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 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Khurmag
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 L'impuissance des citoyens, bis repetita placent

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyJeu 14 Déc - 0:52
    « Je te prends le tout pour trois mille Irys ! A prendre ou à laisser ! »

Lycinia soupire intérieurement. Qu'est-ce que sa sœur lui manquait dans ces moments là. Trois mille Irys pour une dizaine de bijoux composés de métal précieux et de pierres tout aussi précieuses ? Ses talents de négociante lui aurait triplé, non, quadruplé ses gains !

La jeune femme accepte malgré cette offre décevante, au grand bonheur du marchand qui affiche maintenant un sourire guilleret. Elle n'était pas marchande et la simple idée de parlementer plus longtemps avec ce vieux grippe-sous la contrariait. D'aucun dirait qu'elle manquait de pugnacité et ils auraient raison, en partie. Lycinia choisissait juste ses combats et le marchandage n'était pas le sien.

Saisissant la large bourse tendue, elle incline la tête, comme il est coutume de faire dans son clan pour remercier ou saluer quelqu'un, et sort de l'échoppe. Après quelques mètres à marcher dans les rues du village, elle s'arrête et lève les yeux au ciel. Le soleil n'était déjà plus qu'un lointain souvenir. Pourtant, il devait encore être l'après-midi, selon elle.

Son regard redescend et s'arrête sur l'intérieur d'une maisonnée en pierre. En son sein, des enfants étaient réunis, assis par terre en arc de cercle et semblaient très attentifs à ce qu'il se passait devant eux. Dans la semi-obscurité de la pièce, Lycinia ne pouvait distinguer le visage de la personne debout devant eux, mais si elle tendait l'oreille, elle pouvait entendre quelques bribes de ce qui était raconté.
    *Un précepteur. Il mérite des éloges s'il a bravé le khoral pour venir enseigner ici.*

Elle-même ne ressentait pas le froid car elle régulait tant bien que mal sa température grâce à la magie de Süns, mais, pour l'avoir tout de même ressenti, elle était tout à fait d'accord avec ceux qui avaient nommé le khoral, la peste blanche. D'un autre côté, après le khoral venait la récolte des pierres précieuses, les habitants n'avaient plus qu'à tendre la main pour les récupérer. Et c'était justement la raison pour laquelle Lycinia ne s'apitoyait pas sur le sort des Khurmis.

S'asseyant sur un pilier qu'elle fait jaillir du sol, la forgeronne entrechoque les bagues de sa main droite pour faire naître des étincelles, la minute d'après, elle joue distraitement avec plusieurs flammèches qu'elle fait virevolter devant elle. Son autre main lui sert à reposer sa tête tandis que le regard toujours posé sur l'intérieur de la maisonnée en pierre, ses pensées s'activent sur sa prochaine étape. Le lendemain, elle irait braver les hauteurs de Khurmag qui étaient à un jour et demi de marche de ce village. Elle y recueillerait des minerais et autres matériaux utiles à sa forge et peut-être même de la magilithe, qui sait, puis elle irait faire affaire à Forëal. Son industrie minière était réputée et il lui tardait de voir la méthode des Khurmis pour y extraire la roche. Très certainement plus raffinée que la méthode daënare.

Son humeur s'assombrit à cette réflexion. Les exploitations daënars la révoltaient et les rumeurs sur les intoxications que provoquaient leur usine sur les my'trans n'arrangeaient pas l'avis de la jeune femme sur la question. Bien entendu, la paix devait durer, mais pas au détriment de My'trä, de ses habitants ou des ses architectes. Les inventions daënars n'avaient pas leur place ici.

Sans s'en rendre compte, les flammèches avec lesquelles elle s'amusait avaient doublées de volume bien qu'encore contrôlées, cela la fait revenir à la réalité.  Elle réalise alors qu'il y a maintenant un petit attroupement devant elle qui est composé des enfants qui étaient précédemment assis dans la salle de classe. Le cours devait être fini. Ils étaient maintenant entrain de regarder avidement, avec des rires et des exclamations, le petit spectacle pyro-technique qu'elle leur offrait. La jeune femme sourit et se prenant au jeu, elle décide de leur en faire voir de toutes les couleurs, littéralement.

De sa volonté, le pilier sur lequel elle est assise s'élève un mètre plus haut et invoquant des roches de natures différentes dans sa main gauche, elle les réduit en poussière. Après avoir formé des boules avec cette poussière de roche et les flammèches au centre, elle les envoie très haut dans le ciel nocturne, trop haut pour qu'il y ait de danger pour les villageois. L'une après l'autre les boules de feu et de poussière explosent dans des couleurs différentes, pigmentant et illuminant le ciel du petit village. Les cris de joie et les exclamations jaillissent en contre-bas et pendant un moment, la jeune femme aussi se perd dans ce spectacle coloré, oubliant tout de sa réflexion géopolitique.

Ses boules artisanales épuisées, le pilier redescend sur les applaudissements de petites et grandes mains et quelques regards désapprobateurs.

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMar 19 Déc - 15:15
Le khoral s'était abattu sur la région de Khurmag sans que le jeune homme n'en voit rien venir. Il n'était pas familier de cette région en hiver, ne l'ayant jusqu'à présent visitée qu'aux prémices de l'été lorsqu'il faisait bon y vivre et que la faune y était dense et intéressante à étudier. L'hiver cachait la vie dans l'écrin blanc de sa neige et il devenait difficile au précepteur de pouvoir étudier les bêtes qu'il était venu chercher.
Ses récentes mésaventures lui avait inculqué un semblant de méfiance face à la poudreuse et ses pièges, et il s'était donc cantonné momentanément à rôder dans la ville comme une âme en peine, tentant de prendre son mal en patience quant à son départ prochain. Cendre, tout comme lui, avait hâte qu'ils puissent repartir. Elle ne supportait plus l'ambiance cloisonné de l'écurie dans laquelle il l'avait logé. Elle piaffait et devenait particulièrement irritable avec le pauvre garçon d'écurie qui n'osait même plus approcher la porte de son box depuis qu'elle l'avait mordue sans ménagement. Astère entretenait donc lui-même le box, seule négociation qu'il avait pu obtenir de la part de l'auberge où il séjournait pour que le patron accepte de ne pas les mettre à la porte dans le froid destructeur.

C'était un hasard s'il était venu à enseigner ici. En voulant acquérir quelques documents intéressants dans une boutique pour de futurs cours, le marchand s'était intéressés à ses connaissances et à son métier. Il lui avait alors appris que le précepteur qui officiait d'habitude les cours d'histoire et de théologie était dans l'incapacité de dispenser ses cours, un pied cassé après une mauvaise chute sur une plaque de la glace l'obligeant à prendre du repos jusqu'à nouvel ordre.
De fil en aiguille, de rencontre en rencontre, le brun était donc devenu précepteur pour une durée indéterminée. Ces deux cours faisaient partis de ceux qu'ils préféraient enseigner et qu'il maitrisait le mieux. Accompagné de Kin, le petit Aitah l'aidait parfois à illustrer ses cours ou à intéresser certains des élèves les plus retords. Aucun d'entre eux ne semblait se destiner à la magie d'Orshin mais cela n'avait pas d'importance, l'amour qu'il portait à son Architecte était trop profond pour que ce détail l'inquiète. Il savait que nombre de my'trän maitrisait la même magie que lui, souvent à un niveau bien plus avancé, et cela ne le dérangeait pas.

Et aujourd'hui le cours portait sur les architectes griffons Suns et Khugatsaa, leurs rôles et les légendes qui les accompagnait. Le jour déclinait déjà quand la leçon se termina et les enfants sortirent joyeusement du bâtiment pendant qu'il rangeait ses affaires. Kin revint se faire une place bien au chaud dans ses vêtements, seule sa petite tête dorée et une patte griffue ressortant de son col. Il ne s'attendait pas à tomber sur un spectacle de rue à sa sortie et, comme les enfants devant lui, il fut émerveillé de ce que la jeune femme parvenait à faire avec son mélange de feu et de roche et ses feux d'artifices improvisés semblèrent beaucoup plaire à l'attroupement juvénile à ses pieds.
Il semblait arriver à la fin du spectacle car plus rien ne se passa ensuite la jeune femme semblant perdu dans ses pensées. Après quelques applaudissements, la troupe d'enfants et les quelques adultes présents se dispersèrent dans la fin du jour, devenant de pâles silhouettes dans les rues sombres, fantômes éphémère dans le khoral qui vous glaçait jusqu'aux os.
Astère n'avait pas chaud mais Kin gazouillait encore de joie devant le spectacle qui lui avait été permis de voir. La plupart des bêtes avaient peur du feu mais les aitahs, d'un naturelle curieux, était du genre à se brûler les pattes pour tenter de jouer avec. Et puis le petit animal était avec lui depuis plus de vingt ans, il était sa plus vieille connaissance et il avait dormi de nombreuses nuits roulé en boule au pied du feu. Il ne le craignait pas et éprouvait la même fascination que son maitre pour les flammes indomptables et brûlantes.
Pour l'adepte d'Orshin, le feu était un animal sauvage qui ne souffrait ni d'être enfermé ni d'être domestiqué, encore moins soumis. Ses secrets lui était impénétrable. Sortant de sa rêverie il se rendit compte qu'il n'y avait plus qu'eux deux dans la rue, seuls face à face, lui tremblant légèrement dans le vent froid, elle semblant à l'aise malgré la rudesse du climat. Il adressa un signe de tête poli avant de la remercier pour le spectacle qu'elle leur avait offert.

"C'était très beau. Je ne sais quelle technique vous avez ici employé ni comment vous nommez ces éclats de lumière mais mon émerveillement était le même que celui des enfants hypnotisés par vos talents."

Ne sachant que rajouter d'autre, ayant déjà beaucoup parlé pour ne rien dire, il inclina à nouveau légèrement la tête, se sentant maladroit et mal à l'aise et il s'éloigna en direction de son auberge. Dans un coin de son esprit il sentait le tiraillement familier né de l'impatience contenu de sa jument. Elle avait besoin de sortir et il n'était visiblement pas prêt de se réchauffer au coin de la cheminée de l'auberge en compagnie d'une bonne chope d'hydromel.  
Spoiler:

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 20 Déc - 19:00
En quelques instants, la rue enneigée se vide des spectateurs soucieux de retrouver la chaleur de leur maison et Lycinia se retrouve seule face à un homme brun de son âge qu'elle dépassait de quelques centimètres. Un sourire empreint de tendresse se dessine sur le visage de la jeune femme quand elle aperçoit la tête d'un aitah dépassant du col de l'homme. Ce dernier lui fait alors un signe de tête auquel elle répond en se courbant légèrement.
    « C'était très beau. Je ne sais quelle technique vous avez ici employé ni comment vous nommez ces éclats de lumière mais mon émerveillement était le même que celui des enfants hypnotisés par vos talents.» lui dit-il.

A sa voix, la forgeronne comprend que le jeune homme était en fait le précepteur qui, quelques minutes plus tôt, avait fait la leçon aux enfants. Elle était sur le point de lui répondre, mais il lui fait un autre signe de tête poli, quelque peu malaisé, et s'en va. La jeune femme est passablement décontenancée par le comportement du jeune homme, mais n'en fait rien. Au lieu, dans un haussement d'épaules, elle décide de le suivre, non pas pour lui répondre, mais parce qu'elle allait dans la même direction.

***

Alors qu'ils arrivent aux fenêtres éclairés de l'auberge, une clameur se fait entendre de la taverne d'en face. Passablement piquée dans sa curiosité, la jeune femme se dirige vers la porte de celle-ci qui s'ouvre soudainement dans un vacarme de bois et de charnières qui grincent. Un homme se précipite hors de l'établissement en hurlant. Ses vagissements se réverbèrent sur les murs de pierre de la ruelle tandis qu'il se roule dans la neige, comme pris de folie.

Lycinia regarde à l'intérieur du bâtiment duquel la clameur ne s'était toujours pas atténuée. En son sein, elle identifia des Khurmis vindicatifs qui faisaient face à un daënar. Une douleur diffuse pointait le bout de son nez dans sa tête, tandis que son estomac se tordait. Lycinia détourne son regard cristallin des armes de l'étranger et rapporte son attention vers le daënar qui était sorti en trombe de la taverne. Il gisait là sur le sol, évanoui. Il avait très certainement été victime d'une magie d'illusion.
    « Que font des soldats Daënars dans un village en plein milieu de Khurmag ? » pense-t-elle à haute voix.

