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 Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933]

Morr
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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyJeu 24 Mai - 22:54
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My'trän +2 ~ Suhury
Les tribus ne sont pas des entités immuables, ces dernières se font et se défont au même rythme que les relations humaines. Et comme ces dernières, une mauvaise entente peut déboucher sur bien plus grave.
Qui avait jeté la première pierre ? Qui avait fait la première insulte ? Qui avait versé le premier sang ? Tout cela important peu maintenant. Les combats avaient cessé, et le mort se comptait dans les deux camps. Pas de blessés à secourir, simplement une idée particulière de justice à assouvir.
C'était ainsi que Morr avait été appelé par la tribu victorieuse pour régler les derniers soucis d'ordre "administratif".

Les tribus de Suhury ne sont pas réputées pour être les plus tendres, et le traitement réservé aux prisonniers n'est certainement pas des plus enviables. Certaines lois auraient pu interdire de faire le moindre mal à ceux s'étant rendu, mais ce continent encore gouverné par des impératifs claniques n'avait jamais trouvé bon de les appliquer.
Exécuter des gens n'était cependant pas des plus simples, et cette basse besogne était souvent bâclée ou simplement laissée aux moins chanceux. Mais toutes les tribus de la région connaissent les vieilles légendes parlant d'apôtre cuirassés, apportant la mort ou la guérison.

Un messager avait donc été dépêché pour quérir l'aide de cette caste étrange. La réponse parvint en une semaine quand une silhouette de fer se dessina sur l'horizon. L'homme s'avança lentement vers les représentants, son épaisse armure cachant ses moindres traits et expressions. Sur son armure baroque pointait une unique pierre blanche enchâssée sur sa poitrine.
Ce ne fut qu'une fois arrivé devant le Khorog, que Morr s'arrêta fixant l'homme avant de se fendre d'un salut qui n'était plus dans les meurs depuis bien longtemps, ce qui ne manqua pas d'interloquer le chef de clan.
Avant qu'il puisse dire une seule phrase, l'apôtre prit la parole, sa voix déformée par son heaume.

-Vous avez appelé, au nom de Mochlog les Exécuteurs répondent, en quoi pouvons nous être utiles aux tribus des élus ?


La question était prononcée sans passion, et semblait d'avantage tirée d'un rituel occulte plutôt que d'une réflexion humaine.
Le vieil homme fixa l'adepte et sa cuirasse de manière perplexe avant de montrer à son nouvel hôte une rangée de prisonnier vêtus comme les nomades d'Orshin.

-Les membres de cette tribu ont tenté de piller notre campement, mais après une âpre bataille nous avons réussis à les capturer. Nous ne vous demandons pas de nous soigner, mais nos croyances nous empêchent d'exécuter le jugement ultime sur ces derniers.
On raconte que votre ordre peut s'occuper de tels cas. Est-ce vrai ?


Morr s'arrêta quelques minutes, observant successivement les personnes présentes, sortant son immense klaive avant de le planter dans le sol. Finalement, sa voix s'éleva de nouveau, toujours aussi dénuée d'expression.

-Nous ne sommes pas des juges non, j'accomplis la volonté de notre architecte, je ne saurais m'exprimer en son nom.

Le culte des Exécuteurs, se chargeait simplement de maintenir l'équilibre entre la vie et la mort, pas de décider qui devait vivre ou mourir.
Le soldat cuirassé n'avait ni les compétences, ni l'envie de statuer sur des prisonniers, s'ils étaient destinés à mourir, ce serait avec plaisir qu'il accomplirait sa tâche mais en l'absence de juge...
Le klaive frappa une nouvelle fois le sol comme si l'homme rendait un verdict.

-Les Exécuteurs ne décident pas de la vie ou de la mort, nous ne faisons que confirmer le jugement de Mochlog, trouvez vous donc quelqu'un que vous jugez apte pour prendre vos décisions, trouvez le et faites lui faire son travail.


Les conditions étaient simples, mais l'embarras sembla gagner bien rapidement le Khorog et le Gharyn qui ne semblaient pas vraiment décider à se salir les mains.
Morr ne comprenait pas ou était le souci, ces hommes étaient déjà entravés... Avaient-ils simplement peur de ne pas paraître aussi exemplaire que cela ?
Le culte obscur n'avait pas pour habitude de faire des exceptions, les membres étaient des outils, et les outils n'agissaient pas seuls.


Dernière édition par Morr le Ven 25 Mai - 11:41, édité 1 fois

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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyVen 25 Mai - 11:01

On ne savoure jamais autant la liberté que lorsque l'on en a été privée. L'évasion de la prison d'Eoril ne fut guère aisée. Sans l'aide de ses improbables camarades imposés par les circonstances, Zora s'y trouverait peut-être toujours. Ou alors elle serait en route pour Darga pour être jugée. On lui reprocherait des crimes qui n'en sont pas. On la livrerait sans doute à la vindicte d'une foule qui ne voit en elle qu'une menace à éliminer. Pour peu qu'on ne la destine pas purement et simplement au gibet ou à la lame d'un bourreau dénué de convictions. Considérant cela, la rouquine est particulièrement heureuse de pouvoir arpenter les vastes champs de Suhury...

Ici plus qu'ailleurs, elle se sent chez elle. L'herbe n'y est pourtant pas plus verte qu'ailleurs. Et pour ce qu'elle en sait, le danger est peut-être encore plus présent dans sa contrée natale que dans n'importe quelle autre région de My'trä. La fanatique n'avait jamais réellement considéré l'importance que l'on peut accorder à la terre qui vous a vue grandir. Et pourtant elle sait maintenant que l'on ne peut guère ignorer ses racines. Elles forment le socle de l'existence. Au même titre que la foi inconditionnelle qu'elle voue à Möchlog.

La jeune femme marque une pause après quelques heures de marche et prélève quelques gorgées d'eau de sa gourde. Le soleil est particulièrement puissant en cette période de l'année. Même une simple marche peut s'avérer éprouvante. Et pourtant Alythée n'est plus si éloigné à présent. Avec un peu de chance, elle atteindra les ruines du dispensaire avant la tombée de la nuit. Une prévision qui, cependant, ignore les aléas de l'existence. Et qui ne tient pas compte de la curiosité de la rouquine.

Aussi lorsqu'elle pose le regard sur le village et qu'elle remarque les signes évidents d'une bataille, elle n'hésite que brièvement avant de changer de direction. Que s'est-il passé? Un énième conflit entre tribus? Elle sent la colère en elle avant même d'avoir obtenu la réponse. Ces affrontements n'ont pas le moindre sens. Ils affaiblissent le continent tandis que Daënastre continue de gagner en puissance. Les my'träns semblent incapable de voir au-delà de l'intérêt de leurs propres familles. D'une manière ou d'une autre, il faut que cela change!

Il lui faut de longues minutes pour rejoindre la zone qui a attiré son attention. Son arrivée, elle, semble à peine remarquée. Elle comprend aisément pourquoi lorsqu'elle pose le regard sur les prisonniers. Des disciples de l'Araignée, si elle se fie à leur style vestimentaire. Difficile d'en être certaine. Et dans le fond, cela n'a pas une grande importance. Sans prendre réellement le soin de se cacher, Zora écoute la teneur de la discussion entre ce qui doit être le chef de clan et une personne à la voix étouffée. Un exécuteur, semble-t-il. Pour une surprise...
"Vous avez de la chance!" glisse-t-elle d'une voix douce en s'avançant davantage vers le groupe. "Il se trouve que je suis tout à fait disposée à vous venir en aide..."
Elle toise avec indifférence le responsable des lieux avant de reporter son attention sur les prisonniers. Certains se montrent incapable d'ôter la vie à des ennemis désarmés. D'autres refusent simplement de prendre une décision que leur conscience devra supporter. Elle, elle ne s'embarrasse pas de si basses considérations. Certaines choses doivent être faites. Il n'y a pas à tergiverser au nom d'une chose aussi triviale que la morale.
"Ainsi donc tu es un exécuteur?" interroge-t-elle avec suspicion l'homme en armure. "Un titre plutôt pompeux pour une personne qui refuse de faire chanter son klaive, tu ne trouves pas?"
Elle lui décoche un vague sourire avant d'observer les différentes personnes présentes. Certaines semblent l'avoir reconnue. Du moins, si elle se fie aux quelques lames qui sont à présent tournées dans sa direction. Et pourtant personne n'attaque. Le chef de clan, lui, semble partagé entre le soulagement et l'appréhension. Sa lâcheté l'empêche de refuser une aide malsaine. Un constat dont la rouquine se satisfait pleinement. Et qui explique l'immobilisme ambiant.

