Besoin d'un médecin ? [Terminé]

Le 16 mai 934

Ça recommence, j'ai de nouveau les cervicales bloquées pour la quatrième fois depuis que nous avons commencé cette patrouille et je commence à en avoir assez ! Heureusement, j'ai entendu parler lors de notre passage à Cerka, qu'une médecin très compétente, certain parlant même de véritable miracle dans le domaine de la guérison, habitait au bord du fleuve Nolhis à l'ouest de Tellora, soit pile sur l'itinéraire de ma patrouille.

C'est ainsi que je me retrouve en pleine campagne, sur mon griffon Fab, et je que je descend vers une maison. Je remercie le Haut Commandement que la clause 54 du règlement existe, car elle me permet en cas de problème médical, à demander de l'aide aux habitants de notre pays, car c'est exactement ce que je vais faire !

Jean, le soigneur officiel de notre Brick, nommé l'Entreprise, a bien essayé de me retenir, arguant du fait qu'il a toutes les compétences pour me soigner, mais ce n'est clairement pas le cas. Si j'avais reçu une vilaine coupure je lui aurais fais confiance sans hésitation, mais les quelques cataplasmes qu'il m'a prescrit ne m'ont été d'aucune utilité et j'ai besoin d'un avis différent pour m'aider à combattre ce mal pernicieux qui me gêne considérablement.

J'ai décidé de ne pas faire atterrir mon brick, l'article 64 du règlement impose de ne pas mettre en danger le bâtiment de guerre sans raison impérative et soigner mon mal de dos, n'entre clairement pas dans cette catégorie, c'est donc en pestant contre mon griffon, que j'atterris avec difficulté devant la demeure de ce que j'espère être la personne qui va pouvoir m'aider, je descend péniblement de ma monture, avant d'attacher cette dernière à un arbre, je m'occuperais, si je suis au bon endroit, de la desceller.

Je n'ai pas peur que l'on me vole mon compagnon de voyage, car Fab est une solide créature de plus de 2 mètre au garrot et son bec aiguisé est particulièrement impressionnant, je suis donc tranquillisé sur le fait que personne ne va faire de mal à mon majestueux ami. Je m'excuse d'ailleurs de mon impolitesse de tout à l'heure, mais le griffon, comme à son habitude, se contente de me fixer, puis commence à manger les fruits tombés à terre, sans plus faire attention à moi.

Haussant les épaules machinalement, ce qui pour effet de réveillé ma douleur et par voie de conséquence, une nouvelle bordé de juron de ma part, je marche vers la maison. Je distingue en m'approchant un poulailler ainsi qu'un appentis pour le bois et un potager. De tout évidence, la propriétaire est décidé à vivre en autarcie et à les moyens de le faire. J'arrive enfin devant la porte.

J'espère vraiment que je n'ai pas fais ce trajet pour rien, car je ne me sens pas le courage avec cette douleur de refaire le trajet en sens inverse jusqu'à mon navire. Je croise donc les doigts très fort, espérant que la providence, les architectes ou qui ce soit ayant une influence sur le destin puisse m'aider. Après tout le diction dit "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir" et un autre dit "l'espoir fais vivre", donc, dans un certain sens, nous sommes tous immortel.

Allons bon, voilà que je raisonne comme un philosophe, il est vrai que j'aime bien essayer de découvrir les mystère de l'univers quand je ne suis pas en service, mais là, même pour moi, çà va trop loin. Je suppose que je laisse passer le temps pour éviter de me confronter à la réalité, et peut-être à la désillusion.

Mais il faut que je prenne une décision, alors prenant mon courage à deux mains, je frappe quelques coups doucement à la porte.

Je rentre de cueillette avec Gustave.
Nous avons longé le fleuve et les premières récoltes de fleurs et de jeunes racines se révèlent excellentes cette année.
Je suis très contente des deux derniers jours passés dehors.
Gustave aussi on dirait. Il vole allègrement et je sens que notre dernier voyage lui a fait autant de bien  qu’à moi.

En arrivant au village je remarque, au dessus de mon quartier, un brick de l’armée qui a l’air stationnaire.
Ce n’est pas agréable de voir que la guerre est encore à nos portes.
Mais je reste confiante et espère que les Hommes vont réagir et ne pas se laisser emporter par leurs humeurs belliqueuses.

Ce n’est qu’en descendant près de chez moi que je découvre le griffon attaché à la clôture de chez Gustave et Mariette.
Ne riez pas, mon voisin s’appelle Gustave aussi. Comme mon Dalavoï..

En m’approchant, je vois que son cavalier est un jeune homme.
Hormis sa moustache, c’est un très beau spécimen. Il a belle allure et j’aurais 30 ans de moins... Je m’arrangerais pour l’inviter à souper.
Je souris tendrement aux souvenirs de ma jeunesse. J'ai bien profité des plaisirs de la chair et ne compte pas m'arrêter de sitôt.
Mais trêve de rêverie de donzelle, j'ai à faire avant d'aller rêver dans mon lit.

Nous nous posons dans la pâture de mon DalavoÏ  et je lui donne sa pitance qui est légère ce soir.
Gustave a eu l'occasion de manger deux lièvres imprudents et est suffisamment gras malgré le printemps à peine revenu.

Le bel homme en uniforme frappe à la porte de mes voisins absents alors je lui crie:

“Monsieur, Gustave et Mariette ne sont pas là. Ils sont à Alexandria jusqu’à la semaine prochaine. Je peux vous aider?”

Ce n’est pas exactement la réponse que j’attendais, au lieu de voir une femme médecin ouvrir la porte, je me fais crier dessus par une espèce de petite vieille. Bon, pour être franc, elle est plutôt bien conservée, et pas vraiment petite car elle fais ma taille, mais je ne suis pas venu dans ce village pour contempler les beautés locales mais pour enfin arrêter de souffrir de mon mal de dos.

Toutefois, je ne dois pas être un goujat, je m’approche donc de la femme qui m’a ainsi interpellé avant de m’incliner, ce qui fais mal, bien entendu. Je me rends compte que ses yeux et ses cheveux sont d'un beau brun tous les deux, elle est vêtu d'une tenue pratique pour voyager, tenu par une belle ceinture. Je remarque également des colliers un peu étrange autour de son cou et son grand chapeau avec une plume d'un animal que je n'arrive pas à identifier.

