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Chroniques d'Irydaë
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 Bonnie & Clyde

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyLun 25 Juin - 19:57
Jericco marchait devant une modeste calèche tirée par un vieux canasson robuste. Une fine couche de neige fondait sous ses pas et sous les rayons de l’astre en train de décliner. Le ciel était clair, pas un nuage à l’horizon. Le forgeron était à ses aise aussi bien devant une enclume qu’en pleine nature. L’absence de civilisation et d’humanité à des lieux à la ronde ne le dérangeait pas le moins du monde. Bien au contraire. La majestueuse et profonde forêt de conifère ne cessait de l’enchanter.

Loin d’être aussi inhospitalière que les jungles profondes plus au sud, les locaux préféraient tout de même traverser la forêt de Kiaz en bonne compagnie. Voilà pourquoi il avait pris place à bord de la caravane d’un charlatan qui vendait ses produits « miracles » dans les petites bourgades qu’ils traversaient. Rien de miraculeux dans ses recettes, seulement quelques produits euphorisants et autres cataplasmes.

Les deux hommes s’étaient entretenus au départ du périple. Rico lui offrait sa protection en échange du transport et du couvert. Rien d’autre. C’était un type bavard et d’apparence courtoise, mais il demeurait qu’un méprisable charlatan pour le mercenaire. Un point qu’il avait éclairci avec lui pour ne pas avoir à supporter ses interminables fables dont on ne pouvait dire le vrai du faux. Leurs échanges se limitaient donc au strict nécessaire.

Sur la fin de journée, Rico observa la forêt s’éclaircir au fur et à mesure qu’ils progressaient vers l’ouest. Un grondement sourd et redondant se faisait de plus en plus insistant et l’air s’était chargé d’une odeur d’iode ne laissant aucune place au doute. L’océan approchait. C’est au crépuscule seulement qu’ils purent apercevoir Wal à l’horizon. La dernière fois qu’il mît les pieds là-bas, des hommes avaient perdu des dents et d’autres perdirent de l’argent. Il en garde un bon souvenir pour sa part.

Il n’est pas rare d’y voir traîner quelques coupe-jarrets parmi pêcheurs et baleiniers car l’ordre règne plus ou moins selon les quartiers. Prêt de la côte, on pouvait distinguer les quais où des carcasses de monstres marins se vidaient de leur sang. Les vagues venaient inlassablement laver les pierres mais l’odeur ferreuse y demeurait. Autour des quais se tenait le bas peuple, les affaires louches et les vermines de toutes sortes. Au-delà des quais et des odeurs qui l’accompagnaient se dressaient des bâtisses autrement plus riches. Celles des propriétaires des navires qui mouillaient dans ce port par exemple.

Une fois sur place, Rico fut prompt à faire ses adieux au charlatan qui insista lourdement pour lui confier quelques échantillons de sa marchandise. Le soudard ne se fit pas prier et s’engouffra sans un mot dans la première ruelle. Le village somnolait et les rues étaient déjà désertes. L’astre lunaire éclairait ses pas alors qu’il approchait de sa destination non loin de l’océan qui reflétait le ciel étoilé.  Entre une poissonnerie sanguinolente et un chantier naval trônait « La sirène ivre ». Un établissement plutôt imposant qui accueillait tout les soiffards du coin. C’était probablement le dernier encore ouvert aussi tard dans la nuit.

Un type ronflait face contre une table pendant que son partenaire assis en face sirotait son verre le regard vide. C’est la première scène qui s’offrit à lui en pénétrant dans la taverne. Hormis ces deux épaves, un type et sa maitresse et cet homme accoudé au bar, l’établissement semblait vide. Le mercenaire s’installait sur une table en retrait pendant que son macaque allait se percher dans la charpente au dessus de sa tête.

Une tête rousse émergea de derrière le comptoir avec un verre et une bouteille pour le client installé là-bas. Comprenant qu’il s’agissait là de la femme de la situation Rico lui fit signe de la main. Il put constater avec soulagement qu’elle se dirigeait vers sa table, lui offrant tout le loisir de la dévisager de haut en bas. Sa tignasse rousse assez coquette était secouée par sa démarche ferme et assurée. C’est toujours très sûr d’elle qu’elle s’arrêta vers sa table, braquant son regard d’azur dans celui de Jericco. Portant sa main à la ceinture en direction de son colt, il la plongeait dans sa poche pour la ressortir chargées de quelques pièces qu’il déposait sur la table.

« J’vais te prendre un verre de ton meilleur rhum s’te plaît ma jolie, ainsi qu’un verre de ton choix. Si tu as soif bien évidemment » précisa t-il, un sourire au coin des lèvres.


Dernière édition par Jericco Evgeni le Mer 27 Juin - 23:24, édité 1 fois

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMar 26 Juin - 15:14
La journée avait été rude et sans intérêt pour changer. Les clients étaient bien souvent les mêmes ou des habitués. Si elle était chanceuse quelques pirates passaient par là. Malheureusement bien souvent trop saoul pour lui délivrer quelconque information. Si ce n'était pas tout simplement des pirates de bas étages. Aujourd'hui ne faisant pas exception Lillith était dessus et n'attendait qu'un coup du destin pour la sortir de cet enfer.

La jeune femme se rhabillait rapidement alors que l'homme à ses côtés s'était endormi bouteille de rhum en main. Encore un friquée minable, insatisfait par sa femme. Il venait une fois par semaine et laissait une bourse sur le comptoir. Régler comme une horloge, l'homme faisait appel au patron de la taverne et c'est Lillith qui subissait les répercutions. Elle qui laissait son honneur et sa dignité derrière. Mais c'était un ami du patron et cela lui évitait les soupçons de son épouse. Tout le monde y trouvait son bonheur, tout le monde sauf la jeune femme.

Une fois prête, elle descendait les escaliers deux par deux et retournait au travail. Rattrapait les commandes et allait les livrer aux tables voisines. Et ainsi elle continuait sa nuit, espérant quelques pourboires ou informations. Jusqu'à ce qu'une nouvelle tête ne franchisse la porte du miteux établissement. Curieuse, la jeune femme observa l'homme de loin, tout en préparant les prochaines commandes. Un mercenaire ? Ça c'était plutôt inhabituel mais intéressant. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Pour sûr il avait piqué sa curiosité. Elle s’accoutuma de sa besogne avant de se diriger vers les tables voisines à celle du nouvel arrivant. Tout en servant les habitués, Lillith garda un oeil sur l'homme. Se laissant impressionner par la prothèse qu'il arborait. Celle-ci semblait bien grande pour la carrure de l'homme. Étonnamment cela ne semblait pas le gêner.

