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Chroniques d'Irydaë
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 Valley of the damned [PV Raziel]

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptySam 3 Nov - 0:23
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Un poids en moins dans la poitrine en voyant que les choses se calment, Swenn n'en garde pas moins la même attitude placide. Il faut dire que le froid subit qu'ils doivent de nouveau affronter a de quoi calmer les ardeurs ! Mais il s'en accommoderait presque sans pester intérieurement sur les températures invraisemblables de cette région ! Essayant tant bien mal de se protéger au mieux du vent qui ne demande qu'à s'engouffrer sous sa cape, le jeune homme avance en silence avec le reste de la troupe jusqu'à leur point d'arrivée. Qu'il voit avec un certain soulagement. Parce qu'il va de nouveau pouvoir sentir ses extrémités, mais surtout parce qu'aucun autre incident n'est à déplorer.

Harmony doit penser la même chose, puisqu'il vient s'assurer de son silence. Comme s'il pourrait avoir envie de parler de ce qui s'est passé à qui que ce soit. Et encore plus à l'un de ces types pour lesquels il n'a toujours aucune considération. Un haussement de sourcils qui accompagne le même mouvement au niveau de ses épaules, l'air plus blasé qu'autre chose, c'est sans enthousiasme plus marqué qu'il se contente d'une réponse des plus banales.

- "J'ai aucun intérêt à le faire."

Bien sûr. Le rôle de leader qu'endosse Raziel à la perfection l'arrange bien. Si les autres venaient à douter de lui, il n'en serait qu'embarrassé. Malgré son rapport conflictuel à l'autorité depuis toujours, Swenn n'est pas sans savoir que l'anarchie n'est pas non plus souhaitable. Il faut un ordre établit. Et lui n'a qu'à s'arranger pour garder son indépendance dans ce système hiérarchise.... Et puisque Harmony est encore relativement conciliant à ce niveau, il n'est pas question qu'il participe à sa chute.

Bon, tous ces contre temps réglés, il faudrait penser à la suite du programme. Et ce ne sont pas les idées qui manquent dans le cerveau du chimiste. Tant de matière à tester... Mais son collègue semble avoir une autre priorité à lui soumettre. Mouais, c'est sûr qu'avoir déjà une base de travail en point de départ pourrait s'avérer important. Mais avant ça, quelques mises au point lui paraissent nécessaires. Maintenant qu'ils sont enfin au chaud, dans un environnement où ils puissent discuter tous calmement, son regard se pose sur tous ces fameux invités. Tout ce petit monde qui les a suivis jusqu'ici, et qui doivent probablement avoir beaucoup trop de questions en tête. Du moins si ce n'est pas le cas c'est que leur cerveau commence également à cristalliser. Et s'attarde quelques secondes supplémentaires sur la jeune femme qui leur a causé tant de problèmes. Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle ne mette pas au point une rébellion ou quoi que ce soit d'autre de regrettable.

- "Avant que vous ne puissiez aller vous reposer ou quoi que ce soit d'autre, vous devez en savoir un peu plus sur ce qui est attendu de vous ici. Vous disposez de particularités physiques qui peuvent nous aider à faire avancer les recherches concernant votre situation. La magilithe qui recouvre une partie plus ou moins importante de vos corps se régénérant très rapidement, on viendra vous en demander des échantillons régulièrement. Il se pourrait également qu'on ai besoin de quelques prises de sang."

Oui, il parle évidemment pour son propre cas. Ce dont pourront bien avoir besoin les autres ? Il n'en sait strictement rien. Certes, il leur demandera très probablement de tester certains produits au passage pour voir quelle réaction exacte peut être observée, mais ce n'est pas forcément nécessaire à ce stade... Pour le reste, il a eut sa dose d'échanges sociaux pour le moment ! Alors cette excuse que lui offre Harmony à aller jeter un œil à ce qui a pu être fait avant eux est parfaite. D'autant plus qu'il a très envie de savoir ce qu'il en est effectivement.

- "Le reste du temps eh bien... Vous n'aurez qu'à profiter du confort des lieux."

A ce stade du projet, lui-même ne peut assurer qu'il est sans risque pour leur échantillon de testeurs. Personne n'est là pour leur faire volontairement du mal, mais il est bien placé pour savoir que les essais en laboratoire sont... Eh bien des essais. Les résultats exacts sont impossibles à prévoir sans échec - autrement les tests seraient bien inutiles - ce qui est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit des réactions provoquées en ciblant ce matériaux emplit de magie. Il en profite d'ailleurs pour récupérer les quelques cailloux que sa bonne âme de la taverne a bien voulu aller lui chercher précédemment, prêt à mettre en application la demande d'Harmony, avant de poursuivre selon ses propres envies.

Oh, il ne se fait pas d'illusions. Il a parfaitement conscience que cette "proposition" doit avoir pour objectif de ne plus l'avoir dans les pattes. Pas que ça ne dérange particulièrement Swenn. Qui s'apprête désormais à abandonner tout ce petit monde pour se plonger dans ce qu'il maîtrise le mieux. La science. Les tests rigoureux. Les résultats issus calculs mathématiques précis et parfaitement rationnels. Il est encore loin d'avoir fait le tour des lieux, mais il a pu repérer là où se trouvaient les pièces d'expérimentation et c'est bien le principal. Pour ce qui est de s'occuper de leurs nouveaux pensionnaires, il ne doute pas que quelqu'un leur trouve une pièce convenable !

Laurelin
Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyDim 11 Nov - 16:04
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Je ne dois pas oublier ma mission, si peu tangible soit-elle encore pour le moment. Ces deux cyan-ti-piques pourraient être les premiers païens à pouvoir être informés sur l’existence de mon peuple. Enfin, pas qu’ils ne sachent pas l’existence d’une autre nation mais… L’étendue des pouvoirs accordés par les Architectes à leurs enfants, l’essence même de la magie et de ce lien… L’ineptie de leur rébellion, et l’erreur qu’ils firent de s’éloigner de leurs pères créateurs. Une mission trop difficile penseriez-vous ? Oui, certainement oui… Mais aucune mission n’est trop difficile, aucun sacrifice trop grand. Seuls les Architectes comptent.

Et voilà le moment tant redouté. Emmitouflée comme je l’étais, je ne pouvais que garder la tête baissée et avancer droit devant moi. La faible liberté de mouvement que j’avais ne me permettait pas de regarder trop à droit ou à gauche sans laisser entrer dans ma nuque un mince filet d’air glacé. Une loque blanche avançant dans un paysage fantomatique. D’aucun trouverait ça terriblement misérable. Puis, une importante source de lumière, une sensation de chaleur agréable et une atténuation des vents glacés et un bâtiment. Un bâtiment typiquement païen. De l’électricité, des lumières un peu partout… Et Technologie. Elle est partout. Soudain, les effets de l’arme du bourgeois endimanché de tout à l’heure semblent ô combien misérables face à ce que cet établissement provoque en moi. J’entre, je m’avance et je rejoins le groupe qui attend et qui reçoit les directives des deux cyan-ti-piques. Mais si eux sont attentifs aux directives et aux indications, moi, je lutte contre les effets indésirables de ma présence au sein de cet établissement païen… J’ai une irrépressible envie de vomir, ma tête commence à vaciller et cette sensation de vertige s’accentue à mesure que je reste ici. Je lutte. Je ne veux pas régurgiter le peu que j’ai réussis à manger aujourd’hui. Je ne veux pas m’effondrer devant ces païens.

Pourtant, je commence à être prostrée sur moi-même. Légèrement d’abord, profitant de l’épaisseur de mes vêtements pour cacher mes mains qui se posent d’abord sur mes hanches puis qui glissent doucement sur mes genoux, dans le seul but de rester debout. Puis, ma respiration s’accélère, un frisson parcours mon échine et j’ai soudainement très froid. Terriblement froid. Le même froid qui glace le corps d’un individu gravement malade. Est-ce un virus ? Une maladie grave ? Quelle maladie serait plus grave que celle dont mon âme souffre déjà ? Il s’agit bel et bien des effets de Technologie…

On m’indique alors l’endroit de ma chambre. Ou est-ce une cellule ? Les uns après les autres, les membres du groupe d’anomalie sont logés par les cyan-ti-piques qui présentent les lieux comme le ferait un de leurs agents immobiliers, décrivant les lieux avec des arguments correctement choisis. Si l’on s’y laissait berner, l’ont pu facilement croire qu’il s’agit ici d’une colonie de vacance aux journées pratiquement libres, seulement ponctuées par moments de travaux obligatoires. Mais curieusement, je n’ai pas envie d’y croire, simplement parce que l’usage de la force dés le début de notre rencontre était tout sauf… Motivant. Mais j’entre à mon tour dans ma cage dorée. Elle est sommaire. Un matelas se trouve sur un sommier blanc, lui-même sur un bloc blanc, comme surélevé sur le sol. Un bureau, lui aussi blanc, se trouve en face du lit, tandis que je dispose de rangements sur un autre mur. Rien ne dépasse. Les coins des meubles sont ronds et non pointus, il n’y a rien de dangereux. On dirait un endroit pour enfermer les gens instables… Je ne me sens pas rassurée. Tout ce blanc m’irrite les yeux, mais ils s’habitueront à la lumière. En revanche, mes maux n’ont toujours pas diminué.

