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Chroniques d'Irydaë
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 Les incurables

Eskarina Hellaraxë
Eskarina Hellaraxë
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Les incurables EmptyVen 12 Jan - 16:37
Irys : 322600
Profession : Assassin
Guilde +1 (femme)
Cela faisait presqu’un an qu’Eskarina avait fini sa formation et enchaînait les missions pour rembourser son éducation d’assassin. Elle n’avait qu’une envie : quitter Aildor. Elle voulait parcourir le monde et apprendre de nouvelles choses. Mais elle savait très bien qu’elle devait pour cela achever le nombre suffisant de missions. Elle avait cependant réussi à trouver un juste équilibre entre sa hâte de partir qui pouvait la pousser à bâcler les contrats et la réussite nécessaire de ces derniers. Elle était des plus efficaces et son maître ne tarissait pas d’éloges à son sujet : il rebattait les oreilles de tous les apprentis et même de certains assassins en la citant comme exemple, et nombreux étaient ceux qui acceptaient n’importe quel contrat pour échapper à ces éloges incessants. Cependant, cette soudaine estime pour son travail ne flattait aucunement Eskarina. Elle était résolue à partir, et elle savait que qu’il s’agissait d’une tentative désespérée de son maître pour retenir un jeune assassin fraîchement formé, spécimen qui se faisait de plus en plus rare : la plupart des jeunes recrues étaient trop faibles et ne résistaient pas à l’entraînement; et beaucoup d’assassin de la compagnie commençaient à se faire vieux. Elle accomplissait ses missions avec plus de sang froid et d’impassibilité que jamais, uniquement focalisée sur son objectif, et aucune mission ne lui avait donné du fil à retordre jusque là.

Aussi, lorsqu’elle reçut un beau matin son nouveau contrat, ayant fini le précédent la veille à peine, elle était sûre d’elle et surtout loin de se douter de ce qui l’attendait. Il s’agissait d’un contrat classique : repérage, espionnage, liquidation. Banal. La cible était une nouvelle bande mafieuse, qui venait de s’implanter dans la capitale, et cela n’était apparemment pas bon pour les affaires de certains.

Le repérage d’Eskarina fut finalement assez rapide : il s’agissait d’une petite bande inoffensive pour l’instant car sans contact fiable dans la capitale et avec une offre en matières de substances illégales assez limitée. Les fondations n’avaient pas encore pris et c’était effectivement le moment d’agir pour l’éliminer avant qu’elle ne soit trop puissante.

La bande manquait d’ailleurs apparemment cruellement de mains, et Eskarina n’eut qu’à se présenter comme femme à tout faire - c’est-à-dire ménage, lessive, cuisine, ce n’était qu’une fille après tout, pour être embauchée sans plus de questions. C’était trop facile. Une fois infiltrée, elle s’accorda une bonne quinzaine de jours pour finir de cerner la bande : les conflits, les alliances, les personnalités… Personne ne se souciait d’elle, elle pouvait être n’importe où, à n’importe quel moment - même pendant des discussions assez délicates, sans qu’on ne lui demande de quitter la pièce. Vraiment trop facile.

La bande était dirigée par cinq hommes, et c’était bien trop : même si rien n’avait encore éclaté à la surface, la tension pendant les discussions stratégiques était palpable et l’on sentait qu’il suffisait d’une étincelle pour voir tout ce petit-monde s’entre-tuer. Le premier homme s’appelait Abramo, il avait fait une alliance avec Duilio, mais le trahissait en vérité car il avait également fait une alliance avec Edmondo, qu’il considérait comme un ami et auquel il était fidèle -un vrai roman de gare. C’était ce dernier qui était le plus intelligent selon Eskarina et sur lequel elle aurait parié pour prendre la tête si elle n’avait pas dû éliminer toute la bande. Il ne faisait confiance à personne, et c’était bien plus prudent. Il ne considérait pas qu’il faisait des alliances avec les autres, il se contentait de les manipuler pour les monter les uns contre les autres sans qu’ils s’intéressent de trop près à lui. Les deux derniers s’appelaient Simone et Raul. Il s’agissait des plus bêtes - mais aussi des plus méchants. Selon Eskarina, les trois autres auraient pu s’entendre pour diriger la bande ensemble si ces deux-là n’avaient pas instigué des tensions. Ils désiraient le pouvoir ardemment et ne comptaient pas partager. Cependant ils étaient bien trop stupides pour y accéder un jour. Eskarina décida de tuer ces deux-là en premier. Ils seraient faciles à berner et leur attitude machiste l’insupportait au plus haut point. Ils avaient des mains baladeuses qui donnaient des frissons de dégoût à Eskarina et ne l’apostrophaient qu’à coups d’insultes. Plus vite elle les aurait tués, mieux ce serait pour tout le monde. De toute façon, les autres ne perdraient rien pour attendre.

