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Chroniques d'Irydaë
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 Une entente éphémère

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyVen 27 Avr - 7:09
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
L’idée d’aller voir ailleurs trottait dans ma tête depuis un moment. Depuis Zochlom, ou encore ma rencontre avec Eddy ou bien avant. Je ne saurais dire. Je sais que les temps ne sont pas à la tolérance mais si Allys peut le faire, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas ! Puis, les voleurs sont partout, je peux compter sur leur appui. En théorie. Encore faut-il pouvoir les contacter ! Pour l’instant je viens juste de débarquer et je n’ai pas encore prévu de voler quoique ce soit. Le port ne semble pas si différent des nôtres. La ville derrière par contre est bien plate. Triste mais prévisible. De jour, au petit matin, elle a l’air bien calme. Mais de ce que j’ai entendu durant le trajet c’est une ville festive.

J’ouvre les yeux sur une pénombre tamisée. Le sol sous moi est froid et dur. Ma tête me lance. Mes idées sont embrouillées. Je mets plusieurs secondes à réaliser où je suis : dans une cellule, dans une pièce en contenant plusieurs, je dirais cinq-six maximum de ce que je vois. J’entends des ronflements provenir de juste à côté de moi. Un simple regard m’apprend qu’ils proviennent d’une masse étendue sur une couchette la contenant à peine, il y assez de lumière pour ça ! Et cette odeur… j’essaye de m’en éloigner comme je peux mais il faut dire mon espace alloué et bien petit et deux pas ne suffisent pas à mettre de la distance. Le visage appuyé contre les barreaux qui donne sur le couloir, j’essaye de voir qui se trouve avec moi. Ce n’est évidemment pas pour commencer une petite discussion amicale, ces lieux ne s’y prêtent pas vraiment, sans parler de mon humeur ! Non, je n’ai qu’une idée en tête sortir d’ici ! Sans aucun outils sur moi… Disparu mes quatre dagues, les outils de crochetage, mes irys et les deux seuls animaux mécaniques que j’ai pris avec moi et la pièce, seule preuve de mon appartenance aux Danseurs !

« La poisse... »

Ce n’est pas de ma faute si je suis là. Vraiment ! Je  n’ai rien fait d’autre que profiter du côté fêtard d’Eoril depuis que je suis arrivée en ville. Puisque j’ai, ou que j’avais les moyens et que leurs petits spectacles valent le détour. Quant à comment j’ai fini ici c’est à cause de leur stupide règle sur le tapage nocturne que personne a daigné me dire. Je ne suis pas spécialement bruyante en temps normal mais ça n’en sont pas. Ce sont des « vacances », un peu. Pas comme mon séjour à Hinaus ou s’était repos forcé.

Ils rigolent pas là-dessus, mais j’aurais aimé le savoir avant. Impossible de se faire la malle quand des habitants grognons aident la milice du coin ! On peut dire que ma soirée a fini en eau de boudin : assommée et l’alcool pas totalement décuvé. Pour tout dire je ne me rappelle pas du trajet jusqu’ici. Ni de comment en sortir. Il est hors de question que je croupisse en prison ! Mais sans outil pour ouvrir la porte… Je peux éventuellement essayer de chopper les clefs des gardes si quelqu’un peu le distraire. La masse ronflante ? On ne doit pas être les seuls habitants de ces lieux !

« Hey, il y a du monde par ici ? »

Évidemment le silence me répond. À tous les coups, s’il y a d’autres gens, ils sont en train de dormir. Je ne pense pas avoir été inconsciente si longtemps, on doit être toujours la même nuit ou au maximum le petit matin.


Dernière édition par Gwen Feien le Sam 28 Avr - 16:36, édité 1 fois

Invité
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Une entente éphémère EmptyVen 27 Avr - 10:24

Elle n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Comment aurait-elle pu se reposer alors qu'elle a été injustement privée de sa liberté. Et comment ose-t-on décemment lui reprocher d'avoir voulu tuer un daënar sur le sol my'trän. Elle vient à peine de rentrer du continent des infidèles qu'elle se heurte à nouveau au semblant de justice des siens. La garde aurait dû l'aider à massacrer ce cuisinier au lieu de lui venir en aide. Et pourtant la gratitude des siens se mesure à l'épaisseur des grilles qui la confinent au rôle désagréable de prisonnière. C'est le monde à l'envers...

En réalité, avec le recul, elle ne s'étonne guère de la situation. Les choses n'allaient pas changer drastiquement en son absence. Elle l'avait pourtant espéré. Le temps passé en compagnie des daënars avait quelque peu atténué la rancune que la rouquine nourrissait pour les siens. Ce manque de jugement est à présent corrigé. Elle brûle d'une haine profonde et viscérale envers les pourceaux qui ont osé l'enfermer ici. Et s'ils n'étaient pas en surnombre leurs cadavres hanteraient déjà les rues d'Eoril.

Toujours est-il que ses tentatives pour faire céder sa cage se sont toutes soldées par des échecs. Les prisons du continent sont parfaitement aptes à retenir les mages les plus hardis. Il n'y pas la moindre source de lumière et donc de feu qu'un disciple de Süns pourrait exploiter. L'eau semble distribuée en quantité bien trop négligeable pour devenir une arme entre les mains des serviteurs de Dalaï. Peut-être qu'un abruti vénérant Delkhii pourrait avoir une chance de s'évader. Mais il ne semble pas y en avoir dans les parages, évidemment...

Alors Zora s'est résolue à la prière. Et c'est pourquoi elle est agenouillée au centre de sa petite cellule, face à une paillasse qui mérite à peine cette qualification. La fanatique ne demande pas l'aide de Möchlog. Elle n'en a pas besoin... Il la fera sortir d'ici d'une manière ou d'une autre. Il n'y a qu'à guetter l'opportunité que la Divine Chouette lui offrira. Mais d'ici là la communion avec son dieu semble être l'activité la plus opportune. D'autant plus que cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas pu être tranquille. Comment aurait-elle pu l'être dans des cités grouillants d'infidèles?

Le calme, cependant, s'efface bien vite au profit d'une agitation relative. Une nouvelle pensionnaire semble s'être réveillée et s'emploie à provoquer une discussion ou quelque chose du genre. C'est la blonde qui a été amenée durant la nuit, à peine quelques heures après elle. Elle avait au moins l'avantage d'être assommée. Mais maintenant la bête est réveillée. Et cette abrutie a eu l'audace de l'extirper de la semi-transe dans laquelle elle se trouvait.
"Ho par pitié... Ferme-la!" réplique-t-elle sur le ton de la lassitude. "Les ronflements de l'autre épave sont déjà assez pénibles comme ça!"
Et pourtant elle avait plus ou moins réussit à s'en accommoder jusqu'à présent. Notamment parce qu'elle n'a pas été en mesure de les faire cesser. D'où elle se trouve, elle n'est pas capable de voir la personne responsable de ce grabuge. Et donc, de l'étouffer dans son sommeil avec un bouclier. Ce qui est fort regrettable dans le mesure ou cette activité aurait été plus distrayante en plus d'être utile.
"À moins que tu aies une idée pour nous sortir d'ici?"
Demander ne coûte rien. Si cela se trouve la blonde est l'instrument choisi par Möchlog pour lui permettre de quitter les lieux. Cette éventualité suffit à lui faire retrouver son calme tandis qu'elle s'avance dans le semblant de clarté qui filtre à travers la mince ouverture garnie de barreaux, au plafond. Elle s'emploie ensuite scruter d'un air aussi curieux que méprisant la jeune femme en attendant une réponse qu'elle espère digne d'intérêt...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyDim 29 Avr - 16:37
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • C’était la première fois qu’Eylohr se rendait à Zolios, et la première fois qu’il se rendait à Mytra de façon générale. Après quelques semaines de vadrouilles en mer avec le capitaine De Sousa, les fêtes d’Eoris semblaient être une expérience unique à vivre et un moyen de faire la fête dans des conditions exceptionnelles. Les pirates voulurent alors saisir cette opportunité et profiter du faste de cette fête populaire.

    La soirée était réellement amusante pour les pirates qui revenaient de plusieurs semaines de combats, de vols et de rapines. Là, ils s’amusaient, ils buvaient et ils étaient loin des miliciens surarmés de Daënastre, en quelque sorte, ils étaient en paix. Plus ou moins. Eylohr et les autres profitaient des opportunités de ces fêtes et buvaient à l’envie de cet alcool fort typique de cette contrée. Eylohr n’en avait jamais bu, et le moins que l’ont pu dire, c’est qu’elle était très forte. Eylohr en avait un peu trop abusé. Bien que l’alcool fût mêlé à la nourriture, la grande consommation de cette boisson frelatée commença à faire perdre la raison au colosse venu du Nord. Il était tombé sur une clique de mages un peu trop puissants pour lui et dont l’orgueil, certainement exacerbé lui aussi par l’alcool, les avaient poussés à manquer de respect au géant. Grave erreur. La bagarre qui s’en suivit fut, au début, en faveur d’Eylohr. Sa puissance, sa force et la surprise engendrée par son attaque sans préméditation causèrent de graves blessures sur deux mages, dont l’un voyait sa vie réellement menacée. Mais ils se ressaisirent, et ils furent rejoints par d’autres mages sensés effectuer un rôle de… Police ? Toujours est-il qu’ils furent très vite bien trop nombreux pour Eylohr. Et irrémédiablement, il fut submergé et arrêté. Voilà deux jours maintenant. Enfin, à peu près, il faut dire que l’on perd vite la notion du temps lorsque la cellule qui nous sert de lieu de vie est à peine plus large que vous. A peine s’était-il réveillé hier qu’il avait fait face au gardien de prison, et, comme d’habitude, le face à face n’était pas très cordial et se solda par un puissant sort le renvoyant sur sa couche de paille. Pas très commode le gardien.

    Mais, alors qu’il voguait sur un océan de songes mêlé de maux de tête autant causés par l’alcool disparaissant que par le sort qu’il avait subi, une voix féminine et désagréable le sortit une première fois de sa transe, mais pas suffisamment pour pouvoir se réveiller définitivement. Une seconde voix se fit alors entendre. L’espace d’un instant, Eylohr crut reconnaître cette voix, enfin, c’était comme si ce n’était pas la première fois. Mais au beau milieu des songes et avec les idées encore très peu en place, peut-être que toutes les voix se ressemblent.

    A grands renforts d’étirements, de râles et de grondements sourds, le colosse se réveil, encore courbaturé des coups et des sorts qu’il a subis. Prenant sa tête dans ses mains, il passe frénétiquement la paume de ses mains contre ses yeux, grimaçant pour pouvoir reprendre conscience de son corps. Des étirements, quelques tapes sur les joues et déjà les voix alentours semblent lui taper sur le système. Il a la tête à l’envers, un cerveau qui tape comme un djembé et il se trouve dans une cellule à peine plus large que lui et dans laquelle il doit avancer courber. Impossible de se tenir droit, impossible de pouvoir être à l’aise. Décidemment, ces mages sont de petits gringalets. Il dormait avec la moitié de son corps en dehors de sa couche, son bras tombant au sol et le dos labouré par une barre de lit en plein sur sa colonne vertébrale. Que c’est désagréable.


    - Vous z’allez pas la fermer, bordel ! Dit-il de sa voix grave alors qu’il peinait à ouvrir les yeux. C’d’ja d’la merde ici, vous y collez pas non plus !


    Son tact légendaire. Insulter ses codétenus sans même essayer de les connaître voilà qui est parfait pour briser la glace. On ne pouvait pas dire qu’il était doué dans les relations humaines, il ne l’est même pas du tout. Mais une petite chose a éveillé son intention. Sortir d’ici ? Que voilà une bonne idée ! Avec ce qu’il a fait ici, impossible d’espérer sortir avant encore plusieurs semaines. Et avec son tempérament, cette future date de sortie risque d’être éloignée de plus en plus. En même temps, depuis quand menacer un gardien était une bonne idée ? La bonne conduite ? Eylohr n’y connaissait rien, absolument rien. Les choses n’étaient pas prêtes de s’arranger.


