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Chroniques d'Irydaë
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Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyLun 29 Jan - 19:37
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
« Où est ce maudit cancrelat ? Vous ne l’avez toujours pas retrouvé bande d’incapables ? »

« On cherche partout mais il se cache trop bien, monsieur Stewart ! La dernière fois qu’on l’a vu il est passé par cette ruelle. »

« Alors fouillez toutes les bâtisses où il aurait put se faufiler, abrutis ! S’il nous échappe je ne donne pas cher de votre peau ! »

« Oui M’sieur ! On va l’coincer !»

Le larbin alla rejoindre ses compères qui fouillaient chaque coin de la ruelle malfamée, caractéristique de l’infrastructure délabrée de la capitale du crime. Stewart quant à lui fulminait, les yeux injectés de sang et les dents serrés. De sa main gauche, il épongeait son bras droit enroulé par un bandage blanc taché de rouge. Son expression était un mélange grotesque de douleur et de colère et pour cause ! Le subordonné du Baron venait d’être la victime d’une tentative d’assassinat médiocrement organisée. Une brute appartenant à une bande de délinquants se prétendant être un gang redoutable venait de tenter le diable et de tirer sur Stewart qui sortait d’un bar en compagnie de ses hommes. L’arme utilisée était un vieux revolver mal-entretenu et l’agresseur en question était un piètre tireur qui ne devait sa chance d’avoir fait mouche (ou sa malchance) qu’à la proximité de sa cible, la crapule ayant attendu à quelques pas de l’entrée du bar.

Cependant s’il était un minable assassin, le délinquant savait fuir comme un guépard terrorisé, parvenant à prendre la poudre d’escampette avant que les sbires du Baron ne parviennent à mettre la main sur lui. Comprenez que ces loups des rues préféraient capturer vivant un ennemi pour l’interroger plutôt que le cribler de balles au détour d’une impasse. Les informations étaient précieuses dans ce monde de brutes et de criminels et déterminer le repère d’un gang menaçant était toujours une bonne chose pour garder un monopole tyrannique sur Aildor.

La chasse à l’homme se poursuivait alors, les mafieux rasant chaque mètre de terrain sous les furieuses malédictions du frêle subordonné blessé. S’il ne devait sa place privilégiée au sein de la mafia Strauss ce n’était pas pour ses qualités de tueur effrayant et intimidant, mais plutôt pour sa fourberie perfide qui lui valait le doux surnom du rat rieur. Force était de constater que Stewart avait un visage digne de ce rongeur peu noble. Mais tout comme le rat, il était dangereux quand on le sous-estimait, aussi faible était-il. Et hargneux !

Parmi les nombreuses bâtisses que les mafieux mettaient au peigne fin se trouvait une forge bien à l’écart des autres demeures. C’est là que le fou avait choisit de se réfugier, cassant l’une des vitres de la construction avec un gros pavé avant d’y pénétrer, couteau à la main. Semblant n’y trouver personne, il ne rangea pas pour autant son arme, inspectant les yeux avec un regard digne d’une bête acculée, la sueur perlant sur son front et la respiration saccadée. Entendant les aboiements de Stewart au loin, il jura à plusieurs reprises avant de s’acculer contre l’un des murs, caché dans l’ombre et priant pour que les loups de Ludwig ne viennent pas flairer cette forge.

Ce dont il ne se doutait pas, c’est que son refuge était l’antre d’un terrible monstre. Un colosse impressionnant dont la force était digne d’Hercules et les talents de forgeron comparables à Héphaïstos. Mais surtout, il était aussi féroce que Cerbère, gardien des Enfers. Et le malfrat venait de violer son territoire, dans sa grande imprudence. À trop surveiller la ruelle, il n’avait pas prit la peine de porter une oreille attentive à l’intérieur.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyLun 29 Jan - 22:26
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Eylohr était dans l’arrière-boutique en train d’examiner les créations de ces employés et apprentis. Il déterminait avec la plus grande précision et le plus grand intérêt le degré de réussite des lames forgées, le détail des gravures, la dureté de l’alliage et l’exactitude des formes et des méthodes employées. Le boulot était impeccable.

    Tranchant parfois dans un mannequin de bois pour tester l’équilibre et la force d’impact, il examinait toutes les lames et les rangeaient avec soin une fois le travail accompli. Il était tout à son travail lorsque sans prévenir, le bruit caractéristique du verre qu’on brise se fit entendre dans toute la forge. Eylohr avait déjà diminuer au maximum la présence de baies vitrées, briser le peu de vitres qu’il avait signer l’arrêt de mort de l’imprudent. Lorsqu’il n’était pas à sa forge, Eylohr avait opté pour une grille aux larges chaines, et aux gonds suffisamment lourds pour éviter que quiconque puisse les soulever.

    Ce bruit sinistre ne signifiait rien de bon. Pour Eylohr, certes, mais encore plus pour l’auteur de cet acte.

    Eylohr enleva son tablier pour se retrouver en chemise en tissu gris, qui fut autrefois blanc, et en pantalon de cuir, suffisamment ample pour que ses mouvements soient agréables.

    Il n’avait pas sa hache près de lui, mais il avait l’embarra du choix dans cette salle. Son choix se porta sur un marteau de guerre aussi long qu’il était lourd et encore vierge de toute vie ôtée.

    Il l’empoigna à deux mains, regardant le marteau dans toute sa longueur. Ce marteau était unique, fabriqué par Eylohr pour son propre compte. Le manche d’acier entouré de cuir menait à une tête d’acier cylindrique. L’arrière était constitué d’une lame pointue tandis que l’avant avait été creusé. Quatre piques entouraient un embout rond, creusé dans l’acier. Si un coup était porté, les quatre piques entailleraient la chaire et les os, avant que l’embout arrondi ne terminent de les disloquer.

    Fort de ses 160 kilos, ou peut-être un peu plus au vu de son marteau et, surtout, de ce qu’il pouvait manger quotidiennement, il prit le chemin de la forge. Ses pas étaient lourds et raisonnaient comme autant de coups de tonnerres.

    Le visiteur inattendu entendit cela, ne sachant probablement pas d’où venaient ces bruits inquiétants, qui en était l’auteur et ce qui allait se passer une fois que ces précédentes questions allaient trouver leurs réponses.

    Éclairé par une lumière derrière lui, Eylohr apparut aux yeux du casseur de vitre. Seule son imposante musculature et les contours de son corps étaient visible, ainsi que la forme du bout du marteau.

    Lentement, il s’avança en direction du visiteur apeuré et recroquevillé dans son coin. Les bruits de pas étaient sinistres et trahissaient un destin aussi funeste que douloureux.

    Eylohr s’approcha du l’inopportun, et, sans prévenir, envoya un coup de pied magistral dans l’estomac du visiteur, lui faisant traverser une vitre derrière lui pour atterrir au milieu de la rue, tandis que d’étranges personnes semblaient fouiller la rue, à quelques mètres seulement de la forge.

    Sans prêter attention à ces inspecteurs d’un genre peu commun, dont l’un d’eux semblait particulièrement remonté et jurait à n’en plus finir, Eylohr passa à son tour par la vitre que le pauvre avait brisé sans le vouloir, ses pas écrasant les débris de verre au sol dans des craquements caractéristiques.

    Il irradiait du regard le corps de l’individu indésirable qui était recroquevillé sur lui-même, toussant, cherchant son souffle, coupé par le coup de pied magistral porté un peu plus tôt par Eylohr.

    Les pas bruyants des sinistres inspecteurs avaient fini par attirer l’attention du colosse aux yeux bleus, qui les invectiva de la sorte :

                      - Pas touche, il est à moi !

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptySam 3 Fév - 0:29
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Un craquement sonore attira l’attention des traqueurs qui mirent aussitôt fin à leur investigation quand ils virent leur proie se tordre de douleur en face d’une forge, gémissant sur un tapis d’éclats de verre qui formaient une kyrielle étincelante sur le sol enneigé de la ville du nord. Mais ce qui attira bien vite leur attention, c’était le géant qui venait de surgir de la bâtisse. Armé d’une terrifiante masse et roulant des mécaniques telle une machine à tuer, le gaillard ressemblait à ces trolls des contes nordiques, quittant sa caverne pour dévorer la chaire des malheureux qui s’étaient aventurés près de son territoire.

Le colosse semblait tout aussi furieux que Stewart, mais si ce dernier exprimait son irritation par des paroles envenimées et des gestes hystériques, le géant balafré laissait la colère briller dans son regard bleu féroce, telle un fauve intimidant par son simple regard une horde de charognards affamés autour de lui. Quelle belle comparaison, d’ailleurs ! Aildor était bien la jungle sauvage urbaine d’Irydaë, où la loi du plus fort régnait en maîtresse absolue. Le délinquant était la biche trop imprudente qui s’était attiré l’appétit d’une meute de loups furieux avant qu’elle ne tombe dans la tanière d’un ours qui comptait bien la dépecer sous le regard des canidés.

Cependant, les choses pouvaient changer d’un instant à l’autre et si le forgeron était très intimidant, il n’était armé que d’un marteau, certes impressionnant, mais qui ne ferait pas le poids contre le groupe de mafieux bien mieux munis pour imposer la loi de leur parrain. Face à la réplique menaçante du stentor, les hommes de l’ombre dégainèrent sans plus attendre leurs revolvers, braquant les canons mortels en direction du forgeron dont la taille imposante faisait une cible bien trop facile.

Un faux pas, un geste menaçant, un ordre de leur chef et ils cribleraient l’imprudent de balles de plomb.

« Tu te calmes, blanc-bec. L’est à nous celui-là. »

« Retournes sagement dans ton coin, bonhomme, tu risques de te blesser. »

« Si tu continues à nous fixer avec tes yeux de merlan frit je vais te coller une balle entre les deux yeux, moi. »

« Tss, je préférerais qu’on lui pète les rotules, histoire qu’il retienne la leçon. C’est qu’avec une taille pareille, il se croit tout permit le fripant. »

Inutile de dire que la tension entre les deux adversaires était explosive, chaque « camp se toisant d’un air menaçant, serrant leurs armes au point de blanchir leurs articulations. Un silence de plomb s’était installé dans la ruelle, à peine dérangé par les gémissements de douleur de l’assassin qui tentait de se traîner tant bien que mal sur le sol froid et enneigé.

« Calmez-vous, les gars ! Inutile qu’on gaspille les munitions pour si peu. »

Les mafieux, d’abord hésitants, se regardèrent entre eux avec méfiance avant de ranger lentement leurs armes dans leurs manteaux, gardant néanmoins la main dans leurs poches, prêts à dégainer au moindre signe de danger. Stewart, avec son sourire de fouine, rabaissa les bras qu’il avait levés en signe d’apaisement avant de reporter son attention vers Eylohr, frottant frénétiquement ses mains pour les soustraire de la morsure glacée de l’air.

« Cher ami, bonsoir. Désolé pour les propos de mes hommes de main mais ils ont la gâchette facile et ce petit morveux à tes pieds a réussit à nous mettre dans tous nos états. »

Posant son index sur son bandage, il ajouta :

« Vois-tu, il a tenté de m’assassiner, le fou. Aussi nous l’avons traqué pour le cuisiner convenablement jusqu’à ce qu’il nous révèle pour le compte de quel gang il a tenté son coup. Ce sera du gâteau avec un minable pareil. Tu comprends donc la nécessité de nous laisser ce brigand, même si j’imagine qu’il a violé l’intimité de ton établissement en entrant par effraction, ce qui justifie ta colère. »

Un des mafieux cracha bruyamment sur le côté, visiblement contrarié que leur supérieur hiérarchique négocie avec un homme solitaire dont ils pourraient aisément se débarrasser sans souffrir d’une quelconque représailles de la part d’une autorité inexistante dans cette ville de crapules et de malfrats. Stewart préféra ignorer ce geste déplacé et se contenta de sourire au grand barbu, jouant de ses doigts crochus et noueux.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptySam 3 Fév - 19:26
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • De toute évidence, les chiens de garde qui aboyaient depuis la rue n’étaient pas dans leur bon jour. Alors que le géant sorti de son enseigne voulait de toute évidence infliger une correction mémorable au visiteur indésirable, s’il avait la chance de s’en sortir vivant bien entendu.

