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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
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 Erreur de diagnostic

Invité
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Erreur de diagnostic EmptyMar 1 Mai - 23:54
Juin 932
Ünellia, Daënastre

Un premier mécanisme s’enclenche. Puis un second. Très vite, c’est toute une structure qui semble commencer à se mouvoir. Les grilles se referme, et les rouages font lentement descendre la cabine, tandis que j’entends le train que j’ai laissé derrière moi s’emballer. Leceira est une ville infiniment plus modeste que sa sœur la capitale. Ici, les murailles sont bien plus basses, et il convient de descendre sur toute la hauteur de l’aqueduc de fer pour rejoindre la civilisation, qui se développe au pied de la gigantesque structure.

De part son emplacement, Leceira garde l’aspect impressionnant des grandes villes de Daënastre, tout en étant bien moins bruyante et étouffante. Et c’est une pure bénédiction. Je suis aujourd’hui bien loin du calme plat du relais des Cercles, mais ç’aurait pu être bien pire. Et, de toute manière, mon confort n’a que peu d’importance ici ; je ne suis pas là pour flâner. Si toutes mes assignations sont plus ou moins urgentes car elles impliquent la santé d’un être humain, ici l’urgence est double. La personne atteinte d’un Mal qui requiert l’attention de ma guilde, et mon confrère envoyé le premier, pour qui les choses ne se sont pas très bien déroulées. Je vous ferai bien un résumé clair de la situation, mais la missive que nous avons reçu ne donnait que de bribes informations. Et c’est presque à l’aveugle que je pose le pied sur le sol de cette ville en plein essor.

Son passé de simple relai commercial est encore bien visible, mais déjà les bases des grandes cités sont posées. C’est l’agitation des travailleurs qui rend le plus l’endroit vivant. J’apprécie rapidement le vent de fraîcheur qui s’offre à moi, avant de sortir ce qui sert de hall de gare pour me diriger vers l’allée principale.

La lettre de mon camarade mentionnait rapidement le lieu dans lequel il résidait, et vers quel il conviait la personne envoyée à sa suite à le rejoindre de toute urgence. C’est donc naturellement que je me dirige vers l’enseigne indiquée, qui ne se situe pas très loin de l’accès à la gare ; pour des raisons commerciales évidentes. La façade donne une net impression de classe ; la ferraille entassée laisse place à un aspect ancien mais riche. Quelques personnes faisant clairement parti de la haute société sortent en maugréant. Je rattrape la lourde porte avant qu’elle ne se referme et m’engouffre dans le bâtiment. L’intérieur est à l’image de la façade. Tout est propre, sobre, grand.  En plus de l’accueil, le hall fourni une énorme salle d’attente donnant sur le restaurant. L’endroit doit être merveilleusement confortable, si seulement il n’y avait pas cet attroupement quelque peu insupportable au milieu du hall. La sécurité fait de son mieux pour inviter ces gens à sortir.

Des carnets de notes, des appareils de photographies, des questions en tout genre. Ah ! Des journalistes. Je m’excuse auprès de certains d’entre eux que je bouscule poliment pour me faufiler jusqu’au bureau de l’accueil. La vieille dame qui occupe le poste semble particulièrement contrariée. Je lui adresse mon plus beau sourire.

« Bien le bonjour ! Belle journée, n’est-ce-pas ?
- Venez en au fait, s’il vous plaît… me rétorque-t-elle sans m’adresser un regard. 
- Ahem. Je cherche un certain Stordahl. Ernst Stordahl. Il séjourne ici. »

Elle parcours d’un œil rapidement sa paperasse. Elle s’arrête un instant pour m’examiner de la tête aux pieds. Drôle d’accueil, pour un établissement comme celui-ci. Finalement, elle hôche la tête en soupirant.

