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Chroniques d'Irydaë
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 Une aide charitable

Pedro de Sousa
Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyDim 21 Jan - 11:54
Irys : 1714077
Profession : Pirate
Pérégrins -2
AMBIANCE OLD SCHOOL, GROSSE DECONNE : Raoul Shen ft Pedro de Sousa

Comment lire l'intro? Ecouter la musique originel puis ds votre tete, vous vous la repassez avec les paroles modifiées ci dessous ^^


------------------------------------------------------------------

Raoul Shen a écrit:
Raoul Shen
Une aide charitable 605c3444143191ec9f92cf8876c5c597

♪ Tout a débuté un matin quand à  dix heures dix
Je fus tiré du lit par l'emmerdeur de service
Mon Forban du dessus, en bon fan d'Barbe Noire
Passe ses week-ends à  foutre à  fond
Des Vocalises de Pirate
Le pire, c'est que je n'ai quasiment pas dormi de la nuit.
Sache qu'hier au soir, je suis sorti, mec,
Jusqu'à  six heures du mat. (dans une taverne de Blumar)
Tu peux comprendre ça?
Ça ne me fait pas plus de quatre heures de sommeil, exact!
Je vais encore passer la journée la tête dans les vapes.
En plus, j'ai des rendez-vous importants, des abordages...
Ça risque d'être chaud, je suis de mauvaise humeur je l'avoue.
Mais j'assume. Je contrôle.
D'ailleurs, je suis déjà  à la barre d'mon vaisseau,
Direction Jorund,
Où j'ai rendez-vous avec
L'homme que l'on nomme Pedro, Pedro D'Sousa.
Mais j'ai pas fait 500 mètres que les miliciens m'arrêtent,
Et me prient de me mettre sur le coté afin de me soumettre

À un contrôle d'identité, simple formalité,
Quand on a ses papiers.
Mais voila, là , je les avais pas sur moi.
J'ai donc été invité au quartier d'la milice, où là ,
Ils m'ont mis la fièvre pendant, pendant des heures...

♫ Mais ils m'ont mis la fièvre...
Pendant des heures, des heures... ♫

--

Pedro de Sousa a écrit:
Pedro de Sousa :
Une aide charitable Jeromecharton1sfrfr

♪ Putain, trois heures maintenant que je l'attends...
Marre de faire la borne kilométrique comme trop souvent.
Le revoyant, me précisant, en insistant,
Qu'il me faut arriver dans les temps pour un truc important.
Quand apparaît devant moi une câtin.
C'est mal barré pour que je reste planté là ,
C'est mal barré, faut que je me décide et fasse mon choix,
Temps de réaction: très net, c'est net.
J'ai plus qu'une seule idée en tête:
Faut que je la serre!
Avant que ça ne me manque, il faut qu'on fasse la paire.
Mais il faut que je tempère mon excitation,
Car j'ai déjà  la fièvre à  la vue de ce canon.
Donc sous hypnose, trop contemplatif, je n'ose...
Non, non, non, laissez-moi un peu de temps, c'est pas le bon moment!
Je sais, j'ai pas la journée mais je peux prendre tout mon temps,
tant il lui plait que je lui fasse du rentre-dedans.
Cette forme qui s'ondule, moi ça j'aime, tant pis pour Raoul Shen,
Je la lache pas, non, j'enchaîne, comme se le doit l'Vieux Loup.
Jamais, jamais d'un coup deux lièvres.
Alors, pendant des heures aux Douceurs de la Vie...

♫ Mais elle m'a mis la fièvre...
Pendant des heures, des heures... ♫

--

Raoul Shen a écrit:
Raoul Shen
Une aide charitable 605c3444143191ec9f92cf8876c5c597

♪ Oh, mais ils m'ont mis la fièvre, pendant des heures.
Je suis resté assis sur un banc, contre le radiateur.
J'avais pourtant des choses à  faire.
J'avais beau leur répéter, mais y'avait rien à  faire.
C'était définitivement pas mon jour:
Déjà  la vocalise au réveil, j'étais pas vraiment pour...
Y'a des jours comme ça où tout ne va pas pour le mieux,
Y'a des jours où tout part en couille, tout coule...

--

Pedro de Sousa a écrit:
Pedro de Sousa :
Une aide charitable Jeromecharton1sfrfr

♪ Parle pour toi, Raoul, car pour moi ce fut terrible,
J'ai passé la journée avec une meuf terrible!
Une câtin de bordel, beaucoup plus bonne que la plus bonne de tes copines!
Donc, je te laisse imaginer la suite,
Je te fais pas de dessin, ça risque d'être censuré dans le RP,
Mais bon, il n'y eut pas de répit, pas de trêve...
Pendant des heures et des heures,

♫ Je lui ai mis la fièvre...
Pendant des heures, des heures... ♫


♪ J'me r'lève, la câtin quatre fer en l'air, épuisée,
M'dit que la Duchesse qui tient le Bordel à besoin d'un type pour un contrat discret .

J'me r'dresse, le regard intéressé
Et j'lui répond qu'son idée m'a emballé

Elle m'dit d'aller voir à l'accueil en descendant d'la chambre
J'lui tapote son joli fessier, renfile mes braies et lui file son gingembre (sa monnaie quoi)

----------------

Pedro rejoignit alors le salon principal, tant pis pour Raoul, et s'accouda au bar, appelant la serveuse, donnant le nom de code que lui avait gentillement soufflé sa partenaire pour se permettre de s'entretenir avec la tenancière :

- ...les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches archi-sèches...

Plus qu'à attendre qu'on la lui présente et qu'on l'éclaircisse sa lanterne sur la fameuse affaire!!! Bon, forcement, patientant une teille de rhum en main! Didiou!!!

Amisgal
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Une aide charitable EmptyMer 24 Jan - 21:53
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Profession : Façonneuse de climats
Administrateur
Une aide charitable - ☼☼☼☼:


Celle que l’on nommait « la Duchesse » était un bout de femme étrangement jeune. Son visage demeurait lisse sous les couches de maquillage, car elle se plaisait à rehausser ses yeux sombres de belle enfant du sud d’une touche de carmin afin que son âge véritable demeure un mystère. Elle était adulte – peut-être pas vaccinée – et c’est tout ce que ses clients et ses filles attendaient d’elle. Elle agrémentait sa mise d’exotisme et s’était forgée une réputation à partir de ce simple fait : nul ne l’avait jamais vue dénuée de toute saveur, sans le moindre colifichet excentrique. Prostituée de bas étage à ses débuts, Mademoiselle avait rapidement saisi l’intérêt de se distinguer de la masse périssable pour se constituer unique en son genre. Les clients se faisaient plus nombreux, et l’on en venait à rechercher sa simple compagnie pour ce « petit plus » de tempérament qui paraissait la rendre sympathique aux yeux de tout un chacun. Ses filles l’aimaient grandement de toute façon, ce qui était suffisamment rare dans les maisons closes à cette époque, car la Duchesse était de celle qui donnait envie d’être aimée par respect et non par effroi.

Elle parut donc devant Pedro armée de ses plus étonnants atours, une sublime collerette de dentelles au cou et le front ceint d’un diadème de plumes assemblées le matin même. Maîtresse en sa demeure, elle vint se positionner tout près de notre homme, malgré le différentiel de taille, pour mieux plonger les deux gouttes abyssales qui lui servaient de prunelles dans le regard du pirate. Il ne put y lire aucune trace d’affront pas plus que de peur, la Duchesse étant de ses femmes à regarder droitement sans rougir ni frémir.

« Que veux-tu de moi mon mignon ? Tu sembles fourrer ton nez dans des histoires que tu n’es peut-être pas prêt à assumer. »

Elle eut une moue tout à fait sensuelle tandis que sa dextre arrangeait malicieusement un pli de veste abimé sur le torse de son interlocuteur, n’en profitant que plus pour observer joliment le matériel.

« Cependant… Melissa m’a fait un bon retour sur toi. Et tu ne t’es pas montré ingrat. »

Sa main poursuivit sa course jusqu’à la nuque de l’étalon, un geste tout de grâce et de douceur qui n’attendait pour autant aucun refus. Là, suspendue à son cou comme toute amante éplorée aux yeux d’un spectateur indésirable, ses longs cils sombres se firent papillonnants et sa bouche vint glisser à l’oreille de Pedro les quelques mots suivant :

« Viens avec moi, les murs ont des oreilles. »

Elle coula sa main dans la sienne et l’entraina sur ses entrefaites derrière une lourde teinture de rideaux à l’arrière du comptoir d’accueil. Les voix des clients présents s’estompèrent jusqu’à ne plus constituer qu’une rumeur lointaine de soupirs, parfois brisés par les discours plus assurés des nouveaux arrivants à l’entrée. La salle était pour le moins spacieuse, constituée d’un confortable sofa à la mode daënar aux teintes rouges et or, à la gauche duquel trônait un imposant bureau. Les Douceurs de la vie n’étaient pas l’établissement le plus réputé du Tyorum, mais peu s’en fallait. La Duchesse n’avait pas la prétention de proposer du luxe, en échange de quoi garantissait-elle la discrétion, la santé et la bonne humeur de ses filles dans un cocon intime. Elle l’invita à s’asseoir où bon lui semblait et vint pour sa part poser son adorable fessier sur le bois lustré de son bureau.

« Que t’a dit Melissa ? »

Plus que la méfiance, la patience était son point fort. Elle avait appris des hommes que tout venait à point à qui savait attendre et qu’à trop se précipiter on pouvait bien souvent se retrouver à engager un manchot pour une affaire de dextérité. Pour l’heure, elle n’attendait rien de cet homme tant qu’elle ne serait pas certaine de sa capacité à prendre en main l’affaire ; en dépit des dires de Melissa quant à l’ingéniosité de ses cinq doigts.


HRP :

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyJeu 25 Jan - 12:01
Irys : 1714077
Profession : Pirate
Pérégrins -2
Le Vieux Loup n'avait pas eu à patienter bien longtemps avant de voir apparaître la tenancière de l'établissement qui se faisait appelée la "Duchesse". Et que BIGRE! du haut de ces quarante deux ans, elle possédait encore fière allure! Nul doute que personne ne lui donnerait un tel âge avancée, enfin... avancé... Pedro était finalement de sa génération! En tout cas la présence de Demoiselle attirait le regard. De Sousa ne se priva pas de la lorgner de haut en bas, et si c'était un pirate, ne vous fiez pas aux apparences, il appréciait les donzelles qui prenait soin de leur corps et leur apparence. Il faut bien avouer que sa tenue forçait le respect, elle était osée dans le sens que le port d'un diadème de plume, d'une large collerette en dentelle, n'allait pas au premier venu, mais là, là! ... ça envoyait!!!