    La meute de loup aboyait toujours autant et interpellait le géant de phrases inquisitrices et d’expressions aussi appréciables qu’attentionnées. Bien que le géant avait l’habitude des brigands et des langages graveleux, ces piques faisaient se dresser ses poils sur sa peau.

    Très vite, l’idée d’enfoncer leurs têtes jusqu’au milieu de leur thorax vint à l’esprit du géant du froid, mais les revolvers braqués sur lui l’obligèrent à se raviser et à ravaler sa colère. Et cet exercice était difficile pour lui qui, d’habitude, laissait éclater toute sa colère et sa violence. Décidemment, ces zigotos étaient de plus en plus insupportables.

    Mais il y avait un homme qui, apparemment, avait plus de tact et d’intelligence que les autres gros bras. Enfin gros bras… Il aurait été aisé de placer tous ses hommes derrière Eylohr que le colosse serait toujours plus large qu’eux. Cet homme à l’air inquisiteur avait des yeux qui brillaient d’une intelligence malveillante et sournoise, tout aussi sournoise que son physique et son visage le laissait percevoir.
    Cet homme aux allures de rat exposa alors les raisons de cette poursuite avec quelques phrases et un bandage bien serré nimbé de tâches rougeoyantes. En plus d’avoir brisé une vitre et d’être entré dans l’échoppe d’Eylohr de la pire manière qui soit, il avait essayé d’assassiner une personne qui, visiblement, connaissait très bien son affaire et le monde de la pègre.

    Mais Eylohr était habitué à ce genre de situations et il n’avait pas pour habitude de se laisser faire ni de se laisser intimider par qui que ce soit. Mais la force du nombre et de l’équipement devait, encore une fois, peser sur la décision d’Eylohr. Pour toute réponse à cet homme bizarre, le géant fit demi-tour, revint dans sa forge et y déposa le marteau. Il revint quelques secondes après avec plusieurs lanières de cuir cachées derrière lui, dans son pantalon, un revolver armé dans la main droite et un second dans la main gauche.

    D’un pas décidé, il braqua son revolver sur la tête de l’assassin cambrioleur, et l’autre en direction du rat sinistre, prêt à tirer et, au moins pour l’une des deux cibles, faire mouche. Dans un silence glaçant il scruta tour à tour le fugitif recroquevillé, qui avait toutes les peines du monde à reprendre son souffle, et le groupe de mafieux sur ses gardes.

    Ses yeux bleus laissaient transparaître une intention tout à fait funeste et une abnégation à toute épreuve. Oh bien sur, le géant savait qu’il jouait là sa carte maîtresse et que, soit il réussissait à capter leur attention, soit il déclencherait les foudres et, surtout, les balles des tueurs. C’était quitte ou double. Jackpot ou défaite.

    Attendant quelques secondes avant de parler, il continua de scruter tour à tour ses cibles, prenant de profondes inspirations de temps en temps, renâclant sa gorge comme pour affirmer sa présence et hochant sa tête par moment, trahissant une intense réflexion.

                        - Vous allez m’dire qui vous êtes et pour qui vous bossez les mioches ! Ordonna Eylohr sans tressaillir. Pas d’entourloupe !

    Eylohr attendait de voir ce que ces gens allaient dire, et, surtout, quel comportement le rat allait adopter.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Je le bute ! »

« Non ! »

Raoul serra des dents, la main immobilisée à quelques centimètres de la crosse de son revolver. Avec colère, il fixait le grand forgeron qui semblait bien désireux d’imposer ses propres règles, ne se rendant pas compte qu’il jouait avec le feu. Le mafieux se contrôlait difficilement, ne voyant vraiment pas l’intérêt que portait Stewart envers son assassin. À moins qu’il n’était intéressé par le gros tas de muscles ? Pathétique. Géant ou pas, on pouvait mettre à terre un grizzli avec une balle bien placée et l’hargneux forgeron n’échapperait pas à la loi des armes à feu.

La tension, plus que monter d’un cran, atteignait son paroxysme. Les hommes qui accompagnaient Stewart étaient des purs produits de Marnaka, habitués aux combats de rue, au crime, à tuer froidement une cible sans arquer un sourcil, à survivre depuis leur enfance dans un environnement difficile et inhospitalier. La violence coulait dans leur sang et c’est donc tout à fait normal qu’ils aient la gâchette facile.

Qui était ce gars pour se croire supérieur à eux au point de leur poser des questions, ou plutôt de les ordonner de répondre comme s’ils étaient en situation de faiblesse ? Était-il aveugle au point de ne pas voir qu’il était dans une situation plus que critique ? Il aurait put rejeter le truand par la fenêtre et laisser les gangsters s’en occuper sans poser de questions, mais non, le bonhomme semblait être un dur à cuire qui aimait se frotter au danger. Pas étonnant avec une tête aussi patibulaire, diraient certains. Les cicatrices sur son visage prouvaient bien qu’il n’était pas homme à rester cloitré craintivement dans son atelier, mais plutôt du genre à foncer tête baissée dans la première bagarre au sein d’un bar, ce qui n’était pas tout à fait fantaisiste pour expliquer la source de ses blessures sachant que les Aildoriens avaient la fâcheuse tendance à toujours sortir un surin lors d’une dispute lambda, même quand c’était pour une banale affaire de bousculade au coin de la rue.

Mais Stewart tenait encore en respect ses limiers en colère, au risque de les voir se retourner contre lui. Heureusement pour lui, il ne s’agissait pas des ordinaires crapules d’un gang local, bien loin de là. C’était une mafia très organisée, structurée et minutieusement contrôlée par une hiérarchie complexe. Ils avaient des ordres, des directives, un chef qui ne les avait jamais trahit et veillait toujours à les payer généreusement pour leur abnégation au sein de cette grande famille criminelle. S’ils venaient à s’entredéchirer pour si peu, ils ne vaudraient pas plus que le groupe d’origine de ce maudit cancrelat qui tremblait comme une feuille entre les larges palmes du géant humain, la morve au nez après avoir traîné sur la neige qui lui recouvrait son faciès blessé.

« Tout doux, l’ami. J’aime bien ton tempérament, mais je t’invite à calmer tes ardeurs. On ne tient pas tant que ça à ton clébard et ça risque de finir avec deux corps sur la neige ce soir, alors évitons d’aboyer l’un sur l’autre comme des chiens et parlons plutôt en hommes, tu veux bien ? »

Le chef de la bande croisa les doigts dans une position qui rappelait un peu les mouches qui se frottaient les pattes avant pour se débarrasser de la poussière, à moins qu’elles ne préparent quelques vils plans diaboliques dont elles avaient le secret. Gardant ce sourire de fouine qu’il arborait avec arrogance, il avisa le délinquant menacé par l’arme de poing du forgeron puis reporta son attention vers le grand brun :

« Nous allons interroger ce trouillard jusqu’à ce qu’il nous donne la localisation de la planque de sa bande et ensuite nous allons leur rendre une petite visite bien mouvementée histoire de leur rappeler un peu leur place. Toi aussi, tu dois être sacrément vénère après qu’il ait pénétré ton domaine en fracassant ta fenêtre. »

Penchant la tête de côté, il ajouta, une lueur malicieuse dans le regard :

« Tu me sembles être un gars qui aime casser des gueules. Que penses-tu si on t’invitait à nous rejoindre, hm ? Plus on est de fous, plus ont rit ! »

Il rit en fixant à tour de rôle ses compagnons qui semblaient peu enclins à la plaisanterie, toujours aux aguets et fixant avec méfiance le forgeron dont la réponse allait déterminer son sort cette nuit.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyJeu 8 Fév - 0:44
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Le géant n’avait tressailli à aucun moment. Ni lorsqu’un des limiers avait manifesté son intention de tirer, ni lorsque la meute s’était mise en position de tir, le corps légèrement de profil, les genoux fléchis pour absorber tout recul ou bondir vers une autre position. Seul le petit rat étai resté à sa place, sa main emballant son bandage dans un petit rictus douloureux. La blessure devait faire mal, mais il y avait bien pire dans la vie, comme prendre une balle de calibre 44 dans les tripes. Pour sûr, ce serait un bien jolie spectacle. Mais Eylohr était plus occupé à deviner les intentions de la meute et à peser la situation. Son dernier acte avait été bien téméraire et il le savait, mais il fallait bien marquer les esprits. Enfin, l’esprit, puisque c’était le rat qu’il cherchait à impressionner.

    Finalement, la lueur malicieuse du regard de ce monsieur inquisiteur laissa place à un comportement intéressant. En quelques phrases et quelques gestes, il avait calmé sa meute de charognard et avait reprit l’avantage sur eux. Il calma également la situation en s’adressant au colosse d’un ton tout à fait aimable et courtois et en lui expliquant le plus simplement possible les tenants et les aboutissants de cette situation. Ils voulaient ainsi interroger ce pleutre, et connaitre l’emplacement de ses amis inopportuns. Intéressant. Mais quelque chose avait mis la puce à l’oreille du géant. Leur organisation.

    Même si les roublards, les bandits, les assassins et autres coupes jarrets en puissance étaient légion à Aildor, il était peu d’organisations structurées dignes d’être appelées mafia ou organisations criminelles. Bien souvent ce n’était que des rassemblements plus ou moins structurés qui avaient pour but que l’extorsion d’argent et les bagarres de rues. Pas de véritables criminels en somme. Mais ceux-ci avaient l’air différents. Ils avaient l’air structurés, enclin à la discipline et à la confiance les uns envers les autres, ce qui tranchait véritablement avec l’ambiance du pays. Oui, décidément, ces gars là avaient du potentiel et Eylohr comptait bien placer sa bille.

    Pour toute réponse, du moins dans un premier temps, il se contenta de se redresser puis d’adopter une position plus neutre, en se mettant en appuie sur une jambe, l’autre étant fléchie. Puis il baissa ses armes qu’il jeta dans son enseigne sans réellement faire attention où elles tomberaient puis il mit ses mains sur ses hanches tout en restant droit comme un ‘i’. Il avisa alors le corps de l’apprenti cambrioleur qui venait seulement de reprendre son souffle, puis reporta son regard sur le rat attentif. Ses yeux bleu océan scrutaient ensuite chacun des limiers, comme pour indiquer une nouvelle fois qu’ici, quand bien même ils étaient dangereux, c’était son territoire. Et si eux étaient natif de la région, Eylohr, lui était né à Aildor, avait grandit à Aildor et avait développer son commerce et sa vie ici, à Aildor. Et pour une ville sans foi ni lois, il y avait au moins quelques règles, parmi lesquelles le statut des résidants de la ville avait été décrit comme intouchable, ou presque. Si les bandits utilisaient la ville, c’était les natifs et les habitants qui la faisaient prospérer et perdurer dans cet environnement insoutenable. C’est pourquoi même les plus grands parrains baissent leurs chapeaux devant les natifs. Il fallait le savoir. Mais ils n’avaient pas tous les droits non plus, évidemment.

    Puis au bout de quelques secondes d’un silence pesant et malaisant, le colosse avisa de nouveau le rat et lui dit d’une voix grave et sérieuse :

                - J’vais l’faire parler moi l’gredin. Prenez-le, et suivez-moi !

    Puis, se décalant en arrière et toisant du regard le rat comme pour attendre son approbation ou sa décision, il reprit le chemin de sa forge, s’y engouffra et les l’ont pu entendre résonner les bruits de cadenas et de portes déverrouillés. Eylohr attendait. Vont-ils venir et saisir cette opportunité ou se contenteraient-ils de prendre le mioche et de l’emporter de leur côté ?

