De belle retrouvaille

Le 3 juillet 934 sur l'île des Cercles

J'ai enfin un peu de temps devant moi avant mon départ, et même si ma cicatrice au ventre me fais toujours souffrir, j'ai pu sortir de ma chaise roulante et je marche dorénavant avec une canne. Bien sûr, tout effort violent m'est interdit si je ne veux pas que mes points de suture sautent les uns après les autres, mais je ne suis pas un patient très docile et j'ai hâte de pouvoir à nouveau courir.

C'est le pourquoi de ma marche, faire de l'exercice pendant que mon équipage fini les différents préparatifs du départ, même si ce dernier n'est pas prévu avant plusieurs heures, de tout évidence, chacun est pressé de rentrer à Alexandria, il faut dire que je leur ai promis quelques jours de congés, depuis notre départ quelque peu précipité du continent et ils tiennent à être avec leur famille le plus rapidement possible.

Pour ma part, je serais bien resté quelques jours à me balader, sans aucune responsabilité mais comme je me suis engagé envers l'équipage, je ne peux pas rattraper mon retard. C'est donc avec résignation, que je me dirige vers le petit appartement que le chef des cercles a bien voulu m'accorder pendant ma convalescence, marchand avec précaution, regardant où je met les pieds afin de ne pas risquer de chuter.

C'est lorsque je suis pratiquement arrivé à mon objectif, un bâtiment assez bas, typique de l'architecture de l'île volante, que je remarque un animal, une créature que j'ai croisé il y un peu plus d'un mois, un Delavoï. Je m'approche donc du volatile qui ressemble à un serpent mais recouvert de plume et avec des ailes, et celui-ci vient dans ma direction, je reconnais avec Gustave, la monture de Gojo Kuracanto !

Pour une surprise, c'est une surprise et j'en profite pour le caresser, appréciant toujours autant la douceur de ces plumes, à la fois identique dans leurs textures à celles de ma propre monture, mais pourtant différentes dans leur dimensions. Je le caresse comme lors de notre première rencontre, durant de longues minutes, car ce geste me calme beaucoup.  Je me demande bien où est sa maitresse mais j'ai la réponse assez vite quand je vois la femme qui m'a déjà soignée arriver.

Je vais donc à sa rencontre en souriant et arrivé devant elle, je m'incline très légèrement avant de lui dire:

Je suis très content de te revoir Gojo ! J'espère que tu n'es pas malade ?

En effet, si mon interlocutrice est ici, c'est soit qu'elle y exerce son art, soit qu'elle a besoin de soin très important, je souhaite de tout mon cœur que ma première hypothèse est la bonne, je serais désolé de voir une de mes meilleures amies être gravement atteint.

Je suis rassuré quand mon interlocutrice m'indique aller bien, et je lui souris quand elle me demande quelle "bêtise" j'ai réaliser pour en arriver à mon état. Avant de lui répondre, je lui ouvre aussi grand mes bras, afin de lui faire un câlin, mais je fais attention à ne pas la serrer trop fort à cause de ma blessure, puis au bout de quelques secondes, je relâche mon étreinte afin de lui répondre:

Comme tu peux le constater, je ne vais pas très fort, disons que je me suis retrouvé au mauvais endroit et au mauvais moment, mais j'ai fais mon devoir et sauvé une vie !

C'est vrais que je peux être fier de moi, même si le VIP que j'étais sensé protéger est mort pendant ma convalescence, mais ce n'est pas le sujet, je reprends donc la discussion:

Je me suis donc pris un coup de dague qui m'a ouvert le ventre et c'est le grand Norwin Mererson en personne qui m'a opéré en me mettant du talc ! Tu l'as déjà vu ? C'est un grand homme habillé en cuir et qui semble porté le poids du monde sur ses épaules.

Je repense alors à notre premier rencontre, le chef des Cercles m'avait alors accueillis avec bienveillance et m'avais même permis de rester un peu, ce qui m'avait permis d'empêcher la première tentative d'assassinat. Mais cette discussion commence à me fatiguer, c'est pourquoi je demande à l’ostéopathe:

Gojo, j'ai fais une longue marche et j'aimerais m'assoir un peu, que dirais-tu de nous assoir sur la terrasse à proximité et de commander quelques boissons ? C'est moi qui t'invite.

Je souris en prononçant cette dernière phrase car je dois beaucoup à cette femme qui a réussis à débloquer on dos de manière durable et qui a été si gentille avec moi, je m'étais même endormis pendant la séance, tellement celle-ci m'avait détendu.

Nous allons ainsi nous attabler, profitant des rayons de soleil de cette fin d'après-midi. J'en profite pour étendre mes jambes, appréciant de pouvoir me reposer après tous mes efforts. Je commande deux verres de tisane de camomille romaine et de Menthe poivrée avec une cuillère de miel de Lavande officinale car c'est ce que ma voisine de table m'avait préparer quand elle m'avait héberger et je vois le serveur me regardé avec de grands yeux, alors je lui demande simplement deux verres de tisane.

