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Chroniques d'Irydaë
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 Petite aide fait grand mal

Invité
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Petite aide fait grand mal EmptyMer 13 Fév - 18:00

Elle marque un temps d'arrêt pour observer les hautes murailles qui se dessinent péniblement à travers les nimbes blanchâtres du Khoral. La cité qui abritait autrefois la prison la plus célèbre du continent porte encore les stigmates de son glorieux passé. Quel gâchis... Nombres d'hérétiques auraient encore leurs places au sein de la feue Grande Inquisitrice. Un pâle sourire s'installe sur le visage frigorifié de la rouquine: elle restaurera le caractère carcéral des lieux lorsqu'elle aura étendu son emprise sur My'trä. Reoni contiendra aisément les cris de protestation qui s'élèveront inévitablement contre son règne. Oui, la ville retrouvera ses lettres de noblesse...

Mais avant de dominer, il convient de servir. Du moins est-ce la vision que Vithis aimerait imposer à sa tumultueuse élève. Zora la soupçonne de l'avoir envoyée ici avec l'espoir qu'elle commette une erreur. Elle n'aurait alors plus à se soucier de l'impertinence de celle qui entend prendre sa place. C'est de bonne guerre... La fanatique n'éprouve guère de rancoeur à ce sujet. Mais elle n'entrera pas dans le jeu de sa sombre maîtresse. Lui donner satisfaction? Et puis quoi encore!

Un homme la bouscule sans le moindre ménagement et la force à renouer avec la réalité. Il est vrai qu'elle gêne quelque peu le passage à l'orée de la porte est. La disciple de Möchlog serre le poing et invoque sa magie. Par habitude plus que par réel désir de se venger de cette digression. Elle se ravise néanmoins lorsque son regard ambré se décroche de l'importun et glisse en direction du groupe de gardes qui veillent sur l'accès principal de la cité. Tant pis...

Elle ajuste sa capuche et subit le courroux de l'un des trop nombreux frissons hérités du climat assassin de la région. Puis elle s'avance à son tour en direction des lourdes portes en prenant soin de bien mettre en évidence la chouette métallique qui orne l'extrémité de son bâton. Elle porte le symbole traditionnel des soigneurs. Et si elle ne peut compter sur sa réputation pour lui éviter les ennuis, celle que l'on accorde à ses confrères et consoeurs hérétiques devrait lui assurer un semblant de tranquillité.

La rouquine retient son souffle lorsque l'un des gardes s'avance dans sa direction. Elle comprend quelques infimes secondes plus tard qu'elle n'est pas la cible de ses soupçons lorsque l'intéressé hèle le propriétaire d'une petite charrette. Profitant de ce qu'elle perçoit comme un répit mais qui n'est rien de plus qu'une forme de désintérêt ou de confiance, elle s'avance à l'intérieur de la cité. Le plus dur est fait! Maintenant il s'agit de trouver les provisions et les ingrédients que la nécromancienne désire. La fanatique grimace en songeant que ses talents sont utilisés pour une si piètre mission. Quelle insulte!
"Vous êtes une disciple de Möchlog?"
Un soupir s'extirpe de ses lèvres et est aussitôt cristallisé par la température glaciale tandis qu'elle ferme les yeux. Les avantages ne sauraient compenser les désagréments qui vont avec le rôle qu'elle a endossé. La fanatique se retourne et pose le regard sur une femme qui tient un nourrisson emmitouflé entre ses bras. De quel mal peut-il souffrir? Une vague curiosité assaille la prétendue soigneuse mais l'indifférence reste obstinément gravée sur son visage.
"Si Möchlog a décidé de retirer la plume de votre enfant de son divin manteau, qui êtes-vous pour lui refuser ce droit?"
Le ton doucereux tranche avec la malice des mots qu'il porte. Le regard est sévère. La réprimande, évidente. Mais elle n'a pas le temps pour ces futilités. La rouquine reprend donc sa route tandis que le silence lui répond. Elle s'emploie alors à découvrir le quartier dans lequel elle se met à vagabonder avec l'espoir d'être surprise. Et finalement une taverne finit par attirer son attention. L'apparence extérieure des lieux n'est guère reluisante, certes. Mais un lit - fut-il spartiate - et une simple soupe incarnent de véritable trésors dans une région aussi inhospitalière que Khurmag.

Seulement à l'instant où elle s'apprête à ouvrir la porte. un duo d'hommes avinés lui brûlent la politesse. Un réflexe la pousse à faire un pas de côté pour éviter d'être embarquée malgré elle dans ce qui semble être une rixe de taverne. Rien d'inhabituel, en somme. Zora se pose rapidement en spectatrice curieuse. Et les deux gêneurs finissent même par obtenir son entière attention lorsqu'une lame fait son apparition entre les mains de l'un d'eux. Elle disparaît ensuite dans la chair de son adversaire. Ce qui est de bon goût, en soi. Mais cela semble également marquer la fin de ce distrayant affrontement.

