| | Eylohr Lothar
| Ven 8 Mar - 17:30 | | Irys : 401379 Profession : Terroriste en fuite - Hermite
| - Bon. D’accord. L’orgueil du colosse avait été légèrement – ou grandement, soyons honnête – piqué et atteint par les remarques acerbes et les mots acides de la doctoresse. Oui, il avait beau être plus grand que tout le monde, plus fort et plus imposant que tout le monde, là, en cet instant et en cet endroit précis, il était à la merci de la donzelle. Non pas qu’il ne pourrait pas se défendre au-cas où. Il pourrait toujours lui brise la nuque, la transpercer, lui faire du mal… Mais il doit bien avouer que son état nécessite des soins qu’il ne peut pas se prodiguer à lui-même. S’il savait faire des sutures, cautériser une plaie, faire une perfusion ou une surveillance médicale… Ce n’était absolument pas son rayon d’action.
Mais lorsque la demoiselle indiqua qu’elle n’avait jamais entendue parler de lui, ses doigts agrippèrent la table avec force, ses ongles ripant dans un bruit fort désagréable, et il se crispa quelques secondes durant, jusqu’à-ce qu’un grognement proche de celui d’un ours ne siffle entre ses dents. Elle ne le connaissait pas, n’est-ce pas ? Peut-être aurait-il l’occasion de lui donner de quoi se souvenir. Il ne peut pas lui faire du mal, pas maintenant, pas aujourd’hui. Il a besoin d’elle, et elle semble avoir besoin de lui. Pour quoi, il n’en sait rien, mais si elle avait des intentions belliqueuses ou perverses, elle en aurait pu profiter lors de son inconscience de deux jours. Non, il trouverait quelque chose pour qu’elle le connaisse et le reconnaisse.
Enfin, une information qu’il avait oubliée. Elle venait d’Aildor. Elle l’avait connue à cette époque, alors qu’il n’était qu’un simple forgeron, un guide d’expédition, et un artisan belliqueux et irascible. Là, elle l’avait connue et elle se souvenait de lui. Mais bizarrement, rien de ses autres exploits n’était parvenu aux oreilles de la doctoresse. Cela frustre un peu plus Eylohr, qui ne trouve plus de réconfort en zyeutant ni le décolleté ni le fessier de la doctoresse. Mais il ne s’en prive pas pour autant, surtout lorsqu’elle prend la direction de la sortie en parlant d’avoir faim. D’avoir faim ? Etait-ce un mot codé pour l’inviter dans son intimité ? Ou était-elle seulement… Prête à lui cuisiner quoi que ce soit. Quoi qu’il en soit, il ne voulait ni de l’un ni de l’autre en bas, dans cette salle lugubre et froide. Alors, il monterait pour la rejoindre.
- Grumpf… J’vais monter. J’mang’rais un cerf à moi tout seul.
Le ton maussade, maugréant dans sa barbe, il suivit la doctoresse sans cesser de reluquer sa croupe. Si, d’habitude, il était plus porté sur les plaisirs du combat que sur ceux de la chaire, aujourd’hui, voir cette doctoresse au physique très, très avantageux, était quelque peu plaisant. Et puis quelque part… Ce devait être satisfaisant pour elle. Il ne faisait que regarder, en aucun cas il ne posa sa main. Pas encore. Peut-être. Pourtant, il en avait bien envie dans ces escaliers, alors que son visage était presque à la hauteur du fessier offert en spectacle.
Il arriva en haut et… Eh bien il n’était pas chez lui, aussi, il ne pouvait prendre ses aises ni savoir où aller. Alors il se mit à disposition de la donzelle, se tenant prêt à la suivre jusqu’à la cuisine. Ou à la chambre ?
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| | | Invité
| Sam 4 Mai - 19:15 | | | Une fois arrivés en haut, Arja remarqua que le colosse semblait perdu. Il y avait pourtant une table et des chaises au milieu du salon qui servait aussi de salle à manger. Arja l'invita donc à s'asseoir à cette dernière et se dirigea vers la cuisine en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir cuisiner à son patient.
Un cerf, et puis quoi encore ?
Elle fouilla dans ses placards pendant de longue minutes, tentant de trouver le plat le plus nourrissant mais une grande partie de ces derniers étaient remplis de céréales et de fruits secs. Elle allait devoir puiser dans ses réserves, à la cave.