L'homme qu'elle observait lui fit signe, elle se dirigea alors vers sa table. La jeune femme plongea son regard dans celui de l'homme. Puis elle lui sourit de façon charmeuse. L'homme était généreux, chose qu'elle appréciait. Lillith hocha la tête poliment et parti chercher la commande. Elle donna les pièces à son patron puis sorti une bouteille de rhum et deux verres. Puis sans attendre elle rejoignit rapidement l'inconnu. Elle déposa la bouteille sur la table et les servis tous deux silencieusement avant de s'asseoir à son tour. Elle trinqua avec l'inconnu et vida son verre. Puis enfin elle entreprit de lui adresser la parole.

- Eh bien dit moi, qu'est-ce qu'un mercenaire comme toi vient faire dans un trou à Rat comme celui-ci ?

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMar 26 Juin - 17:34
Voyant la bouteille de rhum arriver en compagnie de la charmante jeune femme, Rico tentait tant bien que mal de masquer son contentement. Une dose généreuse fut versée dans chaque verre qui s’entrechoquèrent et furent tout deux vidés aussi sec. Il savourait le doux breuvage et sa descente chaleureuse dans son estomac. Le mercenaire fit claquer sa langue sur son palet en signe de d’appréciation. Sa meilleure boisson, en la meilleure compagnie qu’il avait pu savourer depuis quelques mois. Un fait qu’il ne pouvait que déplorer.

La serveuse avait la descente facile et ne montrait pas le moindre signe de faiblesse face au caractère du breuvage. Elle appréciait les bonnes choses en tout cas. Sa présence à sa table était certainement motivée par sa bourse mais le soudard n’était pas en position de donner la moindre leçon à ce sujet. Son regard était d’une éloquence troublante. Ce n’était pas simplement l’effet de sa silhouette élégante ou de ses deux prunelles scintillantes braquées sur lui. Elle semblait voir ce qui n’était pas là. Il ne s’agissait pas d’une quelconque forme de démence, mais simplement de rêves et d'une détermination à rude épreuve. Plongé dans ses songes, Rico fut prit au dépourvu par la question très direct qui lui fut adressé. Il retint ce sourire coupable qui lui brûlait les lèvres.

« Mercenaire comme moi ? » Répétait-il l’air faussement innocent.

Estimant finalement qu’il n’avait rien à cacher à la rouquine, il admit sa défaite en offrant un grand sourire à la gagnante. L’imposante prothèse émit quelques grincements et cliquetis quand la main d’acier s’empara de la bouteille. Le verre de Rico fut rempli de nouveau puis vidé aussi sec. Ses yeux se retournèrent sous leurs paupières avant de retourner se plonger dans le regard de la serveuse.

« Bien vu. J’dirais qu’j’ai b’soin de changer d’air. Quoi d’mieux pour ça que d’aller là où l’vent m’porte ? »

Bien que pauvre en détail, cette explication était véridique. Wal officiait comme escale pour un voyage sans véritable destination. Le sud serait sa prochaine direction, à la recherche d'un climat plus clément. Il rempli cette fois les deux verres en commençant par celui de la dame, évidemment.

« Et toi, dis moi, t’attends quoi ici ? Laissant planer un court silence, Rico tentait de mettre l’ordre dans ses idées. T’as des rêves non ? T’as jamais eu envie de castrer l’prochain client pour fourrer ses parties dans la gueule du patron ? Quitter c’trou à rat, puisque c’est comme ça qu’tu l’appelles. »

C’est probablement ce qu’il aurait fait à sa place. Il connaissait l’établissement et l’hospitalité légendaire du propriétaire. Une sorte de sac à fric ambulant qui aurait vendu sa propre mère avant son auberge. Au fond, tout a un prix, seulement certains se vendent mieux que d’autres. Le mercenaire connaissait ce sujet que trop bien, à maintes reprises il l'avait balayé en long, en large et en travers. Des sentiments ? Ce n'était pas la question ici, les professionnel ont une étique. Plus ou moins épaisse et restrictive, mais celle de Rico n'était pas à vendre.


Dernière édition par Jericco Evgeni le Mer 27 Juin - 23:24, édité 1 fois

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMer 27 Juin - 12:34
La jeune femme sourit malicieusement à l'homme et à sa tentative de paraître innocent. Il pouvait bien clamer ce qu'il voulait, il avait l'allure du métier. Lillith suivi les gestes de l'inconnu, lui aussi avait une sacrée descente. Au cours de ses trois dernières années, elle avait eu l'occasion de se faire payer des verres. Si au début elle n'avait aucune résistance face aux breuvages alcoolisés, il n'en était plus de même aujourd'hui. Son corps avait assimilé l'effet de celui-ci et semblait réclamer une certaine dose d'alcool afin d'en subir les effets. Mais ce soir changeait des autres soirs, cet homme lui changeait sa routine et boire en sa compagnie n'était pas désagréable. De plus elle pourrait peut-être obtenir quelques informations, si toutefois elle prenait garde à poser ses questions avant que l'inconnu n'atteigne le stade de l'ivresse. Enfin, elle ne s'inquiétait pas trop, au vu de sa carrure et de sa descente, il devait bien tenir l'alcool non . Lillith se perdait dans ses pensées et examinait sans vergogne celui qui lui tenait compagnie. Ce n'est que quand il prit la parole qu'elle revint à la réalité.

- [...] T’as jamais eu envie de castrer l’prochain client pour fourrer ses parties dans la gueule du patron ? Quitter c’trou à rat, puisque c’est comme ça qu’tu l’appelles.

Elle fronça les sourcils et sembla réfléchir. Elle avait manqué un passage mais il lui semblait que l'important se résumât assez bien dans la dernière question. Cependant une chose était à définir, devait-elle et surtout pouvait-elle lui accorder sa confiance ? Après tous les services d'un mercenaire, ce n'est jamais gratuit. Elle n'était pas pauvre et mettait la plupart de ses gains dans ses économies, enfin celles de ses parents, mais qui sans soucis ? Après tout il avait voulu la marier de force.

Elle avait certainement de quoi payer l'homme pour qu'il lui délivre des informations mais il ne lui resterait plus un sous en poche après cela. Et donc impossible pour elle de quitter cet endroit maudit avant encore quelques années. Hors de question. Peut-être devait-elle lui accorder sa confiance, après tout il en semblait digne. Elle laissa un soupire lui échapper et prit sa décision.

- Ce serait te mentir si je te disais le contraire. Malheureusement les économies que j'ai utilisées pour m'acheter ma monture et fuir sont presque vide. J'essaye de les renflouer comme je peux mais ce n'est pas avec ce que je suis payé ici que j'y arriverais.

Lillith se servit s'empara de la bouteille et remplit de nouveau les deux verres. Elle finit rapidement le sien et reprit.