Une jeune femme et ce qui doit être son rejeton font à leur tour leur apparition et se précipitent auprès de la victime. Ou peut-être le coupable? Pour ce qu'elle en sait, cet inconnu pourrait très bien être à l'origine de sa propre mort. Toujours est-il que le futur meurtrier semble prendre conscience de son acte quelque peu brutal puisqu'il recule avant de lâcher l'arme, un voile d'incompréhension dans le regard. La disciple de la Chouette n'est alors guère étonnée lorsqu'il finit par tourner les talons pour s'enfuir. Comme si l'on pouvait échapper à sa conscience...
"Vous! Faites quelque chose!"
Les mots lui sont adressés et pourtant elle les ignore. Elle n'a guère de temps à accorder aux ivrognes et son estomac lui rappelle constamment qu'elle doit se restaurer. Mais une main se pose sur son épaule et la force à se retourner alors qu'elle prétendait entrer dans la taverne. Zora dégage le membre d'un revers de sa propre main avant de décocher un regard d'avertissement à la future veuve déjà éplorée.
"Sauvez-le!"
Quelque part la rouquine est impressionnée par l'aplomb et la détermination qui se devinent aussi bien dans le ton employé par cette femme que dans son regard. Mais ce qui la réellement considérer la question, c'est l'attroupement qui s'est formé autours des lieux qui ont abrité le funeste affrontement. Les regards sont posés sur elle et sont porteurs d'une pression qu'elle ne peut ignorer. Ou plutôt, dont elle est obligée de tenir compte. Elle le sait: les hérétiques qui prétendent également servir Möchlog ont tendance à apporter leur aide dès que quelqu'un le leur demande...
"Je vous en prie!"
Les iris ambrés de la disciple de Möchlog croisent ceux, terrifiés, du gamin. Pourquoi pleure-t-il la renaissance de celui qui doit être son père? Pourquoi ces insectes ne peuvent-ils pas simplement se réjouir pour lui? Pourquoi s'obstinent-t-ils à considérer la mort comme une ennemie? Elle finit malgré tout par acquiescer avant de se tourner vers deux hommes choisis au hasard. Simple badauds ou clients de la taverne? Peu ce qu'elle se fiche...
"Toi! Et toi!" les désigne-t-elle tour à tour. "Emmenez-le à l'intérieur!"
"De quoi avez-vous besoin?"
Elle se retourne vers le curieux qui, elle le suppose, doit être le propriétaire des lieux. Il y a des ventres grassouillets et des tabliers recouverts de diverses taches d'alcool qui ne trompent pas...
"D'un endroit calme, à l'abri de la curiosité de tous ces gens! Et d'une bonne soupe!"
"Une... soupe?"
"Vous entendez me faire travailler le ventre vide?"
L'argument est quelque peu bancale mais elle sait d'expérience qu'elle a obtenu l'ascendant sur tous ces imbéciles qui placent en elle un espoir parfaitement déplacé. Le tavernier glisse ses doigts sur le flanc de sa crinière avant d'acquiescer sans prendre le soin de masquer sa surprise.
"Et bien je... oui, d'accord! Suivez-moi!"
"Je veux rester avec lui!"
"Vous resterez à ses côtés lorsque j'aurai fait mon office!" siffle-t-elle. "Il n'a pas besoin de vos larmes! Et moi non plus, d'ailleurs!"
"Mais..."
"Mon patient, mes règles!" la coupe-t-elle, catégorique.
Elle ne se se fait ensuite guère prier pour pénétrer à l'intérieur. L'ambiance est aussi glaciale qu'à l'extérieur mais au moins le vent ne martèle plus son visage. Et puis elle n'a jamais été friande de la bonne humeur propre à ses lieux. Ils lui évoquent l'indifférence des siens par rapport à l'oppression daënar.
"Qu'est-ce que vous attendez?"
La question est adressée aux deux hommes qu'elle a désignés quelques instants plus tôt. Doit-elle faire tout le travail?

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Petite aide fait grand mal EmptyMer 20 Fév - 20:34
Irys : 961390
Profession : Chimiste le jour - Dealer la nuit - Toubib de secours à toute heure
Daënar +1
Putain qu'est ce qu'y caille dans c'pays ! Fraichement débarqué à Khurmag - dans tous les sens du terme - Swenn a assez vite rencontré plusieurs habitants de la région résidant dans ces petits villages non loin des côtes. Villages très étranges pour ce natif de l'est. Mais il faut reconnaitre que dans ce genre de situation, son air continuellement blasé lui est bien utile. Ah, il en faut pour réussir à voir l'étonnement se peindre sur ce visage !

Bref, pas encore de faux pas ! Du moins, pas assez pour être immédiatement catégorisé comme Daenar - ouais il fait quand même gaffe sur ce territoire hostile.... - il en apprend chaque jour un peu plus sur les coutumes et modes de vies de ce peuple. Oh, bien sûr qu'il s'est renseigné autant que possible avant de partir de Rathram. Et il a profité de son escale à Nislegiin pour mettre à jour ses connaissances. Mais en bon scientifique qu'il est, Swenn est au courant que rien ne vaut l'investigation de terrain.

Et quel est le meilleur endroit pour en apprendre toujours plus sur les gens et les environs ? La taverne bien sûr ! Avec un bon verre en main, c'est toujours beaucoup plus facile de parler avec d'autres personnes. Ou simplement d'écouter les conversations voisines. Mais ce soir, on dirait bien qu'il y a de l'animation. Parfaitement à l'aise dans son rôle de spectateur coincé dans un coin de la pièce, proche d'une des fenêtres, le chimiste ne regarde que d'un coin de l’œil la bagarre qui éclate de l'autre côté. Rien de particulièrement incroyable pour ce genre d'environnement. Ni de très attrayant.

Jusqu'à ce que des cris de panique attirent subitement toute son attention sur la scène principale. Suffisamment pour que Swenn prenne la peine de se lever de sa chaise, s'offrant ainsi un meilleur champ de vision. Du sang. Un peu trop pour que seuls des poings soient en cause. Mais si un léger doute sur les habitudes en matière d'affrontement sur ce continent est permis, il s'envole bien vite en voyant le probable fautif prendre ses jambes à son cou, pendant qu'une demande d'aide est immédiatement émise.

Si à Daenastre il n'hésiterait pas à donner un coup de main au malheureux déjà inconscient et qui continue à se vider de son sang, il est ici dans une situation beaucoup moins confortable. Il n'oublie pas que sa couverture peut sauter à n'importe quel moment. Et que les coutumes en matière de soins diffèrent grandement entre leurs nations.

Par chance, une personne compétente parait se trouver sur les lieux. Du moins, s'il se fit à tous ces regards qui sont désormais posés sur cette femme rousse. Pourquoi, ça reste une question bien obscure pour le Daenar. Mais l'occasion est beaucoup trop belle pour la laisser passer ainsi. Alors hop, il se décide à affronter de nouveau ce vent glacial pour se faufiler mine de rien au beau milieu de toute cette foule, et laisse trainer une oreille attentive.

La suite... Lui tombe un peu dessus sans qu'il n'ait rien vu venir. Puisque voilà déjà la jeune femme désignée comme soignante qui l'interpelle ainsi que son voisin pour ramener l'homme au sol à l'intérieur du bâtiment. Et si dans d'autres circonstances il ne se serait pas gêné pour râler d'être ainsi pris pour un second, eh bien là, ça pourrait bien s'avérer des plus intéressants !

Après avoir jeté un coup d’œil à son partenaire imposé, le duo improbable exécute donc sagement les ordres de la femme au caractère aussi mordant que le froid de ce pays. Et transporte le blessé, faisant attention à ne pas aggraver l'entaille béante qui lui vaudrait probablement une mort immédiate. Puis jusqu'à la pièce annexe désignée par la propriétaire des lieux. Son coéquipier n'a pas l'air hyper doué mais ne dit pas grand chose non plus alors... Ce sale caractère que la rouquine ne s'embête pas à cacher doit être habituel chez les soigneurs... C'est pas le moment de faire de remarque à ce sujet.

Pourtant, ce ne sont pas les questions qui manquent dans l'esprit de Swenn à ce instant. Des idées qui lui traversent l'esprit, il y en a un bon nombre. Mais le problème est toujours le même. Ne pas commettre d'impaire ! Et puis l'autre gars à côté de lui ne parait pas très bavard.

