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Chroniques d'Irydaë
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 Comment ça, il est pas frais ?

Invité
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyJeu 3 Mai - 17:30
Aildor
Début Septembre 932




Aildor est étonnamment calme ce soir. On entend peu de cris et d'insultes fuser à travers les tunnels. Les badauds sont plutôt d'humeur joyeuse, et plaisantent sur des sujets aussi festifs que la prochaine soirée mondaine organisée, ou cet idiot qui la veille, bien éméché, s'est un peu trop penché au dessus d'une passerelle pour vomir, et a fini par suivre la même direction que ce qu'il a régurgité. C'est que ces galeries traversent parfois d'immenses cavernes, dont les parois sont parcourues de coursives, telles de titanesques cicatrices. Ces coursives étant des rues bordées de boutiques et d'auberges, d'artisans et d'habitations.

Sur l'une des plus étroites de ces rues, on peut faire une halte à l'Erch Pelé. Très haut au dessus du fond de la cavité, cette taverne est réputée toujours animée. Parfois par des musiciens et des conteurs, parfois simplement par la bonhommie et la chaleur du propriétaire et de ses employés. Et ce soir particulièrement, les badauds passant près de l'établissement entendent des clameurs plus fortes qu'à l'accoutumée. L'un d'eux, curieux, décide de jeter un œil par la fenêtre, afin de décider si ça vaut le coup d'entrer participer, quitte à se faire sermonner pour être rentré trop tard et trop beurré à la maison. C'est exactement à cet instant que le son des clameurs explose sur la coursive, en même temps que la fenêtre choisie par ce passant. Et qu'il se retrouve écrasé au sol par l'homme ayant été propulsé à travers.


-Bordel de..., je marmonne.

Me voilà dans les bras d'un inconnu, nos membres emmêlés, affalé au sol. Bon, je sais comment ça sonne, mais non, je n'en éprouve aucun plaisir. Les habitants d'Aildor sont des coutumiers de ce genre de scène, et c'est à peine si on nous accorde un regard. Je me dépêtre de mon "sauveur" difficilement, en essayant de conserver autant de grâce et de dignité que possible. Mais même pour moi, je dois avouer que c'est loin d'être gagné.

-Excusez-moi, je..., je commence.

Mais le type est dans les vapes. Bah! Je me retourne vers la fenêtre brisée, tout en arrachant un bout de verre peu profondément enfoncé dans mon épaule. D'un regard, je retrouve dans la cohue celui qui, d'une charge digne d'un titan, m'a propulsé dans la rue. Je prends une seconde pour viser, anticipe avec maestria ses mouvements, et lance mon morceau de fenêtre brisée. Je me délecte de l'entendre hurler.

-Aargh ! Mon œil putain !

Un autre se serait réjoui vicieusement de cette petite revanche. Un autre aurait rit bêtement, avant de lancer, manquant cruellement de style et d'élégance, une remarque comme :

- Bien fait !

Mais évidemment, pas votre serviteur. Je réajuste mon pardessus, l'époussette d'un geste nonchalant, et conservant classe et dignité, j'enjambe le linteau pour me retrouver à nouveau dans la salle bondée, afin de me joindre de nouveau à la mêlée générale. Pardon ? Comment on en est arrivés là ? Oh, c'est très simple. Il se trouve que le propriétaire des lieux payait pour sa protection nos... concurrents. Dans une politique d'expansion d'entreprise, nous sommes venus lui signifier qu'il venait de changer de créancier. Sauf que certains des... actionnaires de la compagnie concurrente étaient présents sur les lieux, et n'ont pas tellement apprécié notre tentative un tantinet agressive d'envahir leur marché.

Je vous passe les détails. Non pas que l'affrontement verbal qui s'en est suivi n'est pas intéressant, mais mon humilité naturelle m'interdit de vous conter moi-même à quel point mes concurrents ont été dépassé par la sagacité de l'esprit de votre serviteur. Bref, quelques coups ont été échangés, certains se sont perdus, et quelques clients totalement hors de cause se sont vus impliqués contre leur gré. Pour ma défense, la bière avait renversée à flots constants à l'endroit où je me tenait, et le parquet était glissant. Enfin, vous le voyez venir, mais en quelques minutes, toute la taverne avait choisi un camp. Je soupçonne même certains d'entre eux de simplement profiter d'une excuse pour se foutre joyeusement sur la tronche, sans chercher à viser une des équipes en particulier.

Dans la cohue, je finis par retrouver Will.


- Alors, il fait bon dehors ? me nargue-t-il, un sourire en coin.

Je décide de dévier la conversation vers un sujet plus intéressant que la météo. Pardon ? Non, rien à voir avec mon égo. Je vous trouve bien médisant !


- Ils sont plus nombreux, non? je demande en regardant autour de moi.
- Un peu ouais. Juste le soir où on décide de venir sans Edd' et Elfï. Un coup de main serait le bienvenu.

Les yeux vifs de votre serviteur parcourent la pièce, et finissent par trouver quelque chose d'intéressant. Dépassant de la foule de deux bonnes têtes, un géant, costaud comme pas deux, et à la toison faciale superbe je dois dire, fait partie de ceux qui ne semblent pas avoir choisi de camp.

-Envoie quelqu'un chercher au moins Elfï, je lance à William. J'ai une idée, je reviens.

Un grand sourire aux lèvres, je me jette à nouveau dans la cohue, enchaînant avec brio coups et esquives, sans m'arrêter d'avancer vers ma cible. Je sais que j'ai déjà vu ce type quelque part, mais impossible de mettre le doigt dessus pour le moment, et ce n'est pas l'important. Une fois suffisamment proche, j'empoigne le premier type de l'entreprise concurrente que je croise, et l'entraîne vers le géant. Dans un jeu d'acteur à faire rougir les plus grands comédiens Daënars, je mime d'être repoussé dans la direction du barbu. Tout va très vite, et en quelques secondes, nous voilà "propulsés" contre notre volonté contre le géant.  

Un geste rapide et expert, et la bourse du forgeron passe de sa ceinture, à la main de mon adversaire. Celui-ci marque une seconde de surprise, juste ce qu'il me faut pour l'assommer d'un bon crochet du droit. Il s'effondre au sol, toujours la bourse dans la paume de sa main. Je me retourne, essoufflé vers un véritable mur de muscles, et doit faire deux pas en arrière pour pouvoir le regarder dans les yeux.


- Désolé, je m'excuse presque sincèrement. C'est sa faute.

Et je pointe du doigt l'endormi, qui tient bien visible la monnaie du barbu dans sa main. Bon maintenant, de deux choses l'une. Soit il mord, et je viens de l'aider à se décider pour un camp. Pour le bon camp. Soit j'ai été surpris, et je viens d'empirer la situation. Mais je ne me fais jamais prendre, évidemment.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyVen 4 Mai - 15:54
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Les journées à la forge sont épuisantes, surtout lorsque des bandits viennent deux ou trois fois par jour pour vous « convaincre » de supporter telle ou telle gang, telle ou telle mafia. Que cette politique était ennuyeuse. Il fallait les renvoyer dans leurs buts où c’était la porte ouverte à toutes les manipulations possibles et imaginables. Ils se croyaient malins ? Ils se croyaient impressionnants ? Comment pouvaient-ils être impressionnants quand ils se retrouvaient face au colosse venu du Nord et ses presque 2m20 de haut et 200 kilos ? Et ses employés, presque aussi grands et balèzes que lui. En général, il suffisait que la clique des trois forgerons montre le bout de son nez pour faire déguerpir les mafieux, mais parfois il fallait utiliser d’avantage la force que la présence.

