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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
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 Un vol minutieux

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
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Un vol minutieux EmptyMer 21 Fév - 7:53
Irys : 564119
Profession : Ingénieure aéronautique
Daënar +3 ~ Ünellia (femme)
ϑϑϑϑ Un vol minutieux

Un vol minutieux 0D9wAQE
Le 15 janvier 933, à Cerka

ϑϑϑϑ Elle pose ses couverts sur la table et s'essuie les lèvres avec le bout de tissus disposée à son attention. Laura regarde l'assiette vide de son déjeuner avec une certaine sérénité. Il faut dire que cela fait du bien de manger après avoir passé la matinée à visiter toute la ville. Au demeurant c'était une bonne découverte que la capitale de Rathram. Elle avait refusé de prendre une voiture cette fois, préférant les rues et la marche à laquelle elle ne s'adonnait après tout pas si souvent près de chez elle. On voyait les choses différemment lorsqu'on se déplaçait à pied. La ville paraissait plus grande, plus étendue ainsi. Les points d'attention dont le majordome de miss Kane lui avait parlé avait tenu leur promesse jusqu'à cette auberge où elle avait pu prendre une collation suffisante pour le repas du midi.

ϑϑϑϑ Elle se leva et paya avant de reprendre sa marche. Il y avait dans les beaux quartiers un salon de thé où elle pourrait peut être prendre un gouter et tenter de discuter avec quelques personnes de bonne compagnie de la région. Enfin, au moins était-ce le plan initiale avant qu'une affiche prêt d'un bar n'attire son attention. Un meilleur moyen de rencontrer des personnes et surtout, de tisser des relations dans le milieux des aéronefs, surtout qu'elle était à peu près sûre de pouvoir aider ce capitaine si pressé. Un simple concours de circonstances, qu'elle devait s'empresser de tourner à son avantage.

ϑϑϑϑ Cette fois, hors de question de se balader à la dérive. Elle s'arrêta et emprunta une voiture pour la mener du côté des docks d'aéronefs. Ce n'était pas compliqué de trouver son chemin ensuite, mais l'endroit était plutôt agité, et Laura aurait détesté faire partir de ces gêneurs incapables de voir quand il y avait trop de travail pour répondre à des questions.

ϑϑϑϑ Elle se faufile, prend son mal en patience en voyant les hommes qui ploient sous les caisses qu'ils transportent. Laisse les hommes trop pressés passer, regarde les plans et les registres pour trouver l'homme qu'elle cherche. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, elle arrive enfin devant l'aéronef qu'elle cherche. Plutôt en bon état d'ailleurs. Le départ ne semble pas encore être à l'ordre du jour, même s'il ne va surement pas tarder. Il lui faut de l'avance si elle veut aller négocier la place si cher au capitaine de toute façon.
ϑϑϑϑ Excusez-moi vous êtes... Vous n'êtes pas d'ici. conclu-t-elle avec un sourire d'excuse pour sa méprise. Je cherche le capitaine de l'aéronef.
ϑϑϑϑ L'explication est donnée à un homme en uniforme dont la tenue irréprochable l'a d'abord mise en erreur. Elle ose un sourire à la fois amusé et gêné pour espérer qu'il lui pardonne. Lui aussi semble s'intéresser à cet aéronef devant lequel ils se trouvent maintenant ensemble, à quelques mètres à peine de ceux qui semblent être de l'équipage. Pourtant dans un premier temps, l'ingénieur porte toute son attention vers celui qu'elle a interpellé, à tord. Elle le voit dans son oeil que ce bâtiment n'est pas à lui, sans vraiment pouvoir l'expliquer. Mais n'a t elle pas dit qu'elle en profitait pour nouer de nouvelles connaissances?
ϑϑϑϑ Je suis Laura Greyson, je viens d'Alexandria. Et vous monsieur ?

Invité
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Un vol minutieux EmptyMar 27 Fév - 14:01

Il parcourt de son oeil valide l'aeronef dans l'ombre duquel il se trouve. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est dubitatif. La rivalité entre l’aéronaval et la marine n'est pas nouvelle, il ne fait que la perpétuer. Comme il se doit! Le fait est que Tristan n'a que peu d'estime pour ceux qui se cachent parmi les nuages au lieu d'affronter la fureur des flots. Un constat qui vaut principalement pour les bâtiments militaires mais que le borgne élargi volontiers à la flotte civile. Il n'est pas question de jalousie. Simplement de dédain. Ceux qui servent à bord de ces engins volants sont, au mieux, des marins ratés...

Il glisse une clope entre ses lèvres et l'allume presque aussitôt d'un mouvement devenu machinal. Il se fige ensuite un instant après la première bouffée, guettant la réaction de son corps. Le traitement de la sorcière semble encore porter ses fruits. La douleur reviendra, il le sait. Mais pour l'instant elle est désarmée par la magie de la noiraude. D'une certaine façon, il espère presque qu'elle reviendra au plus vite. Ne serait-ce que pour revoir celle qui a impacté sa vie et repousser sa mort? Il n'avouerait jamais une telle chose. Même pas à lui-même. Surtout pas à lui-même?