Alors, je m’assois, plaçant mon sac contre le mur alors que mon surveillant – ou serait-ce un geôlier ? – me présente avec assiduité ce qui sera ma demeure durant les prochains jours. Les prochains jours ? Mais… Et mon régisseur ? Il va me retrouver ! Et s’il me retrouve… Je vais mourir ! Et tous les gens ici seront en danger ! Ô Architectes ! De grâce, sauvez-moi ! Il ne faut pas que je reste là ! Je ne dois pas rester ici ! Il faut que je m’en aille !

Mon cœur s’emballe en même temps que mon esprit. Mes pensées sont un véritable capharnaüm et mes mouvements et mes gestes s’en ressentent. Je me lève et me rassois. Je fais les 100 pas et je m’arrête ensuite, regardant un long moment le sol blanc sans qu’aucune pensée concrète ne puisse se dessiner. Je panique. Et les effets de Technologie s’en ressentent… Soudainement, je ne peux réprimer un gigantesque haut le cœur qui se conclut par la restitution incontrôlée de mon maigre repas sur le sol immaculé de cette prison dorée. Je regarde cette flaque poisseuse avec dégoût et ne parviens pas à éloigner mon regard pendant un temps sacrément long. Je tremble de tout mon être comme une feuille aux grès des vents. Ma respiration, aussi profonde soit-elle, ne permet pas d’éclairer mon esprit et je sens que je vacille. Je chancelle, puis je tombe, le dos contre ce sol froid, et je m’enfonce alors dans les tréfonds du désespoir et les méandres de l’inconscience, une gerbe de sang au goût métallique jaillissant de ma bouche et souillant le bas de mon visage et le haut de ma petite veste Mytränne, alors qu’un épais voile noir me projette dans l’inconscience sans songe, le crâne endolori par la chute incontrôlée.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyJeu 7 Mar - 15:27
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
Je verrouillais la porte de la jeune femme et glissais la clef de sa porte à mon cou. Irel glissa un coup d’oeil interrogateur vers moi mais je le fis taire d’un regard sombre. Courageux, il demanda tout de même :

-Qu’est-ce qu’elle a de spécial ?

-Elle est… dangereuse. Évitez de l’approcher.

Et sans lui donner plus d’explications, je pris le chemin des laboratoires. Dangereuse ? Certainement. Mais était-ce vraiment pour cela que je l’enfermais ? Pas seulement. Je voulais m’assurer que personne d’autre ne l’étudie. Ce qu’elle avait fait… Cette intrusion dans mon esprit… j’avais une affaire à régler avec elle. J’entendis les pas discrets d’Irel qui me suivait dans le couloir. Il se risqua à me poser une deuxième question, malgré ma réticence :

-Pourquoi est-elle dangereuse ?

-Ecoutez Irel,
répondis-je avec agacement, nous sommes pressés et n’avons réellement pas de temps à perdre avec des interrogations inutiles. Indiquez-moi plutôt le chemin des labos, on gagnera du temps : ce bâtiment est un vrai labyrinthe. D’ailleurs, est-ce que vous avez trouvé un coin tranquille où personne ne risque de me déranger ?

-Il y a bien la section Nord mais elle est plus ou moins désaffectée.


-Il y a du chauffage ?

-Oui


-Alors ça suffira. Soyez gentil, allez me chercher ma valise noire dans le hall. Ah, et dites à Swenn que je suis parti là-bas. Qu’il me prévienne s’il fait une découverte.


Je vis mon collègue hésiter. Je me maudis intérieurement, j’avais été trop autoritaire. Je relâchais mes épaules, et soupirais d’un air fatigué avant d’esquisser un sourire désolé :

-Excusez-moi, j’ai eu une sale journée et la perspective du travail à venir me rend un peu nerveux. Surtout que vous êtes le seul sur qui je peux réellement compter ici au vu de vos compétences.

Un peu de pitié, une bonne dose de flatterie et le tour est joué : il partit aussitôt, sans remettre en question son rôle de porteur de valise. Il n’y avait pas que des mensonges dans ce que je lui avais annoncé. J’étais crevé.

Après quelques détours inutiles, je parvins enfin à ce qu’Irel appelait “la section Nord”. Il ne s’agissait que d’un ensemble de pièces presque vide. L’une d’elle attira mon attention. Il y restait un lit dans un coin et en son centre un bureau tout droit sorti de l’imaginaire d’un sculpteur fou. Le bois du meuble formait des dizaines de visages grimaçants, hurlants, le visage défiguré par la douleur. Le tout était d’un mauvais goût inexplicable et d’une laideur monstrueuse. Mais je me voyais mal demander à mon collègue d’aller me chercher un autre bureau et je voulais tout de même rester ici, loin des autres scientifiques. Je me contentais donc de cette oeuvre douteuse qui aurait pu venir tout droit des enfers. Le soleil couchant projetait un halo de lumière au centre de la pièce, achevant cette scène irréaliste.

Je travaillais tout le reste de la journée pour mettre au clair mes notes sur les anomalies puis rédiger un début de rapport sur notre séjour ici. Je m’aperçus vite que je dérivais et que mes écrits portaient uniquement sur cette femme qui obsédait mon esprit. Après trois ou quatres essais jetés, je pris mon courage à deux mains. Il était déjà plus de minuit lorsque je parvins devant sa chambre. Je toquais trois fois. Pas de réponse. Je réessayais sans plus de réussite. Elle devait dormir mais maintenant que j’étais là, je n’allais pas repartir. Je ne pourrais de toute façon pas fermer l’oeil de la nuit si je renonçais maintenant. D’ailleurs, elle s’était peut-être enfuie ? Pris d’un affreux doute, je m'empressais de tourner la clef dans la serrure.

Elle était allongée à même le sol. Je crus d’abord à une tentative d’évasion ou à un autre piège comme celui qu’elle m’avait fait vivre dans l’auberge et j’aboyais :

-Levez-vous ! Ce genre de choses ne marche pas sur moi.

Je ne compris la situation que lorsque je vis une flaque repoussante à quelques pas d’elle. Elle était malade ? Je me précipitais sur elle et passais une main dans son dos pour relever son visage vers moi.

-Tout va bien ?

Évidemment, non. Elle semblait reprendre peu à peu ses esprits et j’attrapais son sac du bout du bras. Je le fouillais en un éclair et trouvais une gourde. Délicatement, je la fis boire, tout en espérant qu’elle ne me saute pas à la gorge dès qu’elle comprendrait la situation.



Spoiler:

Laurelin
Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyMar 12 Mar - 14:05
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag
L’inconscience a au moins le mérite de faire se dérober le temps sous vos pieds. C’est comme si vous vous retrouviez dans un lit confortable, loin des vicissitudes de ce monde et loin des dangers de celui-ci. A cet instant, j’ai l’impression d’être dans un lit au matelas doux et à la couverture réconfortante. J’en viens à souhaiter que tout ceci n’était qu’un cauchemar, et que je vais me réveiller dans une contrée éloignée de l’endroit où je fus capturée et emmenée contre mon grès, dans un cauchemar odieux.

Je sens que mon buste se soulève doucement. Cette sensation est agréable, mais ce sera la dernière. Une lumière blanche irrite mes yeux. Un voile flou m’empêche de tout discerner, mais je crois reconnaître les contours d’un visage, et les reflets de cheveux. Un goût acide irrite alors ma bouche et ma gorge, tandis qu’un arrière-goût métallique m’assaille et me ramène à la triste réalité. Enfin, de nouveau, je sens mon être faiblir et faire face aux assauts plus ténus mais toujours présents de « technologie ». Et pour finir, je reconnais une voix : celle du cyan-ti-pique un peu trop coléreux, qui pointa devant moi un revolver impérieux et qui fut la cause de ces instants désagréables et inquiétant. Il me faudra encore quelques secondes pour que mes yeux puissent faire le point, et que je retrouve mon acuité visuelle et mes facultés cognitives.
- S’il vous plait, changez moi de chambre. Laissez-moi seulement une lumière naturelle ou faite de flammes. Je ne veux pas mourir ici.

Un appel à l’aide. Nul doute que si ce païen possède quelques connaissances sur les différents peuples qui composent la terre, il trouverait bien vite pourquoi je viens de faire cette demande très spéciale. S’il n’est pas de notoriété publique que les mages ne supportent pas la présence de « Technologie », cette information est néanmoins à la portée de n’importe qui, du moment que son regard se porte plus loin que sa petite bourgade ou sa seule nation.

Je suis consciente que donner cette information – ou des indices qui peuvent y mener – serait presque signer mon arrêt de mort. Si cet homme se rendait compte qu’il est face à une anomalie et une magicienne… Peut-être que je ne resterais pas longtemps ici, et que je me retrouverais dans un endroit pire encore, géré non pas par deux hommes aux caractères différents mais par des chercheurs et des militaires sans pitié ni sentiments. Aurais-je fait tout ce chemin pour mourir ici ?


Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptySam 30 Mar - 23:21
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Une cafetière pour seule compagnie, Swenn ne perd pas plus de temps avant d'aller s'isoler dans un laboratoire d'une taille impressionnante et équipé d'appareils à la pointe de la technologie. De quoi lui remonter le moral après ces évènements particulièrement désagréables. Tout en feuilletant les rapports précédents, il commence à s'intéresser à ces pierres d'un peu plus près, leur faisant subir plusieurs réactions successives, menant souvent à leur destruction. Tout juste s'il est dérangé une fois par l'un de ses collègues qui vient l'informer que Harmony s'est installé dans la partie nord du bâtiment.

Les heures défilent, les litres de café avec, et le résultat est toujours identique. Détruire ces cailloux n'est pas difficile. De nombreuses façons de procéder classiques sont suffisantes. Mais d'après ces écrits, le problème n'est pas d'en venir à bout, mais plutôt d'empêcher leur réapparition. Il a bien eu l'occasion de voir, il y a de ça quelques mois, une petite anomalie arracher une partie de la pierre qui recouvrait sa main. Celle-ci se régénérant effectivement.

Notant toutes les possibilités chimiques permettant d'arriver à la dissolution de cette forme de magilithe, qui recouvre le corps des anomalies, Swenn ne voit pas les heures défiler. Il lui faut attendre de sentir les signes d'épuisement, tête qui tourne et jambes flageolantes pour comprendre qu'il est temps de faire une pause. Première étape, sortir de ses affaires personnelles le matériel indispensable pour assurer de longues journées passées sans dormir. Quelques cristaux qu'il fait chauffer jusqu'à ce qu'ils atteignent un état liquide, le chimiste intègre la solution ainsi obtenue à une seringue, avant de la transférer d'un geste qui trahit l'habitude directement dans son bras.

A peine le liquide ayant quitté intégralement la seringue pour se mêler à son propre sang, que les effets stimulants se font déjà sentir. Le matériel de transfert balancé avec négligence dans la poubelle à disposition, Swenn envisage finalement de quitter cette pièce spacieuse. La conclusion est simple. Cette magilithe, non reliée à un corps d'anomalie, peut être détruite. Reste à comprendre à quel niveau se produit la réaction entre l'anatomie et la pierre. Pour ça, il va lui falloir trouver un volontaire.

Changeant d'aile pour rejoindre la partie composée principalement de chambres où les anomalies recrutées ont été envoyées, un léger détail vient frapper le chimiste. Ils sont désormais au beau milieu de la nuit. Quelle heure exactement il n'en a pas la moindre idée. Mais entre le silence total et la lumière provenant uniquement du système électrique lui aussi à la pointe des dernières avancées, il ne va pas être aisé de trouver quelqu'un. On ne dirait pas, mais il a tout de même quelques principes. Qui l'emmerdent bien en ce moment. Qu'est-ce qu'il aimerait se foutre royalement d'entrer dans la première pièce devant laquelle il passe, et pouvoir exiger de la personne qui s'y trouve qu'elle le suive.

Un soupire désabusé en se rendant compte qu'il en est bien incapable, le jeune homme continue d'avancer dans ce couloir, guettant la moindre source de lumière qui passerait sous l'une de ces portes, indiquant qu'une personne ne soit pas encore endormie. Et il continue ainsi jusqu'à passer devant cette pièce dont la porte est grande ouverte et... Où se trouve Harmony, ainsi que la jeune femme aux pouvoirs étranges. Un instant d'hésitation, son instinct le pousse à continuer sa route sans s'arrêter, mais sa curiosité le retient. Ce n'est pas difficile de comprendre que la demoiselle n'est pas en bon état. Est-ce qu'un jour sa conscience voudra bien lui foutre la paix ?!

- "On ne peut pas la laisser dans cet état. Elle ne va pas tenir longtemps."

Restant sur le pas de la porte, Swenn est bien embêté de se rendre compte qu'il va devoir mettre ses projets à court terme sur pause. Mais il ne peut pas laisser une personne, quelle qu'elle soit, dans un état qu'il qualifie de critique. S'approchant finalement du duo, un manque d'enthousiasme non camouflé, le dealer s'accroupit au niveau de la jeune femme, lui fait passer l'un de ses bras autour de ses épaules pour l'aider à se relever. Non, il ne compte pas la porter tant qu'elle fait toujours preuve d'un minimum de conscience. Mais sans aucune appréhension face à un nouveau contact physique. Elle n'a plus rien d'effrayant, ainsi étalée au sol. Et puis il y a toujours Harmony pour la retenir en cas de problème.

- "Il va falloir que tu nous dises ce que tu sais pour qu'on puisse t'aider. Cette réaction là, c'est la première fois que j'en vois de telle."

Oui, venir à bout des blessures même les plus mortelles, ça, il peut faire. Le sang, les boyaux ou tout autre substance qui ferait tourner de l’œil les moins endurants ne posent aucun problème à ce garçon. Mettre au point des médicaments pour faire face à divers maux, plus ou moins réels, ça aussi il sait faire. Mais là, il est bien embêté. Si elle était juste épuisée elle aurait dû profiter de ce lit à disposition pour reprendre des forces. Sans vomir.

- "Et, il faudrait lui trouver quelque chose de chaud à boire. Et à se mettre sur le dos."

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptySam 6 Avr - 22:44
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
La technologie ! Imbécile que j’étais, je l’avais pourtant lu de nombreuses fois dans de multiples ouvrages. J’avais toujours pensé qu’il s’agissait d’une légende. Il est scientifiquement impossible de développer une “allergie” si violente à la technologie, tout au plus un malaise psychologique, mais pas jusqu’à vomir. Je réfléchissais à toutes les possibilités qui s’offraient à moi : le laboratoire était entièrement équipé d’inventions technologiques. Entièrement ? Non pas exactement, la partie dans laquelle j’avais élu domicile en était démunie. Il me semblait même y avoir aperçu une cheminée. J’ignorais si elle était encore en état, mais ça valait le coup d’essayer. Swenn fit irruption dans la pièce :

- On ne peut pas la laisser dans cet état. Elle ne va pas tenir longtemps.

Bien vu Sherlock. Je m’abstins de tout commentaire sur l’utilité de ces propos et sur sa présence ici en plein milieu de la nuit. Il passa un bras autour des épaules de la malade. Inutile de prendre des risques : Je soulevais  entièrement la jeune femme avec une facilité déconcertante. Je me foutais de savoir si, oui ou non, mon contact la dérangeait. Je ne voulais pas qu’elle chute à nouveau dans les couloirs et on se déplaçait plus vite ainsi. Entre mes bras, elle était si légère que je me demandais si elle mangeait toujours à sa faim. J’avais oublié le danger qu’elle représentait pour n’y voir seulement qu’une femme qui souffre. Swenn la questionnait alors que nous gravissions les marches qui mènent à la section Nord du bâtiment.

- Il va falloir que tu nous dises ce que tu sais pour qu'on puisse t'aider. Cette réaction là, c'est la première fois que j'en vois de telle.


-Moi non, répondis-je à sa place. Corrigez-moi si je me trompe Mademoiselle, mais il me semble que c’est une réaction à la technologie. Vous venez de My’trä, n’est-ce pas ?


- Et, il faudrait lui trouver quelque chose de chaud à boire. Et à se mettre sur le dos.

-j’ai des couvertures là-haut, répondis-je immédiatement.

Je me surpris moi-même avec satisfaction car mes longs entraînement avaient payé : arrivés à destination, j’étais à peine essoufflé de l’avoir portée à travers tout le complexe. J’avais des notions approfondies en médecines mais, quelles qu’elles soient, cela ne restait que de la théorie. Je laissais donc Swenn se charger de notre “invitée” alors que je réunissais de quoi assurer une nuit confortable à cette jeune femme. Je m’emparais d’une demi-douzaine de couvertures bien chaudes puis entrepris d’allumer un feu avec ce qui restait de bois en espérant ne pas enfumer toute la pièce. J’eus le plaisir de retrouver dans un placard une casserole assez grande pour y faire chauffer de la tisane : je n’avais aucune envie de refaire le trajet jusqu’aux cuisines, d’autant plus que j’ignorais où elles se trouvaient exactement. j’emmenais souvent avec moi ma propre réserve d’herbes aromatiques et en préparais donc assez pour remplir trois bols chauds. L’odeur délicate qui se dégageait désormais dans la pièce chassa l’ambiance poussiéreuse pour instaurer une douce chaleur.

Soudain, dans un éclair de panique, je me rappelais quels documents étaient ouverts, en plein milieu de ma table de travail, à quelques pas de Swenn et de son patient. D’un geste précipité, je posais les tasses à même le sol, en renversant une partie passage. Le liquide bouillant me brûla la main mais je ne m’en souciais plus. Alors que Swenn se relevait, offrant à sa vision les précieux dossiers, je bondis et les ôtais brusquement de la table pour les fourrer dans l’un de mes sacs de voyage. Je répondis à son regard interrogateur par une autre question :

-Alors ? Quel est ton diagnostic ?