- "Eh, c'est qu'j'ai jamais r'fermé qui qu'ce soit moi, alors bah j'sais pas mais j'attends hein !"

Ah, bah si en fait. Un peu bavard mais surtout complètement con. Ou déjà éméché ? Difficile à dire. Quoi qu'il en soit, celui-ci ne présente donc pas le moindre intérêt. Finissant d'installer le blessé sur un matelas de fortune déposé au sol dans l'arrière boutique - sûrement le genre de matelas habitué à accueillir les clients pas capables de faire trois pas vu l'état... - Swenn déchire légèrement le haut de la tenue qui a déjà été entamées par la lame. Par habitude. Mais aussi un peu par curiosité quand même... Ouais, il a bien envie de pouvoir jeter un œil à la plaie... Bien profonde.

Alors que l'abrutit alcoolisé hésite visiblement toujours sur la marche à suivre, la porte s'ouvre de nouveau. Laissant apparaitre le chef des lieux avec ce qui ressemble à un gros bol, annonçant l'arrivée de la soupe. Et ne s'attarde pas sur les lieux après avoir déposé le récipient sur un bureau, retournant déjà en salle.

- "Juste une soupe ? C'est pas hyper rentable d'exercer dans une taverne..."

Ah, bah fallait bien qu'une de ces innombrables remarques sagement retenues depuis le début finissent par sortir. Mais en même temps.... Qui demande seulement une soupe ?! Les My'Trans peut-être....

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Petite aide fait grand mal EmptyVen 22 Fév - 12:39

Son regard vagabonde sur les rares décorations sensées donner un caractère à cette petite pièce. Elle frotte ses mains pour les réchauffer et retire peu à peu les couches supérieures de ses vêtements avant de les plier soigneusement puis de les déposer sur une chaise proche. La rouquine n'accorde guère d'attention au patient qu'on lui a imposé ou aux deux larbins qui se sont chargés de le transporter jusque-là. La disciple de Möchlog suppose qu'ils comprendront tout seuls que leur présence n'est plus nécessaire! Une hypothèse rapidement contrecarrée par celui qui entend se rendre encore plus utile tout en reconnaissant son incompétence...

Zora lui accorde un vague regard tout en arquant l'un de ses sourcils pour exprimer le fond de sa pensée. Puis elle s'approche du blessé et dépose sa main sur son épaule pour sonder son corps. Le halo chatoyant qui enveloppe sa main disparaît lorsque l'aubergiste vient apporter la soupe qu'elle a exigée. La fanatique vient saisir le bol avant de s'appuyer sur le bureau. Le second porteur y va alors de son petit commentaire. Elle darde presque immédiatement son regard sur lui avant de se fendre d'un léger sourire en coin. Suite à quoi elle prélève quelques cuillerées dans le repas chaud.
"Toi, tu peux t'en aller!" indique-t-elle au premier. "Toi, tu restes!"
Le ton est sans concessions. La rouquine continue pourtant de savourer la soupe pendant de longues secondes, indifférente aux souffles parfois rauques du blessé qui continue de se vider de son sang au rythme des battements de son coeur. La marque d'une empathie des plus limitées. Mais ce qui intéresse davantage la servante de la Chouette que cet homme, c'est le noiraud à qui elle a demandé de rester. Elle lui désigne d'ailleurs d'un signe de tête des lingues pliés soigneusement dans un coin de la pièce.
"Fais chauffer de l'eau!" lui ordonne-t-elle. "La vie de cet homme pourrait bien dépendre de ta capacité à m'assister efficacement..."
Une façon comme une autre de lui mettre la pression... Le fait est que Zora ne semble toujours pas intéressée par le sort du blessé. Il n'est qu'une occasion parfaite pour profiter du gîte et du couvert. Pourquoi devrait-elle se préoccuper de son sort? Il s'est jeté dans les ennuis avec une témérité héritée de l'alcool. Elle n'entend pas damer le pion à ce qu'elle perçoit comme une forme de sélection naturelle. Mais peut-être que cet étranger considère-t-il les choses autrement?

Elle a suffisamment voyagé sur le continent des Enfants des Architectes pour savoir que son accent ne vient pas d'ici. Il lui évoque ceux qu'elle a pu entendre durant de longs mois à l'Est. Et pourtant elle n'est pas certaine de l'origine exacte de cet inconnu. Mais ses origines, justement, justifient à eux-seuls sa présence dans cette pièce. Depuis quand a-t-elle besoin d'un assistant?
"Skingrad? Peut-être Ünellia?" suppose-t-elle. "D'où viens-tu exactement? Et pourquoi un daënar se risquerait-il à Khurmag en cette période de l'année?"
Il est vrai qu'elle a tendance à considérer les étrangers de l'Est comme des espions à la solde de leur gouvernement impie. Elle se trompe probablement et elle le sait. Car il existe un panel fort étendu d'infidèles. Mais elle reste tout de même surprise par la présence d'un étranger à Reoni. Que peut-il bien faire ici? Et, surtout, que convient-il de faire de lui? Le livrer à la vindicte d'une foule marquée par la rancune? S'occuper de son cas personnellement? Les deux options sont forts tentantes...

Et pourtant elle s'emploie toujours à vider le contenu de son bol avec une nonchalance absolue. La disciple de Möchlog termine son office puis vient s'installer sur la chaise qui borde la table sur laquelle est déposé le blessé, déposant ensuite ses pieds à côté de la tête de ce dernier. Puis elle s'acharne à river son regard dans celui de cet inconnu.
"Tu imagines ce que tous ces gens pourraient penser si jamais cet homme venait à mourir et que j'arguais que c'est à cause de toi?" lui demande-t-elle. "Les khurmis ont gardé un très mauvais souvenir de la trahison de ton peuple. Tu le savais? Probablement pas sinon tu ne serais pas venu jusqu'ici..."
Un sourire malsain vient conclure sa remarque. Zora n'a pas envie de faire l'effort de masquer les menaces évidentes qu'elle vient de lui adresser. L'idée de pouvoir décider du sort de cet étranger l'amuse au plus au point. Ce n'est qu'une forme de justice après les longs mois passés à endurer la présence de Technologie et l'arrogance des serviteurs de cette fausse déité. Le fait qu'il soit obligé de contribuer à la survie d'un my'trän, également!
"Tu vas le laisser se vider de son sang?" s'enquit-elle en désignant le blessé d'un signe de la tête. "Tu es conscient qu'il est en train de mourir, pas vrai? Qu'est-ce que tu attends pour me faire une démonstration de votre fameuse... médecine?"
Le temps presse! Qu'est-ce qu'il attend? Ne comprend-t-il pas qu'en sauvant cet homme, il se sauve lui-même?