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyMar 13 Fév - 23:49
Irys : 1073433
Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
« Monsieur est entreprenant … »

Haussant lentement des épaules, Stewart avisa un de ses hommes, un gars noueux à la fine moustache et au teint pâle comme un mort, le regard d’outre-tombe et un manteau plus noir que la nuit même. L’individu approcha d’un pas léger et rapide, à croire qu’il lévitait de quelques millimètres au dessus du sol. Se penchant légèrement, il écouta son supérieur lui chuchoter brièvement à l’oreille :

« Va prévenir les autres à la planque. Si jamais les choses se corsent ici tu sais ce qui te restera à faire. »

À savoir mener une expédition punitive contre la forge si son propriétaire avait l’audacieuse et folle idée de tendre un piège au petit groupe de mafieux. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’exposaient à de pareils risques et le scénario catastrophe avait déjà été réalisé le jour où deux subordonnés venus collecter une dette chez un notaire du coin avaient été brutalement tabassés par des brutes recrutées par le fourbe endetté. En représailles, le lendemain la demeure du notaire avait été brûlée et saccagée, puis ils avaient mit la main sur l’individu qui tentait de fuir. La suite des événements était digne des violences qu’on pouvait accuser aux organisations mafieuses qui avaient tendance à ne pas lésiner sur les méthodes de dissuasion afin de calmer les ardeurs des futurs clients et autres gangs rivaux.

L’agent hocha lentement la tête avant de rebrousser chemin pour livrer les informations au repère. Satisfait, Stewart tira sur les manches de son manteau avant de faire signe à ses hommes de le suivre à l’intérieur de l’établissement. L’un des mafieux traîna par le col le délinquant blessé qui hurla comme un porc blessé, le regard terrorisé, à mesure qu’ils le traînaient lentement vers un sort des plus … effroyables.

~~

Quelques heures plus tard, la voiturette s’arrêta devant l’entrée d’un petit café au bord de la mer, un petit coin paisible et à l’abri de l’agitation bruyante et étouffante de la ville, à quelques distances du port où appareillaient pirates, contrebandiers, passeurs et esclavagistes de toutes sortes. Fernando descendit prestement de la voiture après avoir balancé quelques pièces au chauffeur emmitouflé dans une épaisse couverture miteuse.

D’un pas rapide, il rejoignit la porte d’entrée avant qu’une véritable armoire à glace humaine ne lui bloque le passage de sa carrure intimidante, bras croisés. Fernando reconnut le solide bonhomme à sa mâchoire de métal forgé.

« Ce n’est que moi, Kyle. J’ai un message pour le chef. »

Le garde s’écarta lentement, livrant le passage à Fernando qui pénétra le petit café qui servait aussi de repère secondaire au Baron lorsqu’il désirait se déplacer hors d’Aildor. Tout l’établissement était occupé en ce moment par la mafia Strauss, des individus qui sirotaient tranquillement leurs boissons chaudes sur leurs sièges. On pourrait les croire simples clients venus se mettre à l’abri du froid, mais un œil aguerris devinerait cette sensation pesante de menace qui émanait de chaque homme présent, avec leurs regards calmes mais cachant une lueur intimidante.

Fernando s’arrêta devant la dernière table au fond, là où deux hommes discutaient devant ce qui semblait être un contras. Le premier était sans nul doute un mercenaire à en juger par sa tenue militaire, ses nombreux tatouages de guerre et ses cicatrices qu’il arborait avec fierté. Les connaisseurs devineront l’emblème à moitié arraché sur son manteau qui appartenait à une division de rangers de la milice de Vereist. Aucune arme ne reposait sur sa ceinture, le port de tout objet létal lui ayant été strictement interdit en ces lieux par ultime souci de sécurité. En face de lui se tenait l’homme d’intérêt, le cerveau derrière toute la mafia si finement organisée, le fameux Baron. Costume élégant et chic, allure dotée d’une noblesse naturelle sans pour autant effleurer la prétentieuse bourgeoisie, sourire confiant et lueur vive et intelligente sur ses prunelles de glace.

« Voici donc mon offre, sergent Barst : cinquante carabines de classe Wendigo, dix revolvers de classe Goliath et une trentaine de grenades. »

Le mercenaire gratta sa barbe mal-rasée d’un air pensif, semblant faire le compte de l’écart du prix proposé avec le matériel qu’il pourrait acquérir pour sa bande, le rapport qualité et prix, s’il pouvait tenter sa chance et en demander d’avantage ou si l’offre était déjà généreuse. Finalement le soldat déclara avec un sourire carnassier :

« Monsieur le Baron, j’accepte joyeusement votre offre. Un de mes hommes viendra payer la marchandise et la récupérer dans pas longtemps. »

« Un plaisir de faire affaire avec vous, sergent. »

Les deux hommes du crime se serrèrent la main un bref instant avant que le mercenaire ne quitte les lieux à grands pas en fredonnant un air militaire avec une lueur féroce dans le regard. Avec le petit arsenal qu’il allait avoir, l’efficacité de sa bande n’allait que décupler et leur notoriété par la même occasion. Quoi de mieux pour fêter ça que d’éliminer un autre groupe rival ? Il en tremblait déjà d’excitation.

« Oh, Fernando. Approches. Que me vaut ta présence ici ? »

Le sbire se pencha doucement vers son parrain et lui murmura quelques mots à l’oreille, le Baron hochant la tête de temps à autre pour l’inviter à poursuivre. Quand le message fut délivré, Ludwig Strauss prit un temps de réflexion, caressant lentement une des mèches de sa moustache. Tout le monde attendait patiemment que le chef analyse comme à son habitude l’information pour l’exploiter à son plein potentiel.

« Amenez-moi ce forgeron. Il pourra peut-être nous éviter d’engager un effectif superflu pour la vendetta. »

Et qui sait ? Peut-être qu’il ferait une recrue intéressante si jamais il se montrait à la hauteur du peu que lui avait décrit Fernando. On n’était jamais contre de nouveaux membres compétents au sein de l’organisation. Jamais.

D'un geste de la main, il congédia son sbire qui alla aussitôt livrer le message à Stewart, avant de siroter tranquillement son café d'un air pensif, le regard porté vers son petit carnet où une liste de noms trônait. D'un coup de crayon habile, il raya Barst avant de tapoter le bout du crayon sur la table, déjà plongé dans de nouvelles réflexions commerciales.

Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyMer 14 Fév - 21:29
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Le sinistre meneur d’homme avait visiblement accepté la proposition tout aussi sinistre du géant du froid. Tandis que l’un des gorilles entreprit de relever le fugitif et de l’emmener avec le groupe, mené par Eylohr. Le géant les emmena alors au travers de la forge. Ils entrèrent dans une salle fermée par une porte cadenassé que le géant ouvrit avec une des clés. Cette porte mena à un large et haut escalier en colimaçon – normal au vu de la taille du géant – qui menait à son tour à une porte de nouveau cadenassée que le géant ouvrit de nouveau afin de laisser entrer le cortège funeste.

    La salle sur laquelle ouvrait cette ultime porte était la cave du géant. Large, grande, haute et froide, cette cave était d’un sinistre morbide. Tandis qu’alentour se profilaient épées, haches, marteaux et coutelas d’un côté, armes, fusils, revolvers et munitions de l’autre, une autre salle s’éclairait en face d’eux. Plus petite, elle contenait cette fois d’autres outils bien plus horribles encore. A gauche, une table de torture affublée de sangles et au bois gonflé du sang de précédentes victimes indiquait dors et déjà l’utilité de cette cave froide et aménagée. Des fouets, des crochets, une trousse à outils chirurgicaux posée sur une table et divers autres instruments de torture trônaient dans la salle ouverte sur la première. Enfin, de l’autre côté de la table pendaient plusieurs crochets et plusieurs menottes souillées de sang coagulé et poisseux. D’une façon méthodique et froide, le géant s’équipa d’un tablier de cuir noir gorgé de sang. Il passait la ficèle derrière son dos et fit un flot tandis qu’il s’adressait à l’homme qui tenait l’apprenti assassin.

    - Amenez-le-moi Dit-il d’un ton grave et froid.


    Et tandis qu’il terminait de s’équiper de son tablier, il dénoua le bouton pression refermant la trousse de torture qui se déroula d’une seule traite, dévoilant les outils de souffrance qu’il se préparait à utiliser contre le délinquant. Une fois équipé de son tablier, le géant resta stoïque quelques secondes, comme hésitant à propos de l’outil à utiliser, de la manière de commencer sa séance de torture et de l’attitude à adopter face à ce fumier.

    Le cambrioleur malchanceux fut amené au géant qui, sans ménagement, s’en saisit par le bras avant de l’attacher au plafond par les menottes et les crochets solidement plantés dans le plafond. Il ne fallut que quelques secondes au géant pour s’assurer que l’apprenti tueur était devenu maintenant une vulgaire pièce de viande à découper.

    Il resta stoïque de nouveau durant quelques secondes, scrutant avec intérêt cette victime en devenir. Il analysait le corps du pauvre homme. D’une taille moyenne, d’un poids moyen, il devait avoir des faiblesses à exploiter. Sans prévenir, le géant décrocha un magnifique coup de poing dans la mâchoire du jambon pendu qui le fit tournoyer sur ses attaches dans un râle de douleur. Le visage grimaçant, le pauvre manifesta sa souffrance par un cri suivit de pleurs et de gémissements.

    - Elle est où ta planque ? Elle est où ta bande ? Parle maintenant s’tu veux pas crever ici.

    Tandis qu’il attendait une réponse éventuelle, le géant prépara un long couteau à la lame dépassant les trente centimètres, affuté, tranchant comme une lame de rasoir, prêt à dépecer le pauvre homme comme un chasseur dépècerait une proie. L’impressionnant coutela se baladait dans les mains sur géant juste devant son visage dans une danse macabre annonçant la souffrance à venir. Puis doucement il plaça la lame au niveau du nombril de sa victime, appuyant doucement sur la cicatrice de naissance universelle. Plus il appuyait, plus la lame transperçait la couche de vêtement, déformait la peau jusqu’à ce que le point de rupture n’approche dangereusement, le tout dans une douleur non contenue.

    Doucement le regard du géant s’éclairait d’une lueur cruelle et sombre. Il était transit. Sans remord et prêt à tout pour impressionner ses invités quelques peu spéciaux, il baladait son regard bleu océan sur le corps suspendu de sa victime. Dans son regard, on pouvait apercevoir la flamme démoniaque d’une cruauté sans limite, trahissant le désintérêt total du géant pour la condition de cet homme et ce qu’il pouvait ressentir. La souffrance était son light motive, la peur son carburant. Et le pauvre homme aurait beau hurler de douleur, pleurer tel un enfant et implorer tous les architectes pour une pitié salvatrice qui, de toute façon ne viendrait jamais, rien ne pourrait arrêter le géant dans son œuvre. C’était parler, ou mourir.

Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyJeu 1 Mar - 20:20
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Profession : [Officielle] Propriétaire d'industries de l'armement [Officieusement] Baron du crime
Daënar -2
Fernando quitta la voiture et avisa les lieux, cigarette entre les lèvres. Il reconnut la ruelle où il avait laissé Stewart et les autres en compagnie du forgeron. Vu le temps passé, ils devaient en avoir finit avec le misérable truand. Il le plaindrait presque, ce pauvre fou qui s’était crut apte à donner la mort sans envisager les tragiques conséquences de son échec. Mal organisé, mal calculé, mauvaise tactique et médiocre mise en œuvre, le bandit envoyé était un débutant, c’était évident. Quel genre de gang envoyait un gamin se suicider dans pareil coup ? Peut-être un baptême du feu à l’extrême, ou encore une façon perfide de se débarrasser d’une recrue gênante tout en emportant un pion ennemi.

Haussant des épaules, le mafieux prit le chemin menant vers l’atelier du forgeron, ses bottes crissant contre la neige, neige qui s’accumulait doucement en une fine pellicule sur son chapeau noir.

~

Ludwig était pensif, sa tasse abandonnée par ses réflexions profondes. Le silence s’était installé au sein du petit café, les hommes présents savaient très bien que leur parrain préférait le calme le plus absolu quand il méditait, hors il suffisait de voir son regard vide mais concentré sur un seul point pour deviner que quelque chose traversait son esprit.

Il repassait les quelques informations confiées par son sbire. Quelque chose lui semblait louche, un détail qui s’évertuait à lui échapper, à se cacher derrière des écrans de mystère. Mais le baron était perspicace et grattait encore et encore ces protections pour dévoiler le secret caché. Une tentative d’assassinat ratée. Un délinquant envoyé par son gang pour tuer Stewart. Cela ressemblait à une bien piteuse tentative de meurtre. Ludwig contempla mentalement la scène avec plus de globalité, plus de profondeur.

