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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Le Tyorum
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 L'Ours et l'Agneau

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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L'Ours et l'Agneau EmptyJeu 14 Juin - 21:53
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Le Tyorum. Cette riche région dont la capitale est Skingrad et qui cache de nombreuses choses inattendues : Des rencontres, des paysages féeriques et tout une faune impressionnante. Pourtant ce n’est pas pour une promenade bucolique qu’Eylohr et un groupe de pirate quittèrent le navire de Pedro De Sousa pour se rendre à l’intérieur des terres, loin de la mer qu’ils chérissent plus que tout. Ils sont 10 à prendre le chemin d’un village dont le nom échappe à Eylohr mais qui, d’après certains dires, abriterait une maison dotée d’un véritable arsenal technologique et qui saurait satisfaire les ambitions terrestres du colosse fraîchement libéré de prison. Des prothèses, de l’or, de la puissance, tout ce qui ferait frétiller d’envie le colosse venu du Nord.

    Mais le géant qui se présente cette nuit-là aux abords du village n’est plus celui qui, quelques mois auparavant, s’était présenté à un laboratoire d’expérimentation de magilithe de l’UNE. Les tourments, les tortures, les souffrances qui lui furent infligées avaient achevées de détruire les quelques barrières qui séparaient l’homme de la bête. Pour survivre, pour dépasser ces épreuves et se remettre des mauvais traitements subis, Eylohr s’était enfermé dans une carapace de fureur, de haine et de vengeance. Cette haine, cette fureur et cette vengeance, il les dirigerait toutes vers celles et ceux qui l’entourent et qui ne partagent pas ses dessins. Ainsi, chaque homme, chaque femme, chaque enfant est dorénavant un ennemi du colosse venu du Nord. Qu’importe le courroux, qu’importe la ruine, qu’importe la destruction et la mort, l’esprit d’Eylohr et sa destiné sont marqués par l’obscurité. Il sera le crépuscule de ce monde, la fin de ce temps. Dorénavant, ses pensées sont tournées vers lui et uniquement lui, et ses envies funestes ne souffriront aucune retenue ni aucune menace.

    Ils sont donc dix à entrer dans ledit village en quête de la maison cible et qui, apparemment, n’est défendu que par une petite escouade de milicien, qu’il faudra localiser très rapidement. La barrière qui délimite une parcelle de terrain est franchie par Eylohr en premier, suivi de 4 autres pirates. De l’autre côté, sur une autre parcelle, 6 autres pirates entrent dans le village en suivant un autre itinéraire. Le but est de quadriller la zone afin de faire face à la moindre petite défense. Ils avancent tout en se dispersant et passent une première série de maison, puis une seconde. Eylohr entrevoit alors une bâtisse ressemblant à un baraquement de gardes. Les armoiries de Skingrad et de la région sont présentes, ainsi que des bannières et il y a un garde assoupit devant la porte. Une affectation agréable somme toute. Convergents des deux côtés de la bâtisse, les pirates s’approchent du garde endormi. Eylohr place une main sur sa bouche, l’agrippe et le plaque dos à lui, après quoi, il place la lame de son couteau, aussi aiguisée qu’un rasoir, contre la gorge du pauvre milicien qui sort seulement de son rêve. Alors, décrivant un arc de cercle d’une oreille à l’autre, la lame entailla la chaire, découpa les vaisseaux, trancha la trachée et déversa un flot de sang poisseux et gras dont l’odeur métallique empestait déjà l’air tandis que le soldat mourrait dans des gargouillis ineptes. A l’intérieur, il n’y avait aucun bruit. Il était tard et tous dormaient sans aucun doute. Alors ils entrèrent, un par un, épées et armes au poing, et de déployèrent. Ils étaient dix avec Eylohr, et il y avait 12 lits. Moins le garde déjà tué, cela faisait une victime par personne, car tous les lits étaient pris. Donc, aucun garde ne se trouvait à l’extérieur. Très bonne nouvelle.

    Eylohr eu une pensée sadique. Il voulait voir la peur et la pitié dans les yeux de sa future victime. Il voulait voir la vie quitter le corps de celui qu’il tuerait sans aucune pitié. Alors, il souffla doucement dans l’oreille de sa victime. D’abord, il eu un réflexe endormi, il chassa ce qui devait s’apparenter à une mouche pour lui, sans daigner se réveiller. Alors Eylohr recommença. Et encore une fois, le milicien chassa une mouche imaginaire sans pour autant se réveiller. Alors Eylohr laissa perler sur sa joue quelques goutte du sang qui avait maculé sa main. Et là le milicien se réveilla. Passant un doigt sur sa joue, il marmonna quelques mots imperceptibles typique d’un endormi qui se serait réveillé trop rapidement. Il se retourna alors vers Eylohr et lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il avait face à lui, il était trop tard. Ses yeux s’écarquillèrent jusqu’à presque sortir de leurs orbites alors qu’il se mettait déjà à bégayer. Sans lui laisser le temps de crier ou de se mouvoir, Eylohr lui sauta à la gorge et entailla sa chaire avec ses propres dents. Oui, ses propres dents. Il enfonçait avec la force d’un ours ses canines affutées et très vite le sang se mit à jaillir. Sans s’arrêter, il enfonça profondément encore ses dents jusqu’à que ce ses deux rangées se retrouvent, terminant de déchiqueter sa gorge. Lorsque le colosse releva la tête, le pauvre condamné agonisait dans une marre de sang, son propre sang, sa gorge ouverte sur plusieurs centimètres d’où s’échappait un mince filet d’air, sifflement lugubre alors que Eylohr crachait ce qu’il venait d’arracher.