Swenn Milazzo
Swenn Milazzo
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Petite aide fait grand mal EmptyLun 25 Fév - 23:18
Irys : 961390
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Daënar +1
Décidément, ces My'trans sont vraiment étranges. C'est comme ça qu'ils prennent soin des leurs ? Parce que si on lui demandait son avis, il serait prêt à parier que cette femme n'en a strictement rien à foutre. Ce n'est pas comme si le mec allongé sur le matelas était entre la vie et la mort.... Impliquant une prise en charge immédiate. Pourtant, c'est bien vers elle que tous les espoirs de ces gens dans la rue se sont tournés un peu plus tôt... Il doit forcément y avoir une bonne raison.

Alors Swenn garde son sang froid qui s'accompagne de ce même visage impassible. Attendant seulement de voir comment elle compte s'y prendre pour le remettre sur pieds malgré les secondes qui continuent de s'écouler, de même que la vie qui doit s'éloigner de ce pauvre homme. Mais ce n'est pas son problème actuellement. Et il ne se sent en rien responsable. Quoi qu'ait l'air d'en penser la rouquine.

- "Quel genre de personne se repose sur les compétences d'un inconnu pour ramener à la vie un être à moitié mort ? Ton patient, tes règles... Mais aussi ta responsabilité."

Non mais, assistant... Il y a bien longtemps qu'il n'est plus l'assistant de personne. Et de ce qu'il a vu de cette femme jusqu'à présent, il n'a pas la moindre envie de jouer le rôle de larbin pour quelqu'un qu'il juge d'incapable. Et pour l'instant, mis à part en négociations (et encore...) il ne voit pas en quoi ses compétences se différencient de la plèbe à laquelle il est confronté depuis son arrivée sur ce territoire. Pourtant, il anticipe effectivement, récupérant de l'eau qu'il verse dans cet étrange récipient, qu'il devine être de ceux qui permettent de porter un liquide à ébullition.

Mais les cartes sont complètement redistribuées lorsqu'elle fait état de son origine. Comment... Pourtant, s'il sent bien cette pointe dans sa poitrine au moment où ces villes de Daenastre sont prononcées, le chimiste ne se départit pas pour autant de cette attitude suffisante.

Certes, elle se met ainsi en position de supériorité. Pas besoin d'être très malin pour savoir que cette information n'a pas intérêt à sortir de cette pièce si lui-même ne veut pas en sortir les deux pieds en avant. Pour autant, cet inconfort ne lui est pas étranger. Il a bien assez côtoyé les milieux mafioso pour connaitre cette sensation. Celle qui vous fait prendre conscience que votre vie ne tient parfois pas à grande chose. Et pourtant, il est encore vivant aujourd'hui. Pas de quoi le faire paniquer donc.

- "Pas mal. Mais tu n'y es pas encore. Quant à ce que je fais ici... Disons que j'aime la nouveauté."

Non, bien sûr qu'il n'a pas l'intention de lui livrer les informations demandées sur un plateau d'argent. Autant une façon de montrer ne pas être si facilement impressionnable, que de tester les réelles intentions de cette my'tranne. Oh, bien sûr, il est prêt à déguerpir au moindre signe d'urgence, mais le deal qui s'en suit est beaucoup plus intéressant qu'une course poursuite dans la neige...

S'occuper de cet homme pour essayer de le maintenir en vie malgré son état désormais critique. Tout en laissant entendre que tout le mérite revient à la demoiselle au sale caractère. Certes, ce n'est pas ce qu'il avait prévu. Et rien ne lui assure qu'elle tiendra sa langue une fois le travail terminé. Parce que Swenn ne doute évidemment pas de ses capacités à relever le défi. Même au beau milieu de cette cave lugubre.

- "Je ne ne suis que de passage. Je n'ai pas l'intention de m'attarder ici. Tout comme je n'ai pas l'habitude de regarder quelqu'un mourir sous mes yeux. Quelle que soit son origine..."

Tout en acceptant ce pseudo accord imposé, le daenar s'emploie à prouver ses bonnes intentions en terminant de déchirer le haut du blessé afin d'avoir un accès intégral à la plaie. Puis récupère l'eau désormais chaude, un linge qui parait plus ou moins propre (plutôt moins que plus...) et part à la recherche d'une bouteille d'alcool fort. Ce n'est pas ce qui manque dans cette pièce, et heureusement. Il faudra bien ça pour maîtriser la propagation de bactéries qui a déjà dû bien avancer. Même si ce froid environnant reste un allié de choix dans cette situation précise.

- "Ces gens te connaissent pour être une... Disciple, de cet architecte que vous nommez Möchlog ? C'est pour ça qu'ils sont persuadés que tu peux le sauver ? J'avais pourtant cru comprendre que les mages issus de ta, branche, s'emploient effectivement à apporter leur aide lorsque la situation l'exige. Ce serait faux ? Ou alors tu ne serais en réalité pas ce que tu prétends être ? Incapable de maintenir ce type en vie ?"

Eh, ce n'est pas parce qu'il est mal barré pour la démonstration que Swenn a pour autant l'intention de se priver de toute information. Bien sûr qu'il a appris ses leçons avant de partir ! Que ce soit l'histoire de ce continent, de ses habitants, leurs architectes et habitudes, tous les livres disponibles à Daenastre sur ce sujet sont passés entre ses mains. Et, pour ce qui est de cette magie de soin, il a déjà pu en avoir un premier aperçu à l'époque où ce Flavien l'avait trouvé dans les rues de Cerka.

Malgré la teneur de ses propos, le dealer garde un ton parfaitement neutre, rien de provoquant en plus. Il n'oublie évidemment pas qu'il n'est pas en territoire conquis. D'ailleurs, il s'emploie toujours à s'occuper de cette blessure, entament le processus de nettoyage tout en essayant de maîtriser l'écoulement sanguin, qui s'est déjà ralenti (faute de réserves probablement).

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Petite aide fait grand mal EmptyMar 26 Fév - 14:26

Ses questions trahissent un étonnement qu'elle suppose bien légitime malgré le silence qu'il devrait savoir observer. Sa... responsabilité? Le mot arrache un sourire amusé à la rouquine. La survie des siens lui importe dans une certaine mesure, oui. Mais elle n'est pas de ceux qui se soucient des du bien-être des individualités. Si cet homme doit mourir, tant pis. Et si cet inconnu parvient à le sauver, tant mieux. Mais la fanatique ne voit en son "patient" qu'un imbécile qui préfère hanter les tavernes et s'alcooliser plutôt qu'oeuvrer pour la grandeur du continent des Enfants des Architectes. Sa mort n'aurait pas le moindre impact sur les projets de la disciple de Möchlog. Et à ce titre, il est donc parfaitement sacrifiable.

