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Chroniques d'Irydaë
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 A la vie, à la mort !

Invité
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A la vie, à la mort ! EmptyLun 7 Mai - 23:58
Ces dernières semaines avaient été bouleversantes.

D'abord la rencontre inattendue avec cette jeune fille du nom de Tiha, ensuite les évènements qui en découlaient. Ils s'étaient rencontré par hasard au détour d'une ruelle peu charmante de Variel, où Finn avait presque le nez dans la merde. Aujourd'hui, il avait décidé de plaquer sa situation morose - quoique sûre et à l'abri de certaines préoccupations comme la faim et le froid. Voilà qu'il restait collé aux basques de sa comparse, Tiha Ludost de son état, la femme aux cheveux arc-en-ciel. Il se félicitait d'ailleurs presque d'avoir eu recours à ses artifices ; grâce à elle, le jeune Finn s'était teint la tignasse dans un brun assez terne et sale, maculant le roux éclatant qui ne lui avait attiré quasiment que des problèmes jusqu'à présent. Il était encore plus discret et plus effacé qu'à l'ordinaire. Mais une autre lueur brillait dans son regard ; celle de celui qui embrassait à plein regard l'horizon, toujours aussi incertain, porteur de péripéties nouvelles et possiblement de sombres présages.

Car en effet, les jours suivant la rencontre de sa benjamine ne furent pas des plus tendres. Il apprit à ses côtés les bases du combat et de la lutte. Il se remémorait les instants de désespoir, les craquages nerveux. Et son petit corps frêle et meurtri gardait encore certaines traces, des contusions éparses sur les avant bras et sur l'intérieur des mollets. S'il était encore le même petit garçon qu'il était avant cette rencontre fortuite et décisive, il se sentait évoluer. Il se sentait grandir. Mais il se sentait vulnérable aussi. Et s'il dissimulait autant que possible son appréhension du lendemain à Tiha, il semblait cependant trouver quelque réconfort auprès du Shuurga de sa camarade. Il savait au fond qu'il ne ressentirait jamais ce lien étroit qui l'unissait à Tiha, mais il savait rester à la place qui était la sienne, et les regards complices échangés avec cette brave créature, en plus d'être bienvenus, renforçaient, quelque part, son souhait de vénérer Orshin. D'avoir une entité supérieur à qui s'en révérer, bien au fait de ses nombreuses faiblesses qu'il ne pourrait toutes colmater.

Il avait donc suivi Tiha au biais de caravanes voyageant à travers le continent de My'trä, à la recherche d'on ne sait quel but, quel objectif. Il espérait bien trouver au détour d'un sentier battu quelque réponse à ses plus grandes interrogations. Il profitait du peu d'instants de répits pour contempler, seul, au clair de Lune argenté, le fameux collier qui aurait appartenu au paternel, vestige d'un civilisation tout autre à la sienne, qui ferait de lui un véritable bâtard complètement déraciné. Dans un long soupir de fatigue, qu'il étouffa tant bien que mal, il s'allongea sur le côté, fermant un oeil, puis l'autre, résigné à trouver un peu de repos au milieu de ce voyage qui lui faisait comprendre que la faim et la rudesse seraient, avec Tiha, ses meilleures alliées.

Ils étaient arrivés à Losos aux aurores, alors que le soleil semblait pousser à l'horizon, au milieu de ce vaste océan qui le séparait, pensait-il, de terres tout aussi promptes à l'exploration. Un beau jour. Il haussait les épaules en y pensant, se frottant discrètement les paupières pour s'arracher à son assoupissement matinal alors que le convoi arrivait timidement à Losos. La ville semblait éternellement plus vivante que Variel, moins meurtrie aussi. Les individus semblaient plus fiers, plus souriants, et on y ressentait moins la présence Daënastrienne. Ou, alors, ça n'était qu'une impression, Variel étant l'une des cités les plus marquées par la guerre, comportant encore certaines sequelles dont l'histoire se souviendrait.

Finn observait d'un oeil fatigué certains caravaniés au visage crispé, affalés à terre faute d'un voyage épuisant. Lui, à sa grande surprise, se tenait encore sur ses deux jambes. Il avait, quelque part, gardé son endurance de nomade, quand bien même s'était-il sédentarisé quelques temps chez Sam Lécasse qu'il avait quitté subitement. Sans mot dire, il s'était dirigé à la première auberge découverte, l'enseigne accueillante, en compagnie de Tiha. Il n'avait dit mot depuis la matinée, concentré sur son destin, sur ses sensations, ses émotions, un peu tout, quoi. Il était attablé face à sa comparse, des valises sous les yeux, plus voûté qu'à son habitude, le visage un peu sale, les mèches encore plus rebelles.

- Qu'est-ce qu'on a prévu de faire, aujourd'hui ?

Il ne trouvait rien de plus intelligent à demander. Il essayait de se tenir droit sur son petit tabouret alors qu'il était modestement attablé en retrait avec Tiha. Ses yeux divaguèrent un instant vers un tableau sur lequel semblaient placardé des annonces de chasse aux monstres. Il y apercevait le dessin d'une silhouette grâcieuse, mais ne pouvait rien lire compte tenu de la distance. Il était plongé dans ses songes l'espace d'un instant, impossible à déterminer s'il s'agissait d'une seconde ou d'une minute, alors qu'il se baffait honteusement, revenant à la réalité, plantant un regard fatigué dans celui de Tiha.

- Tu as dit quelque chose ?

Décidément, rester assis là ne lui seyait guère. Cela l'assoupissait plus qu'autre chose.

Tiha Ludost
Tiha Ludost
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A la vie, à la mort ! EmptyMar 15 Mai - 11:02
Irys : 218747
My'trän +2 ~ Zolios
Chaque jour passé en dehors de la maison, loin de cette famille qui l’empêchait d’être, était une nouvelle aventure ! C’était en partie grâce à Finn. Il y avait ses entraînements. Si au départ, ça lui avait fait bizarre d’être dans le rôle de celle qui montre, qui enseigne, elle y avait vite pris goût. Puis il fallait dire que son élève était consciencieux à défaut d’avoir les muscles, pour l’instant. Ça avait occupé une partie de ses journées avant d’être sur la route. Le reste ça avait été de l’exploration dans la ville, des rencontre, et un peu, un tout petit peu, de recherche pour ses pigments et les vendre. Quant ils étaient finalement parti sur les routes, Tiha était déjà plus ou moins sur la fin de ses économies, c’est que si l’auberge du Loire était sympathique, elle n’était pas gratuite. Heureusement qu’elle avait Ogn pour faire la route. Pas que ça ait posé de problème puisqu’ils étaient arrivés à négocier avec une caravane puis une autre jusqu’à terminer leur voyage avec les derniers jusqu’à Losos.