    - Sortir d’ici ? Dit-il comme s’il venait seulement de comprendre l’enjeu de la discussion à venir. Il râle une dernière fois comme pour évacuer la frustration du réveil. Y’a b’soin d’quoi ?

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyMer 2 Mai - 19:59
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Les réponses sont aussi aimables que je m’y attendais. Au moins la femme autant que l’homme semblent vouloir sortir. Je ne tiens pas non plus voir ce qu’ils réservent aux daenars en ces temps troublés. Puis, le fait est qu’ils ont une pièce qu’ils ne devraient pas avoir. Que de bonnes raisons à mes yeux de partir avant d’y être invitée. Visiblement, il ne faut pas compter sur eux pour avoir une « idée » mais peut-être qu’ils arriveront à appliquer la mienne. Ou au pire assumer les retombés. Ce serait plus facile pour une deuxième tentative.

« Évidemment de clef ! Sauf si vous avez du fil de fer sur vous. »

Question bête, réponse bête. Que ça plaise ou non à monsieur ronchon. Pas de pitié juste parce qu’il se réveille et que j’ai tendance à faire de même. Il n’y a pas la place pour ça. Avec un peu plus d’assurance que je n’en ai réellement, je propose une solution.

« Je peux lui prendre son trousseau de clef sans problème si vous le distrayez, le problème c’est ce qui se passe après. Vous savez s’il y a beaucoup de garde à côté ? J’étais pas consciente à mon arrivée. »

Inutile de le nier, ils m’ont probablement vu passé. Et il est primordial de recueillir un minimum d’infos si on ne veut pas juste se ridiculiser et alourdir nos peines, quelque soit les leurs. Je n’en ai cure, et je ne compte par leur demander. J’imagine bien la brute s’être fait prendre dans une bagarre quelconque et l’autre, je ne sais pas, peut-être la même chose, elle n’a pas l’air bien aimable. D’ailleurs bizarrement sa façon de parler et sa voix me disent quelque chose. Mais je ne connais personne ici. C’est absurde.

« Inutile de partir sur ça si dix gardes nous attendent derrière. Toi t’a pas l’air très frais et je ne suis clairement pas taillée pour du combat comme ça ! »

Autant ne laisser aucune place aux doutes, sait-on jamais qu’ils interprètent mal mes mots. Puis moi non plus je ne suis pas très fraîche. Ma tête s’est pas encore totalement remise de la soirée. Mais c’est un détail qu’ils n’ont pas besoin de connaître. Pas plus que le fait que je ne compte pas sortir sans mon équipement. Une chose à la fois.

« Est-ce que vous savez s’ils viennent seul ou à deux pour le repas ? »

Ça aussi, ça joue son importance. Avec de la chance l’un des deux autres prisonniers le saura. Sinon il faudra attendre. Je ne suis pas pour cette option, surtout que je ne sais pas quand les choses se mettront en mouvement pour moi. Je ne préfère pas laisser ça au hasard, ou pas trop. Je dirais bien que je laisserais les deux derrière mais c’est un peu tard pour ça.

« Ou toutes autres infos d’ailleurs ? Genre, le nombre de gardes différents que vous avez vu etc.. ? »

Pour l’instant c’est tout ce qui me vient à l’esprit. C’est plus qu’eux et de leur demande de plan, toutefois c’est loin d’être suffisant pour être déjà entrain de voir le ciel nocturne. J’attends toujours au même endroit sans parvenir à voir plus que leur silhouette.

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Une entente éphémère EmptyJeu 3 Mai - 15:56

L'épave ne ronfle plus mais trouve malgré tout le moyen de se plaindre. Le monde à l'envers. Elle a sûrement passé l'une de ses plus mauvaises nuits de l'année et il ose à présent exiger le silence? Zora appuie sa tête contre le barreau avec l'espoir de discerner l'imbécile en question mais se ravise une nouvelle fois. Elle donnerait beaucoup en cet instant pour l'étrangler. Et avec un peu de chance son cadavre attirerait suffisamment l'attention des gardes pour qu'une perspective d'évasion se dessine. Toujours est-il que cette voix rocailleuse lui évoque quelque chose. Un mauvais souvenir qui émerge lentement des nimbes du passé.

Il lui faut néanmoins de longues secondes pour qu'il devienne net et que l'identité de l'intéressé devienne une évidence. On oublie rarement ses amis. Et c'est encore plus vrai lorsqu'il s'agit de ses ennemis. Spécialement lorsque l'ennemi en question vous a gratifié d'un coup de hache et mis votre existence en péril. Si la fanatique vénérait un autre dieu que Möchlog, elle ne serait d'ailleurs plus là aujourd'hui pour s'offusquer de l'ambiance particulière qui règne dans ces cellules. Difficile, néanmoins, de dire si le destin s'acharne ou s'il lui offre simplement une possibilité de se venger...
"Tu aurais mieux fait de rester à Aildor, crétin!" crache-t-elle. "Tu te serais évité bien des ennuis!"
Elle saisit les barreaux de sa prison d'acier et les secoue avant de leur décocher un coup de pied rageur. Ce qui a pour effet d'amplifier sa frustration et de lui provoquer une intense douleur. La captivité est déjà bien assez irritante sans avoir encore un impur inatteignable à quelques mètres d'elle. Sa colère, comme bien souvent, la submerge. Et sans l'intervention mesurée de la femme elle l'aurait sans doute laissée l'emporter. Mais oui, il s'agit avant tout de sortir d'ici. Et pour ça, il vaut mieux tabler sur une coopération.
"Ils étaient trois à m'amener ici, hier soir. En chemin j'ai croisé plusieurs gardes en patrouille dans les couloirs. Mais devant la porte il n'y en avait qu'un seul derrière une petite table." explique-t-elle. "Pour les repas je n'en sais rien. Mais il n'y aura pas qu'un seul geôlier, ça me semble évident. Et je ne peux en tuer qu'un seul à la fois..."
Là ou l'étrangère préconise une approche plus subtile, Zora préfère envisager un bain de sang. Ces gens-là méritent bien la mort pour l'avoir enfermée ici. Et c'est encore un maigre prix à payer pour leurs crimes. Si seulement elle avait plus de temps... Mais là encore les plaisirs personnels n'ont pas leur place aux côtés de l'urgence de la situation. Elle ne sait pas quels crimes les deux autres ont commis mais elle ne peut risquer que l'on découvre sa véritable identité. Que se passerait-il sur le Conseil ou Zaël demandait son transfert?
"Le nombre de gardes importe peu, de toute façon!" ajoute-t-elle. "Avec l'effet de surprise on devrait pouvoir s'en débarrasser sans trop de problèmes! Le soucis, maintenant, c'est de rester discret avec un géant aussi subtil qu'un volcan!"
Et qui aura sûrement à coeur de se venger lui aussi. La fanatique n'a guère envie de devoir affronter les gardes et Eylohr en même temps. Dès lors la présence de cette brute n'a que peu d'intérêt. Ce n'est pas de muscles dont elles auront besoin ici mais bien de discrétion. Et dans ce domaine le géant est loin d'être un exemple. Il pourrait tout au plus servir d'appât. Pour le reste...
"Inutile de nous embarrasser d'un poids morts..." conclue-t-elle, s'adressant à l'inconnue. "Je l'achèverai avant que nous quittions cette pièce. Ce sera plus humain que de le laisser croupir ici de toute façon!"
La simple idée de l'étouffer alors qu'il est prisonnier de sa cage et elle, hors d'atteinte, fait naître un petit sourire sur son visage. Et bien entendu elle n'envisage pas une seule seconde que la femme puisse opter pour une autre option que la sienne. Cette femme, d'ailleurs, lui évoque aussi quelque chose. Difficile de dire à cette distance et avec un champ de vision altéré par le métal des barreaux. L'aurait-elle déjà rencontrée? Sa voix est moins singulière que celle de l'homme. Pourtant elle ne lui est pas étrangère. Quelles sont les chances pour que les deux personnes autres présentes soient de vieilles connaissances? Pratiquement aucune...
"En parlant d'achever..."
C'est bien le cliquetis caractéristique d'une clef dans une serrure qui se fait à présent entendre. Il est temps de mettre les voiles et, au passage, de régler certaines affaires en suspens...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyJeu 3 Mai - 17:55
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Le réveil reste difficile, mais le fait de s’être levé et d’avoir coupé court avec la position allongée avait déjà fait le plus grand bien à son crâne endolori. Il allait pouvoir commencer à réfléchir à quoi faire pour sortir d’ici avant qu’un garde ou qu’un dignitaire se rende compte de son identité, sous peine de quoi, son incarcération serait bien plus désagréable et certainement bien moins longue que prévue. Tout comme sa survie. Et la chance était que, apparemment, ses deux acolytes de cellules étaient dans la même mouvance que lui : elles voulaient sortir, par n’importe quel moyen.

    Mais tandis qu’il se réveillait, ou plutôt, qu’il émergeait enfin de sa douleur persistante, il ne pouvait s’empêcher de penser à cette voix si proche et pourtant si brumeuse. Elle lui disait quelque chose, et quelque chose de très peu agréable. Il n’avait pas de nom, pas de visage, pas d’évènement à mettre sur cette voix mais pourtant il avait cette étrange impression, insistante et gênante. Il connaissait cette personne. Et il eut la révélation.

    Il aurait dû rester à Aildor ? Non. Ce n’est pas possible que ce soit elle. Elle est censée être morte. Elle est censée être morte ! Sa hache avait presque coupée le corps de cette garce de magicienne en deux, comment avait-elle put s’en sortir, lui qui avait réussi à échapper aux flammes de manière in-extremis, avec un coude cassé en prime. Plus les souvenirs remontaient à la surface, et plus sa poitrine semblait entrer en ébullition. Sa respiration se fit plus rapide, plus profonde, plus imposante. Tout son corps se mouvait au rythme des inspirations et expirations. Il passa doucement sa main sur son coude et le regarda attentivement. Il était rétabli, mais ce voyage dans le pays des souvenirs venait de lui rappeler une douleur aigue et brève, comme un souvenir du passé. Et à cette douleur aigue s’ajouta une sensation étrange dans sa poitrine. Soudainement, il avait chaud, il sentait son cœur battre la chamade, il avait la désagréable impression de ne plus gérer aucune de ses émotions et que ce qui l’animait dorénavant c’était la vengeance, la haine et la violence. Un soubresaut le fit presque vomir, et tout son être commençait à trembler. Il perdait totalement le contrôle de son corps, et semblait se transformer peu à peu en un individu aussi dangereux qu’incontrôlable. Décidemment, depuis son départ d’Aildor avec l’équipage du capitaine De Sousa, sa violence intérieure, sa rage, sa haine et tout ce qui fait de lui un individu rongé par le vice, avaient été potentialisés. Il devenait de plus en plus un individu sombre que le monde apprendrait à craindre.

    Il se leva, agrippa les barreaux de fer et s’abandonna tout entier à sa colère. Il respirait si fortement que de sa bouche s’échappèrent des grognements semblables à ceux d’une bête enragée. Si le son était accompagné de l’image, nul doute que cette donzelle, Zora, aurait été elle aussi plongée dans ses souvenirs, lorsqu’Eylohr l’avait gratifiée d’un sourire sadique, d’un regard empli de folie et d’un rire ensanglanté alors que tout s’embrasait autour d’eux. Elle avait eu dans son regard cette petite lueur, cette petite inquiétude de voir face à elle une menace que ni ses sorts ni son fanatisme ne semblait altérer. Il était déjà dangereux à l’époque, aujourd’hui, il est aussi mortel que le fanatisme de Zora est ancré en elle. Et elle devait s’en douter. Et tandis qu’il agrippait les barreaux qu’il commençait à secouer avec vigueur, il se mit à laisser échapper un cri grave et inquiétant, tandis que toute la structure de métal semblait vibrer sous ses assauts. Ce premier élan de colère ne provoqua qu’une légère diminution de ce qui couvait en lui et de la poussière qui provenait de l’implantation des barreaux dans la structure de la prison. Alors il se rappela d’où venait la voix si désagréable. Elle était juste à côté de lui. Il s’éloigna des barreaux, se tourna vers le mur et donna quatre violents coups de pieds qui raisonnèrent comme autant de coups de boutoirs. Les murs raisonnèrent et vibrèrent, la poussière s’éleva du mur et du sol et le tout vibra comme si l’écroulement allait-être imminent.