- Je suis coincée. Les clients sont toujours les mêmes et quand ce n'est pas le cas ils sont bien trop saouls pour me fournir quelconque information. Pour tout te dire je cherche à rejoindre Tsav. Mon seul problème est que je ne sais pas où se trouve cette maudite ville.

Lillith s'agaça un instant mais se calma de suite sous le regard de son patron. Elle soupira et leva discrètement la main puis l'abaissa quand la voix de son patron se fit entendre.

- Shaw ?! Shaw ! Vire moi ces poivrots, dit a ton client d'finir sa bouteille et tu m'nettoie s'foutoir. A moins qu'Monsieur ait d'quoi payer tes heures sup' on ferme !

Lillith abaissa la main et lança un regard à l'inconnu. Elle l'intimait de ne pas bouger. Puis d'une voix basse, elle prit la parole.

- Ne bouge pas il sera parti d'ici quelques minutes.

Puis elle se leva et répondit à son patron d'une voix plus forte et assurée alors qu'elle réveillait les habitués. Au nombre de deux ce soir. Incapable de marcher pour l'un des deux, elle dût l'escorter elle-même jusqu'à la sortie. Alors que son patron débriefait sur les prouesses de son employée auprès de l'homme avec elle avait été forcée de partager sa couche. Il sortit tous deux de concert et laissèrent Lilith et l'inconnu seuls dans la taverne. Épuisée elle se laissa choir sur la chaise et se servit un énième verre.

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMer 27 Juin - 23:24
Rico écoutait les explications de la serveuse en entretenant un silence presque religieux. Il comprenait bien qu’elle n’avait pas terminé ici par sa volonté. Elle ne pouvait s’être elle même destiné à cet emploi malheureux dans ce bar minable. Elle n’était pas la première miséreuse qui lui confiait ses rêves de grandeurs. Mais la rouquine était la première à évoquer Tsav, ce lointain repère de pirates et autres crapules de toutes sortes. Le mercenaire n’y avait jamais mis les pieds. Il n’avait même jamais foulé d’autres terres que celle du continent Daënastre.

Son père lui en parlait comme de l’Eldorado. Zochlom. Un continent libre, loin de la guerre, du gouvernement et des emmerdes qui l’accompagnent. Sur le papier en tout cas. La réalité était tout autre selon les rumeurs : un continent aride, inhospitalier et sans aucune richesse à offrir. Ce dernier point méritait vérification d’après Rico. Une terre quasi vierge pouvait cacher bien des surprises à ceux suffisamment couillu pour braver l’inconnu. Il bu en l’honneur de cette brillante idée. Mais à peine avait-il reposé son verre qu’une voix éraillé vint perturber la tranquillité de l’instant. Comprenant le geste de la serveuse, le mercenaire ne dît rien et laissa cet abruti beugler ses ordres à son employée.

Il scruta attentivement les deux comparses qui sortaient de l’établissement pendant que la rouquine se farcissait le sale boulot. Ils puaient tout deux le luxe et l’opulence, à outrance. Bien assez pour deux types qui vivaient sur la misère de toute une ville. Il reconnaissait là les pensées orageuses qui l’envahissaient toujours après quelques verres de rhum. Il réprima ces dernières en secouant brièvement la tête alors que la charmante serveuse reprenait place pour un tête à tête d’autant plus intime.

« Tsav donc ? reprit-il sans introduction. Qu’est-ce t’espère trouver d’mieux là bas ? »

D’où qu’il soit, l’homme était programmé pour se hisser sur le cadavre de son voisin de toute façon. Les types qui vivaient là bas ne cultivaient pas plus la bienveillance qu’en ce bas monde. Jericco pouvait se planter, mais la rouquine ne lui semblait pas suffisamment résignée pour servir à boire à des pirates toute sa vie. Puis que ce soit à Wal ou Tsav, la misère y était la même au bout du compte. Alors à quoi aspirait-elle ? Etrange comme cette douce liqueur pouvait lui embrumer les pensées sans lever le poids de ses préoccupations pour autant. Fixant le fond de son verre l’air hagard, il hésita longuement quant à ce qu’il s’apprêtait à dire.

« Il a l’air malheureux l’type qu’était avec le proprio, ironisa t-il.Qui c'est ? Tu l’connais ?  »

Les affaires privés qui l’avait conduit jusque là ne l’intéressait pas, ça ne le regardait en rien. Il avait son idée sur la question et ça ne lui servirait pas de retourner le couteau dans la plait de la serveuse. Mais cet homme transpirait la richesse et le pouvoir au point d’y avoir laissé son emprunte. Voilà qui avait le dont d’intéresser une crapule telle que Rico.

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyJeu 28 Juin - 13:27
Que voulait-elle à allant à Tsav ? La liberté, le pouvoir pardi. Elle voulait écumer les mers et se faire un nom. Le pauvre pensait-il être tombé sur une âme pure . Si la jeune femme paraissait joviale et agréable, c'était en partie pour ses informations. Bien qu'elle doive l'avouer, elle appréciait la compagnie. Mais cela n'était qu'un agréable détail. Son but était de nourrir son envie de pouvoir, rien de plus. Finalement elle ne valait pas mieux que son patron, du moins sur certains points. Elle avait tout de même un code d'honneur. L'alcool aidant elle sourit sincèrement à l'homme en face d'elle et secoua la tête.

- La piraterie, mon ami. Tu es adorable. Elle ricana gentiment. M'aurais tu prise pour une simple femme cherchant à fuir sa miséricorde ? Je n'ai pas choisi la meilleure taverne certes et j'en paye le prix. Je ne pensais pas en arriver jusqu'à bafouer mon honneur mais je ne reculerais devant rien pour atteindre mon objectif. Je suis loin de la serveuse sans défenses et si je le voulais vraiment je serais déjà loin de ce trou à Rat. Seul l'argent et le manque d'informations m'en empêchent à l'heure actuelle. J'espérais que tu pourrais être celui qui me fournirait ces informations.

Lillith se resservit un verre et le vida aussi tôt. Elle devait encore nettoyer la taverne et ça n'allait pas se faire tout seul. Elle se leva donc et commença à ranger la pièce et à mettre les chaises sur les tables. Ne coupant pas la discussion pour autant. Cet homme représentait à ses yeux sa chance de s'en aller d'ici, ainsi elle serait une bonne compagnie pour lui. De plus comme dit précédemment il était loin d'être de mauvaise compagnie. Elle appréciait sa façon d'être.

