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 Services Secrets : Venez commes vous êtes.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyJeu 18 Oct - 15:43
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
-Voilà, la visite touche à sa fin. J’espère que vous l’aurez apprécié tout autant que j’ai apprécié de vous montrer l’envers du décor et de comprendre pourquoi il est très important que nous soyons là pour vous protéger, mais pour protéger aussi vos parents, vos familles et vos amis. Des questions ?
-Moi ! Moi !
-Oui mon petit ?
-C’est vrai que vous torturez des gens ici ?

L’agent tique un instant, mais ne se sépare pas de son sourire de commercial sur le point de conclure un contrat juteux.

-Qui t’a dit ça, mon brave garçon ? J’aimerais lui dire deux mots à propos des mensonges qu’on dit et qui peuvent blesser les gens. C’est pas très gentil.
-C’est mon papy ! Un jour, alors qu’il avait des blagues sur des gens du gouvernement, il a disparu. On l’a retrouvé deux jours plus tard, évanoui dans une ruelle, une jambe cassée. Il a dit qu’il avait été torturé.

Silence dans l’assemblée. Toutes les petites têtes attendent toutes oreilles ouvertes la réponse de l’agent. Celui-ci avale sa salive un instant avant se lancer.

-Sache que l’on ne torture personne ici, mon grand. On interroge les gens. Ce n’est pas pareil. Nous sommes humains et avons des principes. Pas comme les bandits, les voleurs ou les My’träns qui sont des gens très très vilains qui veulent vous tuer et vous faire du mal. Eux, ils sont prêts à torturer. Ton papy ne doit pas avoir toute sa tête. Et je suis sûr qu’il s’est cassé la jambe en glissant dans l’escalier. J’ai déjà demandé plusieurs fois à refaire les marches, mais on n’a jamais pas le budget, parait-il. Tu me diras le nom de ton papy, mon garçon ? Faut que je lui dise deux mots.
-Vous allez lui faire mal ?
-Noooon. Juste parler entre adultes responsable. Tiens, pour ta peine, prends ce badge « la dénonciation est le ciment d’une société honnête ». Il est joli, hein ?
-Oui, elles sont jolis ces couleurs rouges.
-Oui. Ahah. Et pour vous tous, n’oubliez pas votre badge « Les My’träns ne méritent pas de vivre ». Portez-le fièrement. Il n’est jamais trop nécessaire de le rappeler à tout le monde.
-Oui monsieur !
-Bien, vous pouvez y aller.
-Merci monsieur !

La quinzaine de gosse s’éloigne de l’agent fier de son devoir, discutant entre eux de ce qu’ils ont vus tandis que le garçon à son papy se fait discrètement exfiltré par un gros bras à la mine patibulaire, suite à un ordre de la main très discret dudit agent. Je m’approche de lui après avoir observé son petit manège et je dépose une main ferme sur son épaule. Il se retourne, légèrement brusqué, son sourire défaille un instant, puis retrouve sa contenance à ma vue. Sa main vient trouver mon bras pour me saluer.

-Ah Havelock ! Quelle surprise !
-Je t’ai bien observé, Cashimir. Tu aimes beaucoup ces petites visites guidées, non ?

Sourire gêné, mains dans les cheveux.

-Ah, ça ? Oui, un peu. Je suis convaincu que la protection de nos intérêts passe par une éducation riche et au plus proche de la réalité de nos jeunes générations. Je suis toujours déçu de ne tomber que sur une douzaine de gosses chaque semaine. Il y’en a mêmes certains qui viennent chaque semaine car Mademoiselle Sylène fait toujours des gâteaux pour eux. Mais j’ai confiance. Un jour, ils seront des centaines.
-Je l’espère pour toi. Ce sera un grand jour pour la démocratie. Et la sureté de la nation.
-Merci Havelock, t’es un chic Type.
-Havelock ?

Un autre agent entre dans la conversation. Je ne le connais pas, mais je fais semblant de le connaitre. Ça fait tout de même mauvais genre de laisser une sale impression dans la tête d’un collègue parce qu’on a oublié son nom. Comme s’il n’était pas très important dans l’histoire. On ne le dira jamais assez.

-Oui vieux, qu’est ce qu’il y a ?
-Scipio veut te voir.
-Ah.
-Tout de suite.
-Ah.

Je réfléchis un instant ce que j’ai fait ces cinq derniers jours. A part une planque soporifique devant un indic’ de José et quelques ongles à arracher dans une cellule d’interrogatoire, je n’ai rien fait d’autres que de la paperasse. Et puis, j’ai cette affaire de corruption à finir. Un truc qui sent pas bon. Mh. Pas bon. Je ne me sens pas bien. Je pourrais me faire porter pale, mais le superviseur Scipio n’est pas du genre à se laisser duper. Presque mécaniquement, je prends la direction de l’escalier, mes pieds me guidant d’eux-mêmes vers leur destin.

-A la prochaine Havelock !
-Ouai … salut.

Bienheureux es-tu, Cashimir, de te préoccuper de la bonne réputation de nos services auprès des plus jeunes tandis que d’autres doivent faire toutes les sales besognes d’affaires et d’enquêtes qui ne que rarement très propres. Mais c’est ainsi. Nous sommes l’élite de la nation. Nous devons mettre les mains dans la merde pour que le peuple puisse sentir bon. Mettre les mains dans la merde et se prendre des soufflantes de la part de son supérieur. Mais Scipio a tout de même des principes et des valeurs. SI « tout de suite » signifie vraiment « TOUT DE SUITE » pour la plupart des agents, « tout de suite » veut dire « TOUT DE SUITE dans les limites de les capacités physiques » pour moi. Rapport à ma jambe blessée, ma canne supportant partie de mon poids et les escaliers menant à son bureau. Car il faut toujours que les chefs s’installent en haut des escaliers. Une dizaine de minute suffisent à passer les obstacles et alors que je frappe à la porte de son bureau, il suffit d’une demi-seconde pour entendre un « Entré » sonore et impérieux. Je ne me fais pas prier, découvrant Scipio solidement installer dans son fauteuil de bureau, écrivant avec précision et fluidité quelque chose dans un rapport. Je m’approche jusqu’à son bureau de mon pas trainant et alors que j’arrive pile devant lui, il lève la tête, comme s’il s’apercevait seulement maintenant de ma présence.

-Ah. Glorka. Vous êtes pile à l’heure.

Ce que je n’en doute pas. Il est suffisamment malin pour savoir quand je vais arriver et combler le temps en conséquence. Il jette le reste du rapport sur une pile de document au dessus d’une poubelle bien trop petite pour son office et me fixe de son regard de celui qui en sait beaucoup trop mais qui ne m’en dira rien. Pas le pire regard de son répertoire.

-Glorka. Rappelez-moi, vous avez de la famille ?

Entré en matière totalement  inattendu. Je lâche un regard affolé de celui qui a peur pour sa vie. Je ne sais pas quoi trop dire sur le coup, puis je juge que la vérité est toujours meilleure qu’un mauvais mensonge. Ou un silence un peu trop long.

