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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
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Peste ( TERMINE ) EmptyMer 3 Jan - 20:04

Janvier 933
Ünellia, Daënastre

Ça fait bizarre. Non pas de revenir à Alexandria, mais d’y retourner dans ces conditions. Après ma carrière avortée dans l’armée, je n’y allais qu’en tant que représentant officiel des Cercles. Aujourd’hui, j’y vais en tant que représentant d’absolument rien du tout, si ce n’est moi. Je me demande si ça va me réussir, l’indépendance. Jusqu’ici, mes économies et l’hospitalité que mes patients et leurs proches m’ont accordé on suffit à m’offrir une vie relativement confortable, mais à Alexandria, c’est tout de même autre chose. Voyez-vous, dans une ville aussi grande, il est parfois di-

« – Monsieur…
– Oui ?
– Vous parlez fort. Trop fort.
– Ah, mes excuses. Je pensais me parler à moi-même. Vous pouvez vous rendormir, madame. »

Ma voisine de cabine, une vieille dame revêche, se retourne dans un geste théâtrale après m’avoir offert ce qui était probablement le regard le plus noir que j’ai pu voir. Je suis persuadé que je ne parlais pas si fort que ça. Possible dérèglement auditif dû à l’âge. Ou des enfants et petits-enfants trop casse-pieds, ce qui expliquerai également son comportement exécrable depuis le début du trajet. Mais malheureusement pour sa sieste, et heureusement pour moi, notre voyage touche à sa fin. Je profite des paysages naturels d’Ünellia une dernière fois, tandis que je vois les murailles d’Alexandria se dessiner de plus en plus finement et s’approcher par ma fenêtre.

*


Le train fini par s’engouffrer dans une sorte de tunnel en hauteur, dans l’épaisse carapace que constituent les murs protecteurs de la capitale.  La cabine se plonge dans l’obscurité un court instant avant d’être ébloui par les jeux de lumières et d’ombres de la grande ville et de tout ses bâtiments. La différence avec la campagne d’il y a quelques lieux est flagrantes et ne cessera probablement jamais de m’étonner.

Les freins du train à vapeur s’activent, et le brouhaha de la machinerie se calme tandis que le crissement des rails monte.

Je passe tranquillement devant la dame âgé après l’avoir aidé à descendre ses bagages. Ma besace étant quasiment mon seul bien, circuler s’avère tout de suite bien plus facile. Une pensée pour elle et son futur calvaire pour se déplacer sur les quais plus tard, je me dirige moi-même vers la sortie du wagon. Pour un voyageur qui n’y est pas habitué, la ville peut s’avérer extrêmement étouffante. Pas pour un endurci comme moi.

Je manque de défaillir en descendant les marches. Le bain de foule fait monter une bouffée de chaleur en moi, et je prend une seconde pour respirer. La vieille dame me dépasse et se déplace avec une élégance insoupçonnée. Je m’avance dans l’immense gare en tentant d’y voir clair à travers la foule et la fumée, et je me rend compte que mon malaise n’est pas dû aux gens ni à cette cité. J’ai juste probablement réalisé que j’étais enfin libre d’aller ou bon me semble. Tout les chemins s’offrent à moi, et c’est effectivement une pensée quelque peu déroutante, mais pas désagréable.

Le seul problème, c’est que je n’ai absolument aucune idée quant à où aller.

*

Je n’ai visiblement pas perdu mes vieux réflexes. Même à mon compte, mon trajet ne change pas : je suis persuadé que je me dirige là où ma guilde aurait très bien pu m’envoyer. Et pour cause, c’est la destination idéal pour tout médecin cherchant à offrir ses services. En m’enfonçant dans les bas-quartiers d’Alexandria, je m’éloigne du brouhaha de la ville et de ces gens, petit à petit remplacé par la machinerie pas si lointaine des usines de manufacture. Je me retrouve à traverser des ruelles encore plus enfumée, mais cette fois ce n’est plus l’odeur du charbon brûlé qui se porte à mes narines, mais la puanteur de la crasse et de la maladie. Un lieu tout à fait commun pour ma caste.

Ce qui m’est inhabituel en revanche, c’est la quantité de personne que je croise et qui s’élève pour le moment à environ très peu. Il y a bien ce vieil homme qui a tenter de me vendre des babioles pas bien reluisantes, ou encore quelques enfants des rues. Mais pas plus de vendeurs à la sauvette, pas de filles de joies, quasiment pas de mendiants. Plus je m’avance, et plus les rues au loin me semblent désertes.

« - Hey, vieille homme. A votre place, j’m’aventurerai pas trop par là-bas »

Celui qui m’interpelle est un petit homme d’à peu près la moitié de mon âge. Il porte sur son crâne dégarnis quelques mèches de cheveux bruns noircis par la saleté. Il est recouvert de crasse et je remarque rapidement qu’il a les mains rêches et les ongles cassés. Il doit gagner sa croûte avec un travail manuel et pas des plus agréable. Il est peut-être encore plus jeune que ce que je ne m’imagine.

« - Pourquoi ça ?
- L’quartier va pas tarder à être bloqué. Les gens d’là-bas, on a peur qu’y soient contagieux. »

Il n’aurait pu être plus clair, et je décide de prendre en compte son conseil sans plus tergiverser. N’allez pas cependant pas croire que je fuis mon devoir, je ne suis simplement pas préparé. J’ai beau m’être éloigné des Cercles, je garde quand même en tête ce que l’on m’a enseigné là-bas ; un médecin malade ne servira pas bien longtemps. Je remercie mon interlocuteur, avant de lui demander si il pourrait m’indiquer l’auberge la plus proche. Un endroit fréquenté dans lequel je pourrai me poser et me renseigner. Pas fou, il n’accepte en échange de quelques piécettes que je lui tends aimablement.

« - C’est qu’des crasseux par là-bas, c’est comme ça la plupart du temps. Faut pas s’inquiéter.
- C’est bien triste. » que je lui répond en évitant soigneusement de lui faire remarquer qu’il n’a pas l’air mieux loti.

Ou alors, et j’ai du mal à l’imaginer, ces pauvres gens en contre-bas sont encore pire. Il continue de me faire la conversation, et j’apprends rapidement qu’il répond au nom de Tim. Ce qui n’aura probablement pas beaucoup d’importance pour la suite, car il s’éloigne rapidement une fois arrivé à destination. Le temps de dire au revoir à mon nouvel ami, et je rentre dans l’établissement qui se dresse maintenant devant moi.

L’endroit est relativement calme à cette heure de la journée, et personne ne prête attention à moi ; l’avantage de ne porter que des vêtements usés et d’usages. Je me fond relativement facilement dans la masse, et c’est dans le faible bruit ambiant des discussions lointaines et du torchon que le tenancier agite de gauche à droite sur son comptoir que je m’assoie face à lui, entre un vieil homme endormi et une femme dont je ne saurai estimer l’âge mais à qui je n’ai vraiment pas envie de chercher des noises. Je leur adresse un signe de tête avant de commander un rafraîchissement et de demander les dernières nouvelles d’un ton courtois.


Dernière édition par William Legett le Lun 7 Mai - 22:46, édité 1 fois

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Peste ( TERMINE ) EmptyMer 3 Jan - 22:37

Les yeux chassieux, la chevelure hirsute et les ongles longs et noirs de crasse, Alyvesha regarde le fond de sa pinte. Il doit rester, quoi ? Deux gorgées, peut-être ? Avec l’évaporation et le temps depuis lequel elle regarde, p’tet plus qu’une. Posée à proximité du feu, pas trop près qu’elle passe pour une vagabonde de manière trop visible, elle contemple, inconsolable, la perspective de retourner dehors.

Reprendre à boire ? La seule piécette qui reste dans sa poche ne suffira pas. Et au vu de son apparence, le tavernier la fera à nouveau payer d’avance. Chienne de vie, elle va devoir redescendre, songe-t-elle confusément. La femme a déjà gratté au couteau tout ce pouvait rester coller dans le tuyau de ses pipes, pour l’en détacher et le fumer.

Pas l’choix, faut aller au turbin.

Quand l’inconnu, bien trop bien habillé, entre dans le débit de boisson, il n’attire pas grands regards. Et pourtant, que ce soit sa stature, ses vêtements ou les regards qu’il jette autour de lui, tout le marque comme un étranger. Ou, en tout cas, pas un habitué, ce qui équivaut à la même chose ici.
Quand il pose une question pour avoir les nouvelles, c’est le signe qu’Aly espérait. Elle avale d’une seule gorgée –finalement, ce qui reste de sa bière tiède et éventée, et se lève pour se diriger vers lui d’une démarche titubante. Tape plus fort que prévu, sur un estomac vide, la brune…

« Il consomme ou il discute ? Demande le tenancier d’un ton bourru sans lever les yeux.
- … Un lait.
- Un lait de chèvre, payable d’avance. »
Elle comptait taper dans son verre l’air de rien, mais elle change d’avis en entendant la commande. Amicale, elle pose le bras gauche sur l’épaule du nouveau-venu et s’en sert pour maintenir son équilibre, penchée en avant. Cela la place juste entre sa cible et celui qui pionce, et cache surtout la cicatrice qu’elle porte au côté droit. Ça n’attise pas la confiance donc il vaut mieux la jouer fine. Autant que possible.

Les trois nez les plus proches se froncent et même l’endormi émet un reniflement de dégoût dans son sommeil. Tant pis pour la subtilité.

« Pour… quelques infos, ça vaudrait bien… une information, non ? Un verre, pardon.
- Quoi ?
- La demoiselle veut un verre ? Questionne le patron. »
Alyvesha pointe son nouvel ami.
« Dès qu’il paiera.
- Je pense que je vais m’abstenir, jeune femme. »
Déjà sa voix est énervante, et quand le contenu du message fait son chemin dans l’esprit de la malfrate, elle la trouve subitement encore plus désagréable.
« Mes infos sont de premier ordre, s’offusque-t-elle.
- Ce n’est pas la question. »

Deux de ses doigts écartent sa paupière et ses yeux se plissent sur sa pupille à elle. Alyvesha a un mouvement de recul qui la fait bousculer celui qui dort. D’un mouvement des bras, elle se raccroche au comptoir tandis qu’il tombe au sol avec son tabouret. Véloce, elle attrape ce dernier et s’asseoit à sa place, son godet en main.
« Hein, quoi ?
- Z’êtes tombé de votre chaise pendant votre sommeil, rétorque-t-elle avec un rictus moqueur. »
De ce côté-là, il ne voit que sa cicatrice, intimidante. Pas de subtilité ce coup-ci. Il cligne des mirettes, regarde autour de lui.
« Je… J’ai déjà payé, Lloyd ?
- Oui, oui…
- Je vais y aller, alors, Molly va pas être contente.
- Sûr, sûr, à demain. »

Le culot, y’a qu’ça d’vrai.
« Des infos, j’en ai aussi, et elles sentent sûrement meilleures que celles d’à côté, dit une voix un peu traînante. Mais tout se monnaye ici. »
C’est la pute de l’autre côté de l’inconnu qui essaie de lui voler son pactole. Certes, elle est un peu mieux sapée et elle s’est lavée il y a moins d’un mois, mais c’pas une raison pour… pour…
« Hé, la pute, prends ton joli minois et va battre un peu le pavé, y’aura sûrement un mort-de-faim pour te passer d’ssus, invective l’originaire d’Aildor. »
A ces mots, la femme se lève, et doit bien taper son mètre quatre-vingt, avec des biceps comme les cuisses d’Alsdottir.

Alyvesha, toujours dans la réflexion.

« Du calme, mesdames. Si les informations en valent la peine, tout le monde aura sa part.
- Des informations sur quoi ? »
Le tavernier n’est pas encore une madame, mais pour un petit bonus, il veut bien se donner la peine, on dirait. Les trois vautours se jettent des regards menaçants avec l’inconnu au milieu qui ne sait plus où donner de la tête.
« Je cherche des informations sur le quartier un peu plus au nord, quelques rues plus loin.
- Fossapuces ?
- Si c’est le nom de l’endroit.
- Aha, j’en viens à peine ! S’exclame Aly.
- Et ?
- ‘Ttends, je cherche… »

Le tenancier prend une inspiration.
« Le Chien Matois a brûlé quelques heures plus tôt, on ne sait pas encore pourquoi.
- Hum. »
Il est pas intéressé plus que ça. Allez, Aly…
« Le fils d’œil-bleu est mort dans l’incendie, et les hommes d’œil-bleu arpentent les rues à la recherche d’un coupable. »
Aïe, elle ne pensait pas qu’il en mourrait. C’est vrai qu’il faisait lavette, mais à ce point…
« Hum. »
Toujours pas intéressé.
« La famille Heta’nowa a sacrément la courante ces derniers temps, des jours que personne les a vus dehors, depuis qu’ils sont venus avec une babiole bizarre au bistrot. »
Le vieux partageait parfois son herbe à pipe avec Alyvesha, content d’avoir quelqu’un qui savait profiter des bonnes choses de la vie et qui l’écoutait parler. Aly se souvient uniquement hocher la tête et lâcher des grognements quand il se tait, mais ça lui suffit, donc tout le monde y trouve son compte. Puis soit-disant qu’elle lui rappelle sa femme.

« Bingo ! »
Il pose une pièce pour le tenancier, une pour la grande perche et en agite trois pour Aly.
« Si tu m’amènes là-bas.
- J’t’emmène où tu veux pour quatre. »
Il soupire.

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Peste ( TERMINE ) EmptyJeu 4 Jan - 16:51
Pom, pom, pom

On frappe à la porte. Émergeant à peine de sa petite nuit de sommeil, Scrap entrouvre à peine un œil pour constater d'à quel point la lumière du jour inonde son appartement. La nuit n'a pas été si courte, en fait. Mais pas le temps de flemmarder sous les couettes, la personne à la porte semble s'impatienter de plus en plus. Dans le brouillard, vêtu d'un simple marcel et d'un caleçon, il ouvre. Derrière, un jeune rouquin d'une tête de moins que lui. Le mécano reconnaît à son uniforme la petite société pour laquelle le gamin travaille : « Courses & Co » , organisme spécialisé dans la livraison de colis divers dans le coin.

