Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €




 :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
Page 1 sur 1


 Caravanes et Architectes

Invité
avatar
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes EmptyDim 18 Mar - 17:17
TCHAK

- Plus haut

TCHAK

- Ton bras, pas l'arc

J'ai grogné. Puis réajusté mon bras
TCHAK

- Bien, on va en rester là pour ce soir.

Je me suis retourné. Personne. Le terrain d'entraînement flottait dans une brume épaisse, comme un îlot sur une mer calme.
Génial. Rêver d'exercices de tir à l'arc, c'est le premier stade de la folie
Au moins j'étais conscient d'être dans un rêve. Curieux, j'ai examiné les lieux : c'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de plonger dans son inconscient. Visiblement, mon cerveau était un peu à cran, tout ce que je distinguais hors du terrain de tir c'étaient des formes floues. Et j'entendais des cris.
Je savais très bien ce qui se cachait derrière cette brume, mais j'ai quand même avancé, quitté le sol ferme pour m'aventurer sur les nuages. Plutôt solides, il faut le leur concéder. Je me suis fait la réflexion que puisque j'avais assimilé le terrain à une île, je devais être en train de marcher sur l'eau. Il me semble qu'un type célèbre a fait ça mais je me souviens plus qui. Sans doute un adepte de Dalai.
Je me sentais pas vraiment de déchaîner un typhon comme ces gars ont l'habitude de le faire – je crois – alors je me suis contenté d'avancer, écartant la brume sur mon passage, jusqu'à arriver à une sorte de clairière.
Elle était là bien sûr. La caravane de mes parents, pas trop flambante, assez vieille. Les teintures délavées et le bois usé, les montures revêches et les convoyeurs burinés. Ils se sont tous tournés vers moi. Leurs yeux laiteux étaient sans doute censés me faire peur, mais – dommage pour eux – mon cerveau ne me connaissait apparemment pas très bien

- Ouais ouais, j'arrive bientôt, me suis-je contenté de dire

Puis je me suis retourné et le monde a volé en éclats


Quand j'ai rouvert les yeux, pas de brume mystique, de caravane perdue, ni même une petite cible de tir. Juste le plafond ocre et orangé de ma tente.
Je me suis étiré en baillant et j'ai mis la main sur mon arc juste à côté de moi pour être sûr qu'il soit encore là. Oui bon, je dormais littéralement avec la tête posée dessus mais on a tous nos petites habitudes connes hein.
Je me suis relevé, j'ai pris un bon petit-déjeuner consistant et me suis habillé en vitesse avant de me recoiffer et de sortir, débordant d'énergie.
Ah ! Vous y avez cru ?
Non bon, en vrai je me suis laissé retomber sur ma couchette, j'ai tâtonné dans mes affaires jusqu'à trouver un pain au miel à moitié écrasé et je l'ai avalé en essayant vainement de m'habiller sans sortir de sous mes couvertures. Devant l'échec d'une telle stratégie, je me suis finalement décidé à me lever pour de bon. Ce qui a fatalement provoqué un peu trop de bruit, et avant que je comprenne ce qui m'arrivait, une masse informe de fourrure et de griffes avait sauté à travers l'entrée de la tente pour atterrir avec la grâce d'un Daënar en robe de danse sur mon thorax. J'aurais préféré retourner au lit d'une autre manière que plaqué au sol par une femelle Muursüld adulte et affamée.
Kera s'est mise à me renifler, s'arrêtant de temps en temps pour me donner un coup de langue. Ne vous y trompez cependant pas, c'était plus par espoir de dégotter quelque chose à manger que par affection envers moi

- Kera … je peux plus … respirer !
- Mrroûûû ?

Elle se tourna vers moi et me jeta un regard méfiant

- Dégage de là … grosse baffreuse

J'ai conditionné Kera à recevoir quelque chose dès que je l'appelle « grosse baffreuse ». Jugez moi si ça vous chante mais ça m'a probablement sauvé de mort par asphyxie une bonne dizaine de fois.
Elle se laissa glisser vers le sol tout en douceur et se ramassa sur ses pattes arrières, tout en me fixant de ses grands yeux ambrés. J'ai soupiré et me suis – pour la deuxième fois de la journée – relevé avec difficulté. Même si cette fois, il faut le dire, c'était plus à cause des trente côtes que mon cher et tendre animal de compagnie avait du me fracturer que par fainéantise
J'ai fouillé dans mon sac, sans lâcher Kera des yeux pour éviter qu'elle ne tente de fondre sur la réserve pour l'emporter plus loin. Elle est restée parfaitement immobile, ses yeux figés sur mes mains qui s'affairaient. Seul signe de vie, elle se léchait tout doucement les babines.
J'ai fini par sortir un bon morceau de viande séchée du sac, que j'ai immédiatement refermé, puis je me suis retourné vers elle

- Couché !