J’avais abandonné le vouvoiement : l’heure n’était pas à l’étiquette.

Laurelin
Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyLun 8 Avr - 17:15
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag
Le voile de l’inconscience avait au moins un avantage : toute les douleurs s’estompent, tous les souvenirs disparaissent, tous les regrets, toutes les craintes, toutes les peurs fondent comme neige au soleil, alors que le sommeil vous accueil pour vous bercer d’un doux éloignement. Mais la douceur s’arrête là, car le réveil, lui, est beaucoup moins agréable.

J’ai la nausée, encore. J’ai mal au ventre, comme si mon estomac s’amusait à faire des bonds et à se tordre sur lui-même, comme on le ferait à un torchon à essorer. Un goût métallique se développe dans ma bouche alors que ma langue reprend quelque peu vie, et les papilles gustatives avec elle. Suis-je blessée ? Je ne m’en souviens pas vraiment. Je demandais à ce qu’on me change de chambre sans réellement avoir réfléchi à mes mots. Ils sortirent de ma bouche à la manière d’un geste de survie instinctif. Dans mon malheur, j’ai au moins la chance d’avoir des tortionnaires magnanimes, qui accèdent à ma requête alors qu’ils auraient pu me regarder souffrir, et voir « Technologie » m’ôter la vie à petit feu. Quel cruel supplice, quand j’y pense… L’un d’eux, celui aux allures de noble et qui avait paniqué face à ma magie tout à l’heure, me prend dans ses bras avec une certaine douceur insoupçonnée. Je ne le pensais pas doter d’un physique quelconque, et pourtant, il me soulève comme si j’étais aussi légère qu’une plume. Je ne comprends pas tout des dires des deux cyan-ti-piques, qui s’échangent des mots acerbes et des paroles acides dont le sens m’échappe. Je distingue bien une question, aux mots quémandeurs de renseignements emprunte d’une certaine panique. Pourquoi paniqueraient-ils ? Auraient-ils peur de perdre un sujet d’étude sans avoir pu l’utiliser au préalable ? Vais-je mourir ici plus tard que plus tôt ?

Je traverse des couloirs sans marcher. J’avance, prend des tours et des détours sans que mes pieds ne foulent le sol. Je n’use ni mes semelles ni mes muscles affaiblis. Je suis portée par la bonne volonté éphémère de ceux qui me tiennent captive. Mais je ne peux lutter. Je n’arrive même pas à illusionner les cercles de magilithe qui parcourent mon corps. D’habitude, ces cercles sont invisibles par mes dons, ce qui fait que personne n’a jamais su quelle était ma condition. Mais là, tout est visible… S’ils avaient des doutes concernant ma condition d’anomalie, ils doivent être dissipés, à l’heure qu’il est.

Puis les mouvements s’arrêtent. Flottant entre deux eaux, je me retrouve dans un univers bien plus confortable. Flottant comme sur un nuage, je sens qu’on m’installe confortablement dans ce qui semble être un lit avec des couvertures. Plongée dans ce monde à mi-chemin entre le délirium et la réalité, j’ai l’impression d’être emmitouflée dans un nuage, loin de la terre, loin des soucis, loin de ces cyan-ti-piques et loin de ma condition. Les nausées disparaissent peu à peu, tandis que mon estomac commence à s’apaiser. Je n’ai plus envie de vomir, et l’effroyable migraine qui battait la chamade dans mon crâne semble se tarir pour laisser place à un calme olympien. Je suis soulagée, et je sens que mes muscles se détendent, que mon visage se décrispe. Plus de grimace, mais seulement la douceur retrouvée après une lutte plus que désagréable. J’aimerais leur parler, mais je suis encore trop faible. Tout juste suis-je capable d’ouvrir les gens quelques secondes, et d’inspirer profondément…

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyMer 17 Avr - 23:03
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Ah, bah si Harmony se dévoue pour le transport, ce n'est sûrement pas Swenn qui va l'en empêcher. Il vient bien de refaire le plein d'énergie, mais ces substances ont également tendance à exacerber son côté acariâtre. Si seulement elles pouvaient aussi lui permettre de se foutre royalement de ce qui se passe autour de lui. Mais non, il n'arrive pas à simplement faire demi-tour, laissant Raziel se débrouiller avec l'anomalie mal en point. Cela dit, son altruisme n'est pas seul en cause de cette décision de suivre l'étrange duo à travers ces couloirs. Bien sûr que la curiosité est la principale raison pour laquelle il n'a pas envie de retourner immédiatement à ses activités premières.

- "Diagnostic ? Si son état vient réellement d'une réaction à la technologie, alors il n'y a rien de plus à dire."

Un regard sceptique associé à cette réponse, bien sûr qu'il a capté cette précipitation à revenir vers ce bureau. Aussi remarquable que la futilité de cette question à laquelle Harmony a lui-même répondu précédemment. Mais, s'il a des choses à cacher, inutile de lui poser la question telle quelle n'est-ce pas. Cela ne vient que le conforter dans cette absence de confiance qu'il peut placer envers Raziel. De toute façon, qui ferait confiance à un noble ?

Cela étant, ils vont bien devoir se supporter encore quelques temps, alors Swenn retient toute réflexion acerbe et reporte son attention sur la malade. Si tant est que ce terme soit adéquat. Et se contente d'aller ramasser l'une de ces tasses brusquement posée au sol, pour la ramener sur la petite table disposée à côté du lit sur lequel la demoiselle est encore étendue. Non, il ne va pas se risquer à lui administrer quel que produit que ce soit. Du repos, voilà tout ce dont elle semble avoir besoin actuellement.

D'autant plus qu'elle parait regagner des forces petit à petit. Un simple changement de pièce constituerait donc un traitement en soit ? Tant mieux. Ces personnes ont beau avoir actuellement le simple statut de "sujet d'étude", le dealer préfèrerait éviter d'avoir à compter des pertes parmi ceux-là. Alors, après avoir seulement pris son pouls autant par habitude que par acquis de conscience, ses yeux restent naturellement fixés sur ces cristaux qui encerclent le cou de l'anomalie. Petits, attestant d'un faible développement de la dégénérescence. Swenn ne peut empêcher ses doigts de venir à ce contact, tellement banal mais étrange à la fois. Tant de mystères, de source d'incompréhension qu'il aimerait pouvoir percer.

S'éloignant finalement de la jeune femme, mains dans les poches, le chimiste vient seulement se poser un peu plus loin, dos au mur dans une posture reflétant toute la nonchalance qui le caractérise. Il pourrait partir désormais. L'anomalie est en bonne voie, récupérant ses forces. Faire la conversation à son collègue n'est pas non plus dans ses tops priorités. De nombreuses perspectives de travaux l'attendent plus loin. Et ce n'est sûrement pas la perspective d'une tisane qui va le retenir. Pourtant, il reste là. Immobile.

- "Alors, t'as trouvé des choses intéressantes ? Avant de tomber sur cette femme à bout de forces ?"

Son regard désormais posé sur Harmony ne reflète pas la moindre émotion, s'accordant parfaitement avec le reste des traits de son visage tout aussi peu expressifs. Il a bien conscience que cette façon de présenter les choses n'est sûrement pas la plus socialement acceptable. Mais si Swenn était capable d'un minimum de tact dans ses propos, ça se saurait. Non, il veut juste savoir ce qu'a pu faire Raziel au cours des dernières heures. Et, quand même, garder un œil sur l'évolution du rétablissement de l'anomalie.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyDim 5 Mai - 21:44
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
L’attitude de Swenn était troublante, je n’arrivais pas à déterminer quel était sa réaction. Était-il soupçonneux ? Énervé ? Troublé ? Ou peut-être s’en foutait-il totalement. C’était l’explication la plus probable. Son visage inexpressif et sa voix monotone n’aidaient pas.

-Pas vraiment. En fait je ne m’étais pas encore mis au travail. J’étudiais autre chose… Mais pour tout te dire j’ai déjà examiné une anomalie. je pourrais te prêter mes notes si ça peut t’aider.


J’avais omis volontairement de préciser ce sur quoi je travaillais. Il est des choses en ce Monde qui servent l’intérêt de la science mais qui posent des problèmes éthiques de taille. J’espérais simplement qu’il n’ait pas eu le temps de voir mes notes. Chacun a ses secrets. Après tout il y avait également des rumeurs perturbantes qui couraient à propos de mon collègue. Peut-être de simples ragots… Ou peut-être pas. Je ramassais une des tasses et lui tendis tout en portant moi-même la dernière tasse à mes lèvres.

-Dis-moi Swenn, quel est ton but en venant ici ? Simple curiosité ? L’amour de la science peut-être ? Ou encore l’envie de te distinguer auprès de la communauté scientifique ?

Cette dernière option était totalement improbable : je me doutais bien qu’il n’en avait absolument rien à faire de l’avis des autres. Je n’avais pas grand intérêt à lui poser une telle question mais préférais une discussion banale au silence gênant que pouvait provoquer le chimiste. En d’autres circonstances et entouré d’individus prévisibles, garder le silence ne me posait pas de problème. Mais les pensées impénétrables de Swenn avaient quelque chose d’inquiétant et ma question avait simplement pour but de couper court à sa réflexion, en plus d’écarter le sujet délicat concernant les études que j’avais mené dans la soirée.