Aucun gang n’enverrait un individu aussi mal expérimenté faire leur sale boulot, c’est évident. S’ils se souhaitaient se débarrasser de lui, ils auraient put l’abattre tranquillement plutôt que l’envoyer chez l’ennemi au risque que ces derniers le capturent et l’interrogent, les livrant à eux.

À moins que tout ceci n’était qu’un vaste plan prémédité. Soudain tout sembla clair dans l’esprit du daënar et il anticipa alors ce qui clochait dans tout cela, découvrant ainsi le véritable but de cette mascarade. Un plan bien plus élaboré et vicieux.

~

Fernando s’écroula sur le sol enneigé, expirant son dernier souffle. Lentement, une flaque écarlate vint s’étendre sous son corps figé. Son assassin se pencha doucement avant d’essuyer la lame de son katana sur l’imperméable de sa victime, débarrassant le tranchant de la traînée de sang frais qui la maculait. Le gangster tatoué sourit en fixant le reste de son groupe, des individus aux yeux bridés et aux corps musclés recouverts de tatouages représentant des dragons aux corps onduleux s’enroulant autour de leurs muscles saillants. Le gang des dragons était originaire de Niislegin, composé d’un groupe d’anciens bandits et renégats à qui on avait refusé l’immense privilège de devenir dragonnier. Vivant de vols et de piraterie, ils avaient finalement installé leur repaire au sein d’Aildor, nid de tous les criminels, développant alors un douillet commerce d’opium à travers les ruelles sordides.
Hors pour se développer d’avantage et atteindre de nouveaux marchés, ils devaient se débarrasser de la concurrence locale. Le quartier ici présent était souvent fréquenté par une étrange mafia particulièrement organisée dont on ignorait l’effectif réel. Le chef de la bande élabora alors un redoutable stratagème pour porter un coup dur à la mafia en question et les obliger à négocier.

Objectif ? Tuer tous les forbans et en garder le chef pour établir une base de négociation avec le cerveau de l’organisation. Pour cela on avait envoyé de terribles tueurs, experts dans l’art de semer la mort. Leurs lames effilées étaient d’une qualité exceptionnelle, œuvre de l’art de la forge de Dyen. Les assassins en soit étaient bien plus entraînés que des brigands de grands-chemins ou des pirates, redoutables bretteurs drogués pour ignorer la douleur et stimuler leur adrénaline, à en juger par leur peau nue qui fumait doucement malgré le froid mordant.

Le meneur du groupe, Tozen, enjamba le cadavre de Fernando et avisa l’entrée de la forge. D’un mouvement de son arme, il invita ses camarades à passer à l’attaque. Les assassins sourirent tous cruellement, excités à l’idée de verser le sang ce soir, puis avancèrent d’un pas décidé.

Ce soir encore, du sang va couler sur Marnaka.

Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyVen 2 Mar - 17:02
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Pérégrins -2

  • Le pauvre assassin en herbe, cambrioleur de pacotille, souffrait atrocement sous les lames perfides du géant qui s’enchainaient les unes après les autres, causant à chaque fois de nouvelles blessures bien différentes des anciennes, qui s’ajoutaient à celles déjà présentes, encore et encore. Parfois, le géant se laissait aller à une étrange sensation de domination et de méchanceté. Un mal sourd aux supplications de la victime, qui grandit encore et encore à chaque fois que les hurlements transpercent les tympans des hommes présents dans cette cave sombre et humide. Ce mal, cette méchanceté et cette intense fureur une fois menée à son paroxysme explosait parfois en une succession de coups de poings de la part du géant, dirigés droit contre l’abdomen déjà endolori de la victime, contre ses mâchoires, contre ses os. Certains craquaient dans des bruits innommables, accompagnés d’une vive douleur et de cris perçants.

    Le temps que Fernando ait réalisé le trajet allé et retour entre la forge et le quartier général de Strauss, la victime du géant du froid avait eu le temps de perdre un œil, extirpé violemment et sans pitié à l’aide d’un petit poignard chauffé à blanc. Il avait eu le temps de perdre presque la moitié de son sang, que l’on retrouvait en d’immondes flaques poisseuses et grasses qui collaient aux pieds de ceux qui y pataugeait.



    L’assemblée se figea. Tous étaient habitués aux scènes macabres, c’était monnaie courante ici-bas. Mais seul le géant en tirait autant de plaisir. Un plaisir dérangeant et effrayant. Le bourreau contempla son œuvre, mais un bruit l’extirpa de sa rêverie. Quelqu’un était dans la forge, les bruits de pas résonnant jusque dans la cave, les portes n’ayant pas été fermées.
    Faisant volt face, le géant prit un de ses revolver qui trônait sur un petit guéridon, arma le chien, et avisa le rat.

    - Y’a qu’qu’un d’autre qui doit s’ramener ici ?



Dernière édition par Eylohr Lothar le Dim 8 Juil - 21:34, édité 1 fois

Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyMer 6 Juin - 20:49
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Daënar -2
Aildor est silencieuse, mais ce n’est qu’une illusion. Derrière sa façade calme, presque morte telle une ville fantôme, elle grouillait dans ses entrailles d’une activité furieuse et enfiévrée. Les gangs qui s’affrontaient, les complots qui se tramaient, les assassinats qui s’enchaînaient, les beuveries et les viols, les vols et les bagarres, les jeux de hasard et l’alcool , les rires et les pleurs … le plaisir et la douleur.

« Encore un fou. » Marmonna Stewart, visiblement peu charmé par la démonstration de cruauté humaine qu’administrait l’homme aux muscles saillants.

Le sbire du Baron tira d’un air gêné sur le col de sa chemise en déglutissant bruyamment, mal à l’aise. Il détourna le regard en plissant du nez quand la torture se transforma en véritable boucherie. Stewart avait obtenu les informations qu’il désirait, mais le colosse continuait à martyriser l’assassin en herbe avec une violence gratuite digne d’un barbare assoiffé de sang. Les hommes tout autour fixaient d’un regard où dégoût et mépris se mêlaient dans un masque renfrogné. Les loups restaient à l’écart de l’ours qui dépeçait sa proie avec une joie sauvage.

Stewart fit un pas en arrière avec une exclamation horrifiée quand le sang s’étala en flaque écarlate brusquement, manquant de tâcher ses chaussures d’un noir de jais. Le corps de la victime pendait misérablement, réduit à un état de grotesque tas de chaire mutilée et dégoulinante du fluide carmin. Un juron fusa, sortant des lèvres d’un des mafieux. L’ambiance était lourde, la tension palpable. Le géant semblait être dans une transe alléchante, souriant comme un diable de carnage. Un sentiment étrange planait autour des hommes présents dans cette pièce transpirant le parfum métallique de l’hémoglobine.

Puis on entendit un son. Un bruit de pas précipités. Avant que quelqu’un ne réagisse, un cri de guerre fusa, puis les tueurs à gage prirent d’assaut la pièce.

Détonations, hurlements, cris de rage et de douleur, la mêlée était intense et brutale entre les deux groupes armés. Acculés, les maffieux tenaient à distance leurs agresseurs en vidant frénétiquement leurs munitions sur les agresseurs drogués, dont la plupart semblaient ignorer la douleur des balles qui parcouraient leurs chaires fumantes. Leurs lames eurent tôt fait de perdre leur éclat d’acier pour adopter une robe plus rougeoyante.

Stewart, paniqué, eut le réflexe de se cacher derrière le bourreau intimidant, seul espoir pour lui de s’en sortir de ce guêpier. Ce dernier faisait face à trois des assassins qui le jaugeaient d’un air féroce. L’un deux, le crâne chauve couvert de longues et pâles zébrures, était armé de deux sabres aiguisés comme des rasoirs. Le second, noueux et au visage émacié, le front recouvert d’un bandeau noir, faisait tournoyer une chaîne dont l’extrémité se terminait par une lame en crochet. Le troisième était un géant de gras et de muscles, bedonnant et imposant, luisant de sueur et portant un masque de démon grimaçant qui en aurait fait frissonner plus d’un. Entre ses larges mains gantées de bois, un long gourdin clouté qui, de par sa taille et son épaisseur ainsi que les pointes de métal menaçantes, pouvait ben aisément briser les os les plus solides d’un coup bien placé.

Trois tueurs nés, trois meurtriers déterminés face à un stentor enivré par le sang. Un duel de regards s’entamait, les adversaires attendant le moment opportun pour frapper. Ils avaient l’avantage numérique, Eylohr était armé jusqu’aux dents. Autour d’eux, le combat faisait toujours rage à mesure que les mafieux, à cours de munitions, affrontaient au corps-à-corps les malfrats à grands coups de gourdins et de poignards.

Le spectacle était digne des affrontements peu glorieux et sans honneur qui formaient le sombre quotidien d’Aildor, ville de voleurs sans scrupules et de coupe-jarrets de toute espèce. Une table fut renversée, le corps d’un des hommes de Stewart étendu à coté, les deux mains tentant de garder ses intestins dans son ventre tandis qu’il gémissait de douleur avant d’être achevé froidement par son ennemi ricanant. Plus loin, un des hommes tatouait battait l’air de ses mains, tentant de s’extirper, en vain, du garrot noué autour de sa gorge par Raoul.

Tozen, le chef des dragons, restait en retrait, cherchant du regard sa cible. Ses yeux de faucon plissés ne s’attardaient point sur le spectacle de terreur et de carnage qui faisait rage, son esprit était totalement focalisé sur la traque de sa proie. Quand il surprit Stewart acculé derrière le forgeron ensanglanté, il sourit d’air cruel, puis poussa un sifflement sonore. Un de ses hommes s’exécuta aussitôt. Rapide comme l’éclair, il glissa tel un serpent entre les combattants jusqu’à atteindre sa cible. Stewart n’eut pas le temps de pousser un cri de désespoir avant que la main de l’agresseur ne s’abatte sur sa tempe, lui faisant aussitôt perdre conscience. Sans s’attarder outre-mesure, il glissa le frêle corps du rat sur son épaule avant de rejoindre prestement son supérieur.

Le meneur des tueurs allait s’éclipser avec son colis humain ! Le forgeron-guerrier allait-il tenter de leur couper la route ? Ou serait-il mit en difficulté par ses trois opposants armés jusqu’aux dents et prêts à le réduire en pièces ?

Eylohr Lothar
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Pérégrins -2

  • Un visiteur impromptu, des mafieux à la mine patibulaire et maintenant des tueurs visiblement prêts à en découdre quoi qu’il arrive. Décidément, cette journée réservait son lot de surprise au colosse. Et il n’aimait pas les surprises, celles-ci encore moins. Et tandis que le corps découpé et déchiqueté du précédent visiteur pendait depuis les fers du plafond tout en se délestant un peu plus de ses organes internes, les mafieux et les assassins continuaient d’en découdre. Les détonations furent ensuite suivies de combats au corps à corps lorsque les munitions vinrent à manquer. Et Eylohr était là, à se demander ce qui allait arriver maintenant. Son environnement avait été violé, son territoire était menacé et sa vie semblait l’être également. Autant de facteurs qui énervaient beaucoup le colosse, le faisant replonger dans la même fureur que lors de la séance de torture.

    Ils étaient trois face à lui. Un épéiste, un homme armé d’une chaine terminée par une lame recourbée, et un grand et gras bonhomme au gourdin bardé de piques. Et tandis qu’il cherche une tactique pour s’en sortir sans encombre, voilà que le rat qui avait trouvé refuge derrière son dos se trouvait assommé et ramené sur les épaules d’un assassin visiblement bien préparé pour sa mission. Il était temps d’agir et non plus de réfléchir.

    Pour faire bonne mesure, Eylohr dégaina son revolver qu’il gardait constamment sur lui et avisa l’homme qui faisait virevolter sa chaine et sa lame courbe. D’une pression sur la détente, la détonation de l’arme au calibre impressionnant ne manqua pas de blesser les tympans de ceux présents dans la pièce, y compris ceux du colosse lui-même. Les acouphènes rendaient à ce moment une impression terrible de chaos. L’homme ciblé vit sa tête être éclatée par la force de l’impact et son corps tomba lourdement au sol dans une position pathétique. Les deux autres ne s’attendaient visiblement pas à cela et eurent un mouvement de retrait, après quoi, ils chargèrent ensemble le colosse qui s’apprêtait déjà à changer de cible.