Toujours immobile, Kera a plissé les yeux et s'est mise à gronder. En soupirant, je lui ai lancé son repas. Elle a ronronné joyeusement, a prit le temps de faire quelques bonds et de se frotter contre mes jambes puis s'est enfuie en vitesse avec son butin. Fidèle à ses habitudes, c'est ensuite Carnag qui est entré, tout penaud et hésitant.

- Tu sais, lui ais-je dit en retournant fouiller en quête d'un autre morceau de barbaque, tu es censé être un prédateur autrement plus terrifiant et féroce qu'un Muursüld

Il m'a lorgné avec curiosité

- Laisse tomber, ais-je soupiré

Je lui ai lancé une belle tranche de viande sèche. Il l'a délicatement cueillie au vol puis est venu se lover à mes pieds en mâchouillant et grognant de satisfaction
Je l'ai observé un moment, puis je suis sorti de la tente. Pour une fois, le soleil m'avait attendu pour se lever : tout le camp était baigné dans la lumière chaude et diffuse de l'aurore. Pourtant, j'étais loin d'être le premier debout, entre les manœuvres qui chargeaient et déchargeaient les chariots, les éleveurs qui nourrissaient les bêtes et les gardes permanents qui s'entraînaient déjà, il n'y avait guère que mes camarades mercenaires pour se permettre de pioncer à cette heure. Et encore, pas tous
L'air, chaud et sec, ne me disait rien qui vaille. J'aurais préféré éviter un orage le jour où je partait en reconnaissance de piste
Un bruit a attiré mon attention : du haut de la tente de la propriétaire de la caravane, Madame Jhyran, ma Kera se délectait de son repas perchée sur un des poteaux de bois horizontaux qui maintenaient la structure en place
J'ai souri, et je me suis dirigé dans cette direction. J'étais en retard d'environ une heure sur mon planning, il était donc logiquement temps d'aller dire bonjour à mon employeuse

Invité
avatar
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes EmptyVen 23 Mar - 22:43
     Tcha – tcha – tcha – tcha – tcha – tcha – tcha – tcha – tcha – tchak !


     La caravane s’était arrêtée pour faire une petite pause, et comme jusqu’ici, le seul travail de Sakari avait consisté surveiller les environs, elle n’avait pas vraiment besoin de recouvrer son énergie en se reposant. En lieu et place, elle s’était donc trouvé un arbre, une cible en osier et s’était entraînée au maniement de son chu-ko-nu. Elle l’avait depuis moins d’un mois, et bien qu’il est aisé de tirer avec, et que l’entretien d’une telle arme n’est pas si différent de celui d’un fusil, réussir à contrebalancer la faible précision de l’arme ne s’apprend pas en un jour.
    C’était pourtant la seule arme à distance acceptable dans une caravane mÿ’trane. Naturellement, ça n’avait absolument pas empêché à Sakari de garder son petit pistolet de paume en permanence sur elle, ni de garder dans son sac ses deux fusil – mais démontés pour ne pas causer de nausée violente à ses collègues. Et ça faisait depuis très longtemps qu’elle n’avait plus manié d’arc. Ça manquait.
     Mais si elle avait été engagée, ce n’était certainement pas pour porter le combat à distance, mais au contraire pour défendre la caravane en première ligne. Son couteau, sa lance courte et son manteau blindé étaient là pour ça.


     Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner de l’argent, tout de même. L’achat de cette arme, et de tout le matériel d’entretien qu’elle supposait, avait entamé les finances de Sakari, Bon, et il est vrai que c’était l’occasion de découvrir du pays, car elle connaissait peu celui des gens de magie.
     Et puis bon, elle avait déjà fait d’innombrables travaux d’escorte, ce qui ne la dépaysait pas trop, donc. À ceci près qu’ils n’avaient que rarement impliqué autant de monde. Naturellement, une forte escorte implique une forte valeur, et donc une menace encore plus forte. Les pécores qui détroussent de marchand isolé ne seront pas de la partie, plutôt des bandes organisées et aux tactiques recherchées. Enfin, s’il y avait le moindre problème, c’est à cela qu’il faudrait s’attendre.
     Outre cela, le chef de cette expédition, une certaine Jhyran, qui disposait d’un titre, mais Sakari avait déjà du mal à se souvenir de son nom et encore plus à le prononcer proprement, ne lui apparaissait pas insupportable. Chose peu commune – mais pas rare pour autant.
     Pour ce qui était des employés, elle ne pouvait pas dire. Il y avait bien cet archer qu’elle avait remarqué, au nom imprononçable et qui sortait de sa tente. Alors que Sakari était en train de mettre des carreaux dans le magasin, elle l’aperçut et lui fit un petit coucou de a main.


     Une seule exception à tous ces inconnus, et pas des moindre : Loën, une grande femme qu’elle avait connu à Aildor. Elles s’étaient tout de suite très bien entendues, alors Sakari lui avait proposé de venir travailler avec elle. Pour la recruter, ça avait été assez simple. Elle lui avait envoyé une lettre :


     Salut Loën.
     Je sais pas si ça va t’intéresser, mais à tout hasard, je tente. Tu sais que je suis mercenaire, et on m’a proposé une mission d’escorte de caravane. Le truc est assez gros, et la patronne est pas un champion en recrutement, donc j’ai un peur qu’on soit trop peu nombreux pour gérer ça proprement. Je sais de quoi t’es capable, alors j’ai tout de suite pensé à toi.
     Tu trouveras dans la carte que je t’envoie dans cette lettre où tu peux nous retrouver et notre trajet. Le paiement est honnête, et j’ai pu voir un peu avec qui on allait devoir bosser, y’a pas de baltringues. Normalement, c’est sans risque, mais avec toi en plus, ce sera encore moins risqué.
    À la prochaine.
Sakari Naasoqineq.


     Elle devrait arriver aujourd’hui ou demain, selon les estimations de Sakari. Le plus tôt serait le mieux, car tout de même, quand il ne se passe rien on s’ennuie, et s’ennuyer à deux, c’est mieux.

Invité
avatar
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes EmptyLun 26 Mar - 14:44
Fille de Naasoqineq, mon amie,

Ta proposition et ta confiance m'honorent. Néanmoins, mon engagement à Butsakh n'a point encore pris fin. Je ne pourrais te rejoindre qu'à ton arrivée à Aguu, en redescendant vers mon clan. Nous pourrons alors voyager ensemble, si tu le souhaites.

Que Süns te protège,

Fille de Loën.