    Alors qu’il se mettait à rire, dressé de toute sa hauteur, d’un rire diabolique et cruel, ses hommes lui emboitèrent le pas. Ils ne cherchaient plus du tout la discrétion. Ils ne cherchaient plus la surprise. Alors certains assassinèrent leurs cibles à coup de lame mais d’autres firent tonner le feu de leurs fusils et de leurs pistolets. Plusieurs détonations eurent lieux en même temps, qui ne manqueraient pas de réveiller les pauvres habitants qui ne tarderaient pas à vivre un véritable enfer. Car si le fracas les sortira de leur torpeur, ils ne seront pas prêts à être accueillis par les lames et les balles de pirates sans pitiés. Et Eylohr saurait les recevoir alors qu’il s’apprêtait à découper la tête de celui dont il venait de manger la gorge.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
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L'Ours et l'Agneau EmptyVen 15 Juin - 7:50
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
En apparence, rien ne pouvait distinguer cette nuit-là d’une autre, mis à part le fait de se trouver seule avec son oursonne dans cette maison isolée du reste du village. Sanaë avait passé sa journée dans l’atelier, ainsi qu’une bonne partie de la soirée afin d’entretenir ou de réparer quelques objets appartenant aux villageois. Sur son établi, déjà bien encombré, s’entassaient tout un tas de pièces usagées appartenant à quelques machines usées ou simplement cassées. Sanaë ne s’était pas montrée regardante sur la qualité ou même l’utilité des engins, elle se contentait de rendre service tout à se tenant occupée.

Les journées se faisaient longues et ennuyeuses, ternes aussi, depuis le début de l’hiver. Et si elle n’hibernait pas, Shaïa agissait de nouveau comme un ourson nouveau-né et passait une grande partie de ses journées à dormir au coin du feu ou près des machins, sans jamais réellement quitter sa compagne humaine.

Il était tard lorsque Sanaë décida de regagner la bâtisse principale constituant son foyer. En guise de repas, elle se contenta de grignoter quelques morceaux de pain et une mandarine. Qu’importe, elle n’avait pas faim et sans sens du goût, la qualité du repas ne lui importait que très peu. Après avoir rapidement ingurgité sa maigre pitance, l’ancienne horlogère rangea grossièrement la cuisine, avant de se rendre à la salle d’eau afin de se débarrasser des salissures de la journée et d’enfiler une chemise de nuit. Parée pour la nuit qui se voulait calme, il ne lui restait plus qu’à gravir lentement les marches qui la conduisirent jusqu’à sa chambre et de se mettre au lit.

Comme à chaque fois, le sommeil tarda à l’emporter, si bien que Sanaë avait pris l’habitude de s’apaiser en passant ses doigts délicats dans la fourrure de l’oursonne couchée à la place de son compagnon. Un contact doux et chaleureux qui avait un effet relaxant autant sur l’humaine que sur l’ursidé déjà endormie et après un certain temps, la jeune femme sombra à son tour… Bien que pour un temps relativement court.

Un grand bruit la tira de ses songes en un sursaut dont la sensation s’apparenta à une chute vertigineuse. Shaïa s’était rapprochée de sa compagne et observait les alentours avec des yeux anormalement inquiets. Tirée bien trop brutalement de son sommeil, Sanaë mit un certain temps à réaliser l’origine du vacarme extérieur et surtout de l’état d’angoisse dans lequel l’oursonne s’était plongée.

Puis elle comprit tandis que des lueurs orangées, dansant dans la noirceur de la nuit, perçaient à travers les fines vitres de la chambre pour venir baigner la pièce d’une teinte des plus inquiétante.

Rires étranges. Hurlements horrifiés. Détonations… Nombreuses. Bruits de casse. Encore des rires. Toujours des cris.

D’un bond, sans même se préoccuper de l’état faiblard de sa jambe, la jeune femme se leva afin d’observer l’étendu du chaos à travers la fenêtre. Flammes et fumée s’élevaient haut dans le ciel, jusqu’à masquer les lunes qui observaient le monde de leur lueur indifférentes à l’horreur qui se déroulait juste sous leur nez. Effrayée par cette vision horrifique, l’ancienne horlogère se contentait d’observer la scène à travers ses perles d’azur exorbitées, postées sur ses jambes tout bonnement tétanisées.

Même si elle réalisait l’étendue de l’horreur, la raison, quant à elle, lui échappait encore. Le village qui les avait accueillis n’avait pour autre richesse que le calme qu’il offrait. Il n’y avait là aucune richesse notable, mis à part quelques peaux et griffes de créatures, ramenées par les chasseurs aimant se perdre dans la jungle de Carter, située non loin… Rien qui pourrait réellement intéresser des pillards… Où alors… Peut-être était-ce une invasion my’tranne… Ceux-ci commençaient par les petits villages aux abords de la capitale de la région avant de s’y attaquer ?

Du coin de l’œil, Sanaë aperçue un mouvement. En tournant la tête, elle réalisa qu’il s’agissait d’un attroupement d’hommes armés, peu nombreux pourtant et qui se dirigeaient tout droit à l’atelier située à l’entrée du domaine. Sa respiration se fit plus rapide, moins profonde, moins efficace, tandis que son cœur accélérait brutalement son rythme pour venir cogner douloureusement sur sa poitrine…