La scène était singulière : un chimiste au regard impénétrable, une anomalie my’träne sensible à une quelconque technologie, et un jeune scientifique issu de la haute noblesse, le tout dans un décor irréaliste. Les visages grimaçants sculptés sur le bois du bureau semblaient rire de notre situation incongrue. Mes pensées retournèrent à l’anomalie qui se reposait à quelques pas de nous.  Sa magie était pour moi beaucoup plus intéressante à étudier que ses caractéristiques d’infectée. J’espérais avoir l’occasion de m’entretenir avec elle de sa terre natale et de ses pouvoirs. Notre relation avait mal démarré, certes, mais ce n’était pas perdu pour autant. Nous serions obligé de nous côtoyer pendant un bout de temps de toute façon, autant rendre ce séjour utile. Je me demandais ce qui avait bien pu pousser une anomalie my’träne à se retrouver ici, aux confins du Monde dans ces terres inhospitalières et glacées. Peut-être fuyait-elle son régisseur ? Finalement, ma curiosité l’emporta et je lui demandais, sans savoir si elle était assez rétablie pour tenir une conversation :

-Qu’est-ce que vous faites si loin de chez vous, dans cette ville maudite qu’est Klumpen ? Personne ne se rend ici de son plein gré, si ce n’est pour y mourir. La ville est remplie d’anomalies et le climat est rude. Vous fuyez quelque chose, n’est-ce pas ?


C’était la seule raison qui pouvait pousser un civil à se rendre ici. Je me demandais ce qu’il se passerait si un régisseur faisait son apparition durant le séjour de l’anomalie dans ce laboratoire. Rien que d’y penser, j’eus un frisson d’excitation. Voilà qui serait bien plus intéressant que tout ce que j’avais pu observer jusque-là.

Laurelin
Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyMer 8 Mai - 18:46
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

L’esprit et l’âme étant le siège des sensations et des émotions, me retrouver au beau milieu de cet endroit païen avait provoqué bien des maux. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi faible et aussi… Malade. Lorsqu’ils me transportèrent à la force de leurs bras pour m’installer dans un lit confortable aux oreillers moelleux et à la couverture épaisse, c’était comme si je me retrouvais de nouveau sur le dos de ce griffon que j’avais rencontré il y a quelque mois, et qui était monté par un homme fort agréable et très gentil. Voler ainsi dans les airs était une sensation si agréable que j’en avais oublié, l’espace d’un instant, ma condition d’anomalie. Dans les bras de cet homme suffisamment fort pour contrer les mouvements de la marche, et rendre ainsi le trajet plus doux, c’était comme se retrouver dans les airs. Et l’atterrissage dans ce lit était le plus doux jamais connu jusqu’alors.

De leur discussion, je n’entendais que des bribes. Des mots sans queue ni tête, sans aucune signification, que j’entendais de temps à autre tandis que le reste des phrases n’était qu’un brouhaha de fond, sans aucune signification. Une musique pas désagréable du tout, mais dont le bourdonnement possédait tout de même quelque chose d’inquiétant. En revanche, les flammes qui dansaient dans l’alcôve de la cheminée produisaient une douce chaleur presque humaine, et alors que mon esprit flottait entre deux eaux, je me remémorais les souvenirs du passé, lorsque ma famille était entière et lorsque le bonheur était complet. J’avais beau ne pas dormir, bien que j’eusse besoin de repos, je sentais tout de même mes forces reprendre le dessus. Le simple fait de fermer les yeux et de passer du temps allongé sans penser à rien d’autre qu’à d’heureux souvenir, cela à le don de requinquer, croyez-moi.

Mais les cyan-ti-piques se penchent de nouveau sur mon cas, et s’approchent de ma couche. Celui qui avait usé d’une abomination païenne pour me forcer à rejoindre les rangs, se montrait soudainement doux et presque attentionné. Était-ce lui qui m’avait servi de transporteur jusqu’à cette douce chambre ? Peut-être. Mais cela n’entamera pas ma méfiance, car aussi doux que soit cette chambre et aussi attentionnés que soient ces gens en cet instant, ils demeurent des cyan-ti-piques avides de connaissances et qui, visiblement, feraient tout pour arriver à leurs fins. Si certains, chez nous, sont nommés de fanatiques, chez eux, cette appropriation d’une cause dévorante est identique et se fait de la même manière. Mais elle porte un nom différent : la passion. Ou l’abnégation, tout dépend des gens. Quelle belle hypocrisie. Mais je pense qu’ils n’abandonneront pas de sitôt, surtout maintenant qu’ils connaissent ma véritable nature, et je ne parle pas du fait d’être une anomalie. Alors, je dois au moins répondre, si je ne veux pas être cuisiné de manière plus… Violente ?
-Cela fait longtemps que je n’ai plus de chez moi. Dis-je d’une voix douce et presque sucrée alors que je me relève doucement avant de ramener mes genoux devant ma poitrine comme une vulgaire armure de chaire, la couverture me servant à me cacher. Je ne cherche pas à mourir, c’est d’ailleurs pour cela que je suis ici. Les pas mènent forcement quelque part, et en ce jour, c’est ici que je suis venue. Malheureusement…

Malheureusement oui, car traverser le monde pour fuir un régisseur et mourir aux mains de païens avides de connaissances et certainement d’or, voilà une fin peu honorable et bien triste. Ma mission n’est pas terminée, peut-être est-elle seulement débutée… Répandre le bien, faire triompher l’humanisme et l’humanité sur la bassesse des esprits primitifs, le mal, la méchanceté… Peut-être devrais-je commencer à considérer que parfois, un acte de violence peut-être nécessaire s’il sert une juste cause… Et peut alors que la violence elle-même… Peut devenir une… Juste cause ?


Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyLun 20 Mai - 13:58
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
La situation semble s'améliorer petit à petit. Mais ce n'est pas pour autant que la tension qui règne dans cette pièce s'apaiserait. Au contraire. Ce qui ne dérange évidemment pas Swenn, qui se contente d'observer la pièce tout en passant en revue toutes les possibilités qui s'offrent désormais à lui. D'autant plus avec Raziel qui ne lui révèle que maintenant sa connaissance des anomalies. Reportant son regard sur le jeune noble, il lui faut quelques secondes de réflexion avant de reprendre la parole.

- "Puisque c'est si gentiment proposé, alors je pourrais être intéressé par les conclusions auxquelles tu es arrivé de tes précédentes études."

Sarcasme. Oui, et ce n'est pas bien difficile de le deviner. Pas comme si ce garçon s'embêtait à camoufler ce qu'il peut réellement penser pour des questions de codes sociaux. Mais c'est qu'il l'a un chouïa mauvaise que Harmony puisse garder ce genre d'info pour lui. Ne les révélant qu'au moment où ça l'arrange le plus. Décidément, le travail en équipe ne sera jamais son fort...

- "Mon but ? Le même que nos employeurs. Trouver un moyen de venir à bout ce cette maladie qui touche une trop grande partie de la population."

Et prouver que la science est supérieure à toute malédiction soit disant divine. Non, bien sûr qu'il n'en a rien à foutre de ce que les autres peuvent bien penser de lui. C'est qu'une bonne partie de sa réputation dans la sphère scientifique lui vient déjà de son caractère irascible. Pourtant, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, Swenn fait bien partie de ces gens qui mettent leurs compétences au service de ceux qui sont dans le besoin. Cet altruisme parfaitement caché derrière un masque d'indifférence et une foi inébranlable envers la supériorité de la science, sa présence en ces terres glaciales est bien dictée par sa volonté de supprimer ce mal qui donne ce statut de marginal à ces personnes pourtant encore en tout point humaines. Et s'il peut au passage faire un doigt à ces insupportables régisseurs, ce n'en est que plus motivant.

Mais en ce monde, on n'a rien sans rien. Le prix des avancées scientifiques est parfois élevé, quelques soient les précautions prises. Et aujourd'hui, une poignée d'anomalies, dont cette jeune femme aux étranges pouvoirs, en font les frais. Raison pour laquelle tout bon scientifique se doit de ne pas faire dans le sentimentalisme. Plus facile à dire qu'à faire. Mais Swenn a depuis longtemps appris à ne pas laisser transparaitre la moindre émotion comme il le prouve cette fois encore, alors que la demoiselle ne leur cache pas son désarroi à se trouver en leur compagnie.

Un soupire las face à cette réponse à laquelle il ne porte pas un grand intérêt dans l'immédiat, le chimiste se décolle finalement du mur sur auquel il était adossé. Il en a bien assez entendu et préfère largement pouvoir reporter son attention sur des considérations pratiques que sur la vision de la jeune femme épuisée.

- "Puisque tout semble revenu dans l'ordre, je n'ai rien de plus à faire ici. Je retourne au labo en bas. Si tu as un peu de temps pour qu'on discute des données que tu as déjà eu l'occasion de collecter au sujet des anomalies, tu sais où me trouver."