Elle pose à nouveau le regard sur le chef de clan en attendant un refus clair à sa proposition. Il ne vient pas. La fanatique hausse donc les épaules et s'approche donc des prisonniers. Elle les observe tour à tour avec une curiosité morbide. Elle se délecte de l'appréhension qui virevolte dans leurs regards. Les regrets se manifestent toujours trop tard. C'est une constante propre à l'humanité.
"Pour avoir porté préjudice à ces gens et affaibli davantage My'trä face à la menace daënar, vous méritez un châtiment exemplaire!" juge-t-elle avec indifférence. "Puisse votre mort servir d'exemple!"
Elle devrait les faire souffrir. Mais ce charmant interlude ne peut durer trop longtemps. De véritables combats l'attendent. Et à ce titre, elle ne peut gaspiller trop de temps pour dispenser une justice que d'autres auraient dû rendre. Zora s'approche donc du premier prisonnier sur le torse duquel elle dépose sa main. Ses poumons ne tardent pas à se figer. Ils refusent obstinément d'inspirer l'air nécessaire à la survie. L'homme suffoque donc quelques longues secondes avant de s'écrouler, observant d'un regard désormais vide l'immaculé ciel de Suhury.

La rouquine répète l'opération une seconde fois. Puis une troisième. Elle marque cependant une pause avant de s'occuper du quatrième condamné à mort. Le temps de se retourner pour croiser le regard qu'elle tente de deviner à travers le casque de l'exécuteur. De tous les hérétiques, ces gens-là ne sont pas les pires. S'ils sauvent des vies, ils en condamnent d'autres. Leur philosophie s'accorde en partie avec la sienne.
"Tu prétends appliquer la volonté de Möchlog, je crois?" lui demande-t-elle. "Et bien sache que je l'incarne!"
Elle se recule de quelques pas et lui désigne les prisonniers restant. Une manière de l'inviter à faire son devoir et à respecter le jugement de celle qui sera toujours infiniment plus proche de la Chouette qu'il ne le sera jamais. Cette proposition n'est pas motivée par une quelconque bonté d'âme. Loin de là. Mais il est toujours plaisant de confronter un hérétique à la réalité. Comment réagira-t-il en étant confronté à cette dernière?

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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptySam 26 Mai - 12:05
Irys : 139976
My'trän +2 ~ Suhury
Alors qu'un silence, presque pesant s'installait entre le chef et l'Exécuteur, la scène de malaise fut finalement interrompue par l'intervention d'un troisième protagoniste. La voix féminine fit tourner le casque de Morr brièvement alors que sa propriétaire entrait dans son champ de vision.
Les réactions paniquées de l'assistance ne se firent pas attendre, et une bonne partie de l'assemblée sembla oublier les prisonniers pour tirer l'épée vers elle. Était-ce quelqu'un de connu ? Difficile à dire pour l'homme qui avait passé sa vie coupé du monde.
Toujours est-il qu'il ne suivit pas le mouvement général, laissant son Klaive la pointe contre le sol regardant la jeune femme s'approcher du groupe.
Sa réflexion déclencha un petit mouvement du heaume, ce dernier s'inclinant légèrement en entendant la remarque, mais fidèle à ses habitudes, il resta stoïque, se contentant simplement de faire un petit haussement d'épaule qui passa presque inaperçu.

Alors que la rouquine se mettait, dors et déjà au travail, ce fut au tour du cuirassé de se tourner vers le chef du village, demandant directement et sans aucune retenue.

-Est-ce la personne que vous désignez pour rendre votre jugement ?


Son gantelet désigna celle qui tranchait déjà les fils des prisonniers. Il n'y avait pas la moindre accusation dans la voix de Morr simplement une question qui nécessitait une réponse au plus tôt. Le chef du village se mit à bredouiller sans parvenir à donner une réponse honnête, et ce ne fut qu'au bout du deuxième prisonnier qu'il bredouilla un "oui" à peine audible.
Cette autorisation tacite lancée, l'Exécuteur se tourna vers les prisonniers, les regardant s'étouffer avant de tomber au sol.
Ainsi, la jeune femme maîtrisait la magie de Mochlog.... Ce qui faisait d'elle quelqu'un de sans doute dangereux. Mais encore une fois, ce genre de considérations n'était pas celle de Morr qui voyait là simplement une élue comme lui.
Il crut pendant un moment qu'elle allait finir par tuer tout les captifs, mais finalement la jeune femme finit par se reculer, annonçant haut et fort qu'elle incarnait la volonté de l'architecte.
Sur ce dernier point, l'homme était sceptique, ayant entendu trop de légende sur ceux qui se prétendaient la voix des dieux, mais elle n'avait pas tort sur un point: ces hommes devaient mourir.

Lui ne voyait pas d'obstacle à l'unité de Mytra, car il s'en fichait éperdument, il constatait simplement que la vie de ces gens était destinée à se terminer par la volonté de l'architecte. L'apôtre s'approcha donc des prisonniers restant, agrippant le manche de son Klaive avec résolution avant de venir au côté de la juge.
Sans hésiter une seule seconde, la lame s'éleva avec grâce sifflant quelques instant dans l'air avant de s'abattre sur la nuque d'un des prisonniers.
Les os furent brisés par la masse de l'arme et la chair tranchée net sous l'impact et rapidement, la tête tomba au sol, alors que le corps commençait à s'agiter sous les dernières impulsions de l'adepte d'Orshin.
Du sang s'écoula lentement du corps décapité alors que Morr se dirigeait vers le suivant, décapitant sans le moindre répit les suivant. La lame du klaive se trouva bientôt tachée du sang des mages et la face du heaume blanc se retrouva griffée du traînée rouge dû à un prisonnier plus vigoureux que les autres.
La plupart des membres du village se détournèrent de la scène évacuant les lieux pour être dispensé de la mise à mort méthodique des guerriers ennemis.
Ce ne fut que lorsque le dernier cadavre cessa de convulser que l'homme ramassa une poignée d'herbe pour nettoyer l'arme qui c'était quelque peu salit avec l'utilisation.

Il fallut plusieurs minutes pour rendre au Klaive ses couleurs d'origines avant que l'arme ne regagne le dos de son propriétaire. Ce dernier inspecta la ligne de cadavre, son regard remontant lentement jusqu'à la jeune magicienne qu'il observa quelques instants sans parvenir à la reconnaître.
Mais au bout de quelques secondes, il finit par faire le lien entre son visage et les affiches qui apparaissaient souvent sur les panneaux d'indication.

-Je vous connais.... Vous êtes recherché.


Mais ce fut là la seule marque d'humanité qu'il eut. Les affaires de justice ne le concernaient de toute façon pas le moins du monde, et aussi rapidement qu'elle avait capté son attention, il se désintéressa du sujet la laissant avec les morts pour retrouver les vivants et trouver le chef du village.
Ce dernier lui tendit une bourse rempli d'Irys qu'il refusa d'un geste.

-Quelqu'un viendra collecter ce don au temple, je ne peux pas m'encombrer avec de l'argent, garder donc cela jusqu'à ce jour.

Faire appel aux Exécuteurs n'était en théorie pas payant, car les apôtre n'étaient pas des mercenaires, mais la coutume voulait qu'un peu d'argent soit versé en remerciement au temple qui avait rendu service à la communauté.
Il restait encore une foule de cadavres, à déplacer, mais le travail de Morr était terminé ici et il n'avait aucune raison de rester ou de discuter avec quiconque, c'est donc naturellement que ses pas le conduisirent à la sortie du village, ou son esprit vagabonda quelques instants, se demandant ou était bien passé la magicienne

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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyMar 5 Juin - 9:08

Les gens aiment parler... C'est une évidence absolue. Zora n'a jamais réellement compris pour ses congénères apprécient tant échanger sur des sujets aussi variés qu'inutiles. Elle s'est affranchie avec une certaine aisance des conventions sociales, n'évoquant plus depuis longtemps les platitudes qui rythment les discussions entre ses compatriotes. La fanatique ne s'offusque ainsi par réellement du manque de loquacité de l'homme en armure sombre. Mais elle ne peut s'empêcher d'être étonnée par la nonchalance qu'elle croit distinguer derrière son silence.

Elle l'observe nettoyer son klaive puis les cadavres qui gisent sur le sol fertile de Suhury. Là encore, la rouquine ne sait guère comment interpréter l'aide qu'il lui aura apportée. Il semble évident qu'il ne la considère pas à sa juste valeur. Peut-être ne voit-il en elle qu'une adoratrice trop zélée ou une folle qui confond ses espoirs avec la réalité. Elle ne peut guère lui en vouloir: il réagit comme tant d'autres l'ont fait avant lui. Et, comme eux, il prendra un jour conscience de son erreur. Ce n'est qu'une question de temps. C'est toujours une question de temps.