« Plus maintenant.
- Hm ?
- Il ne séjourne plus ici. Voici les clefs de sa chambre.
- Excusez-moi, mais pourquoi faire ?
- Ce que vous voulez, qu’est-ce que j’en sais moi ? Le patron m’a dit de les donner à celui qui viendrai réclamer ‘sieur Stordahl, et qui porterai votre symbole, là. »

Elle pointe du doigt le brassard que je porte au bras gauche, portant fièrement le symbole des Cercles de l’Aube.

« Je vois. Merci beaucoup. »

Je plaisante, je ne vois rien du tout. Mais dans le doute, je fais tout comme. Je prends la clé, adresse un dernier sourire à mon interlocutrice qui n’en a cure, puis me dirige vers le grand escalier qui mène aux chambres. Dernière moi, la voix de la vieille femme résonne une dernière fois ;

« Dernière chose. Évitez de vous affichez comme ça. »

C’est pourtant ce qui me sert de laisser-passer dans la plupart des situations… Soit. Je fini par me retrouver à l’étage et à chercher l’ancienne chambre de mon camarade. Porte 29, j’y suis. Je fais tourner la clé et entre doucement dans la pièce, plongée dans l’obscurité. Difficile à croire que l’un de mes compères ai pu séjourner dans un tel endroit. C’est rarement à notre portée, et bien souvent pas notre genre. J’ai presque l’impression de faire une réaction allergique face à tout ce luxe.

La chambre semble avoir été parfaitement nettoyée et soigneusement rangée. Les traces du passage d’Ernst ont déjà été oubliées. Je me pose sur le grand lit, puis ressort de la poche de mon manteau la lettre signée de sa main. L’écriture est tremblante, et l’encre lui manquait. Le contenu est court et on ne peut plus simple. Sa mission ici ne s’est pas passé comme prévue, et tout les doigts étaient pointés sur lui. Et pour cause, une rapide vérification dans les dossiers de ma guilde nous a appris qu’il avait été engagé pour soigner nulle autre que la fille du gouverneur en place. Elle n’a évidemment pas plus d’importance que quelqu’un d’autre, mais le monde ne fonctionne malheureusement pas comme je le voudrais. Une erreur médicale, ça fait tâche. En somme, je suis ici pour réparer les pots cassés.

Finalement, on toque à la porte. Timidement, je me lève pour l’entrouvrir et apercevoir une lourde silhouette. Tenue propre comme il faut, les quelques cheveux qui lui restaient soigneusement peignés sur le côté, rasé de près, et accompagné par un autre homme à l’allure sombre. Pas de doute, j’ai devant moi le propriétaire de l’établissement, en chair et en os.

« Entrez donc, que je l’invite.
- Victor, tu peux nous laisser, lance-t-il à son chien de garde.  »

Victor ferme la porte, et le patron me tends sa main, que je sers avec une certaine appréhension. Je n’aime guère les personnes dans son genre.

« Gibson, Joshua Gibson.
- William. Legett.
- Je vois que vous êtes de la même guilde que notre ami commun ?
- Ernst ?
- Lui-même ! Quel plaisir de vous voir, enfin. Je ne vous attendez plus.
- Nous avons reçu sa missive il y a à peine deux jours…
- Hmhm. Venons-en au fait. Vous vous demandez sûrement pourquoi vous êtes là. Et pourquoi monsieur Stordahl, non. Asseyez-vous, je vous pris. »

Il m’indique de sa main le fauteuil de ce qui est, de fait, ma propre chambre. Puis il reprend.

« Ernst Stordahl a été arrêté hier, pour ce qui semble être une erreur médicale volontaire.
- Je vous demande pardon ?
- Vous m’avez bien entendu. Le gouverneur a fait mettre aux fers ce pauvre Stordahl peu après que l’état de sa fille ne se soit nettement aggravé. C’était par crainte que cela ne se produise que je lui ai conseillé de vous faire venir ici. Vous n’aurez plus votre réputation de votre côté. Hamilton, notre gouverneur, a fait me semble-t-il venir un médecin privé. Un simple prête-nom, si vous voulez mon avis. »

Je prends le temps d’enregistrer chaque informations. Dans quoi me suis-je encore embarqué… ? J’aurai pu laisser un collègue venir à ma place, ce n’est pas comme si je n’avais pas déjà délégué, ces derniers mois. Trop tard. Je reprends mon calme.