    L’homme aux sabres donna un coup dans le revolver qui sauta des mains d’Eylohr, l’obligeant à reprendre son espadon. Le second sabre ne lui laissa pas ce temps et entailla déjà la chaire de son avant-bras gauche. Le gros bonhomme tardait à arriver, mais ses pas faisaient trembler la petite cave humide aux fondation parfois douteuses. Saisissant son espadon de ses deux mains caleuses, Il redressa la lame en exerçant un mouvement de bas en haut forçant l’homme aux sabres à reculer de deux pas. Tandis que lui reculait, le gros bonhomme au gourdin approchait et s’apprêtait à frapper à son tour. Mais la lame de l’espadon était là pour lui faire face et le choc provoqua un bruit strident semblable au scintillement aigu de deux flutes de champagnes s’entrechoquant. Eylohr profite de ce mouvement pour ramener la lame au plus prêt de son épaule droite alors que l’homme aux sabres reprend l’attaque. D’une fente protocolaire, il tente un coup d’estoc, qui ne trouve que la base épaisse et large de la lame. Perdant l’équilibre, il recula face à Eylohr mais ce dernier comptait bien saisir sa chance. D’un grand pas en avant, sur son contrepied, il assena de son pied libre un coup magistral dans le ventre de l’homme aux sabres, lequel fut légèrement soulevé et tomba au sol à plat ventre. Sans s’attarder, Eylohr donna une ultime poussée de ses bras afin de mouvoir sa lame d’un mouvement circulaire mortel, lequel alla trouver cette fois le gros bonhomme qui revenait à la charge, son gourdin au-dessus de sa tête, prêt à frapper Eylohr en traitre. Malheureusement pour lui, la lame trancha sa tête en deux, juste entre les deux rangées de dents. Et tandis que la machoire était encore attachée au menton et au cou, tout depuis cette limite tomba d’un côté tandis que le corps tout entier tomba de l’autre, le tout, dans une gerbe immonde de sang. Il ne restait plus que l’homme aux sabres qui ne s’était encore pas remit du coup de pied qui avait sans doute détruit son abdomen. Sans demander son reste, Eylohr s’approcha de l’homme en lui planta l’espadon dans son dos, à 1cm de la colonne vertébrale et à deux centimètres du cœur. Une fois bien plantée, il tourna la lame d’un quart de tour, disloquant la vertèbre et entaillant le cœur. L’homme était ainsi paralysé tandis qu’il se vidait de son sang.

    Il laissa la lame dans son fourreau de chaire, reprenant son revolver pour poursuivre celui qui venait d’enlever le rat. Sur son chemin, il tua deux autres assassins, à chaque fois, à bout portant. Histoire d’aider les mafieux et qu’ils lui viennent en aide. Car Eylohr se lançait déjà à la poursuite dudit ravisseur, une épée à la ceinture, un couteau à la cheville et son revolver à la main avec encore 3 balles dans le barillet.

Ludwig Strauss
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Daënar -2
La brute barbue qu’ils méprisaient il y’a un instant devint le leader inattendu de cette sanguinolente arène, s’attirant de part sa brutale efficacité et sa stature intimidante le soutien des hommes de Stewart qui se rallièrent à cette figure de guerre indomptable, repoussant les assassins qui jusqu’à présent avaient bénéficié de l’avantage du nombre et de l’effet de surprise. Repoussés par la fureur des défenseurs, les agresseurs tombaient l’un après l’autre, formant rapidement un tapis écarlate sur le sol déjà bien glissant.

Ils battaient en retraite face au forgeron et ses alliés de fortune, leur otage capturé. Ils n’avaient plus qu’à rejoindre les chevaux qu’ils avaient laissés dehors  et rejoindre leur repaire, loin de cette dangereuse cité. Un plan qui avait été bien calculé, si ce n’est la statistique improbable qu’était l’apparition d’un barbare de plus de deux mètres au milieu de la meute ciblée.

L’horreur … cette puissance qui avait le pouvoir de retourner les esprits les plus téméraires et faire trembler les aventuriers les plus intrépides. Ces vétérans du meurtre venaient d’expérimenter leur première forme de terreur manifestée sous la forme d’Eylohr, une expérience terrible qu’ils n’étaient pas prêts d’oublier. Ce possédé avait neutralisé, dans une brutale démonstration de force et de rage, trois des meilleurs assassins de leur clan en un temps record, rivalisant avec les pires coupe-jarrets et bourreaux de Marnaka. Cet homme était un animal, une bête féroce et sans chaînes, livrée à un appétit sauvage né d’un instinct meurtrier. Pareille force de la nature ne pouvait être arrêtée par leur maigre escouade, aussi confiants et expérimentés qu’ils étaient. Si leurs aînés avaient mordu la poussière face à cet ours, que pouvaient-ils faire, eux qui goutaient à leur première véritable escarmouche ?

Vaincus, la queue entre les jambes, ils rebroussaient chemin, prenant leurs jambes à leurs cous et abandonnant leurs camarades agonisants derrière eux. Qu’ils vivent assez longtemps et ils promettaient de venger leurs frères morts au combat, mais pour l’heure seule leur propre survie comptait. Fuir le monstre de la forge était devenu une priorité pour eux. Seul Tozen gardait son calme. Le chef de l’expédition s’était rapidement rendu compte de la gravité de la situation et avait mit en tête l’importance de son objectif au-dessus de tout désir de revanche. Si son cœur voulait qu’il fasse payer à Eylohr la chute de ses frères d’armes, son esprit quant à lui l’incitait à rejoindre son camp avec le méprisable Stewart, dans l’espoir que cette tragique défaite tactique devienne une victoire stratégique.

Cependant le destin, capricieux joueur, avait décidé que la chance du vétéran allait se retourner contre lui. Tandis que lui et ses hommes quittaient l’obscurité factice de la forge pour rejoindre leurs montures, ils furent accueillis par un feu nourrit de revolvers braqués sur eux, criblant de plomb deux infortunés mercenaires qui s’écroulèrent aussitôt, leurs corps secoués de spasmes. C’était un trio d’hommes aux lourds imperméables et aux chapeaux cachant une partie de leurs visages aux expressions sévères. Les hommes du Baron ! Ainsi d’autres mafieux avaient rejoint le combat sous les ordres de leurs leader qui avait saisit, certes avec un certain retard, les lourdes implications de la stratégie de ses sournois adversaires. Les renforts étaient arrivés juste à temps pour prendre au piège les assassins, mais trop tard pour sauver leurs camarades tombés au cours du terrible massacre.

Acculés, pris au piège, les assaillants devenaient les assiégés, cernés par un étau mortel. Tozen fixa ses hommes, épuisés, luisants de sueur et le souffle court, mais le regard brillant d’une détermination frôlant le fanatisme d’une cause obscure. Ils savaient que s’ils tombaient entre les griffes de ces terribles mafieux, ils subiraient de longues heures de souffrance afin d’arracher toute la vérité qu’ils pouvaient révéler.

« Mes frères, ce fut un honneur de combattre à vos côtés. Nous avons peut-être faillit à notre mission, mais nous tomberons avec notre honneur sauf. »

Chacun de ses hommes hocha lentement la tête avant de brandir un fin stylet de leur ceinture. Puis dans un commun accord, ils plongèrent les longues lames affutées dans leurs cœurs, se donnant la mort dans un dernier acte de courage … ou de folie furieuse. Tous périrent en ce lieu fatidique. Tous sauf leur féroce leader. Ce dernier comptait bien emporter avec lui celui qui avait fauché tant de ses hommes. Un dernier baroud d’honneur, un ultime duel.

Il attendit alors l’arrivée du géant barbu, tapotant le sol du bout de son sabre avec impatience, une expression de pure haine et d’une colère froide brûlant dans ses prunelles couleur de corbeau. Quand le grand guerrier lui fit face, il cracha à ses pieds et se mit en garde, prenant une position défensive qui laissait clairement penser que cet homme était un fin bretteur.

« Approches, ours sauvage. Voyons qui de nous deux sera le favori des Architectes. Laisses tomber ton bruyant revolver si tu as ne serait-ce qu’une infime notion d’honneur et bats-toi comme un homme. »

Allait-il accepter le duel lancé par ce singulier personnage, ou en finir d’une pression sur la détente de son arme à feu ?

Eylohr Lothar
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Eylohr n’avait rien entendu du massacre qui avait eu lieu devant les vitrines de son enseigne. Trop occupé à se lancer à la poursuite du ravisseur du rat de Strauss, il avait dévalé les escaliers en neutralisant deux assassins et en essayant de réfléchir à la suite des opérations, son cerveau brouillé par ces derniers évènements et la surprise de cette attaque rondement menée. Bien qu’ils fussent massacrés, une telle force de frappe avait été rarement vue dans les environs, en tout cas, c’était le cas pour Eylohr. Sortir d’une séance torture enivrante pour faire face à des assaillants survoltés, voilà qui donnait de quoi remettre les idées en place. Ces pas bruyants raisonnaient jusque dans la rue dans un glas lugubre sonnant l’approche d’un moment fatidique, et à raison. Le chef des assaillants, dernier survivant, attendait le colosse de pied ferme, sa garde levée comme le ferait un épéiste de renom. Eylohr s’arrêta face à lui, séparé par un « no man’s land » de seulement 3 mètres, et planta son regard dans celui de son adversaire. Ses yeux d’un bleu océan faisaient ressortir les veines dilatées, signe d’un effort physique intense et d’un état de colère arrivant à son summum. Ses vêtements étaient poisseux de sang et de viscères, sa peau, dégoulinait de se flux carmin qu’il avait tant fait couler. Sa barbe, son visage, son crâne, sa tresse portaient deux à trois couches de sang caillé, terminant de faire ressortir la couleur des yeux du colosse. Deux étoiles d’un bleu profond entourées d’un océan carmin. La personnification totale et parfaite de l’enfer, du mal, dans toutes leurs splendeurs.

    Il restait là, la mine haute et fière, le torse bombé, les épaules vers l’arrière, ses jambes plantées dans la position d’attente typique du guerrier prêt à bondir sur ses appuis tandis que l’épée à sa ceinture reflétait les lumières alentours dans un balancement presque tranquille. Sa respiration profonde et régulière faisait gonfler ses muscles dans un mouvement plus qu’inquiétant. Déjà imposant de part sa taille et sa carrure, tous les moyens étaient bon pour devenir un peu plus imposant. La tension était palpable, le spectacle promettait d’être impressionnant. Eylohr occultait même les autres portes flingues autour de la scène et les cadavres au sol. D’ailleurs, il y en avait un juste à ses pieds. Eylohr se pencha, récupéra la fine lame plantée dans le cœur, et la garde à la main gauche malgré les paroles véhémente de son adversaire qui n’appréciait visiblement pas cet acte irrespectueux envers le cadavre de son allié défunt. Se relevant, Eylohr agrippa fermement la fine lame, dégaina son épée de la main droite et s’avança vers son adversaire pour un dernier combat. Mais le géant n’était pas un crétin, loin de là.