Elle sourit à sa prochaine question. Qui était cet homme ? Le riche proprio de plusieurs navires de pêche. Une des grosses têtes de la ville qui permettait à Lillith de mettre de côté, en outre. Elle détestait cet homme et tout ce qu'il représentait. Il faisait partie du même milieu qu'elle avait fui. Un milieu remplit d'hypocrisie où chacun se donne l'image d'un saint. Alors qu'ils ne valent pas mieux que le commun des mortels et pour certains pas mieux que les pires criminels. Cette fausseté permanente dégoûtait la jeune femme au plus haut point. Elle n'était pas un ange et deviendrait certainement une criminelle mais elle n'irait certainement pas se faire passer pour une autre.

- Il est le propriétaire de plusieurs navires de pêche et un grand commerçant. À la tête d'une belle petite fortune, si tu veux mon avis. Il aime exploiter ses ouvriers et tromper sa femme. Bien sûr dans l'ombre, il ne faudrait pas ternir son image publique. C'est pour ça qu'il ne sort jamais avant la fermeture de la taverne. Il n'a jamais eu les couilles d'affronter ce qu'il était vraiment, si tu veux mon avis, la seule chose de bien chez lui, c'est son tricorne. Enfin bref, lui et mon patron, sont probablement les deux têtes les plus riches du coin. La taverne ne paye pas de mine parce que ce connard est bien trop avar. Mais Dieu sait qu'on en voit passer des clients, surtout les marins. D'ailleurs je ne vais pas tarder à fermer pour de bon, demain c'est la plus grosse journée. Les navires reviennent au port et les marins touchent leurs payes, on va faire un sacré chiffre d'affaires. N'hésite pas à repasser si tu es dans l 'coin.

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyVen 29 Juin - 6:43
La piraterie ? Si vous lui posiez la question, Rico vous dirait ce qu’il pensait des pirates. Ils s’étaient perdus des années auparavant. Autrefois valeureux aventurier, sur les océans et dans les aires qui ne connaissaient ni loi ni frontière, leur image avaient bien dépéri ces dernière années. D’après les rumeurs, ces chiens s’entretuaient pour savoir qui serait l’alpha de la meute de nos jours. Le roi des pirates ? Pourquoi pas la duchesse des catins pendant qu’on y était ? Ces hommes qui avaient tout quitté pour la liberté et le pouvoir finirent par apprendre que ce dernier ne s’obtenait qu’au détriment des libertés d’autrui. Une dure leçon que la serveuse téméraire finirait par assimiler elle aussi. Encore une fois, Jericco ne disposait d’aucun droit pour dispenser des leçons à ce sujet. Il se contentant donc d’écouter attentivement la rouquine.

Il ne pouvait que saluer le culot de celle-ci. Annoncer au parfait inconnu son désir de faire carrière dans la piraterie, il fallait admettre qu’elle brisait la glace.  Après tout, sa démarche était justifiée. Elle ne devait pas accueillir des types comme lui tout les jours dans cette auberge, elle se devait de sauter sur l’occasion. Elle siffla son énième verre et se remit au travail en poursuivant son récit. Elle décrivait parfaitement ce que Rico s’était représenté. Ce type portait un énorme chapeau au dessus de sa tête. En temps normal, le soudard tenterait de se rapprocher d’un tel individu. Mais il se faisait tard et son cerveau était loin de fonctionner normalement.

Il saisit donc la bouteille et posa le goulot sur ses lèvres histoire de donner un peu de rhum à son moulin. Une bataille féroce se déroulait à l’intérieur sans que rien ne paraisse dans son attitude. Ruminant longuement les déclarations de la jeune femme, il laissait planer un silence qui ne laissait aucun doute sur sa perplexité. Beaucoup d’informations dans lesquelles il tentait tant bien que mal de mettre de l’ordre. Il ouvrit la bouche comme s’il s’apprêtait à dire quelque chose. Il se résigna pour prendre le temps d’achever la bouteille avant de se lancer aussi sec :

« Ce qui se s’rait passé… J’aurais dormi à la belle étoile pour me l’ver aux premières lueurs et j’serai parti vers le sud. Il dévisagea un instant la rouquine en se caressant le bouc. Mais t’as b’soin d’aide visiblement, et tu viens d’me fournir de pré-cieuses informations, tu comprends ? »

Il avait un grand sourire aux lèvres. Celui-ci cachait souvent un tas d’idées que d’aucun aurait jugé loufoque, mais Rico y voyait lui un éclaire de génie. Son père n’aurait jamais pu imaginer que l’on puisse mettre au point un canon calibré pour des obus de la taille d’un enfant. Qui aurait pensé à détourner la cargaison qu’un partenaire escortait contre salaire pour vendre cette dernière au plus offrant ? Ces idées vous semblent toutes plus tordues les unes que les autres ? Attendez d’entendre celle-ci :

« J’sais comment aller à Tsav, ‘fin j’connais quelqu’un, j’bourlinguais avec un contrebandier qui y fait escale de temps en temps. J’peux te l’présenter. Pour c'qu'y est de l’argent... j’ai une proposition à t’faire. Il s’installait aussi confortablement que possible dans le fond de sa chaise et posa son revolver sur la table. Demain soir y’aura beaucoup d’argent ici si j’comprends bien et t’vois très bien où je veux en venir, pirate. Mais j’ai deux question pour toi avant toute chose. Il désigna du regard le colt sur la table. Tu sais te servir de ça ? Et notre ami fortuné, y nous honor’ra d’sa présence d’main soir ? »

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptySam 30 Juin - 16:24
Lillith terminait son nettoyage et s’apprêtait à conduire l'homme en dehors de la taverne pour pouvoir profiter de sa soirée, jusqu'à ce qu'un détail dans le discours du mercenaire ne la fasse relever la tête. Elle mentirait en disant qu'elle avait écouté le début de son monologue mais cette fois-ci l'homme avait toute son attention. "J'sais comment aller à Tsav, ‘fin j’connais quelqu’un [...]" Un sourire malicieux s'étala sur le visage de la serveuse, elle laissa tomber toutes activités et reprit sa place devant l'homme.

- Je t'écoute.

Et c'est ce qu'elle fit, attentivement. Tout en observant l'arme que l'homme venait de poser sur la table. Par réflexe elle avait porté sa main à celle qui se trouvait le long de sa cuisse. On n'est jamais trop prudente. Si ce n'était pas une arme à feu, elle pourrait être tout aussi efficace. Lillith avait confiance en son lancé et sans aucun doute elle aurait blessé l'homme assez grièvement grâce à sa dague. Mais rien de tout cela ne se fit, l'homme ne semblait pas disposer à l'attaquer, bien au contraire. Il semblait lui proposer son ticket de sortie. Alors elle sourit de plus belle et délaissa son arme discrètement.