« Si je comprend bien, je ne suis pas simplement ici pour soigner la pauvre malade. Je suis ici pour innocenter mon confrère, et par la même occasion éviter que le nom de ma guilde ne s’en retrouve sali.
- Tout à fait.
- Ce qui m’échappe encore, cependant, c’est votre rôle dans tout ça. Pourquoi diable un propriétaire d’hôtel s’intéresse à tout ça ?
- Parce que je prend très à cœur ce qui se passe à Leceira. Et que ce qu’il se passe pourrait très bien dépasser votre guilde. Partout, on se demande si la fille du gouverneur a été empoisonnée. Et qui pourrait être dans le coup. Une querelle familiale ? Un rival politique ? Je ne vais pas m’en cacher, mon ami : je sers mes intérêts avant tout, et c’est mon intérêt que tout ceci se calme au plus vite. »

Ça a le mérite d’être clair. Il ne m’inspire absolument pas confiance, mais c’est le seul contact que j’ai ici, étant donné qu’Ernst semble être hors-jeu. Je demande cependant si une visite est possible, ce à quoi il me répond qu’il faudra un peu de temps pour arranger ça. Si en plus je dois reprendre le diagnostique depuis le début…

« Voilà tout, conclu-t-il avec une pointe de fausse tristesse dans sa voix.
- Merveilleux. Simplement merveilleux. Je suppose que je ne peux pas m’inviter tranquillement à la résidence du gouverneur.
- Pas avec votre emblème, en tout cas. Si vous pouviez le retirer… Vous n’êtes pas ici en tant que médecin des Cercles, mon cher William. »

J’acquiesce, puis tasse mon brassard au fond de mon sac.

« Je vais rendre visite à quelques amis, histoire de vous arranger le séjour. En attendant, profitez de notre belle ville. Oh, une dernière chose. Descendez un peu après moi, cela vaut mieux.
- Ces journalistes, c’est vous qu’ils réclament.
- En effet. Après tout, j’ai hébergé un criminel, réponds-t-il en riant. »

Il se lève, faisant se redresser le lit en le libérant de son poids, puis s’éloigne tranquillement de sa chambre, en faisant signe à son garde du corps de le suivre. J’attends un peu, puis me décide enfin à quitter les lieux à mon tour. Je dévale les marches une à une. J’entends déjà les flashs et les questions que l’on crie presque au propriétaire de l’endroit. Je contourne la foule, l’air de rien, et il me semble voir Gibson m’adresser un petit sourire. L’une des journalistes me regarde du coin de l’œil.

Il est grand temps pour moi de prendre l’air.

Lauren Hill
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Erreur de diagnostic EmptyJeu 3 Mai - 14:16
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Je gardais le silence durant ce fichu trajet qui nous menait, mon collègue et moi-même jusqu’à Leceira ville modeste de cette bonne vieille Ünellia. À vrai dire, je ne m’y rendais pas de gaieté de cœur, bien au contraire. Bartholomé Krigger, alias Legros, rédacteur en chef de “La Tribune” avait décrété qu’une affaire importante méritait quelques lignes dans le quotidien. En fait, il ne m’avait pas confié le sujet, il ne me confiait d’ailleurs jamais rien, puisqu’il ne m’appréciait pas. Non, Legros avait placé mon ami Wislow, journaliste spécialisé dans le domaine politique. Entendez par là, qu’Ernest (c’est son prénom), parcourait la région pour rapporter les joyeuses décisions de nos chers dirigeants. Néanmoins, il n’était pas reporter, son travail consistant généralement à simplement poser sur papier ce que les grands transmettaient à l’oral durant diverses conférences où ils prenaient soin d’inviter quelques journalistes. Alors, ce cher ami, ou plutôt faux-frère actuellement, m’avait littéralement supplié de lui venir en aide tout en évitant, évidemment, de mentionner le côté “histoire sans intérêt” jusqu’à ce que je sois assise dans ce train, contrainte de subir le trajet, les gens (surtout les gosses). Ce n’est que là, une fois totalement piégée, que j’avais découvert le pot aux roses… Et donc, forcément, je l’avais très, mais alors très très mauvaise.