« Qu'est-ce qu'on a prévu de faire, aujourd'hui ? »

Il n’avait pas l’air bien frais, mais ce n’était pas ça que Tiha regardait, c’était ses cheveux. Vraiment, elle ne lui avait prêté des pigments que parce qu’il avait insisté. Elle s’était chargé elle même d’appliquer le mélange pour que ce soit bien fait. Mais ça ne l'empêchait pas de trouver ça triste, passer du roux à cette couleur banale ! Peut-être qu’elle arriverait à le convaincre de faire comme elle ou de redevenir roux ! Ce n'était pas la première fois qu'elle y pensait...

« Tu as dit quelque chose ? »

Ses yeux revinrent se poser sur son visage. Elle avait oublié de répondre. Ou il ne lui avait pas laissé le temps. Ils n’avaient pas encore eu l'occasion de se reposer et elle aussi était un peu déphasé par le voyage nocturne. Cependant, sa pêche n’était pas totalement évaporée et ce fut avec un grand sourire qu'elle lui répondit.

« Déjà on va manger un morceau, ça nous fera du bien à tous les deux ! Et ensuite, faut qu’on se fasse un peu des sous. Il doit y avoir un panneau dans cette auberge avec des annonces, il y en avait un à Variel ! Attends moi là, je reviens »

Sans lui laisser le temps de réagir, elle était déjà sur ses deux pieds. Elle alla au comptoir commander ce qu’il pouvait servir à cette heure et s’enquérir s’il y avait quelques menues tâches que la ville ou des particuliers voulaient voir accompli. Après avoir été redirigé vers le panneau, juste à l’entrée, il ne lui fallut pas longtemps pour revenir à la table avec un parchemin et une idée. Elle le posa devant Finn tout en se rasseyant en face.

« Je crois que c’est dans nos cordes ! Puis ce serait un bon moyen de tester tout ce que tu as appris non ? Même si ça fait pas longtemps que tu as commencé. »

Elle se tourna vers la serveuse et la remercia. Puis, elle interrogea du regard son compagnon. La mission était plutôt simple, chasser un groupe de Muursüld qui avait pris la mauvaise habitude de manger les canards d’un fermier. Facile. La somme proposée n’était pas bien grande, mais c’était normal, le fermier aurait certainement pu s’en charger lui-même. L’annonce expliquait que ça se trouvait au nord en bordure de ville. Logique. Il y avait peu de chance que ces bestioles s’aventurèrent en ville.

« C’est pas tout à fait comme pour des humains mais on peut le faire tous les deux ! On mange et on y va ! »

À grande bouchée, elle engouffra le déjeuner sommaire fait de confiture et pain. Ils pourraient se reposer après avoir accompli un petit contrat de rien du tout ! Aucune raison que ça se passa mal. Après avoir fini et payé, avec encore plus d’entrain qu’avant, Tiha mena Finn avec elle vers la ferme. Elle n’avait jamais mis les pieds ici mais avait quand même prit la tête. Elle n’eut presque pas à demander son chemin. Ils trouvèrent sans problème la maison de Max ou son propriétaire, il n’y eut pas besoin de beaucoup de discussion pour savoir où aller. Il leur indiqua où les muursülds restaient selon lui. Une source d’eau qui se trouvait à peine à deux kilomètres dans le sous-bois. Finalement ça avait plus l’air d’être son âge que le temps qui empêchait à ce dernier de s’en occuper. Du moins, c’est ce que pensa Tiha en voyant ce type tout grisonnant. Elle lui trouvait un air sympathique avec ses rides et ses petites grimaces.

« Et c’est parti ! Ogn tu restes derrière moi ! »

Sur ces paroles et à pied, elle se dirigea gaiement vers l’endroit indiqué. Son regard papillonnant comme à son habitude. Regardant à droite, à gauche, et rarement devant. Elle ne remarqua que lorsqu’ils furent debout les trois hommes jusque là dissimulés par les arbres ou les buissons. Ce n’était clairement pas pour leur faire une surprise ou alors une mauvaise. Deux étaient visiblement armé et le troisième n’avait rien mais avait tout autant une attitude agressive.

« Haha, qu’avons-nous là ! Deux petits jeunes et un Salkhi ! La pioche est bonne !

-Rendez-vous sans histoire les mioches et tout se passera bien ! »

HRP:

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A la vie, à la mort ! EmptyVen 25 Mai - 11:33

La vie est faite de rencontres.

C’est définitivement ce que je me dis, alors que je marche plié en deux dans les fourrés, à regarder des traces à peine marquées. Indéniablement humaines, ces traces, et c’est justement ce que je cherche. J’aurais préféré qu’elles soient moins de trois, cela dit, parfois à la file indienne –ça se voit au creusement, ou à la taille des pas qui varie entre les différents hommes, car il n’y a que des hommes, parfois de front –ça, ça se voit quand des petites branches sont cassées un peu autour, sur environ trois mètres suivant les troncs qui étaient sur le chemin.

Ils marchent bien, ces trois-là.

Mais je n’ai pas encore fait cette rencontre.

Marrant, comme tout semble être une suite d’épisodes. Je suis arrivé dans ce bled paisible, le genre permanent, mais davantage animé par les nomades qui s’y arrêtent. Deux maisons, une grange qui peut servir à accueillir des pèlerins ou des animaux de bétail s’il faut, et une famille qui survit en cultivant quelques âcres de terre et une poignée de vaches, un poulailler. S’il n’y avait pas le grand-père qui est un potier reconnu, je crois que personne ne s’y arrêterait. Bon, moi, c’est pas pareil, je suis passé par hasard pour faire du troc.

La seule autre personne personne à ce moment, c’était une jeune femme, plutôt mignonne, la vingtaine à tout casser. Quand elle a vu ma dégaine de chasseur, elle a tiré sur la manche du vieil homme. Il a sursauté, il était un peu assoupi, puis il m’a fixé, de sous ses sourcils broussailleux. Sur le coup, je n’ai pas compris. Ensuite, on m’a offert le gîte et le couvert, j’ai échangé une peau et des griffes contre des condiments, des épices.

Au coin du feu, qui brûlait d’une lumière pas tout à fait naturelle, à Zolios ça l’est, naturel, le patriarche m’a proposé de partager son herbe à pipe.
« Zygan, je me demandais.
- Oui, Grand-Père ? »
C’est honorifique et respectueux.
« Tu rendrais service à un vieil homme ?
- Bien sûr.
- Marina, juste là, pointe-t-il avec sa pipe. Elle attend un ami qui vient d’un village au sud-ouest. Normalement, c’est deux jours de marche. Ils devaient se retrouver ici. »
Elle regarde fixement ses pieds, sauf à petits coups autour d’elle. Un peu comme un animal craintif.
« Mais il n’est jamais arrivé, c’est ça ?
- Charlie, qu’il s’appelle. Oui, jamais arrivé.
- Combien de temps ?
- Il devait arriver hier en fin de journée. »
Il a une voix un peu rauque et basse, probablement à force de respirer la poudre d’argile et de fumer. Au moins, il ne crache pas des glaires comme d’autres. Je baisse d’un ton.
« Fugue amoureuse ? »
Son sourire édenté brille blanc dans son visage mat, et ses yeux étincellent. Je hoche la tête.
« C’est bon, j’irai voir demain.
- Tu trouveras toujours un toit pour t’abriter ici, assure-t-il. »
Les flammes dessinent un motif abstrait dans l’air, jouent autour des ronds de fumée qu’il vient de souffler.