Les boissons arrivent peu de temps après et je goute doucement car c'est très chaud, mais on est très loin de ce que Gojo m'avait servis. Pourtant je fini ma boisson car j'ai très soif, puis je reprends ensuite la parole:

Alors que fais-tu ici, tu viens pour des vacances ou pour te former ? Autrement ta venue est lié au plaisir ou au travail ?

Je pense en mon for intérieur que la naturopathe est venue pour se former, mais je suis parfois surpris par le comportement des gens qui m'entourent.

Depuis que je suis avec Gojo, je n’arrête pas de sourire, car elle me pose toujours des questions inattendues. La première porte sur le repos que j’ai droit de prendre, elle commence directement à me parler de semaines entières ! Ce qui est complètement impossible, surtout en plein territoire non-Daenastre, et je lui dis donc en reposant mon verre :

Malheureusement l’état-major ne pense pas comme toi, et je dois repartir dès demain pour le continent afin de reprendre ma patrouille, mais ne t’inquiète pas, je me ménagerai le plus possible.

Sa seconde proposition me va tout à fait, je connais les compétences de la soigneuse et j’ai hâte de passer en ses mains expertes, en plus je suis d’accord avec elle, la tisane n’est vraiment pas terrible. Je me lève donc doucement en prenant appuie sur ma chaise puis je prends ma canne avant de rassurer le médecin :

Ne t’inquiète pas, avec ma canne, je vais réussir à marcher jusqu’à ton appartement, il faut juste ne pas aller trop vite.

C’est vrai que pour moi, qui a l’habitude de me déplacer rapidement avec mes grandes jambes, j’ai l’impression d’être un escargot avec ma vitesse réduite. Sur le chemin, je lui parle de sujets qui peuvent l’intéresser :

Tout d’abord bonne nouvelle mon dos va beaucoup mieux et ne se bloque plus, tes doigts de fée on fais merveilles. Ensuite tu te souviens des triplés que nous avons sauvés des bandits ? Une des sœurs était de mèche avec eux. Le juge a été clément avec elle, surement en raison de l’ainée Jasmine, qui a signé un contrat d’un an dans les forces célestes, elle est d’ailleurs toujours en poste sur l’Entreprise comme matelot et elle se débrouille fort bien.

Je réfléchis un instant, afin de m’assurer que je n’ai rien oublier, et je reprends :

J’ai également acheté ce que tu m’avais demandés ; un œuf de Bronzite ainsi qu’un bon lot de gemmes de toute taille et de toute couleur, j'en ai fait un paquet qui est dans ma cabine. Comme j’ai environ trois heures avant le décollage, tu pourras m’accompagner à mon navire et ainsi je te donnerai ce que je t’ai préparé. Je suis sûr que Jasmine sera contente de te revoir.

Je pense en effet que l’ainée des trois sœurs est reconnaissante que la patricienne est risqué sa vie pour les sauver sans faire du mal à quiconque, alors moi, elle me voit plus comme l’homme qui a fais arrêter un membre de sa famille. Ce souvenir réveille d’ailleurs en moi des souvenirs douloureux et je me tais pendant quelques minutes, conscient que mes décisions peuvent parfois causer du tort à l’entourage d’une coupable.

Heureusement nous arrivons au bout de quelques minutes à l’appartement qui a été attribué à Gojo et j’ouvre grand les yeux, cette espace est plusieurs fois plus grand que ma propre chambre, de toute évidence mon amie doit être particulièrement apprécié pour avoir accès à genre de domicile !

Je suis à peine entré dans le grand appartement de Gojo, que je reçois déjà un beau cadeau, un bracelet de bronzite, formé de multiples petites pierres de couleur foncé et qui vont très bien avec ma peau, je le mets immédiatement et ne peux m’empêcher de remercier Gojo en lui faisant un gros bisou sur la joue.

Je rentre ensuite dans la chambre pendant que la thérapeute va chercher les différents accessoires indispensables à son art, et remarque son lit est dix fois plus confortable que le mien avec un lit très moelleux et un oreiller très doux. Cela me fait penser aux deux couvertures tissées avec la laine de chèvre Angora que j’ai conservé offert par mon hôte lors de notre première rencontre.

J’aimerais littéralement plonger dessus, mais ma blessure me l’interdit, et j’enlève donc avec précaution mon veste et ma chemise, avant de les ranger afin qu’ils ne se froissent pas, puis je m’allonge enfin, savourant la literie extraordinaire. Je sens mon corps s’enfoncer doucement et je pourrais même m’endormir ainsi les bras écartés et la tête sur le coussin.

Je relève la tête quand Gojo de l’autre côté de l’appartement me demande comment je suis installé, et je ne peux que lui répondre d’une voix forte pour qu’elle m’entende :

Je vais super bien ! Tu as un superbe appartement !