- Allez, Ren… Tu verras, je suis sûre que ça cache quelque chose de croustillant. Quand même, un médecin des cercles de l'aube, accusé de commettre une erreur médicale volontaire sur la fille d’un gouverneur, quand même… Il n’y a rien de politique là-dedans.

-Ni de politiquement correcte… Erreur volontaire, chez moi cela veut dire meurtre ou tentative de meurtre. Point, grognai-je sans pour autant quitter le paysage des yeux.

- Cesse de jouer sur les mots, ma grande. Oublie un instant qu’il s’agit de l’entourage du gouverneur...

-Wis… le coupai-je. Dans ce cas, le sort de cette fillette n’aurait aucune importance. Il ne s’agirait que d’une simple erreur médicale, comme cela arrive parfois. On ne se casserait pas la tête à chercher à démêler le vrai du faux, ni même à accuser ce pauvre médecin... En gros, je le répète : cela n’a aucun intérêt, ni pour toi, ni pour moi, ni pour ces idiots de lecteurs.

- Tu es désespérante...soupira-t-il avant de se remettre à nettoyer l’objectif de son appareil.

-C’est toi qui me désespères, figure toirépondis-je avec une mauvaise foi évidente et de me murer dans le silence jusqu’à notre arrivée.

Bon, évidemment, ce n’est pas parce que j’avais décidé de bouder que je ne prenais pas non plus la peine de réfléchir à cette histoire. Dans tous les cas, j’étais coincée, je lui avais promis mon aide et jamais je ne revenais sur ma parole, même si cela m’en coûtait. Je profitais donc de ce silence, tout à fait relatif étant donné que le journal, soumis à quelques restrictions budgétaires, nous avait évitait le confort et le calme de la première classe, pour nous placer au milieu d’une population tout bonnement insupportable… Ce n’est pas comme si nous profitions généralement de ce temps mort et inutilisable pour travailler, n’est-ce pas?

Bref, l’histoire:  Sandra Hamilton, fille chérie et unique du gouverneur de Leceira aurait développé depuis quelque temps les symptômes d’une maladie encore inconnue, tout du moins d’après le rapport fournis par l’un de nos informateurs sur place. Le paternel, désemparé devant l’état de son petit trésor, a immédiatement contacté la guilde des cercles de l’aube pour obtenir une aide d’urgence. C’est donc Ernst Stordahl, médecin sans histoire jusque-là qui aurait accourut au chevet de la petite malade. Pourtant, après une brève récession, l’état de la patiente se serait rapidement dégradé par la suite, nécessitant une hospitalisation d’urgence. Hamilton se serait donc empressé de faire mettre aux arrêts Stordahl pour faute médicale avec… Préméditation. Voilà donc le topo servit un peu plus tôt par mon cher collègue.

Concrètement, et même si je retournais le tout dans ma tête mainte et mainte fois, je n’y voyais toujours aucun intérêt. Le médecin ne s’était déplacé qu’après la requête émanant expressément du gouverneur. En cela, je ne voyais absolument pas comment cet homme-là pourrait être l’instigateur d’une tentative de meurtre, en particulier lorsque celui-ci vouait sa vie à la médecine… Et puis, s’il avait réellement voulu tuer la gamine, comment aurait-il pu échouer ? Alors incompétence ? Excès de confiance ? Ou machination venant d’ailleurs ? La question se posait réellement là, mais ce n’était pas réellement le genre d’information qui pourrait nous tomber toutes cuites devant le nez. En cela, je comprenais parfaitement le choix de mon collègue de faire appel à mes services, mon travail à moi, consistant à aller fouiller au fond des choses pour trouver la vérité.