Bref, comme dirais Perceval, le responsable des commandos, elle a de beaux restes. Je me redresse doucement afin de ménager ma colonne vertébrale avant de lui demander, d’une voix douce, pour le pas l’effrayer :

Je vous remercie de l’aide que vous voudrez bien m’apporter Gente Dame, je suis à la recherche d’une certaine Gojo, médecin émérite qui vivrais dans ce village. Je vous serai gré de bien vouloir m’indiquer sa maison.

Je remarque alors que mon interlocutrice a diverses fleurs et autres racines sur elle, et qu'un nouvel animal, que je n'ai encore jamais vu, se trouve non loin, il ressemble à un serpent mais recouvert de plume et avec des ailes, cette créature est tout simplement magnifique ! Je ne peux m'empêcher un lancer un Ah d'admiration, et je me retourne les yeux brillant vers celle que j'imagine être sa propriétaire :

Vous avez là une monture tout à fais prodigieuse, quelle est cette race ?

Bien que je bifurque un peu de mon intention première, je ne peux m'empêcher de poser cette question, tellement cette émanation de beauté et de puissance me fascine. Je pense que je pourrais passer des heures à la contempler, mais un faux mouvement me ramène vite à la réalité, et c'est en grimaçant à cause de la douleur, que j'attends la réponse de la femme me faisant face.

“Bonsoir jeune homme.
Gustave est en effet mon compagnon depuis plus de trente ans.
C’est un Dalavoï vert et jaune car il a été trouvé par un chasseur dans une plaine de My’trä. Il a été acheté par mes parents tout jeune et je ne le monte que depuis une vingtaine d’année.
Vous pouvez vous approcher de lui, il est très docile et vient de manger.”

Je souris avec tendresse en regardant mon bon Gustave s’approcher de la clôture.
Je suis remplie de joie rien qu’en le regardant.
Il m’apporte toute sa tendresse et ses jeux sont tellement rigolos à regarder.
Un vrai nounours malgré sa taille impressionnante.
Mes bons soins ne sont pas pour rien dans sa belle taille, ses plumes brillantes et son regard vif et attentif.
Nous nous approchons du pré et je me présente.


Je suis Gojo Kuracanto, le médecin que vous cherchez.
J’habite juste à côté.
Je  préfère le terme naturopathe qui convient mieux à ma philosophie des soins et je suis aussi ostéopathe.
Vous avez l’air de souffrir? Auriez§vous mal au dos?”

J’ai de suite remarqué la grimace et l’attitude raide de l’homme en face de moi.
Sa façon de s’incliner est très plaisante, on sent la bonne société et le respect.
J’aime ça en tant que femme mais ça montre aussi une certaine raideur de tenue qui m’a valu quelques soucis avec un amant militaire.
J’espère que cet homme ne sera pas trop rigide.
En tous cas, il a l’air d’être là pour lui-même, je vais lui présenter Gustave, je verrai ainsi comment il réagi....

Un Dalavoï ? De My'trä ? Cela ne m'étonne pas que je n'en ai jamais entendu parler, c'est donc une de ces créatures mythique de ce continent mystérieux, d'où viennent mes ancêtres. Angel, mon premier amour, me parlais souvent de ce pays au-delà des mers, peuplé de monstres et de magiciens aux pouvoirs défiant l'imagination, et j'en ai rêvé des mois, m’imaginant là-bas, sur le dos d'un immense dragon, avec le paysage se déployant à toute vitesse, comme sur une grande carte.

Je souris à la femme, ce souvenir m'ayant mis de bonne humeur et je lui dis :

Gustave est un joli nom, et çà lui va très bien. Le griffon qui a accepté de m'accompagner et qui fais comme s'il ne me connaissais pas s’appelle Fab. C'est avec plaisir que je ferai la connaissance de votre magnifique animal.

Nous arrivons ainsi près de la clôture et le Dalavoï s'approche de nous. A ma grande surprise, il se laisse caresser, et je sens à travers mes doigts, toute la douceur de ces plumes, à la fois identique dans leurs textures à celles de ma propre monture, mais pourtant différentes dans leur dimensions. Je le caresse durant de longues minutes, car ce geste me calme beaucoup.

Je suis surpris quand l'habitante de ce hameau se présente, mais finalement je suis soulagé, je n'aurai pas à frapper chacune des portes des maisons pour trouver celle que je cherche, puisqu'elle est en face de moi. Je lui dis donc avec une voix remplis d'espoir :

Vu avez vu juste Dame Kuracanto, je me présente tout d'abord, je me nomme Fabius Solar et je fais partie de l'équipage du brick que vous voyez juste au-dessus de nos têtes. Je ne connais pas bien les termes que vous avez employé de naturopathe et de d'ostéopathe, mais j'ai en effet mal au dos, il comme bloqué et cela m'arrive de plus en plus souvent.
Pouvez-vous me soigner ?

J'espère vraiment que sa réponse sera positive, je dois en effet reprendre ma patrouille au plus vite et je ne peux me permettre d'avoir des douleurs en continu qui pourraient obscurcir mon jugement, des vies pourraient en dépendre. Pourtant j'ai le cœur remplis d'espoir car si ce que l'on m'a dit est vrai, j'ai en face de moi, l'une des personnes les plus compétentes pour soigner les personnes de tout le continent.

“Venez à la maison.
Nous allons voir ce que je peux faire pour vous.
Mais avant tout, nous allons boire et vous me raconterez ce que vous ressentez comme douleurs et où elles se situent.”

Nous entrons tous les deux et je jette un dernier regard à nos montures qui nous accompagnent si bien.

“Installez vous sur cette table de massage.
Pour commencer restez assis au bord le temps de boire. Je vous prépare une tisane de Camomille romaine et de Menthe poivrée. Vous verrez elle a très bon goût et avec une cuillère de miel de Lavande officinale ce sera parfait.
Racontez-moi un peu ces douleurs.
Depuis quand durent-elles?
Comment les définiriez-vous et où se situent-elles?
Des piqûres, des coups de couteau, des lancements ou autres?”

