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 Promesse d’une coopération sanglante

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Promesse d’une coopération sanglante EmptyVen 27 Avr - 18:32
     Chaque passage sur Aildor était l’occasion pour Sakari d’une nouvelle contemplation de la beauté de cette ville, qui surpassait, et de loin, les cités occidentales et les villes orientales. Tout y était crasseux, âgé, usé, réparé, arraché et abîmé. Le temps avait laissé dans les rues souterraines une marque complexe. On pouvait, pour qui savait les lire, trouver l’histoire des lieux dans ces signes, les passages de grands personnages, et les événement historiques. Une devanture signée, une maison en ruine transformée en échoppe de fortune, un palais absurde et chatoyant où logeaient des racailles surarmées, des comptoirs de tous les peuples qui s’alignaient contre le port.
     Sakari savait lire, naturellement, comme le prouvait par ailleurs les lettres qu’elle tenaient à la main et qui lui indiquaient une adresse. Mais plus que ces petits caractères en pattes de mouche, elle préférait les hiéroglyphes complexes, palimpsestes et tortueux qui se dessinaient dans la pierre et le bois. Un bâtiment était un mot, une rue était une phrase, un quartier un paragraphe, l’ensemble détaillant la vie et l’histoire de la ville des pirates, des bandits, des laissés pour compte et des chercheurs de fortune, des mercenaires et des espions qui peuplaient ces rues.
     Aildor, c’était une ville où l’état de ceux qui le visitaient n’était jamais le même en entrant et en sortant. Ses pierres couvertes d’affiches, de têtes mises à prix, de contrats et d’offres de boulots qui ne s’occupaient pas de la légalité, portaient un charme certain. Le paradis du désordre, la capitale de l’absence d’autorité.
     Et dans cette ville, Sakari se sentait comme chez elle.

     Plus tôt dans le mois, elle avait reçu un courrier venant d’un Daënar qui souhaitait l’employer pour une affaire qui requérait l’expérience et l’expertise de Sakari. Naturellement, elle avait été très flattée que sa renommée rayonne ainsi jusqu’en orient, et avait été d’autant plus ravie d’apprendre que la réunion entre l’employé et l’employeur se passerait dans sa ville chérie.
     Le choix du lieu exact de rendez-vous, par contre, avait été assez intriguant. Un sorte de petite taverne, dans les plus profondes galeries de la ville, là où peu de gens allaient s’aventurer, même au cœur de l’hiver quand les niveaux supérieurs étaient envahis par un froid terrible.
     Il serait un peu trop de dire que Sakari craignait un piège. Elle fit cependant un crochet par le comptoir des Nunaqortoqut, installé sur le port. Là, elle eut la bonne surprise de trouver des membres d’une expédition commerciale. On échangea les récits pendant toute l’après-midi – Sakari prenait toujours une journée d’avance sur l’heure de rendez-vous prévue quand celui-ci avait lieu à Aildor – puis Sakari convainquit un des membres de l’expédition de l’accompagner. Juste pour voir. Juste au cas où. Et aussi parce qu’il était un personnage imposant, en tout cas bien plus qu’elle, et que ça le ferait visiter.

     En tout cas, voir deux Nunaqortoqut, dont on connaissait la valeur à Aildor, se promener dans les rues, la première avec deux fusils et une arbalète à répétition sur elle, et l’autre avec sa hache d’une taille tout à fait respectable et son air peu amical, cela faisait son effet sur les passants. Toklo Pikkorippoq n’était pas vraiment quelqu’un d’amical. Il parlait peu, se promenait vêtu d’une capuche en tête de loup, et bien qu’il ne mesurait qu’un mètre 70, il dégageait une impression de force et de pugnacité. Il était un chasseur, un vrai ; ne combattant jamais de façon régulière, faisant preuve de la plus grande violence et donnant toujours l’impression qu’il planifiait un mauvais coup, derrière ses petits yeux sombres.
     Sakari l’aimait bien. Ils avaient joué ensemble à faire des bonhommes de neige, étant jeunes. Ils les fabriquaient, puis s’entraînaient au lancer de couteau dessus. Les joies de l’enfance.