La quinzaine de jours écoulée, Eskarina commença donc la préparation active des meurtres de Raul et Simone, qu’elle avait en vérité maintes fois imaginé le soir avant de s’endormir, pour se calmer. Elle jubilait que ce moment arrive enfin. Mais il fallait que cela se fasse de manière discrète, et elle savait bien qu’elle allait devoir renoncer à la tentation de les torturer elle-même pour se venger. Elle ne pouvait pas laisser ses envies personnelles mettre en péril sa mission. Ainsi toutes les morts par écartèlement, découpage en petits morceaux ou dévoration lente au moyen d’un insecte dont elle avait pourtant rêvé étaient à exclure. Elle se résolut finalement à l’empoisonnement, par l’intérmédiaire de deux poisons différents, ce qui pourrait laisser croire à un empoisonnement mutuel, surtout si l’on retrouvait des flacons des-dits poisons dans les chambres des victimes… Eskarina choisit néanmoins des poisons lents et douloureux : cela la consolait quelque peu de savoir qu’ils agoniseraient tout de même plusieurs heures…

Il lui fallait à présent réfléchir au moyen d’administration. Elle ne pouvait pas le mettre dans le repas, ce serait trop louche. Heureusement, comme tout mafieux qui se respecte, les deux hommes étaient adeptes du bon vin; et possédaient une réserve personnelle dans leur chambre. Eskarina versa chacun des poisons dans une des bouteilles des hommes. Il ne lui restait plus qu’à attendre.

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Les incurables EmptyJeu 18 Jan - 5:39

Pedro de Sousa... Un pirate de la pire espèce! Un homme qui a prétendu pouvoir disposer de son corps comme d'autres disposent d'un simple objet de plaisir. L'odeur de ce forban semble lui coller à la peau. Et dès qu'elle ferme les yeux, elle revoit ce visage envahit de barbe. Elle sent à nouveau son haleine empestant l'alcool et son rire narquois. Alors Zora fait de son mieux pour chasser ce désagréable personnage de sa mémoire en répandant la mort parmi l'étrange faune qui peuple Aildor. À défaut d'avoir pu le tuer lui, elle fait payer ceux de son espèce pour les erreurs qu'il a commises. Une méthode qui n'est guère efficace. Mais qui a l'avantage d'être plaisante.

Pourtant elle n'est plus la jeune femme qui se baladait avec insouciance dans ces ruelles glaciales à peine quelques jours plus tôt. Ses cibles, elle les choisit avec soin. Elle les sélectionne avec l’œil critique du boucher qui choisit les bêtes à prélever d'un cheptel. Les plus facile à purifier? Ceux qui ont abusé de l'alcool. Leurs mouvements sont patauds, maladroits. Leurs temps de réaction sont bien insuffisants pour éviter ou bloquer sa lame. Il n'y a rien de bien glorieux à s'en prendre ainsi aux brebis galeuses de la civilisation. Mais le but n'est pas d'obtenir une quelconque reconnaissance. Juste de semer la mort dans les rangs de tous ces arrogants qui croient que le monde leur appartient. La rouquine n'a jamais aimé partager de toute façon...

L'adepte de Möchlog savoure encore quelques instants le regard de l'homme qui s'écroule contre le mur, en face d'elle. Elle accompagne sa chute avec une certaine grâce jusqu'à s'agenouiller face à lui. Puis contemple les dernières traces de conscience quitter ces yeux bruns encore marqués par la surprise. La fanatique retire ensuite sa lame de la gorge de l'individu et l'essuie délicatement sur les vêtements du cadavre. Un de plus! Se sent-elle un peu mieux? Toujours pas... Devra-t-elle tuer chaque habitant de cette ville renégate pour retrouver la paix intérieure? L'idée ne la rebute pas. Mais elle lui prendra un temps déraisonnable. Et chaque minute, chaque heure ou chaque jour qu'elle passe dans l'enceinte de cette cité permet à l'hérésie et à l'impureté de se propager à la surface d'Irydaë. Son Irydaë!