La silhouette à la peau poudrée s'approchait donc de l'individu qui réclamait entretien. Son regard était captivant, profond, forçant un peu plus le respect et sublimant l'apparence générale de la tenancière. Défaut professionnel? Elle se montra en tout cas immédiatement tactile, provocante et intime dans les mots. Fixant un court instant la délicatement main arranger le plie de son veston, il redressa le menton, lâchant un large sourire, préambule à quelques taquineries d'usage face à la prise de parole de la Duchesse.

- C'est mal connaître d'Sousa ma jolie! Prend garde à tes paroles où j'risque d'fourrer mon nez plus chaud et humide... mwhouahah...

On ne referait pas le graveleux Capitaine de Sousa, hééé non! Toujours à avoir la réplique en dessous de la ceinture le bougre!! Elle toisait son torse, comme si elle jaugeait la marchandise avant d'accorder au pirate une remarque ou plutôt un compliment.

- S't'une bonne câtin, t'peux t'fier à elle ma jolie...

Le tactile, la proximité s'intensifia sous l'habile contrôle de la situation de la part de la Duchesse, nul homme ne pouvait se défaire de ce prisme, de cette toile si efficace qu'elle tissait. Douce et désirable, elle usa de ces talents, son étiquette pour proposer alors au Vieux Loup de trouver lieu plus privé où aucune oreille indiscrète n'aurait sa place. Se laissant donc volontiers attrapé par sa main, le barbu se fit guider par la maîtresse des lieux derrière d'épaisses teinture de rideaux, le duo disparaissant alors aux regards des clients présent. S'accordant le privilège de poser son séant sur le confortable sofa, son regard dégusta tel un plat raffiné la douce longueur de jambes qui pendait subtilement en dessous du bureau. Puis la question fatidique tomba. Lissant les tresses de sa barbe, Pedro toisa alors la Duchesse d'un regard entendu.

- Trop peu... mais suffisant pour éveiller ma curiosité... J'ai un certain rapport à l'argent... et dans son dernier soupir d'aise, elle m'avait parlé d'une affaire quelqu'peu... "délicate". J'suis un bon client et j'tiens à l'intégrité d'ton affaire et tout profit en... découlant... de quelqu'nature qu'ce soit...

Il n'en dit pas plus, n'en savait-il d'avantage d'ailleurs! Mais il dressait avec sincérité et spontanéité son profils et l'état de la situation. Curieux et avar, la Demoiselle lui accordera-elle crédit? Rien n'était encore moins sûre.

Amisgal
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Une aide charitable EmptyLun 29 Jan - 21:48
Irys : 269947
Profession : Façonneuse de climats
Administrateur
Dans les travers de la société et les bas quartiers oubliés des capitales, chiens et loups étaient à leur juste place et savaient mettre de côté leur animosité pour mieux se serrer la patte. La Duchesse pressentait en Pedro un homme qu’elle n’apprécierait guère pour son côté rustique et la violence en sourdine que ses muscles et ses cicatrices traduisaient pour lui, elles étaient néanmoins tout en même temps la preuve indubitable qu’il était son homme, le tempérament idéal et les capacités nécessaires à toute mission bien menée. Il s’occupait à merveille de ses filles, avait payé sa part, et semblait adhérer à la règle tacite de la paix des ménages entre les murs d’une maison close. Délits et passifs de forban restaient à l’entrée, ici ne devaient régner que les soupirs et les lamentations d’aise… Ce n’était pas la première fois que la Duchesse appréciait quelqu’un sur ces lattes de bois, et se gardait bien d’en connaître la réalité à l’extérieur : elle n’en voulait rien savoir, le commerce en bonne entente était source de toute vie.

« Les affaires sont tout ce qu’il nous reste mon mignon, tu sais comment c’est. De notre point de vue, les bottines lustrées des petits bourgeois ne font que fouiller notre merde, il faut bien survivre avec ce qu’on a. »

Elle soupira, un lent et profond soupire qu’elle paraissait habituée à laisser filer ces derniers temps tant son expression prit une teinte réaliste et éreintée. Ah si le commerce d’amour pouvait rester tel qu’il était à ses débuts, ses premiers jours d’émoi ! Pour deux irys six sous il était possible alors de trousser une donzelle sur les pavés et de vivre d’alcool et de plaisirs simples. Aujourd’hui, l’UNE persistait à fourrer son fusil dans ses affaires et tout s’en révélait plus difficile… Elle rajusta sa position pour se donner contenance, et sa jambe vint gracieusement se croiser sur l’autre dans un froufrou de jupon énonciateur de bien d’autres découvertes intimes. N’ayant cure de la remarquable justesse de sa jupe sur ses cuisses – elle ne tenait pas un orphelinat après tout, mais bien un établissement de prostitution -, elle tendit un boitier d’argent élimé au pirate :

« Cigare ? Ça m’aide à réfléchir. »

Elle s’en alluma un pour sa part, les yeux perdus dans les ronds de fumée qui naissaient entre ses lèvres entrouvertes, reprenant le fil de son histoire là où elle l’avait laissé.

« C’était plus facile dans le temps, les gars se montraient moins permissifs avec quelques gros bras dans la place. J’ai toujours mes gardes du corps, car on ne peut pas faire affaire sans eux, mais depuis quelques temps nous avons… Quelques loups dans la bergerie. Un en particulier, un bâtard de la pire espèce. Un chien fou hors de notre portée qui bousille mes filles et ne laisse pas mes autres clients venir dépenser leur argent. Or une fille heureuse satisfait mieux un client qu'une fille brutalisée. »

Elle marqua une pause, et ses yeux sombres vinrent s’ancrer à ceux du pirate, un fragment de sourire sur ses lèvres pulpeuses :

« Le bougre a de sacrés arguments, on ne peut pas juste lâcher trois énervés sur lui et se retrouver débarrassés du problème. Je ne sais pas d’où tu viens ni qui tu es, et cela m’importe peu. Ici on accueille tout le monde avec la même chaleur pour peu que tu payes et que tu te conduises bien. Mais même toi, tu vois, tu pourrais avoir de graves ennuis à aider le petit commerce du coin contre ce type… T’as des armes au moins ? Tu sais te défendre ? »

Elle tira quelques longues bouffées de son cigare, puis vint le poser avec délicatesse dans un cendrier.

« Maintenant, si tu devais être partant malgré tout, il est clair que nous aurions beaucoup à t’offrir… Avec intérêts. »

Comme par la plus grande des innocences, son chemisier blanc crème s’ouvrit d’un demi-bouton par un malencontreux mouvement, dévoilant des courbes ma foi tout ce qu’il y avait encore de mieux conservé…

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyMar 30 Jan - 12:44
Irys : 1714077
Profession : Pirate
Pérégrins -2
La première remarque de la Duchesse laissa échapper un sourire entendu à la commissure des lèvres du pirate, elle n'avait que trop raison. Le soupire qui accompagna cette remarque en disait long sur l'état d'esprit de la tenancière de l'établissement qui bien habile et avec une grâce certaine croisa à nouveau ses jambes au plus grand plaisir des yeux de son interlocuteur qui c'étaient volontiers attardés sur ce mouvement au parfum plein de promesses. Si de Sousa aimait la chair, il en appréciait également son écrin et la Matronne des "Douceurs de la vie" en arborait une parfaite illustration et ce malgré son âge.

- Volontiers.

Prenant acte de la proposition, Pedro s'étira, allongeant le bras pour venir délaisser le coffret d'un de ces précieux trésor. Un cigare, Mademoiselle avait des goûts de Luxe! Et que dire de cette vision tout simplement idyllique de ces lèves pulpeuse d'où glissait telles de douces caresses la fumée! Le pirate reprit rapidement ces esprits aux propos de la chic tenancière, qui enfin rentrait dans le vif du sujet. Il s’avérait donc qu'un individu causait du tord à l'établissement, un homme qui de part ces fonctions, encore inconnues au fait du Vieux Loup, semblait difficile à neutraliser. Le problème semblait donc de taille alors que la Duchesse poursuivait non sans obtenir de son interlocuteur une attention de touts les instants, ses iris noyés dans les siens.

S'amusant à quelques prouesses dans des ronds de fumée de plus en plus amples, le barbu avisa une nouvelle fois la propriétaire du bordel qui semblait l'interroger de manière habilement naïve.

- Des armes? M'défendre? Avoir des ennuis? Sauf vot' respect... j'crois bien être familier de tout ça... d'puis bieeenn longtemps maint'nant!

S'en suivi ce qui devrait prolonger l'entretien, la promesse d'une récompense à la hauteur du contrat que venait de lui proposer la Duchesse. Pour couronner la scène, la quadragénaire dévoila malencontreusement quelques uns de ces innombrable atouts, la Duchesse avait de beaux restent, c'était un fait qui se confirmait sous le regard affamé du Vieux Loup, jamais repu des plaisirs de la chair. Posant à la suite son cigare dans le cendrier, il se releva, s'approchant de la plantureuse Demoiselle à l'attrait plus que certain. Ces doigts parcoururent alors la cheville d'une de ces jambes, remontant doucement sur son tibia avant d'explorer le fin tissu de ce chemisier qui avait failli à sa fonction première. Fixant la Duchesse, le pirate, dans toute son assurance, posa ces doigts de part et d'autre du chemisier, glissant le bouton rebelle sous la couture d'où il s'était échappé, finissant son oeuvre en rajustant l'étoffe pour redonner toute sa splendeur à la tenancière.

- Hmmm... de belles promesses... Duchesse...

Flattant l'un des plumes composant le diadème de la Demoiselle, Pedro rendit finalement son verdict dans un timbre de voix à la fois déterminé et charmeur.

- J'ai b'soin d'liquidité pour un projet qui m'tient à coeur... J'vous en réclamerais 40.000 irys pour vot' type, mais comme j'suis particulièrement sensible au sort d'votre affaire dans laquelle j'laisse libre cours à mes fantasmes... j'vous propose d'descendre à 30.000 si vous m'accordez une soirée... avec obligation d'votre présence personnelle.

A bon entendeur, le pirate exprimait clairement ces vues, son intérêt pour la Matronne, un gage de respect et ce malgré ce monde des plus particulier qui généralement faisait les affaires des jeunes femmes à la fraîcheur de leur âge.

- Si la Duchesse ne voit aucun inconvénient à c'que l'Vieux Loup profite de sa Fleur de l'Age, d'son Grand Cru, ma fois sauf vot' respect, certaines femmes c'comme un bon vin, ça s'bonifie avec l'temps, j'suis prêt à m'mettre au travail celon vos désirs et avec de quoi en s'avoir un peu plus sur c't'imbécile...

Acheva-t-il non sans rester à flirter devant cette aphrodisiaque proximité.