Il m’a fallu une bonne journée complète pour retrouver un macchabée. A l’odeur, aux traces, aux mouches et aux charognards qui ont rôdé autour. Je l’ai reconnu grâce à ses vêtements, et un colifichet autour du cou. Je l’ai pris, évidemment, le bibelot. Ça lui fera un souvenir, quelque chose à garder. J’ai bricolé un cairn, aussi, histoire d’éviter qu’il ne se fasse dépiauter par tous les affamés de passage. Pendant que j’empilais les pierres, j’ai réfléchi. Dans l’absolu, j’avais retrouvé l’homme qu’elle cherchait. Le souci, c’était les causes, les circonstances.

C’était la deuxième rencontre. Un peu macabre.

C’est que, une plaie au côté et la gorge tranchée, ça fait pas très naturel, et les trois traces qui en partaient après l’embuscade laissent peu de doute sur ce qui s’est passé. Bête crime de brigandage, dispute, ou vengeance de la famille pour l’empêcher de disparaître avec sa chère et tendre ? Je ne me vois pas aller voir Marina sans aucune information à lui donner, ni laisser des types potentiellement dangereux se promener en pleine nature.

J’enjambe une racine imposante, et entends enfin le son de voix portées par l’air. Mon sixième sens s’étend, et je m’assure que je resterai bien sous le vent. Trois hommes, comme calculé. Deux avec des armes, le troisième sans, tous l’attitude menaçante. En face, un gamin, une gamine, adolescents, colorés, avec un salkhi. Ils ont l’air surpris, eux, et pas spécialement contents de les rencontrer. Et la piste suivie mène tout droit à ce qui semble être de tristes brigands de grand chemin.

Sans avoir besoin d’y réfléchir, ma lance se trouve dans ma main, et je m’approche silencieusement. Puis la pointe se pose entre les omoplates de celui qui se trouve le plus à droite alors que je survis des fourrés sans même faire bruisser les feuilles.

« Bonjour, tout le monde. On peut discuter un petit peu ? »

La vie est faite de rencontres.

Mais elles ne sont pas toutes joyeuses.

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A la vie, à la mort ! EmptySam 26 Mai - 13:58
Par chance - en fait, par intelligence de la part de Tiha - les deux gamins eurent de quoi s'emplir un peu l'estomac avant d'entamer ce qui semblait être une besogne de mercenariat. Le roux-teint-en-brun songeait dans un silence presque religieux. Il ne s'était jamais attendu à faire de telles choses pour vivre. Il avait toujours admiré dans les romans pour enfant et les contes de fée les hommes qui partaient à l'aventure à suivre quelque destinée. Mais la vacuité du sens de celle de Finn lui laissait un drôle d'arrière goût, dont l'amertume était néanmoins estompée par le goût sucré de la confiture qui provoquait dans son oesophage des sensations agréables. Toujours muré dans son silence, il adressa un sourire sincère à Tiha, non mécontent du petit répit qu'ils s'étaient offerts.

En sortant de cette charmante taverne, alors qu'il suivait Tiha dont l'engouement était contagieux, le jeune Finn croisa un regard dont il ne sut se détâcher tout de suite. Perché sur une gouttière, au soleil, une silhouette féline au pelage blanc éclatant fixait le petit androgyne de deux prunelles presque entièrement rétractées. Un regard ineffable, puissant, qui forçait le garçon à s'arrêter, alors que Tiha et sa monture continuaient devant, à l'allure modérée. Par instinct, le petit garçon ferma doucement les yeux, comme pour adresser quelque sentiment bienveillant à la bête, mais celle-ci ne répondit pas. Stoïque, elle semblait néanmoins vouloir dire quelque chose à Finn - lui qui d'ordinaire était épris pour les félins en tout genre. Mais rien. Jusqu'à ce que le félidé bondisse, sa silhouette grâcieuse s'évanouissant dans la pénombre d'un préau.

"Mince !" se dit-il à lui-même alors qu'il rattrapait Tiha à grandes enjambées.

Son silence demeurait de plomb. Il laissait à son amie le soin de discuter, négocier les termes d'un contrat consistant à repousser des Muursüld. Finn les avait assez étudiées, ces bêtes-là. Ses méninges travaillaient beaucoup, et plus rien ne semblait exister autour de lui. Il réfléchissait à comment chasser ce genre de créature, qui ne faisait rien d'autre que de survivre. Est-ce que le contentieux était dû à quelque activité humaine perturbatrice ? Il y avait de fortes chances.

En parlant d'activité humaine, Finn, qui jusque-là était obnubilé par ses songes, revint dûrement à la réalité alors qu'il se faisait aborder par trois types visiblement peu doués de bonnes intentions. En tout cas, le fait qu'ils aient les armes tirées au clair - pour deux d'entre eux - ne présageait rien de bon. D'autant plus lorsqu'ils annonçaient la couleur.

Ca y est. Le coeur du petit roux battait à tout rompre, sa vue se rétrécissait, ses synapses envoyaient des signaux qu'il n'avait jamais connus. La peur de mourir. En proie à son état second, il tira à son tour au clair son couteau, la lame étincelante et imaculée en direction du plus proche, les traits du visage incroyablement menaçant. Si Tiha et Ogn le voyaient, qu'est-ce qu'ils penseraient ?

Plus rien n'existait. Dans son esprit, le seul élan de lucidité, c'était "survivre". S'il avait eu un peu plus de sang-froid, sans doute aurait-il accepté de coopérer et délaisser le peu de richesses qu'il avait, mais prendre une décision à la place de Tiha lui semblait inconcevable. Pourtant, là, il ne répondait plus à rien de logique. Il avait le bras gauche tendu en direction du plus proche des malfrats, mais ça n'était pas lui qui répandait une odeur de sang. C'était l'autre derrière, où l'on pouvait lire la mort dans son regard. Le plus dangereux des trois.

Un évènement inattendu vint leur accorder du répit, alors qu'un quatrième individu - ou juste quelqu'un qui passait par là - survint des broussailles pour tenir en joue l'un des trois indésirables.

Dans sa respiration saccadée, Finn poussa une clâmeur, plus surprenante qu'apeurante cela dit, qui ressemblait à un son strident et continu, alors qu'il chargeait maladroitement l'individu en face qui, sous le coup de la surprise, ne pu éviter la lame du garçon se loger dans son avant bras qu'il avait interposé en signe de protection, avant de répliquer d'un coup d'épée qui fit mouche sur le flanc droit de Finn, les deux s'arrachant des gris de douleur.