    Il porta le premier coup en un direction du haut du crâne dans un long mouvement de balancier, de haut en bas. Evidemment, l’épéiste bloqua le coup sans aucun problème en levant son épée au-dessus de sa tête. A peine avait-il levé son bras qu’Eylohr porta un coup dans ses côtes droites, armé de la fameuse petite lame récupérée précédemment. Celle-ci s’enfonça sans le moindre problème entre les côtes de l’épéiste, provoquant une douleur aigüe et, surtout, un handicap certain. Pour finir, Eylohr balança son pied dans son abdomen, l’obligeant à reculer violemment. L’épéiste planta son arme dans le sol afin de s’assurer un appui stable et se pencha en avant malgré lui comme pour diminuer la douleur, enfin, du mieux qu’il le pouvait… Eylohr le laissa prendre son temps. Pas un geste de gentillesse ou de gentleman, seulement une envie sadique. La lame était restée planter, impossible à retirer par lui-même et l’abdomen n’en finissait pas de le faire souffrir. Lorsqu’enfin l’adversaire se redressa, Eylohr chargea à nouveau. De nouveau, il frappa en direction du haut du crâne et de nouveau l’épéiste bloqua le coup. Mais la douleur le fit vaciller presque immédiatement. Le colosse plaça son énorme main sur le bras de son adversaire tenant l’épée, sa force surpassant celle du l’épéiste en mauvaise passe. Et tandis qu’il éloignait le bras portant l’épée, Eylohr enfonça profondément sa lame jusqu’à la garde, juste en-dessous du sternum de son adversaire qui faisait déjà les gros yeux. Lorsqu’Eylohr sentit la force quitter son adversaire, il retira sa main de la poignée de son épée et porta ladite main à sa cheville, retirant le couteau de son fourreau. Puis ce fut le coup de grâce. Ou plutôt, les coups de grâce… Eylohr poignarda l’épéiste si violemment et si souvent qu’il était impossible de compter le nombre de coups portés. Mais le résultat, lui, était plus que prévisible. L’épéiste rendit son dernier souffle entre deux coups de poignard, mais cela n’arrêta pas Eylohr pour autant. Il s’arrêta simplement quand ses mains pleines de sang l’empêchèrent d’agripper son adversaire. Son corps glissa soudainement de ses mains et heurta brusquement et lourdement le sol déjà rouge de sang.

    Non, ce ne fut pas un combat loyal. Non, ce ne fut pas un combat de gentleman. Oui, Eylohr aurait pu honorer son adversaire par un combat dans les règles qu’il avait toutes les chances de gagner. Mais si ce guerrier cherchait à faire son baroud d’honneur, Eylohr, lui, n’en avait strictement rien à faire. D’autant plus que lui et ses chiens avaient créer un boxon monstre dans sa forge et sa cave personnelle, avaient menacés sa vie et son commerce et avaient eu le culot d’enlever celui qui avait permit à Eylohr d’obtenir vengeance face à ce cambrioleur en herbe qui avait eu la mauvaise idée de s’en prendre à son commerce. Alors rien ne penchait en la faveur de cet épéiste. Il devait mourir, alors il allait mourir de la main d’Eylohr, peu importe la méthode employée. Au moins n’avait-il pas usé de son revolver.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyVen 20 Juil - 22:12
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Daënar -2
Une voiture patientait tranquillement à quelques mètres de la scène de guerre urbaine qui s’était déchainée dans cette ruelle pourtant banale d’Aildor. La ville était coutumière d’affrontements nocturnes entre gangs rivaux, de règlements de comptes sanglants et de braquages perpétués par des pirates ou des brigands sans scrupules, mais rarement la ville avait assisté à une escarmouche aussi terrible et violente. Sans doute le démon à la peau humaine était le principal atout au cœur de cette mêlée, véritable maestro guidant un orchestre de batailles et de haine, festoyant littéralement dans cette ambiance lourde et explosive comme un poisson dans l’eau et affichant une joie sauvage, bestiale et inhumaine devant le carnage où il a plongé.

Derrière la vitre du véhicule, des prunelles d’acier contemplaient calmement la fin des événements, la chute du bretteur ou plutôt sa lente et violente mise à mort par le terrible barbare dont il avait profané le domaine. L’individu en noir passa lentement ses doigts gantés le long de sa moustache soigneusement entretenue d’un air pensif, n’affichant aucunement une forme de dégoût ou de frayeur face à la démonstration de brutalité gratuite dont il venait d’être le témoin.

Ludwig était impressionné par la force brute de cet individu. Né pour tuer, bon nombre de chefs de guerre de tous les continents de seraient battus pour l’avoir dans leurs rangs. Une tempête pareille ferait des ravages si elle était orientée convenablement. Mais le daënar avait vu la lueur dans les yeux de ce géant et avait reconnu celle de bons nombres de « patients » qu’il avait traité durant sa modeste période en tant que docteur au sein d’une caserne militaire de Blumar, une époque où même le nom qu’il portait aujourd’hui n’existait pas. Cette lueur de rage, de fureur contenue, c’était le regard d’une bête assoiffée de sang, d’un monstre enchaîné qui n’attendait qu’une chose, être libéré. Un simple événement, une mauvaise journée, une rencontre malheureuse ou un terrible incident … tant d’éléments qui pourraient, un jour ou l’autre, favoriser la libération de l’abomination qui rugissait au fond d’Eylohr.

Il était fort, puissant, intimidant, mais instable. Bien que l’idée de recruter cette force de la nature était tentante, le Baron ne pouvait risquer l’équilibre précaire de ses forces avec un électron libre qui pouvait à tout moment exploser, fragilisant la machine Strauss.  De ce fait, il ne pouvait se révéler à lui et devra se contenter de communiquer avec lui par le biais de ses sbires.

Justement, l’un des trois hommes qui avaient coupé court à la retraite des assassins avança vers le bourreau ensanglanté, rangeant son arme à feu dans une ceinture accroché à son torse bombé. L’individu portait des lunettes rondes qui ne banalisaient nullement le regard intelligent et sérieux de cet individu dont on devinait, à travers son épais manteau, une carrure solide. L’homme tendit un mouchoir immaculé au colosse à l’épée avant de déclarer d’une voix caverneuse :

« Bien joué, mon grand. Grâce à toi on a eu ces diables de dragons. Cette organisation de drogués avaient été depuis longtemps une épine dans notre pied, et je dois te dire que ça fait du bien de s’en être débarrassé. »

Retirant ses lunettes, il commença à en essuyer le verre avec un carré de tissu jaune avec une parfaite indifférence. Mais ne vous y trompez pas, car cet homme était loin d’avoir baissé sa garde. Sous ses airs calmes et retenus se cachait un des meilleurs hommes de Ludwig, un esprit intelligent et contrôlé … et qui aurait été parfait pour remplacer Stewart, si ce dernier n’avait pas été plus utile dans la gestion des relations avec les autres familles mafieuses de la ville criminelle.

« Je regrette que ton établissement a été la scène de toute cette pagaille, mais de nos jours on ne sait jamais quand une bande de hyènes débarque pour semer chaos et désolation. Notre chef a conscience des dégâts occasionnés au sein de ton établissement tout comme il a apprit que tu as été d’une aide non négligeable dans la lutte contre ces vermines. Il est donc prêt à te dédommager convenablement pour les réparations futures. Il aurait bien aimé te récompenser en personne pour ta bravoure et ton sang-froid, mais notre chef préfère garder l’anonymat. »

Remettant ses lunettes sur son nez retroussé, l’homme passa son pouce et son index sur sa petite moustache blonde, reniflant un bon coup  pour se débarrasser d’un filet gênant avant de continuer :

« Si tu es curieux de savoir qui est notre leader, je ne peux te dire qu’une chose : si tu as déjà entendu parler du Baron, tu sauras pourquoi il préfère garder le masque. Mais peut-être qu’un jour, tu auras l’occasion de le rencontrer. Espérant alors que ce soit en bons termes. »

Les hommes sortaient un par un hors de cette forge infernale, épuisés, le souffle court, mais le regard brillant d’une férocité à peine entamée. Ils vivaient ainsi pour combattre un autre jour, tels des soldats de l’ombre menant une guerre sans fin pour une cause aussi mystérieuse que les plans tordus des plus grands généraux de ce monde. On avait récupéré Stewart, qui était encore dans les pommes, mais vivant. Bientôt, seul Eylohr et l’homme aux lunettes faisaient encore face devant l’entrée de la forge.

« Nous repasserons demain, il faut qu’on panse nos blessures, qu’on se réorganise et qu’on décide de ce qu’on va faire des survivants du clan des dragons. D’ici là, je te conseille de te reposer. La nuit a été longue et mouvementée et tu auras probablement de la visite de la part des autorités locales, si vous en avez dans ce coin. Tu auras ton argent et si jamais tu as quelque chose d’autre à me dire, on verra. »

Les bras croisés, l’individu attendit la réponse d’Eylohr, qui allait déterminer bien des choses à l’avenir. Plus loin, Ludwig pianotait lentement du bout des doigts contre le siège de sa voiture, spectateur invisible d’une conversation qu’il ne pouvait entendre, mais dont il devinait chaque mot comme un marionnettiste aux pouvoirs occultes.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyDim 22 Juil - 15:16
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Pérégrins -2
  • Eylohr était tout à sa léthargie lorsque l’un des tueurs richement habillés fit quelques pas vers lui et l’interpela. Bien qu’il entendît sa voix et comprenait ses mots, Eylohr était tout simplement incapable de répondre. Tout ce qu’il faisait, c’était respirer profondément, regarder le corps de son adversaire défait et passer sa langue sur ses lèvres ensanglantées. Finalement, il revint à lui et fit face à l’homme de main, saisissant le mouchoir immaculé qui ne l’était déjà plus une fois touché par les gros doigts du colosse. Mais Eylohr n’en avait rien à faire. Il passa le mouchoir sur son visage en de nombreux mouvements circulaires qui peinaient à éclaircir le visage du colosse poisseux de plusieurs couches de sang caillé. Machinalement, et après plusieurs passages sur son visage, Eylohr laissa tomber le mouchoir qui n’avait plus rien d’un mouchoir d’ailleurs. Inutile de le récupérer afin de le nettoyer, il valait mieux le jeter, tout simplement. Son interlocuteur avait l’air indifférent face à Eylohr. Ni sa carrure, ni le combat, ni le sang ne semblaient lui provoquer une quelconque peur. Il parlait à Eylohr comme on parlerait à un total inconnu croisé au détour d’une ruelle. Si cela contrariait Eylohr au début, finalement, il n’en avait cure. Mais cette période de latence s’était accompagnée d’un silence de mort et du regard d’Eylohr plongé dans celui de l’homme de main. Un instant plutôt gênant, donc.

    Il s’occupe de ses lunettes, puis de sa moustache tout en continuant son baratin. Soit ce numéro était excellement bien ficelé, soit Eylohr avait face à lui le porte-parole d’un homme ô combien plus puissant qu’eux tous réunis. Puis vint un mot, ou plutôt, un surnom : le Baron. Evidemment, tout le monde avait entendu parler du Baron. Et comment pouvait-il en être autrement ? Pourquoi ?

    Tout d’abord, car dans un continent gangréné par la corruption, la violence et la criminalité sous ses formes les plus galantes ou les plus exécrables, il est un des seuls à avoir réussi à fonder un empire digne de ce nom, dont la vie et la survie était, aux dires de certains, impossibles à menacer. Ensuite, il nombreux sont celles et ceux qui avaient prétendus être ce fameux « Baron », et nombreux sont ceux qui furent retrouvés gisant dans leur propre sang aux détours d’un tunnel glacé d’Aildor. Et enfin, de tous ceux qui clamaient être les criminels les plus puissants de Marnaka, le Baron était le seul à être aussi discret que meurtrier. Un homme à la fortune impressionnante qu’Eylohr n’avait jamais croisé malgré avoir vécu toute sa vie dans cette ville maudite.

    Profitant de sa taille, Eylohr jeta un œil alentour, cherchant du regard si ce « Baron » était effectivement présent. Bien sûr, il ne vit rien du tout et cela l’agaçait quelque peu. Il venait de massacrer tellement d’hommes et de voir son commerce à moitié détruit qu’il espérait un peu plus que seulement des mots. Tout le monde peut parler, peu prennent le courage d’agir. Eylohr allait-il être la prochaine cible de ce « Baron » qui voudrait certainement éliminer quiconque en saurait trop sur cette histoire ? Ou ce porte-parole apportait-il réellement la parole du « Baron » ? Trop de questions, peu de réponses.


    - Autori-quoi ? Dit Eylohr d’un ton grave et presque condescendant. C’existe pas ici. Ici, y a qu’des clans et des parrains qui dominent les quartiers. C’eux la loi. Y vont v’nir ici à cause d’tout ces cadavres, c’sur ! J’pas fini d’me battre, c’moi qui vous l’dit, et c’à cause d’vous !