Elle hésite un instant à partager sa vision des choses avec ce daënar puis se ravise: il ne comprendrait pas! Ces gens-là ne peuvent comprendre les décisions difficiles qui s'imposent aux my'träns depuis la guerre qui a ravagé une partie de leurs terres et de leurs pensées. Quel choix les daënars leur ont-ils laissé si ce n'est celui du pragmatisme? Zora lâche un reniflement de dédain avant de libérer sa chevelure de son capuchon détrempé. Suite à quoi elle se rapproche du l'âtre de la cheminée pour offrir ses mains à la douce chaleur des flammes.

L'homme argue ensuite qu'il n'accorde pas son aide aux gens en fonction de leurs origines. Des propos étonnants dans la bouche d'un daënar... Elle se retourne de trois-quart et l'observe un instant comme si elle cherchait à percevoir une lueur de plaisanterie sur son visage ou dans son regard. Aurait-il des principes? Voilà qui est... inattendu! Est-il sincèrement doté de cet altruisme si dommageable? Ou n'est-ce qu'une stratégie pour échapper aux ennuis qu'il aura inévitablement flairés? Pour ce que ça change...

Elle s'écarte légèrement pour lui permettre de récupérer l'eau chaude avant de s'adosser contre le mur de pierre. Bras croisés, un pied un appui contre le support minéral, la fanatique observe avec un brin d'attention l'étranger faire de son mieux pour sauvegarder l'existence d'un my'trän. Un spectacle bien trop rare. Et presque dérangeant! Pense-t-il que cette aide relative suffira à effacer les atrocités commises par les siens? Qu'elle rachètera leurs fautes envers les dieux? Dans le doute, elle s'en remet à sa première impression: en sauvant le patient, il se sauve lui-même. Et c'est probablement la seule chose qui l'intéresse.

Une grimace finit par s'installer sur les traits délicats de la rouquine lorsque l'infidèle ose prononcer le nom de la divine Chouette. Comment ose-t-il? Elle plisse les yeux comme pour le gratifier d'un avertissement silencieux. Et si elle a la décence de le laisser terminer ses phrases, il semble toutefois évident que l'étranger se rapproche d'une frontière qu'il vaudrait mieux ne pas dépasser.
"Ne prononce plus jamais Son nom en ma présence!" le prévient-elle avant d'insister. "Plus jamais!"
Sans quoi elle s'assurera qu'il ne puisse plus prononcer le moindre mot au cours de son existence. Et son existence, justement, risque de se raccourcir drastiquement s'il s'entête à évoquer ainsi le dieu de la vie et de la mort! Elle suppose que l'avertissement sera suffisant! S'il a un peu de jugeote, il en tiendra compte! Elle se repose sur ce postulat et se détend quelque peu. La présence de ce noiraud n'est pas aussi ennuyante qu'elle le pensait. Et en rentrant dans son jeu, il est même devenu un brin distrayant! Suffisamment, en tout cas, pour qu'elle daigne contenter sa curiosité.
"Ce genre de bâton est habituellement porté par les disciples de Möchlog qui arpentent le continent. Cela permet au peuple de les identifier et de leur demander leur aide en cas de besoin!" explique-t-elle. "Maintenant, bien sûr, n'importe quelle personne peut s'en approprier un et se faire passer pour ce qu'elle n'est pas... L'habit ne fait pas le mage, comme on dit!"
Les gens ont trop tendance à considérer les choses comme si elles étaient acquises. Personne n'imaginait une guerre il y a plus de trente ans. La paix semblait acquise. Le problème daënar, réglé et relégué aux oubliettes. Et aujourd'hui, les gens semblent à nouveau se voiler la face en faisant comme si la guerre n'était qu'une option parmi tant d'autres. Cette confiance représente à la fois une force et une faiblesse. Zora n'a eu aucune peine à l'exploiter. Et cela prouve à nouveau que les my'träns se distancent de la plus élémentaire jugeote. C'est... agaçant!
"Ces gens ne sont pas trompés: je sers bel et bien la divine Chouette!" ajoute-t-elle au bout de quelques instants. "Mais ils ont fait l'erreur de croire que j'étais semblable aux autres hérétiques qui prétendent vénérer notre Architectes mais s'acharnent à priver la mort de son dû. Leurs idioties ont permis au peuple d'oublier ce qu'il n'aurait jamais dû perdre de vue: la vie n'est pas appelée à l'emporter sur le trépas!"
Et elle n'est pas davantage un droit! Les gens ont tendance à oublier qu'une pièce à deux facettes. Une existence peut être sauvée de différentes manières. Et parmi celles-ci, il y a la mort. Mais personne ne semble vouloir s'en rappeler! Sans quoi on ne la qualifierait pas de criminelle... Elle ne serait plus obligée de se cacher! Mais fort heureusement les choses seront appelées à évoluer lorsqu'elle aura épousé Zaël, que la guerre aura éclaté et que le peuple comprendra qu'elle est un mal nécessaire!
"Tu penses que je ne peux pas sauver cet homme ou que je ne le souhaite pas?" s'amuse-t-elle. "Et pourtant c'est exactement ce que je suis en train de faire..."
Elle hausse les épaules tout en lui décochant un regard. Elle suppose qu'il est à nouveau utile de lui préciser que leur survie est étroitement liée. Cela dit ce daënar ne semble pas dénué de connaissances médicales et la rouquine en vient à se demander s'il ne parviendra pas à contrer la mort. Une idée... déplaisante. Elle se rapproche ainsi du corps allongé et dépose son index sur le poignet offert. La chair vire peu à peu au noir. Le signe évident d'une nécrose qui empêchera le sang de circuler convenablement. De quoi complexifier la tâche de l'étranger.
"Je me demande..." souffle-t-elle. "Comment arrivez-vous à vous satisfaire des limites que vous impose constamment Technologie? Vous avez tourné le dos aux divinités pour ensuite accorder votre confiance à cette fausse déité! Mettons que je te fasse le plaisir de passer sur l'ironie de la chose... Il n'en reste pas moins que vous avez indubitablement perdu au change! Mais vous vous obstinez! Vous amplifiez vos erreurs comme si c'était votre seule option..."
Voilà bien une chose qu'elle n'a jamais réellement comprise! Est-ce de la fierté? Une confiance absolue envers l'hérésie? Pourtant les faits sont là! La magie surpasse Technologie! C'est une évidence incontestable! Alors pourquoi s'acharnent-ils à suivre une voie aussi sombre? Éprouvent-ils une haine si puissante envers les my'träns qu'ils sont prêts à sacrifier jusqu'à leurs âmes pour obtenir une vengeance qu'ils n'ont pas le droit de revendiquer?
"À ce rythme, tu vas le perdre..."
Elle désigne d'un vague mouvement de tête le patient. Elle n'a pas besoin d'illustrer davantage ses propos: il doit se sentir bien impuissant en cet instant. Du moins l'espère-t-elle. Que fait celle qu'il prend pour une déesse? Pourquoi ne lui apporte-t-elle pas son "aide"?