-Ouais ? Demande le blondin, se frottant le visage.
-B-bonjour, vous êtes b-bien A-Albert Fisher ?
-C'est bien moi.
-J-je suis ici pour vous informer que votre colis est disponible au d-dépôt, lui dit le jeune livreur en lui tendant un avis de retrait au nom officiel de Scrap.
-Et bien ? Et on envoie quelqu'un juste pour dire que le colis peut-être récupéré... Ça aurait été plus simple, foutage de gueule ma parole. Je paye pas ces trucs une fortune p-
-Dans certains cas, l'expéditeur qui envoie le produit en le faisant passer par notre société peut demander à ce que seul le receveur puisse retirer le colis dans le dépôt où il a été acheminé. Dans la mesure où l'objet transporté peut être fragile, nous lui assurons le moins de trajet possible entre nos mains afin de minimiser les risques de casse.
-Mouais...Dit comme ça, j'pige mieux, répondit-il un peu sèchement en donnant un pourboire au jeune homme avant de refermer la porte aussitôt.

Il est de nouveau tranquille dans son appartement de trois pièces. Une petite chambre faisant office de salon et cuisine, une salle de bain ainsi qu'une dernière faisant office d'atelier afin de bricoler un tant soit peu. Cela fait quelques jours maintenant que Scrap a eu vent d'une pièce ayant retenu toute son attention. Depuis ses débuts dans le domaine de la mécanique, le garçon s'est crée son petit réseau de contacts au sein de la capitale afin de dénicher toutes sortes de nouveautés, commercer avec des vendeurs suffisamment loyaux et honnêtes et quelques fois -ou plutôt rarement- collaborer avec d'autres féru de mécanique.

C'est Caubun, un commerçant et adepte de la même discipline qu'Albert qui l'a rencardé sur sa dernière petite trouvaille. Les deux hommes se sont rencontrés il y a de ça quelques mois et l'entraide et les tuyaux sont de mises entre eux. Dépannage, vente et/ou échanges à prix d'amis, les rapports sont donc sains et honnêtes.

Un module contenant de la magilithe, ce mystérieux matériau qui octroie des capacités hors du commun aux objets sur lesquels il est équipé.Une aubaine pour le jeune Scrap, c'est suffisant pour qu'il puisse passer un cap dans ses conceptions. Il fallait quand même y mettre le prix, et c'est aimablement que Caubun accepte d'encaisser la moitié du prix à l'achat pour récupérer l'autre moitié plus tard, le temps que le grand blond trouve le reste des Irys.

C'est sans attendre qu'il enfile une chemise blanche à manches courtes devenue légèrement grisâtre ainsi qu'une simple veste en cuir. Débarbouillé et sustenté, il est prêt pour se rendre au dépôt de colis. Ce n'est pas très loin de chez lui. Étant mobile et en recherche fréquente de matériel, son appartement se trouve dans un quartier fréquenté de la capitale. Commerçants en tout genre, banques et restaurants sont présents et agglutinés les uns à côté des autres dans ce quartier.
Paire de lunettes sur le front et sac à dos enfilés, l'attirail est complet. C'est sans attendre qu'il se rend au dépôt.

***

L'endroit est une sorte de grand hangar. A l'intérieur, une réception protégée d'une grande vitre. A l'arrière de celle-ci, de vastes couloirs où se dressent d'immenses étagères où sont entreposés des cartons de tailles aussi variées les unes que les autres. Plusieurs employés sont présents, tous trop occupés à courir partout à s'occuper de leurs missions. A l'accueil, une courte file d'attente se dresse devant Scrap, déjà en train de soupirer profondément à l'idée de devoir attendre derrière « tout ce monde ».

Par chance, après quelques minutes lui semblant une éternité, une dame aux allures de classique secrétaire ouvre une deuxième file à la réception. Aussi vif qu'un guépard, le mécano en herbe se précipite le premier, bien trop pressé de retirer sa trouvaille.

-B'jour, je viens pour retirer un colis. Prononce précisément Scrap tout en glissant son avis de retrait dans la fente dédié aux transferts de documents.

Sans un mot, la dame lit scrupuleusement le papier avant de se lever d'un bond pour aller chercher le produit en question. Là voilà qui revient déjà, quelle efficacité se dit le garçon de l'autre côté de la vitre. Passant par une porte sur le côté du bureau, la dame d'une quarantaine d'années aux joues bouffies, brune et aux lunettes carrées s'adresse à Albert, carton en mains.

-Monsieur Fisher, si vous voulez bien me suivre. Avant de tourner les talons pour emprunter une autre porte sur les côtés de la réception menant à une petite salle contenant des isoloirs.

-Connaissez vous la politique de l'établissement ? Lui demande la secrétaire.
-N-Non. Je n'ai jamais été retiré un colis de la sorte auparavant. Ils ont toujours été expédiés directement chez moi.
-Bien. Lorsque l'un de nos clients vient retirer un colis directement au dépôt, celui-ci doit inspecter l'état du produit commandé et remplir un petit formulaire de contrôle qualité.
-Entendu. Répondit-il simplement avant de prendre son dû pour s'isoler.

Bien fermé, le carton est d'une taille assez réduite. Prenant le soin de retirer toutes les protections fermant la boîte dans le carton, c'est avec aisance qu'il peut ensuite soulever doucement le couvercle du réceptacle.

Étonnement, stupeur, incompréhension. Pas de module à l'intérieur, juste de l'argent ?

-C'est quoi ce bordel ? Pense alors tout haut Scrap, légèrement en colère.
-Un problème, Monsieur ? Demande la secrétaire de l'autre côté du rideau.
-Hm, non, non, tout va bien.

Il prend l'argent dans ses mains et se met à compter. Dix mille Irys, ni plus ni moins. Pile ce qu'il a donné à Caubun en guise d'avance pour le module. Est-ce qu'il a changé d'avis ? Se demande naturellement le mécanicien. Intrigué, il désire vraiment avoir ce module, maintenant. Lui avoir mis la puce à l'oreille de la sorte n'a suffit qu'à le rendre plus déterminé que jamais quant à l'acquisition de cette fameuse pièce. Il a attendu longtemps jusqu'à maintenant, et c'est aujourd'hui qu'il aura ce qu'il veut.

Argent rangé dans le sac et formulaire rempli à la va-vite, Scrap est prêt à directement se rendre chez Caubun pour réclamer des explications. Jamais il n'a connu auparavant une affaire de ce genre. Cela ne lui plaît pas forcément, d'ailleurs. Son contact habitant vers les bas quartiers de la capitale, songer à ce que peut y trouver le blondin le fait déjà frissonner de dégoût. Puanteur, sans-abris, maladies... Mais Caubun n'a que faire de ce genre de détails, et vit à l'aise dans sa discrète habitation.

***

La route a été plutôt longue et la dégradation du décor s'est faite à mesure que Scrap progresse dans son plan jusqu'à chez son contact. Il a maintenant passé la frontière entre les quartiers « potables » -à son sens- et mal famés. Et en effet, le paysage n'est pas folichon. Stressé à l'idée de progresser en terre inconnue, c'est la boule au ventre que le jeune homme fait ses premiers pas dans ces quartiers pauvres. Les mains serrant fermement les lanières de son sac à dos, il regarde partout autour de lui, à l'affût du moindre détail qui peut lui rappeler le chemin à prendre pour se rendre chez Caubun, s'y étant déjà rendu auparavant.

*Bon... Par où j'dois aller ?*

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Peste ( TERMINE ) EmptyJeu 4 Jan - 21:47

Le marché est rapidement conclu une fois le pour et le contre posé. Le pour, c’est que je n’ai aucune idée de l’endroit vers lequel ma curiosité me pousse, et que les quartiers ont l’air visiblement mal famé en ce moment. Il serait stupide de s’en prendre à un docteur, mais les gens le sont parfois. Quant au contre, et bien, c’est tout simplement l’allure de mon escorte. Elle a failli s’écraser contre le sol boueux de la rue en sortant de la taverne, et ne s’est rattrapée de justesse qu’en manquant de m’entraîner dans sa chute.

Je me dis qu’au moins, elle a l’air sûr d’elle. Plus ou moins.

*

Nous passons rapidement par l’allée dans laquelle je suis venu. Alyvesha, ma compagne du moment, évite soigneusement les rues exigus que m’avait plus tôt déconseillé ce bon vieux Tim, que nous ne recroisons malheureusement pas.

« - C’est pas loin, mais j’préfère contourner.
- Pourquoi donc ?
- Vous voulez pas vous faire chopper par les gars d’œil-bleu.
- Je n’ai pourtant rien à voir là-dedans.
- Vous, non.
- Que suis-je censé en déduire ?
- Qu’ils le savent pas, eux. » semble-t-elle se rattraper.

Mais je surinterprète sûrement. Elle fait une pause le temps de terminer ce qu’elle avait commandé avant de sortir de l’auberge avec sa nouvelle fortune.

« - Et puis, ‘sont drôlement cons. »

J’évite de répondre à sa dernière réplique, étant donné son caractère que j’ai eu l’occasion de voir à l’œuvre. Quoi qu’il en soit, on se retrouve maintenant dans une petite ruelle qui, il me semble se trouve en parallèle de celles bloquées. Jusqu’ici, tout va bien. Je laisse quand même quelques pas de distances entre elle et moi, bien qu’elle m’invite à me « grouiller le cul ».

J’ai la vague impression d’avoir traversé un no man’s land. Les rues commencent à s’animer. Les mendiants semblent être de retour, et c’est tout un écosystème qui m’est familier que je retrouve. Alyvesha s’avance d’un pas instable mais pressé, en ricanant à la face d’un sans-abri qui ne demande qu’un beau geste. Dommage, il s’adresse visiblement à une consœur. Je passe rapidement entre les vieilles carcasses de je ne sais quoi et les chiens mouillés qui reniflent avec avidité.

Nous bifurquons une nouvelle fois. Trop vite, cette fois. Soit mon amie s’est trompée, soit elle a vu quelque chose qui ne lui a pas plu en avant.

« - Deuxième solution, le vieux. 
- Aurais-je encore parlé tout haut ? »

Bon sang. J’ai peut-être passé trop de temps seul depuis mon départ du quartier-général en Zochlom.

Et le petit groupe qui a visiblement fait fuir Alyvesha s’avance vers nous. Encore une fois : bon sang. Nous nous engouffrons dans ce qui n’est pas une ruelle, mais plutôt un interstice entre deux bâtiments en ferrailles grinçante, ce qui n’est jamais très bon signe. Pas moyen de contourner, cette fois-ci. Aly crache au sol avant d’aller chercher de sa main droite ce que je pense être une arme.

« - Pas besoin »

Je l’invite à reculer contre le mur et à s’affaler au sol. Elle ne pourra pas être plus sale qu’elle ne l’est déjà, de toute façon. De ma besace, j’en sors divers ustensiles médicales un peu au hasard, et fait mine d’ausculter mon amie qui me regarde comme si elle attendait le moment opportun pour m’ouvrir le ventre. Elle me rappelle cette aimable vieille dame du train.

Les hommes armés passent devant nous, mais détournent vite le regard quand j’affirme, l’air sûr de moi, que ce n’est pas la chaude-pisse. Ça fonctionne, mais je me demande si ma mauvaise blague ne va pas m’attirer de gros ennuis. Alyvesha ricane, fort heureusement. Et se relève d’un bond hasardeux.

Quand je lui fait remarquer son poignet ankylosé, elle m’invite sèchement à reprendre la route. J’évite d’insister, mais je lui fait tout de même une place dans mon carnet mental. On marche un temps, puis elle s’arrête subitement.

« Vous sentez la bonne odeur de cramé ?
- Je ne sens que ça.
- C’est les restes du Chien Matois, un peu plus au nord. Vous savez c’que ça veut dire ?
- Qu’une telle catastrophe est bien triste et que le feu dure étonnement longtemps ? »

Elle me nargue avec un rictus.

« Qu’on est arrivé. Et sans m’planter, j’pensais pas. »

A cette réplique rassurante, je lève les yeux. La plupart des habitats du quartier ont un air délabré vu de l’extérieur, et celle-ci ne fait pas exception. A ceci prêt que ce petit pâté de maison semble imperméable : cloîtrés et bouchés, elles semblent abandonnées.

« J’ai l’impression que c’est pas comme d’habitude. J’me suis p’tete plantée finalement. »

Je vois Alyvesha qui semble faire mentalement des calculs monumentaux, tentant de comprendre à quel moment elle a bien pu se rater. Jusqu’à ce que la grande porte de ce qu’elle pensait être le lieu de résidence des Heta’nowa s’entrouvre pour laisser passer un petit être chétif habillé tout de noir, et portant au visage un masque de tissu sale qu’il s’empresse de retirer.

« Vous ne devriez pas être si proche.
- Bien le bonjour. Nous sommes à la recherche de la résidence des Heta’nowa. »

Il a l’air surpris par tant de politesse.

« Si vous cherchez la maison, vous y êtes.
- Et si nous cherchons ses habitants ?
- Alors c’est au nord qu’il faut vous diriger. Y'a quasi plus personne ici. Y'a un vieux hangar transformé en maison des malades, en urgence. Suivez la fumée, le feu vient de là-bas. »

Sont-ils entrain de brûler des morts ? Je crois que je me fais vieux, tout va trop vite pour moi.