Elle ressorti de la cuisine, lança un regard au colosse assit à la table, il semblait perdu dans ses pensées, le regard vide. Une fois dans la cave, elle attrapa la plus grosse pièce de viande qu'elle avait, un gros jambon, suspendu ici depuis des mois, elle attendait une grande occasion avant de le consommer. En le décrochant, elle pensa à prendre une bouteille de vin puis remonta jusque dans la cuisine en grognant comme si ce jambon allait être gâché pour rien.
Elle le coupa en tranches épaisses et le fit cuire. L'odeur de viande embauma rapidement tout le rez-de-chaussée. La jeune femme prépara aussi des pommes de terre pour accompagner et, après avoir eu l'impression d'avoir passé une éternité en cuisine, elle revint dans la salle à manger et posa un gros plat sur la table, devant le colosse, ainsi que des couverts, un grand verre et la bouteille de vin. Toujours avec un air hautain, elle lui dit :
- Tu n'as pas besoin d'assiette, j'imagine ?
Elle retourna dans la cuisine, attrapa une pomme et revint s'installer à la table, en face d'Eylohr.
- Bon appétit.
Elle croqua dans la pomme et ajouta après quelques secondes de silence :
- Ça t’arrive souvent de frôler la mort ?
C'était une question bête, Arja en était consciente, elle voulait juste savoir comment le géant encaissait aussi bien, même pour un natif d'Aildor. La mort aurait du le prendre plusieurs fois mais il était toujours là, bien en vie. Elle le laissa répondre sans vraiment l'écouter puis demanda :
- Tu as des relations avec My'Trä ? Des nécromanciens ou des guérisseurs ?
Elle s'aventurait sur un terrain dangereux. Parler des My'träns à un voyageur venu à Rathram, c'était le meilleur moyen de tomber sur un mercenaire ou un espion et de se retrouver avec une hache dans le crane. Ce pourquoi elle ajouta rapidement :
- Je n'ai rien à foutre de la politique, si jamais. |
| | | Eylohr Lothar
| Mer 8 Mai - 12:43 | | Irys : 401379 Profession : Terroriste en fuite - Hermite
| - La demoiselle était belle à voir, mais ses manières étaient quelque peu inquiétantes. Elle semblait à la fois chaude de corps et froide d’esprit. Un médecin qui, visiblement, devait exercer des deux côtés de la loi. Sinon pourquoi aurait-elle pris le temps de le soigner ? Ah oui, elle ne sait pas qui il est.
Il prit place sur une chaise derrière la table, et tandis qu’elle prenait la direction de la cave pour aller chercher de quoi manger et boire, le colosse, lui, restait là, sa tête dans les mains alors que les douleurs se réveillaient et que quelqu’un s’amusait à jouer du tambour dans son crâne. Ce n’était pas évident. Toutes les gueules de bois du monde n’étaient rien comparé à ce moment. Le coup au crâne avait dû être violent pour que le colosse en soit tenu à demander de l’aide à autrui. Les fois où il avait été vulnérable devaient se compter sur les doigts d’une seule main, ou presque. Sauf si l’on oubli les expéditions en Khashin, évidemment. A ce moment, il réfléchissait au pourquoi du comment, à ce qui avait mené à cet état de faiblesse, aux tenants et aboutissants de sa présence ici. Il faut dire que le colosse avait trouvé un but à sa vie, mais que ce but là était… La mort. La destruction. L’anéantissement.
De l’UNE, évidemment. Pas de lui. Et de tout ceux qui oseraient se mettre en travers de sa route. Mais s’il réussissait, qu’allait-il faire ensuite ? Ce voyait-il prendre la tête de ce qui adviendrait après l’UNE ? Il n’avait pas du tout la tête ni les épaules d’un dirigeant, en tout cas, pas le dirigeant d’un état. Toutes ces motivations étaient-elles seulement des excuses pour justifier d’une folie meurtrière insatiable ? Car après tout, il n’était pas réellement un sauveur ni un combattant du bien contre le mal. Il ne se voyait même pas devenir un dirigeant un jour, tout ce qui l’intéressait, c’était la destruction et les combats.