    - Oh toi ! J’vais finir d’mes propr’ main c’que ma lame avait commencée ! T’vas mourir, et j’viendrai piétiner c’qui reste d’ton cadavre !


    Il était comme fou, transit d’une haine sans commune mesure et d’une profonde aversion pour cette femme qui, pourtant, s’était rappelée à lui d’une manière presque agréable, au début. Elle ressemblait tellement à cette femme qu’il avait aimé, celle qui fut la seule à percer sa carapace et son cœur, que le colosse s’était retrouvé face à elle comme un gosse fasse à celle qu’il aime en secret depuis le berceau. Ses défenses avaient été tellement ébranlées que lorsqu’il était revenu chez lui avec Zora pour préparer leur coup, il lui avait offert une des meilleures épées qu’il avait jamais forgées. Et cette épée était unique et portée le nom de celle qu’il avait aimé, caché sous le cuir du pommeau. Il la gardait dans sa propre armurerie, pour son compte personnel, et pourtant il lui avait cédé. Et elle avait essayée de le tuer avec cette même lame. Que cela est pathétique. La lame avait disparu dans l’incendie de la taverne, tout comme avait disparu une partie de son cœur et de son humanité. Il était de plus en plus violent et de moins en moins humain. L’avait-elle seulement mesurée ? Avait-elle seulement mesuré l’honneur qu’il lui avait fait, la souffrance psychologique qu’il avait ressentie et la rancœur et la haine qu’il éprouvait contre elle.

    Il était tout à sa folie, tout à cette débauche de frustration et de haine que lorsque la porte menant à l’aile du bâtiment commença à cliqueter avant de s’entrouvrir, il se tourna d’un seul coup vers ladite porte, comme un prédateur se tournant soudainement vers un bruit intrigant. Alors, il s’enfonça dans la partie noire et sombre de la cellule pour devenir comme invisible aux yeux des deux geôliers qui venaient d’entrer. De là où il était, il avait une vue direct sur ses barreaux. Ceux-ci étaient implantés de dix centimètres dans le sol et de 5 cm dans le plafond. Elle devait être sacrément âgée car les contours des barreaux au plafond étaient très abimés et semblaient prompts à s’effondrer. Il lui vint alors une idée. De tout son poids, il allait se jeter contre les barreaux sur le centre de la cellule, là où l’implantation était la plus bancale. La porte coulissante serait alors dégondée et tomberait au sol, libérant le passage au colosse qui prendrait le dessus sur sa prochaine cible. Il enfonça ses pieds dans le sol, renforça ses appuis, et se prépara à foncer sur cette maigre cage qui le sépare de la liberté. Le raffut provoqué par son explosion de colère et celui provoqué par la frustration de la fanatique devait certainement avoir attirer les deux gardes, eux qui étaient habitués au calme relatif des prisonniers endormis et assommés jusqu’alors.

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyLun 7 Mai - 9:55
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Pas besoin d’être un génie pour comprendre que les deux autres se connaissent et ne s’apprécient pas du tout. Et s’il n’est pas évident d’ignorer les vociférations de mon voisin, j’essaye d’avoir une discussion constructive avec celle qui est de l’autre côté. Ce qui semble peine perdu… Si elle ne crie pas comme l’autre, elle n’a pas l’air d’avoir toute sa tête ! Plus les mots sortent de sa bouche plus je regrette de leur avoir parlé. Comme si le nombre n’était pas un problème ! Elle serait bien plus crédible si elle n’était pas derrière des barreaux. S’échapper en tuant tout le monde n’est pas vraiment discret sans parler de la faisabilité. Et je n’ai pas spécialement envie de participer à sa vendetta contre le géant même si elle n’a pas tout à fait tord : il risque d’être un poids mort, en même temps elle aussi. Le mieux serait de les laisser derrière moi tous les deux. L’un autant que l’autre me semble bien incapable de mener à bien une évasion. Moi je sais que je peux le faire, je l’ai déjà fait. Pas ici, et pas dans ces conditions, mais qu’importe, c’est faisable pour moi. Pour eux, c'est une autre histoire...

Enfin, pas le temps de discuter, ou encore de réfléchir, voilà que les gardes s’amènent. Pas étonnant avec mon voisin ! Et ma tête ne s’allège pas avec tout ça. Là, je peux rien penser de mieux qu’essayer de profiter de la « diversion » de mon voisin, qui a arrêté de s’acharner en vain sur les barreaux, pour essayer de récupérer les clefs sur l’un ou l’autre. Je détourne le regard de la porte pour ne pas être aveuglé par la lumière. Ainsi je les entends avant de les voir.

« C’est pas bientôt fini là-dedans !

-T’as besoin d’une autre leçon le gros ?! C’est pourtant pas bien compliqué de dormir sans hurler à la mort !»

Un homme, une femme. Aussi véhément l’un que l’autre. Visiblement ce n’est pas la première fois qu’il fait des siennes. Ça m’étonne pas vu à quelle vitesse il s’énerve. Je ne vois aucune arme sur eux, et ils n’ont pas apporter de lanterne non plus. Ils ne doivent pas vouloir rester longtemps, du moins je suppose. Je ne m’attarde pas sur leur visage, je vérifie juste que leurs yeux sont fixés sur l’abruti au fond de sa cage. Avant de m’intéresser aux trousseaux bien visible à leur ceinture. Il faut juste que l’un deux s’approche un peu plus. Un petit pas et c’est bon. Allez !

« Hého, on te cause là dedans ! »

Voilà, c’est parfait ! Alors qu’ils sont occupés, je passe mon bras entre les barreaux et je défais doucement l’attache pour récupérer les clefs. Après il faut encore que je les ramène sans les faire tinter entre les barreaux. La tâche demande toute ma vigilance. Il est peu probable qu’ils entendent quoi que ce soit avec le concert qu’ils font tous les trois mais je préfère ne pas prendre de risque. Je ne suis pas aussi insouciante que l’inconnue, ou pseudo inconnue, qui pense que tuer tout le monde est simple. Une fois ramener dans ma cellule, je les coince dans mon pantalon à l’arrière comme ils ont enlevé les poches et ma ceinture.

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Une entente éphémère EmptyLun 7 Mai - 20:51

Un large sourire amusé se dessine sur les lèvres de la rouquine lorsque Eylorh s'emporte. L'homme a un caractère qui sied parfaitement à son imposante musculature. Il est semblable à une bête sauvage qui aurait flairé l'odeur du sang. Elle ne doute pas une seule seconde qu'il brûle d'envie de la tuer. Et même qu'il le ferait pour peu qu'il en ait l'occasion. Zora a déjà pu mesurer la haine du géant à son égard. D'une certaine façon, elle est justifiée. Même si elle voulait simplement l'aider. Qu'importe... Elle est habituée à l'ingratitude!

Mais en l'occurrence la hargne du colosse sert ses intérêts. Ou, plutôt, leurs intérêts. Les gardes sont ainsi focalisés sur la menace d'Aildor au lieu de prêter attention aux mains habiles de la blonde. Zora perçoit le geste et lui adresse un signe de la tête comme pour lui signifier qu'elle apprécie le geste. Et aussi pour lui rappeler qu'elle doit également la libérer. La rouquine sait quel doit conclure une alliance avec l'une des personnes présentes. Et entre Eylohr et cette femme au visage familier, le choix - si tant est que l'on puisse parler de choix - est vite fait.

Néanmoins le pari est risqué. Que se passerait-il si les gardes se rendaient compte de l'absence du trousseau de clef. Il ne faudrait pas longtemps avant qu'ils fassent le lien avec les prisonniers. La punition serait sans aucune doute violente. Et la sécurité, renforcée. Il n'y aura pas trente-six occasions de quitter les lieux. Et il s'agit de ne pas gaspiller cette opportunité qui se présente et de mettre toutes les chances de leur côté. Le véritable ennemi, pour l'instant, est incarné par l'homme et la femme qui s'acharnent à les priver de liberté.
"Je crois que ce crétin essaie de vous attirer dans un piège!" indique-t-elle aux deux gardes. "Il pense sûrement que vous serez assez bêtes pour vous approcher de sa cellule. Là où il pourra vous saisir à la gorge et vous broyer le cou, par exemple. Et vu votre réaction je ne suis pas certaine qu'il ait tort..."
Elle ne cherche évidemment pas à sauver ces deux matons. Leur mort est parfaitement nécessaire. Mais la rouquine veut les prendre entre deux feux. Détourner leur attention d'un géant qui ne demande qu'à libérer sa hargne sur quelque chose ou quelqu'un. Zora ne sait pas exactement ce que Eylohr a en tête. Au final elle vient de lui faire une suggestion sur la manière dont les choses pourraient se dérouler.
"Tu veux être la suivante? Non? Alors ferme-là!"
La disciple de la Divine Chouette ne voit toujours pas le colosse depuis sa position. Mais elle perçoit le dos des gardes. Elle ne peut qu'imaginer la disposition de la cellule exacte de l'impur. Mais elle ne se voit pas rester les bras croisés et laisser le plaisir de l'action à ses codétonus. Elle dresse alors un bouclier derrière l'homme et la femme et le fait glisser dans l'air de manière à les pousser en direction du guerrier.

Elle a fait ce qu'elle pouvait. Reste à voir si Eylorh est aussi efficace à mains nues qu'avec une lourde hache. La plupart des infidèles font moins les fiers lorsqu'ils sont privés de leurs armes...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyMar 8 Mai - 3:41
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Pérégrins -2

  • Il était tapi dans l’ombre de sa cellule, uniquement éclairé par quelques rayons lunaires chanceux qui trouvèrent une faille entre les bâtiments alentours, les barreaux extérieurs et intérieurs et les gardes stationnés devant sa cellule. Parfois, ils distinguaient une épaule, parfois sa tête, et parfois juste une masse plus sombre que les ombres de la cellule. Le seul son que le colosse produisait alors, c’était sa respiration profonde et sourde, signe avant-coureur d’une lugubre destinée. En son esprit, bien que troublé encore une fois à l’idée de se trouver à la fois si prêt et si loin de Zora, la fanatique qui avait su déclencher en son esprit de bien douloureux souvenirs encore vivaces aujourd’hui bien qu’il ai passé les derniers mois à s’oublier lui-même dans d’instances combats et d’horribles exactions. Ce voyage au pays des souvenirs était le premier depuis longtemps, et visiblement, Eylohr s’attendait à tout sauf à cela.

    Son cœur battait, oh oui il battait, avec force et puissance. Et dans sa poitrine allait et venait l’étrange sensation qui jusqu’alors s’était évertuée à rester un vague souvenir embué par tant de hargne et de folie. Il profitait de la tempérance des gardiens pour tempérer lui-même son esprit et revoir une nouvelle fois son plan. Oh, son plan nécessitait un acte de colère et de ravage, mais il fallait qu’il soit réfléchi. Comment réfléchir alors deux sensations impulsives et sanguines ? Il fallait avoir l’esprit querelleur et belliqueux. Et par chance, Eylohr l’avait. Après tout, il ne s’était pas forgé une telle réputation uniquement en usant du glaive et de la lame, il avait dû être capable d’user de réflexion et de machiavélisme pour sans cesse surprendre d’une nouvelle barbarie. Par chance, les Myträns n’étaient pas de bons forgerons, bien que d’excellents artisans dans d’autres secteurs. La cellule du colosse était faite de barreaux de fer et non d’acier, enfoncés peu profondément au plafond et au sol, et aux points d’ancrages ayant visiblement bien vécus. Si un levier ou un palan aurait été de bon augure, il était possible de compter sur la rouille et la faiblesse des points d’ancrage. Avec une force et un impact suffisant, il était très possible de pouvoir faire plier les gonds et d’emporter avec lui la lourde porte coulissante. C’était bien là son but.