La rouquine délaisse le mort que la neige et l'Oubli ne tarderont pas à ensevelir. Elle ne prend même pas la peine de le cacher: les gens d'ici ne se préoccupent guère de la mort des autres. Elle fait partie du quotidien. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Zora affectionne tant Aildor. L'impunité dont jouissent les criminels - ne dirigent-ils pas la ville? - font de cet endroit un agréable terrain de jeu. Un terrain de jeu qui, aujourd'hui, a pourtant perdu de sa saveur morbide. La disciple de la Chouette se doit d'innover. Car l'ennui commence déjà la guetter...

~~~~~~~~~~

La porte se referme. Un regard empli d'envie se pose sur elle avec l'insistance de ceux qui sont régis par leurs instincts les plus primaires. C'est d'ailleurs grâce à l'intérêt que cet homme porte à sa féminité que Zora a pu si aisément s'infiltrer dans cette bâtisse. L'occasion était trop belle. L'affaire, trop facile. Peut-être un peu trop, d'ailleurs. La bêtises des hommes étonnera toujours la rouquine. Ces derniers n'apprendront-ils donc jamais de leurs erreurs?

Ses iris ambrées se baladent sur l'intérieur de la chambre avec une curiosité bien relative tandis que des bruits de pas suivis d'un souffle chaud dans sa nuque indiquent à l'adepte de Möchlog que son hôte souhaite prendre possession de son corps. Elle l'ignore quelques secondes et achève sa découverte des lieux avant de se retourner en direction de sa proie, le gratifiant au passage d'un sourire en coin.
"Tu sais ici je suis quelqu'un de très important!"
"Vraiment?" relève-t-elle sur le ton du doute. "Alors pourquoi n'ai-je jamais entendu parler de toi?"
"Ça viendra, ma jolie! Ça viendra!" promet-il. "Bientôt toute cette ville m'appartiendra! Et si tu es bien sage il se pourrait même que je te fasse aussi profiter de ma réussite!"
"L'ennui, vois-tu, c'est que je ne suis pas très douée lorsqu'il s'agit d'être sage.."
C'est tout d'abord un rire gras qui lui répond lorsque le cadavre en puissance surprend le sourire espiègle qui lui est adressé. Un rire qui se mue bien vite en gargouillement difforme tandis qu'une bulle de sang se forme à l'orée de ses lèvres. Puis l'intéressé porte une main sur son flanc et y découvre le sang chaud qui macule encore la lame et les mains de la jeune femme. L'homme relève les yeux pour croiser le regard mauvais de la fanatique. Cette dernière hausse alors les épaules comme pour souligner la pertinence de sa dernière phrase.

Puis la masse s'écroule au sol dans un bruit sourd. La rouquine fait un pas de côté pour l'éviter. Puis elle s'écarte de ce jouet à présent dépourvu du moindre intérêt et saisit la bouteille de vin qu'elle a repéré quelques instants plus tôt. Elle la porte à ses lèvres avant d'en prélever quelques gorgées. Rien ne sert de se presser. Maintenant que la louve est dans la bergerie, le plus dur est fait. Tuer les occupants peu recommandables de cette bâtisse ne sera qu'une simple formalité lorsque la nuit sera un peu plus avancée et que le sommeil les aura étreint. Dans l'intervalle...

~~~~~~~~~~

Cela commença par des vertiges que Zora imputa simplement à la fatigue accumulée. Être constamment sur ses gardes est un exercice gourmand en énergie. Mais lorsque les maux de ventre se sont déclarés elle fut forcée de considérer un problème plus grave. La magie l'aida à identifier le problème: du poison. Un invité surprise bien désagréable. Fort heureusement les arcanes que Möchlog lui a octroyées se montrèrent suffisantes pour circoncire puis résorber les effets désagréables. Que se serait-il passé si le poison était plus puissant?