Pendant que je lui pose ces questions, j’en profite pour le regarder s'asseoir sur la table qui est assez haute et je fais attention à la façon qu’il a de s’installer et la position antalgique qu’il prend.
Il a l’air vraiment coincé dans le haut du dos.
Je me demande qui l’a soigné avant moi pour qu’il fasse un si long trajet jusqu’ici?
Je ne savais pas que j’avais cette réputation.
Il m’a toujours semblé évident que réaliser de bonnes manipulations et utiliser la nature autour de moi est la base de la médecine..
Je ne fais que lire les écrits de nos ancêtres et réfléchir à la meilleure solution pour chaque cas.

“La naturopathie est comme son nom l’indique la médecine de la nature et donc des plantes, des pierres, de l’eau et du feu qui nous entourent.
L’ostéopathie est une médecine qui utilise les forces de notre propre corps pour repositionner ce qui est déplacé.
Nous verrons ce que je peux faire pour vous.
J’utilise aussi les huiles essentielles.
Avez-vous des pathologies connues?
Tels que des problèmes de cœur? des indigestions? des douleurs autres qu’au dos?”

Je suis invité à suivre la femme dans la maison, à l'intérieur, bonne nouvelle c'est propre et deuxième bonne nouvelle, il y a une véritable table de massage ! Une de mes ex-amies en avait une aussi et on l'utilisais souvent pour... Bref, je m'égare un peu, et je me concentre sur ce que me dis mon hôte. J'accepte avec reconnaissance sa tisane amélioré et en ayant bu un peu, je ne peux m'empêcher de la remercier :

C'est vraiment très aimable d'accepter de me recevoir dans votre demeure et de m’accueillir comme vous le faite, de plus cette boisson est vraiment excellente !

Tout en parlant, je monte doucement sur la table faisant attention à ne pas me faire trop mal. La soigneuse me pose alors de nombreuses questions, et je prends un moment de reflexion, afin de lui répondre le plus clairement possible :

Elles ont commencé un peu après le début de notre patrouille, cela va faire un mois maintenant, lorsque je suis à terre, elles disparaissent, pour ensuite réapparaître lorsque nous sommes en vol. J'ai alors le haut du dos comme bloqué, provoquant une douleur comme des coups de fouets quand j'essaye de bouger.

Je m'arrête un instant, car une autre de mes ex amies avait une passion pour ce genre de divertisssement, et nous avons un jour essayé de... Je ferme les yeux très fort pour chasser cette pensé de mon esprit, et me détendre. Pour me donner une contenance, je bois mon verre d'un trait, ce qui me fais à nouveau tousser et bien sûr une nouvelle douleur apparaît. Je me promet à moi-même de rester calme, et je continu à répondre aux interrogations de la guérisseuse :

Je n'ai pas de pathologies connus et à part ces douleurs, je suis en parfaite santé. Ce sont d'ailleurs les seuls douleurs que je ressens et toujours au même endroit.

Je suis d'ailleurs curieux en l'entendant parler d'huiles essentielles, je ne sais pas du tout ce que çà peux être, pour moi, une huile, c'est fais pour brûler dans des lampes, alors pourquoi l'appeler essentielles ?

Je pense que je vais apprendre vraiment beaucoup de chose aujourd'hui.

“Bien, si vous êtes en bonne santé, je devrais pouvoir vous manipuler.
Dans un premier temps je vais vous palper.
Pouvez-vous enlever vos vêtements?
Gardez seulement votre caleçon et mettez-vous assis avec les jambes pendantes sur le côté de la table.

Je continue à observer les contorsions de mon patient pour se déshabiller et remarque qu’il range soigneusement ses vêtements sur la chaise à côté de lui. Le parfait soldat et toute sa rigueur.

“Je vais vous palper et vous me direz où vous avez mal.”

Pendant qu’il se déshabillait  j’ai mis à chauffer des pierres de lave au bord de la cheminée et roule dans mes mains, pour le réchauffer, le flacon du mélange d’huiles végétales et essentielles que je lui appliquerai.
Mes mains partent à la recherche des tensions, noeuds et désordonnances  que je devrais trouver dans les muscles et les articulations de sa nuque.

“Avez-vous plus mal à gauche ou à droite?”

Je vérifie la symétrie de ses côtes, de son bassin et plus particulièrement de ses sacro-iliaques. Souvent, des douleurs à la nuque ont leur origine plus bas s’il y a des tensions.

“Si j’appuie ici, en longeant du bas vers le haut votre colonne vertébrale, vous avez mal quelque part?”

Me voici donc en caleçon. C'est vrais que j'ai l'habitude en tant que soldat d'être palpé par les médecins, je ne suis donc guère gêné, et mon souvenir de tout à l'heure n'a pas eu le temps de faire effet, heureusement !

Je plie soigneusement mes affaires comme on me l'as appris à faire, et m'assoit sur la table comme demandé, c'est là que j'ai une grande surprise, la personne qui me manipule pour découvrir la cause de mon mal, a les mains les plus douces que j'ai jamais sentit sur ma peau. Cela me détend instantanément et je relâche d'un coup mes nerfs, me laissant manipuler sans aucune résistance.
Elle commence donc par ma nuque avant d'aller plus, toujours plus bas, pour garder une certaine contenance je réponds à sa question :

J'ai un peu plus mal à droite, sans doute parce que je suis droitier.

Elle continue à descendre jusqu'à toucher mon caleçon, et comme cela fais plus d'un mois qu'une femme ne m'a pas touché à cet endroit, je suis forcément un peu sensible, je sens mon visage s'empourprer, pour finir au plus vite, je réponds à la soigneuse d'une voix rapide :

C'est plus haut, en bas, tout va bien.

Je reprends mon souffle, lorsqu'elle quitte la zone sensible, et pour pouvoir penser à autre chose, je me met à mon tour à lui poser des questions :

Je suis curieux de cette fameuse huile essentielle, à quoi sert-elle ? Et pourquoi avoir positionner des pierres spéciales barbecue près du feu ? Je m'excuse si mes questions vous semblent idiotes, mais les médecins de l'armée que j'ai rencontré, n'avaient pas ce genre d'ustensiles.

