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Home Sweet Home EmptyLun 23 Avr - 0:36
La porte s'ouvre sur un brouhaha assourdissant, mais familier. L'endroit est tel qu'on l'a laissé, quelques semaines plus tôt. C'est l'heure du repas, et l'endroit est bondé. L'air embaume des effluves de viande grillée et de bière fraiche. Le rez-de-chaussée est une taverne, et on y trouve une clientèle venue manger et boire. On est plutôt fiers de son rendement, mais la véritable activité du lieu commence un étage plus haut. C'est Abigayl qui a eu l'idée de proposer un service de restauration. "Pour après". Et effectivement, ils ne sont pas rare à faire preuve d'une bonne fringale après avoir goûté aux... plats principaux.  J'avoue que moi-même, il m'arrive souvent de descendre casser une graine après coup.

L'ambiance est à la fête, des musiciens se sont invités et jouent un air entraînant. William est sûrement au courant de notre arrivée depuis plusieurs heures. Le tout est baigné d'une activité frénétique, et serveurs et serveuses, en tenues révélatrices, circulent rapidement entre les tables, parfois arrêtés quelques instants par des clients entreprenants.

-Bordel Liam, reste pas planté là ! J'ai la dalle !

Alexander me bourre d'un coup d'épaule et s'engouffre dans la foule. Il est rapidement suivi par Abby, qui est déjà en train d'enlever son superbe manteau de voyage. Elle n'a pas le temps de le lâcher que déjà l'un des employés s'en empare en lui souhaitant la bienvenue. Une vraie dame du monde.

-Enfin à la maison. Rappelez-moi pourquoi il était nécessaire que je vous accompagne déjà ? demande-t-elle.

Elfï entre à son tour, et me lance un sourire entendu. Il y a des choses qui ne changent jamais.

-Parce que c'est ton contact qui avait l'info, et qu'il ne voulait voir que toi, lui chante-t-elle de son accent Kashan si particulier.
-Et pour moi ? C'est quoi votre excuse, pour m'avoir traîné de force dans aventure débile qui a tourné SM ?

Je lève les yeux au ciel et cette fois j'interviens.

-"Attendez-moi je viens ! Je m'emmerde en ce moment." C'est très exactement ce que tu nous a dis le jour de notre départ, le retardant d'ailleurs de trois bonnes heures.

Alex lève un sourcil circonspect, comme s'il essayait de se rappeler un souvenir très lointain.

- Ah ? Possible, ouais... Bah ! C'est du passé. Allons manger !

La mauvaise foi de ce garçon m'étonnera toujours. Bref, j'avance à leur suite entre les tables, et on se dirige vers le fond, où un escalier permet d'atteindre un demi-étage surélevé, réservé aux VIP. Les regards se tournent sur notre passage. Sans vouloir me vanter, je fais toujours mon petit effet. La démarche toujours assurée, le port altier, il n'est pas étonnant que tant de personnes soient intéressées. Et ce malgré trois semaines de voyage et une od... et les inconvénients que cela engendre. Tout de même, je dois avouer qu'il y a plus de regards masculins que d'habitude.  

Je passe près d'Elfï, qui envoie promener deux ou trois clients, aux regards trop insistants, si je comprends bien. Elle a dû se méprendre sur la direction de ces regards, j'imagine. Pauvres gars. Personnellement, je continue mon chemin directement  jusque notre table habituelle, tout au fond, où Will nous attend. Avachi sur sa chaise, les pieds sur la table, il regarde le plafond en tirant sur une clope. Il faut toujours qu'il se prenne pour le centre de l'attention celui-là...

-Alors, il paraît que vous vous êtes faits chopés ?

Il lève la tête et nous lance un grand sourire moqueur. Bon, faut que vous compreniez. Avec William on s'adore, et on n'hésiterait pas à escalader Uulyn lui-même, si l'autre était coincé sur sa monstrueuse carapace. Mais ça ne nous empêche pas d'entretenir une saine rivalité depuis des années. Aussi, je fais de mon mieux pour cacher ma contrariété, et lui lance une réplique calme et pleine d'esprit.

-C'est Alex, qui s'est fait choppé. Nous on a été que les victimes collatérales. Nuance.
-Si on avait suivi mon plan plutôt que le tien... commence le concerné en attrapant avant même de s'asseoir le cruchon de vin.

Je l'interromps rapidement.

-Bon ! L'important, c'est qu'on ai réussit, et le client sera content.
-Bien sûr, ironise William.

Je n'aime pas trop ses insinuations, mais j'accepte tout de même son étreinte de bienvenue. Alors que l'on s'installe, voilà Edd' qui entre en scène. Le géant sort des cuisines, dans un soupir de soulagement que sa discrétion naturelle laisse entendre dans toute une salle bondée de bruyants convives. Un soupir qui ne présage rien de bon. Pas plus que ses phalanges couvertes de sang. L'ancien pirate nous aperçoit, nous lance un grand sourire et un grand signe de la main, en s'approchant à grands pas. Je vous ai déjà dit qu'Edd' est grand ?

-Will, demande Abby. Ce sang sur ses mains ce n'est tout de même pas...
-Si, répond Will dans un sourire amusé. Un mauvais payeur.
-Mais vous inquiétez pas, il reviendra pas de sitôt, intervient Edd' qui vient de nous rejoindre. Je l'ai envoyé inspecter les fonds des tunnels par la voix expresse.

Et le voilà parti d'un grand éclat de rire. Abigayl est consternée en revanche.

-Tu pourrais au moins te laver les mains avant de revenir en salle, s'offusque-t-elle. Tu fais peur à la clientèle !
-Ça fait pas peur, rétorque le marin sur le ton d'un professeur de philo à un élève particulièrement lent. Ça délivre un message. C'pas pareil. Mais bon, si ça peut t'faire plaisir...

Et le voilà qui s'essuie les mains directement sur la nappe. La tenancière s'emporte sur un malabar mort de rire. Will le suit de bon cœur, et j'avoue qu'Elfï et moi-même avons du mal à nous contenir. Même Alex, lève un œil au dessus du goulot de son cruchon, qu'il n'a pas quitté du moment où il fut assit, pour hausser un sourcil appréciateur.