    Aujourd’hui, Eylohr avait renvoyer deux mafieux dans leurs buts et il avait travaillé d’arrache-pied pour terminer deux commandes importantes. Deux splendides épées de très bonnes qualités pour des clients aux demandes très… Spéciales. Alors lorsqu’il était venu se détendre dans cette taverne un peu plus réputée que les autres, Eylohr était loin de se douter qu’encore une fois, il allait devoir faire parler les muscles. Et pas pour la levée de coude, si seulement il avait pu se contenter de boire une bière. Mais quelque part, tout cela faisait partie d’une sorte de routine qui commençait à lui taper sur les nerfs, alors pouvoir briser cette routine… Eylohr ne demandait que ça. Alors lorsqu’il avait vu ces deux bandes tenter de savoir laquelle était la plus puissante pour s’approprier ce petit territoire et les revenus qui vont avec, le colosse voyait là l’opportunité de se défouler mais également de faire ravaler la monnaie de leurs pièces à ces bandits opportunistes. Et, encore une fois, ça lui changeait de sa routine, lui qui sentait naître en son cœur cette envie de voyager doublée d’un besoin bien plus sombre.

    Une des deux bandes était plus nombreuse que l’autre. La plus nombreuse se battait plutôt bien et assénait des coups aussi nombreux que biens placés. La plus petite bande, elle, semblait en difficulté. Et celui qui, apparemment était le chef, savait se battre lui aussi mais bien moins que ce qu’il pensait. Il s’était prit une baigne dans le visage dès le début des hostilités mais il avait au moins eu le mérite de rester sur ses jambes. Mais là où lui voyait des mouvements parfaitement organisés et une combattivité hors pair, Eylohr voyait plutôt quelqu’un qui savait utiliser ses poings, sans pour autant en faire un combattant émérite. Et après son petit voyage au travers d’une fenêtre aiguisée, le voilà qui tente encore de prendre le dessus sur son adversaire, mais en se rapprochant du colosse.


    Qu’est-ce qu’il va faire c’con ? Pensait Eylohr alors qu’il voyait l’homme au pardessus s’approcher de lui, en prise avec un de ses adversaires.


    Et il eut très rapidement sa réponse lorsque les deux cancrelats commencèrent à se battre à quelques centimètres de lui et que, au terme d’une lutte somme toute intéressante une fois aux premières loges, l’individu au pardessus sortit victorieux, sa victime se trouvant au sol avec… Avec la bourse d’Eylohr ?!


    Oh toi, ç’va être ta fête ! Dit-il d’une voix grave et grinçante.



    Immédiatement, le colosse se leva et, comme pour insister lui aussi sur son physique et sa prestance, il se redressa totalement. Jambes déployées, dos redressé, tête toisant les cieux et musculature déployée, il se voulait impressionnant. D’autant plus qu’après une journée à battre le fer et l’acier, soulever des enclumes et des charges toutes plus lourdes les unes que les autres, ses muscles étaient tous congestionnés. Ils avaient doublé de volume, les veines étaient gonflées également bref, un colosse aux proportions démentielles qui venait d’être profondément énervé. Reconnaissant sa bourse de cuir il voulut s’en emparer mais il restait l’autre avorton sur son chemin. Alors, avec son tact légendaire et son sens de la parcimonie, il ne trouva qu’un seul moyen de se débarrasser de lui et de reprendre ce qui était à lui. Agrippant ce personnage au pardessus, il le souleva sans difficulté et le propulsa en arrière avec violence vers le groupe qui, il y a quelques minutes encore, était en train de se battre. Il y aurait bien une table pour le rattraper, ou quelqu’un de bien placer pour amortir sa chute. Il n’allait pas mourir, de toute façon, il avait des choses à lui dire à lui aussi.

    Mais pour le moment, c’était sa bourse de cuir qui l’intéressait. Il la récupéra sans sourciller et, pour terminer sa quête de revanche, il l’agrippa à son tour, le souleva et le fit passer par une autre fenêtre jusqu’ici épargnée. Un de moins. Sa bourse fut remise là où elle aurait toujours dû rester et le colosse s’avança vers l’homme au pardessus et à l’orgueil démesuré.


    - C’quoi s’bordel !

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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMar 8 Mai - 12:01
Lorsque le colosse se redresse de toute sa taille, j'avoue que je me demande quand même si je n'ai pas fais une connerie. Il semble s'étirer à l'infini vers le plafond, déployer une ombre aussi imposante que celles des gratte-ciels d'Alexandria. Je réfléchis à toute vitesse. Comment m'en sortir ? Jouer de mon agilité, évidemment. Face à ce type de monstre, rapidité et précision sont les maîtres mots. Viser les points de l'anatomie les plus faibles et... Tiens ? Le sol n'est plus palpable... Particulièrement vif pour quelqu'un de sa taille - il a réussi à m'attraper malgré mon agilité légendaire parmi les monte-en-l'air d'Aildor - le forgeron me soulève du sol et m'éjecte plusieurs mètres en arrière, comme si je n'étais pas plus lourd qu'un galet envoyé ricocher sur une mare.

Personnellement, c'est sur une table que je ricoche, renversant tout ce qu'elle pouvait supporter sur mon passage, avant d'aller m'écraser contre un groupe de trois hommes à l'air mauvais. La violence du choc est telle que nous nous retrouvons tous les quatre au sol, meurtris, et moi un peu plus que les autres. Pendant quelques secondes, nous voilà tout empêtrés, à essayer de comprendre quelle jambe et quel bras est à qui. C'est la seconde fois ce soir que je me retrouve dans les bras de quelqu'un, et pas comme j'aimerai. Et évidemment, les trois hommes qui m'ont réceptionné font partie de la bande rivale. Mais je ne laisse pas ce genre de broutilles attaquer ma bonne humeur.


- Merci les gars, je lance joyeusement, sympa d'avoir amorti ma chute.
- Bouge de là ! suffoque l'un d'eux, subjugué par mon charisme naturel.

N'ayant jamais été homme à chercher le conflit sans raison, je me relève, et époussette mon manteau, pendant que les trois autres, une fois sur leurs pieds, me jettent un regard peu commode. Trois types à l'air patibulaire et passablement énervés. Il ne faut pas être un génie pour déterminer la marche à suivre. Avec l'élégance qui me caractérise, je dis dans un sourire avenant :

- Encore merci de votre coup de main, messieurs. A présent, si vous voulez bien m'excuser...

Je me retourne avec le plus grand des calmes, et commence à m'éloigner en cherchant une nouvelle cible. Trois mains poisseuses de sang et de bière renversée viennent m'agripper au col. Evidemment...

- Bouge pas de là, toi ! gueule l'un d'eux.
- Décide-toi, mon ami, je rétorque en jetant un regard rieur au dessus de mon épaule.  D'abord, je dois bouger, puis je dois rester immobile... Tout ça devient confus.

Je vois les quelques rouages grinçant de son intellect se mettre en marche et grincer, se gripper, se coincer puis se débloquer violemment, au moment où il parvient enfin à comprendre l'allusion.

- Oh, ta gueule ! s'exclame l'un de ses amis, qui manque cruellement d'humour.

Un poing massif se lève, prêt à frapper. Plus le temps de s'amuser, même si regarder la fumée s'échapper des oreilles des imbéciles a toujours été un de mes passe-temps préféré. Je suis pour le moment pris au piège, sans possibilité de me retourner. Du moins, c'est ce qu'ils pensent, mais c'est mal me connaître. Je fais un pas en avant, en laissant ma veste glisser le long de mes bras. Je libère mon bras droit, ma main gauche agrippant le tissu avant de le quitter totalement, et tirant d'un coup sec. Les trois saoulards, qui ne m'ont pas lâché, font un pas en avant, déséquilibrés. Dans le même mouvement, je me suis déjà retourné, envoyant un uppercut, à celui le plus à ma droite, juste sous le menton.

On entend ses dents claquer à cinq bons mètres malgré le boucan ambiant. Je sens son crâne vibrer sous le coup, voit une de ses quenottes ensanglantée s'envoler, et le voilà qu'il tombe raide en arrière, sonné pour le compte. Il s'affale sur une table qu'il renverse, envoyant à boire et à manger voler à travers la pièce. Les deux autres ont repris leurs appuis, et sont de nouveaux prêts à frapper. Mais avec la rapidité du guépard, et l'agilité du chat, je me rapproche d'eux, remettant la manche gauche de ma veste. D'un mouvement fluide et ininterrompu, je pivote dans l'autre sens, entraînant la traîne de mon pardessus dans mon sillage, qui vient aveugler mes deux adversaires. Leur tournant le dos, je ne peux utiliser mes poings. Mais toujours dans le même mouvement, je lève le coude, qui vient percuter le nez de celui qui se trouve derrière moi à droite. Un craquement aussi sonore qu'écœurant claque comme un coup de fouet, suivi rapidement d'un hurlement et d'un flot de sang ininterrompu. Le seconde victime titube en s'éloignant et en continuant de hurler.