Une voix le dérange alors dans sa contemplation silencieuse mais chargée de critiques qu'il fait de vaisseau volant. Il tourne alors son œil vers une femme qui ne lui évoque rien sinon une curiosité polie. Il la détaille de haut en bas. Une civile... De la haute, visiblement. Que fait une aristocrate ici? La question, finalement, pourrait s'étendre au capitaine. Mais il sent pourtant nettement plus à sa place dans cet environnement dédié à l'aéronavale que cette inconnue. Inconnue qui, au passage, lui fait remarquer qu'il n'est pas du coin. Est-ce si évident?
"Et bien nous sommes deux..." répond-t-il simplement lorsqu'elle lui indique être à la recherche du capitaine. "Connaissant ces gens-là je suppose qu'il doit être en train de cuver dans la cale ou dans un bordel!"
Oui, ça l'irrite! L'idée d'apporter son aide à un capitaine concurrent - il ne peut s'empêcher de considérer ainsi ceux qui possèdent leurs propres vaisseaux - est déjà assez désagréable. Lui courir après, davantage encore. Mais le borgne est en permission. Et s'il souhaite pouvoir profiter de la quiétude de ses appartements et s'acheter les drogues lui permettant d'atteindre un paradis imaginaire, il lui faut de l'argent. Beaucoup d'argent. Et il est hors de question qu'il utilise les irys versé par l'Union. Cet argent ne sera pas sali par sa débauche! Toujours est-il que malgré ses réticences, la somme offerte pour ce contrat particulièrement simple est trop importante pour être ignorée!

Le noiraud espère un instant que la demoiselle va s'éloigner et qu'il échappera à une discussion qu'il juge déjà stérile. Et pourtant elle insiste et se présente comme les normes sociales l'exigent. Le rapport que Tristan entretient avec les autres se limite à un seul mot: autorité. Il ordonne, on lui obéit. Du moins est-ce ainsi à bord de l'Allégeance. Ici, dans le monde civil, tout le monde semble avoir la même importance. Tout le monde s'extirpe de la chaîne bien huilée du commandement et du rapport dominant-dominé. Ce concept est l'ennemi même de la discipline...
"Capitaine Tristan von Richter!" grommelle-t-il. "De Fort Feslberg!"
Il évoque son port d'attache avec une fierté évidente. Là-bas, les hommes et les femmes sont dignes de respect. Le borgne tire une nouvelle bouffée sur sa cigarette et reporte un instant son attention sur l'aéronef, cherchant davantage à fuir une conversation qu'à admirer un vaisseau qui lui évoque beaucoup de choses mais certainement pas du respect. Le fait est qu'il ne peut ignorer une possibilité qui commence sérieusement à le déranger.
"Pourquoi souhaitez-vous voir le capitaine?" lui demande-t-il finalement, suspicieux. "Est-ce que cela a un quelconque rapport avec ce fameux contrat?"
L'idée de partager la prime ne lui plaît guère. Et puis il imagine mal en quoi cette femme pourrait être d'une quelconque aide pour le capitaine de l'aeronef. S'agit-il d'une aristocrate qui s'ennuie? Est-elle à la recherche d'un événement susceptible de fuir le luxe de sa vie? Toujours est-il que Tristan ne peut s'empêcher d'envisager la possibilité qu'elle le devance. C'est que ces gens-là ont des relations. Même s'ils n'ont rien fait pour les mériter...
"Si c'est le cas alors soyez rassurée, Mademoiselle Greyson: je suis déjà sur le coup!" explique-t-il. "Et puis sans vouloir être impoli... cette mission n'est pas digne d'une personne comme vous! Dois-je faire venir une voiture pour vous raccompagner?"
Un compliment destiné à l'éloigner. Car au final il pense surtout que cette personne n'est pas digne de remplir une telle mission. S'il a bien quelque chose que Tristan déteste davantage que ces planqués de l'aéronavale, c'est la faune qui hante les salons de thé et se félicite de dominer le monde grâce à une richesse souvent bien mal acquise...