Je la vois finalement arrivé avec de nombreux produits, comme je l’avais supposé et je me lève avec difficulté du lit, afin de me mettre debout et j’enlève avec précaution le premier bandage qui entoure plusieurs fois mon ventre, lui montrant ainsi le second pansement à même la peau et je lui dis :

La lame à pénétré par ici, avant de sortir par-là, j’ai même cru pendant un instant que mes intestins allaient sortir, mais heureusement pour moi, ça n’a pas été le cas. On m’a quand même indiqué que j’avais perdu un peu moins de deux litres de sang, pour mon rétablissement, il a duré six jours où j’étais inconscient, ce qui m’a fait de véritables vacances, et maintenant je suis en pleine forme !

Comme d'habitude je fanfaronne un petit peu car je vois l’ostéopathe m’examiner et je crains la douleur qui va forcément se produire quand elle mettra ma blessure à nu. Pour occuper mes pensées, je pause quelques questions à la patricienne:

Et toi ? Que c'est-il passé pendant mon absence ? Tu as reçu beaucoup de clients ?

J'écoute sa réponse en retenant ma respiration espérant ne pas avoir trop mal quand Gojo va utiliser ses talents de médecin.

Lorsque Gojo m’indique que je peux me recoucher, je suis sa directive avec grand plaisir et me voilà à nouveau allongé sur le dos, avec sa délicatesse habituelle et je n’ai pratiquement pas mal quand elle enlève le pansement, recouvrant ma cicatrice. Je peux voir qu’elle est pratiquement refermée et propre, ce qui me rassure, la gangrène étant un véritable fléau dans l’armée. Pourtant cela ne semble pas convenir à la patricienne qui m’indique qu’elle va me mettre du miel sur le corps !

Je n’insiste pas sur l’étrangeté de la chose, une de mes ex m’a bien recouvert une fois de chocolat, mais c’est une autre histoire. Cependant l’autre conseil de boire que de l’eau même parfumé m’inquiète beaucoup plus et je ne peux m’empêcher de lui demander :

Quand est-ce que je pourrais boire de l’alcool ?

C’est en effet une question primordiale, je ne pense pas être un alcoolique mais aucun des médecins qui m’ont soignées m’ont dit quoi que ce soit à ce sujet, mais son sourire me rassure quelque peu et je croise les doigts, espérant que ce n’est qu’une blague. J’ai à nouveau droit à des extraits de plantes que j’aime plus ou moins, mais je me rappelle l’excellente boisson que j’ai bu quand j’étais chez l’ostéopathe, donc je ne dis rien, mais c’est un peu trop d’information pour moi et j’ai un peu de mal à tout retenir, ca doit se voir sur ma tête, car elle prend une feuille et un stylo et note tout.

Je prends la feuille et je lui indique :

Tu as une bien plus belle écriture que la mienne, tu es sûr que tu es médecin ? Je plaisante bien sûr. Pour l’huile essentielle de Litsée citronnée, oui il m’en reste encore, ne t’inquiète pas, même si, depuis mon arrivé ici, j’en ai utilisé quelque peu.

Je sens que ma peau me tire beaucoup moins, et c’est donc avec reconnaissance que je lui demande :

On parle beaucoup de moi et pas de toi, pourquoi tu as quitté ton village ? Est-ce que tu a changé d’avis à propos des grandes villes ? Comme je te l’ai déjà dit tu as de sacrées compétences et tu pourrais faire facilement fortune.

Je suis sincère dans mes propos car Gojo est une excellente thérapeute, en tout cas, la meilleure que je connaisse.

Puis je constate que resté allongé sur un lit aussi moelleux, va m'endormir à coups sûr, c'est pourquoi je lui pose une dernière question:

Est-ce que je peux me lever maintenant ?

Maintenant que Gojo m’a donné son accord pour me lever, je n’en ai plus vraiment envie, car depuis que je suis petit j’adore paresser au lit, même si ça n’a pas été facile pendant mes années d’apprentissage, mais dès que je peux je le fais avec plaisir, je décide donc de prolonger ce plaisir, maintenant que je sais que je peux en sortir dès que j’en aurais le besoin.

En tout cas j’ai ma réponse, la thérapeute est sur cette île flottante pour partager ces connaissances ce qui est une bonne chose pour les Cercles, car elle a beaucoup de compétences dans le domaine de la médecine. Elle n’a pas changé d’avis à propose des grandes villes, mais semble capable de faire des compromis pour y vivre, ce qui est une bonne chose. Je souris quand elle parle d’argent, elle y est toujours aussi allergique, pour ma part, j’aime beaucoup les Irys et je lui dis :

Je suis d’accord avec toi que l’accumulation de l’argent ne doit pas être un but, mais seulement un moyen de réaliser ces objectifs. Je n’ai pas de talent particulier comme tu en as, je suis juste un gars qui a appris à la dure comment faire travailler les gens ensemble pour protéger un plus grand nombre de gens, et j’avoue que l’argent est un bon moyen pour les motiver.

Mais je vois que le sujet risque d’énerver Gojo, de plus elle me fait une proposition qu’aucun homme normalement constitué ne peut refuser ; un bon repas ! Cette idée m’aide à sortir du lit et c’est avec un grand sourire que je lui indique :

C’est une excellente idée, et bien que je ne sache pas cuisiner, je peux au moins t’aider à éplucher les légumes !