“Et bien c’est assez simple. Les huiles essentielles sont extraites des plantes grâce à un alambic.
Par exemple une des plus courante et pourtant pas la plus inoffensive est l’huile essentielle de Menthe poivrée.
Je vous ai préparé une tisane de cette plante et vous avez sans doute apprécié son goût frais et parfumé.
Lorsque je la chauffe avec de la vapeur d’eau à plus de 100°C, les éléments volatiles contenus dans la plante se libèrent et montent dans l’alambic. Ils sont refroidis et se condensent en un liquide plus ou moins dense en fonction de la plante choisie..
Ces huiles sont composées de Cétones, de Phénols et autres composants chimiques qui chacun ont des propriétés curatives, olfactives et énergétiques, notamment.
Contrairement à ce que le nom suppose il n’y a pas de composés gras.
Dans le cas de la Menthe poivrée on obtient une huile rafraichissante voire glaciale. Elle soigne les migraines mais est légèrement neurotoxique. Il faut donc faire attention.
Dans votre cas, j’utiliserai plutôt des huiles essentielles chauffantes, anti inflammatoires et décontractantes.
Les pierres vont m'aider lors de l'application pour chauffer vos muscles et les détendre.


En lui parlant, je continue mes massages et palpations et détecte une vertèbre cervicale dont l’apophyse transverse se coince avec celle du dessous.


“Je crois que j’ai trouvé ce qui ne va pas. Vous allez vous mettre debout devant moi en me tournant le dos.
Laissez vous faire et respirez profondément.”

Je passe mes bras sous les siens en les croisant sur sa nuque et fais pencher sa tête sur la droite en appuyant sur son oreille gauche vers le haut. Je fixe la position.

“ inspireeez..
Soufflez! “

Crouic, mon mouvement sec a décoincé la vertèbre et la petite bulle de gaz dans l’articulation à pété faisant ce petit bruit significatif d’un bon décrochage.

“Bien!
faites des mouvements doux de la tête?
Maintenant, vous allez vous coucher sur le dos sur la table.”
Sentez-vous une différence?”

Bon, je comprend pas tout au explication de la femme qui m'a ausculté, mais le but était plus de cacher mon trouble en me concentrant sur autre chose, on peut donc dire, que j'ai réussis ce point là. J'ai quand même compris ce qu'étais une huile essentiels, et j'ai un peu peur quand elle m'indique que les pierres vont être posé sur ma peau, je décide donc de vérifier si j'ai bien compris :

Vous me dites que les pierres vont être posé directement sur ma peau ? Lors des repas que l'on fais à l'extérieur, on utilise les mêmes pierres et elles chauffent énormément !

Même si j'ai confiance dans les connaissances de la guérisseuse, je ne peux m'empêcher d'être inquiet, mais de toute façon, je n'ai pas vraiment le temps d’approfondir la question,car cette dernière me demande de me mettre debout, puis elle se met derrière mois, collant son corps contre le mien, mais ce n'est pas pour faire un câlin, car elle me fais une prise de combat, et j'ai peur d'avoir la nuque brisé quand j'entends un bruit sec.

Lorsqu'elle me rassure en m’indiquant que je peux bougé la tête, je suis septique, mais après fais ce mouvement, je me rends compte que la douleur a en grande partie disparu ! Je ne peux m'empêcher de la prendre spontanément par les mains avant de lui dire :

Vous êtes incroyable ! D'habitude cela met des jours avant de s'en aller, et vous avez réussis en moins de dix secondes.

Une fois mon excitation retombé, je lui lâche les mains et je ne peux m'empêcher de rougir, devant mon impudence. Pour me rattraper, et comme un écolier soucieux de plaire à sa maitresse, je m'allonge sur la table, frissonnant un peu quand mon dos musclé touche le cuir froid de la table de massage. Et j'indique alors à la médecin, d'une petite voix :

Je vais beaucoup mieux, ce n'est peut-être pas utile de mettre les pierres sur moi ?

J 'ai en effet, toujours de l'appréhension vis à vis de cette méthode, pour le moins originale.

“Relax jeune homme.
Merci pour votre enthousiasme mais je ne fais que mon métier, rien d'incroyable, juste quelques années de pratiques"

Je souris devant sa gentillesse et ça me fait plaisir de le voir content.

Rassurez-vous en ce qui concerne les pierres.
Je suis là pour vous soigner pas pour vous cuire comme un steak.
Je prendrai les pierres de lave dans mes mains, avant de les poser sur vous en vous massant.
Mais je n’ai pas fini.”

Je glisse mes mains sous la tête et la nuque de Fabius et en doux mouvements de gauche à droite je la fais rouler pour sentir les contractures.
Une fois que je repère ce qui coince encore, je recommence la manœuvre.

“Respireeeeez…
Soufflez!

Cette fois il me faut deux essais pour que ça passe.

“Relaxez-vous. Je ne pense pas que ce soit douloureux.
C’est un peu impressionnant mais je ne vais pas vous faire mal. “

Quelques mouvements pour détendre à fond les ligaments, les muscles et confirmer que tout est en place et je peux retirer mes mains.

“Détendez-vous, je pense que c’est fini pour cette fois-ci.
Mettez-vous sur le ventre je vais appliquer les huiles aux pierres chaudes.*

C’est le moment préféré de mes patients. De bonnes huiles et mes mains magiques pour un massage en profondeur et cela fait des miracles.
Au niveau physique bien sûr. Mais aussi, l’ambiance chaude et détendue que j’instaure via mes mains détendent l’esprit du plus rétif.
Je prends les pierres près de l’âtre qui sont à bonne température. Je verse quelques gouttes de Gaulthérie couchée et d’Estragon dans mes mains et je commence.

“Je vais vous masser avec ces pierres et des huiles. Vous reconnaîtrez peut-être l’Estragon que j’utilise aussi pour aromatiser mes lapins quand j’en fais du ragoût.”

C’est vrai que ça sent bon. Et je suis chaque fois épatée de l’efficacité de ces plantes.
Les médecins "officiels" essaient de tout remplacer par d’autres méthodes alors que, depuis des temps immémoriaux, la nature nous donne tout ce qu’il faut pour nous soigner. Et surtout, guérir.
Le silence s’installe et seuls les petits bruits du feu dans la cheminée, le frémissement de l’eau dans la marmite interrompent ce moment de grande détente.

Trente minutes plus tard, je sais que Fabius s'est endormi. Il respire doucement et je lui met une couverture douce sur le dos pour lui laisser le temps de profiter de ce moment.
Je m'assied au coin du feu et sirote une tisane à mon goût.
De la Cannelle, des zestes d’orange venues de l'ouest et une cuillère du miel de mes abeilles.
J'attends qu'il se réveille pour lui parler du traitement à suivre.