Elle devait se cacher… Se dissimuler à leur vue le plus vite possible. Oh, ils pouvaient tout emporter, l’ancienne horlogère n’accordait aucune importance aux biens matériels, seules comptaient la vie de son oursonne et la sienne. Hélas, la jeune femme tarda à réagir et son regard croisa celui d’un homme bien plus imposant que les autres… Un colosse au regard mauvais empreint de folie... Trop tard.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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L'Ours et l'Agneau EmptyDim 17 Juin - 23:33
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Le massacre des miliciens dans le baraquement avait tôt fait de réveiller le petit village endormi. Tandis que les rires couvrirent très rapidement les détonations, et que les pirates exultaient à l’idée d’un nouveau carnage et d’un nouveau pillage, certains villageois courageux sortaient déjà des habitations afin de savoir ce qui pouvait bien se passer. Etait-ce un accident ? Un combat ? Ou simplement une bête un peu trop zélée qui aura réussie à semer la zizanie dans ce village et que les miliciens auraient tué ? Toujours est-il que très rapidement, les pirates étaient sortis du baraquement avec les armes à feu des miliciens et le plus de munitions possibles. Dans un coffre qui appartenait autrefois à un de ces soldats, ils empilèrent les armes et les munitions qu’ils trouvaient, après quoi, et à l’aide de trois lampes à huile, ils incendièrent le baraquement. Les flammes montaient si haut dans le ciel que très rapidement tout le village fut éclairé de milles et uns feux lugubres et sinistres. Tels de petits démons dansants dans le ciel sombre, les flammes rendaient à ce moment une aura des plus glauques et effrayantes. Et le seul qui se trouvait à l’aise dans une telle situation, le seul dont les rires étaient sincères bien qu’emprunts de folie, était Eylohr.

    Son séjour en prison l’avait énormément changé, physiquement et psychologiquement. D’un colosse aux muscles surdimensionnés, il était devenu un ours hirsute à la carrure plus dessinée. Mais il n’avait rien à envier à qui que ce soit, car bien qu’il ait perdu plusieurs dizaines de kilos, ses muscles et sa force étaient toujours là. Il était plus dangereux, plus violent et plus méchant que jamais auparavant. Sa longue barbe hirsute dégoulinait encore du sang de sa victime depuis qu’il lui avait arraché la gorge de ses propres dents. Ses longs cheveux étaient assemblés en une longue queue de cheval lui garantissant un champ de vision clair et accessible. De sa main droite, il tenait un revolver et de sa main gauche la tête de sa victime. Levant sa main gauche vers les cieux, dans un hurlement sinistre et sauvage, il condamna l’ensemble du village à subir sa vengeance tandis qu’il ponctuait ses cris et ses hurlements de rires glauques. Le sang séchait déjà sur son visage, et régulièrement, il approchait la tête de sa bouche et croquait dans la gorge entaillée, recrachant la chaire, maculant son visage de sang.

    Les premiers villageois se montrèrent, les plus courageux approchants avec précaution jusqu’à une vingtaine de mètres des pirates. Sans crier gare, Eylohr avisa le plus proche d’entre eux et tira droit dans la tête, le condamnant à une mort rapide. C’était un jeune à la longue chevelure blonde et à la musculature travaillée, sans doute un chasseur. Presque aussitôt après lui, le groupe de pirate avisa les autres villageois sortis de leurs demeures et ouvrirent le feu, tuant et blessant plusieurs hommes. Dispersion générale, et voilà que les pirates attaquent les habitations, massacrant leurs habitants, principalement les hommes et les enfants, capturant les femmes avant de les regrouper sur la place centrale du village, prêt du baraquement en flamme. Si les enfers avaient une porte, ce serait sans doute se village. Et s’ils avaient un maître, ce serait Eylohr.

    Mais il n’oubli pas la raison première de sa venue ici. Une maison regorgeant de technologie et qui comblerait les ambitions du colosse. Pourtant, alors qu’il se baladait autour des prisonnières apeurées et rassemblées comme le bétail pour l’abattoir, aucun de ses hommes ne lui indiqua avoir trouvé ladite demeure. En attendant, il tournait autour de ces femmes terrorisées qui pleuraient la mort tragique de leurs enfants et de leurs maris tout en se demandant quel sort leur serait réservé. Toujours son revolver à la main et la tête de sa première victime dans l’autre, il se balade, effleurant les pauvres condamnées avec la tête utilisée comme vulgaire jouet. Que de cruauté en cette soirée. Mais voilà qu’une maison un peu plus en retrait est portée à son intérêt. Laissant la majorité de ses hommes s’occuper du reste du village et de la surveillance des détenues, il emporta avec lui deux pirates et prit le chemin de ladite maison, assistant de par le fait à de multiples scènes d’horreurs. Bien que ses ordres fussent de tuer tous les hommes, quelques-uns furent capturés et ramenés avec les femmes du village sur la place centrale, ligotés et asservis. Quelques chasseurs se révoltèrent et prirent leurs armes, tuant un des pirates et en blessant un autre. Mais la surprise, la rapidité et la cruauté de l’attaque eurent raison du village, de la garnison de milicien et des quelques chasseurs y résidant.

    Et voilà ladite maison excentrée du reste du village. Quelques lumières éclairaient les fenêtres qui donnaient sur l’intérieur de la bâtisse. La maison était occupée et la ou les personnes habitant cette maison étaient réveillés. Peut-être avaient-elles fui ? Peut-être pas ? Apparemment non. Car tandis qu’Eylohr s’était planté là, sur le terrain devant la maison, devant une fenêtre éclairée, il observait, curieux et intéressé, une femme en robe de nuit et à la chevelure blonde. Cette dernière semblait regarder avec un air circonspect le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Etait-elle terrorisée ? Etait-elle curieuse ? Toujours est-il qu’Eylohr l’irradiait de son regard, laissant transparaître dans ses yeux couleur océan toute la cruauté dont il saurait faire preuve. La blonde restait là, et lui ne bougeait point. Jusqu’à ce qu’il donne ordre d’investir la maison. D’un geste du bras, soulevant la tête, ce fut là l’ordre donné à ses hommes de prendre la maison d’assaut. Et lui resta stoïque quelques instants, se décidant à investir la maison à son tour qu’au dernier moment. Dorénavant, aucune demeure n’était à l’abri de sa colère et de va vengeance. Et alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la demeure, il fit l’appoint de ses munitions, prêt à en découdre.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
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L'Ours et l'Agneau EmptyJeu 21 Juin - 16:04
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
Le regard plongé dans celui de l’homme, Sanaë n’avait nullement remarqué l’objet qu’il tenait en main, jusqu’à ce qu’il lève celle-ci pour laisser apparaître une tête humaine. Ses yeux d’azur s’écarquillèrent, manifestant ainsi son effroi tandis que son cœur accélérait une fois encore sa bien douloureuse cadence, lui rappelant ainsi un bien mauvais souvenir encore bien trop récent. Sauf que cette fois, Hypérion ne rentrerait pas à temps pour la sauver, et quand bien même… Pourrait-il seulement faire quoi que ce soit ?