Ensuite la praticienne me pose quelques questions sur ma vie et je lui réponds tout en reboutonnant ma chemise :

Je pars dans deux heures, d’ailleurs veux-tu que je t’emmène ? Il y a un pont à l’arrière qui sert d’écurie à Fab, mon griffon et qu’il peut partager avec Gustave, de toute façon, mon compagnon ne revient que pour dormir, ils ne se gêneront pas.

J’ai fini de me rhabiller, je suis donc mon hôte dans la cuisine et je m’applique à suivre ces directives tout en lui répondant :

J’ai été blessé en protégeant la personne que j’ai amené ici, mais je ne peux t’en dire plus, c’est secret défense. Pour le moment, je n’ai pas de petites copines, car je ne reste pas longtemps au même endroit et elles n’ont pas la patience de m’attendre, et je les comprends tout à fait, enfin je ne suis pas du tout attiré par les hommes.

Je fini ma phrase par un grand éclat de rire, car cette question on me l’a déjà posé, surement à cause de mes cheveux longs. Je peux enfin répondre à la dernière question :

J’aime mon métier car il me permet de protéger les gens, tout en voyageant et découvrir de nouveaux lieux. En bref, j’aime me rendre utile, de plus mon père souhaite que je devienne amiral avant mes trente ans, il faut donc que je sois efficace !

Voilà, tout en parlant j’ai pas mal avancé sur les légumes, et c’est donc tout en continuant mon travail de commis que je lui demande :

Et pour toi, tu as des enfants ? Et des hommes qui viennent te voir pour autre chose que se faire soigner ?

Je suis complètement détendu, ma blessure ne me fais plus mal, je suis à côté d’une amie et je vais bien manger, et tout çà sans les cachets de ces médecins du cercle, tout va bien !

Ce que me dit Gojo est conforme à l’idée que je me faisais d’elle, un esprit libre, et je peux comprendre les difficultés qu’elle a pu rencontrer dans son choix, car Daenastre referme une société très patriarcale, et même si le sort des femmes s’améliore au fur et à mesure des années, leurs choix de vie restent très limités. Pour son envie de ne pas avoir d’homme avec qui vivre, je suis assez surpris car je n’avais jamais envisagé les choses sous cet angle, et je me demande si moi aussi je laisse trainer mes sous-vêtements, ne nettoie pas l’évier après m’être rasé ou tout ces petits points de détail, que j'avoue ne pas prendre en compte.

Je me promets à l’avenir de faire plus attention à ces petits gestes, ce serait ballot de perdre la femme que j’aime dans un futur que j’espère proche parce que je n’ai pas partagé les tâches ménagères ou par mon comportement de goujat. Son commentaire sur les femmes qui ont croisés ma vie me fais sourire et je lui réponds :

Tu as bien raison, elles ignorent ce qu’elles ont perdus quand elles m’ont quitté, mais d’un autre côté je cherche moi aussi des femmes prêtent à s’engager c’est donc normal qu’elles me quittent si elles se rendant compte qu'elles me verront assez peu. Pourtant je ne désespère de trouver la perle rare. Je me vois vraiment dans quelques années me marier et fonder ma famille avec de nombreux enfants et même un chien !

Je m’arrête de parler car le diner est prêt et je fais honneur au succulent repas, que nous avons pour la première fois préparée ensemble. Une fois ce dernier terminé, nous faisons la vaisselle toujours ensemble, enfin, elle lave et moi j’essuie, car d’après la thérapeute, je n’enlève pas toutes les taches sur les assiettes, je me replie donc sur une tâche plus à ma portée.

Après toutes ces activités ménagères, je consulte ma montre à gousset, un modèle très précis et solide, afin de mesurer le temps lors d'opération militaire et qui là m’indique qu’il me reste encore une heure avant le décollage de l’Entreprise, ce qui est largement suffisant pour le rejoindre, malgré ma démarche lente d’escargot, je prends donc ma canne et pendant que Gojo fini de se préparer, j’ouvre la porte, et vois de suite un petit garçon d’environ huit ans en train de pleurer à quelques mètres de l'entré de l'appartement de l’ostéopathe.

C’est donc tout naturellement que je le rejoins avant de lui demander une voix douce :

Qu’est-ce qu’il se passe petit ? Pourquoi tu pleures ?

Je sais que ce n’est pas exactement comme cela qu’il faut s’adresser aux enfants, mais je manque de pratique, n’en ayant pas encore, et j’essaye donc de faire mon mieux. Le garçonnet lève les yeux vers moi, semblant surpris de me voir et m’indique d’une petite voix fluette :

Tu sais où est ma maman ?