Un badaud qui assistait aussi à la scène (ils étaient une petite troupe maintenant) lui murmure d'un ton désapprobateur :
    « Ils sont entrain de piller la magilithe dans les hauteurs à l'ouest. Ils disent qu'ils ont été envoyés pour protéger les mines, mais je vous parie que c'est encore une excuse pour que ces vandales s'installent un peu plus en My'trä. Ils doivent comprendre qu'ils ne sont pas la bienvenue ici ! »

La jeune femme reste silencieuse. Le badaud avait raison en partie, ils ne pouvaient pas laisser les daënars continuer d'envahir My'trä de la sorte. Mais, elle était partagée, c'était seulement leur technologie et leur façon de faire qui la dérangeaient, elle n'avait aucune haine envers eux.

Le daënar était toujours couvert de neige sur le sol de la ruelle. Lycinia soupire et va s'agenouiller à côté de l'homme évanoui. Il allait attraper la mort s'il restait de la sorte dans le froid. Le  retournant sur le dos, elle lui saisit le bras et le relève en position assise en mettant un bras autour de ses hanches. D'un coup, elle sent la crosse d'une arme sous sa main. La douleur dans sa tête revient un peu plus lancinante, mais elle s'en accommode et se redresse entièrement avec le bras gauche de l'homme au dessus de son épaule pour qu'elle puisse le soutenir. Tout son attirail de métal le rendait assez lourd et Lycinia était chargée de son propre barda, mais elle possédait une force inhabituelle ce qui rendait la charge supportable.
    « Traîtresse ! Tu ne vaux pas mieux que ces vendues qui travaillent dans les mines ! » lance une voix sortant de la foule. D'autres voix s'élèvent en signe d'approbation.
    «  Ne soyez pas absurdes, que se passera-t-il si les autres daënars se rendent compte qu'un village khurmi à malmener quelques-uns de leurs camarades ? » lui répond-elle sans s'arrêter.

L'autre daënar qui était dans l'établissement sort alors et la dévisage. Il a l'air assez remonté et la regarde comme si elle était sur le point d'enlever la vie à son ami.
    « Du calme, je suis simplement.. »

L'homme la met en joue. Etait-il aussi sous l'effet d'une illusion ou était-ce ses nerfs qui lâchaient ? En tout cas, sentant sa vie en danger, le temps de réaction de la forgeronne est très court. Par la magie de Delkhii, le fusil de l'homme se libère de son emprise et vient le frapper au visage, le déstabilisant. Entre temps, une pierre taillée s'étant détachée d'un pan de la taverne vole vers l'arrière de la tête de l'homme. L'instant d'après, le daënar est à terre, évanoui également.
    *Ça en fait maintenant deux à transporter...*

Avisant le petit attroupement, les yeux de Lycinia s'arrêtent sur le précepteur qui lui avait adressé la parole plus tôt. Elle le hèle :
    « Vous là, précepteur ! Vous semblez être une personne raisonnable. Pourriez vous attraper ce bon sire et m'aider à l'amener à ma forge ? Elle est à deux pas du village. »


Dernière édition par Lycinia Aurès le Jeu 21 Déc - 1:35, édité 1 fois

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 20 Déc - 21:14
Que Lycinia le suive ne sembla pas l'inquiéter outre mesure. Kin quant à lui, était curieux, et il avait en partie escaladé l'épaule de son ami humain pour continuer d'observer la jeune femme. Ses grands yeux sombres, en forme d'amande, lui donnait un air continuellement candide et étonné, ajoutant du charme à sa jolie petite frimousse.
Il allait passer la porte de l'écurie pour libérer Cendre de sa prison de bois lorsque des éclats de voix attirèrent son attention. Son esprit fut immédiatement tirailler par l'impatience de la jument et sa curiosité face à ce qui pouvait commettre un tel tapage.
La rixe interculturelle accapara toute son attention dès lors qu'un soldat daënar passa la porte de la taverne en roulant dans la neige. Astère avait, malgré ses longues années de voyage, eu très peu l'occasion de croiser des Hommes de l'autre peuple. Il ne connaissait pour ainsi dire que les ouï-dire et les rumeurs les concernant qui circulaient dans les différentes tribus nomades. Leurs armes lui étaient totalement inconnues, leur culture, leur faune et une partie de leur histoire non plus. Sans s'en rendre compte, il avait adressé une prière silencieuse à son Architecte, tout en serrant la montre à gousset qui se trouvait toujours dans sa poche.
Méfie-toi, semblait-elle murmurer, reste en retrait ! Ou ce sont les ennuis qui vont te trouver !

Il secoua la tête pour chasser ses rêveries éveillés - bien sûr les montres ne parlaient pas ! - et s'éloigna de l'écurie pour se rapprocher un peu de la scène, sa curiosité piquée à vif, car lui aussi se demandait ce que pouvait faire ces soldats ici. Un homme d'un certain âge, non loin de lui, ne tarda pas à répondre à la question ainsi posée, provoquant chez le précepteur un froncement de sourcils dubitatif. My'trä était elle réellement en train d'être lentement et pacifiquement envahie ?
Il ne s'était jamais vraiment intéressée aux politiques internes du pays et s'il connaissait l'histoire de sa nation sur le bout des doigts, l'ayant tant de fois enseigné, il ne pensait pas, jusqu'à présent, qu'elle allait certainement se répéter. Il n'avait pas de haine particulière envers Daënastre, reste certainement de son éducation voulue la plus neutre possible par Erléhan, pérégrin de son état, mais il n'accordait pour autant aucune confiance à ce peuple qui n'avait pas la Foi. Comment pouvait-on renier les Architectes, ne pas croire en leur existence, quand la magie, preuve formelle de leurs propres pouvoirs, courraient dans les veines du peuple my'trän ? C'était un non-sens, un paradoxe qu'il ne parvenait pas à comprendre.
A moins que les technologies daënars, que l'on disait parfois utiles mais toujours très avancées ne permettent de contrôler jusqu'aux pensées et au coeur de son peuple ? Etait-ce vraiment possible ? Les daënars n'avaient-ils donc pas ni curiosité, ni libre-arbitre ? Qu'apprenaient-ils en cours ? Des mensonges ?
A nouveau il chassa ses sombres pensées, les questions se bousculaient dans son esprit et le rendait brumeux ! Cependant la situation sous ses yeux avait changé, la jeune femme qu'il avait complimentée un peu plus tôt s'était saisi du daënar inconscient et la foule déjà tendue, devient soudain haineuse, houspillant Lycinia, l'insultant. Il serra la montre plus fort dans sa poche, s’avançant un peu plus en avant du cercle des badauds, comme pour s'interposer entre leur colère et la détermination qu'il pouvait lire dans le regard pâle.
Pourquoi les Hommes passaient-ils leur temps à se détester les uns les autres ? Il ne comprenait pas, ne comprendrait certainement jamais. Il essayait d'inculquer des valeurs positives comme le partage et la solidarité aux enfants qui suivaient ses cours. Mais les adultes qui l'entouraient formaient comme un mur de haine et leurs griffes finiraient par s'abattre sur la forgeronne qui ne faisait pourtant de mal à personne ! D'autant plus que son pragmatisme était appréciable. Elle avait totalement raison et une partie de la foule se calma.

Alors qu'Astère commençait à nouveau à respirer, à présent à l'avant du cercle des curieux, un deuxième homme à l'uniforme étranger sort de la taverne. Le mot "danger" s'inscrivit en lettre capitale dans sa tête et dans son coeur en une fraction de seconde. Cet individu là était plus dangereux et Kin avait réagit comme lui, les poils hérissés sur le dos, ses babines retroussées sur de petits crocs bien aiguisés. Et surtout il grognait, fait notable, car relativement rare pour cette espèce plutôt pacifique.
Tout se passa ensuite en une fraction de seconde. Le soldat mit la jeune femme en joue alors qu'elle soutenait toujours son camarade. Une fraction de seconde plus tard il gisait dans la neige, inconscient, le petit aitah accroché à sa main, ses crocs profondément plantés dans sa peau.
Un souffle chaud lui chatouilla la nuque lorsque Cendre le poussa du bout du nez, le profil fier, les oreilles couchés vers l'arrière, telle une lionne prête à protéger ses petits. Autour de lui, les curieux s'étaient poussés et regardaient la jument avec de drôles d'expressions. Le précepteur soupira en passant une main sur son visage. La jument avait fracassé la porte de son box pour sortir, répondant à son appel muet et inconscient de faire face au dangers.

C'est alors qu'il fut interpelé. Il plongea ses yeux verts dans ceux de Lycinia, hésitant un instant sur la réaction la plus approprié à avoir, observant les visages autour d'eux. Oui, visiblement, il n'avait pas le choix, il devait se dévouer pour cette tâche car l'hostilité environnante était toujours présente.
Non sans un soupir - ce n'était visiblement pas son jour, son salaire servirait à payer des réparations qu'il n'avait pas prévu, l'aubergiste le mettrait certainement à la porte, prétextant que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, il fallait en plus qu'il doive accompagner une inconnue quelque part de tout aussi inconnu - il s'avança et s'accroupit pour repositionner l'homme et le hisser sur son dos. D'aucun dirait que pour ne pas s'embarrasser de ce fardeau inutile et lourd il aurait pu le hisser sur le dos de sa monture mais en réalité il ne pouvait pas.
Sa jument n'était pas un simple cheval que n'importe quel cavalier pouvait chevaucher. Elle était encore moins un animal de bat qui transportait le moindre de ses caprices sur son dos sans broncher. Elle était d'ailleurs toujours aussi inquiétante et toisaient les Hommes autour d'elle comme pour les défier d'approcher de leur petite bande et de venir se frotter à ses dents et à ses sabots.
Kin avait repris sa place sur son épaule, léchant sa fourrure tachée de neige et d'un peu de sang frais. Puisqu'il était prêt à suivre la forgeronne il lui fit un signe de tête pour qu'elle passe devant.

"Après vous"[b] ajouta-t-il poliment.

Il ne fit pas de commentaire sur le compliment qu'elle lui avait adressé, ne l'ayant pas vraiment retenu. Il voyait cela comme une corvée plus qu'un service à vrai dire mais il n'en laissa rien paraître, ne voulant pas paraître impoli.
Ainsi lui emboita-t-il le pas jusqu'au lieu qu'elle avait indiqué, un peu plus loin après l'auberge, dans la direction qu'ils avaient tout deux précédemment choisie. L'endroit était chaleureux et les braises rougeoyantes attirèrent son regard dès qu'il fit un pas dans la pièce. Cendre, elle, n'avait aucune envie de se retrouver à nouveau dans un espace confiné, cloitrée entre quatre mur. Apaisée comme pouvait l'être à présent son cavalier elle décida d'aller explorer les rues adjacentes et d'aller gratter un peu la neige pour tenter d'y trouver quelques brins d'herbes rabougris à manger.
Elle s'éloigna silencieusement, le crissement de ses sabots nus dans la neige n'étant qu'à peine perceptible. Astère déposa alors l'homme qu'il transportait sur son dos à côté de l'autre puis il posa son regard sur les différentes armes qui dépassaient de leurs pantalons et de leurs vestes. Contrairement à Lycinia, son statut de novice lui permettait de ne pas être indisposé par les objets daënars. Heureusement d'ailleurs sinon la montre à laquelle il tenait tant serait vraiment pénible à supporter.
Il ne s'en était d'ailleurs pas rendu compte mais la chaine à laquelle elle était normalement pendue, dépassait de sa poche et ballottait contre sa hanche, manquant de tinter contre son épée à chaque mouvement. Fasciné, il allait s'accroupir pour observer de plus près les pistolets étranges lorsqu'il se souvint qu'il n'était pas seul. Il se redressa et se tourna vers sa compagne d'infortune pour lui tendre la main.

[b]"Je me nomme Astère."


Oui, il était décidément peu loquace et totalement gauche lorsqu'il s'agissait de faire connaissance avec quelqu'un. En dehors de ses cours, et des hommages qu'il avait à présenter aux gharyn et Khorog des divers endroits où il séjournait, il était souvent pris au dépourvu devant ses lacunes en matière de communication et en science sociale.
Certainement la jeune femme n'y prendrait pas ombrage. Elle avait dit "sa" forge, une forgeronne devait certainement avoir l'habitude de croiser toute sorte d'individu, elle ne se formaliserait peut-être pas devant son manque de conversation.
Il espérait cependant que cette rencontre ne s'éterniserait pas bien qu'au fond de lui il sentait que sa journée n'était pas prête de se finir.
Il s'était cru chanceux lorsqu'on lui avait proposé ce remplacement, cette journée aurait dû être pleine de bonnes surprises. Au final, cette situation lui rappelait que seul Orshin et les autres architectes savaient ce qui attendait chacun au bout du chemin. Et chaque jour était rempli de son lot de surprise et de mystère. Il décida donc qu'il était temps de mettre sa méfiance de côté et d'être un peu plus sociable.

"En quoi puis-je vous être utile à présent ?"

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyVen 22 Déc - 19:13
Le précepteur semble hésiter un moment avant de se résigner à lui prêter main forte. Soulagée, Lycinia lui sourit en gratitude. Il place le deuxième soldats sur son dos et lui fait à nouveau un signe de tête, ceux-ci semblaient nombreux chez lui, et l'enjoint de passer devant. Ce qu'elle fait.