Ouais... C'est bon d'être à la maison.

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Home Sweet Home EmptySam 5 Mai - 13:47

« Le Corbeau Carmin », un choix de nom tout à fait intéressant. La petite Isyel avait passé une journée déplorable, à courir après un escroc dans tous les quartiers crasseux de la ville. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle tout de suite et avait fait un arrêt dans la première taverne venue, sans remarquer avant d’entrer que c’était un peu plus que ça. Un heureux hasard, car l’établissement spacieux lui changeait des souterrains de ces derniers jours.

Elle entra et se dirigea directement vers le bar pour commander une choppe d’hydromel, puis dut attendre qu’une table se libère. C’est vrai qu’il y avait beaucoup de monde alors elle patienta accoudée au bout du comptoir, le regard alternant entre les serveuses à moitié nues, les musiciens et surtout les différentes façons de s’enfuir. Ici, à Aildor même une taverne à l’air tranquille pouvait se transformer en un claquement de doigt. Elle se laissa entrainer par le rythme de la musique, bougeant la tête de haut en bas, en scrutant les lieux.

Le barman lui tendit enfin sa choppe, et son estomac grogna d’impatience. Il lui lançait un regard curieux, avec sa tenue poussiéreuse, son teint cireux, elle n’était pas au top de son apparence. La jeune fille avait beau courir plus vite que sa cible, celui-ci connaissait des coins et recoins ou se cacher et l’avait fait tourner en rond pendant des heures. Après un bon repas et une nuit de sommeil, elle le retrouverait facilement. Il y aurait peut-être une chambre ici, ou alors elle dormirait chez un ami, pas chez elle en tout cas.

Les musiciens continuaient leurs refrains mais quand l’un d’eux fit LA fausse note, elle n’eut plus ni l’envie, ni le courage de rester concentrée sur eux. Sa choppe maintenant à moitié, ses muscles se détendait un peu. Elle souriait au barman qui lui demandait d’être encore patiente, mais dans sa tête elle n’avait qu’une envie, bondir au-dessus du bar et lui planter sa dague dans l’épaule. Oui, vraiment une très mauvaise journée. Il lui proposa alors de monter à l’étage quelques minutes, la maison lui mettrait un jeune éphèbe à disposition, mais les jeunes garçons ce n’était pas son truc, les grands malabars non plus d’ailleurs.

Puis son attention fut attirée par un groupe de personne des plus hétéroclites, un peu plus loin, légèrement surélevés. Un type peinturluré semblait en grande discussion avec ce qui était surement son amant, tandis qu’une femme aux airs de maquerelle renfrognait contre un grand balourd. Isy observait le spectacle comme si elle se trouvait au théâtre, une scène muette, étant donné le bruit ambiant elle n’entendait rien de ce qu’ils se disaient. Elle finit son hydromel, en commanda un autre en laissant quelques iris sur le comptoir.

- Elle arrive cette table ? Brailla-t-elle

Elle avait besoin d’une chaise. Finalement on lui alloua une table, la jolie serveuse l’entraina dans son sillage vers le groupe, sa place se trouvait justement en dessous d’eux, et de là elle pourrait tout entendre mais plus rien voir. Elle s’abattit sur son siège et demanda  gentiment une viande grillée, un bon gros steak bleu. La fatigue commençait à gagner la Khashan, ses paupières lourdes tentaient de se fermer, aider par le l’huile qui brûlait dans les lampes.

Encore et toujours ce refrain dans sa tête, « Te mêles pas de leurs affaires, soit pas si curieuse, ça va encore t’attirer des problèmes. »
Elle percevait des bribes de la conversation, tout en somnolent :

- Ce sang sur ses mains ce n'est tout de même pas...
- Je l'ai envoyé inspecter les fonds des tunnels par la voix expresse.
- Tu fais peur à la clientèle !
- Ça délivre un message. C'pas pareil. Mais bon, si ça peut t'faire plaisir...

Voilà une bonne raison pour la petite Isy de rester méfiante, même si dans les parages, il ne fallait pas non plus, trop s’étonner de ce genre d’action. Elle était elle-même en train de pourchasser un inconnu ayant une dette envers son patron du moment. « Saleté de Sonny, il m’a bien entubée. » pensât-elle.

« BOUM » une chaise venait d’être renversée plus haut, ça la fit sursauter et elle leva la tête pour voir ce qui arrivait.


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Home Sweet Home EmptyMar 8 Mai - 19:27
Cela fait une bonne heure que nous sommes attablés à présent. Après avoir mangé un morceau, Edd' s'en est allé chercher querelle dans les tavernes des concurrents, quand Aby' a préféré aller vérifier que tout ne s'était pas écroulé en son absence. C'est Donc Alex, Elfï et moi-même qui sommes chargés de narrer nos aventures à un William forcément impressionné. Enfin... Alexander étant trop occupé à vider des cruchons de pinard, et Elfï n'ayant jamais eu la fibre d'une conteuse, c'est surtout votre serviteur qui s'en charge.

- Et c'est là qu'ils sont arrivés ! je raconte avec emphase. Ils sortaient de partout et nulle part à la fois. Ils devaient bien être plusieurs dizaines !
- Dix tout rond, corrige d'un ton lancinant l'ancien comptable, sa voix raisonnant dans son amphore.
- Comme je te l'ai dis, Elfï était chargée de protéger le client. C'était donc juste Alex', Abigayl, et moi.

Je saisis ma choppe, et en avale une grande lampée. Toujours savoir ménager son effet, et laisser son auditoire en suspens. Malgré les œillades qu'il jette aux jeunes femmes qui viennent d'entrer, je sais que Will est captivé. Elfï me jette un regard rieur, comme devant l'un de ces acteurs de renom. Ou peut-être comme devant un acteur de comédie ? Mais je ne vois pas où serait le rapport.

- Ils m'entouraient, et m'attaquaient par vagues, je reprends.
- Comme sur une mer d'huile, alors, commente Alex'.
- Je me débattais comme un diable, j'enchaîne faisant mine de n'avoir rien entendu. J'en abat un, puis un deuxième. [/color]

Tout à mon histoire, je me lève, mon verre toujours à la main, et mime les gestes de mon combat, aspergeant de bière tout ce qui m'entoure.