Le repas était très bon et Fabius un vis à vis agréable.
Nous nous sommes taquinés au moment de la vaisselle, le jeune homme n’étant pas aussi maniaque que moi.
De plus, il n’a pas dû faire autant de vaisselles ou de nettoyages que j’en ai fait pendant toutes ces années.
Je n’ai jamais aimé nettoyer par terre et ça me pèse toujours autant mais la vaisselle est pour moi un vrai plaisir.
Faire briller les verres, les couverts, et assiettes ou les ustensiles de cuisson c'est mon plaisir après un bon repas,surtout avec un convive aussi gentil.
J’ai proposé à Fabius d’y aller, le voyant regarder sa montre.
Un coup de brosse dans les cheveux toujours aussi bruns et brillants.
Un lissage de ma tunique en coton écru et direction la porte d’entrée.
Je me retourne pour fermer la porte quand j’entends Fabius demander à quelqu’un pourquoi il pleure.
Une fois la clef tournée dans la serrure, une chose que je n’ai pas l'habitude de faire chez moi,  je me retourne pour découvrir mon ami en train de papoter avec un petit garçon qui a l’air apeuré.
C’est un petit bout de chou d’à peine huit ans et Fabius est penché vers lui dans une posture de sympathie.
Je m’approche d’eux et entend le garçonnet réclamer sa maman.

“Ben alors p’tit loup?
Tu es perdu?”

Je m’accroupis à hauteur de l’enfant pour ne pas lui faire peur et lui fais un sourire rassurant tout en regardant autour de moi si je vois une autre personne à proximité.
à droite, les logements de fonction dont l’appartement qui a été mis à ma disposition.
à notre gauche les bâtiments de la ferme et les locaux de séchages, l’herboristerie et à côté, les prairies où paissent les animaux d’élevage et les champs de toutes ces plantes dont ont besoin les médecins de l’île.
Il n’y a pas grand monde à part un couple qui se promène vers le centre de l'agglomération.

As-tu vu d’où le garçon venait , Fabius?

C’est sûr que Gojo sait mieux s’y prendre que moi avec les enfants, car en une seule phrase elle l’a mis en confiance, de plus elle a toujours son aura qui lui permet d’être à l’aise dans n’importe quelle situation. Elle me demande ensuite si j’ai informations sur le petit garçon, mais je ne peux que lui répondre :

Je l’ai trouvé en train de pleurer. Je n’ai aucune idée d’où il peut bien provenir.

Je sais que j’en parle comme d’un chat ou d’un chien, mais je ne suis vraiment pas à l’aise avec eux. C’est alors que le garçonnet me prend la main pour me dire :

Je m’appelle George ! Tu vas m’amener à ma maman ?

Je ne savais pas que même les pré-ados avaient des idées fixes ! Si je n’étais pas sur l’île des Cercles mais en Daenastre, j’aurais emmené l’enfant au commissariat le plus proche et j’aurais continuer ma route sans me retourner, mais je doute que les gens vivant ici ont ce genre de structure, de plus même si c’était possible, je sais que la personne qui m’accompagne n’autorisera pas ce genre d’expédient, je vais donc faire mon possible pour l'aider.

Toujours avec George qui me suit sans lâcher ma main, je commence à frapper à chaque porte des logements de fonction, je démarre par la première rangée, mais personne ne répond à mes sollicitations, ce qui n'est guère étonnant car tout le monde doit être en train de travailler à cette heure, jusqu’à ce que j’arrive devant le quatrième appartement où je remarque porte s'ouvre dès que je la pousse.

Je me méfie un peu et ne voulant pas prendre de risque, surtout avec un enfant, je me mets à genoux devant lui pour lui demander :

Petit bonhomme, j’ai besoin que tu reste avec la gentille dame, jusqu’à ce que je revienne, tu as bien compris ?

Ce dernier cours jusqu’à Gojo avant de sauter dans ses bras, et de lui faire un câlin. Une fois que je suis rassuré sur le fait qu’il reste éloigné, j’entre doucement dans l’appartement qui se trouve être identique à celui ou j’ai mangé avec mon amie il y a quelques minutes et lorsque j’entre dans la cuisine, je vois une silhouette allongée sur le dos, je me précipite le plus rapidement possible avec ma blessure, tout en dégainant mon épée, et je suis rassuré de voir que la femme respire encore.

Je fais le tour de l’appartement pour être sûr qu’il n’y a personne d’autre puis je rengaine mon arme et ressort, avant de dire à la naturopathe qui m’attend dehors, d’un ton dégagé pour ne pas inquiéter George :

Une personne à l’intérieur à besoin de tes talents, en attendant, je vais rester ici avec notre petit loup et nous allons jouer ensemble aux charades.

Je pense que la soigneuse a bien compris le message, et je prends doucement la main de l’enfant pour nous éloigner un petit peu. Je ne sais pas qui est la femme allongée sur le sol, est-ce la mère de l’enfant ? Et si oui, qu’est-ce qui lui es arriver et comment George a quitté sa maison ? Beaucoup de questions et peu de réponses satisfaisantes. J’espère que la femme s’en sortiras, car George n’a à aucun moment parlé de son père ce qui est mauvais signe, ce qui peut signifier que je m’amuse peut-être avec un orphelin.