La personne responsable de tout ceci souhaitait visiblement faire souffrir celui à qui le vin était destiné. Une vengeance? Possible... Cette incertitude tiraille à présent la rouquine. Qui est la personne responsable? S'agit-il de l'un de ces fameux associés que l'homme évoquait dans ce bar quelques heures plus tôt? Quelqu'un d'extérieur à cette pathétique organisation? Le hasard semble à exclure. Mais il semble que ce soit la seule inconnue qui puisse être retirée de l'équation...

~~~~~~~~~~

Elle attend maintenant depuis une heure. Ou peut-être deux. Assise sur le coffre de la pièce, les jambes en appui sur une chaise proche, son regard reste rivé sur la porte qui se trouve désormais à sa droite. Ses efforts sont récompensés lorsque la poignée commence doucement à s'abaisser. L'espace se libère et des bruits de pas presque inaudibles indiquent à l'adepte de Möchlog que quelqu'un se trouve à présent dans la pièce. Cette dernière tend alors le bras de manière à refermer la porte. Elle dresse ensuite un bouclier à sa surface pour s'assurer qu'ils ne seront pas dérangés. Enfin... Qu'elles ne seront pas dérangées.
"On dit que le poison est l'arme de prédilection des femmes..." souffle-t-elle. "Il semblerait que ce soit plus qu'une simple idée reçue, mmh?"
Une mort vaut une mort... Zora se fiche pas mal des méthodes utilisées ou des âneries qui circulent sur les préférences respectives des hommes et des femmes lorsqu'il s'agit de l'infliger. Elle détaille avec plus d'attention celle qu'elle prenait pour une femme mais qui ressemble davantage à une adolescente. Cette personne-même qui a failli la tuer. Involontairement, sans doute. La rouquine aurait tout au plus été un dommage collatéral.
"Qui es-tu?" s'enquit-elle avant de lever une main apaisante. "Je ne suis pas ton ennemie. Pas encore, tout du moins..."
Mais les choses pourraient vite être amenées à changer si cette inconnue tentait quelque chose de stupide. Le sous-entendu est suffisamment clair. La curiosité est la seule chose qui pousse la mage à faire preuve de retenue envers celle qui aurait pu l'envoyer vers son existence suivante. Une curiosité qui est loin d'être contentée pour l'instant. Sur ses gardes, le regard résolument fixé sur cette nouvelle arrivante, Zora attend la réponse de l'intéressée.

Le tout en gardant à l'esprit que l'adolescente n'est rien de plus qu'une esclave venant s'enquérir de l'absence de son maître. Peut-être qu'il y aura bien un dommage collatéral, tout compte fait...

Eskarina Hellaraxë
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Les incurables EmptyMar 21 Aoû - 16:03
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Tezca se retourna sur le dos, exposant son ventre sans défense en ronronnant pour exprimer sa confiance et son plaisir. Eskarina en continuant à caresser l’animal sourit tendrement. Cela faisait une heure qu’elle attendait dans sa chambre que le poison fasse effet et l’ennui la gagnait. Elle en avait déjà assez de cette mission. Faire souffrir ces deux brutes avait été la meilleure partie de son contrat, elle le sentait. Elle n’avait pas particulièrement envie de faire souffrir les autres et elle pensait déjà à achever le travail dans la nuit. Ou la prochaine, histoire que la pseudo mise en scène qu’elle avait déroulée pour le meurtre de Raul et Simone ait servi à quelque chose. Parce qu’une fois le groupe éliminé, personne en dehors de cette organisation ne se soucierait d’eux. On penserait à un autre règlement de compte entre mafias ou bien effectivement au travail d’un assassin. Peu lui importait tant qu’on ne la trouvait pas sur les lieux. Mais la tentation de finir le travail dans la nuit était aussi importante. Elle pourrait quitter rapidement cet endroit répugnant. Et puis ça éviterait d’éventuelles contrariétés si jamais les autres ne gobaient pas l’histoire du meurtre mutuel et renforçaient la garde de leur chambre. Dans tous les cas, elle devait attendre d’être sûre que les deux autres avaient bien rendu l’âme - si tant est qu’ils en aient une - pour agir. Le sourire de Rina, dont toute trace de tendresse avait à présent disparu, laissant place à une cruauté froide, se renforça en repensant à la souffrance que les deux forbans devaient endurer à présent. Elle s’allongea sur le lit et Tezca vint s’étaler sur son ventre, sombrant peu à peu dans une douce somnolence, bercé par les caresses de sa maîtresse qui gardait les yeux rivés au plafond en attendant de pouvoir aller vérifier son oeuvre.