    Mais voilà que Zora se montre tout à fait intrigante. Elle n’est plus condescendante mais plutôt force de propositions. Elle n’est plus irritante mais bel et bien intéressante. Et quelques secondes après ses dires, voici que nait derrière les deux gardes une étrange forme dorée qui se rappellent très rapidement au colosse. La belle usait de sa magie. Cette même magie qui avait su diminuer puis décupler la force du colosse était en train d’emmener les gardes à sa portée. Ils s’approchaient sans même s’en rendre compte. Alors le colosse se posa la question : Valait-il mieux saisir cette opportunité offerte par la fanatique qui animait encore en son cœur les plus vils dessins, ou fallait-il réaliser son premier plan et prendre ainsi le dessus sur les deux donzelles ? Il était clair qu’une telle entente ne se ferait pas sans heurts, et pourtant, même lui savait qu’il ne pouvait pas sortir d’ici seul. Ravaler son orgueil et sa fierté, faire taire sa fureur et sa barbarie. Quel exercice difficile. Mais si utile.

    Il prit position. Ses appuis étaient solides, son corps arcbouté, prêt à entamer une course folle qui se terminerait contre la froideur des barreaux, sa respiration de nouveau pleinement contrôlée, son esprit de nouveau éclairé et son intention plus décidée que jamais. Il apposa ses mains contre le mur derrière lui, et, après une dernière grande expiration qui gronda comme gronderait un félin en chasse, il inspira à plein poumon se lança à l’assaut. De puissantes foulées soulevèrent alors un mince filet de poussière, ses pas raisonnèrent tels les échos d’un mastodonte au galop, son visage se crispa d’une grimace d’effort mêlée de concentration, l’impulsion de ses mains et de ses appuis paracheva l’assaut phénoménal qui vint ensuite se briser contre le fer humide et froid. Comme prévu, les gonds se brisèrent sous l’assaut, la rouille ayant préparée le terrain depuis bien longtemps. Seulement, le haut de la porte se brisa mais le bas resta ancré par un poing ce qui provoqua une résistance impromptue qui ne manqua pas de froisser les muscles de l’épaule droite du colosse. Néanmoins, la porte s’ouvrit avec une force déconcertante et l’ultime point d’ancrage qui n’avait pas encore cédé provoqua l’ouverture non plus par coulissement mais dans un grand arc de cercle emportant avec lui les deux gardes qui ne virent rien venir. La femme fut assommée sur le coup, mais l’homme, lui, rampait au sol en tentant de reprendre du poil de la bête après que le fer eut presque brisé sa mâchoire et une partie de son visage. Mais le géant était dehors.

    Il prit quelques secondes pour se remettre de ce choc qui avait été puissant même pour lui. Son épaule lui provoquait une certaine gêne. Un des muscles de la coiffe des rotateur s’était froissé sous l’impact et les mouvements à l’avenir se trouveraient gênés. Mais peut-être que la donzelle fanatique de la chouette arriverait à aider le colosse ? Autant miser sur un cheval à trois pattes lors d’une course hippique. Mais qui sait. Un silence tout à fait particulier régna alors seulement trahis par les respirations et le garde rampant. Mais il se retrouvait face à la donzelle en question. Zora.

    Elle était là, son regard planté dans celui du géant du froid. Ses yeux à la couleur chaude trahissaient un regard à la fois surpris – du moins c’est ce que croyait Eylohr après ce qu’il venait de réaliser – et empreint d’une sourde rancœur. Et Eylohr plongea dans ce regard comme il le fit jadis et encore une fois, il ressentit en lui cette étrange sensation qui fit battre sa poitrine dans une chaleur agréable. Etrange sensation qu’il n’avait connu qu’à très peu de reprises. Il doit se ressaisir. Alors, il se retourne vers le gardien rampant trop confus pour se ressaisir, l’attrape par la gorge et ressert sa prise un peu plus autour de sa gorge. Son visage devient rouge, les veines du front triplent de volume, les yeux s’exorbitent et plus aucun son ne parvient ni de sa bouche. Un ultime borborisme inepte et le regard devient vitreux, les veines oculaires explosent rougissants le blanc des yeux et la langue ressors de la bouche en une grimace pathétique. Et Eylohr se relève, prenant une grande inspiration saccadée par l’effort déployé pour terminer la misérable vie du gardien trop zélé. Il reste la donzelle. Peut-être que la fanatique voudra s’occuper de son cas ? Il scrute rapidement les deux gardes et ne trouve aucune clé.

    Eylohr se plante alors devant la cellule qui renferme encore Zora. Il ne cherche pas réellement à l’impressionner bien qu’il l’espère quelque part. Il la regarde simplement, laissant s’échapper une sorte de soupir. Un souvenir éclair revient à lui, rappelant la lame qu’il avait offert jadis à cette même femme avant qu’elle ne l’utilise pour tenter de le tuer. Un rictus nerveux lui fait tourner la tête et il se dirige ensuite vers l’autre prisonnière à l’air bien plus posé et tranquille.


    - C’toi qu’à les clés ? Demanda-t-il en posant sa voix qui se faisait plus rauque qu’à l’accoutumée. Faudra s’magner.  


Dernière édition par Eylohr Lothar le Sam 12 Mai - 15:23, édité 1 fois

Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptySam 12 Mai - 12:08
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Les choses se déroulèrent de façon inattendue. L’autre prisonnière joua la provocation, ça devait en être une ou peut-être qu’elle ne savait s’exprimer autrement… Ça fonctionna à merveille puisque les gardes s’approchèrent comme par magie de la cellule de mon voisin. La suite fut effroyablement bruyante et rapide. Bientôt il n’y eut plus de garde à se soucier. Un mort et l’autre assommée. Mais je ne suis pourtant pas totalement rassurée à l’idée de sortir et je suis bien contente d’avoir subtilisé les clefs avant son tour de force. Clairement, je n’aurai aucune chance s’il se retournait contre moi. Je l’observe regarder la femme. Moi aussi je la regarde. Une rousse. La dernière que j’ai vu, côtoyée, c’était lors de mon dernier séjour à Alexandria. Mais ça ne peut pas être elle. Celle que j’ai vu doit croupir en prison ou être six pieds sous terre. N’allait pas croire que j’irais parler à la milice mais quelqu’un a dû le faire après avoir appris que c’était une meurtrière fanatique. Je ne pouvais évidemment ne rien faire alors que j’avais croisé celle qui avait traumatisé Sanaë, l’une des rares personnes que j’apprécie.

« C’toi qu’à les clés ? Faudra s’magner. »

Certes. Je m’en doute avec le boucan qu’il a fait et la porte qui est ouverte… Pas le temps d’hésiter plus ou de réfléchir. Son évasion éclipsera sûrement la mienne ! En plus, normalement, ils n’ont pas mon nom, au mieux un vague signalement. Mieux vaut partir avant que ça ne change. J’ouvre ma cellule puis celle de l’inconnue. Je ne lui fais pas plus confiance qu’à lui, mais je préfère qu’ils s’entre-tuent plutôt qu’ils ne portent leur attention néfaste sur ma personne. Inutile de s’attarder sur les gardes au sol, ils n’ont pas d’armes et j’ai déjà récupéré le seul objet d’intérêt : les clefs.

« Il faut récupérer nos affaires avant de partir. »

Surtout moi. Je m’avance rapidement vers la porte ouverte laissant bien malheureusement mon dos exposé à mes deux codétenus. Sans surprise, ça débouche sur une salle de garde vide. S’ils avaient des collègues à côté, on le saurait déjà ! Avec de la chance aucun passant ne se trouvait à proximité des petites ouvertures de nos cellules situées en hauteur et qui donnaient sur la rue. Sinon notre tranquillité serait de courte durée. Évidemment, il n’y a rien dans cette salle, deux lits superposés, une table, des assiettes à moitié vide, une étagère avec trois babioles dessus et le même type d’ouverture comme fenêtre. En plus de la lumière des torches, des minces rayons de soleil pointes. Le temps est compté. Au moins n’y a t-il pas beaucoup de choix pour sortir : deux autres portes. J’essaye celle en face de la porte donnant sur les cellules. Fermées. Je prends le temps de l’ouvrir. Logiquement, ce n’est pas la sortie, ils n’ont aucune raison de s’enfermer eux. Et j’ai raison ! Je reconnais tout de suite mon matériel, mes affaires. Sans m’occuper des autres, je récupère tout. Je n’en ai pas pour longtemps, une minute au grand maximum pour mettre en place ma ceinture et mes dagues avec leur harnais. Assez vite pour qu’ils ne qu’interrompent pas ou qu’un visiteur bien malvenu nous gêne.

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Une entente éphémère EmptyMar 15 Mai - 10:18

Elle connaissait déjà la force d'Eylohr ou la violence qui peut animer ses actes. Elle n'a pas oublié leur rencontre à Aildor et le duel qui est venu conclure une alliance qui était de toute façon voué à l'échec. Néanmoins Zora est toujours aussi étonnée par le zèle dont le colosse peut faire preuve lorsqu'il combat. Il lui évoque la sauvagerie d'un animal acculé et luttant pour sa survie face à des chasseurs. Sauf qu'il n'a rien d'une proie. Il ferait un serviteur formidable si seulement il n'était pas marqué par l'impureté. Un vrai gâchis...

Le regard de la rouquine oscille entre le géant et le visage du garde qu'il est en train d'étouffer. Elle penche légèrement la tête sur le côté comme pour mieux saisir les détails de l'agonie. C'est une curiosité malsaine qui se lit sur le visage de la fanatique tandis que cette dernière savoure un spectacle qu'elle a déjà trop vu mais qui continue de la fasciner. Il n'y a rien de plus captivant que le moment où une existence franchit la subtile frontière séparant la mort de la vie. Un moment qu'elle se fait un devoir de vivre avec intensité.

Les griffes glacées de la faucheuse finissent par se refermer autours de l'âme du malheureux, l'emportant loin des tourments réservés au monde des mortels. Eylohr, quant à lui, vient se planter en face de sa cellule et l'observe alors d'un regard indéchiffrable. Ce qui pousse la jeune femme à hausser un sourcil pour marquer son incompréhension.
"Quoi?" lui demande-t-elle en haussant les épaules. "Tu ne t'attends tout de même pas à des félicitations, si?"
Peut-être à un simple merci? Comme si elle allait flatter un égo aussi démesuré que le sien. Ce n'est pas le genre de la maison. Toujours est-il que le soupir du géant et son absence de tentative pour pénétrer dans sa cellule tend à prouver qu'il accepte une trêve aussi désagréable que nécessaire. Qu'il se rassure: s'il veut mourir, elle lui donnera satisfaction. Mais plus tard! Elle a déjà attendu des mois. Que représentent quelques heures de plus?

La blonde, quant à elle, use finalement des clefs qu'elle a subtilement prélevées sur l'un des gardes. Et lorsqu'elle s'approche de sa cellule pour la remercier, Zora peut enfin discerner plus distinctement les traits de l'intéressée. Des souvenirs désagréables lui reviennent en mémoire. Ainsi que plusieurs questions. Qu'est-ce qu'une daënar vient faire ici? Est-ce que la croisade menée avec Althéa a inspiré des infidèles suicidaires?
"J'ai failli attendre!" râle-t-elle lorsque le verrou se libère. Par principe. "Mais.... merci, je suppose!"
Difficile de dire si l'étrangère l'a reconnue. Si c'est le cas elle se garde bien de le laisser penser, en tout cas. Une manière de mettre leurs différents de côté, peut-être. Ou encore d'éviter de se mettre davantage à dos une camarade imposée par les circonstances? Que ce soit l'un ou l'autre et à l'instar de sa relation avec Eylohr, la rancœur peut bien attendre encore un peu...

Zora marque un temps d'arrêt sur le pas de la porte et s'étire brièvement. Sa nonchalance contraste quelque peu avec l'urgence de la situation. Et elle se rattrape bien vite en faisant quelques pas pour écraser de sa botte la trachée de la femme à terre. Une offrande de la part du colosse? Ou un simple oubli de sa part? L'adepte de la Chouette, en tout cas, apprécie ce défouloir bienvenue. Après quoi elle se hâte de rejoindre ses deux autres alliés - sigh! - dans la pièce adjacente à celles contenant les cellules.

