Entrez donc ...

... Car s'offre à vous un paradis, fait de rouages, d'effigies et de poupées ...

Entrez donc ! Marchez dans mes allées, touchez mes marchandises, mais attention ... veuillez les replacez au bon endroit, je le saurais si vous dérangez l'ordre de mon établissement.

Entre donc ! Et essuyez vous les pieds, car une telle merveille ne peut se permettre de porter des nuances de neige sur un sol de bois. Tolérer vos pas sur mon plancher est un effort qui m'est considérable, aussi est-il d'ordre que tout reste aussi propre que vous l'aviez trouvé en entrant.

Entrez donc ! Admirez mes créations, extasiez vous devant elles, car elles sont là pour vous servir ... Vos rêves et fantaisies sont miennes à réaliser, et mon devoir je respecte. Comme une déesse je vous apporterai la joie, pour peu que vous en payez le prix. La caisse est à l'entrée ... et si l'escompte des pièces est insuffisante ... vous en subirez les conséquences.

Entrez donc ! Mais restez à votre place, car en haut des escaliers se trouve mon domaine. Mes allées vous héberge et mon foyer vous surmonte, si vous leviez la tête, peut-être percevriez-vous les yeux à travers le plancher brisé.

Entrez donc ! Et attention à ce que vous touchez, car tout dans ma boutique a une valeur importante à mes yeux. Mes prix sont bas, ma satisfaction vient de ma passion et mes produits de la plus haute qualité !

Alors, entrez donc ! Pour peu que la mort ne vous effraie pas ...

- En espérant vous revoir un jour ...

Le Vieux Loup avait encore quelques jours à tuer à Vereist depuis qu'il avait croisé la route de cette Loumyneara qu'il esperait revoir et pouvoir la compter comme un membre de son équipage. Mais voilà, après avoir revendu ces butins de valeurs, écumé les tavernes, le gredin barbu trouvait le temps long ! Et c'est absolument par hasard qu'il passa en compagnie de deux de ses membres d'équipage, en charge de sa protection (ouai on se la joue quand on esr capitaine hein!) devant une étrange... étrange boutique.

Curieux, le quadragénaire qui avait encore de beaux atouts, la piraterie ça conserve mwouhaha, passa le pas de la porte pour contempler des allées fourni d'une étonnante marchandise ! Des poupées! Laissant ses gars dans la ruelle, il osa examiner du regard ces marchandises avant de la tâter, manipuler, tricotter et tripotter grossièrement.

- C'd'la bonne camelote c'te merde ! Dommage qu'j'ai pzs une p'tite crevette... Hmmm... enfin qu'j'ai pu déclaré à la naissance ! Ahah! J'lui en aurait bien prit une.

Balayant la pièce du regard, il n'y avait aucun signe de vie et la caisse était étrangement sans surveillance. Mwouhaha. Bon... pourquoi pas? Se glissant derrière le comptoir, il chercha un peu de cash non sans jeter des regards vers le fond de l'établissement. (Je te laisse me dire si il te pique des loves xD ).

Silencieux l'endroit etait bien trop silencieux ! S'engouffrant plus encore, manquant de faire tomber une poupée qu'il replaça finalement machinalement sur son étale, il leva les yeux dans une éphémère pénombre et entrapercu une lueur à travers le plancher brisé. Fronçant les sourcils, il eut tout de même une petite adrénaline, un léger moment où son rythme cardiaque s'accélérer. Bordel, on aura dit des yeux ça fait quand même légèrement flipper quoi! Mais bon de Sousa c'était quand même un pirate qui en avait vu alors il allait pas décamper comme une poule mouillée.

- Hé! HO! Y'A QUELQU'UN ICI?!

Tendant l'oreille, il fixait toujours le plafond, en quête de tout son suspect et mouvement. Mais propriétaire allait elle sortir de sa tanière ?

Un glissement silencieux, des pas sournois, une calme fureur et de terribles représailles. Telles furent la suite des événements qu'avait déclenché l'incongru visiteur. Car de son perchoir, la propriétaire observait, et chacune des actions irrespectueuses du pirate avaient commises. De la caisse il avait fait tomber des pièces qui appartenaient de droit à l'établissement., en plus de se les être mises dans la poche ...