Ces quelques mots adressés à Raziel, Swenn ne perd pas plus de temps pour se diriger vers la sortie. Sans même avoir touché à sa tisane. Il ne boit pas de ce genre de liquide lui ! Beaucoup trop sain pour lui. Ouais, il est largement temps qu'il se replonge dans ces études qui ne vont pas avancer seules. Puis ça lui permettra de se changer les idées. Autant limiter les risques. Ces personnes ne sont aujourd'hui que des sujets d'étude, pas question de les considérer autrement, ça risquerait de nuire à toute forme d'objectivité nécessaire à l'avancée de ces travaux.

Hrp:

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyMer 12 Juin - 2:38
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
Je reposais ma tasse, agacé, alors que Swenn quittait la pièce. J’étais fatigué d’être la seule personne à essayer de faire la conversation. Il n'existait alors rien de plus ennuyant pour moi que les gens qui refusent de communiquer. Peut-être était-ce la fatigue ou un effet de la tisane qui me réchauffait, certainement un peu des deux, mais je me sentis soudain las de me battre pour tout et rien. J’étais heureux qu’aucun de mes amis scientifiques ne soit là pour contempler l’étendue de mon échec. J’avais perdu mon sang-froid, agit en tyran, échoué à diriger une équipe soudée… Puis je refoulais toute pensée de mon esprit. Il était tard, j’étais épuisé, il était inutile de commencer à s’apitoyer sur mon sort.

Je scrutais l’anomalie dont le visage était à moitié recouvert par l’épaisse couverture de laine. La lampe qui trônait au centre du bureau projetait sur elle une faible lumière. Elle me regardait de ses grands yeux verts. Je tendis le bras pour ramasser mon sac de voyage à quelques pas de l’anomalie. Elle eut un mouvement de recul devant mon geste. Irrité par sa réaction, je soupirais. Après quelques instants de fouille, je tombais enfin sur ce que je cherchais : une gourde de whisky. Il m’arrivait rarement de m’en servir mais je l’emmenais tout de même avec moi. J’en bus une grande rasade avant de la tendre à l’anomalie. Devant son mutisme et son immobilité, je posais la gourde à côté d’elle.

-Pas très bavarde, hein ? Si vous ne voulez pas me raconter votre histoire, c’est moi qui vais vous raconter la mienne. Je vous préviens, vous risquez de regretter de ne pas avoir parlé : ma vie n’a rien de captivant.

je n’avais aucune envie de passer la nuit à l’interroger ou à la faire parler. Soit, elle n’avait qu’à conserver son mutisme, cela m’allait bien.

-Je suis né à Joründ dans la famille des Harmony, la haute noblesse ! J’ai grandis entouré des personnes les plus puissantes du continent, voire du Monde. J’ai dû apprendre à leur ressembler, de gré ou de force, mon père s’en est assuré. Mon père… le gouverneur Daisen Harmony. Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu sourire. Il a toujours été très strict avec moi depuis le jour où j’ai perdu ma mère. Il avait peut-être peur que je devienne un bon à rien, un faible. Cela dit, cela n’aurait pas dû l’empêcher de fêter au moins un des mes anniversaires. Vous y croyez vous ? En vingt-cinq ans il n’a pas jugé intéressant d’accorder la moindre importance à cet évènement. En revanche lorsqu’une rencontre diplomatique était organisée, tout le monde était sur le pied de guerre. Loin de moi l’idée de pleurnicher sur mon sort, je n’étais pas un garçon malheureux. Son manque d’attention me permettait de m’éloigner petit à petit du chemin qu’il avait tracé pour moi. je me suis vite intéressé aux sciences. Parce que j’étais curieux, mais surtout rêveur, et que j’aimais m’imaginer tout ce qu’il y avait encore à découvrir dans le vaste monde. Alors, ça n’a pas loupé, j’ai fini par déserter la scène politique pour me consacrer uniquement à mes passions. Ça n’a pas plu à mon père comme vous pouvez l’imaginer. Il m’a fait rentrer dans l’armée pour me remettre les idées en place. Deux ans à servir notre chère patrie. Contre toute attente, ça m’a plu. J’y ai rencontré des gens passionnants. En revanche, de retour chez moi, mon désir de découvertes n’avait pas quitté mon esprit.  Mon père a fini par se faire une raison : je ne serais jamais son fils parfait. Alors il m’a enfin laissé faire en espérant que je sois au moins capable de prouver que je suis capable d’être un scientifique hors du commun. J’ai capturé des centaines de bestioles en tout genre, allant du matar au griffon en passant par le khippogin. j’ai étudié des dizaines de sujets et menés énormément d’études pour pouvoir me hisser au niveau des professionnels. J’ai voyagé aux quatre coins du continent et rencontré des personnes de toutes les nations et de toutes les croyances. Et aujourd’hui, me voilà ici, à discuter de ma vie avec une anomalie récalcitrante qui semble croire que je suis un monstre sanguinaire.

Hrp:

Laurelin
Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyDim 23 Juin - 16:30
Irys : 419918
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My'trän +2 ~ Khurmag

Quelle attitude étrange. Celui qui, il y a encore quelques heures, me forçait à rejoindre son groupe hétéroclite et à la destinée douteuse à l’aide d’une arme païenne, semble désireux de parler, d’ouvrir son cœur et son esprit, et de faire amende honorable. Soudainement, il n’est plus y cyan-ti-pique acharné mais un être humain avec ses problèmes, et vraisemblablement ses traumatismes. Soudainement, il n’est plus si… Menaçant.

Petit à petit, alors qu’il égrène des souvenirs emprunt de mélancolie et de tristesse, je découvre légèrement mon visage, pour finalement abaisser totalement cette maigre carapace qu’était la couverture de laine et de coton, qui me protégeait tout de même suffisamment pour moi. Je le regarde d’un regard que je veux doux et rassurant. Je n’oublis rien, je n’ai pas plus confiance qu’il y a quelques minutes, mais à l’instant, je ne sens plus d’animosité ni de danger. J’ai la nette impression de faire face à un homme brisé, ou qui le fut suffisamment pour que les cicatrices de toutes ces plaies soient encore douloureuses dès lors qu’elles se font ressentir. Une tisane entre les mains, un feu dans l’âtre, une chaise confortable, d’aucun pourrait se sentir chez soi en cet instant. Si seulement j’avais un chez moi…

Puis, un mot m’atteint. Sa mère. Sa mère est morte, et cette disparition brutale et douloureuse serait à l’origine d’un refoulement quelconque du père sur son fils. Je ne suis pas une… Spécialiste des mœurs païennes, mais j’ai sondé suffisamment d’esprit – et peut-être également suffisamment le mien – pour savoir que la disparition d’un parent peut mener à bien des choses, à bien des souffrances… A bien des changements. La mort de ma mère, la mort de ma famille… L’illusion et la réalité… L’origine de mon abominable condition d’anomalie. Alors la tristesse que je ressens chez cet homme m’évoque beaucoup de souvenirs atroces et ô combien douloureux. Pauvre homme. S’il pouvait seulement se douter qu’il n’est pas seul à vivre avec ce genre de fardeaux… S’il pouvait se douter qu’il n’était pas non plus le plus mal loti de ce monde…

Je me souviens alors que quelques heures plus tôt, l’entièreté de ma magie avait trouvée écho chez lui. Mes illusions furent un succès, et l’esprit des deux cyan-ti-pique s’y abandonnèrent comme l’aurait fait un illusionniste débutant. Dés lors, et je le mesure dorénavant, un lien télépathie s’est formé entre eux et moi, au tout du moins une ouverture de leur esprit, laquelle rendrait plus facile encore un contact télépathique ou une nouvelle illusion. Peut-être pourrais-je user de ce lien pour apaiser cet homme, et m’enfuir d’ici ?
- Vous n’êtes pas le seul à avoir subi plus de tourment qu’à votre tour. Vous n’imaginez pas ce que les Irydärs peuvent infliger aux autres sous couvert de richesse, de gloire, ou tout simplement de méchanceté.

Sans rien dire de plus, je retire la couverture qui le protégeait et m’assois sur le bord du lit, à quelques centimètres du cyan-ti-pique que je sais être dorénavant un noble. Si cette dernière notion m’est totalement étrangère, aussi bien dans l’essence que dans le concept, je devine que cette position n’est pas aussi heureuse que ce que le commun des païens devait penser ou approximer. D’un geste doux, je place les pulpes de mes deux index de part et d’autre de sa tête, au beau milieu de ses tempes. Puis viennent s’apposer les majeurs et les annulaires, et enfin, mes pouces sur ses yeux. J’espère qu’il compte se laisser faire, mais alors que je sens le lien devenir de plus en plus présent et de plus en plus fort, je décide de ne pas lui laisser le temps de se poser trop de question. Je ferme ses yeux avec mes pouces, et le lien s’établit.