Elle laisse son regard vagabonder au gré des lieux avant de prélever un morceau de nourriture dans l'une des assiettes offertes au pillage. C'est moins bon que le repas qui lui a valu de se retrouver ici. Mais la recette - si l'on peut appeler cela ainsi! - a au moins l'avantage d'être my'träne. De quoi la rendre plus agréable en bouche. Après cette dégustation motivée davantage par la curiosité qu'une réelle faim, elle récupère en second ses affaires dans la salle déverrouillée par la blonde. Et au passage, elle brûle la politesse au géant.
"Les femmes d'abord!" lui rappelle-t-elle avec un sourire. "Puis les hommes, les nains et enfin les géants d'Aildor!"
Dans cet ordre-là. Et puis elle n'allait tout de même pas le laisser se saisir de son matériel avant elle. Qui sait ce qu'un être aussi instable aurait pu faire avec ses lames? Certains trouvent leur courage lorsqu'ils sont armés. Et c'est spécialement vrai dans le cas des pérégrins et des daënars. Après tout ils ne sont pas grand choses lorsqu'ils sont dénués de leurs pathétiques outils. Et même avec, il faut reconnaître que l'image qu'ils renvoient n'est guère folichonne...
"À défaut de rendre notre évasion agréable, autant la rendre épique!" propose-t-elle avec légèreté à ses infortunés compagnon. "On ne connaît pas parfaitement la configuration des lieux alors il faudra progresser au petit bonheur la chance, je suppose! Passer par l'entrée me semble exclu vu que les gardes risquent de nous reconnaître! Alors soit on casse tout pour faire plaisir au colosse, soit on y va avec un peu de subtilité pour ne pas effrayer la grognasse!"
Elle passe son regard de l'un autre à l'autre puis hausse les épaules pour témoigner de son indifférence à ce sujet. Les dieux lui vont. La première option permettrait de purifier certains gardes au passage. Mais coûterait probablement la vie à quelques personnes pures. C'est le risque... La subtilité, elle, est ennuyante. Mais à l'avantage d'être plus sûre. La rouquine laisse donc le soin à ses camarades le choix de décider. Histoire de leur faire croire que leur avis à une quelconque importance en leur laissant faire un choix qu'elle estime mineur. Ne faut-il pas ménager ses alliés?

La fanatique entrebâille la seconde porte. Elle donne sur un couloir faiblement éclairé et... sur un garde qui avance en lui tournant le dos. Un simple patrouilleur, sans doute. Elle indique sa présence à ses deux camarades avant de s'effacer pour laisser l'une ou l'un ouvrir la marche. Un avant-garde est souvent constituée de personnes sacrifiables, après tout!

Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyJeu 24 Mai - 19:07
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  • Elle est insupportable. L’autre à l’air d’être offusquée à chaque insulte, chaque menace et chaque bruit inquiétant. Que voilà une bien étrange compagnie. Décidément, il se débrouillerait bien mieux seul. Enfin… Il n’oubliait pas la cohue d’avant-hier où sa force physique et sa technologie n’avaient pas suffis à lui donner l’avantage. La magie… Quelle étrange façon de se battre. Il s’en souvenait d’ailleurs, car la rouquine avait utilisé sa magie pour diminuer la force du colosse puis pour la potentialiser. Il se souvient encore de cette sensation. Il était comme transporté ce jour-là. Il allait aussi vite que le vent, frappait aussi fort que la foudre, était aussi solide que le roc. Les pirates qui avaient eu la mauvaise idée de se trouver dans la même auberge qu’Eylohr et Zora ne virent pas venir leur mort. Et après cela, elle tenta de tuer le colosse, avec l’épée qu’il lui avait offerte. Celle qui portait le nom de la seule femme qu’il n’avait jamais aimé. Eylohr réussissait à oublier cette histoire, mais à chaque fois qu’elle se rappelait à lui, le même sentiment de colère, de peine et de déception étreignait son cœur avant de laisser place à une violente haine.

    Il s’en veut parfois, d’ailleurs. SI cette femme, cette Zora, ne ressemblait pas autant à sa douce dont le corps repose toujours dans la terre froide du Nord, il l’aurait tué sans faillir. Mais à chaque fois qu’il posait les yeux sur cette fanatique dénuée de sens, c’était Aelia qu’il voyait. Son sourire, ses tâches de rousseurs, ses yeux dans lesquels il aimait se perdre. Par moment, même la voix de la fanatique était recouverte par celle d’Aelia, dans son imaginaire.

    Se ressaisir, il faut se ressaisir. Et le fait que les deux donzelles avancent jusqu’au poste de gardes désormais vide permet au colosse de reprendre du poil de la bête. Même le pique lancé par la magicienne passe au-dessus du géant. Il n’en a cure. Tout ce qu’il veut c’est sortir avant qu’elle ne cherche à le tuer, ou avant qu’il ne le fasse. Mais il sent quelque chose au fond de son cœur - puisse-t-il en avoir toujours un. Comme un mal-être permanent. Comme si son cœur brulait d’un feu qu’il ne pouvait pas éteindre. Rien d’agréable. C’était comme si tout son être vibrait d’un sentiment sombre et lugubre, comme si un monstre cherchait à sortir de ses entrailles et prendre possession de son être. La sensation n’est pas agréable et difficile à chasser de son esprit. Pourtant il avance.

    Une fois entré dans la salle des gardes, Eylohr ne prend pas le temps d’inspecter les lieux. Il reste plongé dans une part de ses pensées. Tout juste cherche-t-il où se trouve son équipement, mais la blonde fut plus rapide et elle trouva la salle avant les autres. Et visiblement, les deux donzelles voulaient s’équiper bien avant lui. Logique en même temps. Tandis qu’elles s’équipent, Eylohr regarde ce qui se trouve sur la table. Pas la moindre goutte de Rhum. Décidément, ce pays est décevant. Les donzelles sont équipées et elles cherchent déjà un moyen de s’enfuir alors qu’Eylohr entre à peine dans la salle où se trouve son équipement. Sa gigantesque hache est là, ainsi que son fusil, ses deux revolvers, son épée et son couteau à grande lame. Il remet son couteau à la cheville, son épée et son fusil à la ceinture et ses deux revolvers à la poitrine. Idem pour ses sacoches à munition qu’il réintègre à sa ceinture d’épaule. Enfin équipé et sa fidèle hache d’arme à la main, il ressort et s’avance face aux deux donzelles.

    Zora n’aura certainement pas oublié la hache du colosse, cette gigantesque masse d’acier plus grande qu’elle et au poids similaire. Ses deux lames courbes aussi affutées qu’un rasoir tranchant avait fendu le flanc de la magicienne au cours d’un duel épique. Elle n’aurait sans doute pas oublié cela, même si sa magie de soin était puissante. Si cicatrice physique il n’y a sans doute pas, cicatrice psychologique il doit y avoir. Eylohr tenait volontairement la hache de ses deux mains, la rendant visible à ses deux camarades d’infortune. La réaction de la blonde lui importait peu, celle de Zora, en revanche, éveillait tout son intérêt. Un intérêt sadique, oui, car il voulait voir la douleur sur son visage comme il l’avait vu jadis.

    Il s’approche d’elle, le regard braqué sur son corps frêle qu’il pourrait aisément casser en deux tandis qu’elle entrouvre la porte menant à un autre couloir. L’espace d’un instant, il la tient à sa merci. Elle ne pourrait rien faire s’il faisait fondre sa hache sur sa nuque, elle n’aurait pas le temps de produire un bouclier, de se défendre ou de fuir. Mais quelque chose l’en empêche. Il se content de regarder la scène et lorsqu’elle fait signe qu’un garde se trouve dans le couloir, il n’attend pas.

    La porte entrouverte, il avance, la poussant de son épaule et rattrapant le garde à grandes enjambées. Plus il s’approche et plus il ramène sa hache derrière lui, prêt à assener un coup qui ne laisserait aucune chance de survie au garde. Les pas lourds du géant lui mettent la puce à l’oreille, et lorsqu’il se retourne, sa dernière vision n’est autre que le visage d’Eylohr, grimaçant dans l’effort, tandis que la lame s’occupe de délester ses épaules du poids de sa misérable tête. L’acier transperça la chair avec une facilité déconcertante et se planta dans le mur voisin tandis que la tête tomba au sol et roula quelque peu. Un long soupir, une profonde respiration et la hache revient entre ses mains, et il avance, sans même daigner regarder en arrière.

Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyMar 29 Mai - 9:40
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Décidément, je ne suis pas tombée sur les meilleures partenaires d’évasions possibles. La rousse est exaspérante et sans aucun doute dangereuse. Ce n’est certainement pas pour vol qu’elle s’est retrouvée en cellule. Vu comme ils se connaissent et l’animosité entre les deux, leur comportement, ils ont pu aussi bien y arriver ensemble à cause d’un mauvais travail d’équipe. Ça ne présagerait rien de bon pour la suite. Ni pour moi, ni pour eux. J’ai l’impression d’être la seule saine d’esprit. Ou avec un cerveau pour réfléchir et pourtant j’ai la tête dans le coton !

Grognasse

« On va faire simple pour ton cerveau de poule : le but c’est de sortir rapidement sans ajouter des effusions de sang. C’est plus rapide et plus sûr. »

Mon ton est aussi froid que mon regard. Le mastodonte avec sa hache ne semble pas écouter, évidemment ce serait trop simple. Toujours dans sa fixette avec l’autre. Toute cette situation est FRUSTRANTE. Je sers puis desserres mes poings. Vraiment, je n’aurai pu tomber plus mal. Je prends la seule décision viable : je les laisse passer devant. S’il y a besoin de les abandonner je le ferais sans hésiter. Il y a un seul garde dans le couloir et qu’est-ce que fait la brute, il le tue. Évidemment. En le décapitant, mettant du sang partout.  Bonjour la discrétion ! Sans parler de l’état des gardes qui nous poursuivrons. Si je n’estimais pas mes chances meilleurs avec eux, ils pourraient faire distraction pendant que je filais plus tard, je serais déjà parti de mon côté. Bref. Je dépasse le carnage en faisant attention de ne pas marcher dans le sang, inutile de laisser une trace menant directement à nous…

« Nettoie ta hache. »

Je préfère le dire, sait-on jamais qu’il ait dans l’idée de la faire goutter tout du long… Rien dans ce qu'ils ont fait jusqu'à présent ne démontre un quelconque bon sens. D'ailleurs n'oublions pas la rousse. Je jette un regard derrière moi, juste pour qu'elle comprenne que c'est à elle que je m'adresse.

« Évite de marcher dans le sang. »

Quelques pas plus loin, une vingtaine je dirais, le compte serait plus précis sans ce martèlement et la tension due à mes compagnons. On se retrouve de nouveau face à un choix : trois portes fermées. Aucun bruit ne nous parvient de derrière nous pour l’instant et rien ne semble filtrer des portes. Sous deux d’entre elle on peut deviner de la lumière, le couloir n’est pas très éclairé. La porte sans lumière est probablement un débarras ou une salle inusitée. Rien qui nous intéresse. Une des deux autres donc : tout droit ou celle de gauche. J’entrebâille la porte suffisamment pour me rendre compte que c’est un couloir et qu’il y a quelqu’un dedans. Pas au bruit de pas ou quoi : malheureusement il a remarqué le mouvement de la porte puisqu’il nous parle.

« Eh, tu es un peu en retard sur ta ronde Greg. »

Sans nul doute le mort. Et lui le prochain sur la liste. Contrairement à l’autre, c’est obligatoire. Je ne peux pas simplement refermer la porte et espérer qu’il ne se rende compte de rien. Pas le temps non plus de trop réfléchir. Je pousse la porte en son entier et je sors une des dagues retrouvées depuis peu. Ses yeux s’écarquillent alors qu’il prend connaissance de notre présence tandis que mon arme file déjà dans les airs dans sa direction pour aller se ficher dans sa gorge. Très bien. On peut avancer, moi récupérer mon arme et l’essuyer, et espérer que la chance reste de notre côté.