Je doute, c'est le moins que je puisse dire quand Gojo m'indique que je n'ai rien à craindre des pierres chaudes qu'elle va me poser à même la peau, mais si elle est prête à les prendre dans ses mains, c'est que la chaleur doit être supportable, bon après j'ai vu des ouvriers de fonderie, prendre les barres chauffées au rouge pour les tordre, alors même si je ne pense pas que la femme d'age mûr en face de moi soit capable d'une telle prouesse, j'ai toujours un doute dans mon esprit.

Mais je n'ai pas le temps de m’inquiétez, car la guérisseuse me fait une nouvelle prise de combat tout en me demandant de prendre de profondes respirations, chose que j'arrive à faire à grande peine, surtout qu'elle doit faire deux fois la manœuvre. J'ai peur d'avoir le fameux coup du lapin, j'ai déjà vu ma mère faire çà en cuisine, quand j'étais très jeune, et je dois être un peu traumatisé car je me souviens parfaitement de ce pauvre lièvre qui a la nuque brisé par celle qui m'a donné la vie, armé d'un marteau.

C'est vrais que je suis un peu plus solide qu'un coureur des plaines, et que mon hôte n'a pas de marteau, mais quand même, je ne suis pas rassuré. Finalement, tout ce passe bien et suivant ses indications, je me met sur le dos pour être massé. Ce sera la toute première fois pour moi, que j'aurais un massage non érotique, et j'appréhende un peu. Finalement tout ce passe bien, même si je me raidis un peu quand elle parle de ragoût de lapin, mais sentir ses mains sur mon corps arrive très vite à me détendre complètement.

Je lutte même contre le sommeil qui commence doucement à m'envahir, ne voulant pas m'endormir alors que j'ai tant de chose à faire. J'utilise donc toute ma volonté pour contrer cette torpeur, pendant que je continue à me faire masser le dos et que je sens mes nerfs et mes muscles se reposer peu à peu. Même mon cou s'affaisse et ma tête tombe sur le rembourrage de la table de massage. Mes yeux se ferment doucement, je réussis à les rouvrir en faisant appel à mes dernières réserves, mais c'est une lutte inégale et finalement, je me sens partir, sentant toujours ces mains si douce sur mon corps, à présent sans défense.

Je fais un rêve très agréable, où je suis massé par mon ex petite amie, qui a en plus invité une autre jeune femme et elles sont deux à masser les parties intimes de mon corps, commençant par ma tête puis descendant sur mon cou, les épaules, mon torse, mon ventre, puis toujours plus bas jusqu'à LA partie sensible, et prenant plaisir à mettre ce qu'il faut comme huile pour faire de l'effet.

Je me réveille à ce moment là, je me rends compte alors que j'ai une couverture extraordinairement douce sur moi, surtout comparé aux méchantes couvertures militaires, je l'enlève car j'ai trop chaud et je me lève doucement pour remercier celle qui m'a si bien soigné. C'est à ce moment que je vois que j'ai une énorme bosse dans mon caleçon, bien visible maintenant que je suis debout !

Je ressens là une des plus grandes hontes de ma vie, et je me précipite sur mes vêtements, commençant bien sur par mon pantalon. Je m'habille donc en vitesse, mais je ne met pas ma casquette de capitaine, préférant laisser mes cheveux long et bouclé libres, ces derniers sont en effet enfermé trop souvent, et de plus, j'aime les sentir contre mes épaules.

Une fois présentable, je me retourne vers la naturopathe, assise devant sa cheminée et m'incline doucement avant de lui dire d'une voix que j'espère pas trop ensommeillé :

Je vous remercie beaucoup pour vos soins, et je suis désolé de mettre ainsi endormi. Est-ce que je dois faire quelque chose, comme des exercices ou suivre un traitement pour éviter que je me bloque le dos à nouveau ?

J'espère vraiment, être complètement guéris, mais je sais également que le corps humains est fragile, ayant observé des blessés de guerre et que la convalescence et la rééducation peut être long, le meilleur exemple est celui de mon père, qui ayant tombé dans les escaliers et ayant la jambe cassé, à mis plusieurs mois avant de pouvoir marché sans aucune gêne, avec pourtant les meilleurs médecins à son chevet. Je pense alors au paiement, et je demande également à mon interlocutrice :

Nous n'avons pas parlé de votre rétribution, que demandez-vous pour vos services ? Votre prix sera le mien.

J'ai en effet dans mes affaires une bourse remplis d'Irys, assez pour payer la somme demandé.

Je vois Fabius bondir de la table l’air tout embarrassé.
Et je comprends de suite sa rapidité à sauter dans ses vêtements.
Je reste impassible comprenant tout à fait que la détente étant totale, un homme de son âge a une libido vivace et tout à fait naturelle.
AAh, si tout le monde pouvait comprendre que le sexe c’est comme rire, pleurer, manger, dormir et que ça doit être chose plaisante et vivante pour tous.
Personne n’est choqué de voir quelqu’un manger quand il a faim. Tout le monde comprend que bien manger c’est important pour une vie en bonne santé et longue.
C’est la même chose pour la sexualité. Faire l’amour et avoir des orgasmes, ça prolonge la vie de tous.
Je compte d’ailleurs vivre très longtemps.
Une fois rhabillé, je l’écoute et lui explique la suite de son traitement.

“Je vois que vous avez bien profité de la relaxation;
C’est tout à fait normal. La manipulation est fatiguante pour votre organisme et je vous conseille de vous reposer les prochaines 24h.
Je vais vous donner un flacon d’un mélange d’huiles essentielles que vous mettrez sur votre nuque matin et soir pendant une semaine.
D’ici un mois, si vous avez encore des douleurs, vous revenez.
Comme vous avez soigné ça assez rapidement, je ne devrais plus vous voir.
En tous cas pas pour la nuque.”

Je suis assez contente du résultat. Le fait qu’il ait pu dormir sur ma table montre que la douleur est nettement diminuée.
J'ai parfois de la peine a monnayer mes soins. Mais il ne va pas me proposer de la viande, des objets ou des bijoux faits mains en paiement.
Je sais donc le prix demandé pour une séance d'un médecin et j'adapte à mes envies.