En deux mouvements, me voilà débarrassé de deux adversaires, et en plus, j'ai fait lâcher prise au troisième, auquel je fais face à présent. Je peux clairement voir qu'il est impressionné, à travers son regard furibond et ses sourcils broussailleux si inclinés qu'ils viennent se rejoindre entre ses deux yeux. Je lui souris, je l'avoue, un peu goguenard.


- On arrête les frais ? je lui demande. Ou tu veux finir comme tes amis ?
- Mais ferme ta gueule, putain !

Une réponse pleine d'esprit, comme vous pouvez le remarquer. Je soupire. Tant pis pour lui. Rapide comme l'éclair, vif comme le serpent, je fais un pas en avant pour me retrouver dans sa garde, et lève un poing qui mettra fin à cet affrontement. Un coup dans les côtes, violent, qui me coupe mon élan, en même temps que mon souffle, et me repousse en arrière. Pour ma défense, l'éclat d'une lampe s'est reflété dans un couteau non loin et est venu m'aveugler durant mon déplacement, faussant mon appréciation de la distance. Ça ne se reproduira plus. C'est l'autre qui est à l'offensive cette fois, et je me baisse vivement pour éviter son crochet. Qui me touche tout de même et m'envoie faire quelques pas de coté, un peu désorienté. Un coup de chance, certainement !

Il s'approche de nouveau, mais je n'ai pas l'intention de subir sa loi plus longtemps. Me voilà à fondre sur lui comme le faucon en piqué. D'un jeu de jambe digne des meilleurs combattants d'Irydaë, j'esquive un coup, puis lui assène un violent direct dans le dents. Sa tête est projetée en arrière sous le choc, mais lui-même ne bouge pas. Il la redresse même avec un grand sourire ensanglanté, comme s'il n'avait rien senti. Je regarde mon poing, les sourcils froncés, et le secoue, comme je l'aurai fais un objet qui ne fonctionne plus.


- C'est bizarre, je marmonne plus pour moi que pour l'autre. Ça fait pas ça, d'habitude.
- Tu vas morfler, rétorque l'autre en me crachant son sang au visage.

Et pour la troisième fois en beaucoup trop peu de temps à mon goût, me voilà saisi au col soulevé du sol. Heureusement, la force de cet ivrogne est sans commune mesure avec celle du géant de tantôt, et il parvient simplement à me plaquer sur la table voisine.

- J'vais te buter ! me postillonne-t-il dans un mélange de sang, de salive et de bière.

Son poing se lève, prêt à s'abattre. Je saisi la choppe près de moi, le frappe violemment à la tempe avec. Il recule de deux pas, sonné, ce qui me permet de me redresser. Je lève à nouveau la choppe, et lui ses bras, afin de se protéger. Mais c'est mon pied qui s'étend, et vient heurter ce qu'il a de plus précieux. Oui, je sais. Ça manque de classe. Mais si il y a une chose que j'ai apprise, c'est qu'il ne faut jamais lésiner sur les moyens. Le pochtron se plie en avant, hurlant de douleur. Je lâche mon godet, le saisi par les deux oreilles, et le tire vers le bas, à la rencontre de mon genou. Il se redresse légèrement, une main sur le nez, l'autre sur les couilles, ne sachant visiblement pas ce qui est le plus douloureux. J'ai toujours eu bon cœur, aussi je décide de ne pas le laisser souffrir. Je plaque une main contre sa joue, et appuie vers le coté jusqu'à ce que sa tempe vienne heurter le coin de la table sur laquelle il m'a posé plus tôt. Il s'effondre et ne bouge plus. Une anesthésie générale, rien de mieux pour oublier qu'on souffre.

- C'était... un... plaisir..., j'halète, légèrement à court de souffle.

J'époussette ma veste, et tire un coup dessus pour l'ajuster aux épaules. Je me retourne afin d'aller donner un coup de main ailleurs, et me heurte violemment à un mur de brique. Etrange, je pensais pourtant me trouver au centre de l'auberge... En prenant un peu de recul, je reconnais mon ami le géant à la barbe si impressionnante.


- C'quoi c'bordel ?

La menace est palpable dans sa voix. Bon. J'admet que malgré tout le talent dont je peux faire preuve, après avoir affronté trois adversaires en une fois, je ne me sens pas vraiment de remettre ça avec un gaillard faisant deux fois ma taille et mon poids en muscles. Je décide d'adopter une technique de contournement.

- Et bien, je serai ravi de l'expliquer, je commence, mais mes amis ont besoin de moi et...

Je suis interrompu par la porte de la taverne qui s'ouvre à la volée. Edd', un sourire sauvage aux lèvres, et Elfï, le visage fermé et concentré, entrent dans la pièce. Je me détends un peu. Il n'y a plus de raison de s'en faire. Changement de plan.

- Finalement, j'ai le temps, je reprends à l'adresse du titan. C'était quoi la question, déjà ? Ah oui ! Ce bordel !

Je lance mon sourire le plus amical à mon vis-à-vis.

- Et bien il se trouve que le pauvre propriétaire de cette taverne se faisait extorquer une belle somme d'argent chaque semaine. Beaucoup trop élevée pour que son commerce soit viable.

Je prends mon ton le plus compatissant. Pardon ? Mais bien sûr que je suis sincère. Pourquoi mentir, quand la vérité vous sert le mieux ? Et quoi qu'on dira de moi, j'aime Aildor, j'aime ses habitants, et je n'ai aucune envie que l'un d'entre eux se retrouve pressé comme un citron, au point de ne plus pouvoir joindre les deux bouts.

- Mes amis et moi, je reprends, avons donc estimé qu'il était dans notre intérêt commun d'établir un nouveau partenariat.

Je lève les paumes vers le ciel, désignant le carnage qui nous entoure.

- Mais comme tu peux le voir, l'ancien créancier n'a pas apprécié.

Petit sourire un coin ironique devant mon euphémisme, avant de demander.

- Tu es bien Eylohr le Forgeron, non ? Il me semble que je suis déjà venu acheter deux ou trois outils dans ta boutique. Mais je suis tombé sur tes apprentis. Ou associés ?

Je tends une main amicale.

- Moi c'est Liam. Propriétaire du Corbeau Carmin. Merci du coup de main avec le type de tout à l'heure.

Bon, évidemment, ça n'avait rien d'un coup de main prévu par le géant, mais je préfère insister sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise... Et Elfï étant arrivée, tout ce foutoir devrait bientôt prendre fin. Nous pourrons sans doute partager quelques bières au milieu des débris sous peu. Autant essayer de se mettre l'un des meilleurs forgerons du coin dans la poche si possible, ça peut toujours être utile.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptySam 12 Mai - 17:19
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Qu’il était horripilant ce type. Non seulement il avait une haute estime de lui mais en plus il semblait être persuadé d’être le grand gagnant de l’histoire, peut-être même un héros pour ses hommes ? Il était tout à fait agaçant. Si Eylohr s’écoutait ou était moins prompt à se détendre et à passer une soirée normale, nul doute qu’il le ferait couiner. S’il s’était plutôt habilement débrouillé avec les trois pochtrons de tout à l’heure, il en serait autrement face au colosse au cœur de glace. Pourtant une notion intéressante était parvenue aux oreilles du colosse. Ce voyou de bas étage semblait connaître le colosse, du moins son nom et sa réputation. Pourtant, Eylohr ne le connaissait ni de nom ni de réputation, du moins, pas dans l’état actuel des choses.


    - C’tai mes employés Répondit-il sèchement pour clarifier les choses et maintenir une certaine distance entre lui et l’homme au pardessus.