Les deux hommes accompagnant le monstre aux traits humains disparurent de son champ de vision tandis qu’un vacarme se dégagea du rez-de-chaussée, la faisant se retourner brusquement vers la porte de sa chambre. Ils étaient entrés, et ne tarderaient certainement pas à la rejoindre. Son regard inquiet se posa sur l’oursonne visiblement terrorisée, elle devait la mettre rapidement à l’abri. Ne se posant pas plus de question, l’ancienne horlogère se pencha pour soulever péniblement la petite créature au poids déjà bien trop lourd pour ses maigres forces. Son genou meurtri plia sous son adorable fardeau, les faisant toutes deux chuter lourdement sur le sol,arrachant un gémissement de douleur à la jeune femme, sentant la faiblesse de sa jambe se déchirer une fois encore.

Le temps manquait, Sanaë le savait, il était à présent inutile de songer à fuir ou à se cacher. Elle poussa néanmoins l’oursonne sous le lit, passant outre ses protestations tout en la suppliant du regard de ne pas faire de bruit.

-Reste-là, Shaïa,murmura-t-elle à l’animal. Restes-là, peu importe ce qu’il se passe.

La créature l’observait de ses yeux sombres incapables de comprendre les paroles de sa compagne humaine. Comme elle aurait aimé bénéficier de la magie d’Orshin pour faire comprendre à l’oursonne le danger présent et son besoin de la protéger à tout prix. Sanaë ne s’inquiétait plus pour sa vie depuis bien longtemps, bien que cela ne l'empêchait pas d’avoir peur… Si elle devait mourir aujourd’hui, elle espérait que cela soit rapide, sans douleur, même si elle ne se faisait guère d’illusion.

Un bruit de pas, lourd, rapide, raisonna dans l’escalier. Sanaë lança un dernier regard à son oursonne avant de prendre appuie sur les montants du lit pour se relever. Hors de question de se trouver à terre lorsqu’ils rentreraient, cela leur fournirai une vue directe sur son amie de fourrure, et cela, l’ancienne horlogère ne le voulait pas. Elle pensa à son revolver rangé dans l’un de ses tiroirs dans son atelier. Peut-être aurait-il été plus utile entre ses mains en cet instant… Non… À quoi bon, elle ne savait pas s’en servir. Un bien joli cadeau dont l’utilisation resterait secrète aux yeux de la jeune femme sans aucune défense.

Se tenant à présent debout, malgré la douleur qui irradiait dans sa jambe, Sana lançait quelques regards apeurés tout autour dans l’espoir d’y trouver une échappatoire… Tout en sachant qu’il n’y en avait pas… Peut-être devrait-elle simplement sauter par la fenêtre… Oui… Sans la sauver, cela la préserverait au moins de la peur et de la douleur dont elle ne voulait plus. Elle avait déjà bien trop souffert, autant moralement que physiquement… Tout du moins, en espérant que la chute ne la tue plus qu’elle ne la blesse. Mais n’ayant guère d’autres possibilités devant elle, Sana était prête à prendre le risque.

Tout en traînant sa jambe rendue inutile, prenant appuie sur le rebord de son lit, la jeune se dirigea vers sa fenêtre. Elle y jeta un rapide coup d’œil pour ne rencontrer que le vide de son jardin. D’un geste vif, elle en ouvrit le battant, faisant entrer une brise hivernale si froide que la jeune femme se mit à trembler aussitôt. Lentement, elle entreprit d’enjamber l’encadrement au moment même où la porte de la chambre s’ouvrit brusquement pour aller cogner avec fracas contre le mur.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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L'Ours et l'Agneau EmptyDim 1 Juil - 21:19
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
  • Les deux compères étaient entrés par une porte principale, et investissaient le rez-de-chaussée toujours à la recherche de richesse et de technologies, selon les ordres du colosse venu du Nord. Eylohr était craint par l’équipage du capitaine De Sousa, mais également très respecté. Meneur d’homme au sang froid et à la détermination sans faille, il était un atout considérable lors des assauts en mer et des pillages en mer, bien que sa musculature impressionnante ne soit un frein dans la rapidité d’exécution de certaines de ses tâches, lenteur qu’il combattait en utilisant des revolvers ou des épées, très légères pour lui. Aussi pouvait-il faire preuve d’une rapidité d’exécution parfois impressionnante. Mais depuis son séjour en prison, où tortures et autres châtiments corporels lui étaient affligés sans vergogne ni commune mesure, il avait développé une folie bien présente et bien plus terrifiante qu’alors. Oh, il avait également changé physiquement. Mal nourri, isolé, ne pouvant s’exercer correctement dans sa cellule trop petite, il avait perdu une quarantaine de kilos. Il restait toujours un beau bestiaux avec ses 150 kilos, mais si avant il arborait une panse somme toute bien fournie – alimentée par la bière ingurgitée et la quantité astronomique de viande et autre nourriture – il avait désormais un ventre presque plat parsemé d’abdominaux endurcis par son passage en prison. Au moins, les séances d’électrochocs eurent un avantage. Il n’en restait pas moins impressionnant, encore plus maintenant qu’il était apparu devant les yeux horrifiés d’une femme sans défense, une tête à la main et du sang maculant son visage et son torse.