Amisgal
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Une aide charitable EmptySam 10 Fév - 14:29
Irys : 269947
Profession : Façonneuse de climats
Administrateur
Ses yeux bruns bien ancrés dans les siens, les lèvres de la tenancière se muèrent en un sourire amusé.

« Tu es un drôle de numéro toi. Mais j’aime les hommes décidés. »

Elle tapota le veston de son interlocuteur, l’air de ne pas y toucher, ragaillardie dans sa détresse par l’attrait qu’il lui portait et l’aplomb dont il faisait preuve. 30 000 Irys ? Voilà qui était peu cher payé pour être débarrassée d’un incommensurable outrecuidant, surtout si sa maison close n’était liée ni de près ni de loin à l’affaire. Elle fit la moue et calcula rapidement les dépenses du mois à venir, car ses filles étaient avares de richesses et la propreté des lieux difficile à entretenir sans ménagère compétente. Peut-être qu’en réduisant quelques portions ici et là et en investissant sur une nouvelle fille… La Duchesse qui ne travaillait plus qu’occasionnellement pour son plaisir propre lorsqu’un client lui titillait la rétine, se dit également qu’il ne serait ma foi pas mauvais de redonner régulièrement de sa personne durant une poignée de semaines. En somme, elle et son établissement s’en sortiraient en dépit de ces 30 000 Irys alloués à une beaucoup plus juste cause : l’extermination d’indésirable.

« Hé bien, il semblerait que nous ayons un accord mon beau. 5 000 Irys maintenant, le reste si tu réussis. »

Elle vint glisser un doigt sous le menton de l’entreprenant pirate et se dressa avec légèreté sur la pointe de ses pieds pour venir déposer sur ses lèvres un chaste baiser.

« … Et bien sûr, je serai à toi pour une nuit ensuite. »

Mais pas de précipitation ! Il n’avait pas encore réussi, ne savait pas même quel gros morceau il s’apprêtait à découvrir. Elle ôta donc son joli fessier du bureau, s’arrachant par ailleurs de la proximité de Pedro avec le naturel d’une Dame habituée à bien d’autres connivences, et contourna le meuble pour accéder aux tiroirs à l’arrière. Elle en sortit un fin dossier discret sur lequel n’était rien marqué d’autre qu’Intendance en belles lettres calligraphiées.

« Notre chien fou se nomme Deyan Marlbec. Le problème principal c’est son poste hiérarchique dans la société. Je te parlais des bourges’ tout à l’heure, et ce type en fait typiquement partie… Il gère la milice de Joründ, et il fait ce qu’il veut de ses gars et de ses supérieurs qui mouftent pas quand il s’agit de l’empêcher d’embêter les petites gens comme nous. »

Elle posa sur le bois du bureau une photographie, et la fit glisser d’une pichenette jusqu’à son autre extrémité où se tenait présentement Pedro.

« C’est un as du sadisme. Pas le genre énervé, non, je l’ai jamais vu hausser la voix. Les rares qui se sont opposés à lui ont disparu ou ont été retrouvés à moitié dévorés. »

Elle eut un haussement d’épaule incrédule :

« M’est avis que les rumeurs s’amplifient beaucoup avec la peur, mais on raconte qu’il aurait apprivoisé une bestiole exotique lors d’un voyage il y a quelques années et que quiconque l’approche risque de s’y frotter. Je l’ai jamais vue en tous cas, ce n’est pas elle qui torture mes filles. »

La Duchesse était femme de peu de foi, et avait une sérieuse tendance au pragmatisme. Elle ne croyait que ce qu’elle voyait et avait appris à ne pas compter sur les affabulations du petit peuple en matière de terreur.

« Si tu le cherches, il se rend toujours au même bar deux fois par semaine, le Repos du Soir. C’est très fréquenté par les ouvriers locaux, mais qu’est-ce qui ne l’est pas à Joründ ? Il n'y a que les mines et les putes ici. »

Elle eut un léger rire d’autodérision, tout à fait satisfaite de cet état de fait. Pour quelqu’un qui n’avait jamais rien connu d’autre que sa région natale, les minerais étaient monnaie courante et la seule vérité dans la vie. Rares étaient les plaisirs dans cette partie du Tyorum, et voyager revenait bien trop cher pour une péripatéticienne de profession.

« Sinon je crois bien qu’il lui arrive de patrouiller dans les galeries sous la montagne en journée, un… Ami m’a prêté quelques cartes si tu en as besoin. Des questions mon mignon ? »

Le tintement d’une bourse fit écho à son interrogation, et Pedro se retrouva bientôt avec une jolie avance de 5 000 Irys entre les mains. Pourvu qu’il ait un plan et que tout cela lui inspire des prouesses divines !


Deyan Marlbec :

Pedro de Sousa
Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyLun 12 Fév - 13:41
Irys : 1714077
Profession : Pirate
Pérégrins -2
S'il était un drôle de numéro? Tout dépend où l'on se plaçait à vrai dire. En tout état de fait, la Duchesse semblait l'appréciait et c'était un très bon début pour faire affaire avec le Vieux Loup! La Matronne "aux douceurs de la vie" n'avait de plus rien à redire sur la généreuse proposition du pirate qui ne semblait pas si avar de richesse, enfin, encore une fois, tout dépend la définition qu'on lui donnait. 30.000 irys n'était certes pas si cher payé pour un contrat qui s'avérait assez difficile à remplir, mais une nuit avec la plus renommée, la plus talentueuse, la plus sublime et charismatique péripatéticienne que Daenastre puisse encore compter, ça valait toutes les richesses du Monde! Ne vous moquez pas vile gredins! Du haut de sa quarantaine, la Duchesse possédait expérience et beauté éternelle et ce n'était pas donné à tout le monde de s'offrir une nuit de plaisir et de fantasmes en sa compagnie!

Ne la quittant du regard, elle glissa de son perchoir pour venir se poster devant lui sur la pointe des pieds avant de lui voler un baisé qui semblait sceller les clauses de cet accord. Un contact des lèvres pleines de promesses, il n'en fallait pas plus pour Pedro de se sentir galvanisé par la perspective d'une récompense des plus atypique et qui puis est, elle lui accordait séance tenante un acompte, ah! Voilà là la marque d'une femme d'affaire et ça ça lui plaisait d'autant plus! S'il lui aurait bien voler une petite palpation de fessier, il se retint tout de même, à présent, il fallait mériter son dû n'est ce pas?

La scrutant faire le tour du bureau, le pirate opta alors pour une mine bien plus sérieuse, son regard se posant alors rapidement sur un dossier qui allait alimenter sans nul doute ces investigations. Ecoutant alors avec attention les détails au sujet de énergumène prit pour cible, il nota l'ensemble des détails physiques de l'individu dans sa mémoire, acquiesçant par des hochements de tête bref aux différentes informations qu'il glissèrent d'entre les lèvres de la dirigeante de la Maison Close. l'homme était effectivement haut placé et de fait extrêmement dangereux, l'approcher ne serait pas sans risque.

ne prêtant nullement intérêt aux rumeurs, il était des plus pragmatique, ne put-il que rendre le change à la Duchesse qui lui offrait un sourire d'autodérision après une réplique si réelle de sens, les mines et les putains représentaient la routine des habitants de ce coin du continent. le "mignon" comme elle aimait le nommer, ce qui n'était pas pour lui déplaire, reporta finalement son attention sur elle alors qu'il avait à présent toutes les cartes en mains.

- Des questions? J'vois qu'vous avez dressé un topo plus qu'sérieux d'la situation. Si vous avez b'soin qu'jvous rapporte quoi qu'ce soit qui lui appartiendrait, c'est l'moment d'me l'dire, sinon ma fois, me voila prêt à faire un saut au Repos du Soir pour m'familiariser avec c'type.

Empochant l'avance, il récupéra les documents qui lui semblaient nécessaire ainsi que les cartes des galeries sous la montagne avant d'attraper la main droite de la Demoiselle et d'y déposer lui aussi un chaste baisé plein de promesses.

- J'm'en vais tranquillement lui régler son compte. En attendant, préparez moi vos plus beau atours m'Selle la Duchesse, le Vieux Loup aura soif d'se repaître quand l'boulot s'ra terminé.

Un clin d’œil provocateur et il prit congé, prenant quelques jours pour s'acclimater à l'environnement où il allait traquer sa proie. Chaque soir, il posa son séant dans cette taverne à l’affût de l'apparition de Deyan Marlbec. En bon chasseur, il allait devoir tout d'abord l'étudier avant d'agir, rien ne sert de courir il faut partir à point, disait-on.

Amisgal
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Une aide charitable EmptyDim 18 Fév - 20:49
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A cette mention la Duchesse ne put retenir un léger cri horrifié. Bien que sur-joué pour une interrogation qui partait du cœur et se voulait agréable à ses oreilles, elle était mue par la peur que lui inspirait la simple idée de se retrouver mêlée au gouvernement par des preuves tangibles :

« Oh bon sang non, je ne veux rien qui ait appartenu à ce chien fou ! Si l’on découvre que l’une de ses possessions est entre mes mains lorsque l’enquête sera menée… »

Elle se tut, laissant son interlocuteur imaginer tout son saoul le prix d’une éventuelle avarice de sa part. Elle se radoucit pourtant, consciente que ses préoccupations n’étaient peut-être pas celles de son bel ami et que trop d’émotion n’était pas bon pour leur relations commerciales :

« C’est bien agréable de ta part de songer à mon ego, mais mieux vaut que ce bâtard demeure enterré le plus loin possible de mon établissement. Six pieds sous terre, avec du plomb entre les dents. Les filles et moi on se fera un plaisir de l’oublier aussitôt. »

Elle lui souhaita bon courage et n’omit pas de lui préciser qu’il se devait de revenir en forme, le goût du travail accompli en bouche, et non avant. Sans quoi ses plus beaux atours ne seraient point assez prêts pour le recevoir, et si blessé il était, il risquait de ne pas apprécier la nuit sportive qui s’en suivrait… Lorsqu’elle le guida vers la sortie, elle dut s’avouer qu’elle espérait probablement un tantinet plus de lui que de ceux qui l’avaient précédé. Il avait quelque chose dans le regard, peut-être cette niaque propre aux fous et aux truands.