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Peste ( TERMINE ) EmptyJeu 4 Jan - 23:05

Alyvesha se passe la langue sur les lèvres, déjà gercées après le bref passage dehors.
« Il faut peut-être inspecter l’intérieur de la maison ? Il y a peut-être des… indices ? »
Legett considère la chose, sérieusement. L’occasion rêvée d’aller se remplir les poches, même si dans le quartier, les gens ne sont pas réputés pour avoir grand-chose.
« Trop tard, place l’inconnu. D’autres ont profité de l’occasion pour voler ce qu’ils pouvaient et ont retourné le reste. On pourrait croire que dans un moment difficile, les habitants se serreraient les coudes mais… »
Le reste de la phrase se perd dans un vrombrissement qui n’a pas d’intérêt pour la jeune étrangère déçue. Le coin commence à chauffer pour elle, et elle est bien trop tristement reconnaissable. Elle ne pensait pas que son ‘’aventure’’ avec la lavette remonterait aussitôt, ni même qu’il y passerait. Sale histoire, pour elle.

« Allons au hangar, dans ce cas. Je pense que j’aurai de quoi faire, dit le médecin. »
Devant le signe universel de l’argent, il hoche la tête sèchement et Alyvesha remonte ce qui lui sert de capuche jusqu’à cacher la majorité de son visage. Ses cheveux rabattus sur le côté masquent également un peu la cicatrice, et le col durci par la crasse empêche le tout-venant de voir son menton. Cela devrait faire l’affaire le temps de gagner un peu d’argent en plus.

Brûler des morts, quand même, juste après la taverne. Il ne faudra probablement pas trop trainer. Les autorités devraient aussi se pointer, p’tet juste après que le vioque les aient alertés sur une épidémie. Ils reprennent donc leur route, et cette fois il s’est mis à neiger doucement. Pas sûr que ça tienne au sol, et dans tous les cas, il faudra plusieurs heures pour tout couvrir à ce rythme. Cela justifie en plus les surcouches de vêtements.
« Sors bien ton symbole des cercles, heh ? »
Il hausse un sourcil et s’assure qu’il est bien bien bien visible. Il faut bien ça. C’est d’un pas plus vif cette fois qu’ils reprennent leur route, non sans avoir vu leur vis-à-vis peindre un symbole sur la porte de la maison, pour signaler péril mortel en la demeure.

Les rues commencent déjà à se vider, la soirée, les feux, personne ne veut rester dehors et risquer d’être pris dans quoi que ce soit. La marche dans l’air frais commence à faire décuver Alyvesha, et à se mettre dans son poignet, aussi. Difficile de tromper un médecin quand ça ne va p…
« Et pour le poignet gauche ? »
Elle se rend compte qu’elle était en train de le masser inconsciemment.
« Juste une mauvaise chute, le vieux, t’occupe. »
Il laisse tomber à sa rebuffade, comme la première fois. Tant mieux.

Ils arrivent rapidement à un hangar qui est séparé des maisons alentours par deux bons mètres de rue, un vrai luxe ici-bas. Les fenêtres sont bouchées par des planches en bois vermoulu et le mortier des briques commence à être davantage absent que présent, mais l’édifice tient encore en place. C’est pour cela qu’il a été choisi, ça et il devait probablement être quasiment vide. Une planque quelconque, suppose Aly. Toujours bon à savoir, si jamais.

Avec son brassard, personne ne l’empêche de circuler, et la femme lui emboîte benoîtement le pas. Il fera sûrement meilleur à l’intérieur, et puis elle pourra peut-être lui soutirer encore un peu d’argent. Dès qu’elle pénètre dans la grande pièce au sol en terre battue du hangar, cependant, elle manque de changer d’avis. L’odeur la frappe visiblement, celle de la fièvre et, sans surprise, de la courante. Puis ce sont les gémissements, avec des gens masqués qui circulent entre les paillasses.

Le doc trifouille dans son sac jusqu’à en sortir un épais masque qu’il enfile. Ça lui fait une gueule de corneille, tout en cuir épais avec des verres de lunette à la place des yeux. Son souffle vient dans un grondement sourd, et il est quasiment inintelligible quand il demande à aller voir le malade le plus proche. Puis il fait ses trucs, qu’Alyvesha ne regarde que du coin de l’œil. L’autre est braqué sur la porte d’entrée du hangar, vieux réflexe. Elle décide finalement d’aller faire un tour dehors, là où les cadavres sont brûlés.

A l’arrière de l’entrepôt se trouve un espace qui fait peut-être vingt mètres carrés, séparé de la rue par une clôture moisie, dans lequel est empilé des fagots de bois et les corps inanimés des macchabées. Pourtant, Aly jurerait en voir un tressaillir et remuer faiblement les doigts, sans y attacher plus d’importance que cela. Elle s’engonce un peu davantage dans ses vêtements. Ce n’est pas pour le froid, tout relatif à côté des corps qui brûlent, mais plutôt pour éviter les germes, même sous le vent.

Son ventre gargouille bruyamment et elle se rappelle qu’elle n’a rien mangé depuis… Trop longtemps. La nourriture liquide et la pipe suffisent à calmer l’envie, mais pas le besoin. Si ça n’avait pas autant une odeur de porc grillé… Elle déglutit difficilement et tente de s’intéresser à autre chose, puis abandonne. La jeune femme décide de retourner à l’intérieur, pour se changer les idées. Alors qu’elle circule entre les pieux, en essayant de ne pas trop regarder, ni sentir, ni entendre, une bonne femme, le genre sérieuse, petite et grosse, lui demande ce qu’elle fiche là, que c’est une zone restreinte et dangereuse.

En règle générale, Aly l’aurait simplement bousculée puis aurait continué sa route. Pile les gens qu’elle méprise. Mais discrétion est le maître-mot du jour.
« J’suis l’assistance du Doc Legett, là-bas, v’voyez.
- Sans brassard ?
- J’débute. Partie inspecter dehors. »
Elle adresse un signe amical à son employeur, qui lève la tête et lui fait signe d’approcher. Elle tire la langue à l’inconnue et le rejoint.

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Peste ( TERMINE ) EmptyVen 5 Jan - 19:20
Plan à la main, Scrap s'attend à une expédition express dans le quartier avant de tomber sur la maison de son ami. Mais cela fait un moment que le jeunôt ne s'est pas rendu en ces lieux. En effet, il ne connaît Caubun depuis peu, à peu près six mois. La dernière fois qu'il s'est rendu ici, c'est il y cinq mois de là, pour une transaction en toute sécurité directement chez le contact d'Albert. Des modifications dans les rues et habitations ont eu lieu entre temps, amenant la plupart du temps le blondinet sur de mauvaises routes. Ou même pire, le fait tourner en rond encore et encore.

*C'est pas possible... Ils ont changés la disposition des rues...*

C'est alors qu'il emprunte une rue un peu plus fréquentée. Des vendeurs à la sauvette, rachitiques et noirs de crasse accostent le petit citoyen du centre de la capitale, horrifié à l'idée d'entrer en contact ou d'échanger avec de pareils gens. Peu d'individus fréquentables jonchent les rues, tous aussi étranges les uns que les autres au jugé de l'homme perdu. Scrap continue de marcher, encore et encore, jusqu'à se laisser dépasser -comme souvent- par la colère. Reprenant son souffle les mains contre les genoux une fois éloignée de cette foule à l'hygiène morte depuis des siècles, il râle.

-Raaaah, fais chier !
-Bah alors mon p'tit, t'as un souci ?
-Wow ! Lâche le mécano, se retournant vivement.
-AH ! Crie la personne l'ayant alpagué.
-J'vous avais pas entendu arriver... Désolé.
-P'tain, t'as failli m'causer une attaque p'tit ! Ouais, dit, j'te vois tourner en rond d'puis un moment. T'cherches queq' chose p'têtre ?
-Vous m'espionnez ? Demande Scrap, dressant un sourcil et prenant reculant doucement d'un pas.
-Beh nan, bougre d'âne ! J'traine juste par ici. Et j'me souviens un peu des têtes, pas d'la tienne, c'tout.
-Hum, ok. Dites vous pourriez pas m'aider si vous êtes d'ici ?
-Ouais, si j'peux.
-Vous connaissez pas l'allée des fusillées ? C'est là où un ami vit. Lance vivement le jeune homme, dépassant son interlocuteur d'une bonne tête. Il lui montre alors son plan, de loin.
-Si, j'vois où c'est. Pas besoin d'ta carte. Répond le mystérieux crasseux. -Mais il s'avère qu'j'ai une de ces soifs en c'm-
-C'est bon, j'ai compris. Coupe net le grand blond en lui tendant une petite poignée de pièces.
-Généreux. Alors l'allée est pas très loin, mais y'a quelques chemins typiques à emprunter si tu veux aller plus vite...  

***

Effectivement, la générosité de l'aventurier des bas-quartiers a payé. Le chemin indiqué par le drôle de personnage se prénommant Tim se révèle correct et relativement rapide pour arriver à bon port. Scrap n'est pas d'une nature à traîner le pas dans ses déplacements de toute façon. Le voilà maintenant devant la maison de ce fameux Caubun. Elle n'a pas changée en cinq mois. Heureusement se dit-il. Banale, comme toutes les autres qui garnissent la rue. Une façade quelque fois rafistolée, noircie par l'entretien laissant à désirer et les années d'usure. La rue est calme, contrairement à là d'où vient Albert. Il faut dire que celui-ci s'est pas mal éloigné du centre névralgique du quartier en se rendant ici. Prenant une grande inspiration, Fisher frappe à la porte...

Personne ne vient. Réitération de l'opération. Toujours personne. Une dernière tentative, avec un peu plus de force et d'insistance cette fois. Et là, stupeur, la porte s'entrouvre, déverrouillée.

Plus qu'intrigué, le jeune homme demande après son ami par l'embrasure de la porte à bas volume, afin de ne pas être soupçonné de quoi que ce soit par les voisins. Mais personne ne répond. Passant doucement la tête après avoir jeté de soigneux coups d’œils dans la rue pour repérer d'éventuels  regards indiscrets, Scrap constate que la maison a été retournée. Alarmé et vivement préoccupé pour son « collègue », le pire lui vient à l'esprit.

Peut-être que quelque chose de grave est arrivé ?! Il faut faire quelque chose. Serait-ce en lien avec l'étrange trouvaille de ce matin dans son colis ? Trop de questions lui venaient, plaçant le jeune Albert Fisher à la vie monotone dans un état de stress palpable. Poussant minutieusement la porte, consumé par la curiosité ce avec l'agilité d'un félin, il entre en prenant le soin de rabattre légèrement la porte.

Tout est retourné dans la maison, le salon est méconnaissable. Des tonnes de papiers et d'objets jonchent le sol. Impossible d'y trouver quoi que ce soit dans ce bordel. Tâchant de ne rien casser en se déplaçant, en quête de réponses et d'information l'habitation sans dessus dessous, son investigation est immédiatement stoppée par... du bruit. A l'étage. Ça fouille et jette diverses choses au sol, plusieurs voix sont audibles.

*Des cambrioleurs ?! Qu'est c'que c'est qu'ce délire... dans quoi j'me suis fourré... Et Caubun ? J'me casse d'ici en vitesse.*

-Saperlipopette, le curry de la Vieille Cassandre était volc- Dit un homme aux cheveux courts noirs et à la barbe épaisse, sortant d'une pièce proche du salon tout en remontant son pantalon. -T'es qui toi ? Les gars ! On a un invité ici ! Crie-t-il tout à coup, tirant après ça un long et fin couteau de sa ceinture. -Bouge pas d'là morv- EH IL S'BARRE !
-Choppez le !

Pas le temps pour Scrap qui est déjà en train de détaler hors de la maison de Caubun. Il prend les jambes à son cou et c'est une course poursuite qui s'engage entre lui et ces mystérieux types. Son cœur bat à la chamade, prêt à littéralement faire exploser sa poitrine. Pourquoi une bande de mecs bizarres est en train de fouiller cette baraque... Jamais il n'a demandé à tomber dans une telle panade, poursuivis par ces rustres. Heureusement pour le blondin, la vitesse est chez lui un atout qu'il chérit tout particulièrement. S'il n'est pas en mesure de se défendre, semer son assaillant lui est bien plus facile.

Slalomant entre les quelques personnes croisées et sautant par dessus les sans-abris hibernant au sol, la situation joue pour le moment en sa faveur. Lorsqu'il jette des regards par dessus l'épaule, ces lourdauds sont pour la plupart loin derrière, à l'effectif impossible à déterminer. Mais ce n'est pas suffisant pour le fuyard en panique totale, qui plus est à l'impression de se retrouver piégé dans ce dédale de crasse et de misère.

Des voix résonnent non loin. Elles sont en colères, c'est encore eux. Ils ont de l'énergie à revendre au final, ces salauds. C'est reparti pour un tour, pas le temps de se reposer pour le gamin commençant à se faire rattraper petit à petit. Lui ne connaît pas les lieux, eux si. Arrivé dans une étroite ruelle, c'est la seule direction vers laquelle il peut aller. Mais malheur, alors qu'il prend la rue à toute vitesse, le même homme croisé tout à l'heure au rez de chaussée chez Caubun lui barre la l'issue à l'autre bout.

-J'te tiens connard ! Rugit-il en fonçant sur Scrap.
-Oh merde...!

Et, inondé d'un élan de courage, c'est avec les tripes pleine de détermination qu'Albert fonce lui aussi vers son agresseur. Au moment où le sauvage veut le frapper, il se voit contré et humilié par un habile jeu de jambes entre les murs encadrant la ruelle. Prenant appui sur le mur de gauche puis sur celui de droite à l'aide de ses jambes, le mécano parvient à effectuer un formidable « saute-mouton » à son adversaire, esquivant au passage son coup de poing en prenant bien appui sur sa tête. C'est alors qu'il trébuche et traîne son visage contre le sol terreux. Pas le temps de se relever que sa cible est déjà plusieurs rues devant. Ses collègues prennent alors le relais, lui se contentant de « donner des ordres ».

-Il est parti par là, allez ! Allez ! 