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
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Un vol minutieux EmptyJeu 12 Avr - 6:52
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Profession : Ingénieure aéronautique
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ϑϑϑϑ Est-ce qu'elle avait conscience d'à quel point elle allait déranger sa contemplation méprisante ? Laura ne pouvait pas le dire. Pire, elle ne s'en préoccupait pas réellement. L'inconfort qu'une simple phrase des plus polie pouvait provoquer était totalement incontrôlable. Et les choses incontrôlables étaient simplement à accepter aussi purement et simplement que les lois immuables de la mécanique ou les définitions mathématiques. Aussi passa-t-elle totalement outre la remarque de l'homme sur les habitudes de ces "gens-là" qu'elle prit tout d'abord pour de la mauvaise humeur. Elle s'était présentée, le forçant plus ou moins à faire de même. Refusant de se faire une idée complète du personnage sur une seule phrase, mais le couperet pourrait tombée bien plus vite que le capitaine n'allait s'y attendre.
ϑϑϑϑ Capitaine Tristan von Richter! De Fort Feslberg!
ϑϑϑϑ Enchantée, capitaine.
ϑϑϑϑ Militaire, marin et fier de l'être. Pas besoin d'être un expert en comportement humain pour le remarquer. Le sourire de l'ingénieure se tinte légèrement d'une ombre amusée alors qu'elle comprend toute la rivalité qui ressort dans les pensées de son interlocuteur. A Alexandria aussi se côtoie les marins des mers et de l'air. Dans les rues ou les cercles de jeu, il n'y a pas besoin de faire partie d'un monde ou de l'autre pour savoir à quel point, la fierté des uns rencontre toujours le mépris des autres. Il est tellement facile de gagné une partie de carte quand les deux parties sont en présence, elle s'en ait servi tellement de fois... elle ne les compte plus. Mais du coup, la présence de ce capitaine l'intrigue. Souhaite-t-il vraiment se mélanger de lui même à ce monde des airs qu'il rejette si visiblement ?
ϑϑϑϑ Pourquoi souhaitez-vous voir le capitaine? Est-ce que cela a un quelconque rapport avec ce fameux contrat? Si c'est le cas alors soyez rassurée, Mademoiselle Greyson: je suis déjà sur le coup.
ϑϑϑϑ Rassurée ? Le sourcil de l'ingénieure se soulève avec autant de doute que si on lui avait annoncé qu'Irydae allait se mettre à tombée à travers l'espace. Non, il n'y avait rien de rassurant là dedans Capitaine Richter. D'un côté, le fait que vous soyez marin avait suffisamment d'ignorances sous entendu et de supposés préjugés pour faire tourner trois fois le sang du capitaine pour lequel vous alliez remplir ladite mission. Deuxièmement, et cela passait peut être le plus mal auprès de Laura, insinué aussi maladroitement qu'elle était incapable et inutile parce qu'elle avait une poitrine et une robe plutôt qu'une paire et un pantalon. Et troisièmement, pourquoi est-ce qu'un homme bien sous tout rapport, Capitaine d'un bateau de l'armée avait besoin de cet argent exactement ? Soit c'était un homme vertueux qui s’apprêtait à faire quelque chose de vicieux, soit un homme vicieux sous des apparences respectables... dans les deux cas, c'était extrêmement intéressant.
ϑϑϑϑ Et puis sans vouloir être impoli... cette mission n'est pas digne d'une personne comme vous! Dois-je faire venir une voiture pour vous raccompagner?
ϑϑϑϑ Ne soyez pas ridicule, Capitaine. Si je suis venue jusqu'ici toute seule, ce n'est certainement pas pour qu'on m'appelle une voiture. C'est bien en relation avec le contrat cependant.
ϑϑϑϑ La réponse est faite sur un air presque frivole mais e regard bien ancré dans celui du Capitaine ne laisse pas vraiment de doute sur le fait qu'elle est tout à fait déterminée à continuer sur l'objectif qu'elle s'était lancée. Et toute autre tentative de l'en détourner serait de bien mauvais augure pour son vis à vis à l'oeil unique. Laura fait mine de réflchéir quelques instants en détournant le regard vers le navire à son tour puis revient à Tristan avec un sourire plus calme et énigmatique.
ϑϑϑϑ Mais... admettons que vous n'avez pas tord. Les personnes comme moi ne font pas souvent ce genre de contrat et je ne suis pas après la prime qu'il peut rapporter. Alors j'ai une proposition. Elle pesait ses mots comme elle aborderait une nouvelle idée avant d'être plus directe. M'est avis que vous n'avez aucune idée du temps dont cet aéronef a besoin pour être décharger, pas plus que de la quantité d'aéromagitlithe, d'huile dont il aura besoin d'être ravitaillé ou de simplement de l'impact d'une gouverne sur le tangage le roulis ou le lacet d'un de ces bâtiment. Mais votre présence donnerait il est vrai quelque légitimité à une entrée dans un port sans que j'ai besoin de prouver que je sais mieux que vous de quoi je parle. Alors pourquoi ne pas simplement rencontrer le capitaine ensemble ?
ϑϑϑϑ La provocation est flagrante, et dans les parole et dans l'intonation de la voix de Laura. Pourtant tout ceux qui observerait le couple ne pourrait rien voir dans les gestes ou la stature de la jeune femme. Elle ne voit pas pourquoi elle donnerait au capitaine ou à son équipage une raison trop simple de briser l'alliance qu'elle est en train de mettre sur pied. Et elle ne compte pas vraiment laisser le choix au Capitaine non plus. Elle lui tend donc ensuite la main avec un sourire en ajoutant quelques mots d'une voix plus douce et tentatrice.
ϑϑϑϑ Et vous pouvez même garder votre précieuse prime...