A son étage, Ophélia se félicitait d'avoir installé tant de précautions dans sa charmante petite boutique. Eclairée par sa seule chandelle, elle traversa sa pièce privée, se dirigeant vers la façade. De sa fine dague, elle coupa une corde qui était raccordée à une lourde planche devant la porte. Elle s'abattit en un lourd vacarme avant de se coincer dans les étuis métalliques prévus à cet effet. S'accompagnèrent les ténèbres, la seule faible lampe qui éclairait le hall d'accueil s'était éteinte, quelque chose ... non, quelqu'un avait obscurcit toute la salle.

Dans le noir, des mouvements se firent entendre. Des frottements contre les murs, des rouages qui se déclenchaient et l'horloge qui sonna les douze coups de minuit ... à dix neuf heures. Il n'y avait nulle sorcellerie, nul enchantement, simplement quelques ficelles que la tenancière tirait et coupait du haut de sa cachette, guidée par la faible lueur de sa chandelle. Comme une araignée, sa toile avait attrapé un moucheron ... mais celui-ci ne remuait pas ... Ce genre de visiteurs importuns ne restaient pas longtemps aussi calme lorsqu'ils étaient pris dans la tourmente.

Ses efforts étaient vains, l'étrange client ne se résoudrait jamais à réparer les torts infligés.Et elle allait devoir s'y mettre, malgré sa peur irrépressible des autres. A pas de velours, elle descendit les marches de son arrière salle, et, dague en main, elle traversa les rideaux et s'avança dans l'allée, déposant sa bougie sur son comptoir. Seule sa silhouette ressortait, comme toujours vêtue de sa longue robe noire, et ornée de ses longs cheveux emmêlés. Et dans les ténèbres, sa voix résonna en une teinte aussi calme que menaçante.

- - Reposez ce que vous avez pris, ou vous perdrez bien plus.

Ses paroles s'accompagnaient du bruit de sa dague qu'elle faisait jouer contre ses bracelets de fer. Derrière l'invité se mugit un mouvement sournois, dissimulé par un voile. Ophélia restait devant son comptoir, tenant dans sa main droite un câble particulier, relié à une effigie dissimulée à l'entrée de la boutique. Et silencieusement, elle attendait que réponde son "client".

Pour toute réponse le Vieux Loup d'Mer entendit un bruit sourd au départ puis, un rouage, un mécanisme. Délaissant l'observation du plafond, Pedro de Sousa fit volte face au moment où la porte d'entrée fut scellée. Bordel, c'était ce délire ? Loin de paniquer pour autant la situation semble toutefois inquietante, plus encore lorsque baignée dans le noir, il percevait différent son. Jetant d'innombrable regard, à gauche à droite, il se résoud à ne pas pouvoir obtenir de réponse.

Impossible de prendre la poudre d'escampette, d'ailleurs le pirate chercha en premier lieu à soulever la lourde planche sans succès. Résigné à faire face à cette inquietante pénombre, il était persuadé ne pas être seul, n'étant homme à croire au paranormal. De la magie ? Non, pas sur ce continent!

- C'quoi c'merdier... y a quelqu'un qui a envie d's'amuser... bah y va s'amuser... D'Sousa il aime les défis...

A peine eut il murmurer ces mots qu'une lueur, très faible alerta son attention, un mouvement, sans bruit, quelque chose s'approchait pour qu'enfin le barbue distingue une silhouette humaine. Robe noire, cheveux obsidienne sa voix se fit découvrir d'un calme saisissant mais menaçante en ces circonstances. Pedro le savait, il avait commis un vol, mais la boutique avait semblé être laissé à l'abandon.

Ne se démontant pas, le pirate plissa des yeux avant de plonger sa main dans le revers de sa veste, faisant apparaître dans sa paume un pistolet qu'il braqua sur la femme sans se rendre compte de mouvements dans son dos, si quelque chose s'y tramait, le forban etzit trop concentré sur la présence de ce qui devait être nul autre que la tenancière.