    Mais cela n’enlevait rien au fait que l’homme et sa petite clique faisait partit des innombrables gangs locaux qui extorquent sans vergogne aux patrons locaux des sommes mirobolantes. Eylohr en avait tabassé un certain nombre depuis les années qu’il était établi, comme son père avant lui d’ailleurs. La forge et l’armurerie familiale avaient été construites des mains du père d’Eylohr avant que ce dernier ne reprenne le tout à son compte. Bizarrement, ceux qui étaient entrés dans l’échoppe pour tenter d’en extorquer les fonds n’étaient jamais ressortis. Il était tranquille depuis pas mal de temps déjà, même si parfois, certaines visites impromptues se soldaient par des ustensiles projetés au travers de l’échoppe, des insultes et des cris. Personne n’avait tenté d’extorquer le géant mais le souvenir de ceux qui avaient essayés jadis plus ceux qui tournaient tous les jours dans le quartier pour extorquer les autres, le rendait un peu nerveux. Il n’avait pas la patience de discerner qui était plus gentil que l’autre, pour lui, ils n’étaient rien d’autres que de petits voyous, rien de plus.

    Sa politesse était insupportable et ses manières encore plus. On aurait dit un clown avec un mauvais numéro. Sa voix était tout aussi insupportable et pourtant il l’utilisait encore et encore en étant persuadé d’être celui qui avait gagné. Ce que c’était épuisant !


    - Eh, à trop jacter comm’ça, t’va finir par dérouiller Dit-il tout en irradiant l’homme au pardessus de son regard de glace. Comment c’filles Il pointe ses gangsters du doigt font pour t’supporter ?


    Néanmoins, la petite politesse dudit bandit n’échappa aucunement aux oreilles d’Eylohr. Il le remerciait pour son implication fortuite. Ce remerciement était-il sincère ? Nul doute qu’il ne l’était pas, mais le respect avait été démontré et les choses rentraient dans l’ordre. Le respect, c’est important, surtout dans une ville basée sur des lois tacites et violentes. On tabasse pour un regard de travers, on tue pour une parole malheureuse. Que la vie est belle. Douce ironie.


    - L’corbeau carmin ? C’quoi c’truc ? Qu’est-ce qu’t’veux damoiseau ?


    La question était ouverte. Il cherchait des renseignements, certes, mais également quoi faire de cette situation maintenant qu’il y était mêlé jusqu’au cou. Dans la ville, on règle les soucis de la façon la plus discrète possible et on nettoie après. Il y avait même des échoppes de nettoyeurs, ces gens engagés pour faire disparaître un corps ou toute trace de votre cohue. Et on peut dire qu’ils ne manquaient jamais de travail ni d’opportunités. Alors lorsque les règlements de comptes se font au nez et à la barbe de tous, les règles sont enfreintes, le code est brisé et il faut payer. Le plus souvent, le dédommagement est pécunier. Dans ce cas précis, le tenancier du pub devrait recevoir l’équivalent de la somme nécessaire aux travaux de réparation plus un pourcentage pour le respect des choses. Mais parfois, lorsque les choses ne reprennent pas le cours de leur existence, ce sont les bandits du coin, ceux qui détiennent le quartier, qui viennent faire appliquer la « loi ». Et il n’y a pas que l’argent dans ses moments-là. A cause de cette querelle de gang, Eylohr venait d’entrer dans le cercle vicieux et il allait devoir faire face. Alors, le damoiseau au pardessus avait intérêt à avoir une solution, et vite.


Dernière édition par Eylohr Lothar le Dim 20 Mai - 15:01, édité 1 fois

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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyDim 20 Mai - 5:30
Je dois avouer que ça se passe beaucoup moins bien que ce que j'espérai. Loin d'être amadoué par mon charme naturel, le forgeron me toise d'un œil noir, comme si je n'étais qu'un moucheron agaçant, venu perturber son repas. Certes, si l'on s'en tient simplement au gabarit, il n'est pas loin de la vérité. Mais tout de même ! Je suis Liam d'Aildor ! Même les caïds de la ville ont dû entendre parler de moi ! Je me suis fait une place dans le milieu de l'ombre de la capitale mondiale du crime ! J'ai affronté et abattu Arden Belle-Gueule ! Comment ? Vous ne savez pas qui c'est ? Mais si ! Ce psychopathe qui, il y a quelques années, avait... Bon, laissez tomber. En tous cas, je ne suis pas quelqu'un qui se laisse parler sur ce ton ! Croyez moi, c'est de ma politesse la moins mielleuse et de ma sympathie la moins agréable que je lui réponds :

- Si tu ne connais pas le corbeau Carmin, tu y es le bienvenue ! C'est un lupanar, avec un rez-de-chaussée qui fait également taverne. Dis que tu viens de ma part, on t'offrira le repas.

Je marque une courte pause avant de continuer :

- Pour le reste, ce n'est évidemment pas avec moi qu'il faudra négocier, je lui dis avec un regard entendu.

Je préfère éviter de relever l'insulte sur mon prétendu trop grand débit de paroles. Ou sur le genre de mes subordonnés. Après tout, certains d'entre eux sont effectivement de sexe féminin, je n'y ai jamais vu aucun problème. L'important, c'est la motivation, et les résultats ! D'ailleurs, le ménage que fait Elfï en ce moment parmi les rangs adverses le prouve parfaitement. Même sans utiliser de lance, la rouquine danse entre les tables, distribuant des coups gracieux et violents, rapides et implacables. Rares sont ceux à se relever après en avoir prit un, et encore plus ceux qui le font et tiennent sur leurs jambes. De son coté, Edd' rit à gorge déployée en facilitant la rencontre de deux crânes inconnus. Tout ce foutoir devrait bientôt être terminé.

Zut ! Tout à mon observation de l'arène qu'est devenu le bistrot, je n'ai pas prêté attention à ce que me demandait Eylohr. Il me manque le début de la phrase.


- Ce que je veux ? Je répète, sans avoir comprit le sens de sa question.

Comment ça, ce que je veux ? A propos de quoi ? De qui ? Heureusement, William vient me sauver en nous interrompant.

- Hey ! Liam !

Il traverse la foule d'une démarche si sereine, si naturelle, que ce sont les affrontements qui semblent s'écarter de son passage. Lorsqu'il arrive à notre hauteur, il salue poliment Eylohr, avant de se tourner vers moi.

- Un nouvel ami ? demande-t-il, curieux.
- Bien sûr, je réponds, enthousiaste. Ou bientôt en tous cas. Mais dis moi, comment ça se passe ?

Will jette un œil à Eylohr, comme s'il n'était pas convaincu qu'il puisse évoquer ce sujet devant lui. Mais je hausse les épaules. Ça n'a pas d'importance pour le moment. Ou peut-être que si. Peut-être que c'est précisément ce qu'il y a de plus important à faire à cet instant précis. Vous savez, ces moments où votre intuition vous dicte la marche à suivre bien plus que votre raison ? C'est un de ces moments là. Le marin hausse les épaules à son tour, avant de m'annoncer, sur le ton de la conversation :

- Tous les membres du gang adverses se sont... perdus dans les tunnels de la ville. Ceux qui continuent à se battre ne sont que des poivrots, qui voulaient simplement participer aux festivités.
- Donc on est d'accords, je commence. Pour toute personne autre que nous, tout ceci n'est qu'une brouille de comptoir qui a un peu dégénéré ?
- C'est ça, reprend Will. Demain, tout le monde aura oublié cette histoire. Le tavernier sera grassement dédommagé pour les dégâts. On lui laissera même trois mois sans collecte, histoire qu'il se refasse un fond de commerce convenable.

Je m'abstiens de contester sa décision. Mon frère est bien plus doué que moi pour s'attacher la loyauté de nos employés. Personnellement, c'est surtout de l'admiration que j'inspire. Mais je n'aime pas le dire moi-même... Alors que je reporte mon attention vers le colosse, William s'en va, afin d'aider nos amis à en finir avec cette histoire.

- Je suis désolé de l'interruption, je m'excuse auprès du géant. Mais c'est presque fini. Pour me faire pardonner le dérangement, je t'offre à boire ?

Toujours souriant, je fais un geste en direction du comptoir. Le danger passé, je comptais rentré au Corbeau. Mais prendre un peu de temps pour se faire un futur allié du Géant de Glace ne peut pas être une mauvaise idée.