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Un vol minutieux EmptyJeu 19 Avr - 12:19

La jeune emploie de précieux mots clefs qui ont l'avantage de rapidement dérider l'officier. Il observe la demoiselle en se demandant si elle cherche à se jouer de lui. Mais il ne parvient pas à trouver une trace évidente de duperie. Garder la prime? Elle sait lui parler. C'est précisément l'argent qui le mène en ces lieux et non le possible service rendu à la communauté. À ce niveau-là, il en fait bien assez tout au long de l'année. Et puis franchement... La marine aéroportée n'est qu'un vague simulacre de la vraie marine, celle qui navigue sur les indociles océans. Il se fiche pas mal de leurs petits soucis.

Et par conséquent, il est vrai qu'il ne sait que vaguement de quoi les aéronefs sont capables. Lors des grands exercices navales, il a de temps à autre du collaborer avec les capitaines de ces engins. Mais concrètement, il est plutôt inculte sur le sujet. La présence de cette femme serait donc un atout. Et elle permettrait indéniablement de gagner du temps. Ce qui signifie plus de temps libre pour dépenser la prime ou tout simplement pour savourer sa permission.

Et puis si elle se fiche de l'argent c'est qu'elle n'en a pas besoin. Ce qui indique probablement qu'elle appartient à une classe sociale élevée. Perspective déjà corroborée par sa tenue ou ses manières. Tristan n'a pas une grande estime des riches qui se pavanent dans les salons dorés et se contentent d'étaler une richesse dont ils ont souvent hérité. Quel est le mérite dans tout ceci? Toujours est-il que cette Laura est sur le terrain. Et donc, bien loin des lieux tant appréciés par la haute. Un signe évident qu'elle ne saurait être réduite au simple rôle de potiche recouverte d'or mais dénuée de courage...
"Mademoiselle Greyson, je crois que nous avons un accord!" approuve-t-il en serrant la main tendue de la bourge. "L'argent pour moi et les emmerdes pour vous! Ça me convient parfaitement!"
En fait c'est carrément inespéré. Car dans le fond, pendant qu'elle s'occupera de la logistique, il ne sera là qu'en tant que faire valoir. Son uniforme leur ouvrira des portes d'ordinaire fermées aux civils. Et elle, elle se chargera de tout ce qui est parfaitement inintéressant. Carburant, matériel, chargement ou déchargement... Ce que personne n'a envie de gérer, en somme. Finalement c'est une excellente chose que d'avoir rencontré cette étrange femme. Il était temps que la bonne étoile du capitaine se réveille enfin...

Pour changer, une violente quinte de toux vient perturber cet instant solennel et ravive l'image de Plumette au fond de son esprit. Elle est accompagnée d'une lueur d'espoir et d'une irritation profonde, un mélange inhabituel mais diablement efficace. Remarquant la tache de sang qui macule à présent son gant blanc, il se contente simplement de le retirer pour le glisser dans sa poche. La vie est trop courte. Et il ne compte pas finir la sienne dans des entrepôts. Une raison de plus pour s'activer!
"Bon!" reprend-t-il après s'être douloureusement raclé la gorge. "Il nous faut un débarcadère, donc! Suivez-moi!"
Trop habitué à être obéi pour songer une seule seconde que la demoiselle puisse refuser d'obtempérer, il se dirige immédiatement vers la première zone de déchargement et tape sur l'épaule d'un employé penché sur un manifeste. Il le toise alors d'un regard sévère et parfaitement travaillé, bombant le torse à la manière d'une personne qui sait ce qu'elle vaut, avant de daigner lui adresser la parole sur un ton dénué de la plus élémentaire des politesse.
"Toi! Je suis le Capitaine Tristan von Richter, commandant de l'Allégeance et éminent représentant de Fort-Felsberg!" annonce-t-il fièrement, mentant cependant quelque peu sur le dernier point. "Il nous faut un quai! Et il nous le faut maintenant!"
Il décoche un clin d'oeil à sa nouvelle associée-qui-n'a-pas-besoin-d'argent-et-c'est-tant-mieux, lui assurant par ce geste qu'ils sont sur la bonne voie. Il ne remarque ainsi pas l'air perplexe de l'employé qui se demande si c'est une plaisanterie ou si l'officier est sérieux. Ce dernier, quant à lui, se contente de reprendre en désignant du pouce Miss Greyson.
"Mon associée vous expliquera précisément le matériel dont nous aurons besoin et réglera les détails! Veillez à bien suivre ses instructions, je vous prie!"
Enfin, je vous prie... Façon de parler, hein! Mais ce qui est amusant avec le petit peuple, c'est qu'il suffit de le flatter un petit peu pour qu'il devienne tout de suite coopératif. Ils sont tels des chiens espérant la reconnaissance de leurs maîtres. Ce qui n'est pas dérangeant, en soi...

Süns
Süns
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Un vol minutieux EmptyJeu 26 Avr - 22:11
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Profession : Griffon impétueux
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~~~

    « M’aaaah, qu’il est bruyant ssuilà ! »


L’importuné se frotta stupidement l’oreille, et expira longuement comme pour se délester de son agacement. Ce fut en vain, Tristan se trouvait toujours planté devant lui, l’air altier et le regard hautain. Avant que l’énergumène ne reprenne la parole, il mit deux doigts caleux au coin de sa bouche et siffla assez fort pour percer le tympan d’un Chotgor. Quelques pas précipités plus tard, un matelot légèrement en état d’ébriété rappliquait l’air paniqué à la rescousse de son camarade. Il s’arrêta un peu brusquement, tangua dangereusement en avant, mais parvint à récupérer son équilibre par un miracle de la providence.