C'était une mauvaise idée, mais aucun retour en arrière n'était possible. Finn, quant à lui, cambré, une main sur sa blessure, fixait son adversaire, les pupilles dilatées plus que jamais, l'adrénaline inhibant la douleur, l'expression faciale hargneuse ; et le souvenir de sa mère qui imitait avec brio le cri de détresse des Muursüld, qu'il s'évertuait à faire à son tour, dans un nouveau râle aigu qu'une femelle aurait fait à l'attention de mâles salvateurs.

Tiha Ludost
Tiha Ludost
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A la vie, à la mort ! EmptyMer 6 Juin - 9:24
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« Bonjour, tout le monde. On peut discuter un petit peu ? »

Cette phrase sortie de nulle part de la bouche d’un individu apparu comme magique était presque plus incongrue que l’attaque soudaine de ces trois types. Un sourire vint sur ses lèvres sans qu’elle y prit garde. Un peu perdue face à cette situation hautement inhabituelle pour elle. Tiha avait peut être eu des entraînements chez elle, mais ça n’avait rien à voir avec une confrontation réelle. Son premier réflexe fut de vouloir mettre Ogn à l’abri, le faire reculer. En vain. La bête ne se laissait pas faire. Et à côté tout s’enchaînait : Finn se lançait dans le combat de manière hasardeuse, le type avec la lance sous le cou essayait de se soustraire à l’inconnu. Quant au troisième malfrat du groupe, il n’avait pas bougé. Il n’en avait pas besoin pour émettre une boule de feu et la lancer vers le faux brun, seul cible atteignable sans dommage collatéral. À part Tiha. Ignorée ostensiblement. La colère vint supplanter la peur pour son ami, pour cet inconnu qui semblait les aider. Elle détourna l’œuvre du briguant pour l’envoyer sur l’autre attaquant de Finn. Ce qui ne le tua pas ni ne le blessa gravement.  La boule de feu avait perdu de sa vigueur avant de l’atteindre, le seul réflexe que l’adepte de Süns  avait eu le temps d’avoir quand il s’était rendu compte du détournement. Il avait juste une brûlure ainsi qu’un trou dans son épaule gauche.

« P’tain fais gaffe à ce que tu fous ! »

Il avait tourné la tête vers son collègue derrière lui. Clairement, il ne considérait pas les deux gamins face à lui comme un danger. La coupure, comme la brûlure, était bénigne. Le mage, lui était un poil plus méfiant. La situation commençait à sentir mauvais, le roussi. Ted était bien trop abruti pour le remarquer. Sans parler de Marvin, un coup d’œil vers lui, lui confirma que cette rencontre ne se passait pas du tout comme d’habitude.

« Ça va ? 

-MERDE ! Qu’est-ce que tu fous ! »

Visiblement, il prenait la poudre d’escampette en coupant les liens avec ces deux « collègues ». Le problème n’était pas tant les deux jeunes que le guerrier inconnu et le cerveau rétréci de ses alliés trop imbus d’eux mêmes. Pour s’assurer de partir sans être suivi, il avait initié une ligne de feu de deux mètres de long, en prenant soin d’inclure des buissons et des arbres pour que le feu se poursuivent après qu’il ait arrêté de l’alimenter.

La situation avait radicalement changé en l’espace de quelques minutes. Ils étaient maintenant en surnombre par rapport à leur agresseur. Enfin, Finn était toujours blessé et le feu dansait sauvagement à côté d’eux augmentant significativement la température. Le dernier malfrat présent et debout ne semblait pas vouloir abandonner la partie pour autant, son épée courte toujours bien en main.

« Je ne sais pas si je peux l’éteindre. »

Elle avait murmuré ces mots alors qu’elle lâchait le bras de son compagnon pour s’approcher des flammes envoûtantes. Presque assez proche pour sentir les flammes léchait ses vêtements. La chaleur n’était pas un problème, la taille du feu devant elle l’était. Totalement oublieuse du dernier agresseur, lui réservant le même sort que lui plutôt à son égard sans s’en rendre compte. Peut-être que si elle essayait d’envoyer le feu dans la terre, elle arriverait à quelque chose. Elle n’était pas du tout sûre, c’était la première fois qu’elle essayait d’éteindre un tel brasier.


Dernière édition par Tiha Ludost le Mar 3 Juil - 16:21, édité 2 fois

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A la vie, à la mort ! EmptyDim 1 Juil - 14:05

Tout d’un coup, le chaos.

Le gamin crie, gueule, hurle, plante et se fait planter. Le chef lance des flammes puis fuit en laissant ses camarades en plan. Camarades ? Plus tellement, il faut croire. Odeur de viande grillée. La considération est rapidement éliminée quand celui que je tiens en joue tente de se baisser et de se retourner pour me faire face. Avec ma lance à deux tranchants, encore améliorés par le don d’Amisgal, je pourrais probablement lui trancher la carotide mais… Non, quoi. Tous les sons se fondent dans un seul ensemble désordonné, le bruit de ma respiration, les paroles, les cris, la végétation qui s’embrase.

Mon arme trace une estafilade sur le cou du brigand. Puis son épée m’arrive d’un revers puissant. Je recule d’un pas et regarde l’arme siffler à quelques centimètres de mon visage en louchant. Je raffermis ma prise sur ma lance et je la plante résolument dans son épaule. Avec le tourbillonnement, elle manque de m’échapper et lui arrache un bon gros bout de chair. Il tombe au sol et mêle ses cris aux autres. Mes yeux regagnent leur vue globale après que ma vision se soit étrécie à mon adversaire du moment.

Le mur de flammes est massif, et la jeune fille aux cheveux multicolores se concentre devant, près, bien trop près. Süns, forcément, sinon personne ne serait capable d’approcher autant ? Entre l’adolescent et elle, j’ai l’impression détestable que personne ne prête attention au troisième larron, qui me jette un regard mauvais. Normal, je suis armé, et les enfants ne semblent plus présenter grand danger. Le bras droit, d’épée, en arrière, il s’approche et est prêt à frapper. Des goutelettes dansent au-dessus des doigts de sa main gauche. Dalaï, forcément. Rien n’est jamais simple.

En tout cas, je suis sûr maintenant qu’il s’agit des malfrats qui ont attaqué Charlie. Ou alors ce bois est beaucoup trop peuplé pour sa taille. On se jauge. Une fine pellicule d’air couvre ma lance, et en puisant dans la chaleur des flammes, le coin s’assèche manifestement. Une forêt, ce n’est clairement pas idéal pour ça. Il sue à grosses gouttes, qui viennent renforcer le liquide qu’il a déjà et qui ne sont pas encore évaporées. On se tourne autour, puis on est rapidement limité par les arbres. A côté de moi, je crois voir le feu diminuer en intensité, à mesure qu’il est jugulé par la fille. Le garçon se relève derrière le brigand.