Sur le trajet séparant la taverne de sa forge, le précepteur est très silencieux. La jeune femme comprend qu'il n'est pas transporté par la tâche qu'ils sont entrain d'accomplir et elle ne l'en blâme pas. Il fait froid, les hommes qu'ils aident sont des Daënars, ils sont lourds, sans oublier que la forgeronne et le précepteur étaient de parfaits inconnus. De son côté, la jeune femme était assez bougonne à cause de cette migraine et ses nausées provoquées par sa proximité aux armes de l'autre continent. En conséquence, elle n'essaye pas non plus de démarrer une conversation et se contente de se concentrer pour calmer ses nausées. Encore heureux que son combat intérieur ne soit pas placardé sur son visage.

Plusieurs minutes plus tard, ils arrivent à sa forge, comme elle l'avait appelée. Celle-ci était en fait un dôme en grès de sept mètres de diamètre. Forme semblant être la plus convenable contre les vents violents du khoral. Il y avait deux larges fenêtres circulaires en verre renforcé sur la façade et la porte n'était autre qu'une dalle en pierre, elle aussi circulaire, qui n'aurait pu être déplacée par quiconque à moins d'avoir une force surhumaine ou d'être un fidèle de Delkhii.

La dalle roule justement sur le côté quand Lycinia s'en approche avec le soldat. Ils sont tout de suite accueillis par une chaleur réconfortante alimentée par le grand foyer accolé au mur du fond. Dans un tintement de pierres qui s'entrechoquent, des flammes volent de la main de la forgeronne jusqu'à plusieurs torches fixées aux murs et la lumière se fait dans la large pièce. Celle ci ne possède aucun meuble, si ce n'est ceux qui font partis d'elle. En effet, que ce soit la table d'artisanat, la couchette de lit, les amphores qui contenaient des équipements et les étagères, tous étaient faits en grès (sauf le foyer qui était en pierre) et faisaient soit partie du mur, soit partie du sol.

La jeune femme dépose l'homme qu'elle transporte sur la seule couchette de la pièce. Cependant, un rectangle de terre similaire s'élève du sol, juste à côté.
    « Vous pouvez déposer l'autre soldat ici. » dit-elle à son compagnon en désignant le lit qui venait d’apparaître.

Après qu'il se soit exécuté, Lycinia ausculte la main du soldat qui avait été mordue par l'aitah. Il y avait une plaie profonde qui nécessitait les premiers soins. Elle s'y attelle ainsi. La jeune femme n'était pas une disciple de Möchlog, mais elle savait tout de même donner des soins rudimentaires.  Le précepteur lui était déjà passé à autre chose, semblant attiré par les armes des soldats, il les étudiait avec curiosité. La jeune femme, elle, voulait juste les voir disparaître afin de ne plus être indisposée.

Se rappelant certainement de la présence de Lycinia, il se relève soudain et se présente en lui tendant la main :
    « Je me nomme Astère. » Après un moment de silence, il continue : « En quoi puis-je vous être utile à présent ? »

La forgeronne considère la main tendue. Un tel salut n'était pas dans ses habitudes, non qu'il lui était inconnu. C'était le geste en lui-même qui la dérangeait. Tendre la main signifiait ouvrir sa garde. En tant que nomade, nombreuses étaient les situations de vie ou de mort et toute avenante qu'elle était, elle n'en restait pas moins soucieuse de ces choses là (c'était la raison même pour laquelle son clan se courbait pour saluer). Cependant, le dénommé Astère bien que laconique ne lui avait jusqu'à présent donné aucun signe d'un caractère malveillant. Ainsi, même si la confiance était un manège fréquenté non pas par des enfants, mais par des cadavres, elle se décide tout de même de lui serrer la main en retour.

    « Je vous remercie de l'aide que vous m'avez apporté Astère. Je suis Lycinia Aurès des Tsagaan Oi. Et puisque vous ne semblez pas être atteint par ces armes, j'apprécierais si vous vous chargiez de les retirer à ces braves Daënars et les cachiez sous cette peau là bas. » Elle lui pointe une peau de Khyanalt qui traînait à l'autre bout de la pièce et continue : « Non seulement leur vue m'indispose, mais je voudrais également éviter toute autre attaque de leur part. Il serait bien idiot de mourir pour avoir tendu une main charitable. »


Elle retourne son attention au bandage qu'elle était entrain de confectionner pour le soldat et propose après quelques minutes de silence :
    « J'ai vu plus tôt que votre cheval avait quelque peu détruit une stalle et connaissant l'aubergiste du coin, vous ne l'emporterez pas au paradis et il refusera très certainement d'accepter votre monture à nouveau. Aussi pour vous remercier, je peux lui créer un abris si cela vous convient. Comme je suis une suivante de Delkhii faire une telle chose serait sans trop d'effort. Ma forge est justement un bon exemple. Mais, ça ne peut être que pour une nuit, je pars demain pour les hauteurs de Khurmag pour miner et étudier des animaux pour ma forge. »

    *Je vais en profiter pour une payer une petite visite à cette exploitation.* pense-t-elle sur le coup.

    « Enfin, je tergiverse. Ce que je veux dire c'est que je mets un point d'honneur à désagréger toutes mes constructions quand je pars d'un endroit. Mais au moins, vous bénéficierez d'un endroit pour votre monture jusque là. Complètement gratuitement en plus. »

Terminant les dernières touches au bandage de l'homme, elle se relève et soupire :
    « J'espère tout de même régler rapidement cette petite affaire. Je n'ai pas envie d'être retardée demain. »

Les deux soldats daënars étaient allongés là dans sa forge, toujours inconscients et elle se demandait qu'elle serait leur réaction quand ils se réveilleraient.


Dernière édition par Lycinia Aurès le Mar 16 Jan - 0:24, édité 1 fois

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMar 2 Jan - 12:17
    Ce n'était pas tant la situation que son caractère parfois un peu bourru qui rendait Astère silencieux. Il était vrai que la scène avait quelque chose de presque dérangeant mais lui au moins ne souffrait pas du mal qui rongeait beaucoup de ses pairs à la vue des objets daënars.
    L'homme n'en restait pas moins lourd. Malgré un corps musclé par ses voyages et les différents travaux de force qu'il accomplissait sur sa route, il n'était pas habitué à porter un homme sur son dos et celui-ci pesait son poids !
    La jeune femme paraissait bien plus mal à l'aise et encombré que lui, il n'était pas non plus dans ses habitudes de se plaindre aussi préféra-t-il garder le silence, se contentant de la suivre jusqu'à ce qu'elle appelait sa forge.
    Lorsqu'il arriva, il n'eut pas vraiment le temps d'admirer l'ouvrage de grès et fut plus intéressé par la pierre qui roula sur le côté pour les laisser entrer. Une douce chaleur se dégageait de l'entrée et il ne se fit pas prié pour pénétrer dans le petit édifice. Les torches s'embrasèrent sans qu'ils n'y touchent d'aucune façon et il sursauta, ne s'y attendant pas. La jeune femme semblait posséder plus d'un talent et une lueur d'admiration brilla dans son regard. Il était toujours impressionné par ceux qui maniait la magie de plusieurs architectes, sans envie ni jalousie.

    Il ne s'attarda pas sur l'ameublement qui faisait visiblement parti de l'édifice et déposa son propre fardeau à côté du premier. Cendre était parti explorer ce nouveau monde. L'hiver était froid mais elle se sentait mieux dehors que prisonnière du box qui l'avait retenue toute la journée. Elle n'était pas plus faites pour vivre une vie sédentaire que son cavalier, encore moins une vie sédentaire enfermée. Dès la première accalmie du khoral ils repartiraient. Elle le savait mais attendre n'était pas sa qualité première. Astère lui adressa une mise en garde silencieuse, peu sur que les habitants du village n'apprécie qu'un cheval gambade librement dans les rues.
    Une fois les deux hommes posés au sol, il observa leurs armes un moment puis décida que Lycinia était une personne plus intéressante avec laquelle avoir un contact que les deux daënars endormis. Elle hésita à saisir sa main tendue et il faillit la retirer pour choisir une autre forme de salut lorsqu'elle se décida à la lui serrer. Comme chaque clan avait ses propres habitudes en matière de salutation et qu'aucune règle ne semblait exister concernant cette politesse, il lui était parfois difficile de savoir quel salut choisir.
    Lycinia avait raison, tendre la main c'était ouvrir sa garde. Mais s'incliner et offrir sa nuque à son vis à vis ne lui semblait pas plus rassurant. Certains clans choisissait simplement d'incliner la tête ou de joindre leurs mains devant eux, certainement les méthodes qui offraient le moins d'ouverture dans leur garde.

    "En effet. Et je dois avouer que perdre la vie n'est pas au programme de ma journée."

    Il entreprit donc de délester les hommes de leurs armes étranges, leur vue ou leur touché ne l’accommodant point. Lycinia avait soigné la morsure de Kin avant qu'il n'ait lui-même le temps de le faire. Il avait un baume pour aider à la désinfection et à la cicatrisation des plaies dans son sac, c'était toujours utile quand on possédait une trop grande curiosité et que l'on choisissait d'étudier des espèces animales parfois agressives... Ou que l'on se promenait en compagnie d'un aitah maladroit capable de fourrer son nez n'importe où !
    Mais tant pis, il n'allait pas lui faire l'affront de repasser derrière elle. Une fois qu'il eut délester les hommes de leurs pistolets et autres fusils, il entreprit une fouille plus poussée pour ne pas prendre le risque de leur laisser une arme blanche cachée quelque part. Et il eut bien fait car il trouva deux ou trois lames habilement dissimulées dans les plis de leurs vêtements. Il trouva aussi une boussole et une longue-vue.
    Intrigué, il cacha les armes à l'endroit que lui avait indiqué la forgeronne et garda les deux objets dans ses mains, les observant sous toutes leurs coutures. Il trouva la longue-vue fort utile lorsqu'il la déplia et s'aperçut qu'elle pourrait être une aide précieuse pour ses observations zoologiques.
    Se rappelant que les objets daënars incommodait Lycinia, il les glissa dans la poche qui contenait la montre, s'apercevant que la chaine en dépassait. Il la glissa à sa place à nouveau et sembla soudain se rappeler en effet qu'il fallait qu'il retourne à l'auberge chercher le reste de ses affaires et dédommager l'aubergiste pour les dégâts causés par sa jument.

    "C'est vraiment très gentil de votre part. Je vais cependant attendre son retour pour voir ce qu'elle préfère, il se peut qu'elle choisisse la liberté malgré le froid. Il va d'ailleurs falloir que je retourne à l'auberge sous peu, je crains fort de devoir m'expliquer avec l'aubergiste et en effet de finir dehors pour la nuit..."

    Il posa à nouveau son regard sur les deux étrangers, légèrement soucieux.

    "Mais malgré avoir vu de quoi votre magie était capable je ne suis pas serein de vous laisser seule en compagnie de ces hommes. Ne devrions-nous pas les empêcher de se mouvoir pour ne pas prendre le risque qu'ils ne cherchent à vous agresser ? Je crois pouvoir dire que ce sera autant pour leur sécurité que pour la votre."

    C'était un trait d'humour mais il était sérieux concernant le fait de la laisser seule avec eux. Ca ne l'enchantait guère et puisqu'elle lui avait demandé son aide pour porter le second soldat il se sentait à présent impliqué dans leur sort. Les habitants avaient parlé d'une mine exploitée par les daënars. Il faudrait certainement les ramener là-bas.

    "Et je pense aussi que nous ne pouvons pas les laisser repartir seuls. J'ai peur que malgré la main charitable que vous leur avez tendu, ils voient d'un autre oeil leur situation. Je crains fort qu'il ne nous faille monter jusqu'à la mine pour expliquer la situation. Je n'aimerai pas qu'une guerre soit de nouveau déclarée sur un simple malentendu"

Hex Hekmatyar
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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMar 2 Jan - 17:29
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J'arrivais dans un endroit paisible, une installation logée dans la campagne dont la seule preuve d'activité était une petite cheminée vapeur qui sortait d'un hangar.
Loin des sténotypes que l'on avait sur les mines Daenars, même l'architecture était adaptée au style Mytrans ce qui changeait de certaines mines que j'avais pu voir. L'avion fut accueilli par une petite délégation de mineurs et de soldats ces derniers étant bien plus nerveux qu'à l'accoutumé.
Et mes avis que ce n'était pas ma présence qui faisait et effet.
Le plus vieux, sans doute le responsable s'empressa de venir vers moi alors que je sortais tout juste de l'appareil.

-Lieutenant, vous n'imaginez pas comme je suis content de vous voir !