    « Oooh hé-heeey. On si-siffle que pour les dangers ii-i-imminents.
    - Eh ben ssuilà y m’agresse, t’appelles pas ssa un danger imminent ? (Il pointa un doigt accusateur vers le capitaine von Richter.)
    - L-lui ? Il veut voir l’cap-cap’ pour le c-contrat. Ils m’ont sor-sorti d’ma sieste avec leur concou-cours de *bi-biip* ! Une bou-bourge et un militaire, ça fait de-des étincelles, hahaha.
    - Amène-les au cap’taine ou bien j’lui balansse qu’tu dormais encore !
    - On règle ça au Chi-chi fou mi ? »


***


Le matelot à l’accent sifflant étant sorti victorieux de son défi contre le bègue, c’est donc le camarade soûlard – avec son air de renfrogné mal réveillé - qui guida notre joyeux couple jusqu’à la cabine du capitaine Rèn. Il frappa à la porte, hésitant ; une fois, deux fois, trois fois, puis finalement un homme de petite taille mais au charisme indubitable daigna se montrer à l’encadrement de la porte. Il avait enfilé un manteau à la va-vite et l’on apercevait la peau nue de son torse sous les boutons joints de façon asymétrique. Il lorgna Laura du regard avec une lueur de concupiscence fugace puis reporta son attention sur le militaire trop propre sur lui pour ne pas avoir un trouble maniaque avéré.

    « Cap-capi-pitaine ! M’sieur officier et m’da-dame bourgeoise ici pré-pré-prés… ils veulent s’occuper de nous trou-trouver une place à Te-tellora. »


Le capitaine le dédaigna du regard, puis ouvrit la porte plus largement, les invitant à sa table. Une jolie jeune femme, manifestement une fille de joie vu son absence de gêne et sa façon provocante de se mouvoir, les croisa sur le pas de la porte. Elle les gratifia d’un clin d’œil malicieux et s’en alla sans demander son reste. Le capitaine pour sa part s’installa au bureau massif, et de meilleure facture que son propriétaire, qui trônait au centre de la pièce. D’un geste théâtral, il leur proposa un verre de rhum de la bouteille qui siégeait fièrement à sa droite.

Alors seulement sa nonchalance se mua en sérieux. Il inspira une bouffée de l’air saturé environnant et croisa les mains devant lui comme pour se préparer psychologiquement à l’entretien à venir. Lorsqu’il prit la parole, sa voix résonnait presque suavement, et revenait en échos caressants contre leurs oreilles. Il est des personnes que l’on respecte davantage pour leurs caractéristiques innées que pour leurs manières d’être, Quentin Rèn faisait partie de cette caste qui s’appropriait la confiance d’autrui par le simple fait d’exister.

    « J’imagine que vous avez lu ma requête avant de vous ramener sur mon aéronef, alors je vais être concis. Je ne peux pas vous donner d’informations sur la marchandise, m’voyez. Mais j’ai tout intérêt à ce qu’elle arrive à la date prévue. Il me faut un quai disponible à Tellora après-demain à vingt heures pile exactement, vous n’avez donc pas beaucoup de temps de battement pour convaincre le chef de quai d’accepter notre bon vieux Brik sur son embarcadère.

    Il est pas impossible qu’il vous donne du fil à retordre alors j’aimerais savoir de quel bois vous êtes faits. Je ne suis pas un partisan de l’échec, m’voyez. J’ai votre parole que vous ferez tout pour réussir ? Je vous demande pas d’être des lumières, mais d’être persévérants m’voyez, t'façon vous serez payés qu'une fois mon aéronef garé.