    Eylohr entra à son tour tout en rechargeant ses revolvers. Il entra par une petite dépendance à l’odeur agréable de bois et de métal. Un atelier ! Voilà ce qu’il cherchait. On lui avait conté au détour d’une conversation d’affaire que résidait dans ce village un technicien hors pairs et une femme tout aussi douée et qu’un adepte de la technologie Daënars trouverait son compte pour peu qu’il veuille bien se salir les mains. Et pour se salir les mains, Eylohr était bien souvent le premier. Aucune exaction n’était trop horrible, surtout pas aujourd’hui, maintenant que tout sens moral et que toute humanité avaient étés annihilés par l’abnégation vengeresse et sans pitié des médecins qui tenaient plus du bourreau et que de l’homme de médecine.

    Mais aussi loin qu’il cherchait, il ne put observer la moindre prothèse, ni la moindre trace de magilithe ou de technologie magithèque. L’aurait-on fourvoyé ? Impossible, il tenait ses renseignements de sources sûres. Il devait y avoir un complot. On avait caché ce qu’il était venu chercher, c’était évident. Alors, ni une ni deux, il enfonça la porte menant du local à la demeure principale d’un coup de pied destructeur et, mirant les escaliers de son regard malsain, entreprit de les monter quatre à quatre. Il y avait un autre couloir, des salles, mais laquelle était celle occupée par la donzelle aux cheveux blonds ? Celle occupée bien sûr ! D’autant plus qu’un bruit venait de s’en échapper, comme si quelqu’un se trainait pour ouvrir une fenêtre. Il ne fallait pas perdre un instant !

    Ni une ni deux, Eylohr fonça contre la porte, épaule en avant, le corps raidis, dur comme le roc. La rencontre du muscle et du bois de la porte provoqua irrémédiablement la destruction de cette dernière. Gonds et charnières volèrent en éclat et la porte se retrouva alors projetée contre le mur de gauche avant de tomber au sol. Et la voilà, la fameuse blonde aux yeux pétillants d’une peur débordante. Elle essayait de s’enfuir. Il ne fallait pas qu’elle s’enfuie, Eylohr n’en avait pas fini avec elle, il n’avait, de toute façon, pas commencé.

    Alors, pour éviter à la belle ingénue de choir de l’autre côté de la fenêtre et risquer d’écourter ce qui allait être une partie de plaisir pour le colosse, ce dernier bondit dans sa direction, l’agrippe de toute sa force par le bras et la tire vers lui. Elle se retrouve manu militari contre le colosse au torse ensanglanté qui avait depuis longtemps lâché la tête qu’il brandissait tout à l’heure. Il passa un bras sous la gorge de la donzelle, serrant avec force, la forçant à se tenir sur la pointe de ses pieds tandis que de sa main libre, il plaça le canon de son revolver contre la poitrine de la donzelle.


    - Alors blondinette, t’voulais fuir ? J’suis v’nu pour toi, y parait qu’t’pourrais qu’qu’p’tites choses pour moi ! Il laissa courir son souffle haletant dans la nuque de colombe offerte à ses pulsions avant de reprendre. Où t’cache les prothèses ? J’veux tout savoir !


    Et il resserre son emprise déjà bien présente, laissant entrevoir un avenir bien funeste pour celle qui, il y a quelques heures encore, passait une nuit paisible.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
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L'Ours et l'Agneau EmptyMar 3 Juil - 18:20
Irys : 743374
Profession : Amnésique attachante
Daënar +2 ~ Skingrad (femme)
L’homme gigantesque entra à grand fracas dans la chambre, envoyant la porte cogner brutalement contre le mur sans que le moindre effort ne s’en fasse ressentir. En quelques enjambées, il était assez proche d’elle pour la ramener contre lui, tirant si fort sur son bras qu’elle crut se le faire arracher. Sa joue droite cogna brusquement contre le torse poisseux de sang du colosse, au point de marquer son visage blême de ce même liquide rougeâtre. Elle sentit son imposante main se resserrer sur sa gorge comme un étau emprisonnant la pièce à découper. Tenue ainsi, la jeune femme peinait à respirer, tandis que l’homme la forçait à se redresser sur la pointe des pieds pour mieux lui faire face, alors que le canon encore chaud de son arme se déposa sur sa poitrine.

Instinctivement, Sanaë porta ses mains à celle de géant, s’agrippant misérablement à celles-ci tout en le suppliant du regard de la lâcher. Il parlait de prothèse, or, il n’y avait rien de tel dans leur atelier déserté par Hypérion. Il avait beau savoir les réparer, tout du moins celles tenant de la mécanique classique, mais il ne les fabriquait pas. Tout le monde ici le savait, alors qui avait pu l’envoyer jusqu’ici.

-Pas...Pro...thèse...i...ci, parvint-elle à répondre tout en cherchant avidement son oxygène.

Son visage au teint habituellement clair se chargea de bleu tandis que ses lèvres prirent une teinte violacée des plus inquiétante. L’ancienne horlogère ne se faisait guère d’illusion quant à la suite des événements, l’homme la tuerait tout simplement, déchargeant sur elle la fureur d’avoir fait tout cela pour rien. L’atelier renfermait bien des trésors pour tout amoureux de la mécanique. Hypérion n’avait reculé devant rien, n’avait pas regardé à la dépense pour équiper son domaine… Mais rien ne tenait à la technologie magitech totalement inconnue des deux mécaniciens.