La jeune femme observe avec intérêt le regard figé de l'un des prisonniers exécutés, cherchant dans son éclat terne la subsistance d'une étincelle. À quoi pensait-il lorsque la vie s'exfiltrait de son âme? Avait-il des regrets? Ressentait-il du soulagement? Le moment exact qui sépare la vie de la mort est sans doute l'instant le plus précieux d'une existence. À la fois son point final et son point d'orgue. Oui, elle est curieuse. Mais pas impatiente. Les réponses qui lui font encore défaut, elle les obtiendra un jour. Elle le sait. Ou plutôt elle le sent...

La voix étouffée de l'exécuteur l'extirpe de sa contemplation morbide. Elle ne relève pas tout de suite le regard vers lui. Il la reconnue? Le contraire l'aurait étonnée. Les autorités de Suhury sont efficaces lorsqu'il s'agit de travestir la réalité et de transformer une alliée du peuple en ennemie. Combien de fois a-t-elle vu son visage sur des affiches? Combien de fois s'est-elle offusquée des mensonges qui l'accompagnaient ou du manque de talent de celui qui l'a dessinée?
"Je suis recherchée, oui!" admet-elle, indifférente, en haussant les épaules. "C'est le prix à payer lorsque l'on choisit de suivre la Loi de Möchlog plutôt que celle des Hommes..."
La rouquine lui décoche un vague regard. Malgré l'abnégation dont elle fait preuve, ce prix n'est pas toujours facile à payer. La vie aurait pu être bien plus agréable si seulement la Chouette n'avait pas décidé d'éclairer de sa sagesse l'adolescente qu'elle était alors. Elle aurait probablement des amis aujourd'hui. Peut-être même un époux et des enfants sur lesquels veiller. Il aurait pu y avoir une autre Zora. Mais le destin en a décidé autrement. Et la fanatique mentirait si elle affirmait qu'elle aurait souhaité que les choses soient autrement.

L'exécuteur, quant à lui, est déjà en train de s'éloigner. Elle le suit un instant du regard avant de reporter son attention sur les cadavres à ses pieds. Des guerriers de moins pour My'trä. Elle regrette cette perte mais pas les gestes qui leur ont ôté la vie. La justice est peut-être cruelle mais elle n'en reste pas moins nécessaire. Il faut marquer les esprits. Rappeler aux my'träns qu'ils n'ont rien à gagner en levant l'épée contre leurs propres frères et soeurs. Et espérer qu'ils se souviennent que le véritable ennemi ne se trouve pas sur ce continent...

Zora finit par rejoindre l'exécuteur et le chef du village. Ce dernier évoque une récompense qui ne semble guère intéresser l'homme en armure. Il laisse ainsi le soin à l'un de ses camarades de venir chercher l'argent. Une décision qui étonne à nouveau la rouquine. Vu le poids que doit faire son armure - sans parler de son épée - quelques irys ne risquent guère de l'encombrer véritablement. A-t-il compris que la véritable foi s'exerce dans le dénuement? Ou s'estime-t-il simplement trop précieux pour servir de simple coursier? Dans le fond, elle ne connaît pas grand chose des exécuteurs.

Toujours est-il que l'intéressé est déjà en train de s'éloigner. Probablement pour quitter le village et rejoindre la fameux temple dont il faisait mention. Des hérétiques. Mais ceux-là semblent sensiblement différents de tous ceux qui prétendent servir Möchlog. Ils pourront peut-être lui être utiles. Toute reine digne de ce nom à besoin de pions sacrifiables pour survivre. Mais avant de suivre l'exécuteur il lui faut encore régler quelques menus détails. La fanatique tourne alors son regard ambré en direction du vieil homme.
"C'est tout de même étrange vous ne trouvez pas?" souffle-t-elle. "Vos croyances vous autorisent à prendre les armes pour vous défendre mais pas à rendre justice vous-même. J'imagine pourtant que vous et les vôtres avez donné la mort à certains de vos assaillants lors de l'attaque. Et qu'en faisant mander un exécuteur vous saviez très bien quel châtiment serait infligé à vos prisonniers..."
"Infliger la mort dans le feu de l'action et le faire de sang froid sont deux choses bien distinctes!"
"C'est ce que vous vous répétez inlassablement avant de vous endormir le soir? Dites-moi... Votre conscience se satisfait-elle vraiment de ce mirage?"
"Ne venez pas me parler de conscience, vous!" proteste-t-il avec véhémence. "Si les exécuteurs existent, c'est pour une bonne raison! La justice doit être appliquée!
"Et je présume que c'est un nom de cette... justice que vous avez été aussi prompte à accepter l'aide d'une meurtrière recherchée?" s'amuse-t-elle. "Pour une personne qui érige la morale en bouclier, vos choix semblent quelque peu... douteux!"
"Vous essayez peut-être de me dire quelque chose?"
Ses hommes se regroupent autours de leur chef avec un aplomb des plus irritants. Mais l'assurance qui brille dans le regard de l'interlocuteur de la rousse prouve qu'il se sent en confiance. En réalité l'homme est bien différent de celui qu'il était en présence de l'exécuteur. Où est passé le vieillard ennuyé par les événements? Zora se fend d'un léger sourire tandis qu'elle écarte une mèche de cheveux rebelles de son visage délicat.
"Je vais devoir vous demander de partir, maintenant!" ajoute-t-il au bout de quelques instants. "Votre présence n'est plus requise!"
"Requise?" relève-t-elle avant de lâcher un petit rire amusé. "Ho je vous en prie... Ne faites pas l'erreur de croire que je suis de celles que l'on peut congédier comme on l'entend!"
"Et pourtant votre travail ici est terminé! Je vous laisse partir par égard pour... l'aide que vous nous avez apportée! Mais n'abusez pas de ma patience!"
"Permettez-moi de vous poser une dernière question!" insiste-t-elle. "Pensez-vous qu'il vaut mieux libérer un coupable que condamner un innocent?"
"Je n'ai pas le temps pour ces bêtises! Allez-vous-en! Tout de suite!"
"Pas avant d'avoir partagé avec vous mon avis sur la question..."
Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] Separa10

Le rattraper ne fut pas si dur. Il avait tout au plus une petite heure d'avance. La monture volée dans le campement a avalé la distance qui séparait l'exécuteur de la rouquine avec une certaine aisance. Et maintenant qu'elle l'a dépassé et qu'elle revient à nouveau dans sa direction à une vitesse qui n'indique pas d'intentions hostiles, Zora compte bien avoir une petite discussion avec cet homme en armure. Elle ne sait pas encore s'il mérite de vivre ou de mourir. Mais elle est certaine d'une chose: il est différent de la plupart des hérétiques qu'elle pourchasse...

Elle lui présente la tête du chef. Le sang qui s'en écoule se mêle à celui de la blessure qu'elle porte à l'épaule. Le coup de lance fut trop prompte pour qu'elle ait pu ériger un bouclier protecteur. Sa magie s'emploie déjà à corriger cette douloureuse erreur. Mais sans l'efficacité à laquelle elle s'était habituée. Ce qu'elle prenait d'abord pour un détail insignifiant s'est peu à peu mué en véritable problème.
"Le travail n'était pas terminé..." lui reproche-t-elle avant de jeter son trophée à ses pieds. "Tu as manqué la partie la plus amusante!"
Elle descend alors de sa monture avant de la gratifier d'une tape sur la cuisse. Une manière de lui faire comprendre que sa présence n'est plus nécessaire et qu'elle peut retrouver sa liberté. Après quoi elle marque un vague temps d'arrêt pour repousser les vertiges inhérents à la perte de sang. Ne sachant guère où le regard de l'exécuteur se porte, elle préfère anticiper:
"Ce n'est qu'une égratignure!"
Elle se doute bien qu'il ne lui offrira pas sa sollicitude. Et à vrai dire, elle s'en fiche! C'est avant tout un avertissement qu'elle lui adresse: elle reste tout à fait capable de se battre! Qu'il ne tente rien de stupide! D'autant plus qu'elle n'a pas des intentions hostiles à son égard. Pas encore, tout du moins.
"Tout à l'heure tu as dit que les exécuteurs se contentent d'appliquer la volonté de Möchlog!" ajoute-t-elle, évoquant la raison animant ces retrouvailles. "Tu prétends la connaître? Toi ou une autre personne de ton ordre?"
Davantage qu'une discussion instructive, c'est avant tout une opportunité que la rouquine a flairée. Reste maintenant à savoir s'il est possible de l'exploiter...

