pour elle que le Khorog ne les appliquait pas seulement aux personnes en étant pourvu ! Sa dernière réplique sur les réchappés de la guerre lui arracha un sourire torve invisible à la rousse à qui il avait déjà tourné le dos : le dernier recours de ceux ayant épuisés leurs arguments. Dommage que la demoiselle n’ait pas songé à l’âge de son interlocuteur avait de lui lancer cette réplique à la tête. Il avait été là contrairement à cette fanatique, il avait vu de ses yeux les monstruosités dont cette ignorante parlait. Oui, finalement, c’était elle qui avait raison sur ce point : elle manquait définitivement de sagesse. Avec de la chance sa punition lui en rendrait un peu.

Finalement, Jess, l’une des Protecteurs de garde, était venue lui informer de la réédition de la prisonnière plus tôt qu’il n’avait prévu. Y avait-il anguille sous roche ? Pourtant, les deux protecteurs avaient bien constatés la guérison des Daënars. Ils avaient pris la précaution, de remettre la My’trane sous les verrous pendant l’inspection. C’était là qu’elle attendait le verdict de Darim. Ce dernier fut bien obligé de respecter sa parole malgré ses soupçons tenaces, il donna donc l’ordre de la libérer à Jess avec un avertissement pour la jeune femme : au moindre problème qu’elle en soit à l’origine ou non, ce serait retour ici et le verdict serait moins clément.

Ce ne fut que bien trop tard que le Khorog reçu la réponse de celui de Suhury. Il avait raison : cette Zora était loin d’être un modèle de bonne conduite, ce dernier l’avertissait même de sa dangerosité et de son fanatisme. D’ailleurs, il demandait en tant que faveur de la rapatrier à Suhury si jamais elle était appréhendée en Kharaal Gazar. Chose qui n’arriverait pas tout de suite si elle avait une once de bon sens en elle. Après tout, elle s’était attirée la colère de Darim sur elle avec son petit tour de passe-passe. Oui, il avait été découvert : elle aurait mieux fait de prévoir un temps plus long avant la mort de ses daënars ! Maintenant tous les Protecteurs de Busad et de la région connaissaient son signalement.

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