J’ai l’impression d’oublier quelque chose.

Les gouttelettes foncent vers mon visage. Elles sont brûlantes, évidemment. Mais j’ai l’habitude de ce coup fourré, à cause d’Arianna, alors j’ignore celles qui me touchent et je me baisse sous les autres. C’est là qu’avoir trop de cheveux et une barbe pas très soignée m’aident : la toison empêche une partie de l’eau d’entrer au contact de ma peau. Alors que je vais profiter de mon centre de gravité bas pour bondir sur le dernier homme, je me rappelle de l’avant-dernier. Celui qui est derrière moi, au sol, blessé mais pas décédé. Je saute brusquement vers la gauche en regardant. Il est en train de se relever, sa blessure se referme à vue d’œil bien qu’il ne puisse pas encore bouger totalement son bras.

Möchlog.

Il y a un brusque hennissement quand le salkhi se dresse, agite les sabots, puis s’abat avec fracas sur le disciple de Möchlog. En plein sur l’arrière du crâne, il a beau bénéficier de facultés de régénération hors du commun, il s’écrase au sol dans un craquement d’os un peu dégoûtant. Ne reste, à nouveau, que le dernier, coincé entre des flammes, un salkhi revanchard et un gamin bizarrement agressif. Le temps n’est pas au beau fixe, et lui ne semble pas apprécié cette rencontre, surtout en sachant que son compère s’est enfui sans aucun scrupules en les utilisant comme diversion.

Reste à s’en occuper, rattraper le dernier, et avoir le fin mot de l’histoire.

« Ecartez-vous les enfants, ne vous faites pas mal, je vais m’en occuper, que je lance. »

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A la vie, à la mort ! EmptyDim 1 Juil - 22:57
Finn crut faire face à une silhouette funeste d'hippogriffe enflammé, tel Süns qui volait droit sur le jeune garçon, gueule ouverte, pour ne faire qu'une bouchée de sa proie, bientôt réduite en cendres... Mais ça n'était qu'une drôle d'illusion, sans doute due à l'état secondaire de "la rousse" qui voyait tout aller et venir rapidement, sans la moindre possibilité de réfléchir ou de prendre du recul. En fait, il s'agissait d'une boule de feu que Tiha avait déviée in extremis sur l'un des opposants. Ces salauds étaient bénis des architectes et pas même Finn ne pouvait s'en remettre à l'un d'eux, incapable de pratiquer ni magie, ni combat réel sans se blesser.

C'était cruel. Et encore plus d'admettre que Tiha, en plus de lui avoir sauvé la vie, était bien plus puissante qu'il ne l'avait imaginé. Elle était près de lui, elle l'aidait à se tenir debout ; lui avait encore la main gauche fortement serrée sur le manche de son arme souillée, la main droite sur sa blessure, trempée d'hémoglobine. La vue de ce liquide carmin donna le vertige au garçon alors qu'il se détacha brusquement de sa comparse pour s'allonger sur le sol, impuissant, incapable de faire quoi que ce soit. Il n'avait plus qu'à lutter pour rester conscient, et ce malgré la douleur causée par cette blessure et cette scène d'une violence inouïe.

Mais comme si ça ne suffisait pas, les flammes vinrent bientôt s'intensifier, embraser les environs et cerner le groupe. En proie à une chaleur soudaine, comme un nouveau danger qui viendrait faucher le petit roux pour le porter dans l'autre monde, ce dernier, par on ne sait quel déclencheur, se redressa, faisant fi de cette douleur aigüe. Il lui était inconcevable de laisser Tiha se retrouver avec des séquelles, ou même cette espèce de vagabond tombé à point nommé.

Les corbeaux s'agitaient en hauteur, tout autour de la zone où le feu, s'il semblait être maîtrisé par la jeune Tiha. Intérieurement, il les maudissait, il avait presque envie de jeter son couteau sur l'un de ces stupides oiseaux dont il ne pouvait rien tirer.

"JE VOUS DETESTE !" hurla-t-il à l'attention de ces piafs comme pour lutter contre sa faiblesse et sa frustration de ne pouvoir rien faire, alors que l'allié inconnu partait déjà à la recherche du malfrat qui avait laissé en plan ses deux compagnons d'infortune.

Et comme si ça ne suffisait pas, dans un ultime désespoir alors qu'un nouveau vertige le saisit, il forçait dans sa tête, comme s'il voulait fusiller du regard l'une des corneilles qui virevoltait autour. Il maudissait ce monde. Il maudissait son peuple qui choisissait de s'en prendre aux plus faibles depuis que les colons pillaient leur continent, leur nation, leur patrie. Qu'était devenue My'trä. La frustration était à son comble et l'évanouissement était proche.

"AIDE-MOI, OISEAU DE MALHEUR !" clama-t-il à nouveau, alors que ses jambes se dérobaient, trop faible pour se tenir debout, son sang continuant de se vider doucement malgré sa main fermement plaqué contre sa blessure.

Et puis une autre douleur, plus aigüe cette fois, au niveau de la tête. Et une révélation.

"Il faut qu'il revienne... Il va mourir !" soupira Finn avant de brusquement convulser sur le sol, dans un état totalement second qui ne présageait rien de bon.

---

Au loin, on avait entendu des cris, du raffut, rien qui ne semblait naturel en l'occurrence. Et puis la fumée causée par l'incendie avait commencé à s'élever dans le ciel. Quelqu'un était en danger et il fallait intervenir. La quiétude de ces quatre chasseurs dépendait de la quiétude du bois. Alors ils s'élançaient sans attendre leur reste en direction du chahut, décidés à en découdre, élancés gracieusement et se rapprochant rapidement du lieu d'intérêt. Et ils ne tardèrent pas à faire une rencontre intéressante.

C'était le fuyard qui s'était arrêté net, non content de cette rencontre fortuite avec ces quatre chasseurs. Ces quatre mâles muursüld qui montrèrent les crocs, l'un d'eux saluant le malchanceux d'un feulement réprobateur. Malchanceux bientôt rejoint par cet inconnu à la lance, d'ailleurs.

Les félins avaient reconnu la tête de celui qui, avec deux autres, avaient, quelques jours plus tôt, saccagé une partie de leur territoire. Ce qui les avait obligé à migrer dans ce bois où ils avaient élu domicile - n'en déplaise au fermier qui avait vu sa population de jolis canards diminuer.

Tout s'expliquait. Mais le malfrat ne l'entendait pas de cette oreille, et bientôt il proposait un pacte au lancier ; tous deux étaient pris pour cible, après tout.

"Aide-moi à me débarrasser de ces bêtes-là si tu veux pas qu'on y passe tous les deux !"

De sa paume jaillit une flamme, mais les quadrupèdes ne se firent pas prier et bondirent sur les deux dans un râle destructeur.