Morr
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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyMer 6 Juin - 16:50
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My'trän +2 ~ Suhury
Morr marchait à son rythme sur la route prenant le temps de laisser ses yeux se porter sur le paysage. Comme à son habitude, la tâche qu’il venait d’accomplir ne lui laissait strictement aucune émotions, chacune d’entre elle dissimulée dans cet état de conscience belliqueux qui s’exprimait quand il maniait le Klaive.
C’est donc le cœur léger qu’il progressait sur le chemin, profitant de ce petit voyage pour réfléchir à ce qu’il avait vu. Mais même avec beaucoup d’effort il n’arrivait pas à se faire un avis sur ce qu’il avait vu. Ce genre de comportement avait tendance à exaspérer les autres, comme cela avait poussé à bout Léonie, mais voilà… il se moquait éperdument de tout cela.
Son devoir était écrasant et ne laissait que peu de place pour des avis personnels, mais cette jeune femme avait réussis à capter son attention du moins temporairement. Arriver au milieu d’un village de croyant et annoncer haut et fort qu’elle représentait la volonté de Mochlog en personne… il y avait là une certaine arrogance…. Mais d’un autre côté ses yeux n’avaient pas cillés une seconde en le disant ce qui indiquait qu’elle était probablement convaincue par ce qu’elle avançait

Et alors que son image finissait par s’effacer d’elle-même, un bruit de sabot le fit se retourner, un bruit certes fort mais n’indiquant pas une charge ce qui lui fit tout de même baisser sa garde. Après un certain moment, il vit passer la monture devant lui reconnaissant sans peine la chevelure de feu.
L’apôtre s’immobilisa en la voyant faire demi-tour pour revenir vers lui. Ses deux mains restèrent à leur place et pas une fois il ne songea à les porter au manche de son Klaive.


Morr resta bien sagement à l’attendre et eut un hochement de tête en voyant la tête rouler à ses pieds. Sa botte de fer se posa sur le haut de la tête tranchée pour arrêter sa course.
Deux yeux vides le fixèrent, des yeux qu’il avait vu plus tôt mais qui avaient alors été bien vivant : le chef du village…
Il n’y eut pas pour autant de sentiment de colère ou d’incompréhension car sa foi remplaça immédiatement tout ce qu’il aurait pu penser : son cycle c’était terminé par la volonté de l’architecte.
En entendant la remarque de la jeune femme, l’Exécuteur eut un petit haussement d’épaule, signe qu’il ne croyait pas vraiment à cette assertion.

-N’avez-vous pas dit que les clans devaient s’unir ?

Ce n’était pas une accusation, simplement une question honnête qui trahissait l’intérêt de l’homme pour la fanatique en face d’elle, rien de plus rien de moins.
Son regard l’observa en détail, remarquant une blessure qui cicatrisait déjà. Il y avait eu bataille, et elle ne s’en était pas tirée indemne…. Au moins comprenait-il pourquoi la jeune femme était recherchée.
Il ne comptait de toute façon pas lui offrir de la soigner, elle était elle-même une élue, cela aurait presque pu être pris comme une insulte, à la rigueur il pouvait la recoudre sans ses dons, mais cela n’irait pas plus loin.
Il s’apprêta à reprendre son chemin, écrasant la tête tranchée sous sa botte dans craquement sordide avant de s’arrêter quand il entendit sa question.

La réponse était des plus complexes à lui donner car l’architecte ne venait pas murmurer aux oreilles des membres du temple. Il l’avait fait, une unique fois à l’aube de l’ordre et depuis chaque génération se conformait à Ses consignes.

-Personne ne pourrait se vanter de la connaitre, nous suivons la ligne de conduite qui nous à été donnée il y a des siècles de cela au père des Exécuteurs, l’Architecte ne s’est pas manifesté devant nous depuis lors, et nous prenons cela pour un signe d’assentiment.

Ses yeux dissimulés par son heaume fixèrent ceux de la fanatique.
La voix étouffée s’éleva de nouveau avec cette fois une question pour la jeune femme.

-Il serait arrogant pour un mortel de dire qu’il connait la volonté d’un architecte, nous nous considérons juste comme des pions qu’il a placé il y a des éons de cela.
Et vous ? Pensez-vous connaitre la volonté de notre seigneur ?


Les Exécuteurs étaient parfaitement conscients que leurs ordres étaient anciens, mais en l’absence d’instruction de la divinité, ils avaient choisis de continuer à leurs obéir.
Le rôle de chaque maitre était de veiller à ce que l’ordre au grand complet ne dévie pas de ces préceptes, et jusque-là, les Exécuteurs d’aujourd’hui voyaient le monde et réagissaient face à lui de la même façon que leurs ancêtres.
Nombreuses avaient été les voix à s’élever contre eux dans les premiers temps, mais les apôtres n’avaient jamais bougés de leurs positions, formant un monument inamovible parmi les différentes croyances.
Toujours face à elle, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’elle avait dû faire aux gens qu’il avait rencontré plus tôt.

Oh leurs mort ne le dérangeais pas plus que cela bien au contraire, mais sa grande interrogation était d’avantage sur les raisons qui l’avaient poussé à faire cela.

-Vous êtes-vous sentis pousser par la volonté divine pour faire cela ? Ou n’était-ce qu’un caprice personnel ?

La question pouvait paraitre sans importance mais pourtant Morr la considérait comme importante, car il avait du mal à départager la jeune femme entre fanatique à la croyance différente et criminelle se cachant derrière sa foi.
En soit ce petit détail ne changerait pas forcément sa réaction, mais pour une fois l’homme de fer faisait preuve d’un certains intérêt pour un humain.
Un autre facteur allait certainement jouer dans la discussion, si la jeune femme était recherchée, il était possible que des mercenaires opportunistes tentent de s’en prendre à elle et quiconque l’accompagnerait, c’est donc pour diminuer ce risque que Morr l’invita à marcher avec lui.

-Si vous avez chassé votre monture, c’est que vous voulez parler ou que vous allez tenter de me tuer, dans un cas comme dans l’autre nous ne perdrons rien à marcher pour trouver un abri avant la nuit




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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyVen 8 Juin - 8:07

Elle hausse vaguement l'un de ses sourcils lorsque l'exécuteur lui explique que cela fait maintenant bien longtemps que Möchlog ne s'est pas manifesté auprès de son ordre. Un sourire s'installe peu après sur ses lèvres lorsque l'homme argue que la Chouette se serait manifestée si elle désapprouvait les actions de son ordre. C'est une logique qui se tient, elle le concède. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle la partage. Elle laisse néanmoins son interlocuteur poursuivre, estimant plus sage de la laisser s'exprimer librement pour l'instant. Après tout, cette discussion repose essentiellement sur son désir d'en apprendre plus sur lui et les siens...

Lorsqu'il évoque les pions que sont les humains sur le grand échiquier du Maître du Destin, elle se rend alors compte que leur façon d'appréhender les choses n'est guère différente. Elles se distingues par certaines nuances, certes. Nuances qui ne semblent par - pour l'instant du moins - représenter un obstacle majeur à une entente. Les signes sont encourageants. Ou peut-être que les circonstances imposent à la rouquine une certaine capacité à se montrer conciliante.