- T'sais à qui tu cause ? J'crois pas nan. T'connais pas l'Capitaine d'Sousa. Menace moi encore une fois et j'te fou du plomb entre les deux yeux ! C'clair!?

Crachant à terre il rajouta.

- Tva m'faire l'plaisir de mettre un peu plus de lumiere et d'gentillement lâcher ta dague... s'pas prudent pour une femme t'crois pas? T'pourrais t'blesser.

Il plissa plus encore ses yeux en approchant lorsqu'il aperçu le câble qu'elle tenait en main.

- Hey ! Et pis lâche ça ! Allez j'veux tes deux mains paumes sur l'comptoir! VAMOS!

N'ayant clairement pas l'intention de rendre ce qu'il avait volé, chercherait-il même à etre plus gourmand encore quand cette sinistre situation se serait éclairci. Mais Pedro était à mille lieu de se douter qu'il venait de poser un pied, en entrant, ici dans un engrenage où il serait non pas le chasseur mais le chassé, peut etrr pas le dominant mais le dominé. Tout rester à voir mais s'il se montrait lui aussi menaçant il ne semblait pas éveiller d'autre soupçon chez sa vis à vis, à part qu'elle semblait un peu perturbé au vu de l'ambiance et de l'accoutrement.

L'invité parlait beaucoup ... c'était un flot de mots bien difficile à suivre lorsque la seule personne à qui l'on parle est une poupée mécanique. Celle-ci d'ailleurs s'agitait dans le dos du pirate. Mais quelque chose n'allait pas, son câble ne tirait pas autant que d'habitude sur la main de la propriétaire.

Quant au pirate ... il tenait un étrange objet, que jamais Ophélia n'avait vu. Elle considéra la chose, elle était belle, drôlement créée, mais tout de même agréable à regarder. Ce qu'elle savait en revanche, c'est que l'objet était brandi par son invité comme une arme. Et cela, la tenancière se refusait d'accepter que l'on s'attaque à elle, personnellement. L'adrénaline de la fureur dans son coeur surpassait la peur qui hantait d'habitude ses pensées.

L'invité avait remarqué le câble, c'était contraignant. Mais n'avait-il donc pas remarqué cette ombre qui derrière lui s'apprêtait à danser ? Car de sa main, elle en tira la ficelle. Sous le voile, l'effigie s'avança violemment dans l'allée, bousculant l'impoli au sol.

Son mécanisme n'était pas remonté ... c'était donc pour cela qu'elle était si facile à tenir. Les lames de la poupée n'avait eu aucun effet, le pivot ne s'était pas activé avec le mécanisme, une erreur qu'Ophélia avait oublié de corriger le matin même. Qu'importe, le pirate avait lâché son objet.

Le pistolet avait glissé aux pieds de la jeune femme. Elle le ramassa doucement, et le fit balader entre ses doigts. Ne sachant comment l'utiliser.

- Belle compensation ...

La tenancière s'avança, arme en main, elle avait déposé le câble et le pistolet sur le comptoir. Elle s'agenouilla devant l'invité tombé, et, levant la tête, elle murmura quelques étranges mots.

- Merci bien, Lamelle.

Elle leva sa dague, prête à l'abattre sur l'étranger qui avait tant perturbé son établissement ...

( fais en sorte de ne pas mourir maintenant Smile

)

De Sousa n'avait pas vu venir ce coup là ! S'il s'attendait à voir s'effondrer un lustre ou voir là tenancière déclencher un system d'autodéfense "classique", rien ne l'alerta quand à la présence d'une sorte d'automate, de pantin ou que sais-je, fondre sur lui pour le bousculer violemment. Perdant évidement l'équilibre malgré sa hauteur et sa masse musculaire, son pistolet se déroba d'entre ses doigts durant sa lourde chutte, glissant jusqu'à son agresseur.

Une qualité se transformant en défaut, le Vieux Loup mettait évidement bien plus de temps à pouvoir se révéler et d'ailleurs, il semblait également étrangement perturbé par ce qu'il entendait de la sombre jeune femme... "lamelle"? C'était quoi ce délire ? Fronçant les sourcils alors qu'il pestait tout en molardant sur le côté, il recouvrait ses esprits en se tenant sur les coudes lorsque sa vision se posa sur une paire de genou face à lui. La tenancière s'etait rapidement porté à sa rencontre et nul doute qu'elle n'était pas là pour l'aider à se relever.