-Personne Monsieur. Si ce n’est pas pauvre mère.
-Ah. Oui, je m’en souviens. Des problèmes de santé, non ?
-Elle n’a plus toute sa tête. Elle… n’a pas eu une vie facile.
-Elle doit être fier de vous.
-Je … je crois oui. Je l’espère.
-C’est bien. La famille, c’est important, Glorka.
-Oui monsieur.
-Les services secrets, c’est un peu une seconde famille pour vous, non ?
-C’est vrai monsieur. Avec tout le monde, Jorg, José, Finkel, Geralt, Cashimir, Vou…

Je m’arrête. Trop tard. Il me fixe du regard. Un temps. Puis ferme les yeux et fait non de la tête. J’ai gaffé. J’avale de travers. Je baisse les yeux. Scipio reprend comme si de rien n’était.

- Voyez-vous, Glorka. J’ai une famille moi aussi.
-Ah bon ?

Gaffe. Je suis surpris. Et je l’ai dit comme si c’était étonnant. Pas envie d’insulter sa personne. Comme s’il ne pouvait pas avoir de famille.

-Enfin, je voulais dire…
-Ce n’est rien, Glorka. Votre surprise m’indique que je continue la protéger de notre univers commun.
-Oui monsieur. Bien joué monsieur.
-J’ai un fils.
-Ah.
-Elijah.
-Jo… joli nom.
-Oui. Il veut rejoindre les services secrets.

Il marque un temps, analysant ma réaction, attendant peut être un avis. Je n’en sais foutrement rien moi. C’est bien gentil que le marmot veut rejoindre les services, ça me fait une belle jambe. Mais s’il cherche à protéger sa famille de ce cercle de pouvoir, ça ne doit pas lui faire plaisir. Je me lance.

-Vous savez, les jeunes. Ils ont des idées en tête, et puis, ça leur passe. Comme ça, pouf !
-Vous ne le connaissez pas, mais vous allez apprendre à le connaitre. Il a signé aujourd’hui.
-Ah.
-Quel est la procédure dans ce genre de cas, rappelez moi ?

Ah, quelque chose de facile. On peut toujours compter sur les procédures et les règlements.

-Un tuteur doit être assigné à la nouvelle recrue et l’ensemble des services, infrastructures et métiers de nos services doit lui être présentées, dans le respect des codes confidentielles blancs, rouge et vert.
-C’est exact.

Instant de silence. Il me fixe. Je ne suis pas rassuré. Je ne vois pas du tout où il veut en venir. Est-ce qu’il veut que je m’occupe du gamin ? Ça serait bien ma veine…

-Je veux le meilleur pour lui. Il me faut le meilleur agent pour lui enseigner ce que nous sommes et ce que nous faisons. Malheureusement, tous mes meilleurs agents sont en mission.
-Ah, c’est dommage.
-Heureusement que votre mission vient de se finir.
-Ah bon ?
-Oui. A l’instant.
-Mais… la corruption, tout ça.
-C’est réglé. Je viens de finir les papiers. Merci pour votre implication Glorka. Et surtout.

Il se penche sur le bureau, les poings posés dessus. Son regard perd une bonne centaine de degré et me pétrifie sur place. Il murmure.

-Faites attention à la chair de ma chair.
-…
-ELIJAH ! Tu peux entrer.


Dernière édition par Havelock Glorka le Ven 26 Oct - 9:36, édité 1 fois

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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyJeu 18 Oct - 16:20
Calme journée, froide journée. Le soleil n'était pas en cause, ni à blâmer. La forme de cette journée était à vrai dire, irréprochable. Quelques rayons éclaircis, peu de nuages, des rues peu bondées ... pour changer. Le fond, était, en revanche, d'une importance capitale. Aujourd'hui était un grand jour pour Elijah, mais grand n'est bien souvent pas synonyme de joyeux. Il intégrait les services secrets, aujourd'hui. Ni hâte, ni excitation, ni frisson, juste une humble satisfaction d'enfin se faire allouer une place là où il méritait d'être. Seize années à se préparer, seize années à n'être qu'un soldat miniature, seize années d'entraînement dans le seul objectif d'un jour en arriver aux portes de ces bureaux, et pourtant, pas un sourire. Tout ceci n'était que très juste, mais sûrement pas une excuse à l'euphorie.

Le jeune homme ouvrit les portes des quartiers, là où son père lui avait demandé de le rejoindre pour son "adoubement", comme il l'avait si bien formulé. Le battant claqua derrière lui, comme un bruit préalable au vacarme qui résonnait d'entre les murs. Des rires, des enfants qui criaient, des voix s'élevant au-dessus des autres. A droite, deux agents supposés s'amusaient à comparer le contenu de leurs déjeuners, à gauche, une file de mioches s'occupait à subir la fameuse opium du peuple, la propagande. La drogue si jeune ne peut résulter qu'en l'éducation de parfaits imbéciles incapables de faire preuve de bon jugement de par eux-mêmes.

Il était inutile de dire que la première impression d'Elijah lui laissa un avant-goût plutôt écoeurant, un dégoût palpable dont il se réservait bien le droit de l'émettre. Enfin, pour l'instant, il n'était qu'un visage dans la foule, personne ne remarquait même son arrivée. Retroussant le manchon de sa chemise, ajustant son veston, le jeune homme jugeait en silence l'assemblée d'incapables qui s'était présentée à lui. Déjà commençait-il à se demander si l'intégration d'un pareil service avait vraiment valu toutes ces années de préparation. D'un oeil extérieur, il aurait semblé que dès ses onze ans, le gamin aurait été bien plus prêt que n'importe lequel de ces ivrognes d'apparat adossés au mur. Enfin, père attendait. 

Sachant parfaitement où se diriger, le jeune homme emprunta l'escalier, grimpant le haut des marches pour se retrouver derrière la porte. Quelqu'un était déjà à l'intérieur, bien que tout ce que la vitre ne laissa transparaître ne fut qu'un crâne dénué de cheveux. Droit, le dos tenu, la nouvelle recrue attendait que ne sorte le rendez-vous de son père pour rentrer à son tour. A sa surprise, son nom fut invoqué alors que l'agent était encore en entretien. Par esprit de déduction, Elijah se douta bien du statut dont ferait acte cet homme ... ou alors il espérait qu'on le surprenne. Pour le moment, encore fallait-il entrer. Tournant la poignée, sans se démunir de son regard peu amical, mais bien sérieux, le jeune homme se contenta de poser le pas parmi le duo.

- Bien, Elijah, je te présente ton tuteur qui t'apprendra les bases du métier et comment les choses fonctionnent par ici. Je suis sûr que tu seras à la hauteur de ces attentes, autant qu'il sera des tiennes.

Aucune réaction notable ne se fit chez le jeune homme, hormis son regard désobligeant envers son père qui venait de lui allouer pour la quinzième fois dans sa vie quelqu'un pour le surveiller. Il garderait ses reproches pour la fin de la journée, pour l'instant, seule comptait la courtoisie.

- Elijah. Enchanté, agent. 