- Le troisième était un peu plus coriace, et avait plus d'allonge. J'ai donc grimpé sur une table pour prendre un peu de hauteur.

Et me voilà à poser un pied sur ma chaise, puis à grimper sur la table. Les regards se tournent vers nous. Je sens que tous sont captivés par l'affrontement épique que je leur sers.

- Je les repousse tout autour de moi, un coup à droite, un coup à gauche ! Vient le moment où je suis obligé de faire marche arrière, et me voilà en équilibre sur le dossier d'une chaise !

Et tenant mon rôle d'acteur improvisé, je m'exécute à nouveau. Je fais un pas en arrière, pose le pied sur le dossier de ma chaise... qui craque complètement. Non, rien à voir avec mon poids, je suis en parfaite forme. Sans doute un défaut de confection. Toujours est il que je me prends les chevilles dans la rambarde derrière moi, bascule par dessus, et tombe sur le dos à l'étage en dessous. Ma choppe me suit, m'aspergeant moi et tout ce qui se trouve sous votre serviteur. C'est à dire une charmante jeune fille, qui vient de me réceptionner sur ses genoux.

C'est une jeune femme a l'air peu commode. Des vêtements pratiques, pas spécialement riches ou prévus pour se montrer, elle est clairement ici pour le travail et non le plaisir. Sa mine montre clairement qu'elle ne s'attendait pas à notre fortuite rencontre, et qu'elle n'a pas l'air d'avoir apprécié la façon dont elle s'est déroulée. Pas plus que ma bière qui nous a trempés tous les deux. Devant son air surpris, je ne peux pas m'empêcher de rire, avant de lui lancer un joyeux :


- Mon héros !

Au dessus de nous, deux têtes se penchent au dessus de la rambarde, afin d'attester de ma bonne santé. Will et Elfï. Un peu plus loin derrière eux, j'entends une voix étouffée :

- Il est vivant ?
- Il se porte même plutôt bien, répond William en jetant un regard entendu vers la jolie jeune femme qui m'a évité une rencontre trop appuyée avec le plancher.
- Dommage...
- Alors, c'est comme ça que le combat s'est fini, et que vous vous êtes fais chopper ? me demande Will, goguenard.

Je m'extirpe des genoux de la jeune fille, et ne m'abaisse pas à répondre. Une fois levé, j'essaie d'enlever autant de liquide que possible de mes vêtements, et passe une main dans mes cheveux afin d'en essorer autant d'alcool que possible. J'y suis encore, lorsque je m'adresse à l'héroïne de ma soirée.

- Bonsoir, je commence. Et navré de cet incident.

Je me tourne vers l'une des serveuses qui passe près de nous.

- Lila ! Apporte de quoi se sécher à notre charmante cliente.

A ma remarque, Elfï se racle discrètement la gorge. Elle me lance un regard que seul moi peut comprendre. Elle ne compte pas me partager ce soir. Tant mieux après tout. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras.

- Ce soir, je reprends, c'est sur le compte de la maison pour elle. Quoi qu'elle demande.

Lila acquiesce et s'empresse de répondre à ma requête. Tandis qu'elle s'éloigne, je souris à ma sauveuse, puis me rappelle soudain.

- Oh ! C'est vrai, je ne me suis pas présenté. Moi c'est Liam. Les deux idiots moqueurs là hauts, c'est Elfï et William.

Je fais un signe du menton dans leur direction.

- Et nous sommes les heureux propriétaires de cet endroit, j'annonce en écartant les bras, désignant l'ensemble de la pièce. Bienvenue au Corbeau Carmin !

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Home Sweet Home EmptyVen 11 Mai - 17:56

Le sommeil tentait d’envelopper la jeune fille dans sa douce étreinte, elle lutait cependant contre la léthargie. Ses pensées dirigées vers la mission non achevée et les conséquences en cas d’échec. Au-dessus d’elle en revanche, l’activité battait son plein. Le peinturluré chanté ses louanges et Isyel entendait toute la comédie mise en œuvre dans sa voix. Elle écouta alors, bercée par le timbre agréable de cet homme, souriant seule aux remarques d’Alex. Quelques gouttes de bière furent renversés sur sa table mais elle n’allait pas raller pour si peu.

« BOUM » dans son sursaut, elle avait levé la tête pour voir le narrateur lui tomber sur les genoux. Surprise dans sa torpeur, elle ne prêta pas attention à toute la bière sur ses vêtements. Le gaillard lui souriait comme un benêt, l’air innocent. La colère commença à lui monter aux joues, pas contre l’homme, mais contre son propre manque de vigilance. Si il avait était armé, elle aurait une lame plantée dans la poitrine. « Idiote » se dit-elle.
- Mon héros !

« Héros ? », Il lui fallut quelque seconde pour comprendre la plaisanterie. Puis deux voix se firent entendre, cherchant à savoir si leur ami n’avait rien de cassé. Isyel s’était levée pour laisser un peu de place, le peinturluré se séchait tant bien que mal et la jeune fille se rendit alors compte qu’elle aussi était toute tachée. Ses habits déjà sales arboraient dorénavant de belles auréoles odorantes et collantes, qui ne partiraient pas avec une simple serviette.

- Bonsoir et navré de cet incident. Commença-t-il.
- Lila ! Apporte de quoi se sécher à notre charmante cliente.

Un petit bruit attira l’attention, une rousse, hum ... jolie rousse. Il y avait un trait familier chez elle, Isy l’observa assez pour remarquer une série de bijoux typique des Khashans.

- Ce soir, c'est sur le compte de la maison pour elle. Quoi qu'elle demande.

A ces mots, la jeune fille leva un sourcil intriguée, toute sa colère intérieure s’envola et Liam gagna un sourire. Il s’était poliment excusé, ses amis ne semblaient pas sur le point de la détrousser et l’établissement ne manquait pas de charme, alors Isy se détendit.

- Oh ! C'est vrai, je ne me suis pas présenté. Moi c'est Liam. Les deux idiots moqueurs là hauts, c'est Elfï et William.
- Et nous sommes les heureux propriétaires de cet endroit. Bienvenue au Corbeau Carmin !
- Isyel. Répondit elle en levant la main vers les deux spectateurs.