ººººººº


Elle n’avait pas pu résister. Au-dessus du corps agité de convulsions d’un Raul écumant, Eskarina souriait. Elle aurait dû attendre qu’il soit bien mort pour venir vérifier son travail mais, comme elle l’avait pensé, l’homme était tout au plus en mesure d’émettre des gargouillis inaudibles, certainement pas d’appeler à l’aide et encore moins de se mettre debout pour riposter. Avec son pied, elle tourna la tête du bandit afin que leurs yeux se croisent. Le regard suppliant de l’homme se heurta à la froideur satisfaite du sien. Elle relâcha la pression de son pied et la tête de l’homme retomba durement sur le sol, laissant échapper un gargouillis plaintif supplémentaire. Eskarina laissa échapper un soupir méprisant et fit demi-tour. Elle s’était décidée : elle finirait son oeuvre cette nuit. Tant pis pour la mise en scène… Au moins elle avait pu jouir de son agonie… Elle avait hâte de rentrer au repère et ce n’est pas comme si les autres méritaient de vivre plus longtemps. Et puis, plus vite son travail serait fini, plus vite elle pourrait enchaîner avec une autre mission et plus vite elle serait libre. Logique. A cette idée, Eskarina pressa inconsciemment le pas pour se rendre à la chambre de l’autre bandit.


ººººººº


La porte s’ouvrit sans bruit. Dans la pénombre qui régnait dans la pièce silencieuse, Eskarina distingua le corps immobile de Simone. Elle était arrivée trop tard pour assister au spectacle. Dommage. A moins qu’il ne se soit juste effondré, vaincu par les litres de vin qu’il avait comme tous les soirs ingurgités et qu’il n’ait pas touché à la bouteille qu’elle lui avait destiné… Elle devait vérifier. Elle pénétra doucement dans la pièce, laissant la porte ouverte pour pouvoir ressortir rapidement. Elle avait à peine fait quelques pas que la porte se referma dans son dos. Elle se retourna vivement et distingua une autre forme, assise près de la porte. La main dans le sac. Qui que cet intrus fut, il allait falloir l’éliminer pour ne pas compromettre la mission. Et d’une manière un peu plus expéditive que le poison. Avec un peu de chance, il s’agissait d’un autre des mafieux et elle ferait d’une pierre deux coups.

Sa dague dégainée, les espoirs de Rina furent vite déçus lorsqu’une voix féminine s’éleva. Ce n’était pas la voix d’une des autres servantes, c’était déjà ça. Elle n’était donc peut-être pas repérée. Enfin quand même, l’inconnue savait pour le poison. Avec cette constatation, Eskarina jeta un regard ahuri à l’inconnue heureusement masqué par l’obscurité. Comment pouvait-elle savoir pour le poison et ne pas se tordre de douleur ou carrément gésir sur le plancher ? C’était une magicienne ? Dans tous les cas, cette apparente guérison miracle n’était pas de bon augure. Alors que son « plan » initial était de se jeter sur l’inconnue pour l’égorger, ou quelque chose dans ce goût là, Eskarina était en train de revoir ses positions. Aucune d’entre elles ne connaissaient le visage de l’autre - du moins Eskarina l’espérait. Manquerait plus que l’inconnue soit douée de Nyctalopie. Ca serait vraiment pas de chance. Eskarina décida donc de rester optimiste et de supposer que son visage demeurait inconnu. Par précaution, elle rabattit tout de même sa capuche pour masquer une partie de son visage. Elle pouvait donc dire la vérité et tout de même espérer garder son identité secrète. Cette option lui semblait être la meilleure des alternatives, puisque la femme avait déjà conscience de ses desseins et qu’Eskarina n’était pas certaine de faire le poids contre elle.

« J’ai été envoyée pour éliminer cette ordure, dit-elle simplement, ne pouvant retirer de ses propos le mépris que lui inspirait l’homme. Il a bu le poison ? »

Eskarina marqua une pause, mais ne résista pas à poser la question qui lui brulait les lèvres :

« Et toi, qui es-tu ? »

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Les incurables EmptyVen 21 Sep - 18:13