C'était à peu près tout ce dont la nouvelle recrue avait à disposer de politesses. Certains dirait qu'il n'est pas bavard, et comment pourrait-on leur donner tort ? Lui, en revanche, considérait simplement que surcharger la forme était la meilleure manière de négliger le fond. La vérité étant que pour le moment, le regard d'Elijah était occupé à découper celui qu'on lui avait destiné comme tuteur. Du crâne chauve jusqu'aux bottes, tout passa à l'examen minutieux, quoique subtile qu'organisait le jeune homme de ses pupilles noisettes.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyMer 24 Oct - 17:58
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Scipio nous laisse nous détailler mutuellement l’espace d’une minute. Je lui jette deux, trois regards en coin pour constater sa réaction, mais il reste de marbre, mince sourire au lèvres, me fixant par en dessous d’un air entendu. Il sait tout de moi. Il sait tout de son gamin. Il sait comment ça va se passer. C’est une sensation frustrante d’ignorer ce qu’autrui sait parfaitement. Surtout quand ça te concerne. Mais quand c’est ton chef, tu évites de lui en vouloir. Pas en face en tout cas. Revenant à Elijah, on sent tout de suite un gamin qui a eu une enfance cadrée aux millimètres. Je dis malin, alors qu’il ne doit pas avoir une dizaine d’années qui nous séparent, mais déjà, beaucoup nous oppose comme autant d’années supplémentaires.

Déjà, je suis dans le bain des services secrets. Je le vis. Je vis les règlements, les codes, les affaires, les truandages. Je côtoie la pourriture des bas fonds, celle qui se cache sous la semelle de ta godasse, tout comme celle des élites, bien caché sous le vernis du pouvoir et du luxe. J’ai déjà un bon coup d’œil de la vie, des gens et de qui donne les ordres, de qui fait les ordres et de qui les subis. Le monde n’est pas beau. C’est un fait. Le monde est injuste. Certes. Le monde ne sera jamais bien foutu. Faut l’accepter et faire avec. Faire du mieux possible, quitte à être pas mieux que les autres connards. Qui salopes ce que tu tentes de faire. Comprendre, ça fait vieillir. T’as l’impression d’être un vieux briscard tellement tu poses les yeux sur des horreurs aussi vieilles que le monde. Elijah, il ne sait pas. Il ne connait pas. Ça se voit. Il est déterminé. Sérieux. Extrêmement intelligent surement. Convaincu de mettre ses talents aux services d’une cause et d’un monde juste comme qu’on le dit dans les livres et les bouches des  professeurs. Une vision du monde comme l’a voulu son père. Un bon petit soldat qui deviendra grand. Scipio ne se berce pas d’illusions, je le sais. Il met les mains et la tête dans ce jeu complexe du pouvoir. Il sait qu’il faut bien se baisser pour faire ce que l’on fait. Elijah est encore droit.

Je comprends ce que sous-entends ce regard, finalement. C’est une étape importante du chemin qu’il a tracé pour son gosse. Jusqu’à maintenant, il a tout contrôlé. L’éducation l’a forgé. Sauf qu’un moment, il faut affronter le terrain et les gens. C’est là que tous ce joue. Alors il me met en garde. J’ai pas intérêt à ce qu’il soit déçu du résultat. Sympa pour ce cher Havelock et sa patte cassée. Devoir m’occuper du rejeton du chef, qui associe intelligence, sérieux et condition physique irréprochable ; c’est presque m’inciter à devoir faire encore mieux pour pas qu’on m’envoie à la casse et me faire remplacer par ledit rejeton. J’essaie d’avaler, mais j’ai la gorge sèche. Le travail qui m’attend s’annonce complexe. Je préférais finalement la corruption. Ça m’a l’air beaucoup plus simple. Je finis par mettre fin à l’échange.

-Enchanté.
-Bien, Glorka, je crois que vous avez du travail. Cela tombe bien car moi aussi.

Façon élégante de me dire de bouger mon cul en dehors de son bureau.

-Nous allons vous laisser, monsieur. Dois-je vous le… ramener… à la fin de … journée ?

Scipio ne répond pas tout de suite, me jetant un regard faussement attristé, puis balaie la question de la main.

-Elijah est adulte. Il saura très bien s’occuper de lui-même.
-Ah. Parfait.
-Bon courage.
-Merci monsieur.

On sort. Je laisse Elijah sortir en lui tenant la porte et je ferme derrière moi. Le silence et l’oppression du couloir des superviseurs tombent sur mes épaules soudainement. Il me fixe, sans guère d’émotions, attendant la suite. GE-NIAL.

-Bon, revenons à l’entrée… pour commencer.

Je suis pas à l’aise. Je préfère me réfugier dans les informations d’usages concernant notre chez nous, le quartier général des services secrets. Situé dans le deuxième quartier, tout proche du mur Cyrus, le bâtiment principal est atypique du fait de sa hauteur. Là où ces voisins culminent à plusieurs dizaines d’étages de haut, le QG historique des services secrets est une bâtisse assez ancienne de quelques étages. Une boutade au sein des services secrets et de dire que le bâtiment a autant d’étages que les autres, ils ne sont juste pas valide. Ce qui est vrai, en soit, car les profondeurs de la bâtisse abrite des étages niveaux entiers et parfaitement opérationnels pour les opérations secrètes. C’est l’un des premiers bâtiments d’envergure construit lors du début des chantiers du deuxième quartier. De par l’espace et sa position proche du mur Cyrus, le bâtiment a été rapidement récupéré par le gouvernement pour y mettre l’une de ses administrations à la croissance la plus importante. Nous. Le bâtiment historique n’est plus que la partie basse d’une tour luxueuse situé tout près du cœur du gouvernement de l’Union et ne sert plus qu’aux administrateurs des services secrets, aux commémorations et aux événements officiels. C’est de la vieille pierre. De la vieille architecture avant que l’on se mette à mettre du métal partout. C’est atypique, mais ça renforce cette impression de puissance ancienne, invisible, mais incroyablement  forte. Après, faute de place, toujours, des dépendances ont été ajoutées à la structure principale. Bâtiments de plus de vingt étages (mais sans sous-sol), de métal et de verre qui ont un peu dénaturé la beauté du lieu, mais c’est là une réflexion de puriste et de vieux grincheux. Au final, le but est d’être efficace.

Et au détour d’une explication.

-Au fait, Elijah. Tu peux m’appeler Havelock. Il est de bon temps de se tutoyer entre agent. Comme je le disais, les agents forment un Corps. Avec un grand C. Voire même une famille par certains côtés.

Je ne sais pas s’il va bien prendre ce côté-là. Car beaucoup d’agents n’ont que les services secrets dans leur vie au final. C’est une tache à plein temps et contraignantes. C’est une vocation, surtout. On ne peut pas trop s’embarrasser d’une femme et d’une famille dans de saines conditions. Sauf pour les superviseurs comme Scipio qui gère leur vie de mains de maitre.

Où en étais-je ?
Ah, oui, le QG. La partie visible de l’iceberg abrite l’accueil ; parce qu’il faut bien avoir un interface avec le citoyen ; les bureaux des superviseurs, les salles de réunions, l’administration classique, la cantine et le bureau des relations citoyennes. Au sous sol, il y a évidemment les cellules d’interrogatoires et de détention, mais aussi le service de disparition, l’armurerie, les laboratoires diverses et les archives sensibles. On a aussi des « cellules » pour les agents. Moi-même, j’en occupe une. C’est spartiate, mais ça permet d’avoir un « chez soi » proche du boulot et d’être opérationnel tout le temps. Les dépendances contiennent majoritairement les bureaux des agents et les services spécialisés. Car si moi, je suis plutôt polyvalent, donc dédié aux taches les plus obscures de la protection des intérêts Daënars, d’autres services sont plus terre à terre. Comme le service du contrôle administratif, chargés de surveiller que toutes les réglementations sont bien appliquées, que ce soit au quidam comme aux entreprises. Un service de gratte papier et de gens pas très amusant.