Elle a souvent considéré les hérétiques comme la menace la plus importante pour My'trä. Elle pensait d'ailleurs encore ainsi quelques mois plus tôt. Mais la croisade lancée contre Daënastre lui a prouvé que les infidèles étaient nettement plus nocifs pour la civilisation my'träne. La fanatique suppose qu'auparavant elle se serait bornée à voir en cet homme un ennemi qu'il fallait éradiquer. Aujourd'hui, elle est prête à considérer l'aide qu'il peut représenter.
"Tu penses que l'absence de manifestation de la part de Möchlog est une forme d'assentiment? Il n'est pas apparu non plus lorsque les daënars ont attaqué notre continent, trois décennies plus tôt... Dois-je en déduire qu'il approuvait l'acte des infidèles?" lui demande-t-elle. "Son silence n'a rien d'une approbation. Il exprime simplement le désintérêt, la déception ou... les deux!"
Elle hausse vaguement les épaules comme pour souligner l'évidence de ses propos. Elle suppose néanmoins qu'il ne suffira pas d'user de quelques mots pour permettre à l'exécuteur d'ouvrir les yeux. Elle ne brisera pas des années de certitudes d'un claquement de doigts. Mais rien ne l'empêche de planter les graines d'une future introspection. Toujours est-il que cette discussion se révèle bien plus intéressante qu'elle s'était autorisée à l'espérer...
"Je connais la Volonté de notre Maître, oui! Tout simplement parce que je L]'ai rencontré il y a tout juste quelques jours! Et Il m'a investie d'une mission sacrée..." ment-elle. "Nous sommes tous des pions, c'est vrai! Mais sur un échiquier les pièces n'ont pas toutes la même importance! Certaines revêtent un rôle crucial et d'autres n'existent que pour être sacrifiées..."
Elle baisse le regard sur la tête écrasée au sol pour donner plus de poids à ses propos. Zora ne sait toujours pas si cet homme est digne de siéger aux côtés de la reine ou s'il n'est rien de plus qu'une pièce mineure parmi tant d'autres. Le temps délivrera son verdict. Dans l'intervalle elle ne peut guère prouver ce qu'elle avance. Mais l'assurance dont elle fait preuve dans le mensonge pourrait peut-être convaincre l'homme qu'elle n'est pas la folle dépeinte dans la propagande de ses ennemis. Mais lorsqu'il lui demande si c'est par caprice qu'elle s'en est prise à ceux qui l'avaient mandé, elle ne peut se retenir de rire.
"Je ne tue jamais par caprice! Ça, c'est ce que les autorités essaient de faire croire au peuple! Puisqu'ils n'arrivent pas à me mettre la main dessus ils sont bien évidemment forcés de me décrédibiliser..." regrette-elle. "Non, si j'ai tué ces gens c'était par nécessité. Möchlog souhaite que My'trä sois unifiée sous la bannière que je brandis en Son nom. Mais les rivalités entre les clans et les régions sont un obstacle qu'il faudra auparavant éliminer... "
Les daënars semblent nettement plus unis que les mages. C'est peut-être ce qui leur a permis d'attaquer My'trä avec une telle violence quelques années plus tôt. Les dissensions internes ont failli coûter très cher au continent. Des efforts ont été faits, oui! Mais ils sont loin d'être suffisants pour mettre un terme définitif à la menace représentée par les infidèles. Sans quoi des dirigeants comme Zaël n'auraient jamais pu accéder à la souveraineté...
"Le laxisme du Conseil - ce même Conseil qui me présente comme une criminelle! - encourage les luttes infantiles au sein même de notre continent! Ces vieux fous sont l'héritage d'un passé dont il faut nous affranchir!" affirme-t-elle. "Si les nôtres ne sont pas capables de faire preuve de bon sens et de s'unir face au véritable ennemi alors il est peut-être temps d'user de moyens plus... efficaces pour faire évoluer les choses!"
C'est le sens du message qu'elle souhaitait d'ailleurs faire passer. Ses initiales, qu'elle a gravés sur les cadavres, délivreront un message qu'elle espère clair: elle punira elle-même tous ceux qui tenteront d'affaiblir davantage My'trä. Et si on lui reproche les morts qui jonchent sa route, qu'on n'oublie pas que Zagash à elle seule tue probablement plus de monde en une année que la rouquine en une vie entière...
"Ces gens n'étaient pas des victimes!" conclue-t-elle. "Ils n'étaient que des enfants capricieux! Des enfants que je me devais donc de punir! Ne serait-ce que pour dissuader les autres de continuer à se chamailler...
Le regard entendu qu'elle lui décoche trahit la puissance de cette conviction acquise sur Daënastre. Suite à quoi l'exécuteur souhaite finalement connaître ses intentions exactes avant de l'inviter à poursuivre la route en sa compagnie. Le signe qu'il trouve lui aussi un intérêt à cette discussion malgré l'indifférence exprimée dans sa façon d'être? Est-ce que tous ses camarades se comportent de la même façon ou est-il un cas à part, peu représentatif?
"En général je ne prends pas la peine de discuter avec les personnes que j'entends tuer..." s'amuse-t-elle. "Non, si je suis venue à toi c'est parce que tu as su provoquer ma curiosité! Mais je crois que je comprends maintenant pourquoi Möchlog t'a placé sur ma route... "
Elle lui emboîte le pas avant de se porter à sa hauteur. Tandis qu'elle avance, elle partage son attention entre l'homme en armure et les environs. Elle sait que des mercenaires sont sur ses traces depuis qu'elle a rencontré Adramus. Suhury est une région splendide et qui aura toujours une place particulière dans ce qui lui fait office de coeur. Mais elle n'en reste pas moins dangereuse. De tout le continent, c'est probablement cette région qui souhaite le plus sa mort.
"Je crois que nous pouvons nous entraider!" ajoute-t-elle après quelques instants. "Je ne pourrai pas faire bouger les choses seule et l'aide des Exécuteurs serait pour le moins... appréciable. Et vous, vous avez besoin de moi pour vous rapprocher à nouveau de Möchlog! À travers moi, tu pourrais très bien incarner le renouveau de ton Ordre..."
Mais a-t-il seulement ce genre d'ambitions? Elle n'arrive pas réellement à cerner cet homme, à vrai dire. Mais elle sait que sous ce corps d'acier se trouve un humain comme les autres. Il a forcément des désirs ou des attentes. Reste à savoir lesquels... Zora garde finalement le silence, laissant le soin à l'exécuteur de saisir la main qu'elle lui tend. Ou non...

Morr
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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptySam 9 Juin - 11:52
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My'trän +2 ~ Suhury

C'était un point de vue, une fois de plus un point de vue qu'il ne partageait pas, mais à quoi bon lutter pour changer tout cela. Les convictions des Exécuteurs étaient gravées dans la pierre, un devoir sacré qui ne cessait jamais, ce n'était donc la première fois qu'une telle argumentation lui était présenté, mais là n'était pas le point. Elle soulevait un point intéressant surtout au vu de la guerre précédente.
Son gantelet se porta à son heaume en signe de réflexion, la réponse parvint d'elle même comme un couperet aussi simple et peu subtile que d'habitude.

-Peut être voulait-il simplement voir si ses fidèles étaient digne de ses dons, la sélection naturelle est chose commune, et voir qui mérite la vie et qui ne la mérite fais parti de ses attributions. Ou peut être simplement que s'il donne la vie avec plaisir, il la reprend avec autant de passion.


Mais il ne pouvait s'aventurer plus loin au risque de prêter à l'architecte des intention humaines, choses qui n'était surement pas le cas. Pire il n'oserai jamais penser à la place de ce dernier considérant son rôle comme celui d'un exécutant pur et simple.
L'avantage d'être parmi les apôtres était que la vie était relativement simple, une vie d'obéissance était douce et le fardeau du libre arbitre était absent. Si certains pouvaient voir cela comme un mal, Morr lui se considérait comme chanceux d'avoir un chemin déjà tracé.
La déclaration de la jeune femme lui fit marquer un temps d'arrêt. Avait-elle réellement rencontré leurs seigneur en personne ? Au vu du nombre de personne qui disait cela c'était difficile à concevoir, mais même si c'était un mensonge, il fallait lui accorder qu'elle semblait réellement convaincue par ce qu'elle disait.



-La guerre est l’hygiène de l'humanité. Laver les impureté est une tache importante que nous ne pouvons confiez à la nature, peut être que cette invasion n'était pas un mal, peu être que si... il n'est pas de mon ressort d'en juger.



Savoir qu'elle se pensait ainsi supérieur aux autre avait quelque chose d'amusant, mais l'Exécuteur n'en laissa rien paraître, préférant plutôt se concentrer sur la route.



-C'est vrai... mais même un pion peut devenir une pièce de valeur si l'on le place au bon endroit, une renne est inutile si elle est maniée par un imbécile, et le sacrifice d'une tour peut permettre à un soldat de gagner la guerre... Vous pensez vous donc comme une pièce de valeur ? Ou un pion bien utilisé ?




C'était une question qui se voulait sérieuse, certains se pensaient des élus alors qu'ils étaient simplement manipulés, d'autres étaient des prodiges de nature. Savoir dans quel camp cette intrigante jeune femme se plaçait risquait d'être intéressant.
La réponse qu'elle fit en se mettant à rire le laissa perplexe.... Visiblement elle se sentait vraiment investie d'une mission divine, ce qui se révélait plutôt intéressant.


-Unifier Mytra ? Dans quel but ? Nous vivons en clans depuis des éons.... Je ne contredirais pas la volonté de mon architecte si cette dernière est bien d'unifier le continent... mais nous ne vénérons pas tout Mochlog ? Comptez vous soumettre le reste du pays par la foi ? Ou par la force ?



Elle parla ensuite du conseil, cette institution vénérable qui ne s'exprimait que rarement, et quasiment jamais au temple. Morr n'avait strictement aucun avis sur eux, mais la rousse semblait suffisamment remontée, suffisamment pour tenter quelque chose contre ce fameux conseil, ce qui le fit de nouveau sourire sous son masque.