- Tu me raconteras la vie du meilleur forgeron de la ville !

Une idée en l'air, et bien banale pour un sujet de conversation. Mais je viens de participer à un affrontement à la violence rare. J'ai le droit d'être un peu fatigué !

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMar 29 Mai - 17:05
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Le corbeau Carmin, un lupanar où il serait accueilli gratuitement s’il indiquait venir de la part de ce Liam d’Aildor. Cette idée ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Manger gratuitement c’est toujours plaisant surtout pour un colosse comme lui. C’est qu’il faut remplir cette carcasse ! Croyez-vous que l’on obtienne une telle carrure et une telle masse musculaire en ne mangeant que des petits pois et des légumes ? Eylohr engloutissait chaque jour l’équivalent de 4 kilos de viandes rouges et blanches et presque autant de féculent, bien que son plat préféré soit à base de fromage et de patates. Et il aime la qualité, oh oui. Le commerçant chez qui il se fourni lui réserve à chaque fois les meilleurs morceaux, les meilleurs épices, les meilleurs fromages. Heureusement que sa forge tourne à plein régime, lui fournissant des revenus suffisants pour mener une telle vie disproportionnée. Et il faut manger pour pouvoir faire ce qu’il a à faire.

    ----------------------------------------------------------------------------------

    Le travail harassant durait depuis des heures déjà, et il fallait encore quelques heures avant de pouvoir espérer prendre un peu de repos. Le repas avait été riche et abondant comme à son accoutumé. 500g de steak bien saignant, 8 œufs protéinés et 800g de pâtes à la crème. Tout ce qu’il faut pour qu’un individu comme Eylohr puisse avoir sa ration de protéine et de glucide pour une après-midi. Et elle allait être chargée, cette après-midi.

    Eylohr devait fournir une ancre à un navire. Il ne savait pas ni pourquoi ni comment ce navire avait besoin d’une nouvelle ancre, et il ne tenait pas à le savoir. Pourquoi ? parce que les choses doivent être gardées secrètes si l’on veut éviter les problèmes. Toujours est-il que pour façonner une telle ancre, il faut du temps, beaucoup de fer et d’acier et encore plus de sueur. A l’aide de sangles de levages, de poulies et autres matériels nécessaire pour soulever toute cette fonte, Eylohr tapait sur le métal chauffé à blanc afin qu’un peu plus à chaque fois l’ancre puisse prendre la forme escomptée. L’ancre devait aller à un petit navire, aussi, son poids n’excédait pas 400 kilos. Mais il fallait porter un tel poids.

    Lorsqu’elle fut prête, il fallut soulever cette masse de fonte et la mettre dans l’attelage qui l’emmènerait jusqu’au navire. Adepte des épreuves de force, du dépassement de soi, Eylohr ne résista pas à l’envie de soulever lui-même cette énorme masse de fonte. Une sangle à chaque bout de l’ancre de presque 2m de long qu’il passe autour de ses épaules, et une prise large sur le corps de ladite ancre, et le voici qui la soulève jusqu’au-dessus de ses genoux. Tout son corps tremble de cet effort presque surhumain tandis qu’il soulève ce poids démentiel du sol jusqu’à mi-cuisse. Durant l’exploit, son visage devient rouge, ses veines semblent sur le point d’exploser, ses bras crispés semblent doubler de volume tandis qu’il soulève l’ancre. Sa respiration est si profonde qu’il grogne, et le voilà qui se met à avancer. Un pas après l’autre, jusqu’à ce qu’il atteigne la charrette, et que les clients ne viennent l’aider à soulever la fonte à leur tour. Qui d’autre aurait pu soulever à lui seul une telle masse ? Eylohr, plus de 2m15 pour presque 200 kilos. Un mastodonte.

    ----------------------------------------------------------------------------------

    Et ce mastodonte était face à un petit moucheron qui n’avait d’autre défense que son éloquence et son incommensurable orgueil doublé d’un égo surdimensionné. Insupportable. Mais Eylohr n’était pas le maître des lieux ni le plus puissant du coin. Mieux valait faire un petit effort et taire son orgueil. S’il pouvait allégrement tuer une partie de ses peudo-bandits, il ne pourrait pas faire face à tous et il n’en sortirait certainement pas en un seul morceau. Donc, il valait mieux se taire et faire face, en attendant une opportunité de terminer cet entretien, ou d’en tirer quelque chose de satisfaisant.

    Un de ses acolytes vient voir le gérant du fameux Corbeau Carmin. Ils discutent entre eux des affaires qui viennent de se dérouler et de la suite des opérations. Visiblement, il connaissait les us et coutumes des quartiers sombres. Tout dérangement devait se payer dans le sang ou dans l’or et visiblement, ils choisissaient l’or. Tout se finirait bien, pour les clients comme pour le tenancier. Et ce gang s’en sortait avec un nouveau territoire que le gang adverse ne serait pas en mesure de réclamer à nouveau avant un certain temps.


    - Je suis désolé de l'interruption. Mais c'est presque fini. Pour me faire pardonner le dérangement, je t'offre à boire ? -Tu me raconteras la vie du meilleur forgeron de la ville !


    Essayait-il de faire ami-ami ? Visiblement oui. Ce serait presque pathétique si la situation autour de cette demande n’était pas des plus intéressante. Intéressante, car Liam connaissait Eylohr de réputation. Intéressante, car il avait apparemment déjà fait appel à ses services, où du moins, avait acheté des armes et de l’équipement chez lui, et encore intéressant car il dirigeait un gang visiblement bien équipé et entrainé, plus que ceux qu’Eylohr avait l’habitude d’envoyer paître quand ceux-ci tentaient de s’approprier son commerce. Il valait mieux garder ce type prêt de lui, plutôt que contre lui.


    - Un verre et j’dis pas non pour l’repas Dit Eylohr tout en montrant un signe d’apaisement, en s’appuyant sur le comptoir à sa gauche. On verra c’qu’on peut r’tirer d’tout c’merdier.

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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMar 12 Juin - 21:39
Le géant réfléchit à ma proposition. Je vois ses yeux passer de William aux autres membres de La Bande, qui finissent de vider les lieux des derniers soudards un peu trop virulents. Certains, sur les instructions de William, ont déjà commencé à passer un coup de balai, à relever ce qui est tombé et à ramasser ce qui peut être sauvé. Le patron semble un peu en état de choc, mais mon frère le rassure, lui affirmant que nous allons bien évidemment tout remettre en ordre. J'entends presque les méninges d'Eylohr fonctionner alors qu'il observe la scène. Et si je ne me trompe pas... Oui... Il a...

- Un verre, et j'dis pas non pour le repas.

... mordu ! Je lui offre un grand sourire qui souligne toute ma satisfaction. Comprenez bien : deux raisons, parmi d'autres, expliquent mon envie de déjeuner avec le géant du froid. Un : c'est tout de même l'une des très rares personnes à ne payer aucun des groupes d'Aildor pour tenir son commerce. Et ce, sans gang, sans aide, sans autre chose que son caractère irascible et la force de son bras. Avoir quelqu'un de ce type dans la poche, c'est forcément utile à un moment ou à un autre. Deux : ce même type, aussi fort qu'il est, semblait plus enclin à me dévisser la tête qu'autre chose il y a quelques minutes à peine. Avouez qu'il y a de quoi être heureux lorsqu'on arrive à troquer ce destin pour un autre plus amical !

Mais je ne vais pas insister sur l'efficacité du charme de votre serviteur. Ni sur l'éloquence dont j'ai dû faire preuve pour en arriver à ce résultat. C'est humble que je tire deux tabourets près du comptoir, en propose un au forgeron, et m'assois sur l'autre. Ce sont des tabourets hauts, et je suis relativement de taille égale assit que debout. Pour le géant, ça devrait tout de même le ramener un peu plus près de mon niveau. Même si l'écart est si grand que ça ne fera pas grande différence. J'interpelle le propriétaire, qui supervise les travaux des Corbeaux.


- Hey ! Patron !

Il s'approche et me jette un regard courroucé.

- Vous m'en avez foutu, un bordel ! il s'exclame.
- Peut-être, je réponds, mais on range derrière nous, non ? Et puis vous paierez moins cher tous les mois. C'est tout bénèf' pour vous !