Elle espérait néanmoins qu’il le fasse vite, une simple balle tirée directement au cœur ou dans la tête afin de lui épargner quelque souffrance supplémentaire. L’ancienne horlogère ne pensa pas à son compagnon, au fait de l'abandonner. Où qu’il soit, Hypérion ne représentait déjà plus rien d'autre qu'un visage trouble appartenant au passé. Pour une fois, chacune de ses pensées se porteraient exclusivement sur elle, sur la peur qu'elle ressentait, sur la douleur de sa jambe, sa gorge... Sur le regard empli de folie que son agresseur lui offrait...tout du moins tant qu’elle fut capable de réflexion. Car, très vite, le manque d’oxygène la poussa jusqu’aux portes de l’inconscience. Se sentant partir, Sanaë pria les Architectes pour que ce soit la fin, que tout cela s’arrête simplement ici. Elle qui n’aspirait plus qu’au repos, à la paix.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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L'Ours et l'Agneau EmptyLun 9 Juil - 15:23
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Pas de prothèses ? Comment est-ce possible ? L’on avait assuré au colosse qu’ici se trouveraient des technologies aussi intéressantes que riches et qui satisferaient milles et uns désirs. Il était impossible que l’informateur ait menti, car il avait enduré milles et uns tourments entre les mains du colosse. Autant dire que l’informateur ne serait plus à même d’informer qui que ce soit depuis sa tombe. Aussi, le colosse ne voulait pas croire aux propos de la donzelle, et espérait encore que ce fut une manœuvre pour s’en sortir en vie. Il était tout à sa réflexion lorsqu’il sentit l’affaiblissement de la blondinette au creux de ses bras. Sa prise était trop forte, sa nuque trop frêle, et l’air trop rare. Elle ne devait pas mourir maintenant, c’était trop tôt. Elle de devrait pas non plus tomber inconsciente, le temps ne le permettait pas. Eylohr n’avait qu’une nuit et une seule pour tout piller ici, après quoi, ses chances de fuite et de succès baisseraient drastiquement.

    Alors il lâcha sa prise, laissant la blondinette retomber sur ses pieds et s’affaler sur le lit tout proche. Quelques instants durant, Eylohr resta de marbre, réfléchissant, s’interrogeant sur la manière de poursuivre sa quête. Ses réflexions étaient sans cesse perturbées par ses pensées morbides et troublées. Il voulait la tuer, puis s’y résignait. Il voulait la faire souffrir puis pensait à une autre approche. Sa folie vengeresse et macabre n’avait de cesse que de se tourner et se retourner dans ses réflexions plus sombres les unes que les autres. Alors, ni une ni deux, il saisit la donzelle par les cheveux et la traine depuis la chambre jusqu’à l’atelier. Celui-ci était dans une dépendance, au sous-sol. La pauvre Sanaë allait donc subir une trainée des plus désagréable à n'en pas douter.

    La pauvrette faisait d'ailleurs peine à voir. Trainée au sol comme un vulgaire chiffon, elle dévala les escaliers, cogna chaque meuble de la maison et fut trainée au sol et dans la poussière en se tordant de douleur à chaque mètre parcouru, son corps heurtant sans ménagement le sol froid et cruel. Eylohr fut rejoint par ses deux pirates qui revenaient les bras chargés de trésors faciles à revendre. Tant mieux. Mais rien qui suffisait aux ambitions du colosse. Sans ménagement, il jeta la donzelle au milieu de l’atelier. Après quelques roulés boulés au sol, ce fut un des meubles qui vint mettre un terme à la course indésirée de la demoiselle.

    Là, Eylohr se remit à fouiller partout avec l’aide de ses compagnons. Ils ouvrirent chaque tiroir, chaque rangement, chaque caisse et bazardèrent tout ce qui ne satisfaisait pas aux envies du colosse. Il y avait du travail, et peu de temps. Alors pour aller plus vite, il fallait utiliser la donzelle. Le géant la souleva comme une poupée de chiffon et la propulsa de l’autre côté de l’atelier. Le choc ne laissait aucun doute sur la violence utilisée pour envoyer ce petit bout de femme de l’autre côté de la pièce. Les murs n’étaient pas faits pour accueillir une femme, encore moins propulsée comme cela. Retournant au chevet de la donzelle, Eylohr plaça une main sur sa gorge et une autre prête à frapper la joue déjà rougie de la demoiselle aux cheveux blonds.


    - Dis-moi où c’qu’elles sont ! Hurla-t-il à gorge déployée. Dis-le-moi ! Ou j’te jure qu’cette nuit s’ra la pire nuit d’ta vie ! Il soulève à nouveau la Sanaë et la renvoie de l’autre côté de la pièce, une seconde fois. Et une seconde fois il s’approche de son corps meurtri. Aller, bouge-toi !


    Eylohr était prêt à aller jusqu’au bout pour pouvoir obtenir ce qu’il voulait. Rien ni personne ne l’en empêcherait ! Rien ni personne. Cette nuit serait de bien mauvaise augure pour Sanaë.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
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L'Ours et l'Agneau EmptyMar 10 Juil - 9:21
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Profession : Amnésique attachante
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À croire que la malchance l'avait choisi comme cible de prédilection afin de toujours mieux la torturer, la punir pour quelques actes qu'elle n'avait nullement commis. Un an plus tôt, la blondinette exhibait fièrement ses créations lors d'une exposition censée apporter la paix aux deux nations naturellement ennemies. Celle-ci c'était soldée par un bal meurtrier auquel l'horlogère n'avait heureusement pas assisté... Néanmoins, dès lors, son existence tranquille, sereine et certes ennuyeuse avait changé, pour se muer en un cauchemar permanent.

Sa vie n'avait concrètement aucun sens, Sanaë n'était rien, ni personne. Elle-même ne procédait pas grand-chose, ne se préoccupant pas de ces biens matériels qui ne représentait strictement rien à ses yeux. La jeune femme s'était toujours contentée de peu tandis que son compagnon, lui, voulait tout et rien à la fois. Elle était si fatiguée de devoir jouer le rôle de la trentenaire sympathique et souriante alors qu'elle n'avait plus envie de sourire depuis longtemps. En cela, au moins, le géant lui rendait service, même s'il préférait la faire souffrir avant de l'achever.