    Ah, et si vous pouvez prendre le bègue avec vous, ça m’enlève une épine du pied. C’est mon frère, m’voyez, c’est pas comme si j'pouvais simplement le virer.
    »



~~~


Dernière édition par Lloyhr & Kalysta le Sam 21 Juil - 19:28, édité 2 fois

Laura L. Greyson
Laura L. Greyson
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Un vol minutieux EmptyMar 8 Mai - 7:13
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ϑϑϑϑ Les yeux d'or sont clairement ancrés dans ceux du marin avec une détermination non simulée. S'il n'avait été d'aucune utilité pour elle, il est certain que la Greyson n'aurait pas mis autant de tact dans ses paroles -oui parfaitement elle y avait mis du tact. Son discours semble pourtant atteindre les rouages bloqués de l'esprit du capitaine. Oui, il a bien compris sa proposition, simple, efficace, il lui sert de clef pour les portes closes, et elle lui sert d'huile pour activer les mécanismes nécessaire à la réussite de la mission. Aucun n'aura de dette pour l'autre, aucun ne sera redevable pour part ou entièreté du service rendu. Ce qu'il fera de l'argent ? Si cela vient sur la table... pourquoi pas ?
ϑϑϑϑ Mademoiselle Greyson, je crois que nous avons un accord! L'argent pour moi et les emmerdes pour vous! Ça me convient parfaitement!
ϑϑϑϑ Le rigide militaire s'anime alors pour aller interpeller un des hommes qui s'affaire autour du quai. Laura lève un sourcil curieux sur la manière dont Tristan compte s'adresser à lui avant de retenir malgré elle un éclat de rire. Laura ne sait pas ce qui tout de suite l'amuse le plus, l'attitude si militaire, sûr de lui et autoritaire d'un homme qui n'est pourtant pas du tout dans son élément, ou la grimace surprise, méprisante et de pur réveil de l'homme qu'il vient de tirer de sa tranquille décuvée. Le regard vitreux de l'homme en dit long sur son état d'esprit mais encore plus, le sifflement perçant qui leur vrilla les tympans quelques secondes après, manifestait à lui tout seul son mécontentement. Laura n'avait même pas eu le temps de mettre ses mains sur ses oreilles pour se protéger du sgnal connu des navigants des airs.

ϑϑϑϑ Elle ne fit pas grand cas du peu de courtoisie, voire même de l'absence totale de politesse élémentaire dont faisait preuve les deux membres d'équipage -c'est qu'ils allaient apporter de l'eau au moulin du Capitaine Von Richter ! C'était certain ! Tout ce qui importait maintenant, c'était d'atteidnre la cabine du capitaine, que ce soit avec l'aide de l'un ou de l'autre.
Une fois les deux compères départageaient par un jeu ô combien intellectuel -mais nous n'admettrons qu'ils nétaient pas en état de trouver mieux- le duo parcouru rapidement le vaisseau. Comme ses hommes il était évident, et pas totalement déplaisant pour Laura de constater que le Capitaine semblait lui aussi profiter pleinement de son escale. Forcément, avec des activités si nombreuses pour lui et son équipage, il n'avait pas pu prévoir l'escale de son équipage c'était certain. Mais au moins lui, fit il bonne figue pour les accueillir; enfin façon de parler...


ϑϑϑϑ L'homme n'était certes pas grand, mais avait pris place derrière un bureau très imposant, auprès duquel Laura vint s'asseoir sans grande cérémonie. L'homme à l'élocution difficile qui les avait amené était déjà repartie, surement se débarrasser de son taux d'alcoolémie assez important, mais la jeune femme elle, n'avait pas eu son compte. Elle accepta donc bien volontiers le verre proposé par son hôte -comment ça il ne s'adressait probablement pas à elle ?- avant de l'écouter sans l'interrompre.

ϑϑϑϑ Même si la demande était claire... une partie de la curiosité naturelle de la jeune femme n'était absolument pas satisfaite. Malheureusement, ne pas dévoiler sa garnison à des étrangers était totalement compréhensible. Que ce soit des objets périssables ou de valuer, il était tout de même plus prudent de ne pas ébruiter ce genre de chose pour éviter les attaques... Même dans l'immensité du ciel. Pour le reste, il n'y avait riend e vraiment difficile à faire après tout. Réserver un quai, même à la tombée de la nuit ne pouvait pas être si difficile dans un port d'escale. Au pire, le chef de quai demanderait il qu'on lui graisse un peu la patte, ou une faveur de leur part contre son service. Laura était bien obligée de reconnaître que c'était un procédé courant, même dans les grands hangars à aéronefs d'Unellia, et aussi parce qu'elle n'était pas tout à fait la dernière à en profiter.

ϑϑϑϑ Par contre pour ce qui était de l'autre demicérébré ivrogne... ce n'était pas franchement dans le contrat ça, et franchement elle s'en serait bien passé! Elle lança d'ailleurs un regard vers le capitaine qui n'avait lui non plus, certainement pas envie de se retrouver avec une serpillère à alcool dans les pattes, mais si on était véritablement réaliste, c'était bien compliqué de refuser...
ϑϑϑϑ Nous comprenons l'objectif, Capitaine. Je suppose qu'un brick comme le vôtre a besoin d'un peu moins de la moitié de la nuit pour que son arrêt soit complet et efficace ? Supposition mon oeil ! Elle le savait. En ce qui concerne votre... frère tant qu'il obéit au Capitaine Richter je suppose que ca ne posera pas de problème. Nous allons nous mettre en route.