Son expression laisse penser qu'il n'en sera certain que lorsque tout reviendra dans l'ordre. Mais il préfère se taire. Il sait à qui il s'adresse. Le fait que la majorité des gens encore présents dans son établissement sont en train de le ranger sauf deux ou trois, et que personnes ne semble avoir à y redire, doit l'informer efficacement sur notre hiérarchie.

- Bon, pendant que tout le monde remets de l'ordre, j'enchaîne, tu nous ferais pas un truc à grailler ?

Il semble sur le point de protester, mais je le coupe.

- Steack et pommes frites pour moi. Ce qu'il veut pour mon invité. Et mets nous donc deux pintes de brune, pour patienter.

Mon ton indique clairement qu'il est temps de faire à manger, pas de discuter. Mais toujours avec charme et chaleur dans la voix. Alors qu'il est sur le point de passer aux cuisines, Elfï vient s'installer à ma droite, et lui lance :

- Trois pintes ! Et la même chose à manger pour moi.

Des voix s'élèvent de toute la salle. Ça a soif et ça a faim. Je souris en posant un regard attendri sur La Bande qui grommèle. Je me tourne à nouveau vers le tavernier.

- Bon bah, mets en pour tout le monde, c'est ma tournée, j'annonce alors que des clameurs de contentement se jaillissent dans mon dos. Tu vois, on fait déjà tourner ta boutique !

Le patron s'en va, tandis que la jolie rouquine près de moi s'installe plus confortablement. Elle pose un coude sur le comptoir, et pause sa joue sur sa paume. Silencieuse, elle hausse le menton à Eylohr à ma gauche, en guise de salut. De sa main libre, elle joue avec un couteau en os Kashan parfaitement entretenu. De toute évidence, elle n'a pas l'intention de participer à la conversation pour le moment. Mais je la connais, elle a l'oreille qui traîne. Ça l'intéresse. William et Edd' ont préféré donner un coup de main aux gars. Je me retourne vers le colosse... et me retrouve à peu au niveau de ses pectoraux. Je lève la tête. Si je ne finis pas la soirée avec un torticolis, moi...

- Alors, je reprends tandis que nos choppes arrivent sur un immense plateau, est-ce que j'ai le droit au récit de la vie du Géant du Nord ? Ou du moins, d'une partie qu'il veut bien raconter ?


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Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyDim 17 Juin - 14:43
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  • Les tavernes d’Aildor sont bien différentes de celles que l’on trouve partout ailleurs. Elles ne sont ni propres, ni bien fréquentées. Et bien qu’il y ait les spectacles de troubadours et autres saltimbanques, ce sont souvent les bagarres et les querelles qui viennent égayer les repas et les beuveries. Pourtant, Eylohr espérait bien vivre ce soir-là une soirée tranquille faite d’alcool et de nourriture, ultime félicitée après une journée harassante. Alors quand l’autre propose un verre et un repas, il était plus qu’évident qu’Eylohr ne refuserait pas. Il faut dire que la nourriture est très présente dans la vie du forgeron. En même temps, un tel gabarit demande bien plus qu’un peu de légume. Et bien que le patron de l’établissement semble quelque peu… Courroucé par ce qui vient de se passer, et que l’autre marquis en guinguette tente de s’en sortir par quelques pirouette, Eylohr ne réfléchit à rien d’autre qu’à ce qu’il va bien pouvoir manger ce soir.


    - Quand vous aurez fini d’vous prendre l’chou, ce s’ra vot plus belle côte d’bœuf, avec vot meilleur fromage à fondre et trois peintes d’cervoise. Si vot’pièce d’viande fait moins d’1 kilos, j’en prendrais deux, c’compris ? C’sera l’marquis qui paye.

    Evidemment, il avait prononcé tout cela de sa grosse voix et avec un ton condescendant. L’orgueil de l’autre marquis l’énervait au plus au point, si seulement il pouvait voir à quel point il était pathétique. Peut être qu’un petit combat à main nue serait de bon augure pour lui remettre les pieds sur terre, qui sait ? Faire cela serait sans aucun doute déclencher une seconde bagarre des plus funestes, alors Eylohr opta pour autre chose. Sans prévenir, il donna une grosse tape dans le dos, un geste faussement amical, avant de reprendre :


    - Hein l’marquis, c’toi qui rince hein ?


    Au vu de l’enthousiasme général de l’assemblée, il semblerait que oui. Et pas que pour Eylohr, mais également pour chaque péquenaud présent. Eh bien eh bien, certes il venait de faire main basse sur ce commerce, mais cette soirée ne lui serait pas des plus profitable financièrement parlant, de toute évidence. Au moins, l’ambiance était au rendez-vous. De plus, une donzelle avait rejoint le marquis un peu plus tôt et semblait vouloir également se rincer le gosier. Elle n’était pas belle, mais elle n’était pas ignoble non plus, ce qui est très différent de la plupart des femmes qui manient l’épée plus que toute autre chose, la plupart d’entres elles portant d’immondes cicatrices et autres difformités. Mais voilà que le marquis justement lui demande de raconter sa vie.


    - Ta une bien grande gueule l’marquis, t’sais ça ? Il zyeute la donzelle pour être sûr qu’elle ne fasse rien de déplacer. Ma vie, t’connais tout c’que ta à savoir. J’forge et j’suis l’meilleur dans l’domaine. Et si t’tente quoi qu’ce soit contre moi, y a des champs d’glace et d’neige qui pourraient être ta dernière demeure. Il laisse un petit temps de silence, pour que le malaise provoqué par ses mots puisse prendre toute l’ampleur nécessaire à une bonne compréhension. Puis, à voix haute et en se tournant vers le tenancier, il dit : On graille ou quoi ?!

    Spoiler:

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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyLun 23 Juil - 23:35
Et bien voilà ! Je savais bien qu’il ne pouvait pas être si méchant ce… Attendez une minute. J’ai bien entendu ? Le Marquis ? Le Marquis ?! J’ai été affublé d’un grand nombre de surnoms, tout au long de mes nombreuses aventures. Gamin, morveux, et petit. L’autre, la dague, et petits pas. On m’a appelé gredin, forban et monsieur. On m’a donné du sale con, et du patron. Du connard et de l’assassin. Du sale chien, du pourri, du héros, du zéro… Je vous en passe et des meilleurs. Mais Marquis ? Marquis ? Sérieusement ? Qui est-ce qui pourrait bien me confondre avec un noble, je vous le demande ! A ma droite, Elfï commence  pouffer, puis éclate d’un grand rire cristallin, chaleureux, qui brise un peu l’image de princesse des glaces qu’elle peut parfois avoir. Elle est littéralement morte de rire, et malgré que je sois d’accord avec elle sur le ridicule du surnom, je ne sais pas pourquoi, mais je trouve tout de même ça un peu vexant…

- Bon, je crois qu’on a comprit, je fais remarquer à la rouquine.
- Excusez-moi, monsieur le marquis, s’étouffe-t-elle entre deux hoquets.

Je me retourne vers Eylhor, préférant changer de sujet. Le géant semble inquiet de la note. Je le rassure rapidement. Je ne voudrais pas que mon nouvel ami se sente trahi. Cela mettrait à mal une entente dont je compte bien tirer de nombreux profits.

- La note est pour moi, ne t’inquiète pas.
- Vous êtes bien bon, mylord, en rajoute la guerrière.

Je vois le colosse dévisager un moment Elfï qui pouffe de plus belle derrière moi. Il est loin d’être le premier, et il ne sera certainement pas le dernier, je ne m’en formalise pas. En revanche, le géant semble insinuer que je suis du genre bavard. J’avoue ne pas voir où il veut en venir. En revanche, la Kashin derrière moi s’amuse beaucoup, et à l’air d’apprécier chaque seconde de l’échange entre le forgeron et votre charmant serviteur. Je ne suis pas sûr d’aimer son air moqueur. Je me concentre à nouveau sur mon interlocuteur, qui est du genre peu volubile, lui. Bon, c’est sympa, le coté grand bourrin mystérieux, je dis pas, mais ça fait pas beaucoup avancer mes affaires tout ça. Comment je me fais un allié d’un type qui décroche pas plus de deux mots d’affilée ? Je souris tout de même à sa mention des champs de neige et de glace. Il est marrant, le colosse.