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Une entente éphémère EmptyMar 5 Juin - 9:09

Elle ne pensait pas réellement s'amuser au cours de cette évasion dictée par la nécessité. Mais elle se surprend peu à peu à apprécier la situation. Les caractères de ses camarades d'infortune sont trop dissemblables pour pouvoir s'accorder. Ce qui promet une aventure riche en rebondissements. Il est vrai que ce n'est jamais agréable de ne pas pouvoir se fier à ceux qui marchent à vos côtés. Et pourtant ce parfum d'incertitude sublime l'intérêt de cette alliance bancale. Zora sait qu'elle n'hésitera pas une seule seconde à trahir le géant, la blonde ou les deux si le besoin s'en fait sentir. Elle suppose qu'il en va de même pour eux. Reste maintenant à voir si les gardes sont le plus grand ennemi du trio ou si le petit groupe en question se sabordera tout seul.

Zora ne s'offusque qu'à moitié de la remarque de la grognasse. Cerveau de poule? Venant d'une daënar, cette remarque prête à sourire. Ce que la rouquine ne se prive pas de faire, insufflant à cette marque d'amusement tout le mépris dont elle est capable. Elle reconnaît volontiers que l'aide de la voleuse aura été utile. Mais maintenant qu'elle n'est plus confinée dans sa cellule et libre de se battre elle-même pour sa liberté, l'apport de l'étrangère semble désuet. C'est d'ailleurs plus pas grandeur d'âme que par réelle nécessité que la fanatique la laisse vivre. Et puis aussi parce qu'il ne faut pas trop compter sur Eylohr pour faire de l'humour.

Bon le fait est que grognasse a tout de même raison: le plus simple c'est encore d'éviter les gardes et de quitter les lieux sans rameuter toute la garnison. Mais avoir droit à des conseils de la part d'une femme qui a traversé l'océan pour venir croupir dans une cellule, c'est plutôt ironique. Si tant est qu'elle ait pu être crédible un jour en parlant de prudence, c'était sans doute avant d'échouer dans un endroit comme celui-ci...
"C'est peut-être plus rapide et plus sûr, oui!" admet-elle avant de lui jeter un regard mutin. "Mais c'est incontestablement moins amusant..."
C'est l'évidence-même! Zora considère que son arrivée dans ces lieux relève avant tout d'un malheureux concours de circonstances. Et elle sait très bien que Möchlog veille sur elle et s'assurera que cette malheureuse ellipse soit sans conséquences. La blonde, qu'elle en ait conscience ou non, n'est que l'instrument désigné par la Chouette dans ce but. Tout comme Eylohr. L'un et l'autre œuvrent dans l'intérêt de la rouquine. Concrètement, elle n'a qu'à se laisser guider par ces messagers du destin.

Pourtant être la simple spectatrice de cette évasion ne l'intéresse que très peu. Et si le géant a pris les choses à son compte et que la daënar souhaite faire parler son ego, Zora ne compte pas pour autant rester les bras ballants. Pas quand elle peut critiquer aisément les actions de ses partenaires...
"Bravo Eylohr, c'était très subtile! Maintenant il y a du sang plein le couloir et tu as énervé la daënar!" ajoute-t-elle à la remarque de la blonde quant au sang sur sa hache. "Amateur"
Une remarque destinée à l'irriter puisque concrètement elle ne peut pas lui reprocher grand chose. La coupure est nette et trahit la précision de l'impact. La rouquine a déjà pu se rendre compte des capacités martiales du colosse. Son flanc garde d'ailleurs un souvenir douloureux de ces fameux talents. Mais il est bien entendu hors de question de le complimenter sur cette action aussi barbare qu'efficace.

Elle n'avait en revanche pas imaginé que la blonde puisse lui faire une remarque sur la nécessité de ne pas marcher dans le sang. Zora décoche un regard blasé à l'étrangère comme pour lui signifier que ses conseils sont dérisoires. Cela peut peut-être l'étonner mais elle est tout à fait capable de se faire discrète si le besoin s'en fait sentir. En d'autres circonstances, du moins. Car la fanatique se fait bien évidemment un plaisir de sauter à pieds joints dans le fluide vitale qui macule le sol.
"Désolée!" s'amuse-t-elle. "J'ai tendance à perdre mes moyens quand une foutue infidèle essaie de me donner des ordres!"
C'est sûrement ce que l'on appelle l'esprit de contradiction... Zora s'attarde encore un instant sur place, laissant ses deux compagnons prendre les devants. Le temps de récupérer la tête et de la disposer en équilibre au milieu du couloir. Une forme d'art morbide qui a l'avantage de la détendre. Néanmoins le crâne retombe à nouveau sur le flanc comme s'il refusait de se soumettre aux envies de la disciple de Möchlog. De quoi arracher un soupir agacé puis un haussement d'épaule résigné à l'intéressée.

Lorsqu'elle rejoint le duo, elle découvre un autre corps sans vie. Le plaie dans sa gorge et l'arme encore ensanglantée de l'étrangère tend à prouver qu'elle sait faire autre chose que de voler des clefs. Ce qui étonne d'ailleurs la fanatique. Et dire qu'elle pensait que leurs cousins dégénérés n'étaient bons qu'à employer des armes qui font un bruit ahurissant pour un résultat des plus discutables...
"C'est le moment où je te rappelle ta phrase de tout à l'heure sur les effusions de sang, la grognasse?" demande-t-elle à l'infidèle. "Suis-je donc la seule ici à être dotée d'un brin de jugeote?"
La réponse, elle la connaît déjà! Mais elle a l'occasion de faire parler ses propres talents lorsque l'autre porte de la pièce s'ouvre et libère l'accès à une femme au visage tiré. Le fruit, sans doute, d'une nuit de garde aussi longue qu'ennuyante. La fatigue laisse néanmoins vite place à une expression de surprise lorsque l'intrus découvre le cadavre de son camarade et la présence des trois prisonniers. Zora lève la main et effectue quelques gestes afin qu'un bouclier vienne enserrer la gorge de sa proie. Un craquement sinistre plus tard et la poupée de chair retombe sur le sol, la nuque disloquée. Après quoi la fanatique se tourne vers ses improbables alliés, l'air goguenard.
"C'est comme ça qu'il faut faire! Et si vous êtes incapables de créer des boucliers alors je vous invite à vouer votre foi et votre vie à Möchlog! À défaut d'être plus malins, vous serez au moins plus efficaces!" clame-t-elle. "Par contre je suis désolée Eylohr mais même la magie de la Chouette ne te permettra pas de soigner ta sale gueule..."
Autant être honnête dès le départ, non? Elle se racle brièvement la gorge comme pour éviter un éventuel malaise avant d'aviser la fenêtre sur l'une des facades de la pièce. Elle ne tarde pas à l'ouvrir et à jeter un bref regard dehors. Elle donne sur la cour intérieure et non sur la rue, comme elle l'espérait. Et puis le géant ne pourrait de toute façon pas se glisser par cette ouverture. C'est pratique, un colosse. Sauf quand il s'agit de se glisser dans des endroits étroits, évidemment...
"Bon! Avant d'aller plus loin je propose que nous instaurions certaines règles! Si chacun suit ses envies nous n'irons pas bien loin de toute façon!" indique-t-elle avant de placer gracieusement une main sur sa poitrine. "Je me propose modestement pour le poste de cheffe! Déjà parce que je suis de toute évidence la seule à maîtriser la magie et, donc, la plus puissante de nous trois! Et ensuite parce qu'on ne peut pas compter sur la cervelle d'Eylohr ou se fier à une saloperie de daënar aigrie!"
Ce qui fait trois bonnes raison de voter Zora, non?

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyJeu 7 Juin - 16:54
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Décidément, ce trio est des plus amusants. Des personnalités impossibles à faire œuvrer ensemble, des individus bouffis d’orgueils, de fierté et de préjugés les uns sur les autres. En parlant de ça, pour qui cette blondinette ennuyeuse se prend-elle pour oser donner des ordres au colosse ? Nettoyer sa hache ? Ne pas marcher dans le sang ? Et puis quoi encore, jamais personne n’a pu dicter sa conduite et personne ne le fera jamais. Alors, lorsqu’il enleva sa hache du mur entaillé, il la garda de ses deux mains, après quoi, il plongea bruyamment un de ses pieds dans le sang qui coagulait déjà, projetant ce liquide carmin partout autour dans le bruit caractéristique d’une flaque poisseuse. Et il continua sa route, ignorant le comportement de la fanatique et le pique qu’elle lança en sa direction, bien qu’il visât autant lui que la blonde.

    Puis il arriva dans une autre salle, que la blondinette visita avant lui. Il arriva seulement lorsque la dague qu’elle avait lancée et qui avait sifflé dans les airs perça la gorge du garde surpris par cette arrivée impromptue. Eylohr ne s’y attendait pas, pour être honnête. Les dagues de la blondinette semblaient surtout servir de coupes papiers ou d’armes de dissuasion. Mais de toute évidence, elle sait très bien s’en servir.


    - C’pas toi qui parlais d’l’inutilité du sang ? Demanda Eylohr qui arriva à hauteur de la blonde. Faites c’que j’dis, pas c’que j’fais, hein !


    La fanatique rejoint la pièce et y va elle-même de ses paroles venimeuses et de ses piques insolents. Sa seule voix irritait copieusement le colosse qui tentait de calmer ses ardeurs en de pinçant violemment les lèvres ou en tapotant ses doigts sur le manche de sa hache, tout en expirant longuement et bruyamment.

    Mais une invitée de dernière minute se présente au trio. La fatigue de son visage s’illumine soudain d’une stupeur et d’une peur sans émule. Elle n’eut aucune opportunité de défense ni de parole que soudainement une aura entoura la nuque de l’intéressée qui rendit son dernier soupir dans un craquement inquiétant. Le corps tombe lourdement au sol dans une position grotesque et, et c’était à prévoir, la fanatique se sentit obligée d’ajouter son opinion et sa critique personnelle, jugeant sans vergogne le reste du trio, énervant encore un peu plus au passage le colosse. Elle lança un pique qui ne manqua pas d’éveiller l’instinct d’Eylohr et de raviver chez lui la flamme du souvenir, de la rancœur et de la haine. Il s’approcha d’elle, prit sa grande hache à une seule main reposant lourdement la manche au sol dans un bruit sourd et lugubre, et plaça sa main libre mais quelque peu ensanglantée sur le flanc de la donzelle. Inutile de dire que la largeur de sa paume suffisait à envelopper son flanc et une partie de sa taille, un geste qui pourrait sembler doux et intime, mais qui n’avait rien de tout cela.


    - Ta chouette était pas toujours là hein Dit-il en murmurant légèrement de sorte que la blonde ne puisse pas tout entendre. Et elle le s’ra pas toujours.


    Sur cette dernière phrase, il plongea son regard dans celui de la fanatique et laissa, l’espace d’un instant, transparaitre une fureur sans commune mesure. Serait-elle suffisamment intelligente pour le voir ? Pas sûr. Il agrémenta ce regard froid et lugubre d’une prise forte de sa main sur le flanc et la taille de la fanatique comme pour lui rappeler la morsure douloureuse de sa hache jadis. Enfin, alors qu’il serrait de toute sa force la frêle taille de colombe, il souleva et laissa choir le manche de sa hache qui tonna sur le sol, tel un coup de tambour. Puis il lâcha son emprise, reprit sa hache à deux mains, et s’éloigna d’elle, son message ayant été transmis. Qu’importe celui ou celle que vous êtes, lorsqu’une telle menace vient à vous, elle doit forcément s’insinuer en vous bien que vous soyez capable de masquer ses effets.

    Et voilà que la fanatique laisse échapper un petit discours trahissant son orgueil et sa fierté. Comment peut-on vivre sans étouffer lorsque l’on est bouffi d’orgueil et que personne a part soi-même ne compte ? Mais… Attendez… Ai-je réellement dis ça ? On ne peut pas dire que la bonté et l’humilité soit partie intégrante du colosse. Pour unique réponse, il appuya une épaule contre le mur, maintenant son équilibre précaire à l’aide de sa hache. Il écouta la fanatique mais ne daigna pas répondre, baladant son regard entre la fanatique et la blondinette. Cela promettait d’être intéressant.