Et dans un blanc après cette exposé.

-Dis moi, c’est toi qui as souhaité rejoindre les services ? Pour quel raison ?

Sous entendant que c’est peut être la volonté de son père.

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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyLun 29 Oct - 22:57
Elijah arqua un sourcil à la remarque chuchotée de son présumé tuteur ... ne savait-il pas que quelques mètres ne suffisaient pas à couvrir ni le son, ni ses intentions de cacher ses paroles ? C'était pour cette raison qu'il ne voulait pas d'un formateur, on le prendrait assurément pour un imbécile incapable, une recrue reléguée au rang de bon à rien. Il était certain qu'être l'enfant du responsable ici allait certainement lui ficher une image de fils à papa qui aurait tout pour lui déplaire. Enfin, il s'assurerait que son image ne soit pas ainsi violée, par la persuasion, la conviction, ou bien, si les remarques deviennent trop intenses, par les poings. Il ne s'était pas fait formé pendant la totalité de sa vie pour supporter les boutades de fonctionnaires bien trop payés pour le peu de compétences dont ils disposaient. Mais pour le moment, le jeune homme se garda de répondre à l'offense, sûrement involontaire.

Il prit donc congé, accompagné du dénommé Glorka, certainement un nom de famille ou tout au plus, un sobriquet. Refermant la porte derrière lui, il jeta un dernier coup d'oeil à son père qui lui souhaitait bonne chance en croisant son index avec son majeur. "Scipio" le prenait définitivement toujours pour un gamin. Que disait-on déjà ? Qu'importe l'âge, on reste tous un enfant face à nos parents. En l'occurrence, c'était bien le père qui était un enfant vis-à-vis de son fils. C'est à dire qu'il est difficile de tirer un sourire du visage d'Elijah et les relations humaines sont loin de relever de la priorité. Mais pour le moment ... il se convainc simplement qu'il fallait connaître son milieu pour l'exploiter au mieux. 

Son tuteur eut toutefois la présence d'esprit de souligner la manière dont il fallait l'appeler. Le discours qu'il tient est celui d'un agent intégré au Corps, comme lui-même le désigne. Il a une prestance certaine ... originale, mais pas moins présente, au moins, celui qui serait son responsable était très certainement un agent de qualité au sein du service. Le jeune homme fit l'impasse sur le point "famille", pour lui, c'était plus vrai que n'importe qui ... il n'y avait qu'à voir la tête du chef, pour ça. Quoi qu'il en fut et en bout de course, il se souciait peu de comment pensaient les autres employés, ici. Seule lui incombait la présentation, puis, plus tard, la prise de ses fonctions. Il n'ignora néanmoins pas son formateur.

- C'est une mentalité très agréable, Havelock. Je ferai en sorte d'y adhérer. 

Parce qu'il fallait bien leur faire plaisir ... seul le devoir incombait à Elijah, alors que la courtoisie soit vite faite et que l'action vienne. Il n'était pas venu ici dans l'espoir de raconter des blagues à des compagnons ivres de la veille et de faire l'esbroufe de racontars sur les dernières conquêtes romantiques de la nuit dernière. Mais pour l'instant, il sévirait simplement, comme il se l'est dit plus tôt, il fallait bien savoir dans quel environnement il allait travailler pour fournir une prestation aussi efficace que remarquable.

Et en toute honnêteté, les locaux faisaient plus "office de tourisme" que ce que le jeune homme imaginait. Déjà, il n'aurait jamais cru qu'un contact avec les citoyens était d'ordre et encore moins, mais il était encore surpris par ce procédé, que l'on laisse des enfants visiter les lieux. Quant à ces "cellules", il était également probable qu'Elijah considère d'en occuper une. Sa vie était dévouée à la protection de Daenastre, par conséquent, le plus disponible il était, le mieux ce serait. Le jeune agent était toujours au garde à vous, prêt à la réaction. C'était l'un des points primordiaux de son entrainement, ne jamais s'endormir. Il y avait une raison pour laquelle son fourreau pendant constamment, manche au clair, à la lanière de sa ceinture.

Et vient alors la question tant redoutée et emplie de double-sens. Le jeune homme savait pertinemment qu'il se ferait bassiner dans de telles interrogations, il n'était pas dénoué de compréhension, être le gamin du responsable de service allait forcément être source de diverses questions plus contraignantes les unes que les autres. Alors quitte à commencer, autant commencer en douceur, n'est-ce pas ? Certainement, Havelock ne voulait que s'intéresser à lui plus qu'autre chose. 

- Cette décision était la mienne, agent, sans doute pour les mêmes raisons que vous, j'imagine ? J'ai une patrie à défendre et énormément de volonté à vouer au métier. 

Un cliché sans doute, une motivation bateau qui n'avait pour sens que la dévotion que l'on offre à Daenastre. L'intérêt de ces présentations se perdaient à mesure que les paroles s'écoulaient et Elijah peinait de voir qu'ils en étaient encore à l'étape de la visite guidée. Il lui fallait des cas, des études, des affaires, du concret, prouver sa valeur, nettoyer les villes, chercher le crime, le débusquer. Si son expression était de marbre, l'agitation qu'elle dissimulait n'était néanmoins pas moins grande. Alors, il ne s'embarrassa pas d'éternelles formalités, le fait fut atteint plus vite que les paroles ne tombèrent.

- Travaillez-vous sur le terrain, Havelock ? Si oui, me permettrez-vous de vous demander de détailler vos actions à l'extérieur, de ... partager votre expérience ? J'ai été lourdement entraîné pour les interventions, alors, c'est bien évidemment ce secteur-ci dans lequel je compte servir.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyMar 27 Nov - 17:55
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Je reste un instant silencieux, essayant de percer quelque chose dans le visage indéchiffrable d’Elijah, mais je n’ai jamais été très bon à ça, surtout quand la cible de l’inspection semble avoir beaucoup plus d’expérience que moi en la matière malgré son relatif jeune âge. Intervention ? J’ai un instant de consternation. Pas vraiment l’option que j’aurais associée aux services secrets. Après, il est envisageable que ce soit un choix particulier de carrière décidé sur la fin, le service à la nation étant suffisamment diversifié. Qui dit intervention dit prouesses physiques, rapidité, force, capacité à réagir promptement et capacité à subir sans broncher. De quoi survivre à bien des situations. Car si le boulot des services secrets peut s’apprendre avec le temps, la survie, elle, laisse rarement une seconde chance. Malin. Je finis par dissiper le malentendu d’un revers de main.