Il voulait se barrer avec l'argent des clients et du patron . Elle ricana gentiment à l'idée, il avait des couilles et ça lui plaisait. Mais cela serait-il faisable à deux ? Probablement, les marins n'étant pas armés. Elle pourrait aisément se charger du plus gros poisson, le tuant dans son sommeil, après sa besogne quotidienne acquittée. Le problème c'était le patron, il savait se battre le bougre et il disposait de quoi se défendre. Il faudrait lui trafiquer ses armes ou enlever les munitions. Car si elles venaient à être déplacées, maniaque comme il est, il s'en rendrait compte. Il allait falloir la jouer fine et pour sûr l'homme devrait de fier à la serveuse qui connaissait les déroulements de cette soirée sur le bout des doigts. Elle n'hésiterait pas non plus à charger les verres plus qu'à l'habitude pour tous les clients à l'exception de son complice bien sûr. Cette idée ramena un peu de vie et de chaleur dans son regard froid. Témoignage d'un intérêt certains pour les plans du mercenaire.

Maintenant il restait un point à clarifier, comment pouvait-elle lui faire confiance ? Une fois les hommes neutralisés et l'or en poche, qu'est-ce qui obligerait l'homme à partager ses gains avec une serveuse ? Ne se servirait-il pas simplement de la jeune femme pour arriver à ses fins ? Elle devrait s'assurer de sa fidélité, d'une façon ou d'une autre. Et croyez moi quand je vous dis qu'il avait touts avantages à être très convaincant. Lillith est du genre rancunière et si cette opération venait à mal se dérouler pour elle, l'inconnu se ferait une ennemie jurée. Une ennemie qui n'hésiterait devant rien pour accomplir sa vengeance de la pire des manières qu'il soit. Sans plus réfléchir, elle prit un air très sérieux et répondit à son client.

- Comme je te l'ai déjà dit, c'est un homme très attaché à son image publique. Il fera tout pour se donner une bonne image devant ses hommes. Il leur payera une tournée et attendra l'ivresse de tous avant de donner sa bourse à mon patron, signe pour moi d'aller soulager ce vieux porc. Il sera là, sans aucun doute. Elle prit le temps de regarder l'arme de l'homme une nouvelle fois. Je sais effectivement manier l'arme à feu mais je préfère de loin les armes plus tranchantes. Ainsi la serveuse sortie sa dague et la planta dans la table. Mais ne t'inquiète pas, le seul homme dangereusement armé c'est l 'patron. Je sais où il entrepose ses armes, il faudrait simplement trouver un moyen de les rendre inutilisables. Et s'il te plaît, laisse-moi le plaisir de me charger de lui. J'ai quelques comptes à régler avec cet homme.

Elle passa sa main dans ses cheveux et se leva à nouveau. Elle prit sa dague en main et se mit à jouer avec. Elle se mordit la lèvre, laissant apparaître deux canines pointues. Puis elle expira avant de pointer l'homme avec son arme. Rien de menaçant simplement un moyen de désigner celui-ci.

- Par contre, enlève-moi d'un doute, une fois ce petit manège finit, chacun repart avec sa part du butin ? Il n'est en aucun cas question de ta petite personne se servant de la mienne pour s'enrichir ? Aucune raison pour moi d'être la première à te planter une lame dans le dos ?

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyLun 2 Juil - 16:14
Elle comprit très vite ce que Rico avait derrière la tête, sans grande surprise. Il remarquait à quel point le voyage vers Tsav avait de l’importance pour elle quand il aborda le sujet. A cet instant, son attention s’était tournée sans aucune réserve vers le discours dont elle buvait les paroles. La corde sensible se trouvait juste là. N’y voyez pas un point à chatouiller semblable au mont de venus, bien au contraire. Ce périple n’était pas qu’une note en bas de page pour la rouquine, c’était une obligation à laquelle mercenaire aurait à apporter satisfaction. Ils n’en étaient pas encore là, mais une telle opération se planifiait.

La serveuse était une invitée indispensable pour la petite fête du lendemain. Jericco ne pu cacher sa désapprobation lorsque celle-ci refusait de s’armer. La longue lame en acier trempé qu’il portait le long de la cuisse lui serait utile, certes, mais dans une telle situation, la poudre est elle aussi un gage de réussite. Dans l’idéal, aucun coup de feu ne devrait être tiré, la rouquine prétendait savoir se servir de sa dague et cette nouvelle l’enchantait. Si tout se déroulait comme prévu, calmement et sans bruit, personne ne serait informé du braquage avant le surlendemain.  

Saboter les armes de l’aubergiste leur retireraient une grosse épine du pied en effet, mais n’importe quel individu encore dans le coin sera une menace potentielle lorsqu’ils passeraient à la l’action. Une arme à feu est d’autant plus dissuasive et lui permettrait tout de même de répondre en cas de pépin. Rico avait tout sauf envie de se retrouver seul armé dans une éventuelle fusillade avec la milice ou quiconque cherchant à leur mettre des bâtons dans les roues.

Lorsque sa partenaire évoquait ses doutes à propos de sa fidélité, son sourire enjôleur s’envola aussitôt pour laisser sa place à une mine renfrogné, suspecte. Il laissa tout les autres sujets de côté, préférant s’assurer de la solidité des fondations de cette entreprise.

« Si j’avais prévu un traquenard comme ça, comment j’aurais répondu selon toi ?.. J'admettrais que j'avais prévu de te vendre sur le marcher des esclaves à Tsav ? Il laissa planer un long silence pesant, laissant la serveuse réfléchir à ces propos avant de poursuivre. Et si au final c’était ton plan d’me dépouiller par la suite ? C’est c’que font les pirates, pas vrai ? S'emparant du six coups qu'il avait laissé sur la table à destination de la rouquine, il en ouvrit le loquet à côté du percuteur, braquait l'arme au plafond et fit tourné le barillet qui se vida de son contenu. Six balles de calibre standard qui roulaient sur la table. Mais j’te propose pas cette arme pour qu’tu me plombe le dos, ni pour qu't’aies de quoi te défendre quand j’me débarrasserais de toi. Tu saisies ? »

Elle avait mis le doigt sur un sujet très sensible. La confiance qu’accordaient les clients à l’égard de Rico tenait sur la réputation qu’il avait dans le milieu. Les hommes qui faisaient appel au service de mercenaires se renseignaient auprès d’individu ayant déjà réalisé ce genre de démarche. S’acquitter de sa tâche et satisfaire la clientèle finissait par payer lorsque votre nom circulait de bouche à oreille. Cette cliente était différente. Il lui proposait ces services, mais elle était en droit de refuser son offre.

Il replaçait consciencieusement chacune des ogives dans le barillet en reprenant son argumentaire :

« Il n’y a pas d’bonne réponse à ta question ma jolie. J’pourrais essayer de te persuader que j’ai que des bonnes intentions à ton égard, mais ça servirait à rien. J’me lancerais pas là dedans si t’peux pas me faire confiance. Ça marche dans les deux sens ces choses là. » affirmait-il. Et comme pour marquer la fin de ses propos, il remit le pistolet chargé en face de la serveuse. A prendre ou à laisser.