En ce qui concerne le paiement, je demande 700 Yris pour la séance et 250 Yris pour le flacon d’huiles essentielles.
Si cela vous fait du bien, n’hésitez pas à m’en commander, je vous ferais livrer un autre flacon.
J’ai aussi, qui pourrait vous être utile, de la Litsée citronnée qui est très efficace pour relaxer.
Elle a l’avantage de ne pas endormir en diminuant le stress.
Vous en mettez sur vos poignets ou sur un mouchoir et vous humez quand vous en avez besoin.
C’est le même prix que pour le mélange.

Je rougis un petit peu quand la guérisseuse m'indique que j'ai bien apprécier son traitement. Je ne sais pas exactement si elle parle de mon endormissement ou de l'autre... chose, que je compte pas de toute façon abordé. C'est étrange, d'habitude je n'ai aucun problème avec la sexualité, mais c'était avec des partenaires que j'avais séduit grâce à mon physique et mon bagout, et non dans un cadre plus médical.

La suite de ses propos est plus clair, même si ce n'est moi qui vais décider si je peux me reposer toute la journée, même si j'aimerais bien ! Si des pirates nous attaquent, je ne pense pas qu'ils seront suffisamment gentil pour bien vouloir différer leur attaque le temps de mon repos. Les bandits ont par définition, aucun sens du respect de la tranquillité d'autri:

Le reste des consignes sera plus facile à suivre, je demanderais à Jean, le soigneur de l'équipage de m'aider pour me mettre la lotion, même s'il n'a pas les mains douces, ça suffira pour que je puisse suivre les indications de Gojo à la lettre. Je suis même rassurer quand cette dernière m'indique que je devrais avoir le cou débloqué pour longtemps.

Je la remercie donc encore une fois :

Dame Kuracanto, je vous remercie à nouveau et je suivrais toute vos indications à la lettre, si les pillards me laisse tranquille bien sûr.

On passe ensuite sur la partie financière, et ses prix me semblent tout à fais raisonnable, je compte 1 200 Yris, que je met dans une petite bourse, avant de la donner à la naturopathe, tout en lui indiquant :

J'ai entièrement confiance dans vos médications, je vais donc vous prendre également une fiole de votre produit relaxant.

Cela me fera en effet beaucoup de bien, surtout si ça n'induit pas de somnolence. Avec ce produit, j'ai tout ce qu'il me faut pour éviter d'avoir, de nouveau un mal de dos. Mais j'ai un peu de difficulté à quitter ce cocon bien chaud pour ressortir dans le froid, et maintenant que je suis bien détendu, je pose une question sur un sujet qui m'intrigue depuis que j'ai rencontré la soigneuse :

Dites-moi d'où vient ce prénom Gojo ? Ce n'est pas commun, surtout pour une femme.

Puis, comme je l'ai mentionné, il fais chaud, et comme je me suis habillé précipitamment, j'ai même mis mon manteau, tout cela pour dire que j'ai vraiment soif, alors je lui demande aussi :

Je reprendrai bien un peu de votre excellente tisane avant de partir, d'ailleurs savez-vous l'heure qu'il est ?

Machinalement, en posant cette question, je regarde vers la fenêtre et je m'aperçois alors, qu'il fais nuit noire dehors ! Mon sommeil que je pensais être de quelques minutes, a duré plusieurs heures, je suis dépité, car je ne peux pas repartir sur mon vaisseau maintenant, car il est bien marqué sur le règlement, article  25, que les appontages de nuit sont exclusivement réservé au cas d'urgence ou en cas d'opérations militaires, pour éviter les tirs fratricide.

Je suis donc bloqué au sol, mais je dois faire contre mauvaise fortune, bon cœur, c'est pourquoi je m'adresse à nouveau à l’ostéopathe :

Il m'est impossible de rejoindre mon vaisseau pendant la nuit, puis-je vous demandez l'hospitalité ? Je sais que c'est beaucoup vous demandez, mais promis, je ne vous dérangerai plus après ça.

Je fini ma phrase sur un grand sourire, espérant que cela suffise, je déteste dormir à la belle étoile, sur la terre ferme, on est toujours déranger par de multiples insectes, et il pleut la moitié du temps, en plus je n'ai même pas de couverture !

Je prends la bourse que me tend le Capitaine et la range dans le tiroir à bric à brac. Ainsi, elle est perdue au milieu de toutes sortes d’objets et n'attirera pas l’attention d’un éventuel voleur.

“Merci. Vous avez raison de prendre la Litsée, vous verrez elle détend vraiment bien. Vous pourriez en avoir besoin lors de vos patrouilles. Mettez juste une ou deux gouttes sur votre poignet et humez là. Et j’espère que vous pourrez vous reposer demain.”

Je réfléchis à sa demande de logement mais pas très longtemps. Il a raison et j’y avais déjà pensé en voyant le nuit tomber. J’ai un lit d’appoint qui m’a déjà servi lorsque des malades doivent rester alités quelques temps.

“Évidemment, vous pouvez rester cette nuit. J’ai un lit dans l’appentis à côté. Voulez-vous que nous mettions votre griffon à l’abri avec Gustave? Est-il suffisamment calme pour ne pas passer la nuit à l’embêter?”


Je rapproche la marmite du feu pour notre repas et me dirige vers la porte de derrière pour préparer la nuit de nos bêtes. J’enfile mes sabots d’extérieur.

“Venez, nous allons aller vérifier que nos montures vont bien avant de rentrer souper.
Bien sûr, vous pourrez boire une grande tisane. Bien boire c’est aussi une façon d’éliminer les toxines et de rester en bonne santé. Nous pourrons aussi nous rassasier, j’ai toujours une soupe prête.
Le temps de rentrer nos amis et de vous trouver une tenue pour la nuit, tout sera chaud pour notre repas du soir.”

C'est une jeune homme très plaisant que j'invite ainsi à rester dormir. La conversation est facile. Il parle peu mais juste ce qu'il faut. Il ne fait pas manières et est beaucoup plus souriant qu'au premier abord.
Mon appréhension sur sa rigidité militaire est tombée en le regardant dormir.
Malgré sa jeunesse, il a l'air sérieux et de bonne compagnie. Je me prépare à passer une bonne soirée. Je vais essayer d'en apprendre plus sur son travail et sur les nouvelles informations militaires. Je n'achète pas de journaux, préférant apprendre les nouvelles de la bouche des personnes compétentes, voire concernées. Les journalistes ont tendance à tout exagérer et à faire d'une rumeur une vérité pourvu qu'elle fasse vendre leurs papiers.