Invité
avatar
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes EmptyLun 9 Avr - 13:41
Je pense que c'est au moment où j'ai vu le ravin exploser que j'ai compris que ç'allait être une grosse journée de merde
Jusque là j'avais des signes avant-coureurs mais sans plus. Temps de merde, orage à l'approche, du retard et, par conséquent, une bonne engueulade … rien de dramatique.
C'était la première étape de la caravane, donc la reconnaissance était moins importante. La moitié de l'équipe était assignée à la protection de la caravane elle même, et j'étais parti en avant avec à peine quelques gars. Aucun problème à signaler dans les contreforts, les bêtes étaient rares et peu enclines à s'attaquer à mon groupe, si il y avait des bandits ils avaient la politesse de nous laisser reconnaître le terrain en paix et pas de problèmes de glissement de terrain non plus. Tout était parfait.
Ça a commencé à déconner quand l'orage a éclaté pour de bon. On était toujours bien en avant, en train de dégager un tronc à moitié pourri de la route quand les premières gouttes nous sont tombées dessus.
J'ai regardé le ciel. Ouais, on était parti pour au moins un après midi de tempête, pas de doute là dessus. Restait juste à espérer qu'aucun chariot ne s'embourbe.
En toute fin de matinée, un coursier est venu nous avertir que la caravane traversait tant bien que mal la petite rivière qui marquait l'entrée dans le vrai terrain montagneux. En temps normal, ce ruisseau n'aurait pas posé problème, mais avec l'averse qu'on se tapait depuis quelques heures j’imaginais que la situation avait un peu évolué
Du coup on avait une sacrée avance. On s'est trouvé un coin à l'abri, sur le côté du ravin qu'on allait emprunter, et on est resté là pendant presque une heure.
On a fini par avoir la confirmation que la caravane avait passé la rivière, et on s'est remit en route. En temps normal, la reconnaissance est un métier hasardeux et calme. La plupart du temps. Mais par temps d'orage, surtout aussi brutal que celui qu'on a eu ce jour là, ça changeait du tout au tout, pour devenir TRES hasardeux. Et très dangereux.
Chaque silhouette floue en haut des parois qui nous enserrerait pouvait être un gros rocher autant qu'un maraudeur. Les bruits étaient étouffés et éclatés par le martèlement de la pluie, et nos bottes s'enfonçaient dans le sol à chaque pas. On était censés être discrets et rapides, mais là on tenait plus d'un Paat Kyai sans coquille : visqueux, exposé et affreusement lent
On a fini par atteindre un terrain un peu plus rocheux. Pendant un court moment, on s'est dit que tout allait s'arranger : une fois que les bêtes de somme auraient tiré les chariots hors de la gadoue, la roche permettrait une progression rapide et sûre. Si on se donnait à fond, on avait même des chances de rattraper notre retard.
Et là dessus, on en revient au moment où le ravin explose.
Au début, j'ai cru à un éclair. Un grand flash lumineux, un grondement effroyable et bam ! Trois tonnes de roche tombaient du ciel pour obstruer complètement le passage. Le ravin était définitivement bouché.
Avec les deux autres éclaireurs avancés, on est restés figés pendant quelques instants. D'un coup, d'un seul, un Architecte de mauvais poil venait de condamner l'expédition. Enfin je suppose que c'était un Architecte, parce que sinon c'est la poisse et ça je pourrais pas le supporter
Encore à moitié sonné, je me suis approché de l'éboulement. Je devais être vraiment dans les vapes parce que je me souvenais déjà à peine de le façon dont ça c'était passé. Un éclair lumineux … et le passage était bouché. J'étais plus qu'à deux mètres de l'éboulement.
Et ensuite tout s'enchaîna très vite. Une flèche siffla, et l'un de mes compagnons tomba au sol. J'allais me retourner quand une seconde flèche se posa sur mon cou. Et, fait relativement étrange, elle sortait de l'amas de rocher, qui vacilla un instant avant de disparaître en fumée.
A sa place, une dizaine d'hommes armés nous tenaient en joue moi et ma camarade encore en vie. Leur meneur, un peu en retrait, arborait un gros médaillon d'argent gravé d'un griffon qui avait jadis du être peint en blanc
Je m'étais trompé. Ce n'était pas un Architecte qui s'amusait à pourrir ma journée, mais l'un de ses adeptes. Le disciple de Khugatsaa m'adressa un sourire contrit

- Et maintenant, discutons un peu en attendant vos amis

Invité
avatar
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes EmptyDim 15 Avr - 0:12
     « Pas besoin d’attendre, holà, livraison sur place ! »
     Un coup de feu retentit. Il fut estompé par la pluie battante, mais pas assez pour ne pas atteindre les pieuses oreilles de ceux en contrebas. La balle fila droit vers le crâne d’une fille du groupe de bandits qui s’amusaient à créer des cailloux intangibles.
     Avant que les bandits ne comprennent ce qui ce passait, Sakari leur tombait dessus, arem au poinq. Elle était située sur les bords du col qui traversait la route. La chute de cinq bons mètres fut amortie par le dos d’un bandit. Il faisait sombre, il pleuvait, elle avait une arme à feu et pas eux. La perfection.

     Plus que tout, en cet instant, elle crevait d’envie de combattre. Des jours à crapahuter sans pouvoir sentir le doux contact de l’acier froid de la détente, des heures avancer dans la boue et l’humidité, à pousser les chariots et à suer comme des bêtes de somme pour gagner quelques mètres.
     Sakari était taillée pour la guerre et la chasse, pas pour les travaux de ce genre. Le temps, le pays, les mœurs locales l’avaient foutue dans une de ces colères qui sont rares chez elle, et c’est heureux, car elles ont ce côté terrible que seuls peuvent déployer ceux qui maîtrisent les armes à la perfection. Avoir été élevée dans la lutte armée, que ce soit dans les plaines gelées et infestées de prédateurs de Marnaka, ou à Aildor, la cité dont le nom suffisait à la décrire. Elle avait la patience et la résolution des chasseurs du nord d’Als’Kholyn, mais la fureur et la violence des pirates du sud.
     Combinez les deux, et vous obtenez un guerrier qui peut déchaîner en un instant une force et une soif de victoire qui vont avec une maîtrise parfaite du geste, un calme qui va avec une prestesse dans l’action, et une précision mortelle dans l’exécution du ballet mortel. C’était cela, les castes guerrières tribales, qui vivent par et pour le combat, et lui vouent leur vie. Tout le peuple des Nunaqortoqut était comme cela.