Soudainement, nous ne sommes en Daënastre. Nous ne sommes plus sur un lit et lui sur une chaise. Nous ne sommes plus en 933, mais une quinzaine d’année en arrière. Il y a une plage de sable fin sur laquelle viennent s’écraser quelques vagues formées d’écume. Le territoire est baigné d’une lumière vive, mais les nuages s’alourdissent. Nous sommes à Khurmag, à la pointe Sud de la région, à proximité de mon village. Plusieurs barges se trouvent sur la plage alors que les traces de leur accostage sont petit à petit emportées par les flots. Il n’y a aucun bruit. Des traces de pas mènent des barges jusqu’à une petite dune où le sable se fait plus épais et plus ruisselant entre les pieds. Puis vint du sang. Quelques gouttes, qui mènent à des tâches éparses, lesquelles mènent enfin à un fin ruissellement carmin. Et des corps. Des hommes et des petits garçons qui tiennent encore dans leurs mains les filets et les cannes à pêche. On voit même les paniers en osiers où se trouvent leurs prises. Puis un coup de feu, qui résonne comme un coup de tonnerre après un orage. Des pirates. Des hommes de peu de foi et de peu de loi. Leurs visages sont sales, leurs sourires sont carnassiers. Leurs mains dégoulinent du sang des innocents. La scène est figée, il n’y a pas de mouvement, seulement des hommes figés avec leurs sourires dérangeants. Soudainement, telles des machines païennes, leurs visages se tournent vers le Nord, et leurs sourires se font plus grands, plus dérangeants, plus sadiques, plus terrorisant encore. Et au-devant d’eux, une petite fille qui tient une peluche. Elle pleure et elle s’enfuit. Père ! pouvait-on alors entendre.
Puis la scène se déplace, et c’est dorénavant un petit village fait de cahutes, de demeure de pierre, de terre, de glaise et de brique, qui brûle. La fumée couvre le ciel qui est maintenant noir, sans lumière. Les pirates sont là. Ils tiennent en respect les femmes et les jeunes filles du village. La scène est toujours figée, mais l’angle de vue se déplace d’une prise à l’autre. Les brigands ont leurs faciès figés dans une mimique sadique, leurs sourires sont effrayants. Ils prennent les femmes par les bras, arrachent les enfants à leurs mères. Ils brûlent les demeurent et pillent les foyers. Ils violent les plus récalcitrantes, et exécutent les plus âgées. La petite fille de tout à l’heure est là, entourée d’hommes, et tirée par sa mère et ses sœurs jusqu’à un endroit inconnu.
La scène d’après est sombre, très sombre. Il n’y a aucune lumière. Il n’y a aucun son. Quand tout à coup, des éclairs dissipent la pénombre. La scène est éclairée par à-coup, comme lorsque les éclairs tombent et qu’ils dissipent l’obscurité par la fenêtre d’une chambre, pour vous y replonger immédiatement après. A chaque éclair, un visage terrifiant apparait. Puis des scènes horribles se dessine. Un éclair, et une femme est égorgée. Un autre, et une femme est violée. Une troisième, et l’on voit une rangée de femmes liées entre elles par les poings et les pieds par des chaînes en fer. Les peaux sont meurtries, les visages sont éteints. Il n’y a plus que la souffrance. Et revoilà la petite fille, celle-là même qui était entourée d’homme dans le village, celle-là même qui était poursuivie sur la plage. Cette jeune fille, c’est moi.
Nouvel éclair, accompagné d’un cri strident. La jeune fille subie les assauts des hommes les uns après les autres. Les cheveux sont tirés en arrière, son corps et marqué de coups. Les mains des immondes molosses souillent le corps d’une jeune fille sans défense. Elle ne peut que pleurer. Les autres, ne peuvent que se lamenter. Les joues sont tuméfiées, les yeux sont emplis de larmes. La petite fille prie, la petite fille pleure, la petite fille se berce elle-même d’illusions tandis que les hommes continuent leurs assauts.
Puis, une explosion, comme un nouveau coup de tonnerre. La petite fille est enchainée, ses vêtements en guenille sont tâchés d’un sang qui semble être le sien. Les hommes ne sont plus là, mais les femmes demeurent attachées entre elles. Une lame tombe aux pieds de l’enfant qui regarde alors sa mère. L’enfant est liée à sa mère par une chaine à son poignet, cette dernière étant reliée à ses autres filles, jusqu’à-ce que la chaîne soit ancrée à l’acier du navire. Une voix de femme déchire les airs : - Prend ce couteau ma fille, et tranche mon bras ! Libère toi ! Nous sommes toutes condamnées mais toi tu peux vivre et honorer Khugatsaa. Prend cette lame païenne pour rendre hommage à notre architecte. Vit, ma fille, et va ! La voix raisonne. L’enfant prend la lame et tranche le bras. Le tumulte reprend alors, et les explosions s’enchainent. Tout s’illumine avant de retomber dans les ténèbres. L’enfant voit alors au bout du tunnel la lumière du jour, et alors qu’elle semble proche d’y arriver, elle se retourne. Sa mère et ses sœurs sont là, promises à une mort horrible. Maman !. Tout n’est plus que ténèbres.

Mes pouces s’enlèvent des paupières du cyan-ti-pique. Puis vient le tour de mes annulaires, de mes majeurs et de mes index. Je contrôle autant que possible cette plongée dans mes souvenirs afin de garantir un retour le plus doux possible, mais je suis conscient de ce qui vient de se passer. L’illusion n’en était pas une, l’homme venait de plonger dans mes souvenirs, les pires de tous. Je les lui aie aménagés, mais les faits demeurent. Le retour à la réalité risque d’être mouvementé et douloureux pour lui.

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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyDim 1 Déc - 0:23
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Daënar +1
S’accrochant à mes pensées comme à une brèche, elle pénétra dans mon esprit. Le contact fut violent. Ses souvenirs se déversèrent avec une telle puissance que je me sentis projeté hors de moi-même. Son esprit possédait le mien si complètement qu’il n’y avait de place pour y être moi-même. Un instant, je me noyais en elle, puis elle disparut, se retira si vite que je trébuchai et suffoquai comme un poisson abandonné par une vague. Un frisson glacé me parcourut. Son esprit était froid comme la glace et aussi sombre que le néant. C’était la première fois que je vivais une telle expérience.

On peut se sentir touché lorsque quelqu’un d’autre nous raconte une histoire atroce qui lui est arrivé mais, aussi compatissant que l’on soit, on ne comprend jamais parfaitement ce qu’il a vécu. Cette fois-ci, ce qu’elle avait vécu, je le vivais aussi. Les visages grimaçants, les larmes, le sang qui coule, les cadavres immobiles, j’avais ressenti tout cela comme si j’y avais assisté moi-même. J’avais été dans l’armée, j’avais vu beaucoup de gens mourir dans certaines expéditions, parfois menées personnellement, mais ça… C’était un massacre d’une cruauté extrême. Non pas que je ne savais pas ce que faisaient les pirates de leurs captures, mais le croire et le voir sont deux choses bien différentes. Lorsqu’elle retira ses mains, une larme coula sur ma joue et je plongeais mon regard dans le sien comme si je pouvais m’y perdre, en proie à des milliers d’émotions différentes. Ces atrocités avaient éveillé en moi une peine immense et une fureur noire, presque une aversion pour la race humaine. Mon corps tremblait encore.

J’ignorais ce qui avait poussé l’anomalie à agir ainsi, à s’ouvrir à moi si complètement, mais j’y étais particulièrement réceptif. C’était comme si toutes les émotions qu’elle avait ressenti devant ces atrocités s’étaient propagées dans mon esprit pour le posséder complètement. Soudain, la pièce me parut glaciale. Sans un mot, je ramassais une couverture et la passait sur nos épaules, se serrant près d’elle. Cela faisait trop à assimiler en si peu de temps.

C’est étrange comme les mots paraissent faibles lorsqu’on a goûté à une telle expérience. J’aurais pu côtoyer cette personne pendant des années sans aussi bien la connaître. Nous ne nous connaissions que depuis quelques heures et pourtant, j’étais peut-être la personne la plus proche d’elle.

-Pourquoi avoir fait cela ? demandais-je simplement.

Il n’y avait aucun jugement dans ma voix. Et, chose étrange, je ne ressentais pas de curiosité expérimentale comme cela m’arrivait souvent devant un phénomène nouveau. Je crois que mon esprit était tellement retranché dans ses réflexions les plus profondes que même ma soif de savoir avait été relayé à un plan secondaire.

Nous étions tous deux assis sur le lit, serrés l’un contre l’autre, contemplant le feu qui dansait dans la cheminée.

Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyVen 6 Déc - 22:45
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My'trän +2 ~ Khurmag
Bien que je m’attendais à une réaction de la part du « cyan-ti-pique », j’avoue que je ne m’attendais pas réellement à le voir s’approcher autant et me rejoindre à l’abri de cette couverture faite de plume et de coton. Il semble à la fois bouleversé et profondément touché par ce qu’il vient de vivre, ou plutôt, ce qu’il vient de partager avec moi. Manipuler l’esprit est une chose, mais ce que je créer, ou ce que je partage, est aussi présent dans l’esprit du sujet que dans le miens, aussi, je viens de tout revivre et de tout ressentir, encore une fois. La seule chose que j’épargne à cet homme… C’est que pour lui, les douleurs, l’humiliation, la honte et la tristesse disparurent avec l’illusion. Pas pour moi.