Mais voilà que la doctoresse s’en revient jusqu’à lui. Dans la cuisine, elle découpa le jambon en tranche et prépara un repas aux odeurs alléchantes. Le colosse en avait l’eau à la bouche. Et lorsque le plat arriva à sa hauteur, il ne se fit pas prier pour y faire honneur. Il se jeta dessus, tout simplement, et mangeait avec appétit. Les pommes de terre, les tranches de jambon, tout faisait pitance, et il en remerciait d’ailleurs son hôte d’un rapide coup de tête. Mais voilà que la doctoresse commençait à poser des questions très indiscrètes, et surtout… Très bizarres. A la première, il répondit :
- Ouaip, ç’m’arrive souvent. T’sais pas qui j’suis, mais dans c’te région, on m’recherche mort ou vif. Et c’qui veulent ma mort s’bousculent au portillon. Il accompagna cette dernière phrase par un soulevé de chemise dévoilant à la fois son imposante musculature, mais surtout, les multiples marques de coups, de blessures et autres atteintes physiques ayant nécessité des soins d’urgence, après quoi, il se remit assis et pointa du doigt sa tête et ses bandages. Et ça, c’s’ra la prochaine marque, mais y’en aura d’autres ! Mais c’s’ra pas moi qui s’ra à plaindre, c’s’ront les autres, aha !
Un léger rire à moitié sincère et à moitié calculé. Il faisait allusion à son plan connu de lui seul. Il espérait le voir arriver à terme et réussir. Il se voyait détruire lui-même la ville de Cerka, mettre la main sur l’arsenal militaire de Vereist et de l’UNE en général, anéantir les astraux d’Ünellia. Mais ce moment n’était pas encore arrivé, et dans ce monde, de telles informations et de tels projets devaient être gardés secrets. Les murs ont trop souvent des oreilles…
- J’ai d’ja été en Myträ ouais, et j’même rencontré une fanatique d’un architecte bizarre, qu’pouvait s’guérir toute seule. Cette garce aurait du crever à not première rencontre, mais elle est toujours en vie, bordel d’merde. C’pas faute d’avoir cherché à la tuer. T’pose beaucoup d’questions à c’que j’vois, Doc. Pourquoi ? Il laissa un long silence peser dans la pièce. Qu’est-ce qu’peux faire pour t’dédommager ?
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| | | Invité
| Mer 15 Mai - 15:00 | | | La réponse du colosse n'arrangeait pas Arja, il avait bel et bien eu un contact avec une sorte de guérisseuse mais elle n'avait pas l'air d'avoir été en bon terme avec lui et il était donc quasiment impossible que cela explique sa capacité à résister à la mort.
Bien évidemment, Eylohr demanda pourquoi elle posait cette question puis lança le sujet du dédommagement, il avait compris que la jeune femme ne l'avait pas aidé pour rien et que c'était bel et bien un acte intéressé. Elle croqua de nouveau dans sa pomme et soupira avant de répondre à la question :
- Je vois bien que tu es quelqu'un qui se moque des lois donc je vais t'expliquer mon projet.
Elle ne savait pas vraiment comment le lui dire ni si elle avait raison de lui faire confiance mais elle sentait qu'il le fallait, que cet homme pouvait être un allié voire un atout pour mener à bien son projet. Elle réfléchit pendant quelques secondes avant de se lancer :
- Je dois bien t'avouer que suite à tes blessures, tu devrais être mort, à l'heure qu'il est, malgré les soins apportés. Cependant tu es toujours là, devant moi, et ... Presque en forme.
Sur ces paroles, elle regarda son patient avec une certaine fascination dans les yeux. Elle poursuivit :
- Je fais actuellement des recherches sur.. Eh bien... La mort. Comment le corps ou la technologie pourrais la contrer... Sans magie, j’entends.
Elle laissa quelques secondes de silence histoire de laisser le temps à Eylohr d'assimiler l'information avant d'ajouter :
- Tu as une capacité assez étonnante à survivre. J'aurais donc aimé t'étudier, voir d'où cela pourrait venir. Ce serait juste l'histoire de quelques observations et peut être quelques prises de sang, le temps que tu sois complètement remis sur pied.
Elle lui lança un dernier regard avant de se concentrer de nouveau sur sa pomme, en mangea un morceau et arriva enfin sur le sujet du dédommagement.
- Je ne te demande rien d'autre. Bien que tes talents pourraient m'être utile à l'avenir. Tu imagines bien que peu de gens sont réceptifs à mes travaux et donc que la plupart des gens sont de potentiels ennemis ou du moins des obstacles.
