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Chercher sa place - Page 2 EmptyMar 3 Juil - 21:25
Jaheera reprit contrôle de son corps après la conversation entendue, clignant trois fois des cils pour se remettre d'aplomb. Elle était excellente lorsqu'il en venait à la possession, mais il fallait toujours ce petit temps de latence pour que son esprit ne lui revienne complètement. Ses doigts s'étirèrent, subissant l'impulsion l'un de l'autre pour résulter en de légers craquements. La férale fit lever son bras droit en un pilier, allongé à la verticale et le poignet saillant vers le ciel sans nuage. Elle pouvait sentir ses os bouger à l'intérieur, alors que ses mouvements venaient lui replacer sa sculpture de cartilage. Un mouvement penché du cou vint achever cette routine qui, pour la disciple d'Orshin, s'apparentait à un réveil, qu'il ne vienne interrompre un sommeil, ou bien, en l'occurrence, la fin d'une projection de l'esprit. Toutefois, elle ne se fit pas prier pour laisser s'échapper un lourd bâillement, suivi d'un grognement fatigué. 

Mais elle n'en avait pas encore fini. Comme Jacob le lui avait conseillé, elle avait ouvert les oreilles, et de cette expérience, un aspect nouveau de sa personnalité vint resurgir. La logique. Elle n'était pas inexistante, toutefois, elle s'était tant laissée prélasser parmi la faune que son bon sens mathématique avait été laissé à moisir dans les décombres de son âme, comme un vieux livre que l'on fait glisser au fond d'une étagère. Mais aujourd'hui, et pour la première fois depuis maintenant huit ans, Jaheera soufflait sur la couverture de cet ouvrage qui allait regagner de son utilité. La férale aurait bien dit qu'il lui avait manquée, mais l'hypocrisie n'était pas le genre de la maison. Au final, les pages seraient tournées avant que l'immaculée ne s'attarde sur le détail des formalités. Elle devait réfléchir, maintenant et tout de suite.

Elle avait ouvert ses oreilles, maintenant, il lui fallait étendre son esprit. L'ordre lui avait demandé d'espionner cette femme, le but de l'espionnage est de rassembler des informations. S'ils veulent rassembler des informations, de deux choses l'une, soit la femme en question est une de leurs cibles suspectes, soit elle est une recrue potentielle à intégrer. Dans le cas de son écoute, Jaheera avait d'abord cru à une liste de courses douteuse de la part de la jeune femme en suivant leur conversation, mais la suite lui avait mis la puce à l'oreille. "Maître", "dignité", tout cela lui semblait si proche de l'ordre, peut-être était-ce une organisation rivale qui se profilait sous une lune qu'elle ne connaissait pas. La place du marché donc, à l'aube, ou du moins avant ... et elle n'oubliait pas "Le Monarque". Après cette nuit, il serait certainement préférable de retourner voir Jacob. 

S'appuyant sur sa lance, la jeune promise à l'ordre, ou du moins elle l'espérait, vint se remettre sur pied. Sa peur dans la grotte lui avait fait réaliser à quel point elle était idiote, et à quel point ses faiblesses la dominaient bien plus qu'elle ne les maîtrisait. Il lui fallait ce remède que son recruteur avait bien justement appelé "discipline". Au final, ça lui faisait mal de le reconnaître, mais elle se sentait vraiment comme une gamine, à cet instant devant plusieurs membres de l'ordre comme maintenant encore. Ce n'était plus tant une question de serment, elle devrait grandir un jour. Tant pour elle que pour sa soeur dont elle avait tant insulté la mémoire ... ses excuses devraient attendre, mais un jour elles viendraient. Maintenant qu'elle y pensait, si Asa regardait depuis les cieux ou elle ne savait quel autre observatoire ... il était probable qu'elle la haïsse déjà. 

Un long soupir parcourut son corps, laissant s'échapper une vague de remords pour avoir laissé quatre années défiler sans rien essayer de faire pour accomplir sa promesse. Il était temps de grandir, alors ? Son enfance se terminait ici, à l'orée de cette longue forêt qui l'attendait. Aucun chemin n'était jamais tracé, seuls les pas de ceux qui ont foulé les feuilles mortes impriment le semblant d'un sillage dans un océan de nature grise. La Pénitence représentait ces traces modestes qui saillaient hors du sol tapissé d'orange, de jaune et de rouge. L'automne était loin, mais les saisons dans le coeur de Jaheera n'en pouvait plus de se mélanger. De l'été elle était repassée à l'hiver, et de l'hiver, elle se sentait revenir au printemps. Mais il y avait toujours l'averse à traverser avant que ne vienne le soleil, et l'immaculée n'en verrait les rayons qu'après en avoir enduré l'absence. C'était le prix de la pénitence.