- Mouais…, je réponds dans un sourire. Je connais bien ces champs. C’est sympa à traverser, mais je n’ai pas l’intention de m’y installer. Toutes les personnes à l’avoir essayé que j’ai connues n’ont pas beaucoup apprécié l’expérience.

Un peu plus de subtilité, mais il est aisé de comprendre qu’Eylhor n’est pas le seul à savoir comment se débarrasser des gêneurs. Sur ces mots, le tavernier revient avec les boissons.

- La bouffe cuit, nous avertit-il  d’un ton morne, avant de retourner en cuisine.

On fait passer les bières dans toute la salle, et la plupart en profitent pour faire une pause. Je tends ma choppe vers Eylohr pour trinquer avec lui.

- Dans tous les cas, j’étais heureux de ne pas te voir dans le camp de nos adversaires ce soir.
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Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyLun 30 Juil - 20:39
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  • Visiblement, l’habitude d’Eylohr à fournir à ses interlocuteurs des surnoms tous plus alambiqués les uns que les autres a fait au moins une adepte. Habituellement basés sur un détail physique ou psychologique, une habitude comportementale ou un style vestimentaire particulier, ces surnoms sont tous un moyen pour le colosse de ne pas se souvenir des noms et prénoms de ceux à qui il a à faire, d’instaurer une distance suffisamment grande et froide pour éviter toute familiarité et également de garantir une certaine emprise sur sa cible. Qu’importe l’effet produit, celui-ci sera toujours suffisamment intéressant pour qu’Eylohr y voit un avantage stratégique. Et visiblement, « le marquis » semblait déboussolé par son pseudonyme qui faisait beaucoup rire la donzelle à ses côtés. En soit, Eylohr ne marquait pas forcément beaucoup de points avec cette démarche, mais au moins le damoiseau avait-il remarqué qu’il ne commandait absolument rien ici, et que, même si Eylohr s’était rangé à ses côtés lors de l’esclandre de tout à l’heure, il restait tout de même une menace bien plus sérieuse que celle qui fut précédemment démantelée.

    La bouffe cuit, et tant mieux ! Eylohr à une faim digne de l’ours qu’il est. Et ventre affamé n’a pas d’oreille, alors imaginez lorsqu’un ventre de 200kg habitué à ingurgiter en une journée ce que le blanc bec mangeait en une semaine pourrait faire comme dégâts si la nourriture tardait à arriver.


    - Tant mieux Dit Eylohr en tapant d’un poing lourd sur le comptoir en bois. Et la bière ? Elle cuit où c’possible qu’tu les serve ?


    Oui, on ne peut pas dire qu’Eylohr était quelqu’un de patient ni de très… Tendre. Habitué à ce que rien ni personne n’ose se mettre en travers de sa route, il n’avait jamais eu besoin de prendre des pincettes ni de modérer son comportement, alors il n’allait certainement pas commencer aujourd’hui. Et d’ailleurs, un truc commençait à l’irriter. Elfi, la demoiselle aux côtés du marquis, n’en finissait plus de rire encore et encore. Son rire et ses moqueries agaçaient de plus en plus Eylohr qui planta son regard droit dans celui de la demoiselle. Mais, fatigué par sa journée éreintante et ankylosé par tout l’acier et la fonte soulevés durant des heures, le colosse ne grimpa pas plus avant sur l’échelle de la violence. Ses yeux bleu océan aux regards mortifères faisaient déjà suffisamment le travail.


    - Pour sûr qu’t’es heureux d’me voir d’ton côté, t’s’rai pas là pour grailler sinon ! Hahahaha ! Dit-il d’une voix raisonnante et grondante, son rire sonnant comme une mélodie lugubre aux présages funestes. Mais j’spère qu’tes projets incluent pas ma forge, par’ c’qu’là m’faudra plus qu’une bouffe gratis.


    Il était un guerrier, certes, mais il était également forgeron et donc, commerçant. Et ce commerce c’était toute sa vie, surtout à l’heure actuelle. Alors, bien qu’il soit sensible aux faits que son ventre serait bientôt rassasié et qu’une bonne pinte de bière allait désaltérer son gosier brulé par les vapeurs de la forge, il n’était pas dupe ni né de la dernière pluie. Les quartiers d’Aildor sont tous contrôlés par des gangs et des parrains qui se lancent dans des guerres pour obtenir toujours plus de territoires. Ce zigoto était donc un de ces gars-là, et, comme tous les autres, il était affamé de territoires et de revenus et donc… De pouvoirs. Or, Eylohr avait œuvré toute sa vie pour éloigner les loups des portes de sa forge et en sauver un lui avait déjà coûté une part de son orgueil. Alors, si ce truand rêvait de devenir le prochain loup devant la porte de l’Ours, autant dire qu’Eylohr serait sacrément enragé d’avoir sauver son futur ennemi.

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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMar 28 Aoû - 14:57
Eylohr regarde la bière arriver comme le plus beau des cadeaux. J'avoue que toute l'agitation ayant eu lieu plus tôt m'a donné soif aussi, et j'avale rapidement une grande lampée de la mienne. Je me tourne vers le colosse qui fait de même, avant de subtilement me faire comprendre que je ne serais sans doute pas en train de siroter ma pinte tranquillement s'il n'avait pas été là. Mouais... Manifestement, il n'a pas grande opinion de moi. Sans doute, du haut de ses deux mètres et quelques, ne me voit-il que comme un moucheron sur son chemin. Ça doit être le cas pour beaucoup des personnes qu'il rencontre, d'ailleurs. Je ne pense pas que même Edd' puisse le regarder dans les yeux sans hocher légèrement le menton. C'est dire... Pour autant, ce n'est jamais très agréable de voir autant de dédain chez un interlocuteur.

D'autant qu'en plus du mépris qu'il arbore manifestement, Eylohr affiche une confiance en lui surdimensionnée. Encore une fois, c'est l'un des rares commerçants de la ville à pouvoir se targuer de n'être sous la coupe d'aucun des gangs la contrôlant. Et le nombre d'hommes à lui avoir tenu tête dans un combat doit se compter sur les doigts d'une main. Il n'empêche, autant d'ego, c'est d'un mauvais goût. J'ai toujours préféré les humbles aux vantards. Par exemple, malgré mon expérience en combat, et mon talent indiscutable en la question, j'avoue ne pas être certain d'avoir l'avantage si je devais affronter en un contre un le forgeron. Elfï en revanche, qui a finalement calmé son fou rire près de moi, et mesurant la moitié de sa taille, n'en ferait certainement qu'une bouchée et... Tiens ? Alors que je me tourne vers la jeune femme, je vois que son sourire a disparu. Elle fixe Eylohr du regard, celui-c i fait de même.

Je ne comprends pas bien l'échange, mais j'ai comme l'impression qu'un message est passé de l'un à l'autre. Pendant un instant, aucun ne semble vouloir détourner le regard. Puis d'un même mouvement, ils reportent leur attention à leurs choppes respectives. Je bois une gorgée de soulagement. Bien que je sache sur qui je parierai, je n'ai pas l'intention de me retrouver au milieu d'un duel entre ces deux là. Je lance un regard d'avertissement à la rouquine, qui hausse légèrement les épaules, en signe de désintérêt. Je me retourne vers Eylohr, qui détourne la conversation vers un sujet plus intéressant. Tant mieux.


- Ne t'inquiète pas, je lui réponds, je n'ai aucun projet pour ta forge. Qui voudrait s'en prendre à Eylohr le géant du froid, hein ?

Les égos surdimensionnés apprécient toujours la flatterie. Si si, je vous assure, ça marche à tous les coups.

- En tous cas, je reprends, rien qui ne nous apporterai aucun profit commun.

Je laisse ma phrase en suspend, et je le laisse se faire son petit scénario. J'avale une nouvelle gorgée, attendant une réaction du Forgeron. Il faut savoir ménager ses effets. Se débattre le poisson. Mariner les légumes... Et euh... Enfin bref, vous avez comprit.