Swenn Milazzo
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Petite aide fait grand mal EmptyDim 3 Mar - 16:55
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Daënar +1
Ah, on dirait bien que c'est ça. Mais savoir pourquoi elle tient tant à ce qu'il ne prononce par cet étrange nom donné à cette pseudo entité supérieure, c'est encore une chose bien obscure pour Swenn. Oh, ce n'est pas la seule. Loin de là. Et s'il a l'intention d'en apprendre davantage sur ce peuple aux coutumes étranges, ce genre de détail lui est bien superflu. Et compte tenu de la véhémence qu'il sent dans cette interdiction, il n'a pas l'intention d'insister. A quoi bon ? Ce n'est pas comme si les architectes l'intéressaient particulièrement.

Alors le Daenar se concentre seulement sur l'homme à demi vivant qui se trouve encore étalé. En attendant que ce léger saute d'humeur passe. Et il fait bien, puisque finalement, elle accepte de lui livrer quelques informations. Sur ce bâton par exemple. Et les possibilités de le détourner. Ainsi que... Sur son étrange vision du devoir de ceux qui suivent a priori la même voie qu'elle. Ce n'est pourtant pas la vision que lui avait alors livré Flavien... Est-ce que ça explique ce désintérêt total pour ce pauvre type ?

- "La mort arrive inévitablement, c'est un fait. Mais il y a une différence entre la laisser prendre un homme d'un vingtaine d'année de celui qui en a le triple. Celui-ci devrait pouvoir connaitre encore plusieurs décennies. Tu n'as jamais perdu personne de proche ?"

Mais si cette façon de présenter les choses est indiscutablement intrigante, suivant une certaine logique qui amène Swenn à tenter de comprendre les mots de My'tranne, évidemment, il ne peut pour autant y adhérer. Et continue d'ailleurs de s'acharner à maîtriser l'ouverture encore béante de l'homme dont le sort parait presque scellé. Mais... C'est qu'il a tout de même une certaine fierté qui lui interdit de laisser tomber si vite. Sans compter que cette mort aurait effectivement des conséquences déplantes pour lui.

Sauf que la jeune femme ne parait pas l'entendre de cette façon. Alors que le sang ne s'échappe désormais plus et que la plaie est plus ou moins nettoyée, voilà encore une chose bien étrange, typique de ce continent, qui se produit. Pas très difficile de comprendre qu'il s'agit là de l'autre versant de cette magie de "soins". Tout comme un  médicament peut être bénéfique ou poison selon son utilisation, ces flux vitaux que les mages maîtrisent, doivent pouvoir être manipulés dans un sens ou dans l'autre. Voilà qui ne l'arrange pas. Mais le chimiste ne compte pas s'arrêter à ce genre de provocation.

- "Tu te trompes. La technologie n'a rien de comparable avec vos architectes. Les limites sont fixées par des lois parfaitement rationnelles, qui peuvent toujours être repoussées. A condition de savoir utiliser son cerveau. Elle permet une autonomie totale dès qu'on en comprend les fondements. On ne dépend pas du bon vouloir d'autres entités."

Bien sûr que ce que les My'trans appellent technologie, et dont il se sert au quotidien, est totalement différent du fonctionnement basé sur la magie pour Swenn. Mais... Il faut reconnaitre que dans cette situation précise, il n'a pas sous la main ce qui pourrait lui permettre de prouver à cette fanatique la supériorité de son art. Ce qui est frustrant. Mais même si c'était le cas, il a déjà eu l'occasion de voir que les mages réagissent mal à la médecine Daenar. Alors, autant continuer à faire avec ces moyens basiques. Bien que relativement peu efficaces.

- "Et toi ? Tu n'as jamais eu l'impression de n'avoir qu'une liberté limitée ? A servir cet architecte."

Le ton employé est toujours parfaitement neutre, bien loin des discours passionnés de ceux qui pourraient prêcher pour leur patrie. Pas comme si ce garçon avait l'habitude de trahir le moindre sentiment de quelle que façon que ce soit. On pourrait même croire à un désintérêt total de sa part. Ce qui est évidemment loin d'être le cas. Il a bien conscience que cette façon de répondre aux questions qui lui sont adressées tout en en posant de nouvelles est un jeu dangereux.

- "Pour le moment, il est encore vivant."

Il se rend bien évidemment compte que la situation est critique. Et sans outils adéquates sous le main, la tâche devient extrêmement complexe. D'autant plus que cette nouvelle tâche noire est agaçante. Parce qu'elle n'aurait jamais dû s'y trouver...

Mais cette pièce n'est pas chance pas vide de ressources. Sans pour autant paraitre se presser, Swenn s'empare d'un couteau à la lame suffisamment longue, la chauffe à l'aide des flammes qui s'agitent dans la cheminée. Puis réalise une entaille relativement profonde juste à l'endroit où les traces de nécrose s'estompent, avant d'appliquer immédiatement un torchon qu'il aura pris soin d'imbiber d'alcool. Puis cautérise le tout sans attendre davantage. Cet homme a déjà perdu beaucoup trop de sang. Alors même si ce geste ne lui rendra probablement pas sa main, s'il peut permettre de stopper le déclin de cellules adjacentes, au moins pour quelques minutes, il devrait s'en satisfaire.

- "Mais si tu as déjà décidé qu'il devait mourir, ne nous fait pas perdre davantage de temps."

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Petite aide fait grand mal EmptyDim 3 Mar - 22:59

Elle s'ennuie! C'est un fait avéré avec lequel elle est désormais forcée de composer. Cet endroit est trop clos à son goût. Et le fait qu'elle soit plus ou moins forcée de le partager avec un inconnu et un daënar n'améliore pas réellement la saveur de ce constat. Tout ceci n'est qu'une perte de temps. Elle a des choses plus importantes à faire que de s'occuper de la survie d'un my'trän dont elle ne sait rien si ce n'est qu'il a un penchant pour l'alcool. Et l'éducation d'un infidèle ne lui apporte plus autant de plaisir qu'auparavant. Ces gens-là sont bien trop obtus pour pouvoir s'éveiller à la véritable vérité de ce monde. Celui-là aura au moins l'avantage d'avoir un certain répondant. Il ne se laisse pas faire! Et c'est plutôt agréable!