Me voilà rassuré, Gojo me permet de rester dormir cette nuit et me propose même un repas ! J'ai vraiment de la chance d'être tombé sur une personne aussi gentille, et en répondant à sa question, j'en profite également pour la remercier:

Dame Kuracanto, vous êtes une des personnes les plus aimables que j'ai jamais rencontré. N'ayez aucune inquiétude concernant Fab, il est tout à fais sociable et je vous suis donc dehors.

Je n'ajoute pas qu'elle n'a pas répondu à ma question sur son prénom, c'est peut-être un sujet tabou pour elle, et je n'insiste pas.

La nuit est fraiche et nous ne voyons pas grand chose, au contraire des cités, comme la capitale Alexandria, il n'y a ici aucun candélabre, et il faut que j'attende quelques minutes, que mes yeux s'habituent à l'obscurité pour pouvoir avancer sans crainte de heurter un objet quelconque. Une autre chose très différente est l'absence total de bruit, car sur mon brick ou dans les cités, il y a toujours un bruit de machine en fond sonore, omniprésent, et là, il n'y a absolument rien, pour un peu, je pourrais croire que je suis sur un autre monde et que le pays entier n'existe plus.

C'est à la fois une pensée réconfortante et dérangeante, de ne plus avoir aucune responsabilité envers personne. Mais je dois me secouer, car mon griffon se tourne vers moi dès que j'arrive, de tout évidence, il m'attendait. Je le détache doucement et suivant les indications de Gojo, je le conduis dans l'enclos de Gustave, les deux animaux font rapidement connaissance de manière pacifique et je suis rassuré sur ce point. Je retourne ensuite à l'intérieur de la maisonnée accompagné de mon hôtesse.

Une bonne odeur de soupe nous accueille, et je me rends compte que j'ai une faim de loup ! Je prends donc le bol de soupe qu'elle me tend en même temps que le verre de tisane, et après que la femme se soit servis, je commence à manger. Cette soupe est vraiment excellente, et j'en compliment la cuisinière:

Vous savez vraiment tout faire, ce repas est très bon. Concernant ma tenue pour la nuit, ne vous en faite pas, j'ai l'habitude de dormir tout habillé en cas d'attaque lorsque je suis sur mon navire et quand je suis à terre, je dors nu, c'est ce qui me permet de décompresser le plus rapidement. Je suis sur que je serais très bien dans l'appentis, avec une de vos couvertures qui sont extraordinairement douce, je sens que je vais dormir comme un bébé.

Encore une fois je pense à mon petit incident, et je me demande si je devrais m'excuser pour cela. Finalement, je décide que oui, car cette femme pourrais ce faire une fausse idée sur mon comportement, me croyant incapable de me contrôler. Je lui continu donc la conversation en lui disant:

Je suis désolé pour tout à l'heure, une de mes anciennes petite-ami avait également une table de massage comme la votre et j'ai fais un rêve très agréable. Je peux vous assurez que d'habitude je sais me tenir.

Voilà, j'ai réussis à mettre les choses au clair, du moins, je le pense et je peux donc enchainer sur certaines questions concernant mon interlocutrice:

Cela fais longtemps que vous vivez ici ? La ville ne vous manque pas avec les bienfaits de la civilisation et du confort moderne ?

J'ai en effet du mal à penser que l'on puisse ce privé de tout ce qui fais le charme de l'existence, comme des magasins, l'eau courante ou encore le chauffage centrale.

Nous rentrons au chaud pour apprécier le confort de ma maison. La soupe est à point et nous commençons à manger avec appétit.

“Appelez-moi Gojo maintenant que nous mangeons ensemble. Un compagnon qui était militaire disait toujours qu’une fois qu’on a mangé dans la même gamelle on peut se parler librement.
Mon prénom signifie “Joie” en Esperanto. C’est une langue très peu parlée qui permet à tous de se comprendre sur tous les continents. Kuracanto, c’est le mélange du nom de ma mère Kura et de celui de mon père qui s’appelait Canto. Ensembles, ils signifient soigneuse dans la même langue. C’est comique comme certaines coïncidences modifient votre vie.
Ma mère est Brunehaut Kura et est une My’tra venue vivre en Daënar dans sa jeunesse, avant la précédente guerre.
C’est ici qu’elle a rencontré mon père. Le forgeron d’armure Bel Canto. Vous avez peut-être entendu parler de ses oeuvres? C’était un artiste reconnu il y a quelques années. Il est mort il y a près de 20 ans devant sa forge.
La boucle de ma ceinture a été dessinée et forgée par mon papa. De même que le revolver qui est accroché au porte manteau pour le moment.”

Je tends à Fabius le revolver pour qu’il apprécie la crosse magnifiquement dessinée. C’est une belle arme. Légère et parfaitement adaptée à ma main. Nous n’avons pas voulu utiliser de magilthe car je n’en ai pas l’usage. C’est surtout une arme faite pour tuer du petit gibier et me rassurer quand je suis seule à la maison. Bien que, dans nos campagnes, il fait plutôt calme ces derniers temps.

“Je déteste la ville. Étant ochlophobe, le foule me met en panique dès qu’elle se densifie. Et puis les bruits, la pollution, le stress ne m’intéressent pas du tout.
J’apprécie par dessus tout le calme, la tranquillité et le bon air de la campagne.”

Ces jeunes ont l’air de toujours vouloir une vie trépidante, bruyante et surtout stressante. Pas étonnant qu’ils se retrouvent avec des tensions musculaires.

“Vous n’avez pas envie de calme quand vous quittez votre uniforme? C’est abrutissant le bruit des moteurs, des ordres donnés en criant sur la passerelle de votre vaisseau! Je ne pourrais pas vivre comme vous.
Je vais quand même vous donner une tunique longue en coton. Vous pourrez ainsi déambuler dans la maison si vous vous réveillez.Je ferai de même, je ne veux pas vous donner la possibilité de vous embarrasser par votre belle nature. Je vis aussi entièrement nue quand je suis seule dans ma maison. Je vous comprends très bien.”