- Ta Lamelle à pas assuré ma jolie.

Un rictus mauvais sur le visage, il se redressa soudainement, à genou, attrapant par instinct le poignet qui détenait la lame promise à l'un de ses organes vitaux.

- Tu croyais faire bouffer aussi facilement les plantes par les racines à un Vieux Loup comme moi.

Une lutte naquit, le pirate réussissant à faire tomber la dague qui roula sous un meuble, seulement, lorsqu'il voulu se redressé après avoir balancer la ténébreuse sur son flanc gauche, il fut prit d'un violent claquage à la cuisse gauche, l'endroit même où l'automate lui avait foncé dessus. Alors pour aller récupérer son arme, devait-il filer à quatre patte et chercher à se relever en s'appuyant sur un meuble non sans beugler.

- C'quoi ton problème ? Où s'que j'ai atterri !? Boutique de dingue, faut qu'je barre d'là !!

Les fils s'étaient resserrés dans la boutique désormais, devenue trop petite pour accueillir les deux individus ensembles. L'insecte rampait hors de l'allée, mais l'araignée suivait. Elle s'était prise le coin de son meuble, mais marchait tout de même, alors que son petit visiteur devait se contenter de la manière primale, à quatre pattes, comme un chien. La dague d'Ophélia jouait encore dans sa main, prête à découper tout ce qui la séparait du coeur de son client importun.

Elle approchait à pas de feutres, prenant grand plaisir de la détresse du pirate. Elle comptait les pas, les mètres qui la séparaient de lui, et à chaque seconde elle en franchissait un. Il rampait, mais la porte était barricadée, l'avait-il oublié ? Ophélia s'accroupit ainsi derrière lui, le regarda filer, peu importe où il allait. Elle profita de ce spectacle quelques longues secondes durant.

- En espérant vous revoir un jour ...

Elle se jeta sur le pirate, avec une maladresse incomparable. Sans aucun doute, elle avait bâclé le travail cette fois-ci. En lieu un place d'un matelas de chaire qu'elle devait percer de pores en pores, elle fut accueillie par le cuir d'une botte qui la renvoya contre le meuble du fond.Fut-ce malchance ou karma, son crâne tapa contre le coin de son comptoir. Ophélia s'effondra sur le sol, alors qu'un filet de sang coulait de ses cheveux et glissait sur sa peau blanche. Elle était inconsciente, et plus aucune entrave ne retenait le pirate de sortir de cette boutique ... s'il le souhaitait.

Ben Dieu, c'est qu'la ténébreuse était coriace ! Non contente d'avoir essuyé un premier revers, la bougresse, telle une araignée, ne semblait pas vouloir laisser filer sa proie et ce malgré une déclaration bien contradictoire avec ces actes. Poursuivant le pirate, ce dernier eu le réflexe de lui adressé un violent coup de botte, envoyant la tenancier se fracasser contre le comptoir. Ouai d'accord, pas très gentleman dirons certains, mais bon la survie primait en cet instant.

Sa détente de jambe réveilla plus encore sa douleur, l'homme ne pouvant retenir un grognement de douleur.

- Argggg! Chier!!!! Salop'rie d'sangsus !

S'agrippant au comptoir, il boita un instant avant de chercher son pistolet. Un sourire naquit sur son visage alors qu'il reprenait l'arme, la pointant sans attendre vers son agresseur. Seulement de Sousa ne pressa sur la détente, relevant un sourcil en observant le corps inerte de la tenancière. Si le commun de bandit aura prit les jambes à son cou, laissant pour compte la donzelle, le Vieux Loup lui cherchait à profiter de la situation.

Après quelques étirements (vous marrez pas, je rappel qu'il avait un claquage merde! ), le barbu s'accroupi avant d'enrouler sa main libre dans la broussailleuse tignasse obsidienne, relevant de quelques dizaines de centimètres, le visage de la malheureuse.