Voilà qui n'était pas commun, les civils voyaient en général d'un mauvais œil l'arrivée de militaire, et ce simple fait me mis mal à l'aise.
Je me fendis d'un salut réglementaire avant de finalement me présenter.

-Lieutenant Hekmatyar, je suis chargé de prendre en charge les troupes de défense de votre installation pour quelques mois.

Le vieil homme me tendit une main amicale que je finis par serrer, avant que ce dernier ne dise :

-Mais ne restons pas là ! Il y a beaucoup à faire et beaucoup à dire surtout depuis les récents évènements.

L'homme m'entraîna dans son bureau, et je pus facilement voir la masse de dossier qu'il avait à traiter, pire, il semblait qu'une bonne partie m'fût destinée. Il s'assit et commença sans détour me fixant dans les yeux avec un air soudainement plus sérieux.

-Vous savez pourquoi nous avons requis votre présence n'est-ce pas ?


-Absolument pas Monsieur le directeur, j'ai juste reçu l'ordre de me présenter ici, vous manquez d'officier ?

-Pas du tout, j'ai juste besoin d'encadrant pour les hommes, ils sont extrêmement nerveux et j'ai besoin d'encadrant et si possible d'émissaire pour les Mytrans.

-D'émissaires ?

-Oui comme vous devez l'avoir remarquer nous faisons tout en notre pouvoir pour garder des relations cordiales avec les mages du coin, notamment en évitant les dérapages malencontreux qui arrivent dans d'autres installions. Chaque mineur possède de quoi vivre strictement sur le site et nous évitons les sorties. Notre seul problème provient des enfants qui s'aventurent souvent par ici.
Nous envoyons toujours un de nos responsables ramener les enfants chez eux et jusqu'à présent nous avons presque réussis à maintenir de bonne relations avec les habitants, mais récemment la situation à commencé à changer.


Voilà qui devenait plus préoccupant...Il y avait souvent des rumeurs sur des enfants exploités, mais ici, c'était fort peu probable et de ce que j'en voyais, le directeur faisait tout pour que sa mine ne soit pas un gêne.
Restait à savoir quel genre de changement avait rendu les soldats aussi nerveux.

-Un de nos hommes à disparu récemment, sans laisser aucune trace, et son cadavre n'est réapparu que récemment. Je ne peux pas vous décrire ce que nous avons vu... Ce n'était pas une mort douce, et le corps était sauvagement mutilé.

-Une bête sauvage ?

-Les animaux n'utilisent pas des fers à marquer Lieutenant, et nous non plus. C'était un signe d'artisanat Mytran

Il me laissa un moment pour que je puisse comprendre les implications. Voilà que la nervosité des soldats était bien évidente. Personne n'aimait mourir... et encore moins dans les conditions décrites.

-Vous comprenez peut-être pourquoi vous êtes la maintenant, je veux éviter les débordements et mener une petite enquête. J'ai personnellement contacté le Khorog du village voisin pour envoyer des homme enquêter.

Voilà qui était original...L'homme voulait désespérément respecter ses voisins. C'était une action louable à porter à son crédit.

-Et vous voulez avoir quelqu'un d'expérimenté pour mener vérifier les alentours, c'est bien cela ?


-Tout fait... J'ai eu vent de vos talents... Et si je ne peux pas vous envoyer en ville, j'aimerais que vous cherchiez notre meurtrier et que vous réussissiez à l'apporter à un responsable du coin.

Il voulait donc que j'attrape un mage, potentiellement un forgeron et doté d'une bonne dose de magie... Et il ne l'avait pas dit, mais probablement sans faire de vague. Je ne doutais pas que tout les hommes étaient au courant de cette histoire et que lors de l'enquête il ne faudrait pas qu'ils croisent un forgeron.
Une semaine passa, et un autre homme disparu, cette fois, je pus vraiment voir le cadavre qu'une sentinelle avait ramené : un amat de chaire brûlé qui ne rendait pas justice à l'homme qu'il avait été.
La tension monta encore d'un cran, ce qui se traduisit par une nervosité accrus des gardes, et même si je déconseillais de les envoyer pour interroger des gens le directeur ne voulut rien savoir.
C'était le meilleur moyen de créer un incident. Il suffisait d'une étincelle, d'une seule personne qui agisse de la mauvaise façon et les soldats paniqueraient, pire ce serait eux qu'on accuserait d'être violent alors qu'ils étaient juste humain.
Assis dans une des tours de guet je ne pus qu'espérer qu'il n'y ai pas d'incident.

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyLun 15 Jan - 22:35
Absorbée par les premiers soins qu'elle donnait à l'un des soldats daënars, la forgeronne ne remarque pas que le précepteur a, en plus des armes, détroussé l'un des deux hommes de quelques autres objets technologiques. Droite comme elle était, elle se serait sans nul doute levée contre cet acte qui avait été commis sous son toit, contre des personnes qu'elle avait temporairement prises sous sa protection. Mais ne l'ayant pas vu, c'est sans la moindre suspicion qu'elle propose à Astère un abri pour sa monture, le temps d'une nuit. Ce à quoi il répond :
    « C'est vraiment très gentil de votre part. Je vais cependant attendre son retour pour voir ce qu'elle préfère, il se peut qu'elle choisisse la liberté malgré le froid. Il va d'ailleurs falloir que je retourne à l'auberge sous peu, je crains fort de devoir m'expliquer avec l'aubergiste et en effet de finir dehors pour la nuit... »

Lycinia a un léger froncement de sourcils. Pour avoir passé près d'un mois à Khurmag, elle commençait à être habituée au Khoral. Elle avait subi le blizzard de plein fouet avec ses fameux morceaux de glace qui allaient aussi vite que le souffle lui-même. Plusieurs fois, elle était tombée sur des carcasses d'animaux malchanceux, quand elles n'étaient pas complètement ensevelies sous la neige, qui avaient trouvé la mort après avoir été percutés par l'un de ces funestes projectiles. C'est pourquoi elle était soucieuse du fait que la monture d'Astère et même lui-même, passent la nuit dehors. Bien qu'en ce moment le blizzard s'était passablement assagi, assez pour qu'on puisse déambuler quelques heures dehors, Lycinia savait qu'il pouvait très rapidement revenir à l'assaut. Ainsi, elle ne pouvait qu'insister envers cette personne qui lui avait prêté main forte.

Avant qu'elle ne le fasse, le jeune homme avait continué, son regard étant passé aux Daënars inconscients :
    « Mais malgré avoir vu de quoi votre magie était capable je ne suis pas serein de vous laisser seule en compagnie de ces hommes. Ne devrions-nous pas les empêcher de se mouvoir pour ne pas prendre le risque qu'ils ne cherchent à vous agresser ? Je crois pouvoir dire que ce sera autant pour leur sécurité que pour la votre. Et je pense aussi que nous ne pouvons pas les laisser repartir seuls. J'ai peur que malgré la main charitable que vous leur avez tendu, ils voient d'un autre œil leur situation. Je crains fort qu'il ne nous faille monter jusqu'à la mine pour expliquer la situation. Je n'aimerai pas qu'une guerre soit de nouveau déclarée sur un simple malentendu »

La jeune femme prend une mine grave. Le précepteur n'avait pas tord dans un sens. L'un des Daënars l'avait déjà attaqué une première fois, sans poser de question. Il y avait donc de fortes chances qu'il soit à nouveau agressif envers elle et elle serait à nouveau contrainte de se défendre. Dire qu'une rixe entre eux déclencherait une guerre était peut être excessif, mais c'est sûr que ça n'arrangerait pas les relations entre My'träns et Daënars. De là à les attacher, Lycinia ne pouvait s'y astreindre. Elle s'imaginait elle dans une telle situation, les suspicions seraient trop fortes pour croire en la bonne foi de ceux qui l'avaient attachée. De même pour les autres Daënars qui les verraient arriver avec leur paires liés comme de vulgaires prisonniers. Ça sentait l'incident diplomatique à plein nez, bien que la forgeronne n'avait que faire de la diplomatie, quoiqu'ils fassent, ils n'auraient pas le beau rôle. Sans compter que se déplacer dans ce blizzard était déjà difficile, alors avec deux personnes en plus, récalcitrantes qui plus est. La jeune femme avait une meilleure idée :
    « Merci de votre sollicitude Astère. Je n'avais pas véritablement pensé à la possibilité qu'ils soient à nouveau agressif. Mais, je pense que le gharyn du village saura mieux comment gére... »

Lycinia s'interrompt soudainement. Sa vision s'était troublée pendant un instant. Les maux de têtes avaient repris, accompagnés de maux de ventre assez intenses. Accablée, elle porte une main à son visage, le couvrant partiellement. Ce mal ne pouvait être la cause de la technologie qui était cachée, surtout qu'elle ne s'était pas posée la question avant, mais si peu de technologie ne suscitait normalement pas de réactions physiques chez elle. Alors, qu'elle en ait eu ne devait pas être la conséquence de la présence d'objets daënars. C'était maintenant clair.
    *Est-ce quelque chose que j'ai mangé ?*

Son front était brûlant. Elle n'avait pas réalisé. Etant une fidèle de l'architecte de la terre, elle possédait une endurance plus élevée que la moyenne ainsi son corps avait dû bien résister à l'infection, au point qu'elle était passée sous son radar et avec le froid avait pris de la force.

Une vague de vertige l'assaille et la jeune femme flanche. Soudainement, une effroyable douleur se fait ressentir à l'arrière de son crâne, elle entend un bruit sourd, comme... métallique qui se répercute dans sa tête. Puis plus rien, le noir complet.

***

Le soldat était conscient, malgré ce que ses geôliers pouvaient penser. Il était conscient et avait réalisé que lui et son ami se trouvait dans une forge. Par voie de conséquence, la femme ou l'homme était un forgeron. Non, la femme était forgeronne, vu ce qu'elle disait, les lieux lui appartenait. Il avait pensé à toute allure, sûr d'avoir trouvé la coupable de tous ces meurtres sordides. Au lieu de se précipiter sur eux, il avait écouté les My'träns discuter de leur sort et avait patiemment attendu qu'ils baissent leur garde le temps d'un instant afin d'agir. Quand, la voix de la femme s'était interrompue brusquement, il avait risqué un regard vers eux et comprenant que c'était le moment d'agir, ses instincts de soldats avaient pris le dessus. Il s'était saisi d'un récipient métallique qui était posé à côté de sa couchette et s'était rapidement élancé sur la femme, la frappant de toutes ses forces à l'aide de son arme par destination. Et elle s'était écroulée sans autre résistance. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à restreindre l'autre My'trän et il les ramènerait à la mine pour qu'ils reçoivent leur châtiment. Il ne savait pas si cet homme était son complice, aussi ne prendrait-il pas de risque.

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMar 13 Fév - 15:14
    Il ignorait tous des incidents et des meurtres qui étaient survenus aux alentours. Il ignorait que les mineurs daënars étaient à cran et que leur colère et leur peur enflaient et grondaient au fond de leurs coeurs. Cette peur insidieuse qui pouvait faire faire bien des choses à un Homme... Il était facile de troubler les esprits, de rendre un coeur tendre brutal quand sa vie était menacée. Même la personne la plus douce et pacifique pouvait devenir froide et cruelle sous le coup de la peur... Il en était de même de la colère.
    L'idée d'attacher ces pauvres hommes était peut-être un peu saugrenue au fond. Cela ne lui faisait pas particulièrement plaisir non plus, mais sa méfiance naturelle à l'égard de l'espèce humaine reprenait simplement le dessus. Il ne savait pas comment ces hommes alcoolisés allaient réagir lorsqu'ils se réveilleraient, mais ils n'avaient pas fait montre d'une grande diplomatie à la taverne un peu plus tôt. Il ne voulait donc prendre aucun risque.

    Il n'eut pas le temps de mettre son idée en pratique, Lycinia devant lui sembla faiblir un instant, s'interrompant dans ses propos. Elle n'était visiblement pas d'accord avec lui et, devant son hésitation, il avait fait un geste dans sa direction s'apprêtant à lui proposer son aide. Le temps d'apercevoir le daenar bondir et frapper sa consoeur, il ne put que la rattraper avant qu'elle ne touche le sol, sans quitter l'homme à la gamelle des yeux.
    Ses yeux verts étaient froids, insondables. Il était en position de faiblesse, la jeune femme dans ses bras, supportant son poids sans broncher, droit comme un i, face à l'homme qui le menaçait toujours.
    Ils se jaugeaient mais il savait la situation en sa défaveur. Il n'osait bouger d'un centimètre, figé comme une statue de glace offerte aux Architectes en espérant l'apaisement du Khoral.
    Il sentait le front de Lycinia brûlant contre son bras. Elle lui paraissait pourtant en forme quelques instants auparavant, et elle-même avait paru un instant surprise de se sentir mal. Depuis quand trainait-elle ses maux sans même s'en rendre compte ? C'était une question qui n'appelait aucune réponse et qui demeurerait un mystère très certainement. Pouvait-il négocier avec l'homme pour apporter à la jeune femme des soins ? Il avait dans ses affaires des feuilles séchées de sauge et des fleurs de sureau.
    Mais ses affaires n'étaient pas là, tout était à l'auberge. Il se sentit impuissant face à la situation, cherchant une solution sans en trouver une. Il ne pouvait pas demander à Cendre de lui rapporter ses affaires, l'aubergiste devait certainement vouloir la réduire en ragoût à l'heure qu'il était. Ce n'était pas non plus une mission pour Kin.
    Le petit animal surveillait la scène de ses yeux noirs, les poils hérissés, assis non loin du deuxième homme. Astère et lui n'avaient pas besoin de se regarder pour savoir ce qu'il était judicieux de ne surtout pas faire.
    Il hésita une dernière fois avant de prendre la parole puis se lança, choisissant ses mots avec le plus de tact dont il était capable.