Eylohr Lothar
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMer 5 Sep - 19:38
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Pérégrins -2
  • Quelques gorgées de bière, une bataille de regards soutenus bien désagréable et ô combien inutile, étant donné l’imposant physique du colosse qui ne ferait qu’une bouchée de cette donzelle un peu trop orgueilleuse, et voilà que le dit animal retourne sauvagement à sa bière et… Ah ! Voilà le repas. Deux belles côtes de bœufs de prêt d’un kilo chacune, accompagnées d’un savoureux fromage fondu affiné avec un délicieux vin rouge, le tout, suivi par deux autres pintes de cervoises aux taux d’alcool parfaitement ajusté au diner gracieusement offert. Le repas fut servi sur trois assiettes de grandes tailles, baignées d’une sauce et d’un jus de cuisson tout à fait exquis. Si ce repas se trouvait dans un cadre plus idyllique et plus luxueux, nul doute que tout ce faste saurait faire vriller bien des êtres. Or, nous étions dans une taverne grotesque, lieu d’une violente altercation qui était à peine terminée – l’était-elle réellement ou y avait-il encore du grabuge dehors, Eylohr, ne le savait en aucun cas – et le repas était offert à nul autre qu’à une montagne de muscle habituée aux repas de grande ampleur et totalement étranger aux coutumes nobles.

    A peine les assiettes furent-elles servies que le mastodonte affamé se jeta sur elles. D’un geste de son imposant avant-bras, il débarrassa le comptoir de ce qui le gênait, à savoir, les restes d’une ancienne commande qui n’avait pas été débarrassée. Le tavernier se stoppa net et regarda le colosse avec un air renfrogné mais Eylohr lui décrocha un regard carnassier aux saveurs funestes qui fit rapidement plier le gérant. Mais Eylohr n’avait que faire de l’attitude renfrognée du tenancier et il porta très rapidement son attention sur le plat qui était devant lui. Il vida d’une traite ce qui restait de sa première pinte de cervoise et jeta le récipient en direction du tavernier tout en lorgnant sur son repas. Bien que la quantité de fromage soit énorme, assez pour nourrir deux hommes, elle n’était pas assez conséquente pour le forgeron qui agrippa fermement la broche toute proche sur laquelle chauffait une meule de fromage et versa ladite denrée sur son plat, ajoutant encore un peu plus de gras dans un plat déjà bien lourd, avant de replacer le fromage, espérant se resservir plus tard. De ses mains caleuses, il agrippa une première pièce de bœuf et la porta sauvagement à la bouche. Le fromage fondu accompagnait cette viande qui dégoulinait de sauce et de jus de cuisson ainsi que de sang. De sa mâchoire imposante, il prit plusieurs énormes bouchées dans des bruits de bouche forts désagréables. Il mangea sans prendre la peine de répondre aux paroles du marquis tant il était corps et âme à sa tâche. Il mangeait, non, il dévorait la viande et le fromage et adorait chacune des sensations que la nourriture procurait, chaque épice, chaque goût excitant ses papilles gustatives dont l’odeur de cuisson potentialisait les effets. Très vite, la première pièce de bœuf fut engloutie avec une importante quantité de fromage. Il sauça l’assiette avec une bonne miche de pain qu’il prit à un de ses voisins sans aucun état d’âme. Il était tout à sa mastication lorsqu’il entama la seconde partie de son repas. L’odeur de fromage cuit et le crépitement du fondant sur la broche se rappelèrent à lui et d’un geste impulsif, il agrippa la meule de fromage et racla à nouveau le fromage fondu sur toute la longueur de la meule ainsi que sur une certaine profondeur, avant de la replacer à nouveau sur sa broche. Peut-être aurait-il encore besoin de fromage plus tard. Il attaqua la deuxième pièce de viande, impressionnante, tendre et sanguinolente lorsqu’il décida enfin de répondre au marquis qui venait de flatter son égo. L’espace d’un instant, Eylohr fut soulagé, pensant sincèrement avoir écarté une menace potentielle. Il pointa son doigt gras et dégoulinant de sauce vers son interlocuteur.


    - Ouais ! Dit-il de sa voix grasse et obstruée de viande, le tout, dans un spectacle peu ragoutant. T’as raison l’marquis, vaut mieux qu’tu sois d’mon côté, et pas contr’ moi ! C’s’rai dommage qu’c’festin s’termine en eau d’boudin ! Il termine par d’affreux bruits de mastication.


    Il termina alors sa bouchée et en prit une autre illico, croquant à pleines dents dans ce qui est, il doit bien l’avouer, une viande exquise à souhait. Il reviendra volontiers en ce lieu qui, bien que fréquenté pour la première fois, se trouve être fort intéressant. Une cuisine délicate, des aliments exquis, une bière de qualité, il n’en fallait pas plus pour fidéliser Eylohr. Le repas terminé, la viande saucée, le pain savouré, le fromage apprécié, il fit passer le tout en vidant sa deuxième pinte de bière, avant de se tourner vers le fromage qui crépitait encore sur sa broche. Il ne fallait pas gâcher un si bon produit laitier. Il retira alors une troisième fois le fromage de sa broche et racla la surface tant et si bien que l’ensemble du fromage fondu se trouvait maintenant dans son assiette, qu’il attaqua immédiatement. Certes, il n’y avait rien pour accompagner le fromage, mais le colosse n’en avait rien à faire tant il adorait manger. Il se tourna alors à nouveau vers celui qu’il nommait « Le marquis ».


    - Et qu’est-ce qui s’rait profitable pour toi et moi l’marquis ? Demanda-t-il sans ménagement. T’crois qu’mes compétences pourraient t’plaire et qu’les tiennes pourraient m’servir ?


    Question ouverte, mais qui attendait une véritable réponse et, pour sûr, une réponse réfléchie et sérieuse.

Orshin
Orshin
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Comment ça, il est pas frais ?  EmptyMar 19 Fév - 18:12
Irys : 120177
Profession : Passeur de balai
L'ambiance était d'orfèvre, la chaleur de la conversation n'avait d'égal que la température de la bière qui reposait tranquillement devant le tablier de celui qui en disposait. Les choppes se remplissaient aussi vite qu'elles se vidaient et il en allait de même pour les canapés, ainsi que les ventres, pour les plus sensibles. La petite bande de Liam se distinguait bien évidemment par l'étrange sérieux dont ils faisaient preuve, pas une froideur morbide qui faisait se retrousser les lèvres et serrer les cils, mais une docilité amicale, organisée qui laissait à l'orateur de la clique, tout le loisir de faire l'expression de ses propres arguments. 

La proposition d'Eylohr parut le faire passer dans une réflexion, comme s'il avait bel et bien quelque chose derrière l'esprit, ou en tout cas, il devait bien y avoir quelque chose. Il n'eut pas vraiment le temps d'en faire l'expression à vrai dire, la Kashin ne prit pas la courtoisie ni la politesse de lui donner le bénéfice de la réponse. Elle s'assit auprès de lui, glissant des murmures à son oreille en regardant le géant de côté, son sourire malicieux toujours collé à ses lèvres. Liam regarda le géant, comme pour s'excuser silencieusement de l'interruption, et se tourna finalement vers la messe basse qu'on lui adressait, rétorquant avec un ton tout aussi bas.

Finalement, lorsque Elfi se ravisa et se redressa, elle laissa un homme dérangé par le temps d'autres affaires urgentes dont il avait oublié l'important. Remuant la tête, acquiesçant dans le vide et retroussant ses lèvres l'une contre l'autre, le noiraud jeta un regard de côté à Eylohr, avant de reprendre la parole qui, avant cela, était sienne de droit.

- Je suis persuadé que oui, bien que je ne sache pas exactement de quelle manière, mais je trouve toujours les meilleurs arrangements. Malheureusement pour nous, j'ai très peu de temps restant sur le fil de mes activités aujourd'hui. Nous en reparlerons une autre fois.

Et il lui adressa une risette polie accompagnée d'un hochement de la tête se voulant tout aussi courtois. Se levant, il tendit également une main à serrer avant que le bon vent ne l'emporte.

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