    Eylohr était sérieusement énervé. A Aildor, meurtres et autres crimes étaient légaux du moment qu’ils n’entravaient ni les affaires officielles, ni les affaires officieuses et qu’on nettoyait derrière nous. Comment nettoyer tout cela ? Les parrains venaient de tous les quartiers pour s’approvisionner et s’équiper chez Eylohr, et voilà que sa forge était à moitié fracassée et que des cadavres entachaient tout, de sa cave jusqu’à la devanture de son enseigne. Son propre père avait œuvré d’arrachepied pour tenir les loups loin de la porte de la forge, Eylohr avait reprit le flambeau et avait même été jusqu’à prendre un des parrains en otage afin de s’assurer la tranquillité du quartier. Tout cela serait donc sérieusement remit en question.


    - Dites à vot’ patron qu’si vous trouvez personne à dédommager ici, c’parce qu’les parrains auront fait l’ménage, surtout si vos dragon s’trouvaient dans leurs p’tits papier. L’parrain du coin s’fait appeler « L’balafré » à cause qu’d’l’a balafre qu’j’lui ai fait. J’suis tranquille d’puis, mais la moindre occasion d’me faire la peau lui f’rait trop plaisir. Y d’vrait pas tarder, y fait bientôt jour.


    Eylohr n’était ni effrayé ni craintif. Il attendait simplement que tout ce petit monde s’en aille pour pouvoir s’équiper à nouveau et s’armer convenablement pour faire face au parrain. Il était persuadé que, dans un esprit de vengeance, ce fameux « balafré » viendrait lui-même jusqu’à la forge pour exiger d’Eylohr qu’il paye, ou qu’il meurt. Autant dire qu’Eylohr ne ferait ni l’un, ni l’autre. Eylohr fit alors demi-tour et disparut quelques minutes dans un vacarme de verre brisé, d’armes entrechoquées et de munitions tombées au sol. Lorsqu’il revint, son revolver imposant était à nouveau chargé par 6 balles et d’autres faisaient du bruit dans une des poches de cuir d’Eylohr. L’épée était à nouveau à la ceinture du colosse, son poignard, à sa cheville et sa hache dans son dos. Il était prêt à défendre sa vie, de nouveau. S’approchant de l’homme de main d’un pas assuré, le même qu’il avait utilisé pour attaquer l’épéiste gisant toujours au sol, il s’arrêta juste à ses pieds, à quelques centimètres de lui.


    - P’t’être qu’ce quartier s’ra libre d’tout parrain avant la fin d’la journée, qui sait !

Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyVen 27 Juil - 22:11
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Daënar -2
« Ça n’a jamais été notre faute, mon gars. Tu es tout aussi impliqué que nous dans cette affaire et d’après ce que m’ont raconté les autres, tu as pris ton pied au sous-sol, avec notre gibier, pas vrai ? Et tu l’as dis toi-même, tu as blessé ton ennemi et y’a rien de pire qu’un mafieux à l’orgueil blessé. Tôt ou tard, il allait venir te chercher des noises. Mais rien ne dit que tu dois t’en occuper seul. »

Bartholomew glissa sa main dans les plis de sa chemise et en retira une cigarette qu’il glissa entre ses lèvres. Toujours avec cette attitude calme et posée, il prit le temps d’allumer son cigare avec un briquet, de tirer quelques coups avant de reporter son attention vers le fulminant barbare.


« Ton balafré a longtemps cherché les ennuis avec notre chef, bien que discrètement. Il tire des ficelles dans l’ombre pour toujours nous mettre des bâtons dans les roues, c’est un de nos concurrents les plus sournois. Sur papier, nous sommes dans une sorte de statu quo, mais l’enfoiré cherche toujours des occasions pour nous poignarder dans le dos. Nous soupçonnons d’ailleurs que l’assassin que t’as mis en morceaux tout à l’heure a été engagé par ce même type pour aider ses sous-fifres dragons. Vois-tu, ces étrangers ont réussit à s’installer à Aildor grâce à lui, ils lui doivent tout. On le connait aussi sous le surnom du Passeur car il est peut accueillir n’importe quelle pourriture qui veut se réfugier dans ce trou infernal. »

Soufflant un nuage de fumée tout en fixant le forgeron armé jusqu’aux dents et prêt à en découdre, il laissa un petit sourire sans joie éclaircir ses traits sérieux avant de reprendre un masque rigide et froid. Eylohr était paré pour la guerre, bien armé et motivé, le cœur battant encore de part l’adrénaline du bain de sang. C’était un champion d’arène qui désirait son second round comme un drogué en manque. Les veines qui palpitaient, le regard injecté de sang, la respiration presque saccadée et les lèvres retroussés à la manière d’un molosse dévoilant ses crocs, il était la hargne incarnée ! Autant dire que cet homme devait satisfaire ses belliqueuses pulsions d’urgence avant que son esprit ne cède à une bestialité qui s’avérerait néfaste pour les survivants de la mafia Strauss.

Le meilleur moyen de canaliser cette colère meurtrière serait de la rediriger vers une cible dont la destruction serait bénéfique pour eux. Et il se trouve que Ludwig avait donné des instructions précises à son second.


« Nous avions besoin d’une provocation sévère de la part de l’ennemi pour qu’on puisse rayer le Passeur de la carte de Marnaka. Il jouait finement contre nous, mais ce soir, ses larbins l »ont condamné. C’était une opération audacieuse qui aurait put être très problématique si toi et les autres n’avaient pas réussit à les arrêter. Maintenant  nous avons la parfaite excuse pour porter un coup fatal à ce maudit cancrelat. »

Posant les poings sur ses hanches, il déclara alors avec un ton féroce :


« Plusieurs de nos hommes vont frapper des points clés de la mafia du Balafré, parmi ces lieux se trouve un café relativement banal du nom du Lucille, mais on sait que c’est un véritable nid de gangsters à la solde de notre ennemi commun. Plusieurs de mes meilleurs hommes vont aller rendre une visite à ces chacals. Que dirais-tu de les rejoindre pour t’amuser, hm ? »

~~~

Peu de temps avant, dans la voiture.


« Vous êtes sûrs que ce sera un coup du Passeur, monsieur ? Il se peut que l’assassin ait été un gredin comme un autre ou qu’il ait été engagé par un autre ennemi. »

« Détrompes-toi, Bartholomew, je suis convaincu qu’il s’agit de ce cher ennemi. Ce sont les dragons qui ont envoyé l’assassin tenté d’abattre Stewart dans le simple but de tendre une embuscade à nos hommes. »


« Comment pouvez-vous en être si sûrs ? »

« Car j’ai moi-même guidé l’assassin. »

Bartholomew sembla un instant à court de mots, le regard confus et la mine troublée, fixant son supérieur, cet homme mystérieux et calme qui fixait le verre de sa fenêtre avec une insouciance déconcertante. Mais ses prunelles, elles, brûlaient d’une flamme glacée.

« Il s’agit d’un des hommes qui ont participé à la tragique attaque contre la famille de mon défunt amour. Je l’ai repéré après des semaines de traque. Puis je lui ai envoyé discrètement des informations sur les lieux de détente de Stewart et ses gardes, camouflant cela sous couvert d’un traître parmi les rangs de ma propre mafia. Il ne fallut guère longtemps pour qu’ils mordent à l’hameçon et n’organisent cette attaque. Cependant, je ne voulais pas que ce jeune homme s’en tire à si bon compte, il lui fallait une fin à la hauteur de … son affront envers ma propre personne. »

Cette dernière phrase fut murmurée dans un ton si sombre et menaçant que même le grand gaillard à ses côtés ressentit la lourdeur de la haine qui avait imbibé ces derniers mots comme autant de lames de rasoir.

« J’ai donc aussi offert des issues de secours au cas où le gamin devait fuir, ce qui allait forcément arriver. Ors j’ai fais en sorte que toutes les issues soient fausses et l’obligent à emprunter un long chemin jusqu’à un seul point correct. La forge d’un certain individu dont ont m’a raconté certaines histoires assez intéressantes, notamment sur son tempérament. Quoi de mieux que d’envoyer ce larbin dans la gueule d’un monstre ? »


« Vous avez eu votre vengeance tout en piégeant le Balafré pour qu’il vous provoque publiquement. Je suis … impressionné, monsieur. »

« Oh mais la vengeance n’est pas encore terminée, mon cher ami. Il nous reste encore toute une organisation criminelle à détruire ... et un bouffon à châtier. »

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyLun 30 Juil - 21:44
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  • Comment ? Sa faute ? Comment cela pouvait-il être sa faute ? Comment pouvait-il être aussi responsable que les autres quand on sait que tout partait de la présence d’un assassin en herbe venu pour Stewart et qui avait échoué chez Eylohr causant certains dégâts ? Non, décidément non ! Ce n’est pas de la faute d’Eylohr, s’il avait dû aller aussi loin, c’était à cause de ces gangsters en blousons de cuir. Et cet homme face à lui avait beau avoir une carrure impressionnante et une certaine aura, il n’était pas pour autant en odeur de sainteté auprès du colosse. Et avec son attitude mi gangster mi patron… Disons que la patience très infime du colosse était déjà anéantie. L’espace d’un instant, Eylohr ne voulait qu’une seule chose : Décrocher la tête de cet homme au grand blouson de cuir en le découpant de sa gorge jusqu’à sa colonne vertébrale avant de balancer ladite tête dans la rue. Mais il fallait se rendre à l’évidence, il n’aurait que le temps d’entailler la chaire de cet homme, les portes flingues se chargeraient du reste.

    Mais voilà qu’il terminait son discours en parlant des implications du « balafré » dans les affaires internes de son patron. Problèmes de gangsters, de territoires et de corruptions en tout genre dont Eylohr était très éloigné. Et à vrai dire, il n’en avait strictement rien à faire et n’accordait aucun crédit à ceux qui essayaient de faire leur beurre sur le dos des commerçants. Mais il avait raison sur un point : ils ont un point en commun. Eylohr avait une épée au-dessus de sa tête depuis que le parrain en question avait une dent contre lui et ce même parrain était une épine dans le pied du patron de tous ces portes flingues. Donc, voilà une seconde raison de faire front commun, en effet.


    - Grumpf Grommela Eylohr en serrant les dents après cette succession de discours et d’explications.


    Il était refermé sur lui-même qu’une huitre à marrée basse. Toutes ces explications, ces plans et ces machinations avaient embuées l’esprit du colosse qui était plus un homme d’action qu’un théoricien. Cette succession d’explications provoquèrent chez Eylohr la sensation d’être endormi et engourdi. Son regard se plantait dans le vide, et il restait stoïque face à cet homme qui en savait énormément sur la situation et sur Eylohr lui-même. Un bloc de marbre animé d’aucune émotion, ni d’aucun mouvement, pas même un petit rictus. Après toute cette adrénaline et toute cette furie, être asséné d’information n’était pas bon pour le cerveau du colosse. Mais quelques mots réussirent à faire sortir Eylohr de sa torpeur.


    « Plusieurs de nos hommes vont frapper des points clés de la mafia du Balafré, parmi ces lieux se trouve un café relativement banal du nom du Lucille, mais on sait que c’est un véritable nid de gangsters à la solde de notre ennemi commun. Plusieurs de mes meilleurs hommes vont aller rendre une visite à ces chacals. Que dirais-tu de les rejoindre pour t’amuser, hm ? »


    Eylohr releva ses yeux et les braquèrent en direction de l’homme de main devant lui. Virer définitivement ce trou du cul de « balafré » était une idée qui lui plaisait énormément, mais si tout cela servait à mettre un autre caïd en place, alors tout cela ne serait qu’un cercle vicieux sans fin.


    - Qu’est-ce qui m’prouve qu’ton boss f’ra pas la m’me chose avec moi dés qu’ses mains s’ront libres ? Plus d’témoins, plus d’problèmes, c’monnaie courant par ici. J’ai pas d’garanties qu’toi et ton boss vous r’viendrez pas m’mettre une balle dans l’crâne après c’t’histoire.


    Oui, il n’est pas un savant ni un érudit, ni même une personne avisée. Mais il avait l’âme d’un commerçant et d’un guerrier, et la combinaison des deux lui permettait tout de même de réussir à tirer son épingle du jeu la plupart du temps. Ses questions sont donc sensées et sincères, et les réponses de l’homme de main avaient intérêt à être à la hauteur.

Ludwig Strauss
Ludwig Strauss
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyDim 9 Sep - 20:51
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Daënar -2
« Tu n’as pas de garanties, il est vrai, mais as-tu vraiment le choix ? Le Balafré viendra de toute manière régler ton compte. Seul, tu ne pourras survivre. Mais en nous aidant à le tuer, ce qu’on fera avec ou sans toi, tu auras plus de chance de survie qu’en attendant la mort dans ton petit atelier. »

Bartholomew laissa tomber les restes cendrés de son cigare avant de les piétiner impitoyablement sous sa botte. Ses hommes rejoignaient déjà les quelques véhicules stationnés à proximité. Le chef tourna le dos à Eylohr, fit quelques pas avant de jeter un regard derrière son épaule.


« Alors, tu viens ? »



~~~


« Ce n’est pas suffisant, André. Pas suffisant du tout. »

Le Balafré jouait lentement avec la liasse de billets d’irys entre ses mains couvertes d’anneaux argentés, les laissant par la suite tomber sur la table à la nappe écarlate sur laquelle il était disposé. Se relevant, il s’approcha de la table de billard et s’empara de la canne de bois à sa disposition, ignorant totalement du regard le frêle jeune homme tremblant, tenu fermement par deux hommes musculeux et patibulaires.