Nous voilà donc tous les deux, blottis l’un contre l’autre, emmitouflés dans cette chaude couverture, sans dire un mot ni sans trop oser se regarder. En même temps que pouvait-il dire ? Que pouvais-je dire ? Ce petit temps était finalement très agréable. Je ne sentais plus les méfaits et les douleurs de « Technologie », je n’étais plus menacée ni par une abomination païenne ni par qui que ce soit, j’étais dans une chambre confortable bien que spartiate… Et je n’étais pas seule. Ce qu’il y a d’intéressant avec les relations sociales et humaines, c’est que, lors d’une telle proximité et après un tel évènement traumatisant, il n’est pas rare que deux individus côtes à côtes voient leurs respirations se synchroniser. Ainsi en osmose, il est plus facile encore d’ouvrir son esprit à l’autre et à parler à cœur ouvert. J’avais même entendu dire que deux individus qui s’aiment profondément, peuvent voir leurs battements de cœur se synchroniser inconsciemment. Mais mieux vaut chasser ce début de penser, car l’amour est une chose qui n’est pas offerte aux anomalies.
-Pourquoi avoir fait cela ?Demanda-t-il d’une voix douce, sans arrière-pensée.

Pourquoi… Je ne le sais pas réellement moi-même. Je me suis senti soudainement proche de cet homme lorsqu’il évoqua la mort de sa mère. Une maman, on n’en a qu’une, et la mort d’une personne ayant une telle importance pour un petit garçon, autant que pour un mari, cela vous influe forcément sur leurs vies. Nul doute que ce petit garçon aura changé après la mort de sa mère, et nul doute que son père, aussi dur, froid et impassible soit-il, fut profondément bouleversé par cette mort. Cela explique peut-être pourquoi cet homme fut si rude avec son fils.

Mon visage tourné vers le sol, je prends sans le vouloir une profonde inspiration. Ce faisant, je sens plusieurs de mes cheveux se mouvoir pour quitter le confort de mes oreilles et tomber sur mes joues et mon front, cachant une grande partie de mon visage à mon voisin de chambrée du moment. Ma poitrine se gonfle à nouveau, mais de manière plus douce et moins profonde. Mes yeux, quelque peu humidifiés par cette séance de mnémotechnie, battent à l’unisson à une fréquence frénétique pour s’apaiser rapidement ensuite. Je replace alors quelques mèches de cheveux derrière mon oreille, afin que mon profil puisse être visible pour l’homme à mes côtés.
- Je ne sais pas trop. Dis-je par télépathie, préférant ce lien invisible plutôt que la parole. Peut-être pour que tu puisses voir que la vie, elle peut être plus difficile pour les autres, et que rien ne peux t’y faire penser au premier coup d’œil. Aurais-tu imaginé tout ça si je ne te l’avais pas montré ? Y aurais-tu cru si je n’avais fais qu’en parler ? Ce que tu viens de voir et de ressentir, c’est la raison pour laquelle je suis ce que je suis aujourd’hui : une abomination pourchassée sans relâche, seule, sans parent ni sans amour, et qui connait déjà son destin. J’ouvre la paume de ma main droite, et laisse s’échapper une, puis deux, puis plusieurs lucioles aux reflets dorés, qui s’envolent et nous englobent, tandis qu’une douce musique faite d’un violon et d’une flute de paon, vient à nous bercer tous les deux. Est-ce que je peux partir maintenant ?

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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyMer 11 Déc - 18:48
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Je ne bronchais lorsque sa voix résonna dans mon esprit. Je n’étais plus à cela près, tout ce que j’avais vécu aujourd’hui était étrange. Jamais je ne m’étais senti plus étranger dans mon propre pays. Ce que je venais de vivre, personne ne pouvait le comprendre si ce n’est elle. J’avais toujours pensé que la magie my’tränne était passionnante voire terrifiante mais jamais je ne l’avais imaginé ainsi. Ce n’était pas seulement un outil de destruction, mais bien plus que cela. Lorsqu’elle me demanda si elle pouvait partir, j’envisageais la chose quelques secondes puis répondit :

-Non.

Je ne croisais pas son regard, le mien était perdu dans la contemplation des flammes qui dansaient dans le brasier de la cheminée. Le feu avait quelque chose de rassurant. Il diffusait une impression de chaleur dans cette salle glacée et représentait le seul élément familier de cette folie. Je resserrais la couverture sur nos épaules. Dehors, la neige continuait à tomber, presque en un voile impénétrable comme si les éléments eux-mêmes s’acharnaient à faire de cette ville un sanctuaire isolé et hostile réservé aux erreurs de la nature. Sans détourner le regard, je poursuivis :

-La nuit est déjà tombée. Si tu sors maintenant je ne donne pas cher de ta peau, surtout avec le froid qui règne dehors.

Je la tutoyais désormais, considérant qu’il n’y avait plus vraiment de raison de se considérer comme des inconnus. Je posais ma main sur la sienne. Elle était glacée, je la serrais entre mes doigts et me tournais vers elle. Nos visages étaient proches mais, troublé, je ne remarquais rien d’étrange dans cette soudaine proximité :

-Tu es en sécurité ici, reste dormir au moins cette nuit. Demain, tu seras libre de partir ou de rester, comme bon te semble.

Je ne songeais pas à ce que dirait Swenn, je me fichais bien de tout le reste d’ailleurs. Il pouvait faire ce qu’il voulait, pester autant qu’il le souhaitait, tant qu’il ne l’empêchait pas de partir. Le Monde aurait pu s’écrouler lui-même, tout ce qui comptait c’était Elle. Même si la souffrance qu’elle avait ressentie lors de cette nuit tragique, j’avais ressenti à quel point cette blessure était toujours ouverte. Pourquoi était-elle devenue une anomalie ? Elle ne méritait pas un tel sort. Je songeais à quel point mon enfance dorée avait été calme comparée à la sienne. Je me sentais presque coupable d’avoir vécu ainsi. Si j’avais pu le faire, je l’aurais volontiers échangé avec la sienne. C’était impossible, mais je pouvais l’aider maintenant. Le lendemain, j’allais faire tout mon possible pour lui permettre de repartir en toute sécurité, c’était décidé.

Laurelin
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Valley of the damned [PV Raziel] - Page 2 EmptyDim 12 Jan - 1:28
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My'trän +2 ~ Khurmag

J’étais presque optimiste, excitée à l’idée de pouvoir partir d’ici et reprendre ce chemin qui est le mien. Un chemin long, à la fin écrite et qui m’est inconnu. Un chemin de solitude, de souffrance et de peine. Un chemin qui, s’il ne m’avait pas été imposé, et s’il n’avait été accompagné de ma… De ma… De cette folie, m’aurait sans aucun doute arraché ma vie sans que je ne puisse rien y faire. Tout, depuis ce jour il y a 14 ans, avait provoqué cela. Que serais-je devenue sans cette effroyable folie sanguinaire de ces barbares païens ? Une femme ? Une amante ? Une mère ? Qui pourrais le savoir…
- Non.

Oh. Alors, malgré tout cela, je suis condamnée à rester ici, subir leurs expérimentations, devenir un sujet que ces « cyan-ti-piques » pourront utiliser, regarder, analyser, sous tous les angles et dans tous les plis, avant d’être jetée dans la neige froide et meurtrière, une fois leurs méfaits accomplis ? Ces païens ont-ils seulement un cœur ?

Un frisson incontrôlable parcouru alors ma colonne vertébrale, irradiant dans mes bras, ma nuque, mon visage, provoquant une étrange sensation de chaleur et d’irritation dans la région du nez et des yeux. Je tremble, d’abord de mes mains, puis de ma nuque et de mon visage, et enfin de tout mon cœur. Et alors que ces frissons se font plus intenses dans mon visage, devenant douloureux en quelque sorte, une larme chute de mon œil jusque sur ma joue, avant de perler jusqu’à la commissure de mes lèvres.
- La nuit est déjà tombée. Si tu sors maintenant je ne donne pas cher de ta peau, surtout avec le froid qui règne dehors.

Mes tremblements s’intensifient alors soudainement, alors que je comprends que, enfin, pour la toute première fois, j’ai en face de moi un être humain doué de sentiments, et que ce « cyan-ti-pique » était en fait… Soucieux de moi, soudainement. Je me laisse alors aller, et m’appuie sans détour sur lui, dans une recherche d’une douce chaleur humaine. Mais au moins, je ne tremble plus. La musique et les lucioles, elles, dansent et s’animent toujours autour de nous.
-Tu es en sécurité ici, reste dormir au moins cette nuit. Demain, tu seras libre de partir ou de rester, comme bon te semble.

Je ne dis rien, je me contente de sa présence. Une présence qui se veut… Rassurante, pour une fois. Que cela est étrange. Je… Je peux dire sans la moindre difficulté que… C’est la première fois depuis des années qu’une présence masculine est rassurante et non… Menaçante. Je me contente seulement de lui répondre…
- Merci…

Que dire de plus ?

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