La serveuse était revenue avec un seau d’eau pour nettoyer le chantier de son patron. Isyel trempa les mains à l’intérieur pour se rincer la nuque et le visage; puis avec beaucoup de précaution pour ne pas gêner la cliente, Lila se mit au travail. La précieuse place, si patiemment attendue n’était désormais plus disponible. Liam, en gentleman l’invita à se joindre à eux, mais la jeune femme commençait à se fatiguer de tous ces événements, elle allait répondre négativement quand Abigayl arriva vers eux.

- Tu tombes sur les clientes toi ! le rabroua-t-elle, tout en tirant Isy par le bras avec douceur.
- Excusez le, si vous voulez me suivre. J’ai une chambre à l’étage ou vous pourrez vous changer.


La jeune femme se laissa entrainer par la mère maquerelle qui ne se priva pas d’un regard noir pour Liam, le genre « On va en reparler plus tard ». William et Elfi, toujours accoudés à la rambarde avait l’air amusés par le petit manège. Tout en montant l’escalier, la Khashan pensa à toute ses méfiances, elle se dit que finalement autant voir ou sa la mènerait. Ils traversèrent l’étage supérieur, qui était tout à fait édifiant quant aux commerces qui y était pratiqué, pour arriver devant une porte. Abby entra la première et Isy suivit.

- Vous pourrez trouver une baignoire derrière ce rideau et je vais de ce pas, vous chercher une tenue propre.
- D’accord, ça m’va

Il y avait dans la baignoire une eau tiède, elle n’était visiblement pas la première à l’utiliser, mais ça ne la gênait pas le moins du monde. Une fois rafraichie, elle essora fortement les bandages qui lui servaient de sous-vêtement et les sécha au coin d’un feu.
« Je sais pas à qui appartient cette chambre, mais elle est douillette. » pensa-t-elle.
Ce bain avait au moins eu le mérite de la réveiller, elle s’étira les membres et son estomac émit un gargouillement sonore, puis on frappa à la porte.

- Attendez une minute. Le temps de ne pas se montrer toute nue et de se cacher derrière le rideau.
- Désolé, je n’ai pas trouvée de pantalon, j’espère qu’une de mes robes vous ira. Abby tendit donc une jolie robe noire, au tissu banale comme on peut en trouver dans les échoppes du bassin d’Aildor.

Pendant cette séance d’essayage, Isyel ne put s’empêcher de demander à Abby pourquoi autant de gentillesse et d’attention. L’autre lui répondit que d’abord, si elle l’avait laissée partir dans un état aussi désastreux, la popularité de son établissement en aurait surement pris un coup. Elle lui expliqua ensuite que le bouche à oreille c’est la première des publicités, ne doutant pas qu’Isy lui ferait une bonne réputation.


Une demi-heure plus tard, revoilà la jeune fille qui descendait l’escalier. Vêtue d’une longue robe au très léger décolleter, ses bottes de cuir, la ceinture autour de la taille et sa dague qui cette fois était cachée sous le vêtement, attaché à la cuisse. Sa très longue tresse rousse tombant, ne pouvant plus être caché par sa veste ou une capuche. Elle braqua son regard vers le groupe, hésitante quant à l’attitude à adopter. Loin d’être mal à l’aise vis-à-vis de sa tenue, elle la portait très bien, mais trop peu souvent au gout de sa mère.


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Home Sweet Home EmptyLun 14 Mai - 19:50
Ah ! Quand même ! J'ai obtenu un sourire ! C'est que ce n'était pas gagné, vu l'air bougon de la demoiselle jusqu'ici. Je m'attendais presque à me voir affublés de noms d'oiseaux sur un ton audible par toute la salle. Mais mon charme naturel aidant, la jeune femme se détend et se présente. Isyel.

- Enchanté ! je lance joyeusement.

C'est alors qu'intervient Aby'. Elle entraîne la rouquine avec elle, me lançant un regard noir par dessus son épaule. Je vais en entendre parler un moment, de celle-là.

- Tu vas en entendre parler un moment, de celle-là ! me lance un William goguenard, comme en écho au fil de mes pensées.
- Et c'est mérité, non ? demande une Elfï qui s'amuse visiblement beaucoup.
-Il mériterai bien pire ! s'exclame derrière eux Alexander.

Je ris avec eux de bon cœur. Je commets si peu d'erreurs, autant les laisser profiter du peu de fois où ils peuvent s'en amuser. D'un bond agile, je repasse par dessus la rambarde, et examine ma chaise brisée. J'appelle l'un des employés, qui s'en empare, et revient m'en apporter une autre fonctionnelle. Alors que nous rions encore de ma mésaventure, Abigayl nous rejoins, une robe dans les mains. Elle se dirige droit sur moi.

- C'est gentil, mais ce n'est pas mon style,   je lui lance.

J'obtiens un sourire de ça de là. Même de la maquerelle en chef, bien qu'elle tente de garder une expression sévère.

- C'est pour la gamine que tu as arrosée de bière, m'explique-t-elle. Et d'ailleurs, tu devrais aller te changer avant qu'elle ne revienne, tu sens le bouc alcoolisé jusque dans la rue.
- Est-ce que..., je commence.
- Oui, c'est important ! m'interrompt-elle. Tu es l'un des propriétaires, tu te dois de donner une bonne image ! Sinon, on ne verra bientôt ici que des cas sociaux bourrins complètement torchés !

Je m'apprête à répliquer en mêlant humour et esprit, mais devant son regard noir, je préfère m'abstenir pour cette fois. Je décide donc de rester coi, et d'hocher la tête en acceptant mon destin. Je fais un signe aux autres en m'éloignant, et regagne ma chambre, tout en haut de l'édifice, trois étages au dessus de la surface. On m'y a préparé un bain il y a un moment maintenant, et il est presque froid. Je n'y reste que quelques minutes, afin de me débarrasser de la crasse du voyage, me rhabille d'un pantalon et d'une chemise propres. Les dessins sur mon front ont disparus, et nulle doute qu'Elfï jugera bon de m'en affubler de nouveaux à la première occasion. Une fois redevenu à peu près convenable pour l'odorat de tout un chacun, je redescends rapidement rejoindre les autres, qui sont en train de jouer.