-« L’intervention » ? L’action en force, le contact et les choses du genre ? Tu y trouveras plus ton bonheur dans l’armée. Ils sont là pour ça. Etre le bras armé de l’Union. Il y a une chose qu’il faut bien que tu comprennes c’est qu’outre des choses bien triviales comme le respect des règlements, des procédures et des lois, les services secrets sont daignés à un grand et primordial objectif. Le renseignement. Personne ne le fera à notre place. Et une bonne information peut faire bien plus qu’un peloton d’infanterie. Imagine. Tu parviens à obtenir l’information comme quoi un massacre de masse va être commis en ville. Tu sais le lieu et la description de la cible. Avec ces renseignements, tu as toutes les cartes pour contrecarrer ces terroristes. Si tu ne l’as pas, tu peux avoir le meilleur entrainement du monde et des troupes quadrillant la ville, tu ne pourras compter que sur la chance pour l’empêcher.

Je m’approche et je pose une main presque paternaliste sur son épaule. Je sens que son entrainement n’est pas que physique. Il a blindé son esprit à une vision probablement façonné par son père. Et ce n’est pas bon. Les services secrets sont les yeux de l’Union. Il n’est pas bon d’être aveugle dans ce cas. Il faut regarder tout dans les yeux, même si ça ne plait pas, même si c’est sale. Il faut bien regarder les immondices pour ne pas glisser dessus. Je reprends, plus bas.

-Nous travaillons majoritairement dans l’ombre. Multiples, anonymes et interchangeable. Personne ne peut faire pression sur nous car nous mettons derrière nous nos préoccupations toutes personnelles. Il faut parfois se salir les mains. Parfois combattre. Mais si tu veux continuer dans cette voie, ne perds jamais de vue que le nerf de la guerre, c’est le renseignement. Savoir, c’est avoir un coup d’avance sur ton ennemi. On a dû t’enseigner des choses du genre dans le combat, je pense. C’est pareil pour notre lutte de tous les instants pour la sureté de l’Union.

Je mets fin au contact assez rapidement. Le but n’est pas de le bousculer dès sa première heure, mais il y a des choses qui doivent être su. Les paroles, c’est bien, mais l’épreuve, c’est mieux. Il a raison. Toutefois, le terrain n’est pas là où le croit. Je lui fais signe de me suivre. Direction les salles d’interrogatoires au sous-sol. On y parvient rapidement, le guidant à travers les couloirs faiblement éclairés, m’y mouvant comme si c’était chez moi. C’est le cas. On finit par arriver au bureau de mademoiselle Clayborn, secrétaire des salles d’interrogatoire. Derrière son visage de pure innocence, son chignon strict et son sourire aimable se cache un esprit qui ne laisse aucune place à l’imprécision et au travail mal fait. Une petite main appréciée de tous les agents qui tient en ordre l’ensemble des kits d’interrogatoire, organise l’entretien des cellules et du mobilier, s’occupe de l’attribution des cellules et fait un café particulièrement serré qui te fait tenir toute une nuit sans broncher. L’efficacité de cette section des services secrets serait réduite de moitié sans mademoiselle Clayborn. Arrivant à son bureau, celle-ci lève sa tête des ses notes, un sourire aimable s’étalant sur son doux visage. Derrière elle, une collection impressionnante de bistouris et de pinces s’aligne sur une table.

-Mademoiselle Clayborn ! Je vois que vous faites l’inventaire du kit d’interrogatoire huit.
-Ah, monsieur Glorka ! En effet. Il a beaucoup servi ces derniers temps. Vos collègues en sont très satisfaits. Qui est donc ce jeune homme ?
-Agent stagiaire Elijah. Elijah, mademoiselle Clayborn.
-Enchantée !
-Est-ce qu’il y aurait une séance d’interrogatoire en cours ? Un exemple concret serait enrichissant pour Elijah.

La secrétaire acquiesce du chef et se tourne vers son registre. Une poignée de seconde plus tard, elle se redresse.

-Il y a votre collègue, l’agent José, qui s’occupe actuellement d’un traitre Myträn. Cellule sept.
-Merci mademoiselle Clayborn, vous êtes l’impératrice de ces lieux.
-Arrêtez monsieur Glorka, vous me flattez.

On prend congé pour s’engouffrer dans les couloirs des cellules, chaque porte bardée de fer laissant échapper une aura particulière. Ici, beaucoup de secrets ont été avoué. Beaucoup ont été scellés et certains n’ont pas été divulgués. Nous cultivons l’art du secret. Et l’art de l’extorquer des entrailles de nos ennemis. Arrivant devant la porte de cellule sept, je frappe trois coups. Puis un autre après un temps de silence. On ne sait pas à quel moment de l’interrogatoire on arrive. Chacun à ses petites méthodes, ses petites techniques. Frapper classiquement à une porte, ça peut perturber l’interrogateur. Alors, on utilise des codes. Là, je lui ai dit qu’on voulait assister à son interrogatoire. Il a le loisir de refuser ; le renseignement avant tout. Mais José a toujours eu un faible pour faire ça en groupe. Il ne met pas longtemps à ouvrir.

-Glorka !
-Salut José.

On fait les présentations et on entre. Un prisonnier est accroché à une chaise, le visage tuméfié. Du sang coule sur le côté gauche de son visage, l’arcade méchamment ouverte. José a toujours apprécié faire ses interrogatoires à la main. Il aime le contact de son prisonnier près de lui. Il est comme ça José, il est très humain. Il part s’essuyer les mains avec un torchon taché de sang tandis que le prisonnier, visiblement groggy, à la tête penchant sur le côté, bavant à moitié sur son menton.

-Qu’est ce que tu as là José ?
-Tu te souviens du réseau des héritiers ?
-Ah oui, ce groupe de fils de Myträns qui on voulu rejoindre notre belle union, mais qui n’ont pas bien réussi dans la vie. La progéniture, se sentant floué, s’est mise en tête de faire du mal à notre belle société favorisant la pègre et le crime tout en ralentissant les opérations de milices.
-Oui, une cellule motivé probablement par un agent Myträns. Profiter de la faiblesse d’innocents pour faire le sale boulot. On essaie de lui faire cracher ses complices et peut-être leur grand chef, mais il est dur à faire parler.

J’approuve du chef, comprenant la situation. Je me retourne vers Elijah, glissant quelques mots à lui seul.

-Les fanatiques, c’est les pires. Ils n’ont rien à perdre. Ils vivent pour leur cause. Généralement, on cherche une faille dans leur défense, dans leur esprit. Mais eux, c’est difficile. Imagine si tu as accès à sa tête, ses connaissances. Tous ces gens qui peuvent être stoppés avant qu’ils fassent plus de torts. Le renseignement Elijah. Ne l’oublie pas. Et il faut se battre pour l’obtenir.

Puis plus haut pour mon collègue.

-Hé, José ? Tu laisseras pas faire Elijah un peu ?
-Ahah, vas y mon gars. Mais prépare-toi à causer à un rocher. Et il est solide le salaud. Mon avis est qu’il dira rien. Il a la haine, lui.

Je m’écarte un peu, laissant la pièce à Elijah, observant. Il m’a donné l’impression de n’avoir appris que la manière forte. Mais c’est le fils à Scipio. C’est une sacrée tête. Ça serait triste qu’il n’ait pas hérité des talents de persuasion de son paternel.