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyLun 2 Juil - 18:48
Lillith compris rapidement son erreur. Elle se maudit intérieurement et se rassit rapidement. Aucun doute, le mercenaire était attaché à son image et donnait valeur à sa parole. Bizarrement ou non sa réaction semblait satisfaire la serveuse. Bien plus que s'il s'était perdu dans un monologue barbant. Il n'avait pas feint d'être offusqué et cela rassurait la rouquine. Peut-être avait-elle inséré un sentiment de méfiance de son côté mais au moins elle était sûre des dires de l'homme. Elle rangea donc sa dague et se leva à nouveau, tournant le dos à son interlocuteur. Elle alla à l'étage et revint peu de temps après une arme en main. Elle se redirigea vers l'homme et la déposa en face de la sienne. Le magnum de son père ferait très bien l'affaire.

- Tout d'abord, je tiens à m'excuser si part ma méfiance, je t'ai offensé. Simplement se voyage à une très grande importance pour moi et tu es la seule personne qui est actuellement en mesure de me fournir la chance de l'entamer. En ce qui concerne mon intégrité, sache que je n'ai aucun intérêt à me retourner contre toi. De plus jusqu'ici tu as été une compagnie des plus agréable. Maintenant s'il est si important pour toi que je tienne une arme, je serais largement plus à l'aise avec celle-ci. N'y voit ici aucune insulte, elle appartenait à mon père, je sais donc m'en servir correctement.

Elle le regarda dans le blanc des yeux, désirant prouvée sa bonne foi. Puis elle lança une clef à laquelle était attaché un bout de papier avec un numéro de chambre écrit dessus. La taverne ne disposait que de deux chambres, une pour Lillith et une autre pour les visiteurs égarés.

- Si tu désires dormir dans un endroit confortable, la chambre est à toi pour la nuit. Autrement laisse là sur la table, je la récupérerais demain matin. La plupart des marins seront de retour en début de soirée, vient vers ses eaux là et attend mon signal. Il sera simple, quand tu me verras quitter la chambre, tu pourras passer à l'action. En attendant l'auberge n'ouvre pas avant la fin d'après-midi, profite de la ville pendant ce temps-là.

Puis la serveuse rangea ce qui lui restait à ranger et se retira en récupérant son arme. Il était clairement temps pour elle d'aller dormir. L'alcool commençant à faire son effet, une migraine pointait le bout de son nez. Elle fit donc un signe au mercenaire tout en montant les escaliers afin de rejoindre sa chambre.

- Oh, au fait, je m'appelle Lillith.



- ellipse temporelle-

Le lendemain matin Lilith se leva sans vérifier si l'homme avait finalement décidé de dormir ici ou non. Elle s'occupa simplement de ses tâches journalières consistant premièrement à manger. La nourriture s'est sacrée. Puis par la suite, elle déplaça les tables afin de créer une grande attablée conviviale. Ensuite elle prit soin d'installer plusieurs planches afin de créer une estrade. Les marins aimaient leurs chansons et la serveuse disposait d'une belle voix. Ainsi elle s'occuperait de l'animation en début de soirée avant de laisser place aux marins désirant partager leur amour pour les chansons paillardes. De bonne humeur les clients avaient tendance à consommer plus. Plus de consommations étaient le résultat d'un bon chiffre d'affaires. Une fois cela fait elle prendrait la suite de son patron et serait en charge de servir les clients. Très généreusement de façon exceptionnelle ce soir-là.

Une fois la salle prête, elle s'occupa de la cuisine. Ce soir-là et exclusivement un soir par mois, les marins désireux pouvaient se restaurer à la taverne. Contrairement à ce que vous pouvez penser, tout sauf du poisson allait être servi à table ce soir-là. Mais bien tout simplement du poulet au miel accompagné de lentilles et d'une bonne cervoise. Que faire de mieux pour rendre un marin heureux ? Après tant de jours en mer, ces bons vieux marins avaient sûrement envie de manger autre chose que de la poiscaille.

Les dames de joies du bordel d'à côté seraient aussi conviées à offrir leurs services en échange de la moitié de leurs gains. ce soir-là les marins payaient cher et le patron de la taverne était avar. Mais les filles s'y accommodaient, gagnant plus qu'à l'accoutumée. Ainsi Lillith installa des tentes en dehors de la taverne côté jardin bien sûr. Évitant ainsi toute nuisance aux passants. Pour sûr le patron savait recevoir. Et c'est ainsi qu'elle s'occupa une bonne partie de la matinée et elle avait encore à faire jusqu'au début de soirée. Prenant tout de même une pause pour se restaurer. Elle n'était clairement pas assez payée pour le travail qu'elle fournissait.

Lavryn & Khardi
Lavryn & Khardi
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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMar 21 Aoû - 4:25
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Peter Friedrichsohn

Le choix de braver les règles édictées n'est pas une décision anodine. Pourtant les lois des Hommes ont bien du mal à s'imposer face à celles de la nature. L'avidité, la jalousie ou le simple désir de liberté sont des sentiments qu'il est bien difficile d'ignorer. Les êtres vivants tous égaux face à l'instinct. Ils sont tous tributaires de cette part sombre qui rôde dans les tréfonds de leurs âmes, parfois somnolente mais rarement endormie. Les animaux s'y soumettent entièrement. Les humains, eux, peuvent parfois tenter de la combattre. Ils sont trop complexes pour être les dociles esclaves de leurs propres existences.

Certaines personnes peuvent ainsi faire preuve d'une patience étonnante. Elles sont capables d'attendre de longs mois - voir même de longues années - avant de bondir sur une occasion trop belle pour être ignorée. Elles affûtent leurs plans et leurs idées, conscientes que la précipitation est mauvaise conseillère et que Dame Chance est souvent capricieuse. Elles se soumettent ainsi à leurs désirs tout en s'octroyant le droit de refréner leurs ardeurs, de les tenir en laisse afin de transformer en force ce que certains perçoivent comme une faiblesse.

Et puis il y a les autres... Ceux qui agissent sur un coup de tête, qui s'abandonnent à une pulsion sans s'embarrasser du plus élémentaire des discernements. Ils se contentent d'écouter la voix puissante qui résonne en eux et qui leur intime d'être. Ils s'affranchissent un instant des règles les plus élémentaires et ne songent même pas aux conséquences de leurs actes. Ils font ce qu'ils doivent faire. Ou, tout du moins, ce qu'ils estiment devoir faire. Les prisons de Vereist regorgent de femmes et d'hommes qui ont eu l'audace de s'élever contre l'autorité. Des femmes et des hommes parfois irréprochables durant de longues années mais condamnées pour quelques minutes d'abandon.