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Promesse d’une coopération sanglante EmptyMar 1 Mai - 18:21
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Début avril 933.
Aildor.






Du côté du Daënar, le côté lecture urbanistique était moins prégnant. On pouvait même dire sans risquer rien que le nouvel arrivant était tout à fait analphabète en urbano-aildorien, voire presque perdu. Non qu’il ne connaissait pas la ville-bordel qu’était le port de l’île septentrionale, mais depuis son dernier séjour, tout avait plus ou moins changé. Plus que moins, se disait l’agent de l’Union tandis que son guide, un jeune homme au pas leste et assuré, le traînait de place en place. Et à chaque nouveau boyau, le Daënar se demandait s’il avait déjà vu cet endroit, s’ils n’étaient pas déjà passés par là et si on arriverait un jour à destination. Car la traversée de la cité souterraine était lente, son cicérone était suspicieux, ce qui multipliait les haltes, haltes qui retardaient encore la fin de cette course laborieuse et le moment où, enfin, l’homme au masque pourrait se défaire de ses (trop) nombreuses cottes de tissu chaud.

Si durant son voyage aérien – à dos de griffon, rien de moins –, le voyageur avait béni ses habits d’hiver, parmi les tunnels de ce grand terrier qu’on appelait une ville, il pestait contre ses gants, son gambison, ses trois pantalons et ses bottes de cuir, autant d’instruments complices de la lente géhenne qui le cuisait à la vapeur depuis déjà une bonne heure. Et ce guide, ce guide silencieux, dont les traits mêmes étaient fermés. Etait-ce le masque de fer que le Daënar portait qui le coupait à toute forme d’échange verbal, ou bien ce jeune homme brun n’avait d’attention que pour les hypothétiques silhouettes qui auraient pu les filer ? C’était un gamin, après tout, il cherchait à bien faire. Dans ses grands yeux noirs et plissés par la méfiance rugissait l’incendie d’un feu sacré que, d’abord, l’agent mit sur le compte de la passion juvénile, avant d’apercevoir, comme on passait un couloir mieux éclairé que les autres, les motifs tout myträns d’un tatouage qui recouvrait la base d’une des clavicules du jeune guide. C’était un affranchi, un mage ayant renoncé aux idoles de l’ouest et qui, visiblement, avait décidé que son émancipation ne serait pas la seule défaite qu’il infligerait aux Architectes.
« Vous êtes un… »
« Chut, » lui intima le guide au recoin d’un couloir. « On y est, bientôt. » Et effectivement, le jeune converti ne semblait pas mentir. La petite randonnée touchait à son but : on était très loin dans les tunnels d’Aildor. Alternant entre un lisse austère et une irrégularité grossière, les boyaux étaient tantôt immenses, tantôt étroits comme un tuyau d’égout. Depuis les cinq dernières minutes de la marche qui s’était fait plus décontractée et pourtant plus difficile, la seule constante était l’obscurité dans laquelle les deux hommes, désormais seuls, étaient plongés. L’ancien Myträn évoluait avec une aisance surprenante, si bien que l’escapade, qui tenait plus de la spéléologie à certains endroits, put se poursuivre sans aucun éclairage.  Quand le Daënar était sur le point de retenter d’initier la conversation, le cicérone brun gratta un bout d’obscurité et la lumière d’une centaine de bougie aveugla un instant l’homme, malgré son masque.