Je lui souris de connivence et range la table. La vaisselle est vite faite. Je prépare la cafetière pour le café de demain matin et sors le beurre du cellier pour qu’il soit bien mou.
Je vais vers ma chambre après lui avoir préparé un broc d’eau chaude pour sa toilette.

“Je vous souhaite une excellente nuit. Faites de beaux rêves”

Je lui souris et lui fais un clin d’oeil avant de rentrer dans la chambre douillette et le lit de plume qui la compose.

J'ai finalement la signification de son prénom et le moins que l'on puisse dire c'est que l'explication vaut le détour ! J'ai devant moi une métisse, dont la mère vient du continent où vivent les architectes ! Je sens que la femme en face de moi se confie de plus en plus et elle me tend même le révolver fabriquer par son paternel. Il est vraiment magnifique et je peux m'empêcher de lui dire mon admiration devant un si bel ouvrage:

Dame Kuracanto, pardon, Gojo, même si je ne connaît pas de forgeron nommé Bel Canto, ce devais être un artiste remarquable, vu la qualité de votre arme, j'aurais beaucoup aimé le connaître.

Mon hôte emploie un nouveau un mot que je connais pas, l'ochlophobie, mais heureusement, elle me donne la définition, je comprend alors que dans nos citées ceintes de haute murailles où se trouvent des millions de personne entassés, cette dernière ne soit pas à l'aise. Elle me pose ensuite quelques questions personnelles, qui me font réfléchir et à laquelle je réponds en toute honnêteté et transparence, n'ayant rien à cacher :

J'ai bien sur envie de calme de temps en temps, comme tout un chacun, mais le continent où nous vivons est un lieu dangereux, remplie de créatures gigantesques et de personnes malveillante. Si les habitants de ce continent veulent vivre en paix, certaines personnes doivent veiller à la sécurité de tous.

Elle me tend ensuite une tunique en coton, et je ne peux m'empêcher de rougir, quand elle m'indique qu'elle se promène sans aucun vêtement quand elle est seule ! Je ne peux m'empêcher d'imaginer cette femme dans le plus simple appareil, de plus elle semble posséder un corps ferme que peux lui envier bien des femmes plus jeunes.

Heureusement, elle met en place tout ce qu'il faut pour que je passe une nuit paisible, ce qui me permet de me ressaisir, avant de me souhaiter de faire de beau rêve, ce qui me permet de lui répondre :

Je vous souhaite également une bonne nuit Gojo, et je vous remercie encore une fois pour tout ce que vous avez fais pour moi.

Elle me fais alors un clin d’œil avant de retourner dans sa chambre. Je ne comprends pas très bien la symbolique de ce geste, est-ce une invitation à la rejoindre, une coutume locale, ou un simple geste d'amitié ? Je pense que je vais respecter la maxime de ma mère qui me disais à propos des femmes : « dans le doute abstiens-toi », je hausse donc les épaules, ce geste ne me faisant plus mal à présent, nouvelle preuve, si tant est qu'il en fallait une, que je suis entièrement guéris.

Je me couche alors nu dans le lit, appréciant grandement le contact de cette couverture si douce sur toute ma peau. Je pense que je m'endors de suite, étrangement, je refais le même rêve qui c’était si brutalement interrompu sur la table de massage, sauf que je reconnais maintenant le visage de la seconde femme, il s'agit de Gojo !

Je me réveille en sueur, même s'il fait encore nuit dehors, le cœur battant la chamade. J'ai très soif, et alors que j'allais sortir de mon lit, je me rappelle que j'ai une chemise de nuit à ma disposition, je la met donc, sauf que n'étant pas conçu pour ma taille, ce vêtement ne cache pas grand chose de mon anatomie, mais c'est toujours mieux que rien, je me sers donc un grand verre d'eau que je bois doucement, ne croisant heureusement personne.

Je décide alors de me recoucher mais sans couverture, tout en gardant mon vêtement de nuit et je me rendors aussitôt, glissant à nouveaux, de rêverie érotique en rêverie érotique, où à chaque fois une femme avec des mains très douce s'occupe de mon corps.

Dès potron minet et comme à mon habitude je me réveille en pleine forme.
Étant habituée à me lever tôt quels que soit le jour ou la saison, je vais directement mettre chauffer de l’eau pour le déjeuner.
Très vite je fais demi-tour et vais me mettre une robe de chambre sur le dos. Il ne faudrait pas que je rencontre un jeune homme en bonne santé et lui donne des idées sur mes intentions.
Il a beau être très agréable, il est vraiment trop jeune à mon goût.
Je vais faire mes ablutions dans la salle d’eau à côté de l’appentis où dort mon invité.
Je me fais la plus discrète possible pour lui donner l'occasion de se reposer au maximum.
Je l’ai entendu se lever cette nuit pour aller boire. Comme il était très discret j’ai pensé qu’il n’avait pas besoin de moi et je ne suis pas intervenue. Je suis rendormie de suite, blottie dans mon lit douillet. Le matelas est rempli de la laine de mes moutons Mérinos et les couvertures sont tissées avec la laine de mes chèvres Angora.
Un confort que j'apprécie au plus haut point. Mon métier me permet de vivre à l'aise et de m'offrir ce dont j'ai envie.

Je suis très satisfaite de voir que le capitaine a bien dormi. Il a raison quand il dit que le pays est dangereux. Je reste pourtant convaincue que les villes rassemblent plus de malfrats que les villages plus reculés.
Nous sommes certes plus près de la nature sauvage mais nous faisons moins de bruits et avons beaucoup moins de déchets pour attirer les animaux dangereux.
Avec Gustave, malgré sa placidité mais grâce à sa grande taille, je suis très à mon aise pour me balader dans les environs.

Une fois habillée je vais jeter un oeil à nos montures et constate qu’ils ont aussi passés une bonne nuit.
Je leur donne à manger. Ce matin j’ai un mélange de graines et d’œufs frais à leur proposer. Gustave profite aussi de mes connaissances en herboristerie car j’ajoute souvent à sa tambouille des herbes ayant bon goût et des bienfaits sur sa santé.
Heureusement que j’ai une vingtaine de poules qui pondent les œufs et me font des petits poulets.
Les chèvres et les moutons trop vieux servent aussi. Je peux ainsi nourrir Gustave sans être obligée d’aller à la chasse avec lui quand, comme aujourd’hui, j’ai un invité.
Je rentre à la maison avec quelques œufs pour notre propre repas.