Il ne l'avait pas écouté, pourtant la jeune femme lui avait bel et bien dit la vérité. Il n'y avait aucune prothèses magithech ou non dans cette maison, ni même dans leur atelier. Sanaë se contentait de concevoir ou d'améliorer de simples objets utiles au quotidien... Peut-être, y trouverait-il des armes, Hypérion étant obnubilé par ces engins de morts, comme par son cercueil mécanique qu'il améliorait sans cesse.

Alors, le géant prit grand soin de la faire souffrir, la jetant comme une misérable poupée, la traînant au sol comme un enfant traîne son doudou derrière, lui sans se préoccuper des murs, des meubles du sol et ses aspérités. Jamais Sanaë ne s'était sentie aussi misérable, humiliée, meurtrie... La douleur parcourait insidieusement son corps, la traversant de part en part à de tropnombreux endroits qu'elle se voyait incapable de savoir où celle-ci s'arrêtait... Tuméfiée, lacérée, couvertes d'hématomes larges et violacés attestant la fracture de nombreux os... Pourtant, pas une seule fois elle n'offrit le plaisir d'offrir ne serait-ce qu'un hurlement à son bourreau.

Une fois encore, le monstre plaça une main ferme sur sa gorge, la menaçant ouvertement de l'autre... Il ne l'écoutait pas. Il ne la croyait pas.

-Vous...n'en...trouverez... pas, articula-t-elle péniblement sans chercher à retirer la main de sa gorge. Pas... de... prothèse... ici. Pas...fabriquer...ça...

Son regard épuisé et résigné fixait celui empreint de folie de son bourreau. Qu'il la croit ou non, il ne trouverait strictement rien de ce type dans ce maudit atelier. Il pouvait continuer à frapper, bientôt son corps réagirait en étouffant toute douleur , simplement car elle en avait déjà bien trop subi.

Eylohr Lothar
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L'Ours et l'Agneau EmptyMar 10 Juil - 20:17
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Pérégrins -2

  • Il n’y avait rien dans cet atelier, rien qui ne pouvait satisfaire les besoins d’Eylohr le géant du froid. Comment était-ce possible ? Comment Eylohr avait-il pu venir jusque dans ce petit village, le mettre à feu et à sang, et repartir sans rien ? Quelque chose ne collait pas, quelqu’un avait commis une grossière erreur et avait provoqué un cataclysme. Il n’y avait ni prothèse ni équipement de ce genre. Les pirates ne trouvèrent que des outils et des pièces mécaniques usées et rouillées, certainement celles d’anciennes réparations ou le travail d’un ferrailleur, qu’importe. Tout cela était vain. Eylohr passait pour un faible d’esprit et un raté auprès de ses hommes, et le capitaine De Sousa saurait certainement faire comprendre au colosse que cette erreur serait la première et la dernière. Qu’il essaie, mais pas trop. Eylohr ne supporterait aucune tentative d’intimidation ni aucune tentative d’asservissement, pas même venant de Pedro. A vrai dire, personne n’était à l’abri de la fureur et de la cruauté du colosse. Ce qui sauvait Pedro, ou, à défaut de le sauver, tout de moins le protégeait, c’est l’immense respect que le colosse ressentait pour lui.

    Mais pour l’heure, point de respect, point de rédemption pour qui que ce soit. Eylohr était venu jusqu’ici et avait déchainé les enfers sur un village finalement sans aucun intérêt. Oh, tous étaient innocents, bien sûr, et cela n’avait aucunement gêné le colosse dans sa tentative d’anéantissement. Mais dorénavant, il avait fait tout ça pour rien. Pour rien ! Cette idée même mettait Eylohr hors de lui et dans une rage telle que même ses deux hommes tentèrent de fuir l’atelier. Puis le colosse explosa.

    D’un geste ravageur, il propulsa les objets présents sur un des plans de travail dans un brouhaha inqualifiable. Mais ce ne fut pas suffisamment, évidemment. Le plan de travail suivant fut attaqué de la même façon tout comme celui d’après. L’atelier prenait vie, une vie chaotique faite de hurlements rauques et puissants, de coups et d’objets projetés dans tous les sens. Des bruits métalliques se mêlaient aux échos des cris du colosse, et bientôt, les meubles en eux-mêmes subirent les affres de la colère du géant. Les ateliers, les outils, les tiroirs volaient dans tous les sens. Un chaos sans nom.

    Puis la colère du géant se reporta sur la frêle blondinette. D’un coup de poing monstrueux, il l’envoya au tapis. Etait-elle assommée ? Rien n’est moins sûr. Son poing avait trouvé le saillant de la pommette, la partie la plus solide de la face. Elle serait certainement groggy, mais assommée, il y avait des chances que non. Qu’importe, la voilà déjà sur les épaules du colosse qui sort de l’atelier sans attendre son reste. Devant ses hommes il laissa échapper son ordre aussi sombre et inquiétant que son regard furieux.


    -Brulez tout.


    Simple et clair. Les pirates ne se firent pas prier et ils allèrent s’occuper d’incendier la maison et l’atelier. Avec tout le matériel mécanique qui s’y trouvait, il ne serait pas difficile de transformer ces endroits en véritable brasier du tréfond des enfers. En attendant, Eylohr rejoignait ses compères qui, en attendant, avaient fouillés le village et avaient parqués les habitants survivants contre le mur d’une maison partiellement embrasée. Ils étaient tous allongés au sol, face contre terre, les mains sur la tête. Quelques hommes, principalement des vieillards, beaucoup de femmes et quelques enfants. Et encore une fois, les pirates étaient bredouilles. Voilà qui venait parachever l’échec du projet d’Eylohr et qui terminerait d’enfoncer le clou de sa fureur et de sa folie. Il repartirait sans rien ? Alors personne ne pourrait repartir, non plus.