Le traqué emprunte systématiquement des ruelles pour tenter d'échapper à ses poursuivants, mais ceux-ci semblent particulièrement retords. Scrap se dit maintenant -une fois ses pulsations un peu calmées- qu'il est probablement devenu une sorte de témoin gênant qui a fouiné là où il ne fallait pas ?! De plus en plus essoufflé par cette poursuite, le voilà qui arrive vers un hangar, un peu éloigné des habitations alentours d'où émane une odeur particulièrement affreuse. Le jeune homme se couvre le visage avec un torchon, lui faisant office de masque pour supporter la puanteur. Celui-ci longe la bâtisse jusqu'à tomber sur une vieille porte usée à l'arrière.

Personne aux alentours et, si ce petit jeu continue, il finira par se faire attraper et les Architectes savent ce qu'il adviendra de sa piètre existence. Usant d'un, puis deux, puis trois coups d'épaules, la vieille porte craque. A l'intérieur, de vastes pièces et couloirs composent le bâtiment. L'odeur y est franchement insoutenable mais l'endroit offre un terrain idéal pour se cacher et faire passer la tempête.

A peine quelques pas faits que l'apeuré se voit saisir la jambe par ce qui une personne décrépi et semblant mal au point. Reculant d'un pas vif, il constate que beaucoup d'autres gens sont entassés ici, en silence et dans l'ombre, semblant agoniser depuis une éternité.  

-Aaaah... j'ai mal...

*Un entrepôt de malades... ?*

-J'suis sûr qu'il est passé là ! Entend Scrap au bout du couloir.

Pas le temps de rêvasser. C'est courageusement qu'il fauche une couverture trouvée sur le sol pour s'accroupir au milieu d'un « tas » de malades en se recouvrant avec -et un tas de microbes au passage-. Des personnes avec des masques vont et viennent pour s'occuper de ces malheureux. L'idée d'avoir attiré une bande de malfrats dans un « hôpital » de fortune n'enchante pas le mécanicien mais, il se rassure au fait que le personnel se chargera probablement de ces troubles-fêtes en les raccompagnant dehors.

-Y'en a tell'ment. On va pas pouvoir les r'garder un par un, non plus. Fais chier... Dit un membre du groupe de malfaiteurs passant juste devant le déguisé en malade.

Ouf, les voilà qui s'éloignent. Mais la fuite est toujours impossible, d'autres personnes arrivent.

-Hm. Oui. Laisse moi donc les ausculter, il me faudra effectuer des diagnostics complets. Je préfère être sûr que d'écouter les expertises de jeunes infirmières. L'âge, tu me diras.

Soulevant discrètement la couverture pour y faire passer un œil, deux personnes se tiennent face au groupe dans lequel est dissimulé Fisher. L'un est encapuchonné et l'autre porte un angoissant masque de médecin au bec drôlement pointu. C'est alors qu'il pointe son doigt en direction du blondinet.

-Toi. Viens, je vais m'occuper de toi. Dit-il d'une voix douce en s'approchant doucement. -Nous allons te soign-
-NAN, NAN, NAN, J'VAIS BIEN, J'SUIS PAS MALADE.

Et Scrap s'enfuit d'un bond, déambulant avec une couverture blanche qui lui recouvre le corps...

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Peste ( TERMINE ) EmptySam 6 Jan - 5:09

« Ah ! Je crois que nous venons de voir un fantôme. »

Ma plaisanterie ne fait pas effet sur mon amie. Étrange, ce bonhomme. Il s’arrête à l’autre bout du couloir, quand il entends Alyvesha lui dire qu’il est totalement stupide et qu’il a sûrement choppé une saloperie. Il fait légèrement tomber le drap dans lequel il était enfourné, laisser sa tête s’échapper. Je laisse par mégarde un léger soupir qui sonne différemment à cause de mon masque. J’observe le jeune garçon au travers de mes deux verres. Protégé de l’odeur et des germes, j’ai la tête clair malgré ma vision quelque peu déformée.

Après l’avoir invité à s’asseoir dans l’un des coins pas trop remplie du bâtiment, j’ausculte rapidement les véritables malades en face de moi. Je passe une nouvelle fois en revue les symptômes les plus clairs ; fièvres, vomissements, et la très peu agréable courante. C’est trop général pour que mon diagnostique se précise. Et l’une des façons d’en découvrir plus n’est guère réjouissante. Je ne pratique pas souvent d’autopsie, aussi je préférerai trouver un confrère ayant déjà étudié les morts, avant qu’ils ne soient brûlés bien évidemment.

Quelques infirmières font de leur mieux pour apaiser les souffrances de ces pauvres gens, je leur prodigue quelques instructions pour la confection de certains remèdes qui, si ils ne les guériront certainement pas, devraient au moins calmer certaines de leur douleurs.

A part ça, je perds mon temps ici. Je ne fais pas grand-chose de plus que mes collègues, et je n’ai appris que très peu de chose. Je me frotte les mains après les avoir lavé du mieux que j’ai pu dans une bassine d’eau fraîche. Si je veux m’occuper des vivants, il me faut d’abord m’intéresser aux morts. Quant à la cause de la maladie, c’est une toute autre paire de manche.

… Ce qui me fait penser que j’étais venu dans un but précis. Les Hen… Hena…

« Ma bonne amie, qui sommes-nous venu chercher, déjà ?
- Hein ?
- Cette famille, dont la maison s’est retrouvée pillée.
- Ah, les Heta’Nowa.
- Merci. Il nous faudrait les retrouver parmi tout ces malades. Si cela faisait déjà un certain temps qu’ils étaient cloîtrés chez eux, ce sont possiblement les premiers à avoir été atteints. Et si nous pouvions partager les tâches, cela me ferai gagner énormément de temps.

Alyvesha n’a pas l’air décider, aussi je me décide à me montrer pragmatique. Ce n’est pas moral, mais la cause est noble, alors…

« Faites attention aux médecins et infirmiers mal intentionnés, ils n’ont probablement pas laissé derrière eux tout leurs précieux biens. »

*

Les autres médecins ne m’ont pas appris grand-chose. L’épidémie a été rapide et rude, et le peu de personnes habilités ici sont débordés voir submergés, et cette maladie n’a pour le moment pas révélé grand-chose. Les autopsie non plus. La plupart sombrent dans un sommeil dont ils ne se réveillent jamais, probablement dû à la fièvre et à un corps rendu trop faible par la douleur et l’incapacité des malades à ingérer quelle que soit la nourriture. C’est en tout cas ce que m’a raconté le vieux médecin, qui, équipé de la même manière que moi, ne m’inspirait que peu confiance. Je ressemble vraiment à ça, actuellement ? Je comprends la fuite du jeune homme fantôme.

Le médecin, répondant au nom de Wallace, parlait d’un ton que je n’ai pas apprécié. Il était tout excité à l’idée de disséquer des corps rongé par un mal qu’il ne comprend pas encore. Après qu’il se soit décidé à m’indiquer ses dernières découvertes, j’ai moi-même examiner d’un œil avisé mais discret certains corps qui n’avaient pas encore été amené au crématoire de fortune. Et après être parvenu aux mêmes conclusions que mon confrère, j’ai décidé de me retrouver ici, à l’extérieur, pour souffler un peu.

Enlever mon masque me fait le plus grand bien, et je tâche de respirer un bon coup, même si l’air n’est évidemment pas le plus frais. Heureusement, je ne remarque presque plus l’odeur de la chair brûlée.

Par curiosité, je me retourne vers un petit groupe d’hommes habillés salement, parlant avec fermeté à l’une des infirmières qui peinent à les raisonner. Ils cherchent quelqu’un que la jeune femme n’a pas vu, et de toute manière, impossible de tenir un registre des malades pour le moment. L’agitation est trop grande et l’urgence de la situation n’arrange rien. Cependant, en plus de me rappeler étrangement les hommes que voulait éviter Alyvesha, il me semble reconnaître la description qu’ils donnent.

« Messieurs, je me nomme William Legett. Excusez-moi de vous avoir écouté, mais je crois connaître votre ami. Arthur Lecomte ? 
- O-ouais !
- Si vous le voyez, dites-lui de cesser de nous faire perdre notre temps, car il est précieux. Arthur a été viré par moi et mes consœurs il y a peu, quand après quelques secondes d’examen seulement, j’ai compris qu’il ne souffrait tout au plus que d’une stupidité affligeante et d’une paranoïa hors du commun. 
- Ah… Bordel. »

Je remet tranquillement mon masque en repartant vers l’intérieur.

*

Notre connaissance commune, que j’ai donc décidé d’appelé Arthur le temps de pouvoir lui parler plus en détail, n’est plus à l’endroit ou je l’ai consigné. Je soupire, mais après tout, ce n’est pas mon problème. J’ai perdu assez de temps comme ça.

Ah, peut-être pas finalement. Ma grande amie Alyvesha, toujours encapuchonnée, me fait signe au loin. Elle a l’air d’avoir retrouvé un équilibre raisonnablement stable. A ses côtés se trouvent le jeune homme que je cherchais justement.

« Ah ! Arthur ! J’ai bien cru ne plus vous revoir.
- Qui c’est, Arthur ?
- Et le vieux, ce gamin me colle depuis qu’vous êtes parti.
- Scrap, monsieur. Je… J’ai commencé a suer, et j’ai la tête qui tourne. Vous… J’ai quand même pas choppé une saloperie, hein ?!
- Simple bouffée de chaleur, compréhensible dans cet endroit. Couvrez -vous un peu mieux le visage, cependant. Oh, Arthur, j’oubliais. Des hommes peu recommandables vous cherchaient. Je les ai renvoyé chez eux, pour le moment. Vous me remercierez plus tard. Alyvesha, des nouvelles ?
- Ouais, ouais. Ils sont dans un pièce à l’arrière, bien à l’écart. Pas difficile à repérer. Et bien surveillés, en plus. »

Elle dit ça sur le ton du regret, mais je n’y prête pas plus attention que ça et me dirige immédiatement vers l’endroit qu’elle me désigne de la tête.

« Vous êtes sûr ? » me demande faiblement Arthur.

Une fois arrivé, mon brassard que j’expose fièrement -sans être sûr d’en avoir le droit au regard du règlement de ma guilde- me permet de passer sans problème. A l’intérieur, plusieurs lits sont disposés contre les murs et seules quelques infirmières silencieuses s’occupent des quelques malades qui gémissent faiblement. Dans un coin de la pièce, cependant, je remarque qu’une jeune femme se tient assise, dans une posture droite et affichant un visage quasiment propre. Celle-ci est en bonne santé, et n’a pas l’air d’une infirmière ni d’une médecin. À part faire partie de la famille des malades, je ne vois aucune raison pour qu’elle soit ici. Une rescapée !


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Peste ( TERMINE ) EmptySam 6 Jan - 15:12

Legett marche vers la rescapée en jetant qu’un coup d’œil minimal aux autres. Symptômes identiques, état plus 1avancé, rien de bien notable. Quelques lits sont déjà vides et sans draps, indiquant que l’occupant précédent est allé faire un tour dans le jardin pour se chauffer dans le feu. Les infirmières s’affairent avec des seaux d’eau et des torchons pour essuyer la sueur du corps des malades, rafraîchir leurs fronts et à nouveau les emmitouffler dans les couvertures. Elles ont toutes des écharpes sur la bouche et le nez pour filtrer autant que possible le mauvais air. Alyvesha enroule un peu davantage le bout de tissu qu’elle a trouvé pour être sûr qu’il ne glisse pas.

Ça serait dommage de chopper une saloperie à l’autre bout du monde ou presque, et d’en clamser, après avoir survécu à tout ça.

« Bonjour, Madame… ? Entame le doc.
- Heta’Nowa. Ellia Heta’Nowa. Vous êtes des Cercles de l’Aube ?
- Tout à fait. Puis-je vous ausculter ?
- Vous aussi ? Bien sûr. Si on pouvait éviter que tous ces pauvres gens… »

Il prend d’abord sa température, normale, puis examine ses yeux, sa langue, les ganglions.
« Vous pouvez retirer votre chemise, s’il vous plaît ? »
Elle s’exécute sans hésiter, et Scrap rougit furieusement avant de se retourner. Alyvesha lui flanque une bourrade moqueuse et un sourire sardonique. Il manque de trébucher, surpris. Elle ne sait même pas vraiment ce qu’il fait là, mais il a l’air d’avoir aussi des problèmes avec œil-bleu. Dans le pire des cas, il constituera une bonne diversion. Pendant qu’elle a ces pensées, Legett a posé son oreille contre le dos de la patiente, et écoute sa respiration. Il fait ensuite de même pour l’avant, la tête entre ses seins. Docteur, un métier pas si mal finalement ? Ha.

Mais tout cela ne lui fait rien, et il garde un visage concentré et semble-t-il incorruptible. Puis il palpe son ventre, son estomac. Aly se demande quand est-ce qu’il va arriver plus bas, histoire de rigoler un peu, mais il se contente de rendre la chemise et de s’asseoir sur le bord du lit. Puis il la regarde droit dans les yeux.
« Je voudrais que vous me racontiez ce qui s’est passé. Avoir des indices sur les événements précédant l’épidémie devrait nous aider à résoudre le problème.
- Je… Bien sûr. C’était il y a quelques jours que cela a commencé dans ma famille. D’abord mon père, puis ma grand-mère. Elle est morte la première. A son âge… »
Elle a le regard dans le lointain, et passe mécaniquement la main dans ses cheveux bruns. Puis elle prend une inspiration un peu saccadée.
« Nous pensions que cela passerait vite, puis ce fut mon tour. Les mêmes signes que mon père, en plus grave. Lui continuait de travailler. C’était nécessaire pour que nous puissions manger.
- Oui, je comprends, je comprends… »
Legett a une voix douce, profonde, pleine d’empathie. C’est impressionnant, surtout quand Ellia le regarde avec les yeux pleins de larmes et d’amitié. Aly note d’essayer le truc aussi.