Son chemin à elle, pour l'instant, s'en retournait vers la ville, plus proche, mais aussi pour profiter un peu d'une balade qu'elle ne s'offrait que par pur besoin. Elle s'était rapprochée des murs, afin de ne pas fatiguer de la distance qui la séparerait de son prochain réceptacle. Utilisant un orme aux larges feuilles pour abri, la disciple d'Orshin s'allongea sur l'herbe et laissa son esprit vagabonder. Il vint s'envoler par-delà les murs de la cité et faisait chemin dans les ruelles pour trouver un animal qui s'accommoderait à l'obscurité. Il y avait ce chat, Jago, qui errait à quelques pâtés de maisons de la place du marché. Jaheera se mit dans son corps et vint l'emmener jusqu'au lieu dit. "Patience était mère de sûreté", elle le savait maintenant. Alors, elle fit s'allonger son espion le long d'un baril appuyé sous l'ombre d'un mur qui ne laissait que transparaître ténèbres complètes à ceux qui n'y étaient pas immergés.

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Chercher sa place - Page 2 EmptyDim 8 Juil - 8:57
Il était l’heure du changement, ce moment qui annonçait la mort de la nuit pour la naissance d’un nouveau jour. L’instant signalant l’éveil prochains des travailleurs matinaux et le couché des noctambules au cerveau brumeux, souvent imbibé de la vinasse ingurgité tout au long de la nuit… Ou aux poches pleines du butin récoltés pour certains. Le soleil n’était pas encore levé, il se faisait attendre en gardant pour lui ses précieux rayons. Les dormeurs dormaient encore, les autres venaient à peine de rejoindre le pays des rêves.

Le moment choisi était donc des plus délicat. Il fallait agir vite tant la marge de manœuvre se voyait réduite par l’éveil prochain de l’astre et de tout ce qu’il annonçait. Pour l’instant, le manteau de la nuit faisait son office, dissimulant à merveille le chasseur tapi dans l’ombre d’une étroite ruelle. Sa cachette lui offrait un angle de vue idéal sur l’ensemble de la place, rien ne pourrait lui échapper.

Ses cibles ne tarderaient pas, il le savait. Son informatrice ne disait jamais rien au hasard, ses murmures abstraits étant d’une précision étonnante. Alors, lorsque les premières lueurs de l’aube, encore hésitantes, troublèrent timidement les ténèbres de la nuit achevée, ils étaient là. Trois marchands itinérants à bord d’une charrette bien remplie tirée par un cheval à la robe crème.

L’homme avisa la charrette et les tonneaux trônant fièrement sur le plateau. Du vin peut-être, ou tout autre boisson alcoolisée à la consommation était particulièrement appréciée. Il les laissa approcher, le temps de sortir sa sarbacane et de la déplier doucement. Il s’empara ensuite de trois aiguilles, de façon minutieuse afin de ne pas poser les doigts sur le poison qui en recouvrait les pointes.

Trois coups, un par tête de marchand, tous portés directement à la jugulaire pour s’assurer une diffusion rapide du produit. La mort ne tarda pas, les trois hommes s’écroulèrent l’un après l’autre alors que le cheval stoppa sa marche. Le chasseur n’eut plus qu’à se diriger vers ses cibles sans vie. Doucement, il ouvrit les tonneaux… Ceux-ci ne renfermaient aucun alcool, aucun liquide en réalité… Non, le contenu était bien plus dérangeant.

Une petite main se referma sur la sienne entachée de centaine de morts. L’homme tira pour extraire l’enfant de sa prison de bois et répéta l’opération autant de fois que la charrette ne contenait de tonneaux… Au total, c’est une bonne dizaine d’enfant, tous esclaves en devenir qui s'enfuyaient dans les rues de la cité. Perdus, effrayés, probablement affamés, mais quelqu’un serait là pour s’en occuper, il le savait. Ce n’était pas son problème, son travail à lui n’était pas encore terminé.

Il hissa les cadavres sur le plateau, les recouvrant d’une couverture de laine avant de prendre la place du conducteur. La charrette s’éloigna lentement de la place vers une destination inconnue. Le soleil était assez haut à présent pour inonder les rues de la douce lumière. Peu à peu, les volets s’ouvraient, sur son passage, l’agitation habituelle s’empara de la cité…

Un jour nouveau commençait.

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