Gojo me donne les clés de son appartement ce qui est une très bonne idée, j’y emmène donc George et je lui apprends une chose que j’ai appris à son âge quand j’étais mousse, faire des nœuds ! Je lui donne donc une ficelle, nous commençons à faire le plus facile le nœuds en huit qui sert à terminer le cordage, puis le nœud de chaise pour réaliser une boucle et pour finir le nœud de cabestan.

Notre activité est interrompue par le retour de la soigneuse et je me lève, demandant à l’enfant de continuer son activité, mais les yeux fermés, pour corser la difficulté, afin de la rejoindre. La première chose que je lui demande, c’est comment va la jeune femme et je suis rassuré quand la patricienne m’indique qu’elle a juste un mal de ventre et qu’en plus c’est la mère de l’enfant ! Tout va bien, et alors que je me disais que je pouvais réunir toute la famille et pouvoir continuer ma route, la médecin explique que sa voisine a un calcul à la vésicule biliaire.

Bon je n’ai aucune idée de ce qu’elle me raconte, mais ça ne doit pas être très dangereux si ça peut se soigner avec des plantes. Le seul problème c’est le temps que cette opération va mettre, et Gojo me propose de retourner au navire avec le garçonnet, je me ne peux m’empêcher de sourire à cette idée, je suis sûr que je ferais sensation si je reviens avec un enfant dans les bras, avec des blagues sur ma faculté d’avoir un enfant de huit ans en moins de quinze jours !

Plus sérieusement, c’est vrai que je risque d’être en retard à l’embarquement si je reste plus longtemps ici, surtout que je marche lentement, et ça me permettra de préparer ce que je dois donner à la soigneuse, donc je ne peux que lui dire :

C’est une bonne idée, j’embarque le gamin et je me traîne vers l’Entreprise, nous sommes sur les quais à l’est, tu n’auras pas de mal à nous trouver !

En effet, mon vaisseau est le seul navire de guerre sur toute l’île. Prenant ma canne, je demande au petit garçon :

Es-tu partant pour voir un navire volant grand comme un immeuble ?

Bon, j’exagère un peu, le bric fait cent vingt mètres de long et près de quatre-vingts de haut, si on compte l’enveloppe, mais je suis sûr que l’enfant ne sera pas déçu, d’ailleurs ce dernier me réponds en ouvrant grand les yeux :

Ouah, super ! On y va maintenant ?

Il a complètement oublié sa maman et me presse de prendre la route pour aller voir ce que je lui ai promis, nous sortons donc, George court devant moi et n’arrête pas de faire des allers et retour, et si j’étais bien portant, j’aurais fait la course avec lui. Mais j'ai une cicatrice me coupant pratiquement le ventre en deux et je dois faire selon mes capacités physique.

Il nous faut presque une demi-heure pour arriver à notre destination, mais j’en suis récompensé quand je vois des étoiles dans les yeux du garçonnet, lorsqu’il découvre l’aéronef. Je sais exactement ce à quoi il pense car j’ai découvert moi aussi, à son âge, mon premier vaisseau volant et c’est à ce moment précis que j’ai voulu en faire mon métier.

Mes hommes m’ont aperçu, et font descendre la rampe, celui qui en descends est Michael Lars, mon second, d'une cinquantaine d'année, on devine facilement son âge car ses cheveux bruns ont laissé la place à une couleur plus neutre, qui me salue de manière militaire, je lui réponds brièvement d’un signe de tête, pour ménager ma blessure et je lui demande faire descendre Jasmine et de prendre dans ma cabine, la petite sacoche près du lit.

Il repart aussitôt et me rapporte les objets que j’ai acheté pour Gojo, quant à Jasmine, elle descend la rampe puis s’arrête devant moi, afin de me saluer, tout en me regardant d’un air interrogateur, pour le moment, je me contente de sourire afin de lui faire la surprise.

Fabius et Georges étant ensemble je peux vaquer à mes soins.
Je vais prendre mes huiles essentielles et de la poudre de Pissenlit séché.
Celui-ci est tout frais de cette année.
J’ai mis à sécher les jeunes feuilles et la réduit en poudre.
Le Pissenlit ou Tarraxacum Officinalis est excellent dans le cas de problèmes comme les calculs biliaires.
Il va permettre de régulariser le système digestif et hépatique et, je l’espère soulager ma patiente.
À plus long terme, si elle en prend de temps en temps en tisane elle ne devrait plus avoir ce genre de problème qui est très très douloureux.
C’est vraiment infecte comme goût mais la nature est efficace comme souvent.

Je retourne auprès d’Alexandra munie de mes médicaments.
Elle est couchée en chien de fusil et visiblement souffre encore.

“Alexandra, je suis revenue avec un traitement pour vous.
Je suspecte un calcul à la vésicule biliaire.”