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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyLun 10 Déc - 10:54
La réponse du tuteur vis-à-vis du cadre de travail dans lequel on allait l’inscrire eut un bref sursis avant de trouver une véritable considération. C’était l’évidence même que ses mots, en réalité, la dure vérité de ce qu’était ce travail revint à Elijah. Ses rêves de gosse lui avaient toujours détaillé son père en train de mener la vie hardie à des fanatiques du continent d’au-delà. Il se pensait grandi, enfin, depuis, cela aurait été malheureux, mais il y a des flâneries auxquelles on ne peut pas échapper … peut-être même que l’on ne veut simplement pas s’y soustraire. Seulement, voilà, les fantaisies ont un temps, un âge et une occasion. Il n’y a pas de songes profonds dans un cadre professionnel, seulement des pensées ingénieuses, malines, centrées sur le devoir et le service. Alors, le jeune homme acquiesça en silence, gardant une mine impassible, seulement écorchée un bref instant par une déception qui n’attendait aucune consolation, cela faisait bien longtemps qu’il s’était déjà fait une raison. Enfin, Havelock avait tout de même une bonne manière d’apaiser les doutes, après tout, ce travail-ci n’était que le début, d’autres viendraient.
 
La visite ne semblait pas tout à fait terminée, son tuteur semblait avoir d’autres choses à lui montrer. Une chose notable sur ces locaux, qu’importait la façade, l’intérieur était bien plus grand que ce que l’extérieur ne semblait démontrer. L’existence d’une section dédiée à l’extraction de renseignements était une évidence pour le jeune homme. C’était une chose à laquelle on l’avait également formé, bien que plus brièvement que d’autres domaines, pour preuve, il était bien meilleur tireur qu’orateur. Mais plus surprenant encore, était le visage de l’incarnation de la gestion de ces dits locaux souterrains. Un sourire radieux, en somme, résumait toute l’horreur que pouvaient héberger ces lieux. La courtoisie ne se perd pas, en Daenastre, pas même dans les plus taurides professions. Quoique jamais il ne l’admettrait, Elijah, rendant sa salutation à Mademoiselle Clayborn, l’accompagnant d’une polie inclinaison, se dit que ce métier avait finalement bien plus de filons à explorer que le simple travail administratif.
 
Cette pensée se voit conforter par la vision que lui offre l’intérieur de la cellule dans laquelle son tuteur l’amène à la rencontre de l’agent « José ». Un coup d’œil rapide suffit à décrire la diplomatie de ce dernier comme radicale. Si l’efficacité d’un interrogatoire se mesurait par la quantité de sang qui découle du visage du suspect, alors celui-ci a déjà révélé le secret même de l’existence des Architectes, pour peu que ce soit possible. Enfin, la force n’a jamais été une aberration dans la filiale militaire et diplomatique, pourquoi le serait-elle dans un milieu policier ? Elijah se contente donc, et une fois encore, sans surprise, de garder un visage droit, illuminé un instant par un sourire adressé à l’agent, qui, en dépit de l’éloquence de ses poings, ne semble pas moins incapable de délier une langue agréable. A vrai dire, il était même plutôt amical.
 
Si amical qu’il vient même, sous l’impulsion de Havelock, inviter le jeune homme à se joindre à la fête, forçant un haussement de sourcils chez le convié. Oh l’idée de se mettre à la tâche dès l’initiation ne lui déplaît pas, bien au contraire, même. Il espérait qu’on lui assigne une mission dès son premier jour, et voilà qu’on lui demandait de faire cracher ses quatre vérités à un étranger dont il ne savait parfaitement rien. La réaction qu’adoptait donc la nouvelle recrue était bien plus motivée par un élan de surprise qu’un véritable rechignement. Quelques secondes lui suffirent pour trouver une réponse accommodée aux attentes qu’on lui vouait.
 
-          Avec grand plaisir, José.
 
Il esquissa un fin sourire, le genre de risette que l’on balance à un hôte qui tend un verre de vin, la nuance complice en plus. Retirant sa veste, bien trop formelle et contraignante pour ce genre de travail « salissant », Elijah la pose sur la table avant d’analyser les divers outils qui y sont disposés, sans pour autant trouver la clé de son bonheur. Maintenant, il ne doutait pas exactement des moyens de persuasion de son aîné, sa seule incertitude demeurait dans la capacité qu’avait ce prisonnier à les endurer. Le tour de bras de l’agent était également plus large que le sien, il n’aboutirait à rien à part approfondir les plaies et éventuellement, faire trépasser le suspect. Prenant un torchon à la volée, la nouvelle recrue l’enduit d’eau et s’approche de l’enchaîné, s’assurant avant toute chose que les liens soient bien serrés. Après inspection, il se retourne, s’adressant au duo de nouveaux collègues.
 
-          Messieurs, est-ce que vous pourriez aller demander à Madame Clayborn un seau d’eau et un torchon plus large ? Oh, et un élastique aussi.
 
Et il commença à nettoyer le visage du fanatique, cherchant à éclaircir les bouts de chair sur le front et les joues. Si le suspect venait à ne rien ressentir de ce qu’il lui préparait, ce serait un sacré inconvénient pour l’avancement de son interrogatoire. Une fois qu’il eut achevé ce travail, rapidement, mais minutieusement accompli, il détourna le visage par-dessus son épaule.
 
-          Qu’est-ce qu’on sait sur lui ? Sa foi ? Son nom ? Son âge ? N’importe quoi, vraiment.

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyVen 18 Jan - 18:38
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Je fais un signe de la main pour Jorg s’occupe de la demande du petit nouveau. Il me répond par une boue boudeuse. J’y serais allé, tu peux me croire, mon cher, mais les choses sont que c’est moi qui demande gentiment avant d’ordonner moins gentiment. Mais y a pas d’hostilité entre nous et le grand gaillard sort quelques secondes après. De son côté, José s’est approché d’une table où il a déposé ses affaires. Il y a d’abord son kit d’interrogatoire. Le vingt-sept B si je ne me trompe pas. Petit et compact. Peu d’outils. Uniquement pour renforcer ces arguments manuels. Sur l’autre moitié de la table, on y trouve un panier d’où se dégage une odeur agréable. José m’a déjà parlé de sa passion brulante pour une boulangère de l’impasse du galibot, juste derrière le marché des ferrailleurs. Il lui fait un peu de gringue et repart toujours avec du bon pain et quelques pâtisseries. Comme ça, quand il fiat une pause, c’est une pause gourmande et charmante à penser à cette délicate personne. Il ne lui a toujours pas dit ce qu’il faisait réellement, alors, c’est compliqué. Constatant ma relative attirance pour son panier, il nous propose bien gentiment de piquer dedans. Je jette mon dévolu sur un petit Alexandria fort bon. De son côté, la bouche à moitié pleine de son choux Vereistois, José répond à Elijah.

-Bwalors, J’chcrois qu’il chappelle Temis queq’chose. Choingt, Choint-chinq ans ‘priori. Chest l’dernier qui nous rechste du groume de p’tit chalopard.

Il avale pour faciliter la vie à l’auteur.

-Le père était marchand. Un raté dans leur bled de cul-terreux. Il n’a pas non plus était bon chez nous. Vendez des plantes. La moitié rendait malade. Bref, certains ne lui ont pas fait de cadeau et il n’a pas eu la vie facile. Et le petit con a mis sur le dos de notre belle Union, de la démocratie, de nos institutions quoi. Il a bien craché sur la main qu’il l’a secouru.