Ce n'est pas encore le cas de Peter. C'est bel et bien en homme libre qu'il pousse à présent la porte de la taverne qui a abrité une discussion intrigante entre Jerrico et Lilith, à peine quelques heures plus tôt. Il ne sait rien des projets du mercenaire et de la pirate en devenir. Mais qu'est-ce que cela aurait changé? La seule chose dont il se préoccupe en cet instant, c'est de sa fille. La fièvre qui l'a étreinte quelques jours plus tôt semblait anecdotique. Et à présent la gamine est au seuil de la mort. Un médecin pourrait sûrement l'aider. Mais leurs services coûtent chers. Et la pêche est mauvaise depuis quelques mois. La faute à une embarcation vieillissante qui ne peut plus affronter le large et traquer les bancs de poissons. Ou à des amis qui ne méritaient pas d'être qualifiés ainsi.

Peter fait ce que n'importe quel père ferait pour sauver son enfant. Il se donne simplement les moyens de lui venir en aide. L'homme n'a guère hésité avant de saisir l'arme à feu trônant au-dessus de la cheminée. Tout au plus aura-t-il jeté un regard contrit à la fillette dévorée par la maladie avant de s'en aller avec la ferme intention de tout faire pour lutter contre la faucheuse qui menace le sang de son sang. Oui, il fera ce qu'il doit faire. C'est avec résolution qui s'est dirigé vers cette taverne. Et c'est toujours avec résolution qu'il menace à présent les clients de l'établissement avec son arme estampillée Strauss.
"Tout c'que j'veux, c'est vos bourses! Et la caisse!" ajoute-t-il à l'intention du patron. "Faites-les glisser vers moi!"
La plupart des personnes présentes le connaissent. Peter est né ici et s'est toujours montré conciliant ou sympathique avec les autres. Et jusqu'à présent, il était sans histoires. C'est peut-être ce constat qui provoque certains rires amusés qui s'élèvent dans cette étrange atmosphère.
"Maintenant!" insiste-t-il.
"Très drôle, Pet'!" se moque un barbu à une table proche. "Allez viens boire un p'tit coup avec nous! T'joueras au truand un aut' jour!"
Il n'a pas réellement conscience d'appuyer sur la gâchette. Il découvre avec la même stupeur que les autres la tâche de fluide carmin qui se répand joliment sur la chemise crasseuse de l'homme qui vient de s'exprimer. La surprise se dessine sur le visage de Peter, nuancée par un dégoût évident et des lèvres tremblantes. Sa poigne perd un instant de sa consistance et le canon encore fumant de l'arme qu'il tient entre les mains tremble un bref instant. Puis le calme revient. Il lui est désormais impossible de faire marche arrière. Et il le sait.
"Vos bourses! Maintenant!" répète-t-il d'une voix désormais étonnement calme. "Ne m'forcez pas à faire un autre exemple!"
Certains clients s'exécutent déjà et font glisser l'objet demandé aux pieds du braqueur improvisé. Ils estiment désormais que la menace est réelle. D'autres sont encore mitigés et ne savent pas s'il convient de porter la main à leurs bourses ou aux armes qui pendant sur leur flanc.

Et toi Lilith? Laisseras-tu cet homme voler ce que toi aussi tu convoites?

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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyMer 22 Aoû - 10:03
La soirée débutait comme elle débutait chaque mois, les marins arrivaient en petits groupes et s'installaient aux tables. Premier servit mieux servi, les places près de l'estrade afin d'être aux premières loges lors de l'ouverture chantante faite par Lillith. Pendant ce temps-là, la serveuse composait les boissons, un peu plus chargée qu'à l'habitude comme prévu initialement. Tout ça pour le bon déroulement de son plan, le hic était qu'elle n'avait pas eu d’interaction avec le mercenaire depuis la veille et elle commençait sérieusement à s'inquiéter. M'enfin qu'à cela ne tienne, elle trouverait un moyen d’exécuter son plan avec ou sans cet homme et avec l'argent elle payerait un marin gracieusement pour la conduire là où elle souhaitait aller. Cela étant dit, elle prit, par la même occasion le temps de dire aux marins d'offrir un verre au patron, car, selon elle, il lui avait gracieusement ordonné de remplir les verres plus qu'à l’accoutumée. Mensonge pour mensonge, seul le résultat final comptait. Elle voulait voir son patron assez alcoolisé pour qu'il peine à réagir face à ce qui allait suivre. Elle savait de source sûr que ce soir même du mois il ne refuserait aucun verre comptant sur Lilith pour gérer l'entreprise. En soi l'exploiter plus qu'à l'habitude, ce qui n'était pas choses faciles à faire.

Par la suite, la rouquine, monta sur scène et se mit à chanter comme prévu quelques chansons, entraînant la clientèle avec elle. Puis elle laissa sa place aux marins eux-mêmes afin qu'ils profitent de leur soirée comme il se doit. Jusque-là tout se passait comme prévu et même le plus riche habitué fit son apparition en temps voulu. Et comme une routine bien réglée, il glissa un pochon d'irys au patron et réclama son droit de cuissage sur la serveuse. Celle-ci n'étant pas en mesure de dire non, se contenta de suivre l'homme jusqu'à l'une des deux seules chambres de la taverne. À l'exception faite que ce soir elle était plus motivée que d'habitude. Ainsi elle fit son affaire avec l'homme, l'épuisant et pour une fois lui en donna pour son argent. Il s'endormit rapidement après cela, laissant le loisir à Lillith de lui trancher la gorge à l'aide de la dague nichée le long de sa cuisse. Si pour certains tuer est inenvisageable pour la serveuse c'était un rêve qui prenait vie. Combien de fois elle avait rêvé de voir cet homme qui profitait d'elle se vider de son sang ? Elle-même pouvait le dire avec certitude. Son seul regret fut de devoir le faire dans le silence le plus total, de ne pas avoir pu savourer l'agonie du profiteur. Malheureusement son plan d'évasion passait en priorité.

Plan qui semblait alors tourner au vinaigre, un raffut sans nom se faisant entendre en bas alors qu'une balle venait d'être tirée. Impossible pour la rouquine de savoir ce qui se passait réellement sous ses yeux. Une seule chose était possible pour elle, c'était un signal du mercenaire. Ainsi sans prendre le temps de nettoyer le sang présent sur elle, prenant simplement le temps de récupérer ses épées et son magnum dans sa chambre, puis elle descendit. Quelle fut bien sa surprise quand elle crut reconnaître un habitué, arme à la main. Son nom, elle ne le connaît pas vraiment, il était toujours assez discret et semblait triste à souhait. Le pauvre homme venait de tirer sur l'un de ses compagnons de beuverie, les mains tremblantes, il semblait à peine réaliser son acte. Mais le retour en arrière était maintenant trop tard et c'est ici que Lillith entrait en scène, déplorant toujours la présence du mercenaire pour Dieu savent quelles raisons. Elle tira alors à son tour en l'air, attirant l'attention du braqueur.