« Bienvenue, commandant. » C’était un grand bonhomme à la moustache et au sourire accueillants qui lui faisait face. Encadré de quatre ou cinq gorilles aux airs moins jouasses, il contemplait d’un visage plein d’une neutre bienveillance le ‘commandant’ qui s’extirpait de la petite porte du boyau comme un veau sortait d’entre les cuisses de sa mère. Il lui serra la main en même temps qu’il le remit sur ses pattes. L’emmasqué n’en menait pas large.
« Vous avez fait bon voyage ? interrogea le sergent moustache. Vous arrivez avec le Krizer de l’amiral von Silbergeld ? »
« Non, j’ai fait le parcours à dos de griffon, à vrai dire. » déclara le nouvel arrivant masqué en embrassant du regard la pièce dans laquelle il venait de faire irruption. Deux dizaines d’hommes au bas mot occupaient une vaste cavité humide. Entre des monticules de caisses, des lits de camps superposés les égalaient en hauteur. Si aucun drapeau, aucune enseigne de régiment ni rien qui put les distinguer ne figurait sur les parois de cette cave clandestine, fusils, haches, sabres et plastrons étaient omniprésents. « Qu’est-ce que c’est que… ? »
« C’est une  des vieilles planques que dame Boleyn a découvert lors de sa venue à Aildor, quand cette cité n’était qu’un hameau de pêcheurs assis sur ce gruyère de colline. Dame Boleyn a laissé quelques plans à l’Union, qui a su s’en servir. Il doit y avoir des dizaines de petites cavernes comme celle-ci ; c’est la troisième que nous investissons en trois ans. Elle fait bien l’affaire et on a réussi à s’arranger avec les locaux. A griffon, vous dites ? Vous l’avez parqué chez qui ? »
« Un certain Auth, au comptoir des Ailes d’Or, près de l’aérogare. »
« Aïe. »
« Comment ça, aïe ? »
« Rien, rien, tout va bien, venez que je vous mette au courant des détails ; vous êtes en retard, on rencontre notre auxiliaire demain. »




Et le lendemain, rencontrer l’auxiliaire ils allèrent. Malgré le rapport qu’il avait dévoré la veille, malgré le sergent moustache, dont le nom était en fait Orkan, du moins ici, et le jeune apostat qui l’avait guidé, un soldat appelé Zirla, lesquels accompagnaient l’emmasqué jusqu’au rendez-vous, ce dernier n’était pas à l’aise. En plus de l’inquiétude sourde à propos du griffon parqué, le commandant avait passé une mauvaise nuit. S’étant fait un point d’honneur de ne pas se délester de son masque en acier, et redécouvrant le confort tout spartiate de la vie de caserne, l’homme eut beau dormir comme une souche – la faute à un long et exténuant voyage aérien –, la modestie de son lit de camp ainsi que l’absence de toute lumière naturelle donnèrent de la fièvre à l’homme sans lui faire recouvrer son entière énergie.
Fatigué, enfiévré et cuisant dans son pourpoint et son masque, toujours trop chauds pour les entrailles de cette ville, il emboîtait le pas des deux soldats, eux habillés à la mode d’Aildor et le visage découvert, seulement armés de longs couteaux, mais avait de la difficulté à tenir l’allure sûre de ses subalternes. Quand enfin ils aboutirent à leur destination, l’emmasqué supplia une halte aux deux hommes, observèrent leur officier, un peu gênés, tenter d’essuyer un peu de la sueur qui perlait de son tricorne jusque dans son cou. Vaguement satisfait, haletant moins, il fit un geste au sergent qu’il était prêt et ils entrèrent dans l’établissement, tandis que Zirla restait sur le pas de la porte, chargé du guet.









Dernière édition par Mark von Heïnster le Sam 5 Mai - 22:12, édité 1 fois

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Promesse d’une coopération sanglante EmptyMer 2 Mai - 16:48
     Il y avait tellement peu de visiteurs, dans ce modeste débit de boisson tenue par une gamine derrière un comptoir improvisé – deux tonneaux, une planche et un fusil – que quiconque passait la porte retenait aussitôt l’attention de l’assemblée. Par ailleurs, celle qui astiquait un verre soupira en les voyant arriver. Elle était une habitante du cru, une vraie, et savait à leur démarche repérer ceux qui n’en étaient pas. Les militaires Daënars ne boivent pas en service, c’est bien connu. Elle allait tout de même tenter, par respect de l’hospitalité, et pour la simple joie enfantine de parler pour parler.
     Sakari et Toklo étaient dans un coin, à boire du lait de chèvre, car ils étaient incapables de tenir l’alcool, et discuter dans leur patois à la limite du compréhensible. Visiblement, leur discussion était animée, entre Sakari qui manquait de se renverser au sol, en se tenant les côtes à force de rire, et son ami qui déployait une grande énergie en mimant et en interprétant avec différentes voix les personages de son histoire.
     S’ils tendaient un peu l’oreille, les nouveaux venus pourraient comprendre que ça parlait de chef de clan, de troupeau d’erch, d’arc fendillé et de couteau en bois peint. Une histoire typiquement nunaqortoqaine, un peu inaccessible aux étrangers, mais de temps à autres, la jeune fille esquissait un sourire. Elle devait être un peu plus habituée à leur idiome.