Gwen Feien
Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyMer 13 Juin - 10:00
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Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Évidemment, évidemment ! À quoi je m’attendais ? Un élan de subtilité de la part de ces deux abrutis ?! Inutile de gaspiller plus ma salive avec eux ou de répondre à leurs provocations manifestes, entre la masse qui met consciencieusement son pied dans la flaque et l’autre qui saute dedans. Rien que le bruit… Ne surtout pas répondre à ces tarées qui vont se faire tuer ! Je continue mon chemin les ignorants, tuant la garde au passage. Bien sûr l’inconsciente en profite pour m’insulter à nouveau et l’autre pour placer une petit pique. Mais je les ignore. Je m’avance pour récupérer la dague et l’ESSUYER. Parce qu’il y en a qui ne veule pas laisser une trace jusqu’à eux ou abîmer leurs armes. Bien sûr, c’est à ce moment qu’une autre personne ce pointe et meure. Pas de ma faute. Je ne comprends pas ce je vois, pas vraiment, jusqu’à ce que la rousse se vante ostensiblement de ses talents de meurtrières. Elle n’a pas l’air affectée, fatiguée. Ou quoique ce soit. Certes, je viens aussi de tuer quelqu’un, mais je n’en tire aucun plaisir. C’était nécessaire. Plus je passe de temps avec eux, plus je souhaite être ailleurs.

J’ai du mal à connecter les derniers informations de sa phrase. Une chouette ? C’est un de leur « architecte », c’est sûr. Mais je n’arrive pas à penser plus loin que ça. Elle le relit aux soins par ses mots, pas par ses actions… Je reste à distance d’elle alors que l’autre va encore la confronter. Et en faisant du bruit. Bien sûr. J’en pleurerais presque si je n’étais pas aussi soulagée de voir que leurs ondes meurtrières continuent de se focaliser l’un sur l’autre. Je ne suis pas une guerrière et je ne serais me battre contre l’inconnu, la force que cette femme utilise.

Wahou, ils sont vraiment déconnectés de la réalité ! Comme si on a le temps de se poser tranquilou et d’écouter un débat sur qui est le plus fou ! C’est bon, je lui laisse la place volontiers, qu’elle aille se faire taillader par ses compères, pas de problème. Et qu’elle concentre son pouvoir néfaste sur tout autre que ma personne. À part ça, je la vois mal accomplir quoique ce soit.

« C’est pas que je voudrais gâcher ton discours mais moi j’avance et si tu veux servir de chaire à canon fais toi plaisir ! »

J’attends pas sa réplique pour finir de faire les quelques pas qui me séparent de là où vient la dernière garde. Logiquement, vu que personne n’a débarqué dans le couloir pour nous tuer, la pièce dont elle vient est vide. À peine plus large que le couloir. Je n’ai aucune idée à quoi elle sert, ce que je note par contre c’est la présence de deux autres portes en plus de celle dont on vient : une en face et une sur le mur gauche. Autant aller tout droit. À force on devrait bien finir par tomber sur une qui mène dans la cour extérieur. En tout cas de façon plus probable que si on tourne quatre fois à gauche ou si on se perd dans ce bâtiment qui ressemble à un dédale.

« Si tu veux bien ouvrir la porte et nous dire ce que tu vois derrière. »

Oui, je dis ça de façon totalement sardonique. Vu son intelligence, il y a une chance sur deux qu’elle tente celle de gauche et nous mette dans le pétrin. J’aviserais à ce moment. Pour l’instant il n’y a pas de cris ou d’alarmes. Tant que ce n’est pas le cas, j’ai le temps. Enfin, un temps tout relatif vu ce qu’on a laissé derrière nous.

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Une entente éphémère EmptySam 30 Juin - 10:27

Étrangement personne ne se dresse ouvertement contre sa candidature. Eylohr a bien tenté de l'intimider grâce à sa masse et a même réussi à inquiéter la rouquine lorsque il a posé la mains sur son flanc. Et évidemment, il a blasphémé en arguant que la Chouette ne serait pas toujours là pour la soutenir. Peut-être pense-t-il que les divinités sont semblables à la chance sur laquelle les infidèles aiment tant se reposer? Elle se serait fait une joie de lui expliquer les faiblesses de son raisonnement en d'autres circonstances. Mais pour l'heure - et la blonde a raison pour une fois - il vaudrait mieux continuer. La vengeance et les mises aux points peuvent bien attendre encore un peu. Une fois libre, Zora se fera un plaisir de rappeler au colosse que les muscles ne font pas tout.
"Rappelle-moi de te couper ta main lorsque nous serons sortis!" demande-t-elle sérieusement au colosse. "Mais pour l'heure on va suivre la petite infidèle!"
Et garder un oeil sur elle, surtout. Le géant du froid est sans aucun doute la personne qui semble la plus dangereuse du trio si on se fie uniquement aux apparences. Mais la blonde ne paie pas vraiment de mine. Zora est bien placée pour savoir que l'habit ne fait pas le moine. Et des deux, la daënar est celle qu'elle connait le moins. Le danger, s'il doit venir, viendra probablement de l'infidèle. Une intuition aisément alimentée par sa méfiance envers les daënars.

La fanatique avance donc à la suite de la blonde d'une démarche plus ou moins détendue. Elle voit mal comment les zoliens pourraient lui mettre des bâtons dans les roues. Ils sont dispersés et probablement endormis. L'aube embrase à peine le ciel. À moins qu'Eylohr se mette à chanter ou que l'infidèle trouve une arme à détonation daënar, l'évasion a d'excellentes chances de réussir. Rester discret, ce n'est guère compliqué dans le fond.

Zora se retrouve donc dans le couloir emprunté par la voleuse et confronté bien vite à un dilemme cornélien. La porte en face ou celle sur la gauche? La première option semble évidemment la plus logique et la rouquine en est consciente. Mais elle n'aime guère l'attitude de celle qui ouvre la marche. Pourquoi serait-ce à elle d'ouvrir la porte? L'affaire semblait pourtant entendue: c'est elle la cheffe, à présent!
"Tu n'as qu'à l'ouvrir toi-même! Le sale boulot est réservé aux sbires, non?" lui fait-elle remarquer. "Quoi qu'il en soit nous allons plutôt prendre la porte de gauche! Déjà parce que j'ai l'esprit de contradiction! Et ensuite parce qu'on ne peut pas dire que ton instinct se soit révélé exceptionnel jusqu'à présent..."
Elle lui décoche un regard empli de mépris avant de faire face à la porte qu'elle a choisie. Porte qui, d'ailleurs, coince lorsqu'elle essaie de l'ouvrir. Ne souhaitant pas perdre la face et demander de l'aide au géant derrière elle, Zora amplifie donc sa force à l'aide de la magie. La porte rebelle cède et s'ouvre avec violence, claquant le mur avec violence et.... réveillant une poignée de gardes aux regards tirés. Mince!
"Mmmh..." maugrée-t-elle. "Tout compte fait je crois qu'on va opter pour la seconde option..."
Une remarque qui se veut détendue mais qui trahit bien l'urgence de la situation. Tout comme le regard qu'elle décoche à la blonde pour l'inciter à obtempérer en vitesse. Zora s'efface ensuite du cadre de la porte pour le laisser le loisir au géant de faire ce qu'il sait faire le mieux: tout casser!
"Grouille-toi, l'infidèle!" insiste-t-elle avant de se tourner vers le colosse. "Eylohr fais... ben... ton Eylohr! Retiens-les autant que tu le peux!"
Son sacrifice ne sera probablement pas vain. Et puis il lui vaudra même un peu d'estime de la part de la rouquine qui se hâte à présent de rejoindre la blonde. Elle va l'ouvrir cette porte, oui?

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Une entente éphémère EmptyDim 1 Juil - 22:29
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  • Eylohr en fit cas ni de la menace de la fanatique de lui couper la main, ni de son attitude méprisante. Il avait fait son effet et il était persuadé que, si confrontation finale il y avait, il saurait profiter de cette petite pique qui avait réussie à inquiéter la rouquine, même seulement un petit peu. Il faut dire qu’elle sait particulièrement bien maquiller ce qui est et enjoliver ce qui n’est pas. Si elle était inquiète par ce geste d’Eylohr et la menace qui allait avec, elle avait réussi à la cacher presque totalement. Néanmoins Eylohr avait su saisir le subtil reflexe nerveux de la fanatique lorsque sa main se posa sur sa taille. La brève contraction musculaire avait fait rouler les doigts du colosse. Elle avait réagi, il avait fait son œuvre.

    Puis il suit le duo comique qui avance au détour des salles et des couloirs jusqu’à un choix qui devrait être simple pour le plus vil intellect, mais qui – et c’était à prévoir – allait devenir toute une histoire à lui tout seul. Et les voilà qui se prennent la tête, l’une désirant se soustraire à un éventuel danger, l’autre jouant la cheffe méprisable piquée au vif par sa « subordonnée » toute relative. Si la situation était pas aussi dramatique et potentiellement mortelle, Eylohr aurait volontiers profité de cette situation pour le moins cocasse pour se rincer l’œil. Il fallait avouer que la fanatique était à son goût – aussi avait-elle eut l’avantage sur lui lors de leur première rencontre – et que la blonde n’était pas en reste non plus, son petit nez gracile trônant fièrement au milieu d’un visage sévère.

    Mais il ne fallait pas céder aux affres de la chaire et des plaisirs inassouvis, ni même lorsque ceux-ci résultent seulement en un plaisir des yeux. Non. La situation ne le permettait pas. Avec tous les morts depuis le début de cette aventure et le manque de discrétion, ils n’étaient pas à l’abris de voir débouler tout un groupe de mage en colère. Aussi Eylohr jetait-il souvent des regards en arrière et tendait l’oreille prêt à bondir. D’ailleurs, il était occupé à scruter derrière lui lorsque la fanatique ouvrit la porte de gauche – évidemment, LE choix le moins logique – après une première tentative pour le moins… Faiblarde. Et que voilà ? Un bruit assourdissant, une entrée fracassante et quatre mages tirés d’un profond sommeil dont les traits tirés et fatigués témoignent de leur incompréhension du moment. Le premier, le plus vif sans doute, écarquilla rapidement les yeux en voyant le trio sur le pas de la porte. Tout se remu ménage attire l’attention du colosse qui sens déjà monter en lui une pointe de déception et d’agacement.


    "Grouille-toi, l'infidèle!" insiste-t-elle avant de se tourner vers le colosse. "Eylohr fais... ben... ton Eylohr! Retiens-les autant que tu le peux!"


    Evidemment. Non pas que cet état de fait énerve ou blesse Eylohr, lui-même se considérait comme un bourrin plus intéressé par l’assaut et l’attaque que par la temporisation et la retenue. Alors il quitta son poste d’arrière garde, saisit sa hache à deux mains et, tandis qu’il s’apprêtait à charger, poussa violemment les deux donzelles tandis qu’il passait entre elles deux. Puis ce fut le carnage. Les mages à moitié endormis et engourdis furent cueillis par l’assaut brutal du géant du Froid. Lancé à grande vitesse, pointe de hache en avant, il accueillit le premier levé de la pointe d’acier de sa hache, l’écrasant quelques mètres derrière, contre le mur. La hache s’enfonça alors violemment dans sa poitrine, écrasant ls sternum, détruisant toutes les côtes avant de percer les poumons. Lorsqu’il enleva la hache, l’air entra par la plaie dans un sifflement glauque suivit de gargouillements ineptes. Rapidement, les premières bulles de sang remontèrent la gorge et sortirent par la bouche, tandis que le pauvre condamné se noyait dans son sang. Mais il n’y avait pas le temps de profiter du spectacle car les trois autres s’étaient soudainement réveillés bien comme il fallait.

    Reprenant sa hache ensanglantée, Eylohr prépara un coup puissant. Telle une faux fauchant les blés durant les récoltes, la lame affutée comme une lame de rasoir trancha dans la chaire du second mage qui préparait sans doute un sort, au vu de sa posture. La tête fut tranchée sans un bruit sans une éclaboussure, et elle ne roula au sol que lorsque le corps tomba lourdement. Discrétion vous avez dit ? Ouais… On repassera.