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A la vie, à la mort ! EmptyDim 5 Aoû - 20:06

La vie est faite de rencontres, que je me répète comme un mantra intérieur.

Et, encore, le chaos.

J’avais réussi à rattraper le fuyard sans trop de difficultés : sa trace était évidente, j’avais le vent dans le dos, et l’adrénaline coursait dans mes veines comme je le poursuivais. L’excitation de la chasse. La pensée est perturbante à propos d’un autre humain, mais elle se noie dans le brouhaha des branches et des buissons que je passe à toute berzingue, des petits détails que je note. Quand je le rattrape, à côté d’un bosquet d’aulnes, il est face à un quatuor de mursüulds, tous les mâles, tous agressifs envers ces humains qui viennent empiéter sur son territoire.

Comme si j’allais l’aider, que me dis.

Les félins ont l’habitude de chasser en meute, et se divisent en duos, probablement pour nous séparer, je suppose. Ma lance à la main, je maintiens les créatures à distance. Le calme momentané me permet de me projeter hors de l’instant, de réfléchir. S’il meurt, alors que je ne saurai jamais avec certitude ce qui est arrivé à Charlie, même si j’en suis quasiment sûr. Et il ne paiera jamais pour ses crimes devant la justice des hommes, encore que celle de la nature devrait lui aller parfaitement, à mon goût. Mais non, ce n’est pas à moi d’estimer ça, plutôt à un magistrat officiel. Juste, ça m’ennuie de tuer les mursüulds pour ça, pour le protéger et le sortir d’affaire.

Une gerbe de flamme jaillit de ses paumes et embrase l’herbe à ses pieds, mais nous sommes au bord d’un petit cours d’eau. La terre est suffisamment humide pour ne pas directement prendre feu sèchement. La forme orangée se met alors à flotter en l’air comme un serpent devant les félins pour les maintenant à distance. Je ressers ma prise sur ma lance. Je ne suis vraiment pas sûr d’avoir le luxe d’attendre. S’il parvient à se dégager avant moi ou à me fausser compagnie… Et le gamin a besoin d’aide, et la gamine aussi, probablement, après ce qu’ils viennent de vivre.

Je me mords la lèvre en hésitant.

Les poils de la nuque hérissés, les oreilles dressés, bas sur leurs pattes avant, les chasseurs feulent en montrant leurs crocs tout à fait impressionnants. Je ne suis pas impressionné. Ils essaient de me prendre en tenailles, mais dès qu’un s’avance trop, je me replace de manière à tout garder dans mon champ de vision. Le brigand me jette des regards craintifs en les effrayant aussi, de son côté, et je vois la sueur tracer des sillons clairs dans la crasse qui lui couvre le front et le cou. Pupilles dilatées, yeux marrons, un type somme toute lambda. Ongles cassés, rongés, tiens.

Je suis tiré de tout ça par le premier mursüuld qui fait un petit saut vers moi. Puis il se tord en l’air pour reprendre ses appuis et émettre un son à mi-chemin entre un feulement et un grognement. Immédiatement je tourne la tête vers l’autre chasseur, qui me bondit dessus toutes griffes dehors. Un coup de pied bien assené fait qu’il ne me lacère que superficiellement la cuisse, et je note surtout que je vais devoir rapiécer mon pantalon. Ça m’emmerde.

L’autre homme, me voyant occupé, veut sans doute saisir l’occasion et génère bien plus de feu, et il est bien plus chaud, je le vois au tremblotement de l’air au-dessus de la flamme. Immédiatement, les mursüulds s’écartent, effrayés par la chaleur, conditionnés par leur instinct. Ça suffit à lui dégager une avenue de retraite alors que je suis toujours coincé avec mes félins à moi. Je pourrais sauter dans l’arbre, passer par les branches et le rattraper, et en profiter pour semer les bêtes mais… Non, elles nous retrouveraient avant que je puisse rejoindre les jeunes adolescents.

Par une brusque inspiration, je me rends compte que son contrôle sur les flammes est assez lâche. J’étends ma conscience, adresse une pensée à Süns. Le feu échappe à son contrôle pour venir s’enterrer dans le sol, dans ma direction. Les mursüulds n’ont pas d’autre choix que de sursauter hors du chemin de l’attaque, et lui lève un regard surpris et énervé vers moi. C’est la vie, mon gars, et je ne doute pas que les Architectes te sanctionnent pour tes exactions.

Mais d’abord, ça sera les Hommes. J’ai pris ma décision.

Je profite du dernier mouvement des bêtes pour me propulser entre elles. Je fais un bond de plusieurs mètres de long, aidé par Amisgal et la chaleur de Süns pour donner ce supplément d’explosivité initiale. La pointe de ma lance laisse une longue traînée sanguinolente sur le flanc de l’une des créatures, puis c’est le talon de l’arme qui s’abat juste derrière l’oreille du brigand. Il tombe sèchement au sol, sonné, et un filet de sang coule là où la peau a lâché à cause de l’impact. Ça saigne beaucoup, comme une blessure à la tête, mais il survivra largement le temps que moi-même je survive.

Ma lance décrit un arc de cercle pour éloigner les félins, et je commence à penser que leur agressivité me semble bien excessive au vu de la situation. Bah, qu’importe, si ça en arrive là, ce ne seront pas les premiers que je chasserai, mais j’aimerais autant pas… La lame d’air que j’éjecte tape en plein dans leurs museaux, et ils reculent avec les oreilles baissées à l’arrière de leur crâne. J’attrape l’autre homme par le col et je le soulève d’une main jusqu’à ce qu’il soit en appui sur mon épaule. Malgré le fait qu’il fasse quasiment ma taille, il est assez famélique pour que je m’en sorte avec un simple grognement.

Puis je repars dans la direction de laquelle je suis arrivé, en tenant d’abord ma lance d’une main pour m’assurer qu’ils ne décident pas de m’attaquer par derrière, puis quand ils ont disparu à nouveau dans les fourrés, comme bâton de marque et soutien. C’est en nage que je reviens à l’équivalent de petite clairière dans laquelle je les ai retrouvés, les enfants, les voleurs. J’ai d’abord l’odeur de bois brûlé qui me vient aux narines, et qui remplace avantageusement celle de l’homme que je transporte. Puis je les vois, côte à côte par terre, le garçon toujours blessé. Et toujours l’animal de compagnie du duo.

Je jette sans ménagement mon chargement par terre, puis je lui lie les poignets et les chevilles avec de la corde que j’ai dans une de mes besaces. Ça ne servira pas à grand-chose s’il utilise les dons des Architectes, mais cela devrait le retarder suffisamment s’il est dans mon champ de vision pour me permettre de réagir. Sa blessure forme maintenant une croûte sanglante qui couvre une partie de son oreille. Survivra sans dommage, je pense. J’espère.