Puis la jeune femme se reprend, renifle un coup.
« Après, tout s’est enchaîné. Nous sommes tombés malades les uns après les autres, et quand mon père est décédé…
- Hum… Transmission standard par les vecteurs… »
Une nouvelle tournée de sanglots. Scrap se retourne enfin après avoir jeté un coup d’œil inquiet pour vérifier qu’elle avait remis sa chemise. Marrant, qu’il ait attendu autant. Alyvesha fumerait bien un peu pour agrémenter l’histoire. Mais, au-delà du fait qu’elle n’a rien à fumer, elle n’est pas sûr que cela soit possible au milieu des malades.
« Je sais que cela n’est pas agréable, mais j’ai besoin de savoir si quoi que ce soit hors de l’ordinaire s’est produit dans les jours qui ont précédé. N’importe quoi qui vous vienne en tête. Tout peut être utile. »
Elle réfléchit quelques instants en se mordillant la lèvre inférieure.
« Mon père a eu un travail ponctuel qui a ramené quelques pièces de plus. Cela nous a permis d’acheter un jambon entier, hors du quartier. C’est une nouvelle boucherie qui a ouvert il y a peu. Pour fêter ça, nous avons invité quelques voisins. Vous savez, ici, on prend le travail que l’on trouve. Manutentionnaire, serveuse, n’importe quel petit boulot journalier.
- Oui, bien sûr, bien sûr.
- Oh ! Il y en avait un qui ressemblait un peu à votre ami, là, dit-elle en pointant Scrap.
- Comment ça ?
- Propre, avec des outils sur lui, et des lunettes bizarres.
- Caubun ?
- Oui ! Il habite à côté, en plus, mais nous le voyons rarement.
- Et ensuite ? Presse le mécanicien.
- Il est venu avec quelque chose de bizarre pour nous le montrer. Il n’a pas voulu dire comment il l’a trouvé, mais il a dit que c’était peut-être révolutionnaire. Une vieillerie un peu usée… Je me souviens que nous avons bien rigolé avec ma sœur. Puis il l’a ouvert, ou démonté, je ne sais pas. Après ça…
- Vous avez eu d’autres nouvelles de Caubun ?
- Non, pas spécialement. Un marchand ambulant est passé dans le quartier, aussi. Nous ne le connaissions pas mais ses produits semblaient de qualité acceptable, donc nous avons acheté une nouvelle marmite.
- Vous avez son nom ? Demande Legett.
- Non, et il est reparti depuis. »

Tout le monde tombe dans un silence contemplatif et songeur.
« Caubun, il ressemblait à quoi ?
- Oh. Un petit brun, toujours des lunettes autour du cou et une sacoche sur l’épaule, en tout cas à chaque fois que je l’ai vu.
- Un signe distinctif ? »
Scrap se concentre :
« Un gros bouton genre pustule sur la mâchoire gauche ? Non, droite. »
C’est qu’Alyvesha se rappelle vaguement, à travers les brumes de la cuite de l’autre jour, qu’un mécano était venu à la taverne du Chien Matois. Tout s’emboîte un peu trop bien pour le moment, pour avoir l’air d’une coïncidence.

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Peste ( TERMINE ) EmptyLun 8 Jan - 19:27
Méfiant mais toutefois rassuré, c'est dans l'état d'esprit que se trouve actuellement Scrap. Ces deux personnes qu'il vient de rencontrer sortent du lot dans la populace qu'il a pu croiser dans ces quartiers. Les malfrats sont apparemment partis grâce à ce rassurant médecin toujours pourvu de son drôle de masque. Stressé du fait de se retrouver dans une telle panade, le jeune homme ne trouve pas encore les mots pour exprimer sa gratitude. Il se croit tranquille. Du moins, pour le moment. Celui-ci pense aussi que jeune fille soignée face à eux peut détenir davantage d'informations sur Caubun. C'est le moment ou jamais de gratter la surface.

-Et donc Caubun serait venu chez vous, c'est bien ça ?
-Oui, absolument.
-Vous seriez en mesure de me dire à quoi ressemblait l'objet qu'il avait en sa possession ? Demande Scrap tout en sortant frénétiquement un petit carnet et un crayon.
-Euh... Lâche-t-elle, les yeux au ciel. C'était une sorte de sphère... assez plate ! Avec un petit réceptacle au milieu protégé par...
-Du verre. Répond instinctivement le garçon tout en continuant à griffonner les indications de la demoiselle.
-O-oui, c'est exactement ça ! Comment le savez-vous ?
-C'est l'habitude, héhé. Rien d'autre ?
-Eh bien, si. Tout le tour était fait de petites pointes ondulées. Mais elles ne m'avaient pas parues acérées, plutôt arrondies. Je me souviens bien de cette drôle de chose. Une telle bizarrerie, je n'en vois pas tous les jours.
-Ça ressemblait à ça ? Demande le blondin en se rapprochant de la jeune femme pour lui mettre son calepin sous les yeux.
-Trait pour trait.
-Hum...
-Et... il y avait au centre un petit cristal ambré. Dit-elle en plaçant son doigt à l'endroit en question sur le dessin. Ce n'est peut-être qu'un détail mais... l'odeur qui s'en dégageait était particulièrement désagréable.
-Vous confirmez bel et bien tout ce que vous venez de dire ?
-O-oui, c'est exactement ce que j'ai vu.
-En êtes vous bien sûr ?!
-Si je vous dis que oui... !
-Non m-
-Du calme, mon garçon. Où veux-tu en venir de par tant d'insistance ? Coupe calmement le médecin.

C'est alors que Scrap claque bruyamment de la langue en retournant à sa place et rangeant le carnet dans sa poche. La déclaration qu'il vient d'entendre sonne comme bien plus qu'étrange dans ses oreilles. En effet, ce que vient de décrire la jeune Heta'nowa ne correspond aucunement à l'objet que lui a présenté son confrère. Improbable, tout bonnement improbable. *Pourquoi est ce qu'elle mentirait ?* Se demande alors le mécano. En tout cas, elle n'en a pas du tout l'air. Mais de ce fait, c'est Caubun qui a menti. Mais là, pourquoi ? «C't'un module d'apparence standard, mais y'a d'la magilithe dedans. Le pignon principal a été remplacé par un p'tit cristal, cent fois mieux crois moi ! » Or, un module ordinaire ne ressemble pas du tout à ce dessin fraîchement validé.

Des individus peu recommandables en train de retourner sa casbah, maintenant une preuve évidente de mensonge, voir d'arnaque... Encore une fois, ça ne tient pas. Car la somme versé pour le dit achat du module lui a été intégralement renvoyée. *Une belle anguille sous roche* se dit le jeune Scrap, n'ayant jamais connu auparavant une affaire aussi foireuse. Recherché par des truands et en terre inconnue, il n'y a qu'une chose qui peut lui sauver la mise : de l'aide. Il s'approche doucement du médecin, ravalant toutes ses appréhensions.

-Faut qu'on parle, en privé. J'vous dirais tout, promis.
-Hum, je vois. Lâche son interlocuteur, le son produit par ses cordes vocales raisonnant sous son masque. -Soit.

Déjà parti dans une direction, laissant les autres en plan, le toubib le coupe dans son élan.
-Elle est avec moi. Dit-il en désignant Alyvesha.
-Bon... ok, hein. Râle Scrap, assez peu à l'aise à l'idée de se confier à plusieurs personnes.


-Bien. Prononce William, les trois individus étant maintenant dans une pièce bien plus calme et isolée.
-Déjà, merci d'avoir renvoyé ces cinglés chez eux. Ils s'avèrent qu'ils étaient en train de fouiller la baraque d'mon collègue. Le module dont la nana a parlé juste avant, c'est ce que j'étais censé lui acheter. Mais, ça, dit-il en dégainant sèchement son calepin à la bonne page. -C'est pas du tout c'que m'a montré Caubun à la base. Al-
-Œil-bleu. Prononce alors simplement la femme balafrée.
-E-euh... o-ouais j'ai les yeux bleus.
-Il s'agissait des hommes d’œil-bleu. Le chef d'un gang à la tête de petites frappes locales. Tu dis qu'ils étaient en train de retourner la maison de ton ami ? Bizarre que tout cela... Ironise Aly, Scrap ne flairant pas l'ironie.
-Ouais 'fin, petites frappes, j'ai aucune envie qu'ils me retrouvent.... Murmure le jeune homme complètement dépité, la tête vers le bas. Mais, serrant les poings et prenant son courage à deux mains, il se redresse.

-Eh, dites, vous voulez pas m'aider ? Implore alors Albert Fisher qui semble bien angoissé, saisissant le médecin par le bras avec la vitesse d'un félin. -Des types veulent me refaire le portrait et je tiens à retrouver Caubun, j'veux des explications. Hors de question que j'en reste là, on se paie pas ma tête. Et puis de toute façon c'est pas mon pote, j'le connais depuis à peine quelques mois. Voilà le deal, je retrouve ce bon à rien et vous m'aider à sortir de ces bas-fonds. J'vous paierai même si y faut ! Rétorque Scrap en croisant les bras juste après.

Il le regarde intensément, le bas du visage couvert et ses lunettes sur les yeux.

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Peste ( TERMINE ) EmptyMar 16 Jan - 21:41

Je me gratte le menton avec intensité.

« Hm... »

Lui me regarde avec insistance, elle regarde ce qui se passe sur le côté, désintéressée.

« Hmmm… »

Je continue de réfléchir en jouant avec mon masque entre mes mains.

« Peut-être…
- Peut-être… ?
- Peut-être qu’effectivement, ce serait la meilleure chose à faire. Après tout, chers amis, pour être tout à fait franc, la situation ici est une impasse. Si les choses continuent d’avancer à ce train là, ce seront bientôt les autorités qui s’en mêleront, à leur façon. « Si l’épidémie se propage, vous savez... », ah. Toujours la même rengaine, et toujours les mêmes solutions barbares. Soit. Alyvesha ? Je requiers encore une fois ton aide, de nous trois, personne ne connaît mieux ces quartiers que toi. Je m’assurerai, bien entendu, que ta contribution soit reconnue à sa juste valeur.
- Hmhm, jusqu’ici, hein…
- Arthur, vous venez bien de chez ce Caubun, n’est-ce-pas ? Vous pourriez nous y conduire ?
- Euuuh… Ouais, ouais, bien sûr ! »

Bien. Tout ce qui pourrait nous rapprocher de cet étrange artefact nous sera bénéfique. Seul point négatif : la présence de ces messieurs peu recommandables. C’est risqué, mais je vais partir du principe qu’ils sont partie après leur fouille et qu’ils sont passé à côté de quelque chose d’intéressant par manque de qualités intellectuelles.

« Arthur, Alyvesha, je vous propose de partir. 
- Scrap...»

*

Et nous revoici de retour sur les étroites routes des bas-quartiers. J’ai, bien sûr, pris le temps de donner quelques indications à l’intention des patients et des soignants. J’ai fais ce que j’ai pu, maintenant, je crois qu’il est temps de sortir un peu de mon rôle de médecin. Il y en a suffisamment au hangar pour que je ne fasse vraiment la différence. On dirait que l’épidémie a déjà rameutée suffisamment de curieux, comme moi. Arthur se concentre pour retrouver son chemin. Pour le stimuler, je lui ai fait croire que j’ai repéré une légère gangrène dans son dos due à l’étrange maladie qui se propage. Ça a l’air de marcher. En plus, il sera soulagé quand je lui dirai la vérité. Ça me rappelle ces fois ou moi et certains de mes collègues avions fait croire à nos patients qu’ils étaient à l’article de la mort. Après une frayeur pareil, ils étaient plutôt heureux d’apprendre qu’ils n’étaient atteint que d’une maladie handicapante. Mais je m’égare, alors qu’Arthur, lui, semble être en bonne voie. Il sourit tout seul en reconnaissant une ruelle par laquelle il est passé plus tôt. Alyvesha, elle, est plutôt silencieuse. Je comprendrai qu’elle ai en marre de crapahuter ainsi. Plus qu’à espérer que nos recherches soient fructueuses.

Nous ne tardons pas à atteindre la maison de ce Caubun. Après un rapide tour d’inspection, notre amie nous fait signe que la voie semble libre. Elle sait visiblement ce qu’elle fait. Mais n’a pas l’air bien plus heureuse que ça à l’idée de fouiller l’habitation.

« 100 irys que les toutous d’oeil-bleu ont trouvé notre gars avant.
- Voyons, un peu d’optimisme !
- Vous croyez qu’il reste une chance, ‘sieur ?
- Non, je plaisantais. Je pense qu’elle a raison. »

J’ai cru déceler une vague de pâleur chez mon ami Arthur. Je ne devrais peut-être pas dire des choses pareil. En tout cas, je suis les pas d’Alyvesha qui est rentrée par l’arrière de la maison, en silence. Elle se détend après quelques secondes de silence. Il n’y a visiblement plus un chat.

« C’est des bourrins, on les aurait déjà entendu. »

Je ne peux qu’approuver sa première affirmation ; l’endroit est sans dessus-dessous. La plupart des meubles ont été fouillés voir renversés. Mêmes certaines planches de bois ont été retirées. Nous prenons le temps de repasser nous même le rez-de-chaussée au peigne fin, mais rien.

L’étage ne donne pas grand-chose non plus, sinon quelques papiers de transactions que je passe à Arthur, il y déchiffrera peut-être quelque chose. En tout cas, pour quelqu’un vivant dans les bas-quartiers, ce Caubun avait l’air plutôt à l’aise : son habitat est suffisamment vaste pour qu’on puisse y respirer à trois, et on retrouve plusieurs morceaux d’objets qui pourraient s’avérer être de valeur. Alyvesha peste dans son coin, elle aussi doit se dire que ces brigands ont emporté avec eux tout ce qui était revendable.

Retour au rez-de-chaussé, et donc à la case départ ; il n’y a rien d’intéressant ici. Aucun indice sur une quelconques destinations pour Caubun. Arthur a toujours les yeux rivés sur le papier.