►◄


Les trois premiers soirs, Deyan Marlbec ne se manifesta pas entre les murs du Repos du Soir. Ses hommes en revanche… Une tripotée de miliciens passèrent régulièrement leurs humeurs sur l’aubergiste discret et une bonne dizaine de choppes trop fermentées. Deux fois son nom fut évoqué. La première lorsque cinq de ses subalternes levèrent un pot en son honneur : Deyan les avait visiblement renvoyés plus tôt chez eux pour savourer la croupe rebondie d’une donzelle payée à ses frais en échange d’un possible silence sur une affaire. La seconde fois, ce fut un homme que les autres appelaient « Quatre-pieds » qui marmonna une phrase inintelligible au sujet de son supérieur, profitant visiblement de son absence pour ne plus craindre d’éventuelles représailles. Quelle que soit l’affaire, cela ne lui plaisait pas et son mécontentement se fit visible grâce à l’alcool. Ses compagnons de tablée eurent cependant tôt fait de lui distribuer une claque virile dans le dos, puis de l’entraîner vers d’autres chemins de conversation – voilà qu’ils repartaient tous ensemble quatre heures plus tard comme de joyeux lurons lourdement armés dans les rues nocturnes de Joründ.

Le quatrième soir, les voix portèrent bien avant que Deyan ne fut visible.

« Tu m’en donneras cinq mon gars. »
« Mais… Comment je fais pour la p’tite ? J’ai promis à Kathe’ d’être là demain ! »
« Ca concerne pas la caserne ça, tu as déjà filouté ton affectation trop de fois ces dernières semaines. Qui va faire ton boulot ? Les autres ? Nan, Mace, ils en ont marre de tes conneries. »

Ce fut Deyan qui poussa la porte, toujours à demi tourné vers son interlocuteur, ratatiné et pataud derrière lui. Deux autres miliciens les accompagnaient, et s’ils étaient tous ensemble, il était clair que Deyan avait une position hiérarchique qui incombait une certaine distance relationnelle. Les uns et les autres riaient ensemble, certes, mais l’on attendait l’approbation muette du capitaine pour oser forcer un sourire.

« Allez, tu fais ton service et on te fou la paix derrière. Tu la verras ta gamine, de toute façon. »

Ils se dirigèrent d’un même ensemble vers la table qui leur paraissait réservée chaque soir, envahissant les deux bancs de leurs carcasses usées par la journée. Une fine poussière recouvrait le cuir de leurs armures légères, le blason de la milice ayant souffert la proximité des mines et le travail dans la saleté des routes. Deyan ne prit pas la peine d’ôter les lunettes de machiniste qui reposaient, inutiles, dans son cou, ni même l’imposant Fusil Mark Vulcain qui accompagnait une machette ostensiblement disposée sur ses omoplates. Il héla la serveuse, un clin d’œil charmeur aux mirettes :

« La même chose que d’habitude Mathilde. »

Autrement dit une impressionnante chope de bière, des cartes, et une assiette d’un morceau de viande rouge salée qu’il laissa étrangement immédiatement de côté sans même y toucher. Là-dessus, il observa ses hommes se lancer dans une partie de poker traditionnel tout en tentant d’enrôler la malheureuse Mathilde dans un strip-poker plus avancé. L’homme avait l’œil, et la présence d’un étranger au Repos du Soir ne lui échappa guère, son regard vindicatif ne tardant pas à fixer Pedro d’une attention malaisante.



HRP :

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyLun 19 Fév - 12:29
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Pérégrins -2
Mademoiselle la Duchesse ne voulait en aucun cas obtenir quelque souvenir de odieux personnage, Grand bien lui fasse, au moins les contours de l'Affaire avaient été bien lissés. Il ne restait plus qu'au pirate à se mettre sur les traces du Milicien Gradé, un travail de longue haleine l'attendait et la patience serait pour une fois une vertu à ne pas négliger. Pedro commença donc son enquête dans la fameuse taverne où sa cible avait l'habitude de se rendre et si aucune apparition de Deyan ne fut à relever les premiers jours, le recueil d'information avait pourtant bel et bien commencé.

Se fondant dans la masse de clients, le Vieux Loup prêtait une oreille attentive à un groupe de Milicien qui semblait bien connaître sa cible. Selon toute vraisemblance, l'individu était apprécié par ces subordonnés, enfin, comme partout, aucun hiérarchique ne faisait l’unanimité et de Sousa releva avec intérêt la présence de ce "Quatre Pieds" qui pourrait bien incarné une pièce utile sur son échiquier. Mais pour l'heure, l'observation était de mise comme le ferait tout Grand Prédateur avant de se lancer dans une traque mortelle.

Ce n'est que le quatrième soir que la fameuse "épine" dans le pied de la tenancière du Bordel, pointa le bout de son nez. Refoulant l'un de ces sbirs pour un motif qui prêtait à sourire, Pedro épiait le groupe discrètement, sa barbe perlant légèrement dans la mousse de sa choppe. Le bougre avait ces habitudes : choppe de bière, viande rouge et jeu de carte, voilà donc comme l'individu occupait ces soirée dans l'établissement et petit supplément, la compagnie d'une catin qui agrémentait leurs partis de strip poker.

Plusieurs enseignements pouvaient déjà être tiré de cette scène, l'homme avait des faiblesses : les femmes, l'alcool et la bouffe. C'était pas vraiment surprenant surtout ici, mais ça avait le mérite d'être clair et à prendre en considération. Deyan Marlbec ne possédait pas que des défauts, il avait l’œil et avait repéré la présence du pirate, l'observant de façon malsaine, rien de plus normal! Pour Pedro tout se résumait à des éléments "primaires" , sa cible était dans son élément, en quelque sort son repaire et toute tête étrangère était suspicieuse, il fallait donc endormir son attention.

Du coup, le Vieux Loup évita soigneusement de croiser son regard, mais il ne devait pas pour autant incarner l'insignifiance aux yeux du gradé de la Milice. Il fallait en quelque sorte trouver le juste équilibre, dévoiler un éventuel attrait sans pour autant en faire des tonnes et plonger dans l'excès ou l'erreur qui lui serait fatal. Sirotant donc sa mousse, il appela la serveuse, commandant une énorme pièce de viande ainsi qu'une bouteille de bonne facture, enfin bonne cuvée quoi, juste ce qu'il fallait pour montrer au Milicien qu'il n'était pas un pauvre saoulard de l'établissement.

Lorsqu'il fut servit, il balaya l'air satisfait, la salle du regard après avoir lorgner son entre-cote cuisson "bleue". Prenant soin de ne pas poser son regard uniquement vers sa cible, lorsqu'il croisa toutefois son attention, il l'avisa simplement d'un léger hochement de tête courtois, lui qui pourtant avait un accoutrement de marin un peu plus riche que le commun des mortels. Un capitaine, il avait effectivement l'allure d'un Capitaine de vaisseau, sans pour autant montrer le moindre signe distinctif de son affiliation à la piraterie. Tout ce petit manège, bien habile, allait-il éveiller une once de curiosité seine chez Deyan Marlbec? Si oui, ce serait un premier contact intéressant, sinon, il restrerait dans son rôle de banal client plus riche que la moyenne et s’attarderait un autre soir sur la personne de "Quatre pieds", une piste intéressante à exploiter.

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Amisgal
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Une aide charitable EmptyLun 5 Mar - 0:36
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Ce fut un soir de chance : Deyan fut piqué au vif. Son poste requérait une certaine curiosité d’usage, et si les racontars de taverne ne l’intéressaient guère, les nouvelles têtes et l’étrangeté de certaines situations ne manquaient jamais de lui mettre la puce à l’oreille. C’est donc sans détacher un seul instant ce regard fort malaisant qu’il conservait braqué sur le nouveau venu avec l’attention fixe d’un crocodile, que sa main vola jusqu’à l’épaule d’un subalterne pour attirer son attention :

« Hé Dav’, vas me chercher ce gars tu veux ? Je l’invite à notre table. »

Le dénommé Dav’ ne s’y trompa pas, ce qui avait des allures de suggestion amicale était en réalité un ordre voilé qui n’exigeait aucun délai. Il n’eut qu’un regard de profond dépit envers ses cartes – un très beau jeu si inutilement gâché – avant de consentir à ôter son royal fessier de son banc. La démarche d’un soulard pas du tout ravi par la tâche qui lui était confié, il s’approcha d’un Pedro sous couverture avec le bon aloi d’un administratif de la Poste ou d’un sexagénaire en fin de vie.

« Hé, notre patron t’invite à sa table. »

Il désigna Deyan par-dessus son épaule, qui n’avait toujours pas bougé d’un iota, pas même pour cligner des yeux. Les bras croisés sur sa poitrine musculeuse, un sourire qui se voulait avenant s’était pourtant peint sur son visage. De quoi tromper une fille de ferme naïve, mais certainement pas un pirate aguerri… Il y avait de la tension dans ce coin de bouche, et l’attention furtive d’un prédateur. Peut-être un brin d’espièglerie, aussi.

« Il est pas du genre à pas se montrer hospitalier avec les nouvelles têtes par ici, crut bon de se justifier le milicien en charge de cet abordage. »

Précision inutile, car un raclement de chaise l’avertit de l’arrivée imminente de Deyan en personne. Il prit son temps pour venir, un roulement de muscles dans sa silhouette, la démarche d’un homme fatigué et pourtant parfaitement en phase avec son terrain : il connaissait chaque planche de cet univers. Il s’approcha avec la lenteur patiente qui lui était caractéristique, jamais précipité, jamais hors de ses gonds. Alors il se pencha par-dessus la table de Pedro, une main bien à plat sur le bois, l’autre tendue paume offerte dans une proposition de salutation officielle :

« Deyan Marlbec, je gère la milice locale. Tu m’intrigues, on ne voit pas souvent des commerçants par ici. D’où tu viens comme ça ? Propriétaire d’aéronef ? Tu fais dans le minerai ? »

Pedro n’était ainsi pas le seul en quête d’informations, et la suggestion de son secteur de métier n’avait pour vocation que d’être approuvée ou niée. Affirmer, pour mieux laisser son interlocuteur corriger par lui-même et avec les détails s’il-vous-plaît !

« Mes gars et moi serions très contents de partager notre table. C’est une tradition à Joründ. »

Et une excellente manière de connaître sur le bout des doigts les vas et viens et de la population locale. Nulle identité n’était susceptible de lui échapper, et il était plus aisé de s’informer de la situation extérieure à la ville par le biais des voyageurs… Malgré ses airs bourrus, Deyan était un homme de contacts, il appréciait les nouvelles de Daënastre, plus encore lorsque cela lui permettait d’anticiper les problèmes dans sa ville.

« Si tu as de quoi nous remplir l’esprit de bonnes histoires, on te remplira l’estomac. J’aime les marchés équitables. »

Sans attendre sa réponse, Deyan fit demi-tour et revint s’ancrer à sa chaise avec son aplomb coutumier. Son subalterne demeura figé entre la table de Pedro et la sienne, les bras ballants et le regard incertain, ne sachant que faire. Pourvu que ce nouveau venu ne refuse pas la demande qui lui était faite…

« Vous voulez que je vous aide à amener vos affaires… ? bafouilla-t-il finalement, à la recherche de quelque chose à faire pour se rendre moins inutile. »



HRP :

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyMar 6 Mar - 22:09
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Loin d'être l'idiot du village, de Sousa connaissait un peu les manières de la milice. Un type dans son genre, ça éveillait forcément la curiosité surtout lorsqu'on était quelqu'un de gradé et qu'on s'efforcait de jouer le chérif qui voulait tout savoir et tout contrôle. Pedro ne fur donc pas surprit de voir arriver l'un des sbir de sa cible, le pauvre était réduit à l'état de petit toutou, cela dénotait sa grande faiblesse.