« Ca va, les enfants ? Que je demande dans leur direction. »

Tiha Ludost
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A la vie, à la mort ! EmptyVen 10 Aoû - 9:48
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La chaleur ne l’atteignait pas, pourtant de la sueur perlait sur sa peau. C’était la faute à la concentration. Il lui en fallait pour étouffer ces flammes qui ne voulaient faire qu’une chose : s’étendre. Dévier la boule de feu tout à l’heure n’était rien comparée à l’effort demandé maintenant. Elle ne pouvait en aucun détourné son intention, laisser son esprit s’égarer sur ce qui se passait derrière elle, sur les bribes de combat qui lui parvenait. Les mots de l’inconnu ne lui parvenaient que comme un bruit de fond, dans tout autre cas elle n’aurait pas laissé passer cette façon de s’adresser à elle. Ce n’était plus une enfant, elle vivait seule, elle gagnait sa vie ou du moins essayait.

Mais même ainsi, elle perdit le contrôle. Un petit instant qui suffit aux flammes pour redoubler. L’herbe était sèche, facilement inflammable. Une véritable horreur. Le feu ne l’écoutait pas. Il fallait qu’elle souffle, qu’elle reprenne sa prière à Süns. Son architecte était son seul secours. Elle était sur le point de reprendre la main lorsque Finn hurla finissant de la déstabiliser. Sa détresse autant que sa colère étaient palpables mais elle n’y pouvait rien, pas plus qu’au sang qui s’échappait de son corps. La seule chose qu’elle pouvait faire c’était gérer le feu avant qu’il ne mit la vie de son compagnon en danger. Première chose à faire : reprendre sa respiration. Ensuite retrouver son calme et empêcher le feu d’avoir de quoi brûler, le restreindre là où il avait déjà tout calciné. Sans matière et sans mage pour l’alimenter il finirait par s’estomper totalement.

« Finn, Finn, j’y suis arrivée ! Regarde ! »

Un simple regard derrière elle, la ramena à la réalité : son ami ne s’était pas relevé. Toujours étendu au sol avec sa plaie. Ogn avait beau le pousser du museau, il ne réagissait pas. Légèrement fébrile, Tiha s’approcha de lui pour le secouer à son tour sans rien pouvoir en tirer. Des petites coupures elle pouvait gérer, mais ça… Son père aurait dû lui dire quelque chose à ce sujet ou son mentor ! À quoi bon s’entraîner à combattre si on ne savait pas ça ! C’était bête, ridicule, à en pleurer. Elle s’essuya rageusement les yeux et essaya maladroitement de colmater le trou de sa plaie avec un bout de sa tunique. Peut-être que si elle pouvait l’attacher et le mettre sur son Salkhi sans empirer son état.

«  Ça va, les enfants ? »

Elle regarda surprise le chasseur-promeneur,l’homme tombé à pic plus tôt, qu’elle avait totalement oublié jusqu’au moment où il avait jeté à terre le bandit pour le saucissonner. À un tout autre instant, elle aurait demandé pourquoi il se traînait un homme ou aurait réagi à l’appellation « enfant ». Mais cette fois encore, elle avait autre chose en tête. Le regard humide et les joues sales de sang, de la fumée, elle répondit d’une voix haut perchée trahissant son désarroi.

« Il ne se réveille pas. Je ne sais pas quoi faire. »

Une petite lumière s’alluma dans ses yeux alors que les idées lui venaient. C’était tellement évident ! Ce serait facile pour lui. Il ne risquait pas de le traîner ou de lui faire mal. Pas comme elle. Entraîné par sa pensée, elle se leva pour lui parler. Comme pour mettre le tout en mouvement.

« Tu peux le porter, le mettre sur Ogn ? Je vais l’amener à un soigneur. Mais j’ai rien à lui offrir, ils soignent gratuitement pour les urgences, non ? »

Ils ne pouvaient pas juste regarder les gens mourir ! Ils seraient obligé de l’aider ! Rejoindre l’oubli si tôt ne pouvait pas être permis. Il n’avait encore rien accompli et elle non plus. Hors de question de s’arrêter là !

« Tu peux même le mettre lui aussi si tu veux. »

Elle ne voulait pas que l’inconnu dise non, la laissa seule. Il était plus vieux, il savait forcément ce qu’il fallait faire, la meilleure chose à faire. Il avait bien réussi à rattraper le fuyard et à éviter ses flammes.

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A la vie, à la mort ! EmptySam 25 Aoû - 22:43

Les gamins ne vont pas bien. Elle est au bord de la crise d’hystérie et lui est en train de se vider de son sang. Quand elle commence à parler d’une voix suraiguë, je fixe l’adolescent, sa paume couverte de rouge et sa tunique complètement imbibée à ce stade. Le sauver. Oui, c’est ça. J’ai un instant de flottement dont je suis sorti par la jeune fille qui reprend la parole, m’implore de les aider. Oui, oui, évidemment que je vais aider. J’oublie le brigand là où il est, dans la mesure où il ne risque plus de faire grand-chose, et je me dirige à grandes enjambées vers les deux victimes de tout à l’heure.

La première étape, c’est d’écarter gentiment la fille, puis de m’agenouiller à côté du garçon. Le sang pulse maintenant un peu plus lentement, mais j’ai l’impression qu’il en a déjà beaucoup perdu par rapport à son gabarit. Sans hésiter, je sors mon couteau à dépecer de son fourreau et je le pose à la base de la tunique. Puis je découpe doucement, soigneusement, pour ne pas percer la peau. Le plus difficile, c’est quand j’approche de la plaie : le sang a déjà commencé à sécher et le vêtement à coller à la blessure. J’hésite à laisser tel quel, mais les risques d’infection sur une plaie au ventre… Je crois.

J’attrape un vêtement dans mon sac, et j’en déchire brutalement un lambeau. Le premier est un petit peu trop petit, alors j’en fais une compresse, que je tends à la fille aux cheveux multicolores.

« Appuie bien sur la coupure pour empêcher… Appuie bien, que je souffle. »

Avec mon couteau à nouveau cette fois, dès qu’elle a pris le tissu, je découpe une longue lanière dans un de mes rares pantalons. Tant pis, j’en rachèterai un, à l’occasion. Le lé me permet cette fois de l’enrouler délicatement autour de la maigre poitrine du jeune, en serrant bien pour maintenir la compresse en place. Ça devrait bien assez tenir le temps que nous trouvions du secours, et je ne me sens pas vraiment prêt à utiliser mon aiguille à ravauder pour recoudre sa plaie. Ça me semble même être une très mauvaise idée, surtout sachant que nous avons une monture.

La fille a suggéré de s’en servir, et de transporter aussi le brigand. Il est bien le cadet de mes soucis en ce moment-même. Mais si on peut faire les deux, ça serait peut-être pour le mieux. Je me demande si les cahots du salkhi seraient véritablement un bon plan pour quelqu’un qui n’est déjà pas bien. Est-ce qu’il ne faudrait pas plutôt constituer une civière de fortune ? Est-ce qu’on a le temps de faire une civière justement ? C’est là que je regrette que le disciple de Möchlog soit décédé : la bouillie grisâtre à l’arrière de son crâne laisse malheureusement assez peu de doute sur le sujet. Il aurait pu être utile.