- Faite ce qu'il vous dit ! Vous m'avez entendu, on se bouge les rats. Allez, allez !! Les putains aussi, tout le monde.

L'homme ne sembla pas poser de questions et continua son petit jeu pendant que Lillith se chargeait de son patron. La serveuse se dirigeait rapidement vers son patron, alcoolisé, il peinait à prendre ses armes et ainsi la rouquine prit le contrôle assez rapidement. Elle s'empara de la recette du jour, en plus de ce qu'elle avait gardé sur elle tout en menaçant son patron à l'aide de son magnum. Puis sans crier gare, elle lui tira dans l'épaule alors qu'il venait de la frapper durement à l'abdomen. Cela prit quelques secondes à Lillith avant de pouvoir agir encore mais quand ce fut le cas, les cris du patron figèrent chaque personne dans la salle. Sans aucune hésitation et avec barbarie, la jeune femme venait de lui couper les testicules et les accrocha au mur, laissant l'homme se vider de son sang.

Tous alcoolisés les marins peinaient à réagir à la situation, opposant très peu de résistance. Ainsi Lillith suivit le cambrioleur dehors, il courait comme il pouvait, l'argent plein les poches. Furieuse, la rouquine braqua son arme en sa direction. Le temps de la recharger et elle appuya sur la détente. Le bruit lui avait fait fermer les yeux, alors que les marins couraient en dehors de la taverne en directions opposées aux deux brigands. Souhaitant trouver refuge au large sur leurs navires, prenant donc la direction du port. Seuls trois cadavres gisaient encore sur le sol, celui d'un marin, du patron et celui de son ami, l'homme le plus riche de la petite ville de Wal. Quant aux prostituées, elles n'avaient pas attendu longtemps avant de rejoindre leur bordel, ainsi seul dans la rue Lillith suivait les pas de l'homme, criant pour se faire entendre.

- Soit tu t'arrêtes maintenant et on discute, soit je te bute. À toi de voir, je suis sur que t'a une famille, pense à eux avant de prendre une décision stupide.

Elle continua d'avancer, rechargeant une nouvelle fois son magnum. Elle ne remercierait jamais son père de lui avoir appris les rudiments du tir à l'arme à feu. Maintenant il lui restait une solution, proposer un marché à cet homme. Il disposait d'un navire et il pouvait l'emmener à Tsav, en échange elle lui laisserait la plus grosse part du butin. Prenant simplement de quoi survivre quelques jours dans la Capitale des pirates.

Lavryn & Khardi
Lavryn & Khardi
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bonnie - Bonnie & Clyde EmptyVen 24 Aoû - 5:42
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Peter Friedrichsohn

Cette femme qui lui vient à présent en "aide", il la connait. Ou plutôt l'a-t-il déjà remarquée à cause de son physique avantageux ou de sa chevelure flamboyante. Il n'explique pas pourquoi elle agit ainsi et lui impose sa présence. Souhaite-t-elle l'amadouer pour mieux le désarmer? Il ne peut pas prendre le risque de faire confiance à quiconque depuis qu'il a opté pour ce vol désespéré. Et si l'arme de Lilith n'est pas pointée dans sa direction, cela n'empêche pas Peter de pointer la sienne sur l'étrange serveuse. À quel jeu joue-t-elle?

Toujours est-il que l'intervention de la demoiselle a au moins l'avantage de pousser la clientèle à se départir de ses richesses. Il se basse pour ramasser les bourses qui s'amoncellent à ses pieds avant de les glisser nerveusement dans sa poche. Le tout en balayant de temps à autre la foule de son pistolet pour lui rappeler qu'il est inutile de jouer aux héros. Il ne souhaite pas tuer une autre fois ce soir. Il devra déjà vivre avec la mort d'un homme sur la conscience. Une conscience qui, au moins, pourra se consoler lorsque sa fille sera tirée d'affaire.

Peter ne s'attarde donc pas plus que nécessaire, peu désireux d'offrir trop de temps aux autorités pour réagir ou d'assister aux agissements douteux de la rouquine. Il se retrouve ainsi bien vite à courir dans les rues sombres du village côtier. Il doit maintenant passer chez lui pour récupérer la petite malade et enfin mettre les voiles pour rejoindre des lieux plus accueillants. Enfin, trouver un médecin puis improviser jusqu'à ce que la justice le rattrape. Il ne se fait pas d'illusions. Sauver sa fille, c'est se condamner. Un sacrifice qui le terrorise mais qu'il n'a pas hésité une seconde à faire...

L'homme poursuit donc sa course jusqu'à ce qu'un coup de feu proche résonne dans son dos. Est-ce une balle qui vient de le frôler? Il a presque pu sentir le projectile le dépasser. Et puis s'il avait un doute, l'impact dans le bois de la cabane en face de lui est plutôt explicite. Le pêcheur se retourne alors et pointe à son tour son arme sur cette serveuse bien trop tenace. Cette dernière attend d'ailleurs de lui qu'il l'attende pour... discuter? Que peut-elle bien lui vouloir? S'imagine-t-elle qu'il est comme elle? Elle semble voir le profit ou il ne voit rien de plus qu'une nécessité.
"Foutez-moi la paix!" tempête-t-il. "Je n'sais pas ce que vous imaginez mais je n'vous dois rien!"
Et pourtant il est intrigué: que peut-elle bien lui vouloir? L'aide qu'elle lui a apportée n'était probablement pas animée par l'altruisme. Et pourtant elle n'aura pas été négligeable. Se pourrait-elle que la rouquine puisse à nouveau se montrer utile? Et surtout... est-il en mesure de cracher sur un éventuel coup de main?

Mais l'idée qu'elle puisse simplement vouloir lui dérober le reste du butin lui effleure évidemment l'esprit. Il suppose qu'elle n'hésitera pas à le tuer, lui aussi. Comment se fier à une telle personne? Ne vient-elle pas de lui tirer dessus? Peter doute qu'elle l'ait volontairement loupé. Toucher une cible en mouvement et dans la précipitation, cela ne doit pas être aisé après tout. Il ne peut remettre le destin de sa fille, même partiellement, dans les mains d'une femme telle qu'elle.

Il hésite tandis que son doigt appuie nerveusement sur la détente. Il suffirait d'une simple pression pour que le coup parte. Et la pression, justement, ce n'est pas exactement ce qui manque lorsque l'on vient de commettre un crime et que l'avenir d'un petit être pèse entièrement sur vos épaules...

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