    "Je ne sais pourquoi vous avez assommé la forgeronne mais je crains que toute cette histoire ne soit qu'un malentendu. Les gens du village semblaient prêts à..."

    "Silence My'trän ! J'ai tout entendu, je sais que c'est elle la meurtrière ! Et vous allez tous les deux bien gentiment nous accompagner jusqu'à la mine..."



    Le précepteur fronça les sourcils, préférant garder le silence que de se défendre. Une meurtrière ? De quoi parlait-il ? Il ne connaissait pas la forgeronne, mais elle ne lui avait pas semblé hostile aux daenars un peu plus tôt. Elle n'avait agi que dans l'espoir de leur sauver la mise même.
    L'homme avait cherché à le mettre en joue, mais ne trouvant pas son arme, il avait dû se contenter de sa gamelle en fer et de son regard haineux. Regard qui ne faisait ni chaud ni froid au my'trän qui réfléchissait calmement à la situation. Aussi calmement qu'elle le lui permettait.
    Il finit par laisser échapper un soupir, ne parvenant pas à trouver de solution convenable pour se sortir de cette mauvaise situation. Kin s'était déplacé sans un bruit et se tenait debout sur le tas d'armes cachées, les poils toujours dressés sur son dos. Si l'homme tentait de s'approcher pour récupérer ses armes il n'hésiterait pas à planter à nouveau ses petites dents pointues dans sa main !
    Astère ne voulait pas parler de la fièvre qui habitait sa collègue, de crainte que l'étranger, connaissant cette faiblesse, ne se sente avantagé. Mais s'il les trainait dehors jusqu'à la mine, son état ne s'améliorerait pas non plus. Que faire ?

    Il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus sérieusement car le deuxième homme grogna en esquissant un mouvement. Réveillé à son tour, le rapport de force était d'autant plus déséquilibré. S'il avait été seul il aurait certainement essayé de lutter ou de créer une diversion grâce à l'aide de Kin pour s'échapper. Parfois la fuite était la meilleure chance de survie.
    Mais il ne pouvait pas abandonner Lycinia. Il regarda donc le second soldat se relever en se tenant la tête, impuissant, mais toujours aussi calme, le regard impénétrable, presque docile.
    Dehors la présence rassurante de Cendre se fit sentir. D'une pensée furtive il la fit s'éloigner. Il préférait que les deux hommes ne la voit pas et qu'elle les suive de loin. C'était plus prudent, il avait peur pour elle, les armes des daenars ne lui inspiraient aucune confiance et nul doute qu'ils n'oublieraient pas de les récupérer...
    Les deux étrangers échangeaient des murmures en l'observant du coin de l'oeil. Mais Astère avait déjà cédé, au fond de lui. Si bien que lorsque les deux hommes récupérèrent effectivement leurs pistolets et autres fusils il ne montra aucune résistance.

    Lycinia dans ses bras, une fois un passage dégagé pour sortir, il entreprit d'affronter à nouveau le froid, entouré des deux hommes armés. L'ascension jusqu'à la mine fut pénible mais il ne s'en rendit pas vraiment compte. Lycinia était toujours brûlante contre lui dans le froid de l'hiver et il sentait la sueur ruisseler dans sa nuque.
    Il avait peur, terriblement peur au fond de lui. Dans quel pétrin s'était-il fourré ? Il redoutait le pire. La tension était presque palpable dans l'air autour de leur petit groupe. Et même la présence rassurante de son petit familier contre son coeur sous son manteau ne parvenait pas à diminuer le poids qui pesait sur ses épaules.
    Déjà l'entrée de la mine était en vue. Il sentait la sueur ruisseler dans sa nuque et son dos malgré les températures polaires qui sévissaient. Il se sentait nu et désemparer. Il lui était déjà arrivé de se retrouver face à un prédateur implacable. Mais les Hommes, il le savait, étaient souvent bien plus cruels que ne pouvaient l'être les bêtes...
    Raide, il s'engouffra dans la gueule ouverte, béante, de la mine, priant Orshin mille fois de les tirer de ce mauvais pas du mieux qu'il pouvait les aider...


Spoiler:

Hex Hekmatyar
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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 14 Fév - 21:44
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Le sommeil était quelque chose que j'avais finis par oublier dans cette exploitation, toujours à lire des rapports depuis mon arrivée, ces derniers s’amoncelaient sur le meuble alors que je froissais un nouveau rapport de sécurité. En état de panique, les soldats faisaient des compte rendus sur tout et n'importe quoi : du bruit étrange au simple courant d'air.
Je m'estimais encore heureux de ne pas avoir eu de coup de feu et de mort tant la tension était palpable. Je pris une gorgée de café froid, tachant d'oublier l’atroce gout amer qu'il avait. Régulièrement une jeune femme me faisait parvenir d'autre dossiers ainsi qu'une nouvelle tasse pleine et chaude. Mais cela faisait au moins une heure qu'elle n'était pas venu, je supposais donc que même elle avait finit par prendre une pause.
Soupirant pour moi même je finis par m'allonger doucement contre le bureau, pestant contre le col blanc qui m'avait dépêché ici. Café froid, peu de chauffage, et un petit bureau que n'aurait pas renié un administratif.
Pour dire vrai j'avais finis par abandonner l'armure de combat et le pistolet pour y préférer un crayon. Et je détestais ça... On ne se sentait pas vraiment utile à lire des rapports, surtout quand j'aurai sans doute eu plus de chance de trouver quoi que ce soit en étant sur le terrain.
Je finis par tomber dans un sommeil sans rêve sommeil interrompu brutalement par un soldat qui rentra sans frapper, ou alors il le fit mais je ne l'entendis pas. Je sursautais, renversants une tasse vide qui rebondit contre le sol dans un bruit métallique qui résonna dans toute la pièce.
Le soldat avait un grand sourire et hurlait presque

-ON LES A EU LIEUTENANT !

Qui ? Que ? Quoi ? Ils avaient eu qui au juste ? Encore très peu réveillé je tentais de rattraper le temps perdu en remettant les idées en places. Mais nul doutes que les cernes que j'avais sous les yeux trahissaient ma fatigue. Je remis un semblant d'ordre dans mes cheveux emmêlés avant de demander une explication, non sans dire trois fois au garde de se calmer.
Il parvint à y arriver au bout de plusieurs seconde mais il n'arrivait pas à arrêter son tremblement d'excitation.

-Le forgeron meurtrier et son complice ! Nous les avons attrapés et enfermés dans la mine !


Je le regardais en biais pendant quelque seconde, hésitant sur le fait de lui lâcher un "Ouais et alors ?" avant de me rappeler soudainement que j'étais ici pour les aider. et oui....
Me levant difficilement du bureau je pris ce qu'il me semblât être une éternité pour enfiler mon armure complète, fixant la lame Mytrane dans mon dos avant de suivre le soldat dans la mine.
Je parcouru pendant un moment les galeries avant de trouver un ascenseur à vapeur qui nous fit plonger dans les boyaux de la terre, c'était l'un des lieux que favorisaient les soldats car ils savaient que nul magie ne viendrait les torturer, certains se faisaient même un devoir de déplacer leurs lits dans ces dernières, préférant une nuit sure à une vie longue.
Je n'étais pas vraiment là pour les juger de toute façon.
Je suivis donc le soldat qui serrait nerveusement son revolver, un peu trop nerveusement pour son propre bien. Il me fit suivre de long boyaux avant que nous ne tombions finalement sur une cellule, cellule qui n'était en fait qu'une série de barreau munis de porte dans un renfoncement de pierre veinée. Je soupirais en voyant cinq homme constamment pointer leurs armes sur les deux captifs.
Un nouveau soupir se fit entendre. Je retirais mon casque et m'approchait lentement de la cage.

-Baissez vos armes.... ils ne sont pas dangereux ici... la surface est veiné de maghilite ils ne risquent pas de vous faire grand chose.

Ils hésitèrent un petit moment, un petit moment de trop qui au vu de mon état de fatigue suffit à dégrader brièvement mon humeur. Je finis par faire frapper la partie plate de mon Klaive sur le sol de pierre, qui fit sursauter tout le monde.

-Exécution !

Comme des chiens bien dressés ils s’exécutèrent, baissant leurs fusils avant d'attendre un ordre. Car oui ils étaient clairement perdu. Ils pensaient avoir trouvé le coupable, la source de tout leurs maux. Voilà un rêve accompli qui n'offrait pas de suivant....
Et je n'avais rien à leur dire sinon de s'en aller, et surtout de me laisser seuls avec les prisonniers. Il allait encore falloir prouver que c'étaient eux, ou non...
J'attendis patiemment, tachant d'oublier la forte envie de dormir qui me prenait.
Au bout d'un moment, alors que l'ascenseur remontait, je finis par me lever, faisant les cents pas alors que la faible luminosité ne laissait voir que mes yeux gris qui fixait les prisonniers par delà les barreaux.
Au moins cela cachait mes cernes profondes et mon état de fatigue avancé.
Je lançais d'une voix la plus neutre possible.

-Il semblerait que les soldats soient persuadés que vous êtes les meurtrier qui s'amusent à torturer puis assassiner les gens de la mine...

Je laissais quelques seconde, le temps de détailler les deux personnes derrière les barreaux. Elles n'avaient pas l'air d'assassins selon moi, mais d'un autre côté beaucoup de tueurs avaient l'air de petits anges. Je repris donc un peu de sérieux, me rappelant de ce que les victimes étaient devenues.

-En fait je n'ai strictement aucun indice que ce soit vous, sinon que parmi vous il y a une forgeronne, pile comme ce que l'on recherche. C'est à peu près tout ce qui vous accuse. Mais manque de chance je n'ai pas non plus le moindre moyen d'innocenter qui que ce soit...

C'était une situation plutôt merdique... aussi bien pour moi que pour tout le monde ici. Et très franchement je n'avais ni l'envie ni les qualifications pour être juge ici.

-La procédure va être plutôt simple, et notez que vous avez de la chance... Le directeur va s’empresser d'aller écrire une lettre, ou se rendre directement chez le Khorog local pour demander que quelqu'un de plus compétent que nous vienne vous chercher. Et notez que c'est plutôt rare, si nous étions dans une mine privée vous auriez été exécutés sur place. mais bon heureusement les militaires respectent les traitées.... Si seulement il en était de même pour tout le monde...

C'était une critique qui allait aussi bien à l'encontre des Daenastre que des Mytrans, si il y avait eu des abus de la part des technologistes, j'avais vu de mes propres yeux une attaque en bonne et du forme de la part des mages, et ce sans que le conseil de la convergence ne fasse rien.
Ces mines étaient des zones grises ou l'on fleurtait avec la loi, heureusement, ici cette dernière était respectée à la lettre.
Je finis par prendre un tabouret, me rapprochant suffisamment pour qu'ils puissent voir l'armure militaire luire doucement, sans pour autant révéler mon visage, reprenant plus doucement.

-Comme vous êtes coincés ici, peut être voudriez vous bien m'expliquer votre version.




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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptySam 17 Fév - 13:58
Lycinia ouvre les yeux et se redresse soudainement. Un peu trop soudainement peut-être. Le monde tourne autour d'elle et une douleur affreuse se réveille à l'arrière de sa tête. Elle a tôt fait de retomber lourdement contre une paroi rocailleuse, de quoi ajouter à son mal-être. Un grognement lui échappe tandis qu'elle essaye à nouveau de se redresser cette fois-ci un peu plus lentement. Ses mains tâtonnent sur un sol terreux avant de se stabiliser enfin en position assise, adossée contre la paroi. L'obscurité ambiante l'empêche de distinguer quoique ce soit pendant un temps, mais elle sent une présence, même deux, à ses côtés. Elle essaye de créer des flammes avec ses bagues mais ses tentatives échouent toutes. Pas de magie donc. Ça ne lui prend pas des heures pour comprendre ce qu'il se passe. Les Daënars l'avaient emmener dans la mine de magilithe, elle et son compagnon d'infortune.
    « Astère ? C'est toi ? » s'assure-t-elle.