Le jeune André était un expert en contrefaçons d’antiquités, qu’il revendait à des bijoutiers, joailliers, collectionneurs et amateurs. Endetté il y’a de cela quelques mois envers le parrain à la pâle balafre, il tentait tant bien que mal de réparer sa dette en lui donnant le fruit de ses ventes. Mais son créancier n’était jamais satisfait, plus particulièrement en cette journée. Les rumeurs parlaient de plusieurs de ses hommes massacrés dans un quartier plus au sud, ce qui devait expliquer l’humeur peu magnanime du tyran.

Celui qu’on surnommait le Passeur se servit un verre de scotch qu’il dégusta tout en jouant en solo sur sa table, ne manquant pas de parler avec son débiteur tremblant :

« À ce rythme, André, je pense que je vais envisager de te vendre à quelques laboratoires daënares pour leurs expériences. Ou peut-être en esclave à My’trä ? J’ai des connaissances là-bas qui seraient ravis que je leur envoie un jeune homme dans la fleur de l’âge. Les pervers adorent les briser. »

André déglutit bruyamment. Il pouvait essayer de se défendre, de promettre de faire plus d’efforts, de l’implorer et demander sa clémence. Mais en vain. Il savait que le Passeur serait sourd à toute supplication. Vaincu, le malheureux attendait son jugement, en suant à grosses gouttes. La salle de théâtre au sous-sol du Lucille semblait devenir un tombeau pour lui, un tombeau aux murs couleurs d’or, avec les tables luxueuses et les vins raffinés disposés aux clients mafieux.

Plus haut, la porte d’entrée du café était gardé par un duo d’armoires à glace disposés comme des statues intimidantes. L’accès était interdit à tout étranger, le café était la propriété exclusive du dangereux gang. Ceux qui tentaient d’y pénétrer étaient brutalement chassés à coups de matraques, handicapant souvent de façon permanente les idiots qui s’aventuraient trop près.

Cependant, des invités indésirables allaient faire leur entrée … fracassante. Une diligence passant à proximité du café était traînée par un cheval robuste, piloté par un homme dont l’accoutrement et l’apparence laissaient croire qu’il s’agissait d’un ouvrier, probablement transportant quelques matériaux pour un atelier ou une petite usine du coin. Chose bien anodine. Mais contre toute attente, la roue du carrosse céda à quelques pas du café privé, poussant le propriétaire à jurer à plusieurs reprises avant d’examiner les dégâts. Les gardes ne lui accordèrent qu’un bref regard désintéressé, ne se doutant guère de la menace qui les attendait.

Le cocher fulmina pendant une minute entière avant de quitter les lieux, probablement à la recherche d’un aide potentielle, laissant ainsi son chariot au milieu de la route. Un esprit vigilant se serait demandé pourquoi cet homme laisserait derrière lui son moyen de transport dans une ville réputée pour son haut taux de criminalité. Le lui voler serait un jeu d’enfant pour les crapules de la cité. Mais là encore, les gardes restaient de marbre, gargouilles de chaire fidèles à leurs postes.

C’est alors que des tirs lourds transpercèrent la fragile tenture qui recouvrait le carrosse, fauchant aveuglément la porte et les vigiles dans une tonitruante fusillade, éclatant le verre, fracassant les peaux fleuris à l’entrée, trouant les murs de brique et éparpillant des tâches sanglantes sur le sol. La tenture fut déchirée par un groupe de miliciens armés de fusils et de revolvers, reconnaissables à leurs casquettes d’ouvriers et leur expression de brute. Payés grassement par le Baron qui ne désirait pas sacrifier la vie de ses propres hommes après les événements de l’atelier, ces têtes-brûlées avaient hâte de remplir leur part du contrat. Conscients qu’ils allaient surement se battre pour chaque pièce, donc en milieu serré, les miliciens s’étaient aussi armés de matraques épaisses, de gourdins cloutés et autres armes de corps-à-corps peu élégantes mais qui faisaient très bien leur travail.

Ils déferlèrent comme une horde de chiens enragés, brisant et détruisant meubles et poteries sur leurs passages, envahissant rapidement les lieux avant de rencontrer la résistance hâtivement organisée par la mafia du Balafré. Barricadés derrière d’épaisses portes, des tables renversées et des murs criblés de projectiles, les défenseurs gardaient à distance les assaillants dans un déchainement de feu et de colère.

Mais d’autres voies étaient assaillies par les envahisseurs. La portière arrière de la grande cuisine qui menait à une ruelle où étaient abandonnés les déchets céda face à un assaut furieux d’un groupe de miliciens accompagnés par un terrible personnage. Un monstre humain armé et hurlant à la mort, ses yeux brillant d’une lueur meurtrière.

Un berserk assoiffé de sang.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Fee Fi Foe Fum ! ♫ EmptyVen 28 Sep - 18:47
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • L’esprit d’Eylohr était quelque peu torturé par cette situation qui se déroulait, décidément, d’une façon qu’il n’avait absolument pas prévu. En soit, l’idée de se battre ne le répugnait pas. Comment pourrait-elle le répugner d’ailleurs, lui qui venait tout juste de massacrer tant de personnes et de torturer, et ce d’une manière particulièrement effroyable, un pauvre jeune homme qui avait été manipulé sans le savoir par un homme aux ambitions cachées. Mais voilà, dans quelques heures, il devrait reprendre son poste à la forge et faire tourner son affaire. Oh, il pourrait se reposer sur ses employés, mais ce n’était pas son genre. Il aimait avoir un œil sur tout, et partout. Alors entre aller se battre et rester ici dans l’optique d’une bagarre plus grand encore… Disons qu’il n’y avait pas un million de choix… Et cela ne l’amusait absolument pas, mais alors, absolument pas ! Si ce porte flingue n’était pas si bien entouré et le premier maillon d’une organisation invincible, celui-ci aurait indéniablement fini le crâne aplati sous la botte du colosse. C’est dans une longue et profonde expiration qu’Eylohr décida d’emboiter le pas de l’homme tout de cuir vêtu, après avoir fait l’appoint de ses munitions, évidemment.

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    Il allait de ruelles en rues, de dédales en labyrinthes, de tunnels en coupes gorges, le tout, accompagné de plusieurs voitures et d’encore plus d’hommes de mains. Il s’engouffra dans l’une d’entre elles et prit place au milieu d’autres mercenaires armés jusqu’aux dents. Fusils, revolvers, grenades, explosifs, épées, couteaux et lames en tous genres formaient là l’équipement de ceux qui seraient ses compagnons d’un jour pour un nouveau massacre qui, encore une fois, ferait parler toutes les fouines de la ville. Des meurtres, il y en a tous les jours dans la ville du crime et des rebus du monde, mais la mort d’un parrain au beau milieu de son antre, voilà qui saurait en surprendre plus d’un, ou plus d’une. Aucun doute que cette soirée restera dans les mémoires et fera parler d’elle pendant longtemps.

    Mais aussi armés que soient ces hommes, ils furent grandement surpris lorsque le colosse prit place au milieu d’eux. Sa taille et sa corpulence l’empêchaient de se mouvoir correctement dans cette voiture qui devenait bien trop étroite pour lui. Il n’avait d’ailleurs pas la place nécessaire pour s’installer confortablement, aussi, lorsqu’il fut las d’œuvrer et de manœuvrer pour atteindre la place centrale encore disponible, il se laissa tout simplement tomber. Son poids et s’occupa de finir le travail et les mercenaires firent d’eux même une place au colosse maculé de sang. Mais cette chute ne manqua pas de surprendre tout le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur. Déjà, lorsqu’il entra à l’intérieur de la voiture, celle-ci s’abaissa subitement, manquant de toucher le sol, le marche pied se dérobant presque sous le pied du géant. Mais lorsqu’il se laissa choir, la voiture manqua presque de défaillir, les pièces étant mises à rude épreuve. Un bestiaux de deux quintaux… Quelle idée de le cloitrer dans une voiture de bois et d’acier. Le voyage en fut ainsi plus que désagréable.

    Ils arrivèrent enfin dans la ruelle menant à l’arrière du repaire du balafré. Bien qu’il fût calme durant tout le voyage, personne n’était dupe. Un tel monstre de la nature devait déjà être bien remuant, mais s’il était en plus accepté par le parrain de ma mafia, c’est qu’il devait être un atout incommensurable. Les mercenaires les plus endurcis devaient sans doute ressasser cette idée alors qu’ils allaient bientôt faire ce pourquoi ils avaient été engagés. Ils sortirent tous de la voiture, après quoi, Eylohr en fit autant à son tour. Inutile de dire que la pauvre voiture fut secouée dans tous les sens alors que le colosse faisait tout ce qu’il pouvait pour s’en extirper. Prévue pour des hommes de statures et de corpulences normales, il était très difficile pour lui de se lever, de se mouvoir et de sortir de la voiture, aussi, le seul moyen pour lui de s’en extraire était en passant de profil et en s’abaissant au point de presque se replier sur lui-même. Autant dire que son équipement ne l’aidait pas non plus.

    Mais toujours est-il qu’Eylohr pu sortir de cette voiture inconfortable et se retrouver parmi les autres mercenaires. Il était tout à ses pensées lorsqu’un véritable déluge de feu se fit entendre de l’autre côté du repaire. L’assaut était lancé et il devait être puissant et meurtrier, d’après ce que le tonnerre laissait présager. Mais il n’y avait pas le temps de réfléchir ou de tergiverser, car déjà son groupe se lança dans son propre assaut. Ils détruisirent les portes menant aux cuisines et entrèrent comme une horde assoiffée de sang et animée par le carnage à venir. Dans la cuisine, les déflagrations se mêlèrent aux bruits des éclats, du verre et des débris en tout genres. Très vite, les échos des assauts des félons se mêlèrent aux râles des salops qui tombèrent les uns après les autres sous les coups de boutoirs et la mitraille. Le sang jaillissait de toutes parts, maculant les murs troués par les balles, imbibant les lames, souillant les sols dans de grandes flaques poisseuses. Dans ce décor apocalyptique, les mercenaires avançaient, Eylohr lui suivant de prêt. Bien qu’il ne fût absolument pas transit au début de cette épopée, la vue du sang et des combats qui se déroulaient devant lui s’enquirent de raviver la flamme dévorante et sombre qui brûle le cœur du molosse venu du Nord. Il n’avait encore pas semé la mort, mais il y était tout à fait disposé. Seulement voilà, il était fatigué de toute ces batailles qu’il avait menées depuis des heures déjà. Il était d’autant plus fatigué et d’autant moins prompt à satisfaire les envies du parrain derrière tout cela qu’il n’aimait pas être utilisé à des fins autres que les siennes. Aussi, il s’employa à attendre que le carnage avance et, s’il était prêt à se défendre, il attendrait le dernier moment pour jouer le rôle qui lui est imposé. Cela ne l’empêcha pas d’achever un mercenaire grièvement blessé, sans même qu’il ne regarde de quel camp il était.

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