    Sans savoir si la lame allait toucher un autre mage, Eylohr ne mit aucun frein au coup circulaire. Finalement, aucune autre victime, mais la hache se planta néanmoins dans le sommier en bois d’un des lits. Essayant de la retirer, Eylohr ne réussit pas du premier coup, mais déjà les deux autres mages semblaient prêts à en découdre. Pas le temps de retirer la hache et d’armer un nouveau coup. Alors, dans un élan de furie, Eylohr sauta sur les deux mages côtes à côtes, qui ne s’attendaient certainement pas à cela. Sous le presque double quintal du colosse, les deux mages vacillèrent, tapèrent contre le mur et tombèrent à quatre pattes, groggys. Eylohr avait alors l’embarras du choix. Il sauta sur l’un, dégaina son couteau de cheville et poignarda à plusieurs reprise le corps de sa victime qui laissait déjà échapper une large flaque de sang. Eylohr, penché au-dessus du mage, la main crispée sur le manche de son couteau, grimaçait sous l’effort physique, son front en sueur laissant tomber plusieurs gouttes, tandis que sa respiration masquait presque les bruits affreux de la lame tranchant la peau, les chaires et les os.

    Mais, tout à sa furie, Eylohr ne distingua aucunement le quatrième et dernier mage qui tentait de ramper par terre pour fuir et sauver sa vie. Il se rappela au colosse lorsque, dans sa tentative de fuite, son pied heurta la porte qui tapa contre le mur dans un bruit sourd. Immédiatement, Eylohr porta son attention sur le mage fuyant pour sa vie, se releva, laissa le couteau dans la dernière plaie béante et sauta sur lui. A califourchon, il n’avait plus ni hache ni couteau. Son revolver ? Trop bruyant. Oui, même pour Eylohr, cela est trop bruyant. Mais s’il est une chose dans laquelle Eylohr excelle, c’est dans le pire. Alors, fermant ses deux poings déjà maculés de sang, il assena coups après coups, frappe après frappe, sur le visage du pauvre mage condamné au supplice. Après les coups de poings vinrent les coups d’avant-bras, plus puissants, plus destructeurs, le visage s’enfonça de plus en plus sous les assauts furieux d’Eylohr transit de hargne. Cette scène surréaliste ne dura qu’une trentaine de seconde qui parurent durer des heures. Lorsque la crampe guetta le colosse et que la douleur de son épaule se rappela à lui, il se redressa, lâchant un grand et profond soupir alors que des gouttes de sueur et de sang perlaient sur son visage, avant de choir depuis le saillant de la mâchoire.

    Il se releva, passa sa main sur son front et se tourna vers la fanatique et la blondinette. Son regard était empli d’une fureur qui venait néanmoins d’être apaisée, certes, mais ses yeux brillaient d’une lueur malsaine sans cesse inassouvie. Finalement, il ne dit rien, se contentant de reprendre son souffle et de récupérer ses armes avant de suivre les donzelles, pour peu qu’elle aient enfin pris le temps d’ouvrir la seconde porte.

Gwen Feien
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Une entente éphémère EmptyMar 7 Aoû - 17:17
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Bah voyons, j’aurais dû m’attendre une telle réaction de la part de cette femme avec un problème certain d’ego. Le fait qu’elle se planta si violemment m’aurait bien fait rire si cela n’incluait pas un danger immédiat pour moi ! Certes le colosse s’occupa des gardes dans la pièce si judicieusement choisi par la rousse, mais ça nous ralentissait. En plus d’envenimer les choses : les poursuites seraient forcément plus longues. Ils ont beau oublier les morts, je suis sûre qu’il veille à ce que les « protecteurs » soient respectés. Question de survie tout ça. La seule chose qui me réconforte c’est qu’ils n’ont pas mon nom, un signalement éventuellement si ceux qui m’ont coffrés ne sont pas les premières victimes des deux déjantés qui m’accompagnent.

« Un conseil avisé cheffe... »

Pas le temps pour faire du vrai sarcasme ou une quelconque critique ou un « j’avais raison ». Pas besoin de plus de motivation pour sortir. Plus je passe du temps avec eux plus mon taux de survie diminue, je le sens presque physiquement. À tel point que je me rate, je ripe et m’écorche la main gauche. Ça ne m’arrive jamais. On ne peut pas dire que la serrure soit complexe en plus… Et j'ai l'habitude de travailler sous tension, juste pas comme ça, pas avec ces bruits si glauques... Mais ce n'est pas le moment de se perdre ou de réfléchir !

« C’est bon. »

Personne derrière ! J’ai pas ouvert la porte au petit bonheur comme ma « collègue ». On est dehors sans être sorti de l’enceinte. Une cours intérieure avec un puits centrale. Ça ne ressemble pas à un aménagement pour les prisonniers. Difficile de dire si c’est un bien ou un mal… Pour ne rien gâcher, il y a bien trop d’ouverture donnant sur ce petit carré. Les toits me semblent la sortie la plus sûre, on verra où on ira et les gardes ne nous y chercherons pas avec un peu de chance !

« Bloquez la porte derrière vous »

Inutile de vérifier s’ils le font ou s’ils décident encore une fois d’abuser de l’esprit de contradiction. Le bâtiment n’a pas plusieurs étage, une bonne chose, même s’il sont un peu trop haut pour juste agripper le bord du toit. Évidemment, j’ai pas mes grappins avec moi. Je dois perdre de précieuses secondes pour aller sur les barils en face de nous, à l’opposé. La visibilité est assez bonne pour ça, comme pour nous voir. Inutile de dire que je cours ou que je ne prends pas la peine de les inclure dans mon plan. On a bien vu ce que ça donnait la communication avec eux. Il n’y a pas le temps en plus avec l’alarme qui devrait être sonnée d’une minute à l’autre.

Pourvu que je parvienne sur le toit avant qu’un soldat ne débarque !

Oskar Medcalfer
Oskar Medcalfer
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Une entente éphémère EmptyVen 10 Aoû - 16:59
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Profession : Voleur
Guilde +2 (homme)
Soyez inventifs, qu’ils disaient. Soyez audacieux, qu’ils disaient. Soyez entreprenants, qu’ils disaient. Je t’en foutrais, moi, de l’audace ! Par tranche de cinq patates dans la bouche ! Vous vous rendez compte de la situation ? Le célèbre Pattes-de-Velours, l’ombre des toits de Daënastre, l’Aildorien le plus célèbre, sûrement, qui se soit exilé dans cette région… Le voilà qui est emmené tout droit en prison. Pourquoi donc, vous allez me demander ? Parce que les Danseurs de ce trou paumé réclament de l’audace, de la vigueur, du panache ! Et ça veut dire quoi ça ? Ça veut dire que tu vas cambrioler une maison sans préparer le terrain, sans savoir qui tu vas avoir en face, parce que c’est ça de l’audace pour eux ! C’est juste de la folie, oui ! En plus, l’Oskar, il est pas sur le continent qu’il connaît le mieux, hein, du coup il sait pas ce qu’on va avoir en face quand on entre par effraction chez quelqu’un. Bah il a pas été déçu !

Vous connaissez les magilithes ? Mais si, vous connaissez. Tout le monde se les arrache. Bah si, sinon Oskar en aurait pas volé autant. C’est la loi de l’offre et de la demande, bande de petits cons. Bah ces cailloux, ils sont pas juste là pour faire jolis ! Des fois, bah ils peuvent jeter des sorts, et des fois être posés sur un bâton, et des fois bah quand tu cambrioles une baraque, le proprio descend l’escalier avec un de ces putain de bâtons dans les mains et il te pétrifie sur place !! J’vous jure ! C’est exactement comme ça que l’Oskar a fini là ! Le gars il a levé son bignou, là, a insulté le voleur, parce que, et le pauvre Pattes-de-Velours s’est retrouvé sans pouvoir bouger, à tomber par terre ! Mais vous y croyez à ça ?! C’est complètement de la triche ! L’ami il s’était habitué à ce que, sur l’autre continent, on l’accueille, au pire des cas, avec un fusil, mais là c’est « Hop ! Tu bouges plus ! » Mais où ils ont inventés des trucs pareil ?! Comment les honnêtes voleurs peuvent faire leur travail dans de telles conditions ! C’est proprement scandaleux…

Mais bon, à plus pouvoir bouger, le p’tit gars il a eu le temps de réfléchir. On avait essayé de se débarrasser de lui ou quoi ? Même si les Danseurs de la région étaient de sacrés demeurés, ça restait ses frères et sœurs… Ils pouvaient pas avoir fait cette « blague » au pauvre Oskar. Ou alors ils savaient vraiment pas ce qui allait arriver, mais dans ce cas-là ils étaient encore plus débiles que prévu. Bon bah dans tous les cas, le voleur il allait devoir se tailler. Les gardes du coin étaient pas tendres avec la racaille. D’ailleurs, c'est marrant, le sergent qui s’est chargé d’arrêter Oskar, bah c’est le même que celui qui avait passé un savon aux agresseurs de la P’tite Fée, au début de l’année, là. Le monde est petit quand même. Quoi ? Vous pensez que l’autre moustachu il a eu honte ? Faut jamais avoir honte de son travail, vous savez. Faut toujours être fier de ce qu’on fait ! Donc il avait aucune raison de tirer la tronche, à part en pensant à la perspective de passer les prochains mois dans un trou à rats. Mais bon, ça restait Oskar les enfants. Ça restait Pattes-de-Velours, un sacré chat de gouttière. Vous avez déjà essayé d’attraper un chat de gouttière ? C’est chiant hein. Vous avez essayé de le garder chez vous ensuite ? Héhéhé. Le p’tit saligaud imaginait déjà des stratagèmes pour filer à l’Aildorienne, au nez et à la barbe de tous ces tarés. Mais s'ils s’amusaient à dégainer le même genre d’outils que l’autre marchand de mes deux… Il préférait pas y penser !

Mais là, il était temps de se rendre dans sa nouvelle maison ! En attendant un procès, fallait bien l’enfermer sous clé, et pour ça on a choisi la prison la plus proche…. Ah d’accord ! En fait là-bas t’as pas de garde à vue, de maison d’arrêt, rien du tout ! Tu vas en prison en attendant ton jugement et c’est marre ! Bon, bah parfait. Peut-être que ça allait être un poil plus compliqué. Mais pas de panique, l’Oskar s’en sort toujours. M’enfin, sans armes, sans argent, sans rien… Bon au moins il gardait ses frusques, il aurait pas une trop sale gueule une fois dehors. Même s’il avait mal aux jambes, aux bras, p’têtre bien à la tête aussi. Après, à quel endroit, il était trop à plat pour y réfléchir…

On sait pas s’il s’est évanoui dans sa cage, tirée par le convoi de gardes, ou s’il a simplement piqué une sieste. Faut dire qu’il était cinq heure du mat, mais on tape pas un somme alors qu’on nous emmène en taule ! Il s’est vraiment évanoui alors ? Hahaha ! La tafiole ! Bon, pour pas trop l’enfoncer, on va dire qu’il faisait juste dodo… Héhé, cette gonzesse. Dans tous les cas, on le réveilla, bien comme il faut à l’entrée de la prison ! V’savez, ces grandes portes là, qui te font comprendre tout net que tu pourras pas te barrer. Mais il avait affronté pire, Pattes-de-Velours, et surtout que, maintenant, il était un peu plus en forme après sa « sieste », héhéhé. Les hommes à l’entrée ouvrirent grand cette grosse porte pour laisser entrer toute la petite troupe. Et les prisons de My’trä elles étaient vraiment tristes, ma parole. Elles ont la tête de ces vieux châteaux dans les bouquins, là, ouais ceux-là, mais t’enlève toute la joie de vivre et tu remplaces par des gros blocs d’humidité. Voilà.

- Eh bah… Qu’est-ce que c’est moche…


- Ferme-là !!


Ouais, ça lui avait échappé, et il faillit récupérer des doigts cassés quand le garde frappa les barreaux. Il était peut-être pas aussi magique que ça ce pays…

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