Dans une situation aussi exceptionnelle, elle en oublie le vouvoiement. En même temps lui et elle semblent avoir traversé beaucoup ensemble en très peu de temps. Des bribes de souvenirs lui reviennent dans lesquelles elle est portée par lui dans le blizzard. L'ascension de la montagne bleue n'a pas dû être des plus facile avec un poids mort, sans compter le froid du Khoral. Elle lui était grandement reconnaissante. D'un coup, elle sent quelque chose de doux et chaud qui vient se frotter contre sa main. Ça devait être l'aitah du précepteur. Ça lui amène un mince sourire sur le visage. Il fallait admettre qu'être prisonnière était très haut dans sa liste des expériences qu'elle ne voulait pas vivre. Sa soif de liberté en prenait un coup.
    « Que s'est-il passé ? », demande-t-elle à l'ombre à côté d'elle.

Avant cet incident, elle avait calculé qu'il lui faudrait un jour de marche pour atteindre les montagnes bleues. Avec un poids mort, ce temps devait s'être allongé. Un jour, c'est tout le temps dont avait besoin son système pour se débarrasser de l'intoxication. Si elle n'avait pas été Kharaalienne, il n'y a pas de doute qu'il lui aurait fallut plus. Malgré tout, elle ne sentait pas complètement en forme.

Un bruit mécanique se fait entendre très loin au dessus d'eux. Puis quelques minutes après, des soldats très nerveux, en uniforme, arrivent avec un tant soit peu de lumière. Ils les mettent en joue. C'est tout ce qu'il faut à la jeune femme pour se mettre debout. Elle s'approche des barreaux et fixe silencieusement la petite troupe. Celui qui semble être l'officier supérieur doit s'y reprendre à deux fois pour calmer les autres soldats qui semblent prêt à appuyer sur la gâchette. Ses doutes sont tout de même confirmés. Ils sont dans une mine de magilithe. Si ce n'était pas pour ce minerai divin, ils seraient tous actuellement dans son élément et la situation n'aurait pas été aussi drastique. Quoiqu'il en soit, après un bref instant les autres soldats prennent congés, laissant Astère et Lycinia en compagnie du gradé dont on ne voyait que le regard d'acier.

La jeune femme s'approche un peu plus des barreaux et y met une main dessus. Geste qui n'a rien d'anodin. Sans arrêter de fixer le soldat, elle teste la solidité des barreaux. De tels barreaux n'étaient jamais complètement uniformes, il arrivait qu'à certains endroits le métal soit plus faible et donc plus malléable. Malheureusement elle ne trouve pas de telles faiblesses.
    « Il semblerait que les soldats soient persuadés que vous êtes les meurtrier qui s'amusent à torturer puis assassiner les gens de la mine... »
    *Des meurtres de Daënars ?*, pense-t-elle surprise. Elle pensait qu'ils avaient été fait prisonniers pour être utilisés comme esclave. Ça lui enlevait un poids.
    « En fait je n'ai strictement aucun indice que ce soit vous, sinon que parmi vous il y a une forgeronne, pile comme ce que l'on recherche. C'est à peu près tout ce qui vous accuse. Mais manque de chance je n'ai pas non plus le moindre moyen d'innocenter qui que ce soit... La procédure va être plutôt simple, et notez que vous avez de la chance... Le directeur va s’empresser d'aller écrire une lettre, ou se rendre directement chez le Khorog local pour demander que quelqu'un de plus compétent que nous vienne vous chercher. Et notez que c'est plutôt rare, si nous étions dans une mine privée vous auriez été exécutés sur place. mais bon heureusement les militaires respectent les traitées.... Si seulement il en était de même pour tout le monde... »

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Pendant des heures ils avaient été détenus dans une prison, Delkhii sait à quelle profondeur dans le sol, sans lumière. Et ce gradé arrivait maintenant devant eux en leur disant que leurs actions n'avaient finalement, strictement, aucun fondement réel ? La forgeronne était connue pour son calme, mais là son feu intérieur prenait le dessus. Elle fulminait. Ses pensées allaient surtout à Astère et ses compagnons qui avaient été mêlés à ces histoires et qui avaient dû supporter la grosse partie de ce mauvais traitement.
    « Comme vous êtes coincés ici, peut être voudriez vous bien m'expliquer votre version. » finit-il.

De ses yeux de jade transparaissait une colère silencieuse, mais c'est tout de même d'une voix contenue qu'elle prononce ses mots :
    « Ah ? Pourquoi n'exécuteriez vous pas tous les forgerons de Khurmag pendant que vous y êtes ? Ce qu'il ne faut pas entendre. Vous nous traitez comme des criminels quand le SEUL indice que vous avez est le fait que j'exerce la profession de forgeronne ? La présomption d'innocence vous connaissez ? N'osez pas nous dire que vous respectez les traités après ça. Vos soldats nous ont enlevé de ma forge et maintenant vous nous séquestrez. Voilà ce qu'il se passe. »

A aucun moment, elle ne ramène sur le tas qu'ils sont des Daënars qui agissent comme bon leur semble sur une terre étrangère, simplement parce que ça ne lui venait pas à l'esprit. Contrairement à bien d'autres My'träns, elles n'avaient rien contre eux, tout était dirigé contre leur technologie. Bien qu'elle n'appréciait pas complètement l'idée de soldats étrangers dans leur contrée. Elle continue :
    « Mon compagnon et moi leur avons apporter notre aide alors qu'ils... »

Elle s'arrête soudainement. Ses mots risquaient d'incriminer les Khurmis. Cependant, les soldats devaient déjà avoir raconté cet incident à leur supérieur. Il ne servait à rien de mentir. Au mieux, son témoignage pouvaient amener une autre version à l'histoire. Elle se reprend tout de même sur les mots qu'elle était sur le point d'utiliser.
    « Lors d'une rixe avec des Khurmis. Un de vos soldats avait perdu connaissance à l'extérieur. Nous avions donc décidé de la transporter au chaud, jusqu'à ce qu'un autre de votre soldat me mette en joue. Ce qui m'a forcé à me défendre. Nous les avons tous les deux ramener dans ma forge en attendant qu'ils se réveillent pour ensuite les remettre aux autorités. »

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMar 6 Mar - 15:02
    Les yeux fermés, la respiration lente, il caressait d'un geste machinal la douce fourrure de Kin. C'était rassurant de sentir le petit animal chaud sous ses doigts. Depuis qu'ils avaient pénétré dans cette mine il ne pouvait plus l'entendre. Il avait tenté de voir à travers ses yeux, la vision nocturne de l'aitah étant bien meilleure que celle d'un être humain, mais il avait échoué. Cendre n'était plus non plus présente dans un coin de son esprit, leur lien semblait rompu.
    C'était une sensation étrange pour l'adepte d'Orshin qui vivait depuis toujours avec ses familiers, en lien constant avec eux. Cela l'avait d'abord inquiété, et il avait tourné comme un lion en cage dans le noir, comptant les pas qui séparaient la grille du mur du fond contre lequel Lycinia était toujours inconsciente, puis ceux qui allait d'un côté à l'autre. Pour occuper son esprit, combler le vide bien trop présent laisser par l'absence de contact mental. C'était difficilement supportable.
    Ce fut cependant rapide, leur prison était ridiculement petite. Puis, vaincu par la peur, le stress et surtout la fatigue, il s'était laissé glissé contre le mur, son épaule contre celle de la forgeronne, comme un enfant cherchant à se rassurer par la seule présence d'une camarade à ses côtés.
    Au fond avait-il seulement grandit ? Puis, exténué, il avait sombré dans un sommeil agité.

    Il se réveilla quelques minutes à peine avant la jeune femme, comme s'il avait pressenti qu'elle allait revenir à elle un peu plus tard. En réalité, c'était plus certainement les gazouillements de l'aitah, se frottant contre sa main, qui l'avait tiré hors de ses mauvais rêves.
    Il sentit Lycinia se redresser soudainement, leurs épaules ne se touchant plus et cet éveil soudain le fit sursauter. Il soupira en se calant à nouveau contre le mur laissant Kin aller roucouler vers sa compagne, et lui lécher les doigts, content de voir qu'elle allait bien.
    Le petit animal était bien plus sociable que son maître et il avait déjà adopté la jeune femme dans sa « famille ».
    Elle lui demanda si c'était lui, s'il était là.

    « Oui » chuchota-t-il, la voix plus rauque qu'à l'habitude, la soif et la faim se faisant cruellement sentir. A sa question suivante il soupira, réorganisant ses pensées après un repos trop court et trop agité, pour pouvoir lui.

    « L'un des soldats s'est réveillé et t'as assommée dans ta forge. L'autre c'est réveillé à son tour. Ayant peur de nous mettre en danger, j'ai préféré obtempérer face à leurs demandes et nous sommes montés tous les quatre jusqu'à la mine. Ils pensent que tu es une meurtrière, que tu as tué certains des leurs... »

    Sa voix s'éteignit dans un souffle, laissant la phrase en suspens. C'était, cela dit, succin mais clair.
    Puis un bruit mécanique se fit entendre au-dessus d'eux et ils ne tardèrent pas à faire face à des soldats nerveux, leurs fusils braqués dans leur direction. Un peu de lumière éclairait à présent la scène, léchant les murs veinés de magilithe. Il en profita pour observer un peu les alentours, cherchant des failles possibles dans leur prison, mais les deux prisonniers qu'ils étaient ne pouvaient malheureusement pas distinguer grand chose et le peu qu'il vit ne l'aida pas à trouver une solution pouvant les aider.

    Il se redressa lentement, calculant tous ses gestes comme il l'aurait fait face à un dangereux prédateur. Ou à un animal sauvage qu'il aurait cherché à apprivoiser. Il pouvait presque sentir la nervosité qui planait dans l'air autour d'eux, comme si elle était palpable. Il n'avait aucunement l'intention d'être blessé ou même pire, de mourir ici. La prudence était donc de mise...

    Adossé au mur il regarda Lycinia s'approcher des barreaux et de celui qui semblait être le chef et s'adressait à présent à eux. Les soldats avaient baissé leurs armes et personne n'avait encore attaqué la forgeronne. Il se décida donc à la rejoindre, après avoir remis Kin sous les plis de son manteau, contre sa poitrine.
    Ainsi on accusait la forgeronne pour des meurtres qu'elle n'avait vraisemblablement pas commis. Et la seule chose qui l'accusait était le métier qu'elle avait choisi.
    Il y avait de quoi rire jaune. Ou se pendre, suivant l'état d'esprit choisi. Mais il était trop las pour choisir l'une de ses deux options et malgré l'injustice de la situation, resta de marbre, son visage fermé, vide d'expression. Son regard semblait perdu dans le vide, trouble, rivé au sol, alors même qu'il était très attentif aux paroles du daenars.

    Des accusations vaines. Et en plus il fallait qu'ils se justifient ! Cela lui rappela pourquoi il aimait sa solitude tranquille, ses voyages seuls sur les routes en la seule compagnie de ses familiers. Les Hommes, supposément plus intelligents, ne savaient pas se servir de leur esprit comme ils auraient dû.
    Lycinia contenait sa colère mais il pouvait la deviner en observant son attitude. Provocantes mais mesurées, ses paroles sonnaient pourtant justes. Et Astère, spectateur impuissant de l'injustice de leur situation l'écouta tenter de justifier ses actes envers les deux soldats qui les avaient « escortés » jusqu'à la mine...

    Malheureusement il ne pouvait pas être sûr que ces explications suffiraient à les sortir de là. Ils les voyaient déjà enfermé ici plusieurs jours le temps que les autorités responsables fassent le nécessaire et ne viennent les chercher. Si aucun étranger ne leur avait tiré une balle dans la tête d'ici là, cédant à la folie de sa haine et de sa rancœur...
    La part d'ombre qui les habitait tous était si facile à mettre à nu que c'en était parfois terrifiant. Il essuya un nouveau frisson alors que le silence se faisait une place temporaire autour d'eux.
    Il ne rajouta rien, gardant le silence, préférant observer la réaction du daenars qui leur faisait face. De toute manière qu'importait ses paroles ? Il n'était qu'un dommage collatéral, présent en un lieu et un moment où il n'aurait dû être. Victime une fois encore de la stupidité des hommes.
    Tout ce qu'il espérait c'est que sa jument se tenait tranquille quelque part dans les bois alentours et qu'aucun mineur ou soldat un peu trop à cran, ne prendrait l'idée de lui tirer dessus...