« Ca n’a aucun sens…
- Hey, dis-moi... »

C’est Alyvesha qui, à ma grande surprise, interpelle le jeune.

« Ton pote, c’est pas censé être un inventeur ou j’sais pas quoi ?
- Ben, euh… c’est plus compliqué que ça, mais… ouais, ouais. Pourquoi ?
- Il est où son atelier ? »

Je me sens soudainement stupide, et je crois qu’Arthur aussi.

« Bon sang. Je me disais bien que c’était bizarre. Je ne reconnais quasi rien ici. Et c’est pas juste à cause du bordel… »

Il tourne rapidement sur lui-même et regarde un peu partout. Il trouve rapidement ce qu’il cherchait, puisqu’il se dirige avec une assurance détonante vers le couloir principal.

« Ici ! Je me souviens, il m’avait emmené ici la dernière fois que je suis venu. C’était plus large. Beaucoup plus large. »

Alyvesha tapote du poing sur le mur qu’Arthur désigne, en alternant avec le pan de mur qui le précède.

« Ils se pensent toujours à l’abri… »

Elle murmure, puis se retourne vers nous, un rictus aux lèvres. Il y a quelque chose derrière ce mur. Plus qu’à trouver le moyen d’y acc-

« Oups… »

Arthur sursaute lorsqu’il manque de faire tomber une vieille babiole posée dans l’un des renfoncement du mur. Au lieu de s’écraser au sol, la petite sculpture tout à fait obscène ne fait que se pencher, et un petit clic nous indique clairement que la porte dérobée s’est déverrouillée.

« Ah. Bravo Arthur, bravo ! »


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Peste ( TERMINE ) EmptySam 20 Jan - 23:30

Un regard à l’intérieur montre une pièce rectangulaire aux murs couverts de clous auxquels sont suspendus des outils qu’Alyvesha différencie à peine. Une odeur poussiéreuse leur vient aux narines, et de renfermé, ce qui semble cohérent avec la pièce secrète. Dingue, qu’il ait pu se faire ça ici. Un grand établi prend toute la longueur de la pièce, en bois usé par les outils. C’est une grande planche massive en réalité fixée au mur, avec quelques tréteaux pour la soutenir. A l’autre bout, une table plus petite sert à la recherche, avec une lampe-tempête ou quelque chose d’équivalent accroché au-dessus pour pouvoir lire n’importe quand.

Aly se glisse la première à l’intérieure, bien avant le vieil homme trop lent physiquement et l’autre qui semble l’être intellectuellement. Perdu, le garçon, songe-t-elle. Elle ignore le grand établi et regarde plutôt l’immense placard qui va jusqu’au plafond. S’il y a quoi que ce soit de précieux, c’est sûrement là-dedans…

Derrière elle, Arthur se précipite vers les outils, le plan de travail et ce qui s’y trouve, puis manipule les objets. Enfin, Legett marche vers le bureau et farfouille.
« Aha, ce qui semble être un journal intime ! »
Les gens sont vraiment si stupides ? Elle avale sa frustration à ne pas avoir regardé directement au bon endroit, à savoir le plus simple. Elle qui tapait déjà les tiroirs pour trouver les double-fonds…
« On va aller quelques jours en arrière, propose le Doc en levant le carnet au niveau de ses yeux. »
Et il entame sa lecture accélérée.
« Blablabla… Il fait beau, etc… Aujourd’hui, en creusant dans la cave, pour refaire enfin cette fondation qui prenait l’eau depuis des mois, je suis tombé sur un éclat métallique qui a résonné contre le bord de ma pelle. D’abord, j’ai eu peur de trouver un cercueil, ou bien… blablabla, il fait la liste de tout ce qu’il aurait pu trouver de glauque ou bizarre dans une cave, je passe.
- Oui, oui, ensuite ?!
- Dingue comment c’est pas intéressant…
- Bon, la description ressemble beaucoup à celle de Madame Heta’Nowa. C’est le même objet.
- Okay, donc pas du tout celui que je devais acheter, remet Scrap.
- Par contre, les pages suivantes sont déchirées, là.
- Hein ?! »

Ils pensaient avoir une piste, et ils sont à nouveau en train de chercher quoi faire.
« Juste la dernière page qui a quelques mots : Si je devais disparaître brusquement, j’ai vendu l’objet à Vincanno je-sais-plus-son-nom, plus connu comme étant le fils d’Œil-Bleu. Dans tous les cas, n’essayez pas de me retrouver. Dans le meilleur des cas, je pars loin, très loin, de toute cette histoire et tout ce malheur, les poches pleines et peut-être la vie sauve. Bonne channce.
- C’est tout ?
- Il semblerait bien. Le mystère s’épaissit, semblerait-il. »

Ils regardent tous, contemplatifs, les restes du journal.
« La mention de s’éloigner du malheur est quand même étrange, non ? Demande Scrap.
- Une idée de ce à quoi il fait référence ?
- La misère de ces quartiers ? Un travail qui se passe mal ?
- Hé, soyez sérieux, les gars. On est p’tet dans les quartiers pas top prestige d’Alexandria, mais vous avez vu sa piaule, sérieusement ? Il est bien, le Caubun. Même les voisins l’ont dit.
- C’est vrai, c’est probablement autre chose.
- Tout est arrivé en même temps, hasard le mécano.
- Tout… La maladie comprise ! Juste après la fête, ils ont changé de boutiques pour acheter à manger, mais tout le quartier n’est pas malade, cela s’est transmis uniquement autour des Heta’Nowa, raisonne Legett. Et non à tous les clients de la boucherie ou peu importe le fournisseur. Il ne s’agit pas d’une défaillance immunitaire des Heta’Nowa sinon nous aurions d’autres foyers de maladie.
- Euh… Oui ?
- Donc on peut supposer, en tout cas pour l’argumentation, que c’est lié à la machine que Caubun a ramenée, n’est-ce pas ? Dans cette hypothèse, il veut fuir le malheur que son objet risque d’apporter. Par contre, je ne vois pas le lien entre l’objet et la maladie, comme cela…
- C’était un compartiment à ouvrir. Quelque chose à l’intérieur ? »
William mâchonne les poils de sa barbe quelques instants.
« Il y a déjà eu des rumeurs de bactéries ou de virus qui restaient enfermés pendant des dizaines d’années, comme en stase, avant d’en sortir et d’infecter tous les gens qui arrivaient à leur contact. L’objet a été trouvé dans une cave, en sous-sol, probablement laissé là des dizaines d’années, si j’en crois la vétusté du bâtiment. C’est possible, oui, c’est possible…
- Mais pourquoi avoir voulu me vendre un objet qui ne correspondait pas ? »

Alyvesha, qui est silencieuse depuis plusieurs minutes, ricane alors.
« C’est évident, nan ? Il sait que ça pue la merde, donc il essaie de la refiler à bas prix à la première personne qu’il peut. Quelques irys valent pas grand-chose par rapport à la vie sauve, quand même, hein ?
- Donc il aurait voulu m’arnaquer ?
- Plutôt se défausser de la responsabilité de balader une maladie mortelle dans la moitié de la ville. M’étonne qu’il soit pas allé voir les autorités, par contre…
- Oui, il a toujours été quelqu’un d’hon…
- Bien sûr, on en doute pas une seconde, p’tit gars. Mais s’il avait un truc pas net au cul, ça expliquerait pourquoi un mécano bien thuné crèche dans un coin moisi de la zone et s’est enfui dès que ç’a commencé à chauffer. J’suis pas mécanicienne, mais c’genre de trucs, j’sais comment ça marche.
- Caubun n’est pas comme…
- Ah ouais ? Et l’est où alors, ton bon pote ? »

« Du calme, du calme ! Intervient le vieux. Donc il aurait vendu la machine à Vincanno, c’est ça ?
- Oui, il semblerait, et il semblerait aussi que nous le connaissions.
- Plutôt, ouais. Les gars d’Œil-Bleu, c’est ceux qui nous traquent et le traquent depuis tout à l’heure.
- Et son fils est celui que la rumeur dit mort, n’est-ce pas ?
- Ouais.
- Des chances que cette mort soit liée à la machine ?
- Plutôt deux fois qu’une. »

Hum.

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Peste ( TERMINE ) EmptySam 27 Jan - 13:32
Comme si la situation n'est pas assez catastrophique en l'état, mais il faut en plus découvrir que la mésaventure de ce matin au dépôt de colis n'est que le résultat d'une piètre arnaque. *Alors comme ça Caubun se révèle être un voleur de la pire espèce. Il fait honte à notre métier.* Se dit le jeune mécano, complètement étranger à ce genre de choses. Toujours dans l'atelier secret de son contact, le trio continue à inspecter les moindres recoins de la pièce. Perdu dans ses pensées, Albert ne prends même plus la peine d'écouter ses partenaires de fortune. Il faut dire que Scrap n'a jamais pensé à se retrouver enlisé dans pareille histoire. Au final, le garçon n'a pas choisi de se retrouver avec ces personnes qu'il ne connaît à peine. Ceux-ci lui avaient éventuellement permis de semer ses poursuivants, mais à mesure où l'avancée dans ces quartiers maudits se fait et au plus le jeune homme ne pense qu'à une chose : sauver sa peau.

Plus rien ne l'attend en ces lieux, hormis un destin possiblement tragique si les malfrats l'ayant traqué le retrouvent. Tout ça devient trop dangereux pour lui, sans parler de Caubun ayant sûrement déguerpi à des kilomètres depuis un moment. Et puis, que peux bien-t-il faire face à une ordre de bandits armés et entraînés ou face à une arme bactériologique renvoyant à la terre les malheureux l'approchant de trop près ? Prévenir les autorités ? Impossible, ses partenaires actuels ne seront jamais de cet avis, eux semblant déjà bien trop impliqués dans cette affaire. Quand bien même le ferait-il, que va-t-il advenir ensuite ? Une enquête où Scrap lui-même serait impliqué. Peu de choix s'offrent à lui, et patiemment réfléchir va lui être obligatoire s'il ne veut pas se retrouver les bras grands ouverts et la bouche en cœur dans la gueule du loup.*Dans la vie, il vaut mieux se mêler de ce qui nous regarde, hein.*

-Alors, qu'est ce que tu penses d'tout ça ? Lui demande la balafrée, Scrap complètement perdu dans ses pensées depuis quelques instants.
-Euh... E- Je pen-pense que c'est une bonne idée.
-Eh bien, c'est tout ? C'est qu't'es pas farouche décidément. Tant mieux, qu'on perde pas de temps ici, alors.
-Juste, un moment. Maintenant que Caubun est plus là... Y'a peut-être deux ou trois trucs qui m'intéressent ici. Ca vous dérange si je fouille encore un peu la pièce ? Ce serait du gâchis d-
-Fais comme tu l'sens, Lui répond-t-elle vivement.
-Juste, j'insiste sur l'fait qu'ça va prendre un peu de temps, vu le nombre de babioles qu'il y a. Ce serait p'têt judicieux de monter la garde à l'entrée le temps que.... ?
-Le temps que quoi ?
-Hum, je pense que le garçon a raison. Après tout, tout ça va partir aux ordures si personne ne s'en sert. Et puis, ça pourra toujours t'être utile, en compensation de ce que tu as perdu. Montons, Alyvesha, laissons lui un peu de répit, si se retrouver dans la ferraille peut lui faire se sentir mieux. Coupe Legett, accordant un microscopique sourire à Scrap.
-M-merci m'sieur.

Attendant que le médecin et la clocharde montent, Albert se précipite d'instinct sur le plan DE travail où le mur d'en face regorge de pièces en tous genre. Pignons, modules, clés, tournevis etc... Quelques feuilles et plans sont aussi entreposés sur la table. Mais Albert n'a pas le temps de tous lire, sauf celui ayant retenu son attention pendant toute la durée où il s'est laissé aller à ses songes. En effet, le plan d'une création qui peut, pense-t-il, grandement l'aider. Pur charabia aux yeux des profanes, c'est là qu'aime se démarquer le jeune homme. Luttant de tout son être pour sa survie, c'est dans cet atelier que réside sa possible échappatoire.*Se rendre directement chez les hommes d’œil bleu pour leur exposer la situation et récolter des infos ? Jamais de la vie, Ô Grand Jamais ! Peut-être que ces deux là veulent aller au bout de ce merdier, mais ce sera sans moi.*

Mais pas de temps à perdre, sinon il va attirer l'attention. Se saisissant du parchemin en question, le blondin met en marche son cerveau et analyse le plan avec la plus grande des minuties.

*Un grappin à air comprimé hein... Faut croire que tes gadgets voués à des usages malhonnêtes vont finalement m'aider, Caubun.*

C'est alors qu'il sort de son sac à dos une petite pochette en cuir détenant bon nombre de petits outils destinés aux travaux de précision. Effectivement, les pièces à assembler pour reformer le gadget sont petites, nombreuses et fragiles. De plus, le gantelet permettant d'accueillir le mécanisme est impossible à trouver, il va falloir improviser. Mais ça, Scrap sait le faire. Le voilà qui fouille dans les tiroirs -minimisant les bruits au maximum- jusqu'à trouver une lanière de cuir suffisamment longue et tendre pour accueillir le circuit.

Premièrement, reconstituer la bobine et le crochet, bien l'enrouler dans son support et reformer le circuit de pignon qui va permettre la rotation parfaite de cette dernière. Quand au crochet , rien de bien compliqué. En vue de la simplicité du gadget, il faut simplement le rengainer avec la chaîne de manière suffisamment solide pour ne pas avoir de surprise en pleine traction. Ensuite, il faut connecter la cartouche d'air -bien peu remplie- avec la bobine. C'est elle qui va propulser la chaîne et faire se déployer la tête du crochet. Le marqueur indique que la réserve de celle-ci est assez pauvre, ne permettant probablement que deux tirs tout au plus. *Ça fera l'affaire.* Se dit le mécano en plein dans son élément.