Six dés et un gobelet qu'on fait tourner. Un jeu facile, qui ne demande aucune concentration, et dont l'enjeu est nul, puisqu'on ne parie rien. On joue pour jouer, et ça permet de discuter en même temps. Je suis en train de m'installer, lorsque je remarque qu'Isyel est de retour. Aby' lui a prêté une jolie robe noire, et sans capuche pour dissimuler une longue natte rousse que je n'avais pas remarquée jusqu'ici.


- Elle est jolie, lance Will, exprimant en premier ma pensée.
-Carrément ! s'exclame Alex', qui a même levé la tête de son cruchon pour mieux voir.
- C'est vrai, valide Elfï, la tête légèrement penchée de coté, un demi sourire aux lèvres.

Je lève une main dans sa direction.

- Isyel ! je lance joyeusement. Rejoins nous !

Alors que la jeune femme approche, je lui propose une chaise, entre Will et Elfï, face à Alex et moi-même.

- Encore navré pour tout à l'heure, je m'excuse. Tu te joins à nous pour une partie ? Promis, je ne grimperai plus sur la table.

Ce soir, j'ajoute mentalement.

- Ne fais pas de promesse que tu ne tiendras pas, se moque la Kashan de son chantant accent.
- Réfléchis bien, Isyel, avertit Alex. Dans moins d'une heure, tu seras à te demander pourquoi tu es un train d'écouter un abruti te narrer des aventures moins crédibles que moi devenant Miss Alexandria.
- Mais néanmoins réelles, je rétorque.
- Bien que biaisées, renchérit Will.
- Pas tant.
-Mais quand même pas mal.

Encore une fois, je retiens une réplique cinglante. Je connais ces trois là, et ils n'attendent que d'être relancés. Je soupir dans un sourire résigné, avant de me tourner vers notre invitée.

-Ne fais pas attention à eux, j'explique. Ils m'adorent !

Je sens venir une volée de protestations, que j'étouffe dans l'œuf.

- Assis-toi, si tu veux bien. Evidemment, tu n'es pas obligée de jouer, si tu ne veux pas. Et si tu as faim ou soif, on t'apportera ce que tu veux. D'ailleurs...

Je trouve une serveuse passant par là. Un geste, une parole, et elle s'en va chercher une tournée de pintes pour toute la tablée. Lorsqu'enfin nous sommes assis, je me retourne vers la rouquine à la longue natte.

- Alors, raconte nous. Qu'est-ce qui t'a amenée dans notre modeste établissement ? Travail, ou plaisir ?

Evidemment, aucun jugement dans le ton de ma voix. Quel tenancier de bordel jugerait ses clients pour venir user de sa marchandise ? Simplement une curiosité innocente. Alors que mes amis et moi attendons sa réponse, je me saisis du gobelet, et joue mon tour.[/color]

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Home Sweet Home EmptyJeu 17 Mai - 13:48

Les quatre propriétaires accueillirent leur invitée avec beaucoup de sympathie, riant amicalement des exagérations lyrique de Liam. L’homme avait pris le temps de se changer, gagnant en charme. Attentionné au possible, proposant un siège à la jeune femme qui accepta bien volontiers, s’installant à la table. Isy commença alors un examen attentif, mais discret de chacun des convives. Tous ou presque, avaient l’air de se battre souvent. Elfi portait même un curieux collier en os, Isyel en avait déjà vu, issue d’une tribu Khashan et elle en connaissait parfaitement la signification.

- Promis, je ne grimperai plus sur la table.
- Oh t’en fait pas c’est oublié, grimpe ou tu veux, mais pas sur moi. Plaisantât elle.

Avant qu’elle puisse continuer son inspection, Liam l’invita à manger et effectivement, son ventre criait famine. Elle avait commandé un steak un peu plus tôt et espérait encore pouvoir le savourer. Alors quand la serveuse vint prendre les commandes, Isy en profita pour demander des nouvelles de son repas qui devait avoir refroidit depuis son escapade à l’étage. Sa robe lui serrait un peu à la taille, ce qui n’arrangeait pas les choses.

- Alors, raconte nous. Qu'est-ce qui t'a amenée dans notre modeste établissement ? Travail, ou plaisir ?
- Ni l’un, ni l’autre en faites. J’ai vue de la lumière, j’avais faim et j’suis entrée.

La question des plus banales commença lentement à lui trotter dans la tête, c’est vrai ça, que faisait-elle ici. Quelque dizaine de minute plus tôt, elle ne cherchait pas grand-chose et la voilà entourée des propriétaires du lupanar. Normalement ces gens-là ne devraient pas gaspiller leur profit avec une cliente anonyme, même une victime accidentelle de leur pitrerie. La générosité n’était certainement pas une qualité que l’on trouvait chez les patrons de cette ville. Il arrivait régulièrement à la jeune fille d’être chouchouté par les commerçants et artisan de son quartier, à qui elle rendait de petit service, donc cette situation était surprenante.

- J’travaille comme guide, ma famille est native de Khashin, alors j’y emmène des touristes qui cherchent l’aventure. Reprit-elle en souriant.
- Quant à votre histoire de tout à l’heure, en regardant Alex, je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre le début et sa m’plairait bien d’écouter la suite, si ça se termine pas par une douche de bière évidemment S’amusa-t-elle.

En repensant à tête reposée au récit qu’elle avait écoutée, il lui semblait avoir entendue que le groupe protégeait un client. Peut-être étaient-ils mercenaire ? Si tel était le cas, ils feraient surement de bons contacts pour des temps à venir. Enfin avant de penser à une hypothétique collaboration, elle devait en apprendre plus sur eux, leur méthode ou leur ambition. Déjà ils formaient une équipe soudée, aucun doute la dessus et ouvrir une entreprise en association signifiait surement qu’ils se connaissaient depuis un moment.