- Ahahah! Fallait pas s'frotter à un pirate ou alors être sur de son cou ma jolie ténébreuse.

Caressant le visage de l'inconsciente de son canon, il rangea finalement son arme à sa ceinture, retournant alors la tenancière sur le dos avant de la traîner dans l'allée par sa longue chevelure, son corps glissant sur le sol tel un pantin sans vie de quoi lâcher une pique dont il était le seule à pouvoir en jouir.

- T'voilà dans l'même état qu'ta marchandise ! Héhé !

Pas le temps de traîner pour autant, il fallait trouver quoi faire de la garce avant qu'elle se réveille. Le pirate eut alors une idée alors qu'il levait la tête vers le plafond pour admirer tout ces files et ces câbles, le coeur même du métier de sa captive. Trouvant de quoi lier dans le dos les mains d'Ophélia, le Capitaine rappela ces deux sbirs qui patientaient dehors. Les deux gars installèrent la femme sur une chaise avant de fermer la boutique, le temps pour Pedro de réveiller sa victime d'une violente giffle.

- Héhô! Feignasse, s'pu l'heure d'dormir ! On s'reveiller mon p'tit fruit d'mer!

Lorsque les paupières furent rouvertes bien en grand, le barbu la toisa, les mains sur ces hanches.

- Hébé ! T'as pas froid aux yeux! T'etais à deux doigts d'me r'froidir ! Et c'quoi qu'ce pantin avec ces lames, ça fait flipper ton matos mon fruit d'mer! Bon bref...

Il la pointa du doigt, le regard inquisiteur tandis qu'il s'approchait.

- Ne jamais rater un pirate, jamais! Là j'vais être dans l'obligation d'me venger et prendre un peu plus que la recette de ta caisse ! Ah et j'te présente Alfonso et Boris, mes deux gars qui m'attendait dehors. Bon d'ja t'es qui ? T'as pas l'air commode comme fille !

Les yeux de la tenancière étaient à peine réveillés, tout était encore flou, et la lumière qui brillait au-dessus d'elle ne l'aidait pas. Ses cils avaient battu plusieurs fois avant d'enfin laisser son iris vert s'habituer à sa situation pour la moins gênante. Trois personnes, et si proches surtout ... Tout allait bien, elle n'avait qu'à prendre sa dague et ... des cordes ? Elle avait déjà eut son lot de ficelles, mais là, elle allait passer un moment bien moins agréable que ses souvenirs. Les joues de la jeune dame s'attendaient déjà à subir les réprimandes de ses ravisseurs, du bout de leurs poings.

Qu'est-ce qu'il racontait, l'insecte au milieu ? Pirates ? Ophélia avait toujours cru que ce n'étaient que des histoires de bambins, elle se souvenait même de celles que lui racontaient son père ... Si seulement il aurait pu être là aujourd'hui, ça aurait changé bien des choses. La captive fit le point de ce qu'elle portait sur elle. Son bandeau sur l'oeil droit était encore là ... tant mieux. Mais sa dague avait évidemment était prise. Ce n'était pas comme si elle aurait pu l'atteindre de toute manière. Les cordes étaient si serrées qu'elle sentait ses poignets se dérober au reste de ses avants-bras.

La propriétaire blêmit, si plus pâle elle avait pu devenir. La présence de trois personnes qui la regardaient était déjà bien trop oppressante pour qu'elle puisse le supporter. Sans même mentionner les intentions dont ils étaient pourvus ... tiens ? Qu'est-ce qu'ils voulaient au fait ? Ah ... oui, elle avait un peu trop joué avec le grand au milieu, celui qui parlait tout le temps. Donc, l'objectif serait de tuer les deux gêneurs, et de recommencer la partie de mains que les deux se chamaillaient. C'était si amusant ... maudit comptoir ... et maintenant, elle respirait difficilement à cause de la peur que ces trois gugusses lui inspiraient. S'ils pouvaient mourir, quel soulagement ce serait.