     Entre deux éclats de rire, Sakari aperçut le groupe qui venait d’entrer, jeta un œil à sa montre, constata qu’ils étaient pile à l’heure, interrompit Toklo et se leva. Son compagnon fit de même. Naturellement, ils avaient posé leur attirail sur la table, mais Sakari n’avait certainement pas enlevée son ceste, et son pistolet de paume restait à couvert dans une manche. Quant à Toklo, les Architectes seuls savent combien de dagues il pouvait planquer, car il ne surveillait jamais ses stocks lui-même. Il se contentait de soupeser ses vêtements avant de les mettre, et en rajoutait quand ils étaient trop légers à son goût.
     On arrivait au sempiternel moment, qui était presque une coutume, où les deux bords, contractant et contractés, s’observaient et se jaugeaient en silence.
     D’un côté, une table sans alcool ou on avait ri fort et gras, mais sur laquelle reposait des armes variées. Le premier portait sur son manteau des breloques, des épaulettes hérissées, des fourrures et des cuirs, et une tête de loup en capuche, détail macabre au possible. Il avait retiré le foulard qui habituellement lui masquait le visage, pour dévoiler une petite barbiche taillée au couteau, dans un but plus utilitaire que cosmétique. La seconde avait laissé son manteau sur la chaise, bien plus épais que celui de son ami, mais portait tout de même une tenue en cuir. Elle était bien plus petite, mais là où Toklo avait une attitude qui n’inspirait aucune confiance et laissait à penser qu’il tramait quelque chose de mauvais, ce qui était exactement le cas, Sakari se tenait droite, immobile, avec une prestance qui confirmait son origine. En effet, si on devait se référer aux classifications daënares, elle serait de la haute et vieille noblesse d’épée.
     De l’autre, deux personnages grimés dans une mode qui ne trompait que ceux qui ne prendraient pas le temps de les observer un peu plus longuement que le premier badaud un peu curieux venu. Le plus intrigant n’était pas le chaperon à moustache, qui transpirait la rigueur militaire par tous les pores, mais celui qui portait un masque, et ne semblait pas en pleine santé.

     Sakari dut faire beaucoup, beaucoup d’efforts pour ne pas glousser. En voyant le bout de ferraille qui servait de visage à l’un des deux arrivants, elle ne pensait qu’à une seule chose : le bruit que ça ferait si elle le tapotait pour faire sonner un tintement métallique. Heureusement, Toklo la sortit de son embarras en lâchant une phrase lapidaire, dans son patois.
     « Ben on va voir. Bonjour. Vent aile laine, c’est ça ? Moi c’est Sakari Naasoqineq, et lui c’est mon ami, Toklo Pikkorippoq. »
     Leur accent était quelque chose de cocasse, comme à chaque fois.
     Très professionnelle, la tenancière héla les nouveau arrivés.
     « Vous prendrez quoi, chers visiteurs ? On a de la bière, de l’hydromel, du vin, de l’hypocras, du lait, des liqueurs si vous avez un estomac solide, et il doit me rester un tord-boyaux. Et pour madame… Haleine, si j’ai bien suivi, j’ai des pailles, si vous voulez. »
     Elle avait dit ça sans aucune moquerie. Il était courant que les grands brûlés masquent leur visage pour ne pas indisposer l’assistance, surtout dans des lieux publics. Et on avait toujours enseigné à cette jeune personne qu’il ne faut pas se moquer des gens qui ont souffert.
     « Oh, et puis j’ai à manger, aussi. charcuterie, pain, le ragoût d’hier… »

Toklo:

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