Je viens à la rescousse de José pour qu’il puisse manger tranquillement, ayant fini la mienne et ayant déjà fini de me lécher les doigts avec une assiduité malaisante.

-On a identifié une quinzaine d’activiste total. Tous dans la même tranche d’âge. Ils ont commencé par quelques incivilités bénignes qui ne nécessitaient même pas l’attention de la milice. Ce que peuvent faire des jeunes après leur première cuite quoi. Tu dois voir de qu… euh… puis ils sont devenus plus violents, s’attaquant à tout ce qui s’attacher à l’Union. C’est quand ils se sont fait une patrouille de la milice au détour d’une ruelle qu’on a commencé à leur tomber dessus.

On frappe. Jorg entre avec le matériel demandé. Le torchon présente quelques taches trop profondément incrustés dans le tissu, mais reste relativement propre. Le seau d’eau est tout droit sorti d’un kit d’interrogatoire 15B. Quant à l’élastique, il tient plus de la catégorie utilisé avec les cheveux. On peut même sentir quelques notes du parfum enivrant de Mademoiselle Clayborn dessus par delà les relents de sueurs, de peur et de viennoiseries Alexandrianes. Jorg dépose tout ça près d’Elijah et vient piocher à son tour dans le panier José, sortant un peu de pain. Jorg n’est pas dans l’excès. José reprend.

-Quelqu’un a attisé leur colère, puis les a coordonnées et équipées. Mais sur son identité, on fait du surplace. Les leaders du groupe sont soit en cavales, soit ne se sont pas laissés prendre vivants. Ce qui montre encore une fois qu’ils ont été fanatisés. On a autant de description physique que de témoignages. On essaie avec les derniers, mais non, on obtiendra rien de très concret je pense.

Mais on interroge quand même, on ne sait jamais. C’est notre conscience professionnelle qui nous pousse à le faire. Avec un peu de chance, on peut toujours tomber sur quelque chose. Un indice. Une petite piste. La faille dans un plan méticuleusement préparée. Quelle délectation s’est de gratter dans cette faille et d’exposer à tous les petits secrets de ces terroristes. Je contemple un moment le prisonnier avec Elijah. Intrigué. Qu’est ce qu’il prépare ? Un instant, j’ai presque cru à de la compassion pour lui. S’en faire un ami pour mieux le trahir ? Pourquoi pas, si un peu d’attention peut suffire à effacer les coups de José. Qu’on oublie rarement longtemps. Quel stratégie peut sortir d’un esprit tel que celui d’Elijah ? Créatif. Peut-être fou. Peut-être l’expression de biens des tourments qui ne se sont jamais dévoilé jusqu’à présent et qui l’ont forgé. On peut se faire plein de réflexion sur la façon d’interroger un prisonnier. Sauf pour José.

José, il aime tout simplement taper.

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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyJeu 24 Jan - 10:00
Le chiffon sanglant qu'il tenait entre ses doigts vint rencontrer le bois de la table à son côté. Avec une oreille fine, il écoutait les informations qu'on avait à lui transmettre. Sans surprise, ce n'était pas assez, alors, il allait devoir improviser et asseoir sa diplomatie. Elijah considérait avec une expression passive tous les ingrédients pour la recette de sa torture psychologique. Il y avait deux choses qu'il devait savoir, d'abord, si le suspect maîtrisait les arts de ses dieux, et ensuite, de quelle confession il était, deux points dont il aura vite trouvé la faille s'il agit bien. 

Sans plus toucher au matériel apporté, le jeune homme vient au devant du my'tran, regardant au sol avec un fin regard. Quelques usures dessinaient d'étroites failles dans le plâtre des dalles qui soutenaient son pas, l'une d'entre elles semblaient assez large pour pouvoir y incruster le fil de sa lame. Bien. Alors le nouvel agent ne se gêna pas, tirant son épée de son fourreau, il la ficha dans les jointures usées. Son doigt vint soulever un loquet sur le manche, déverrouillant la chambre de munitions qui s'y dissimulait, ainsi que tous les mécanismes que ce genre de machinerie impliquait.

Déjà, l'interrogé serrait les dents. Celui-là, il était magicien, de quoi ? Aucune idée, mais il espérait que ce n'était pas de cette satané Dalaï. Vérifiant le crochet au plafond, la bleusaille revint ensuite sur sa table d'atelier, comptant sur les yeux pochés du suspect pour qu'il ne voit pas aussi bien que la normale. Soulevant le seau, le sous-montant du torchon et enroulant l'élastique autour de ce dernier, il creusa également un écart entre les deux planches qui composaient le fond du récipient. Le torchon se trempait déjà lorsqu'il vint accrocher le seau au crochet, faisant basculer la chaise au sol pour que le front du prisonnier soit pleinement exposé au torchon. Déjà la première goutte vint tomber sur son épiderme et il battit des cils, en guise de réaction. 

Reculant dans la pièce, Elijah revint se mettre au côté de ses tuteurs, empoignant le manche de ce qui pouvait s'apparenter à une serpillière et la délestant de sa tête. Il murmura au passage.

- D'ici une heure ou deux, il va commencer à devenir fou, et surtout à vomir. Si le seau bouge, si la terre remue, au moindre courant d'air je compte l'assommer. Vous n'y verrez pas d'objection ? 

Il comptait bien les laisser passer les heures, autant qu'il en faudrait pour que le suspect baisse sa garde, évidemment, ça demanderait de la patience et de sacrés réflexes lorsqu'il commencera à s'énerver. Peut-être valait-il mieux faire part de tout cela, d'ailleurs.

- J'ignore de quelle confession il est et c'est ce que j'aimerais apprendre en premier. Si l'un de ces rats maîtrise le feu, il est probable que tout le nid aime bien cramer des trucs, si vous me comprenez ?

Havelock Glorka
Havelock Glorka
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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyVen 8 Mar - 17:58
Irys : 301157
Profession : Police secrète
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Moment de silence. Blanc, carrément. Et surtout, gros moment de gêne. Presque palpable. José me lance un regard en biais, l’air de dire que je suis responsable de ce qu’il vient de dire. Je ne lui réponds pas. J’aurais dû lui en parler ? Normalement non. C’est le fils de Scipio, il devrait être au courant. Visiblement non. Je jette un regard à Jorg qui fuit ostensiblement mon regard. Salaud. Tu ne m’aideras pas, hein. Ça se paiera. Je me bouffe à moitié la joue intérieure tout en choisissant soigneusement mes mots. Il ne serait pas très bon d’attirer la guigne sur moi.

-Elijah… tu ne devrais pas… parler de ces choses là… Les « Pouvoirs »… tout ça… c’est que ça porte malheur !

C’est difficile de renseigner les jeunes générations sur des thématiques où rien que le fait d’en parler est impensable. Mais c’est bien le cas. Au sein des services secrets, l’un des plus gros tabous est la magie et le simple fait d’évoquer son existence suffit à briser bien des coopérations efficaces et des arrangements au self de la Cantine mutuellement bénéfiques. Les attributions des services secrets sont nombreuses et les problématiques avec des ressortissants My’träns existent. Par contre, il n’est pas forcément très courant de traiter d’une affaire impliquant un individu maitrisant des pouvoirs potentiellement létaux. Parce que c’est ça, la vraie magie. L’inconnu et l’incompréhensible. Cette capacité à briser toutes les règles du monde et de réaliser l’impensable. Souvent dans une optique destructrice. Il est dit que la plupart des affaires concernant des mages My’träns ont mal tournées. Suffisamment mal pour que les agents concernés aient obtenus des dégradations à titres posthumes. Les petits tours, les choses bénignes, ça passe. Les gros machins qui font de la lumière et qui font mal, moins. Ça fait peur. Et on n’en parle pas. C’est tabou. En parler, c’est prendre toutes les chances de crever de la prochaine explosion magique. Et il n’est pas très amusant de ne retrouver que les bottes de ces ex-bons collègues.