Elle observe les mouvements qu'il effectue dans l'espoir de sauver son ennemi. La rouquine suppose toujours qu'il agit de cette manière dans le seul but de sauvegarder sa propre existence. Mais il le fait avec un semblant de coeur. Certains auraient déjà renoncé à sa place. Ils auraient peut-être prétexté un besoin urgent pour quitter les lieux et disparaître avant qu'ils puissent sentir le souffle d'une foule en colère. Elle ne sait pas s'il a une conscience. Mais peut-être quelque chose qui s'en rapproche. Quant à son argument sur la juvénilité du patient...
"Il n'y a pas d'âge pour mourir! La jeunesse ne vaut pas plus que la vieillesse! La mort a ceci de formidable qu'elle frappe tout le monde! Face à elle, nous sommes tous égaux! Enfin... Vous êtes tous égaux!" nuance-t-elle, s'excluant de facto de la masse des simples mortels. "Et je n'ai pas de proches! Pourquoi offrirais-je à la vie l'occasion de me blesser quand il est beaucoup plus simple de ne pas s'attacher aux gens? Tu as vu la femme de cet homme tout à l'heure? Quelle personne un tant soit peu sensée voudrait ressentir la même chose qu'elle?"
Elle hausse les épaules et revient prendre place en face du daënar, de l'autre côté de la table. Elle observe avec un semblant de curiosité morbide le travail de ce dernier sur la plaie et se rend compte qu'il pourrait fort bien parvenir à repousser la morsure de la mort. Ce faisant, ses pensées s'envolent vers Althéa ou Tiha. Contrairement à ce qu'elle vient de dire, il existe des gens pour qui elle s'inquiète. Et dont la mort fissurerait ce qui lui sert de coeur. Mais pourquoi en parlerait-elle à cet étranger? Ses propos, pourtant, n'en restent pas moins valables...

La fanatique finit par lâcher un rire moqueur lorsque l'autre argue que la Technologie leur offre la liberté. La vraie liberté. Que leur évolution est uniquement limitée par leur capacité à repousser des lois qu'il qualifie de rationnelles. Par opposition, évidemment, à l'immobilisme née de la servitude envers les Architectes. Ce qui revient, grosso modo, à nier une vérité fondamentale. Quelle arrogance teintée d'ignorance!
"C'est là que tu te trompes, l'infidèle!" souffle-t-elle. "Vous êtes les esclaves de Technologie mais vous n'êtes même plus capable de vous en rendre compte! Mais si vous deviez vous en passer du jour au lendemain, qu'adviendrait-il de Daënastre? Tu sais, j'ai voyagé à l'Est! Et j'ai pu voir à quel point vous dépendez de toutes les hérésies de votre quotidien! Elles vous permettent de vous déplacer, de vous nourrir et de fabriquer toutes ces choses étranges que vous adorez posséder! Sans votre fausse déesse, vous ne seriez plus rien! Vous avez placé vos espoirs en elle. Mais plus encore, votre survie!"
Combien de temps tiendraient-ils face à My'trä sans leurs armes étranges? Ils savent qu'ils ne peuvent pas tourner le dos à l'hérésie s'ils espèrent pouvoir survivre. Pourtant Zora mentirait en arguant que les mages sont plus libres qu'eux. Tous les humains et l'entièreté du règne animal dépend entièrement des dieux. C'est une évidence. Le reconnaître n'est pas une honte.
"Mais oui, tu as raison! Nous sommes les esclaves des dieux!" reconnaît-elle. "La seule différence entre nos deux peuples, c'est que nous l'acceptons! Nous ne cherchons pas à nous affranchir de la réalité en nous jetant constamment de la poudre aux yeux! Vous vous complaisez dans le mensonge et nous, nous acceptons la vérité! Tu penses réellement que vous vous êtes affranchis des dieux tout simplement parce que vous en avez l'impression?"
Elle arque un sourcil tandis que son sourire disparaît. La question est on ne peut plus sérieuse. Et elle suppose que la réponse sera toujours empreinte de cette abnégation crasse si propre aux infidèles. Comment peuvent-ils douter? Ils respirent l'air d'Amisgal, foulent le sol créé par Delkhii et boivent le sang de Dalaï pour survivre. Le feu de Süns continuent de les réchauffer tandis que les naissances et les morts prouvent constamment l'existence de Möchlog! Et que dire de leurs propres corps, fruits de l'imagination d'Orshin? Même leurs rêves sont dirigés par Khugatsaa! Comment peuvent-ils nier ce qui est pourtant si évident? Cette mauvaise foi la dépasse encore et toujours!
"Et oui, bien sûr, je n'ai qu'une liberté limitée! Le chemin que j'arpente - et celui que nous arpentons tous - a été défini dès l'instant de ma naissance! Peut-être même avant!" ajoute-t-elle en haussant les épaules. "Nous, nous sommes conscients de n'être que de simples pièces sur le grand échiquier des dieux! Nous l'avons accepté! Dès lors notre prétendue servitude est certainement plus agréable que votre liberté illusoire. On ne peut pas s'épanouir en niant la vérité! C'est un non-sens absolu!"
Et elle suppose que les daënars, au fond d'eux, le savent très bien. Ils s'obstinent par fierté ou pas absence de choix. Mais la voie qu'ils ont empruntée ne peut mener que dans le mur. Un jour, ils ne pourront plus se voiler la face et devront retirer les œillères qui les éloigne constamment de l'évidence. Et la rouquine espère pouvoir assister à ce qu'elle imagine comme le plus merveilleux spectacle et le plus percutant des exemples. Mais pour l'heure il semble évident qu'elle ne parviendra pas à éveiller ce daënar au bon sens élémentaire. Elle a déjà tenté l'expérience à de multiples reprises sur des infidèles. Et hormis Azercyn, ce fut une succession d'échecs...