ϑϑϑϑ Non il ne rêvait pas, elle venait bien de lui refiler le bébé. Mais n'était il pas totalement dans ses cordes de faire rentrer dans les rangs les hommes récalcitrants. Et pour ce qui était de son apparente gueule de bois, il faudrait bien qu'elle passe toute seule à moins qu'il ne veille un coup de main très peu délicat.

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Un vol minutieux EmptyMar 15 Mai - 11:56

Il y a bien des choses que Tristan déteste dans la vie. En réalité bien plus qu'il n'en apprécie. Mais s'il y a bien une chose qui lui fait monter la moutarde au nez, c'est encore des membres d'équipages avec une absence totale de discipline. Qu'ils opèrent dans le civil ou la sphère militaire, peu importe. Et il tolère encore moins des commandants qui sont incapables de maintenir l'ordre parmi les leurs. N'est-ce pas là le devoir sacré d'un capitaine? Est-ce que la flotte aérienne marchande est à ce point gangrenée par l'incompétence?

Il ne sait pas comment la brune fait pour rester calme face à tout cet étalage de bêtises. Lui, il est déjà en train de décider comment il va rôtir ces deux pignoufs qui leur font face et les traitent avec un manque d'égard particulièrement irritant. Laura a peut-être été formée dans le confort des salons de thé, là où les apparences et la retenue sont règnent en maîtresses absolues. Mais lui, il a été élevé à la dure dans le plus pur respect des traditions militaires de sa famille.

Il s'avance donc pour empoigner les deux guignols mais ces derniers achèvent leur jeu avant qu'il puisse passer à l'action. C'est donc l'ivrogne qui remporte la mise et le duo qui doit endurer sa présence un peu plus longtemps. Le crétin les mène jusqu'à la cabine du capitaine. Le regard de Tristan s'attarde alors longuement sur la tenue dépareillée de leur fameux commanditaire. Puis, il s'installe en face du bureau à la suite de Laura en tapotant nerveusement l'accoudoir de sa chaise. Ho oui, ça le démange!

Et lorsque les termes de l'accord ont fini d'être exposés et que Laura le devance et les accepte, il réagit enfin. Il se redresse, fait craquer ses doigts puis s'avance vers l'abruti en chef. Il saisit son col de ses mains gantées avant de fixer son regard dans le sien. Une manière de s'assurer que l'autre prêtera un semblant d'attention aux mots qu'il s'apprête à prononcer.
"Dis donc toi! Tu reconnais l'uniforme que je porte où ce détail t'as échappé?" vocifère-t-il. "Tu penses peut-être qu'un officier de la marine n'est pas capable de réserver un simple quai et de briser l'échine de quelques civils récalcitrants? Tu veux peut-être que je te défonce la gueule pour te montrer de quel bois je suis fait?"
L'idée est parfaitement séduisante. Mais même un capitaine ne peut pas décemment fracasser un civil sans raison valable. Il retrouve un semblant de calme avec une peine prodigieuse et relâche la pression exercée sur les vêtements de leur commanditaire. Il vaut mieux attendre d'être payé avant d'aller à de la pédagogie plus musclée. Raison pour laquelle il arrange rapidement le col de l'homme avant de faire un pas en arrière, mains levées comme pour exprimer un regret qui n'a d'ailleurs rien de bien sincère. Après quoi il retrouve sa place auprès de Laura.
"Mmh..." reprend-t-il sur un ton plus mesuré. "Désolé j'ai le cancer et je vais bientôt mourir alors vous comprendrez que la patience est un luxe que je ne peux pas me permettre à outrance! C'est d'ailleurs pour cette raison que je me vois dans l'obligation de refuser la présence de votre frère! Nous n'avons pas le temps de faire du social! Chacun ses problèmes, comme on dit!"
Il tourne son regard vers la bourgeoise et hausse les épaules. Il n'a pas trouvé de meilleures excuses. Et puis ho! Il va bientôt crever s'il ne retrouve pas Althéa! Il a bien le droit d'abuser un peu de son agonie pour obtenir la pitié ou la compassion. Une réaction typiquement humaine dont il aurait tort de se priver. Si les mourants n'ont même plus le droit de s'amuser un peu...

Il se racle la gorge et tousse comme pour appuyer ses propos avant de se relever et de saluer avec une rigueur martiale l'homme. Une façon comme une autre d'en prendre congé. L'officier ne demande d'ailleurs pas son reste avant de quitter les lieux et de s'allumer une cigarette sur le quai. Le tout en tentant de faire abstraction de cet équipage digne d'un bon petit millier de coups de fouet!

Lorsque Laura le retrouve, il l'observe avec un air qui témoigne à la fois une forme de regret et de la défiance. Elle ne pourra pas lui en vouloir d'avoir été si peu diplomate, non? Elle ne se serait pas alliée avec un type comme lui si elle n'avait pas besoin de ses capacités. Et puisque il a besoin des siennes en retour, leur collaboration ne mérite pas d'être remise en cause. D'autant plus que la présence de la demoiselle est tout de même plus agréable que celle d'un alcoolique ou qu'un sossoteur!
"Ne me dites pas qu'il ne l'avait pas cherché!" la met-il en garde. "Bon et pour le trajet? S'il faut arriver sur place avant ces abrutis il nous faudra un moyen de transport rapide! Vous êtes une ingénieure réputée de l'aéronavale, j'imagine que vous avez sous le coude un moyen pour résoudre ce petit problème? On ne va tout de même pas prendre le train comme les rampants, si?"