Une fois arrivé à destination, un fiacre nous conduisit directement à l’hôtel où logeait le fameux médecin… Et devant lequel se pressait déjà toute la presse locale, voir même régionale, vu le monde. Ce qui ne m’arrangeait évidemment pas. Avec un amas pareil, il était presqu’impossible de pouvoir approcher qui que ce soit. Pas moyen donc d’interroger le gérant de l’hôtel déjà assaillis par de nombreux hommes en costumes bons marché, gribouillant tout et n’importe quoi sur leur carnet. À l’évidence, ce n’était pas le bon moment pour nous, il nous faudrait attendre le moment propice, celui où ces chers collègues trouveraient un autre os à mâcher, ou… de m’en trouver un moi-même.

Aussi, je décidais de réserver deux chambres dans cet hôtel, j’en avais les moyens et en plus de nous trouver directement sur les lieux, cela nous permettait également de ne pas avoir à courir en ville pour trouver un logement. Je laissais donc la responsabilité de la réservation à mon collègue tandis que j’observais la pièce. Curieuse toutefois d’entendre ce que le gérant avait à livrer, je me mêlais aux autres pour écouter d’une oreille tout à fait indiscrète. Rien de bien original cela dit, la même formule répété par tous ceux qui en savait plus qu’ils ne voulaient bien l’avouer, mais qui souhaitaient se débarrasser rapidement de la foule de journalistes sans gêne… Enfin, celui-ci se montrait un peu plus bavard, contournant le fameux “Nous n’avons rien à déclarer, l’affaire est entre les mains de la milice” pour le décliner d’une façon étrangement plus poétique...

Soit, cela me semblait bien suspect, un peu trop, car dans une société où le temps rime toujours avec argent un tel comportement venant d’un homme probablement très occupé ne pouvait que me paraître étrange… Un sourire se dessina sur le visage du gérant, son regard se portant ailleurs, vers les escaliers où se trouvait justement un homme. Étrange comportement, vous ne trouvez pas ?

Bien, voilà ce que je cherchais, enfin, plutôt “qui”. Inutile donc de perdre mon temps avec le gérant, il ne servait que de déviation pour permettre à l’inconnu de descendre… Autant dire que je ne le quittais pas des yeux, focalisant toute mon attention sur cet homme… À bien l’observer, je ne lui trouvais rien de particulier, tout du moins, aucun signe distinctif pouvant m’aiguiller sur la découverte de son identité. Tant pis, il me restait donc à exploiter les bonnes vieilles méthodes, celles qui m’obligeaient généralement à communiquer avec mes semblables… Probablement pas la meilleure partie de mon travail, je vous l’accorde… “Faut ce qu’il faut !”

Le suivant toujours du regard, le contournais la masse de journaliste pour le suivre discrètement à l’extérieur tout en cherchant un moyen de l’aborder sans lui donner envie de fuir… Chose pas franchement évidente en notant mon tact habituel sur lequel je devais encore travailler. Une fois dehors, je calquais mes pas sur les siens, sans pour autant chercher à être discrète, j’attendais simplement d’être assez éloignée des autres pour pouvoir lui parler.


Tout en marchant, je réfléchissais aux raisons qu’il avait de se trouver là. Pourquoi le gérant le “protégeait”? Pourquoi était-il justement dans cet hôtel ? Un agent de la milice ? Une hypothèse qui aurait pu paraître probable, néanmoins cet homme n’en avait pas la carrure, même pour un enquêteur. Ce pouvait être aussi un vulgaire client, un ami du gérant… J’en doutais toutefois, sans autre raison que ce que mon instinct me portait à croire. Cet homme-là avait une importance dans cette affaire, j’en étais certaine… Restait donc la piste la plus simple…

-Pensez-vous que votre collègue soit réellement responsable des faits dont on l’accuse? lançai-je un peu trop brutalement tout en stoppant ma marche. Pour être franche, je n’y crois absolument pas...

J’attendis que l’homme ne se retourne pour lui adresser un sourire sardonique.