Mais en attendant ... Elle était attachée, désarmée et prise sous la pression ... Ses mains tentèrent de forcer ses liens, faisant remuer sa chaise, mais en vain. Elle était contrainte d'obéir. Cette docilité n'était que pure nouveauté. Mais sa fierté dut s'y résoudre, et, fermant le seul oeil qu'ils pouvaient voir, elle ravala sa salive et siffla entre ses dents;

Ophélia ... Misérable moucheron.

Ahah c'était toujours une douce jouissance que de contempler une captive reprenant connaissance et s'exécuter à quelques réflexes humains qui se soldaient sur un échec. Cherchant instinctivement à faire usage de ces mains pour se défendre face à ces trois tortionnaires, la tenancière réalisa bien vite la privation dont elle était l'objet. Incapable de bouger, ses mains liées, Pedro contempla avec une certaine délectation la jeune femme a la crinière obsidienne blêmir tout à coup en réalisant sa précaire situation.

Transpirant la peur, la mystérieuse artisane poupée semblait gâcher ses forces en espérant ce défaire des cordelettes entourant ses poignets. Et si finalement le rapport de force aurait crier à la captive de se montrer docile, elle montra un tout autre comportement, tel le serait un animal confiné dans ces derniers retranchement. Et si elle se présenta donc, elle n'en oublia pas d'insulter son protagoniste.

- Misérable moucheron !?

Il éclata d'un rite roque avant que, sans même prévenir, de Sousa gratifia sa prise d'une violente claque qui fit pivoter son visage à 90 degré.

- C'est toi l'insecte ici! Tu n'sais pas à qui t'as à faire! L'Capitaine d'Sousa! Insulte moi encore et j'frais d'ta vie un enfer !

Il l'attrapa par la tignasse, relevant le visage de la jeune femme, approchant ces lèvres des siennes.

- J'dois bien avouer qu'ta pas froid aux yeux Ophélia! Mais là t'mérite une belle ptite correction "made in Pedro", Mwouhahah!

Un sourire carnacier aux lèvres, il fouilla dans ses poches pour y récupérer une irys. La faisant alors rouler entre ses doigts, il toisa la captive.

- On va jouer à un jeu... en plusieurs manches. Bien... pile ou face ?

Si Pedro dictait ces règles, quelles seraient les conséquences pour la captive? D'ailleurs, se montrerait-elle coopérative ? Rien n'était moins sûre. Le pirate allait de toute manière montrer de quel bois il se chauffait, avec ou sans l'aide de ces deux forbans qui l'accompagnaient. Dans l'attente des réactions de la tenancière, un silence pesant envahissait les lieux sous les dizaine, centaines de regards inanimés qui scrutaient la scène.

(Après ta réponse, le rp ici sera clôturé pour être repris en zone approprié )

La marque de sa main ornait la joue libre de la jeune femme, dont l'oeil émeraude s'étais mis à légèrement larmoyer après cette gifle aussi douloureuse qu'humiliante. L'insecte n'avait pas visé le côté avec le bandeau ... évidemment. Et il s'était rapproché de bien trop près, elle pouvait sentir son haleine nauséabonde ... Les pirates étaient vraiment à la hauteur de leur réputation de ce côté ci. Elle l'aurait bien mordu pour arracher ces lèvres qui ne faisaient que trop se remuer, mais les cordages étaient bien trop serrés pour qu'elle puisse se permettre un seul écart. Les coups importaient peu, elle savait tenir la douleur. Mais la honte et la peur ... qu'est-ce qu'elles les haïssaient.

Et donc ... un jeu. Le moucheron avait presque fait sourire Ophélia. Elle adorait jouer, mais dans une posture si ... contraignante, elle se doutait que les règles n'allaient pas lui laisser une chance de s'en tirer à bon compte. Elle connaissait bien ce jeu pour l'avoir fait seule à ses heures d'ennuis où pas un seul client ne semblait vouloir visiter. La pièce s'amusait étrangement à toujours vouloir se tourner du côté opposé à la décision de la jeune marchande. Ca allait vraiment mal tourner pour elle ... elle le savait, c'était une certitude. Bon, au moins, elle avait encore son bandeau sur l'oeil, tant qu'il restait caché, elle pourrait garder un peu de sa crédibilité. Et d'une voix basse, elle choisit;

Face.