J’explique avec des mots simples de quoi elle souffre.
J’aime bien que mes patients soient toujours au courant de ce qu’ils ont et ce que je propose comme traitement.
Encore une façon de voir mon métier comme un partage plus que comme des savoirs à ne divulguer sous aucun prétexte de peur de perdre le pouvoir qu’il donne sur les autres.
Chacun de nous devrait savoir qu’il peut prendre soin de lui-même par des gestes simples.
La nature nous a donné, à tous, la faculté de nous soigner.
Mais ça, c’est un long travail pour l’expliquer aux plus nombreux.

“Vous avez un petit caillou, en quelque sorte.
La vésicule biliaire diffuse la bile qui rentre dans la digestion.
Parfois, lorsque le foie est stressé, envoie trop de demandes et ça coince.
Et quand ça coince il peut se former des petites concrétions  qui bouchent les tout fins canaux.
Je vais vous donner un remède très efficace.”

“Merci Madame.
Combien est-ce que ça va me coûter tout ça?
Je n’ai pas beaucoup de sous voyez-vous.”

Je prends le poignet de la jeune femme et le presse doucement.
Une façon de la rassurer physiquement et de prendre son poul discrètement.
Il est plus fort et régulier.

“Surtout vous ne vous tracassez pas.
Vous ne devez rien me payer en argent.
Vous avez sûrement des compétences qui pourraient un jour me servir mais nous parlerons de ça plus tard.
Pour le moment vous vous détendez!
Georges est entre de bonnes mains et est tout heureux de visiter le brick de combat du capitaine Fabius.
Occupons-nous plutôt de vous soulager”

J’entends l’eau que j’aime mise à chauffer frémir dans la pièce à côté.
Je prends un grand bol et verse une pincée de Pisselit dedans.
Une cuillerée de miel adoucira l’infusion.
Je le mettrai lorsqu’elle sera un peu refroidie pour ne pas gâcher ses propriétés.
Je reviens vers Alexandra pour la masser avec les huiles essentielles.

“Je vais vous mettre de l’huile essentielle de Giroflier et de Genévrier.
Vous pourrez recommencer ça trois à quatre fois par jour pendant une semaine.
Ensuite, continuez avec le Genévrier pendant au moins un mois.
Six semaines sera bien.
Si vous sentez que c’est toujours sensible, n’hésitez pas à utiliser le Giroflier qui est un excellent anti douleur.
Le Genévrier l’est aussi mais c’est surtout pour ses propriétés de drainage du foie que je vous le prescrit.

Alexandra; comme beaucoup de mes patients avant que je finisse de leur expliquer,, me regarde avec un peu d’incompréhension dans le regard alors je la rassure.

“Je note sur les flacons les posologies.
Ne vous inquiétez pas.
Il n’y a que trois choses à retenir.
En premier lieu Il n’y a que trois soins à faire.

Je souris à ma patiente.
Je sais que taquiner un peu et marteler le chiffre trois lui fera retenir plus facilement.

“En second, soyez constantes dans l’utilisation du médicament, c’est le fait de bien appliquer, pendant un certain temps, les huiles essentielles qui fera leur efficacité sur le long terme.
Troisièmement, souriez.
Le sourire amène le sourire et il ne faut pas penser que le bonheur arrive.
Ce n’est pas vrai, il est toujours là.
Il faut juste voir les petits signes de sa présence et l’accueillir simplement.”

Je souris de plus belle et Alexandra me par un sourire un peu timide.

“vous êtes bien gentille madame.
Je ne sais pas comment vous remercier”

“Vous me remercierez quand vous serez mieux.
Profitez de ce temps de repos.
Et remontrez moi l’endroit où vous avez mal?”

Je soulève plus facilement sa blouse et constate qu’il y a bien un gonflement au dessus du foie.
Je masse alors doucement, avec les deux huiles essentielles, cette zone.

“Vous pourrez faire pareil trois ou quatre fois par jour.
Ça vous soulagera rapidement, surtout le Giroflier.
Gardez bien les flacons à l’abri de la lumière et au frais.
La poudre de Pissenlit est vraiment très amère.
Je vous conseille de la boire avec du miel ou mieux encore du jus de carotte.
Si vous pouvez en préparer du frais c’est parfait.
Il y en a aussi à l’herboristerie”
Ça ne coûte pas cher et la carotte est aussi pleine de bonnes choses pour vous guérir.
N’hésitez pas à en donner à Georges, c’est excellent pour la croissance.”

“Merci beaucoup Madame, vous êtes un ange”

Je vais chercher l’infusion de Pissenlit et regarde les grimaces qu’elle fait et la distrait en lui disant:

Appelez-moi Gojo, je ne suis pas un ange.
C’est avec plaisir que je fais ça.
C’est ma passion et je ne pourrais pas me passer de soigner.
Pas que je veuille que les gens soient malade, loin de là!
Voir que vous allez mieux sera le plus beau cadeau que vous puissiez me faire.”

Je vérifie que tout est rangé et accessible pour la jeune femme.
replace une tasse du mélange amer sur la table de chevet et m'apprête à  aller retrouver Fabius et George.