- Lauren Hill, pour "La Tribune". Je suis journaliste, sans être de la même espèce que la bande de rapace se trouvant dans cet hotel. On me paie pour enquêter sur les affaires comme celle-ci, c’est aussi pour cela que vous êtes là, n’est-ce pas ?

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Erreur de diagnostic EmptyJeu 10 Mai - 23:02

Touché. C’est celle dont j’ai croisé le regard plus tôt à l’hôtel. Elle ne m’a pas loupé. Je me retourne le plus calmement du monde et lui adresse un sourire honnête.

« Moi ? Je ne suis qu’un humble médecin, mademoiselle. »

Elle n’en semble pas convaincu, et je dois bien admettre qu’à sa place… Je ne saurais dire si Gibson est idiot, ou si il n’est pas inquiet tant que ça à propos des apparences. Loin de moi l’idée de jouer au petit jeu des influents de Leceira, je décide de rester le plus simple possible. Et tout ça n’a rien d’un mensonge. Je reprends tranquillement ma route, qui mène à… Je ne sais même pas où je souhaite me rendre. Prendre l’air.

« Mais vous n’êtes pas qu’un simple médecin, n’est-ce-pas ? Me demande-t-elle trottinant pour arriver à ma hauteur. 
- En effet. Je suis un envoyé des Cercles de l’Aube, comme vous l’avez déjà déduit.
- Je pensais qu’ils portaient leurs couleurs…  »

Ah, ça.

« Un simple conseil que l’on m’a donné.
- Monsieur Gibson ? Vous admettez être en collaboration avec lui ?
- Ha ! »

Rapace ou non, cette jeune femme reste une journaliste et j’aimerai éviter d’avoir affaire avec la presse. Compte-t-elle retranscrire chaque mots que j’ai et que je m’apprête à énoncer ? Dans le doute, il me semble que la meilleur approche est de rester flou dans l’honnêteté.

« Je suis en collaboration avec ma guilde et uniquement ma guilde. Et comme elle, mon unique but est de sauver des vies. Pour répondre à votre question, je n’ai aucun avis quant à la culpabilité de mon collègue. Si il est coupable, il sera jugé comme le veut vos lois. Dans le cas contraire, son innocence ne sera pas difficile à prouver. »

Un allocution on ne peut plus claire. J’ai cependant la net impression qu’elle n’en démordra pas. Logique, ce serait bien triste pour quelqu’un de payé et donc, de fait, un professionnel. Je réfléchis rapidement à toutes les questions qu’elle pourrait poser. Et dans un même temps, mes pas me font, d’instinct, aller vers un petit café à l’écart du chahut du centre. C’est que le trajet ne m’a pas laissé indemne, et que la faim et la soif se font ressentir. L’odeur de caféine et de petits pains m’emplit déjà les narines. J’ai pour habitude me contenter de petites choses, mais il y a certains luxes que je ne peux refuser.

« … Vous ne devriez pas être entrain d’accourir au chevet Sandra Hamilton, monsieur… Comment est-ce, déjà ? »

Je prends le temps de m’installer à une petite table ronde, sur terrasse, éloigné d’une ou deux rangées des autres clients. Le serveur ne tarde pas à venir à notre rencontre, tandis que Lauren prend elle-même place en face de moi.
 
- Legett. William, que je réponds après avoir passer commande. Je ne prétends pas pouvoir accourir chez Monsieur le Gouverneur comme cela, fais-je avec une pointe de sarcasme.
- Vous n’êtes donc pas le bienvenu. Et vous comptez rester, là, pendant que votre collègue est enfermé entre quatre murs ?
- Non, mademoiselle Hill. Je compte attendre sagement que l’on m’invite, au chevet de la malade ou rendre visite à mon collège, sans faire de vague. Car il n’y a rien de pire qu’un médecin téméraire. »

Si il y a bien une chose de commun entre l’armée Däenar et les Cercles, c’est ça. En revanche, à en croire le regard que me jette la journaliste qui ne semble pas vouloir laisser filer la piste que je constitue pour elle, il semble qu’elle ne soit pas du même avis. Je suppose que la patience n’est pas souvent une qualité requise dans son domaine. Et je dois bien avouer que ne pas pouvoir échanger avec Ernst me dérange au plus haut point.