La fanatique se contente ainsi de hocher la tête lorsque l'autre lui fait remarquer que le patient est toujours vivant. Oui, effectivement. Mais pour combien de temps? Contenir les dégâts de la lame est une chose mais les effacer en est une autre. Elle revient prendre place sur la chaise et se balance négligemment, restant toutefois attentive sur un éventuel mauvais coup de la part du technologiste. Ces gens-là adorent exploiter les faiblesses. Elle le sait! Puis elle lâche un autre soupir lorsque l'autre lui demande de leur faire gagner du temps.
"C'est Möchlog qui décide de la survie de cet homme, pas moi!" s'offusque-t-elle. "J'ai décidé que je ne l'aiderais pas, c'est tout! Mais toi, visiblement, tu es prêt à te battre pour que sa plume reste accrochée au manteau de la divine Chouette! Maintenant si tu souhaites gagner du temps, je t'en prie: tranche-lui les veines!"
Elle hausse à nouveau les épaules pour lui signifier le peu de cas qu'elle accorderait à la chose. Bon, bien sûr, elle serait forcée de tuer cet étranger. Par principe! Elle ne peut pas laisser le crime d'un daënar contre un my'trän impuni. D'autant plus s'il se déroule sous ses yeux. Mais le choix - ou plutôt l'absence de choix - revient encore à ce noiraud.
"Mais je devrais te tuer et je suppose que tu n'as pas fait tout ce chemin pour mourir dans l'arrière-salle d'une auberge de Reoni?" lui demande-t-elle, curieuse. "Oh, à ce propos: que penses-tu de My'trä? Y as-tu trouvé la nouveauté que tu es venu y chercher?"
Là encore, cette question est l'expression d'une réelle curiosité et non d'un quelconque désir d'entretenir une conversation pour répondre aux habituelles conventions sociales. Cet homme doit être impressionné par la pureté du continent. C'est évident! À moins qu'il s'entête encore dans sa mauvaise foi?

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Petite aide fait grand mal EmptyDim 17 Mar - 12:29
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Daënar +1
Comment peut-il comprendre à ce point la vision de cette femme, ce besoin totalement assumé de parfaite autonomie, quitte à se passer de toute attache humaine. Et en même temps savoir à quel point il est illusoire de s'imaginer pouvoir s'en affranchir complètement. My'Trans ou Daenars, ils ne sont dans le fond que des êtres humains. Par nature sociables. Plus ou moins suivant les individus d'accord, mais à moins d'opter pour une vie d'ermite, ne développer aucune sympathie pour certains de ses semblables parait difficile. Pourtant, se sentant bien peu légitime pour entrer dans ce genre de débat, Swenn élude assez vite la question.

- "Certes. Ce comportement est peu rationnel, pourtant ces choses ne sont pas toujours contrôlables."

Et ce n'est pas évident à reconnaitre pour quelqu'un comme lui... Même si ça fait longtemps qu'il s'est fait une raison à ce sujet.

- "La principale différence entre la technologie et vos Dieux, c'est que dans notre cas, elle répond à des lois qu'on a appris à définir. Et à exploiter. La probabilité que nous en soyons un jour privés est largement inférieure à celle que ces créatures que vous jugez de sacrées ne décident un jour de vous abandonner."

Bien sûr qu'il a conscience d'entrer sur un terrain scabreux. Et que le moindre faux pas peut être synonyme de fin prématurée. Mais s'il reste sur ses gardes, gardant toujours à l'esprit le chemin le plus direct pour quitter cette pièce en cas de force majeure, le chimiste n'est pas de ceux qui mesurent leurs paroles pour s'attirer les faveurs de leur interlocuteur. Encore moins d'une my'tranne au sale caractère...

- "Mais à partir du moment où le choix de servir les Dieux te convient, pendant que je préfère ne pas compter sur eux, alors, on peut considérer que chacun dispose d'une certaine liberté. Tu as dit être venue à l'est. Et aujourd’hui je suis ici. Qu'on les cautionne ou pas, les pratiques des autres attirent toujours la curiosité. Tout comme je n'apprécie pas te voir aggraver le cas ce pauvre type. Pourtant, cette façon de faire m'intrigue malgré tout."

Non, en effet, c'est particulièrement frustrant d'avoir face à soit quelqu'un capable de détruire aussi facilement ce qu'il s'efforce à réaliser. Comme s'il n'était qu'un enfant faisant des châteaux de sable, alors qu'une petite peste qui passe dans le coin vient y foutre un coup de pied magistral. Par chance, ce garçon-ci est bien doté en patience et n’esquisse toujours pas le moindre signe d'agacement alors qu'il continue à prodiguer des soins qu'il juge de plus que précaires. La faute à cette foutue manie my'tranne de ne disposer que d'outils rudimentaires.

- "Je n'abrègerai pas ses souffrances. Pas par crainte de représailles. Mais parce que ses chances de survie n'ont pas encore atteint le zéro. Même si effectivement, mourir ici ne fait pas partie de mes projets."

Et puis quoi encore ? Bien sûr qu'il a l'intention de rentrer à Rathram dans un futur plus ou moins proche ! Difficile de savoir ce à quoi pense cette femme, ni même si elle a réellement l'intention de le laisser repartir, mais pour le moment, il n'a pas beaucoup d'autres choix que de faire avec.

- "La nouveauté, bien sûr qu'il y en a. Tu dois le savoir mieux que moi, nos façons de vivre sont radicalement différentes. Mais pour tout dire je ne suis arrivé que depuis peu. Et beaucoup de mes questions n'ont pas encore trouvé de réponses."

Encore faut-il partir du principe que ces dernières existent. Mais ce n'est pas en restant bien sagement en Daenastre qu'il comprendra davantage ce peuple. Auquel appartenaient également leurs ancêtres il y a bien longtemps. Et pourtant avec qui les conflits ne sont jamais totalement retombés.

- "Je ne vais pas pouvoir faire plus avec ce qu'il y a ici. Je ne peux pas assurer qu'il survivra. Dans tous les cas, il va désormais avoir besoin de beaucoup de repos."

Même pas de quoi recoudre, ne serait-ce que sommairement, la plaie. Au moins les saignements se sont arrêtés et tous les premiers soins possibles avec ce qu'il a sous la main ont pu être apportés. Le visage de cet homme est loin d'être apaisé mais le chimiste n'a rien sous la main qui pourrait lui apporter un certain répit. Et puis, avec les my'trans, impossible de savoir si ses produits auraient l'effet escompté. Il n'y a plus qu'à attendre, pour savoir comment son état va évoluer.

- "Mais j'imagine que ces gens de l'autre côté, s'attendent à un résultat plus impressionnant venant d'une personne telle que toi. Personnellement, je ne suis pas pressé, et il y a largement de quoi patienter dans cette pièce en attendant le verdict. Mais puisque tu parais être quelqu'un de très occupée, tu pourrais peut-être accélérer les choses."

Dans un sens ou dans l'autre. Il a bien compris que cette jeune femme a une façon de penser bien différente de la sienne. Du moins lorsqu'une vie est en jeu. Et aussi désagréable soit cette conclusion, le résultat final semble bien dépendre de sa volonté.

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