    - A g’noux ! Hurla-t-il à s’en arracher les cordes vocales, son visage se déformant sous les grimaces de colère et de hargne. Vot’ heure est v’nue ! Vot’ village brule et vous, vous crèveraient avec ! Qu’vous soyez maudits, bande de chiens !


    Tandis qu’il prononçait ses mots, les pirates relevaient uns par uns les victimes qui, déjà, devaient se douter de leur funeste destin. Les pirates n’étaient plus que 8, si l’on enlevait le tué et le blessé durant l’assaut. Les villageois, eux, étaient encore une quinzaine en vie. Quinze vies qui allaient être sacrifiées sans aucune pitié, à cause de la lubie d’un seul que la folie aura rendu aveugle à tout sentiment humain. Une bête. Une bête assoiffée de sang, comme un ours enragé qui n’aurait de cesse de tuer la moindre créature approchant de sa patte. Si cruel, si froid. Comment pouvait-il encore ne serait-ce que vivre, quand cette folie destructrice emplit ce cerveau déjà trop noirci de colère. Comment Eylohr pouvait-il encore être humain, quand plus rien en lui ne l’était réellement.

    .


    Eylohr et ses hommes quittèrent le village en laissant le corps de leur camarade tombé au combat. Ultime affront contre ce village en ruine et cette civilisation qu’il méprisait, Eylohr cloua le corps déchiqueté et éviscéré d’un enfant de 10 ans sur la pancarte indiquant la bienvenue dans la bourgade, tandis que les flammes continuaient de s’élever haut dans le ciel. Et elles s’élèveraient encore longtemps tant l’incendie était important. Au petit matin, elles crépiteraient encore mais déjà les maisons écroulées ne laisseraient place qu’à un champ de ruine et de cadavres encore chauds. Alertés par les fumées et les flammes, la ville la plus proche envoya plusieurs garnisons de miliciens qui découvrirent le funeste spectacle. Des cendres, de la fumée et des cadavres. Certains villageois avaient été tués dans leurs lits, leurs corps ne faisant plus qu’un avec le tapis de cendre et de braise. D’autres avaient été pendus à un gibet improvisé. Le baraquement des soldats ressemblait à une tache noire, d’où montaient quelques formes humaines rappelant l’horrible carnage qui eut lieu. Et enfin, le lieu d’exécution. Une vingtaine de corps alignés là, dans une marre de sang poisseux et caillé. Mais il y eut un survivant. Une jeune fille qu’une balle avait touchée au bras et qui avait provoqué une douleur telle qu’elle en perdit connaissance. Elle avait tout vu de l’exécution de masse car, blottie sous le corps de sa pauvre mère, elle était aux premières loges. « C’était un géant sans âme et sans cœur, un géant venu de la mer qui répondait au nom de « Géant du Froid » dit-elle à ses sauveurs avant de s’éteindre, éreintée. Encore une fois, ce nom raisonnait dans les esprits des miliciens qui n’avaient pas oubliés les morts de Rathram et du Tyorum, ni ceux du laboratoire, quelques mois plus tôt.

Sanaë Eshfeld
Sanaë Eshfeld
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L'Ours et l'Agneau EmptyMar 10 Juil - 21:12
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Profession : Amnésique attachante
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Quelle valeur peut avoir une vie, finalement ? Celle de Sanaë Eshfeld ne valait pas grand-chose. Elle avait d’ailleurs plutôt mal commencé. À peine avait-elle ouvert les yeux qu’on la voyait morte, car trop petite, trop fragile… Elle s’était pourtant battue pour survivre encore un peu, un jour après l’autre pour se muer en fillette heureuse, souriante, curieuse de tout.

De son enfance modeste, passée dans une maison de campagne non loin de Blumar, Sanaë ne garda que les bons souvenirs. Ces moments partagés avec ses parents et ses sept frères, tous plus âgés. Elle avait grandi dans la joie et la simplicité, ce qui finalement, était peut-être la seule chose que la jeune femme aurait voulu conserver. Mais son père mourut, lui laissant sa mère et l’horlogerie… Puis ce fut au tour de sa mère de quitter ce monde pour le suivant, si une telle chose pouvait exister. Sa vie prit alors un tournant qu’elle n’avait jamais envisagé.

Elle qui rêvait de voyages et de découverte ne quitta Daënastre qu’une seule fois, afin de se rendre à cette fameuse exposition. De ce monde riche et vaste, Sanaë ne vit pas grand-chose… Autant dire rien du tout. Jamais elle n’aurait pu se satisfaire de cela. Jamais elle n’aurait pu se complaire dans cette position de prisonnière tout à fait volontaire. La situation ne dura pas cela dit, puisque qu’une fanatique prit soin d’anéantir le peu qu’elle avait réussi à construire ou simplement à préserver.

Sa vie fut néanmoins sauvée, au moins pour quelque temps. Hypérion lui offrit une existence nouvelle, dans un nouveau lieu. Il lui offrit l’amour… Mais avait-elle seulement su lui rendre ? Rien est moins sûr. Était-elle réellement amoureuse de ce jeune homme ou s’était-elle simplement cramponnée à lui comme à une bouée de sauvetage ? De l’amour, Sanaë ne connaissait rien. Avant lui, il n’y avait rien… Et après … Quelle importance finalement ?

Quel prix pourrait-on fixer à une vie ? À la sienne ? Elle ne valait pas plus que celle des autres cadavres gisant à son côté dans leur sang, dans celui de leur voisin. Une existence insignifiante s’achevait là, sur la place du village ravagé qui l’avait pourtant chaleureusement accueilli. Sanaë n’était alors plus rien qu’un corps sans vie parmi d’autre…

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