-Le conseil.... je ne sais pas s'il serait sage de tenter la même méthode que pour les villageois, nous parlons de maître stratège et de puissant mage, il vous faudrait plus que vos talents pour le mettre à bas, il vous faudrait le soutient du peuple et.... une armée




Mais autre chose le taraudait, quelque chose de plus important que cette histoire de conseil, certes changer les choses n'était pas son fort, mais le plan de cette jeune femme était amusant.
Si elle était effectivement envoyée par la chouette, elle aurait rapidement le soutiens de son ordre. Peut être tentait-elle de le convaincre lui même.
Mais il chassa ces pensées d'un haussement d'épaule, rien n'avait d'importance pour le moment, le duo discutait et c'était tout, Morr était donc libre de lui faire part de ses remarques.



-Faire cesser la violence par la violence. Certains pourraient vous dire que c'est une entreprise futile, mais je pense voir une certaine logique dans vos dire.... insuffler la peur d'une entité supérieure... c'est effectivement ce qu'à échouer le conseil à mettre en place, aucune tribus ne les craint. Les marins craignent les chotgors, les montagnards les khoral et les Suhur craignent les Exécuteurs, mais pas un ne craint le conseil.

Il y avait effectivement quelque chose à revoir dans cette conception. Morr n'était certes qu'un pantin, mais n'était pas un pantin dénué d'émotion contrairement à ce que son masque pouvait laisser penser. Et si son dieu l'ordonnait il suivrait la jeune femme dans sa quête.
Mais pour le moment il devait se contenter de suivre sa mission première.

Alors que le chemin continuait, il observa cette adepte curieuse parler de son ordre.



-Je ne suis malheureusement qu'un exécutant sans pouvoir, mais peut être pourriez vous plaider votre cause auprès du grand maître, mais si vous arriviez à faire en sorte que notre seigneur se manifeste pour nous dicter ses nouvelles volontés... Oui vous auriez notre soutiens




Et un tel soutiens n'était pas rien, car chaque Exécuteur était un maître lame doublé d'un adepte puissant, de quoi former une garde particulièrement dévouée quoiqu'un peut sinistre.

Il réfléchi pour une unique à sa propre place, l'armure du grand maître était attirante il était vrai... mais il ne possédait pas les pouvoirs requis pour en devenir un, ainsi il secoua la tête doucement, préférant détourner sa proposition pour le moment.



-Je ne suis pas digne d'être un maître lame, pas tant que notre seigneur ne m'aura pas accordé de plus grands pouvoirs, si cela arrive un jour, je défierais le grand maître pour obtenir sa place comme il est coutume.



Le rite de passage était brutal, défier en duel le maître du temple pour s'arroger sa place et devenir le nouveau grand seigneur. Depuis la création du temple il en était ainsi.
Le soir commençait à tomber et au vu de l'état de son compagnon, Morr préféra arrêter sa route pour le moment.

-Aussi résistante que vous soyez peut être vaudrait-il mieux s'arrêter pour la nuit, ne serait-ce que pour vous laisser le temps de guérir.



Sans attendre sa réponse il bifurqua, se dirigeant au travers des bois pour trouver une petite clairière dégagée ou s'écoulait un petit ruisseau, l'eau vive coulant tout le long de cette trouée. Le lieu était paisible et au vu du cercle de pierre, souvent utilisé par les voyageurs.
Mais avant de s'asseoir, l'Executeur s'approcha de la jeune femme la toisant de toute sa hauteur avant de tendre une main gantée de fer.


-Avant que nous continuions, je m'appelle Morr.






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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptySam 30 Juin - 10:26

L'homme est sensé. Bien davantage que la plupart des hérétiques qui déshonorent Möchlog. Zora tourne légèrement la tête dans la direction de l'intéressé et l'observe comme si c'était la première fois qu'elle le voyait. Elle finit par approuver ses remarques d'un léger signe de la tête. La philosophie de l'Exécuteur, bien qu'axée sur une passivité étrange, est appréciable. Ou tout du moins digne d'une certaine considération. Et même si la rouquine s'obstine à lutter avec passion contre les défauts de ce monde, les différences qui les séparent ne sauraient occulter les points communs qui les rapproche. Ou qui, plutôt, pourrait les rapprocher...

Elle se montre ainsi plus réceptive - et sans doute plus tolérante - aux propos que lui tient ce providentiel inconnu. Et si Zora s'offusque quelque peu lorsqu'il se permet de soulever la possibilité que l'invasion daënar n'était peut-être pas un mal, elle refoule néanmoins les mots qui lui brûlent les lèvres au fond de sa gorge. La jeune femme préfère se focaliser sur la douleur persistante qui vrille ses sens et ainsi diriger sa colère contre la plaie qui résiste à ses pouvoirs curatifs. Le doute l'envahit à nouveau. Il est néanmoins chassé par la question que lui adresse bien vite le guerrier en armure sombre.
"Je me considère comme la pièce sur laquelle s'axe la stratégie de notre Maître..." finit-elle par répondre. "Pion ou reine, quelle importance?"
Elle n'a pourtant pas la prétention de croire que sa perte porterait un coup fatal à Möchlog. Elle est remplaçable, elle le sait. Mais la Chouette devrait alors concéder une partie pour l'emporter lors de la suivante. Sa victoire est de toute façon inévitable. Zora, elle, ne peut qu'espérer être celle qui sera digne d'aider l'Architecte à vaincre et à restaurer l'Ordre au plus vite. L'idée qu'un autre humain puisse obtenir cet honneur à cause de son échec lui est tout simplement insupportable! Quant à savoir de quelle manière elle compte s'y prendre pour soumettre le continent...
"Je lutterai avec les armes que mes ennemis daigneront me laisser. Ce n'est malheureusement pas moi qui fixe les règles. J'aurai préféré le chant des mots à celui des lames. Mais le Conseil a décidé d'opter pour la guerre..." soupire-t-elle avant de relever son regard au niveau des fentes du casque de son interlocuteur. "Un choix qu'ils finiront bien vite par regretter, tu peux me croire!"
Et pourtant l'Exécuteur a vu juste en arguant que les conflits sont l'hygiène de l'humanité. Une lutte interne affaiblira My'trä dans un premier temps et c'est sans aucun doute fort regrettable. Néanmoins elle lui offrira également la capacité de se relever, unie, pour éradiquer définitivement la menace daënar. La fin justifie donc largement les moyens. L'heure est au pragmatisme, non à l'utopie. Une évidence que le Conseil n'est pas apte à comprendre. Et qui, dans la foulée, justifie son éradication. Une entreprise qui ne sera pourtant pas aisée.

L'homme ne tarde d'ailleurs pas à le lui faire remarquer. Une armée semble nécessaire, en effet. Le soutien d'Althéa, bien que précieux, semble bien dérisoire face aux forces que peuvent déployer leurs adversaires. Zora ne compte pourtant pas s'attacher les services des vivants. Celui des morts devrait être suffisant... Pour le reste, elle ne partage pas tout à fait l'opinion de son interlocuteur.
"Le soutien du peuple serait un plus mais il n'est pas nécessaire. Celui des dirigeants des différentes régions, par contre, s'avère vital. Avec les bons arguments et de judicieuses concessions, certains d'entres eux pourraient être tentés de se rallier à moi!" assure-t-elle. "Comme je te l'ai dit, j'entends faire disparaître les rivalités. Et pour y parvenir le meilleur moyen est encore de les exploiter..."
Elle lui adresse un vague sourire puis détourne le regard pour le laisser vagabonder sur les environs. Les plaines de Suhury sont magnifiques mais elles ne favorisent guère la discrétion. Zora suppose qu'aucun éventuel poursuivant s'attend à la voir en compagnie d'un Exécuteur. C'est un avantage certain. Mais peut-être pas suffisant pour éloigner les plus tenaces. Ou les plus malins. La rouquine considère à présent que le danger viendra des alentours et non de l'homme en armure. Le signe que la discussion prend une tournure positive.
"Et oui, personne ne craint le Conseil..." approuve-t-elle à regret. "Ce qui est d'ailleurs le coeur du problème. Il travestit la réalité de manière à apaiser les nôtres. Peut-être que le peuple avait besoin de sécurité à la suite de l'invasion daënar mais à présent, il a besoin de lucidité. Et ça, le Conseil est bien incapable de lui en offrir! Comment le pourrait-il alors qu'il représente l'héritage d'un passé révolu?"
Un passé qui n'est guère glorieux, d'ailleurs... Aux yeux de la fanatique, ces vieillards symbolisent la faiblesse dont on fait preuve les anciens en acceptant une paix préjudiciable. Pourquoi glorifier cet échec? Il convient de le venger, non de s'y complaire. Le socle du système politique my'trän est bâti sur la honte et le mensonge. Comment pourrait-il perdurer?