Et surtout, elle est riche. Et les riches aiment avoir de gros véhicules bruyants et, parfois, rapides. Elle a sûrement un moyen de transport efficace - et luxueux - sous le coude. Sinon il faudra bel et bien se résoudre à voyager avec le train. Une idée qui ne lui semble guère attrayante. Notamment parce qu'il sera entouré de bourgeois qui parleront affaires ou chiffons. Non merci, très peu pour lui!
"Clope?"
Il lui tend son boîtier argenté frappé aux armoiries de sa famille. Quitte à mourir du cancer, autant le propager un peu tant qu'à faire...

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Un vol minutieux EmptyDim 22 Juil - 4:03
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Rèn blêmit à vue d’œil sous la menace, perdant de sa superbe ainsi que quelques teintes d’écarlate sur ses joues. Tristan le tenait fermement par le col, et il porta instinctivement sa main à sa ceinture, tremblant imperceptiblement mais pas moins prêt à dégainer. Il l’avait toujours eu facile, son accession au rang de capitaine par exemple, ou son aisance en société, il les devait au naturel plutôt qu’au dur labeur. Jusqu’à ce jour, il avait rencontré bien peu d’obstacles sur son chemin, et encore moins de personnalités belliqueuses à son encontre ; il espérait de tout cœur que ce missionné potentiel n’escomptait pas inverser la tendance, car le courage de l’affronter venait déjà à lui manquer.

Mais le sanguin retrouva subitement la raison, et contre toute attente, lâcha prise, poussant la générosité jusqu’à refaire une beauté à son col malmené. Il s’épousseta lui-même l’épaule, davantage pour défaire les plis de son vêtement et se donner un air nonchalant que retirer quelque poussière. Le dégénéré semblait enfin l’ériger en collaborateur, et non en antagoniste. Le capitaine souffla donc, à demi soulagé, mais ses sens aux aguets. Des années durant il s’était efforcé de contenter tout le monde, l’honnête comme le truand, et on lui tombait dessus comme sur le dernier des importuns ! Lorsque le militaire reprit la parole, il partit d’un rire nerveux, mais son attitude était plus fermée qu’auparavant. La méfiance se disputait à l’affabilité.

    « Ah il a bon dos le cancer ! Je savais pas qu’il gangrénait aussi la courtoisie. Mais avec cette hargne vous intimideriez l’O’Meara, alors je vous engage, déguerpissez. »


Il ne désirait pas respirer plus longtemps le même air que cet énergumène – rien ne prouvait que son tempérament et son cancer n’étaient pas contagieux. Il le reverrait au moment de le rémunérer, et ce serait bien assez pour une vie entière. Avec un peu de chance, toutefois, il pourrait s’entretenir seul avec la charmante demoiselle qui l’accompagnait, laquelle chercherait peut-être meilleure compagnie que son associé actuel ! En ce qui concernait le contrat, il comptait bien entendu sur elle pour les détails techniques ; il ignorait tout de sa raison sociale, mais il avait cru comprendre qu’elle s’y connaissait suffisamment en aéronefs pour déterminer des menus détails à la place de la brute qu’elle se coltinait, à savoir la durée du déchargement, la taille du quai et le prix d’un tel service.

D’une certaine manière, et bien que ce fût douloureux à admettre, ces deux-là seraient suffisamment complémentaires pour mener à bien la mission qu’il leur avait attribué un peu malgré lui. Le capitaine Rèn rendit alors son salut protocolaire à son homologue, et lança un regard empli de compassion à Laura, avant de les inviter à sortir sans plus de cérémonie. Il était sur leurs talons lorsqu’ils franchirent le seuil, et il ferma soigneusement ses quartiers derrière lui avant de s’éloigner sur le pont sans plus leur prêter attention, visiblement hâtif.

Jet de perception /6 a écrit:
> Laura : 4 & Tristan : 4 <



4 ou 5 : Pressentiment d’être suivis.


Le voyage vers Tellora se déroula sans encombre. Les deux protagonistes disposaient de pratiquement deux jours ouvrés avant l’arrivée supposée de Rèn, une marge plus qu’appréciable pour convaincre le chef de quai qu’ils trouveraient, trapu et strict, abrité sous un kiosque d’aspect rustique. On le reconnaissait notamment grâce aux pancartes laides indiquant les lieux d’intérêt public, quelques articles de loi et autres conditions d’amarrage au port aérien. Il n’avait rien du flegme commode du capitaine Rèn, mais si sa droiture était assimilable à celle de son dos, on pouvait le considérer comme le plus loyal des fonctionnaires des cinq régions réunies !

Alors qu’ils s’apprêtaient plausiblement à engager les négociations, un sentiment étrangement persistant parcourut Laura, celui d’être filé. Et ce depuis quelques temps déjà. Un regard prolongé peut-être, une présence qui s’éternisait ? Difficile à dire, et encore plus d’en déterminer la source. Face à son alerte, le sentiment trouva bientôt écho en Tristan. Néanmoins, comment savoir, de la paranoïa ou de l’instinct, qui avait l’aval ? Le chef de quai droit devant, en revanche, était pour sa part fort tangible.


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