Le rôle de Liam paraissait évident aux yeux d’Isyel, le cœur du groupe d’amis. La jolie Khashan, Elfi, ne laissait planer aucune ambiguïté sur ses capacités de combattante. Quant aux deux autres, la jeune fille n’en avait aucune idée, c’est pourquoi elle porta son attention sur eux. Délaissant délibérément Liam qui pourtant était jusque-là son interlocuteur principal. Alex semblait le plus bavard et il la fixait avec un peu trop d’insistance pour n’avoir que d’innocente pensée, il détacha tout de même son regard pour saisir le gobelet et les dés.

La serveuse revient les bras chargés d’un grand plateau garnie de chope et d’un bon morceau de viande. Elle posa l’assiette et distribua les godets, sans oublier le sempiternel « Bon appétit ». L’assiette était véritablement bien remplie, juste un morceau de bœuf bien saignant. La première bouchée avait failli lui arracher un soupire tellement elle était impatiente de manger. Le couteau tranchait les fibres musculaires avec délectation, l’odeur de la grillade embaumait les narines et le jus de viande tiède s’engouffrant dans l’œsophage, un délice. Isy, même affamée, gardait tout de même ses bonnes manières, ou presque.

La taverne s’était vidée de presque la moitié de ses clients depuis l’arrivée d’Isyel, cependant à l’étage c’était l’inverse et on pouvait maintenant apprécier une ambiance légèrement différente. Les musiciens continuaient leur spectacle auditif sans se formaliser du manque d’intérêt qu’ils suscitaient. La soirée débutait à peine alors en vidant son hydromel, la Khashan demanda qu’on lui apporte de l’eau chaude dans sa chope. Tout en continuant à dévorer son repas, elle écoutait attentivement ses compagnons du soir, profitant d’avoir la bouche pleine pour justifier son manque de d’élocution.



Dernière édition par Isyel Blacks le Mer 23 Mai - 15:07, édité 1 fois

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Home Sweet Home EmptyDim 20 Mai - 21:38
Mais c'est qu'elle a de l'humour, sous son air bougon ! Je ris en hochant la tête, lui assurant que je ne lui grimperai plus dessus. La jeune femme nous explique rapidement qu'elle était simplement entrée manger. C'est peu étonnant. Malgré son activité principale, nombreux sont les clients à venir simplement profiter de la partie restaurant du Corbeau. Notre chef est excellent, il faut dire. La rouquine nous explique qu'elle est Kashan, est qu'elle guide parfois des clients vers cette partie du monde particulièrement hostile. C'est déjà beaucoup plus singulier. Rares sont ceux à s'aventurer en Kashin, et encore plus rares sont ceux à en revenir. Alors que quelqu'un de son âge ai accompli un tel exploit ? Mais remarquez, il est vrai que je l'avais déjà fait, plus jeune encore. Donc pourquoi pas ?

- Tu es Kashan ? je m'étonne. Elfï aussi !

Je pointe du pouce la jeune femme près de moi, qui observe Isyel d'un œil nouveau. Comme si elle cherchait à déterminer quelque chose en particulier. La connaissant, elle se demande sûrement de quelle région de Kashin vient notre invitée. Ou de quelle tribu peut-être ?

- On s'y rend régulièrement,  je continue, rendre visite à sa famille.

William me jette un regard entendu. Nous savons tous que la réelle raison de nos voyages est toute autre. Mais ce n'est pas un sujet que j'évoquerai avec une inconnue, évidemment. Je préfère laisser le marin s'exaspérer.

- Je ne comprendrai jamais pourquoi vous retournez continuellement vous les geler sur ce bout de glace, se moque-t-il en serrant les bras, et mimant un frisson. Qu'est-ce que ce pays qui veut la mort de tous ceux qui le traversent a de si attirant qu'on n'ai pas déjà ici ?

Et comme pour illustrer son propos, il saisit un fruit sur le plateau apporté par la serveuse un peu plus tôt, s'appuie un peu plus contre le dossier de sa chaise, et en croque un juteux morceau. Ouais... Will aime son confort, lorsqu'il peut en profiter. Dans le même esprit, Alex bougonne, comme toujours, lorsque je réponds :

- Ce n'est pas si mal...
- Non, bien sûr !   ironise-t-il. Un pays où la faune, la flore, les gens, et même le climat veut ta peau, ce n'est pas si mal !

Et le voilà qui boit à nouveau dans son cruchon. Elfï et moi échangeons un regard, elle lève les yeux au ciel, et je lui souris avant de porter à nouveau mon attention sur Isyel. Malgré son jeune âge, si elle est revenue plusieurs fois de ses expéditions relativement intacte, c'est qu'elle est compétente. Et les gens compétents, il faut savoir les garder près de soi.

- Elfï et moi, je reprends, on manque souvent de volontaires, lors de nos expéditions. Peut-être qu'on t'embauchera lors de la prochaine, si tu es disponible.

Je lui lance un clin d'œil complice. Lorsque la rouquine évoque son envie d'entendre la suite de mes spectaculaires aventures, Alex et moi-même nous exclamons en même temps.

- Oh non !
- Mais bien entendu !

Mon sourire s'est élargi. Je ne voudrai pas décevoir une audience manifestement déjà impressionnée par votre serviteur. William en profite pour y aller de son commentaire.

- Je veux la suite aussi. Mais toute la suite. Celle où tu te fais chopper.

Il me lance un sourire moqueur. Je ne me démonte pas, et accorde toute mon attention à un auditoire passionné.

- Où en étais-je,  je marmonne pour moi-même, essayant de retrouver le fil de mes pensées. Ah oui ! Le combat sur la table !

J'esquisse un mouvement, comme pour me lever. Instinctivement, Alexander saisit son gobelet. Elfï fait reculer sa chaise de quelques centimètres. William se redresse, paré à toute éventualité. Je marque un temps d'arrêt, leur jetant un regard sombre. N'ont-ils vraiment aucune confiance en moi ? Néanmoins, je me rassoit, et me tourne à nouveau vers Isyel.

- Alors, est-ce que tu veux que je reprenne du début ou...
-Non ! me coupe violemment l'ancien comptable.
- Bien,  bien ! Mais c'est dommage, parce que je ne vous ai pas encore parlé de l'affrontement avec la garde et...
- Liam,  tranche à son tour Will, raconte nous comment vous vous êtes fait avoir, qu'on se marre un coup, et que j'aille me pieuter !
- D'accord, d'accord. Mais vous ne savez pas ce que vous ratez !