L'adepte de Möchlog alimente quelques instants encore sa rancoeur avant d'accorder à nouveau une pleine attention à son camarade de route. Ainsi donc il n'entend pas prendre le pouvoir de suite mais plutôt gagner en puissance avant de défier le maître de son ordre. Un choix imprégné d'une certaine sagesse, sans doute. Mais à trop attendre on finit parfois par laisser passer sa chance. Elle ne peut qu'espérer que ce ne sera pas le cas pour celui qui finit par lui donner son prénom. Il est vrai que la rouquine n'a même pas pensé à lui demander comment il s'appelait tandis qu'elle se pressait de lui offrir son aide intéressée... Mort, donc?
"C'est un... prénom qui se marie plutôt bien avec ton titre!" relève-t-elle, amusée, avant de plisser les yeux. "Tu t'appelles vraiment comme ça ou c'est ton Ordre qui t'a baptisé ainsi lorsque tu l'as rejoint?"
Toujours est-il qu'elle estime qu'il n'est pas nécessaire de se présenter en retour. De son propre aveux, il l'a reconnue. Et puis elle n'a guère envie de se plier aux exigences de la bienséance ou aux futilités des règles sociales. Elle préfère davantage se concentrer sur le chemin irrégulier qui les mènes à présent entre les arbres, jusqu'à une clairière plutôt agréable. Un chant ondoyant indique par ailleurs la présence d'un ruisseau qui leur permettra de se désaltérer et de faire un brin de toilette.

Zora ne tarde ainsi pas à se passer de l'eau sur le visage puis à remplir sa gourde avant de venir prendre place sur les vestiges d'un arbre fauché par la foudre. Elle dégage ensuite prudemment son épaule avant d'observer avec dégoût sa blessure. La rouquine entreprend ainsi de la nettoyer avant d'apposer sa paume à sa surface, l'inondant de magie. Le résultat n'étant pas à la hauteur de ses attentes, elle lâche bien vite un soupir empli d'irritation.

Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] Separa10

Si les jours sont chauds, les nuits restent fraîches. Zora glisse un morceau de viande séchée entre ses lèvres et l'agrémente peu après d'une gorgée d'eau. Elle n'a pas précisé à l'Exécuteur qu'il pouvait se se servir s'il le souhaitait, se contentant de déposer ses victuailles entre eux deux. Une invitation qu'elle estime claire et qui lui évite de faire preuve d'un altruisme qui la met quelque peu mal à l'aise.
"Tu comptes dormir avec ton armure?" lui demande-t-elle, curieuse. "Je n'irais pas jusqu'à dire que je m'intéresse à ton confort mais tout de même... La nuit est tombée, nous allons camper ici et tu ne l'as toujours pas retirée! Qu'est-ce que tu essaies de cacher??"
Peut-être qu'il a le corps en grande partie brûlée? Ou tout simplement qu'il n'assume pas un physique ingrat? Zora se fiche pas mal de son apparence, en l'occurrence. Elle pourrait même fermer les yeux sur une éventuelle infirmité ou trace d'impureté pour peu qu'il continue à incarner la promesse d'une utilité.
"Tu ne me fais pas confiance, c'est ça?" croit-elle comprendre. "Sans vouloir te vexer... Ton armure ne te serait pas d'une grande aide s'il me prenait l'envie de t'envoyer vers ta prochaine existence, hein!"
Elle se fend d'un autre sourire avant d'engloutir un autre morceau de viande. Dans le fond elle se fiche pas mal de l'homme qui se cache derrière son armure. Qu'il fasse comme bon lui chante, ce n'est pas elle qui doit subir les affres de cet ensemble de métal. Même s'il est vrai que ce n'est guère agréable de ne jamais savoir où regarder lorsqu'elle s'adresse à lui...
"Enfin... À supposer qu'il soit possible de tuer un Morr!" ricane-t-elle.
Une semi-plaisanterie initiée par le cumul de la fatigue et du sang perdu au cours de la journée. Bien qu'elle soit pratiquement incapable de l'atténuer, Zora n'est pas sans ignorer que les vertiges réguliers qui l'assaillent sont dus au fluide vital qui a filtré à travers sa blessure. Elle ne peut guère faire grand chose d'autre qu'attendre. Le cataplasme d'herbes qu'elle a fait devrait quant à lui se charger de résorber la plaie. Les vielles méthodes sont efficaces, elle le sait. Mais qu'est-ce qu'elles sont lentes...

Morr
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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyLun 16 Juil - 17:19
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My'trän +2 ~ Suhury
La jeune femme se révélait bien plus curieuse que ce qu’aurait pu imaginer l’apôtre. Son nom… voilà qui était intéressant… lui-même l’avait oublié ainsi il ne pouvait pas vraiment donner de réponse exacte.
Mais au final était-ce vraiment important ? Ses parents ou l’ordre… Ce n’était qu’un nom après tout.

-Je ne sais pas vraiment, ou du moins je l’ai oublié… Mais ce n’est que peu important au final, ce n’est qu’un nom vous pourriez bien m’appeler Exécuteur que cela ne changerait rien.


Morr était toujours aussi pragmatique, tant qu’il reconnaissait qu’on l’appelait, il accourait. Les émotions des habitants de la région étaient plutôt rares, celles de Morr étaient aussi présentes qu’un plan d’eau dans le desert.
Un nom pouvait être encombrant, et il n’avait gardé ce dernier que car c’était la tradition. Les Apôtre de la secte gardaient toujours des armures quasi-identiques ainsi chacun d’entre eux était remplaçable et se confondaient entre eux. Du moins pour les non-initiés, car il existait de subtiles différences entre eux, que ce soit entre les carrures ou dans les subtils détails des armures
Certains possédaient des motifs stylisés gravés à l’argent alors que d’autres comme celles de Morr restaient désespérément sobre.
La seule exception notable étant bien entendu celle du maitre du temple qui était bien différente des autres : plus grande, plus imposante mais aussi plus solide et stylisée… une véritable merveille d’artisanat, une merveille que peut être l’homme enfilerait si son dieu l’en jugeait digne.


****

La clairière était dégagée, et le camp fut rapidement monté au milieu. Par camp il fallait entendre un simple feu de camp placé au milieu dont les flammes douces réchauffaient les deux compagnons de route.
Morr c’était assis, fixant tour à tour les flammes puis Zora. Son esprit était occupé par de nombreuses réflexions mais toutes furent coupées par les interrogations de la jeune femme. Cela semblait être une question récurrente chez beaucoup de gens. Tous semblaient fascinés par ce qui se trouvait sous cette masse de métal.
Était-ce un vieillard meurtris par le temps ? Une carcasse affreusement mutilée ? Une armure vide remplie par les vestiges de son ancien propriétaire ? Ou une quelconque anomalie dissimulant ses mutations aux yeux du monde ?
La réponse était bien plus simple que cela : c’était un humain en parfaite santé qui se cachait la dessous. Un homme parfaitement ordinaire, sans mutations ou cicatrices. Un humain, pas d’anomalie ou d’atrocité.

-Je ne l’enlève jamais, à part à quelques occasion au temple. Nous somme formés à endurer son port sans sourciller, et malgré e que l’on pense elle n’est pas inconfortable, loin de là.


Si elles paraissaient affreusement cruelles par son apparence toute bardée de lames et de piques, l’intérieur lui avait été étudié pour son port long comme l’intérieur le laissait deviner.
Ce dernier était fait d’un cuir rare et respirant renforcé sur les épaules et au niveau des sangles pour aider son porteur à l’endurer.
Cette pièce datait d’un autre temps ou les combats en armure intégrale étaient une nécessité. Les hommes qui gardaient ces reliques d’un autre temps étaient de plus conditionnés pour les supporter ainsi le confort était une notion relative.
Là où certains étaient irrités par le cuir interne par les frottements répétitifs des sangles et des lanières les adeptes de Mochlog eux ne souffraient pas de tels mots, leurs corps gommant ces inconvénients à la première occasion.
La chouette avait doté ses adeptes d’un corps particulièrement adapté à ce genre d’exercice et lui dont le don était tourné vers la guérison, cela en décuplait sa puissance contrairement à la jeune femme qui ne semblait pas guérir très vite.
Elle tenta même une plaisanterie qui ne réussit pas à déclencher de rire chez l’Exécuteur.
Il eut un petit soupir avant de répondre.

-Vous le pourriez peut être c’est vrai mais vous êtes douée de don, beaucoup ne le sont pas. Le métal préserve la chaire, et lui évite d’être souillée par d’autres.