Elle termina sur ces mots, sans donner de détail, le regard perdu dans le fruit qu'elle tenait, songeant aux conséquences désastreuses qu'il y aurait si ses travaux étaient révélés au public. La jeune gentille femme qui guérit les maux dans les faubourgs de Cerka serait une psychopathe qui étudie les cadavres pour tenter de les ramener à la vie ? Ce serait un motif pour l'envoyer directement sur un bûcher. |
| | | Eylohr Lothar
| Lun 27 Mai - 15:04 | | Irys : 401379 Profession : Terroriste en fuite - Hermite
| - La doctoresse était curieuse. Et à raison. Il est vrai que le colosse aurait dû mourir hier soir. Le violent coup porté à son crâne avait provoqué pas mal de dégâts, et un individu lambda aurait succombé en quelques heures. Alors pourquoi le colosse était-il toujours en vie ? Etait-ce dû à la chance ? A une capacité hors du commun ? Rien de tout cela ? Peut-être qu’Eylohr pourrait lui donner un élément de réponse, ou du moins, une piste à poursuivre. Une piste de recherche en quelque sorte. Il mangeait avec appétit. Il faut dire que survivre à la nuit dernière avait puisé dans ses forces, et le ventre vide, il n’allait pas avoir énormément de force pour continuer à lutter. Alors ce que la jeune femme avait placé dans son assiette allait être dévoré sans sommation ni sans pitié. Et le colosse prenait plaisir à manger et à boire, tant et si bien qu’il peinait à respirer et encore plus à parler.
Les conditions de la doctoresse étaient plus qu’abordables. Elle ne demandait ni or, ni argent, ni services tordus. Elle ne demandait pas au colosse qu’il mette sa vie en danger pour satisfaire ses affaires, elle n’imposait aucune règle tordue. Elle voulait étudier le colosse, prendre éventuellement un peu de son sang et… Eventuellement faire appel à ses compétences plus tard. Eylohr comprenait bien les malheurs et les conséquences d’un travail de l’ombre. Son activité de corsaire lui avait valu d’être recherché dans Daënastre, d’être traqué par des chasseurs de prime et de devoir vivre loin de Rathram. La demoiselle, aux travaux fleurtant dangereusement avec la limite morale et légale imposée à la médecine, comprenait également l’utilité d’avoir un coup d’avance avec les ennemis et les adversaires. Et peut-être que le colosse pourrait lui permettre d’en avoir un ou deux d’avance ?
- T’sais, j’viens d’Aildor, c’vrai. Mais y a une partie d’moi qu’est étrangère au monde qu’tu connais. Ma mère était d’Daënastre, mais mon père était un sauvage Khashin. C’t’ait un grand bonhomme, bien plus grand et costaud qu’moi. Les Khashins sont résistants, ont la peau épaisse et c’sont d’formidables guerriers. Ils sont habitués à survivre aux conditions d’merde d’ce continent glacial. Et chez eux, un coup d’gourdin, c’rien. Faut plus qu’un coup au crâne pour tuer un Khashin. Il marque une pause pour engloutir deux ou trois grosses bouchées tant attendues. Tes conditions sont plus qu’modestes. J’sais que j’pourrais pas r’partir avant qu’qu’jours, alors t’pourras prendre tout l’sang et l’s’échantillons qu’tu veux. Et… Les bons comptes font les bons potes, alors s’t’a b’soin quelqu’un ou quel’qu’chose disparaisse, j’s’rais là. D’mande « L’Ours Du Nord » dans les bars d’corsaires d’tout Daënastre, dans l’bas quartiers, et j’s’rai là rapid’ment.
Il mangeait sans réellement se soucier de si ses arguments étaient appréciés par la doctoresse, ou s’il avait répondu à ses attentes. Il laissait néanmoins plusieurs portes ouvertes : il y avait un peuple au Nord de toutes terres qui était doté de prédispositions intéressantes. Peut-être que cela allait pouvoir répondre à certaines de ses questions, et ouvrir de nouvelles hypothèses. Peut-être que non. En revanche, il venait de donner une information très dangereuse. Tout le monde savait que les bas quartiers étaient mal fréquentés, pas la peine de faire parti d’une organisation criminelle pour le savoir. Mais les moyens de contacter une organisation ou une autre, ça c’était une information en or. Si la doctoresse voulait faire du mal au colosse, elle n’aurait qu’à donner cette information à l’UNE pour qu’ils puissent tenter de piéger le colosse à son propre jeu. C’était très risqué, mais Eylohr sentait bien que la doctoresse pourrait être un atout majeur pour le futur. Une médecin orientée vers le côté obscur de la loi, voilà un atout de taille que le colosse aimerait garder de son côté.
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