Trois paires d'yeux roulent dans leurs orbites avec une condescendance qui ne leur sied guère. Je préfère les ignorer et reprendre le cour de mon récit.

- Bon, pour faire simple,   je commence, après être passé sur le dossier de la chaise, celui-ci a basculé. Je me suis réceptionné au sol, dans une roulade parfaitement maîtrisée, avec la grâce du félin retombant sur ses pattes. En moins d'une seconde, j'étais à nouveau debout, prêt à en découdre.

J'agrémente mon récit de gestes, mimant mes péripéties. L'emphase s'entend dans ma voix, et mon auditoire ne peut qu'être captivé. Il paraît que je suis un conteur talentueux. Ce n'est pas moi qui le dit, évidemment.

- Mais dans ma chute, j'avais perdu mes lames. Me voilà donc à affronter tout un tas d'hommes armés, seulement avec mes poings !

Je laisse la tension monter pendant une seconde ou deux avant de reprendre.

- Notre combat a duré des heures !
- Des secondes.
- J'en ai abattu au moins dix, avant de devoir capituler.
- Trois.
- De capituler,  je reprends un ton plus fort, en jetant un œil noir à Alex, parce qu'une certaine personne ici avait été prise en otage, et se trouvait avec une lame sous la gorge.
- Je le répète, si on avait suivi mon plan...
- Bref ! Heureusement, Elfï nous a retrouvés, et on s'en est sortis sans trop de problèmes.

J'attends de voir l'étincelle d'admiration dans le regard d'Isyel, alors qu'elle dévore son steak comme si elle n'avait pas mangé depuis des jours.  

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Home Sweet Home EmptyMer 23 Mai - 15:05

Liam s’étonnait de l’origine Kashan de son invitée, précisant qu’Elfi était elle aussi originaire de sa région. Elle avait de la famille là-bas, tant mieux pour elle, Isyel n’avait plus revue sa tribu depuis l’exil forcé et elle n’y pensait que très rarement, ayant eu la chance d’accompagner ses deux parents et son frère. Les deux garçons commencèrent ensuite à critiquer gentiment son pays natal à quoi la jeune fille répondit par une grimace irritée, puis la proposition de travaille lui tira bien vite un sourire enjoué. Isyel termina une bouchée et répondit avant que le narrateur ne commence son récit.

- Kashin est sauvage, c’est vrai, mais il suffit de se préparer à l’avance. Et puis les amateurs qui pensent pouvoir affronter la région se goure complétement. Il faut pas chercher à lutter parce que ta perdu d’avance à ce jeu-là, faut se laisser porter et obéir à certaine règle immuable. C’est pas l’homme qui fait la loi dans les montagnes.

La Kashan pouvait parler de ce sujet pendant des heures, elle avait tellement à en dire, mais elle saoulerait surement très vite ses compagnons du soir alors elle s’en abstient. Chacune de de ses expéditions était préparées avec minutie, du matériel à emmener jusqu’à l’itinéraire à emprunter, en passant par les différentes étapes pour passer la nuit, la saison, les bêtes à emporter (Bukh, Bunnalix en cage), les sherpas sur qui compter ou les phases de la lune. Elle ne laissait jamais rien au hasard et se faisait payer chère pour ses services et ce groupe devait avoir les moyens.

- Volontaire ? Heu ... mouais. dit-elle avec un petit rire. Je suis plus du genre à prendre les choses en main pour ce genre de boulot, vous me dites ou aller et je vous y emmène, comme ça que je fonctionne. Après un petit temps d’arrêt, elle finit sa chope et repris.
- C’est pas pour être arrogante mais j’fait confiance qu’à moi pour aller à Kashin, comme vous avez dit, c’est dangereux là-bas.

Personne n’eut rien à ajouter et Liam reprit sur l’histoire qui l’avait amené à tomber de sa chaise. Isyel écoutait passionnée tout en finissant son repas, sans jamais le couper. La serveuse revint la débarrasser et lui verse l’eau chaude demandée plus tôt. Un bon thé relaxant lui ferait le plus grand bien avec tout l’hydromel ingurgité, sa tête lui avait tourné légèrement, après avoir mangée ça allait mieux cependant. Elle trifouilla sa ceinture pour en sortir une feuille séchée qu’elle agita dans l’eau, ça sentait très bon, de la valériane ou plus couramment appelé, de l’herbe à chat.

C’est à ce moment, alors que tous allaient des rires et taquineries, un groupe d’homme entra dans l’établissement. Six braqueurs à la démarche assurés, vêtus de longs manteaux de voyage et chacun armés d’un pistolet daënar. Pirates ? Gangs ? Clients mécontents venus se venger d’une quelconque humiliation ? La liste pourrait être encore longue mais on pouvait déjà écarter les My’trans de l’équation. Isyel avait entendue parler de leur répulsion envers la technologie, une rumeur qui resterait à vérifier.

La Kashan n’était pas dans les meilleures dispositions pour livrer bataille, avec sa robe qui gênait ses mouvements. Elle avait déjà observée les lieux à son arrivée et la sortie la plus proche d’elle était surement dans la cuisine, une porte qui donnait dans une ruelle, d’après ce qu’elle avait compris. S’il fallait se battre néanmoins, ses compagnons pourraient compter sur elle. Compétente au corps à corps, sa dague attaché à la cuisse et il y avait largement de quoi trouver autre chose dans cette salle.

Le groupe de braqueur se divisa en trois binômes, deux homme montèrent à l’étage, deux autres inspectaient les coins et derrière les portes, quant aux deux derniers qui comme chacun des intrus portaient un foulard cachant leur visage, ils avançaient vers la table d’Isyel. L’un d’eux, peut-être leurs chef, tira un coup de feu en l’air qui résonnant en écho pendant au moins cinq bonne seconde. Les clients qui restaient dans la taverne voulurent s’enfuir paniqués et presque tous réussirent mais le tireur pointa ensuite son arme sur les patrons du « Corbeau Carmin» prêt à prendre la parole.
HRp:

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Home Sweet Home EmptyMar 5 Juin - 23:51
La jeune fille semblait sûre d'elle et de ses capacités. Je ne suis pas tout à fait certain qu'à son âge, son expérience soit si grande que ça. Mais je suis la preuve vivante que ce n'est pas impossible, je me renseignerai donc. Elle m'est sympathique, je ne sais pas pourquoi. Sans doute son sens de l'écoute, et son assurance lorsqu'elle parle de Kashin. Elle semble savoir de quoi elle parle. J'ai toujours préféré les personnes discrètes, aux bavards prétentieux qui se répandent bien trop à mon goût dans une ville remplie à craquer de malfrats en tous genres.