Écoutant d'une oreille légèrement distraite le coursier de circonstance, il loucha évidemment en direction de Deyan car s'en abstenir aurait été lui faire injure et cela aurait d'entrée de jeu compliqué son affaire. S'il n'en croyait mot sur la dite hospitalité du chef de la milice locale, Pedro resta muet, n'interrompant son sirotage de pinte que lorsque sa cible daigna jouer son petit numéro en se portant à sa rencontre dans une assurance presque outrancière et grotesque.

Si Deyan puait le mépris, De Sousa n'en exprima rien gardant silence même après que ce dernier eut cherché à lui tirer quelques vers du nez, lui offrant pour toute réponse un large sourire mystérieux. Si la bienveillance de façade était habilement exécuté, Pedro savait qu'il n'allait pas falloir trop jouer au chat et à la souris, mais en donner juste ce qu'il fallait au moment venu.

Le suivant du regard retourner son sa chaise, de Sousa se redressa alors que le subalterne baffouillait, lui glissant un simple.

- Repos p'tit soldat...

De sa démarche chaloupé, le pirate vint se rendre là où le capitaine de la milice l'exigeait. Lui refuser son offre c'était évidemment promesse d'ennui imminent. Prenant donc la place du pauvre sbir, il prit ces aises tout à côté de Deyan.

- S'bien aimable d'votre part et si j'parle pas facilement aux inconnus, j'me dis qu'vous devez pas etre un pécore, vu vos manières. Alors j'peux bien vous avouer qu'jsuis dans l'transport, maritime pour l'heure, mais vous avez vu juste, j'convoite d'investir dans un aéronef prochainement.

Il le toisa du regard avant d'achever son mensonge.

- J'transporte entre autre du minerai ouai, mais aussi d'la putain quand la marchandise vient à manquer, Héhé ! D'l'exotique, l'la rugueuse, bref tout dépend des contrats et des ports où j'mouille. Ça vous va m'sieur ? Pour c'qui est d'vous narrez mes péripéties, j'ai la gorge sèche et les doigts qui m'démange, j'cause mieux en jouant et en buvant t, si vous y voyez pas d'inconveniant biensure ?

Amisgal
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Une aide charitable EmptyDim 11 Mar - 17:59
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« Ma chaise… » glapit Dav’ lorsque l’étranger s’empara de sa place sans que cela ne daigne faire réagir ses collègues de travail d’un chouïa. Il se garda bien toutefois d’exprimer son évident mécontentement, les yeux rivés à ses paires de cartes toujours collées là où il les avait laissées. C’est-à-dire présentement sous le nez de Pedro, désormais plus d’aucune utilité. C’était foutu pour sa partie, et joueur chagriné, il vint simplement errer aux confins de la table avant de parvenir à glaner un bout de banc à l’un de ses comparses. Les autres ne lui prêtèrent pas plus d’attention, observant le soit disant commerçant d’un air faussement curieux. Jean-Michel, Patrick ou Bernard, peu leur importait. N’étaient-ils pas hors de leurs heures de travail, leurs insignes ôtés sur la table et la fatigue du jour pour unique accompagnatrice ? Il n’y avait bien que leur supérieur pour s’intéresser encore à quoi que ce soit ce soir mis à part ses cartes et son alcool… Et en parlant du loup, celui-ci ne put retenir un léger froncement de sourcil lorsque l’élocution entrecoupée de Pedro parvint à ses oreilles. Il en avait vu, des lascars, mais fort peu de marchands de renom n’ayant point travaillé leurs verbes et leurs manières. Au vu de son âge, peut-être était-ce une reconversion professionnelle, et l’homme issu d’une campagne profonde. Qui savait… ?

« Ah mon bon Monsieur, des aéronefs vous en trouverez peu par ici si c’est ça qui vous intéresse. Nous on fait plutôt dans la coque mouillée, si vous voyez ce que j’veux dire. »

Ce fut le quatrième et dernier homme qui s’exprima, un petit moustachu qui se donnaient des allures de parfait gentleman qu’ils n’avaient de toute évidence pas. Son faux vocabulaire châtier était immédiatement démenti par un mot mangé l’instant d’après, des épaules nerveuses, et un rien de bégayant.

« Des culs ronds par contre… Ça manque pas, et on en aurait bien quelques-unes à vous conseiller ! »

Dav’ et le moustachu s’exclamèrent d’un rire bien plus gras que viril, n’omettant pas de distribuer à Mace une bonne bourrade dans le dos. C’est qu’il était marié, et sa femme sur le point d’accoucher de surcroît : les putains, ce n’était pas pour lui à l’heure actuelle et cela semblait faire bigrement marrer les deux autres. Lui se contenta d’un discret sourire amusé, se plongeant dans la contemplation de son verre pour éviter de donner du grain à moudre à ses comparses. Deyan pour sa part observa tout cela d’un air goguenard, sans mot dire cependant. Ce fut à cet instant que Mathilde eut l’heur de passer près de leur table, un plateau à la main, et que la main du moustachu partie tâter de son fessier rebondi :

« Hé la belle, on fait ripaille ce soir, notre ami est un marchand qui a du goût visiblement ! »

Il adressa un regard à Deyan, dans l’attente d’une invisible approbation qu’il parut recevoir :

« Apporte-nous un autre jeu de cartes, et de la bière s’il-te-plaît ma douce. »

« Je m’appelle Mace, voici Dav’ et Guillaume. Vous venez d’où comme ça ? Cela fait une sacrée trotte de Joründ à la moindre ville civilisée ensuite ! »

« Surtout pour ce type de marchandises. Nous sommes difficiles en goût, à Joründ, si la chair n’est pas fraîche. »

Et les yeux attentifs de Deyan luisirent d’une étincelle intéressée, les bras toujours croisés sur son ample poitrine, plus en retrait sur sa chaise que n’importe quel autre homme à cette table.

« Faut pas avoir une vie de famille, tu me diras, pour faire ce métier… Vous êtes marié ? Nous c’est plus simple, les femmes nous attendent et elles gueulent quand on fait des heures supp pour les protéger. La sécurité dans une ville c’est important ! »

Et sur ces entrefaites, Dav’ leva son verre en un toast invisible, de toute évidence certains souvenirs malencontreux de sa femme en mémoire.

« A quoi voudriez-vous jouer ? le questionna Mace, visiblement le plus doux et paisible des trois, Deyan mis à part. »

« Vous me devez des paris les gars ! »



Note à moi-même :

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyMar 13 Mar - 9:31
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Pérégrins -2


Sa chaise? Ahah, vous savez où il peut se la carrer? Oui biensure qu'vous l'savez hein! Bref, le pirate s'était donc fait invité à la table de l'homme qu'il devait abattre et à présent, il lui fallait jouer la prudence et surtout rendre son personnage crédible. Avisant rapidement le moustachu suite à sa réplique pleine de sous entendu, de Sousa ne put que s'efforcer de flatter l'ego de l'individu pour se faire apprécier des individu entourant Deyan.

- Ahah! J'en doute pas et j'vois bien d'quoi vous voulez parlé!

Ces gars avaient clairement le même humour que le Vieux Loup bien ciblé en dessous de la ceinture et de fait, il ne pouvait que les accompagner dans leur rire gras avant de leur donner la réplique d'une manière bien aussi graveleuse.

- J'suis preneur d'vos conseils! C'est qu'avec les culs ronds, y a matière à bourlinguer jusqu'à qu'leur gras produise des écumes! Héhé!

J'vous passe bien évidemment les détails de la vision de Pedro qui pouvait s'en donner à coeur joie à marteler du bassin un cul fièrement tendu! Merde, j'viens d'vous donner des détails, s'cusez chastes lecteurs et lectrices! Huhu! Toujours est-il que le barbu s'efforçait de s'intégrer au groupe, croisant finalement la vision de la serveuse qui se faisait peloter le cul avant de prendre commande d'un jeu de carte et d'une tournée de mousse. S'en suivant les présentation de chacun, Pedro acquiesça, retenant chaque prénom et chaque visage avant de devoir répondre à ce type, Mace qui cherchait à en savoir d'avantage et c'était bien naturel après tout. Se raclant le gosier, le Vieux Loup allait alors improviser, non sans prendre en compte la remarque de Deyan au passage.

- D'Cerka mon cher! Et d'la fraîche, j'crois vous pouvez pas trouver mieux. C'est qu'général'ment la marchandise vient d'la région d'Veirest. Et l'froid ça conserve! Y'a pas plus frai comme poisson et pas pu robuste aussi! Du coup, j'me tape toute la cote! M'arrive d'avoir quelqu'denrées du coté d'Zochlom mais, c'plus rare et plus cher du coup.

Fini-t-il tout en portant son attention sur Deyan qui sans nul doute le toisait pour juger de la crédibilité de cet atypique marchand. Evidemment, il s'était bien gardé de donner à la fois plus de détails et plus de proximité dans ces dites affaires, choisissant des contrées assez lointain qui ne permettrait pas au capitaine de la milice de recouper les informations lâché par de Sousa. Tiraillé de toute part, le Vieux Loup devait jonglé avec ces différents comparses pour leur donner du grain à moudre. Une vie de famille? Il écarquilla les yeux avant de pouffer de rire alors qu'il avait reprit une gorgé de bière.

- Une femme!? C'quoi ça? Ahah! Non très franch'ment c'pas compatible ou alors, elle m'frait cocu l'plus clair d'son temps! Mais j'ai mes p'tits plaisir à chaque étape d'mon périple! Héhé. J'conçois qu'la sécurité prime! C'que c'est indispensable pour qu'le buisness marche ici.

Il leva alors son verre à l’unisson avec ces connaissances de tablées avant de se prêter volontiers au choix du jeu de carte. Dans ce domaine, il était loin d'être mauvais, faut dire qu'il fallait tuer le temps en Mer et ce durant de longue heure, ça et les jeux d'osselets et de dés.

- Ma foi, un bon vieux poker à l'ancienne hein!? J'vous suggère pas la variante plus osée vu qu'ça manque d'femelle, Huhu! Mais faudrait qu'sache c'que des bon miliciens comme vous proposent à parier?