Pour finir, il faut remonter le circuit tracteur, celui-ci qui va permettre l'élévation après le tir. Contrairement au reste, ce circuit se monte à l'inverse de celui de la bobine. Forcément, l'un tire dans un sens et l'autre tire à l'opposé, logique. Enfin, pas pour tout le monde. Mais ça s'agite en haut, il faut se magner.

-Albert, tout va bien ? Demande Will, au loin.
-O-ouais, j'arrive ! Y'a tellement de trucs ici, héhé ! Répond-t-il, accompagné d'une pleine poussée de stress, terminant son bidouillage à la vitesse de l'éclair.
-Ah ? Peut-être as-tu besoin d'aide pour transporter certaines choses dans ce c-

Mais c'est trop tard pour le médecin qui a voulu descendre les escaliers à la rencontre de Scrap, le concerné s'étant littéralement téléporté face à lui, rebroussant discrètement sa manche.

-C'est bon, on va pouvoir y aller. Dit-il simplement, sourire aux lèvres.

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Peste ( TERMINE ) EmptyDim 25 Fév - 17:29

Scrap a l’air drôlement content d’avoir récupéré des boulons et compagnie. A l’inverse, Aly est déçue : il n’y avait rien de valeur, et la piste est plutôt ténue : ils savent que le fils d’Oeil-Bleu a acheté, puis qu’il est mort dans des circonstances troubles. Ou que son cadavre a été dépouillé, mais le coup de couteau n’était pas si méchant, Aly s’en souvient presque distinctement. Ou alors c’est qu’elle y pense tellement depuis le début de cette affaire qu’elle s’en est persuadée, mais c’est dur à évaluer, surtout pour elle.

Caubun est maintenant totalement sorti de l’équation. Restent le porteur de la babiole qui file les maladies, Œil-Bleu dans sa quête de vengeance –ou peut-être cherche-t-il aussi l’objet mystère ? Et eux-mêmes. A moins qu’un autre joueur se cache derrière tout ça, mais… En tout cas, pour Legett, les malades jouent un rôle de premier plan. Pour lui.

Dehors, il n’y a pas un signe de vie. On dirait que le gang n’a pas encore remonté la piste jusque-là, ou ne les suit pas de si près. Elle ne va pas s’en plaindre. Le trio part rapidement dans une direction au hasard, Legett et la criminelle en tête, Scrap juste derrière eux. Tout d’un coup, Aly s’arrête, jette un regard en arrière puis s’engouffre dans la ruelle qu’ils viennent de dépasser.

Le jeune mécanicien est en train de viser avec son bras vers le haut du toit d’en face. Alyvesha lève un sourcil appréciateur quand un filin est éjecté avec force et que l’embout se plante dans la pierre du mur. Il tire deux-trois fois dessus, avec force, pour être sûr que cela tiendra son poids. Puis il s’approche du mur quand, à sa grande surprise, la jeune femme passe un bras autour de ses épaules.

« On veut partir sans dire au revoir aux copains, Scrappy ? Demande-t-elle d’une voix doucereuse.
- Hein… Quoi… Nan… Pas du tout…
- Parce qu’un instant, j’ai cru que t’essayais de te faire la malle, tu vois ? Surtout quand j’ai vu tes yeux de foie-jaune quand t’es sorti de la chambre. Et j’aime pas trop quand les gens m’abandonnent. »

Elle dit ça en passant son autre main sur la gaine de son poignard, le gros, avec un sourire qui plisse sa cicatrice et lui donne l’air encore plus méchante que d’habitude.

« Mais je suis sûre que tu ne faisais que tester ton matériel.
- Oui… »

La voix de Legett retentit de la rue qu’ils viennent de quitter.

« Que faites-vous ?
- On arrive, Scrap avait cru voir quelque chose, répond-elle. »

Puis elle continue plus bas.

« On est dedans ensemble jusqu’au bout, et j’vais pas te laisser faire comme ton pote Caubun, pigé ? »

Il hoche la tête doucement et passe devant elle pour retrouver le Doc. Elle lui trouve la mine un peu pâle, mais, hein, toutes ces émotions, n’est-ce pas ? En marchant, ils en profitent pour faire le point. Et déterminer la marche à suivre. C’est William Legett qui mène le brainstorming. Il faut dire aussi que c’est de loin le plus investi dans la situation. Pour sauver les pauvres patients et empêcher le développement de l’épidémie. Scrap n’a plus aucune raison de se mouiller, Aly se le rappelle, et elle-même n’est là que pour l’argent. Si ça chauffe trop…

« Bon. Il nous faut absolument récupérer la machine. »

Merci, le vieux, on avait vraiment besoin que tu le dises.

« Pour ça, il faudrait retrouver le meurtrier de ce Vincanno, qui a probablement récupéré l’objet. Après, si l’objet est la source du meurtre ou simplement une opportunité saisie par le coupable… Vous avez une idée ?
- C’est une machine technologique, commence Scrap. Donc il y a toutes les chances qu’il soit allé la revendre dans un magasin spécialisé. Non ? »

Ben tiens, monsieur décide de s’mouiller maintenant qu’il a plus le choix.

« Bien vu, Arthur ! Tu connaîtrais une de ces boutiques ?
- Pas vraiment, dans le coin… Il faudrait retourner vers le centre-ville.
- Nous pouvons faire cela, effectivement. Par où est-ce, Aly ? »

Elle regarde quelques instants autour d’elle, pour se repérer.

« C’par là. Mais v’faites fausse route. On parle d’un type qui en surine un autre et ou pille son cadavre. Il va pas aller dans une jolie boutique avec une vendeuse qui porte le jupon et lui sert une tasse de thé ?
- Effectivement, réfléchit Legett. Plutôt de la contrebande, alors ?
- Ouais, du craignos, du crade, du tombé du camion. Genre sous le manteau. J’vous fais pas de dessin, j’suis nulle à ça, ironise-t-elle.
- Et tu peux sûrement nous indiquer un tel endroit. »

Elle frotte son index et son pouce d’un geste universellement évocateur, et Legett soupire encore.

De là où ils sont, c’est à peine plus d’une dizaine de minutes pour arriver devant une bicoque d’à peine trois mètres de large. Les pilliers qui tiennent le devant du bâtiment penchent sensiblement, et la porte fait moins d’un mètre de large. L’endroit n’inspire aucune confiance, et le panneau gribouillé d’une écriture approximative à moitié effacée par les éléments est illisible. Aly rentre la première, poussant la porte sur des gonds qui coulissent sans un bruit puis en écartant un rideau qui sert à garder un peu de chaleur à l’intérieur.

L’intérieur, justement, est un beau bric-à-brac ordonné au petit bonheur la chance. Tout et n’importe quoi est amoncellé en tas précaires difficilement distinguables dans la pénombre. Une odeur de renfermé leur monte aux narines, ainsi que celle d’épices fortes. Le mélange est proprement surprenant, mais pas autant que le vieil homme assis sur un tabouret au fond de la boutique. Le mélange d’épices vient de lui, ou plutôt de la gamelle qu’il tient entre ses mains, tout aussi tavelées par l’âge que son crâne chauve. Il leur adresse un sourire édenté, pose son assiette et se lève pour aller à leur rencontre.

Aly s’écarte pour laisser passer le Doc, bien plus à l’aise quand il faut faire preuve de diplomatie.

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Peste ( TERMINE ) EmptyLun 5 Mar - 21:29

Nous y voilà. C’était, à n’en point douter, l’une des dernières étapes de notre petite enquête. Si le coupable ne se situe pas en face de nous, il saura nous aiguiller. Qu’il le veuille ou non. Alyvesha me laisse passer, et je fais face au petit vieillard qui nous sépare de la fin de cette quête. Je me racle la gorge.

« Bonsoir, mon cher ami.
- ‘voulez quoi ? »

Ses paroles libèrent une odeur plus forte encore que celle englobant la boutique. Je suis habitué à la pestilence, mais Arthur ne semble pas y être aussi tolérant.

«  Bordel, c’est sûrement lui qui rend tout le monde malade, murmure-t-il derrière moi. »

Je claque la langue, mais le vieillard est de cet âge où l’ouïe se fane et il se contente de manger peu importe ce qui se trouve dans sa gamelle, tout en lançant quelques regards vers Alyvesha. La connaît-il, ou alors a-t-elle simplement l’air de quelqu’un envers qui il faut se méfier ? Peu importe.

« Laissez-moi me présenter. Je me nomme William Legett, humble médecin. Avec moi se trouve Alyvesha… Infirmière de guerre, et Arthur, mon assistant personnel. Ma venue ici est assez délicate. Vous n’êtes pas sans savoir ce qui se trame dans nos beaux quartiers, à n’en point douter.
- Hm ? »

Il relève simplement la tête vers moi. Au moins, j’ai son attention. J’en profite pour me rectifier et y aller plus directement. En entendant le mot « épidémie », il se renfrogne avant de grogner dans sa barbe infestée de poux.

« P’tete bien. ‘pas mes affaires.
- Écoutez moi, ça ne vous coûte rien, et vous pourrez peut-être aider des dizaines de personnes. Nous avons toutes les raisons de croire que vous, ou… Et bien, un confrère, avez pu être en contact avec un objet assez particulier. Qu’on vous aurez vendu, peut-être...
- Des vieux bibelots, j’en vois passer tout les jours. Et on ne lâche pas d’infos sur les clients. Politique de la maison. Si z’êtes pas là pour affaire, cassez-vous. »

Rah. Je commence à en avoir assez de tout ces gens obnubilés par leurs affaires et leurs querelles futiles. Finalement, ce n’est pas bien différent de l’armée. J’évalue rapidement mes chances de lui faire entendre raison par la diplomatie. Elles sont faibles. Ah, de toute façon, me voilà devancé par Alyvesha qui perd, elle aussi, patience. Le vieil homme ne semble pas la voir examiner ce qui sert d’arrière boutique.

« On ne parle pas ici de bibelots, que je reprends calmement. On parle d’une antiquité transformée en instrument de mort. On parle de dizaines voir de centaines de vies. Si vous voulez rester les bras croisées et être possiblement responsable de leurs morts, grand bien vous fasse. Mais je ne compte pas rester planter là. Et mon amie non plus.
- Votre amie ne trouvera rien d’intéressant, réplique-t-il sur un ton bien trop calme. »

Pourtant, elle revient en secouant devant moi une paire de masque similaire à celui que j’ai porté plus tôt.

« On cherche à se protéger de la méchante maladie ? »

Aly nargue le vieil homme avec un sourire en coin.

« Vous êtes bien sûrs de vous. Et bien imprudent, aussi. »

Sa voix change, et il sort enfin la tête de sa gamelle. Il n’a plus l’air d’un vieux gâteux, juste d’un vieux. Avec un regard mauvais.

« Un médecin, ici. Vous auriez dû vous contenter d’apporter votre aide à l’entrepôt. C’est dangereux, par ici. »

D’un faible sifflement, il fait appel à ses chiens de gardes qui devaient, à n’en point douter, ne pas être très loin depuis notre entrée. Le problème, voyez-vous, c’est que ce n’est pas nous qui somment imprudent, mais bien lui. Alyvesha n’a rien d’une infirmière, Arthur semble en avoir suffisamment bavé pour se laisser marcher dessus maintenant, et quant à moi, et bien, se défendre fait partie des conditions sine qua non pour devenir membre des Cercles de l’Aube à part entière. Tout se passe très vite, si bien que mon esprit vieillissant eût presque du mal à suivre. D’un bond, Alyvesha passe derrière le premier garde, tandis que je dégaine mon vieux revolver de poche en prenant soin de pointer le canon vers le second homme de main. Arthur ne met pas longtemps avant de menacer le vendeur avec ce qu’il avait pu trouver de contondant. D’un geste vif mais repérable pour quelqu’un au regard affûté comme notre chère amie, le premier tente de s’éloigner d’elle pour dégainer, à son tour, son arme à feu et renverser la situation. C’est ce qui se serait probablement passer si Alyvesha n’avait pas planter sa vieille dague dans la paume du pauvre, le plantant dans un des petit pilier de bois qui servait à garder la structure debout. Elle étouffe son cri en enfonçant un vieux chiffon dans sa bouche. Un geste peu utile, probablement un vieux réflexe à elle.

« J’pensais que tu te défendais uniquement grâce à ta réputation, le vieux, lance Alyvesha. Laisse-moi d’viner. T’es entrain de passer du petit receleur véreux à la strate supérieure grâce à une toute petite transaction. Alors t’engage trois connards pour t’assurer qu’on ne vienne pas fouiner dans tes affaires et que tout se passe bien, mais t’es bien trop idiot et pressé, alors tu prends les premiers venus qui font un peu peur. T’étais dépassé depuis le début. Et maintenant tu t’vois dans l’obligation de répondre à nos questions, parce que sinon… »

Bon. En effet, il est temps de tirer définitivement un trait sur la diplomatie. La situation commence à me dépasser, mais je me reprends rapidement quand Aly me regarde avec insistance. Bon…

« J’aurais pu me contenter d’aider les pauvres malades du hangar, en effet. Mais vous savez, j’ai bien plus de talent que vous ne le pensez. Tout ces blessés, ces malades, ces souffrances. On apprends beaucoup en les étudiants. Je peux facilement atténuer les douleurs, mais il m’est presque plus facile de la provoquer. Alors je ne vois que deux solutions ici, l-
- C’est bon, bordel. »

Je demande à Arthur de lui décrire rapidement l’artefact qui nous intéresse, et le vieil homme acquiesce.

« On te l’a apporté ? C’était Vincanno ?
- Plus ou moins… Ce qui l’en restait. Un type tout bizarre, du genre flippant, est venu me l’apporter. Il m’en a révélé assez pour que je comprenne où il était parti chercher ce… truc. Le gamin d’Oeil-bleu se l’est procuré je sais pas comment, et ça a foutu la merde. Ici, les infos, c’est de l’argent, alors j’ai vite entendu l’histoire. Bref, si vous voulez mon avis, le client a bien le genre du sbire d’Oeil-bleu. Il a du flairer la bonne affaire, et… Vous savez, il était plutôt menaçant, j’ai pas pu refuser, vous comprenez… Mais j’ai pas touché à un cheveu de Vincanno ! Dites le bien à Oeil-Bleu !
- Rah mais taisez-vous. »

Arthur s’impatiente, et moi aussi.