Je termine mon histoire au moment où six types louches entrent dans l'établissement. Masqués, armés, ils s'engouffrent dans la foule comme des éléphants dans un magasin de porcelaine. Je reste un moment interdit, un sourcil levé d'étonnement. Près de moi, Elfï et William échangent un regard aussi incompréhensif que le mien. Alexander ne leur accorde pas un regard, et demande à une serveuse de venir remplir son cruchon. Deux de nos nouveaux invités jettent des regards dans les angles et derrière les rideaux. Sans doute à la recherche de gardes qu'ils ne trouveront pas. Deux autres grimpent à l'étage, où se trouve Edd'. Les pauvres... Les derniers, dont celui qui semblent les commander, s'approchent de nous.


- Mais euh..., je bredouille.

Pour une fois, j'avoue perdre ma verve légendaire. C'est Alex' qui exprime le mieux ma pensée, daignant enfin leur accorder son attention.

- Ils sont complètement cons, ou quoi ?

Sérieusement. Arrêtons nous une seconde. Ces types se ramènent à six dans ce qui est de notion publique le... Comment dire ? Je n'aime pas le mot repaire, bien trop mal connoté. Quartier général est trop militaire. Disons la maison. Après tout, nous sommes une grande famille. Bref, ces abrutis se ramènent à six dans la maison de la Bande du Corbeau Carmin. Et ils espèrent... Et bien je ne sais pas encore. Nous braquer, ou quelque chose du genre. Et ils sont là, tous contents d'eux, sans doute persuadés de s'en sortir vivants. Ils riront bien moins lorsqu'ils auront comprit leur connerie.

- Ils sont peut-être suicidaires ? propose William, qui est toujours avachi sur sa chaise. Je vais m'en occuper.

Il ajoute la dernière phrase un sourire carnassier aux lèvres. Imaginez un Tsookhor devant sa proie. C'est à peu près ça. Je souris de l'enthousiasme de mon frère, mais je préfère le calmer.

- Pas tout de suite, je l'interromps en levant un bras. Laisse les s'amuser un peu.
- Comme tu veux.

La tension sanguinaire qui enveloppait William disparaît aussitôt, et le voilà qui s'affale à nouveau, pose les pieds sur la table, croquant un nouveau bout de sa pomme.

- Tu es toujours trop gentil, me sourit affectueusement Elfï.

Accoudée sur la table, la joue négligemment posée sur sa paume, elle joue néanmoins avec un couteau de l'autre. Bon, un couteau de table, à bout rond, sans dents. Mais dans sa main, c'est une arme plus mortelle que toutes les épées du monde. Celui qui semble diriger les braqueurs tire au plafond. Il y a quelques cris, et une grande partie des clients prend la poudre d'escampette. Je secoue la tête, attristé. C'est une bonne partie des recettes de la soirée qui s'envole. J'espère que nos invités si impolis ont de quoi compenser. Mais la fuite de la clientèle fait suffisamment de bruit pour masquer en partie toutes les personnes qui, elles, ne vont nulle part. Les Corbeaux. Les membres de la bande, qui passent une bonne partie de leur temps à dépenser leur salaire ici-même. Pour le moment, ils restent tranquillement à leur place. Ils attendent que notre table fasse le premier geste. C'est qu'ils sont bien entraînés, nos gars !

Le Masqué en chef pointe son arme directement sur mon front une fois arrivé à notre table. De biens mauvaises manières, si vous voulez mon avis. Derrière lui, celui qui le seconde, et les deux autres inspecteurs des coins à poussières qui s'approchent. Je ne suis pas bien sûr avec le foulard, mais j'ai l'impression qu'il allait parler, lorsque je lance avec un sourire amusé :

- Désolé, mais pour avoir une table, il faut patienter un peu ce soir.
- Ferme la, putain ! s'emporte-t-il, sans doute vexé d'avoir été interrompu. Où est le coffre ?
- Il faudrait savoir, je rétorque. Je la ferme, ou je parle ?

Pour toute réponse, l'homme change rapidement de cible et tire. Le cruchon d'Alex explose dans sa main, alors qu'il était en train d'y boire. et le voilà recouvert du liquide qu'il apprécie tant. Pour toute réaction, il lance un regard courroucé à son agresseur.

- Hey !

L'arme revient vers mon front.

- Dernier avertissement. Tu parles, ou tu meurs.

A cet instant, Abby' apparaît des cuisines, l'air peu encline à la discussion.

- Liam ! hurle-t-elle. Arrête de faire mumuse, et débarrasse nous de ces idiots ! On a un commerce à faire tourner !

Les braqueurs sont distraits par son arrivée, tournent la tête. Un mouvement rapide et fluide, et l'arme à feu de mon vis-à-vis passe de sa main à la mienne. Il s'en tire avec un poignet douloureux en prime. Je jette négligemment l'objet sur la table derrière moi, et fais craquer mes phalanges en annonçant à nos braqueurs :

- Désolé, j'aurai préféré continuer la partie, mais c'est elle qui décide de ce qu'on mange, alors...

Un mouvement du menton, et la vingtaine d'hommes que nous avions de présents ce soir là se lèvent, dévoilant leurs propres armes. Ca sent clairement le roussi pour le petit gang.

- Mais comme j'suis sympa,  je reprends, j'te laisse une chance aux poings. Si tu arrives à me sonner, tu sors d'ici vivant.

Je souris de toutes mes dents au bandit, qui semble ne pas bien comprendre la situation. Abigayl lève les yeux au ciel et s'en retourne d'où elle est venue. Avant de me lancer, je jette un regard derrière moi :

- Quelqu'un d'autre veut jouer, ou je laisse les gars s'en occuper ?

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