Heureusement, les problèmes avec des mages puissants sont rares. Et dans ce genre de situation, la recourt à l’armée est toujours une solution acceptable dans la mesure où leur puissance de feu est capable de rivaliser avec le potentiel magique de nos adversaires par delà l’océan. Il y a bien un service spécial qui s’occupe tout particulièrement des affaires impliquant des mages. Essentiellement composés de têtes brulés sans aucune attache pour la vie, ils ne sont pas beaucoup et heureusement qu’ils ont peu d’affaires car sinon le turnover serait assez conséquent. Les mauvaises langues soulignent souvent l’inculture de nos services en matière de culture indigène. Il est vrai qu’on ne s’intéresse pas beaucoup à connaitre les us et coutumes de gens qui se font principalement remarqué en faisant tout péter. Ils sont loin. Ils vivent dans des cabanes. Ils sentent mauvais. Ils ont de la magie et des architectes. Des primitifs quoi. On ne s’embarrasse pas du superflu. C’est là qu’on reconnait l’excellence de nos services. Allez à l’essentiel.

Du coup, c’est un peu compliqué de répondre à Elijah. Surtout quand on ne comprend pas.

-Une confession ? Non, il n’en a pas fait, on l’a déjà dit. Et on aimerait bien la connaitre sa confession quand il la fera. Enfin… s’il a des … « pouvoirs »… il les aurait utilisé. Non ? C’est comme quand tu as un flingue. Tu vides le barillet avant de te rendre. C’est pas très honnête sinon.

On ne rigole pas avec les codes d’honneurs de la rue. Les lois immuables de nos sociétés. On intervient, ils se défendent vaillamment, ils échouent, on les interroge et on recommence.

-Honnêtement, je ne pense pas qu’ils aient… voilà. C’est des Daënars du sol, My’träns de cœur. On n’apprend pas à faire ce genre de chose comme ça loin de leur pays de tarés. Ils ont besoin de leur architectes… leur cultiste… les colifichets… les sacrifices… leur danse rituel… tout ça. Les pouvoirs, ça n’arrive tout de même par magie dans nos mains, n’est ce pas ?

José ricane un instant sur ce bon mot avant de s’arrêter. Jeu de mot, mais mot tabou. Motus. Jorg s’approche et sort un paquet de cartes d’une de ses poches. Je comprends le message et je tourne tour à tour vers Elijah et José.

-Puisqu’on va attendre une heure ou deux que l’autre fasse sa confession, une petite belote, ça vous dit ?
-Je dis pas non, mais est ce qu’il connait les règles le petiot. M’a pas eu l’air d’être au courant de l’essentiel jusqu’à maintenant. J’ai un honneur à respecter.
-L’honneur José ? Ya pas pire que toi pour tricher. Comme la semaine dernière !
-Ce n’est pas ma faute si j’avais perdu un paquet de cartes dans ma manche !
-C’est ça, oui. Elijah ? Ne fait jamais confiance à José en matière de belote. C’est la pire raclure en la matière de ce côté du monde. Moi et Jorg, c’est l’inverse. Une paire ya pas plus honnête.

Jorg s’étouffe à moitié dans un reste de chocolatine.

-Honnête ? Qu’est ce qu’il faut pas entendre. Et mauvais perdant avec ça. Ils seraient capables de te planter le bide si tu gagnes.
-Moi ? Je n’ai pas de couteau.
-Mais t’as Jorg.
-Quelle vilaine accusation. Je vais laver notre honneur dans tes larmes de perdants miséreux.
-Je t’attends !

Parce que c’est ça aussi, les services secrets. Une grande famille aimante.

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Services Secrets : Venez commes vous êtes. EmptyLun 1 Avr - 21:55
Un froid vint se jeter sur le petit groupe, qu'Elijah ne comprenait pas exactement. N'était-ce pas essentiel de savoir si cette personne assise devant eux pouvait les tuer sur place ? Lui, il le vivait comme ça, on lui avait appris à se méfier des my'trans comme on se méfie de la peste. Maintenant, si la possibilité d'une mort certaine gelés sur place, réduis en cendre, asphyxiés ou bien en train de pleurer leurs mères n'effrayait pas ces braves gens, toute bleusaille qu'il était, le jeune homme n'y verrait aucun inconvénient. Le processus était toujours en cours, et lui, n'avait rien à faire. Alors exploiter le temps à perdre pour une partie de carte, c'était toujours ça de gagné.

Elijah tourna le dos au captif, les gouttes tombantes faisaient se résonner l'équivalence sonore d'une caverne humidifiée par la tempête. Poussant un large soupir, se craquant la nuque, le jeune homme rejoignit donc les convives, déjà prêts à se mettre l'un à l'autre la dérouillée de leur vie aux cartes. Cette ambiance était convenable, mais pas adéquate. Le jeune agent s'en satisferait du mieux qu'il le pouvait, mais il n'était pas exactement le genre à s'amuser de parties de cartes, il comptait bien le faire savoir.

- Vous savez, je ne prends aucun plaisir à jouer à ce genre de jeu.

Son regard serré se fermait sur les cartes, avec un air visiblement contrit à l'extérieur. Le bout droit de sa lèvre s'arqua en un constat acerbe et les mimiques de ses paupières renvoyaient à une répulsion complète de l'attrait du jeu. Jusqu'à du moins qu'il relève ses yeux sur la petite assemblée avant de les faire se rouler dans ses paupières.

- Je gagne toujours bien trop facilement.

Et il s'y mit simplement, jouant à sa manière, comme le pire des salauds, au point où il se doutait qu'il recevrait une mandale s'il ne rendait pas son jeu plus juste. Alors, il le fit, et en retira une bonne impression. D'ami, il n'avait que son tuteur d'autrefois et il n'était pas le plus agréable des hommes. Il avait appris de lui, qu'y avait-il de surprenant à le voir se découvrir lui-même une belle ordure intérieure ? Enfin, dans le cadre de métier pour lequel on l'avait surentraîné, il estimait que la gentillesse était plus une faiblesse qu'un avantage.

Finalement, la porte s'ouvrit, son père s'avançant avec son habituelle démarche impérieuse. Il reconnaissait bien la rythmique bottée que Scipio renvoyait au quotidien dont il se souvenait. L'autre quotidien, lui, n'était aucunement partagé avec son père. Il se leva néanmoins, par réflexe, avant que son père ne se manifeste de lui-même.

- Merci, messieurs, mais je vais devoir vous le reprendre au moins pour le midi. Nous célébrons son entrée dans le service comme se doit d'être. Bien à vous !

Elijah, lui, se contenta d'hocher poliment la tête, avant de sortir.

Spoiler:

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