Hex Hekmatyar
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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 7 Mar - 18:47
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Je relevais les yeux devant l'éclat de colère de la forgeronne, l'écoutant avec attention avant de sortir de le rapport écris que j'avais reçu plus tôt. Je le parcouru des yeux rapidement, esquissant un petit sourire vers la jeune femme qui semblait hors d'elle avant de baisser la feuille pour la fixer dans les yeux.

-Vous n'écoutez donc pas ce que je vous dit ? J'ai dit que votre profession vous accusait, pas que vous étiez coupable, en somme vous êtes présumée innocente, mais vous êtes sous le coup d'une enquête et chez nous les suspect ne sont pas laissés en liberté.
De plus d'après le rapport que j'ai sous les yeux, ce n'est pas vraiment ce qu'il c'est passé. Il est dit que le soldat vous à trouver avec votre ami entrain d'embarquer le second soldat. Et lorsque celui-ci à tenter de vous arrêter il à été assommé par je cite "un projectile que la foule n'avait pas possibilité de se procurer à la main"
Suite à quoi les deux hommes se sont retrouvés dans une forge dépossédés de leurs armes....
Je ne sais pas vous, mais ça fait tout de même beaucoup de raison de paniquer vous ne pensez pas ?


Je restais un peu perplexe devant la jeune femme trouvant étrange qu'elle clame aussi haut et fort son innocence alors que des actes assez éloquents jouaient contre elle. Je finis par hausser les épaules, devant ce que je ne pouvais réussir à considérer comme de la mauvaise fois ou de la révolte face à l'injustice.
Quoi qu'il en soit je tachais de rester neutre, écoutant avec attention sa version des faits, notant les éléments sur une petite feuille qui serait remise aux responsables Mytrans qui statueraient.
Les deux versions correspondaient presque, l'incident ayant été également noté dans le rapport, et en soit la seule différence notable était l'intention même de la forgeronne.
Dans une des versions elle était décrite comme un agresseur, dans l'autre comme une victime... difficile de statuer donc....
Poussant un soupir, je finis par ranger la feuille et le stylo, me levant lentement pour reprendre.

-Je vois.... tout ce que vous avez dit sera reporté et transmis à la délégations Mytrane qui devrait arriver on l'espère sous peu, nous ne somme pas apte à vous juger d'après le traité, mais nous pouvons vous conserver ici le temps que vos délégués viennent se charger de l'affaire.



Ce n'était peut être pas ce qu'elle voulait entendre mais je n'étais pas habilité à faire quoi que ce soit d'autre, et à vrai dire je ne voulais pas non plus risquer le moindre incident pour quelqu'un qui c'était montré colérique et un peu trop prompt à clamer la faute Daenastre.
Si elle disait vrai... cela serait encore à mettre sur la méfiance entre les deux peuples.... Un point restait cependant à élucider, car si le rapport dans sa seconde partie évoquais l'autre homme , il n'était pas cité dans la première ce qui laissait une grosse zone d'ombre. Me tournant vers lui avant de demander.

-Quand à vous je dois avouer que la situation est bien plus compliquée... les villageois nous ont bien signalés la présence d'un percepteur, et j'au eu des échos de soldats vous ayant vu enseigner à des enfants. De ce qu'il se raconte vous ne seriez pas forgeron donc... Mais le problème était que vous étiez justement avec mademoiselle dans sa forge.
En fait vous seriez presque vierge de tout soupçon si vous n'aviez été vu dans la forge avec elle, mais considérant les circonstances qui sont extrêmement louche, nous sommes dans l'obligation de vous garder ici également.

Était-il un complice, cachait-il son jeu ? Ou bien était-il aussi innocent que la forgeronne ? C'était dur à dire, et nerveusement je me mis à jouer avec la boucle de l'étuis à munition de ma ceinture, ne sachant trop quoi leur dire. Ils pouvaient être coupables, ou bien innocent, et je n'étais pas supposé trancher sur ce fait.
Personne ici n'était prêt à prendre le risque de les juger et le directeurs avaient sommé tout le monde de garder son calme en précisant qu'il partirait dans l'heure demander au Khorog de venir résoudre cette affaire.
Ce petit homme était décidément bien en phase avec les règles, allant jusqu'à prendre le risque de se déplacer lui même pour éviter les vagues.

-Nous espérons que cela sera réglé d'ici demain, voir ce soir si le Khorog n'est pas trop occupé. En attendant vous voulez peut être manger ou boire quelque chose ? Nous ne somme tout de même pas des monstres et si vous le désirez vous aurez un repas et de quoi boire.


Nourrir des gens en garde à vue restait tout de même un principe de base, car nous ne pouvions décemment pas laisser mourir des gens sous notre garde, cela aurait pu être extrêmement mal pris, attendant leurs réponses, je fis appeler un soldat qui se présenta rapidement ne pouvant cacher un regard nerveux en apercevant nos deux "hôtes"
Il paraissait évident que la personne qui allait devoir les surveiller allait être moi, et ce pour la simple et bonne raison que je n'avais pas confiance dans les soldats de la mines, rendus trop nerveux par les récents meurtes. Et il n'y avait rien de pire qu'un soldat nerveux pour surveiller des gens suspects.
Si d'habitude ils se montraient professionnels, il était difficile de prévoir ce qu'il ferait en voyant leur potentiel assassin sous les yeux.
Simplement, il allait falloir beaucoup de café pour que je puisse rester éveillé suffisamment longtemps. Je croisais intérieurement les doigts pour que la réponse des officiels Mytrans arrivent vite....



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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyLun 12 Mar - 1:15
Le Daënar en uniforme passe la majeure partie de sa tirade à noter sur du papier fin l'étendue du témoignage de la jeune femme. Son écoute est consciencieuse et à aucun moment Lycinia n'est interrompue. Entre deux phrases, la jeune femme arrive à ravaler sa colère initiale se répétant des mantras qu'elle a appris tôt dans son enfance. A la fin, le soldat range ses effets avant de se prononcer sur la situation :
    « Je vois.... tout ce que vous avez dit sera reporté et transmis à la délégations Mytrane qui devrait arriver on l'espère sous peu, nous ne somme pas apte à vous juger d'après le traité, mais nous pouvons vous conserver ici le temps que vos délégués viennent se charger de l'affaire. »

Au moins, elle était sûre de tomber sur des personnes sensées en la personne des Khurmis. Il y avait de multiples témoins de la scène et finalement, elle n'était arrivée qu'il y a très peu de temps. Et ce temps, elle en avait passé la majeure partie entre sa forge et la taverne. Dans ce petit village, les choses se savaient, les étrangers étaient connus et rien ne se passait dans l'anonymat le plus complet. Aussi elle n'aurait aucun problème à faire valoir son innocence. Le calme reprend graduellement l'emprise sur son esprit. La colère est toujours là, mais elle n'a désormais plus aucune autorité sur ses actes et pensées.

Un léger soupire passe ses lèvres, comme pour chasser les derniers résidus de sa tension. Elle observe l'homme aux cheveux cendrés s'adresser maintenant à son compagnon. Quelque chose dans les mots de leur geôlier la gênait. Elle ne saurait dire si ce sentiment était complètement innocent où s'il était alimenté par un biais venant de leur différence d'origine. En tout cas, elle avait du mal à rester entièrement impassible quand elle l'écoutait. Ses yeux pâles, assombris par le manque de lumière, se posèrent sur Astère qui était au centre des paroles du Daënar. Ainsi, sa présence dans cette mine était la conséquence d'un concours de circonstances. Mais, il n'y avait qu'à poser un regard sur lui pour savoir que ce n'était pas un meurtrier. Et finalement, ce n'était pas extraordinaire qu'un forgeron ait des personnes dans sa forge. Les déductions étaient faciles à faire, pourtant le geôlier les refusait. La jeune femme estimait qu'il aurait pu au moins libérer le jeune homme.

Il s'adresse finalement aux deux prisonniers :
    « Nous espérons que cela sera réglé d'ici demain, voir ce soir si le Khorog n'est pas trop occupé. En attendant vous voulez peut être manger ou boire quelque chose ? Nous ne somme tout de même pas des monstres et si vous le désirez vous aurez un repas et de quoi boire. »

Qu'espérait-il entendre ? « Volontiers » ? L'homme leur proposait de quoi les nourrir comme l'on propose du thé à ses invités. Sauf que invités, ils ne l'étaient pas. Par contre, ça devait bien faire un jour qu'elle n'avait eu ni eau, ni de quoi se sustenter. Elle soupçonnait qu'Astère était dans la même situation. S'ils ne répondaient pas, tournure de phrase incongrue ou pas, ils n'auraient sans doute rien.
    « A défaut de liberté, de l'eau et un repas seraient le minimum. » finit-elle par dire, ravalant sa fierté.

Elle se rapproche ensuite du précepteur et arrivée à sa hauteur, elle baisse la voix :
    « Je suis vraiment désolée. Si ne t'avais pas mêlé à tout ça, tu ne serais pas maintenant dans cette situation. Même après ça, tu as veillé sur moi. J'ai une dette envers toi, Astère et je compte bien la repayer. »

Elle aurait pu ajouter quelques mots sur son innocence, mais à quoi bon ? Tout comme pour le soldat, elle n'avait que sa parole. Aucune preuve. Au lieu, elle se laisse glisser contre la paroi rocailleuse, détaillant un peu plus leur prison. La lumière de la lampe à huile se réverbérait doucement contre les grands murs naturels qui s'élevaient très haut sans rien pour entraver leur ascension. Çà et là, des surfaces translucides renvoyaient la lumière de la lampe, clignotant comme des centaines d'étoiles à chaque mouvement de la flamme. La nature du minerai ne faisait aucun doute pour la forgeronne, c'était de la magilithe. Pierre qui justifiait l'esclavagisme, la guerre et les impacts sur la nature pour les Daënars. Elle bloque ces pensées bien sombres hors de son esprit et se reconcentre sur son travail d'observation. Son regard va aussi loin qu'il le peut en direction du plafond. Dans ce repli de terre, il lui était impossible de voir à quelle altitude les murs allaient, mais elle imaginait que ce tube de terre reliait toute les galeries puisque loin en hauteur, on entendait des bruits métalliques qui sonnaient en rythme.

Lasse d'observer et pas encore entièrement remise de son intoxication, Lycinia se laisse bercer un temps par les sons de pioches, tombant petit à petit dans une somnolence fragile. Les bruits métalliques continuent ainsi pendant de longues minutes jusqu'à ce que se joigne au concert, un grondement sourd qui secoue la terre et les personnes présentes en son sein. De minuscules pans de roches s'effritent des parois sous la pression. La jeune femme, circonspecte, se met immédiatement debout. Même sans sa magie, elle sait qu'un tel phénomène n'est pas naturel et quelle que soit la cause de ce grondement, l'intégrité de la mine serait en danger si elle se reproduisait.
    « Daënar ! Je n'ai pas accès à mon don, mais j'ai vécu assez longtemps sous terre pour vous dire que ce tremblement a très certainement compromis la fiabilité de vos galeries. Je ne voudrais pas que mon compagnon et moi perdions la vie sur une erreur judiciaire. », la fin de la phrase se laissait deviner à son ton. Sortez-nous d'ici !

Alors qu'elle faisait part de son avis de fidèle de Delkhii au soldat, un autre grondement se fait entendre, accompagné de ce tremblement, maintenant habituel pour eux. Cette fois ci, d'autres pans de roche, un peu plus gros, s'écrasent au sol. Les soldats qui sont là commencent à bouger nerveusement, tous leurs regards pointés vers le haut de la mine. Elle aussi elle est dans l'expectative, le regard fixé aussi haut qu'elle le peut, elle s'attend presque à entendre une deuxième réplique de ce grondement, mais à la place, ce sont les mouvements mécaniques de l'ascenseur qui résonnent. En son sein, des soldats encore plus nerveux que ceux ici-bas. Cela sonnait rien de bon. Enfin, quelque chose de bien pire que la menace de se faire entomber vivante. Fidèle de Delkhii ou pas, cette pensée n'avait rien d'attrayant.

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 4 Avr - 17:06
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Je n'étais pas un mage, ni même un mineur, et pour moi les secousses ressentit n'étaient en rien anormales, du moins rien de bien différent par rapport à d'habitude, quelques poussières se détachaient du plafond et alors ? Ce n'était pas la première fois, ça ne serait surement pas la dernière.
J'accueillis donc la remarque comme toute personne normale, c'est à dire avec beaucoup de suspicion. Comment prendre cela autrement au juste ? J'avais une prisonnière qui se montraient virulente et qui exigeait implicitement que je la fasse sortir sur le simple prétexte qu'il y avait des secousses.
Je remis mon armure en place, tachant de rester aussi calme que possible.

-Vous vous rendez comptes de ce que vous demandez au juste ? Vous êtes placés en détention provisoire je vous rappelle je ne peux pas vous faire sortir d'ici comme ça et je n'en ai pas non plus les moyens, je n'ai pas les clés.