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Une aide charitable EmptyDim 1 Avr - 16:05
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« C’est qu’on vient juste d’avoir notre paye… »

« … Et faudrait pas la gâcher dans des trucs qui risqueraient d’être utiles ! »

Un nouvel éclat de rire les saisis, habitués depuis bien des années à ne ramener à leur masure que trois Irys six sous de ce qu’il subsistait de leurs paris désastreux du soir. Alors, une étincelle de mauvais augure s’embrasa dans les prunelles de Dav’, regard qu’il posa avec intensité sur les épaules du doux Mace.

« Y a que certains visiblement qui s’en sortent toujours bien. Notre bon ami ici présent, prit-il Pedro à témoin, repart à chaque fois comme de par hasard avec toutes nos payes réunies. »

« C’est p’t’être la fidélité à sa femme qui le rend chanceux. A moins qu’elle le fasse cocu derrière, ça expliquerait des choses ! »

« Vous êtes juste nuls au jeu les gars… »

Dav’ s’apprêtait probablement à répliquer une énième nigauderie lorsque le claquement de la porte sur la nuit insondable de Joründ les figea dans leur élan. Un silence impénétrable s’engouffra dans la salle pourtant joyeuse auparavant, peut-être des bribes d’obscurité qui longeaient les pieds de table et appesantissaient les esprits… Un homme se tenait là, dans l’embrasure de la lourde porte, secouant son imperméable de la pluie naissante qui s’y était accrochée. Insidieusement le temps s’était couvert, gratifiant la région d’une saucée glaciale qui ne devait qu’à une poignée de degrés de n’être ni neige ni grêle. Nul doute quant au fait que cette nuit du mois de janvier se transformerait bientôt en tombée de neige duveteuse. L’homme fit un pas pressé à l’intérieur, et n’ôta pas même son chapeau ni ne prit le temps de fermer la porte, au grand dam des buveurs à proximité de cette bouche béante et gelée. Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour repérer la stature imposante de Deyan parmi les attablés, et une ou deux supplémentaires pour se frayer un chemin jusqu’à lui.

« Chef, nous avons un problème. »

Il baissa d’un ton conséquent, conscient que tous les curieux des lieux avaient présentement l’ouïe plus aiguisée qu’une grand-mère ennuyée. Il ne parut pas remarquer la présence de Pedro parmi les habituels miliciens, les traits tirés d’une inquiétude palpable et par trop pressé pour faire la fine bouche :

« On a trouvé un cinquième cadavre, près du ruisseau à l’est. Salement amoché, comme les autres. Les gars vous réclament. »

« J’arrive. »

Deyan ramassa sa stature sous lui et déplia sa silhouette. Il attrapa d’une main preste le steack saignant auquel il n’avait toujours pas touché et emporta tout bonnement l’assiette avec lui. Cela devait être une habitude récurrente, car cela parut normal aux yeux de ses quatre subalternes.

« Mace, Dav’ vous restez là. Guillaume tu viens avec nous. »

S’ensuivit deux soupirs de profond soulagement et une grimace peu esthétique. Deyan se tourna à demi vers Pedro qui était après tout leur invité, un sourire énigmatique sur ses larges lèvres :

« Le devoir ne nous laisse jamais en paix hein ? Rassure-toi, ton commerce est en sécurité par ici. Nous avons simplement notre lot de fous comme partout ailleurs. Ne sortez pas cette nuit les gars. »

Sur ces entrefaites, Guillaume et lui emboîtèrent le pas à leur messager stressé. Dès lors que la porte fut refermée, un brouhaha de rumeurs s’éleva des quelques convives de la salle, chacun y allant de son hypothèse ou des récits des derniers mois… Meurtre en série, un animal enragé, aucun témoin... Seuls Mace et Dav’ parurent figés dans la contemplation muette de leurs verres.

« Encore une soirée pourrie… »

« Votre jeu de cartes Messieurs, annonça Mathilde, inconsciente du changement drastique d’humeur qui avait eu lieu à la tablée. »

« Je crois que je vais pas tarder à rentrer chez moi du coup, Kathe sera contente. »

« C’est quoi votre programme du soir, vous créchez où ? Je vous raccompagne ? suggéra Dav’ à Pedro dans un élan de civilité. Les rues ne sont pas toujours sûres. »

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyLun 2 Avr - 0:19
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Pérégrins -2


Pas peu fier de s'être fait embarqué dans le groupe de miliciens, même s'il jouait clairement à l'équilibriste, la moindre incohérence dans son attitude et son discours lui coûterait pourtant cher et il le savait très bien, Pedro de Sousa allait pouvoir en apprendre d'avantage sur le lieutenant capitaine des autorités de Skingrad, sa cible, ce fameux Deyan. Les gars se taquinaient gentillement, preuve qu'aucun soupçon d'aucune forme ne transpirait des pores du Forban transformé pour l'occasion en marchand à la dégaine un peu atypique mais qui semblait convenir aux miliciens.

Souriant par convenance, il laissait les subalternes se chamailler bon enfant avant qu'on ne leur apporte un jeu de carte pour démarrer se qui présageait une longue soirée de jeu où chacun miserait une partie de son salaire. Joindre l'utile à l'agréable, Pedro ne se priverait pas de trousser les bourses  (heyyyy je vous ai à l'oeil bande de pervers) d'irys des hommes d'armes. Mais voilà qu'un type mouillé jusqu'au os vint briser les belles perspectives du Vieux Loup des Mers et l'homme vint rapidement annoncer la nature de sa présence.

Bien heureux d'avoir profité d'une intégration rapide, Pedro pu se rendre au fait qu'une série de meutre était à l'oeuvre et qui semblait bien embrassé et impliqué dans sa résolution ? Deyan, ni plus ni moins que sa cible. Etait il face à ce que l'on appel de nos jours un serial killer? Rien n'etait moins sûre, mais cet élément pouvait profiter au dessein du pirate. Si sa cible était préoccupé par une affaire qui pouvait le discréditer, nuir à sa réputation, il serait bien plus aise pour de Sousa d'agir.

Après s'être montré courtois auprès de son invité, il se montrait bien moins arrogant que la tenancière du bordel lui avait décrit, il laissa Pedro sur sa fin, quittant les lieux pour se rendre sur les lieux du crime, probablement, laissant le Vieux Loup rapidement en unique comagie de Dav', l'autre gars bien heureux de retrouver sa petite fmême plus tôt que prévu. Lorsqu'il prit congé, Pedro ne se priva pas de murmurer quelques mots à Dav'.

- On voit qui tient la culotte à la maison Héhé.

Reprenant alors un ton plus sérieux, il devait garder sa couverture intact, nul envi de se faire raccompagner et de devoir déjà faire une victime collatérale.

- Mon programme du soir !  Ma fois pas plus de quelques bières, peut être une catin et ensuite au rafio. Vous embêtez pas à m'raccompagner. Y semblerait effectivement qu'les rues sont pas sûre. J'veux pas m'mêler de c'qui m'regarde pas, mais votre capitain à l'air de prendre ça au sérieux. En parlant d'lui d'ailleurs j'lui dois un r'pas et deux mousses,  en compensation j'lui ferais bien tester la marchandise que j'livre, pis si ça peut m'permettre d'être bien protéger dans mes affaires ici... sauriez où j'pourrais l'recroiser ?

Il avisa l'homme d'un regard entendu et appuyé,  la milice restait la milice ici que partout ailleurs sur le continent Daenastre, corruptible à échelle variable, du moment qu'elle y trouvait un intérêt. Pourquoi ne pas tirer quelques vers du nez à ce Dav' enfin s'il désirait rester encore en sa compagnie, mais vu ses paroles, c'était peu probable.

- Si ça vous dit quand même quelques parties et une mousse offerte par mes soins, sinon j'vais pas vous embêter plus longtemps.

Tout portait à croire que Dav' n'entrait pas vraiment dans les plans de sa cible, peut être le sonder à ce sujet lui donnerait quelques informations supplémentaires , mais il fallait se montrer patient, dompter l'individu et lui faire avouer certaines choses sans violence. Et de toute façon sa cible avait filé, il n'avait pas reellement le choix que de garder le mince contact avec un membre de son escouade, quitte à pister Dav' s'il déclinait l'alcool et les jeux d'argent en tête à tête.


Amisgal
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Une aide charitable EmptyDim 3 Juin - 0:48
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Profession : Façonneuse de climats
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Pedro faisait des efforts conséquents pour atteindre un degré de civilisation rarement acquis par les pirates ; et ces efforts commençaient à payer ! L’autre se fendit d’un rire gras, quoique plus timoré désormais que ses compagnons de tablée s’étaient fait la malle pour effectuer de gracieuses heures supplémentaires. Il n’était à présent qu’un homme quelque peu embarrassé par sa stature et son manque d’entrain quant au fait de reposer les pieds chez lui… Les soirées écourtées n’étaient jamais son fort.

« Le cap’taine ? »

Il ne s’en rendait pas compte, mais il adoptait spontanément la façon de parler de Pedro, calquant ses intonations graves et sa manière de manger certains mots comme s’il s’agissait d’une seconde nature.

« Ça va être difficile pour vous, cet homme-là il est pas comme nous m’voyez. Lui, il a une femme magnifique et une gamine, mais il rentre presque jamais chez lui… La vache, si j’avais un cul aussi beau qui m’attendait chez moi, croyez bien que j’aurais cessé de bosser ! »

Sa bouche se tordit en un semblant de rictus. De toute évidence, le cul qui lui était dévolu était bien loin d’être aussi rebondi qu’il ne l’aurait souhaité. Il engouffra son nez dans sa mousse, achevant d’en déloger les dernières gouttes éparses à force de volonté.

« Vous pourrez néanmoins le trouver par trop loin, c’est à deux rues d’ici. Si vous avez un problème il prend les demandes à la caserne, se trompa-t-il sur l’intérêt que portait Pedro à son supérieur. Sinon sa famille crèche dans une sacrée foutue belle baraque au 8 bis rue d’Alexandre. Il a même des poignées de porte en fer forgé, si j’avais ça… »

Et, comme si ce trop-plein de mots qu’il déversait présentement sur son interlocuteur venait soudainement d’atteindre son cerveau, il se tut et referma la bouche tel un pantin pris sur le fait.

« J’vais m’arrêter là sur la boisson, boulot demain, vous savez ce que c’est. Merci quand même. Pour la catin, je vous conseille l’établissement de Mauricette, c’est facile, c’est au prochain carrefour à gauche et y a une lanterne rouge sur la devanture. Les Douceurs de la vie aussi c’est pas mal, sa tenancière est sacrément bien conservée ! »

Il lui offrit un clin d’œil digne d’une série B et se redressa avec toute la pesanteur d’un homme abîmé par la vie et par ses soixante heures de travail sous-payées. Lorsqu’il ne s’agissait pas de trifouiller des cadavres improvisés dans des mines clairement non aérées.