« Si je puis me permettre de poser à mon tour une question… A quoi vous pensez ? »


Lauren Hill
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Erreur de diagnostic EmptyJeu 17 Mai - 18:43
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Un café, quelques gâteaux à la mode et une conversation qui prenait une tournure bien étrange… Pourquoi me diriez-vous? Simplement, car l’on ne me pose jamais de question, je n’en laisse rarement l’occasion et celle-ci me prit légèrement au dépourvu. Néanmoins, je désirais que ce brave docteur se montre franc envers moi, alors autant en faire de même. Sans quoi, la conversation ne mènerait à rien et je ne suis pas le genre de femme à perdre son temps dans quelque blabla inutiles échangés à la terrasse d’un café pour rupins.

-A beaucoup de choses, monsieur Legett. Je pense que vous prenez soin de répondre évasivement par crainte de voir vos propos apposés noir sur blanc… Comme tout homme sensé. Par conséquent, je pense que vous ne me direz pas tout. Je pense que cela est réellement regrettable, car je pense pouvoir vous aider à tirer cela au clair, dis-je en buvant une gorgée de ma boisson tout en lui lançant un regard sincèrement amusé.

Ce n’était pas la première fois que je me trouvais en pareille situation, même si la raison était différente. Connaissant mes chers confrères, je ne pouvais que comprendre sa réaction. Il fallait être fou pour se confier à un journaliste, certains aimaient déformer les mots pour les faire aller dans un sens qui leur apporteraient un scoop de plus. Il existait une sérieuse compétition entre les journalistes et les divers journaux du pays, certains seraient prêt à tout pour une jolie place à la Une… Pas moi. Je ne faisais pas ce métier pour cela.

-Je suis effectivement là pour écrire un article sur le sujet, mais certainement de “leur” manière. Comme je vous le disais, j’enquête, je gratte, je fouine simplement pour réussir à démêler le vrai du faux pas pour uniquement en retenir ce qui pourrait attirer le lecteur. En réalité, je me fiche bien de leur avis. Et cette fois, j’ai bien du mal à imaginer qu’une personne vivant dans le but de préserver l'existence, puisse essayer de provoquer volontairement la mort d’une enfant malade. C’est bien trop gros à mon goût et j’ai la vague impression que votre collègue serve de bouc émissaire dans une histoire qui le dépasse.

Et qui nous dépasse probablement tous deux également… songeai-je sans pour autant le formuler ouvertement à voix haute. En tant que médecin des cercles, William serait forcément appelé pour s’occuper de la petite malade. De ce fait, se trouver dans son sillage assurait un accès à quelques informations essentielles et totalement inaccessibles de l’extérieur. Mais ce n’était pas tout, ma faculté à cerner les gens pourrait lui être grandement utile, en particulier si les vrais coupables cherchaient à se retourner contre la guilde en elle-même...Chose qui n'était pas à écarter non plus… En somme, nous pourrions être utiles l’un à l’autre, ça, j’en étais persuadée… Encore fallait-il lui faire comprendre même s’il n’avait clairement pas choisi le bon endroit pour cela. J’avisais le monde autour, du serveur consciencieux aux clients curieux avides de commérages avant de me pencher plus en avant.

-Je ne connais rien à la médecine et des “erreurs” possible, mais je connais ce monde pour y avoir grandi. Et croyez-moi, je peux vous assurer que certains seraient capable des pires crasses pour éloigner un rival, murmurai-je sur le ton de la confidence afin de ne pas attirer davantage l’attention des oreilles indiscrètes situées partout autour de nous. Je cerne bien les gens, docteur. Je les connais très bien… Laissez-moi vous accompagner, enquêter à vos côtés, je vous aiderai à faire disculper votre collègue et en échange j’aurai mon article… Je vous laisserai même un droit de regard dessus. Alors, qu’en dites-vous ?

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