La réponse était au moins franche sur ce point, le directeur voulait remettre ces dernière directement à l'officiel Mytran pour qu'il libère ou non ses citoyens. Une sorte de geste symbolique pour prouver que les Daenastre respectaient les coutumes et aussi pour prouver que personne ne pouvait faire de mal aux mages emprisonnés.
C'était devenu une tactique courante de ces derniers au fil du temps: se faire arrêter se blesser soi-même avant d'accuser les mineurs et les soldats de quoi dégoter une compensassions conséquente.
Mais voilà... en attendant un cas d'urgence il n'y avait pas moyen d'ouvrir cette cage.
Si la forgeronne était adepte de la terre comme elle le prétendait, aller voir ce qu'il se se passait ne risquait pas de faire de mal, ils ne risquaient pas de s'échapper d'ici surtout au vu des barreaux qui étaient bien trop épais pour les forces ou pour profiter d'une faille, à croire que les constructeurs avaient prévu ce genre de cas...

-Enfin je vais allez voir comme ça vous pourrez vous détendre, ou non.


Laissant les deux prisonniers en plan, je me mis à remonter la galerie imaginant déjà que la forgeronne c'était alarmée pour rien.
En même temps comment deviner si profondément sous terre que quelque chose n'allaient pas...
Le mieux était encore de sortir quitte à laisser les deux fugitif dans leurs cellules. Si le second c'était montré calme, ce n'était clairement pas le cas de la seconde qui avait tout fait pour rabaisser les Daenastre.
Pas forcément la meilleur méthode à appliquer. Mais la seule qui avait réellement du sens, à poursuivre dans cette logique, il aurait suffit qu'un prisonnier demande les clés pour qu'on lui ouvre...

Mais je ne savais pas vraiment ce à quoi je pouvais m'attendre, car en y prêtant plus attention, il était vrai que rien ne semblait vraiment comme d'habitude, et les secousses n'étaient vraiment en adéquations avec les machines de forage ici.... c'était comme si quelqu'un tentait de faire du minage avec de la dynamite.
Je vis un soldat courir vers l"ascenseur mais je ne pus même pas l'appeler car une nouvelle secousse me fit presque tomber au sol...

Je ne craignais pas pour les conditions de détentions des deux mages, les barreaux résisteraient largement à ce genre d'agression.... mais la vraie question était plutôt de savoir pourquoi une telle agitation se propageait dans la mine.
Etait-ce les mytrans ? C'était peu probable vu tout les efforts que faisaient les gens d'ici pour respecter les mages

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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 2 Mai - 15:06
L'officier daënar refuse tout simplement de les libérer. En plus de son refus, il leur confie qu'il n'a de toute façon pas les clés pour ouvrir les barreaux de leur prison. Le soldat accepte tout de même d'aller vérifier ce qu'il se passe et bientôt, Astère et Lycinia se retrouve à nouveau seuls. Mais cette fois ci il y avait une amélioration, la petite lampe à huile avait été laissée. Elle pendait au mur retenue par une tige en métal. Sa lumière éclairait faiblement des tubes en cuivre qui parcouraient les parois de la mine. Ils vibraient et sifflaient et à certains endroits des gouttes d'eau s'en échappaient lentement.

La jeune femme soupire quand elle détourne le regard de ces tuyaux. Elle repensait à l'attitude de leur geôlier. Il n'y avait vraiment rien à garder chez ce soldat et quand tout ça serait fini, elle espérait ne pas avoir à tomber sur lui une seconde fois. Bien qu'elle doutait d'une telle possibilité. Irydaë était un vaste monde après tout.

Une nouvelle secousse la coupe dans ses pensées. Celle-ci est un peu plus lointaine que les autres. Ses vibrations se répercutent tout de même jusqu'à sur les parois de la cellule et à nouveau des morceaux de pierre s'en échappent çà et là. Leur taille était alarmante. Lycinia persistait dans son diagnostique : ce phénomène n'avait rien de naturel. Les secousses étaient bien trop fortes pour être provoquées par un minage par dynamite. Miner par explosion était tout un art qui possédait des règles de sécurité strictes. Même les Daënars devaient connaître ces règles. De plus, la Kharaalienne pouvait clairement dire qu'elles venaient d'en haut, ce qui éliminait tout phénomène sismique naturel qui aurait touché la mine dans sa globalité. Quoiqu'il en soit, chacune de ces secousses fragilisait un peu plus les galeries de la mine. Son effondrement n'étaient plus qu'une question de temps. La question de l'origine de ses secousses ne lui traversait pas l'esprit car la jeune femme ne pensait qu'à trouver un moyen de sortir de cette prison, mais sans sa magie, ça ne serait pas une tâche aisée. Le précepteur pouvait-il être d'une quelconque aide ?

Quelques mètres au loin, les soldats nerveux qu'elle avait entre-aperçu plus tôt, étaient arrivés au niveau de l'officier. Elle les observe discuter un temps quand une énième détonation retentit, encore plus menaçante. Les murs et le sol tremblent de concert. Un des tuyaux fixés à la paroi pierreuse siffle un peu trop fort, avant que la foreuse à laquelle il est relié explose dans un bruit d'enfer. La machine est éloignée du trio daënar, mais ils sont tout de même pris par une partie de la déflagration, tandis que des morceaux de l'engin sont violemment projetés sur eux. Lycinia n'a pas le temps de voir leur sort car la projection d'air et de flamme arrive jusqu'à la petite cellule. Assez puissante pour déséquilibrer la lampe à huile qui vient s'éclater sur le sol, son contenu enflammé se répand en une grosse flaque à quelques mètres des barreaux qui les retenaient prisonnier. L'urgence de la situation de Lycinia, d'Astère et du petit aitah se fait ressentir de seconde en seconde. Frénétique, la forgeronne se retourne vers son compagnon afin de lui demander s'il n'avait pas une brillante idée pour les sortir de là, mais hélas, celui-ci était inerte, son petit compagnon à poils lui lapait le visage en poussant des petits gémissements.

Elle se précipite vers lui. Une roche de la taille d'un point de Kharaalien se trouvait à côté de lui. Elle devait être la raison de son état. Il se l'était pris en pleine tête. Heureusement, il était juste assommé. Une idée commence à poindre. La Kharaalienne s'empare alors de la roche, l'examinant sous toute ses coutures. Une partie du minéral était recouverte de sel de pierre (salpêtre pour les intimes). Malgré la situation peu sereine dans laquelle elle était, elle ne peut s'empêcher de se questionner sur la présence de minéral dans un lieu si peu propice à ça. Il semblerait que toutes les conditions nécessaires à son apparition étaient réunies dans cette mine : L'humidité causée par ce que contenait les tuyaux et... Des fèces humaines. Pensé peu ragoutante, mais les mineurs devaient bien se soulager quelque part. Et si elle réussissait son action, c'est bien ce qui les sauverait.

D'une rapidité née de l'extrême urgence, la forgeronne va frapper plusieurs fois la large pierre contre la serrure de leur cellule. Plusieurs petits morceaux de salpêtre s'y logent sans peine. Par la suite, elle tresse une mèche blanche de ses cheveux qu'elle sectionne grâce au tranchant de la roche, qu'elle utilisait précédemment, avant de la placer dans l'orifice déjà rempli de sel de pierre. Il manque plus qu'une étincelle... qu'elle crée en frottant ses bagues entre elles. Ça prend facilement. Un feu violacé brûle vivement dans l'orifice métallique. La forgeronne ne laisse pas sa chance lui échapper, dès que le feu prend, elle martèle puissamment le verrou dont le métal est affaibli par la chaleur. Cependant, dans son calcul elle n'a pas pris en compte que chacun de ses coups aviverait le feu qu'elle avait créé à cause du sel de pierre toujours présent sur la roche. Mal lui en a pris car ces langues de feu s'attaquent à la chair de ses mains. Elle persévère malgré l'atroce sensation et la dérangeante odeur de viande grillée. D'un coup, ses efforts sont récompensées par le grincement de charnières. Il était temps car la fumée, créée par les flammes qui brûlaient devant la cellule, s'épaississait de minute en minute.

Évitant de regarder l'état de ses mains, la jeune femme hisse le précepteur inconscient sur son dos, l'aitah perché sur le l'une des épaules de son maître. Elle pouvait remercier sa force qui restait malgré l'accès à son don interdit par la magilithe. Chargée de son paquetage, elle remonte la galerie.

hrp:

Hex Hekmatyar
Hex Hekmatyar
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L'impuissance des citoyens, bis repetita placent EmptyMer 13 Juin - 22:14
Irys : 376547
Profession : Soldat de fer
Daënar +3 ~ Vereist (homme)
Tout allait de travers aujourd'hui, et Hex ne doutait pas une seconde que ce merdier allait empirer de secondes en secondes. Comme pour confirmer cela, un soldat paniqué courut vers lui, attirant son attention en agitant les bras.
Il avait l'air d'avoir de grave nouvelles car ses yeux n'arrivaient pas à se fixer sur un point fixe. L'officier dut le stopper et le forcer à prendre sa respiration avant de continuer.
Mais à peine avait-il commencé sa phrase qu'un sifflement suraigu provenant d'une foreuse se fit entendre. Le sifflement s'enfla bien plus rapidement que prévu et en deux battement de cœur, le moteur à vapeur surchargé explosa, enflammant les réserves de carburant des lampes et quelques explosifs restés posés à côté.
La température grimpa en flèche, et Hex sentit l'air s'échapper de ses poumons alors que la température atteignait un pic. Quiconque aurait eu un centimètre de peau exposé aurait sans doute brûlé vif, mais fort heureusement l'armure fermée du soldat le protégea de la plupart des dégât.
Ce qui coûta la vie au soldat devant lui furent les éclat de métal projetées par la carcasse de la foreuse qui volèrent dans toutes les direction, perçant les plaques d'armure de la recrue sans lui laisser la moindre chance.
Ironiquement ce fut cela qui le sauva, car les projectiles perdirent toute énergie cinétique en traversant le corps du pauvre soldat, rebondissant sans effet sur le blindage de l'officier.
Néanmoins celui-ci n'échappa pas au souffle qui le projeta contre le mur, lui et plusieurs rochers de bonnes tailles qui lui bloquèrent la vue ainsi que le peu de lumière qui restait dans le tunnel.

Hex se retrouva coincé dans une petite cavité dans laquelle il pouvait à peine bouger, et après de nombreux effort, il parvint à peine à poser un pied sur la roche en face de lui.
Il força au maximum, mais même l'exosquelette militaire n'arriva pas à faire bouger la roche suffisamment pour le laisser sortir.
il y eu un instant de panique, rapidement étouffé par une recherche active de solution.
L'officier n'avait pas d'arme susceptible de briser la roche, et la marteler de coup de poing ne ferait que détruire son exosquelette et son armure ce qui risquerai fortement de nuire à ses chances de survie au dehors.

En cherchant un moyen de s'échapper, il se rappela de ses bottes polymorphiques. Ces dernières étaient connues pour être assez dangereuses en mode échasse du fait de leurs facteur de détente important. C'était quelque chose à tenter....
N'écoutant que son instinct de survie, il plaça ses deux bottes contre la pierre, bloquant son exosquelette pour éviter d'être tordu par l'immense force des vérins.
D'une main, il activa la commande pour actionner ses bottes.
La pierre fut brutalement déplacée et l'officier désormais libre glissa au sol, se relevant difficilement dans un nuage de poussière pour découvrir le couloir encombré de cadavre.
La prisonnière se tenait devant lui, visiblement étonnée de retrouver quelqu'un de vivant.
Il aurait sans doute du faire quelque chose pour l'arrêter et la remettre en cellule, c'était du moins ce que le devoir supposait. Néanmoins le bon sens et l'instinct de survie voulait aussi qu'il sorte de la le plus vite possible, quitte à laisser les deux prisonniers en liberté.
Ne leur barrant absolument pas la route il prit le chemin de l'ascenseur ses bottes de fer foulant les cadavres carbonisés et les décombres.



Non décidément ce n'était pas bon. La galerie déboucha sur le puits central d'ou devait arriver l'ascenseur, il n'y avait pas de mineurs, ces derniers ayant surement tous fuit vers la surface, ou étaient déjà mort...
Hex accorda un regard aux deux suivant avant d'activer la manette de commande. Un grand bruit se fit entendre alors que le câble commençait à se dérouler
L'officier espérait simplement que tout ce bordel n'avait pas endommagé l'ascenseur, sans quoi il faudrait trouver un autre moyen de sortir, et ce au travers de galeries désormais instable.

-Merde....


Ce fut le seul mot qui réussit à sortir de la grille de son casque, incapable de comprendre ce qu'il se passait. Le sol tremblait sans cesse, et au loin on entendait d'autre machine exploser, générant ça et là des vagues de chaleur....
Ce n'était certainement pas naturel.... et certainement pas bon signe....

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