« Soyez prudent sur la route, on est jamais trop méfiant. Puis le cap’taine serait capable de me mettre votre agression sur le dos, et pardi que j’ai déjà à faire avec ma foutue bonne femme ! »

Il lui tapota l’épaule dans un parfait mélange de bourrade virile et de malaise social, juste avant de lui souhaiter une excellente soirée et de s’engager dans la froideur de la nuit.

« Il vous fallait autre chose Monsieur ? s’enquit Mathilde auprès du dernier représentant de cette soirée ratée. »

Déjà la rumeur du soir enflait dans les rues désertées de Joründ, et une inquiétude pensive flottait sur les visages environnants. Nul ne paraissait vouloir discuter cette nuit, un silence imperméable gagnant les langues habituellement volubiles des ivrognes et autres habitués des lieux. Mathilde elle-même affichait tous les signes d’une femme pressée de rentrer chez elle, et surtout pas désireuse de parcourir les rues à une heure de la nuit absolument indécente et propice aux psychopathes. Demain, au moins ferait-il jour…

Pedro de Sousa
Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyLun 4 Juin - 11:06
Irys : 1714077
Profession : Pirate
Pérégrins -2
On grappillait toujours une foule d'informations lorsque l'alcool s'invitait à table. Ne dérogeant à cette règle élémentaire, le milicien, seul rescapé de la tablée du capitaine et cible du pirate de Sousa venait de donner des détails plus qu'intéressants au Vieux Loup. Ce dernier venait de trouver le pigeon idéal et à renforce de bière, la langue de ce Dav' se déliait à la grande satisfaction du barbu. Ainsi deux options s'offraient au pirate qui déjà faisait tourner ses méninges à plein pot tandis qu'extérieurement il offrait une attitude de bon vivant face au représentant de l'ordre publique. Si ce milicien s'était rendu peut être compte de ses erreurs, le mal était fait, mais Pedro se devait de lui offrir une mine rassurante et avenante.

- Rentrez tranquille! J'irais sans doute lui passer l'bonjour à la caserne si l'temps me l'permet.

Dav' était un savant mélange de plusieurs cliché et cela faisait intérieurement sourire Pedro qui lui rendit ce clin d'oeil complice avant de le suivre du regard quitter l'établissement.

- Bordel mais quel pécore ce type!

Se murmura-t-il à lui même avant de reporter son attention sur la serveuse qui venait finalement habilement proposer au dernier client de quitter l'établissement. balyant la salle du regard, le vieux Loup se surprit à être seul et au vu de la rumeur du soir, nul doute que la jeune femme était pressée de rentrer. Rajustant sa tenue, il repoussa sa chaise et fouilla finalement dans ses poches pour ensuite faire rouler quelques irys sur la table avant d'incliner son chapeau en guise d’au-revoir.

- Ca s'ra tout, garde la monnaie ma belle.

Se faisant, le pas lourd, il quitta l'établissement dans la nuit noir pour finalement rejoindre non pas son rafio mais le lupanar de Mauricette. Le nom faisait "campagnard" et pour cette nuit, il lui fallait une compagnie bien dodu et il y trouva finalement son compte avec une catin bien en chair même si pu très fraîche, à vrai dire, il n'avait pas envie d'un fougueux ébat mais d'un bon matelas bien moelleux. Au petit matin, il plia bagage et la nuit portant conseil, hummm... c'que Pedro réfléchissait pas mal quand la donzelle astiquait l'poireau! Ah ah! Hum... bref, tout ça pour vous dire qu'il semblait avoir trouvé le moyen de prendre une longueur d'avance sur Deylan. D'un pas déterminé, le vieux Loup prit la direction du 8 bis rue d’Alexandria. Selon le milicien, sa cible ne rentrait que rarement, mais il devait pourtant retrouver de temps à autre sa famille, au moins pour sa gamine puisque l'homme semblait ne pas vraiment porter d'estime à sa femme en sachant qu'il trempait sa virilité un peu partout au lieu de lui faire honneur. Ma fois! Il aviserait si ce cul était aussi beau que cela! Ah ah.

Il passa alors la journée entière autour de la demeure du capitaine, notant les allées et venues et tout ce qui rythmait le quotidien de sa femme et de sa fille. Il allait agir le lendemain au couché du soleil, ayant méticuleusement retenue chaque déplacement, chaque geste de la routine de cette femme jusqu'au couché de sa fille. Le moment était venu de passer à l'action. Ainsi, passant par la courre intérieur tandis que le rez de chaussée était vide de toute présence, Pedro força la moins solide des portes de l'édifice, sans causer trop de vacarme avant de se tapir dans l'ombre du salon, près de la porte, prêt à bondir sur la propriétaire des lieux...

Amisgal
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Une aide charitable EmptyDim 15 Juil - 18:08
Irys : 269947
Profession : Façonneuse de climats
Administrateur
Lady Marlbec se révéla être une femme d’une rare exception. Son pedigree se traduisait dans son port altier, cette façon qu’elle avait d’énoncer un ordre qui n’envisageait aucune déception, tout en arborant cette part de politesse propre aux riches compétents. C’est que la Demoiselle avait façonné son existence à son image, avait trimé dur une grande part de sa vie pour atteindre et conserver les hautes strates exigées par sa famille. Son père n’aurait probablement toléré la moindre déchéance, sa mère l’aurait pour sa part fustigée et affligée de mille misères si elle n’avait été en mesure de tenir son rang avec l’éclat supérieur et magnifique d’une étoile montante. Par certains aspects Lady Marlbec était bien ainsi une opportuniste de première catégorie, si son crédo n’avait été du moins de ne jamais s’abaisser à la misère coutumière : une Dame de la société daënar ne se jetait certes pas sur une occasion comme une chienne affamée. Il y avait des manières, et une exigence de qualité à tenir. Voilà qui ne souffrait aucune exception.

C’était de fait la raison de son mariage motivé initialement par l’appât du pouvoir (qui se traduisait en réalité bien plus par le désir de maintenir son niveau de vie bourgeois), et plus encore le mécanisme qui maintenait son quotidien dans une spirale régulée. L’arrivée de sa fille avait été une rare étincelle dans son ménage, et elle s’astreignait à faire de son innocente existence un jardin d’Eden meilleur que l’écrin à double tranchants dans lequel elle avait elle-même grandit. Comprenez bien qu’à Joründ il était parfois difficile de trouver matière à s’amuser sous ce ciel trop gris, ce climat trop froid, et ces mineurs recouverts de suie… L’air avait la saveur du métal et les hommes la douceur de la roche. Elle se retrouvait de fait à aider sa fille à compter les pavés de longues heures durant, imaginant pour elle moult contes et fantaisies qu’un esprit d’enfant est seul en mesure de saisir et d’apprécier pleinement : elle déroulait pour elle des trésors de patience aguerrie constituée de magies lointaines, de technologies futuristes et de méchants charismatiques chassés par les héros du coin. Cela, tout en la surveillant d’un œil acéré de louve, prête à mordre, tuer s’il le fallait de ses propres mains l’outrecuidant qui daignerait écorner cette belle image de vie familiale réussie.

Pedro n’eut par conséquent aucune difficulté à comprendre et répertorier les allées et venues de cette femme occupée. Trois servants l’aidaient dans sa tâche de maîtresse de maison, entretenant les murs savamment décorés de cette masure qui prenait par certains aspects des allures de manoir si elle ne s’était tenue dans un quartier peuplé. Il fallait le matin accompagner sa fille chez son tuteur personnel, s’adonner à la distribution des consignes du jour, recevoir ses propres relations professionnelles et entretenir celles de son mari. L’homme se gardait bien en effet d’apparaitre et ne rentrait que rarement au logis… Durant tout le temps de sa surveillance, Pedro n’en aperçut pas l’ombre d’un pouce de pied. C’était donc Lady Marlbec qui s’astreignait à gérer l’aspect politique et public de la famille, racontant à qui voulait l’entendre combien leur ménage était heureux et son mari présent. Il n’en alla pas autrement ce jour-là, tandis qu’elle rentrait d’une soirée organisée par quelques hauts dignitaires de visite à Joründ pour cette courte période de l’année, passant dans les boucles brunes de sa fille une main de mère aimante et fatiguée.

« Allez, au lit Demoiselle, tu as des arpèges à réviser demain si nous voulons être au point pour ta première présentation. »

Les deux Marlbec se tenaient côte à côte dans l’entrée, la mère distribuant à sa jeune enfant de sept ans une tendre bise aux pieds des escaliers. La dernière servante encore en service à cette heure, et qui de toute façon logeait au quotidien dans l’une des chambres familiales, tendit la main à sa protégée.

« Pas d’histoire ce soir s’il-vous-plaît Joséphine, intima-t-elle à son employée. »

Elle fit taire toutes tentatives de corruption de la part de sa fille d’un simple mouvement péremptoire du poignet et fit volte-face pour s’adonner à ses propres occupations d’adulte. Il était tard et la journée s’était montrée particulièrement épuisante. Bon sang que ce corset lui serrait la taille, voilà qui devrait être notifié dès demain à sa couturière ! La nourriture avait été bonne toutefois et Arthur Mainda, l’un des fonctionnaires éminents de la ville, lui avait promis une avance non négligeable sur certains services qu’il avait à lui rendre… Cela ferait l’affaire pour ce soir. Elle délia la boucle qui enserrait sa robe dans un écrin étroit d’une main habile et attrapa le chandelier qui avait été laissé à son intention sur le rebord de la table d’entrée. La nuit était claire de toute façon, et les fenêtres du salon s’ouvraient grandes encore sur la clarté du cloitre.

Dé 10 a écrit:
9

Le jet de dé a été effectué en amont et reporté ci-dessus.
Entre 1 et 6 : Tu parviens à l'attraper et à l'immobiliser ;
Entre 7 et 10 : elle parvient à se dégager.