« Votre histoire, c’est récent. A quand remonte la transaction, et surtout, quelle est la destination ?
- …
- Écoutez, vous avez encore une chance de vous en sortir ici. Nous allons sortir de votre charmant magasin en vie et en pleine santé ,ou presque, que je rectifie en jetant un coup d’œil vers Alyvesha. Les autorités seront heureuse d’entendre toute l’histoire de notre bouche. Ou peut-être irions-nous rendre visite à Oeil-bleu.
- A peine deux heures… Vers la ville.
- Bordel.
- Hinhin, ricane Alyvesha.
- On a prit nos précaution !
- Vos précautions ? Personne n’a la moindre idée de ce que cette chose est réellement ! Des précautions… »

Si cette chose atteint le cœur de la ville, et son afflux de population… Il nous donne l’adresse du destinataire que je transmet à Arthur, lui qui vient de la ville. Et puis, je commence à m’éloigner en vitesse du comptoir tout en gardant le garde en joue, avant de m’arrêter. Alyvesha va récupérer sa précieuse dague, et le résultat ne sera pas très joyeux pour l’autre sbire. Je gribouille quelques instructions en vitesse sur un bout de papier qui traîne, puis je le tends au vieux receleur.

« N’attendez pas, et appuyez bien sur la plaie.
- Quoi ?
- Hmmggf ? Grogne le concerné. »

Alyvesha retire sa dague et c’est sous un cri de douleur que nous quittons tous ce noble établissement.

« Vous savez qu’il va s’enfuir, hein, fait Alyvesha.
- Nous donnerons sa description aux autorités. Ce n’est pas notre problème. La priorité, ce sont les malades.
- Comme vous voulez. Les haut-quartiers, c’est par-là. Environ. Je connais la plupart des chemins, mais pour savoir lequel ils empruntent…
- Il nous faudrait un meilleur point de vue… »

Comme toujours, Arthur a le bon mot !

« Pas bête, Scrappy, réplique Aly. Pas bête. »

Elle lui adresse un grand sourire qui n’a pourtant rien de chaleureux.


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Peste ( TERMINE ) EmptyJeu 3 Mai - 12:38
Dingue, ces incapables pas foutus des rester dans leur misère en bas de l’échelle du monde. En-dessous du premier barreau, le menton dans le caniveau. Alors qu’elle… Elle, elle va s’en sortir, et son plan ne fait pas beaucoup de doute à ses yeux. Et Arthur aura beau essayer de prendre la poudre d’escampette en utilisant son chouette grappin, il est pas près de partir assez loin pour se mettre à dos les Cercles de l’Aube et quelqu’un qu’a l’air menaçant. Alyvesha s’approche de lui et lui murmure tout bas :

« Si tu refais le coup de la disparition, je te retrouverai quand même, et j’ferai aussi un effort pour ta famille. Pigé ? Hors de question qu’on rate ça. »

Il lui jette un regard interloqué, surpris par son engouement soudain, puis hoche la tête d’un air mal à l’aise. Bon. Le coup de la cicatrice en gros plan marche toujours sur lui. Puis ils s’écartent de la rue pour entrer dans une des ruelles miteuses qui caractérisent si bien le quartier. Le grappin se plante en haut d’un toit, et grâce à un geste de Scrap, l’attire jusqu’en haut. Il prend fluidement appui sur le rebord et disparaît de leur vue. Le moment de vérité, savoir s’ils vont devoir courir totalement au pif ou s’il va enfin servir à autre chose que de décor.

« Que lui avez-vous dit ? Demande Legett.
- Oh, juste de faire attention au toit de la vieille Ophélie, y’a des fuites d’eau chez elle.
- Hm. »

Il a pas l’air très convaincu mais ça n’a pas d’importance.

A la surprise d’Alyvesha, ils voient la frimousse blonde du mécanicien dépasser du toit et leur indiquer une direction quelques minutes plus tard. Puis il fait signe de se grouiller un peu. La jeune femme va au pas de course, suivie par le Doc, qui malgré ses années a l’air de bien tenir le sport. Les Cercles de l’Aube, hein ? Pas oublier les histoires qui courent sur eux, se note Aly. De loin en loin, ils revoient Scrap leur indiquer des directions. Il doit bien s’amuser, un vrai petit Danseur du Crépuscule, à sauter de toit en toit avec son grappin. M’est avis que ce genre d’engins doit bien se monnayer aussi.

Petit à petit, le coin insalubre, les rues miteuses et la misère du monde s’élèvent pour devenir un endroit plus sympa, plus propre, plus éclairé, et qui sent moins mauvais. Mais ça, ça ne concerne pas Alyvesha. Moins de voix rauques, masculines ou féminines, moins de grognements, davantage de claquement des talons, masculins ou féminins, sur les pavés. Pas de doute, elle n’est pas chez elle. Tout d’un coup, Scrap est à nouveau à côté d’eux, au niveau du sol.

« Je connais le chemin à partir d’ici, assure-t-il. »

Bon, maintenant qu’il sert à quelque chose, il s’est trouvé une vocation, ricane Aly.

Ils arrivent dans le quartier de la ville où se trouve leur destinataire, et pour aucun d’eux il n’y a de doute : il ne s’agit pas d’un gentil antiquaire, pour magouiller avec les sbires des gangs et les receleurs des tréfonds. Ils ralentissent le rythme, en profitent pour reprendre leurs souffles, et se renseigner sur l’adresse exacte. Pour ça, c’est les deux hommes qui s’en chargent, au vu de leur apparence bien moins menaçante. Une charmante vieille dame qui pose affectueusement sa main sur l’épaule de Legett leur répond, lui adresse un clin d’œil, lui propose de venir l’ausculter car elle ne se sent pas très bien.

Il refuse d’un air gêné sous le regard choqué de Scrap et celui goguenard de la criminelle.

Puis ils reprennent leur route en marchant d’un pas vif. Elle a à peine le temps d’ouvrir la bouche que William la coupe.
« Nous ne parlerons pas de cela.
- Hmpf. »

Il n’y a pas de boutique. Il s’agit plutôt d’une belle porte en bois verni, avec une boîte aux lettres qui trône fièrement à côté. Le genre de maison bien bourge, Aly se servirait bien à l’intérieur. N’importe quoi, un bibelot, les petites cuillères en argent, des pièces qui trainent sur un guéridon… L’occasion fait le larron. Nan, plutôt faire profil bas encore un peu. William s’approche de l’entrée, et toque poliment à la porte.

Pas de réponse.

Il toque à nouveau, avec davantage d’insistence.

« Il nous aurait donné la mauvaise adresse ? Demande Scrap.
- ‘Sais pas.
- Peut-être… »

Mais ils entendent une voix crier de la fenêtre juste au-dessus :
« Je n’ai pas le temps, revenez demain ! »
Une voix masculine, un peu tendue et étouffée.
« On entre quand même ? Demande Aly.
- Nous n’avons pas le choix, fait solennellement Legett. »

C’est le bricoleur qui s’avance le premier, avec plusieurs de ses outils à la main. Il triffouille quelques instants avant que la porte ne s’ouvre dans un claquement sec.
« Au premier étage ! S’exclame le Doc. »
Et ils y vont. Dans le vestibule, un petit escalier étroit mène aux hauteurs, et ils l’empruntent à la file indienne. Puis ils contournent la rambarde et poussent une autre porte pour voir un type, la cinquantaine à sa chevelure bien grisonnante, équipé de lunettes, d’un masque qui couvre le nez et la bouche, ainsi que de gants. Il tient entre ses mains l’engin que le copain de Scrap a décrit, et qui est la source de toutes les emmerdes. Il lui faut bien deux minutes pour comprendre que des inconnus ont pénétré chez lui, tant il est absorbé parce qu’il a acquérit il n’y a même pas une poignée d’heures.

Legett enfile son masque contre la contamination, et remet son brassard d’aplomb. Et la lumière se fait. Le proprio cache l’objet derrière lui après avoir refermé brutalement le clapet.
« Que faites-vous ici ? Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtre !
- C’est vous qui êtes un assassin, fait la voix caverneuse du Doc, amplifiée bizarrement par le casque. Donnez-moi l’artefact et oubliez toute cette histoire.
- C’est hors de question ! Il m’appartient de droit, je l’ai payé !
- Il représente un risque sanitaire considérable et doit impérativement être remis aux autorités compétentes.
- Et c’est quoi les autorités compétentes ? Les Cercles, peut-être ? L’armée de l’UNE ?
- Les Cercles, parfaitement.
- Je ne vois pas le rapport avec vous. »

William pointe son brassard du doigt.

« Oui, euh… Reste que vous n’avez rien à faire chez moi. Revenez avec un mandat.
- V’savez, ça peut vous coûter cher, c’que vous faites ?
- Hein ?
- Recel, meurtre volontaire avec préméditation…
- Quoi ? Mais pas du t…
- On a même un témoin, fait-elle en montrant Scrap.
- Quoi ?
- Ta gueule.
- Mais… Mais… »

Il se redresse, attrape le tisonnier qui se trouvait dans l’âtre éteint. Et continue de cacher sa relique dans son dos.

« Pfft, je savais que ça en arriverait là. »

Aly sort son plus gros couteau, Scrap gonfle les muscles et William lève les mains en signe d’apaisement.
« Vous pensez vraiment avoir une chance ? Nous ne venons pas vous dépouiller, les Cercles vous compenseront sûrement financièrement.
- Non mais…
- Pourquoi on discute encore ? Demande la jeune femme. »
C’est qu’elle commence à s’impatienter, s’ils ont remonté la piste, d’autres en seront capables, surtout qu’ils n’ont pas été très discrets. Et finir la journée par une confrontation avec Œil-Bleu semble être une très mauvaise idée.
« C’est vrai, abonde étrangement Legett. Vous n’avez de toute façon pas grand choix. Soit vous donnez de votre plein gré, recevez une probable compensation et oubliez toute cette sombre affaire, soit nous nous servons et il ne vous restera rien. Je rappelle qu’il s’agit d’un objet extrêmement dangereux et… »

A voir son expression, ils réalisent tous quelque chose.

« Mais vous le savez, en réalité. Vos protections ne sont pas adaptées, mais vous prenez le risque, et vous voulez vous en servir, n’est-ce pas ?
- Je ne vous suis p… »

Il ne leur en faut pas beaucoup plus. Ils se jettent sur le pauvre vieux et lui arrachent et le tisonnier et la babiole des mains avant de l’éjecter dans un fauteuil. C’est Aly qui tient l’objet, à moitié ouvert à cause de la mêlée, et regarde à l’intérieur. Puis William le lui arrache des mains et s’assure que le couvercle, ou le mécanisme d’ouverture, ou le truc en tout cas, est bien fermé serré maintenant.

« Vous allez tomber malade, Alyvesha.
- Moi, malade ? Aucune chance, ricane-t-elle en grattant la couche de crasse d’un doigt. »

Ils se regardent en soufflant, puis se tournent à nouveau vers le grand perdant de l’histoire.

« Bon, je consens à oublier vos objectifs, à titre personnel. Et j’espère que vous aussi oublierez tout ça et ne tenterez pas à nouveau votre chance avec des sujets qui vous dépassent aussi manifestement, assène le Doc. »

Juste derrière tout le monde, Alyvesha commence à dégainer son couteau histoire de planter tous ces gens et récupérer le paquet d’argent qui lui tend presque les bras. Le gros couteau dans la main gauche, celui qui fait peur, et la lame plus petite cachée dans sa manche sont fermement tenues. Elle va planter les deux en même temps, droit dans le dos, puis enchaîner avec l’autre. Il est vieux, essoufflé, choqué, perdu. Une proie facile. Tuer ? Probablement pas le peine, elle se contentera de disparaître quelques mois. Avec un tel paquet de fric, peut-être aller à l’autre bout du pays, ça sera le plus sûr…

Elle s’ébroue et a complètement perdu le fil de la conversation quand elle entend une cavalcade dans l’escalier, derrière eux. Elle se retourne, bien armée, pour voir apparaître pleins de William Legett, tous avec leurs brassards fièrement arboré. Oh. Les Cercles de l’Aube. Et ils font moins toubibs que service d’ordre. Sur un signe de son Doc, elle rengaine ses couteaux et fait semblant d’oublier qu’elle les avait sortis auparavant. Legett retire son masque anti-contamination et les salue.

« Qu’est-ce que vous faites là ?
- L’artefact de maladie ?
- C’est moi qui l’ai.
- Bon, tant mieux. Nous avons remonté la piste jusque-là.
- La jeune femme ici présente l’a tenu ouvert juste sous son nez.
- Ah, ça demandera des examens et une mise en quarantaine.
- Nan.
- Pardon ?
- J’ai dit nan. Approchez pas vos sales pattes.
- Mais nous sommes des Cercles de…
- M’en tape.
- Laissez tomber, conseille Will.
- Hmpf.
- Je suis William Legett, au fait, troisième cercle. »

Tous les regards se fixent sur son brassard.
« Troisième cercle, hein ?
- Ah ! Mesures d’urgence, vous comprenez.
- Nous règlerons ça au Quartier Général. On embarque la relique tout de suite. Ça ne vous dérange pas ? »

Alyvesha fait un sourire crispé qui sonne horriblement faux, mais les autres ont l’air soulagé. Perdu pour elle, mais au moins elle a gagné quelques piécettes dans l’affaire.

« Passe au QG si tu ne te sens pas bien, lui ordonne William en partant avec ses petits camarades.
- Mes couilles. »

Et dans la rue, chacun part de son côté.

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