Après coup, je me dis qu’après le choc initial, je gère ça de manière assez distante, froide. Probablement un genre de refuge de l’esprit pour ne pas perdre mes moyens. Et l’entrainement, l’habitude des blessures de chasse.

« Tu connaîtrais un village pas trop loin ? Celui duquel je viens se trouve à plusieurs jours, il faudrait moins loin. Ou même une maison isolée où nous pourrions faire un feu, nous occuper de ton ami et aller chercher des secours. En l’état, j’ai l’impression qu’il a perdu beaucoup de sang… »

Et j’ai l’habitude d’en saigner, des animaux, donc normalement j’ai plutôt l’œil pour ce genre de choses. A moins de croiser un adepte de Möchlog, voire un maître, il va en avoir pour plusieurs semaines de convalescence. S’il s’en sort. Et il vaut mieux. Je m’en voudrais horriblement d’avoir fait tout ce chemin pour retrouver Charlie, arrêter les brigands à l’origine de tout ça pour au final voir leur dernière victime tomber sous mes yeux. Je me promets à nouveau de livrer le survivant à la justice.

« Tu peux chevaucher ta monture ? Il faudrait que tu maintiennes le garçon devant toi pour ne pas qu’il glisse. Je vais accrocher le hors-la-loi derrière et tu vas faire avancer ton salkhi au pas, d’accord ? »

Regard écarquillé. J’essaie de parler d’une voix calme et rassurante, mais je ne sais pas à quel point elle est en état de choc. Dans ces cas-là, c’est le ton davantage que les mots qui compte. Je devrais pouvoir trottiner à côté pendant quelques heures, et il doit bien y avoir une barraque ou un hameau dans les environs : les forêts sont souvent des emplacements propices à l’établissement de communautés. Je me racle la mémoire pour essayer moi-même de me rappeler si je suis déjà passé par ici au cours de mes pérégrinations pendant que j’arrime fermement le brigand à la croupe de la monture. Il ne reprend pas encore ses esprits, ou fait très bien semblant. Aucune importance, je l’aurai à l’œil, du début à la fin, et la moindre invocation des Dons de Süns devrait me titiller, étant donné ma propre affinité.

« Par où, jeune fille ? »

Si je dois chercher des traces en même temps, je ne donne pas cher de sa peau.

Tiha Ludost
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A la vie, à la mort ! EmptyDim 7 Oct - 16:31
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Ce n’était pas drôle, la situation était on ne peut plus dramatique, elle avait encore du sang frais sur les mains, et pourtant… Un rire s’échappa de ses lèvres. S’était tellement incongru d’être si proche d’une ville et de l’ignorer ! Un village… Elle avait bien mieux. Se rendre compte de ça la rassura aussi. Elle n’était pas seule, ils n’étaient pas si éloignés de leur semblable que ça. Ils pourraient avoir de l’aide. Sûrement. Elle ne connaissait qu’une maison ici et c’est là qu’ils iraient ! Et les bandits pourraient moisir ici tous seuls. D’un geste fugace, elle essuya les larmes qui avaient perlé à ses yeux étalant encore un peu plus du rouge sur son visage.

« Je sais où aller ! On n’est pas loin de Losos tu sais. »

Évidemment, l’homme enchaîna directement sur la façon de s’y rendre. Il n’y avait pas vraiment la place pour des bavardages alors que Finn, s’il ne se vidait plus trop de son sang, était toujours mal en point. Pas de rire trahissant sa nervosité cette fois. Elle hocha simplement la tête. Évidemment que tout ça était possible !

« Aussi chargé, il ne peut pas vraiment aller plus vite de toute façon. »

Ceci dit, elle s’approcha d’Ogn et lui fit signe de se baisser pour pouvoir installer le malfrat et son ami. Ainsi que pour elle… Après avoir murmuré des indications à l’oreille de sa monture, elle répondit au vagabond.

« Tout droit au travers les champs d’herbes. Je crois pas que ce soit loin, ce matin ça ne nous a pas pris longtemps... »

Mais à ce moment là, elle était avec Finn. Personne ne les avait encore attaqué et mis à l’épreuve leur détermination à changer le monde. Elle avait l’impression que toute une journée au moins c’était passé depuis leur venu ici. La chronologie était totalement en vrac dans sa tête. Encore plus que d’habitude. Ils n’avaient été là que pour se faire un peu d’irys. Leur aventure avait pris un très mauvais virage. Loin des épopées que les caravaniers racontaient lors de leur voyage. Tout ce qu’elle pouvait faire dans l’immédiat était de le tenir fermement pour qu’il ne tomba de sa position aggravant ainsi ses blessures. C’était bien peu pour l’avoir convaincu de la suivre, d’avoir trouvé ce service à rendre. Ce n’était pas comme ça que les choses étaient censées se produire. Si c’était un signe des Architectes, elle ignorait ce qu’il voulait dire ! Ça ne l’empêcha pas de prier les jumeaux en remuant muettement les lèvres.

Ils n’eurent pas besoin d’aller frapper à la porte, le fermier était dans la basse-court avec ses poules lorsque le petit cortège arriva à destination. Bien sûr, il reconnut immédiatement la monture, ce n’était pas si courant par ici même s’il y en avait plus que dans les autres régions. De même qu’il ne lui fallut pas longtemps pour remarquer que quelque chose clochait. Son « vous voilà déjà de retour », se transforma vite en « vous avez besoin d’aide » en un « Sven va chercher un soigneur et les protecteurs ». Le nommé, un gamin de huit ans plus ou moins, partit en courant laissant le panier plein d’œufs derrière lui.

« Ce n’est pas un muursuld qui a fait ça à votre ami… On va l’installer à l’intérieur. Vous êtes ? »

Tout en parlant, il s’activa, attrapa le gamin bien trop léger pour le mener sur l’une des couchettes présente dans sa modeste maison. Seulement après avoir entendu la réponse de l’inconnu s’enquit-il de la personne attachée à l’arrière.

« C’est lui le responsable ? »

Pour une fois l’adolescente ne chercha pas à avoir la parole. Elle était descendue et suivait simplement le propriétaire vers l’intérieur laissant l’homme qui les avait aidé répondre. Elle était perdue dans ses pensées. Qu’allait-elle bien pouvoir faire ? Rester jusqu’à ce que le soigneur soit arrivé bien sûr, mais après ? Il fallait qu’elle trouve quelque chose pour aider Finn à aller mieux rapidement ou pour lui remonter le morale à son réveil. Le connaissant, il allait encore se blâmer alors que pour le coup, c’était elle la responsable ! Son esprit était désespérément vide.

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