“ Vous devez boire beaucoup.
On oublie souvent les bienfaits de l’eau.
Avec ce que vous avez, pensez à bien vous hydrater.
Comme il va faire chaud, c’est très important de boire au moins deux litres de liquide par jour.
Une tasse de tisane vous apporte un huitième de ce vous devriez consommer.
Quatre par jour  pendant la première semaine et ensuite une le matin et le midi pendant six semaines sera bien.
N’hésitez pas à l’adoucir avec une cuillère de miel.
Voilà, je pense que j’ai tout dit?
Avez-vous des questions?

“Je pense que ça ira.
J’ai déjà moins mal.
Est-ce que je devrai aller voir un docteur?

Tiens une autre habituelle question, que je comprends d’autant mieux que nous sommes au centre médical le plus poussé que je connaisse.

“Je vous conseille d’essayer d’abord mon traitement.
Si vous avez plus mal ou si vous pensez que c’est mieux, allez voir un médecin.
Il vous donnera sans doute d’autres médicaments, vous demandera de payer et vous enverra probablement chez un chirurgien.
C’est vous qui voyez mais je vous assure que le traitement que je vous ai donné est très efficace.
Dame nature est généreuse.”

Ok, mille mercis encore , Mad.. Heu… Gojo.
Je vais suivre vos conseils.
Je n’ai pas vraiment envie de payer chez un médecin si les plantes me soignent.
Je suis couturière.
Si vous avez besoin de moi, je reste ici jusqu'à fin juillet.
J’ai amené ma mère qui s’est cassé le col du fémur et a besoin d’une prothèse de hanche.”

“Oh je suis désolée pour votre maman.
Je comprends mieux que vous soyez stressée, ce qui est sans doute cause de l’engorgement de votre foie.
Restez calme et encore une fois, buvez beaucoup.”

Une couturière? Mmm.. Je devrais pouvoir lui trouver un petit boulot.

“J’y vais. Je vais à l’Enterprise, le vaisseau de guerre de mon ami Fabius.
Je vous amène George quand je l’aurai fait souper.
Pendant ce temps, vous restez allongée le plus possible et vous vous reposez.”

Je quitte la gentille jeune dame et vais rejoindre rapidement le capitaine Fabius.
J’espère ne pas être en retard, je ne voudrais pas rater son départ.
Lorsque j’arrive le brick est toujours à quai.
Il y a du remue ménage mais le pont est toujours descendu.
Je vois Fabius portant un sac en bandoulière et je reconnais la sœur d'Hortense avec qui il papote.
Je ne me souviens plus de son prénom mais je reconnais la toute jeune fille que j'avais sortie d'une grotte où elle était retenue en otage.

Je vois le visage de Jasmine s’illuminer d’un seul coup et je comprends que Gojo vient d’apparaitre dans mon dos. Faisant fi de toute discipline militaire, la jeune femme s’élance dans sa direction et la prends ses bras, je vois même la soigneuse vacillé sous le choc mais elle tient bon et reste debout. De toute évidence elle a oublié qu’elle s’était bien musclé depuis son intégration dans les forces célestes. Je les rejoins plus lentement avec ma canne et je commence tout d’abord par donner le sac à la personne qui m’a si bien soigné :

Tu trouveras dedans un œuf de Bronzite ainsi qu’un bon lot de gemmes de toute taille et de toute couleur, je t’en ai acheté pas mal, mais si tu en veux d’autre, n’hésite pas à me demander, je te dois bien plus que çà et …

Je suis interrompu par Jasmine qui après avoir fini son câlin déclare à la soigneuse :

Je n’avais pas eu le temps de te remercier pour ma famille, grâce à toi, personne n’a été blessé et ma sœur a pu avoir une peine légère.

Je tique devant les paroles de la jeune femme, personne n’a été blessé ? Et moi alors ? Je me suis pris une balle dans l’épaule gauche et la jambe droite lors de cette opération de sauvetage, mais je sais bien que la mousse ne veut retenir que ce qui l’arrange et je me contente donc de me taire, surtout que je vois arriver une autre membre de mon équipage qui sans aucune raison, descend aussi de l’Entreprise, comme si elle étais chez elle, je reconnais Florence et je lève les yeux au ciel, ces deux femmes sont vraiment inséparable !

Une fois la très jolie blonde arrivée à notre hauteur et comme je n’ai que çà à faire, je m’occupe des présentations :

Dame Kuracanto je vous présente dame Hans, actuellement mousse depuis un mois et grande amie de Florence, qui aurais d’ailleurs dut rester à bord.

Je vois la jeune femme rougir un peu mais elle me sourit et dis à mi-voix, tout en bombant son imposante poitrine :

Désolé Capitaine, cela ne se reproduira plus.

Elle essaye encore d’user de son charme pour se faire pardonner mais je commence à la connaitre, et je garde mon air sévère. Après avoir vérifié que le garçonnet est toujours en contemplation devant l’aéronef, je me tourne vers la soigneuse pour lui demander, d’une voix un peu inquiète :

Comment va la mère de George ?