Les gens ne semblaient décidément pas comprendre l’utilité de ces œuvres d’art et si il y avait une certaine provocation dans ses paroles, Morr n’en releva aucune se contentant de se saisir d’une petit outre en cuir dans laquelle il ficha une paille, passant cette dernière sous son heaume pour en aspirer le contenu.
L’alimentation des apôtres était composée d’une bouillie sans gout dont le seul avantage était de répondre aux besoins d’un corps humain en pleine santé. Mais la viande posée près de lui ne manqua d’attirer sa convoitise.
Les gestes de la jeune femme le laissèrent penser qu’elle était prête à partager.
Morr défit alors les lanières de son casque, le soulevant légèrement pour laisser passer une tranche de viande séchée, révélant simplement le bas de son menton : une peau blanche plus qu’immaculée, qu’une barbe plus que naissante venait colorée de gris.
Ce détail fut fugace et la jeune femme avait tout intérêt à avoir les yeux rivés dessus pour le voir.

Lancé par ce petit geste, Morr décida de faire un petit effort envers Zora

-Si cela peut vous rassurer, je vais vous montrer une petite prévu, que cela reste entre vous et moi.


Rattachant les lanières de son heaume, il reporta son attention sur son gantelet droit, défaisant des attaches soigneusement dissimulées dans le canon.
Après quelques minutes, la pièce d’armure sembla plus lâche, et il put la retirer révélant une main tout aussi blanche que le visage.
Sa seule particularité était son teint diaphane qui révélait bien que sa peau n’avait que très rarement vu le soleil.
Il agita sa main devant les yeux de Zora la tournant devant elle pour prouver ce qu’il avançait

-Vous voyez, pas de difformité, pas de blessures de quelques sortes, pas de maghilite, la main d’un homme normal.

Une main d’Exécuteur, dont les doigts étaient certes fins mais qui ne cachaient pas leurs puissances.
Au bout de quelques temps il reprit son gantelet, le refixant avec la même attention avant de se reporter sur la blessure de son compagnon.
Elle avait le don il ne faisait aucun doute la dessus mais ce dernier semblait peiner à traiter ses blessures, comme si l’architecte avait décidé de lui donner une bénédiction partielle. Ça ou son don avait simplement été concentré ailleurs.
Poussant un soupire, l’Exécuteur finit par faire un petit geste vers Zora.

-Si Mochlog veut que vous viviez, peut être pourrais-je vous aider avec cette blessure.


Il n’était pas courant qu’il propose ce genre de chose, au contraire, l’homme réservait ses dons à des cas importants. Mais il pouvait considérer la situation comme telle car la jeune femme avait prouvée avoir des connexions avec l’architecte.
Il offrit donc cette opportunité, ne sachant trop si elle allait subir un refus sec ou non.
Morr n’était de toute façon pas là pour juger la jeune femme, si elle acceptait il n’y aurait aucune contrepartie.
Une simple proposition qui compte tenu du caractère de l’apôtre était quasiment amicale


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Meurtre pour le bien de la communauté [10 Juillet 933] EmptyLun 6 Aoû - 11:30

Elle suppose que la main agitée par Morr devant elle, bien en évidence, incarne une certaine forme de confiance. Mais Zora a toutefois de la peine à réprimer un fou-rire. Elle parvient, au prix d'un grand effort, à le transformer en simple sourire. Une manifestation sans doute moins à même de provoquer le vexation de l'Exécuteur. Après ne cherche-t-elle pas à s'en faire un allié? Que gagnerait-elle à se moquer de lui? Les mots qui lui brûlent les lèvres, donc, restent précautionneusement captifs de ces dernières.
"Par Möchlog, cachez cette main que je ne saurais voir!" lâche-t-elle sur un ton théâtrale.
Néanmoins, qu'il se rassure: elle ne compte pas spécialement aller répéter partout qu'elle a vu un morceau de chair d'Exécuteur. Déjà parce qu'elle doute que cela puisse réellement intéresser quiconque. Après tout les gens doivent bien se douter que sous ces armures se cachent des humains semblables aux autres, non? Quoique l'imagination a tendance à être fertile chez ses semblables. Certains sont peut-être convaincus que ces guerriers en armures sombres portent un tel attirail pour cacher d'éventuels difformité et, pourquoi pas, leur appartenance à une autre espèce? Les gens craignent trop aisément ce qu'ils ne comprennent pas...

Toujours est-il que la rouquine aime bien chercher la petite bête. Et qu'elle n'est pas du genre à gober ce qu'on lui jette entre les dents avec la naïveté qui sied tant à tant des siens. Morr ne lui a montré qu'une infime partie de son anatomie. Il pourrait très bien cacher une éventuelle impureté ailleurs sous son armure. Pire encore: il pourrait également vénérer le Gryffon Blanc en secret et se jouer d'elle sans même qu'elle s'en rende compte.
"La main d'un homme normal ou la main d'un homme qui tente de paraître normal..." nuance-t-elle donc avec une pointe d'amusement. "Mais peu importe dans le fond: le temps où je me préoccupais des impuretés de mes semblables est révolu! Si nous nous étions rencontrés quelques jours plus tôt je me serais peut-être montrée plus inquisitrice. Mais aujourd'hui..."
Peu importe, dans le fond. Ses actions sont suspendue à la nécessité. Et la nécessité, aujourd'hui, c'est de faire de My'trä une nation forte, unie. Tuer les Enfants des Architeces n'a plus le moindre sens à ses yeux. Ils méritent de vivre pour combattre les infidèles. Et lorsque la guerre sera gagnée, lorsque Daënastre brûlera et sera rayée des parchemins d'histoire, il sera temps de procéder à la purification finale de ses semblables. Le monde pourra alors savourer une ère de paix et de prospérité. Sous son règne, évidemment. La croisade chez les technologistes n'aura pas porté les fruits escomptés mais aura au moins permis à la rouquine de prendre conscience de certaines choses. En ce sens, elle est une réussite.

La jeune femme est tirée de ses pensées lorsque le guerrier lui propose son aide. Son ego lui commande de refuser sèchement cette offre. Ne serait-ce que parce qu'elle souligne ses nouvelles carences dans le domaine des soins magiques. Le visage de la criminelle s'assombrit en se rappelant une évidence qu'elle avait pourtant réussi à oublier l'espace de quelques minutes. Mais alors qu'elle s'apprête à hocher négativement la tête, elle se ravise.

Combien de temps devrait-elle sacrifier à la guérison de sa plaie? Combien d'efforts qu'elle pourrait aisément s'éviter en acceptant la main tendue de l'Exécuteur? D'autant plus qu'elle n'est même plus certaine de pouvoir résorber entièrement sa blessure. Elle est affaiblie. Et ses ennemis sont trop nombreux pour qu'elle puisse prendre le risque qu'une telle situation se prolonge. Mieux vaut épargner son ego ou perdre la vie? La réponse est aussi évidente qu'indiscutable.
"Je veux bien, oui..." finit-elle par répondre, non sans une pointe de regret. "Mais puis-je te demander de déposer ton arme un peu plus loin? Un accident est si vite arrivée de nos jours! Et j'ai déjà eu ma dose de trous dans le corps, cette semaine..."
Elle met à profit le temps ainsi gagné pour retirer son haut avant de présenter son dos dénudé et orné du cataplasme à l'exécuteur. Ses vêtement prudemment repliés contre sa poitrine, elle tente une nouvelle fois d'ignorer les vertiges inhérents à la perte de sang. Et dans un même temps, de rester attentives au comportement de l'homme qui n'entre plus que partiellement dans son champ de vision.
"J'espère que tu es aussi doué pour soigner que vous trancher des têtes, cela dit..."
Une forme d'avertissement qu'elle se sent obligée de lui adresser tandis qu'elle tente de faire abstraction de cette situation étrange. Avant son départ chez les daënars, elle n'accordait que peu d'importance à la nudité. Mais les infidèles sont dotés d'une pudeur qui a d'une certaine façon déteint sur elle. Un constat qui l'irrite mais qu'elle ne peut guère ignorer. Elle fait ainsi de son mieux pour paraître détendue et ne pas laisser un semblant de honte l'envahir en "s'offrant" ainsi à la vue d'un homme qui, lui, ne laisse pas transparaître le moindre morceau de peau. Quel étrange duo...
"Comment fais-tu?" glisse-t-elle pour détendre quelque peu une situation qu'elle est peut-être la seule à subir. "Je veux dire, pour accepter que d'autres prennent les décisions à ta place? Nous devons tous obéir à Möchlog, c'est un fait. Mais tout à l'heure tu n'as pas condamné les assaillants du village. Tu t'es contenté d'appliquer la sentence que j'ai prononcée. Ce n'est pas... pesant de t'en remettre constamment au verdict des autres?"
Est-ce une manière de se dédouaner? Ou peut-être le fruit d'une retenue durement entraînée au fil des ans?

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