La réaction d'une personne prise la main dans le sac est assez révélatrice. La plupart des gens n'arrivent pas à garder leur sang-froid et se répandent en excuses ou en menaces. Ceux qui sont capables de garder leur contenance sont déjà plus rares. L'inconnue semble de ceux-là. Reste maintenant à savoir si le calme de l'intéressée souligne la confiance qu'elle a en ses capacités ou se contente simplement de sublimer sa naïveté. Le fait est que la rouquine est à présent intriguée par l'aplomb de la tueuse.

Cette dernière ne décline donc pas son identité et se permet même de lui retourner sa question. La fanatique ne s'en offusque pas. Le jeu du mensonge et des faux semblant forme le socle des relations entre ceux que l'ont désigne couramment comme des criminels. Et la situation, de plus, n'incite pas vraiment à la confiance. D'une certaine façon, on peut dire que ce semblant de conversation se passe plutôt bien. Suffisamment, du moins, pour que la disciple de Möchlog se fende d'un sourire apaisant. Et face preuve d'un peu de bonne volonté.
"Non, c'est moi qui l'ai bu!" explique-t-elle. "Si je suis encore en vie c'est uniquement parce que je suis versée dans les arcanes de soin, rassure-toi! Tes talents ne sont pas en cause!"
Des talents qui auraient même pu être fatales à la rouquine si le poison avait fait effet plus rapidement. Sa latence a aidé, c'est certain. Mais elle ne juge guère utile de préciser ce détail à l'inconnue alors qu'elle a tout à gagner à ce que cette dernière pense le contraire. L'ascendant psychologie n'est jamais négligeable. Et c'est un avantage dont elle aurait tort de se priver. Ne sont-elles pas en train de se jauger, de s'évaluer l'une et l'autre?
"Et je m'appelle Zora!" ajoute-t-elle, n'estimant guère nécessaire de cacher cette information. "Puisque j'ai contenté ta curiosité tu pourrais peut-être contenter la mienne, à présent?"
Voilà pour les présentations et la première prise de contact. Mais ces amabilités sociales sont vouées à s'effacer au profit du véritable sujet de cette rencontre. Car si les fauves n'aiment guère partager leurs proies, il en va de même pour les humains. Or la jeune femme a donc été mandée pour ce meurtre. Que se passerait-il si son commanditaire apprenait qu'elle ne mérite pas son salaire? À sa place, Zora ferait probablement de son mieux pour effacer toutes les traces de son échec...
"Le point positif c'est qu'il est mort! D'une certaine façon, on peut dire que tu as rempli ton contrat!" glisse-t-elle en désignant l'homme au sol. "L'ennui, maintenant, c'est que je compte bien faire savoir à cette ville qui a tué cette ordure! Ce qui, donc, exclu ta participation!"
Elle compte bien se faire un nom dans cette cité pourrie. C'est le seul moyen d'être certaine que plus personne n'osera jamais s'en prendre à elle dans les rues d'Aildor. La peur précède la soumission. C'est tellement humain... Elle pourra ainsi réellement profiter de ce havre de violence qu'est la Cité-État. Comment peut-elle décemment contenter les attentes de l'inconnue? Ou, du moins, celles qu'elle perçoit comme telles?
"Tu vas donc devoir retourner auprès de ton employeur pour lui expliquer qu'on t'a devancée!" conclue-t-elle en haussant les épaules. "Ce qui, dans le fond, est l'exacte vérité n'est-ce pas?"
Peut-être qu'elle se fera tuer pour son échec. Ou peut-être qu'elle aura droit à une seconde chance. Zora n'en sait rien et s'en fiche éperdument. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'elle n'abandonnera pas son trophée à une autre. S'il y a une loi, ici, c'est bien celle de la jungle. Et à ce jeu-là, seul le plus fort - ou la plus forte, en l'occurrence - mérite de l'emporter. Cela dit, maintenant, il lui reste à vérifier un dernier détail avant de laisser la jeune femme s'en aller.
"Je suppose que c'est plutôt un bel accord! Mieux vaut perdre une cible que la vie, tu ne trouves pas?" demande-t-elle, rhétorique à l'appui. "Mais avant de te laisser t'en aller j'ai une dernière... requête à te soumettre: aurais-tu, je te prie, l'obligeance de te déshabiller? Entièrement! Je dois vérifier quelque chose!"
Est-elle pure ou non? Cette question, centrale, est la seule qui importe véritablement aux yeux de la rouquine...

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