Elle ne sut, pas plus qu’elle ne vit avant l’ultime instant, l’ombre vorace qui se jeta sur elle sitôt la porte passée. La puissance du choc l’envoya droit au sol, arrachant de même le lacet qu’elle tenait toujours de sa main droite et achevant le triste sort de ce malheureux corset. Elle gémit sous l’impact mais la main invasive qui s’empara de sa bouche limita toute autre interaction audible ; elle ne put que grogner d’un son étouffé tandis qu’on cherchait de toute évidence à l’immobiliser définitivement. Il y avait cependant quelque chose à savoir à propos de Lady Marlbec que les inconnus avaient régulièrement du mal à appréhender… Entre elle et son mari, ce dernier n’était probablement pas le plus à craindre. L’homme capable de la contraindre immédiatement n’était pas encore né, et pardi, elle était la femme du chef de la milice ! Fort étonnamment et sans que quiconque n’ait pu l’anticiper, elle entreprit donc de ruer subitement avec l’énergie décuplée d’une mère sachant sa fille à proximité : nul doute que si Pedro lui avait en cet instant tendu son bras, elle y aurait mordu à pleines dents pour lui arracher tout ce que sa bouche était capable de contenir. Véritable animal déchainé, elle s’empara avec virulence des doigts qui lui coinçaient les lèvres, remonta son coude avec vivacité pour enfoncer les côtes de son agresseur, et parvint à se ménager juste assez d’espace pour bondir en avant. D’un même unique mouvement sa dextre revint se saisir du chandelier qu’elle plaça entre elle et lui, le visage tout entier distordu d’une mimique haineuse et forcenée, l’ombre des flammes glissant sur ses longs cheveux d’un noir de jais comme quelques sorcières parmi les morts.

« Sale enfant de putain, tu oses t’en prendre à moi ? »

Elle ne fit pas mine pour autant d’hurler ou d’appeler qui que ce soit à l’aide. Bien au contraire, ses prunelles calculatrices entreprirent de détailler son adversaire et d’en évaluer l’objectif, toute échevelée qu’elle était dans sa tenue débraillée.

« Qu’est-ce que tu nous veux ? cracha-t-elle presque à l’image d’une couleuvre acculée. »

Son regard fila de la porte à Pedro, lui qui se tenait toujours entre elle et la sortie la plus proche. Par tous les saints, la situation s’annonçait compliquée, et ses jointures commençaient à blanchir sur le métal du chandelier.



Rachelle Marlbec :

Pedro de Sousa
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Une aide charitable EmptyJeu 19 Juil - 14:31
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Profession : Pirate
Pérégrins -2

Tout avait été prémédité, de Sousa ayant attendu le bon moment pour agir après plusieurs jours d'études du terrain. Lady Marlbec était à sa merci, seulement la seule chose que le forban avait homis de prendre en compte était l'élément principal pour la réussite de son affaire : là personnalité de la femme du capitaine de la milice et il en fut quitte pour rapidement le découvrir. Si son agression avait été orchestrée sans maladresse, l'orque Pedro chercha à faire taire et ceinturer la cible, celle ci se dégagea dans la fougue du désespoir, déroutant le Capitaine par un coup de coude dans les côtes.

Grimaçant après avoir reculé et voir sa prise lui échapper  il se redressa pour contempler alors une femme qui faisait réellement froid dans le dos. Aidé par un jeu de lumière de circonstance, il la vit prendre des allures de sorcière de démon avant de lui lâcher une verbe acide dont les termes contredisait la strass sociale qu'elle occupait : "Enfant de putain". Avec l'énergie du désespoir, la Maîtresse de maison aux allures ténébreuses, semblait sur le point de fondre sur son agresseur, chandelier au poing. Apercevant son regard passer de sa personne à la porte, le pirate se décala légèrement pour lui faire comprendre qu'elle ne quitterait pas la pièce sans en passer par sa personne.

- Enfant d'putain ? J'aurais préféré Pedro d'Sousa,  hé hé !  Qu'est c'que j'veux ? Atteindre ton fils de pute de mari a travers toi ! Et si j'peux allier l' plaisir  à l'effort...

Dévoilant rapidement à sa vis à vis qu'il portait sur lui plusieurs arme de poing, de Sousa rajouta,  bien conscient de se trouver devant une femme imprévisible qui pouvait lui sauter au visage à n'importe quel moment. Montrant ses paumes comme pour chercher à calmer la furie, il était évidement prêt à se défendre en cas d'offensive.

- Hey jolie ténébreuse, lâche ton chandelier ! J'ai d'quoi t'fumer l'crâne et pour sûre qu'tu tiens à voir ta progéniture profiter encore quelqu'années d'sa mère hein?

Il cherchait à la raisonner peut convaincu que son plan fonctionne, mais après tout, il fallait tenter l'option de parlementer, même si sa main droite s'apprêtait à dégainer son coutelas, bien visible.

- J'me vois obligé d'passer par toi pour atteindre ton homme qui... pose quelqu'problème de poids. T'es sans doute pas sans savoir qu'c'est un ripou ? Et à baigner dans la merde... Il s'y est fourré. Allonge toi bras et main écarté et sur la flamme noire,  toi et ta fille aurons la hierarchie sauve. Un pas d'plus et j'te décapite. Choisit ton camp, petite chienne de bourgeoise. J'ai du mal à comprendre pourquoi ton mari ce soulage tous les soirs chez des putains alors qu'il possède une poule grand luxe à la maison.

La révélation était faite, comment réagirait Lady Marlbec ? Il le saurait bien assez vite. Soit elle ne s'en montrerait pas surprise et il lui faudrait retenter de la neutraliser, soit elle s'en montrerait affecté auquel cas il pourrait peut être s'en servir à ses propres fins.

Amisgal
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Une aide charitable EmptySam 11 Aoû - 16:47
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Malgré tout son aplomb, Lady Marlbek ne put empêcher un léger blêmissement de gagner son visage à tire d’aile lorsque ses prunelles suivirent les indications du pirate. Elle y découvrit la longueur d’une lame qui n’avait rien à envier à celles de la milice et s’appesantit quelques instants sur l’idée d’avoir une telle chose au cœur de sa maison et à quelques mètres à peine de sa chère progéniture. Un haut le cœur la gagna, uniquement rattrapé par la haine féroce qui lui démangeait les entrailles. L’adrénaline coulait à flots dans ses veines et lui permettait pour l’heure de se tenir droite et ferme sur ses appuis malgré le net courant d’air qui glissait sur sa peau dénudée ; sa robe à moitié déchirée l’encombrait trop pour qu’elle ne songe à tenter de prendre son adversaire de vitesse. Les lèvres retroussées sur ses canines, elle n’en tâchait pas moins de réfléchir à plein régime à ce que cette potentielle situation signifiait. Son mari… ? Pedro de Sousa ? Pour une jeune Dame de la haute, ce nom n’évoquait rien. Elle entendait certes régulièrement parler des rapines orchestrées par les pirates des airs dans les environs, mais elle ne s’intéressait pas assez à la chose pour en connaitre les opérateurs. Elle se promit immédiatement de remédier à cette terrible lacune dès lors qu’elle aurait recouvré la liberté : car elle n’en doutait pas, son envie farouche de sauver la chair de sa chair en ferait une otage extrêmement récalcitrante.

« Qu’est-ce que vous lui voulez ? Le faire chanter ? Qu’a-t-il encore foutrement fait ?! »

La Flamme Noire toutefois, éveillait de nombreux échos dans son esprit… Ce groupe de pirates réunis sous une même bannière avait maintes fois fait parler de lui autrefois, notamment lorsque la guerre faisait encore rage entre les continents. Elle s’interrogea sur le fait qu’un membre de cette organisation puisse désormais oser se dévoiler aux yeux du monde dans la demeure même d’un chef de milice – voilà qui en disait long sur la sensation d’impunité qu’il devait ressentir. Mais contre toute attente, ce ne fut pas les menaces qu’il proféra qui la firent réagir, ni même les ordres jetés à sa figure qui n’annonçaient rien de bon. Lady Marlbek fut tout simplement prise d’un immense rire lorsqu’il évoqua finalement les préférences sexuelles de son mari dans une vaine tentative de la désarçonner. Bien évidemment, ses accents d’hilarité ne durent leur existence qu’à ses nerfs éprouvés, ses doigts gours toujours enroulés autour de son chandelier, la gorge déployée dans un grand rire sonore. Passées quelques interminables secondes, la Dame eut un hoquet pour se calmer, la voix désormais rigide et d’une acidité piquante :

« Cela fait bien des années que je n’espère plus l’amour dans mon mariage, mais je vous remercie de vous en inquiéter. La passion n’aide en rien les affaires. Qui plus est… »

Et cette fois-ci, une pointe de satisfaction transparut dans sa voix, trop heureuse de pouvoir acquérir cette bien maigre victoire sur son ennemi :

« … Vous vous trompez lourdement si vous imaginez que notre grand chef de la Milice puisse s’intéresser aux courbes féminines. A part pour leur faire regretter de n’être pas plus masculines, j’entends. »

Elle ne poursuivit pas sa réflexion, se contentant d’un regard équivoque à sa stature d’homme truand aux muscles saillants, trop bien éduquée pour proférer des vilénies mal perçues dans sa bouche. Les insultes, elle préférait en l’occurrence mille fois les garder pour ce satané pirate qui venait mettre à mal son environnement méticuleusement bâti… Et pour Deyan. Oh, si elle s’en sortait, quelques pirates véhéments seraient le cadet des soucis de son mari, lui qui mettait en grand danger la sécurité de leur fille ! A l’étage, pas un son ne filtrait. Etait-elle en sécurité… ? Et Joséphine ? Les lèvres serrées en un fin trait de sang, le regard fiévreux, elle parut prendre l’ombre d’une décision.

Dé 10 a écrit:
2

Le jet de dé a été effectué en amont et reporté ci-dessus.
Entre 1 et 5 : Elle accepte de capituler et de se rendre ;
Entre 6 et 10 : elle tient sa position.

« Vous ne ferez rien à ma fille. Rien. Je ne veux pas même qu’elle soit au courant de votre satanée existence. Vous m’entendez ? Je viens avec vous, et nous sortons de cette maison. Vous n’encourrez pas de vengeance sur elle, en aucun cas. Son père ne s’en soucie de toute façon pas. Si vous ne tenez pas parole… »

Elle se tut, une lueur de dangereuse folie au fond des prunelles, celle d’une femme capable de sacrifier l’entièreté d’un monde pour l’unique personne qui entravait son cœur. Morte ou vive, elle parut prête à traquer Pedro jusqu’aux confins de cette terre plate s’il le fallait. Sa voix eut un infime tremblement, une inspiration profonde nécessaire à la poursuite de cette négociation tendue :

« … Je sais ce qu’il vous faut. Et ce n’est pas moi. Deyan fréquente régulièrement quelqu’un. Je ne sais guère comment il se nomme, mais son sort l’inquiète davantage que le mien. Je peux vous y guider, c’est plus haut vers l’entrée des mines, il faut marcher une vingtaine de minutes. »

Si vous ne touchez pas à ma fille, termina pour elle l’air d’animal sauvage sur son visage. Accepterait-il sa proposition, ou poursuivrait-il son plan initial ? Elle se foutait bien des histoires saugrenues de Deyan : qu’il les règle donc loin de sa maisonnée. Si ce dénommé Pedro abondait en son sens, elle se sentait fin prête à abaisser sa dernière arme rempart quitte à accepter une ou deux situations humiliantes.


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