   *
*   *

     Un peu plus tôt dans la soirée, des éclaireurs étaient partis. Sakari les enviait, elle qui était à l’arrière d’un chariot à pousser, avec de la gadoue jusqu’à mi-cuisse. Quelques heures plus tard, alors qu,un sol rocheux s’était dévoilé, et qu’on faisait le dernier effort pour sortir la caravane de là, on entendit un coup de tonnerre.
     Craignant le pire, car sachant qu’on allait vers une région montagneuse où des éboulements pouvaient être fréquents, Jhyran voulut envoyer quelqu’un pour prévenir les éclaireurs qu’ils devaient faire un rapport sur cet incident. Il lui fallait quelqu’un de rapide et qui savait se retrouver dans ce type de terrain. Bien qu’elle disposât de mercenaires compétents et familiers au pays, elle choisit Sakari, qui maîtrisait bien la montagne, et qui avait insisté tellement pour pouvoir se tirer que ça en devenait gênant.
     Elle fit un crochet pour prendre le sac à dos dans lequel ses armes étaient gardées, puis fila à la rencontre des éclaireurs, un immense sourire aux lèvres.

     Elle arriva bien vite sur les lieux de l’incident, mais comme elle voulait avoir une vision large de ce qui ce passait, elle n’avait pas emprunté la route, qui sillonnait à flanc de pente, mais le haut de la crevasse. De là, elle dominait ce qui ce passait en contrebas. C’est ainsi qu’elle repéra les éclaireurs. Ils étaient devant ce qui semblait être un éboulement. Sakari se dépêcha. En chemin, elle avait remonté ses armes en quatrième vitesse. On ne sait jamais.
     Alors qu’elle arrivait au niveau des éclaireurs, les rochers furent pris de ce qui ressemblait à un clignotement, comme s’ils étaient là sans l’être. Et c’était effectivement le cas, car ils disparurent pour révéler une forte escouade armée.
     Se mettant en position de tir, Sakari fit un large sourire. Ça allait être une bonne soirée.

   *
*   *

     Arrivée en contrebas, au milieu des bandits, son couteau dégainé et son Goliath chargé à bloc, elle commença à massacrer ces importuns. Son canon libérait des salves dévastatrices, tirant des billes de métal, qui à cette courte portée, ne se contentaient pas de percer des chairs, mais les pulvérisaient les éparpillaient, les lacéraient, les déchiquetaient. Chaque tir touchait au moins deux personnes, mais en les tuant rarement. Toutefois, ceux qui avaient été percutés se retrouvaient au sol, propulsés par l’impact, et gémissant sur leur corps grevé de plomb, qui pissait le sang.
     De son couteau, elle paraît ou esquivait les cours d’épée, et retournaient leur trop longue allonge contre leurs propriétaires. En effet, après avoir paré une lame, Sakari fonçait sur son adversaire, le collant au plus près, l’empêchant d’engager des coups puissants, et elle les plantait de sa lame courte, faisait tourner la lame, déchirait leur peau et ravageait de son épais tranchant ses ennemis.
     Ils chutaient comme des sacs de paille, comme brisés, soit par l’acier, soit par le plomb.

     Ce combat, pour qui savait apprécier ces choses, était merveille à voir. Sakari dansait, virevoltait, avec une certaine grâce, mais aussi une grande pesanteur. Chacun de ses coups avait une puissance d’impact, une lourdeur dévastatrice.
     Pris d’ardeur, les autres éclaireurs avaient participé au combat. Un d’entre eux s’était fait tuer. Un bandit, même attaqué par une force de la nature, reste un bandit, donc a priori quelqu’un qui sait se servir d’une arme.

Contenu sponsorisé
Caravanes et Architectes Empty
Caravanes et Architectes Empty

Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: My'trä :: Kharaal Gazar
 Sujets similaires
-
» Les Architectes